CT88 Art1 Gaugery MSE
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Résumé. L’Inra a défini sa politique de développement durable au travers notamment d’une note de la
Présidente Directrice Générale, de juillet 2008. Dans ce cadre, le Directeur Général Délégué de l’Inra a confié à
la Commission nationale des unités expérimentales (CNUE) la mission de proposer un plan d’action pour
engager les unités et installations expérimentales de l’Institut dans une démarche écoresponsable. Entre juillet
2013 et mars 2015, une certification environnementale collective selon le référentiel ISO 14001 a donc été
menée dans 10 unités expérimentales, et a abouti à la certification de ce collectif en mars 2015.
Introduction
La mise en place d’un système de management environnemental collectif se situe pleinement dans la lignée du
schéma pour le Développement durable de l’Inra, dans la continuité de la mise en œuvre du Bilan Carbone®
effectué dans certaines unités expérimentales et du programme national de prévention, avec un objectif principal
d’évolution vers des pratiques écoresponsables. Les effets attendus d’une certification ISO 14001 sur les
dispositifs expérimentaux sont les suivants :
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Aurélie Gauguery, Thomas Besson
Le système de management environnemental est un outil de gestion qui permet de s’organiser en vue
d’améliorer de façon durable ses performances environnementales. Sa mise en place suit le principe de
l’amélioration continue et se déroule en plusieurs étapes :
Initiée par la Commission nationale des unités expérimentales (CNUE) en juillet 2013, et soutenue par la Mission
centrale prévention (MCP), la Mission qualité, la Délégation au développement durable (DDD), et la Formation
permanente nationale (FPN), la démarche SME a été lancée dans un groupe pilote de dix unités expérimentales
(UE), avec pour objectif une certification fin 2014 – début 2015.
Dans chaque unité participante, un correspondant SME est nommé par son Directeur d’unité, et est formé à la
démarche SME. Il conseille son Directeur d'unité, anime la démarche au sein de l’unité, coordonne les actions à
mener et suit les différentes étapes d’avancement.
Au niveau des Centres, le président, le conseiller prévention, le chargé de mission développement durable, le
correspondant qualité, le responsable formation, et d'une manière générale les fonctions d'appui à la recherche
sont associées à cette démarche en fonction des besoins.
Au niveau national, deux animateurs SME - CNUE et MCP - spécialistes des systèmes de management
environnementaux, ont été nommés pour accompagner les unités, et pour développer les outils et les méthodes
nécessaires à cette démarche.
Le Directeur Général Délégué de l’Inra a confié à la CNUE la mission de représenter la Direction Générale de
l’Inra pour la mise en place et le suivi de ce SME collectif.
Dans ce cadre, un comité de pilotage composé des acteurs internes impliqués dans la démarche a été constitué
pour accompagner le projet dans sa phase initiale et l’animation des interactions entre l’ensemble des acteurs du
projet.
COMITE DE PILOTAGE
Pilotage : Commission nationale des unités expérimentales : Patrick Pastuszka et Dominique Forget
Correspondant SME d’unité expérimentale du groupe pilote : Jean-Claude Emile puis Frédéric Marchand
Mission centrale Prévention : Olivier Dereu puis David Savy
Mission Qualité : François Jacquet et Karine Maréchal puis Diane Briard
Formation permanente nationale : Ines Maranon puis Roch Maestracci puis Christophe Metge et Frédérique
Malipier
Délégation Développement durable : Frédéric Laigret
Cellule d’animation SME : Aurélie Gauguery et Thomas Besson
Analyse environnementale
Evaluation de la conformité réglementaire
Hiérarchisation des impacts environnementaux
Définition du programme et des indicateurs de suivi des objectifs
Mise en œuvre des actions
Formation/Sensibilisation/Communication
Audit interne
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Aurélie Gauguery, Thomas Besson
Les unités ont été sélectionnées par la CNUE selon deux critères : le volontariat et la représentativité de la
diversité des activités du dispositif des unités expérimentales (Tableau1).
Département
Centre UE Thématique(s)
pilote de l’UE
Angers-Nantes Pays Arboriculture fruitière et
Biologie et UE Horticole
de la Loire ornementale
amélioration des
plantes (BAP) Nord-Picardie- UE Grandes cultures Innovation
Grandes cultures
Champagne Environnement Picardie
Ecologie des
forêts, prairies et Bordeaux Aquitaine UE Forêt Pierroton Espèces forestières
milieux
aquatiques Rennes Bretagne- Unité expérimentale d’Ecologie et
Milieux aquatiques
(EFPA) Normandie Ecotoxicologie aquatique (U3E)
Caractérisation et
élaboration des
produits issus de Montpellier UE de Pech-Rouge Viticulture et œnologie
l’agriculture
(CEPIA)
Sciences pour
l’action et le Domaine expérimental de Saint Expérimentation système
Poitou-Charentes
développement Laurent polyculture élevage
(SAD)
Physiologie Auvergne - Rhône- Production lait et viande, bovins
animale et UE Herbipôle – site de Marcenat
Alpes et ovins
systèmes
d’élevage UE Fourrages Environnement
Poitou-Charentes Fourrages, ruminants
(PHASE) Ruminants Lusignan (FERLUS)
Dès le début du projet, il convient de déterminer le périmètre de certification de l’unité. Toutes les activités de
l’unité ne sont pas nécessairement concernées par le projet de certification : par exemple, la partie infrastructure
immobilière est du ressort des SDAR (Services déconcentrés d’appui à la recherche), et d’autres parties peuvent
être hors des limites d’intervention des unités (par exemple une plateforme déchets de centre collective, utilisée
par une unité mais sur laquelle elle n’a pas la maîtrise). Après une concertation entre les acteurs de l’unité et les
animateurs SME, le Directeur de l’unité valide le périmètre retenu.
Cette évaluation a lieu au début de la démarche et se base sur deux étapes complémentaires : une analyse
environnementale et une évaluation de la conformité réglementaire.
L’analyse environnementale
L’identification des impacts environnementaux a lieu lors d’une visite de site, en présence des agents de l’unité et
d’un regard extérieur à l’unité (animateur(s) SME, conseiller prévention, chargé de mission développement
durable …). Les impacts relevés peuvent être positifs ou négatifs, et sont de plusieurs types (Figure 2).
Les impacts environnementaux sont ainsi listés puis leur caractère significatif est déterminé par le Directeur
d’unité, le correspondant(s) SME, et l’animateur ou la personne extérieure à l’unité ayant participé à l’analyse
environnementale. Ils peuvent, pour se faire, s’appuyer sur l’avis de différents interlocuteurs (chefs d’équipes,
agents de l’unité, animateur(s) SME, conseiller prévention de centre, chargé de mission développement durable,
chercheurs, experts extérieurs, bibliographie….).
Cette identification des impacts environnementaux est réalisée :
- en situation normale : lors des activités de routine, mais aussi lors des activités ponctuelles telles que
les phases de démarrage ou d'arrêt des installations, les phases saisonnières liées à l’activité de l’unité,
les phases de maintenance …
- en situation dégradée (ou situation accidentelle) : lorsqu'une défaillance technique, organisationnelle ou
humaine est survenue engendrant une situation d’urgence ou un dommage environnemental (un
incendie, une pollution, un évènement climatique extrême engendrant des déchets…).
Air
Visuel Bruit
Ressources
Les Biodiversité/
Impacts Personne
Sols et sous-
Déchets
sols
Eau
L’identification des exigences locales est gérée par l’unité avec l’appui du Centre (règlement sanitaire
départemental, arrêté spécifique, arrêté préfectoral, zone vulnérable nitrate, situation géographique sur une zone
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Aurélie Gauguery, Thomas Besson
Natura 2000, engagement d’unité, convention spécifique…). La conformité aux exigences locales est évaluée par
l’unité au moyen d’une fiche d’évaluation de la conformité créée spécialement par les animateurs SME sur
demande de l’unité ou par toute autre méthode.
Le directeur d’unité, en lien avec le correspondant SME et les agents de l’unité, définit (i) les objectifs (un objectif
est un but environnemental général), (ii) les cibles (résultats souhaités précis) et (iii) le plan d’actions qui en
découle, dans lequel l'engagement d'amélioration continue de l’unité s’exprime.
Seules les actions dans le champ de responsabilité de l’unité doivent être inscrites dans le plan d’action. La
direction de l’unité qui détermine le niveau de performance souhaité et le rythme de progression en adéquation
avec les moyens (humains, financiers et techniques) disponibles. Lors de la réévaluation périodique, l’efficacité
des actions mises en œuvre est évaluée afin de clore ou non l’action.
Cependant, pour certains points identifiés, l’unité peut ne pas avoir de levier d’action, auquel cas la direction de
l’unité devra le justifier dans le plan d’action et suivre cet impact afin de vérifier qu’il n’y ait pas de dérive.
Le Directeur d’unité devra s’assurer que les agents (ou intervenant pour l’unité : SDAR, sous-traitant…) en lien
avec un impact environnemental identifié dans l’unité comme significatif sont compétents (de par leur formation
initiale, formation continue ou leur expérience). Les profils de poste, fiches de fonction, lettres de mission,
attestations de formation, ou diplômes obtenus (inscrits dans la base SI-RH) constituent des preuves de ces
compétences. Ce point est abordé lors de l’entretien individuel des agents.
Les prestataires sont informés des consignes spécifiques à respecter, dans le cas où leur intervention pourrait
avoir un impact environnemental significatif.
Lorsque des impacts environnementaux significatifs sont identifiés, le Directeur d’unité s’assure que les besoins
potentiels en formation des personnels sont identifiés et prévus dans le plan de formation de l’unité.
La communication
La communication interne concernant la démarche SME est réalisée à tous les niveaux avec différents outils :
Tous les agents sont sensibilisés à la politique environnementale de l’Inra, aux impacts environnementaux de
leurs activités, aux gestes et consignes à suivre. Les nouveaux arrivants reçoivent une information spécifique
concernant les impacts environnementaux liés à leur activité professionnelle, lors de leur accueil dans l’unité
(sensibilisation prévention, hygiène, sécurité et environnement).
Les principales situations d’urgence identifiées pouvant avoir un impact sur l’environnement ou sur le système de
management environnemental sont l’incendie, les évènements naturels (orage, tempête, inondation…), les pertes
de contrôle de produits sensibles (produits chimiques, lait, pathogènes, bactéries …), les évènements extérieurs
(dans un organisme hébergé ou entité proche ou défaut d’alimentation en fluides, en énergie….), une
malveillance et une perte de documentation en lien avec le SME.
La réponse adaptée aux situations d’urgence est réfléchie et préparée en amont, au sein de chaque centre ou à
défaut de chaque unité engagée, l’objectif étant de prévenir et/ou de réduire les impacts environnementaux
négatifs associés.
Lorsqu’il existe un plan d’urgence de centre, l’unité veille à ce que ces situations soient identifiées et intégrées à
ce plan. S’il n’existe pas de plan d’urgence de centre concernant l’unité, celle-ci met en place une réponse
adaptée.
Annuellement, un test est réalisé sur une ou plusieurs situations d’urgence identifiées, en lien avec les services
prévention de centre.
Les audits
Chaque unité engagée dans la démarche SME et le représentant de la direction (CNUE) réalisent un audit
interne annuellement, afin de déterminer si le système de management environnemental est conforme aux
dispositions prévues (y compris aux exigences de la norme ISO 14001) et s’il a été correctement mis en œuvre et
tenu à jour. Les résultats des audits sont transmis à la Direction générale. Ces audits sont réalisés par des
auditeurs Inra ou par un prestataire externe.
Chaque année, des audits de certification sont menés par un organisme indépendant sur un quart des unités
engagées et sur le représentant de la Direction. A ce jour, la société Ecocert a été sélectionnée et réalise ces
audits de certification.
Les indicateurs
- des indicateurs communs aux unités engagées qui correspondent aux indicateurs du développement
durable : ces indicateurs concernent principalement les fluides et les énergies ;
- des indicateurs spécifiques à l’unité qui correspondent aux aspects et impacts significatifs ;
- des indicateurs du système de management qui permettent d’évaluer le niveau de progression de l’unité
dans le suivi et le développement de son système de management environnemental : ces indicateurs sont
calculés automatiquement dans l’outil Excel fourni à chaque unité par les animateurs SME.
La revue de direction
Chaque année, une revue de direction est organisée par la CNUE et par chaque unité afin de revisiter
l’ensemble du système de management, les résultats obtenus et les éventuels changements de circonstances.
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Aurélie Gauguery, Thomas Besson
Chaque fois que c’est possible, les outils et les méthodes utilisés sont ceux déjà existants à l’Inra. Des outils et
documents types ont été créés pour répondre aux exigences de la norme ISO 14001, et sont utilisables par des
unités qui ne sont pas engagées dans la démarche.
Des listes de diffusions ont été créées et servent à mettre à disposition l’information, et l’ensemble des
documents de la démarche SME (procédures, communication, modèle de documents) est mis à disposition dans
la rubrique SME du site intranet de la CNUE.
Un outil servant de base au système de management environnemental a été créé sous Excel dans le but de
permettre aux unités de répondre à la norme et aux exigences du système mis en place à l’Inra.
Un séminaire annuel permet également de partager l’expérience et les savoir-faire entre unités certifiées et celles
plus récemment engagées ou souhaitant s’engager dans la démarche SME.
Références bibliographiques
ISO 14001:2015 Systèmes de management environnemental -- Exigences et lignes directrices pour son
utilisation.