Cours Principes D'animations (INA AC1) 2020-2021
Cours Principes D'animations (INA AC1) 2020-2021
Cours Principes D'animations (INA AC1) 2020-2021
PLAN DU COURS
0. INTRODUCTION
0. INTRODUCTION
1
J-P. AUGUSTIN et JC GILLET, L'animation professionnelle. Histoire, acteurs et enjeux, L'Harmattan, Paris, 2000,
p. 14
2
JM. MIGNON, Une histoire de l'Education populaire, La Découverte, Paris, 2007.
3
A. REY, Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert, Paris, 2006.
4
J. DUMOND, Identité professionnelle et animation socioculturelle: A la recherche d'un équilibre entre
vocation, intégration et projet, Mémoire/Master2, UFR, Tours, 2009-2010
4
pendant les congés en supplément d'un autre métier ne sont plus suffisants. Cette
conjoncture attire de nouveaux animateurs qui ne sont plus issus de la lignée des
éducateurs populaires ; ce sont des animateurs professionnels.
5
Lire à ce sujet
- Maccio Ch. : Animer et participer à la vie de groupe, Ed. Chronique sociale, Paris, 1997, p. 23
- Gillet J.C : Animation et animateur, l’Harmattan, Paris, 1995, p. 26 - 27
5
léthargie, un immobilisme6.
Si, par contre, on la prend du point de vue de « animus », l'esprit, le
courage, le souffle, l'animation insuffle alors le principe de vie morale et
intellectuelle. Elle est une impulsion qui met en mouvement, qui pousse à agir.
Comme on peut le voir, ce double aspect du concept animation sous-tend
l'idée de l'action (activité). Ainsi, l'animation est avant tout une action (comprise
dans le sens du mouvement). Son agent, c'est l'animateur appelé à - devenir acteur
social (celui-ci est une personne qui non seulement bouge, mais fait bouger les
gens).
En définitive, l'animation veut dire « une action d'insuffler de l'âme ou de
la vie dans un groupe ». Par voie de conséquence, « animer » c'est mettre la vie,
l'âme ; donner l'impulsion à un groupe, à une entreprise, un village, un quartier, une
cité, etc.
Certains auteurs se sont bases sur le sens étymologique (large) pour
définir l'animation. Il s'agit notamment de B. Leurquin, G. Defour et G. Pirsoul:
Selon B. Leurquin, « animer un village, un quartier, un groupe de jeunes ou
d'adultes, c'est d'abord donner une âme à tous ces hommes, ces femmes, ces
adolescents », c'est les révéler à eux-mêmes, en faire des individus conscients
de leurs possibilités, de leurs richesses et de leurs moyens 7».
G. Defour abonde dans le même sens et dit: « animer veut dire donner la vie:
l'animateur tire le groupe de son sommeil, secoue sa léthargie, éveille par
l'intérieur sa vitalité latente, sans s'imposer, mais grâce à lui le groupe se
découvre Animer, poursuit-il encore, veut dire « donner une âme; l'animateur
aide à découvrir le sens des problèmes du groupe, fait goûter la saveur de la
vie, la grandeur, le but profond, l'idéal qu'elle propose; avec lui on voit le sens
des choses, le groupe devient plus réellement humain, plus affermi dans ses
vraies valeurs »8.
Godefroy Pirsoul, quant à lui, pense que : « animer un groupe c'est donner une
âme, donner un esprit ..., une vie, une raison de vivre, une joie de vivre ensemble.
Animer c'est aider le groupe à cheminer, éveiller le groupe ».9
Donner une âme, donner la vie, donner un -esprit, révéler, éveiller, aider
le groupe, tels sont les mots clés qui reviennent comme un refrain dans ces
définitions. Ils nous rappellent l'origine latine du mot animation. Toutefois, il y a lieu
de souligner que le travail de l'animateur consiste à être au service du groupe, l'aider
6
Herves D. Les rôles de l’animateur et de l’animatrice de théâtre, 2ème éd. Revue et augmentée, Sherbrokes,
Québec, 1986, p.6
7
Leurquin B, Le livre de l’animateur, Afroque d’aujourd’hui, Afrique de demain, Paris, 1970, p.3
8
Defour G, Animateur. Cours de cadres des jeunes, éd. Bandari, Bukabu, 1976, p. 7 -8
9
Pirsoul G, Animation spirituelle de groupes, éd. Saint Paul Afrique, Kinshasa, 1978
6
Il convient de noter que dans tous ces secteurs opèrent bien d'autres
professionnels du travail social. L'animateur y est certes à l'aise, mais aussi en
concurrence avec eux.
10
Gillet J.C, Op. CIt, p.25
8
11
Gillet J.C., Animation et Animateurs, le sens de l’action, éd. L’Harmattan, Paris 2003 p. 25
12
Simonot M., Les animateurs socioculturels¸PUF, Paris, 1984
9
mieux à la vie des ensembles dont ils font partie tout en développant leur
personnalité propre et en acquérant une plus grande autonomie »13.
Comme dans la précédente définition, ici aussi l'animation est constituée
d'un ensemble d'activités qui conduisent les gens à être plus actifs et plus imaginatifs
et à s'associer aux autres de manière à inventer ensemble des nouveaux modes de
vie mieux adaptées aux changements de notre société .. L'implication à cette quête
commune d'une nouvelle identité ne se fait pas au détriment de la personnalité.
L'animation veille à ce que chacun garde sa personnalité propre et devienne de plus
en plus autonome.
La troisième définition est celle de Jean Pierre IMHOF qui soutient que "
l'animation paraît(...) comme une réponse spécifique à des besoins nouveaux nés
des transformations de la vie collective, d'amélioration des communications sociales
et d'introduction au changement, elle a donc une fonction d'adaptation aux nouvelles
formes de vie sociale."14
Outre ces trois définitions, il existe une grande abondance d'essais de
définitions dont la substance se résument en ceci: « l'animation est donc un
ensemble d'opérations entreprises par une personne ou un groupe de personnes en
vue d'ajuster ou de changer le comportement humain ou son environnement dans
un cadre éducatif et culturel selon les objectifs bien déterminés»15.
13
Therry H et Garrigou L. Cités par Girard A. in Développement culturel, Expérience et politique, Unesco, Paris,
1972
14
IMHOF JP, cité par MIGNON, Le métier d'animateur, La Découverte, Paris, 2005, p. 10
15
Barhkomerwa G., Principes d’animation et d’organisation des manifestations culturelles, L’Harmattan RDC,
Kinshasa, 2010
10
16
Besnard P. L’animation socioculturelle, PUF, Paris, 1980, p.14
17
Maccio, Animer et participer à la vie de groupe, éd. Chronique sociale, Paris, 1997 p.24
18
Limbos E., L’animation des groupes de culture et de loisirs, éd. ESF, Paris, 1984, p.8
12
2. Coresponsabilité
L'animation est une coresponsabilité. Elle implique l'association et la
coopération entre l'animateur et les membres. L'animateur n'agit pas seul. Il travaille
en équipe, il associe les autres au travail qui se fait, ceux-ci participent non
seulement à l'exécution, mais aussi au processus de prise de décisions, c'est du reste
ce que veut l'homme actuel, même les jeunes aspirent à cela, ils n'acceptent plus
qu'on décide à leur lieu et place, ils désirent être responsables et cogérer avec
l'animateur. Cette voie est la mieux indiquée pour parvenir à l'autonomie souhaitée.
19
Schumpeter J., « Capitalisme, socialisme et démocratie » in informations et documents, Avril 1977, n°374,
p.122
20
Dumazedier J et Ripper A, Loisir et Culture, éd. Du seuil, Paris, 1966, p. 50 – 53
14
Plus les gens prennent part active à ce qui se réalise, plus ils apprennent et
acquièrent l'expérience et l'aptitude à se prendre en charge.
b) Une autre façon de classifier les besoins consiste à recourir à leur nature. Sur
cette base et à l'instar de J. Dumazedier et A.Rippert, quatre sortes de besoins
ci-après sont à noter: besoins esthétiques, intellectuels, sociaux et pratiques. Il
s'agit des besoins que les individus manifestent dans leur vie culturelle et
pendant leur temps l21ibre.
21
Dumazedier J., Vers une civilisation du loisir, éd. Du Seuil, Paris, 1962
16
Plusieurs définitions ont été proposées par les spécialistes sur l'animateur.
Elles sont loin de faire l'unanimité compte tenu de la diversité des types d'animateurs
existants
Parmi celles-ci, nous citons quelques-unes qui illustrent cette diversité :
- « Les animateurs sont des agents spécialisés dont le rôle est de promouvoir et
d'assurer l'animation socio-éducative. Ils ont donc pour fonction de faire
naître" et de développer des" activités éducatives et culturelles (civiques,
économiques, artistiques, sportives) facilitant un développement culturel
global »22.
- « L'animateur socioculturel est homme carrefour où se retrouvent et se
télescopent tous les besoins, les désirs et les rêves des hommes de la
société"23.
- « L'animateur culturel n'est pas un organisateur d'activités culturelles. S'il est
un médiateur entre les œuvres d'art et le public, c'est pour faciliter le contact
de l'intérieur ... L'animateur culturel n'est pas un fabricant de public, ni un
spécialiste, ni un professeur, mais" un «découvreur des secrets des autres..»24
22
Lire : Besnard P. L’Animation socioculturelle, Collection que sais-je ? PUF, Paris, 1980, p. 68
23
Levet-Gautrat M., « Les usages de rôle des animateurs socioculturels » in cahier de l’animation, n°3, 1973
24
Moulinier P., Cité par Besnard P., Op. Cit, p. 69-70
18
25
Alioune Sene, in L’animateur culturel et le développement intégré, Séminaire pour les animateurs culturels,
organisé par l’ICA à Dakar du 10-15 déc. 1975, p. 94
26
Torraille R. Cité par Limbos E. L’animation des groupes de culture et des loisirs, les éd. Paris,, 1984, p.10
19
• Du groupe
Au groupe nous avons donné la même signification que celle largement
commentée ultérieurement. Une catégorie spéciale de ces groupes semble être
devenue l'un des grands traits caractéristiques de la société actuelle. II s'agit en
l'occurrence des groupes restreints : Ils sont très nombreux partout, ils se font et se
défont devant nos yeux, nous ne pouvons donc pas l'ignorer. Des associations et des
mouvements des jeunes et des adultes, des clubs et des cercles culturels des loisirs,
etc. sont une réalité vivante de notre temps. Ils constituent un champ d'action de
prédilection pour un animateur culturel.
corrections dans le sens orthopédique évoqué dans les lignes qui précèdent.
L'action en question revêt maintes formes allant de l'éducation civique ou
économique à l'éducation artistique ou sportive
L'objectif à atteindre est double.27
- Favoriser la possession par le public des grands langages d'expression
sensible (artistique) et d'analyse rationnelle (économique, scientifique et
technique) ;
- Permettre à chacun à partir des événements quotidiens (vie des quartiers, des
rues, des loisirs etc.) d'être plus responsable de son destin, de mieux maîtriser le
changement social, d'être créateur de nouveaux modes de rapports.
N.B: Voici quelques aspects particuliers de ses tâches dans le contexte strictement
de l’Afrique :
27
Limbos E, Op. Cit, p. 47
22
1er aspect :
On souhaite que l'animateur culturel africain aide à l'élaboration d'une politique
culturelle nationale. Bon nombre des pays africains en sont dépourvus. Cela a un
impact sur le développement culturel du continent.
On attend que l'animateur favorise la définition des besoins culturels des
populations, qu'il les amène à être plus actives et entreprenantes, qu'elles aient des
initiatives créatrices dignes de leur virtualité culturelle de manière à réaliser elles-
mêmes les développements de leur propre société.
2ème aspect :
Il revient à l'animateur culturel africain de militer en faveur de la protection de ses
richesses culturelles. Il ne peut bien le faire que dans la mesure où il les connait.
Implicitement, cela revient à dire qu’il doit les recenser et le développer ; pousser les
peuples africains à s'éprouver en tant que consciences créatrices, sources
authentiques de valeurs de civilisation
3ème aspect :
L'action d'un animateur culturel africain doit épanouir l'homme africain, l'aider à
devenir créateur de sa propre culture ; pour cela on doit lui donner la possibilité de
dialoguer et d'être agent moteur principal de la transformation de son avenir.
4ème aspect :
En définitive l'animateur culturel africain a l'obligation de faire comprendre aux
populations africaines l'approche de la culture qui consiste à changer l'individu afin
d'accroître la qualité de sa vie dans le sens de la plénitude des valeurs intellectuelles
et morales. Ces populations devraient donc être sensibilisées et motivées.
Quoiqu'il en soit, les qualités ci-après sont requises pour un Animateur 28:
- Une grande créativité, l'animateur est un homme imaginatif, quelqu'un qui sait
imaginer des solutions originales visant à stimuler et inciter les autres à
l'initiative, à la participation responsable des groupes au processus de
développement ;
- Une disponibilité et une suffisante ouverture d'esprit, sans cela comment peut-
il alors au milieu et s'adapter à l'évolution des groupes ? L'esprit de
disponibilité est nécessaire pour mieux être au service de ce milieu dont il est
souvent l'agent catalyseur. Cette disponibilité concerne non seulement l'esprit
mais aussi le corps, c'est-à-dire la santé mentale et physique de l'animateur ;
- Une grande maturité, un sens de l'équilibre, non seulement pour appréhender
avec lucidité l'essentiel des problèmes et les situations des populations, mais
aussi pour avoir une piste directe sur les évènements, pour penser les
problèmes en profondeur et dégager la synthèse des aspirations des groupes,
l'animateur travaille sur une matière très sensible. Il lui faut avoir une mesure
en toute chose, rester réaliste devant les inévitables enthousiasmes parfois
démesurés engendrés par son dynamisme ;
- Une réelle capacité de dialoguer, d'échanger idées et opinions avec les autres.
Ce n'est pas toujours évident, l'animateur fera preuve de compétence dans la
maîtrise des méthodes et techniques de sa profession. Sur le terrain, on se
rend bien compte de l'importance indéniable de cette disposition, le dialogue
et échange sont les outils indispensables auxquels il aura régulièrement
recours ; sans maîtrise de leur conduite, il lui sera difficile de réussir sa
mission.
28
Alouine Sene , In l’Animateur culturel et le développement intégré, séminaire pour les animateurs culturels,
organisé par l’ICA à Dakar du 10 au 15 décembre 1975, p. 2 5
24
IIème PARTIE
2) Le principe de la progression
Ce principe enseigne que toute séance de communication ou d'entretien est un
processus évolutif qui procède par étapes complémentaires d'informations ou de
sujet de discussion. Pendant la préparation, il faut veiller à bien classer les
informations à échanger dans un ordre séquentiel chronologique.
3) Le principe de participation
Il s'agit de cette règle d'or qui exige que lors d'un entretien, d'une rencontre,
d'une discussion ou d'un échange en groupe, il n'y ait pas d'acteurs d'un côté et de
spectateurs de l'autre, mais que toute séance d'entretien soit un véritable lieu ou
cadre du donner et du recevoir. Que tout le monde se sente acteurs d'idées
partagées et de résultats obtenus.
4) Le principe de responsabilisation
Pour réussir une activité d'animation, il faudra tenir pour responsable chaque
participant quant aux informations à échanger et quant à la réalisation du
changement social souhaité (sa forme, son ampleur, son orientation etc.).
7) Le principe d'immersion
Il faudrait toujours s'identifier au groupe ou à l'individu avec lequel on veut
communiquer, partager un message. Apprendre à faire le grec-grecis, c'est-à-dire le
berger parmi les moutons. Celui qui se confond de façon didactique au groupe, qui
sait accepter d'avoir parfois tort.
Ce principe veut que l'animateur ou l’animatrice se conforme aux
caractéristiques profondes du groupe et qu'il se réfère aux modèles acceptés par
celui-ci. Il conseille de reconnaitre les règles du groupe ainsi que ses valeurs et de
les exhumer au cours du processus de communauté pour le changement de
comportement.
9) Le principe de motivation
Pour faire participer les membres du groupe ou pour obtenir leur adhésion au
message et les faire agir, il faut les motiver. Ceci implique que l'animateur ou
l'animatrice se garde de verser dans la critique, dans la condamnation dans la
déstabilisation du groupe ou encore dans des jérémiades, dans des plaintes qui sont
généralement génératrices de découragement et donc de l'inertie d'un groupe.
27
Il faut plutôt commencer par des éloges en évitant les controverses. La règle
d’or de ce principe c’est de susciter l’intérêt du groupe sur le message, le sujet à
aborder.
b) Sa finalité
Se faire obéir est sa principale préoccupation. Pour cela, il cherche à rallier
le groupe à son point de vue considéré par lui comme le seul capable de résoudre les
problèmes du groupe.
c) La communication dictatoriale
Elle est descendante en ce sens qu’elle part de l’animateur (élément
central) vers les membres sans laisser la possibilité à ces dernières de discuter et
d’obtenir des renseignements supplémentaires. Schématiquement on peut la
présenter de la manière suivante30.
29
Lire : Boivert et Al, Uris Auren et Limbos E, Leurs travaux ont servi, pour une bonne part à la réduction des
présentes notes
30
AUREN URIS, Apprendre à diriger, éd. Nouveaux horizons, Paris, 1966, p. 36
31
Animateur
a) La description
L’animateur comprend :
- Fait participer les membres tant à la recherche de solution aux problèmes du
groupe qu’à la prise des décisions conséquentes ;
- Créer des conditions qui donnent possibilité à chacun de se choisir librement ses
coéquipiers en cas de la réalisation d’une activité commune ;
- Favorise la discussion par les membres de la politique commune à suivre ;
- Fait des commentaires objectifs et constructifs quand le groupe débat sur un
sujet.
c) La communication démocratique
Son diagramme peut être fait comme suit :
Membre
Membre
a) Description
Le laisser-faire se caractérise par la non-intervention de l’animateur dans
la prise de décisions du groupe. Il ne commande le groupe ni au plan du contenu de
la tâche ni à celui des objectifs et méthodes à utiliser. Le fonctionnement est laissé
totalement aux seuls membres obligés de faire ce qu’ils peuvent faire pour résoudre
leurs propres problèmes.
C’est en réalité le laisser-faire pur qui vient d’être décrit. On le compare
parfois à la non directivité à cause du groupe, la méthode non directive se concrétise
comme suit : Les activités du groupe sont entièrement conduites par les membres
33
eux-mêmes. Ils décident ce qu’il faut faire et comment il doit se faire. C’est
également à eux qu’appartient la tâche d’évaluer et d’apprécier leur action.
Comme on le voir, l’animateur non directif ne peut pas être autoritaire.
Sauf sur demande expresse des membres l’animateur peut intervenir soit pour
expliquer soit encore pour répondre aux questions posées, soit encore pour clarifier
certains points obscurs de la situation.
En lisant attentivement ce qui précède, il y a lieu de déduire que la non
directivité est idéal difficile à atteindre. Son application n’est pas aisée à réaliser sur
le terrain. La réalité concrète démontre que l’animateur intervient à trois niveaux
différents : au niveau des communications au sein du groupe, au niveau de la
régulation de la vie du groupe et au niveau des procédures – il ainsi un travail
méthodique en profondeur qualifié de triple centration31.
31
LOBOT M., L’animation non directive des groupes, éd. Payot, Paris, 1974, p. 195
34
Les désavantages
- Le développement de l’état de dépendance pour (soumission)/Contre (révolte)
entraînant plusieurs conséquences ;
- L’apparition d’une certaine agressivité dans le cheminement du groupe ;
- Son emploi prolongé cause l’individualisme et la compétition chez les membres.
Les désavantages
- Rend le temps de discussion et négociation plus long
- Devient inefficace en cas d’urgence
- Favorise le développement possible des tensions en cas de la non implication de
certains membres.
Les désavantages
- Elle entraîne l’agressivité, le désordre et une anarchie dans le groupe où règne
la loi du plus fort. Alors certains membres demeurent passifs ;
- Elle décourage et exaspère les membres
- Ou bien les membres réussissent à s’organiser sous la conduite d’un leader
spontané, alors ils se liguent contre l’animateur ou bien ils échouent à cause des
36
désaccords entre eux. Ainsi, ils sont tentés de tut laisser tomber. En tout cas les
membres deviennent agressifs envers l’animateur ;
- Elle donne un mauvais rendement lorsqu’elle dure ;
- Les clans finissent par apparaître au sein du groupe.
a) L’individu
En fonction de sa personnalité, chaque membre du groupe a une
référence plus ou moins marquée d’une méthode parmi celles qui nous préoccupent
pour le moment. L’animateur en tiendra compte en plus d’autres caractéristiques des
membres telles que l’âge, le sexe, l’expérience.
Age : Les gens d’âge mûr apprécient le laisser-faire, alors que les jeunes
travaillent bien sous commandement ;
Sexe : les femmes veulent être dirigées, avec la méthode autocratique on
obtient de bons résultats ;
Expérience : les gens expérimentés et formés seront bien animés avec le laisser
faire et la méthode démocratique
Personnalité de l’individu : en prenant en considération ce critère (personnalité),
l’animateur emploiera la méthode
- Autoritaire pour animer des individus hostiles. Le commandement canalise
l’hostilité et oriente l’énergie vers les choses constructives. Cette méthode
37
convient aussi aux individus dépendants des autres, ils ont besoin d’être
dirigés.
- Démocratique quand il a affaire à des personnes coopératives aimant
évoluer en équipe. Ce sont des gens de bonne volonté qui ne tolèrent pas
une autorité extrême.
- Laisser-faire avec les membres individualistes, isolationnistes sociaux,
appelés en d’autres termes de s’introvertis. S’ils sont livrés à eux-mêmes,
ces genres de personnes travaillent souvent bien.
b) Le groupe
Le groupe a sa personnalité faite de son attitude et de son comportement.
Les membres adhérents en sont influencés. Comme individu le groupe peut aussi
être hostile, paresseux ou enthousiaste selon qu’il coopère ou non avec l’animateur.
Toute la question est de savoir dans quelle mesure il coopère ou encore que lui
manque-t-il pour le faire ? De la réponse à cette question dépend le choix d’une
bonne méthode.
Pour cela l’animateur tiendra compte de deux séries d’éléments suivants :
- La compréhension, l’esprit d’équipe ; l’entrainement ;
- Les méthodes appropriées à même de remédier aux faiblesses constatées tout
en fournissant au groupe des éléments manquants.
c) Circonstance
- Les conditions de fonctionnement du groupe quand elles changent, elles
requièrent le commandement ;
- L’urgence comme en cas d’incendie, de crise et de situation exceptionnelle,
l’autorité est la seule bonne voie.
- Les tensions internes et incidentes quand ils surviennent, il faut changer la
méthode.
d) La personnalité de l’animateur
Elle joue un rôle dans le choix d’une bonne méthode étant donné qu’elle
prédestine l’animateur à opter pour telle méthode plutôt que telle autre. Chacun de
nous a un penchant naturel pour une certaine méthode, cependant il faut se
dépasser et privilégier d’autres facteurs : l’exemple de ceux qui précèdent.
38
2) Conduite de séance
Elle est assurée par un animateur assisté de trois autres personnes : un
secrétaire, un observateur et un conseiller. Chacun d’eaux a en charge un rôle
déterminé.
39
a) L’animateur
Son rôle est triple : clarifier, organiser et rendre plus facile aux membres
l’expression de leurs émotions. H. DEPUIS en donne des explications fortes
pertinentes. Nous les lui emprunterons en les modifiants pour une bonne adaptation
à nos préoccupations32.
1) Clarifier
En vue d’assurer une bonne compréhension de tous et le lien entre les
interlocuteurs, l’animateur clarifie les termes mal définis, des propos ambigus, des
informations incomplètes etc. Il procède de la manière suivante :
- Il définit les termes utilisés en vue de s’assurer de l’exacte compréhension du
sens des mots. Les questions à poser sont de ce genre : « pourrais-tu expliquer
ce mot-là ? je ne le comprends pas, est-ce que tout le monde a bien compris ce
qu’il a voulu dire pour ce mot-là ?
- Il reformule les intervenants pour vérifier cette compréhension. La formule
habituelle est celle-ci « si j’ai bien compris ce que tu as voulu dire… » et il
reprend dans ses propres mots l’intervention de son interlocuteur. La
reformulation. Cet exemple est à éviter : « Si j’ai bien compris ce que tu as c’est
que…, mais moi je pense que … pour une telle raison et telle autre ... »
- Il résume et fait des synthèses. Un résumé est un abrégé de ce qui a été dit. Il
reprend une longue intervention ou une série des brèves interventions sur le
même sujet ; par contre l’animateur fait une synthèse, quand il rassemble tous
les éléments importants qui ont été abordés sur le sujet pour en faire un tout
cohérent ; faire une synthèse s’acquiert par une longue et patiente pratique, car
l’opération n’est pas facile. Cependant, une synthèse est utile si après une
longue discussion sur un même sujet les membres ne semblent plus se
retrouver. Elle est aussi utile quand on passe d’un sujet (ou activité) à un (e)
autre. Elle est aussi utile au début d’une période de discussion pour reprendre
les éléments des réunions antérieures ;
- Il explicite les propos trop concis ou quand ils n’expriment pas toute la pensée
de l’intervenant. L’exemple « veux-tu dire …, parce que tu viens d’annoncer que
le SIDA est une invention des Blancs ? Toutefois il faut connaître que
l’explication est délicate à employer car elle s’apparente parfois à un procès
d’intention surtout quand elle est faite pour provoquer un affrontement.
32
DUPUIS H., Les rôles de l’animatrice de théâtre, 2ème éd., Sherbrooke, Québec, 1986, p. 25-35
40
2) Organiser
L’animateur aide le groupe à se donner des procédures concernant la prise
de parole, la participation et l’organisation du temps. Celles où constituent les
conditions nécessaires à son bon fonctionnement.
Pour ce faire, il effectue une série d’opérations ci-après :
- Il donne la parole à ceux qui la sollicitent ; quand elle lui revient, il peut la
reprendre pour expliquer, répliquer, donner son opinion ou se justifier tout en
restant attentif pour ne pas léser les membres ou devenir hyper participant ;
- Il suscite ou refrène la participation. Dans le premier cas, l’animateur peut
donner la parole même à ceux qui ne l’ont pas demandée afin d’obtenir l’opinion
de chacun. Certaines personnes ont besoin de ce coup de pouce pour se lancer
dans le bain. Refréner la parole par contre, consiste à la refuser à ceux qui la
sollicitent peut - être parce qu’ils ont suffisamment parlé sur le sujet. Il doit le
faire amicalement pour ne pas frustrer les participants.
- Il sensibilise au temps compte tenu de la disponibilité des membres et des
locaux. Il signale le début et la fin aussi bien de la réunion (ou activité) que de
chacune de ses conséquences, il fait remarquer les inconvénients des retards et
des absences, il fait remarquer les inconvénients des retards et des absences
aux renions (ou activités).
b) Le secrétaire
Il a la charge de noter les principaux points discutés et les questions y
relatives ainsi que les décisions prises en indiquant dans quel pourcentage elles l’ont
été. Il mentionne en même temps les avis valables de la minorité.
Il établit le compte rendu qui reprend question, intervenants, opinions
exprimées et conclusions ; parfois c’est plutôt le procès-verbal qu’il rédige en ne
notant que les décisions prises.
c) Observateur
Comme le suggère son nom, cette personne observe le film des
discussions et en fait le rapport au bureau. Il s’agit par exemple de repérer ces
sous-groupes qui se forment. Pour cela, il lui est recommandé de s’intéresser à
(aux) :
- Réseaux : qui surgissent entre eux qui ont tendance à se coller à certains
membres plutôt qu’aux autres, il sniffât de noter pour chaque membre la
personne que l’on regarder en parlant ;
- Conditionnement ou dépendance : c’est-à-dire le fait d’enchainer après les
mêmes personnes, cela est facile à remarquer en observant « qui parle après
lui » ;
- Position spéciale, géographique : des membres dans le cercle ou carré, signe de
la propension à se retourner fréquemment à côté des mêmes personnes, désir
sans doute de se sentir proche d’elles parce qu’attiré par elles ou iniquement
pour une certaine sécurité. Le rapport de ces constats fait généralement
modifier les comportements.
d) Le conseiller
Son rôle est de :
- Aider le groupe avec ses opinions, faits été expériences ;
- Résumer à l’attention du groupe les phases et résultats de la discussion et lui
suggérer ce qui peut pousser le débat plus avant.
42
2) Conduite de la séance
Elle comprend deux parties bien distinctes : la scène et la réunion. Durant
chacune d’elles le groupe, le metteur en scène et l’animateur remplissent ces
tâches :
a) Le groupe
- Décide de l’usage du jeu de rôle et du choix des acteurs ;
- Analyse le problème pour sa meilleure adaptation au jeu, et au même moment il
arrête le travail de l’auditoire pendant et après la scène ;
44
b) Le metteur en scène
- Entame le débat par exemple en donnant d’abord la parole aux acteurs qui
trouvent là l’occasion d’expliquer leur jeu anticiper sur les inévitables attaques
des participants ;
- Enchaine, et comme dans le cas précédent, il clarifie, organise et rend plus
facile l’expression des émotions. Nous ne reviendrons pas sur ces choses.
Largement expliquées par le passé.
VOIR :
Cette étape consiste à faire l’étude du médium (film, dessin, photo, affiche …) dans
le but de découvrir ensemble le message qu’il véhicule à travers ses personnages ou
d’autres éléments formels.
JUGER
A partir des éléments découverts, les auditeurs doivent apprécier la pertinence ou la
portée du message : réfléchir et interpréter les significations des attitudes et
comportements des personnages. Il s’agit d’amener les participants à prendre
position par rapport au message par le médium.
AGIR
Le message et le problème étant maintenant connus, il est question à présent de
tirer les conséquences qui s’imposent et surtout adéquate que nécessite le problème
soulevé.
La réunion est conduite par un animateur. Son travail est de poser des
questions de manière à pousser les auditeurs à adopter une attitude d’analyse et de
réflexion en suivant le schéma que nous venons de décrire.
D’abord l’animateur pose des questions qui favorisent la découverte par
les membres de chaque élément principal du médium. Il doit faire parler les
auditeurs, les mettre en mouvement et leur permettre de s’exprimer.
Ensuite et toujours par un jeu de questions l’animateur fait résumer les
participants des renseignements ainsi recueillis. Il les réfléchir sur ce qu’ils ont vu de
façon que chacun découvre à la fois le sens et la signification de chaque élément.
Les auditeurs doivent trouver aussi bien le problème que les idées émises.
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE