Intro Aì La Science Politique 1
Intro Aì La Science Politique 1
Intro Aì La Science Politique 1
BOURDIN
Grandes philo politiques liées à des grds moments de crises (≠ maladie ; moment
critique qui fait appel à une reprise, un ressaisissement ; positif)
Grèce Antique (Athènes) : expérience de 2 siècles de démocratie, achevée par son
délitement
Fin empire romain : crise, fin d’une forme politique
Christianisme : rôle unificateur, recomposition sous forme chrétienne
Augustin (théologien chrétien 4-5ème siècles) : à la jointure entre Rome païenne et
Rome chrétienne, La Cité de Dieu
M-Â : Thomas d’Aquin (13ème siècle), théologien qui va se réapproprier Aristote (va
christianiser Aristote).
Comment être chrétien tout en étant soucieux d’une raison politique ?
Idéal (Platon) et vision réaliste (Aristote)
16ème siècle : Europe conquiert le monde, grandes réformes protestantes
Fil conducteur : concept de nature
Selon Chrétiens : nature humaine est à sauver, péchés
Aristote : vision optimiste (≠Platon, pessimiste)
Changement statut religion= conséquence compréhension de la politique
Moments de crises sont moments de nœuds
Ordre politique : définition dépend du contexte historique, donc multiples modèles
Idée commune que l’H n’évite pas sa condition politique (Aristote : H, animal
politique, c’est dans son être profond ; Hobbes, H devient un animal politique)
Monde technicisé
Est-il encore nécessaire que l’H soit un animal politique ?
H a-t-il cessé d’être le propre de lui-même ?
Il existe toutefois des continuités (humanité)
Comment vivre ensemble ? Et comment vivre bien ? (qu° ordre politique)
Qu° philosophique et politique
R. BOURDIN
a) PLATON
Platon (et Aristote) : pensée de Socrate
Débuts de la philosophie, début de l’étonnement (expression de l’attitude
philosophique) ≠ attitude technicienne
Platon : création de l’Académie (formation d’une élite à la philo)
Œuvres de philo politique :
- La République (+)
- La politique
- Les lois
Lettre 7 : s’explique sur son rapport entre philosophie (stricto sensu) et politique
Philosophie/politique : indissociable
Fondement pose qu° de vérité
Tentation politique : recherche autonomie
Tiraillé entre besoin de fondement/ ne pas tomber dans piège d’un fondement
tyrannique
Il n’y a pas de politique sans fondement philosophique voire même métaphysique
(philo+ métaphysique étroitement liées)
Platon : souci complexe d’une circulation entre qu° politique et celle
philo/métaphysique
Ambivalence platonicienne :
- s’oppose à la démagogie tyrannique
-risque d’inventer lui-même une tyrannie de l’idée
COURS DU 25.09.17
Platon, philosophe de l’idée. (cf Hegel : idéalisme allemand), quête de l’idée directrice,
notion étalon ; fondateur d’une cité idéale, d’une polis parfaite.
Cité harmonieuse= H ne doivent pas penser à leur î privé, idée communiste (cf Marx).
Philo qui combat la démocratie (triomphe du sophisme), et pense à une totalité politique
(totalité= totalitarisme).
Tyrannie : triomphe d’un démagogue.
LR : 10 livres.
- Qu° de la justice
- Qu° des régimes (qui permettent ou non la justice)
- Ccl : immortalité de l’âme.
La justice : pq fondamentale ?
Elle va engager notre rapport au réel. Vérification dans dialogue de Socrate avec sophistes :
qu’est-ce qui fait le désaccord ? d’un côté, pensée que justice relative, système de
convention, dépend situation, repose sur aucune norme, défendre l’î du + fort, jamais définir
un concept normatif de justice (sophistes). Platon : norme absolue.
Qu’est-ce que la justice ? nécessité d’avoir une conception normative de la justice.
La justice n’est pas qu’une affaire de convention, il ne faut pas seulement paraître juste.
D’un côté, apparence du réel, de l’autre, vrai réel (vérité).
Pas de déf juste de la justice sans justice déterminée par le bien.
On passe du paraître à l’ê, du « faux réel » au « vrai réel ».
Réel de l’op°= apparence
Réel de vérité= vrai.
Démarche socratique= maïeutique (faire accoucher les esprits).
Justice, pas d’abord un concept, mais étonnement de ce qui est. Je suis habité par idée du
bien. Comment comprendre justice si j’ignore que je suis habité par la recherche du bien ?
Justice, concept qui requiert d’aller fouiller au fond de soi-même pour savoir ce que l’on
cherche. Qu’est-ce justice en soi ? d’abord comprendre que le bien est désirable en soi.
Quasi révélation religieuse.
Permettre à Platon de continuer sa réflexion : la justice au cœur de chacun de nous, et la
justice au cœur de la cité. Les 2 sont inséparables. Comment peut-il y avoir justice
collective s’il n’y en a pas de l’intérieur de nous-mêmes en tant qu’ind ?
Justice de l’âme/justice de la polis= liées.
La beauté de l’âme requiert qu’il y est rapport harmonieux avec ns-mêmes.
Harmonie, signification éthique, d’où importance de la justice.
Platon insiste sur justice ds ind pr qu’il y est justice ds la cité.
Pr lui, hiérarchie des âmes : tt le monde n’a pas la même constitution donc tt le monde n’est
pas fait pr gouverner.
Se vérifie par : division du W (sociologie des tâches) puisque nous n’avons pas ts mêmes
dispositions d’âmes.
R. BOURDIN
Tt être humain habité par des vertus, mais pas de même niveau= hiérarchie.
Théorie des vertus :
- Vertu première, architechtonique : sagesse (subordination complète du politique à
son fondement philosophie). Sagesse pratique (phrolésis : pudence ; sagesse de l’H
qui gouverne) dépend de la sagesse théorique (contemplation). Celui qui est habité
par sagesse, c’est philosophe => Gardien de l’Etat (ceux qui dispose de cette vertu
très élitiste).
- 2ème vertu : courage. Qui en a besoin ? C’est ceux qui doivent défendre l’Etat, la polis :
les militaires. Habités en eux-mêmes par cette vertu de courage. Cette vertu passe
après, militaires sont auxiliaires du politique, ne doivent pas se mêler de la politique.
- 3ème vertu qui rassemble gouvernants/gouvernés : tempérance. Zone inférieure de
l’âme humaine, celle qui a pr vertu de savoir obéir puisque ds toute cité, hiérarchie
des dispositions de nature (ceux qui sont aptes au gvt, ceux qui défendent cité, ceux
qui ont « appris » à savoir ê gouverné). Avoir une disposition d’âme docile. Cx qui
sont tempérants, ils le sont d’autant + dans la communauté pol car ils le sont en eux-
mêmes, appris à maîtriser leurs passions. Etres gouvernés : ê chez qui la raison a su
prendre le dessus sur les passions, la démesure (hybris). Ns sommes capables de ns
raisonner, dc de dominer la passion.
Qu’est-ce qui fait la vérité de l’H si ce n’est d’accéder à l’ê de l’H : allégorie de la caverne,
livre 7 de LR.
Ceux qui vivent ds la caverne, ds l’obscurité, ceux qui ne connaissent pas idées
éternelles, la structure du cosmos, comment le cosmos pt donner forme à du
politique.
Précédés par personnes + éclairées qui tirent ces êtres inférieurs. Ce st eux qui vt élever
les H inférieurs, les tirer vers le haut, les conduire vers le soleil càd ce qui éclaire l’H.
Communication ê éclairés et ê non éclairés : contact hiérarchique. Elite séparée du commun.
Paragraphe 501-516 (cf)
Conception hiérarchique et ascendante. Miroir inversé radical d’aujd (vision de la justice
immanente aujd).
Légitimité des gouvernants repose sur capacité de leur âme très élevée (élitiste) à connaître
structure du monde et à régler la foule sur cette structure pr les conduire au bien, donc au
vrai. Légitimité par en haut et non par en bas.
Platon est philosophiquement idéaliste. Ne le fait pas décrocher cependant des pb réels :
conscience que l’ind peut dégénérer, qu’il pt passer de la justice à l’injustice.
Platon a énoncé une typologie des mauvais gvts. X types de régimes :
- 1er à s’éloigner du régime aristocratique, 1ère « maladie » de l’Etat : timocratie
gvt aristocratique repose sur vertu de la sagesse, gvt timocratique va préférer celui de
l’honneur et de la crainte. Pr Platon, 1er stade de corruption de l’âme humaine. Timocratie,
voie de transition à l’oligarchie. Timocratie, pas si mal que ça mais pas gvt de la sagesse.
Conserve traits du régime aristocratique, mais déjà corrompu.
- Oligarchie : dégradation supplémentaire. Retour aux appétits privés, à un certain
égoïsme. Oligarque pragmatique, guidé par ses î, plus guidé par les idées de la cité.
Introduit de la disharmonie, entraîne dégénérescence. Ame déréglée car ne s’intéresse qu’à
ses î personnels. Primat de l’économie et de la finance, l’emporte sur le savoir et la sagesse.
Ses î guident son action.
Division de l’âme de l’oligarque, dominé par ses passions.
Une âme déréglée dirige un ordre politique déréglé.
En face de lui, l’âme démocratique. Démocratie s’installe au pouvoir contre oligarchie (= 1er
régime qui crée la division). Démocrates défendent les pauvres contre les riches. Miroir
R. BOURDIN
inversé de l’oligarchie. Mais même logique matérialiste : ne veulent voir que les î
économiques. Pauvre ou riche, même raisonnement.
Opposition frontale. Politique utilisé à des fins d’î de 2 groupes ≠. Peut mener à guerre civile.
Justice devient impossible car mauvaise constitution philosophique.
Platon condamne démocratie : fruit d’un déclin par abandon du régime aristocratique. Mène
à la timocratie et à l’oligarchie puis à la démocratie. Baisse qualitative dans la vertu de
gouverner. Démocratie, csqce de tout cela. Entraîne seulement l’antichambre de la tyrannie
(ce qu’il condamne). Transition démocratique vers la tyrannie. Passions dominent la raison.
Egalité pour Platon est un non sens. Ordre est juste que dans une hiérarchie.
Démocratie recherche égalité. Mais égalité est passionnelle dans ce régime. Plus de
distinction entre le Bien et le Mal.
Démocratie ne permet pas de s’élever pour Platon. Dans sa métaphysique, le sensible n’est
que le règle de l’apparence. Le politique, s’il s’éloigne de l’intelligible, ne permet pas aux H
de se régénérer. Le sensible nous plongera dans la tyrannie. La montée dans l’intelligible
c’est la liberté.
R. BOURDIN
b) ARISTOTE
Biographie :
Aussi disciple de Socrate en qql sorte puisque disciple de Platon (qui lui a transmis la philo
de S), mais + jeune (plein 4ème siècle).
Pris son autonomie par / au maître Platon. Précepteur de Alexandre le Grand.
Poursuit études, recherches en histoire naturelle, de « sociologie » (intéressé par l’obs°
empirique des faits), voyages dans les îles grecques. Retour à Athènes, affranchi de la philo
de Platon. Fondateur du Lycée : installe dans un gymnase. Promenoir, donne nom de la philo
péripatéticienne.
Ecole aristotélicienne rivale de l’Académie de Platon. Mort prématurée d’Alexandre le
conduit à s’exiler (voulait éviter sort de Socrate : mort obligée). Meurt en 322, âgé de 62 ans,
à l’écart d’Athènes. Fils : Nicomaque => Ethique à Nicomaque.
S’est séparé de Platon parce qu’Aristote a conception de la nature humaine totalement
différente.
P et A : 2 paradigmes de la philosophie politique occidentale.
A : refuse, pour que l’H puisse s’élever, que cette élévation se fasse dans la séparation entre
le sensible et l’intelligible.
Réel : monde du concret, du sensible. (≠ Platon).
A admet le versant scientifique, épistémologique (= philo de la connaissance ; connaissance
permet accès au réel) de l’argument platonicien. On ne peut faire des démonstrations
qu’avec des concepts (= universel, nécessaire), on peut démontrer la réalité avec les
concepts. Domaine de la connaissance scientifique de qqc.
A l’≠, Platon en a fait une justification de sa métaphysique (séparation intelligible/sensible).
Sphère de l’idée, de l’intelligible permet d’accéder à la réalité. Ontologique, métaphysique.
Séparer l’universel (intelligible) et le particulier (sensible), on se demande comment l’idée
peut ê cause du sensible.
Pour Aristote, réalités intelligibles sont immanentes et non transcendantes : se
manifestent de l’intérieur du sensible = forme (morphè, forme en grec). Toute réalité
intelligible vient du sensible et constitue une forme.
Question politique :
Une éthique coupée du politique, pour Aristote, n’est qu’une éthique du bonheur individuel.
Toutes les vertus qui sont des vertus de juste milieu, vont se réaliser que si l’H vit ses vertus,
que s’il vit déjà dans une communauté politique, il ne peut vivre que dans une communauté
politique. => H, animal politique.
Aristote, miroir inversé de l’H moderne.
La polis/cité est un fait de nature. Il est donc dans la nature de l’H d’ê un animal politique.
R. BOURDIN
Aristote, H de l’obs° empirique, sociologue à sa façon.
La cité avant d’ê formation conventionnelle, est déjà une réalité de nature. (≠ sophistes :
tout est affaire de convention).
Aristote observe qu’il y a 3 niveaux de sociabilité :
- L’accouplement : sociabilité naturelle. Bio-psychologique.
- Le village : x familles qui s’associent. Forme sociale intermédiaire. Pas de gvt qui les
unit donc pas suffisant. Rapports socio-économiques.
- La cité : forme politique. Inhérente à ce qu’est l’H (H, animal politique), H être qui vit
avec les autres, en vivant avec les autres il va pouvoir accomplir son bien propre et
son bien suprême, donc son bonheur et l’accomplissement de sa forme d’H.
Il accomplit son être dans sa complétude.
Niveau > : immortalité de l’âme.
≠ Politique moderne (Hobbes) : H pas naturellement politique mais va et doit le devenir (pas
le choix, c’est une nécessité).
Point commun : on n’évite pas la question politique.
H ne peut pas se contenter de la vie familiale, sociale, économique. Il faut qu’il vive dans la
cité : pour défendre son bien commun et bien vivre.
L’animalité politique s’explique par le fait que la vie politique est inhérente à ce que nous
sommes, c’est dans notre métaphysique, dans notre être profond, c’est le genre propre de
l’H, de l’animal humain.
Nous sommes habités par le logos, la raison. Une communauté politique c’est aussi
une communauté de raison.
La nature de l’H est positive, elle est faite pour déployer de la raison et non des passions,
donc du positif. Dans la raison, nous rencontrons champ de l’éthique et de la politique. Nous
avons une conscience du juste.
La justice c’est la règle de toutes les vertus qui permet aux membres de la polis, de la
communauté politique, d’être tempérants, tournés vers l’autre (justice : vertu sociale).
Aristote peut définir + précisément son concept de vertu de justice en le déployant sous 2
aspects :
-l’aspect vertical : justice distributive => les rapports justes entre les H sont distribués par le
gouvernement de cité. Ex : la sécurité sociale.
-l’aspect horizontal : justice commutative (= échanger) => les H sont capables d’échanger
entre eux des biens.
R. BOURDIN
A la ≠ de Platon, Aristote : la forme procède de la matière. C’est dans le sensible qu’on peut
s’élever vers l’intelligible. Justice, vertu cardinale. Hiérarchie où chacun est à sa place
(comme Platon), mais justice permet d’égaliser, de corriger les inégalités qui existent au sein
de cette hiérarchie.
Question économique :
Pour A, l’économie est la sphère de l’échange des B.
Etymologie : oikos= maison ; nomos= loi. Economie c’est la loi de la maison, a donc une
rationalité propre, c’est donc privé.
Toute la tâche de l’économie est qu’elle permette aux H d’accomplir leur forme d’H, leur
humanité, leur bonheur intrinsèque. L’économie ne doit pas déborder de son champ propre
qui est privé, doit être encadrée par la polis. Sinon, elle cesse d’être naturelle et deviendra
anti-naturelle. Au lieu de rechercher l’échange, elle va chercher vertus personnelles et elle
va devenir vicieuse, se pervertir. Chrématistique : c’est la théorie de l’échange chez Aristote.
L’économie est chrématistique. Permet à l’H de s’accomplir, dans sa limite d’H. L’H ne se
réalise comme H dans le juste milieu, ni dans l’excès ni dans par défaut.
Lorsque l’économie est bien réglée, la cité a sa base matérielle, sans être matérialiste, pour
devenir une polis qui se suffit à elle-même, càd une polis qu’Aristote appelle autarkeïa. Ils
sont autarciques.
Le moyen symbolique et matériel par excellence de cette chrématistique est la monnaie.
Permet de donner une valeur aux choses. Rôle de médiation.
Cette primauté qu’Aristote attache à l’échange économique, au nom de la justice, nous
autorise à nous poser une question aujourd’hui : libéral ou socialiste ?
Aristote peut être vu comme libéral : il ne veut pas de gouvernant qui donne l’exemple
d’une collectivisation des B. Sinon, B propres vont cultiver égoïsme et casser harmonie de la
cité. Aristote dit non, car le communiste va tuer la loi d’échange et les H sont des êtres
d’échange, naturellement portés par l’esprit de possession. Libéralisme très mesuré,
modéré. Car A a sens de justice donc de la communauté, donc de socialisme en quelque
sorte, de « social-démocratie ».
Aristote est pour une certaine forme de « nationalisation des B » : maîtrise politique de la vie
économique, sinon cité imploserait.
Critique du communiste économique de Platon.
Aristote= réformiste
Platon= révolutionnaire.
Vie éducative :
Aristote critique communiste éducatif de Platon. Aristote n’imaginera pas une seconde qu’il
y ait des philosophes rois, des gardiens à part, qui auraient éducation spéciale.
Question de la constitution :
Càd le bon régime d’équilibre qui permet de bien gouverner la cité.
Pour Aristote, Constitution pas pensée de la même manière que Platon. Il la pense sur un
mode d’enquête sociologique. Il observe que dans les petites unités sociales (= pas vraiment
des cités, paterfamilia), la monarchie meilleure. Autre forme de gouvernement idéale au
niveau de la cité : aristocratie, qui est vertu d’excellence du gouvernement. C’est le
gouvernement de quelques-uns, tout le monde ne peut pas avoir une âme qui s’élève au
niveau de l’excellence. Aristote n’attend pas de l’aristocrate qu’il soit un philosophe roi :
R. BOURDIN
quelqu’un qui veut la visée de bien pour tous (justice), raison éclairée pour conduire les H
vers le bien.
3ème niveau : en grec, politeïa. C’est l’équivalent de la République, gouvernement républicain,
gouvernement de la chose commune. Les H seraient rationnellement capables, bien qu’il y
ait eu échec de la démocratie, d’être gouvernés par le + grand nombre, de s’autogouverner
d’une certaine façon.
Idée que la sphère du sensible n’est pas méprisable, pas besoin d’accéder à la pure lumière
de la vérité, H capables d’accéder à suffisamment de savoir politique pour gouverner la cité.
Distinction vérité politique/ vérité purement philosophique. Pas les confondre. Mais il y a
l’idée que ces gouvernements bons, marqués par la vertu, peuvent se pervertir. Ainsi,
monarchie peut se pervertir en tyrannie, en gouvernement pour soi. Idem pour
l’aristocratie : le gouvernement des meilleurs pourrait se déployer en oligarchie.
Gouvernement généreux a un gouvernement purement intéressé, dont la valeur qui domine
est l’appât du gain, gouvernement de la richesse.
La démocratie : Aristote a même conclusion que Platon mais avec démarche différente. La
démocratie s’est mal terminée avec expérience grecque. La bonne république grecque, le
gouvernement par tous pour tous, s’est transformée en démocratie. Démocratie= mauvais
gouvernement d’après expérience faite avant. Pour un grec, république et démocratie
distincts.
Aristote va privilégier aristocratie ou politeïa : maintiennent distinctions sociales
(notamment esclavage) mais dans le but de servir l’unité de la cité, l’accomplissement de
notre forme d’H, où chacun a sa place et bénéficie de la justice, et donc peut réaliser sa
recherche du bien pour lui et pour les autres. L’idéal serait la politeïa pour Aristote.
Aristote nous plonge dans l’immanence du sensible.
Pour Aristote, esclavage est une donnée de nature : des H qui ne sont pas dotés de la même
capacité de raison comme les autres. Ils ne sont donc pas capables de participer à la polis, ils
ont une raison limitée. Ca ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de dignité mais sont la propriété
animée de ceux qui sont libres. Ils ne sont pas exclus de l’amitié des H. Pour lui, esclave ne
signifie pas être maltraité. Il doit justement être bien traité. Mais c’est un être humain, tout
de même doté d’une raison. Dans les familles aisées, esclave était considéré, faisait partie de
la famille. Esclave par nature.
Esclave par convention : celui qui s’est retrouvé esclave. C’est la loi positive, la loi de la cité
qui l’a fait esclave. Par ex : une guerre.
Chez Aristote, esclavage est à regarder avec bcp de nuances. Pas une notion figée. Le
véritable esclave par nature c’est celui qui n’a pas possibilité de pratiquer raison à un niveau
spéculatif élevé, ce dont à besoin la cité pour être bien gouverné.
R. BOURDIN
SOURCES BIBLIQUES
Peuple israélite : x inimitiés avec peuples extérieurs. Considère gvt des juges trop faible. Il
manque un gouvernement central. Pour que peuple israélite se pérennise sous forme
politique acceptable, il lui faut gvt + fort. Ce qui va entraîner changement d’alliance, de
contrat entre Dieu et son peuple.
1er Livre de Samuel, Chapitre 8 : il y a un juge prophète, Samuel, qui vient parler à Yahwé.
Politique a une fonction de salut, de maintien de l’existence du peuple, maintenir identité du
peuple israélite dans rapport de fidélité à son Dieu. Peuple I peut se suffire à lui-même mais
au nom d’une personnalité religieuse.
Or, crise de confiance : juge Samuel parle à Dieu et dit qu’Israélites veulent un roi : demande
de monarchie. Le gvt des juges ne leur suffissent pas. Y répond : ce n’est pas toi qu’ils
rejettent, c’est moi. Ils ne veulent plus que je règne sur eux : infidélité. Mais il accepte cette
infidélité sous une certaine condition : le vieux contrat se dénoue pour un nouveau contrat.
On peut discuter, négocier avec Dieu : Y mécontent mais son mécontentement fait de lui un
Dieu pragmatique. Y concède une royauté mais sous certaines conditions : Y redéfinit
contrat. Roi sous condition qu’il soit fidèle à l’alliance avec Dieu. Mode de gvt avantages (+
fort) mais aussi gros inconvénients : régime dur, autoritaire. Face à cette condition, peuple
veut quand même roi et être comme toutes les nations : à la fois, ce peuple ne peut pas être
comme les autres nations car peuple élu, et en même temps, face aux difficultés de la vie
politique et aux menaces de morts des puissances extérieures, veulent avoir un roi comme
les autres nations, appel voire besoin de monarchie. Gvt royal risque fort d’être gvt
tyrannique. Il va falloir obéir. Mais c’est le propre de cette nouvelle alliance : toute l’histoire
de la royauté israélite va être histoire de fidélité/ infidélité, jusqu’à chute définitive de
royauté de Judas. Royauté sera et finira par être un échec et même finira par dissoudre le
peuple israélite comme peuple politique : condamné à n’être qu’un peuple religieux, occupé
R. BOURDIN
par d’autres peuples, d’autres empires, car incapable de se gouverner lui même. Texte
biblique va servir de référence identitaire au lieu d’un gouvernement durable. Bible :
références politiques.
De cette expérience qui est un échec du pouvoir politique (Israël incapable d’être peuple de
Dieu et peuple politique).
Pour Israël, il va toujours subsister nostalgie de cette royauté biblique : cette nostalgie va
être célébrée par prophètes eux-mêmes et espèrent royaume purement religieux, sans
signification politique. Cette prédication des prophètes va être annoncé par Jésus lui-même :
prédication d’un royaume qui n’est pas de ce monde. Le royaume ne peut pas avoir de
signification politique, prêche autre chose. Pouvoir romain n’a rien à craindre.
Expérience I porte en son sein une expérience religieuse qui va poser ce que c’est qu’ê un
animal politique à partir d’une expérience religieuse. Face à l’échec de la convergence de
l’expérience religieuse et politique possible, autre type de révélation : chrétienne.
Expérience religieuse sera transmise par une institution d’un autre type, pas politique :
l’Eglise. Rassemblement des H à travers une institution purement religieuse, l’Eglise. E se
présente comme une institution avec ses règles propres, qui se situe en vis-à-vis des
institutions politiques, ne se confond pas avec eux. Expérience chrétienne va entraîner, non
pas ignorance de l’expérience politique (Epitre Romains, chapitre 13, Saint Paul dit dans
cette épître que tout autorité vient de Dieu ; nous payons notre dû à l’autorité politique).
Autorité religieuse pas incompatible avec autorité politique. Eglise comme forme de
sociabilité spirituelle d’H et de F permet la non confusion avec l’appartenance à un ordre
politique mais pas d’ignorance non plus. L’autorité n’échappe pas à Dieu.
Fin de toute autorité politique : c’est le bien. Toute autorité vient de Dieu, et qu’elle a une
fin : faire le bien. Ne dispense pas les chrétiens de ne pas être des sujets loyaux. Il ne doit pas
y avoir de confusion possible entre les 2, il y a une distinction qui articule les 2 réalités.
Cette dualité dans le christianisme entraînera ce que l’on appelle de nos jours, la
laïcité.
Epitre aux Romains, Saint Paul : « Toute autorité vient de Dieu ». Rien n’échappe à la
création de Dieu. La fonction de l’autorité politique est de faire le bien. Les sujets de
l’autorité doivent donc lui obéir. L’attente chrétienne d’un règne messianique est
parfaitement compatible avec une réflexion sur les autorités politiques, dont la fin est de
réaliser le bien.
Les humains sont appelés à un salut, à un accomplissement d’eux-mêmes. Le politique n’est
pas une fin en soi, mais reste nécessaire.
Dans le Christianisme, la réflexion est dotée d’un certain pragmatisme : ne nous explique pas
ce qui est un bon régime ou un mauvais régime. Le christianisme pose seulement le
principe mais la forme de régime en place n’est pas explicitée (monarchie, aristocratie…),
elle doit juste réaliser le bien.