Usine Coudou 3P

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L’usine des Tuileries Romain Boyer

Claude Majastre Juin 2014

D’après le cadastre
napoléonien de 1829, sur le site de
la Coudourière, une activité
artisanale de fabrique de tuiles
existait déjà avec quatre
exploitations saisonnières des
familles Coupiny, Meille et
Martinenq.

Propriétés possédées par les quatre tuiliers en 1829

En 1900, Etienne Boyer


intéressé par le site de la
Coudourière, riche en argile de bonne
qualité, fait l’acquisition de 50
hectares de terrain et crée la Société
des Tuileries Romain Boyer. La
construction de l’usine, d’une
superficie de 4.000 m2 en 1901 est
suivie par celle du port qui s’achève
en 1903.

Plan d’implantation de l’usine en 1903 (Archives Départementales du Var)

A ses débuts, l’usine produit jusqu’à 45 tonnes de tuiles et de briques par jour avec
une seule ligne de fours.

Vue du port et de l’usine


En 1912, c’est le recrutement massif d’ouvriers (220 ouvriers dont 210 Italiens). La
production est transportée à Marseille par des tartanes, puis exportée en Afrique du Nord ou
au Moyen Orient.

Après la première guerre


mondiale, l’usine participe à la
reconstruction du Nord de la
France. Vers 1920 l’usine franchit
le cap des 10.000 tonnes
annuelles. Le port est aménagé
pour recevoir des bateaux de
moyen tonnage (tirant d’eau de
3,5 m).

Navire « Oued Bel Abid » en 1932

Grâce à l’adjonction d’une seconde ligne de fours, en 1929, l’usine emploie 320
personnes, la production dépasse les 20.000 tonnes dont 15.000 sont destinées à
l’exportation.

Groupe de jeunes hommes et femmes employés de l’usine Romain Boyer

Lors de la grande crise économique mondiale des années trente, la demande des
pays importateurs diminue. 180 ouvriers ne travaillent plus que 4 jours par semaine. La
production atteint cependant encore 15.700 tonnes par an en 1937.

En 1939, la tuilerie ralentit sa production de 50%, c’est la guerre. Les ouvriers restant
ne travaillent plus que 2 ou 3 jours par semaine.
La fabrication des tuiles est
arrêtée en 1943 et en 1944,
après l’ordre d’évacuation,
l’usine est démantelée, les
jetées sont minées.

L’usine à la Libération (maisons détruites et murs anti-débarquement)

A la Libération, le port est


reconstruit et l’activité reprend
avec un seul four en utilisant des
prisonniers allemands et italiens.
Le matériel est modernisé (pelle
mécanique dans la carrière,
malaxeur et presses à moules).
En 1948, la production
atteint à nouveau les 17.000
tonnes par an.

Zone de stockage des tuiles (estives) devant l’usine.

En 1951, la Société fait l’acquisition de la licence de fabrication de la tuile


« Romane » avec exclusivité de la vente sur la région.
La carrière de la Coudourière s’épuisant, la Société exploite d’autres carrières à La
Londe et à La Cadière, puis en 1956, le gisement de Cachou à la limite de La Seyne et Six-
Fours.
En 1964, la production maximale sera atteinte avec 22.170 tonnes par an de produits.
Mais les gisements d’argile s’épuisent, les coûts de production augmentent et les
installations vieillissent. La concurrence avec les usines modernes de Marseille provoque la
fermeture de l’entreprise en 1967 et sa destruction à partir de 1970.

Une centaine de familles


travaillaient encore à la
Coudourière avant sa fermeture.
De ce passé industriel, unique
dans la commune, reste « la
maison de Cygne » (le cygne
étant l’emblème de la société).

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