26 - 5 - 2021 Corrigé
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26 - 5 - 2021 Corrigé
CARACTERISATION DE LA POUZZOLANE DU
LAC TISON
DANS LA PERSPECTIVE DE LEUR
VALORISATION DANS LA FABRICATION DU
CIMENT (PLATEAU DE L’ADAMAOUA)
Par :
Encadrants :
A mes parents
et
i
REMERCIEMENTS
ii
de l’IUT de l’Université de Ngaoundéré. Pour leur accueil dans ces différents
laboratoires ;
A mes ainés du Département des Sciences de la Terre : Dr Ibrahim ; BERAL
DJETENBE ; FOSSO TCHUNTE Periclex Martial ; KEGNE FOTSO Brice ; KITIO
Jean Jacques ; ADOULKO Dalil ; DJINAMOU ;
A monsieur ADAMA HAMAN qui m’a accompagné pendant mes campagnes de
terrain, qui m’a beaucoup soutenu, encouragé et assisté dans tous mes travaux ;
A tous mes camarades de promotion de Master 2 en Géosciences et environnement et
particulièrement ceux de Sol et Environnement (SEN) ;
A mes frères et sœurs : OKALA MBASSI Samiratou, EDZIGUI Claude, MEDANG
Martin George, MELINGUI AWAE Annette, ONDOMBOE AWAE Arlette,
NYANGONG AWAE Jeannette, NGUINI AWAE Emmanuel, ATANGANA AWAE
Israël, OMENGA AWAE Pascaline, AWAE HILARRION Priscille
A mes amis : ASSE NTOUDA Glwadys Berthe, TCHOMSINBA WANIE Il Levis,
Asmaou AHMADOU, Habiba MOHAMADOU
Tes frères et sœurs
A tous ceux, qui de loin ou de près ont contribué à la réalisation de ce modeste travail dont
les noms ne figurent pas ici, je vous dis merci pour vos multiples soutiens.
REMERCIEMENTS..................................................................................ii
iii
LISTE DES FIGURES.............................................................................vi
Résumé....................................................................................................xi
Abstract..................................................................................................xii
INTRODUCTION GENERALE.................................................................1
CHAPITRE 1 :.........................................................................................3
REVUE DE LA LITTERATURE..............................................................3
.................................................................................................................3
I.1- la pouzzolane..........................................................................................................................4
I.2- le ciment................................................................................................................................11
...............................................................................................................19
iv
IV.1- Présentation du gisement de pouzzolane du la Tison.....................................................44
IV.2- caractéristiques minéralogiques des pouzzolanes...........................................................47
IV.2.1- Observation et analyse élémentaire au Microscope polarisant...................................47
IV.2.1.1- Pouzzolane à macropores...........................................................................................47
IV.2.2- Analyse minéralogique par diffraction des rayons X..................................................50
IV.3- Caractéristiques physiques : La masse volumique apparente.......................................50
IV.4.1- Les éléments majeurs de la pouzzolane du lac tison....................................................50
IV.5- Type de ciment élaboré.....................................................................................................53
IV.6- Comportement de la poudre de pouzzolane dans la matrice cimentaire......................53
...............................................................................................................60
CONCLUSION GENERALE..................................................................60
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.................................................63
...............................................................................................................63
ANNEXES..............................................................................................66
v
LISTE DES FIGURES
vi
Figure 28 : Blocs de pouzzolanes enfuies dans le sol..............................................................45
Figure 29: Composition minéralogique de la pouzzolane poreuse..........................................46
Figure 30: Cristaux de plagioclase automorphe de la pouzzolane poreuse.............................46
Figure 31: Observation microscopique de la pouzzolane moins poreuse................................47
Figure 32: Spectre des éléments traces....................................................................................49
Figure 33: Spectre des terres rares...........................................................................................50
Figure 34: Réaction d’hydratation du ciment et de l’ajout pouzzolanique..............................53
Figure 35: Thermogrammes d’ATG et DSC du ciment portland............................................55
Figure 36: Thermogrammes d’ATG et DSC du ciment pouzzolanique poreuse.....................56
Figure 37: Thermogrammes d’ATG et DSC du ciment pouzzolanique moins poreuse..........56
vii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Pourcentage moyen en oxydes de la pouzzolane....................................................8
Tableau 2: Géochimie de quelques pouzzolanes de la plaine de Tombel ..............................11
Tableau 3: Géochimie de quelques pouzzolanes de Foumbot.................................................12
Tableau 4: Géochimie de quelques pouzzolanes de Djoungo ...............................................12
Tableau 5: Composition en oxydes d’un ciment ordinaire et notation cimenterie..................13
Tableau 6: Désignation des différents types de ciment en fonction de leur composition.......15
Tableau 7: Les classes de ciment selon la résistance à la compression composition..............16
Tableau 8: Caracteristique physico-chimique mineralogique du ciment CEM I 42,5 R........33
Tableau 9: Composition pondérale des différents ciments.....................................................36
Tableau 10: Composition des pâtes de ciment.......................................................................38
Tableau 11: Caractéristiques geochimiques des pouzzolanes................................................48
Tableau 12: Réactivité des pouzzolanes du lac Tison............................................................51
Tableau 13: Réactivité des pouzzolanes du lac Tison et celles des autres régions.................52
viii
LISTE DES ANNEXES
ix
LISTE DES ABREVIATIONS
EN : European Norm
NC : Norme Camerounaise
x
Résumé
Les ajouts cimentaires sont actuellement très utilisés dans la fabrication du ciment du
fait qu’ils améliorent les propriétés mécaniques des matériaux cimentaires. En outre ils
contribuent à la réduction de la consommation du clinker et par la suite à la préservation de
l’environnement.
Le présent travail porte sur la caractérisation des pouzzolanes du lac Tison en vue de
leur utilisation dans la fabrication du ciment.
Pour ce faire une exploration a été menée sur le terrain et les échantillons de
pouzzolanes ont été prélevés et caractérisés en laboratoire sur le plans : pétrographique,
minéralogique et géochimique ensuite des formulations ont été réalisées pour étudier la
pouzzolanicité de la pouzzolane du lac tison.
Les pouzzolanes du lac Tison sont de deux types : Les poreuses et les peu poreuses.
Elles sont généralement peu denses et sont constituées de phénocristaux et microlites
d’olivine, de clinopyroxène, de plagioclase et des oxydes. Elles ont une composition de
basanite riche en éléments incompatibles. La somme des trois principaux oxydes (SiO 2, Al2O3
et Fe2O3) est supérieure à la valeur standard établie (70%), il en est de même pour la teneur en
verre qui est supérieure à la valeur standard (34%). Ces deux caractéristiques montrent que les
pouzzolanes du lac Tison sont réactives. Les formulations réalisées avec 25% de ces
pouzzolanes ont permis d’obtenir un ciment composé de type CEMII /B dont les pâtes ont une
teneur en C-S-H plus élevée et une teneur en portlandite inférieure à celle de la pâte de ciment
portland de référence. Ainsi les pouzzolanes du lac Tison peuvent être utilisées comme ajout
cimentaire.
Abstract
Cement additives are currently widely used in the manufacture of cement because they
improve the mechanical properties of cementitious materials. In addition, they help reduce the
consumption of clinker and subsequently preserve the environment.
xi
The present work focuses on the characterization of pozzolans from Lake Tison for use
in the manufacture of cement.
To do this, an exploration was carried out in the field and the pozzolan samples were
taken and characterized in the laboratory on the petrographic, mineralogical and geochemical
level, then formulations were carried out to study the pozzolanicity of pozzolan from Lake
Tison.
There are two types of pozzolanas from Lake Tison : porous and low porous. They are
generally not very dense and consist of phenocrysts and microlites of olivine, clinopyroxene,
plagioclase and oxides. They have a basanite composition rich in incompatible elements. The
sum of the three main oxides (SiO2, Al2O3 and Fe2O3) is greater than the established standard
value (70%), it is the same for the glass content which is greater than the standard value
(34%). These two characteristics show that the pozzolanas of Lake Tison are reactive. The
formulations made with 25% of these pozzolans made it possible to obtain a compound
cement of the CEMII / B type, the pastes of which have a higher C-S-H content and a lower
portlandite content than that of the reference Portland cement paste. Thus pozzolans from
Lake Tison can be used as a cement addition.
xii
INTRODUCTION GENERALE
Il est donc important et d’actualité d’étudier les possibilités de valorisation des matériaux
locaux qui pourront permettre de réduire la pollution liée à la production du ciment afin de
développer des éco-ciments respectueux de l’environnement. Une des solutions alternatives
pour diminuer l’impact négatif de l’industrie du ciment sur l’environnement est de substituer
partiellement le clinker dans le ciment Portland par la pouzzolane naturelle afin de produire
des ciments composés.
1
En plus de la réduction de l’émission de CO 2, l’utilisation de la pouzzolane dans le
ciment offre plusieurs autres avantages tels que la réduction du coût du ciment due à la
substitution d’une partie du clinker qui est couteux par de la pouzzolane naturelle moins
couteuse et plus écologique. D. Bajarea et al. Montrent effectivement que l’utilisation de 20
% de pouzzolane broyée en substitution partielle au ciment portland permet de baisser de
9,3% le coût de béton classique avec le ciment Portland. En plus, la pouzzolane contribue à
l’amélioration des caractéristiques mécaniques des bétons. Ces avantages ouvrent donc la
possibilité d'exploiter ce matériau local, peu couteux, écologique et disponible en grande
quantité pour la fabrication du ciment.
Le deuxième chapitre présente le milieu naturel. Il localise la zone d’étude sur le plan
géographique et physique.
Le quatrième chapitre présente les résultats obtenus ainsi que leur discussion.
2
CHAPITRE 1 :
REVUE DE LA LITTERATURE
3
I.1- la pouzzolane
I.1.1- définition
4
scoriacée, vacuolaire. D’après leur taille, on distingue les cendres (< 2 mm) des lapilli (2 à 64
mm) et des blocs ou des bombes (> 64 mm. Le magma générateur de ces produits est une
masse en fusion qui contient en proportion notable des gaz dissous du fait de la pression. Le
jeu des failles et des fissures permet dans un premier temps au magma de se vésiculer : il se
produit une détente des gaz, qui se traduit par la formation de bulles. Dans un deuxième
temps, ce jeu contribue à l’ascension vers la surface du magma, au sein duquel
s’individualisent les gaz et la lave. La lave est expulsée en surface sous la forme de coulés ou
de projections. Le dynamisme à l’origine de la formation des matériaux pouzzolaniques,
faiblement explosif, est souvent qualifié de “strombolien” (figure 1). Il permet l’édification,
sur une aire réduite autour du point d’émission, d’un cône de projections scoriacées
comprenant un cratère sommital. Ces édifices volcaniques quaternaires, peu érodés,
présentent des morphologies typiques.
5
Figure 1: structure et fonctionnement d’un cône de scories « type strombolien » (BRGM -
2003)
I.1.3- Types de pouzzolane
Elle est formée d'une phase mal cristallisée, amorphe et de grandes surfaces
spécifiques, qui réagit rapidement avec la chaux libérée pendant l'hydratation du ciment pour
former de nouveaux cristaux de silices et d'aluminate de calcium hydraté qui participent au
développement des résistances mécaniques et chimiques.
► Pouzzolane artificielle
Les pouzzolanes artificielles sont toutes matières essentiellement composées de silice,
d'alumine et d'oxyde de fer ayant subi un traitement thermique pour lui assurer des propriétés
pouzzolanique. Elles sont des déchets des efférentes industries. On distingue : soit des résidus
de fabrication industrielle tel que le mach fers, cendre de bois ou d’houille, soit des débris de
6
briques et de tuiles fabriqués avec des argiles pures des températures modérées ; on distingue
aussi le schiste cuite, et les déchets de l'industrie à base de métakaolinite.
Il est important de préciser que dans notre étude et dans les paragraphes qui suivent nous
ne traiterons plus que des pouzzolanes naturelles d’origine volcanique.
Sa teneur en verre donnée par la différence entre les teneurs brutes en silice et en
chaux (Silice - Chaux) est supérieure à 34%.
Son indice d’activité pour un taux de substitution de 25% I25 à 28 jours est supérieur
à 0,67.
Tableau 1: Pourcentage moyen en oxydes de la pouzzolane selon NF 18 308
I.1.5.1- La pouzzolanicité
La pouzzolanicité, ou effet pouzzolanique que l’on désigne aussi par le terme activité
pouzzolanique, se définit comme la capacité qu'ont les matériaux, à température ambiante et
en présence d'eau, de fixer l'oxyde de calcium (chaux) pour donner des composés stables
7
possédant les propriétés hydrauliques du ciment. Ces matériaux peuvent être naturels, comme
c'est le cas des pouzzolanes, ou artificiels (cendres volantes, laitiers, gaizes des Ardennes...).
Trois paramètres principaux conditionnent la réactivité des matériaux : leur composition
chimique (silice, alumine, chaux), leur degré de vitrosité (les éléments vitreux sont
immédiatement disponibles lors de la solubilisation) et leur finesse (améliorée par broyage).
L'activité pouzzolanique dépend à court terme de la surface spécifique du matériau, et elle est
à long terme en étroite corrélation avec sa teneur en silice et alumine "réactive", c'est-à-dire sa
fraction vitreuse (Dron, 1975).
La densité varie en fonction de la granulométrie (les éléments les plus fins sont les plus
denses) et de l’hygrométrie ambiante. A l’état brut, ces matériaux présentent une densité
supérieure à 1’exception faite des granulométries grossières (au-delà de 10/20 mm) ;
La porosité, qui varie volumétriquement de 30 à 60 % selon les granulométries, est très
grossière (vacuoles >100 µm) et fermée ;
La structure alvéolaire des pouzzolanes et leur porosité qui en découle confèrent à ces
matériaux une capacité d’absorption d’eau (20 à 30 % de leur poids sec) et d’isolation
thermique et/ou phonique.
La structure alvéolaire des pouzzolanes et leur porosité qui en découle confèrent à ces
matériaux une capacité d'absorption d'eau qui peut varier de 20 à 30% de leur poids sec. Au
niveau des stocks extérieurs en tas, la teneur en eau ne dépasse pas les deux tiers de
l'absorption à 24 h. Des sables 0/3 mm ainsi stockés ont une teneur en eau de 10 à 15% dans
des conditions climatiques normales (SNPP et DRTRE, 1988).
Les pouzzolanes ont une température moyenne de fusion de 1140 °C et présentent une
mauvaise conductibilité thermique. Un élément de 0,15 m d'épaisseur, exposé sur une face
durant huit heures à cette chaleur, a une température d'environ 100 °C seulement sur la face
opposée, et la face exposée se vitrifie (SNPP et DRIRE, 1988).
I.1.5.5- la Couleur
Elle varie généralement du noir au rouge, marron à gris, exceptionnellement jaune.
8
La couleur des pouzzolanes est liée au rapport des pourcentages pondéraux des oxydes
ferreux et ferriques soit :
• Si f < 0,02, la coloration est uniformément rouge pour les matériaux réduits à l’état de fines ;
• Si f est voisine de 0,10, la coloration vire au brun ;
Partout dans le monde, il y a des volcans qui ont produit d'énormes quantités de
pouzzolanes. Au Cameroun, la plupart des éruptions volcaniques ont été accompagnées de
l'éjection de pouzzolanes. Par conséquent, de nombreux cônes de cendres volcaniques existent
le long de la « ligne Cameroun » orientée N30E, spécialement sur le côté du mont Cameroun,
du mont Maneguba, de la plaine de Tombel autour de Djoungo, la plaine du Noun autour de
Foumbot, la plaine de Kumba, la région du lac Nyos et le plateau de l'Adamaoua. La dernière
éruption du mont Cameroun en 1999, comme lors de la précédente éruption, a entraîné des
millions de tonnes de matériaux volcaniques couvrant de vastes zones avec des gisements
minéraux (Leumougna et al, 2014).
9
Il s’étend sur une superficie de 27 hectares, dans la localité de Tombel, dans le Sud-
Ouest du Cameroun (Agence Ecofin). La matière première tirée de cette carrière exploitée par
la société Dangote Cement, permet de produire du ciment dans l’usine que le milliardaire
nigérian a construite sur les berges du Wouri, à Douala, la capitale économique du Cameroun,
et dont la mise en service officielle fut en octobre 2014. Le tableau 2 présente la géochimie
de quelques pouzzolanes de Tombel.
Tableau 2: Géochimie de quelques pouzzolanes de la plaine de Tombel en % : Bidjocka et al.
(1993) ; Tchoua (1971) ; Wandji, (1995)
La carrière de Foumbot dans le département du Noun à l’Ouest Cameroun est exploitée par
Cimencam qui entend reprendre le leadership de la production camerounaise de ciment Avec
la mise en service de la chaine de broyage de Nomayos, pour une capacité de 500.000 tonnes
par an, les cimenteries du Cameroun entendent porter leur production totale à 2.000.000 de
tonnes par an. Le Tableau 3 présente la géochimie de quelques pouzzolanes de Foumbot.
10
Oxide Fe2O3 MnO TiO2 CaO K2O P2O5 SiO2 Al2O3 MgO Na2O
Variante 12 0,19 2,9 11 1,7 0,9 43 15 6,8 4,6
1
Variante 8,5 0,16 1,8 6,1 3,1 0,9 55 15 2,9 5,3
2
Oxide Fe2O3 MnO TiO2 CaO K2O P2O5 SiO2 Al2O3 MgO Na2O
Variante 14 0,19 3,3 11 1,7 0,8 43 15 5,8 4,1
1
Variante 13 0,17 2,9 10 1,5 0,8 44 16 5,5 4,4
2
I.2- le ciment
11
Tableau 5: Composition en oxydes d’un ciment ordinaire et notation cimenterie
Le ciment usuel est aussi appelé liant hydraulique, car il a la propriété de s’hydrater et de
durcir en présence d’eau. Cette hydratation transforme la pâte liante, qui a une consistance de
départ plus ou moins fluide, en un solide pratiquement insoluble dans l’eau. Ce durcissement
est dû à l’hydratation de certains composés minéraux, notamment des silicates et des
aluminates de calcium (C-S-H et C-A-H).
broyage
Calcaire
0.2μm Dosage et
homogénéisation
CALCAIRE 80% Stockage de cru
ARGILE 20%
Argile broyage
0,2 μm
Ajouts minéraux
éventuels : CLINKER
Laitiers,Cendres
Ajout de GYPSE
volantes, Fillers,
3à 5 %
Pouzzolanes.....
Broyage
80 μm
CIMENT
12
D’après une étude menée par le Conseil Mondial des Affaires pour le Développement
Durable (WBCSD, 2015), l’industrie cimentière est responsable de 5% des émissions de gaz
à effet de serre liées à l’activité humaine. Pour l’industrie du ciment ces émissions sont
principalement de deux sortes : émissions énergétiques et émissions de procédé.
Les émissions de procédé sont dues au fait que le CO 2 fait partie des produits de la
réaction chimique qui transforme le carbonate de calcium en clinker (décarbonatation du
carbonate de calcium) dont la réaction chimique est la suivante :
A ces deux sources principales il faut ajouter les émissions dues au transport des matières
premières et à la consommation d’électricité. Le diagramme suivant tiré de WBCSD donne
les proportions des différentes contributions :
Emission de procédé
Emission énergétique
Transport
Electricité
Figure 3: Répartition des émissions de CO2 selon leurs sources dans l’industrie cimentière
(WBCSD, 2015)
Les ciments peuvent être classés en fonction de leur composition et de leur résistance
normale.
13
I.2.3.1- Classification des ciments en fonction de leur composition
Les ciments constitués de clinker et des constituants secondaires sont classés en fonction
de leur composition, en cinq types principaux par les normes NF P15-301 et ENV 197-1. Ils
sont notés CEM et numérotés de 1 à 5 en chiffres romains dans leur notation européenne (la
notation française est indiquée entre parenthèse) :
• La proportion (en masse) des différents constituants est indiquée dans le Tableau 6 Les
constituants marqués d’une étoile (*) sont considérés comme constituants secondaires pour le
type de ciment concerné ; leur total ne doit pas dépasser 5%. (Les fillers sont considérés
comme des constituants secondaires).
Tableau 6: Désignation des différents types de ciment en fonction de leur composition selon
la norme Française NF P15-301
14
52.5. Elles doivent respecter les spécifications et valeurs garanties du Tableau 7. Les valeurs
entre parenthèses sont les valeurs garanties lorsqu’elles peuvent être inférieures aux valeurs
spécifiées.
Au cours de l’hydratation du ciment Portland (figure 4), il se forme sur chacun des grains
une couche de produits d’hydratation qui devient de plus en plus épaisse (d’abord
principalement du CSH), alors que l’hydroxyde de calcium également formé se sépare
partiellement de la solution interstitielle, sous forme de cristaux hexagonaux en paillettes. La
15
situation est différente en présence de pouzzolanes (figure 5), le point de départ des réactions
est ici aussi l’hydratation du clinker de ciment portland, avec la formation de silicate de
calcium hydraté (CSH) et d’aluminate de calcium hydraté (CAH).
16
Des sous-produits industriels tels que les cendres volantes et fumées de silice
condensées sont de plus en plus utilisés dans les pays industrialisés parce qu'ils sont des
déchets d'usines. Contrairement aux pouzzolanes naturelles, il n'est pas nécessaire de les
pulvériser ou de les soumettre à un traitement thermique avant de s'en servir. Plusieurs pays
comme la Chine, la Grèce, l'Italie, l'inde et le Mexique, utilisent encore des millions de tonnes
de pouzzolanes naturelles pour fabriquer des ciments portlands. Pour des raisons d'épargne
d'énergie, il y a tout lieu de croire que l'utilisation de ces matériaux se poursuivra et se
développera.
Conclusion
Les recherches qui sont présentées lors de cette étude bibliographique, notamment sur
le plan expérimental, nous montrent que le procédé de fabrication du ciment portland
nécessite une énergie importante et dégagent du CO 2 et de la poussière causant la pollution de
l’environnement, d’où le recours à l’utilisation des ajouts cimentaires comme remède à ces
problèmes ce qui permet de :
• Diminuer la quantité de clinker utilisée d’où un gain d’énergie.
• Préserver l’environnement.
• Améliorer les propriétés du ciment.
17
CHAPITRE 2 : MILIEU NATUREL
18
Le cadre naturel du lac Tison sera abordé, dans ce travail, sur sept aspects qui sont : la
situation géographique, le climat, la végétation, la géomorphologie, la pédologie,
l’hydrographie et les données socio-économiques.
19
Les paramètres climatiques utilisés proviennent de la station météorologique de
l'ASECNA de l’aéroport de Ngaoundéré. La région présente un climat tropical humide
d’altitude de type soudanien avec l’alternance de deux saisons à savoir la saison sèche
(Novembre à mars) et la saison pluvieuse (fin avril à octobre) températures sont plutôt
fraîches, les précipitations moyennes mensuelles (figure 7 ) varient. Le mois d’août est le plus
pluvieux avec 272 mm de pluies suivi du mois de septembre avec 239 mm de pluie.
La durée minimum de la saison des pluies s’étale sur sept mois (avril à octobre) et la
durée maximum s’étale sur huit mois (mars à novembre) le reste de l'année étant sec.
L’histogramme des températures moyennes mensuelles (figure 8 ) présent un pic au mois de
mars (24,4°C) qui correspond au mois le plus chaud puis, diminue pour atteindre le minimum
au mois de décembre (19,7°C) et de janvier (19,3°C).
20
Figure 8: Histogramme des températures moyennes annuelles et moyennes mensuelles
II.3- Végétation
La végétation de l'Adamaoua appartient au domaine des savanes soudano-guinéennes,
elle est considérablement éprouvée par l'homme. Des savanes arbustives ou arborées claires à
Daniellia oliveri et Lophira lanceolata couvrent à 90% le plateau de l’Adamaoua (Rippstein,
1985). La végétation de l’Adamaoua est constituée soit des savanes arbustives de nature
herbeuse qui ont une origine anthropique, soit des prairies à graminées constituées d’arbres et
d’arbustes (Sighomnou, 2004). La flore est herbacée à base d’Andropogonées ou ligneuse et
comprend des espèces courantes telles que : Daniellia Oliveri, Lophira lanceolata,
Pithecellobium eriorachis, Syzigium macroparta. A ces espèces courantes, on associe d’autres
espèces telles que : Albizzia entada et Albizzia lannéa dans les bassins de la Vina du Nord et
de la Mbéré. Dans les zones montagneuses de l’Adamaoua, on retrouve des espèces telles
que : Hymenodictyon flobundum, olea hochstteri, podocarpus milanjianus et woodforlia
uniflora. Nous avons aussi des savanes soudaniennes arborées et boisées, qui sont claires et
sèches. Dans les vallées de la Mbéré et de la Vina, les espèces les plus rencontrées sont :
Isoberlinia dalzielli et Isoberlinia doka qui couvrent un tapis de graminées à base
d’Hyparrhenia, de Digitaria uniglumis, de Loudetia arundinaea (Olivry, 1986). Les cultures
viagères complètent cette végétation.
Dans le secteur du lac Tison, on observe un paysage de savane arbustive marqué par une
abondance de graminées ; quelques espèces d’arbres (Daniellia oliveri et Lophira lanceolata).
On note également la présence des galléries forestières tout au long des cours d’eau.
II.4- Géomorphologie
21
Cette unité est constituée d’interfluves à allure d’inselbergs, du fait de raccordement
brutal des pentes et des accumulations volcaniques du Tchabal. Ce sont des collines à
sommets arrondis, à versants faiblement coupés par des vallons dénudés ou recouverts
par une maigre couverture végétale.
22
occupée en haut de pente par des affleurements de pyroclatites et de granites pouvant
atteindre 1260m d’altitude. Les points les plus bas de la zone d’étude sont occupés par le
cours d’eau Marza et ses affluents.
23
II.5- Pédologie
La majeure partie des sols de l’Adamaoua appartient au grand groupe des sols
ferralitiques (Segalen, 1967 ; Nguetnkam et al. 2002). Cette région est constituée de
plusieurs types de sols ( Feuzeu, 2006).
Ces sols présentent une composition suivante ; de 40 à 60% d’argile et 30% de limon
et une teneur en matière organique d’environ 3,5%. La capacité d’échange cationique est de
15 à 20 méq/100 g en surface et inférieure à 10 méq/100 g en profondeur. Le pH en surface
comme en profondeur varie de 4,7 à 5,6. En plus de la Kaolinite, la fraction argileuse est
constituée en quantité importantes d’oxyhydroxydes de fer et d’hydroxydes d’aluminium. Les
sols ferralitiques rouges se développent sur de basaltes anciens et occupent généralement les
plateaux.
Ces sols ont des fortes teneurs en alumine avec en surface une faible épaisseur de sol
meuble.
Ceux-ci résultent de l’action des nappes phréatiques sur une roche mère
quelconque pendant une ou plusieurs années. Ces sols sont toujours humides et
permettent la croissance des graminées même en saison sèche. Ils sont caractérisés par le
24
matériel de comblement de dépression. Les sols hydromorphes sont ainsi caractérisés par
différents matériels : matériel issu de sols sur basaltes récents et matériel issu des sols
sableux sur socle granitique (Rippstein, 1985).
Les sols hydromorphes sur basaltes anciens présentent une absence de réserves
minérales mais sont riches en matière organique et humus acide en surface. Les sols
hydromorphes sur granite ont un degré de saturation faible, une teneur acceptable en
potassium mais faible en phosphore.
Ces sols de faible épaisseur se forment sur des pentes. Ils sont toujours sujets à
l’érosion lorsque la couverture végétale diminue.
II.6- HYDROGRAPHIE
Figure 12: Carte des principaux bassins de l’Adamaoua (d’après Olivry, 1989)
25
Dans la zone d’étude on rencontre :
► Le lac Tison : situé à 7°15’17.66’’ de latitude Nord, 13°34’35.37’’ de longitude Est et à
1160m d’altitude, le lac Tison est un lac de cratère appartenant au bassin de la Vina. Il a
une profondeur moyenne de 48m et un diamètre d’environ 300m (PANGIRE, 2009). Le
lac Tison se trouve dans un ensemble granitique entouré des monticules. Ce lac étant un lac
de cratère, résulte des explosions volcaniques survenues dans la région au pléistocène
moyen ; occupant un cratère, laissé par les activités volcaniques, il est complètement
dépourvu d’exutoire.
► La rivière Mandjiri : Tout comme la Marza, la rivière Mandjiri est d’orientation NO-
SE, elle s’écoule du Nord-Est vers le Sud-Ouest. C’est également un tributaire de la Vina-
Sud.
► Les petites sources : situées aux limites de la rivière Marza, elles sont
vraisemblablement alimentées par le lac Tison (les sources Tison mentionnées par les
habitants de la vallée).
26
Figure 13: Carte hydrographique du secteur d’étude
Dans l’Adamaoua, les groupes ethniques les plus importants sont les Foulbé
(Foulani ou Peuhl), Mbororo, Gbaya, Mbum, Duru (Dii), Tikar (Vute, Mambila, etc.),
Haoussa, Nyemnyem et Koutine (Péré), etc.
L’agriculture occupe une place de choix dans cette localité mais les pratiquants
sont peu expérimentés.
- Les habitants de la zone du Lac s’adonnent à des activités très diverses ; entre autres
l’agriculture qui est la principale source de revenue dans cette localité, le petit commerce,
l’élevage des bovins, des petits ruminants et de la volaille, ils font aussi dans le domaine de
L’exploitation artisanale de la « pierre ponce » aux environs du lac
27
Conclusion
28
CHAPITRE 3 : MATERIELS ET METHODES
29
sur les pâtes de ciments composés élaborés. Cet ATG permet de déterminer la pouzzolanicité
de nos pouzzolanes.
Dans ce chapitre, nous présentons les différents matériels utilisés au cours de l’étude. Les
méthodes et essais utilisés pour déterminer les caractéristiques physico-chimiques et
minéralogiques sont également explicités.
III.1- Matériels
IIL1.1.1- La pouzzolane
La pouzzolane étudiée est issue du lac Tison (plateau de l’Adamaoua). Ici on y retrouve les
pouzzolanes poreuses et les pouzzolanes moins poreuses. Les caractéristiques physico-
chimiques et minéralogiques de ces pouzzolanes seront explicitées dans le Chapitre IV.
2,5cm
2,5cm
Figure 14: Pouzzolane poreuse du lac Tison Figure 15: Pouzzolane moins poreuse du lac Tison
Le ciment utilisé dans cette étude est un ciment portland (CEM I 42,5 R) de couleur
blanche de la société CIMENCAM. Il a une masse volumique apparente de 3,06 g /cm3 et sa
surface spécifique Blaine est de 4700cm²/g. Sa perte au feu est 0,76, sa demande en eau est de
28,33% et sa durée de prise est de 130 minutes. Le ciment est constitué de 96% de clinker
(clinker Lafarge Ciment d’Oggaz) et de 4% de constituant secondaire : le gypse. La
composition chimique du ciment est donnée dans le tableau 8.
30
III.1.2- Outils d’échantillonnage
La récolte des données sur terrain s'est faite grâce aux matériels géologiques
suivants : la boussole, une masse, le marteau, le GPS, le décamètre, la loupe, un téléphone
servant appareil photo.
- Décamètre : Le décamètre nous a permis de prendre les mesures des distances et des
épaisseurs des affleurements.
- La masse : elle nous a permis de casser les gros blocs enfin d’observer et d’échantillonner
les échantillons frais non altérés
- Marteau : Il nous a permis essentiellement de casser la roche afin de bien observer la
texture, la couleur de l'affleurement,
31
- La loupe : elle nous a permis d'agrandir l'échantillon dans le but de visualiser
microscopiquement les minéraux de la roche.
- Un téléphone servant appareil photo : cet appareil nous a servi à la prise des photos des
différents composants du milieu naturel.
III.2- Méthodes
32
Figure 16 : Le broyeur à bille
Figure 17: Les tamis de différentes mailles (1000, 500 et 250 µm)
Le pesage : C’est une opération qui consiste à peser et à composer les différents
mélanges nécessaires. En effectuant les travaux, nous utilisons une balance de
marque « Precisa » la masse en gramme est de plus ou moins 0,1g.
33
Figure 18: Modèle de balance PRECISA
Le Mélangeage : C’est l’étape la plus importante pour avoir une pâte de ciment
constituant un mélange homogène. Il faut éviter qu’il ait trop d’eau pour en avoir une
bonne pâte. L’objectif de ce mélangeage est de rendre la pâte homogène, et il faut que
les grains soient bien repartis dans la masse. C’est une opération qui se fait
manuellement et on estime la qualité de la pâte visuellement.
34
Figure 19 : Poudre de ciment Figure 19: Poudre de Figure 21 : Poudre de ciment
portland CEM I 42,5 R pouzzolane composé élaboré
Pour ce corps d’épreuve, nous étudions trois formulations différentes. Une formulation
témoin à base de CEM I 42,5 et deux formulations d’étude préparées en effectuant une
substitution massique partielle du ciment par la poudre de pouzzolane du lac Tison poreuse et
moins poreuse. Le taux de substitution étudié est de 25%. Pour le rapport massique de la
formulation, nous considérons la masse du liant C qui est égale à la somme de la masse du
ciment portland (C0) et celle de la pouzzolane (P).
C = C0 + P ( Equation 3 )
Pour la confection de la pâte, un essai de consistance est effectué pour obtenir le rapport
E/C permettant d’avoir une pâte de consistance normale pour les trois formulations.
35
Le malaxage de la pâte est effectué suivant la procédure suivante : l’eau est introduite en
totalité dans le bécher en premier puis le ciment est versé dans l’eau et le malaxage est fait
immédiatement pendant trois (03) minutes à l’aide d’une spatule. Un raclage du bécher est
effectué à la fin du malaxage. Ces pâtes ont été placées dans des sacs en plastique étanches
(Figure 22) afin d’évité l’évaporation d’eau et ont été conservées dans une salle où la
température est à 20°C. La composition des différentes pâtes de ciment est présentée par le
tableau III.3. A 28 jours d’âge, ces pâtes transformées en blocs de ciment ont été réduites en
poudre pour des analyses thermiques (figure 23).
36
m : la masse du matériau
V : l’augmentation du volume d’eau aperçue après introduction des grains dans le
pycnomètre
ρ : la masse volumique apparente.
(Equation 4)
On a :
• m exprimée en g,
• V exprimée en cm3 et,
• ρ exprimée en g/cm3 ou en Kg/L ou encore en Kg/m3
III.2.3.2- Analyses chimiques des pouzzolanes
Les analyses chimiques des pouzzolanes sont effectuées dans le but de déterminer les
pourcentages massiques des différents éléments chimiques, dosés sous forme de leurs oxydes
les plus stables dans ces matériaux. Elles ont deux intérêts : qualitatif car elle nous donne la
nature des différentes espèces chimiques se trouvant dans le matériau et quantitatif car elle
permet la détermination du titre des éléments majeurs. Ces analyses sont effectuées par fusion
de la poudre de matériau avec le métaborate de lithium (LiBO 2) suivi de la dissolution dans
l‘acide nitrique. Les éléments mis en solution sont dosés par ICP-AES (Inductive Coupled
Plasma- Atomic Emission Spectrometry) pour les éléments majeurs. Cette technique utilise
une source d‘argon partiellement ionisée à très haute température (4500 à 6000 K) comme
moyen d‘excitation. Les éléments à doser peuvent être introduits à partir de solutions ou de
suspensions de particules fines (< 1µm). Ces analyses ont été effectuées dans le Laboratoire
Alsgeochemistry au Canada.
Des analyses au microscope polarisant ont été effectuées pour observer la morphologie de
la pouzzolane étudiée. Deux (02) lames minces ont été confectionnées au laboratoire de
géologie de l’université de Yaoundé 1 à partir des échantillons représentatifs sélectionnés sur
le terrain. Les compositions modales des différentes phases minérales ont été estimées au
microscope tout comme les tailles des minéraux.
37
La détermination des phases minéralogiques au sein des matériaux a été faite à l'aide d'un
diffractomètre de type Siemens 5000 équipé d’un monochromateur arrière et d’une
anticathode au cobalt (Co Kα). Les analyses de caractérisation ont été réalisées de 4 à 70°
(2θCO) avec des matériaux broyés à 40 µm avec un temps de comptage de 10 secondes pour
un pas de 0,04°2θ Microsonde : cette technique permet de connaître la composition chimique
ponctuelle d’un matériau. Elle repose sur la spectrométrie des rayons X émis par un
échantillon sous l‘impact d‘un faisceau d’électrons. La comparaison entre les intensités des
rayons X caractéristiques des éléments et l'intensité des mêmes radiations émises par un
échantillon de référence rend possible la quantification de la proportion des éléments présents
dans l'échantillon. Les analyses ont été faites avec une microsonde Cameca SX50 sous une
tension d‘accélération de 15 kV et un courant dans l‘échantillon de 10 mA. Pour cette analyse,
le matériau étudié est dispersé dans une résine époxy. Après la prise de cette résine, la surface
est polie à sec jusqu‘à ce qu‘affleurent les grains dispersés de matériau. La surface de
l‘échantillon est alors métallisée (dépôt de carbone) afin de la rendre conductrice avant les
analyses à la microsonde. Pour cette étude les analyses minéralogiques par DRX ont été faites
au laboratoire Geolabs au Canada.
Principe de l’ATG
38
doit être moins dense que le gaz réactif. L'appareil dispose d'un système de refroidissement,
habituellement à circulation d'eau, afin de limiter les parties chaudes.
L’échantillon de ciment est séché jusqu’à masse constante avant l’essai afin de
s’affranchir de la variabilité qui pourrait provenir de l’état hydrique initial de l’échantillon.
Pour éviter de décomposer certains éléments avant l’essai d’analyse thermique, le séchage est
effectué à une température inférieure à 60°C.
39
Figure 21: Analyseur thermogravimétrique LINSEIS
Conclusion ?????
40
CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSION
41
les couts et l’impact environnemental. Ces matériaux doivent cependant respecter certaines
normes et ne doivent pas altérer les propriétés d’usage des ciments
Dans ce chapitre, nous allons observer et interpréter les résultats des différentes
analyses et essais de nos échantillons de pouzzolane, en présentant sous forme de tableaux et
courbes.
1261 m
N
175cm
42
Site 4
Figure 27 : Vue satellitaire du volcan du lac Tison avec différents sites d’échantillonnage
Sur les différents flancs du massif on observe les blocs de pouzzolane de taille
centimétrique à métrique (1m) et parfois en boule de taille centimétrique. A la cassure, la
matrice fraiche de ces pouzzolanes est de couleur grise à une patine d’altération d’environ
5mm. Ces roches sont moins poreuses. La matrice fraiche est constituée de minéraux visibles
à l’œil nu tel que l’olivine (couleur vert olive) et le feldspath (couleur blanche).
A l’intérieur de ces roches se trouvent les xénolites plutoniques ce qui nous confirme
que le plutonisme de cette zone est plus ancien que le volcanisme. (Figure 28).
43
Figure 28 : Bloc de pouzzolane du lac Tison : a) affleurement de pouzzolane b et C)
échantillon frais de pouzzolane avec les enclaves du socle d) pouzzolane associée au granite
On rencontre tout autour du lac des pouzzolanes enfuis dans le sol. Elles sont sous forme
de blocs. Ces roches se présentent sous forme de granula à texture vitreuse et à structure
alvéolaire et scoriacée dont la couleur varie du noir au gris. Ces pouzzolanes sont exploitées
artisanalement par les paysans pour en faire des « pierres ponces ».
44
Blocs de pouzzolane
180cm
Les clichés de lame mince de pouzzolane poreuse du lac Tison présentent des cristaux
assez grands d’olivine, de clinopyroxène, de plagioclase et d’oxyde. Dans une matrice
microlitique contenant des microlites de clinopyroxene, et de microcristaux d’olivine ainsi
que les microlites de plagioclase et d’oxyde. Tous ces cristaux ont une texture microlitique
porphyrique. Les relations qui existent entre ces différents minéraux ont été établies et les
pourcentages modaux de ces minéraux ont été estimés.
Olivine
Les cristaux d’olivine observés sur la lame mince sont subautomorphes fortement
craquelés (figure 30.a). Ils sont moins abondants (15% environ en volume de la roche) et
contiennent de rare inclusion d’oxydes. Les plus large peuvent atteindre 2 voire 3 mm.
Clinopyroxène
Les cristaux bruns de clinopyroxène visibles de la lame mince, sont xénomorphes et de
très petite taille, inférieur à 1mm Ils sont moins abondants dans la roche par rapport aux
cristaux d’olivine. Les cristaux de pyroxène sont rarement en contact avec ces derniers, et
présentent une couronne noire d’oxyde (figure 30.b).
45
Oxydes
Les cristaux d’oxydes sont rares dans la roche (2% en volume). Ils sont subarrondis
et dans la matrice, ils sont xénomorphes (figure 30.b).
46
IV.2.1.2- Pouzzolane à micropore
Plagioclase
Les cristaux de plagioclase sont présents sous forme de microlites. Ils sont
automorphes représentent 35% du volume de la roche. Ils représentent l’essentiel de la
matrice et sont fortement cristallins.
Clinoyroxène
Les cristaux clairs sont moins abondants, (5 à 10% environ en volume de la roche) que
les cristaux de plagioclase. Ils sont xantomorphes et de très petite taille (0,2 à 0,5mm). Tout
comme les autres minéraux ils sont épais dans la matrice, mais quelque fois en contact avec
les microlites de plagioclase.
Olivine
Les cristaux d’olivine sont les moins abondants dans la roches. Ils sont automorphes à
sub-automorphe. Certains cristaux présentent un aspect squelettique et la plupart ont la texture
microlitique porphyrique et contiennent des inclusions des oxydes.
Les oxydes
47
IV.3- Caractéristiques physiques : La masse volumique apparente
La masse volumique est un paramètre important qui intervient dans la formulation des
matériaux cimentaires et notamment dans le calcul des masses à prélever. La masse
volumique apparente de la pouzzolane poreuse et moins poreuse est de 1,06g/cm 3. Cette
valeur qui est dans les intervalles de valeurs retrouvées dans la littérature (Rocher, 2012)
montrent que la poudre de pouzzolane est plus légère que le ciment portland de base, et que
son introduction dans le ciment donne des ciments de plus faibles densités qui permettent de
faire des bétons légers ayant de bonnes performances acoustiques, une meilleure résistance au
feu et une meilleure élasticité (Savadogo, 2017).
IV.4- Caractéristiques chimiques
IV.4.1- Les éléments majeurs de la pouzzolane du lac tison
Les caractéristiques des échantillons prélevés au lac Tison sont données au tableau 11 Les
proportions d’alumine de silice, d’oxyde de fer ainsi que les éléments mineurs correspondent
parfaitement aux limites définies par la norme française NF P 18 308 dans le domaine des
pouzzolanes. Les pouzzolanes du lac Tison sont essentiellement constituées de silice,
d’alumine et d’oxyde ferrique mais renferment des quantités non négligeables d’alcalin
(oxyde de sodium et oxyde de potassium) et d’alclino-terreux (chaux et magnésie). Ainsi
selon la classification de Lebas (1986) les pouzzolanes du lac Tison sont basique, ayant une
composition en basanite (42% < SiO2 < 49%) et sont alcalin (K2O + Na2O < 6,70 %).
SiO2 45,5 45
48
K2O 2,35 2,15
Les spectres des éléments traces des laves représentatives des basanites du lac tison sont
présentés à la figure 35. Ils sont obtenus en normalisant les teneurs des éléments par rapport
aux teneurs des mêmes éléments dans le manteau primitif de McDonough et Sun (1995). Les
éléments sont disposés par rapport à leur incompatibilité décroissante de gauche vers la droite
selon la recommandation de McDonough et Sun (1995). En général, les teneurs des éléments
décroissent des éléments fortement incompatibles vers les éléments fortement compatibles.
Les anomalies négatives pour les pouzzolanes poreuses et moins poreuses sont observées en
K, P et Ti et les anomalies positives sont observés en Nb et Ta, tel que présente la figure 35.
SW2M
499.999999999999
S1C
Lave/Manteau Primitif
49.9999999999999
4.99999999999999
0.499999999999999
Cs Ba U Ta La Pr Nd Sm Zr Eu Tb Y Lu
49
Le spectre des terres rares de la lave représentative des pouzzolanes du lac Tison
est présenté à la figure 36. Il est fortement pantu et ne présente pas d’anomalies. Les
teneurs normalisées des éléments décroissent des terres rares légères vers les terres rares
lourdes avec des teneurs très élevées des terres rares légères qui atteignent 90 fois la
valeur du manteau. Les valeurs des terres rares lourdes sont très faibles.
SW2M
400
S1C
Lave/Manteau Primitif
40
4
La Ce Pr Nd Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
50
(C3S) (H) (C-S-H) (CH)
51
D’après la norme ASTM C 618 (ASTM, 2003) un matériau a la caractéristique d’une
pouzzolane si :
Sa composition chimique vérifie : Al2O3 + SiO2 + Fe2O3 > 70%
Sa teneur en verre donnée par la différence entre les teneurs brutes en silice et
en chaux (Silice - Chaux) est supérieure à 34%.
Son indice d’activité pour un taux de substitution de 25% à 28 jours est
supérieur à 0,67.
La composition en verre :
Dans les pouzzolanes naturelles, la présence de verre volcanique non altéré et la composition
de ces verres, déterminent leur réactivité. D’après la composition chimique de la pouzzolane
du lac Tison présentée dans le Tableau 11, la somme des oxydes SiO 2, Al2O3 et Fe2O3 pour la
pouzzolane poreuse et la pouzzolane moins poreuse est respectivement égale à 71,8% et
70,3% (tableau 12). Cette somme pour les deux variantes est supérieure à la valeur normative
qui est de 70%.
La teneur en verre :
La qualité d’une pouzzolane est liée à sa teneur en verre. Pour cela, il suffit de
calculer, à partir de la composition chimique, la différence entre les teneurs brutes en silice et
en chaux (Silice-Chaux). Lorsque cette différence est inférieure à une valeur seuil de 34%, les
pouzzolanes ne comportent pas de phase vitreuse. Selon les compositions chimiques
centésimales du tableau 11, cette différence pour la pouzzolane poreuse est de 35,6% et
35,17% pour la pouzzolane moins poreuse (tableau 12). La différence entre les teneurs brutes
en silice et en chaux pour les deux variantes de pouzzolanes est supérieure à la valeur standard
qui est de 34%. Cela veut dire que nos pouzzolanes étudiées contiennent une phase vitreuse,
donc la possibilité de fixer la chaux libérée par le ciment.
52
IV.7.2- Evaluation de la pouzzolanicité par analyses thermiques
Les résultats des analyses thermiques (Figure 38) nous ont permis de distinguer les
différentes phases majeures de décomposition des minéraux de l’échantillon au cours de
l’essai.
53
Un quatrième pic à 632°C qui concerne le départ de CO 2 lors de la décomposition de
la calcite (CaCO3) provenant de différentes sources, notamment celle étant issue de la
carbonatation de la portlandite, ou encore celle initialement présente dans le ciment
sous la forme de filler calcaire.
Les résultats des analyses thermiques DSC-ATG (figure 39 et 40) nous montrent qu’une
grande perte de masse est remarquée (14,20% pour les pouzzolanes poreuses et 15,10%
pouzzolanes et poreuses) entre 100 et 200°C en ATG avec un grand pic endothermique en
DSC. Ceci montre la déshydratation des C-S-H formées par la réaction entre la portlandite
d’une part, et la silice de la pouzzolane d’autre part. Cette grande perte de masse est
accompagnée par une faible variation de la masse (2,84% pour les pouzzolanes poreuses et
2,65% pour les pouzzolanes moins poreuses) entre 400 et 500°C et un faible pic
endothermique en DSC qui est le domaine de déshydratation de la portlandite (équation 7
mentionné plus tôt). Ce qui témoigne la faible présence de la chaux hydratée [Ca(OH)2].
54
Ces constatations montrent qu’une grande quantité de la chaux hydratée s’est transformée
en gels de C-S-H par la réaction pouzzolanique entre la chaux hydraulique et la silice de la
pouzzolane dans la pâte de mélange. Lorsque nous comparons les pâtes de ciment composés
élaborées à la pâte de ciment de référence, nous constatons comme on pouvait s’y attendre, les
pâtes des ciments composés ont une teneur plus élevée en C-S-H et une teneur en Portlandite
inférieure à celle de la pâte du ciment portland de référence : La pouzzolane du lac Tison sous
forme de poudre très fine et en présence d’humidité a donc réagit chimiquement avec
l'hydroxyde de calcium pour former des composés possédant des propriétés liantes. Ce qui
confirme la pouzzolanicité des deux variantes de pouzzolane du lac Tison.
55
Figure 40 : Thermogrammes d’ATG et DSC du ciment pouzzolanique moins poreuse
IV.7.3- Comparaison entre les pouzzolanes du lac Tison et celles des autres régions du
Cameroun.
56
Tombel, de Foumbot et Djoungo (déjà exploité par les cimenteries), présente des potentialités
pour être exploité par les cimenteries comme additif au clinker pour la confection des ciments
composés.
Tableau 13: Réactivité des pouzzolanes du lac Tison et celles des autres régions
Djoungo 72,10 33
CONCLUSION GENERALE
57
L’objectif de ce mémoire était d’étudier la possibilité de valorisation de la pouzzolane
du lac Tison en vue d’élaborer des ciments composés, ceci afin de trouver des solutions
innovantes et écologiques pour répondre localement au besoin du marché Camerounais en
ciment où la demande est de plus en plus croissante. En premier lieu, les échantillons
représentatifs des pouzzolanes du lac Tison ont été prélevés sur le terrain, puis préparés pour
le laboratoire pour des essais, des analyses et des formulations. Ensuite, la masse volumique
apparente des échantillons prélevés sur le terrain a été mesurée à l’aide d’une éprouvette
graduée. Les analyses minéralogiques de ces échantillons ont été faites à l’aide des
observations au microscope polarisant. Puis des analyses géochimiques ont été effectuées
pour déterminer les principaux oxydes de silice, d’alumine et de fer dans le but d’évaluer la
réactivité de ces pouzzolanes. En fin les ciments composés ont été élaboré en effectuant une
substitution massique et partielle du ciment portland par la poudre de pouzzolane à un taux de
25%, puis des analyses thermiques sur les pâtes de ces ciments élaborés ont été faites en vue
d’évaluer la pouzzolanicité de la pouzzolane du lac Tison.
Les résultats obtenus dans cette étude nous ont permis d’aboutir aux conclusions
suivantes :
- La substitution partielle de la pouzzolane du lac Tison dans le ciment portland donne
des ciments de plus faibles densités.
- Les pouzzolanes du lacs Tison sont de nature basaltique et ont une composition
chimique semblable à celles de la plaine de Tombel, de Foumbot et de Djoungo. Les autres
58
gisements sont déjà exploités par les cimenteries pour produit du ciment. Celui du lac
Tison présente aussi des potentialités pour être exploité par les cimenteries comme additif
au clinker pour fabriquer les ciments composés.
- Les caractéristiques physico-chimiques et minéralogiques de la pouzzolane poreuse du
lac Tison comparées à celles relatives à la pouzzolane moins poreuse laissent apparaître
des similitudes, mais la pouzzolane peu poreuse est plus réactive que la pouzzolane
poreuse car sa teneur en portlandite est plus faible que celle des ciments poreux et sa teneur
en elle C-S-H plus élevé.
- Les pouzzolanes du lac Tison (plateau de l’Adamaoua) peuvent être utilisées pour
mettre en place des ciments composés car elles vérifient les exigences de la norme
Américaine ASTM C 618 (ASTM, 2003) : Al 2O3 + SiO2 + Fe2O3 = 71.8 % ; Silice (%) –
Chaux (%) = 35.6 % pour la pouzzolane poreuse et Al2O3 + SiO2 + Fe2O3 = 70.3 % ;
Silice (%) – Chaux (%) = 35.17 % pour la pouzzolane moins poreuse.
PERSPECTIVES
Cette étude a permis de montrer que les pouzzolanes du lac Tison peuvent être valorisées
dans la fabrication du ciment. Certains aspects nécessiteraient néanmoins d’être approfondis
plus en détails. Il serait donc souhaitable de poursuivre ces travaux par :
Une caractérisation d’un ciment à base de la pouzzolane du lac Tison.
Une étude économique et environnementale afin d’évaluer le gain de l’utilisation
de la pouzzolane en substitution à une partie du clinker.
Les résultats de cette analyse peuvent être utilisés pour des études dans le cadre
d’investissement d’une cimenterie.
59
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[22] Pauline Segui (2011) – Elaboration de liants hydrauliques à base de pouzzolane
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[23] Olivry J. C., (1989) : Fleures et rivières du Cameroun. Ed. MESRESORSTOM, coll. «
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[24] Plan d’Action National de Gestion Intègre de Ressource en Eau décembre , (2009) p 30
[25] P. Meukam (2004) – Valorisation des briques de terre stabilisées en vue de l’isolation
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[26] P.N.Lemougna, U.F.Chinje.melo, M.P.Delplancke, H.Rahier, (2014) – Influence of the
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[27] P. Rocher (2012) - La pouzzolane - BRGM Auvergne
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[32] Vennieres R (2008) – La pouzzolane roche à tout faire ? Mines et carrières – Revue de
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[33] WBCSD (2015) – developpement durable de l’industrie du ciment
ANNEXES
63
Annexe 1: Fiche technique du ciment portland (CEM1 42. 5)
64
Elémen Pz Pz Elément Pz Pz Elément Pz Pz moins
t poreuse moins poreuse moins poreuse poreuse
en poreuse mg/kg poreuse mg/kg mg/kg
mg/kg mg/kg mg/kg
65
50 45.5 Teneurs des oxydes des pouzzolanes poreuses
45
40
35
30
25
20
15 13.8 12.5
9.9 8.4
10
5 3.92 2.35 2.81
0.043 0.19 0.76 0.13 0.08 0.63
0
SiO2 Al2O3 Fe2O3 CaO MgO Na2O K2O Cr2O3 TiO2 MnO P2O5 SrO BaO Perte
au feu
50
45
Teneurs des oxydes des pouzzolanes moins po-
40 reuses
30
20
13.45 11.85
9.83 8.45
10
4.4
2.15 2.48
0.042 0.19 0.76 0.13 0.08
0
2 3 3 2 -0.05
SiO 2O e2O Ca
O gO 2O K2
O O3 O nO O5 Sr
O
Ba
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66