Poly - Vocabulaire Thomiste
Poly - Vocabulaire Thomiste
Poly - Vocabulaire Thomiste
Car dans
ESSE la définition des formes aussi on forme les matières
propres en guise de différences, comme quand on dit que
Par sœur Marie-Hélène VoDeloffre, l’âme est l’acte d’un corps physique organisé en
puissance. Et cet être se distingue de cet autre, en tant
Kergonan qu’il est de telle ou telle nature. Et c’est pourquoi Denys
Edition numérique http://docteurangelique.free.fr 2004
Les œuvres complètes de saint Thomas d'Aquin
dit (V Div. nomin., PERA p. 228 § 3 n° 259 sq., S.
THOMAS n° 614 p. 232) que bien que les vivants soient
plus nobles que les existants, cependant il est plus noble
d’être que de vivre : en effet les vivants n’ont pas
seulement la vie, mais avec la vie ils ont en même temps
ABSOLU : voir unique*. l’être (De Potentia q 7 a 2 ad 9).
L’être est l’actualité de toute forme ou nature.
En effet ni la bonté ni l’humanité n’est signifiée comme
ACCIDENT (et mode d’être) (étant) en acte, sinon dans la mesure où nous disons
La substance est une chose à la nature de qu’elle est (I q 3 a 4).
laquelle il est dû d’être non dans un autre ; l’accident, lui, L’être... se compare à toutes choses comme
est une chose à la nature de laquelle il est dû d’être dans leur acte ; en effet rien ne possède l’actualité, sinon en
un autre (Quodlib. 9 q 3 a 5 ad 2). tant que cela est. Aussi l’être est-il l’actualité de toutes
L’accident qui survient, de par sa conjonction choses, et des formes elles-mêmes (I q 4 a 1 ad 3).
avec ce à quoi il advient, ne cause pas cet être dans lequel L’être est l’acte de l’essence comme l’opération
la chose subsiste, par lequel la chose est un étant par soi, celui de la puissance (I q 79 a 1).
mais il cause un certain être second*, sans lequel on peut
concevoir que la chose subsistante existe, comme le De même que l’être lui-même est une certaine
premier peut être conçu sans le second. Aussi de l’accident actualité de l’essence, de même l’opération est l’actualité
et du sujet ne résulte-t-il pas (une chose) une par soi, mais de la puissance ou vertu opérative. En effet voici de quel
une par accident (De ente VII p. 75). point de vue (secundum hoc) l’un et l’autre d’entre eux est
en acte : l’essence selon l’être, la puissance selon
l’opération (De spirit. creat. q. un. a 11).
ACCIDENTEL (être - et forme accidentelle) L’esse est comme l’acte même à l’égard de la
Voir forme*. forme* elle-même ; car si l’on dit que, dans les composés
de matière et de forme, la forme est principe d’être, c’est
parce qu’elle accomplit la substance dont l’acte est d’être
ACTE (de toute forme ou nature) (II CG 54)
Ce que j’appelle être est ce qu’il y a de plus La nature constituée de matière et de forme est
parfait de tout. Ceci est patent du fait que l’acte est comme une puissance par rapport à l’être lui-même, en
toujours plus parfait que la puissance. Or toute forme tant qu’elle est réceptrice d’être, susceptiva eius (De
désignée, signata, ne se conçoit en acte que du fait qu’on spirit. creat. a 1).
pose qu’elle est. Car l’humanité ou l’ignéité peut se La nature divine et la nature humaine sont
considérer comme existant dans la puissance de la matière, l’une et l’autre un étant en acte (III Sent. d 5 q 1 a 2).
ou dans la vertu de l’agent, ou encore comme dans
l’intellect. Mais ce qui a l’être est rendu existant en acte. L’être qui relève de la nature de la chose, selon
Aussi est-il patent que ce que j’appelle être est l’actualité qu’elle se divise selon les dix genres... est réel, in re, et est
de tous les actes, et c’est pourquoi c’est la perfection de un acte de l’étant résultant des principes de la chose,
toutes les perfections. Et on ne doit pas entendre qu’à ce comme luire est l’acte de ce qui luit (III Sent. d 6 q 2 a 2
que je dis être (j’appelle « être ») il s’ajoute quelque chose c.).
qui soit plus formel, et qui le détermine, comme l’acte L’être lui-même est l’acte de la forme
détermine la puissance. Car l’être qui est de ce type subsistante (QD de anima a 6 ad Resp.).
(huiusmodi), est autre chose selon l’essence que ce à quoi il
est ajouté pour le déterminer, ad determinandum. Or rien Le premier de tous les actes est l’être... Mais [la
ne peut être ajouté à l’être, qui lui soit étranger, car rien ne matière] a l’être en acte par la forme* substantielle, qui
lui est étranger, sinon le non-étant, qui ne peut être ni une fait être purement et simplement (Ia, q 76, a 6).
forme ni une matière. Aussi l’être n’est-il pas déterminé D’une autre manière, l’être désigne l’acte de
par autre chose, comme la puissance est déterminée par l’étant en tant qu’il est un étant, c’est-à-dire qu’on
1
nomme quelque chose qui est en acte dans la nature des aucun mouvement temporel ; c’est pourquoi aussi on
choses (Quodlib. IX q 2 a 2 [3]). l’appelle substantif » (Origène, Catena aurea sur Jn 1, leç
1, l. 156 de Busa).
L’être n’est pas l’acte second qui est l’opération,
mais l’acte premier (I Sent. d 33 q 1 a 1 ad 1).
COMMENCER à être
Il est descendu du ciel, non qu’il cessât d’être
AME (et être)
dans le ciel, mais parce qu’il a commencé à être d’une
L’âme communique à la matière corporelle cet manière nouvelle sur la terre (Super epist. ad Phil.2, leç. 2,
être dans lequel elle subsiste elle-même (I q 76 a 1 ad 5). n° 57).
L’âme fait que le corps est en acte (II CG 69 ad Comme l’être n’est pas le fait de la nature mais
1). du suppôt, la nature humaine n’a pas proprement
L’être lui-même appartient à la personne commencé à être, mais le Christ a commencé à être dans
subsistante, selon qu’elle a un rapport, habitudinem, à telle la nature humaine, et c’est ainsi que, par voie de
nature. Et la cause de ce rapport est l’âme, en tant qu’elle conséquence, la nature a commencé à être (III Sent. d 8 a
achève, perficit, la nature humaine en informant le corps 2 ad 5, cf. S. III q 35).
(III q 17 a 2 ad 4). La nature humaine a commencé à être dans le
Voir (être) complet*, III q 2 a 6 ad 2. suppôt de nature divine préexistant de toute éternité (III q
16 a 6 ad 1).
La nature humaine... a commencé à être...
ANALOGIE de l’être Aussi cette proposition est-elle vraie : « Le Christ a
Le mode d’être des choses est multiple (I q 12 a commencé d’être homme » (III q 16 a 9 ad 3).
4 c.).
Ce n’est pas de la même manière que l’être COMMUN à tout
convient à toutes choses ; mais à la substance, par soi ; aux
autres, autrement (Quodlib. 2 a 3). Ce qui est commun à tout (omnibus) est l’être
(Liber de causis, Pr. I 1. r. n° 18).
Du fait que ce qui est peut avoir quelque chose à
côté de son essence, il faut nécessairement considérer en L’être lui-même est quelque chose de commun
lui un double esse. En effet, parce que la forme est et d’indéterminé (In Boetii de Hebdomadibus I, 2, n° 21).
principe d’être, il faut nécessairement dire que selon
n’importe quelle forme possédée, ce qui la possède est de
COMPLET (être)
quelque manière. Si donc cette forme n’est pas en dehors
de l’essence de ce qui la possède, mais constitue son Le Verbe de Dieu a eu de toute éternité l’être
essence, du fait que (ce sujet) possède une telle forme, on complet, selon l’hypostase* ou la personne* ; mais dans
dira qu’il a l’être purement et simplement, comme le temps lui est advenue une nature humaine, non comme
l’homme du fait qu’il possède une âme raisonnable. Si en assumée à un être unique, selon que celui-ci appartient à
revanche cette forme est telle qu’elle soit étrangère à la nature* (prout est naturae), comme le corps est assumé
l’essence de ce qui la possède selon cette forme, on ne dira à l’être de l’âme ; mais à un être unique, en tant qu’il
pas que (ce sujet) est purement et simplement, mais qu’il appartient à l’hypostase ou personne. Et c’est pourquoi la
est quelque chose : comme selon la blancheur on dit que nature humaine n’est pas unie accidentellement au Fils de
l’homme est blanc (In Boetii de hebdomadibus II, 27, Dieu (III q 2 a 6 ad 2).
Marietti p. 397).
Corrélatif de la subsistance : Un subsistant,
Le sujet selon les accidents a un certain ayant l’être complet (III Sent. d 6 q 1 a 2).
être, esse aliquale (ou plutôt d’être tel), mais selon les
La nature humaine offre une ressemblance
privations il n’a aucun être, non habet esse aliquale (il n’a
avec l’accident dans le Christ, en tant qu’elle advient à la
pas d’être tel ?), mais il manque d’être, est deficiens ab
nature divine après l’être complet (III Sent. d 7 q 2 a 1).
esse (In Metaph. XII, leç. 1, Cathala n° 2420).
Parce qu’elle advient à la personne de nature
Analogie de l’étant : voir « étant », ens*.
divine après l’être complet, comme l’habitus (l’avoir) et
« Le verbe sum a une double signification ; tous les accidents (d 6 q 3 a 2 ad 1).
quelquefois en effet il exprime les mouvements temporels
Bien que (la nature humaine) advienne après
selon l’analogie des autres verbes, d’autres fois il désigne la
l’être complet, cependant elle n’advient pas
substance de chaque chose de laquelle il est prédiqué, sans
accidentellement, car elle est attirée à l’union de cet être,
2
comme le corps adviendra à l’âme à la résurrection (ibid. l’intellect par mode d’actualité absolument, car est dit
ad 2). purement et simplement signifie être en acte, et c’est
pourquoi il signifie par mode de verbe. Mais parce que
Toute forme substantielle donne l’être complet
l’actualité que ce verbe est signifie principalement et
dans le genre de la substance (II Sent. d 12 q 1 a 4). Voir
communément l’actualité de toute forme ou acte
substantiel*.
substantiel, de là vient que quand nous voulons signifier
Toute forme substantielle produit un étant que n’importe quelle forme ou acte se trouve
complet dans le genre de la substance (II CG 58). actuellement dans (inesse) quelque sujet, nous le
Cf. IV CG 40 arg. 13 ; III q 2 a 6 arg. 2 et ad 2 ; signifions par ce verbe est, soit purement et simplement,
III Sent. d 6 q 1 a 2. Cf. infra forme* substantielle et être. soit d’un certain point de vue : purement et simplement,
selon le temps présent ; d’un certain point de vue, selon
Ce qui advient ensuite est accidentel : III Sent. d les autres temps. Et c’est pourquoi par voie de
6 q 3 a 2 arg. 2 ; II d 18 q 1 a 1 ; S. I q 76 a 4 ; De spirit. conséquence le verbeest signifie la composition (In Peri
creat. a 3. Hermeneias I, leç. 5 n° 22).
Ce qui advient après l’être complet advient L’étant et l’être se disent doublement, comme
accidentellement, à moins d’être attiré à la communion de on le voit clairement V Métaph. (livre X, text. 13 et 14).
cet être complet. Comme à la résurrection le corps Parfois en effet ils signifient l’essence de la chose, ou
adviendra à l’âme préexistante : non cependant l’acte d’être...
accidentellement, car il sera assumé au même être, à
savoir, en sorte que le corps aura l’être vital* par l’âme. Or La vérité de la science est mesurée à partir du
il n’en est pas ainsi de la blancheur : car autre est l’être du connaissable. En effet c’est du fait qu’une chose est ou
blanc, autre est l’être de l’homme à qui advient la n’est pas, que le discours connu est vrai ou faux, et non
blancheur. Or le Verbe a eu de toute éternité un être l’inverse (In Metaph. V, 17, n° 1003).
complet selon l’hypostase ou la personne ; mais dans le Cela seul est saisissable par l’intelligence, qui a
temps la nature humaine lui est advenue, non comme une quiddité participant à l’être (Caus. 6, PERA n° 171).
assumée à un être unique au sens où l’être appartient à la
Voir III Sent. d 6 q 2 a 2 début ; Quodlib. IX q 2 a
nature, prout est naturae, comme le corps est assumé à
2 ou 3 = parallèles de De unione 4, in notes sur III q 17 a 2.
l’être de l’âme* ; mais à un être unique au sens de l’être
de l’hypostase ou personne, (au sens où l’être appartient à (L’étant et l’être) signifient la vérité de la
l’hypostase ou personne, prout est hypostasis vel proposition, même dans les choses qui n’ont pas d’être,
personae). Et c’est pourquoi la nature humaine n’est pas comme nous disons que la cécité est, parce qu’il est vrai
unie accidentellement au Verbe de Dieu (III q 2 a 6 ad 2 ; cf. qu’un homme est aveugle (De Pot. q 7 a 2 ad 3).
III Sent. d 6 q 3 a 2 ad 2, « attirer »*).
(Aristote) distingue un autre mode d’étant
selon qu’ « être » et « est » signifient la composition de la
proposition, que fait l’intellect qui compose et divise.
COPULE (esse-copule et actus entis)
Aussi dit-il que « être » signifie la vérité d’une chose. Ou,
Il faut savoir qu’esse se dit de trois manières. selon une meilleure traduction, qu’ « être » signifie que
1°) On nomme esse la quiddité même de la quelque chose qu’on dit est vrai. Aussi la vérité de la
chose, ou sa nature, comme quand on dit que la définition proposition peut-elle être dite vérité de la chose, par sa
est la formule qui signifie ce que l’étant est, et en effet, la cause. Car du fait que la chose est ou n’est pas, l’énoncé
définition signifie la quiddité de la chose. est vrai ou faux. En effet quand nous disons que quelque
2°) On nomme esse l’acte même de l’essence : chose est, nous signifions que la proposition est vraie ; et
ainsi, par exemple, vivre, qui est l’être de ce qui vit, est cela soit dans l’affirmation, soit dans la négation. Dans
l’acte de l’âme. Et non pas l’opération, qui est l’acte l’affirmation, comme nous disons que Socrate est blanc,
second, mais l’acte premier. parce que cela est vrai. Dans la négation, comme (quand
3°) On nomme esse ce qui signifie la vérité de la nous disons) que Socrate n’est pas blanc, parce que cela
composition des termes dans la proposition. C’est en ce est vrai, à savoir que Socrate est non blanc. Et de même
sens que Est se nomme copule, et, ainsi conçu, l’être ne se nous disons que le diamètre n’est pas incommensurable
trouve pleinement constitué que dans l’intellect qui associe au côté d’un carré, car cela est faux, à savoir, qu’il n’est
ou dissocie les termes, mais il se fonde sur l’être de la pas non commensurable.
chose, qui est l’acte de l’essence, ainsi qu’il a été dit plus
Mais il faut noter que ce second mode se
haut à propos de la vérité (I Sent. d 33 q 1 a 1 ad 1).
compare au premier comme l’effet à sa cause. En effet, de
Ce verbe est consignifie la composition, car il ne ce qu’une chose est en réalité, s’ensuit la vérité ou la
la signifie pas principalement, mais par (voie de) fausseté de la proposition, vérité ou fausseté que
conséquence. En effet il signifie d’abord ce qui tombe dans l’intelligence signifie par ce verbe « est », en tant qu’il est
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une copule verbale. Mais parce qu’une chose qui est en soi Il faut que l’Etre subsistant soit infini ; car il
non-étant peut être considérée par l’intellect comme un n’est limité par aucun récipient (ou : « rien qui le reçoive »
certain étant, comme la négation et autres de ce genre, il : II CG 52).
arrive parfois qu’on parle d’être,esse, selon le second
Voir : distinct de tout autre être ; limitation de
mode et non selon la premier. On dit en effet que la cécité
l’être par la nature.
est de la seconde manière, du fait que la proposition par
laquelle on dit que quelqu’un est aveugle est vraie (In Etre de Dieu distinct de tout autre être
Metaph. V, 1, 9, n° 8956, BUSA leç. 9 n° 11-12 p. 435 ; cf. La nature divine ne présente aucune
trad. partielle in GARDEIL, Métaph. p. 167-168). potentialité, ni ne peut être un acte* venant en
composition avec autre chose, car elle est l’Etre premier
infini subsistant par soi (III Sent. d 5 q 1 a 2).
CRÉATION et être
Comme il est dit au livre De causis (prop. IV),
Texte fondamental : III Sent. d 11 q 1 a 2 : La
l’être lui-même de Dieu se distingue de tout autre être et
création regarde plus l’être que la nature. Or l’être n’est
est individué par cela même qu’il est l’Etre même
pas un genre, et il n’est induit (inducitur) dans la
subsistant, et qu’il n’advient pas à quelque nature qui
signification d’aucun genre, comme le dit Avicenne, car
soit autre que cet être lui-même. Au contraire, tout autre
« ce qui se trouve dans un genre unique, n’a pas en
être qui n’est pas subsistant doit être individué par la
commun un esse unique ».
nature de la substance qui subsiste dans un tel être. Et en
La création se termine à l’être comme à son ceux-ci, il est vrai que l’être de ceci est autre que l’être de
effet propre (De potentia q 3 a 16 ad 21). cela, du fait que cela est d’une autre nature. Comme s’il y
avait une chaleur unique existant par soi sans matière ni
Produire l’esse absolument, non en tant qu’il est
sujet, par le fait même elle se distinguerait de toute autre
ceci ou cela, appartient à la raison de création... Ce qui est
chaleur : comme les chaleurs existant dans un sujet ne se
l’effet propre de Dieu créant, est ce qui est présupposé à
distinguent que par leur sujet (De Potentia, q 7 a 2 ad 5).
tout le reste : l’esse absolument (I q 45 a 5).
Donc comme l’être divin n’est pas un être reçu
Du fait même que l’esse est attribué à une
dans quelque chose, mais que (Dieu) est lui-même son
quiddité, on dit que non seulement l’esse, mais la quiddité
(propre) être subsistant, comme on l’a montré plus haut,
elle-même est créée : car avant d’avoir l’esse elle n’est
il est manifeste que Dieu lui-même est infini et parfait (I q
rien, sauf peut-être dans l’intellect du Créateur, creantis,
7 a 1).
où elle n’est pas une créature mais l’essence créatrice (De
potentia q 3 a 5 ad 2). Toutes les autres choses ont un être reçu et
participé, et c’est pourquoi elles n’ont pas l’être selon
« L’être substantiel [est] toujours ! donné par
toute la vertu de l’être, mais Dieu seul, qui est l’être
Dieu, proprius effectus Dei (Quodlib. XII, q. 5, a. 1 ; I, 104,
même subsistant, a l’être selon toute sa vertu d’être ; et
1 ; De pot. 15, 1), don de Dieu seul,solius Dei, (CG 2, 21 ; S.
c’est ce qu’il dit, que si Dieu peut être cause d’être pour
Th. I, 45, 5 ; De pot. 3, 4 ; et les textes qui disent
toute chose, c’est que lui-même n’est pas existant de
que creare, donner l’être, est solius Dei » (P. L. Elders, 28
quelque manière, mais lui-même a pris universellement
mai 1997).
en lui-même tout être, et il l’a pris d’avance, parce qu’il
Voir être de nature *. préexiste en lui comme dans sa cause*, et il dérive de lui
vers les autres choses (In Div. nomin. V leç. 1 n° 629).
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L’esse qui inexiste, inest, dans les choses créées,
ne peut se concevoir, intelligi, que comme
ESSENCE et être
dérivé, deductum, de l’être divin (De pot. q 3 a 5 ad 1).
L’essence est principe d’être, la puissance,
Tout étant, en tant qu’il a l’être, est semblable à
principe d’opération (Quodlib. X a 5 ou a 3 ad 1 : fausse
Dieu (II CG 22).
référence).
De même que sa nature est cause et exemplaire
L’être de la chose est certes distinct*, aliud, de
de toute nature, de même aussi son être est la cause et
son essence, mais il ne doit cependant pas s’entendre
l’exemplaire de tout être (I Sent. d 38 q 1 a 3 c.).
comme s’il lui était surajouté à la manière d’un accident,
C’est des formes des choses existant dans mais il est pour ainsi dire constitué* par les principes de
l’esprit, mente, divin, que découle l’être des choses (De l’essence. Et c’est pourquoi ce nom d’« étant », que l’on
verit. q 10 a 4). donne à partir de « être », signifie la même chose que le
nom qui est imposé à partir de l’essence elle-même (In IV
Comme la forme est (existe) selon que la chose a
Metaph. leç. 2 n° 558).
l’être, mais que n’importe quelle chose, selon qu’elle a
l’être, accède à la ressemblance de Dieu... il est nécessaire Tout étant a l’être par les principes de son
que la forme ne soit rien d’autre qu’une similitude divine essence (De Potentia q 7 a 2 obj. 10).
participée dans les choses (III CG 97).
Est ce dont l’acte est l’esse (I q 39 a 2 ad 3).
Les choses, en tant qu’elles sont, portent la
Les principes essentiels de quelque espèce sont
ressemblance de la bonté divine (III CG 65).
ordonnés non à être seulement, mais à être de cette
Voir diversifié*, incommunicable*. espèce (QD de anima a 1 ad 16).
En n’importe quelle créature, la créature qui a
l’être est une chose, et l’être lui-même en est une autre.
DIVERSIFIÉ (être - par la nature)
Et c’est ce que dit Boèce au livre Des semaines : en tout ce
Vide supra être de Dieu distinct... qui est au-dessous du Premier, l’être est autre chose que
L’être, en tant qu’être, ne peut être divers ; mais ce qui est (Quodlib. 2 q 2 a 3 selon Mandonnet).
il peut être diversifié par quelque chose qui est en dehors L’être est un « effet de l’essence » (De verit. q
de l’être , comme l’être de la pierre, esse lapidis, est autre 27 a 6 obj. 1).
chose que l’être de l’homme, esse hominis (II CG 52, n°
Toute essence ou quiddité peut être conçue
1274).
sans que soit conçue son existence... Il est donc évident
L’être est divers dans ce qui est divers, in que l’existence est autre chose que l’essence ou quiddité,
diversis. Et si nous disons que Dieu est être seulement, il ne sauf peut-être s’il y a un être dont la quiddité soit son
faut pas pour autant tomber dans l’erreur de ceux qui propre exister lui-même (De ente V, trad. C. Capelle p. 56).
disent que Dieu est cet être universel, par lequel chaque
Essentia dicitur secundum quod per eam et in
chose est formellement[1]. En effet cet être, qui est Dieu,
ea ens habet esse (De ente I p. 18).
est de telle condition que nulle addition ne peut lui être
faite. Aussi par sa propre pureté est-il distinct de tout L’être de la chose suit les principes essentiels
être... Mais l’être commun, tel que dans sa de la chose, comme l’opération la puissance (II Sent. d 15
notion, intellectu, il n’inclut aucune addition, n’inclut pas q 3 a 1 ad 5).
non plus dans sa notion l’exclusion d’une addition (C.
De même que la puissance se comporte vis-à-
Capelle : « de toute addition ») ; parce que, s’il en était
vis de l’opération comme son acte, de même l’essence vis-
ainsi, on ne pourrait concevoir que quelque chose soit, en
à-vis de l’être (I q 79 a 1).
quoi quelque chose fût ajouté à l’être (C.C. : « on ne
pourrait rien concevoir qui implique autre chose que la De même que l’être est une certaine actualité
seule existence » (De ente c. VI, éd. Capelle p. 65). de l’essence, de même l’opération est l’actualité d’une
puissance opérative. En effet l’un et l’autre (l’être et
Bien que Dieu donne à toutes les créatures en
l’opération) est en acte : l’essence selon l’être, la
commun l’être, cependant à chaque créature il donne
puissance selon l’opération (De spirit. creat. a 11).
un mode d’être propre ; et ainsi, même quant au fait qu’il
est en toutes par essence, présence et puissance, il se L’essence ne se comporte pas vis-à-vis de l’être
trouve être de manières diverses dans des choses diverses, comme le suivant, mais comme ce par quoi l’être
et en chacune selon son mode propre (De verit. q 10 a 11 (ens ou esse) est, comme aussi la nature (III Sent. d 5 q 3 a
ad 8). 2 ad 3).
Voir « spécifié »*.
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Dieu est-il en toutes choses par la puissance, la Ce nom : « qui est » ou « étant » est imposé à
présence et l’essence, dans les saints par la grâce, dans le partir de l’acte d’être lui-même (I Sent. d 8 q 1 a 1 c.).
Christ par l’être ?
De même qu’il est impossible qu’il y ait un
La distinction de ces modes se prend en partie étant qui n’ait pas l’être, de même il est nécessaire que
du côté de Dieu, en partie du côté de la créature, en tant tout étant soit bon, du fait même qu’il a l’être (De
qu’elle est ordonnée et unie (coniungitur) à Dieu de verit. q 21 a 2).
diverses manières, et non seulement d’une diversité de
Le nom d’étant, entis, se prend de l’être, esse
raison, mais réellement. En effet comme on dit que Dieu
, de la chose (I Sent. d 25 q 1 a 4).
est dans les choses selon qu’il leur est appliqué de telle
manière, il faut que là où il y a une mode divers de Primum cognitum
conjonction ou d’application, il y ait là un mode d’être Ce que l’intellect conçoit en premier lieu
divers. comme le plus connu, et ce en quoi il résout toutes les
Or la créature peut être unie à Dieu de trois conceptions, c’est l’étant (De verit. q 1 a 1, Marietti 1953
manières. p. 2).
1°) Par simple similitude, en tant qu’on trouve Cf. infra, la nature est-elle un étant ? Et I q 85 a
dans la créature une certaine similitude de la divine bonté, 3.
sans qu’elle atteigne Dieu lui-même selon la substance... N’est pas un genre
2°) La créature atteint Dieu lui-même considéré Aristote n’a pas voulu que l’étant fût un genre
selon sa substance, et non seulement selon une similitude ; commun à tout ; car il se prédique* per prius de la
et il s’agit [d’une union] par l’opération... Et ainsi c’est un substance*, avant de le faire des neuf genres d’accidents
autre mode par lequel Dieu est spécialement dans les (In Perihermeneias 1 leç. 8, éd. de Parme t. XVIII p. 16).
saints par la grâce.
I q 3 a 5 c. et ad 1 ; III q 77 a 1 ad 2 ; In
3°) La créature atteint Dieu lui-même non Metaph. V, l. 9 n° 889.
seulement selon son opération, mais encore selon l’être,
non certes selon que l’être est l’acte de l’essence, car nulle Multipliciter dicitur : ARISTOTE, Métaph.
créature ne peut se changer en la nature divine ; mais livre G ch. 2, Vrin t. 1 p. 176 sq.
selon l’être qui est l’acte de l’hypostase ou de la Se dit en deux sens
personne : à cette union la créature a été élevée, et ainsi
c’est le dernier mode par lequel Dieu est dans le Christ par Comme le dit Aristote (V Metaph. c. 7, S. Th.
l’union... Mais du côté de Dieu on ne trouve pas de leç. 9) l’étant se dit en deux sens. D’une manière, (il
diversité, mais seulement selon la raison (IIISent. d 37, q 1, désigne) ce qui se divise en dix genres. D’une autre
a 2). manière, ce qui signifie la vérité des propositions. Or voici
la différence entre les deux : au second sens, on peut
appeler étant tout ce au sujet de quoi on peut former
une proposition affirmative, même si cela ne correspond
à rien dans la réalité. De cette manière on peut appeler
« ETANT », Ens étants... les privations et les négations. Nous disons en
Ens et esse effet que la cécité est dans l’oeil. Mais de la première
manière on ne peut appeler étant que ce qui pose
L’être est l’acte de l’étant, résultant des
quelque chose dans la réalité. Aussi de la première
principes de la chose, comme luire est l’acte du luisant
manière la cécité et autres choses de ce genre ne sont-
(III Sent. d 6 q 2 a 2).
elles pas des étants. Donc le nom d’essence ne se prend
On ne trouve rien qui soit dit affirmativement et pas de l’étant dit de la seconde manière ; en effet de cette
absolument et qu’on puisse trouver (lit. prendre, accipi) manière on appelle étants certaines choses qui n’ont pas
dans tout étant, sinon son essence, selon qu’on dit qu’elle d’essence, comme cela est évident dans les privations.
est... L’étant, ens, se prend de l’acte d’être, mais le nom de Mais on prend l’essence à partir de l’étant de la première
chose, res, exprime la quiddité ou essence de l’étant (De manière. Aussi le commentateur au même endroit (com.
verit. q 1 a 1). 14) dit-il que « l’étant dit de la première manière est ce
qui signifie la substance de la chose » (De ente I, n° 2).
L’étant se dit de ce qui a l’être (ens dicitur quasi
esse habens), or c’est seulement la substance qui subsiste* Se prédique* analogiquement de la substance
(In Metaph. X leç. 1 n° 2419 Mar. p. 567). et de l’accident
Id cui competit esse (III q 77 a 1 ad 2).
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I q 13 a 10 ad 4 ; II-II q 120 a 2 c. Ens simpliciter = est l’étant. Aussi faut-il que, à chaque chose appréhendée
substance ; ens secundum quid = accident : III q 11 a 5 ad 3. par l’intellect, l’intellect attribue l’être, hoc quod est ens.
Et c’est pourquoi, quand il appréhende l’essence d’un
Se dit d’abord de la substance
étant, il dit que cette essence est un étant ; et de même
L’étant absolument et per prius se dit des toute forme générale ou spéciale, comme la bonté est un
substances, et per prius et comme secundum quid (« de étant ; la blancheur est un étant, et ainsi des autres. Et
façon secondaire et relative », C.C.) des accidents (De parce qu’il y a certaines choses qui communient
ente c. 2, éd. C.C. p. 19). (communicant) inséparablement à la raison d’étant,
La quantité, la qualité et autres choses de ce comme l’un, le bon, etc.... il faut que ces choses se
genre ne sont pas des étants purement et simplement... prédiquent de tout ce que nous appréhendons de la
car l’étant se dit de ce qui a l’être. Or c’est la substance qui même manière que l’étant ; comme quand nous disons :
subsiste. Quant aux accidents, on les appelle des étants, l’essence est une et bonne, de même l’unité est une et
non parce qu’ils sont, mais plutôt, magis, parce que par bonne ; de même de la bonté et de la blancheur, et de
eux quelque chose est, comme on dit que la blancheur est toute forme générale ou spéciale. Mais (à la différence du
parce que son sujet est blanc. C’est pourquoi... on ne les blanc, qui est univoque et inséparable de l’étant), l’étant
appelle pas purement et simplement des étants ; ainsi la et l’un et le bon, et autres de ce genre, se disent de bien
qualité et le mouvement (In Metaph. XII, 1, 2419). des manières, multipliciter dicuntur. En effet on appelle
certaines choses des étants, parce qu’elles subsistent en
Essence et ens elles-mêmes ; d’autres, parce qu’elles sont principe de
Substantia rei [est] una et ens per seipsam, et subsistance, comme la forme ; d’autres, parce qu’elles
non per aliquid additum. sont une disposition du subsistant, comme la qualité ;
Sciendum est autem quod circa hoc avicenna aliud sensit. d’autres, parce qu’elles sont une privation d’une
Dixit enim quod unum et ens non significant substantiam disposition dans le subsistant, comme la cécité. Et c’est
rei, sed significant aliquid additum. Et de ente quidem hoc pourquoi quand nous disons : « l’essence est un étant »,
dicebat, quia in qualibet re quae habet esse ab alio, aliud donc elle est un étant par quelque chose, soi ou autre
est esse rei, et substantia sive essentia eius: hoc autem chose, le raisonnement est faux,processus non sequitur,
nomen ens, significat ipsum esse. Significat igitur (ut parce qu’on ne disait pas que c’est un étant de la même
videtur) aliquid additum essentiae. manière que quelque chose qui subsiste dans son propre
De uno autem hoc dicebat, quia aestimabat quod illud être est un étant, mais comme ce par quoi quelque chose
unum quod convertitur cum ente, sit idem quod illud unum est. Aussi ne faut-il pas chercher comment l’essence elle-
quod est principium numeri. Unum autem quod est même est par quelque chose, mais comment quelque
principium numeri necesse est significare quamdam chose d’autre est par l’essence (De verit. q 21, a 4, ad 4).
naturam additam substantiae: alioquin cum numerus ex Causalité de l’étant
unitatibus constituatur, non esset numerus species
quantitatis, quae est accidens substantiae superadditum. L’étant n’implique pas un rapport de cause,
Dicebat autem quod hoc unum convertitur cum ente, non sinon de (cause) formelle seulement, soit inhérente, soit
quia significat ipsam rei substantiam vel entis, sed quia exemplaire, dont la causalité ne s’étend qu’à ce qui est en
significat accidens quod inhaeret omni enti, sicut risibile acte (II Sent. d 1 q 1 a 1).
quod convertitur cum homine.
Sed in primo quidem non videtur dixisse recte. Esse enim
FIXE et tranquille
rei quamvis sit aliud ab eius essentia, non tamen est
intelligendum quod sit aliquod superadditum ad modum Aliquid fixum et quietum (I CG 20).
accidentis, sed quasi constituitur per principia essentiae. Et
ideo hoc nomen ens quod imponitur ab ipso esse, significat
idem cum nomine quod imponitur ab ipsa essentia.(In IV FORME et être
Metaph, leç. 2, n° 7). La forme, principe d’être
La nature ou l’essence est-elle un étant ? voir Parce que la forme est principe d’être, on dit
personne*. nécessairement que tout ce qui possède une forme,
quelle qu’elle soit, possède de quelque manière l’être
Dans les formes générales (la prédication du (necesse est quod secundum quamlibet formam habitam
concret au sujet de l’abstrait : dire : la blancheur est habens aliqualiter esse dicatur : In Boetii de
blanche, la chaleur est chaude...) est admise ; nous disons hebdomadibus leç. 2 n° 27, voir analogie).
en effet que l’essence est un étant, que la bonté est bonne,
l’unité une, et ainsi des autres. La raison en est que ce qui La créature n’a pas sur l’être le pouvoir de se
tombe en premier lieu dans l’appréhension de l’intellect donner l’être (lit. : d’avoir l’être par elle-même) ; elle peut
7
cependant quelque chose sur l’être : en être le principe Ce qui suit par soi quelque chose, ne peut en
formel. Ainsi en effet n’importe quelle forme a pouvoir sur être enlevé... Or il est manifeste que l’être suit par soi la
l’être (De verit. q 21 a 4 ad 6). forme : en effet chaque chose a l’être selon sa forme
propre. Aussi l’être ne peut-il en aucune façon être
Forma est principium essendi formale, non
séparé de la forme (QD de anima a 14, Mar. p. 333 sq.).
efficiens (De anima q. un. a 6 ad 9, fausse référence).
L’être suit la forme comme la rondeur suit le
Esse est primus effectus formae (I q 42 a 1 ad 1 ;
cercle (I q 50 a 5).
I-II q 114 a 2).
L’être est acte de la forme et acte de
Chaque chose a l’être par sa forme (II CG 73).
l’hypostase (I Sent. d 37 q 3 a 1, BUSA p 97).
L’être suit par soi la forme (I q 90 a 2 ad 1).
La forme fait être (produit de l’être), non en ce
L’être de la chose dépend de l’agent et de la sens que cet être appartiendrait à la matière ou à la
forme (II-II q 18 a 4). forme, mais au subsistant (III Sent. d 6 q 2 a 2 ad 1).
La forme donne l’être à la matière selon Dans la forme elle-même il n’y a pas
soi, secundum se (QD de anima q 9). d’inclination à ne pas être (I q 9 a 2).
L’être, esse, est comme l’acte même à l’égard de Dans la substance composée de matière et de
la forme elle-même ; car si dans les réalités composées de forme se trouve un ordre double : l’un, de la matière
matière et de forme, on dit que la forme est principe même à sa forme ; l’autre, de la chose déjà composée à
d’être, c’est parce qu’elle est le complément de la l’être qu’elle participe, ad esse participatum. En effet
substance dont l’acte est l’être lui-même. Comme le l’esse de la chose n’est ni sa forme, ni sa matière, mais un
diaphane est le principe de luire pour l’air, parce qu’il en quelque chose, aliquid, qui advient à la chose par sa forme
fait un sujet propre à la lumière (II CG 54). (De substantiis separatis c. 6, cf. GILSON, L’être et
L’être selon soi convient à la forme (ou : l’essence p. 105).
convient à la forme selon soi : I q 50 a 5 ad 3). Par la forme, qui est l’acte* de la matière, la
L’être se compare à la forme comme consécutif matière devient un étant en acte et ce quelque chose, hoc
par soi à elle, mais non comme un effet est consécutif à la aliquid. Aussi ce qui survient ne donne-t-il pas l’être
vertu de l’agent, comme par exemple le moteur à la vertu purement et simplement à la matière, mais d’être
du mouvement (QD de anima a 4 ad 4). tel, tale[2], en acte, comme le font les accidents ; ainsi la
blancheur fait être blanc en acte (De ente c. II, texte latin
Il est manifeste que l’être suit la forme par soi ; éd. Vrin p. 22).
en effet chaque chose a l’être selon sa propre forme. Aussi
l’être ne peut-il en aucune manière être séparé de la forme Il est impossible que l’être lui-même soit causé
(QD de anima a 14). par la forme elle-même, ou la quiddité de la chose,
j’entends à titre de cause efficiente (De ente c. V[3]). Cf De
Par la forme la substance devient propre à pot. q 7 a 5 ad 5 ? (réf. fausse semble-t-il).
recevoir (proprium susceptivum) l’être (II CG 55).
Aucun être ne peut être reçu dans une
La forme advenant à la matière la fait être en créature, sinon par une certaine forme (I Sent. d 17 q 1 a 1
acte, comme l’âme pour le corps (De spirit. creat. q. un. a 1 ad 1).
c.). Voir aussi Limitation* de l’être par la nature.
Toute forme, étant un acte*, fait être en acte
Ce qui est composé de matière et de forme est (Quodlib. I (q 4, Mandonnet) a 6 s.c.)
sur le champ un étant et une (réalité) unique, ens et unum.
Car la matière est un étant en puissance, et elle devient un L’étant tient l’être de la forme (Quodlib. I, 6).
étant en acte par l’avènement de la forme, qui est cause De la forme... provient la nécessité d’être dans
d’être. Mais la forme ne tient pas d’être ainsi d’une autre certaines (réalités), necessitas ad esse in quibusdam (II CG.
forme. Aussi s’il existe une forme subsistante est-elle sur le 30, § Uno quidem modo).
champ un étant et une réalité une, ens et unum, et elle n’a
La forme n’est pas l’être lui-même, mais ils sont
pas de cause formelle de son être. Elle a cependant une
ordonnés l’un à l’autre, se habent secundum ordinem. Car
Cause qui lui influe l’être, mais (non ?) une cause motrice,
la forme est à l’être comme la lumière à l’objet lumineux
qui la réduit de la puissance préexistante à l’acte (De
ou la blancheur à l’être blanc... L’être lui-même se
spiritualibus creaturis a 1 ad 5).
compare à la forme comme son acte*. En effet si dans le
L’être suit la forme par soi (I q 90 a 2 ad 1). composé de matière et de forme, on dit que la forme est
L’être suit par lui-même la forme de la créature (I q 104 a principe d’être, c’est du fait qu’elle est le complément de
2 ? ad 1). L’être suit par lui-même la forme, étant supposé la substance dont l’acte est l’être lui-même ; comme le
cependant l’influx de Dieu (I q 104 a 1 ? ad 1).
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diaphane est pour l’air principe de luire, parce qu’il le rend cet être dans le Christ. C’est pourquoi nous disons en
sujet propre de la lumière... La forme peut être dite ce par toute vérité qu’il est homme et qu’il est Dieu (Ibid., ad
quoi, id quo, quelque chose est, selon qu’elle est principe obj.).
d’être. Mais c’est la substance tout entière qui est ce qui
Etre spécifié*, diversifié* par la forme
est, id quod est (IV CG 54). Cf. infra « comment la forme
existe-t-elle ? » Toute chose a l’être selon sa forme (I q 42 a 1
ad 1).
La forme est le principe de l’être (Quodlib. X a 5).
Tout esse est selon une certaine forme (I q 5 a 5
La forme a une virtus essendi (II CG 30).
ad 3).
La forme est « une inclination à l’être » (I-II q 85
La forme = "ce par quoi la chose est déterminée
a 6), « une nécessité à être » (II CG 30). Elle donne l’être ou
à tel mode d’être" (In Phys. II).
fait être (II Sent. d 7 q 1 a 1 ad 1). L’être « sort de la
forme » (I Sent. d 7 q 1 a 1 ad 1). Tout être vient de la Les principes essentiels qui sont la matière et la
forme (De pot. q 3 a 16 ad 21). forme sont ordonnés à l’être... Ils sont ordonnés non
seulement à l’être, mais à l’être de cette espèce (De
Dieu par la création* a conféré l’être aux réalités
anima a 1 arg. 16 et ad 16).
naturelles, et cet être vient formellement de la forme
reçue dans la chose créée elle-même, qui est comme le Dieu* ne peut être forme de la créature selon
terme de l’opération de l’agent (I Sent. d 17 q 1 a 1 ad 3). l’être naturel
Cum advenit anima corpori, non facit esse corpus La Bonté première est souverainement simple.
effective, sed formaliter tantum (Quodlib. I q 4 a 6 ad 2). Donc elle n’est ni composée en elle-même, ni susceptible
d’entrer en composition avec autre chose, car la forme
Voir infra, substantiel* : II Sent. d 18 q 1 a 2.
entre en composition avec ce dont elle est la forme. Mais
Une substance spirituelle peut conférer à la bonté par laquelle on dit que certaines choses sont
quelque chose non certes l’être, mais quelque chose de bonnes est une certaine forme, car tout être est une
surajouté à l’être. Et c’est ainsi que l’ange est dans un lieu, forme. Donc les créatures ne sont pas bonnes par la Bonté
en tant qu’il opère au sujet d’un corps localisé, soit le première formellement (De verit. q 21 a 4 s.c. 6)
mouvement, soit la lumière, soit autre chose de ce genre.
L’essence divine peut se comparer à l’intellect
Cependant il ne lui confère pas l’être.
créé comme l’espèce intelligible par laquelle il intellige...
Parfois cependant une substance spirituelle Mais cependant elle ne peut être la forme d’autre chose
donne par son opération l’être à un corps ; non certes son selon l’être naturel, esse naturale. Il s’ensuivrait en effet
propre être, mais un autre ; et c’est de cette manière que que, jointe à cet autre, elle constituerait une nature
Dieu est dans toutes les créatures auxquelles il donne unique ; ce qui est impossible, car l’essence divine est
l’être, mais non le sien. parfaite dans sa propre nature (De verit. q 8 a 1 ad 5 ?
ou/et III CG 51 ?). Voir I CG 26.
D’autres fois pourtant il donne à un corps son
propre être. Mais cela arrive de deux manières. Car l’être L’essence divine, bien qu’elle ne puisse être la
est l’acte de la forme, et il est l’acte de l’hypostase. Aussi forme de rien dans le genre des étants, c’est-à-dire dans
la substance spirituelle peut-elle conférer à une réalité l’être (in genere entium, id est in essendo), peut
corporelle son être à elle (suum esse) en tant qu’il est l’acte cependant être la forme d’un intellect créé dans le genre
de la forme, en sorte qu’ainsi sa forme soit réalisée ; et des intelligibles (CAJETAN, In Im q 12 a 2 n° 15, Léon. n° IV
c’est de cette manière que l’âme est dans le corps. Ou p. 118-119).
bien, selon qu’il est l’acte de l’hypostase et non de la
Voir divers* et spécifié*.
forme ; et c’est de cette manière que la nature humaine
dans le Christ a été assumée à l’être de la personne divine, Forme substantielle et être substantiel (ou
car l’union s’est réalisée dans l’hypostase et non dans la complet)
confusion de la nature (I Sent. d 37 q 3 a 1). L’être que chaque chose tient de sa nature est
substantiel (In V Metaph. leç. 9 n° 896).
S. ALBERT : l’être acte de la forme Le premier de tous les actes est l’être... Mais (la
matière) a l’être en acte par la forme* substantielle, qui
Les actes de la forme sont nombreux, mais le
fait être purement et simplement (I q 76 a 6).
principal est de faire (produire) un être propre de cette
forme (III Sent. d 5 a 7, in RT 70 p. 204). Le composé a l’être par la forme substantielle
substantiellement (I q 77 a 1 ad 3).
L’acte de la forme... est de donner un être
véritable selon la nature. Et l’une et l’autre nature a donné
9
La forme substantielle fait être purement et Forme du tout par accident et être accidentel
simplement... Elle cause l’être en acte dans son sujet... La
La forme du tout qui ne donne pas l’esse à
forme accidentelle ne fait pas être purement et
chacune des parties est une forme qui est une
simplement, mais être tel ou de telle grandeur ou se
composition et un ordre, comme la forme de la maison ;
comportant de telle manière ( I q 77 a 6).
et une telle forme est accidentelle (Ia, q 76, a 8).
Toute forme substantielle donne l’être complet
Comment la forme existe-t-elle ? Comme quo
dans le genre de la substance (II Sent. d 12 q 1 a 4). Voir
est
substantiel*.
La forme qui ne subsiste pas est dite être
Toute forme substantielle produit un étant*
seulement parce que par elle quelque chose est (III q 35 a
complet dans le genre de la substance (II CG 58).
1 c.)
Pour qu’une chose soit forme substantielle
La forme peut être dite le quo est, ce par quoi
d’une autre, deux conditions sont requises. La première est
quelque chose est, selon qu’elle est principe d’être. Mais
que la forme soit principe d’être substantiel pour ce dont
c’est la substance tout entière qui est quod est, ce qui est
elle est la forme ; j’entends principe, non
(II CG 54). Voir De spirit. creat. q 1 a 1 ad 8, infra, Quo
efficient, factivum, mais formel, par lequel quelque chose
est*...
est dénommé un étant. Et il en résulte une autre
conséquence : la forme et la matière se On peut appeler la forme ce par quoi, id
réunissent, conveniunt, dans un seul esse. Ce qui n’est pas quo, quelque chose est, selon qu’elle est principe d’être
le cas du principe efficient avec ce à quoi il donne l’être (II CG 54, cf. texte complet supra).
(II CG68, § Ad hoc enim). Voir être de nature*. Etre complet*. Spécifié*.
Forme substantielle / accidentelle, être
substantiel / accidentel
FORMEL (être -)
Les accidents.... n’ont pas l’être par soi absolu*
abstraction faite du sujet. Mais, comme de la forme et de L’esse formale, c’est "l’être qui est l’acte de la
la matière résulte, relinquitur, l’être substantiel quand elles forme,... en sorte qu’ainsi sa forme soit réalisée" (I Sent. d
sont composées, de même de l’accident et du sujet 37 q 3 a 1). L’être par lequel la chose est formellement (cf.
résulte, relinquitur, l’être accidentel quand l’accident I Sent. d 19 q 5 a 2 c.).
survient au sujet... Cependant entre les formes Dieu n’est pas l’être formel de toutes choses
substantielles et accidentelles il y a cette différence : de (I CG 26). Cf. notes ms. sur III q 17 a 2.
même que la forme substantielle n’a pas par soi l’être
absolu, sans ce à quoi elle advient, à savoir la matière ; et
c’est pourquoi c’est de la conjonction des deux que Formel vis-à-vis de toutes choses (causalité de
résulte, relinquitur, cet être dans lequel la chose subsiste type formel)
par soi, et des deux il s’effectue (une chose) unique par soi
En effet quand je parle de l’être de l’homme ou
; c’est pourquoi de leur conjonction résulte une certaine
du cheval, ou de n’importe quelle autre (réalité), l’esse lui-
essence. Aussi bien que considérée en soi la forme n’ait
même est considéré comme formel et reçu, non comme
pas la raison complète d’essence, cependant elle est une
ce à quoi il appartient d’être (I q 4 a 11 ad 3).
partie d’une essence complète. Mais ce à quoi advient un
accident est un étant complet par soi, subsistant dans son L’être est ce qu’il y a de plus intime à n’importe
propre être, lequel assurément précède naturellement quoi, et ce qui inexiste, inest, le plus profondément en
l’accident qui survient. Et c’est pourquoi l’accident toutes choses ; car il est le formel vis-à-vis de toutes
survenant, de par sa conjonction avec ce à quoi il advient, choses qui sont dans la réalité (I q 8 a 1).
ne cause pas cet être dans lequel la chose subsiste, par
Ce qui est le plus formel de tout, c’est l’être lui-
lequel la chose est un étant par soi, mais il cause un certain
même, comme il est patent d’après ce qui précède (I q 7 a
être second*, sans lequel la chose subsistante peut se
1).
concevoir, comme le premier peut se concevoir sans le
second. Aussi de l’accident et du sujet ne résulte-t-il pas Tout être est une forme (De verit. q 21 a 4 s.c.
une certaine essence, comme de la conjonction de la forme 6).
et de la matière ; dès lors, l’accident n’offre pas la raison L’étant n’implique pas un rapport de cause,
d’essence complète, ni n’est une partie d’une essence sinon de (cause) formelle seulement, soit inhérente, soit
complète ; mais de même qu’il est un étantsecundum quid, exemplaire, dont la causalité ne s’étend qu’à ce qui est en
de même il a une essence secundum quid (De ente ch. 7, acte (II Sent. d 1 q 1 a 1).
texte lat. in C. C. p. 72 sq.).
10
L’être créé n’est pas par, per, quelque chose
d’autre, si le terme per désigne une cause formelle
INCOMMUNICABLE
intrinsèque, mais bien plutôt c’est par lui que la créature
est formellement (I Sent. d 8 q 1 a 2 ad 2). Il n’y a qu’un seul être dans une chose unique
(I Sent. d 35 a 4).
Dans l’âme l’essence simple est comme le
matériel, et le formel en elle est l’être participé lui-même, Comme ces choses (vérité, bonté, etc...) ne
qui, assurément, est (existe) de toute nécessité, en même peuvent se trouver selon un être unique de part et d’autre
temps que l’essence de l’âme, car l’être suit par soi la (en Dieu et dans les créatures), il s’ensuit qu’il y a
forme (I q 90 a 2 ad 1). plusieurs vérités (I Sent. d 19 q 5 a 2 ad 1).
Dieu par la création* a conféré l’être aux réalités Puis donc que l’être qui est propre à une chose
naturelles, et cet être vient formellement de la forme ne peut être communiqué à une autre, la créature ne peut
reçue dans la chose créée elle-même, qui est comme le pas non plus parvenir à posséder quelque chose par la
terme de l’opération de l’agent (I Sent. d 17 q 1 a 1 ad 3). même raison formelle que Dieu qu’elle ne peut accéder
au même être (De verit. q 2 a 11 c., trad. S.T. Bonino p.
Bien que l’être soit ce qu’il y a de plus formel de
322).
tout, inter omnia, cependant il est aussi souverainement
communicable (de anima a 1 ad 17). Voir aussi I Sent. d 2 q 1 a 1 s.c. 3 ; a 4 ad 1 ; d 4
q 1 a 1 ad 2 ; d 8 q 4 a 2 ; III Sent. d 1 q 2 a 5 ad 1.
Voir De verit. q 21 a 4 s.c. 6 supra : Forme* :
Dieu ne peut être la forme d’une créature.
INDIVISIBLE
HOMME (être purement et simplement et être -) Tout esse considéré en soi est indivisible, car il
n’a rien de mêlé à lui (I Sent. d 19 q 2 a 1 obj. 4).
Voir (purement et) simplement.
INEXISTER
HUMAIN (esse humanum selon Cajetan)
Il appartient à l’accident d’inexister, inesse (I q
Le sujet qui devient homme, par la
110 a 2).
transmutation de soi acquiert l’esse humanum (In III q 16 a
6). Vérifier si dans le contexte on peut dire qu’il y a Les parties ont avec les accidents quelque
"transmutation de soi" dans le cas du Christ). chose de commun : elles n’existent pas, exsistunt, par soi,
mais dans un autre, aliis insunt, quoique d’une manière
Il y a donc dans la personne du Christ deux
différente (Compend. 211).
raisons de subsister dans les deux natures, à savoir (la
nature) divine et (la nature) humaine. Bien qu’il y ait là un La nature humaine dans le Christ ne subsiste
seul subsistant purement et simplement, et une seule par soi séparément, mais elle existe, existit in, un autre,
raison de subsister purement et simplement. Et de même c’est-à-dire dans l’hypostase du Verbe de Dieu (De
une seule chose subsiste en deux, unum subsistit duobus, unione a 2 c., cf. a 1 ad 10).
comme raisons de subsister en deux, à savoir dans l’être Etre uni dans la personne, c’est inesse alicui
divin et dans l’être humain, esse humano (In III q 2 a 4 n° 6 personae, inexister dans une personne, soit en
p. 33 col. 1). appartenant à sa nature, soit sans lui appartenir (III q 2 a
2)
HYPOSTASE, nature et être Ce n’est pas n’importe quelle réalité
individuelle dans le genre de la substance (même dans la
L’être appartient à l’hypostase et à la nature : à
nature raisonnable) qui a la raison de personne, mais
l’hypostase comme principe quod, à la nature comme
seulement ce qui existe par soi, et non ce qui existe dans
principe quo (III q 17 a 2).
un autre plus parfait (comme la main de Socrate), parce
L’être parfait* qui est l’être de l’hypostase qu’elle n’existe pas en soi, mais dans quelque chose de
(III Sent. d 11 a 2 ad 2). plus parfait, à savoir dans son tout. Ainsi, bien que cette
nature humaine soit une certaine réalité
Ce qui est dit être par quelque nature, est dit
individuelle, individuum dans le genre de la substance,
être suppôt ou hypostase de cette nature, comme ce qui a
cependant parce qu’elle n’existe pas par soi séparément,
la nature du cheval est dit être une hypostase ou un suppôt
mais dans quelque chose de plus parfait : l’hypostase du
de nature chevaline (De rationibus fidei 6).
Verbe de Dieu, il s’ensuit qu’elle n’a pas de personnalité
Voir unique*, personne*, suppôt*. propre (III q 2 a 2 ad 3).
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Existens in persona Verbi, in aliquo digniori, in unique. Donc tout ce qui est après le premier étant,
quodam perfectiori, in suo toto (III q 2 a 2 ad 2 et ad 3). n’étant pas son propre être, a l’être reçu dans quelque
chose, par quoi l’être lui-même est contracté ; et ainsi
A la nature humaine il convient d’être dans, esse
dans n’importe quelle créature, autre chose est la nature
in, une certaine personne (III q 16 a 12).
de la chose qui participe à l’être, et autre chose l’être
Parce qu’elle est une substance individuelle participé lui-même. Et comme n’importe quelle chose
comme existant dans un autre, (la main) ne peut être participe à l’acte premier par assimilation, en tant qu’elle
appelée une personne ; et pour la même raison, pas a l’être, il est nécessaire que l’être participé dans chaque
davantage la nature humaine dans le Christ, que l’on peut chose se compare à la nature qui y participe comme l’acte
cependant appeler une réalité individuelle ou singulière (III à la puissance. Donc dans la nature des choses corporelles
q 16 a 12 ad 2). la matière ne participe pas à l’être lui-même par elle-
Que la nature ait l’être, habeat esse, dans son même, mais par la forme ; en effet la forme advenant à la
suppôt ne se réalise pas par la médiation de quelque matière la fait être en acte, comme l’âme pour le corps.
habitus (III q 2 a 10). Aussi dans les choses composées faut-il considérer un
acte double et une double puissance. Car en premier lieu
CAJETAN sur III q 16 a 12 ad 2, sicut in alio la matière est en puissance à l’égard de la forme, et la
existens : forme est son acte ; en outre, la nature constituée de
Le Christ en tant qu’homme n’est pas une matière et de forme est en puissance vis-à-vis de l’être lui-
personne, parce que la nature humaine dans le Christ est même, en tant qu’elle est susceptible de le recevoir. Si
dépourvue de subsistance et de personnalité propre, du donc on enlève le fondement de la matière, s’il reste
fait qu’elle existe, non par soi séparément, mais dans la quelque forme d’une nature déterminée subsistant par
personne divine. soi, non dans la matière, elle se comparera encore à son
être comme la puissance à l’acte. Je ne dis pas une
Voir personne, exister dans le fiches. puissance séparable de son acte, mais telle que son acte
Esse et inesse l’accompagne toujours. Et c’est ainsi que la nature d’une
substance spirituelle qui n’est pas composée de matière
ne font pas pleinement nombre selon Richard de
et de forme est en puissance à l’égard de son acte... (De
Middleton : voir fiche inesse.
spiritualibus creaturis a 1 c.).
Voir parties*, subsister*.
Toute créature est finie purement et
simplement, en tant que son être n’est pas subsistant
absolument, mais est limité à une certaine nature* à
INTIMITÉ de l’acte d’être
laquelle il advient (I q 50 a 2 ad 4).
Entre toutes choses l’être est ce qui convient aux
choses le plus immédiatement et le plus intimement (QD
de anima a 9). MATIÈRE et être
L’être est ce qu’il y a de plus intime à n’importe Voir forme et être.
quoi, et ce qui inexiste, inest, le plus profondément en
toutes choses ; car il est le formel vis-à-vis de toutes choses
qui sont dans la réalité (I q 8 a 1). MODES d’être : voir analogie*, prédication*.
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n’est pas un attribut accidentel, mais substantiel (I q 18 a
2).
Esse vitale
III q 2 a 6 ad 2
[1]
Amaury de Bène (note de C. CAPELLE).
[2]
C. CAPELLE : "à tel point de vue".
[3]
Note de C. CAPELLE : "car la forme est bien cause de l’existence de
son sujet, mais à titre de cause formelle".
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