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Dédicace
A mes très chers parents qui ont toujours été là pour moi, et qui m'ont
donné un magnifique modèle de labeur et de persévérance. J'espère qu'ils
trouveront dans ce travail toute ma reconnaissance et tout mon amour.
A ma grande famille.
A Mme Asmaa Khoulani.
Je dédie ce mémoire.
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Remerciement
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Dédicace……………………………………………………………………………………………………………………………...............2
Remerciement………………………………………………………………………………………………………………………………..3
Introduction…………………………………………………………………………………………………………………………………….6
A- Al Salam……………………………………………………………….32
B- Les Sukuk……………………………………………………………..35
C- L’assurance « Takaful » ……………………………………………38
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2ème partie : La gestion des risques dans la finance islamique :
Quelle efficacité ?.....................................................................................42
Chapitre1 : L’analyse comparative entre les produits proposés par les IFI et
leur équivalent conventionnel : similitudes et divergences.
A. Al mousharaka et le capital-risque……………………………………..…42
B. Al Salam et les contrats à terme………………………………………..…44
C. Les Sukuk et les Mortgage/Asset Backed Securities………………….45
A- Le risque du crédit…………………………………………………………..48
B- Le risque d’exploitation…………………………………………………….50
C- Le risque pays……………………………………………………………..…52
D- Le risque de liquidité……………………………………………………..…53
Section2 : Panorama des outils mis en place par les IFI afin de gérer les
risques.
Conclusion…………………………………………………………………………………80
Bibliographie …………………………………………………………………………...…82
Ouvrages ……………………………………………………………………………….….83
ANNEXES……………………………………………………………………………….…..85
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Introduction :
Les crises financières qui ont flotté massivement durant les dernières
décennies ont mis en question le fonctionnement du marché financier caractérisé
initialement par l’ampleur des risques entrepris par les agents et due notamment
à la nature toujours changeante de ce marché.
Gérer les risques, c’est à la fois les définir, les identifier, les mesurer, les
tarifer, et in fine tantôt les assumer, tantôt les réduire avec des outils adéquats,
mais c’est aussi une culture organisationnelle, et un instrument de différenciation
stratégique.
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Dans une économie islamique l’homme n’est pas dans une position de
distribuer les ressources de la façon qu’il veut. Il existe une limitation morale
sérieuse imposée par le Saint coran et la Sunnah sur les pouvoirs des individus
imprégnés par les valeurs de l’Islam.
Force est de constater que la gestion des risques est devenue une fonction
centrale et transversale dans les institutions financières, y compris islamiques
parce que :
Malgré leur faible enracinement dans l’industrie financière, non seulement les
banques islamiques se trouvent sujettes aux mêmes catégories de risques que
leurs consœurs conventionnelles, mais de surcroît elles font face à une série de
risques spécifiques à leur nature.
La finance islamique a bel et bien bénéficié des crises financières qui ont
frappé de plein fouet plusieurs pays pour qu’elle se répande en Angleterre, Aux
Etats unis et dans plusieurs pays du Golfe. Cependant, reste à savoir est ce que
la finance islamique constitue une vraie solution pour l’optimisation des risques
et l’endiguement des crises financières. Est ce que la finance islamique pourrait
elle faire face aux crises d’étiques provoquées par la finance conventionnelle
telles que la crise de Lehman Brothers ?
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Dans ce mémoire je vais essayer, dans une première partie, de mettre en
évidence le paysage global de la finance islamique et ses fondements, pour
passer ensuite aux techniques, mécanismes déployés en vue de gérer et
optimiser les risques potentiels avant de traiter de sa particularité par rapport à
la finance conventionnelle de la finance islamique
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I- Autour de la finance islamique :
Section1 : Historique, Définition et principes fondateurs :
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aurait vu le jour en Malaisie avec le Peligrim’s Management fund qui a été mis
en place et encouragé par les autorités publiques Malaisiennes contrairement à
Mit Ghamr (1963) en Egypte qui a été une initiative personnelle pure de Ahmed
Al Najjar, qui a commencé avec de petites coopératives agricoles actives dans
l’épargne et l’investissement.
Les déboires de la finance classiques dans les années 1980 ont favorisé le
décollage de la finance islamique qui a bel et bien bénéficié de cet écroulement.
Ce qui a renouvelé l’intérêt et redirigé l’opinion publique vers cette finance pour
ce qu’elle englobe de bases solides dites « étiques ». De plus la conjoncture
économique à l’époque a favorisé la genèse de cette finance, on peut bien
évidemment évoquer la libéralisation et la déréglementation qui ont accéléré
l’expansion de la finance islamique tout en exploitant les progrès réalisés en
l’ingénierie financière sans oublier l’élaboration de nouveaux produits
répondant aux exigences du nouveau marché.
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Degré d’avancement de la finance islamique :
Chiffres Clés :
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Les différentes étapes de l’expansion de la finance islamique :
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B- Principes fondateurs de la banque islamique : sources du droit
Ce qui spécifie le Shariaa musulmane c’est qu’elle régit tous les aspects de
la vie du musulman y compris le volet économique.
La Shariaa Muâamala englobe toutes les relations d’affaires et puise
respectivement ses sources du Coran, Sunnah, Al-Ijmâa et Al Qiyas.
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car le processus d’agrément de nouveaux produits par les instances de
tutelle sollicite Al
ijmâa des savants pour trancher du caractère licite ou non des produits
proposés.
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Section 2 : Le fonctionnement d’un établissement bancaire islamique
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Un client, qui souhaite ouvrir un compte auprès d’une banque islamique, peut
se présenter à l’institution et on lui désignera un conseiller tout comme une
banque commerciale conventionnelle. A charge du client bien entendu de choisir
le type de compte qu’il souhaite ouvrir, dont voici un aperçu.
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Symétriquement, un entrepreneur peut présenter son projet à l’Institution
financière islamique qui se charge par la suite d’étudier la viabilité et la
faisabilité du projet. Cette faisabilité concerne avant tout la conformité par
rapport à la Shariaa, d’où l’intervention du CCS et puis l’étude de rentabilité du
projet par les analystes financiers.
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Section 3 : Les principes fondamentaux de la finance islamique :
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Au fait, le partage de profits est parmi les fondateurs les plus solides de la
finance islamique vu qu’il est parfaitement légitime et acceptable.
L’Islam autorise cette pratique, de partage des profits, dans la mesure où dans le
cas du partage des rendements, on dépend que du ratio de partage, et non le
taux de retour sur investissement. Les rendements étant incertains. Ainsi sont
les partages.
Dans le système sans taux d’intérêt, les clients reçoivent un rendement sur leur
argent en acceptant de s’investir dans des activités risqués de partage des
profits.
Ainsi, tous les types d’activités investis sus la loi islamique telles que les
partnerships ou toute forme d’association sont étable en vue de partager les
pertes et les profits.
En fait, les deux types de contrats les plus connus et les plus utilisés sont :
La Mudaraba ;
La Musharaka.
La première forme est celle qui est la plus utilisée notamment dans la levée
de fonds. Il est à signaler toutefois noter que le partage des pertes n’est pas
l’expression la plus adaptée, en ce sens que dans certains contrats, une partie
prenante ne perd que son effort et non du capital.
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C- La prohibition de la spéculation (gharar) :
Le Coran a été très clair en ce qui est de l’interdiction des jeux de hasard( le
mot hasard signifie « Chance » en arabe) :
« Ô les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches
de divination ne sont qu'une abomination, œuvre du Diable. Écartez-vous
en, afin que vous réussissiez. Le Diable ne veut que jeter parmi vous, à
travers le vin et le jeu de hasard, l'inimitié et la haine, et vous détourner
d'invoquer Allah et de la prière. Allez- vous donc y mettre fin ? (Sourate 5 :
90-91). »
La loi islamique ne se limité pas à interdire tous les jeux de hasard mais il
interdit également toutes les activités qui contiennent un élément de pari.
L’Islam interdit également toutes autres activités utilisant la spéculation ou
Gharar. Alors que la proscription de l’intérêt des jeux est explicite dans le Coran,
la spéculation n’est interdite que dans les Ahadiths. Economiquement parlant, la
spéculation désigne tout acte visant à entreprendre des activités ou des
investissements d’une façon aveugle sans avoir une vision claire et juste en plus
de la prise des risques d’une manière excessive.
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illicite, comme le souligne le Handbook of Islamic Banking de 1982 qui interdit
également les contrats à terme et les options.
Plusieurs théologiens ont interdit certaines formes d’assurance vue que cette
dernière se fonde essentiellement sur la mesure d’un risque inconnu. Ce qui a
donné naissance à Takaful, une nouvelle forme d’assurance coopérative.
Dans le but de s’assurer que les pratiques bancaires islamiques n’entrent pas
en contradiction avec l’éthique islamique, les banques islamiques doivent établir
un Conseil de Supervision de la Religion qui est constitué par des juristes
musulmans, agissant comme des auditeurs indépendants de la charia et
conseillers de la banque. Un code strict d’investissements éthiques est établi de
sorte que les banques islamiques ne financent pas des activités interdites
(haram) par l’Islam, comme le commerce de boissons alcooliques ou de viande
de porc.
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De plus, les banques islamiques sont menés à s’investir afin de satisfaire les
besoins matériels de la population musulmane, ils doivent donc privilégier la
production des biens prioritaires aux Musulmans avant de passer à autre chose.
L’investissement des banques islamiques dans des affaires de luxe est
inacceptable tant que les biens et les services essentiels tels que la santé,
l’habitat, l’habillement et l’éducation ne sont pas comblés.
Il s’avère donc que les musulmans sont plus idéalistes par rapport aux
autres religions, d’où plus respectueux de la règle. Ainsi il est indispensable
d’isoler ce qui est « Halal » et ce qui ne l’est pas.
L’Islam a donc réglementé tous les aspects de la vie du musulman. Donc il a
mis en place des règles rigoureuses susceptibles d’influencer les comportements
durant l’exercice des activités financières : le rapport Homme/ Nature, Travail/
Argent et le rapport aux autres (l’individualisme, la féminité et la maitrise de
l’incertitude et le collectivisme).
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Chapitre 2 : Panorama des différents produits proposés par les
banques Islamiques :
Une fois le cadre posé, Se pose dès lors le problème de son intégration dans
l’environnement financier international puisque la finance islamique n’était considérée
que comme une « niche », et elle est devenue une véritable industrie.
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participatifs, impliquant directement les partenaires sous forme de société et les
autres produits, qui sans se départir du principe des 3P, reposent sur le
mécanisme du prêt sans intérêts.
Principe :
La Moudaraba est une activité qui date depuis logtemps, c’est celle l’activité
qui a été pratiqué par le prophète Mohammed avec sa première femme Khadija.
Dans cette activité la banque ou bien l’apporteur de fonds nommé « Rab Al
mal ». C’est un contrat par lequel la banque ou plus généralement l'apporteur du
capital financier dit "Rab al mal" apporte l’ensemble des capitaux financiers
nécessaires au projet à l’entrepreneur dit "Moudarib" qui lui va apporter son
capital travail. En cas de perte, la banque/l'apporteur des capitaux financiers
subit une perte financière et l’entrepreneur (Moudarib), une perte de son coût
d’opportunité (temps et travail).
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Schéma d’un contrat Moudaraba :
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Les caractéristiques du produit Mousharaka sont :
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Schéma : Mousharaka classique
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Elle présente une source de revenus qui permet d’assurer à ses déposants et
à ses actionnaires un taux de rémunération plus ou moins intéressant. En contre
partie, le client partenaire reçoit une part de profit en rémunération de son travail,
qui dépend de son expertise et de son travail effectif dans l’entreprise en
question.
C. La Mourabaha :
Principe
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Concrètement, la Mourabaha est un contrat tripartite où le propriétaire du
bien mobilier ou immobilier (fournisseur), vend ce bien à un intermédiaire
financier (la banque) à un prix déterminé, qui le revend à son tour à l’acheteur
final (le client) pour un prix égal au prix d’acquisition majoré d’une marge.
Le prix payable par le client final du bien est généralement réglé avec un
différé de paiement, à la différence du Mourabaha sans différé de paiement, qui
n’est autre qu’une vente au comptant classique avec marge, qui ne pose que
peu de problèmes juridiques et fiscaux.
Schéma : La Mourabaha :
Principe
Ijara désigne tout contrat selon lequel un établissement de crédit met, à titre
locatif, un bien meuble ou immeuble déterminé, identifié et propriété de cet
établissement, à la disposition d’un client pour un usage autorisé par la loi.
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L’opération Ijara peut :
- consister en une location simple ; il s’agit alors d’un contrat dit Ijara tachghilia
;
- Ijara avec option d’achat qui serait être d’un engagement d’acquisition
ferme de la part du locataire vers la fin d’une période convenue d’avance et
l’engagement ferme de la banque de lui céder ce bien à l’issue de la même
période ; il s’agit alors d’un contrat dit Ijara wa iqtinaa, plus communément admis
sous le nom de location financement.
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préalable , et en gardant le droit de regard sur le bien afin de s’assurer que le
client respecte son engagement et le contrat est en bonne et due forme.
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A. Al Salam
Principe
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- Conditions de validité :
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Schéma Assalam :
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B- Les Sukuk :
Principe
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D’après le journal Le Matin : « Plus de 100 milliards de dollars. C’est ce que
devrait représenter le marché mondial des sukuks en 2014, selon un récent
rapport du cabinet Standard & Poor’s. Après une baisse de 13% en 2013, les
émissions en sukuks reprendraient du poil de la bête cette année. S&P prévoit
une croissance à deux chiffres, à la faveur principalement du marché malaisien
et celui du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Ce dernier prévoit une
maturité de cette industrie dans la région du Moyen-Orient. Par ailleurs, un
intérêt croissant se fait sentir dans les pays de l’Afrique du Nord, notamment au
Maroc et en Tunisie, ces deux pays sont en train de finaliser le volet législatif
pour pouvoir bénéficier de ce mode de financement alternatif afin d’émettre
prochainement des sukuks. D’après S&P, leurs besoins grandissants en termes
de financement, notamment pour couvrir leurs déficits budgétaires, les
pousseraient à accélérer les réformes dans ce sens »
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Les Sukuks au Maroc :
Au Maroc, la machine législative pour la finance participative est en marche.
Le projet de nouvelle loi bancaire qui renferme toute une partie sur la finance
islamique doit être adopté avant fin 2014.
le ministère de l’Économie et des Finances en décembre 2013 dans la note de
présentation du projet de loi 103-12 relative aux établissements avait indiqué que
partant de la conviction que les produits et services financiers participatifs
peuvent apporter une contribution importante à la mobilisation de l'épargne et à
l'inclusion financière au Maroc, la mise en place d'un cadre législatif régissant la
finance participative s'avère nécessaire».
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cherchent à acheter des obligations islamiques en dehors du circuit traditionnel
(l'Asie et la région du CCG)», estime le cabinet.
C- L’assurance « Takaful »
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actionnaires ne peuvent pas percevoir une partie du bénéfice technique. En cas
de perte, ils doivent avancer un prêt sans intérêt au fonds des sociétaires,
remboursable sur les profits techniques futurs.
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Analyse théorique des risques supportés par les banques islamiques :
Vu que la loi coranique a interdit un taux d’intérêt fixe, les banques islamiques
ont trouvé judicieux de développer un ensemble de produits qui sont fondés sur
le principe de partage des pertes et des profits. De prime abord, cela pourrait
contribuer à rendre l’activité des banques islamiques plus risquée que celle des
banques traditionnelles dont la plus grande partie des revenus est fixée à
l’avance.
Revenons tout d’abord sur ces théories. La théorie de l’agence est une
théorie selon laquelle au sein d’une organisation les motivations et les objectifs
diffèrent entre les subordonnés (les agents) et les directeurs et les responsables
(le principal). Pour résoudre cette divergence, il convient de mettre en
place un compromis entre incitation et contrôle afin que les subordonnés fassent
ce qui leur est demandé. On retrouve ce problème au niveau des banques
islamiques qui sont finalement les agents des déposants dans la mesure où
ceux-ci fournissent des liquidités aux banques afin qu’elles réalisent des
investissements rentables.
Réciproquement, une fois que les banques ont investi, le problème se pose
dans le sens inverse puisqu’il faut que les entrepreneurs fassent en sorte que
leur entreprise soit rentable afin d’assurer une rentabilité suffisante aux banques.
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Cela pose également le problème de l’asymétrie d’information, puisqu’au
moment où la banque investit dans une entreprise, l’entrepreneur en sait
beaucoup plus sur le projet que la banque.
Accumuler du capital ;
Assurer une liquidité suffisante ;
Sélectionner les projets financés Surveiller que les fonds prêtés sont
utilisés à bon escient ;
Exiger le paiement des contrats ;
Surveiller que les fonds prêtés sont utilisés à bon escient
Gérer, transférer et partager les risques via une politique de diversification
Réaliser des transactions.
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2ème partie : La gestion des risques dans la finance islamique :
Quelle efficacité ?
Chapitre1 : L’analyse comparative entre les produits proposés par les IFI et
leur équivalent conventionnel : similitudes et divergences
A- Al mousharaka et le capital-risque :
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Figure 10 : Schéma du capital-risque :
-Le capital risque, dans son volet LBO, a recours à un financement partiel via
des prêts portant sur des intérêts, techniquement appelée dette senior. La
prohibition de l’usure par la Shariaa rendant impossible ce montage.
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En sus de ces divergences de taille, demeurent celles relatives à la nature de
l’activité poursuivie par le projet, et dont on vous épargne le ressassement.
D’un point de vue comptable, on peut constater aussi une forte
ressemblance dans le traitement des 2 produits :
Tous les contrats à terme traités sur des marchés organisés sont standardisés
en termes de dates de livraison, de montant du produit "sous-jacent" qu'ils
représentent, et de stipulations contractuelles. Il s'agit aussi de contrats avec une
durée de vie limitée.
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Même si les contrats à terme, à condition qu'ils soient détenus jusqu'à la
"livraison", créent des engagements qui seront obligatoirement satisfaits, en
général très peu de contrats futures vont jusqu'à la livraison. En effet, le
détenteur d'une position à terme va normalement "liquider" sa position en
vendant ou en rachetant ses contrats - évitant ainsi d'avoir éventuellement à
livrer/prendre livraison du produit sous-jacent.
Ces instruments sont passés du stade de la couverture à celui de la
spéculation avec un effet de levier très conséquent, l’acteur ne payant qu’une
prime ou un dépôt, généralement, dérisoire, pour contracter.
Le produit islamique Salam, peut à tous égards, être appelé un contrat à terme,
puisque le prix des marchandises est fixé à l’avance ainsi que leur lieu de
livraison.
Le principe même de vente à découvert prend tout son sens dans le cas du
Salam, dans la mesure où le client vendeur ne dispose pas des biens au
moment de la conclusion des contrats.
Toutefois, la légitimité de ce produit d’après le législateur musulman tient du
fait que l’incertitude, ou Gharar n’existe pas. En effet, pour être valable, un
contrat Salam doit obligatoirement préciser le prix de la transaction et la qualité
du produit avec une exactitude parfaite ainsi que le lieu de livraison afin d’éviter
les dols éventuels. N’en demeure pas moins que du fait que le prix du contrat
Salam dépend de la date de livraison, on peut assimiler cette pratique comme
incorporant un intérêt, car le prix est fixé en fonction du temps qui sépare
l’instant de paiement et l’instant de livraison de biens commandés. La différence
principale entre ce contrat et le contrat future ou forward relève du fait que le
montant total est payé au moment de la signature du contrat au comptant, et que
le Salam ne peut porter sur des valeurs monétaires comme l’argent ou l’or.
Les Asset Backed Securities, plus connus sous le sigle ABS sont des
produits structurés adossés à des actifs financiers (un prêt, une obligation…) qui
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octroient à leur titulaire des revenus qui dépendent surtout de ceux de l’actif
sous-jacent.
L’extension de cet instrument aux prêts hypothécaires a permis la création
de Mortgage Backed Securities (MBS).
La mise en place d’instruments de type ABS et MBS obéit au principe de la
titrisation de la dette. Le détenteur de l’actif financier commence par créer un
Special Purpose Vehicle (SPV), à savoir une entité créée spécialement dans le
but d’acquérir l’actif et qui se chargera par la suite d‘émettre les ABS sur le
marché. Dans le jargon juridique français, on peut rapprocher la notion de SPV à
celle d’entité ad hoc. L’entité cédante, se voit remettre des liquidités en
contrepartie de l’actif qui ne devrait plus figurer dans son bilan, améliorant
conséquemment ses ratios de liquidité.
Pour les investisseurs, les ABS représentent une alternative intéressante aux
obligations classiques, car ils offrent généralement un rendement supérieur et,
du fait de la variété des sous-jacents, réduisent le risque de contrepartie, ou de
crédit, notion qui sera développée plus loin.
L’engouement des acteurs financiers pour ces produits structurés a permis
l’émergence d’un marché dynamique des ABS/MBS. Toutefois, les failles du
système hypothécaire américain a conduit à l’effondrement spectaculaire du
cours des MBS, entraînant au passage le monde dans une des plus grosses
crises financières, et indistinctement économiques, de son histoire.
Un lien ténu peut être fait entre les ABS/MBS et les Sukuk abordés
précédemment.
Les deux mécanismes, font appel à la technique de titrisation des actifs. Les
Sukuk sont, de même que leurs faux jumeaux, côtés sur le marché38 et les deux
procurent des rendements échelonnés à leurs détenteurs.
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- En1principe, il n’y a pas de revenus fixes comme dans les ABS(Assed Backed
Securities)/MBS(Mortgage Backed Securities).
- Les souscripteurs reçoivent des profits mais également participent aux pertes,
les
ABS/MBS ne sont pas concernés par le résultat de l’émetteur- Les Sukuk sont
en général émis pour une durée liée au terme d’un projet, les ABS/MBS
cependant, en sont indépendantes.
Les dissimilitudes comptables à relever dans le cas des Sukuk sont assez
significatives étant donné que les normes AAOIFI s’inspirent des normes IFRS.
En effet, le PCG français applique la méthode du coût historique sur tous les
placements (obligataires ou participatifs), tandis que les normes AAOIFI
catégorisent les titres et appliquent la juste valeur sur les catégories « actifs
disponibles à la vente et les titres de placement » contre une inscription de la
différence en comptes de réserve spéciale.
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Chapitre 2 : risques identifiés suite à la prise de connaissance
des activités d’une IFI:
Plusieurs études ayant donné lieu à des théories se sont penchés sur la
question du risque de crédit. On note parmi les plus importantes le modèle de
Merton40 ou encore la théorie d’asymétrie d’information développé par Stieglitz et
Weiss en 1981.
Cette dernière avance que si l’information est parfaite, la banque connaît le
risque de l’investissement donc la probabilité de défaut de la contrepartie. Les
gains possibles de chaque état de la nature sont connus à l’avance et la banque
peut se prémunir contre ce risque. Mais ceci ne reste que théorique puisqu’il est
difficile de recouper des informations sur des personnes physiques ou sur des
entreprises dans des pays où le système d’information n’est pas très développé.
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- l’interdiction de l’intérêt n’offre pas la possibilité aux banques islamiques
de rééchelonner leur dette sur la base d’une marge renégociée comme
pourrait le faire des banques conventionnelles. Ceci pourrait augmenter
les envies de contrepartie sans scrupules à être défaillants. Néanmoins, le
fait que les banques islamiques adossent tous leurs prêts à des actifs
tangibles permet de servir de mécanisme de sécurité fournissant une
garantie additionnelle aux IFI pour gérer ces risques.
- les IFI n’ont pas accès à des instruments de couverture comme les
produits dérivés considérés comme étant des instruments efficaces pour
l’atténuation des risques de crédit. Leur non disponibilité due au fait qu’ils
soient basés sur les taux d’intérêt augmente d’autant plus l’importance
des contrôles internes dans les banques islamiques.
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B- Le risque d’exploitation
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pour donner des indications aux nouveaux entrants sur sa capacité financière et
industrielle sur sa capacité à affronter son environnement. Une fois que
l’entreprise aura suffisamment d’information sur son environnement, elle devra
s’atteler à étudier les perspectives d’évolution du secteur afin de réduire son
risque d’investissement. En effet, s’attaquer à un marché mature nécessite une
approche différente que de s’attaquer à un marché en pleine expansion. Enfin, le
positionnement concurrentiel est un facteur essentiel qui permettra à l’entreprise
de se comparer à ses concurrents. Leur rentabilité ou encore leur productivité
donnera des informations aux nouveaux investisseurs sur les stratégies à mettre
en place pour se mettre à niveau et ensuite les dépasser.
Le risque d’exploitation se retrouve dans les produits tels que les sukuk,
d’abord à cause de leur nature même. En effet, la structure des sukuk et la
sélection des actifs qui les constituent reposent sur les principes de la Shariaa,
et il est donc nécessaire d’obtenir ce label avant de pouvoir commercialiser le
produit. Cependant, il n’existe pas à présent de standards globaux de produits
conformes à la Shariaa et malgré le fait que l’Accounting and Auditing
Organisation for Islamic Financial Institutions
(AAOIFI) ait proposé plusieurs standards pour les sukuk, ils restent trop vagues
et les interprétations diffèrent. D’autre part, beaucoup d’opérateurs considèrent
déjà que la plupart des sukuk ne sont pas conformes à la Shariaa.
Tous ces éléments sont essentiels pour la mise en place des outils de
gestion du risque d’investissement comme le business plan et les mesures
mathématiques.
Ceux-ci serviront pour la définition du cap à suivre avant et pendant le
développement du projet. Ils seront étayés plus loin dans la partie qui suit.
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ACHBABE Farah
C. Le risque pays
Le risque pays est une notion qui a évolué au fil des crises financières
internationales (crise de l’endettement des pays de l’Amérique latine dans les
années 80) et de la littérature y afférant. Ce risque est devenu un élément
incontournable à analyser dans le cadre de la mondialisation et des relations de
dépendance entre les pays. Elle recouvre le champ de l’économie, de l’histoire et
de la géopolitique. La définition du risque pays est loin de faire l’unanimité dans
les rangs des auteurs, puisqu’il y a autant de définitions que d’analystes pays.
Nous proposons de prendre cette définition qui nous semble assez englobante et
intéressante et selon laquelle le risque pays est appréhendé comme étant «
l’ensemble des paramètres –macroéconomiques, financiers, politiques et
sociaux qui peuvent contribuer à la formation d’un risque autre que strictement
commercial lors d’une opération avec un pays émergent ». Cette approche
concerne donc l’ensemble des opérations internationales résultant de
l’environnement général du pays en question –macroéconomique, politique et
social-.
Les IFI évoluent généralement dans des pays que l’on considère comme
émergents ou en voie en développement. Elles sont donc confrontées à ce type
de risque. Nous pouvons prendre comme exemple les révolutions du «
Printemps arabe » nées en Tunisie en janvier 2011 et qui se sont propagées à
l’ensemble des pays de la région où les IFI sont très présentes. Cette période
d’instabilité a, mis à part le fait d’avoir fait mentir les assureurs-crédit membres
de l’OCDE qui avaient classé la Tunisie et l’Egypte au même niveau de risque
que l’Inde ou encore le Mexique, rendu l’activité bancaire et économique dans
son ensemble très difficile. Elle a aussi permis de montrer que les indicateurs
permettant de mesurer le risque pays comme non exhaustifs et pas toujours très
pertinents. En annexe, sera fourni un schéma représentant l’impact du printemps
arabe sur l’industrie financière islamique.
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D- Le risque de liquidité :
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efficace sur les marchés du fait de l’inexistence de marché monétaire islamique.
Le troisième point est l’impossibilité pour la banque islamique à faire appel au
prêteur en dernier ressort comme cela est possible pour les banques
conventionnelles, la Shariaa interdisant les prêts avec intérêts. Un dernier
facteur qui augmente le risque de liquidité pour les banques islamiques est leur
grande dépendance vis-à-vis des comptes courants qui, de par leur nature, sont
exposées au risque de retrait à tout moment.
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Section2 : Panorama des outils mis en place par les IFI afin de gérer les
risques
A- La gestion du risque de crédit
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dans l’immédiat et aussi de faire une projection sur sa solvabilité dans le futur.
L’évaluation des informations de marché est tout aussi importante car une IFI ne
s’engagera pas avec un partenaire qui souhaite se lancer dans un marché en
crise ou en plein déclin. Les banques doivent donc disposer d’informations sur
les débiteurs qui recevront des fonds et doivent évaluer le motif de l’emprunt, les
moyens de remboursement, le profil risque du client et son niveau de sensibilité
aux fluctuations externes. De même, pour les clients existants, les IFI mettent en
place en collaboration avec un expert comptable auditeur un calendrier
d’intervention d’audit portant sur la solvabilité et la liquidité des plus gros clients
(cf. annexes).
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description détaillée de la situation dans laquelle se trouve la banque en termes
de gestion afin de ne pas dépasser les normes de prudence et les limites
internes.
De plus en plus d’IFI ont aussi recours à des clauses contractuelles qui
permettent de diminuer les incertitudes et le risque de défaut puisque les
accords contractuels entre les parties jouent un rôle similaire à celui des
techniques de contrôle des risques. Les risques sont minimisés en ajoutant une
barrière ou une limite dans le contrat au dessus de laquelle la partie gagnante
doit compenser l’autre partie.
De manière globale, plusieurs précautions peuvent être prises au niveau de
la sélection et de l’évaluation des portefeuilles d’actifs constitués. Ainsi, il est
important d’assurer une place importante à la diversification du portefeuille en
limitant l’exposition au risque d’une contrepartie, d’un segment industriel, de
certains secteurs économiques, de zones géographiques ou de produits
particuliers.
De manière générale, la bonne gestion du portefeuille implique une
surveillance efficace des conditions de contrats, des garanties, de la conformité
avec les normes en vigueur, et du bon signalement. Les banques peuvent
également utiliser « le stress test » pour déterminer et contrôler les restrictions
établies tout en considérant plusieurs éléments comme la conjoncture
économique, les taux d’intérêt.
Nous remarquons donc que la gestion du risque de crédit par une banque
islamique est relativement proche de celle d’une banque conventionnelle à ceci
près qu’un certain nombre de crédits islamiques ont un remboursement in fine,
augmentant ainsi de surcroît ce risque. Aussi, ces contrats islamiques sont
soumis à la Shariaa qui impose au prêteur de prouver la faute ou la négligence
de l’emprunteur afin d’avoir une chance de récupérer sa mise.
57
ACHBABE Farah
Axes d’amélioration de la gestion des risques de crédit :
-Adapter les normes de l’IFSB concernant les risques de crédits pour les
institutions n’offrant que des services financiers islamiques42. Les IFI doivent
considérer le risque de crédit de manière holistique et s’assurer que la gestion
du risque de crédit prenne part à une approche intégrée de la gestion de
l’ensemble des risques financiers. Elles doivent aussi mettre en place des
procédures définissant les contreparties éligibles, la nature des financements
approuvés ainsi que le type d’instruments appropriés.
58
ACHBABE Farah
-Déterminer les provisions pour le risque : deux institutions, l’Islamic Financial
Services Board (IFSB) et l’AAOIFI proposent l’utilisation de deux types de
réserves : la « Profit Equalization Reserve » (PER) et l’ « Investment Risk
Reserve » (IRR) (cf. annexes). La PER permet de retenir un niveau de profit
donné pour les comptes d’investissement et d’égaliser les rendements de la
banque à partir du revenu brut de la banque, tandis que l’IRR est une méthode
qui protège l’institution des pertes sur les comptes d’investissement et qui
institue une réserve calculée à partir des profits attribués seulement aux titulaires
des comptes d’investissement.
La gestion du risque d’exploitation se fait par le biais de différents outils qui sont
de l’ordre du financier pur. L’évaluation du risque d’investissement ne se basant
que sur
la méthode de la Valeur Actuelle Nette ou encore sur le calcul du coût moyen
pondéré du capital ne saurait être exhaustive pour appréhender ce risque.
D’autres facteurs entrent en considération pour tenter d’anticiper l’avenir. Les
investisseurs ont développé différentes méthodes d’analyse du risque. Selon
Vernimmen, ce risque d’investissement est analysé au travers de deux outils : le
plan d’affaires et les mesures mathématiques du risque.
Le plan d’affaires ou business plan est une approche essentielle dans la
mesure du risque d’un projet. Il a pour dessein de modéliser l’avenir le plus
probable. Certains financiers construisent des plans optimistes et pessimistes –
worst case scenario afin de prendre en compte un large panel de possibilités
d’évolutions dans le futur.
Le business plan permet également de mettre le doigt sur les paramètres
qui sont susceptibles de faire évoluer le projet. La construction de celui-ci aura
l’avantage de dissocier les éléments dont dépendra le projet qui sont du ressort
de l’investisseur (les coûts) et les paramètres exogènes (cours des matières
premières). Il est évident que plus un projet dépend de valeurs exogènes, plus il
59
ACHBABE Farah
sera risqué. L’analyse de sensibilité des paramètres ayant une influence sur le
projet ainsi que l’estimation du risque maximal sont des données essentielles
pour gérer au mieux le risque de l’investissement.
Les mesures mathématiques du risque comme l’équivalent certain, ou la
méthode de Monte-Carlo découlent toutes du critère de la VAN. La mesure de la
Valeur Actuelle Nette est un élément important dans l’appréhension du risque. Il
s’agit d’un indicateur qui permet de prendre une décision quant à la rentabilité du
projet ou non. Pour qu’un projet soit rentable, il faut que les recettes futures
actualisées soient supérieures au coût de l’investissement. L’analyse du risque
d’investissement est basée sur deux hypothèses fondamentales :
60
ACHBABE Farah
Le projet doit donc être dans ce cas-là très flexible.
Les IFI financières voient mises à leur disposition les mêmes outils de gestion du
risque d’investissement que les banques conventionnelles. Ils prennent comme
cela a été exposé depuis le début de cette étude certaines spécificités qui leur
sont propres comme le respect des secteurs où il est possible d’investir ou
encore la non prise en compte des taux d’actualisation –ce n’est pas le cas de
toutes les IFI comme nous le verrons dans la dernière partie.
Plusieurs pistes sont à suivre pour améliorer la prise en charge des risques
d’exploitation au sein des IFI :
Il est primordial pour les IFI de standardiser leurs normes comptables afin
de pouvoir informer toutes les parties prenantes de la même manière et
rendre possible la comparaison des IFI entre elles. Une comptabilité
islamique distincte est nécessaire car il n’existe aucune référence à
certains des produits des IFI dans les normes IFRS.
61
ACHBABE Farah
Chapitre 3 : Cas pratique : les efforts de la Banque d’Indonésie
pour la gestion du risque de liquidité :
62
ACHBABE Farah
A- Contexte de l’industrie bancaire islamique indonésienne.
1- Performances industrielles et programmes de développement.
63
ACHBABE Farah
En dépit de ces réalisations, la part de la finance islamique dans le secteur
bancaire totale du marché est encore très faible. Jusqu'à Novembre 2009, la part
du total des actifs a été de 2,49% des actifs bancaires totaux. En fait, il y a trois
faiblesses ultimes de l'industrie de la finance islamique, que sont: (a) la
compétitivité, (b) positionnement, et (c) les synergies avec d'autres institutions
financières islamiques (la Banque d'Indonésie, 2006b: 18-22).
En particulier, il y a des problèmes liés à un manque de cadre et une
inadéquation des instruments, une couverture limitée du marché, un manque de
connaissance et de compréhension du public, le manque d’une structure
organisationnelle efficace pour sauvegarder les opérations bancaires,
l'inefficacité opérationnelle, la domination du financement par emprunt, et
l'incapacité à se conformer aux normes financières internationales de la charia.
En relation avec le risque de liquidité, certains problèmes fondamentaux
pourraient inviter les problèmes de risque de liquidité, par exemple: le
comportement de liquidité sensible de la part des déposants, des motifs de
placement des déposants, des instruments liquides islamiques limitées, la
prudence des déposants à supporter des pertes financières, et indisponibilité des
dépôts islamiques à payer des rendements élevés dans des conditions
macroéconomiques défavorables (Ismal, 2008a :9-12).
Pour améliorer et favoriser le développement de l'industrie, la Banque
d'Indonésie a mis en place politiques de développement de la banque islamique
à long terme, à savoir un plan de l'industrie bancaire islamique indonésienne en
2002, avec une version révisée en 2005-2006. Le plan renferme six initiatives
visant à mettre en œuvre dans les dix années du programme de plan (2005 -
2015), ces dernières sont (Banque d'Indonésie, 2006b: 18-22):
i. L'augmentation de l'efficacité opérationnelle et la compétitivité.
ii. L'augmentation de la stabilité du système bancaire.
iii. Accroître l'expertise et la qualité des ressources humaines.
iv. Optimiser les rôles sociaux des banques islamiques dans le
développement des petites et moyennes entreprises (PME).
En outre, en 2008, les régulateurs bancaires et les parties prenantes ont
déterminé les grandes stratégies pour développer l'industrie de la finance
islamique. En particulier, ces stratégies de capture visent à (Banque d'Indonésie,
2008b: 4): (i) positionner l'industrie comme leader parmi les pays de l'ASEAN en
2010; (ii) créer de nouvelles images des banques islamiques qui sont
universelles; (iii) cartographier avec précision le marché potentiel; (iv) développer
les produits bancaires; (v) l'amélioration des services bancaires; et (vi)
communiquer la position des banques islamiques comme "au-delà de la
banque".
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ACHBABE Farah
Enfin, en gardant à l'esprit que la part de marché de l'industrie est encore
trivial, la Banque d'Indonésie, en coopération avec toutes les parties prenantes a
élaboré un programme accéléré en 2007-2008. Le programme se concentre sur
la réalisation de la croissance de l'objectif quantitatif par des politiques à court
terme pour accroître la part de l'industrie du marché. Plus précisément, le
programme (Banque d'Indonésie, 2008c: 5):
1- pousse la croissance de l'industrie de la finance islamique des deux côtés
de la demande et de l'offre;
2- renforce le capital des banques islamiques, la gestion et les ressources
humaines;
3- optimise les rôles du gouvernement (autorité fiscale) et la Banque
d'Indonésie (autorité monétaire) comme initiateurs de croissance;
4- implique toutes les parties prenantes à être activement impliquées dans le
programme.
65
ACHBABE Farah
régulière de liquidité et de résoudre la pression de liquidité, elles ont plusieurs
instruments liquides utilisables qui peuvent être exploités.
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ACHBABE Farah
2- Unités bancaires islamiques (UUS ) :
En outre, la fonction de l’ALCO dans les sociétés mères doit être optimisée
pour capturer les problèmes de la gestion du risque de liquidité de la société
subordonnée. En tant que tel, dans la structure organisationnelle de la société
mère, la responsabilité du Président Directeur, le Conseil de Surveillance de la
charia et le Directeur du Sharia/Trésor, de gérer le risque de liquidité en UUS
devrait être soutenue par la gestion des risques et des comités de suivi comme
ceux de BUS.
C- GESTION DES RISQUES DE LIQUIDITE du côté du passif
1- Sources de financement et la gestion de liquidité :
Il existe deux catégories de sources de fonds publics, à savoir: (a) les fonds
publics dans des dépôts bancaires et (b) les fonds publics dans des dépôts non
bancaires. Le premier est constitué de dépôts Wadiah à vue, dépôts d'épargne
Mudarabah, et les dépôts à terme Mudarabah. Dans ce dernier, il y a réception
d’un financement, des titres émis par les banques, les engagements
interbancaires, des passifs à la Banque d'Indonésie (BI), et d'autres dettes.
Les dépôts à terme Mudarabah ont de différentes durées allant de 1 mois à
plus de 12 mois, et tout retrait en dehors de la date d'échéance est généralement
pénalisé. Néanmoins, à la différence dans les banques classiques, la pénalité
est d'un montant fixe d'argent et n'est pas connectée au montant nominal des
67
ACHBABE Farah
dépôts à terme Mudarabah. En outre, en matière de gestion du risque de
liquidité, certaines banques, malheureusement, n’organisent pas de
communication avec les déposants en ce qui concerne leur temps de liquidation
des dépôts (ISMAL, 2010a: 147-154).
Dans un cas particulier, quand une banque ne dispose pas de
suffisamment de liquidités pour payer un dépôt à terme mature ou immature, elle
demande souvent du temps supplémentaire pour fournir suffisamment de
liquidités, ce qui est assez gênant pour les déposants. Mais dans des conditions
normales, comme ces problèmes de liquidité ne se produisent jamais dans cette
industrie, les banques utilisent simplement leurs réserves de trésorerie internes
qui sont fondés sur la prévision de liquidité (ISMAL, 2008b :7-20). D'autres
sources de liquidités, y compris les fonds d'urgence de la Banque d'Indonésie,
sont également disponibles en cas de demande soudaine de la liquidité. Elles
sont toutes expliquées dans les parties suivantes de ce chapitre.
Pendant ce temps, les fonds publics investis dans des dépôts non
bancaires tels que le financement reçu, les titres émis par les banques,
l‘exigibilité interbancaire (Inter-bank Liability), et autres créditeurs sont supposés
gérables. C'est parce que les banques islamiques suivent de près ces dépôts et
savent précisément les échéances et les calendriers de retrait de ces fonds.
2- . Liquidity Risk Analyses on the Liability Side
68
ACHBABE Farah
alors, les dépôts liquides s'élèvent à 50,65%, laissant des dépôts moins liquides
à 49,35%.
Comme les dépôts liquides sont autorisés à être retirés en tout temps, la
demande d'exécution doit être prédite avec précision. En outre, les 54.64% des
dépôts moins liquides devraient également être prévus, car certains d'entre eux
sont de 1 mois de dépôt avec une facilité de refinancement automatique
(Rallover facility (ARO)). Compte tenu de ces chiffres, il y a un potentiel pour des
problèmes de risque de liquidité dans l'industrie, et les banques islamiques
doivent avoir un programme de gestion des risques spécifiques pour contrôler ce
risque.
69
ACHBABE Farah
Une autre analyse est basée sur les types de propriétaires de compte. En
moyenne, 97,44% du nombre total de 4,3 millions de comptes appartenient à des
particuliers, avec des dépôts nominaux de 2 millions de Rp et 5 millions de Rp et une
fréquence de déposer de l'argent deux fois par mois (Mars, 2008:20). Les dépôts à
terme Mudarabah se trouvent à conjoindre les dépôts dominants à eux avec 13.2
trillions Rp (94,08% du total des comptes), et la Banque Muamalat d’Indonésie est
leur banque islamique favori (Mars, 2008:36). Les dépôts à court terme sont
comptabilisés à 0.47 trillions Rp (5,92% du nombre total des comptes) (voir figure
5.4). En effet, la prédiction du comportement de liquidité des déposants individuels
est plus difficile que celle des déposants non-individuels.
D'autre part, bien que les non-individuels (entreprises et gouvernement)
compte pour 2,55% du nombre total de titulaires de comptes, ils ont une valeur
nominale inévitable des dépôts à terme Mudarabah qui est de 7,50 trillions Rp, plus
de la moitié de celle du total des dépôts individuels. Pendant ce temps, leurs dépôts
à court terme sont 4,69 trillion Rp, beaucoup plus que ceux des individus; Banque
Mandiri charia (BSM) est leur banque islamique favori (Mars, 2008:36). Cela signifie
qu'ils ont tendance à utiliser les banques islamiques à des fins de transaction plutôt
que des fins d'investissement.
Par conséquent, en termes de pression de liquidité, les non-individuels orientent
la demande à court terme de liquidité (dépôts à vue wadiah et dépôts d’épargne
Mudarabah), et les individus et non-individus déterminent conjointement la demande
à long terme de la liquidité (à partir des termes des dépôts Mudarabah). Néanmoins,
certains des dépôts à terme Mudarabah (70,35% en ce qui concerne Novembre
2009) arrivent à échéance à court terme (les dépôts à terme à 1 mois). Ceux-ci
constituent la demande à court terme de liquidité.
b- Estimation of the Short-Term Potential Demand for Liquidity
70
ACHBABE Farah
soit d'environ 1:2, plus de la moitié des dépôts à long terme sont en effet 1 mois, ce
qui signifie que leur but principal est vraiment de rencontrer des transactions
régulières (de liquidité).
Compte tenu de ces faits, la demande à court terme de la liquidité des non-individus
peut être élevée en raison de leur motivation à but non lucratif et de la partie haute
de court terme et 1 mois comme dépôts à long terme. En outre, certains d'entre eux
sont des entreprises privées, dont le comportement ne peut pas être prédit aussi
facilement que des institutions gouvernementales. Idéalement, l'élargissement de la
gamme des produits bancaires islamiques devrait être appliqué afin de combiner les
entreprises avec un investissement à long terme et à rendre la gestion de la liquidité
beaucoup plus facile (Wilson, 2007:5).
Ensuite, la demande potentielle de liquidité à court terme est estimée. En supposant
à partir de la série de données historiques (2000-2009) que 33,05% des dépôts des
non-individus et 37,29% des dépôts à terme des individus sont des dépôts à 1 mois,
combinées avec des informations auprès des acteurs du marché, les prévisions sont
les suivantes (voir la figure 5.5) :
Figure 5. 5: Total Potential of Short-Term Demand for Liquidity:
c- Tracing the Economic/Business Factors Affecting the Demand for Short- Term
Liquidity:
71
ACHBABE Farah
dépôts et fournir des services et des réseaux appropriés, la détresse de liquidité ne
se produira pas. Mais, si les banques sont moins compétitives, et payent de faible
rendement, elles ne seront pas assez attrayantes pour les déposants, ainsi, le potentiel des
reprises de liquidités à court terme peut venir à l'industrie, à tout moment.
Les discussions suivantes analysent le comportement et la sensibilité de la demande de liquidité (basé
sur des données secondaires) qui peut causer de graves problèmes de risque de liquidité dans les
banques islamiques. Tout d'abord, l'analyse des impacts macroéconomiques montre que les dépôts à
court terme sont très sensibles, avec un taux d'intérêt élevé (une réponse à la politique monétaire basée
sur les intérêts contre la pression économique désagréable).
Deuxièmement, l'analyse de l'instabilité des dépôts informe le mouvement (croissant ou décroissant)
des positions des dépôts par rapport à la position moyenne. Une volatilité positive signifie que la
position des dépôts a tendance à aller vers le haut et la demande pour les retraits de liquidité est
minime et vice versa.
Troisièmement, l'analyse des temps de retraits de dépôts examine le comportement de commutation
des déposants pour un meilleur rendement/liquidité. Cela pourrait provoquer une difficulté dans les
banques à utiliser de façon optimale les fonds et gérer les dates d'échéance de chaque déposant. Enfin,
l'analyse du potentiel des déposants rationnels tente de connaître le nombre estimé et le pourcentage de
ces déposants à anticiper les retraits de dépôts.
A. Analysis of Macroeconomic Impacts to the Liquidity Behavior
Les facteurs externes affectent souvent l'économie indonésienne. L'augmentation des prix mondiaux
du pétrole, les entrées massives de capitaux étrangers, les problèmes de l'économie américaine et la
crise financière mondiale de 2008-2009 sont des exemples de facteurs qui influent sur l'économie
nationale. Lorsque la politique monétaire restrictive s'applique en réponse à ces questions externes, le
secteur bancaire islamique est plus ou moins touché.
Néanmoins, dans la réalité, entre trois types de dépôts, seuls les dépôts à vue wadiah réagissent à
l'évolution du taux d'intérêt tel qu'il apparaît dans la figure 5.6. Les autres dépôts semblent ne pas être
affectés et continuent de croître au taux de croissance de taux d'intérêt. Mais, on se rend compte que
tous les types de dépôts pourraient être affectés si l'industrie n'améliore pas sa performance et ne
répond pas aux attentes des déposants.
B. Volatility of Deposits
La demande de liquidité peut être identifiée à partir de la volatilité des trois types de dépôts (dépôts à
vue wadiah, dépôts d'épargne Mudarabah, et les dépôts à terme Mudarabah). Comme le montre la
figure 5.7, il y a une volatilité des dépôts. La volatilité, qui a eu lieu à partir de Décembre 2000
jusqu’au Janvier 2006 implique une position de dépôt qui est moins de la moyenne. Elle s'est produit
au cours de la période de reprise économique (2000-2005) suite à la crise économique asiatique de
1997-1998 et au cours d'un ralentissement de l'économie indonésienne en 2005-2006 en raison de
l'impact externe du prix élevé du pétrole du monde sur l'inflation domestique.
Néanmoins, après une telle période, il y avait une volatilité positive, montrant la tendance croissante
des trois dépôts. En conséquence, le chiffre d'affaires de liquidité est positif (les fonds entrants sont
plus élevés que les fonds sortants) et le manque de liquidité s'est rarement produit. Cette condition
permet aux banques islamiques la minimisation des réserves de liquidité à court terme (Ismail, 2010b).
72
ACHBABE Farah
A. Analysis of Tenor Adjustment in Mudarabah Time Deposits
Une des raisons derrière la liquidation d'un dépôt à terme est l'ajustement de la durée motivé par le
profit. Influencés par des facteurs tels que le rendement élevé offert par une durée courte, la flexibilité,
la liquidité et l'incertitude de la situation économique, les déposants préfèrent mettre des fonds à des
placements ayant une durée de 1 mois au lieu de ceux à long terme.
En réalité, l'indication de l'ajustement de la période de long terme dans une période de court/moyen
terme se produit à partir des périodes de plus de 12 mois à des périodes de 6 mois, suivie par des
périodes de 12 mois à des périodes de 3 mois. Les données historiques de Décembre 2000 jusqu’au
Novembre 2009 montrent qu'en moyenne le taux diminuant des périodes de plus de 12 mois est
54,54% par mois, 2,91% pour 6 mois, 2,77% pour 12 mois, et 2,30% pour 3 mois, tandis que la
période de 1 mois représente uniquement 1,26% en moyenne par mois.
D’après un point de vue de gestion du risque de liquidité, les banques islamiques doivent rediriger leur
ajustement de période en offrant un rendement plus attrayant et convaincant sur des dépôts de longues
périodes que sur des dépôts de périodes plus courtes. Sinon, les banques islamiques pourraient lier les
déposants potentiels à des projets spécifiques de financement par le biais d'un contrat de muqayyadah
Mudarabah.
Avec ce contrat, le partage d’un rendement encourageant et plus élevé peut potentiellement être réalisé
à travers un effort pour recentrer l'orientation de financement basé sur la dette en financement à base
d'actions (Ismail, 2009a: 10-17). Grâce à ces mesures, les retraits de liquidité pour l’ajustement des
périodes auront lieu dans la direction opposée, de la période de courte durée vers la période à plus long
durée.
A. Analysis of the Potential of Rational Depositors
Parmi d'autres facteurs, l'existence des déposants rationnels qui positionnent indifféremment les
banques islamiques et les banques conventionnelles, est l'un des enjeux les plus importants car ils
peuvent créer un risque commercial déplacé. Une façon de détecter ces déposants est en traçant les
propriétaires de dépôts wadiah et les dépôts à terme Mudarabah de 1 mois. Les Dépôts wadiah
appartiennent à 246 192 comptes individuels et à 48 566 comptes non-individuels, alors que les
détenteurs de dépôts à terme de 1 mois appartiennent à 70 017 individus et 41 479 non-individus.
Au total, tous prennent plus de 9,52% du nombre total de titulaires des comptes bancaires. Parce que
ces deux dépôts sont très liquides, les déposants rationnels peuvent prendre leurs fonds à tout moment
et placer les fonds dans les banques classiques lorsque le taux d'intérêt est élevé (risque commercial
déplacé).
Cette sous-section analyse l'actif en se basant sur le rapport statistique de la banque islamique
Indonésienne de la période qui s’étale de Décembre 2000 jusqu’au Novembre 2009. Elle comprend
(a) des alternatives pour l'affectation des fonds et (b) un financement bancaire à gérer la liquidité.
5. 5.1. Alternatives pour l'allocation des fonds :
Les banques islamiques avancent des fonds publics dans quatre endroits, à savoir: (a) le financement
direct au secteur réel, (b) le financement indirect au secteur réel, (c) le placement dans la banque
73
ACHBABE Farah
centrale, et (d) le placement interne des réserves de liquidité. Chacun d'eux a ses propres instruments,
comme expliqué ci-dessous :
i. Le financement direct au secteur réel emploie le financement à base d'actions (période à long
terme), principalement Mudarabah et Musharakah; le financement basé sur la dette (période à
court terme), comme Murabahah, Istisna, Salam, et Ijara (leasing); les instruments à base de
services (période à court terme) tels que Wakalah, Ujrah, kafala, Hiwalah, Sharf, et Qardh
hassan (prêt bienveillant).
ii. Le financement indirect au secteur réel (de financement à court terme) consiste à acheter des
titres islamiques, à placer des fonds dans d'autres banques (actif interbancaire), à prêter de
l'argent à travers le marché monétaire islamique (PUA) et à participer dans le capital.
iii. Le placement dans la Banque d'Indonésie (BI) se compose de: (1) des comptes bancaires
positif dans la BI comprenant des exigences de réserves et des excédents de réserves et (2)
Certificats de la Banque d'Indonésie Sharia (SBIS).
iv. Les réserves bancaires internes se composent de: (a) des réserves de trésorerie et (b) des
réserves d’actifs productifs (PPAP) tel que stipulé par la Banque d'Indonésie (banque
centrale).
De préférence, la majorité des fonds doit aller au financement à base d’actions en se fixant directement
avec les projets d'affaires à long terme et de contribuer de manière significative aux activités
économiques. Néanmoins, dans la réalité, le financement basé sur la dette domine le financement
bancaire, ce qui signifie que les banques islamiques ont encore une limitation de financer les projets à
long terme, cela est dû à la limitation des ressources humaines, des fonds et des projets potentiels.
Pendant ce temps, le placement des fonds de la banque centrale révèle l'anticipation des banques
islamiques contre les retraits de liquidités à court terme. Tout en restant en accord avec cela, les
réserves de trésorerie sont allouées à répondre à la demande quotidienne de liquidités des déposants.
Financement de la Banque pour la gestion de la liquidité
La plupart de l'allocation des fonds dans le financement est basée sur la dette, qui est un placement à
court terme. Jusqu'au Novembre 2009, ce financement a représenté 74% du financement total, tandis
que le placement à long terme n'était que de 26%. Cela n'est pas surprenant, et comme 46% du total
des dépôts sont des dépôts à court terme tel que mentionné ci-dessus. Par conséquent, tous les dépôts à
court terme sont entièrement employés pour financer le financement à court terme. Si les fonds publics
dans des dépôts non bancaires sont inclus, ils seront ainsi employés pour le financement à court terme.
Non seulement les dépôts à court terme sont pleinement utilisées, mais une petite partie de dépôts à
long terme est également utilisée à cette fin (voir la figure 5.8). Cela signifie que l'industrie est
confrontée au problème d'un gap de liquidité où le montant des actifs liquides est supérieur à la
quantité de liquidité exigée du côté de la responsabilité.
Du point de vue de la gestion de la liquidité, cette stratégie de financement est raisonnable car elle
permet aux banques islamiques d'équilibrer la liquidité sur les deux côtés passif et actif, de sorte que la
demande à court terme de la liquidité ne sera pas un gros problème. En outre, par rapport au
financement à long terme, cette stratégie de financement à court terme fournit un bien prévue (certain)
et un rendement positif, qui est très essentiel pour maintenir des attentes et la loyauté des déposants
positifs.
74
ACHBABE Farah
Mais du point de vue macro-économique, les avantages d'avoir un système bancaire islamique n'ont
pas encore été optimisés. Le financement à long terme, comme un reflet des activités d'investissement,
devrait en effet être l'orientation ultime des déposants et des banques islamiques dans le but d'avoir un
impact significatif sur à l'économie.
Cependant, la découverte de cette stratégie de financement à court terme en détail, les banques
islamiques adoptent deux étapes prioritaires de financement. La première étape est d'étendre les dépôts
non bancaires à court terme pour le financement indirect à court terme telles que le placement dans la
Banque d'Indonésie, le placement dans d'autres banques, l'achat de titres, et de participation.
Certainement, c'est la bonne façon de garantir ces fonds, en tirer profit, et anticiper les besoins de
liquidités à court terme de ce type de dépôt.
La deuxième étape est de libérer des fonds publics d’après les dépôts bancaires à court terme vers le
financement basé sur la dette directe à court terme. Les données mensuelles de la période qui s’étale
de Décembre 2000 jusqu’au Novembre 2009 enregistrent que le nombre des comptes Murabahah pour
61% du financement total, est le plus élevé parmi les autres, suivie par Istisna à 6%, Ijara et autres
sources de financement sur base de dettes sont de 1% seulement (voir la figure 5.9).
Habituellement, la demande de financement à court terme dépasse les fonds disponibles dans les
dépôts à court terme, de sorte qu’elle tire les dépôts à long terme. En conséquence, le financement
Mudarabah ne prend que 30% du financement total ou la moitié de la partie Murabahah, tandis que
Musharakah est laissée avec seulement 2%
En outre, plus de 100% de FDR indique que certaines parties de la première étape de financement va à
la seconde ainsi. Ce grand FDR domine 62% du financement total, en particulier à partir de 2000
jusqu'en 2003. Néanmoins, entre 2004 et mi-2005 le FDR a chuté à moins de 100% en raison de
certaines conditions économiques défavorables, en particulier la forte inflation intérieure en raison de
l'ajustement du gouvernement au prix du pétrole domestique. L'impact a été ressenti non seulement par
le secteur réel, mais aussi par les activités de financement des banques islamiques.
L’extension de fonds dans le financement à court terme est l'option la plus récente et préférable pour
des attentes de rentabilité, de sécurité et de liquidité. Il est également conforme aux motivations des
déposants à court terme comme précédemment identifiés. Le financement à long terme nécessite un
engagement de financement à long terme, ce qui est très risqué et présente un caractère asymétrique du
risque et dépend des performances macroéconomiques que les banques ne peuvent pas se permettre
facilement (Wilson, 2007:4).
Avec le placement à court terme, qui est la gestion pro liquidité et qui a un rendement régulier positif,
les banques islamiques utilisent les facilités de la BI pour localiser leur fin de liquidité journalière. En
moyenne, il y a des placements avec 6% du total des dépôts en SBIS. A côté de sa sécurité, SBIS offre
des bonus mensuels (des frais). En fait, SBIS est en fait un instrument liquide pour les banques
islamiques qui est disponible pour être racheté (repo) à la BI si les banques sont en besoin urgent de
liquidités.
Contrairement aux banques traditionnelles, qui situent les fonds dans la Banque d'Indonésie Certificats
(SBI) pour gagner un rendement avec des taux d'intérêt élevés, les banques islamiques ne positionnent
pas la SBIS comme l’alternative ultime pour l'allocation des fonds. Il se trouve que le verrouillage de
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l'argent dans SBIS n'établit pas de lien avec des bonus promis. Les banques islamiques reposent
principalement sur le rendement de financement direct à court terme plutôt que des primes de SBIS.
Par exemple, lorsque le bonus augmente, le placement dans SBIS ne se déplace pas ainsi vers le haut,
comme le montre la figure 5.11.
Figure 5.11: SBIS Activities
Les autres sources de financement indirects tels que les actifs inter-bancaires, actions de participation,
achat de titres, et PUAS n’acquièrent pas beaucoup d’allocation en financement total, les placements
importants ne se trouvent que dans l'achat de titres islamiques (6,1%) et le placement interbancaire
(4,10%). Néanmoins, dans le but de gérer la liquidité, la libération des fonds dans ces financements
indirects liquide a dans une certaine mesure à accroître la liquidité de l'industrie (voir la figure 5.12).
À la suite de la mise en œuvre de ces stratégies de financement, le bénéfice de l'industrie augmente
avec le temps (voir la figure 5.13). Le bénéfice total a augmenté de 81% ou 0.22 trillions de Rp en
moyenne par an, ainsi que la valeur persistante de rendement positif sur l'actif (ROA). En effet,
l'augmentation de bénéfices permet aux banques islamiques de payer durablement un rendement
concurrentiel sur les dépôts et maintenir la loyauté des déposants.
Figure 5.13: Profit, ROA and NPF
La Banque d'Indonésie prévoit certains ratios financiers conservés par les banques islamiques, y
compris les ratios de liquidité pour la gestion des liquidités. Le but est d'évaluer la capacité des
banques islamiques à maintenir la liquidité suffisante pour anticiper le risque de liquidité. Basé sur la
lettre circulaire publiée le 30 Octobre 2007 numéro 9/24/DPbS, les ratios financiers essentiels pour
gérer la liquidité sont les suivants: (i) le ratio de liquidité principal qui est le ratio de l'actif à court
terme ou risque de décalage à terme (Short-term Mismatch (STM)) et (ii) le ratio de support de
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liquidité qui est le ratio de l'actif à court terme, trésorerie, et des réserves secondaires pour faire face
au risque de décalage à terme du passif (Short-Term Mismatch Plus (STMP)).
. Analyse des principaux Ratio de liquidité (STM) :
Le STM est stipulé par la Banque d'Indonésie pour mesurer la capacité des banques islamiques dans
l'accomplissement de leur demande à court terme de liquidités. Les actifs à court terme représentent
les actifs dont l’échéance est moins de 3 mois, et qui sont des actifs interbancaires, de participation et
autres actifs à court terme, tandis que les dettes à court terme sont tous les engagements qui ont arrivés
à l’échéance en moins de 3 mois, elles représentent les dépôts à vue wadiah, dépôts d'épargne
Mudarabah et les dépôts à terme de 1 mois Mudarabah.
En outre, la Banque d'Indonésie détermine certains niveaux du ratio STM impliquant les niveaux de
l'industrie. le premier niveau a un ratio STM au-delà de 25%, le deuxième niveau a un ratio STM qui
se situe entre 20% et 25%, le troisième niveau a un ratio STM qui se situe entre 15% et 20%, le
quatrième niveau a un ratio STM qui se situe entre 10% et 15%, et enfin , le cinquième niveau a un
ratio STM qui est en dessous de 10% (annexe de la Banque d'Indonésie, 2007b: 36). Pour le régulateur
bancaire, le ratio STM supérieur est le meilleur, tandis que pour les banques, un ratio STM élevé
signifie qu'ils ne peuvent pas utiliser les fonds de manière optimale pour financer les projets à long
terme et bénéficient d'un rendement/bénéfice.
* . Anayse de ratio du support de liquidité ( SMTP ) :
Après le principal ratio de liquidité (STM), SMTP est stipulé par la Banque d'Indonésie pour mesurer
davantage la capacité des banques islamiques à remplir leur demande à court terme de liquidités. Il se
compose d'actifs à court terme de la STM, les réserves de trésorerie, les réserves secondaires (SBIS),
et des passifs à court terme qui sont les mêmes que ceux de la STM.
Il y a aussi des niveaux de taux SMTP qui impliquent les qualités de l'industrie. le premier niveau a un
ratio SMTP au-delà de 50%, le deuxième niveau a un ratio STM qui se situe entre 40% et 50%, le
troisième niveau a un ratio STM qui se situe entre 30% et 40%, le quatrième niveau a un ratio STM
qui se situe entre 20% et 30%, et enfin, le cinquième niveau a un ratio STM qui est en dessous de 20%
(annexe de la Banque d'Indonésie, 2007b: 37). En comparaison avec la STM, SMTP représente un
ratio plus élevé, car chaque banque islamique dispose de réserves de trésorerie et des réserves
secondaires.
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Analyse des écarts :
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Réussir la promotion de la finance islamique : quelles conditions ?
La préparation des différents acteurs par une formation adéquate dans les divers
domaines de la fiance islamique, tant sur le plan technique que charaïque.
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La prise en considération de la structure et des spécificités du mode de
fonctionnement spécifique des banques islamiques dans la définition de certains
aspects réglementaires : les limites quant aux prises de participations et acquisitions
de valeurs mobilières et immobilières par les banques, les taux de réserve
obligatoire…
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Il ne s’agit pas là d’une mode, ou du fruit d’un contexte politique particulier, mais
plutôt d’un système alternatif venant compléter, et non se substituer au système
conventionnel, offrant des opportunités pour le financement de l’économie, la relance
de l’emploi, la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie des
citoyens, le développement des régions les plus défavorisées. De tels objectifs ne
sont autres que ceux revendiqués par les jeunes et moins jeunes ayant lancé
l’étincelle des révolutions ayant embrasé les différents pays du printemps arabe.
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Conclusion :
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La finance islamique s’impose incontestablement aujourd’hui comme une
composante importante du monde financier et économique, et son statut lui impose
d’agir en tant que tel, en d’autres termes, à agir en investisseur et non en rentier.
Dans les faits, le label islamique n’a servi qu’à attirer certains littéralistes nantis
soucieux, par acquit de conscience, de placer leur argent dans un système conforme
à la Shariaa et un épargnant éclairé ne peut être dupé par des arguments fallacieux
du type « absence d’intérêt » ou « banque éthique » tandis que ces mêmes
établissements refusent l’accès à des financements aux couches modestes ou aux
projets audacieux. Il est à rappeler qu’un contrat comme la Moudaraba, qui requiert
une prise en charge financière totale de la part d’une banque islamique, trouve très
rarement grâce auprès de celle-ci. Tous ces constats poussent à considérer avec
beaucoup de relativisme l’éthique de ces institutions.
Toutefois, dans un souci d’impartialité, sont opposés aux critiques à l’égard des
IFI des points positifs et des accomplissements admis par consensus :
- L’offre de produits proposés par les IFI, notamment ceux qui reposent sur la
participation contribue à l’élargissement du paysage bancaire actuel et serait
susceptible de pousser les banques conventionnelles et les IFI à se livrer à une
concurrence qui pourrait, si maîtrisée, être bénéfique à l’investissement et à l’esprit
entrepreneurial. Des efforts fiscaux en ce sens pourraient inciter les IFI et autres
banques à promouvoir les produits de types partenariats.
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Bibliographie :
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ANNEXES
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Annexe 1 : Annexe 1 : Article du journal « Le Matin » :
« Le marché mondial des sukuks estimé à 100 milliards de
dollars en 2014 »
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Annexe 1 : Article du journal
« Le Matin » :
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Finance islamique
Le marché mondial des sukuks
estimé à 100 milliards de dollars en
2014
Publié le : 10 février 2014 - Mohamed Amine Hafidi, LE MATIN
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Le projet de nouvelle loi bancaire qui renferme toute une partie sur la finance
islamique doit être adopté avant fin 2014. «Partant de la conviction que les produits
et services financiers participatifs peuvent apporter une contribution importante à la
mobilisation de l'épargne et à l'inclusion financière dans notre pays, la mise en place
d'un cadre législatif régissant la finance participative s'avère nécessaire», avait
indiqué le ministère de l’Économie et des Finances en décembre 2013 dans la note
de présentation du projet de loi 103-12 relative aux établissements de crédit et
organismes assimilés.
En effet, le projet de loi 103-12 a réservé plus de 16 articles à la finance
participative, dont le produit phare reste les sukuks.
Pour démontrer l’intérêt de cet instrument financier, le Conseil déontologique des
valeurs mobilières (CDVM) a effectué, récemment, une étude intitulée «Sukuk, quel
potentiel de développement au Maroc ?» Les résultats de l’étude ne laissent aucun
doute sur le potentiel de cette forme de financement. «90% des émetteurs interrogés
envisagent d’émettre des sukuks si le cadre légal le permet, 62% considèrent qu’il
s’agit d’un instrument complémentaire aux produits de financement classiques et
25% le considèrent comme un substitut à l’obligation classique», note l’étude.
En plus, 50% des professionnels sondés choisiraient d’émettre des sukuks à la
place des obligations si les coûts relatifs à chaque instrument étaient identiques.
Selon les analystes de Standard & Poors, l’Afrique est un marché prometteur pour
les sukuks. «Les sukuks peuvent offrir aux gouvernements l’accès à une nouvelle
base d'investisseurs en diversifiant leurs sources de financement budgétaire. Ceci
est important pour les pays ayant des besoins de financement considérables, comme
ceux de l’Afrique du Nord. Nous croyons que l'Afrique pourrait bientôt offrir une
nouvelle alternative pour les investisseurs qui cherchent à acheter des obligations
islamiques en dehors du circuit traditionnel (l'Asie et la région du CCG)», estime le
cabinet.
Ce dernier rappelle par ailleurs que cette tendance se confirme davantage. À titre
d’exemple, le Sénégal prévoit de lever, au cours de ce premier trimestre 2014,
quelque 200 millions de dollars sous forme de Sukuks afin de financer des projets
d’infrastructures. »
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Annexes 2 : Impact du printemps arabe
sur l’activité de la finance islamique.
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Annexe 3 : Organigramme type d’une
Banque Islamique
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Organigramme d’une Banque islamique :
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Annexe 4 :
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