1re Francais Olympe de Gouges Declaration Des Droits de La Femme Et de La Citoyenne Dissertation
1re Francais Olympe de Gouges Declaration Des Droits de La Femme Et de La Citoyenne Dissertation
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Énoncé
Sujet : La littérature peut-elle avoir un pouvoir politique ?
Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur la Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne d'Olympe de Gouges, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé et sur votre culture
personnelle.
Corrigé
Introduction
« Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée, à présent je connais notre impuissance », écrit Jean-Paul Sartre à la fin de
son autobiographie, Les Mots (1964), exprimant ainsi, à la suite d'autres écrivains qui l'ont précédé, un certain
désenchantement quant au pouvoir politique que pourrait détenir la littérature. Pourtant, les menaces de mort, les
persécutions qu'ont subies et subissent de nombreux écrivains à travers le monde, de Rabelais à Salman Rushdie, en
passant par Olympe de Gouges et Voltaire, par exemple, suffisent à témoigner du fait que la littérature dérange. Que peut
alors la littérature lorsqu'elle se mêle de politique ?
Nombre d'écrivains ont envisagé la littérature comme une arme leur permettant de façonner les hommes et la société.
Toutefois, les défaites de la démocratie et le non-respect des droits humains ont montré que la littérature pouvait se
révéler impuissante. De ce fait, peut-être faut-il plutôt percevoir la littérature comme un bouclier : un contre-pouvoir.
La littérature peut ainsi être utilisée comme une arme destinée à lutter contre les despotismes et dogmatismes. Néanmoins, face à la
violence humaine, elle se révèle parfois impuissante.
Et pourtant, ces textes nous sont parvenus, nous les lisons encore et nous en mesurons toute l'importance. Aussi faut-il penser le
pouvoir politique de la littérature à travers le temps : comme le dit le proverbe latin, « les paroles s'envolent, les écrits restent ».
Conclusion
Certes, lorsqu'il écrit « Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée, à présent je connais notre impuissance », Sartre semble une fois
pour toutes affirmer l'absence de pouvoir politique de la littérature. Mais ce serait oublier qu'il ajoute aussitôt après : « N'importe :
je fais, je ferai des livres ; il en faut ; cela sert tout de même. » C'est que le pouvoir politique de la littérature doit être pensé à travers
le temps et non dans l'immédiateté d'une publication : comme la Déclaration d'Olympe de Gouges, certains textes portent leurs fruits
bien des années, voire des siècles après leur publication. La littérature s'avère alors être un véritable contre-pouvoir, résistant à
l'épreuve du temps, au musellement de la parole et de la pensée.