Investissement en Tunisie
Investissement en Tunisie
Investissement en Tunisie
L’environnement économique international a été marqué, en 2020, par une récession mondiale sans
précédent sous l’effet, principalement, de la propagation rapide de la pandémie du Covid-19 et ses
répercussions sur l’activité économique. En effet, les mesures d’endiguement prises par la majorité
des pays afin de contenir cette pandémie ont entraîné de graves perturbations qui ont affecté à la
fois l’offre et la demande mondiales.
De ce fait, le PIB mondial a subi, en 2020, sa plus forte contraction depuis la Grande Dépression des
années 1930, avec un fléchissement de 3,3%. Le fléchissement a touché pratiquement tous les pays.
Les échanges commerciaux de biens et services se sont inscrits en baisse de 8,5% en 2020, et ont
perturbé les chaînes d'approvisionnement, les activités de services, notamment le tourisme et le
transport aérien, ainsi que les marchés financiers et ceux des produits de base.
La situation de l’emploi dans le monde s’est détériorée en 2020 avec une perte d’heures de travail de
l’équivalant de 255 millions d'emplois à temps plein. C’est ainsi que le taux de chômage mondial s’est
inscrit en hausse de 1,1 point de pourcentage d’une année à l’autre pour atteindre 6,5% en 2020.
La récession de l’économie mondiale aurait été plus profonde n’eût été la mise en place par les
pouvoirs publics des mesures budgétaires sans précédents via des plans de relance d’envergure.
Ces mesures ont été soutenues par des politiques monétaires ultra-accommodantes, notamment par
la mise en place de programmes d’achats massifs d’actifs dans le but de faciliter les conditions
financières et assurer la liquidité aux marchés pour fournir le financement nécessaire de l’économie.
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1-La croissance économique a accusé un recul sans précédent de -8,8%, dont les répercussions ont
fortement pesé sur les équilibres macroéconomiques.
Du fait des mesures d’endiguement de la propagation du virus prises en Tunisie et dans les pays
partenaires, l’activité productive s’est trouvée entravée pour la majorité des secteurs à l’instar des
industries manufacturières orientées vers l’exportation, des services marchands, notamment le
secteur touristique et les secteurs connexes comme le transport, mais également des secteurs
orientés vers la demande locale comme l’activité du bâtiment et du commerce ainsi que des
industries extractives, surtout l’énergie et le phosphate, qui continuent par ailleurs à endurer les
turbulences sociales de manière récurrente.
2- L’investissement a accusé une forte contraction de 5 points pour chuter au niveau de 13,3% du PIB
en 2020 et le taux d’épargne a accusé une baisse du même ordre, revenant à 4%.
3- Sur le plan de la compétitivité, La part de marché des exportations Tunisiennes sur l’Union
Européenne a poursuivi sa tendance baissière, pour revenir à 0,50% en 2019 contre 0,52% durant les
trois années précédentes et 0,60% en 2010 et ce contrairement à la position du Maroc dont la part
s’est améliorée de 30 points de base entre 2010 et 2020.
4- Le marché du travail a été fortement perturbé, faisant grimper le taux de chômage de 14,9% à
17,4% d’une année à l’autre.
5- La balance des paiements a connu une évolution positive en relation avec la bonne tenue du
secteur de l’huile d’olive et la hausse de 10,7% des transferts effectués par les Tunisiens résidant à
l’étranger. En effet, le déficit courant est revenu à 6,5% du PIB contre 8,4% en 2019, à la faveur de la
contraction du déficit commercial, permettant ainsi de consolider le niveau des réserves nettes en
devises à 162 jours d’importations et ce malgré le repli des entrées nettes de capitaux.
6- Le taux de change du dinar a connu, pour la deuxième année consécutive, une relative stabilité par
rapport aux principales devises internationales, ce qui a conféré plus de modération à l’évolution de
l’inflation. Celle-ci est ainsi revenue à une moyenne de 5,6% en 2020 contre 6,7% en 2019, aidée par
ailleurs par la faiblesse de la demande intérieure et la chute des prix internationaux des produits de
base et des matières premières.
7- Le déficit budgétaire a explosé en 2020 pour atteindre un niveau record de 10,4% du PIB contre
3,6% une année auparavant, et ce, en dépit du repli enregistré au niveau du prix du pétrole et de la
stabilité du taux de change du dinar. Les vulnérabilités structurelles des finances publiques se sont,
de fait, exacerbées au cours de l’an passé à cause du dérapage des dépenses courantes au dépend
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des dépenses d’investissement, face à des recettes fiscales en baisse en raison de la morosité de
l’activité économique.
En conséquence, les ratios de l’endettement public et extérieur continuent à croitre à un rythme
accéléré pour atteindre 84,3% et 61,6% du PIB respectivement.
8- L’année 2020 a connu la dégradation par trois agences (Fitch Ratings, R§I, et Moody’s) de la
notation souveraine de la Tunisie avec des perspectives négatives.
Ces agences motivent leurs dégradations de la notation par le contexte institutionnel et politique
marqué par de fortes pressions sociales, une instabilité politique et une fragmentation parlementaire
qui viennent s’ajouter à l’absence d’un consensus national sur les grandes réformes et aux effets
néfastes de la pandémie sur l’économie.
Deux nouvelles dégradations en 2021 sont intervenues en février par « Moody’s » (de B2 à B3) et en
juillet par « Fitch » (de B à B-) avec des perspectives négatives pour les deux notations.
1-Mobilisation de la BCT pour accompagner l’action des autorités et faire face aux effets du Covid 19.
L’action de la BCT a visé un double objectif : la garantie du financement normal de l’économie par
l’approvisionnement adéquat du marché en liquidités, et la sauvegarde des équilibres intérieurs et
extérieurs notamment l’inflation et le déficit courant.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la baisse du taux d’intérêt directeur à deux reprises, en mars et en
septembre à 6,75% à 6,25% respectivement, action appuyée par l’octroi aux banques des liquidités
nécessaires et le report des tombées de crédit aux particuliers et aux professionnels, outre la
souplesse introduite dans l’accord du refinancement, notamment à caractère exceptionnel
Parallèlement, la BCT a fourni au Trésor public un financement direct exceptionnel de 2,8 milliards de
dinars.
Ces dispositions monétaires ont été consolidées par des mesures d’ordre prudentiel afin de
préserver la solidité des acteurs du système financier et par là, la stabilité financière. Ces mesures
ont concerné plus particulièrement l’extension de la gamme des collatéraux éligibles au
refinancement, l’assouplissement des dispositions relatives au ratio crédits/dépôts, et la suspension
de distribution des dividendes des banques et des opérations de rachat de leurs propres actions.
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par la BCT permet aux Fintechs de tester leurs innovations avec des clients volontaires et des
banques partenaires.
C’est aussi un mécanisme d’amorçage des innovations, à travers lequel la BCT vise, en outre, à
favoriser l’inclusion financière et à assurer la protection des usagers des services bancaires.
Sur un autre plan, s’agissant de l’activité courante de la BCT, et tout en veillant à la sauvegarde de la
santé du personnel via notamment une limitation quantitative du travail sur site, une organisation
adéquate a été mise en place pour assurer la continuité de l’activité et garantir l’accomplissement
des métiers essentiels de l’institution, mettant à profit le travail à distance.
Simultanément, la Banque a poursuivi, en 2020, son plan stratégique 2019-2021 avec encore plus de
défis imposés par le contexte sanitaire. La gestion du portefeuille des projets stratégiques s’est
déroulée avec beaucoup d’agilité et avec un usage adéquat du digital qui a permis de pallier
l’impossibilité de continuer avec le mode présentiel aussi bien en période de confinement qu’en
période hors confinement.
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