Cours - Décentralisation - Intercommunalité (Enregistrement Automatique) - Copie
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INTERCOMMUNALITE,
ESPACES FRONTALIERS
ET PARTAGES
Enseignant
Dr Adrien DOSSOU-YOVO
Maître de Conférences
Dr Irené E. QUENUM
Assistant
PLAN DU COURS
Introduction
1ère Partie: Décentralisation
2ème Partie: Intercommunalité
3ème Partie: Espaces frontaliers et espaces
partagés
Conclusion
INTRODUCTION
Durant les décennies de colonisation française, l’Etat centralisé a instauré un régime
d’administration directe qui s’appuyait sur des chefferies traditionnelles soumises. Jusqu’à
la Seconde Guerre mondiale, l’objectif principal était de contrôler à moindre coût les
métropole. Les pouvoirs locaux étaient alors soit cassés lorsqu’ils étaient hostiles, soit
pouvoir colonial. Après un net assouplissement du joug colonial après la Seconde Guerre
donnant aux territoires de l’AOF1 une plus large autonomie), les colonies d'Afrique de
dans de nombreux pays d’Afrique de l'Ouest au début des années 1990. Elle se matérialise
Les indépendances, souvent présentées par ces leaders nationaux comme une rupture,
voire comme une libération du joug colonial, suscitent d’immenses espoirs parmi la
population. Mais ceux-ci seront rapidement déçus, et ce pour plusieurs raisons. En effet,
De même, les nouveaux Etats conservent, en les aménageant, l’essentiel des lois coloniales
inspirées du droit français. Dans le domaine foncier notamment, la mainmise de l’Etat s’exerce
sur la terre, le « domaine national » remplaçant « les terres vacantes et sans maîtres » de
l’époque coloniale. Cette non-reconnaissance explicite des droits des communautés paysannes
sur des terres qu’elles mettent en valeur depuis des générations contribua à développer la
méfiance des paysans vis-à-vis des nouveaux pouvoirs et pérennisa, parfois en l’aggravant, le
schisme entre légalité étatique d’un côté et légitimité villageoise de l’autre.
Enfin, les jeunes régimes africains s’affirment rapidement comme autoritaires et centralisateurs.
Le contexte particulier de la Guerre froide contribue à cristalliser les orientations, les jeunes
républiques indépendantes s’orientant politiquement vers l’un ou l’autre camp : orientation très
socialiste pour le Guinéen Sékou Touré et le Malien Keita, plus capitaliste pour l’Ivoirien
traditionnels sont combattus. Les autorités coutumières, qui sont le plus souvent les seules
autorités locales reconnues par la population, sont alors considérées comme des instances
féodales et arriérées.
Les pays d’Afrique de l'Ouest ont généralement créé trois niveaux de collectivités territoriales, le
plus souvent appelées « région », « département » (mais « Cercle » au Mali) et « commune »
(mais « communauté rurale » en milieu rural au Sénégal). Ces collectivités territoriales, dotées
d’une autonomie morale et financière, sont dirigées par une assemblée délibérante élue au
suffrage universel. La décentralisation s’est souvent accompagnée d’un redécoupage des
territoires. Certains pays, comme le Bénin et la Guinée-Conakry, ont opté pour une simple
transformation en collectivités territoriales d’anciennes circonscriptions administratives.
Si le Bénin a également opté pour cette manière de procéder, au Burkina-Faso, la création des
ascendante. Le Mali a donc osé une méthode qui, si elle apparaît complexe, possède
réformes sur la gestion de leurs nations. Au nombre des objectifs visés dans le cadre des
conduite des affaires, ce qui fait intervenir la notion de gouvernance au plan local
(Hounmènou, 2003).
comme une des modalités les plus sûres de modernisation des États, et une des
échecs des projets de développement qu’a connu le Bénin en particulier, ont amené
Confronté à la crise économique aiguë des années 1980, le Bénin, dirigé depuis 1974
par un régime politique militaro-marxiste, n’a pas eu d’autres choix que de recourir à
la conférence nationale historique des forces vives de février 1990. Les résolutions de
territoriales. Aussi, il fut organisé en Janvier 1993 à Cotonou les états généraux de
en janvier 1999 et en mars 2000, les élections locales furent organisées en décembre
2002. Les collectivités locales au Bénin n’ont démarré leurs activités qu’en début
que la notion semble polysémique. Ainsi, selon Ebel et Yilmaz (2001), en règle
infranationaux à adapter les services aux besoins et aux préférences des citoyens
locaux.
En effet, selon ces deux auteurs, les gouvernements locaux sont bien placés pour fournir
des services publics dont les avantages sont bien circonscrits géographiquement de telle
sorte que le transfert des ressources et des pouvoirs de décision à ces gouvernements
représentation au niveau local d’intérêts publics, distincts de ceux dont l’Etat (central)
élues.
Ce point de vue est également celui du Partenariat pour le Développement Municipal
entendue au sens du libre choix des dirigeants de la collectivité par les citoyens
l’on est en présence d’une collectivité locale dont les organes délibérant et exécutif
compétence transférées qui varient d’un pays à un autre. on note dans certains
d’une voie nouvelle entre l’étatisme jacobin susceptible d’étouffer les particularismes
régionaux et un fédéralisme que les autorités centrales répugnent car contraire à toute
politique participative, permet de pallier les critiques qui ont été faites à la
décentralisation car dans cette dernière les décisions sont toujours prises au nom de
Le développement local
2ème Partie: Intercommunalité
Depuis environ deux décennies, le Bénin fait l’expérience de la décentralisation.
Se fondant sur les dispositions des textes et lois qui régissent ce processus de
intercommunales.
5 Définitions de l’intercommunalité
D’après l’ANCB (2007), l’intercommunalité ou la coopération intercommunale, est
une relation établie librement entre plusieurs communes en vue de gérer l’ensemble des
activités ou des services publics, ou de réaliser en commun des projets permettant de
favoriser le développement local et de contribuer à la politique d’aménagement du
territoire.
Les deux premières directions s’occupent de la mise en place des EPCI et la troisième
Formes Associatives
l’objet de plusieurs études menées par différents acteurs et qui ont conduit à
minimum de souplesse dans les frontières actuelles des communes et ont vocation à
•le pays Agonlin dans le département du Zou qui regroupe les communes de Covè,
Zangnanado et Ouinhi
•les 2KP dans l’Atacora qui regroupe les communes de Kérou, Kouandé et Péhunco
•le territoire des Lacs du Mono dans le département du Mono qui regroupe les
l’aménagement du territoire pour laquelle le territoire n’est pas une donnée mais une
construction sociale.
commune, mais implique des enjeux matériels et symboliques qui ne sont pas sans
qui lui est tracé par les lois et règlements applicables en la matière. Autrement dit,
toutes les actions entreprises dans le cadre de la création d’un EPCI ou de sa gestion
Bénin. Suivant le principe de liberté, les communes sont libres de décider de la création
d’un EPCI, d’y adhérer ou de s’en retirer. Par conséquent, aucune commune ne peut
d’un EPCI sont égales en droits et en devoirs. Toutefois, les statuts de l’EPCI
aucun cas justifier la suprématie d’une commune sur une autre. Quant au principe de
partagées qui lui ont été transférées par les communes membres et ceci, conformément
par l’ensemble des territoires des communes l’ayant créé. Toutefois, par dérogation et à
titre onéreux, il peut réaliser des prestations de service aux communes non membres ou
l’action publique, garantir une solidarité sociale et territoriale tout en souscrivant aux
changer les représentations et le regard des maires sur leurs communes. Elle les aide à
conduisant les maires à réviser leurs actions et ses références dans une démarche
communautaire.
3ème partie: Espace frontalier/ espaces partagés
La frontière est une construction sociale qui délimite un système et fonde la différence.
Elle marque ainsi la séparation entre des systèmes sociaux différents et implique des
distinctions binaires à différentes échelles, entre le ‘ici/là-bas’, le ‘nous/eux’,
l’‘inclus/exclu’, le ‘moi/l’autre’, l’‘intérieur/extérieur’.
Espace frontalier
L’espace frontalier est au croisement de la représentation de plusieurs territoires. Le
territoire étatique se termine ou commence aux frontières. Les ethnies sont souvent
transfrontalières et les liens socio-culturels mettent en relation des populations de part et
d’autre de la frontière (Stary, 1995). Pour Denert et Hurel (2000), ces espaces naguère
périphériques et subordonnés se recentrent et trouvent les moyens de leur cogestion,
notamment en utilisant les possibilités offertes par la décentralisation.
Pour Fourny (2005), l’espace frontalier constitue une première sous-partie d’un
espace international. Il tire son objet et sa forme de l’échange lié à la proximité de
deux espaces frontaliers distincts et représente de ce fait une zone de brassage. La
croissance de la perméabilité et de la connectivité instaure une meilleure accessibilité
entre les lieux séparés par la frontière (Ruffray et al., 2008).
Les espaces frontaliers entrent dans la logique des pôles de développement, parce qu’ils
ont une position particulière, caractérisée par l’influence directe d’un pays voisin. Leur
développement implique l’établissement de relations particulières entre Etats et même
entre pouvoirs locaux de part et d’autre de la frontière (Domingo, 2008). Pour Igué
(2012), ces espaces sont construits à cheval sur deux ou plusieurs pays à partir des
entités historiques dynamiques qui cherchent à s’affranchir des contraintes de la
partition coloniale.
CONCLUSION
L a décentralisation est un système administratif et politique dans lequel certains pouvoirs de
décisions et de compétence de l’état sont assumés par des organes autonomes généralement élus,
ayant une personnalité juridique, des ressources et une autorité propre. C’est donc un système
administratif qui consacre le partage du pouvoir, des compétences, des responsabilités et des
moyens entre l’état , les collectivités territoriales (MISD, 2003). Cette libre administration doit se
faire à travers le transfert de compétences dans différents domaines et des moyens financiers et
humains associés. Il s’agit ainsi de mieux partager le pouvoir entre l’état et les entités
décentralisées.
La tutelle change de nature, elle cesse d’être de l’ordre de la subordination hiérarchique pour
s’exercer, le plus souvent a posteriori pour un contrôle de légalité des actes des exécutifs locaux.
Quelque soit traits généraux caractéristiques de la décentralisation méritent d’être mis en relief.
Ils portent sur certains éléments clés notamment la nature, les niveaux, le statut et les
compétences, le type de pouvoir des collectivités décentralisées et les raisons de la
décentralisation.