12015-11 - Pfa - Pile A Combustible
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DE LA FILIERE
Publiable
> SYNTHESE
Le contexte hydrogène / piles à combustible a évolué depuis 2012 sur l’intérêt de l’hydrogène, avec un
engagement des sphères publiques et d’industriels.
Le démarrage d’une mobilité hydrogène ne peut s’envisager sans un engagement politique volontariste, multi-
filières (stationnaire, mobilité), tiré par une politique énergétique intégrant l’hydrogène au cœur des
problématiques environnementales (exploitation des énergies renouvelables et fatales) et d’indépendance
énergétique.
La compétitivité du vecteur hydrogène en tant que solution de stockage de l’énergie reste à démontrer.
Certains pays (Allemagne, Japon, Corée, US), en s’engageant dans cette voie, s’y attèlent et challengent les
industriels mondiaux, tant dans les applications de mobilité que du stationnaire.
En France :
Des grands équipementiers internationaux sont sollicités par des constructeurs automobiles mondiaux
(allemands, asiatiques), et doivent se positionner pour anticiper la 2 ème génération de véhicules à pile à
hydrogène.
D’autres industriels s’attachent à créer des conditions favorables pour l’émergence d’un écosystème
H2, par exemple en accompagnant des start-up, susceptible de générer des opportunités de
croissance à terme.
Dans le contexte actuel, les conditions permettant aux constructeurs automobiles de décider des
investissements pour des véhicules de série ne sont pas réunies : compétitivité de la technologie non
démontrée, conditions de marché incertaines, développement des infrastructures risqué.
La technologie hydrogène est une des solutions de mobilité zéro émissions parmi d’autres (véhicules plug-in
électriques, véhicules électriques, solutions de biberonnage 1, recharge sans contact, échange batterie). Son
émergence peut être accélérée par des politiques réglementaires et incitatives locales (villes, régions ou
Etats), une demande sociétale en rupture ou des stratégies énergétiques disruptives.
Pour l’instant, elle est dépendante de sa compétitivité relative par rapport à celle des autres technologies.
Des marchés d’amorçage permettent l’émergence de nouveaux acteurs sur la mobilité hydrogène. Par
exemple, l’approche « range extender2 » sur des VUL3 (proposition du plan H2 Mobilité France) constitue une
opportunité d’exploration de mobilité hydrogène basée sur des clusters.
Cette approche peut poser les bases d’un premier maillage de l’infrastructure et valider l’intérêt de la
technologie hydrogène et du modèle économique associé.
Recommandations
L’émergence d’un marché de véhicules à hydrogène est conditionnée par l’existence d’un « écosystème
hydrogène » bien plus large que la mobilité, qui dépend essentiellement des stratégies énergétiques des
Etats. Dans ce cadre, la mobilité hydrogène peut y avoir sa place, mais ne peut être à elle seule le
facteur déclenchant d’un déploiement large de l’hydrogène.
1 biberonnage : recharges partielles et rapides, renouvelées à intervalles très rapprochés dans le temps
2 Range extender : système d’extension d’autonomie, type chargeur embarqué, pour un véhicule électrique à batteries.
Abréviation : REX
3 VUL : Véhicule Utilitaire Léger
4 COP : Conference Of the Parties, conférence internationale sur le climat (2015 : COP21 en France, 2016 : COP22 au
Maroc)
5 DOE : Department Of Energy : département de l’administration fédérale américaine, responsable de la politique
76%
Natural gas
Renewable energy
Nuclear
Mix Europe de
production d'électricité
(valeurs 2012 / rapport IEA 2014)
27% 31%
19% 18%
5%
Fossil fuel (except NG)
Natural gas
Renewable energy
Nuclear
Estimations des émissions puits à la roue (Well to wheel) (g CO2/km, sur cycle NEDC), pour un véhicule de segment C.
Les valeurs min et max correspondent à des hypothèses min et max de consommation tank-to-wheel.
Données Well to Tank : “Well to Tank Report” Version 4a / 2014 (http://iet.jrc.ec.europa.eu/about-jec/downloads).
Données Tank to wheels : données constructeurs Renault/PSA
L’efficacité CO2 puits à la roue actuelle du vecteur hydrogène peut se présenter sous un angle favorable ou
neutre par rapport aux autres vecteurs plus traditionnels (essence, diesel) sous conditions :
En « full power », avec de l’hydrogène fabriqué par électrolyse avec de l’électricité
décarbonée (ex : mix France, électricité issue d’énergie renouvelable ou nucléaire)
En « range extender », avec l’utilisation d’électricité décarbonée (exemple du mix France).
Cette solution reste bien placée avec de l’hydrogène obtenu par reformage de méthane.
La France présente aujourd’hui grâce à son mix électrique très décarboné un avantage pour les véhicules
de type électrique à batterie et Range Extender hydrogène.
L’impact CO2 de la technologie hydrogène est piloté à l’ordre 1 par les modes de production (centralisée /
locale, reformage / électrolyse, …) et de distribution associée. A ce jour, divers modèles cohabitent sans
qu’aucun ne s’impose.
maturité
Verrous
REX FP
Stack
Assemblage membrane électrode Coût, Humidification intégrée, Catalyseur10
Plaque bipolaire
Tuyauterie hydrogène
Pompes
Contrôle / commande
Capteurs
Stockage de l’hydrogène
Réservoir Coût, process, masse
10 Une diminution de la quantité de platine est visée pour diminuer le coût de la technologie. Un déploiement large de
la technologie pourrait conduire à une tension sur l’approvisionnement du matériau.
La voie « range extender », explorée par PSA, Renault et Symbio FCell permet de réduire le PRF par un
dimensionnement moindre et, par effet induit, un relâchement de certaines contraintes (pression de stockage à
350 bar au lieu de 700 bar, thermique, encombrement, …)
L’architecture « range extender » peut être une réponse compétitive pour les déploiements initiaux de flottes
captives. Sa pertinence au-delà du marché d’amorçage reste à démontrer, compte tenu d’un côté de
l’amélioration de l’autonomie, du temps de recharge et du coût des véhicules électriques, et de l’autre de la
diminution des coûts du système pile à combustible.
Les architectures intermédiaires, avec ratio batterie / hydrogène à préciser, peuvent également constituer une
voie pertinente à explorer dès maintenant.
Des synergies et de la modularité sur les briques technologiques des différentes architectures sont à
rechercher pour optimiser coûts et dépenses de développement.
Des synergies sont à rechercher sur d’autres filières d’exploitation des piles à combustible : véhicules de
logistique, engins de chantier, stationnaire résidentiel ou industriel, aéronautique, etc.
Le modèle proposé par H2 Mobilité France repose sur un concept de stations alimentant des clusters de flottes
captives clientes.
Dans ce cas, les stations sont dimensionnées selon le besoin. Le risque financier est réduit.
Une ouverture progressive aux véhicules particuliers est possible si le marché augmente.
Le prix de vente de l’hydrogène doit être compatible d’un coût à l’usage compétitif pour les clients et d’un
business model équilibré pour la chaine industrielle amont.
Une forte incertitude subsiste sur ce prix, tant que ses différents inducteurs ne sont pas stabilisés :
Coûts de production et de stockage
Coût de transport : le modèle de distribution (camion, pipeline, production sur site, transport
gazeux / solide) n’est pas stabilisé
Coûts de distribution (dont le taux de charge des stations)
Scénarios de taxation.
L’ensemble de ces inducteurs est dépendant des politiques énergétiques Etatiques, ainsi que des stratégies des
acteurs de l’énergie (implantation d’électrolyseurs, exploitation d’ENR ou d’électricité fatale).
La mise à disposition d’hydrogène de manière facile et compétitive pour les clients est une condition nécessaire
au développement du marché. Elle doit être assurée concomitamment au développement du marché.
Elle nécessite des investissements sur l’ensemble de la chaine logistique (production, stockage, transport,
distribution).
3. Filière industrielle
La filière industrielle française autour des piles à combustibles et de l’hydrogène a l’atout d’être structurée via
l’AfHyPac 13 et le projet H2 Mobilité France. L’objectif du plan « stockage de l’énergie » de la NFI est d’accélérer
cette structuration.
Certains acteurs automobiles, dont les équipementiers et fournisseurs (par nature à rayonnement mondial), sont
déjà actifs.
La filière française (et dans une moindre mesure Européenne) n’est par contre pas mature pour développer et
assurer une production de véhicules piles à hydrogène en moyennes ou grandes séries.
L’initiative H2 Mobilité peut poser les premières étapes d’une structuration et d’un renforcement de la filière
hydrogène.
Capacité des acteurs (connus de la PFA) actifs et potentiels sur les technologies piles à combustible à hydrogène
La filière industrielle française n’est actuellement pas prête à répondre à un marché de grande série.
Si les conditions sont réunies, il sera nécessaire de développer ou renforcer certains maillons de la filière
industrielle française.
Néanmoins, certains acteurs de la filière, en particulier des équipementiers de dimension mondiale, ne peuvent
pas faire l’impasse sur l’émergence possible d’un marché de grande série à moyen/long terme, compte tenu du
fort impact potentiel sur leur portefeuille produits et leur position compétitive.
Dans un marché d’amorçage, il existe un tissu industriel de PME et ETI à soutenir.
4. Développement du marché
Différents inducteurs peuvent faire évoluer le marché vers une pénétration plus importante de la technologie pile
à combustible :
des stratégies Etatiques favorisant le vecteur hydrogène pour la mobilité, dans un écosystème global
des évolutions de réglementation réservant l’accès à certaines zones à des véhicules zéro émission
une évolution sociétale favorisant le vecteur hydrogène.