BNF bpt6k6540593w
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1539-1939
LES TRAVAUX ET LES JOURS
DANS L'ANCIENNE FRANCE
BIBLIOTHEQUENATIONALEDE FRANCE
3 7513 01017800 5
DDD-TOL-2012-1640
2012-352929
BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
Exemplaire attribué à
l'ANNEXE de VERSAILLES
LES
TRAVAUX ET LES JOURS
DANS L'ANCIENNE FRANCE
EXPOSITION ORGANISÉE
sous les auspices des Chambres d'Agriculture avec le concours du
Musée national des Arts et des Traditions populaires
D'OLIVIER DE SERRES
PARIS
JUIN-SEPTEMBRE
1939
ONT COLLABORÉ
A L'ORGANISATION DE CETTE EXPOSITION
l'
1. Ici, les nombreux lecteurs du livre classique de M. Émile Mâle sur Art religieux
du XIIIe siècle en France seront peut-être tentés de soulever une objection. Car il est
dit, dans cet ouvrage, que sur la façade occidentale de Notre-Dame de Paris
(piédroits du portail de la Vierge), la moisson, exceptionnellement, se fait à la
faux. C'est par erreur. Bien que sur la scène de moisson (au mois d'août), l'outil
ait disparu, le geste ne permet pas de douter qu'il ne s'agît d'une faucille. Le
malentendu vient du bas-reliefde juillet. On y voit, en effet, un paysan aiguisant
sa faux. Mais cette figure justement célèbre se rattache aux travaux des prés, dont
une fantaisie de l'artiste a étalé le rappel sur deux mois successifs, sans cependant
jamais représenter la fauchaison elle-même. Juin montre un homme portant une
charge de foin. L'ordre de ces deux fragments d'un même cycle est d'ailleurs sin-
gulier ; et l'on peut se demander si quelque interversion ne s'est pas produite, au
moment de la mise en place. Pour ce passage sur les instruments de moisson, je
dois plusieurs précisions utiles à M. Charles Parain, dont les lecteurs du cata-
logue auront plus loin l'occasion d'apprécier l'érudition.
pas toutes de nature strictement technique ; et l'on comprendra
mieux l'une d'elles, qui ne fut pas la moins agissante, lorsqu'on
aura constaté combien, sur nos miniatures, les chaumes se
dressent encore haut au-dessusde guérets pourtant moissonnés.
Dans les nombreuses campagnes qui, fidèles aux lois de fortes
servitudes collectives, livraient les champs, une fois dépouillés
de leur récolte, à l'usage par le village entier, sectionner les
tiges au ras du sol, comme on y est nécessairement amené en
fauchant, eût passé pour un attentat de l'individu contre le
groupe. Car les pailles dont la faucille, au contraire, ne tran-
chait que le sommet faisaient partie du patrimoine de la com-
munauté ; elles servaient à la nourriture du troupeau commun,
« champoyant » sur les labours « vides de fruits », et si on ad-
mettait cependant assez souvent qu'une part en fût distraite
aux dépens de cette réserve de pâture, c'était au profit des plus
pauvres habitants, auxquels la coutume reconnaissait le droit
de s'en aller les cueillir, à travers tout le terroir, pour les toits
ou les litières. Lorsque, depuis le XVIIIe siècle, la faux com-
mença de paraître aux mains des moissonneurs, son avène-
ment, qui ne fut d'ailleurs pas universel, prit rang parmi les
symptômes de la désagrégation dont les vieilles moeurs agrai-
res commençaient dès lors de sentir l'atteinte.
Le labour, maintenant. Dès le XIIe siècle, voici, conduite par
les serviteurs de Job, que harcèlent les Sabéens, la silhouette
familière de notre charrue (ms. latin 15675). Tout y est :
le soc, le coutre, les deux roues et – je crois bien, encore que
le détail soit plus aisément visible sur les documents posté-
rieurs – jusqu'au petit maillet, que, le fichant dans un trou
ingénieusement pratiqué à même l'age, le laboureur conser-
vait ainsi à portée de sa main pour les ajustements, en cours
de travail. Telle, traînée, selon les lieux, tantôt par des boeufs
et tantôt par des chevaux, voire par de modestes ânes, elle
réapparaîtra par la suite sur d'innombrables miniatures.
Avec bien des variantes, certes, sur lesquelles M. Van Moé a,
dans le catalogue, soigneusement attiré l'attention et qui, une
fois de plus, attestent la diversité de ces anciennes techniques,
comme leur capacité de progrès. Les traits essentiels, néan-
moins, demeurent pareils. Cependant, cette création des ter-
roirs, largement étalés, du Nord, cette « charrue » dont le nom,
de pure souche celtique, évoque les vieux souvenirs de la
Gaule, n'était pas l'unique instrument qui, dans la France de
naguère, servît à préparer le sol pour les futures moissons. Non
seulement les pauvres gens, ne disposant point d'attelages,
devaient souvent se contenter d'une houe ou d'une de ces
bêches dont on les voit, sur certaines images, user non pour
fouiller, mais pour retourner les mottes, par le côté. Même
pour tracer les sillons, toute une partie de notre pays employait
encore l'araire méditerranéen, sans roues et, généralement,
sans coutre. C'étaient, avant tout, les provinces du Midi, par
malheur les plus pauvrement représentées dans nos illustra-
tions, mais au nom desquelles un recueil de figures, exécuté
probablement dans la région lyonnaise, porte du moins
témoignage (ms. fr. 24461). Tant il était vrai que, selon le mot
d'Olivier de Serres, « de climat à climat » l'on ne s'accordait
point « sur ce mesnage ».
Tous ces instruments furent longtemps presque entièrement
faits de bois. Car c'était à la forêt ou aux arbres des haies que
le paysan demandait alors le plus clair de son outillage : depuis
les écuelles que tant de peintres des scènes domestiques ont
scrupuleusement figurées sur le buffet ou l'humble table,
depuis les bardeaux, qui, sur l'agreste toit, avaient peut-être
(comme en témoignent les censiers carolingiens) précédé même
le chaume, jusqu'à l'équipement du labeur agricole. Sur
quelques miniatures cependant, de plus en plus nombreuses à
mesure que le moyen âge incline vers sa fin, on voit nettement
apparaître le fer. C'est, à l'ordinaire, seulement en bordure de
l'outil, là où il importait de disposer d'une matière qui ne
:
s'émoussât point trop aisément tranchant de la bêche,
pointe du soc. Ainsi, l'âge du minéral, qui suppose une prépa-
ration technique plus complexe et des échanges commerciaux
plus actifs, succédait lentement, dans l'usage champêtre, au
règne des forces spontanées de la végétation.
Nos illustrations s'arrêtent bien avant la grande révolution
agricole qui, aux XVIIIe et XIXe siècles, vit, par l'avènement des
plantes fourragères, de la pomme de terre et de la betterave à
sucre, s'altérer si profondément l'antique paysage végétal.
Mais certaines d'entre elles, qui proviennent de la période
immédiatement antérieure à Olivier de Serres, racontent une
autre métamorphose culturale : la migration des légumes ita-
liens – melons, cardes, artichauts, notamment –
matés d'abord dans les potagers des châteaux de la Loire,
qui, accli-
MARC BLOCH.
IMAGERIE
DE LA VIE RURALE
L LES
paysans, qui ont fait la continuité et la force de
l'ancienne France, sont demeurés, pendant longtemps,
presque ignorés des historiens. Les grands faits poli-
tiques, les institutions religieuses, judiciaires ou administra-
tives semblaient seuls retenir leur intérêt, tandis que la vie
anonyme des travailleurs de la terre restait dans l'ombre.
Les travaux de L. Delisle et d'H. Sée, ceux, plus récents,
de Roupnel, ont attiré l'attention sur le profit qui pouvait
résulter, pour l'histoire économique et sociale, des études
relatives aux classes paysannes. Désormais, ce ne sont pas seule-
ment les hommes illustres, les villes ou les monuments riches
en souvenirs du passé qui font l'objet de monographies, mais de
simples communautés rurales ; qu'il me suffise de citer ici les
noms de Georges Lefebvre, de Mlles Scafert et Y. Bezard.
Par son enseignement et ses travaux, en particulier par
son magistral ouvrage sur les Caractères originaux de l'histoire
rurale française, M. Marc Bloch a donné une impulsion nou-
velle à cette branche de la science historique et les recherches
qu'il a suscitées et encouragées font honneur à l'érudition de
notre pays.
La vie des humbles, a-t-on dit, n'a pas d'archives. Il serait
plus juste de dire que ces archives sont disséminées et d'une
exploitation laborieuse, et qu'il n'est pas toujours facile d'en
extraire des renseignements précis sur la technique agricole,
ni même un tableau vivant et coloré de la vie quotidienne
de nos pères.
Pouvons-nous demander aux documents iconographiques
contemporains, et tout d'abord aux manuscrits à peintures,
le supplément d'information qui trop souvent nous fait défaut ?
A première vue, on en douterait. Au moyen âge, les manus-
crits s'adressent à un public extrêmement restreint et se
soucient bien rarement de traiter des sujets aussi vulgaires
que les travaux des champs. Sans doute continue-t-on à
copier les Géorgiques et certains traités d'agronomie de l'anti-
quité, tels que ceux de Columelle et de Palladius, mais ces
textes demeurent inaccessibles aux simples cultivateurs. Peut-
être faut-il en dire autant du traité de Pierre de Crescens,
bien qu'une traduction en français eût paru sous le règne
de Charles V et que les manuscrits s'en répandissent en
France dès la fin du xive siècle. Le luxe habituel de leur
décoration montre suffisamment qu'ils étaient destinés à la
« librairie » de quelque grand feudataire plutôt qu'à l'ins-
truction des laboureurs. Il n'y a guère d'exception que pour
certains ouvrages de vulgarisation, rédigés par des hommes
de métier, comme le Bon Bergier, de Jehan de Brie, ou le
Traité d'arpentage, de Bertrand Boysset. L'agriculture obéit à
des traditions séculaires, et à cette époque surtout, s'embar-
rasse peu de théorie.
Faut-il donc renoncer à connaître les divers aspects de la
vie rurale au moyen âge ? Ce serait ignorer les ressources
presque illimitées que nous offrent les manuscrits de cette
époque. Les miniatures qui les ornent nous donnent, en effet,
en dépit de leurs dimensions réduites, un tableau fidèle et
vivant de la société contemporaine où les artisans et les culti-
vateurs tiennent une place importante.
Nul besoin, d'ailleurs, pour cette enquête, de recourir aux
ouvrages, très clairsemés, qui traitent de sujets agricoles. Nous
pouvons puiser aux sources les plus inattendues. Les manus-
crits théologiques ou liturgiques qui représentent, au moins
jusqu'au xve siècle, l'immense majorité des manuscrits à pein¬
tures sont capables de nous fournir, à eux seuls, une docu-
mentation précieuse.
Comment pourrait-on s'en étonner ? La Bible, les évangiles
surtout, dont les acteurs sont d'humbles gens, sont remplis de
scènes rustiques ou de paraboles empruntées à la vie des
champs. Dans la société chrétienne du moyen âge, le travail
est inséparable de la condition humaine. Courageusement et
joyeusement consenti, il contribue à la rédemption de l'homme.
Les travaux des mois nous accueillent au porche des cathé-
drales comme au calendrier des missels et des livres d'heures.
Aux époques primitives, cependant, l'art est encore hiéra-
tique et conventionnel et laisse bien peu de place aux scènes
agricoles. C'est à peine si, dans la décoration, on peut noter
l'emploi de quelques animaux dont les attitudes ont été saisies
sur le vif mais qui souvent aussi sont les simples copies de
modèles orientaux.
Au XIIIe siècle, la curiosité s'éveille ; l'artiste s'évade des for-
mules qui bridaient son génie et promène sur la nature des
yeux neufs. Le sens aigu de l'observation qui l'anime le rend
propre à traduire les attitudes des paysans au travail ; les mé-
daillons admirables des travaux des mois de Paris et d'Amiens
en sont le témoignage.
L'art est empreint alors d'une telle sérénité qu'il rejette
tout ce qui n'est pas essentiel, et s'exprime par les moyens les
plus simples. En l'occurrence, la succession des travaux de la
terre est suggérée par le geste d'un seul personnage, un fau-
cheur se redressant pour aiguiser sa faux, un vigneron taillant
un cep, avec une stylisation voulue du décor. Dans les minia-
tures, les personnages se détachent avec un relief extraordi-
naire sur des fonds d'or éclatant, mais le paysage est aboli : le
semeurjette son grain dans un champ imaginaire. L'anecdote,
quand elle existe, s'efface au second rang, de même qu'elle se
cache aux socles des statues monumentales ou dans des cha-
piteaux presque invisibles. Telle vie de saint Denis présente,
au registre inférieur de chaque miniature, et dans des dimen-
sions minuscules, des vues très animées des ponts de Paris encom-
brés de troupeaux, de charrois, et des bords de la Seine avec ses
barques remplies de victuailles et ses moulins en pleine activité.
De tels documents demeurent exceptionnels. Rien n'était
plus éloigné des habitudes d'esprit des hommes du moyen âge
que le souci d'instruire par l'image. Les ouvrages didactiques
eux-mêmes ne contiennent presque jamais de figures. Le texte
seul paraissait suffire et, pour la pratique, on s'en remettait à
l'expérience des artisans.
En descendant le cours du temps, les scènes s'amplifient et
manifestent une recherche d'effet et de pittoresque. Dans les
calendriers, en particulier, les diverses occupations des mois
sont accomplies, non plus par un seul personnage mais par
plusieurs. Si le décor demeure conventionnel, on sent déjà,
chez l'artiste, le désir de diversifier les attitudes, d'animer les
scènes, tout en reproduisant avec scrupule les moindres détails
du costume et de l'outillage. La vigne qu'on taille n'est plus
un rameau stylisé, mais un pampre vigoureux suspendu aux
échalas ; la toison douce des brebis s'oppose à la croupe puis-
sante des chevaux de labour. On peut tenter de différencier
déjà les divers modes de culture.
Au xve siècle, enfin le réalisme apparaît et avec lui le
paysage. Dans ces délicieux petits tableaux que sont devenus
les miniatures, l'artiste donne aux scènes qu'il représente leur
ambiance naturelle. On voit s'étager dans les lointains les
coteaux souriants de Touraine et d'Ile de France ; un soleil
printanier baigne la chevauchée de mai et la fenaison ; les
moissons mûrissent dans l'embrasement d'août ; au delà des
guérets d'automne où des paysans labourent ou rabattent des
perdrix, on voit poindre les toitures du village ou les frondai-
sons de la forêt proche.
Voici l'époque où les calendriers des livres d'heures pren-
nent tout leur développement. L'iconographie du cycle des
mois se constitue définitivement, évoquant tour à tour les joies
robustes de la table, la vie ralentie au coin du foyer, les durs
travaux préparatoires de mars, le renouveau d'avril, la joie
païenne de mai, l'engrangement hâtif des mois trop courts de
l'été, la glandée sous les rafales de novembre, les préparatifs
de Noël. Le livre imprimé qui paraît alors va achever de vul-
gariser cette imagerie traditionnelle. Son prix relativement
bas le rend plus accessible à la classe laborieuse : dès le début
du xvie siècle, sa diffusion est considérable.
Aux heures manuscrites succèdent les multiples éditions
imprimées que les officines parisiennes publient à une cadence
rapide. Toutes sont illustrées, de même que le célèbre Calen-
drier des Bergers, sorte d'encyclopédie des connaissances pra-
tiques, embrassant l'astronomie, la médecine et les préceptes
de la vie morale. Dès 1486 paraît chez Jean Bonhomme une
édition française du Livre des prouffitz champestres, de Pierre de
Crescens, bientôt suivie de plusieurs autres. Gruninger, à
Strasbourg, en publiant son Virgile, a bien soin de choisir un
illustrateur très averti des choses de la terre : les bois qui
ornent les Bucoliques et surtout les Géorgiques, présentent le tableau
tout à fait complet de l'exploitation d'un grand domaine rural.
Il y a là une tendance propre aux pays de culture germa-
nique où l'artiste se soumet rigoureusement à la pensée de
:
l'auteur ses images sont un commentaire littéral du texte.
Ayant sous les yeux des documents réels, il s'efforce de les
reproduire avec la plus grande fidélité possible, sans que son
imagination ou sa sensibilité intervienne. Son dessin vise à
être clair et instructif, avant même de songer à plaire.
En France, au contraire, l'illustrateur fait preuve de plus
d'indépendance : soucieux avant tout d'harmonie et de beauté,
il s'attache plus à la valeur décorative des images qu'il peint
qu'à leur exactitude, lors même que par routine ou noncha-
lance il ne se contente de reproduire indéfiniment des mo-
dèles établis.
Les très grands artistes seuls font preuve de plus de cons-
cience. Fait d'apparence paradoxale, les scènes agricoles les
plus précises, les plus réalistes, se rencontrent dans des manus-
crits de luxe, tels les Heures de Rohan ou les Très riches heures
du duc de Berry, destinés à des personnages qui devaient,
semble-t-il, se préoccuper médiocrement de détails techniques,
tandis que les oeuvres populaires répètent à satiété des poncifs
plus ou moins conventionnels.
Qu'il s'agisse du manuscrit ou même de l'incunable, ce qui
frappe surtout, dans ces tableaux rustiques, c'est leur dignité,
leur sérénité.
Les travaux auxquels les paysans se livrent, pour pénibles
qu'ils soient, semblent exempts de violence et même d'effort.
Pas de visages crispés, emperlés de sueur, pas d'échines cour-
bées sur la glèbe, mais une sorte de gravité sereine, une im-
pression de ferveur et de confiance, à l'image du ciel toujours
pur tendu au-dessus de ces scènes agrestes. Sur ces coteaux où
des bergers conduisent leurs troupeaux, sur ces plaines pro-
metteuses de récoltes, où des paysans labourent, sarclent ou
jettent le grain, flotte comme un air de fête perpétuelle.
La constatation surprend d'autant plus que la littérature du
temps ne se fait pas faute de noircir les traits du paysan et de le
présenter sous un jour défavorable. Les fabliaux le montrent
cupide, vicieux et bestial au moral, sale et misérable au phy-
sique, plus voisin des animaux que de l'homme. Il s'agissait,
il est vrai, d'oeuvres vouées à la distraction de la noblesse qui,
à de rares exceptions près, méprisait les terriens.
Ce n'est pas cependant avec la littérature seulement que le
contraste est flagrant. On sait combien était précaire la condi-
tion des classes rurales au moyen âge, à quelles vexations, à
quels dangers elles étaient exposées. Famines, pillages, vio-
lences des seigneurs, tant de malheurs étaient suspendus sur
elles ! D'où vient donc cet optimisme, cette joie, largement
répandus dans toutes ces scènes campagnardes, et si contraires
à la réalité, dans la période si sombre, surtout, de la guerre
de Cent ans ?
Sans doute, l'art, au XIIIe siècle, est empreint de sérénité : il
répugne à la violence comme à la laideur. La grande majorité
des enlumineurs sont des moines ou des clercs ; or, l'Église
cherche à anoblir le labeur des hommes : le travailleur de la
terre, pour elle, est un nouvel Adam ; il garde encore un reflet
de la beauté originelle.
Ce n'est pas à dire que plus tard, au xive et surtout au
xve siècle, l'art n'ait pas été capable d'exprimer l'inquiétude
qui étreignait les consciences. Le moyen âge finissant s'est
complu au spectacle de la souffrance et de la mort. Il a connu
les larmes, la violence, les ricanements : il n'est besoin, pour le
comprendre, que de suivre dans les bordures des livres d'heures
la ronde échevelée de la Danse Macabre.
Pour quelle raison les scènes rustiques échappent-elles à ce
pessimisme ? C'est peut-être que les enlumineurs ou les gra-
veurs sur bois sont, à cette époque, d'humbles artisans, vivant
de la vie du menu peuple, partageant ses goûts et ses aspira-
tions, et qu'ils ressentent, eux aussi, ce profond amour de la
terre qui reste toujours enraciné au coeur des paysans. Sous le
pinceau d'un Bourdichon, voyez la ferveur presque religieuse
avec laquelle le moissonneur saisit la poignée d'épis que sa fau-
cille va trancher. Le beau grain doré, poussé dru au soleil,
représente pour lui bien des efforts et bien des peines, mais son
visage s'éclaire à la pensée du grenier qui va s'emplir.
Les travaux des champs qui ornent les marges de tant de
missels et de livres d'heures sont coupés de fêtes rustiques, de
danses animées et de repas joyeux sous les tonnelles. Les
artistes ont répandu sur ces scènes familières une tendresse
instinctive qui les embellit sans les travestir.
La peinture, malgré tout, demeure sincère, et c'est pour-
quoi nous ne voyons apparaître, à cette époque, ni allégorie ni
déguisement équivoque.
Cette simplicité empreinte de bonhomie ne survit pas à la
Renaissance, lorsque la mythologie envahit tous les domaines
de l'art. Le triomphe de Bacchus supplante la fête des ven-
;
danges Cérès préside aux moissons et des femmes drapées,
porteuses de cornes d'abondance, remplacent les paysannes
au cotillon simple, revenant du marché leur panier d'oeufs sur
la tête.
Si l'imagerie perd de sa saveur, par contre la littérature s'en-
richit d'un thème nouveau. Sans parler du goût un peu factice
de la Pléiade pour la poésie bucolique, des poètes comme
Hégémon ou Gauchet s'efforcent de célébrer les plaisirs hon-
nêtes de la campagne, par contraste avec les soucis de la ville
et les fatigues stériles des luttes religieuses. Olivier de Serres,
lui-même, dans son Théâtre d'Agriculture, se laisse entraîner à des
accents lyriques lorsqu'il nous décrit la joie qu'il éprouve à
parcourir, dans la pure lumière matinale, le domaine fécondé
par ses soins.
Ces livres, par malheur, ne sont plus illustrés et c'est désor-
mais ailleurs qu'il nous faudra chercher des aspects de la vie
rurale. Bien rares, il est vrai, sont les graveurs ou les peintres
qui songèrent à fixer pour nous le souvenir des travaux rus-
tiques qu'ils avaient sous les yeux et dont l'alternance des sai-
sons réglait le rythme.
Quelques frustes tailleurs d'images continuaient cependant
à sculpter dans le bois les saints protecteurs des récoltes et des
troupeaux. C'est au fond d'humbles églises rurales qu'on a la
surprise de découvrir parfois ces oeuvres assez primitives, colo-
riées à vif, que leur robuste simplicité rend émouvantes. Faites
pour protéger les richesses périssables de la terre, elles montent
ici la garde auprès des manuscrits et des livres les plus rares,
ces livres que les paysans d'autrefois n'eurent pas l'occasion
de connaître et qui bien souvent, cependant, parlent d'eux.
ROBERT BRUN.
I
QUELQUES ASPECTS
DE LA VIE RURALE EN FRANCE
DU IXe SIÈCLE AU XVe SIÈCLE
1. C'est ici le lieu de dire que toutes les enluminures et gravures de cette
exposition ont été photographiées par les soins de M. Marcel Maget pour les
collections du Musée national des Arts et Traditions populaires. M. Maget a
photographié également tous les autres documents présentant le même intérêt
contenus dans les mêmes ouvrages. Il pourra sans doute continuer ses recherches
dans des volumes non exposés. Cette collection photographique sera d'un puis-
sant intérêt. Ajoutons que les notices ci-dessous lui doivent beaucoup dans leurs
parties de description technique.
La culture des potagers et des jardins vient immédiatement après
le labourage. C'est le travail de la terre à la bêche. Cet outil sert soit
à briser les grosses mottes, soit à effectuer un ameublissement superficiel du
sol. Sa lame, d'après les enluminures, est ferrée ou non, et son manche
comporte parfois une poignée. Quant à ce qui concerne les plantes du
potager le moyen âge a été très bien renseigné. Il nous en est parvenu des
listes alphabétiques ou des sortes de dictionnaires avec des notices sur
chaque plante. Il y aurait grand intérêt à identifier de façon précise
légumes et plantes potagères de ces recueils. On apprendrait ainsi la
date exacte de l'introduction de certaines cultures ainsi qu'on a pu déjà
le faire pour des espèces plus « récentes », le tabac, la pomme de terre, la
carotte. Certaines cultures ont presque disparu comme celle de la garance,
ou sont en forte régression comme celles du chanvre et de l'oeillette. Par
contre on peut voir que le moyen âge a connu la récolte de la résine avec
le gemmage des pins et un certain nombre d'autres produits rustiques.
Dans la section du pâturage, l'élevage du mouton tient une très
grande place. Les bergers, aujourd'hui si difficiles à recruter, ont été
autrefois à l'honneur. C'est que l'espèce ovine confiée à leurs soins pro-
duit de la chair et du lait. Elle donne en outre de la laine, chose impor-
tante quand le coton n'était pas là. L'élevage des porcs est aussi très
important. Le porcher et l'animal porte-soie ont eu les honneurs du
calendrier. L'espèce bovine fournit du travail, du lait et aussi de la
chair. Il ne paraît pas possible de distinguer dans les enluminures les
races spécialisées qui existent aujourd'hui. En tout cas pour le paysan
du moyen âge, c'est le travail et le lait qui semblent avoir été surtout
recherchés dans cette espèce. Quant aux chevaux, mulets, ânes ce sont
uniquement des moteurs de trait ou de selle. Il a paru naturel d'y ratta-
cher quelques exemples de véhicules agricoles, charriots à quatre ou à
deux roues ainsi que des attelages et des brouettes.
A) TÉMOIGNAGES ANCIENS
DU IXe AU XIe SIÈCLE
B) LE LABOURAGE A LA CHARRUE
25. LA GREFFE –
DES ARBRES. Gravure sur bois. –
Nicole du Mesnil, La Maniere de enter arbres. S. d. 1. n.
(Lyon, vers 1500). – Dép. des Impr., Rés. S. 833.
L'auteur déclare avoir emprunté les éléments de ce petit
traité à Palladius, Galien, Aristote et autres. Il en existe plu-
sieurs éditions.
L'art de greffer n'est pas nouveau et cette gravure illustre
avec clarté un procédé très répandu dans nos campagnes. Au
premier plan, le tronc du jeune arbre scié à un mètre du sol est
fendu à la serpe. A gauche, le greffon, taillé en biseau, est intro-
duit dans la fente. Après l'opération, les greffes recouvertes de
mastic et de chiffons protecteurs donnent aux arbres traités la
curieuse silhouette que l'on retrouve encore de nos jours dans
les vergers de campagne.
33. RABELAIS.
– Les
Épistres... escrites pendant son
voyage d'Italie.
Rés. Z. 2259.
Paris, 1651, p. 48. – Dép. des Impr.,
Lettre adressée en l'année 1536 par Rabelais à son protec-
teur Godefroy d'Estissac, évêque de Maillezais, faisant allusion
à un envoi de graines de salades, de melons, d'oeillets et de
plantes diverses, et contenant des conseils sur leur emploi. C'est
ici l'édition originale de cette lettre.
34. ANTOINE MIZAULD. –
Le Jardinage. contenant la
maniere d'embellir les jardins. item, comme il faut enter
les arbres et les rendre medicinaux.
1578. – Dép. des Impr., S. 21833.
–
S. 1., J. Lertout,
D) PATURAGE ET ÉLEVAGE
62. LE CHARPENTIER. –
Enluminure sur vélin.
Alain Chartier, Les Paraboles maistre Alain en fran-
–
çois.– Paris, Antoine Vérard, 1492.
Impr., Vélins. 580.
Dép. des –
L'ouvrier équarrit une poutre. Derrière lui, une charpente en
construction.
E) SCÈNES DIVERSES
77. PAYSANS.
De
– Gravure sur bois enluminée. – Patrice,
l'Institution de la chose publique. Paris, Galiot Dupré,
1520, fol. 62. Exemplaire de dédicace sur vélin
enluminé, aux armes et à la devise de Charles de
Bourbon, connétable de France.
Vélins 410.
–
Dép. des Impr.,
Mais ce n'est pas tout. Bien des scènes demeureraient à nos yeux
banales ou inintelligibles si nous ne savions que les fêtes traditionnelles
importent au calendrier populaire autant que les travaux saisonniers.
Quelles fêtes ? Suivons la série des mois. Pour ne pas dérouter le visi-
teur contemporain, et pour respecter également l'ordre classique des
feuillets des manuscrits, nous commencerons l'hiver en janvier et ferons
de ce mois le premier de l'an, bien que l'année celtique, mieux en accord
avec le cycle des opérations agraires, ait jadis commencé en novembre,
au temps des semailles, et que la tradition romaine, vivace encore dans
certaines pratiques folkloriques, ait fait de mars le mois initial.
Janvier donc nous montre ici un homme attablé. C'est, en effet, dès la
fête des Rois que commençait l'ancien Carnaval, période des ripailles,
où l'on devait tenir table ouverte (ouverte aux masques, c'est-à-dire à la
bande mystérieuse des garçons représentant la sarabande des fantômes,
la troupe à la fois joyeuse et inquiétante comme l'étaient dans l'antiquité
les corybantes et les ménades).
Février est figuré par un personnage qui se chauffe devant son âtre.
Quoi de plus prosaïque à première vue ? Le folkloriste se souviendra
qu'au temps du Carnaval toute la vie est comme retirée dans les maisons.
Les allées et venues des masques (donc des fantômes) au travers des
campagnes ont pour contre partie cette existence ramassée bien « à
recoi » autour des foyers, refuges tutélaires, garantissant les humains
contre tout maléfice.
Mars invite le viticulteur (jadis si commun en tant de régions où la
vigne est désormais inconnue) à entreprendre la taille qui va donner
forme et vie aux ceps :
Le vigneron me taille
Le vigneron me lie
Le vigneron me baille
En mars toute ma vie.
Ainsi parle la vigne dans un dicton populaire. Pourtant bien des
années voient en mars cette apothéose carnavalesque que sont les jours
gras, traditionnellement voués aux charivaris, c'est-à-dire aux pro-
testationspopulaires contre les scandales locaux d'ordre conjugal. Aussi
avons-nous placé à cette date une page du Roman de Fauvel qu'un
récent travail de M. Paul Fortier-Beaulieu a rappelée à l'attention des
folkloristes (cf. n° 95, ms. franç. 146).
Avril n'est pas figuré par quelque vain symbole lorsque l'artiste met
en scène un jeune cavalier tenant en main des bouquets : c'est la repro-
ductionfidèle de ces bachelleries printanières où la jeunesse cavalcadait
joyeusement à travers champs, et dont nous gardons un dernier écho
dans l'importance, en certaines régions, de la Saint-Georges (23 avril).
Un témoignage d'un grand intérêt se trouve sur une vignette du livre
d' heures de Charles d'Angoulême, figurant des cavaliers recouverts de
feuillages et joutant avec des troncs d'arbres (cf. notice du n° 100,
ms. lat. 1173).
Cette dernière scène nous a déjà conduits en mai (les bachelleries
duraient de Pâques à la Trinité) : les scènes d'amour courtois qui
illustrent classiquement ce mois ne sont pas davantage de quelconques
allusions au renouveau. Il suffit d'évoquer les usages des bouquets de
mai, encore vivaces dans de nombreuses régions, pour éviter ce malen-
tendu.
Et nous parvenons ainsi aux trois mois de grand labeur. Juin, juillet,
août : fenaison et moisson, et jadis début du battage. Là, l'homme est
avant tout un travailleur, comme en septembre et octobre, mois tout
emplis par les apprêts des cuves, par la vendange, le foulage des raisins,
la mise du vin en tonneaux, et déjà, les « façons » qui précèdent les
semailles.
Voici novembre. Le peintre montrera traditionnellement « la glan-
dée », l'abattage des f ruits du chêne par le porcher tandis que son trou-
peau fourrage en pleine forêt. Occupation saisonnière sans doute, mais
qui n'est pas sans un secret accord avec certaine fête dont la grandeur
s'impose encore à nous aujourd'hui : la Toussaint, la fête des morts.
Puisse notre sentiment contemporain n'être pas choqué par le folklo-
riste s'il rappelle que dans toute l'antiquité le porc fut l'animal associé
au culte des morts : peut-être parce qu'il fouille la terre sans cesse ?
Toujours est-il que nous devions placer auprès de la glandée ces images
de danse macabre et cette étonnante chevauchée de la Mort qui illustre
tant de Calendriers des Bergers (cf. n° 122, Dép. des Impr., Rés.
:
V. 1267). La Mort rôde à cheval évoquons saint Hubert (3 no-
vembre) et saint Martin (11 novembre), l'un et l'autre saints cava-
liers et nous nous replacerons dans le cadre des pensées anciennes. Voici
venir la saison du repli des humains vers leurs demeures, tandis que dans
les champs la semence est confiée aux puissances mystérieuses, donc aux
forces de l'au delà.
Nous en avons sans doute assez dit pour que l'on voie sans étonnement
décembre représenté par l'abatage du cochon : l'animal de la saison des
trépassés doit servir aux repas plantureux qui ressemblent tant à d'an-
ciennes agapes rituéliques, à ces festins que nous présentaient plus haut
les vignettes de janvier.
ANDRÉ VARAGNAC.
A) CYCLE SAISONNIER
JANVIER
MARS
A
–
chand, 1499. Dép. des Impr., Rés. V. 275.
supérieure, le curage des fossés ; en bas, la taille des
la partie
arbres et les travaux de la vigne qui sont : la taille à la serpe, la
pose des tuteurs et le binage à la houe.
C) PRINTEMPS
AVRIL
MAI
JUIN
101. FAUCHEURS, LABOUREURS ET SEMEUR. (Ms. lat.
8846, fol. 62vo)
L'illustration d'un verset du psaume xxxvi relatif aux gens
de bien a inspiré à l'artiste la représentation de ces personnages
ruraux du XIIIe siècle. Le volume, d'une richesse exceptionnelle
en images, semble dans une première partie influencé par la
manière de l'école de Cantorbery, tandis que vers la fin on y
trouve des influences méridionales, peut-être catalanes.
[H. OMONT], Psautier illustré (XIIIe s.). Reproduction (réduite)
des cent sept miniatures du manuscrit latin 8846 de la Biblio-
thèque nationale (Paris, 1906).
D) ÉTÉ
JUILLET
104. FAUCHEUR ET MOISSONNEUR. (Ms. lat. 15171, fol.
98vo et 99.)
Bien que la figuration des occupations des mois dans les calen-
driers soit chose ancienne, datant de l'antiquité et renouvelée
au ixe siècle, c'est ici un des plus anciens exemples conservés
à la Bibliothèque nationale. Il peut remonter au XIIe siècle. Le
signe de la Vierge est figuré par un personnage tenant deux
bouquets : cette représentation se trouve plutôt au mois d'avril
où elle constitue une survivance d'un très vieux symbole du
renouveau printanier.
SEPTEMBRE
E) AUTOMNE
OCTOBRE
116. LES VENDANGES. (Ms. lat. 9473, fol. 11.)
Page du calendrier des Heures de Louis de Savoie (milieu ou
deuxième moitié du xve siècle).
NOVEMBRE
DÉCEMBRE
CHARLES PARAIN.
130. HÉSIODE. –
Les Travaux et les Jours. (Ms. grec
2771, fol. 2vo et 3.)
Exemplaire du Xe siècle accompagné du commentaire de
Proclus.
13 1. VIRGILE. – Les Géorgiques. (Ms. lat. 7936, fol. 9.)
Exemplaire du XIIIe siècle. Début du livre II : un paysan tail-
lant un arbre.
133. COLUMELLE. –
Lucii Junii Moderati Columelle de
cultu hortorum carmen necnon et Palladius de arborum
–
insitione. Paris, Raoul Laliseau, s. d.
Impr., S. 4395.
– Dép. des
Ce petit poème est publié par Nicolas Barthélemy, de Loches,
qui l'a fait suivre de son Hortulus.
134. COLUMELLE. –
Les Douze livres de Lucius Junius
Moderatus Columella des choses rusticques, traduictz... par
feu maistre Claude Cotereau. –
Paris, J. Kerver,
1552. –Dép. des Impr., S. 4400.
L'encadrement de titre est orné de fruits, de légumes et
d'amours tenant des outils agricoles.
135. PALLADIUS. –
Les Treze livres des choses rusticques.
traduictz... par H. Jean Darces. –
Paris, M. de
Vascosan, 1554. –
Dép. des Impr., S. 21802.
Le premier livre est consacré aux généralités, les douze autres
aux travaux des mois.
136. LES ARBRES SYMBOLIQUES AU XIIIe SIÈCLE. (Ms. lat.
8865, fol. 51 bisvo).
Ce sont le cèdre, le cyprès, le palmier, le rosier, l'olivier, le
platane, le térébinthe et la vigne. Suivent des listes de plantes
odoriférantes et de légumes. Ces figures et ces listes font partie
du Liber floridus, de Lambert d'Ardres, ouvrage reproduit à de
nombreux exemplaires qui ont été étudiés par L. Delisle.
138. LE CYCLE
–
DES TRAVAUX DES MOIS. Gravure sur
bois. – Pierre de Crescens, Le Livre des prouffitz
champestres.
– Paris, Jean Petit, 1516, f° 133
Dép. des Impr., Rés. m. S. 19.
– v°.
Les petits tableaux qui schématisent les travaux des mois sont,
dans cette composition, placés dans un certain désordre ainsi,;
la taille de la vigne s'inscrit entre la figure traditionnelle du mois
de mai et la moisson.
155. DALECHAMPS. –
Histoire générale des plantes. –
Lyon, 1615. –
Dép. des Impr., S. 652-653.
Traduction de l'édition latine de 1586-1587.
L'exemplaire est ouvert à la page montrant la figure du maïs
et le début du chapitre du sarrasin.
1
60. JEAN Du CHOUL. –Dialogue de la ville et des
champs. Epistre de la sobre vie.
des Impr., Rés. Z. 2444.
–
Lyon, 1555. Dép. –
Dans ce petit traité, l'auteur s'efforce d'opposer aux plaisirs
de la ville « la commodité rurale et souverain plaisir qui est aux
métairies ».
OLIVIER DE SERRES
178. LA RÉCOLTE –
DES COCONS. Gravure sur cuivre
de Mallery, d'après Stradan. – Même ouvrage. –
Dép. des Impr., Rés. S. 310.
Dans le fond, des femmes étendent des linges destinés à rece-
voir la semence des papillons après leur sortie du cocon.
18 1. OLIVIER DE SERRES. –
La Seconde richesse du meu-
rier blanc, qui se treuve en son escorce, pour en faire des
–
toiles de toutes sortes.
Dép. des Impr., S. 12688.
Paris, A. Saugrain, 1603. –
Dans ce petit traité, publié à la demande du roi, Olivier de
Serres expose comment il est possible d'extraire de l'écorce du
mûrier des fibres propres à être tissées comme le lin.
V
CARTES ET PLANS
VI
OBJETS DIVERS
205. LE JARDINAGE. –
Revers d'une médaille à l'effi-
gie de J. Boyceau, 1650. –
Dép. des Médailles.
Dans le fond, la perspective du Jardin du roi.
–
213. LES BUCHERONS. Tapisserie, atelier de Tournai,
fin xve siècle. H. 3,00 X L. 5,00. – Musée des Arts
décoratifs.
Les Nouvelles collections de l'Union centrale des Arts décoratifs,
1908, 4e série, pl. 2.
profane, I, 1931, p. 427.
– R. VAN MARLE, Iconographie de l'Art
AVANT-PROPOS.
AUX VISITEURS.
RURALE.
IMAGERIE DE LA VIE
1
II
I. ASPECTS DE LA VIE RURALE.
II.
III.
RYTHME DE LA VIE RURALE. 19
45
IV. OLIVIER
V. CARTES ET
DE SERRES.
THÉORICIENS DE
PLANS.
L' AGRICULTURE. 63
75
86
VI. OBJETS DIVERS 88