GeÌ Neì Ration Dâ ™impulsions Lasers Ultracourtes Jusquâ ™aì La Femtoseconde
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1. Rappels........................................................................................................ AF 3 282 - 2
1.1 Spectroscopies standards et lasers ........................................................... — 2
1.2 Quelques ordres de grandeurs entre valeurs fréquentielles
et temporelles .............................................................................................. — 3
1.3 Limites des résolutions fréquentielles et temporelles.............................. — 3
1.4 Milieux linéaires et non linéaires ............................................................... — 4
2. Propagation des impulsions lumineuses........................................... — 5
2.1 Constante de propagation .......................................................................... — 5
2.2 Propagation dans un milieu absorbant : vitesse de groupe v g
et coefficient de dispersion D ν ................................................................... — 5
2.3 Propagation des impulsions dans les milieux dispersifs non linéaires .. — 6
3. Génération d’impulsions........................................................................ — 9
3.1 Les méthodes de déclenchement (Q-switching )....................................... — 10
3.2 Génération d’impulsions courtes à l’échelle de la nanoseconde ............ — 10
3.3 Génération d’impulsions très courtes à l’échelle de la picoseconde ...... — 11
3.4 Génération d’impulsions ultracourtes à l’échelle de la femtoseconde ... — 14
4. Applications des lasers à impulsions ultracourtes ........................ — 19
4.1 Application des lasers saphir : T i3+ et LISAF : Cr3+ à la détection
des polluants atmosphériques ................................................................... — 19
4.2 Application à la femtochimie ...................................................................... — 20
4.3 Imagerie........................................................................................................ — 20
4.4 Spectroscopie des semi-conducteurs ........................................................ — 20
4.5 Usinage des matériaux ............................................................................... — 20
4.6 Science des champs électromagnétiques de très hautes intensités ....... — 22
5. Une autre étape : la recherche d’impulsions à l’échelle
de l’attoseconde ....................................................................................... — 24
6. Conclusion ................................................................................................. — 24
Références bibliographiques ......................................................................... — 24
De la nécessité de disposer a dynamique électronique interne aux atomes actifs en optique se joue à
de sources lasers L des échelles de temps comprises entre quelques nanosecondes et des
fractions de seconde. Les connaissances dans ce domaine ont donc progressé
à impulsions de plus parallèlement aux avancées des sources à impulsions rendant possible le
en plus brèves pompage des niveaux d’énergie atomiques dans les gaz, liquides et solides
c’est-à-dire principalement avec les outils lasers mis au service des chercheurs,
particulièrement efficaces, à la fois, par leur intensité et par leur double sélec-
tivité fréquentielle et temporelle. En réalité, on ne pouvait pas s’arrêter là et les
efforts dans la recherche de sources encore plus rapides, en deçà de la nano-
seconde, ont abouti progressivement à franchir l’échelle de temps de la pico-
seconde (1 ps = 10 –12 s) puis de la femtoseconde (1 fs = 10 –15 s), c’est-à-dire
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Réactions enzymatiques
Processus chimiques
très lents
Altérations membranaires
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Transformée
de Fourier
– 30 – 20 – 10 0 10 20 30 (fs)
0 1 2 3 4 5
ω (rad/fs)
Transformée
de Fourier
– 30 – 20 – 10 0 10 20 30 (fs)
0 1 2 3 4 5
ω (rad/fs)
de sources lasers et que, de plus, l’utilisation du merveilleux outil 1.4 Milieux linéaires et non linéaires
qu’est la transformée de Fourier pour la modélisation des relations
entre les trains d’onde temporels et les spectres de fréquence ■ Jusqu’à l’avènement des sources lasers, tous les milieux
transforme une gaussienne en une autre gaussienne. Cette optiques étaient considérés comme linéaires à l’exception des
gaussienne peut être écrite : cristaux naturels uniaxes du type calcite ou quartz utilisés pour
— selon la fonction temporelle : polariser les faisceaux lumineux. On admettait que :
2 1. L’indice de réfraction et le coefficient d’amplification ne
E ( t ) = exp ( – t 2 /2 τ t ) exp ( j ω 0 t )
variaient pas avec l’intensité de la lumière incidente.
— et selon une fonction fréquentielle : 2. Le principe de superposition s’appliquait. Une onde optique
est décrite par une fonction réelle de la distance et du temps, dite
2 2
E ( ω ) = exp [ – ( ω – ω 0 ) /2 ( ∆ ω ) ] fonction d’onde sphérique ou plane u (x, t ), solution de l’équation
d’onde :
avec τt durée temporelle de l’impulsion, 2
1 ∂ u
∆ω largeur du spectre, ∇ 2 u – -------- ----------- = 0
c 2 ∂t 2
ω0 centre de la fréquence angulaire (ou pulsation) :
Selon le principe de superposition, si u 1 (x, t ) et u 2 (x, t ) sont
τ t ∆ω = 1 des fonctions d’onde optiques, la fonction :
Rappelons une écriture des transformées de Fourier : U (x, t ) = u 1 (x, t ) + u 2 (x, t )
+∞
représente aussi une onde optique possible.
1
E ( ω ) = --------------- E ( t ) exp ( – j ω t ) dt
2π –∞
3. La fréquence de la lumière ne pouvait pas changer au cours
de la traversée du milieu.
+∞
1 4. La lumière n’interagissait pas avec la lumière et bien sûr la
E ( t ) = --------------- E ( ω ) exp ( + j ωt ) dω
2π –∞ lumière ne contrôlait pas la lumière.
À titre d’illustration, les impulsions gaussiennes limitées par la ■ Le développement des sources lasers a montré que, en réalité,
transformée sont montrées à la fois en fonction du temps et en les principes précédents étaient mis en défaut :
fonction de la fréquence sur la figure 3. Plus courte est l’impulsion,
1. L’indice de réfraction et la vitesse de la lumière dans un milieu
plus large est le spectre.
optique changent selon l’intensité de la lumière.
La transformée de Fourier d’un train d’onde de durée ∆t fournit
un spectre de fréquence de largeur spectrale ∆ν, tel que le produit 2. Le principe de superposition est violé.
soit constant. Le résultat est le même indépendamment de la 3. La fréquence de la lumière est altérée lorsqu’elle traverse un
forme du train d’onde. milieu non linéaire.
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I (t) P (ω) ■ En réalité, un milieu qui absorbe est représenté par sa suscep-
tibilité complexe :
χ = χ re + j χ im
FT
La constante diélectrique du milieu est donc aussi complexe :
ε = 1 + 4 π χ = 1 + 4 π χ re + j 4 π χ im
4. La lumière peut interagir avec la lumière et peut donc avec n re = 1 + 2 π χ re : indice réel,
contrôler la lumière. Autrement dit, la lumière interagit avec la n im = 2 π χ im : indice imaginaire ou indice d’extinction.
lumière par l’intermédiaire du milieu.
Considérons une onde plane traversant dans la direction
Les effets non linéaires deviennent appréciables quand le champ z : E exp j (ωt – kz ).
électrique approche la valeur des champs interatomiques. Rappelons
que, pour le cas de l’atome d’hydrogène dont le rayon atomique est k est le vecteur d’onde :
r = 0,53 · 10 –10 m = 0,53 Å, le champ E = 5,8 · 1011 V · m –1. ω ω ω ω
k = ----- n = ----- ( n re + jn im ) = ----- n re + j ----- n im
c c c c
α
= β – j -----
2
2. Propagation des impulsions 2 ωn ωn
α = – --------------im β = -----------r---e-
lumineuses en posant :
c
----- et
c
β est la constante de propagation de l’onde et représente le taux de
2.1 Constante de propagation changement de phase selon z.
α est le coefficient d’absorption puisque l’intensité de l’onde
L’impulsion est gouvernée par l’équation d’onde habituelle décroît comme exp – αz :
dérivée des équations de Maxwell :
2ωn 2ω 4πω
µε ∂ 2 E α = – --------------im
----- = – --------- 2 π χ im = – ------------- χ im
∇ 2 E – --------- ------------ = 0 c c c
c 2 ∂t 2
On trouve :
µε
avec E = E 0 exp j ( ω t – kx ) et k = -------------- ω n + jn
exp j ( ωt – kz ) = exp j ω t – ---- z = exp j ω t – ------r--e----------------i-m
c k
----- z
ω c
Le champ électrique E de l’onde incidente induit une polarisation
P dans le milieu, proportionnelle au champ : n ωn
= exp j ω t – ------r--e--- z exp -----------i-m
---- z
P=χE c c
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1 d2 β λ3 d2 n
β ( ω ) = β 0 + β ω′ 0 ( ω – ω 0 ) + ----- β ω′′0 ( ω – ω 0 ) 2 + … β ω′′0 = ------------ = ---------------- ------------
2 d ω2 2πc 2 d λ 2
β0 est une constante qui n’a aucun rôle sur le profil de l’impulsion : 2πc 2πc λ 3 d 2 n λ d2 n
– ------------ β ω′′0 = – ------------ ---------------- ------------- = – ----- -------------
λ2 λ 2 2πc 2 d λ 2 c d λ2
dβ n ω dn
β ω′ 0 = ---------- = ----- + ------ --------- = ----- n + ω ---------
1 dn 1 2πc
c
= -------- D λ = – ------------ β ω′′0
dω ω = ω 0 c dω ω = ω 0 c dω ω = ω0 vg λ2
ω 0 – ∆ ω 0 /2
A ω exp j ( ω t – β z ) d ω
dn dn dn
n g = n – λ --------- = n + ω --------- = n + ν ---------
dλ dω dν
■ Coefficient de dispersion Dν : β
d dβ d2 β
D ν = --------- -------- = 2π ---------- ------- = 2π ---------- --------- = 2π ------------
d 1 d 1
dν v g d ω v g d ω dω d ω2
∆β β0
d2 β ω d2 n λ3 d2 n
β ω′′0 = ------------ ≅ ----- ------------- = ---------------- ------------
d ω2 c d ω2 2πc 2 d λ 2
λ3 d2 n
d’où : D ν = -------- ------------
c 2 d λ2
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DVG (ps2/km)
75
50
25
0
ω1 ω2 ω
–25
∆ω1 ∆ω2
–50
0,6 0,8 1 1,2 1,4 λ (µm)
Figure 5 – Fréquences centrales relatives à = 1 et = 2
et largeurs de bande de deux impulsions en cours de propagation a DVG de la silice fondue dans le domaine spectral 0,6 - 1,5 µm
dβ
β 0 + ---------- ( ω – ω0 ) :
dω ω = ω0 Impulsion Fibre optique Impulsion de sortie
d’entrée monomode élargie
ω 0 + ∆ ω 0 /2 0,2 ps
dβ
E ( t, z ) = A ω exp j ( ω 0 + ∆ ω ) t – β 0 + --------- ∆ ω z d ω
ω 0 – ∆ ω 0 /2 dω ω
0
ω 0 + ∆ ω 0 /2
dβ Réseau de diffraction
= exp j ( ω 0 t – β 0 z ) A ω exp j ∆ ω t – --------- ∆ ω z d ω Impulsion
ω 0 – ∆ ω 0 /2 dω ω de nouveau
0
compressée
+∆ ω 0 /2
dβ b système de compression d’une impulsion :
= exp j ( ω 0 t – β 0 z ) A ω exp j ∆ ω t – --------- z d ( ∆ ω ) impulsion de 6 ps d’abord élargie à 25 ps
–∆ ω 0 /2 dω ω
0 puis compressée à 0,2 ps
= exp j ( ω 0 t – β 0 z ) F t – -------
z
Figure 6 – Propagation d’une impulsion à travers une fibre de silice
vg
L’onde porteuse exp j ( ω 0 t – β 0 z ) est modulée par la fonction dispersion dans la bande ne soit pas linéaire. Les composantes
spectrales de l’impulsion traverseront le milieu avec des vitesses
F t – -------
z
- .
vg de groupe différentes ce qui entraînera une modification du profil
de l’impulsion au cours de la propagation. D’une manière générale,
v g est la vitesse selon laquelle l’enveloppe d’amplitude selon la relation précédente, deux composantes du spectre de
largeur dω autour de la fréquence ω seront décalées temporel-
F t – -------- se déplace sans changer de forme :
z
v lement de :
g
d2 β
dω
v g = ---------- ∆t = L ------------ d ω
dβ ω d ω2
= ω0
Considérons maintenant deux impulsions dont les fréquences La dispersion de la vitesse de groupe (DVG) s’écrit donc :
centrales sont ω 1 et ω 2 et les largeurs de bandes ∆ω 1 et ∆ω 2 selon
la figure 5, admettant des vitesses de groupe : d2 β
DVG = ------------
d ω2
dβ
1 - = --------- dβ
1 - = ---------
---------- - ---------- -
v g1 d ω ω1 v g2 d ω ω2 Cette dispersion avait été calculée précédemment par :
d --------
Si ces deux impulsions entrent en même temps dans le milieu, 1
après avoir parcouru une distance L dans le milieu, elles seront v 1 dv g-
g
DVG = -------------------- = – --------- -----------
séparées par un intervalle de temps ∆t : dω v g dω
2
dβ dβ
∆t = ----------- – ----------- = L ---------- – ----------
L L
v g2 v g1 dω ω dω ω
2 1
2.3.2 Propagation d’une impulsion à travers
Développons : un milieu selon que DVG > 0 ou DVG < 0
dβ
--------- dβ d2 β Les figures 6a et b montrent l’exemple bien connu de la fibre de
- = ---------- + ------------ ( ω 2 – ω 1 )
dω ω d ω ω d ω2 ω silice utilisée en télécommunication dans le domaine spectral du
2 1 1
rouge et du proche infrarouge (0,6 à 1,6 µm). La dispersion de la
d2 β vitesse de groupe DVG, qui s’exprime en ps2 · km–1, est positive
∆t = L ------------ ( ω 2 – ω 1 )
d ω2 ω jusqu’à 1,27 µm puis est négative. Cette propriété explique pour-
1
quoi on utilise parfois des fibres optiques à 1,3 µm au lieu de
Appliquons cette relation à une impulsion de fréquence centrale 1,5 µm bien que l’absorption en ce point soit supérieure à celle de
ω 0 et de largeur spectrale ∆ω 0 , suffisamment large pour que la 1,5 µm.
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0,3
Intensité de l’impulsion
Intensité C
I (t) C
A B
0,2
τ ’p
A B 0,1
0
– 20 – 10 0 10 20
tA tB Temps Temps (ps)
Balayage en
fréquence (cm–1)
ω0 Temps
0
Figure 7 – Effet de l’automodulation de phase
– 25
– 20 – 10 0 10 20
Reprenons le cas de la fibre de silice monomode dont le dia-
mètre du cœur est de quelques micromètres. L’intensité transmise Temps (ps)
confinée par le guidage du cœur est très élevée, si bien que l’indice b dérive de fréquence en sortie
de réfraction change de δn = n 2 I (t ).
n 2 est l’indice non linéaire mesuré par effet Kerr (voir
Intensité du spectre
paragraphe 3.4.1) : n 2 = 10–16 cm2 · W –1 pour la silice.
L’indice du milieu n = n 0 + n 2 I (t ) dépend donc du temps.
Il en résulte q u e l a p h a s e ϕ ch a n g e s e l o n
ω0
ϕ = ω 0 t – β z = ω 0 t – -------- ( n + ∂ n ) z en admettant que la dispersion
c
est nulle (c : vitesse de la lumière dans le vide et ω 0 : fréquence
centrale de l’impulsion) : – 50 – 25 0 25 50
Nombre d’onde (cm–1)
ω ω
ϕ = ω 0 t – -------0- n 0 z – -------0- ∂ nz c spectre de l’impulsion de sortie
c c
Ce changement de phase est induit par la variation de l’intensité
de la lumière en un point donné. On l’appelle automodulation de 10
Intensité de l’impulsion
L’effet de l’automodulation de phase est illustré sur la figure 7. d impulsion compressée produite par un système
Autour du pic de l’impulsion, où la variation temporelle I (t ) est pour lequel DVG < 0
approximativement parabolique, la fréquence instantanée de l’onde
porteuse varie donc linéairement avec le temps. L’impulsion montre Figure 8 – Autoélargissement d’une impulsion initiale de 6 ps
une dérivée positive (en anglais chirp comme gazouillis). De chaque après propagation le long d’une fibre monomode
côté des ailes t < t A et t > t B , l’impulsion montre une dérivée
négative.
infrarouge. La largeur du signal de sortie rectangulaire devient
■ Propagation d’une impulsion à travers
24 ps et la dérivée de fréquence est pratiquement linéaire sur toute
un milieu caractérisé par une DVG positive
la durée de l’impulsion. Les actions simultanées de SPM et de DVG
Jusque-là, nous avons négligé l’effet de DVG. Dans ce para- ont introduites des modifications dans l’impulsion. Comme le
dv g montrent les figures 8c et d le spectre de l’impulsion s’est élargi
graphe, DVG > 0, donc ------------ < 0 ce qui correspond à une diminution de ∆ ω tel que ∆ ω · ∆ t ≅ 0,5. Or, comme ∆ t = 6 ps, ∆ ω ≅ 2,5 cm–1, si
dω
de v g pour les composantes de plus grandes fréquences. Diffé- bien que le signal de sortie admet une largeur de 50 cm–1.
rentes parties de l’impulsion seront donc affectées différemment.
■ Propagation d’une impulsion à travers
En raison de l’élargissement produit par la DVG, l’intensité du un milieu caractérisé par une DVG négative
pic est plus petite. La partie parabolique de I (t ) s’étend sur une
région de plus grande largeur et la dérivée de fréquence > 0 étend L’impulsion autodérivée peut être compressée de l’extérieur en
l’impulsion dans un domaine plus large. Ces effets peuvent être utilisant un élément dispersif linéaire pour lequel DVG < 0. De tels
vus sur les figures 8a et b correspondant à une impulsion inci- éléments peuvent être constitués par une paire soit de réseaux de
dente de 6 ps traversant une fibre optique de silice dans le proche diffraction soit de prismes (figure 9).
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C
120 fs I (t)
à 1,5 ps
Paire de réseaux A B
de diffraction
Fibre Temps
a
≈ 3 ps
C (ω0)
≈ 20 ps
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Roue dentée
3.1 Les méthodes de déclenchement tournante
(Q-switching ) Miroir fixe Miroir fixe
M1 M2
La sortie d’un laser à solide fonctionnant en mode « relaxé » est
généralement un train d’impulsions irrégulières aussi bien du point Cristal laser Laser
de vue de la puissance des pics, de leur largeur temporelle que de
leur fréquence de répétition. On peut déplacer ces irrégularités et en
même temps accroître la puissance du pic par une technique jouant b par roue dentée tournante
sur la variation brusque du facteur de qualité Q de la cavité. Un seul
pic est alors émis dans un temps compris entre la µs et quelques ns
Figure 11 – Déclenchement mécanique
et avec des puissances instantanées variant de 10 6 W (1 MW) à
109 W (1 GW). Cette technique convertit une impulsion de pompe
relativement longue, de puissance de pic assez basse, en une
impulsion très courte, de puissance élevée dépassant de plusieurs 3.2 Génération d’impulsions courtes
ordres de grandeur celle de la pompe. Avec ce mode de fonction-
nement, l’énergie est stockée dans le matériau laser durant le
à l’échelle de la nanoseconde
pompage, et subitement relaxée sous la forme d’une impulsion
courte. Le facteur de qualité Q est défini comme le taux de l’énergie On utilise, dans ce cas le déclenchement actif. On place sim-
stockée dans la cavité à l’énergie perdue par cycle. Durant le pro- plement un modulateur d’amplitude ou de phase dans la cavité. Il
cessus de pompage, le faisceau est interrompu ce qui diminue est aisé de comprendre que, si la fréquence de modulation
considérablement Q en annulant l’émission laser. Les lasers YAG : coïncide avec l’écart spectral entre deux modes consécutifs, alors
Nd sont de loin les lasers déclenchés les plus répandus. Ils peuvent tous les modes oscillants seront couplés en phase. On peut aussi
typiquement produire plusieurs milliers d’impulsions par seconde se rendre compte que le principal inconvénient de ce mécanisme
sans dégradation de l’énergie de l’impulsion. Les largeurs est que l’ajustement temporel d’un aller-retour à l’intérieur de la
temporelles varient entre quelques nanosecondes et quelques cavité avec celui de la fréquence de modulation devient de plus en
millisecondes. plus critique lorsque les impulsions deviennent de plus en plus
courtes. Une limite typique est de l’ordre de 10 ps lorsque l’on
Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour déclencher les opère à un taux de répétition de 100 MHz.
lasers. Chacune a ses propres avantages, inconvénients et ses
applications spécifiques. Les principaux paramètres mis en jeu ■ Déclenchement mécanique
sont les suivants.
Il se fait au moyen d’un miroir tournant qui peut être aligné avec
1. Les pertes dynamiques qui sont les pertes maximales intro- le miroir fixe de la cavité une fois par révolution (figure 11a ). Ce
duites dans la cavité optique quand le système de coupure du système admet 100 % de pertes dynamiques et 0 % de pertes
déclenchement est fermé. Théoriquement, la perte dynamique d’insertion. Les vitesses peuvent atteindre de 20 000 à 60 000 tours
devrait être de 100 % pour assurer que l’effet laser n’intervient plus par minute. Les temps de déclenchement sont typiquement de
jusqu’à la prochaine ouverture du système de déclenchement. l’ordre de quelques nanosecondes.
2. Les pertes d’insertion qui sont les pertes minimales introduites
par la présence du déclenchement dans les conditions ouvertes. ■ Déclenchement mécanique
Théoriquement, elles sont nulles mais la plupart des systèmes Il se fait au moyen d’un disque tournant percé de trous introduit
comprennent des surfaces optiques qui introduisent des pertes de entre le miroir de plus grande réflectivité et le barreau laser
réflexion et de diffusion. (figure 11b ). Ce système entraîne 100 % de pertes dynamiques et
3. Le temps de déclenchement qui est le temps nécessaire pour 0 % de pertes d’insertion. Il est relativement lent et n’est effectif
que le système de déclenchement soit ouvert. Des temps de que pour une partie du faisceau. Il est pratiquement abandonné.
déclenchement rapides entraînent la création d’impulsions courtes
■ Déclenchement électro-optique (figure 12a )
et de puissances de pic élevées puisque le déclenchement peut
devenir complètement ouvert avant que l’émission laser ait un Il se fait par insertion d’un polariseur et d’une cellule de Pockels
effet significatif sur l’inversion de population. ou de Kerr qui jouent le rôle de cellule anti-retour (voir [AF 3 278]
Cristaux et optique laser non linéaire ). L’effet Pockels est un effet
4. La synchronisation est une indication du bon fonctionnement
non linéaire du premier ordre, induisant une biréfringence entre les
du signal laser réglé sur des événements extérieurs.
rayons ordinaires et extraordinaires créés dans le cristal uniaxe qui
est proportionnel à la tension appliquée. Les cristaux non linéaires
Les méthodes de déclenchement les plus utilisées sont : utilisés sont KD*P (D* : deutérium), Li NbO3 , Li Ta O3 dans le
visible et le proche IR et CdTe dans l’IR plus lointain. Pour l’effet
— le déclenchement actif par des techniques mécaniques, Kerr, la biréfringence est proportionnelle au carré de la tension
électro-optiques ou acousto-optiques pour lesquelles la appliquée ce qui nécessite des tensions trop élevées sources de
commande dépend explicitement du temps ; nombreuses perturbations électriques dans les montages qu’il vaut
— le déclenchement passif par des absorbants saturables mieux éviter. Le temps de déclenchement est beaucoup plus court,
pour lequel la commande dépend de la densité énergétique du de l’ordre de la nanoseconde, que ceux des technologies méca-
faisceau laser produit. niques et acoustiques. La synchronisation est bonne.
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a déclenchement électro-optique
Figure 13 – Déclenchement par un absorbant saturable
Miroir Miroir
fixe Vpériodique fixe
M2
M1
Cristal
1
Transmission
Cristal laser modulateur Laser
acousto-optique
0,8
0,6
Tension V appliquée pendant le pompage : création d’un réseau
de diffraction 0,4
V = 0 pendant l’impulsion laser
0,2
b déclenchement acousto-optique
0
0 20 40 60 80 100
Miroir Miroir Intensité (I/Isat)
HR HR
Cristal laser
3.3 Génération d’impulsions très courtes
à l’échelle de la picoseconde
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cristaux qui sont beaucoup plus fiables. Un absorbant saturable temporel apparaît alors comme un pic unique dont la phase reste
assure une coupure passive et constitue une excellente méthode constante. En réalité, la hauteur du pic a été fortement réduite pour
de déclenchement. Le temps de déclenchement n’est pas réglé de être reproduite sur la figure. Ce pic apparaît de nouveau après
l’extérieur mais dépend de l’intensité du faisceau. Il absorbe le chaque aller-retour dans la cavité. Sa largeur est de nouveau
faisceau laser aux faibles intensités et annule l’effet laser jusqu’à 1
ce que le matériau amplificateur soit pompé par un faisceau à gain donnée par δ = ------- identique aux fluctuations temporelles du cas
∆ν
élevé. Le matériau devient alors transparent à la longueur d’onde précédent. Ce mode de fonctionnement d’un laser est appelé
laser. L’absorbant est blanchi et la qualité de la cavité augmente. verrouillage de modes (mode-locking ). Ce sont les interférences
Ce changement d’absorption est l’équivalent du déclenchement du constructives des amplitudes de ces modes qui créent l’augmen-
laser qui se produit en moins d’une nanoseconde. tation considérable de l’amplitude résultante du pic. Un laser à
À partir de l’étude de la saturation on montre que le compor- modes bloqués émet une série d’oscillations de même amplitude
tement de l’absorbant saturable peut être caractérisé par : oscillante en phase. On peut aussi dire que toute la puissance est
compressée temporellement pour produire une impulsion unique
α0 qui se propage d’avant en arrière à l’intérieur de la cavité. Chaque
α = -----------------------
-
1 + II sat fois que l’impulsion atteint le miroir de sortie, une impulsion
émerge. Tout l’art du verrouillage des modes consiste donc à
avec α coefficient d’absorption : α = α0 si I = 0, contrôler les phases des modes du laser multimode de façon à
Isat intensité de saturation, compresser temporellement le signal de sortie du laser et produire
ainsi une seule impulsion dans la cavité (figure 17).
α
Si I = Isat , alors α = -----0- Alors que le système de déclenchement est utilisé pour générer
2
des impulsions dans le domaine de la nanoseconde, le verrouillage
Si II sat α → 0 et la transmission → 1 : blanchiment. de modes génère des impulsions plus courtes dans le domaine de
Le temps de relaxation varie de la picoseconde à la micro- la picoseconde. La première expérience date de 1965 sur un laser
seconde selon le matériau utilisé. à rubis.
Ces absorbants saturables ne fonctionnent qu’avec des lasers à Le verrouillage de modes est d’autant plus efficace que la largeur
impulsions, seuls capables de blanchir le matériau alors que les d’émission du milieu amplificateur est grande afin d’augmenter le
lasers continus ne peuvent pas produire de telles puissances. nombre de modes longitudinaux qui oscillent simultanément.
Outre le laser YAG : Nd, on utilise le laser YAG : Cr 4+ (YAG noir) Supposons que 2N + 1 modes oscillent avec la même amplitude
pour lequel le seuil de dommage est élevé (500 MW/cm2). E0 et une différence de phase constante entre deux modes
consécutifs ϕ = ϕn + 1 – ϕn . On a déjà vu dans l’article sur les
Les microlasers déclenchés, qui sont des sources simples, éléments de la physique des lasers que :
compactes et fiables, produisent des impulsions de 300 ps avec
des puissances instantanées de 25 kW. Ils sont utilisés en micro- c
usinage microchirurgie, en spectroscopie et pour la génération de ∆ ν n, n + 1 = ---------
2
second harmonique.
Le champ résultant est la somme des amplitudes de chaque
composante :
3.3.2 Verrouillage de modes actif n =+ N
Une cavité laser est constituée d’un milieu excité qui permet de E0 ( t ) = E0 ∑ exp 2πj[ ( ν 0 + n ∆ ν k, k + 1)t + nϕ ]
multiplier le nombre de photons (gain) sur une largeur spectrale n= –N
∆ν. Cette cavité est placée entre deux miroirs qui assurent les aller
ν0 est le mode central :
et retour (feedback ). Ces miroirs forment une cavité optique qui
assure les oscillations à fréquences quantifiées selon la relation : sin [ ( 2N + 1 ) ( 2π∆ ν n,n+1 t + ϕ )/2 ]
E total (t ) = E 0 ----------------------------------------------------------------------------------------
-
c sin [ ( 2π∆ ν n,n+1 t + ϕ )/2 ]
ν = k -------------
2n
L’intensité résultante est le carré de E total(t ) :
avec c vitesse de la lumière,
longueur de la cavité, sin [ ( 2N + 1 ) ( 2π∆ νn, n+1 t + ϕ )/2 ]
2
I total (t ) = I0 ----------------------------------------------------------------------------------------
-
n indice du milieu,
sin [ ( 2π∆ ν n,n+1 t + ϕ )/2 ]
k nombre entier.
Le comportement temporel est montré sur la figure 18 pour une
Ce sont les modes de la cavité représentés sur la figure 15a.
superposition de N = 1, 2, 5 et 10 modes longitudinaux. Les
c
Deux modes consécutifs sont ainsi séparés de la quantité ---------- . impulsions lasers ont alors une durée de δt calculée par le temps
2n séparant les minimums nuls autour du maximum principal de
Le laser monomode est alors obtenu en plaçant un étalon, l’impulsion :
également du type Fabry-Pérot, mais d’épaisseur plus petite et 1 1
dont les modes sont beaucoup plus espacés que ceux de la cavité δt = ------------------ --------------------
2N + 1 ∆ ν n,n+1
résonnante comme on peut s’en rendre compte sur la figure 15b.
Si la condition f ∆ν est satisfaite, le laser sera capable de Le taux de répétition entre deux impulsions consécutives est
produire plusieurs modes. Généralement, ces modes oscillent alors :
indépendamment et donnent une intensité de sortie moyennée sur 2
le temps de fonctionnement qui apparaît constante mais qui ∆t = ------
c
toutefois présente une fluctuation de phase et donc également une
fluctuation temporelle (figure 16). L’intensité d’une impulsion est donc :
C’est typiquement le laser multimode en fréquence et en temps. I = (2N + 1)2 I0
Que se passe-t-il si les phases des modes sont liées entre elles ?
Admettons que ces modes ont même phase et que leur répartition c’est-à-dire 2N + 1 fois l’intensité de la somme des intensités
en amplitude est la même que précédemment. Le signal de sortie individuelles.
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ν0
(λ0)
ν0
(λ0) Profil de raie de centre actif
ν0
(λ0)
c/2n c/2n’d
ν0
ν0 (λ0)
(λ0)
Courbe de transmission de la cavité associée au milieu laser
Courbe de transmission de la cavité associée au milieu laser
ν0
(λ0)
ν0 ν0
(λ0) (λ0)
Le nombre de modes est limité par la largeur de bande de et de 30 ps dans celui des lasers LiYF4 : Nd 3 +. Les lasers LiYF4 :
l’amplificateur ∆ν telle que ∆ ν δt 1 .
Nd3+ pompés par diodes délivrent des impulsions de l’ordre
Les lasers à solide pompés par lampe flash produisent des
impulsions de l’ordre de 100 ps dans le cas des lasers YAG : Nd 3 + de 10 ps.
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Intensité Intensité
Fréquence Fréquence
Phase Phase
2π 2π
ϕ=0
0 0
Fréquence Fréquence
Intensité Intensité
300 300
200 200
100 100
0 0
Temps Temps
Figure 16 – Variations des intensités spectrales et temporelles d’un laser multimode et d’un laser monomode
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N=1 N=2
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
t/(2/c) t/(2/c)
N=5 N = 10
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
t/(2/c) t/(2/c) Figure 18 – Comportement temporel d’une
cavité à verrouillage de modes
b2
f = ------------------
2 n2 I
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Oscillateur Amplificateur
t
La plupart du temps, il n’est pas possible de séparer les effets
d’autofocalisation et d’automodulation de phase puisqu’ils sont
créés simultanément lors de la traversée du milieu. Il existe un cas
pour lequel il est possible d’ignorer l’autofocalisation, c’est celui de
la propagation à l’intérieur d’une fibre optique monomode pour
laquelle le guidage d’indice domine sur l’effet d’autofocalisation et
l’automodulation de phase peut ainsi être isolée.
Figure 22 – Impulsion temporelle gaussienne Lorsque les impulsions de fortes énergies sont exigées, il faut les
amplifier en associant un oscillateur à un amplificateur de puis-
sance (MOPA pour Master Oscillator Power Amplifier ) (figure 23).
Avec les lasers Al2O3 : T i3+, n 2 = 3,2 · 10–16 cm2/ W ; il n’y a que L’oscillateur génère une impulsion de faible énergie mais caractéri-
les impulsions lasers de fortes intensités qui sont focalisées. Il sée par des paramètres de grande qualité, de très faible divergence
suffit de placer une ouverture de petit diamètre pour ne trans- et de largeur spectrale étroite. L’amplificateur multiplie l’énergie
mettre que les impulsions ultracourtes (figure 21). d’un facteur 100 et lorsque plusieurs amplificateurs sont mis en
jeu, des facteurs de 1012 peuvent être atteints.
■ Automodulation de phase Ces impulsions de fortes puissances sont en fait amplifiées
Dans ce cas, ce sont les propriétés temporelles de la lumière qui jusqu’à ce que les problèmes non linéaires qui sont créés avec la
sont mises en jeu par la relation : forte intensité du laser ne deviennent pas trop préjudiciables. En
fait, les impulsions lasers ultracourtes sont produites par la tech-
n (t ) = n 0 + n 2 I (t ) nique d’amplification d’impulsions à dérivée de fréquence (CPA :
Chirped Pulse Amplification ), identique au mode de gazouillis d’un
Le changement de phase de l’impulsion lors d’une traversée
oiseau, technique mise au point à l’université du Michigan par
est :
Gérard Mourou.
– ∆n ω
ϕ ( t ) = ---------------------------0-
c
2π δν 0 δω 0 3.4.2 Compensation de dispersion
puisque
2π δ
ϕ = ------------ = ------------------ = -----------
-
λ0 c c Les deux méthodes de compensation de la dispersion de la
vitesse de groupe utilisent soit des réseaux de diffraction, soit des
avec δ différence de marche entre les rayons émergents prismes. Différentes couleurs suivent des chemins différents
et incidents : comme on le voit sur la figure 24. L’idée principale est de trouver
un dispositif qui permette à la composante bleue du spectre de
δ = ∆n = n 2 I ( t ) rattraper la composante rouge. Avec les paires de réseaux, il est
aisé de comparer les chemins optiques suivis par les faisceaux de
ω 0 et ν 0 pulsation et fréquence au centre de l’impulsion
fréquences différentes. Pour les prismes, c’est plus difficile mais
(ω 0 = 2 π ν 0 ) :
néanmoins possible.
ω (t ) = ω 0 + ∆ ω (t ) En pratique, les paires de réseaux sont utilisées quand on a
d’où : besoin d’une grande dispersion, pour élargir une impulsion suffi-
d ϕ (t )/dt = ∆ ω (t ) samment avant de l’envoyer dans un amplificateur. Les prismes sont
plutôt utilisés dans une cavité laser parce qu’ils entraînent des per-
Le déplacement en fréquence est montré sur la figure 22 pour tes beaucoup plus faibles et la compensation de dispersion relative-
un faisceau gaussien et une valeur positive de n 2 . La partie gauche ment faible qu’ils délivrent est suffisante.
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Bleu
Laser à argon
Millennia
Rouge
P2 dp
M4
d2 z
Bleu
λ/2 M2 Cristal M3
Rouge
2θ
P1 d1
M1 Fente M1’
Système
Fente électronique
Sortie
de verrouillage
Les distances de propagation dépendent de la longueur d’onde λ, les régénératif
Cristal saphir : Ti 3+
chemins optiques étant plus longs dans le rouge (grands λ) que dans le
bleu (petits λ).
Laser à argon
3.4.3 Compresseur d’impulsions
composé d’une fibre et de deux réseaux
Figure 26 – Montage d’un laser saphir dopé T i3+
Nous av ons déjà vu sur la figure 9 que la fi bre génère de comportant un système électronique de verrouillage régénératif
nouvelles fréquences par le processus d’automodulation de phase.
L’impulsion s’élargit en fréquence et en temps. L’élargissement
temporel est dû à la dispersion normale de la fibre. Le signal de Sur la figure 26, on voit que le second bras de la cavité laser
sortie est une impulsion dérivée en fréquence pour laquelle contient une paire de prismes fournissant le contrôle de la disper-
l’énergie est pratiquement toute contenue dans la zone de sion, outil le plus important de la génération des impulsions courtes
balayage fréquentiel linéaire. Ce balayage linéaire est obtenu par le d’un laser saphir : T i3+ . La paire de prismes a une dispersion effec-
passage de l’impulsion dans un milieu à dispersion négative. Les tive négative alors que la plupart des matériaux ont une dispersion
composantes lentes de l’impulsion interagissent avec les positive pour laquelle l’indice de réfraction augmente lorsque la lon-
composantes rapides pour produire une impulsion plus courte que gueur d’onde diminue. La dispersion de la paire de prismes peut
l’impulsion initiale. Des compressions de l’ordre de 30 sont être ajustée par la nature du verre et la séparation entre eux.
régulièrement obtenues avec une paire de réseaux de diffraction et La séparation est habituellement réglée pour donner une dis-
utilisées dans l’imagerie à plusieurs photons. persion négative en tenant compte de toutes les composantes de
la cavité. En translatant l’un des prismes sur le faisceau ou en
dehors du faisceau, on peut ainsi passer d’une dispersion positive
3.4.4 Blocage de modes par lentille de Kerr à une dispersion négative et rendre opérationnel le laser sur
plusieurs régimes. Toutefois, aux impulsions les plus courtes
Sur la figure 25, le milieu amplificateur est constitué d’un saphir correspondent des spectres de plus en plus larges pour lesquels les
dopé T i3+ pompé par un laser à argon dans le vert (514,5 nm) qui termes encore plus élevés jouent bien sûr un rôle dans la disper-
est de loin le milieu laser à solide le plus utilisé (voir § 4.1). La sion. La paire de prismes ne peut plus être effective. Il convient donc
cavité laser est formée par quatre miroirs ; deux miroirs plans M1 d’optimiser tous les facteurs influençant la dispersion totale de
et M′1 , et deux miroirs concaves M2 et M3 servant de focalisation. l’ensemble de la cavité. En pratique, ce sont les miroirs diélectriques
Une fente est placée dans le bras du résonateur laissant passer les qui sont un facteur limitant dans la production des impulsions les
pics de forte intensité et de faible section. À ces fortes intensités plus courtes d’où la mise au point de miroirs dérivés en fréquence
sont associées des pertes réduites. C’est précisément la condition dont la pénétration en surface dépend en fait de la longueur d’onde
exigée pour le blocage de modes passif par absorption saturable. (SESAM pour miroir à absorbant saturable à semi-conducteur) [11].
La lentille de Kerr peut donc être regardée comme un absorbant Il est ainsi possible d’obtenir des impulsions de 10 fs correspondant
saturable très rapide écartant la lumière de faible intensité et carac- uniquement à quelques périodes de la lumière.
térisé par des pertes faibles aux intensités élevées. Un gros avan- Le blocage de modes (mode-locking ) passif est la méthode la plus
tage de cette technique sur les absorbants saturables est qu’il n’est efficace pour produire des impulsions ultracourtes dans le domaine
plus nécessaire d’utiliser un milieu absorbant pour éliminer les fai- des femtosecondes. Cette méthode fonctionnait initialement avec
bles intensités puisque c’est le rôle de la fente. Un autre avantage des lasers à colorant comportant un milieu d’absorbant saturable
est que la vitesse du processus est uniquement limitée par la dont la dynamique de saturation combinée avec celle du gain
non-linéarité du type Kerr, comme pour être instantanée. conduit au régime de blocage de modes. Ces lasers sont désignés
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Pompage
vite interprété comme dû à l’autofocalisation du faisceau intracavité Yb3+ : YAG
laser
induite par l’effet Kerr, d’où le nom de Kerr Lens Mode-locking
(KLM). En fait, dans certaines configurations, l’autofocalisation pro- Nd3+ : YLF
Cr2+ : ZnSe Yb3+ : YLF
duite sur des impulsions courtes modifie les paramètres spatiaux
du faisceau et diminue sa perte dans la cavité. Cette diminution de
perte permet de favoriser le régime à modes bloqués par rapport au Yb3+ : verre
Cr3+ : LiSAF
régime continu qui subit plus de pertes. L’installation d’une fente
dans la cavité, à l’endroit où le faisceau à modes bloqués se rétrécit, Yb3+ : KYW
Pompage diode
facilite la discrimination et stabilise le régime à modes bloqués. Fibre : Er3+
L’amplification de ces impulsions ultracourtes a ensuite été Yb3+ : Y 2O3
démontrée assez rapidement. Des impulsions femtosecondes ont Fibre Raman
été d’abord étirées temporellement d’un facteur de 2 600 dans un Fibre laser Fibre photonique Y2O3 , Lu2O3 , Sc2O3
étireur à réseaux. Elles sont ensuite injectées dans un amplificateur
régénératif à saphir. Les impulsions amplifiées sont compressées
dans un compresseur à réseaux. Ce principe de l’amplification est Figure 27 – Évolution des cristaux lasers générateurs d’impulsions
actuellement utilisé dans les chaînes d’amplification commerciales « femtosecondes »
par CPA ( Chirped Pulse Amplification ) comme nous l’avons
mentionné plus haut.
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faisceau est focalisé par un doublet f = 120 mm sur le cristal. Le pénétration et une réduction de la diffusion de Mie. Par exemple,
doublet est monté sur un ensemble de déplacement x - y - z micro- la tomographie cohérente optique utilise la détection interféromé-
métrique. La lentille est légèrement inclinée (≈ 6o) pour compenser trique de la lumière rétrodiffusée pour donner une vue 3 D d’échan-
l’astigmatisme introduit par le cristal sur le faisceau de pompe. tillons biologiques comme la cornée. Une autre technique associée
Les paramètres géométriques de la cavité sont les suivants : à l’imagerie médicale est la mesure de fluorescence résolue en
temps, laquelle, après excitation par une impulsion laser ultrabrève,
— longueur du bras court : d 1 = 61,5 cm ; a la potentialité de discriminer entre les tissus sains et ceux qui sont
— longueur du bras long : d 2 = 78,5 cm ; cancéreux sur la base des différences des déclins de fluorescence
— distance entre M2 et la facette du cristal : x = 49 mm ; des états excités mis en jeu. Des mesures d’imagerie 4 D ont aussi
— distance entre les deux miroirs sphériques : z = 108 mm ; été démontrées.
— longueur totale de la cavité : 1,518 m ;
— distance entre les prismes : d p = 43,5 cm ;
— angle de pliage, 2θ = 9,6o, calculé pour compenser l’astigma- 4.4 Spectroscopie des semi-conducteurs
tisme introduit par le cristal.
La méthode pompe-sonde est en cours de développement pour
4.2 Application à la femtochimie analyser la dynamique des réseaux et la thermalisation des
semi-conducteurs massifs ou pour analyser l’évolution temporelle
Le lecteur pourra également se reporter aux références [1] [8] [9] [10]. des contraintes dans les hétérostructures de semi-conducteurs. La
connaissance de la dynamique des électrons dans les
De nombreux processus chimiques, tels que la formation
semi-conducteurs permet d’optimiser les systèmes électroniques
(figures 30a , b , c , d ) ou la cassure des liaisons chimiques
et optoélectroniques modernes ainsi que de mieux modéliser le
(figure 31), les collisions moléculaires, la rotation, la vibration et la
comportement théorique de ces matériaux.
fragmentation des atomes, l’isomérisation et l’ionisation, se
produisent à l’échelle de quelques femtosecondes. Les réactions Quand un semi-conducteur de bande interdite E g absorbe un pho-
chimiques connues se produisant à partir de réactants initiaux vers ton d’énergie supérieure à E g, les électrons sont excités vers la
les produits finaux via un état de transition excité (figure 30a ) peu- bande de conduction, laissant des trous dans la bande de valence.
vent être étudiées avec les lasers ultrarapides. D’ordinaire, une La diffusion et les mécanismes de déclins radiatifs, par lesquels les
impulsion incidente excite une molécule dans l’état de transition et transporteurs de charge retournent à l’équilibre, déterminent les
une deuxième impulsion stimule la fluorescence induite par le laser propriétés électroniques du semi-conducteur. Ainsi, les électrons qui
(FIL) ou l’ionisation ou encore la chimiluminescence (figures 30b et sont piégés par des niveaux d’impuretés localisés en dessous de la
32) dont l’intensité décrit alors l’évolution temporelle du produit bande de conduction peuvent retourner plus lentement vers l’état
(figures 30c et d et figure 32). Le délai temporel de la sonde est fondamental, avec la conséquence d’une conductivité électronique
réglé en déplaçant les deux miroirs de la figure 33. Une des pre- qui reste élevée pendant un temps assez long après l’excitation ini-
mières applications d’un tel mécanisme a été de suivre le mouve- tiale. Une illumination intense d’un laser ultrarapide peut causer la
ment vibrationnel des molécules d’iode I2 par FIL. Des approches saturation de l’absorption quand les bandes des niveaux excités et
similaires ont permis l’étude de la brisure des liaisons de ICN, NaI des niveaux fondamentaux ont des populations égales. Cet effet est
et de C2F4I2 . La figure 30c décrit plus précisément l’exemple de No amplifié en utilisant les puits quantiques multiples dans lesquels le
dans le gaz rare Ne à l’état solide et la figure 30d celui de la liaison confinement spatial élevé des porteurs de charge restreignent les
C – I. Les lasers ultrarapides ont été aussi très utilisés pour étudier transitions électroniques permises entre des niveaux d’énergie dis-
l’effet de solvants sur la dynamique des réactions en solution. crets. Ces effets de saturation d’absorption conduisent à des chan-
gements d’indice de réfraction qui sont étudiés pour les applications
Un thème de recherche actuel en femtochimie a pour objectif
aux systèmes de logiques optiques. Le retour à l’état naturel peut
d’utiliser des impulsions « femtosecondes » pour conduire des
être mesuré par la technique de pompe-sonde dans laquelle une
réactions vers des voies particulières de produits, ou de préparer
impulsion pompe ultrarapide puissante induit une saturation élevée
les molécules dans des états quantiques déterminés. En chimie
par l’excitation des transporteurs de charge et une sonde retardée
physique, on sait que la diffractométrie X est l’outil le plus utilisé
échantillonne la transmission à des temps connus après l’excitation.
pour caractériser les configurations atomiques. Des avancées
On obtient ainsi des informations dynamiques sur les taux de dif-
récentes analysent comment une structure cristalline peut être
fusion des électrons et des trous en dehors de leurs état excités ini-
modifiée après perturbation par une impulsion intense. La dif-
tiaux par les processus non radiatifs causés par l’interaction
fraction de rayons X fs est une technique pompe-sonde dans
électron- phonon ou la diffusion électronique. Il est essentiel d’uti-
laquelle une impulsion optique vibrationnelle perturbe les atomes
liser l’impulsion de la sonde à bande large créée par la génération
d’un matériau et une autre impulsion de rayons X synchrone
du continium pour échantillonner l’absorption à travers un domaine
arrivant plus tard sur l’échantillon est diffusée, donnant naissance
spectral assez large. La recombinaison radiative des transporteurs
à l’image de diffraction. Le potentiel existe pour que cette tech-
de charge peut alors être observée directement par les techniques
nique soit appliquée à l’étude des molécules biologiques et des
de photoluminescence résolue en temps. On peut ainsi avoir accès
configurations structurales des protéines. On trouvera dans le
aux voies de retour des électrons à l’équilibre thermique.
numéro spécial de « l’Actualité chimique – février 2001 », (en
français) de nombreux exemples d’applications en femtochimie.
4.5 Usinage des matériaux
4.3 Imagerie
L’usinage conventionnel des pièces mécaniques en dessous de
Les impulsions ultrabrèves de faible énergie permettent d’obtenir 0,1 mm = 100 µm est difficile et l’usinage des matériaux par laser
une meilleure résolution dans l’espace à trois dimensions (3 D), apporte la solution à des travaux de perçage, par exemple à des
voire à quatre dimensions (avec le temps) ainsi qu’une meilleure dimensions inférieures au micromètre. Cet usinage laser est
pénétration par rapport aux autres lasers à impulsions plus lents. approprié pour les métaux, les plastiques, les céramiques et les ver-
C’est l’imagerie biomédicale qui a été rapidement développée (voir res à partir d’impulsions comprises entre la microseconde et la
exemples figure 34 c et d). Ainsi, l’imagerie de fluorescence à nanoseconde. Cependant, ces durées d’impulsions sont relati-
balayage par absorption à deux photons utilise un laser femtose- vement élevées et les processus thermiques influencent alors for-
conde pour réaliser une imagerie confocale, uniquement au foyer tement la qualité des faces des trous. Les durées de telles impulsions
de l’objectif du microscope minimisant les effets photo-toxiques et sont suffisamment longues pour permettre à la chaleur d’être dif-
de blanchiment en volume des échantillons étudiés. La possibilité fusée à l’extérieur de la zone d’absorption optique élargissant ainsi
d’utiliser des grands λ entraîne une plus grande profondeur de la zone influencée par cette chaleur. Dans cette région, une fusion
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Énergie
Énergie (eV)
Complexe activé X* D
Ea 7
Sonde Sonde
E ’a
Lig
(b)
ne
ret
Réactif A
6
ard
∆E A
Fluorescence
(c)
Produit B (a)
∆t Pompe
Pompe
1
Coordonnée de réaction X
(d)
a 1,2
t = 200 fs
t = 100 fs 1
Signal FIL
t = 0 fs 0,8
0,6
NO dans Ne solide Fenêtre de sonde
1 325 nm 0,4
<1
Évolution de la fluorescence (unité arbitraire)
0,2
1 305 nm
1
Distance 0
1 260 nm
1 – 0,2
– 500 – 250 0 250 500 750 1 000
1 1 230 nm Retards temps (fs)
Calculs quantiques
Déplacement dans C–I (unité arbitraire)
Calculs classiques
2
1 200 nm 1,2
1
2 1 175 nm
1 150 nm
0,8
2
0,6
1 125 nm
2,5 0,4
1 100 nm
1 0,2
locale se produit et l’éjection du liquide à partir du bain coule vers définie et plus étroite qu’avec les lasers à la ns. Le matériau subit
les bords du trou, nuisant à la qualité de l’opération d’usinage. l’ablation par ionisation. Il est transformé en un plasma avec le
Au contraire, l’usinage laser femtoseconde est par nature fonda- résultat de l’absence de zone affectée par la chaleur, sans fusion et
mentalement athermique et les champs électriques intenses des sans formation de défauts de surface. La figure 35 montre des
impulsions conduisent instantanément à des absorptions exemples de perçage avec des lasers ultrarapides. Les principaux
multi-photons très fortes, entraînant une région d’absorption mieux mécanismes mis en jeu sont ceux de l’absorption multiphoton,
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Énergie ∆τ
Énergie
Sonde
Pompe
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Réseau 2 x 2 µm 200 ps
Silice fondue 9 µJ
ouverture numérique 0,65
0,5 µJ, 100 fs, 800 nm
b même image par une microscopie classique
Figure 35 – Perçage de trous dans la silice fondue par des lasers
à 800 nm respectivement de 100 fs (0,5 J ) et de 200 ps (9 J )
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GÉNÉRATION D’IMPULSIONS LASERS ULTRACOURTES JUSQU’À LA FEMTOSECONDE _______________________________________________________________
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