Oceano 2a
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Oceano 2a
Caractéristiques morphologiques
Les méthodes d’investigation principales sont les sondages acoustiques, la sismique
réflexion et l’imagerie satellitaire radar. Ces méthodes ont permis d’obtenir une image de la
topographie du fond des océans.
La figure 2.1 illustre la répartition bathymétrique des océans. La profondeur moyenne des
océans est de 3730 m. La profondeur maximale est atteinte au niveau de la fosse des
Mariannes (11.035 m, Océan Pacifique). Le maximum de fréquence se situe vers 4000-5000
m. Par opposition, l’altitude moyenne des continents est de 870 m. La distribution
bathymétrique est bipolaire, elle reflète la différence de densité entre la croûte continentale
granitique et la croûte océanique basaltique (principe d’isostasie).
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Océanographie géologique Chapitre 2a Structure des bassins océaniques
Figure .2.2 – Carte des ensembles structuraux océaniques – Hamblin & Christiansen, 1995
(1) Les rides océaniques sont situées à 2000m de profondeur en moyenne. Il s’agit du
principal trait tectonique de la terre qui serait visible de la lune sans la couche d’eau.
Les rides sont des structures assez larges (1500m), elles s’élèvent à 3000 m du fond et
couvre 23% de la surface terrestre. Leur extension sur toute la surface du globe
représente un parcours de 64.000 km. Les rides présentent une forme de zigzag suite à
leur fragmentation par des failles transformantes qui décalent les différents segments.
Elles sont différentes par rapport aux chaînes de montagne continentales car elles ne
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Océanographie géologique Chapitre 2a Structure des bassins océaniques
sont pas déformées par des plissements, présentent une composition homogène et une
pente qui reste assez faible (1/200ième). Leur relief est accidenté au niveau de la crête
qui est occupée par une vallée axiale ou rift (i.e., 2 km de profondeur, 30 km de large).
La structure de la ride dépend de la vitesse d’expansion (Fig. 2.3). Par exemple, pour
des vitesses lentes < 5 cm/an, la ride est haute et accidentée avec une vallée axiale très
prononcée. De nombreuses photographies ont été prises par des submersibles depuis
1974.
(2) Les plaines abyssales constituent de larges surfaces très peu accidentées (pente <
1/1000ième), présentes à des profondeurs comprises entre 3000 et 5500 m. Leur
topographie a été découverte en 1947 et cartographiée avec une précision de 2 m. Les
plaines abyssales comportent quelques petits reliefs (abyssal hills) de 75 à 900m au-
dessus du plancher océanique. Ces reliefs sont de formes circulaires ou elliptiques, ils
s’étendent sur 1 à 8 km de large à la base et sont très fréquents par exemple le long du
flanc des rides. Les plaines abyssales sont lisses, plates, localisées à proximité des
marges continentales où les reliefs sont complètement masqués par les apports
sédimentaires. Dans l’Atlantique, il existe de nombreuses plaines abyssales le long de
la marge nord et sud américaine, sud africaine et européenne. Dans le Pacifique, les
plaines abyssales sont rares car les apports sédimentaires sont bloqués au niveau des
fosses.
(3) Les fosses représentent des zones de convergences où la croûte océanique est recyclée
par subduction. Leur profondeur maximale atteint plus de 11.000m. Les fosses
présentent une morphologie asymétrique, avec une pente forte du côté continental et
plus faible vers l’océan. Elles s’étendent sur 100 km de large et sur plusieurs milliers
de kilomètres de long. Il s’agit de zones d’intense activité sismique et volcanique.
L’Ouest Pacifique montre un système continu de fosses depuis la Nouvelle-Zélande
vers l’Indonésie, le Japon, puis vers le NE les Iles Aléoutiennes. D’autres fosses se
retrouvent au niveau de l’Amérique centrale et de l’Amérique du sud. Dans
l’Atlantique, les fosses sont moins nombreuses, elles se situent à la pointe sud de
l’Afrique et dans la Mer des Caraïbes.
(4) Les îles et guyots correspondent à des édifices volcaniques émergés (îles) ou
submergés (guyots ou seamounts). Ces édifices de 100 km de large et parfois 1000m
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(5) Les marges continentales sont couvertes par les océans mais ne font pas partie de la
croûte océanique. Leur composition est celle de la croûte continentale, recouverte de
sédiments détritiques. Les marges continentales sont elles-mêmes divisées en 3
parties : la plateforme continentale (shelf), le talus (slope) et le glacis (rise). La
plateforme continentale est généralement limitée aux 200 premiers mètres de
profondeur, elle s’étend sur 200 à 1500 km et présente des pentes faibles de l’ordre de
1/1000ième. Il s’agit de la partie submergée des continents, domaine de transition entre
le continent et l’océan. La plateforme recouvre 18% de la surface terrestre. Sa largeur
fluctue dans le temps, plus large lors des périodes d’intense expansion océanique. Elle
se caractérise par un relief peu accentué dont la topographie est influencée par les
variations du niveau marin. Le talus s’étend jusqu’à 2000-3000 m de profondeur sur
une largeur de 20 à 40 km. Il se caractérise par une pente forte (1/20 – 1/30ième). Il
reflète les différences de densité et de composition entre la croûte continentale et la
croûte océanique. Le glacis constitue une zone de transition vers les plaines abyssales.
Il se caractérise par des pentes plus faibles (1/100 – 1/200ième) et est recouvert par des
sédiments continentaux. Des canyons sous-marins sont fréquents au niveau du talus
continental, ils recoupent la marge continentale et s’étendent jusqu’aux plaines
abyssales. Ils constituent le prolongement des fleuves sous le niveau de la mer. Il
s’agit de zoner de transport en masse de matériel continental.
On distingue deux types de marges, les marges passives et les marges actives (Fig. 2.4). Les
marges passives sont larges, non soumises à des forces de compression et donc caractérisée
par l’absence d’activité sismique ou volcanique. Les marges actives subissent quant à elles
des déformations suite à la convergence entre deux plaques océanique et continentale. La
plaque océanique descend sous la plaque continentale moins dense et il y a formation d’une
fosse.
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Figure 2. 4 – Distribution des marges passives et actives – Landry & Mercier, 1992
La figure 2.5 montre la dissymétrie des marges est et ouest de l’Océan Atlantique au niveau
d’un transect entre le Sénégal et les Antilles.
Figure 2.5 – Transect W-E entre le Sénégal et les Antilles – Caron et al., 1989
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Océanographie géologique Chapitre 2a Structure des bassins océaniques
Figure 2.6 – Structure de la croûte océanique selon la vitesse de propagation des ondes
- Caron et al., 1989
On distingue 4 couches :
- La couche 1 se compose de sédiments non consolidés en surface puis indurés en
profondeur. Son épaisseur est nulle au niveau des rides, puis s’épaissit en s’éloignant
de celles-ci pour atteindre environ 500m d’épaisseur. Elle présente des discontinuités
internes correspondant aux différentes strates qui jouent un rôle de réflecteur.
- La couche 2 s’étend sur près de 1700 m d’épaisseur. Elle est caractérisée par un fort
gradient des ondes P. Sa composition est basaltique. Elle présente une surface
irrégulière en contact direct avec l’eau de mer au niveau de la ride ou surmontée de
sédiments.
- La couche 3 (5000m d’épaisseur) est marquée par un changement dans le gradient des
vitesses des ondes P. L’augmentation des vitesses devient plus faible avec la
profondeur. Elle constitue avec la couche 2 la croûte océanique.
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Nature de la croûte
Les caractéristiques de la croûte océanique sont principalement obtenues par des méthodes
indirectes. Seule la nature de la couche 1 et du sommet de la couche 2 sont connues grâce aux
forages océaniques (Fig. 2.8).
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Composition?
(2) Des observations de panneaux océaniques anormaux ont été effectuées ponctuellement
par submersibles, par exemple le Banc de Gorrige entre le Portugal et les Açores dans
l’Atlantique. A cet endroit, la lithosphère océanique a été basculée, ce qui permet
l’observation en coupe de sa structure. La série montre une succession de sédiments,
basaltes en coussins, gabbros recoupés par des filons avec des zones déformées où les
gabbros sont transformés en amphibolites (vers 500-600°C), et des serpentinites. Selon
ce modèle, les filons constitueraient la base de la couche 2, les gabbros la couche 3 et
les serpentinites1 la couche 4.
1
Pour information, les serpentinites sont des roches du manteau, de composition très riche en
minéraux ferro-magnésiens (roches ultrabasiques ou péridotites) qui ont été transformées,
altérées au contact de l’eau de mer.
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Océanographie géologique Chapitre 2a Structure des bassins océaniques
Formation de la croûte
Les couches 2, 3, 4 sont faites de roches basiques à ultrabasiques, mises en place au
niveau des dorsales. Des dorsales sont émergées en uniquement deux points du globe : en
Islande (Atlantique Nord) et dans la région de l’Afar (NE Afrique). Le volcanisme fissural
apporte à la surface des magmas tholéitiques qui par refroidissement donnent des basaltes. La
formation peut s’expliquer par une différenciation en 2 étapes (Fig. 2.10) :
(1) une étape de fusion partielle d’un matériel mantéllique (lherzolites) est responsable de
l’appauvrissement du manteau en éléments compatibles ;
(2) une seconde étape de cristallisation fractionnée du magma, les premiers minéraux
s’accumulent à la base des chambres magmatiques tandis que les liquides s’injectent
en filons au sommet de la chambre ou s’épanchent en surface sous forme de coulées
basaltiques ou forment des roches grenues de plus en plus différenciées.
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Océanographie géologique Chapitre 2a Structure des bassins océaniques
ride sont moins denses. Le manteau chaud se comporte comme un fluide, il remonte au niveau
de la ride puis se refroidit pour constituer la plaque lithosphérique. Au fur et à mesure de
l’expansion, la plaque continue à se refroidir par conduction, les températures plus froides se
retrouvent plus profondément et la plaque s’épaissit. Comme la chaleur doit traverser une
épaisseur importante, le gradient de température diminue et donc le flux de chaleur diminue
également. Lorsque le matériel de la plaque se refroidit, il se contracte ce qui explique
pourquoi la surface de la plaque s’abaisse depuis la ride.
Figure 2.11 – Morphologie des rides médio océaniques - Khan & Mussett, 2000
La morphologie des dorsales varie selon la vitesse d’expansion (Fig. 2.12). Les dorsales
lentes (vitesse d’expansion de 0.5 à 4 cm/an) présentent une vallée axiale large (e.g., ride
médio-Atlantique). Les dorsales dites rapides (> 5 cm/an) ne comportent pas de vallées
axiales ou sont peu marquées (e.g., est Pacifique). Seules les dorsales rapides sont
caractérisées par des chambres magmatiques. Ces chambres sont mises en évidence par une
atténuation locale des ondes sismiques. Elles sont généralement larges de 4 à 5 km (voire 10 à
15 km) et se situent à 3 km sous le plancher océanique.
Au niveau des rides lentes, il n’y a pas de zone de faible vitesse décelable par
investigation sismique. De petits séismes sont observés jusqu’à près de 8 km de profondeur.
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Ces deux observations suggèrent qu’il n’y a pas de chambre magmatique permanente sous les
rides lentes. Le magma serait injecté directement depuis le manteau. La présence d’anomalies
de gravité suggère qu’il y aurait plutôt une accumulation temporaire dans des zones peu
étendues. Au contraire, au niveau des rides rapides, un réflecteur important, proche de
l’horizontal est décelé à 1-2 km sous la ride. Cette forte réflexion suggère la présence d’un
fluide. La présence d’un fluide et le ralentissement des vitesses de propagation des ondes
sismiques révèlent la présence d’une chambre magmatique permanente.
Figure 2.12 – Présence d’une chambre magmatique ou non sous les rides
médio-océaniques selon leur vitesse d’expansion - Khan & Mussett, 2000
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Figure 2.14 – Modèle de fonctionnement des océans selon la théorie de la tectonique des plaques
- Caron et al., 1989
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