Chapitre 2

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Chapitre 2 : La communication dans un environnement

industriel

1- Introduction

L’histoire des réseaux locaux industriels remonte à la fin des années 70, avec l’apparition des
équipements industriels numériques intelligents et des réseaux informatiquede bureaux. Leur
apparition est venue répondre :
- à la demande croissante de productivité dans le domaine industriel par l’automatisation
de la communication entre les différents équipements industriels (de contrôle et de
mesure) de façon à éliminer les pertes de temps et les risques d’erreurs dus aux
interventions humaines,
- au besoin d’interconnexion des équipements industriels informatisés hétérogènes qui
ont été introduits dans le milieu industriel d’une manière anarchique, c’est-à- dire en
résolvant chaque problème à part sans prendre en compte l’intégrité de tout le système
industriel.
Les réseaux locaux industriels ont été donc introduits petit à petit dans les systèmes automatisés,
à des stades divers selon les domaines d’application. Ils sont nés avec le développement de
l’électronique et des matériels numériques programmables. L’apparition des régulateurs
numériques et des automates programmables a conduit les offreurs à mettresur le marché
des réseaux pour les interconnecter et rapatrier à moindre coût de câblage les informations
nécessaires à la conduite par les opérateurs dans les salles de commande.

2. Présentation de l’environnement industriel

L’environnement industriel englobe tous les équipements qui participent à la chaîne de


production que ce soit pour la fabrication, le contrôle ou la maintenance. Ces équipements
peuvent être des:

 machines à outils,
 robots,
 contrôleurs à logique programmée (PLC),
 capteurs,

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 actionneurs,
 stations de supervision,

Ainsi que les moyens nécessaires à leur interconnexion tel que les câbles, les
passerelles, les routeurs,… etc.

Dans les environnements industriels d’aujourd’hui, la plus part des tâches se font
d’une façon automatique ce qui maximise les taux de production, garantit une meilleure
sécurité du personnel, et augmente la rentabilité de l’industrie en générale.

L’automatisation de l’industrie permet d’atteindre des objectifs très intéressants:

- Commercialiser rapidement les nouveaux produits,


- Réagir à court terme et avec souplesse aux exigences du marché,
- Réduire le temps de mise sur marché,
- Produire de manière efficace et économique,
- Exploiter de façon optimale les capacités des machines,
- Minimiser les temps improductifs,
- …etc.

De telles objectifs ne sont parfaitement atteints que si toutes les machines d’une
installation sont complètement automatisées et fonctionnent en parfaite interaction, ce qui peut-
être atteint par :

- l’utilisation de machines automatisées,


- L’utilisation des PLC (contrôleurs à logique programmée) qui permettent
d’automatiser - l’utilisation de certains équipement non automatisés.
- L’utilisation des robots pour automatiser les tâches « intelligentes « telles que la
soudure, le montage, assemblage, … etc.
- L’utilisation des réseaux informatiques industriels pour garantir
l’interopérabilitédes équipements automatisés.

Les installations industrielles, permettent de mettre en œuvre un grand nombre de


fonctions qui sont largement interdépendantes et qui peuvent être organisé
hiérarchiquement en quatre niveaux d’abstraction :

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1- Le niveau Entreprise (niveau 3)
On trouve à ce niveau des services de gestion tel que : La gestion commerciale, La
gestion du personnel, La gestion financière, …

2- Le niveau usine (niveau 2)


Ce niveau englobe des tâches de gestion de la production tel que :
La GPAO : gestion de production assistée par ordinateur,
La CFAO : Contrôle de fabrication assisté par ordinateur,
La CAO : Conception assisté par ordinateur,
Des services de transport, Le contrôle de qualité,….

3- Le niveau atelier ou cellule (niveau 1)


Contient plusieurs îlots de fabrication, de vision, de supervision, des robots, des
automates, …etc.
4- Le niveau terrain (niveau 0)
C’est le niveau le plus bas, qui contient les équipements de fabrication proprement dite
tel que :
a. Les machines automatisées de production qui sont des machines programmables
qui peuvent selon le programme chargé exécuter des tâches complexes sans
intervention humaine,
b. Les capteurs qui sont des instruments de mesure qui peuvent fournir à des
machines intelligentes (tel que les ordinateurs ou les contrôleurs) des informations
telle que la température, la pression, la tension, la couleur, les variations, …etc
c. Les actionneurs qui sont des instruments qui peuvent être activés par des machines
intelligentes tel que les vannes, les interrupteurs, les alarmes,…etc.

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Fig 1 – Les différents niveaux d’abstraction dans un environnement industriel
intégré

Parmi toutes les composantes d’une installation industrielle, les réseaux de


communication jouent un rôle central dans les solutions automatisées, ils
permettent essentiellement:

- un flux d’information continu depuis le niveau capteurs/actionneur


jusqu’au niveau gestion de l’entreprise
- la disponibilité des informations en tout point de l’installation

- échange rapide des informations entre les différentes parties de l’installation

- un diagnostic, et une maintenance efficaces

- des fonction de sécurités intégrées empêchant les accès non autorisés

- … etc.

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3. Architecture d’un réseau industriel
Un réseau local industriel, en une première approximation, est un réseau local utilisé
dans une usine ou tout système de production pour connecter diverses machines afin
d’assurer la commande, la surveillance, la supervision, la conduite, la maintenance,
lesuivi de produit, la gestion, en un mot, l’exploitation de l’installation de production

Fig 2– Architecture globale d’un RLI

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Néanmoins, à chaque niveau d’abstraction, dans un environnement industriel,
correspond un réseau permettant de relier ses différents éléments. Entre deux niveaux
différents il doit y avoir une passerelle si les deux réseaux sont hétérogènes.
On distingue donc trois types de réseaux :
- Les réseaux de terrain connectent les capteurs, les actionneurs et les
dispositifs comme les automates, les régulateurs et plus généralement tout matériel
supportant des processus d’application ayant besoin d’avoir accès aux équipements de
terrain. Ils doivent offrir au minimum les mêmes services que les systèmes
d’entrées/sorties industrielles, mais d’autres très importants (de synchronisation par
exemple) seront aussi définis pour faciliter la distribution des applications.
- Les réseaux d’atelier (ou de cellule) connectent, dans une cellule ou un
atelier, les dispositifs de commande de robots, de machines-outils, de contrôle de la
qualité (lasers, machines à mesurer). Ces réseaux se rencontrent essentiellement dans
les industries manufacturières.
- Les réseaux d’usine un réseau qui irrigue l’ensemble de l’usine,
interconnectant des ateliers, des cellules avec des services de gestion, les bureaux
d’études ou des méthodes.

4. Caractéristiques d’un RLI

L’aspect connexion de machines, même s’il est fondamental, n’est pas le seul à
considérer. Ce sont surtout les processus d’application répartis sur les machines qui sont
mis en relation par les réseaux. Et ce sont ces types de relations qui définissent les
caractéristiquesd’un réseau ou d’un autre. Les besoins en communication sont alors très
diversifiés selon les matériels connectés et les applications qu’ils supportent, ce qui
explique que les réseaux locaux industriels sont nombreux et variés. Il est évident que
le trafic entre des capteurs, des actionneurs et des automates n’est pas le même qu’entre
un système de CFAO et un contrôleur de cellule de fabrication. Les besoins diffèrent
selon des critères tel que la taille des données à transmettre et les contraintes de temps
associées. Le schéma suivant représente les caractéristiques essentielles des réseaux des
différents niveaux d’un système industriel.

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Fig 3– Caractéristiques des différents niveaux d’un RLI

- Le triangle du milieu représente le nombre de nœuds reliés par le réseau de


chaque niveau : ce nombre diminue en montant les niveaux : le niveau terrain comporte
un nombre très important de nœuds tel que les capteurs les actionneurs, les machines,
les robots, …etc, qui peuvent être même reliés à travers plusieurs réseaux locaux. Le
niveau atelier en comporte un nombre moins important, à savoir quelques stations de
supervision et quelques robots. Le niveau usine quant à lui ne comporte que quelques
stations de gestion de production et de conception.
- Le triangle gauche représente la quantité d’information échangée dans
chaque niveau. Cette quantité est très importante au niveau usine où on a besoin de
transmettre des fichiers de données tel que les plans, les programmes,…etc. En
descendant les niveaux, la taille des données diminue pour arriver à quelques bits entre
les capteurs et les actionneurs.
- Le triangle droit représente la vitesse de transmission requise à chaque
niveau. Effectivement au niveau terrain la vitesse de transmission doit être très élevée
pour pouvoir émettre les messages en temps réel. Cependant, au niveau usine le temps
réel n’est pas fortement exigé : la perte de quelques secondes lors du transfert d’un
fichier n’est pas vraiment catastrophique.

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a. Caractéristiques du trafic
Au contraire d’un réseau local de bureau où les messages ont la même priorité, les
données échangées dans un réseau industriel varient selon leur priorité en terme
d’urgence de transfert, et selon leurs taille :

1- Nature des messages échangés

Un réseau industriel évolue en général en temps réel où la contrainte temporelle est


très importante, plusieurs événements doivent être pris en charge en temps réel et leur
retard peut engendrer des dégâts catastrophiques. A cet effet les messages échangés
peuvent être :
- Urgents : ce type de message peut être trouvé dans le niveau terrain tel que le transfert
d’une information d’alarme (dépassement de seuil permis), ou l’ordre de fermeture
d’une vanne,…etc.
- Non urgents: tout autre type de message tel que le chargement d’un programme
exécutable sur une machine ou le transfert d’un rapport.
2- Taille des messages

La charge du trafic peut être très irrégulière en taille de message et en leur


nombre, tout dépend du niveau concerné. Ces messages peuvent être :

- Courts : tel que la valeur d’une mesure envoyée par un capteur, ou un ordre de
démarrage pour une machine.
- Longs : tel qu’un fichier ou un programme.

b. Qualités requises
Fiabilité : la plupart des machines industrielles représentent des sources sérieuses
de perturbation des communications. On parle même de pollution magnétique dans les
environnements industriels, et si on ajoute les risques auxquels sont exposés les moyens
de communication dans une usine, on aperçoit rapidement que les messages acheminés
nécessitent un très haut degré de fiabilité pou pouvoir être transmis sans erreurs, sans
perte et sans retard, et cela au niveau physique ou au niveau des protocoles.

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Performance : il faut garantir la continuité du fonctionnement même en régime
dégradé c’est-à-dire ne cas de panne de certains composants. Il faut avoir une bonne
tolérance aux pannes et pouvoir reprendre certaines activités après les anomalies.

c. Services spécifiques
Un réseau local industriel peut être caractérisé par plusieurs phénomènes de
communication spécifiques dont la prise en compte et l’apport de solution permet de
garantir le bon fonctionnement du réseau :
Diffusion : la diffusion peut être simultanée c-à-d que plusieurs émetteursdoivent
pouvoir envoyer vers plusieurs récepteurs en même temps. Le transfert simultané, par
exemple, de plusieurs ordres à plusieurs actionneurs.

Actionneur

Ordre

Actionneur

Fig 4 – La diffusion dans un RLI


- Concentration : plusieurs équipements peuvent demander la prise en compte en même
temps, tel qu’une requête de prise de mesure simultanéede plusieurs capteurs :

Capteur

Mesure

Capteur

Fig 5 – La concentration dans un RLI

- Périodicité : plusieurs traitement peuvent être périodiques tel que le prélèvement


périodique des mesures de quelques capteurs (mesures cycliques).

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