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REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT

SUPERIEUR

UNION - DISCIPLINE – TRAVAIL ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET-BOIGNY

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE


EN SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (UFR-SEG)

DEUXIEME ANNEE DE MASTER PROFESIONNEL DE BANQUE


(MPB 2)

SUPPORT DE COURS

«ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
ET FINANCIER »

Enseignant

Dr KIMOU A. Maurice (UFR-SEG)

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MASTER PROFESSIONNEL DE BANQUE

COURS D’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER

PLAN DE COURS

INTRODUCTION : OBJET DU COURS

CHAPITRE 1 : L’EVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT FINANCIER

Section 1: Le contrôle des changes


Section 2 : La globalisation financière
A : Les gains de la globalisation financière
B : Les contraintes de la globalisation financière

Section 3 : Les marchés internationaux de capitaux


A : Le financement sur les marchés internationaux de capitaux
B : Les risques du marché international des capitaux

CHAPITRE 2 : LES COMPOSANTES DE L’ENVIRONNEMENT FINANCIER

Section 1: Les marchés financiers


A : Les actifs du marché financier
B : La classification des actifs financiers
C : Les compartiments du marché financier
D : La gestion des actifs financiers

Section 2 : Les acteurs du marché financier


A : Les émetteurs de titres
B : Les demandeurs de titres
C : Les intermédiaires boursiers

Section 3 : La régulation des marchés financiers


A : La tutelle du marché financier
B : La déontologie du marché financier
C : Les délits financiers

CHAPITRE 3 : LES FONCTIONS DU MARCHE FINANCIER ET LE SYSTEME DE


COTATION DES ACTIFS

Section 1: Les fonctions du marché financier


A : Voie de financement de l’économie
B : Moyen d’organiser la liquidité de l’épargne investie à long terme
C : Instrument de mesure de la valeur des titres
D : Outil contribuant à la mutation des structures industrielles et commerciales
E : Allocation et gestion des risques

Section 2 : Les systèmes de cotation et les ordres de bourse

A : Les systèmes de cotation


B : Les ordres de Bourse

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CHAPITRE 4 : LES DETERMINANTS DU COURS DES ACTIFS FINANCIERS

Section 1 : Les facteurs économiques


Section 2 : Les facteurs non économiques
Section 3 : Les outils purement boursiers d’aide à la décision
A : L’analyse fondamentale
B : L’analyse graphique

CHAPITRE 5 : L’INTRODUCTION EN BOURSE

Section 1 : Les avantages de l’introduction en bourse


A : La diversification des sources de financement
B : L’accroissement de la notoriété
C : L’amélioration de la gouvernance
D : La précision de la répartition des profits
E : L’amélioration de la valeur du patrimoine financier de l’entreprise

Section 2 : Les inconvénients de l’introduction en bourse


A : Les coûts directs
B : Les coûts indirects
C : Les risques d’expropriation

CHAPITRE 6 : LES INDICATEURS DES ACTIFS FINANCIERS

Section 1 : Les modèles financiers


A : La théorie moderne du portefeuille
B : Le modèle d'évaluation des actifs financiers
C : La méthode APT
D : La théorie comportementale

Section 2 : Les indicateurs de performance spécifique


A : Le ratio de Sharpe
B : Le ratio de Treynor
C : Le ratio de Jensen

Section 3 : La mesure de la performance globale du marché boursier


A : Notion d’efficience
B : Les indices boursiers
C : Les principaux indices boursiers mondiaux

Section 4 : Les outils de gestion du risque des actifs financiers


A : La volatilité et l’écart-type
B : La variance et la covariance
C : La corrélation
D : Le Béta

LECTURES CONSEILLEES
EXERCICES D’APPLICATION
SUJETS DE DEVOIRS ET D’EXAMENS

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INTRODUCTION

Qu’il s’agisse d’un pays ou d’une entreprise, l’environnement dans lequel s’effectuent
les différentes opérations nécessaires à l’évolution favorable de l’entité a toujours été pour
cette entité, une préoccupation essentielle. En effet, au plan économique, l’environnement
peut être défini comme l’ensemble des facteurs extérieurs, susceptibles d’avoir une influence
sur les activités d’une entité donnée, qu’il s’agisse d’une entité privée ou publique, et donc sur
ces résultats ainsi que sur ses perspectives à long, moyen ou court terme. Pour toute entité
donnée, les biens ou services produits par elle, constituent l’aspect le plus visible de son
existence, car en rapport avec l’économie réelle ; cependant, sa face « cachée » et non des
moindres, demeure le domaine financier.
En effet, si la théorie du développement a toujours présenté l’investissement comme
l’un des facteurs de la croissance économique, force est de reconnaître que l'aspect financier,
qui inclue le montage, le financement, le remboursement des dettes et les revenus espérés du projet
au cours du temps constitue un élément indispensable dans la construction d'un business plan ou du
plan d'affaires de toute entreprise ou organisation.
L’investissement, quel qu’en soit son montant, a besoin d’être financé. Une entreprise
ou un pays ne peut véritablement se développer que s’il dispose de capitaux suffisants et
affecte ses ressources en respectant un certain nombre de règles. Dans le cas du pays, la
non satisfaction de ces conditions peut conduire celui-ci à de grands déséquilibres,
susceptibles de nécessiter le recours, pas toujours souhaité à l’assistance du F.M.I.
Pour le cas particulier des entreprises, l’abondance ou la pénurie de ressources ainsi
que la qualité de celles-ci déterminent la marge de manœuvre des centres de décision en
matière économique et financière et influent de façon décisive sur ses performances.
La question du financement occupe ainsi une place fondamentale dans le processus
de développement de toute structure. Conçus initialement sous une forme purement
monétaire, les instruments de financement se sont fortement diversifiés au fil du temps, très
souvent à l’initiative des institutions financières, pour tenir compte des besoins des agents à
besoin de financement. L’ensemble de ces instruments, que l’on désigne habituellement
sous le vocable de «actifs financiers» exercent de nos jours, un rôle très important dans la
plupart des activités économiques et financières.
Dans un monde de plus en plus ouvert, le repli sur soi ne saurait toujours constituer
une solution efficace de longue période. Sans doute, peut-on recourir à l’épargne nationale
ou à l’autofinancement pour financer l’investissement national privé ou public. La réalité
montre cependant que les ressources propres sont souvent insuffisantes au regard du
montant des investissements à réaliser, d’où le recours aux sources externes de
financement, dont les marchés financiers, aussi bien au plan local qu’international. Ces
marchés, qui brassent de fortes sommes d’argent, constituent ainsi un maillon important de
l’environnement économique et financier de nombreuses entreprises. Ils ont connu ces
dernières décennies, un développement très remarquable, du fait notamment, de la levée
du contrôle de change dans la plupart des pays, Ce fort développement s’observe aussi bien
au niveau de la sphère géographique que des actifs négociés sur ce marché. En effet, ces
marchés deviennent de plus en plus internationaux du fait, notamment, de la levée du
contrôle de change dans la plupart des pays concernent, outre les actifs classiques (actions
et obligations), des articles moins classiques, dans le souci de répondre aux besoins
financiers des structures économiques.
L’entreprise évolue ainsi dans un environnement soumis à l’influence d’un ensemble
de divers facteurs, entretenant entre eux, des relations très étroites et s’influençant mutuellement.
Ces facteurs concernent plusieurs domaines : politique, juridique, technologique, sanitaire,
écologique, financier, sécuritaire… Ainsi, le niveau de l’activité économique d’une entité donnée,
d’une entreprise par exemple, peut être influencé à un moment ou à un autre, par des décisions
politiques, la situation sanitaire actuelle, les innovations technologiques, le degré d’ouverture ou non
des marchés de capitaux ou de biens et services…
Le niveau de l’activité peut également être influencé par des facteurs purement économique
ou financiers en rapport avec une économie donnée : taux de change, taux d’inflation, taux d’intérêt,
taux d’imposition, taux d’épargne, taux de croissance ou encore le niveau de confiance des agents
économiques.

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Toute entité dépend ainsi de son environnement aussi bien en amont pour les conditions de
sa production (fournitures de matières premières par exemple) qu’en aval pour la valorisation de cette
production (écoulement des biens et services sur le marché par exemple). Sa survie reste ainsi
fortement conditionnée à sa capacité d’adaptation à cet environnement.
Pour le cas particulier de l’environnement économique et financier, les mutations
constantes intervenues dans les secteurs économiques (mondialisation) et financiers
(libéralisation financière) constituent pour les différents secteurs économiques, des enjeux
très importants. Par ailleurs, l’interdépendance croissante des économies au fil du temps,
tout en étant susceptible de faire de l’environnement économique et financier, une source
d’opportunités au profit des opérateurs économiques, expose ces derniers à de multiples
risques dont les risques opérationnels, de contrepartie, de liquidité, de marché…
Au regard du volume horaire très réduit (13 h) du cours, nous nous bornerons ici, plus
à l’aspect financier de l’environnement, compte tenu de sa spécificité, comparé à
l’environnement économique. Ainsi, ce cours intitulé «ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
ET FINANCIER» se veut un cours d’initiation générale, consacré beaucoup plus aux
instruments financiers, au marché qui les concerne, à certains indicateurs de ces
instruments ainsi qu’aux facteurs susceptibles d’influencer leur cours à un moment ou à un
autre.
Dès lors, ce cours vise un objectif modeste :

Fournir aux étudiants, de profils divers, des bases de connaissances générales,


relativement à l’environnement financier aussi bien au plan local qu’à l’international.

L’atteinte de cet objectif général passe par celle des objectifs spécifiques suivants :

● Permettre aux étudiants d’avoir une meilleure connaissance des mutations de


l’environnement financier ;

● Permettre aux étudiants d’avoir une meilleure connaissance du marché financier ;

● Initier les étudiants à une compréhension de la déontologie et des délits financiers ;

● Permettre aux étudiants de disposer de connaissances nécessaires à la


compréhension des facteurs susceptibles d’agir sur les cours des différents actifs du marché
financier ;

● Permettre aux étudiants de comprendre les mécanismes de formation des cours


sur le marché financier ;

● fournir aux étudiants les connaissances relatives aux indicateurs boursiers.

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CHAPITRE 1 : L’EVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT FINANCIER
INTERNATIONAL

A l’instar de l’environnement économique, l’environnement financier international a


subi lui aussi au fil du temps, de profondes mutations qui conditionnent le développement du
marché des changes. Ainsi, au contrôle des changes, a succédé la globalisation financière
dont l’un des aspects les plus visibles concerne l’expansion des marchés internationaux de
capitaux.

Section 1 : Le contrôle des changes

Le contrôle des changes est une mesure qui vise à limiter les mouvements, surtout
les sorties de capitaux. Il vise essentiellement deux objectifs:
- La défense de la valeur de la monnaie nationale. A ce niveau, le principe est que
tout effet de flux ou de stock sur la monnaie nationale ou la devise qui contribuerait à la
baisse de la monnaie nationale est réglementé.
- L’indépendance économique. Le souci de l’indépendance économique quant à lui,
sous-tend d’autres formes de limitations des changes qui seraient plutôt favorables à la
monnaie nationale. Les autorités nationales peuvent à cet effet, surveiller par exemple les
investissements étrangers dans le pays.
Le contrôle des changes peut être plus ou moins rigoureux selon les pays, les
périodes...Il peut être réalisé au niveau des marchandises (importations et exportations), des
investissements, des dépenses touristiques à l’étranger...

Section 2 : La globalisation financière

La globalisation financière est l’équivalent au niveau du secteur financier, de la


mondialisation économique. Elle peut être définie comme l’internationalisation des systèmes
financiers. Elle s’explique essentiellement par la levée du contrôle des changes, les
mutations technologiques, surtout dans le domaine de l’information, la dynamique
communautaire à travers la création d’espaces économiques communautaires qui a
engendré à la fois la libre prestation de services, la liberté d’établissement et de
mouvements des capitaux.

A : Les gains de la globalisation financière

Au niveau macroéconomique, la globalisation financière permet aux pays ayant des


déficits de leur balance courante, de les financer plus facilement en ayant recours aux
marchés financiers internationaux. De même, les pays qui ont des excédents, trouvent de
nouvelles opportunités d’élargir la gamme des instruments de placements.
Au plan microéconomique, la globalisation financière offre de nouvelles opportunités
aux entreprises (du moins à celles qui le peuvent) d’emprunter sur les marchés financiers
internationaux ; ce qui les met à l’abri des difficultés de trésorerie et leur assure la poursuite
de leurs activités économiques.
Elles peuvent aussi placer à l’extérieur, leurs excédents de trésorerie à des
conditions financières plus rentables, comparées à celles du marché local.

B : Les contraintes de la globalisation financière

Avec la globalisation financière, on assiste à:


 une volatilité accrue des sources de financement ;
 une plus grande instabilité financière ;
 une certaine perte de maîtrise des politiques économiques nationales ;

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Le recours aux marchés financiers internationaux peut ainsi constituer un frein ou un
atout à la réussite des politiques monétaires nationales, sans compter les risques de crise
financière internationale du fait des interrelations économiques au plan internationale.

Section 3 : Les marchés internationaux de capitaux

Au plan national et international, les marchés de capitaux peuvent être définis comme
le lieu de rencontre entre les agents à capacité de financement et les agents à besoin de
financement. Ces marchés doivent leur expansion, essentiellement à la levée du contrôle
des changes dans la plupart des pays développés. En effet, du fait de cette mesure, certains
agents ont pu trouver qu’il était financièrement plus rentable d’effectuer des dépôts à
l’extérieur que sur le marché interne. De même, des emprunteurs ont pu se financer à
moindres frais sur les marchés extérieurs. Les marchés internationaux de capitaux
apparaissent ainsi comme des vecteurs du développement des marchés de change.

A : Le financement sur les marchés internationaux de capitaux

A l’instar des marchés de capitaux locaux, les marchés internationaux de capitaux


permettent deux types de financement : le financement « intermédié » et le financement
«désintermédié »

A1 : Le financement « intermédié »

On parle de financement « intermédié » ou de finance indirecte lorsque le


financement est assuré par les intermédiaires financiers classiques que sont les banques.
Les instruments du financement international « intermédié » des entreprises sont les
eurocrédits, qui constituent non seulement le vecteur de la croissance des eurodevises, mais
également l’expression du développement du financement bancaire de l’activité
internationale.
Une eurodevise est une devise gérée sur un compte ouvert dans une banque située
hors de la zone de circulation légale de la devise considérée et donc non soumise à la
législation de la mère patrie et dont le titulaire est un non résident du pays d’émission de
ladite devise.
Les eurodevises se caractérisent ainsi par un double critère d’extraterritorialité par
rapport au pays qui l’émet: son bénéficiaire est un non résident et la banque qui lui a ouvert
un dépôt en cette monnaie est elle aussi non résidente.
Exemple : Lorsqu’un non résident détient un compte libellé en dollars dans une
banque américaine, il ne s’agit pas d’eurodollars, mais plutôt de dollars. Cependant s’il
détient ce compte en dollars, dans une banque située en dehors des Etats-Unis, par
exemple à Paris ou à Londres, il possède des eurodollars.
Les eurodevises sont négociées sur un marché appelé euromarché et qui peut se
définir comme les marchés internationaux de capitaux sur lesquels se réalisent des
opérations de prêts et d’emprunts libellés en devises.
La première monnaie à avoir bénéficié du statut d’eurodevise est le dollar
(eurodollar). De nos jours, sur les euromarchés, les opérations se traitent aussi bien en
dollars US, en euros, en yens, en livres sterlings qu’en francs suisses…

A2 : Le financement « désintermédié »

On parle de financement « désintermédié » ou de finance directe lorsque le


financement n’est pas assuré par les intermédiaires financiers classiques que sont les
banques, mais plutôt par le marché financier.
Les instruments du financement international « désintermédié » se composent du
marché des euro-actions et du marché des instruments obligataires internationaux.

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B : Les risques du marché international des capitaux

Plusieurs raisons conduisent les agents économiques sur les marchés internationaux
des capitaux. Ces raisons peuvent être regroupées en deux catégories : les restrictions aux
sorties de capitaux et les restrictions aux possibilités d’emprunt sur les marchés nationaux.
Les marchés internationaux de capitaux offrent ainsi aux entreprises des opportunités
d’emprunt pour le financement de leurs activités ou de placement. Ces opérations exposent
cependant les entreprises à des risques, notamment le risque de change, le risque de taux
d’intérêt qui font partie du risque de marché. Lorsqu’ils sont source de perte ou de
désavantage, ces peuvent contrarier les plans de trésorerie de l’entreprise.
Supposons qu’à T0, les taux d’intérêt soient de 9,25% en Grande Bretagne et 7,5%
dans la zone euro et que le taux de change GBP/EUR soit 1,2540. Dans le but de financer
de nouvelles activités, il est, du point de vue des intérêts à payer, plus avantageuse pour
toute entreprise située en Grande Bretagne, d’emprunter sur le marché monétaire d’un pays
de la zone euro que sur le marché monétaire britannique.
Cette opération expose cependant l’entreprise britannique à un risque de change. En
effet, en cas d’appréciation de EUR/GBP, le service de la dette (capital + intérêt) en GBP
augmente : l’entreprise débourse plus pour honorer le remboursement de sa dette ; d’où une
perte pour elle. En cas de dépréciation de EUR/GBP, c’est l’inverse : la dette coûte moins
cher en GBP : l‘entreprise gagne.

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CHAPITRE 2 : LES COMPOSANTES DE L’ENVIRONNEMENT FINANCIER

L’environnement financier comporte diverses composantes que l’on peut regrouper


en trois grandes catégories : Le marché financier, les acteurs de ce marché et la question de
sa régulation.

Section 1: Les marchés financiers

Le marché financier peut être défini comme le marché qui concentre les titres de long
terme, par opposition au marché monétaire qui concerne les titres de court terme.
L’ensemble de ces deux marchés forme le marché des capitaux.

A : Les actifs du marché financier

Un actif financier est un titre ou un contrat, généralement transmissible et négociable


et susceptible de procurer à son détenteur, des revenus ou un gain en capital, en
contrepartie d'une certaine prise de risque. L’actif financier se distingue ainsi de l’actif
monétaire qui peut être défini comme les formes monétaires et les supports monétaires dont
l'utilisation dans l'échange n'exige aucune conversion ou transformation préalable.
L’actif financier se caractérise ainsi par deux éléments essentiels: le risque et la
possibilité de négocier l’actif sur un marché, qui peut être parfait ou non. Un marché parfait
est un marché sur lequel on peut acheter et vendre les différents actifs sans restriction de quantité et
sans payer de coût de transaction ou taxes.
De façon générale, les actifs financiers servent d’instrument de financement de
l’économie, en marge du financement indirect constitué par le recours aux banques (cas des
actifs financiers classiques) ou de protection contre le risque de variation des cours (cas des
produits dérivés).

B : Classification des actifs financiers

Les actifs financiers peuvent être classés selon différents critères, allant du niveau de
risque à leur caractère classique ou non, en passant par leur niveau de liquidité et la nature
juridique de la relation fondamentale entre le détenteur et l’émetteur du titre.
Compte tenu du caractère relatif de la notion de liquidité en économie et de la
complexité de certains actifs au regard du critère juridique, nous allons privilégier le
caractère classique ou non de l’actif, tout en combinant dans cette analyse, les autres
critères de classification.

B1 : Les actifs financiers classiques

Les actifs financiers classiques concernent les actions et les obligations

B11 : L’action

L’action est un titre de propriété sociétaire, c’est-à-dire un titre qui fait de son
propriétaire, l’actionnaire, le détenteur d’une part du capital social de l’entreprise dont il
détient le titre. L’action est ainsi un titre de capital, émis lors de la constitution des sociétés
ou d’une augmentation de capital. Elle est la contrepartie d’un apport de fonds propre aux
entreprises.
L’actionnaire perçoit en fin d’exercice une rémunération appelée dividende, et
variable en fonction du bénéfice réalisé par l’entreprise et du pourcentage d’action détenu
par l’actionnaire dans le capital de l’entreprise, d’où son caractère risqué en terme de
rémunération, sans compter la perte subie par l’actionnaire en cas de faillite de l’entreprise.
Dans certains cas, seule une fraction du capital de la société inscrite à la cote, est mise sur
le marché et constitue le « flottant ». En multipliant la totalité des actions cotées par leurs
cours respectifs, on obtient la capitalisation boursière.

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L’évocation de « l’action » en théorie financière renvoie en général à l’action
ordinaire. Ce type d’action constitue en effet l’écrasante majorité des titres.

B12 : L’obligation

L’obligation peut être définie comme un titre de créance ou de dette, qui fait de son
détenteur, l’obligataire, un créancier de l’entreprise. Ce dernier reçoit (en principe) à la fin de
chaque année, un revenu appelé intérêt et déterminé par un taux fixe, relativement à la
valeur nominale de l’obligation, au moment de l’émission de l’obligation. Le prix d’émission
est le prix payé par le souscripteur. Le prix d’émission peut être supérieur, inférieur ou égal
au nominal. Si le prix d’émission est égal au nominal, on parle d’une émission « au pair ». Le
remboursement peut se faire au pair (nominal), soit à un prix supérieur. La maturité est le
temps qui reste à courir jusqu’au dernier remboursement.

Au regard du niveau de risque, l’obligation apparaît comme l’actif le moins risqué


dans la mesure où son rendement, constant, est connu à l’avance. Il convient cependant de
noter que dans certains cas, les obligations peuvent s’apparenter à des actifs financiers
risqués. C’est le cas notamment lorsqu’elles sont émises par des entreprises pouvant faire
défaut, …

B13 : Les titres financiers hybrides

Il s’agit de titres qui possèdent certaines caractéristiques des actions et des


obligations. On peut citer parmi ces titres, les obligations convertibles en actions, les
obligations remboursables en actions. L’obligation convertible en action, peut, sous certaines
conditions préalablement stipulées lors de son émission donner la possibilité à son détenteur
de devenir actionnaire de la société émettrice de ladite obligation. Quant au second type
d’obligation, c’est plutôt l’émetteur du titre qui choisit de rembourser l’obligation en actions ou
en espèces,

B2 : Les actifs financiers moins classiques : Les produits dérivés

La nécessité de suivre l’évolution des places financières internationales a justifié


l’apparition de nouveaux instruments financiers tels que les options, les contrats à terme ou
« futures » ou « forward », les contrats d’échange ou « swaps »…qui se négocient sur des
marchés spécialisés. Les fonctions de ces instruments proviennent de celles des actifs
financiers classiques déjà existants, d’où leur nom de produits dérivés, négociés sur des
marchés dénommés « marchés dérivés » ou marché de produits dérivés, qui comprennent
notamment les marchés à terme des instruments financiers (MATIF) ou marché des
« futures.
Un produit dérivé ou contrat dérivé est un instrument financier qui s’échange sur des
marchés à terme et dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution du taux ou du prix d'un
autre produit, appelé sous-jacent. Le sous-jacent (support) peut être une action ou une
obligation, mais aussi un indice, une devise ou une matière première.
Les produits dérivés ont pour fonction principale la gestion des risques économiques
ou financiers. Ces risques qui sont liés à la nécessité pour un agent économique de réaliser
une opération commerciale ou financière dans le futur à un prix ou, d’une façon plus
générale, à des conditions qu’il ne maîtrise pas, sont de plusieurs ordres :
● Risque de marché : risque lié à la variation du prix d’un bien négocié sur un marché
donné (devise, action, taux d’intérêt, matière première…) ;
● Risque de crédit : risque pour un créancier que l’un ou plusieurs de ses débiteurs
soient dans l’incapacité de rembourser tout ou partie de la dette qu’ils ont contractée.
● Risque climatique : risque d’une variation du niveau de l’activité économique d’une
entreprise et donc d’une variation de son chiffre d’affaires, à la suite d’une variation des
températures.
● Risque politique : risque d’une variation du niveau de l’activité économique d’une
entreprise et donc d’une variation de son chiffre d’affaires, à la suite d’une décision politique.
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C : Les compartiments du marché financier

La segmentation du marché financier peut s’analyser selon deux optiques


différentes : celle fondée sur la nature du titre et celle fondée sur les conditions de cotation
en bourse.

C1 : L’analyse selon la nature du titre

Il s’agit ici de savoir si le titre en question est un titre nouvellement émis ou déjà
possédé par un investisseur. On distingue selon cette optique, le marché primaire et le
marché secondaire

C11 : Le marché primaire

Il correspond au marché sur lequel sont émis les titres neufs, c’est-à-dire les titres
nouvellement émis. Ces émissions ont pour objet de transférer des moyens de financement
des épargnants vers des emprunteurs finals. Le marché primaire favorise les emprunts.

C12 : Le marché secondaire

Le marché secondaire, est le marché sur lequel se négocient les titres anciens, c’est-
à-dire les titres émis et déjà possédés par un agent économique. Le marché secondaire, au
service des prêteurs, assure à ces derniers la liquidité de leurs placements, les garantit
contre le risque et permet la spéculation.
Le marché secondaire à un rôle fondamental car un épargnant n’acceptera d’acheter
des titres neufs à long terme que s’il peut les revendre quand il le désire. Sans un marché
secondaire dynamique, capable d’assurer à tout moment la liquidité (vendre quand on veut)
et la mobilité (pouvoir modifier les placements) des titres émis sur le marché primaire,
l’engouement pour le marché primaire risque d’être faible à défaut d’être nul puisque les
entreprises émettrices de titres ne sont pas concernées par les rachats et les reventes de
leurs propres titres.
Ainsi, pour être actif, un marché primaire a besoin de s’appuyer sur un marché
secondaire efficace. Toute déficience au niveau du marché secondaire constitue un sérieux
handicap pour attirer les investisseurs et permettre la souscription aux titres émis sur le
marché primaire.

C2 : La distinction selon les conditions d’introduction en bourse

Selon les conditions requises pour la cotation d’une société en bourse, on distingue le
marché officiel ou premier compartiment, le second marché ou second compartiment et le
hors cote ou troisième compartiment.

C21 : Le marché officiel

Le marché officiel ou côte officielle ou encore premier compartiment est un marché


ouvert aux grandes entreprises et comportant des conditions d’introduction en bourse très
strictes et réglementées.

C22 : Le second marché

Le second marché ou second compartiment est un marché régi par des conditions
d’introduction en bourse plus souples par rapport à celles du marché officiel. Il comprend en
général des entreprises de dimension moyenne.

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C23 : Le marché hors cote

Le marché hors-cote ou troisième compartiment constitue en quelque sorte une zone


d’apprentissage pour les entreprises qui ne remplissent pas les conditions pour être cotées
sur le marché officiel ou sur le second marché. Il est moins exigeant en ce qui concerne les
conditions d’introduction en bourse. Il peut concerner des sociétés mal connues, des
sociétés en liquidation...et n’enregistre que des valeurs épisodiques et mineures.
Ces trois marchés sont complémentaires car ils permettent d’attirer vers la bourse, le
plus grand éventail d’émetteurs de toute taille et constituent à certains égards, des étapes
successives dans la carrière d’un titre.

D : La gestion des actifs financiers

La gestion des actifs financiers encore appelée gestion de portefeuille, consiste pour
l’investisseur ou le gérant du portefeuille, à chercher à tirer le meilleur rendement possible de
du portefeuille d’actifs en sa possession, sur la base des revenus attendus et des risques
encourus. Il s’agit donc pour l’investisseur ou pour le gérant, de chercher à équilibrer les
coûts et les risques vis-à-vis des gains espérés pour pouvoir atteindre ses objectifs ou ceux
définis par l’entité (l’investisseur).

Ainsi l’investisseur ou le gérant peut, pour un niveau de risque donné, chercher à


obtenir le maximum de revenu ou pour un niveau de revenu donné, chercher à minimiser le
risque.
Du point de vue juridique, la gestion des actifs financiers par un gérant (professionnel
agrée), qui doit s’opérer dans le strict respect des contraintes réglementaires et
contractuelles, existe sous plusieurs formes :

 La « gestion sous mandat » : l'investisseur délègue totalement la gestion de son


portefeuille au gérant.
 La « gestion conseillée » : Ici, le gérant conseille l’investisseur et lui fait des
propositions, mais ne peut intervenir directement sur le portefeuille; l'investisseur
garde le pouvoir de décision.
 La « gestion pilotée » : l'investisseur confie ses fonds au gérant pour qu’ils soient
gérés selon l'orientation qu'il a préalablement choisie.

Quelle que soit la forme sous laquelle s’effectue la gestion de portefeuille par un
professionnel, celle-ci doit se faire dans le strict respect du mandat de gestion, tel que stipulé
dans le contrat. En cas de manquement, l’investisseur peut recourir à une action judiciaire
pour demander réparation.

Section 2 : Les acteurs du marché financier

Les acteurs du marché financier vont s’analyser en termes d’émetteurs ou offreurs de


titres, de demandeurs de titres ou offreurs de capitaux et d’intermédiaires.

A : Les émetteurs de titres

Les émetteurs de titres ou demandeurs de capitaux comprennent tous les agents


économiques qui émettent sur le marché financier, des titres en vue de se procurer des
fonds pour créer une entreprise, financer un investissement productif, un fonds de roulement
ou un déficit. Les émetteurs sont ainsi, les entreprises nationales ou étrangères, privées ou
publiques, les institutions financières, les collectivités locales, le Trésor.
Si en théorie toutes les entreprises peuvent avoir recours à l’emprunt obligataire,
dans la pratique, on constate une certaine sélectivité quant aux émissions d’obligations.
Ainsi, on constate que la plupart du temps, l’Etat et les administrations publiques occupent la

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plus grande part de l’emprunt obligataire. Les autres emprunteurs concernent les entreprises
privées ou publiques, quel que soit le secteur d’activité.

B : Les demandeurs de titres

Les demandeurs de titres ou offreurs de capitaux concernent tous les agents qui
désirent rentabiliser, par cette voie, leur épargne. Selon la façon dont ils interviennent sur le
marché, on distingue les épargnants, les investisseurs et les spéculateurs.

- L’épargnant est un agent qui se contente de placements qui assurent le maintien de


la valeur réelle de ses avoirs. Ils les confient à des caisses d’épargne, les garde à la banque
sous forme de placements liquides ou acquiert des bons du Trésor. Il peut ou non intervenir
sur le marché financier.

- L’investisseur: Il s’agit ici d’un agent qui gère un patrimoine financier, c’est-à-dire un
ensemble de portefeuilles de titres financiers. Il intervient sur le marché financier en vue de
se procurer le revenu le plus élevé mais aussi le plus sûr possible en diversifiant si possible
son portefeuille et en en limitant le risque.

- Le spéculateur: La spéculation peut être définie comme la recherche de profit à


partir d’une différence de prix sur un bien donné entre deux périodes consécutives. Ainsi le
spéculateur en bourse est un agent qui ne s’intéresse qu’aux plus-values dues aux
changements des cours des titres. Il achète les titres quand dont il anticipe une hausse des
cours pour les revendre avant que les cours baissent. Par ce comportement, il contribue à
accélérer les cours des titres en exerçant une action à la hausse sur la demande de titres. Le
spéculateur a un rôle indispensable sur le marché financier car c’est lui qui assume le risque
du marché.
En effet, il peut arriver que l’évolution des cours des titres se fasse dans le sens
contraire à l’évolution anticipée par le spéculateur. Dans ce cas, ce dernier subit une perte.
Les émetteurs offrent toujours des titres nouveaux. Les demandeurs ont le choix entre ces
titres nouveaux et les anciens titres offerts quant à eux, par les investisseurs et les
spéculateurs.
L’activité de spéculation ne concerne pas seulement les particuliers. Tous les
demandeurs de titres sont dans une certaine mesure des spéculateurs. En effet, tout bon
gestionnaire de portefeuille cherchera toujours à vendre les titres dont ils anticipent ou
constatent une baisse des cours pour les remplacer par des titres dont ils anticipent une
hausse des cours. Mais à la différence du spéculateur pur, ce gestionnaire est moins hardi
dans ses opérations et ne tentera pas de transactions sur les valeurs très risquées.
On trouve comme principaux demandeurs de titres:
- Les particuliers, c’est-à-dire les ménages, qui peuvent souscrire aux titres,
individuellement ou collectivement par le biais de certains organismes tels que les clubs
d’investissement;
- Les investisseurs institutionnels, composés des compagnies d’assurances, des
caisses de retraites, les mutuelles...
- Les autres investisseurs que sont les entreprises, les associations ou organismes à
but non lucratif, les banques.

C : Les intermédiaires boursiers

Traditionnellement, les agents qui interviennent comme intermédiaires sur le marché


financier sont les banques au niveau du marché primaire et les agents de change au niveau
du marché secondaire. Dans la plupart des pays, surtout développés, il a été substitué aux
agents de bourse, les sociétés de Bourse de sorte que les types d’intermédiaires sont
maintenant les sociétés de bourse, les banques.
Les sociétés de bourses, qui disposent d’un montant de fonds propres plus élevé que
celui des agents de change traditionnels, ont pour rôle de collecter et d’exécuter pour le
compte de leurs clients les ordres de bourse qu’ils reçoivent. Les banques interviennent
13
comme intermédiaire à la fois sur le marché primaire et le marché secondaire. Ainsi,
lorsqu’une entreprise procède à une augmentation de capital en numéraire avec appel public
à l’épargne, elle peut solliciter le concours d’une ou plusieurs banques pour la diffusion des
nouveaux titres auprès du public. De même, sur le marché secondaire, la banque est un
intermédiaire entre l’agent non financier donneur d’ordre et la société de bourse.

Section 3 : La régulation des marchés financiers

A l’instar des autres marchés, le « bon » fonctionnement du marché financier requiert


l’observation de certaines règles, dont l’ensemble constitue la régulation. Ainsi, la régulation
peut être définie comme toute action ou un ensemble de règles ayant pour objectif d’assurer
durablement le bon fonctionnement d’un système ou d’une structure.
Au niveau des marchés financiers, l’objectif de la régulation est d’assurer la
transparence, l’intégrité et la stabilité du marché ainsi que la protection de l’épargnant.
La régulation des marchés financiers est le fait d’acteurs privés à travers l’auto-
régulation et d’acteurs publics (autorités publiques), qui assurent la tutelle du marché et le
respect de la déontologie.

A : La tutelle du marché financier

Quel que soit le degré de libéralisme économique dont il fait preuve, aucun pays ne
saurait laisser le marché financier fonctionner sur la base du principe libéral de « laissez
faire ». Il convient de protéger les épargnants et de prévenir les excès de comportement
susceptibles de remettre en cause, l’existence même et la survie du marché financier.
Au plan de la gestion courante, la loi de l’offre et de la demande ne peut jouer sans
garde-fou: un marché a besoin d’être régularisé d’autant que la croissance des volumes, la
mutation technologique des processus opératoires, l’émergence de contraintes et de
nouveaux produits complexes et volatiles ainsi que l’institutionnalisation et l’interconnexion
spatio-temporel des marchés rendent ces derniers de plus en plus risqués.
Ainsi, dans chaque pays, le marché financier exerce son activité sous la tutelle de
plusieurs autorités qui travaillent en étroite concertation pour élaborer la réglementation et en
assurer le suivi de l’exécution.
Cette réglementation concerne:
- les conditions d’admission des titres à la bourse;
-- les cas de radiation de la cote de telle ou telle valeur;
-- la surveillance de l’information que doit publier et mettre à la disposition du public,
toute société cotée ou désireuse d’être cotée;
-- la surveillance du fonctionnement de la bourse;
-- les moyens d’action à la disposition des organes chargés de veiller à l’application
des différentes points de la réglementation; ces moyens peuvent aller de la persuasion aux
poursuites judiciaires selon la gravité de la faute;
-- la gestion des modes de cotation des titres;
-- etc.

B : La déontologie des activités financières

La déontologie peut être définie comme un ensemble de règles de conduite,


individuelles ou collectives qui visent à garantir une bonne conduite dans le comportement
quotidien des entreprises et de leurs collaborateurs. Elle s’avère opportune sur le marché
financier dans la mesure où l’activité des intermédiaires financiers est une activité fiduciaire
qui trouve son fondement dans la confiance; principe qui a acquis une actualité nouvelle
d’autant que les volumes traités sur les marchés de titres ont accru très fortement de nos
jours compte tenu de la multiplication des instruments financiers, de leur sophistication
croissante et du développement de nouvelles méthodes de négociation.

14
C : Les délits financiers

Les délits financiers, passibles de poursuites judiciaires et payements d’amendes de


montants variables, peuvent s’analyser autour des points suivants: le délit d’initié, le délit de
manipulation des cours et l’entrave à l’exercice des missions des agents des organes de la
Bourse.

C1 : Le délit d’initié

Dans le langage de la Bourse, un « initié » est un individu qui se sert d’informations


non encore publiées, soit pour son compte personnel, soit au profit d’un tiers.
Le délit d’initié peut donc être défini comme le fait pour les personnes morales ou
privées faisant office d’agents de change, de Sociétés de Bourse de disposer, à l’occasion
de l’exercice de leurs fonctions ou de leur profession, d’informations privilégiées sur les
perspectives ou la situation d’un émetteur de titres ou sur les perspectives d’évolution d’une
valeur mobilière ou d’un contrat à terme négociable, qui auront réalisé ou sciemment permis
de réaliser sur le marché, soit directement, soit par une personne interposée, une ou
plusieurs opérations, avant que le public ait connaissance de ces informations.

C2 : Le délit de manipulation des cours

Ce délit est constitué par toute personne qui directement ou par personne interposée,
aura sciemment exercé ou tenté d’exercer sur le marché d’une valeur mobilière, d’un produit
financier coté ou d’un contrat à terme négociable, une manœuvre ayant pour objet d’entraver
le fonctionnement régulier du marché en induisant autrui en erreur. L’élément intentionnel de
l’infraction consiste dans le fait d’exercer ou de tenter d’exercer une manœuvre sciemment,
ce qui implique la connaissance du caractère irrégulier de l’opération, et la volonté d’induire
autrui en erreur.
La manipulation des cours peut passer par divers mécanismes, dont celui de la
diffusion de fausses informations, qui consiste à répandre sciemment dans le public par des
voies et moyens quelconques, des informations fausses ou trompeuses sur les perspectives
d’évolution d’un produit financier coté ou d’un contrat à terme négociable, de nature à agir
sur les cours, soit à la hausse, soit à la baisse, afin d’en tirer profit, directement ou
indirectement.

C3 : L’entrave à l’exercice des missions des agents des organes de la Bourse

Il s’agit ici de doter les agents des organes de fonctionnement de la Bourse d’un
moyen qui leur permet d’exercer efficacement leur mission de surveillance. Ce délit concerne
donc tout fait qui empêche ou rend difficiles les investigations entreprises par ces agents de
la Bourse.

15
CHAPITRE 3 : LES FONCTIONS DU MARCHE FINANCIER ET LE SYSTEME DE
COTATION DES ACTIFS

Si le financement apparait comme la plus visible des fonctions du marché financier, il


convient cependant de noter que ce dernier assure d’autres fonctions non moins
importantes. Par ailleurs, à l’instar des autres marchés libres, il se caractérise par un
mécanisme de détermination des cours qui obéit à la loi de l’offre et de la demande.

Section 1: Les fonctions du marché financier

La fonction primordiale d’un marché financier est de faciliter une allocation efficace
des ressources à la fois dans le temps et dans l’espace. De façon spécifique, le marché
financier assure diverses fonctions : voie de financement de l’économie, organisation de la
liquidité de l’épargne investie à long terme, instrument de mesure de valeur des titres, outil
contribuant aux mutations industrielles, allocation et gestion des risques.

A : Voie de financement de l’économie

Le marché financier permet un financement de l’économie. Il collecte l’épargne


auprès des agents à capacité de financement (ménages principalement) pour la mettre à la
disposition des agents à besoin de financement (entreprises et Etat). Le marché financier
participe ainsi à côté du système bancaire au financement des investissements des
entreprises. Il fournit également à l’Etat et aux administrations publiques, les moyens
financiers indispensables à la concrétisation des projets d’investissement ou de
redéploiement et à la régulation des finances publiques (déficit budgétaire).
De ce point de vue, le marché financier assure un transfert et une mutualisation de
ressources économiques. La mutualisation des ressources économiques, également
appelée « économie du pooling », concerne aussi bien les entreprises (agents à besoin de
financement) que les investisseurs (agents à capacité de financement).

B : Moyen d’organiser la liquidité de l’épargne investie à long terme

Cette fonction est complémentaire de la première. En effet, comme mentionné plus


haut, le marché financier est un marché de titres à long terme. Or, il peut arriver qu’un
détenteur de titres ait besoin de liquidité à un moment ou à un autre. En l’absence de toute
possibilité de vendre ce titre, la détention de titres peut s’avérer moins intéressante ; d’où la
fonction de liquidité des investissements qu’assure le marché financier.
De ce fait, un marché financier est d’autant plus apte à attirer l’épargne susceptible
d’être investie à long terme que les intervenants sur ce marché sont en mesure de trouver
une contrepartie à leurs opérations; ce qui suppose qu’il existe sur le marché une grande
quantité de titres en circulation mis à la disposition du public (« flottant ») et que le volume
des échanges quotidiens de titres soit assez étoffé pour permettre des échanges qui
n’entraînent pas systématiquement des fluctuations erratiques des cours.
Sur un marché financier, le risque de liquidité est d’autant plus important que les
opérateurs sont concentrés et les valeurs traitées peu nombreuses ou présentant des
caractéristiques homogènes.

C : Instrument de mesure de la valeur des titres

Le marché financier offre l’avantage d’afficher à chaque séance et pour chaque titre,
son cours de la séance; ce qui permet non seulement de connaître la valeur de ce titre pour
la séance considérée, mais aussi et surtout de suivre l’évolution de la valeur de ce titre sur
une certaine période. Le marché financier assure ainsi un transfert d’informations par le biais
des prix des titres. Toutefois, la connaissance quotidienne du cours du titre ne peut
permettre d’estimer de façon absolue, la valeur de l’entreprise émettrice de ce titre. En effet,
la valeur d’un titre dépend à la fois de facteurs économiques, sociaux, politiques aussi bien
au plan national qu’international. Certains éléments sont également conseillés dans
16
l’estimation de la valeur d’une entreprise. Il s’agit de l’analyse des bilans, du fonds de
commerce, des perspectives de l’entreprise ou de la firme sur son marché...).

D : Outil contribuant à la mutation des structures industrielles et commerciales

La modification des structures industrielles et commerciales exige des sommes très


importantes. De ce fait, les entreprises ont recours au marché financier, marché sur lequel
elles peuvent trouver les moyens d’une croissance interne ou d’une croissance externe. La
croissance interne correspond à l’acquisition d’actifs réels par les entreprises. Quant à la
croissance externe, elle correspond à l’acquisition de sociétés déjà existantes. Dans ce
deuxième cas, la croissance externe peut se faire par des offres publiques d’achat (O.P.A.),
des offres publiques d’échanges (O.P.E.) ou par cessions de blocs de titres.

E : Allocation et gestion des risques

Le marché financier offre aux agents à capacité de financement diverses formes de


détention de leur épargne, en dehors de la forme liquide initiale. Ainsi, l’épargne peut être
détenue sous forme de titres risqués (actions) ou non (obligations), mais aussi sous la forme
d’une combinaison de ces deux catégories de risques…, chaque modalité étant caractérisé
par un niveau de risque différent.

Section 2 : Les systèmes de cotation et les ordres de bourse

Sur le marché financier, les prix des actifs sont déterminés selon des règles précises,
sur la base de procédés spéciaux.

A : Les systèmes de cotation

On distingue en général deux systèmes de cotation : la cotation au fixing et la


cotation en continu.

A1 : Le fixing

La cotation au fixing consiste à confronter les offres et les demandes enregistrées par
le marché à un moment donné et à fixer le cours du produit concerné au prix d'équilibre entre
toutes ces offres et ces demandes. Selon les places, il peut y avoir une ou deux séances de
cotation par jour.

A2 : Le système de la cotation en continu

Dans ce système de cotation, la période de cotation est rallongée pour tenir compte
de la concurrence des grandes places internationales. Ainsi, la cotation peut se faire
pratiquement toute la journée; ce qui permet d’établir pour les titres un nouveau cours,
chaque fois qu’un nouvel ordre arrive sur le marché. Il permet d’améliorer la transparence du
marché dans la mesure où le cours varie en fonction des réponses apportées au cours
proposé.
Ce système de cotation a été facilité par l’informatique: les agents de changes, les
Sociétés de Bourse travaillent désormais chez eux avec un micro-ordinateur. On parle de
Cotation Assistée en Continu (CAC).
L’objectif du marché continu est de mettre à la disposition des opérateurs un marché
sur lequel:
-- les transactions peuvent se dérouler pendant l’ensemble des heures ouvrables;
-- les ordres sont transmis et exécutés de façon instantanée (priorité par horodatage);
-- l’information est permanente sur les caractéristiques du marché (marché résumé);

17
-- le passage d’un cours à l’autre s’effectue sans variation brusque, dans la mesure
où les ordres sont exécutés au fur et à mesure qu’ils arrivent; ce qui limite les risques de fort
déséquilibre entre l’offre et la demande de titres, susceptible d’influer fortement sur les cours.

B : Les ordres de Bourse

Les ordres de bourse sont des instructions d’achat ou de vente de titres donnés par
des personnes physiques ou morales. Ces ordres comprennent des indications concernant
la nature de l’opération (achat ou vente), le mode de négociation, la nature et le nombre des
titres concernés. Ils doivent aussi indiquer la durée de validité de l’ordre (le jour, la semaine,
à révocation). Un ordre est dit à révocation lorsqu’il est valable jusqu’à la prochaine séance.
On distingue deux principaux ordres de bourse: les ordres au mieux et les ordres à
cours limité.

B1 : Les ordres au mieux

Dans ce type d’ordre, aucun cours n’est fixé. L’ordre est exécuté en totalité au
premier cours coté si l’ordre est reçu avant l’ouverture de la séance ou au cours du moment
si l’ordre est reçu pendant la séance. L’ordre est mis en attente s’il n’existe aucune
contrepartie.

B2 : Les ordres à cours limité

Le donneur d’ordre fixe un cours plancher s’il s’agit d’une vente de titre ou un cours
plafond s’il s’agit d’un achat de titre.

18
CHAPITRE 4 : LES DETERMINANTS DU COURS DES ACTIFS FINANCIERS

Comme le prix de tout bien négocié sur un marché libre, le cours des actifs financiers
négociés sur le marché financier est étroitement lié à l’offre et à la demande de l’actif sur ce
marché. L’offre et la demande de chaque actif financier sont influencées par divers facteurs
que l’on peut regrouper en deux composantes : les facteurs économiques et les facteurs non
économiques.

Section 1 : Les facteurs économiques

Divers facteurs économiques exercent une influence sur les cours des actifs
financiers, aussi bien à la hausse qu’à la baisse. Il importe donc pour tout agent économique
opérant sur les actifs financiers de tenir compte de la conjoncture économique actuelle afin
de pouvoir investir efficacement en fonction de l’humeur des marchés. Sans prétendre à
l’exhaustivité de ces facteurs, on peut relever un certain nombre d’entre eux qui apparaissent
comme les plus importants, au plan international, car utilisés par de nombreux
professionnels de la finance pour arbitrer leur portefeuille. Ils confortent ainsi les acteurs du
monde de la finance dans leur vision des marchés. On peut citer, entre autres facteurs :

● l’évolution et de la croissance du PIB des différentes zones économiques (États-


Unis, zone Euro, Chine…).

● le taux de chômage des grandes zones économiques ;

● Certains indices spécifiques tels que :


– l’indice ISM, basé sur les intentions des directeurs d’achat de sociétés
américaines du secteur manufacturier ;
– l’indice Michigan, relatif à la confiance des consommateurs américains ;
– l’indice IFO, indicateur du niveau de confiance des chefs d’entreprises
allemands ;
– le Golden Dragon, qui désigne l’indice des performances des actions de
grandes capitalisations chinoises ;
– le Baltic Dry Index, indicateur lié à la demande mondiale de matières premières.

● des indicateurs financiers tels que le Libor 3 mois qui est un indicateur économique
sur la liquidité du système bancaire et le coût du crédit bancaire, le spread des obligations à
haut rendement, la volatilité des actions
A ces facteurs qui conditionnent l’environnement financier international, surtout du fait
des fortes interrelations économiques au niveau international, il convient d’ajouter au plan
local, d’autres facteurs tels que les résultats de la société (bénéfices, chiffre d’affaires...),
mais surtout les perspectives d’évolution de ces résultats dans le temps, en fonction de la
conjoncture nationale, régionale et internationale actuelle.

Section 2 : Les facteurs non économiques

Les facteurs non économiques concernent, entre autres, les domaines suivants :

 politique: certaines décisions politiques, par exemple des remaniements


ministériels, des changements dans le code des investissements du pays...
 social, tels que de fréquents troubles sociaux dans le pays puisque ces troubles
peuvent contrarier le bon fonctionnement des entreprises du pays;
 psychologique: l’anticipation de certaines décisions politiques, économiques ou de
résultats électoraux...
Bien que menées séparément, les analyses des facteurs économiques et non
économiques concernant la prévision des variations des cours des actifs financiers restent
liées car s’influençant mutuellement par moment. En effet, la prévision des variations des

19
cours des actions s'appuie sur des données économiques, financières et politiques. Ces
données, surtout les données économiques et financières, telles que le PIB, le taux
d’inflation, le niveau du chômage, le revenu des ménages… indiquent l’état de santé de
l’économie et par extension, des entreprises cotées, permettant ainsi aux investisseurs du
marché financier de se faire une idée précise sur les perspectives économiques et
financières de ces entreprises.
Ces différents facteurs constituent ainsi, des indicateurs très utiles pour comprendre
les mécanismes boursiers et prendre des décisions financières en matière d’investissement
en actifs financiers.
En définitive, on peut dire qu’au-delà des éléments du bilan de l’entreprise, la valeur
de l’action est le reflet des forces et faiblesses de cette entreprise; forces et faiblesses que
l’on peut entrevoir dans son outil de production, sa part de marché et ses perspectives
d’évolution dans le temps, la qualité de ses clients, le climat social, et plus largement
l’environnement économique dans lequel elle exerce son activité. Bien qu’elle puisse
masquer certaines réalités, la valeur de l’action est la manifestation de la santé économique
de l’entreprise. Elle est le point de mire de tous les agents économiques qui directement ou
indirectement s’intéressent ou peuvent s’intéresser à la vie économique de l’entreprise
(salariés, financiers, fournisseurs, clients).
Il convient cependant de noter qu’au-delà des facteurs relevés ci-dessus, le principal
déterminant du cours d’un actif financier pour une séance de cotation donnée, est la loi de
l’offre et de la demande de titres sur le marché; offre et demande, qui sont motivées par
diverses raisons.

Section 3 : Les outils purement boursiers d’aide à la décision

Comme tout investissement, la décision d’acquérir des actifs financiers, à un moment


ou à un autre (investir en Bourse) implique de la part de l’agent économique, l’analyse ou à
tout le moins, la prise en compte de certains éléments, préalablement à sa décision. A ce
niveau, on peut relever deux types d’analyse : l’analyse fondamentale et l’analyse graphique.

A : L’analyse fondamentale

L’analyse fondamentale consiste à raisonner à partir des données économiques


d’ensemble et des comptes des entreprises. Cette analyse s’articule autour de deux axes :
les chiffres et les ratios

A1 : Les chiffres

Les chiffres concernés seront limités ici au chiffre d’affaires, au dividende et au


rendement.
Le chiffre d’affaires et le dividende ne présentant aucune difficulté en termes de
compréhension, il convient de se focaliser sur la notion de rendement.
On entend par rendement, le revenu encaissé sous forme de dividende ou d’intérêt et
/ ou la plus-value constatée sous forme de gain en capital que procure un titre à son
détenteur. Plusieurs indicateurs peuvent être utilisés pour déterminer le rendement d’un titre
financier, dont le rendement actuariel.
Pour évaluer le rendement d’un titre, quelle que soit la nature du revenu attendu
(certain ou incertain), on peut utiliser la technique du taux actuariel de rendement. Le taux
actuariel de rendement est le taux pour lequel la somme actualisée des intérêts et du
remboursement est égale à la valeur d’émission du titre.
Actualiser une somme à encaisser dans un an consiste à tenir compte des intérêts
qui auraient pu être obtenus dans l’intervalle si l’on avait disposé de la somme maintenant et
si on l’avait placée au taux r.
Supposons une somme S0 ayant servi à acquérir un titre à revenu fixe R sur un
nombre N d’années et remboursable à la fin de la nième année. Le taux d’intérêt est r. Le
taux actuariel de rendement est donné par la formule:

20
R R R R R R S0
──── + ───── + ───── + ───── + ───── + ..……..+ ───── + ───── = S0
1+r (1 + r)2 (1 + r)3 (1 + r)4 (1 + r)5 (1+ r)n (1+ r)n

Le taux actuariel de rendement est ici r, c’est-à-dire le taux d’intérêt qui égalise la
somme investie So et le flux actualisé de revenus sur N années.

Exemple d’une obligation de nominal 10.000 f CFA au taux de 10 % et remboursable


après 6 ans. Si le taux d’intérêt est toujours de 10 %, alors on aura:

1000 1000 1000 1000 1000 11000


────── + ────── + ────── + ────── + ────── + ────── = 10 000 CFA
1,1 (1,1)2 (1,1)3 (1,1)4 (1,1)5 (1,1)6

Le taux de rendement actuariel est alors ici de 10 %.

Si au contraire, le taux d’intérêt actuel et pour les périodes à venir est 8 %, le cours
du titre sera:

1000 1000 1000 1000 1000 11000


─────── + ─────── + ─────── + ─────── + ─────── + ────── = 10 925 CFA
1,08 (1,08)2 (1,08)3 (1,08)4 (1,08)5 (1,1)6

Ce cours est supérieur à 10.000 f CFA. L’agent économique réalise un gain en valeur
réelle de 10. 925 - 10.000 = 925 f CFA.

A l’inverse, si le taux d’intérêt est de 12 % (supérieur à 10 %), le cours ne sera plus


que de 9.178 f CFA, représentant une perte en valeur réelle de 9178 - 10.000 = - 822 f CFA.
Il y a ainsi une décote du titre.

D’une manière générale, le cours des titres à revenu fixe se modifie en sens inverse
du taux d’intérêt. De ce fait, les titres à revenu fixe comportent des risques en capital. C’est
la raison pour laquelle, les titres à intérêt variable sont plus attrayants en période de grandes
fluctuations des taux d’intérêt.
Le raisonnement reste le même pour une action à la différence que l’action procure
un revenu variable d’une année à l’autre et qu’elle n’est pas remboursable. Il convient, ici de
faire des prévisions sur le montant des dividendes à venir. De même, pour être tout à fait
complet sur le rendement de ce titre à revenu incertain, il est nécessaire de procéder à des
anticipations sur la valeur de l’action à l’horizon temporel que l’on se fixe. La prévision du
montant des dividendes à venir ainsi que celle du cours de l’action se font en général à partir
de techniques qui prennent en compte les éléments qui influencent le cours de l’action dans
le temps.

A2 : Les ratios

L’analyse par ratios implique plusieurs ratios dont le price earnings, le bénéfice net
par action, le taux de distribution, l’actif net par action, la valeur d’entreprise par rapport au
chiffre d’affaires, le ratio dettes nettes sur fonds propres.

A21: Le price earnings

Le price earnings ration (PER) ou ratio prix sur bénéfice ou encore multiplicateur
boursier en français est le coefficient multiplicateur des bénéfices (valeur boursière /
bénéfice net par action). C’est un taux utilisé uniquement dans l’étude du rendement de
l’action. Il désigne le bénéfice par action et sa valeur est déterminée par le rapport :
21
Cours du titre
───────────────
Bénéfice de la société

Il peut être interprété comme indiquant le nombre d’années de bénéfice que l’on est
disposé à payer pour acheter l’action. Un PER de 8 par exemple signifie que le cours de
l’action représente huit fois les bénéfices ou encore que les investisseurs sont prêts à payer
8 F. CFA pour chaque franc CFA de bénéfice que l’entreprise génère. Sur cette base, et
sous certaines réserves, l’on peut dire que les entreprises qui ont le PER le moins élevé
semblent les plus intéressantes en termes d’investissement. En cas de résultat négatif, le
PER n’est pas calculé.
Le PER est un ratio synthétique qui tient compte de la politique de distribution des
dividendes par l’entreprise, du taux de croissance espéré et du taux d’actualisation. La
variabilité des perspectives d’expansion et de profit d’un secteur à l’autre, d’une entreprise à
l’autre se traduit par une divergence des PER. Il reste malgré quelques réserves à son
endroit, un outil d’estimation fréquemment utilisé dans la mesure où il permet des
comparaisons interentreprises, soit dans le cadre d’un secteur d’activité, soit dans le cadre
d’un marché boursier.

A22 : Le bénéfice net par action

Permettant d’avoir une idée claire de ce qui peut revenir à l’actionnaire en termes de
dividende ou d’accroissement de fonds propres, le bénéfice net par action (BNPA) est
calculé sur la base du résultat des activités normales et régulières de l’entreprise afin de
servir de base de comparaison dans le temps.

A23 : L’actif net par action

L’actif net d’une entreprise correspond à la totalité des actifs de cette entreprise, nette
de ses dettes (capitaux propres). L’actif net par action est ainsi le rapport entre l’actif net et le
total des actions de l’entreprise.
Il convient cependant de noter que l’actif net par action est une valeur purement
comptable et peut différer largement de ce que vaut l’action sur les marchés.

A24 : Le taux de distribution

Le taux de distribution correspond au pourcentage des bénéfices distribués aux


actionnaires.

A25 : La valeur d’entreprise par rapport au chiffre d’affaires

La valeur d’entreprise correspond au montant de la capitalisation boursière,


déduction faite de la dette financière nette de l’entreprise. Elle désigne en fait, le prix minimal
que devrait payer un investisseur pour acquérir cette entreprise. En rapportant cette valeur
au chiffre d’affaires, on obtient le ratio en question notée VE/CA.

A26 : Le ratio dettes nettes sur fonds propres

Ce ratio, désigné en anglais par « gearing » permet de juger de la situation financière


de l’entreprise, à savoir si elle est fortement endettée ou non. De ce point de vue, un
endettement trop lourd peut être préjudiciable à l’entreprise en termes de manifestation de
préférence de la part des investisseurs. Il convient cependant de tenir compte, dans son
analyse de la conjoncture et du secteur d’activité considéré.

22
B : L’analyse graphique

L’analyse graphique consiste pour les boursiers qui l’utilisent, appelés « chartistes »
de l’anglais « chart » (graphique), à reposer leur analyse sur l’étude de la courbe des cours
de Bourse, afin de pouvoir deviner le futur de ces cours sur la base de leur évolution passée.
Cette analyse est toutefois complétée par une analyse technique qui fait intervenir des
calculs qui impliquent la prise en compte de certaines informations ou données afin de
minimiser le niveau de risque attaché à ce type d’analyse.

23
CHAPITRE 5 : L’INTRODUCTION EN BOURSE

Une introduction en bourse consiste pour une entreprise à effectuer un premier appel
public à l’épargne en proposant aux investisseurs d’acquérir des parts de son capital social.
Pour cela, les actionnaires en place peuvent céder une partie des titres qu’ils détiennent,
mais le plus souvent ils préfèrent créer de nouveaux titres pour augmenter les fonds propres
de l’entreprise. Cette action comporte pour l’entreprise concernée, à la fois des avantages et
des inconvénients.

Section 1 : Les avantages de l’introduction en bourse

L’introduction en bourse permet à l’entreprise de diversifier ses sources de


financement, d’accroître sa notoriété, d’améliorer sa gouvernance, de préciser la répartition
des profits et de mieux valoriser son patrimoine.

A : La diversification des sources de financement

Le premier avantage de l’ouverture du capital au public est la collecte de fonds pour


financer des projets d’envergure qui dépasse la capacité de financement des bailleurs
habituels (actionnaires et banquiers). L’accès au marché financier permet à une entreprise,
un financement plus souple et moins coûteux, tout en diversifiant ses sources de
financement. Une fois introduite en bourse, l’entreprise peut facilement lever des fonds sur le
marché obligataire, procéder à des augmentations de capital et acquérir d’autres entreprises
par les procédures d’offres publiques d’achat ou d’échange. Par ailleurs, l’entreprise voit
augmenter son pouvoir de négociation face aux banques.

B : L’accroissement de la notoriété

L’introduction en bourse renforce la notoriété de l’entreprise. En effet, l’entreprise


bénéficie lors de l’introduction, d’une publicité importante. En outre, la cotation de ses
actions lui assure une visibilité permanente qui permet le suivi de ses performances ; d’où
une plus grande crédibilité vis-à-vis des partenaires commerciaux (possibilité d’améliorer les
conditions de règlement avec les fournisseurs par exemple), des salariés, des analystes, etc.
Par ailleurs, si la taille de l’entreprise est suffisamment importante, ses titres peuvent entrer
dans la composition d’un indice boursier, gage possible d’un surcroît d’intérêt de la part des
investisseurs, surtout institutionnels. En outre, une entreprise cotée est obligée de
communiquer ; ce qui accroît sa visibilité, facteur important pour sa notoriété et sa réussite
future. L’introduction en bourse ouvre aussi à l’entreprise des perspectives internationales.

C : L’amélioration de la gouvernance

L’introduction en bourse exige une mutation de la gouvernance d’entreprise. Elle


implique au minimum une transparence des comptes et plus largement, un effort de
communication financière. Elle conduit aussi à la mise en place de systèmes de modernes
de contrôle interne et à une professionnalisation des instances d’administration et de
surveillance. A long terme, ces mutations renforcent la solidité de l’entreprise.

D : La précision de la répartition des profits

L’introduction en bourse permet aux propriétaires initiaux de réaliser un gain en


capital en vendant tout ou partie de leurs actions. En particulier, l’introduction en bourse est
le mode de sortie de capital-risqueurs (l’activité de capital-risque consiste à investir dans des
sociétés jeunes à fort potentiel de croissance en espérant un retour sur investissement très
élevé).
L’introduction en bourse facilite par ailleurs, la mise en place d’un système
d’intéressement des salariés, par exemple sous forme de stock-options.

24
E : L’amélioration de la valeur du patrimoine financier de l’entreprise

Bien que différentes méthodes comptables existent pour définir la valeur exacte d’une
entreprise, cet exercice paraît assez délicat en matière d’unanimité au niveau du résultat.
Une introduction en Bourse bien préparée et réussie peut permettre d’obtenir une valeur plus
élevée de l’entreprise, en comparaison de celle fournie par les premières estimations.
Par ailleurs, une introduction en Bourse peut s’accompagner d’une augmentation de
capital, favorable aux perspectives de développement des activités de l’entreprise.

Section 2 : Les inconvénients de l’introduction en bourse

L’introduction en bourse comporte des coûts directs, des coûts indirects et des
risques d’expropriation.

A : Les coûts directs

Les coûts directs, généralement quantifiables, sont les coûts liés à l’accès des titres à
la cote et à leur maintien. En effet, l’introduction en Bourse nécessite une bonne préparation
pour que l’opération soit bien menée. Certaines entreprises sont amenées à recourir aux
services de financiers spécialisés dont la rémunération est souvent très élevée.

B : Les coûts indirects

Les coûts indirects, qui se chiffrent difficilement, concernent les dépenses liées à la
commission des intermédiaires financiers qui assurent le placement des actions, à l’exigence
de mise en conformité des comptes aux normes comptables, à la mise en place de systèmes
de contrôle plus sophistiqués du fait de la nécessité d’un auditeur externe, d’un conseiller en
communication et d’un conseiller juridique.
Un autre élément de coût indirect tient aux obligations légales de communication :
donner des informations régulières sur la marche de l’entreprise, son développement, ses
projets, sa situation financière...

C : Les risques d’expropriation

En plus des coûts liés à la procédure d’introduction en bourse, l’admission à la cote


comporte d’autres inconvénients dont le plus évident, est le risque de prise éventuelle du
contrôle de l’entreprise par le biais d’une offre publique à son encontre. L’introduction de
partenaires de poids dans le capital peut conduire à une perte de contrôle souvent mal
vécue par les dirigeants lorsqu’ils sont également fondateurs de l’entreprise.
Pour éviter ce genre de risque, certains dirigeants d’entreprises, en fonction des
dispositions légales en vigueur, ne mettent sur le marché, qu’une partie des actions de
l’entreprise, tout en gardant son contrôle.

25
CHAPITRE 6 : LES INDICATEURS DES ACTIFS FINANCIERS

Un indicateur peut se définir comme un facteur ou une variable, mesurable de façon


objective et utilisé pour évaluer de façon fiable, les changements obtenus ou les progrès
accomplis par une entité donnée dans l'atteinte des résultats et des objectifs.
L’indicateur permet de se donner une idée sur un aspect particulier de la performance
globale de l’entité considérée, constituant ainsi un outil d’évaluation et d’aide à la décision.
Plusieurs modèles et indicateurs permettent d’évaluer les actifs financiers.

Section 1 : Les modèles financiers

Quatre modèles feront l’objet de cette section : la théorie moderne du portefeuille, le


modèle d'évaluation des actifs financiers, la méthode APT et la théorie comportementale.

A : La théorie moderne du portefeuille

Développée par Harry Markowitz dans les années 1950, la théorie moderne du
portefeuille repose sur l’idée d’une diversification du contenu du portefeuille des actifs
financiers. L’objet du modèle est de minimiser le risque pour un rendement global donné du
portefeuille, de la somme des rendements des actifs qui le composent, pondérés par leur
poids, ou, pour un risque donné, de maximiser le rendement sur la base d’une composition
rationnelle du portefeuille. Dans le modèle, le rendement d'un portefeuille consistera en la
somme des rendements des actifs qui le composent, pondérés par leur poids

B : Le modèle d'évaluation des actifs financiers

Le modèle d'évaluation des actifs financiers (MEDAF) ou "Capital Asset Pricing


Model" (CAPM) en anglais est le modèle d'évaluation le plus célèbre et le plus utilisé bien
que sa pertinence empirique soit très discutée.
Créé par Sharpe, Lintner et Mossin dans les années 60 et basé sur des études
réalisées par Markowitz en 1952, cet outil décrit la relation entre le risque d'un actif financier
et la rentabilité espérée de cet actif.
Le modèle CAPM est basée sur l’idée générale selon laquelle les investisseurs sont
rémunérés par la valeur temps de l'argent et par le risque. La valeur temps de l'argent est
représentée par le taux sans risque, qui correspond généralement au taux de placement le
plus faible mais le moins risqué.
Le risque est représenté par le Beta, rapport historique entre la volatilité de l'actif et
celle du marché.

La formule de base du modèle est:

avec :
: rentabilité espérée de l'actif financier
: taux sans risque
: Beta de l'actif financier
: rentabilité espérée du marché

Le CAPM décrit ainsi la rentabilité de l'actif comme la rentabilité de l'actif sans risque,
à laquelle s’ajoute une prime de risque marché (rentabilité du marché moins rentabilité de
l'actif sans risque), pondérée par le beta de l'actif.

26
C : La méthode APT

Créé par Stephen Ross, le modèle APT (Arbitrage pricing theory) est l'un des plus
célèbres modèles d'évaluation d'actifs financiers. C'est en quelque sorte le principal
concurrent du modèle CAPM.
L'APT est fondé sur l'idée de base qu'il n'existe pas d'opportunités d'arbitrages qui
durent dans le temps. En effet, un actif A aussi risqué qu'un actif B, mais plus rentable,
verrait sa demande augmenter rapidement, jusqu'à ce que sa rentabilité redevienne égale à
celle de l'actif B, annulant ainsi toute opportunité d'arbitrage.
L'autre hypothèse de base de l'APT repose dans le fait que l'on peut modéliser la
rentabilité espérée d'une action par une fonction linéaire de différents facteurs macro-
économiques ou propres au secteur de la valeur, pondérés selon leur impact sur l'action par
un coefficient beta spécifique.
Ainsi, pour un actif j, on aura :

avec :

E(rj) = le rendement espéré de l'actif i


rf = le rendement de l'actif sans risque
RPn = la valeur de la prime de risque associée au nième facteur systématique influençant le
cours de l'actif (ces primes sont supposées avoir une moyenne nulle)
bjn = le Beta qui représente la sensibilité de l'actif, au facteur RPn

Le rendement espéré de l'actif est ainsi obtenu en additionnant le rendement de l'actif


sans risque (obligations d'Etat), à une série de facteurs systématiques pondérés selon la
sensibilité de l'actif à ces derniers, d’où la démarche suivante pour déterminer l’APT :

1. Identifier les facteurs qui influencent le rendement de l'actif ;


2. Mesurer l'impact de ces facteurs sur l'actif (Beta) ;
3. Estimer la valeur de la prime de risque associée à ces facteurs.

D : La théorie comportementale

Par opposition à l'hypothèse de base des marchés efficients, la finance


comportementale, élaborée par les prix Nobel d'Economie, Daniel Kahneman et Vernon
Smith constitue l’un des aspects de « l’économie comportementale ». Portant principalement
sur le comportement des investisseurs lors de leurs prises de décisions, elle cherche à
mettre en avant les situations dans lesquelles, les marchés ne sont pas rationnels et essaye
d'en expliquer les causes par la psychologie des investisseurs. En d'autres termes, cette
théorie va recenser les travers des comportements humains ainsi que leurs effets sur les
marchés afin de les utiliser lors de stratégies d'investissement.
Selon la théorie financière standard, les marchés financiers aboutissent aux
équilibres les plus efficaces économiquement, comme s'ils obéissaient à des règles
purement rationnelles. Le postulat de la finance comportementale est totalement différent.
Il considère en effet que l'investisseur n'est pas toujours rationnel et que ses
sentiments sont soumis à des erreurs de jugements systématiques (appelées "biais
cognitifs") ou à des facteurs émotionnels comme la peur ou l'excès de confiance, qui
interfèrent lors de sa prise de décisions.

27
Section 2 : Les indicateurs de performance spécifique

La rentabilité d’un actif’ ou d’un portefeuille d’actifs peut être évaluée à partir de ratios
spécifiques, dont les ratios de Sharpe, de Treynor et de Jensen.

A : Le ratio de Sharpe

Mis en place en 1966 par William Forsyth Sharpe, un économiste américain, le ratio
de Sharpe permet de mesurer la rentabilité d’un portefeuille en fonction du risque pris. En
effet, pour lui, la moyenne des rentabilités ne suffit pas à effectuer une mesure exacte de la
performance.

Le graphique ci-dessus montre que pour deux portefeuilles A et B, et pour une même
volatilité, le portefeuille A possède un rendement plus élevé que le portefeuille B. On peut
également dire que pour un même rendement, le portefeuille B est plus volatile que le
portefeuille A.
Le but de ce ratio est de pourvoir constituer à terme, le portefeuille possédant le plus
faible taux possible de risque, pour un rendement maximum. Son application repose sur
plusieurs hypothèses sous-jacentes qui sont:
● Un unique portefeuille risqué ne peut être comparé à la fois qu’à un unique
portefeuille sans risque.
● Aversion totale au risque de la part de l’investisseur.
● Distribution selon une loi normale des rendements dans le cadre moyenne-
variance.
Le ratio de Sharpe est le quotient de l’excès de rentabilité par rapport au taux sans
risque divisé par le risque total du portefeuille. En d’autres termes, il permet de calculer la
performance d’un investissement par rapport à celle d’un placement sans risque.

La formule nécessaire au calcul est donc :

Avec :

28
De ce résultat, il ressort que :

● Si le ratio est négatif, on en conclut que le portefeuille sous performe un placement


sans risque et donc il n’est pas logique d’investir dans un tel portefeuille.
● Si le ratio est compris entre 0 et 1, cela signifie que l’excédent de rendement par
rapport au taux sans risque est plus faible que le risque pris.
● Si le ratio est supérieur à 1, alors le portefeuille surperforme un placement sans
risque et donc il génère une plus forte rentabilité.
En définitive, plus le ratio est élevé, plus le portefeuille est performant.

B : Le ratio de Treynor

Créé par l'économiste Jack Treynor en 1965, ce ratio permet, à l'instar des ratios de
Sharpe et de Jensen, d'évaluer la rentabilité d'un portefeuille par rapport au risque engagé.
Sa formule est la suivante :

Avec RTp le ratio de Treynor, Rp la rentabilité du portefeuille p, Rf le taux sans risque


(rémunération d'une obligation d'état), et Bp le béta du portefeuille p.
Plus le ratio de Treynor est élevé, plus le portefeuille présente une rentabilité intéressante
par rapport au risque encouru.
En effet, basé sur le modèle du CAPM (MEDAF), ce ratio représente le rapport entre
l'excès de rendement du portefeuille vis-à vis du marché et son Beta. Il correspond donc à la
prime de rendement du portefeuille par rapport à celui d'un investissement dans l'actif sans
risque, par unité de risque de marché.
Ainsi, ce ratio analyse la volatilité relative du portefeuille vis-à-vis de l'indice de
référence, et non pas uniquement la volatilité du portefeuille. Le ratio de Treynor est donc
adapté dans le cadre d'un portefeuille bien diversifié par rapport à son marché de référence.

C : Le ratio de Jensen

L'alpha de Jensen, proposé par Michael C. Jensen en 1968, sert à évaluer la


performance d'un fonds ou d’un portefeuille d'actifs financiers, à l'instar des ratios de Sharpe
ou de Treynor.
Basée sur le CAPM (MEDAF), cette méthode d'évaluation compare le portefeuille à
analyser à une combinaison de l'actif sans risque et du portefeuille de marché. L'alpha de
Jensen mesure donc la "surperformance" (ou "sousperformance") d'un portefeuille par
rapport à sa performance théorique dans le modèle du CAPM.

Sa formule est la suivante:

avec :
: l'alpha de Jensen
: la rentabilité espérée du portefeuille

29
: le taux sans risque
: le Bêta du portefeuille
: la rentabilité espérée du marché, de l'actif

A l'issue du calcul, deux situations peuvent se présenter :

● Si l'alpha de Jensen est supérieur à 0


Cela signifie que le portefeuille fait mieux que son marché de référence, on dira qu'il
le "sur-performe". Plus l'indicateur est élevé, meilleure est la performance du gérant de
portefeuille, par rapport au marché.

● Si l'alpha de Jensen est inférieur à 0


Ce cas est nettement moins favorable ; le portefeuille se révèle inférieur au marché
en termes de performance : on dit qu'il le "sous-performe". Le portefeuille fait moins bien que
ce qui est prévu dans le modèle du CAPM.

Cet indicateur peut être utilisé pour mesurer la qualité d'un gestionnaire de fonds, à
savoir s’il apporte de la valeur avec sa gestion en faisant mieux que le marché, et constituer
ainsi l’une des bases de sa rémunération.

Section 3 : La mesure de la performance globale du marché boursier

La performance du marché boursier peut s’analyser à travers différents éléments tels


que son degré de liquidité, de profondeur, le volume des transactions par
séance…Cependant, l’indicateur de performance le plus utilisé reste les indices boursiers,
qui constituent des indicateurs synthétiques, dont la valeur est étroitement liée à l’efficience
du marché.

A : Notion d’efficience

L’efficience peut être définie en économie selon deux aspects : l’efficience allocative
et l’efficience informationnelle.

A1 : L’efficience allocative

L’efficience allocative correspond au cas où le prix constitue sur le marché, un signal


fiable pour l’affectation des ressources. Dans ce cas, les prix se forment de façon à égaliser
le rendement marginal pour tous les emplois de fonds.

A2 : L’efficience informationnelle

Un marché est dit « efficient » ici si les prix qui y sont établis reflètent à tout instant, la
totalité de l’information disponible. Cette condition d’efficience suppose que tous les acteurs
du marché ont accès à l’information, qu’il s’agisse d’informations économiques, politiques,
sociales…présentes, passées ou à venir.
De ce point de vue, seuls des marchés concurrentiels peuvent se révéler efficients
sur la base des conditions d’atomicité du marché et d’homogénéité du produit d’une part, de
la circulation instantanée et sans coût de toute information pertinente d’autre part (conditions
de fluidité et de transparence du marché).
En appliquant l’approche informationnelle de l’efficience, on peut dire que le marché
est efficient si :
● le prix établi intègre à tout instant, l’ensemble des informations tirées des
événements passés ;

30
● le prix reflète les anticipations sur les événements futurs, c’est-à-dire, si les
anticipations sont rationnellement élaborées.

Au niveau économique et pour le marché boursier, les informations peuvent


concerner aussi bien le domaine macroéconomique (déficit ou excédent de la balance des
paiements, du budget, niveau d’inflation, niveau du chômage…) que le domaine
microéconomique (résultats de l’entreprise, état de sa trésorerie, perspectives futures en
matière de gestion, de financement, de part de marché etc.).

B : Les indices boursiers

En économie, un indice peut être défini comme un nombre qui mesure la variation
relative d’une grandeur ou d’un ensemble de grandeurs sur deux périodes consécutives. Sur
les marchés financiers, les cours des titres, déterminés à chaque séance, donnent lieu au
calcul de différentes sortes d’indices, dont la détermination repose sur trois aspects : les
modalités de leur calcul, leur composition et leur utilisation. On peut ainsi calculer l’indice
général, des indices par secteur d’activité, un indice relatif aux plus importantes entreprises
cotées…...
L’indice général du cours des valeurs mobilières permet d’apprécier la santé
économique du pays. C’est pourquoi on dit que cet indice constitue le baromètre de l’activité
économique.
Sa hausse est le signe d’une bonne santé de la globalité des entreprises dont les
titres servent à son calcul et par extension celle de l’économie toute entière.
Sa baisse traduit une dégradation de la conjoncture économique du pays qui se
concrétise par des ordres de vente de valeurs supérieurs aux ordres d’achat de valeurs.
L’on peut calculer plusieurs types d’indices en fonction d’objectifs spécifiques
prédéterminés. Les entreprises choisies dans le calcul des indices le sont en général, sur
une période donnée, au regard de leur dynamisme, symbolisé par leur chiffre d’affaires, leurs
performances économiques, leur capitalisation boursière, c’est-à-dire la valeur en bourse de
la totalité des titres cotés...

31
C : Les principaux indices boursiers mondiaux

Pays
Nom de l’indice Remarques
FRANCE CAC 40 CAC : Cotation Assistée en
Continu. Les 40 entreprises qui
composent le CAC 40 sont
choisies en fonction de critères
de capitalisation boursière, de
liquidité et de représentativité
dans l’économie française. Le
CAC 40 a été créé le 15 juin
1988, avec une base 1000 au
31 décembre 1987.

ALLEMAGNE DAX DAX : Deutscher Aktien Index.


Indice comprenant les 30 titres
les plus importants et les plus
liquides de la Deutche Börse. Il
est calculé en réinvestissant
les dividendes des titres le
composant.
I
ETATS-UNIS Standard & ndice des 500 grandes
(Wall Street) Poors 500 (S&P entreprises américaines,
500) choisies pour leur capitalisation
boursière, la liquidité du titre et
la représentativité du secteur
de l’entreprise dans l’indice.

Dow Jones 30 Industrial Average (DJIA) Indice composé des 30


entreprises qui ont les plus fortes
capitalisations boursières aux
Etats-Unis, cet indice n’est
qu’une moyenne pondérée des
valeurs des titres, ne prenant pas
en compte la capitalisation
boursière des entreprises.

Nasdaq-100 Nasdaq : National Association of


Securities Dealers Automated
Quotations. Indice composé des
100 plus grandes entreprises
cotées sur le Nasdaq.

ROYAUME-UNI FTSE 100 FTSE : Financial Times Stock


(La City) (Footsie) Exchange. Indice qui prend en
compte les 100 plus grandes
entreprises cotées sur le
London Stock Exchange.

JAPON Nikkei Indice composé des 225 plus


grandes entreprises japonaises
par la capitalisation boursière.
Il est calculé par la société
Dow Jones et ne prend pas en
compte la capitalisation
boursière des entreprises qui
le composent : c’est la une
simple moyenne arithmétique
des cours boursiers.

32
CHINE/SHANGHAI SSE 50 : Indice des 50 plus
SSE 50 et SSE grandes entreprises chinoises ;
180 SSE 180 : Indice des 180 plus
grandes entreprises chinoises.

HONG KONG Hang Seng L’indice de référence, le Hang


Index Seng, comprend les 45 plus
grandes entreprises
hongkongaises.

SINGAPOUR Straits Time Il comprend 30 valeurs


Index

Section 4 : Les outils de gestion du risque des actifs financiers

Sur ce point, on peut relever la volatilité, l’écart-type, la covariance, la variance, la


corrélation et le béta.

A : La volatilité et l’écart-type

Considérée en finance comme la base de la mesure du risque, la volatilité est par


définition, une mesure des amplitudes des variations du cours d’un actif financier.
Ainsi, plus la volatilité d’un actif est élevée et plus l’investissement dans cet actif sera
considéré comme risqué et par conséquent, plus l’espérance de gain (ou risque de perte)
sera importante.
A l’inverse, un actif sans risque ou très peu risqué (par exemple les Bons du Trésor)
aura une volatilité très faible car son remboursement est quasiment certain. En réalité, la
volatilité d’une obligation correspond à l’évolution du cours suite à une variation de 1% des
taux d’intérêt.
Couramment utilisée pour désigner les oscillations à court terme d’un actif financier,
la notion de volatilité concerne tous les horizons (court, moyen et long terme) et ne se soucie
pas du sens du mouvement (seule l‘amplitude des mouvements est prise en compte).

Alors que cette notion tient aujourd’hui une place primordiale dans l’étude des
marchés, elle est également énormément utilisée pour diversifier les portefeuilles, gérer le
risque, calculer les prix des options…
Les périodes de forte volatilité se traduisent souvent par des cours relativement bas ;
ce qui permet aux investisseurs d’anticiper une rentabilité plus élevée.

On distingue deux types de volatilité

● La volatilité historique basée sur les variations historiques que le cours d’un titre a
connues. Elle peut être calculée sur différents horizons de temps suivant l’analyse désirée.

33
La seule limite à cette méthode et non des moindres, repose sur le fait qu’il est difficile de se
baser sur des données historiques pour prédire les variations futures.
Cette volatilité est la plus simple à calculer car elle ne nécessite que très peu d’outils
mathématiques. Elle est déterminée par l’écart type.
● La volatilité implicite correspondant au prix du risque d’une option. Elle représente
la volatilité anticipée par les acteurs du marché pour la durée de vie de l’option et transparaît
dans la prime de l’option. Ainsi, plus la volatilité implicite est élevée et plus la prime de
l’option sera élevée et inversement.

B : La variance et la covariance

B1 : La variance

Calculée comme l’espérance d’un nombre au carré, la variance est toujours positive
ou nulle.
● Si la variance est nulle, cela signifie que la moyenne des carrés des écarts par
rapport à la moyenne est nulle et donc que la variable aléatoire est une constante.

● Si la variance est positive, cela signifie que le cours de l’actif s’écarte de sa


moyenne, dans des proportions qui sont données par sa valeur.

Ainsi, on dit que la variance traduit la notion d’incertitude. Plus la variance est élevée,
plus le cours de l’actif est susceptible de s’éloigner de sa moyenne.

B2 : La covariance

La covariance est légèrement différente. Si la variance permet d’étudier les variations


d’une variable par rapport à elle-même, la covariance va permettre d’étudier les variations
simultanées de deux variables par rapport à leur moyenne respective.
En finance, cette notion permet de mesurer le degré de liaison des fluctuations de
deux titres entres eux, ou encore d’un titre avec un indice.
La covariance peut être vue comme le produit des valeurs de deux variables moins le
produit des deux moyennes. Mathématiquement, la formule est la suivante :

Du résultat obtenu par cette mesure, on en déduit que plus la covariance est faible et
plus les séries sont indépendantes et inversement, plus elle est élevée et plus les séries sont
liées. Une covariance nulle correspond à deux variables totalement indépendantes.

34
C : La corrélation

La corrélation entre deux actifs financiers, ou plus généralement entre deux variables
aléatoires, est l'intensité de la liaison qui existe entre ces deux variables.
Afin de déterminer cette liaison il suffit de calculer le coefficient de corrélation par la formule
suivante :

L'interprétation du résultat est relativement simple. Il est tout toujours compris entre +1 et -1.

Plus le coefficient est proche des extrémités et plus les variables sont corrélées, c'est
à dire dépendantes linéairement l'une par rapport à l'autre.
Un coefficient de corrélation égal à +1 (respectivement -1) implique qu'il existe une
relation linéaire positive (respectivement négative) entre les variables.
Si on dit que les deux variables sont dé-corrélées, c'est à dire qu'il n'existe pas
de relation linéaire entre elles (mais il peut très bien en exister une non linéaire).
Plus on se rapproche de (respectivement ) et plus les variables sont
corrélées (respectivement anti-corrélées c'est à dire corrélées négativement).
Les propriétés du coefficient de corrélation sont les suivantes:


● Si X=Y, alors le coefficient de corrélation est égal à +1.
● le coefficient de corrélation est symétrique. C'est a dire que

D : Le Béta

Le Bêta est un outil de mesure du risque d'un actif notamment utilisé dans le modèle
d'évaluation du CAPM. On l'utilisera entre autres pour mettre en place des stratégies de
limitation des risques.

35
Le principe de cet outil est de comparer les mouvements effectués par un actif par
rapport à son marché de référence, ce qui permet de déterminer son niveau de risque par
rapport aux autres actifs de référence. La mesure est effectuée en comparant la rentabilité
de l'actif à celle du marché. On peut aussi réduire le marché à un indice boursier (CAC 40,
Dow Jones, etc.)
Mathématiquement, le Bêta de l'actif financier se définit comme le rapport de la
covariance de la rentabilité de l'actif avec celle du marché à la variance de la rentabilité du
marché.
La manière la plus simple de calculer un Bêta est la méthode historique. On
comparera donc les données de rentabilité historique de l'actif à celles du marché.

avec rp : rentabilité de l'actif et rm : rentabilité du marché

Ainsi, si par exemple une action du CAC 40 possède un Bêta de 1,8, cela signifie que
si l'indice CAC 40 varie de 10%, l'action devrait théoriquement varier de 18%. Le béta
amplifiera donc les mouvements du marché puisque son Bêta est supérieur à 1.
A l'inverse, une action ayant un Bêta de 0,7, variera moins violemment que son
marché de référence : si le CAC 40 varie de 10%, elle devrait effectuer un mouvement de
7% seulement.
On peut aussi rencontrer d'autres situations. Par exemple un coefficient Bêta négatif
signifiera que l'action évolue en sens inverse de son marché. Si le Bêta est égal à 0, cela
indique que l'actif et son marché ne sont pas du tout corrélés, leurs variations sont
totalement indépendantes.

Utilisation du Beta

Le Bêta permettra de se faire une idée du comportement d'un titre vis à vis de son
indice pour mettre en place un portefeuille diversifié. Le calcul du coefficient est cependant
valable à un instant donné dans la mesure où il évolue dans le temps. Ainsi, un Bêta peut
avoir le signe opposé d’un instant T0 à un instant T1.

36
LECTURES CONSEILLEES

Compte tenu du caractère vaste et diversifié de l’environnement


financier international, mais aussi de son évolution perpétuelle et des
interrelations de plus en plus fortes entre les différentes économies, mais
aussi entre les différents domaines (environnement, économie, social,
politique…), les étudiants sont invités à approfondir leurs connaissances
par des lectures complémentaires sur des sujets abordant ces différents
domaines, tant au plan macroéconomique que microéconomique. Ils
sont également invités à suivre l’actualité économique à travers divers
canaux tels que la télévision, Internet, les revues spécialisées telles que
Business Week, The Economist, Finance et développement, Financial
Times, Foreign Affairs, Jeune Afrique économie, Le courrier
international, Le monde diplomatique, Le monde, New York Times,
Problèmes économiques… .

37
38
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE ANNEE UNIVERSITAIRE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
----------------
Unité de Formation et de Recherches en Sciences 2018 – 2019
Economique et de Gestion (UFR-SEG)

DEUXIEME ANNEE DE MASTER PROFESSIONNEL DE


BANQUE

EVALUATION
Date : Mercredi 29 mai 2019 Durée de l’épreuve : 02 heures

EXERCICE 1 (03 points)

L’entreprise SAFAC cotée à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières


d’Abidjan (BRVM) a connu à l’issue des trois derniers exercices (2016, 2017 et
2018), des résultats négatifs de montants respectifs de 36 millions, 40 millions et 45
millions de francs CFA. Malgré ces résultats financiers négatifs, l’on assiste depuis le
début de l’année 2019, à une hausse relative du cours de l’action SAFAC sur le
marché financier.
Comment pouvez-vous justifier ce « bon comportement » des actions
SAFAC ?

EXERCICE 2 (03 points)

On entend souvent dire que l’indicateur boursier ou indice de la bourse est le


baromètre de la santé économique d’un pays. Comment faut-il comprendre cette
assertion ?

EXERCICE 3 (04 points)

Dans la cour de l’Université FHB, deux étudiants discutent chaudement de


l’importance du second marché au niveau du marché financier :
Le premier déclare « Le second marché donne l’opportunité aux agents
économiques d’acquérir les titres préalablement émis sur le marché primaire.»
Pour le second, « il s’agit plutôt d’un marché qui conditionne le dynamisme du
marché primaire car selon lui, pour être actif, un marché primaire a besoin de
s’appuyer sur un second marché dynamique.»
On vous demande de départager ces deux étudiants en apportant des
éléments de réponse clairs à leur préoccupation.

EXERCICE 4 (04 points)

Définir la notion de volatilité d’un actif financier, puis citer les facteurs
susceptibles de l’influencer. Dire en quoi cette notion est importante en matière de
gestion des actifs financiers.

EXERCICE 5 (04 points)

Définir la notion de bêta d’un actif financier.


39
Considérons deux actifs financiers A et B, ayant respectivement pour beta les
valeurs 0,5 et – 0,8.
Dans quel sens doit varier l’indice de référence du marché pour que les
détenteurs de chaque titre puissent tirer avantage de cette variation ?

EXERCICE 6 (2 points)

Soit le tableau 2 ci-dessous qui vous donne le PER pour trois


entreprises données à un instant t :

ENTREPRISES BON FILS ORANGE DUT


PER 5 3 7

Quelle entreprise allez-vous conseiller à un ami qui, au vu de ces données,


veut investir en bourse dans l’achat des actions de l’une de ces entreprises ?

40
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE ANNEE UNIVERSITAIRE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Unité de Formation et de Recherches en Sciences 2019 – 2020
Economique et de Gestion (UFR-SEG)

ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER INTERNATIONAL


MASTER PROFESSIONNEL DE BANQUE

CONTROLE Durée de l’épreuve : 02 heures

EXERCICE 1 : La Bourse se vide, la Bourse se meurt (10 points)

En vingt ans, Wall Street vient de perdre la moitié de sociétés cotées. Au bout du
compte, c'est toute la bonne allocation des capitaux qui est remise en cause.

Quelque chose ne tourne plus rond au Royaume du capitalisme. En vingt ans, Wall
Street vient de perdre la moitié de sociétés cotées. Les grands indices américains continuent
de cartonner, la capitalisation totale de progresser malgré les crises successives, les
nouveaux géants américains de la technologie dominent toujours de très loin le classement
des plus grandes entreprises cotées. Et quelques pépites continuent d'arriver en Bourse, à
l'instar de Lyft ou bientôt d'Uber et AirBnb.

Mais le phénomène est là : de moins en moins de sociétés font le pari de lever des capitaux
à Wall Street tandis que les retraits de cote se font chaque année de plus en plus nombreux.
Elles préfèrent la quiétude des marchés du « private equity »…..

Les conséquences sont loin d'être négligeables. Car une Bourse qui se vide est une Bourse
qui meurt.

Par Guillaume MAUJEAN

Questions :

1 : Qu’est-ce que la capitalisation boursière ?

2 : « … une Bourse qui se vide est une Bourse qui meurt ».

Quelles peuvent être les conséquences d’une Bourse qui se meurt ?

3 : « … Les grands indices américains continuent de cartonner ».

De quels indices parle l’auteur ? Quelle est pour toute Bourse, l’importance de l’indice ?

4 : « … Elles préfèrent la quiétude des marchés du « private equity »…..

Quel commentaire vous inspire ce passage, comparativement au marché boursier ?

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EXERCICE 2

Quelles sont les caractéristiques d’un actif financier, comparé à un actif monétaire et
quelle en est sa fonction ? (2 points)

EXERCICE 3 (04 points)

Supposons que vous ayez à opérer un choix parmi n portefeuilles risqués. Quel
critère privilégierez-vous pour opérer votre choix ? Justifiez votre réponse en analysant les
différents cas possibles.

EXERCICE 4 (03 points)

En quoi le spéculateur est-il un acteur important du marché boursier ?

EXERCICE 5 (3 points)

Considérons les données du tableau ci-dessous :

MARCHE ACTION A ACTION B


BETA 1,00 2,25 0,85

Comment pouvez-vous interpréter les données de ce tableau ?

N.B. Toutes les réponses doivent être justifiées par un raisonnement économique
bref, mais clair et précis ou par calculs. Toute réponse même correcte, mais non clairement
justifiée  la note 0 (zéro).

COURAGE

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE ANNEE UNIVERSITAIRE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Unité de Formation et de Recherches en Sciences 2022 – 2023
Economique et de Gestion (UFR-SEG)

ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER INTERNATIONAL


MASTER PROFESSIONNEL DE BANQUE

CONTROLE Date : vendredi 03 Mars 2023 Durée de l’épreuve : 01 h 30

EXERCICE 1 : Une crise financière imminente ?

Les discours au sujet d'une éventuelle crise financière sur le point d'éclater fleurissent depuis
quelque temps. La récente inversion de la courbe des taux d’intérêt aux Etats-Unis a fait
resurgir les discours les plus pessimistes à propos des marchés. L’accès de faiblesse des taux
longs de part et d’autre de l’Atlantique serait le signe de la récession à venir et de la correction
qui s’ensuivrait. La bonne tenue ou non des marchés résulte d’une alchimie complexe où se
mêlent des logiques économiques, politiques et psychologiques. Affirmer sans hésitation la
venue prochaine d’un séisme boursier se révèle hasardeux, et d’ailleurs ceux qui se sont prêtés
à ce jeu depuis 2010 ont été démentis par les faits.

Par Florent Delorme, analyste macroéconomique chez M&G investments.

Publié dans « Les Echos », le 1er avril 2019 à 9h54 et mise à jour le 03 avril 2019 à 15h31

Questions :

1.1 : A quoi renvoie l’expression « bonne tenue ou non des marchés » ?


1.2 : Quelles sont les composantes éventuelles de l’alchimie dont parle l’auteur?
1.3 : Pourquoi cette alchimie est-elle si complexe ?
1.4 : Que signifie l’expression « séisme boursier » ?
1.5 : Pourquoi est-il si hasardeux « d’affirmer sans hésitation la venue prochaine d’un séisme
boursier » ?

EXERCICE 2 (10 points)

2.1 : En matière de produits financiers, quelle différence faites-vous entre un produit dérivé et
un sous-jacent ?
2.2 : Quelle est l’utilité d’un produit dérivé ?
2.3 : Quelle différence faites-vous entre l’option et le contrat à terme ou « future » ?
2.4 : En Bourse, quelle différence faites-vous entre un risque systémique et un risque
systématique ?
2.5 : Quel est l’avantage d’une obligation indexée, comparée à une obligation classique ?

N.B. Toutes les réponses doivent être justifiées par un raisonnement économique bref, mais clair et
précis ou par calculs. De longs développements ne sont pas nécessaires. Toute réponse même correcte, mais
non clairement justifiée  la note 0 (zéro).

COURAGE

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE ANNEE UNIVERSITAIRE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Unité de Formation et de Recherches en Sciences 2022 – 2023
Economique et de Gestion (UFR-SEG)

ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER INTERNATIONAL


MASTER PROFESSIONNEL DE BANQUE

SESSION DE JUILLET 2023 Durée de l’épreuve : 01 h 30

EXERCICE 1 : Donner votre point de vue sur chacune des assertions ci-dessous :

1.1 : « Investir en Bourse, ce n’est pas un sprint, mais un marathon ».

1.2 : « Investir sur les marchés financiers, comporte un risque de perte en capital ».

1.3 : « L’étude de la volatilité d’un placement implique la prise en compte de deux facteurs : le
produit en lui-même mais aussi son marché.

1.4 : « La meilleure façon de de s’assurer une bonne rentabilité de tout investissement en


actions (actif financier), sur le marché financier, est de s’appuyer en grande partie sur les
performances passées de l’entreprise ou du secteur d’activité concerné ».

EXERCICE 2

La « vie des marchés financiers » peut se définir comme l’ensemble des réactions de ces
marchés face aux incertitudes.
Après avoir relevé deux domaines susceptibles d’engendrer ces incertitudes, mentionner les
formes les plus visibles de cette « vie des marchés », en justifiant chaque forme à partir de l’un
des domaines relevés.

EXERCICE 3

L’année 2022 a été marquée sur le plan économique mondial, par des niveaux élevés en termes
d’inflation, dont les principaux facteurs, selon les experts, sont entre autres, la politique sanitaire
zéro-Covid de la Chine et la guerre Russie-Ukraine.
Dans la perspective de faire baisser les taux d’inflation, les banquiers centraux ont décidé de
relever leurs taux d’intérêt directeur ; mesure face à laquelle les investisseurs en Bourse restent
très prudents.
Partagez-vous cette prudence des investisseurs en Bourse ? Justifier votre réponse à partir d’un
raisonnement économique clair sur la base des actions d’une part, et des obligations d’autre
part.

N.B. Toutes les réponses doivent être justifiées par un raisonnement économique bref, mais clair et
précis ou si nécessaire, par calculs. De longs développements ne sont pas nécessaires. Toute réponse même
correcte, mais non clairement justifiée  la note 0 (zéro).

COURAGE !!!

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