Methodologie de L Enquete

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 30

METHODOLOGIE

DE L'ENQUETE
ƒ Enquête systématique et enquête partielle
Dans le cadre d’une enquête dite
systématique, on a besoin de mobiliser un
grand nombre d'enquêteurs durant une
longue période. Dans ce cas, le
dépouillement des réponses ainsi que
l'exploitation des résultats risquent de
devenir des opérations très lourdes.
L'enquête systématique ne peut être
recommandée que lorsque le volume de la
population prise en considération est réduit.
Dans le but de contourner les difficultés d'ordre
économique, on préfère interroger uniquement une partie
de la population et l’on effectue ainsi, ce qu'on appelle une
enquête partielle ou un sondage.
La partie extraite de la population totale s'appelle
échantillon et la population totale s'appelle univers. Pour
garantir l'exactitude des résultats du sondage et s'assurer
de leur validité, le chercheur est amené à extraire un
échantillon représentatif.
ƒLa représentativité de l'échantillon
„Un échantillon représentatif peut être considéré comme
une sorte de modèle réduit de l'univers.
„Si le principe de la représentativité est respecté, on peut, à
quelques erreurs prés, "erreurs d'échantillonnage",
parvenir aux mêmes résultats en travaillant sur un
échantillon réduit qu'en travaillant sur l'univers total.
„Il est vrai qu'un échantillon représentatif à dix pour cent
simplifie la perception de la réalité qui est souvent fort
complexe tout en permettant l'apparition des constantes ou
des tendances de base. En effet, dans un petit échantillon,
les problèmes de base qui concernent tous les éléments de
l'univers ou du moins la majorité, apparaissent
nécessairement, tandis que les problèmes secondaires,
considéré généralement comme des cas statistiques
aberrants, tendent à disparaitre.
Deux questions fondamentales se posent :

„ - Comment doit-on extraire les éléments


de l'échantillon pour que celui-ci soit
suffisamment représentatif ?
„ - Comment peut-on estimer l'ampleur des
erreurs de l'échantillonnage pour s'assurer
quant à la validité des conclusions et pour
justifier la généralisation des résultats ?.
La réponse à la deuxième question concerne les seuils de
confiance ou seuils de probabilité, seuils qui précisent
les probabilités pour qu'un événement aléatoire
quelconque apparaisse ou n'apparaisse pas ou pour
qu'une conclusion donnée soit plus proche de la fausseté
ou de la vérité.

En ce qui concerne la première question nous devons


préciser qu'un échantillon est dit représentatif lorsqu'il
possède les mêmes caractéristiques de l'univers dans les
mêmes proportions que lui.
C'est dans ce sens qu'un échantillon représentatif
peut être assimilé à un modèle réduit de l'univers.
Les variables comme l’âge, le sexe, la religion,
l'état civil, le niveau socioéconomique ou catégorie
socioprofessionnelle (CSP), le niveau intellectuel,
le grade, la région géographique etc., peuvent
constituer les caractéristiques de l'univers.
Ces variables déterminent les réponses des
individus aux questions et par conséquent, nous
devons en tenir compte au moment de l'extraction
de l'échantillon et faire de sorte qu'elles y
apparaissent dans les mêmes fréquences que
celles qui caractérisent l'univers lui-même.
La constitution d'un échantillon représentatif doit obéir à
des principes probabilistes simples : ce sont les lois
mathématiques du hasard qui régissent la représentativité.

La règle peut être formulée de la façon suivante :

l'extraction d'un échantillon doit être faite de sorte que


chaque élément de l'univers ait la même chance
d'apparaitre que chacun des autres éléments. Une
extraction qui ne se conforme pas à ce principe probabiliste
aboutit à un échantillon non représentatif qu'on appelle
aussi un "échantillon préjugé" ou encore un "échantillon
biais".
ƒLes techniques de l'échantillonnage
„L'échantillonnage au hasard simple ou probabiliste
Le mot hasard est utilisé dans le sens de contrôle des
opérations au moment de l'extraction des éléments de
l'échantillon.
L'échantillonnage au hasard simple est une technique
qui s'impose lorsque le chercheur ne dispose que d'un
répertoire nominatif de tous les individus qui composent
l'univers. Le chercheur ignore totalement la description de
l'univers en termes de strates ou de catégories telles que
l’âge et le sexe par exemple. A cet effet, il ne dispose pas
de statistiques officielles. Il connait seulement les noms et
les adresses des sujets.
„Il existe d’autres possibilités plus pratiques :

-Lapremière consiste à utiliser une table de nombres au


hasard. On donne à toutes les unités de l'univers des
numéros allant de 1 à N, mais au lieu d'utiliser une urne
pour effectuer le tirage au sort, on repère dans la table un
numéro au hasard, puis on continue à lire les autres
numéros en respectant soit le sens horizontal, soit le
sens vertical, soit enfin le sens oblique et en partant de
gauche à droite ou inversement.

-Ce sont ces nombres lus dans la table qui vont être
retenus en tant qu'éléments de l'échantillon pourvu qu’ils
ne dépassent pas le volume ou la taille de l'univers.
En cas de dépassement on doit tout simplement
ignorer le nombre apparu au lieu de l'enregistrer.
Comme les nombres dans la table sont des
nombres exposés au hasard, le tirage au sort
effectué de cette façon représente un
échantillonnage probabiliste.

-La seconde solution consiste à confier toute


l'opération à un ordinateur.

-Le troisième procédé est connu sous le nom


d'échantillonnage par intervalles réguliers.
L'échantillonnage par intervalles réguliers

C'est un tirage probabiliste qui obéit au même principe que


celui de l'échantillonnage au hasard simple. La seule
différence réside dans la simplification des opérations
manuelles.
Une fois que les unités sont numérotées, le procédé
consiste à choisir les matricules par intervalles
réguliers. On commence par considérer les numéros
suivant leur ordre croissant allant de 1 à N (ou
décroissant de N à 1) et, ensuite, on relève les matricules
qui se succèdent à des distances égales.
Par exemple, on peut retenir suivant l'ordre croissant le
cinquième sujet (dont le matricule est 5), ensuite le
dixième, le quinzième, le vingtième et ainsi de suite
jusqu'à ce que l'échantillon soit constitué.
Le choix du premier matricule peut varier puisqu'on peut
choisir, à la place des sujets précédents, les sujets
numérotés consécutivement 4, 9, 14, 19 etc. ou encore les
numéros 3, 8, 13, 18 etc. Mais les distances demeurent
constantes : dans les exemples précédents, la raison
arithmétique est toujours égale à 5 et la suite est
croissante.
„La raison varie quand on passe d'une enquête à une
autre, en fonction des dimensions de l'univers et de
l'échantillon que l'on cherche à extraire.

„Exemple:
on peut imaginer qu'il s'agit d'un univers de 2000 sujets et
d'un échantillon qui doit contenir 400 sujets (20% ou 1
sujet pour 5). La suite arithmétique qui commence à partir
de 5 ou de 4 ou encore de 3 et dont la raison vaut 5 remplit
les conditions : seul le premier matricule est désigné au
hasard (entre 1 et 5); les autres sont obtenus en ajoutant
chaque fois la raison 5.
On obtient cette raison en divisant 100 par 20, ce qui
correspond au pourcentage 20%.
„La méthode au hasard simple et la
méthode par intervalles réguliers ne sont
applicables que lorsque le chercheur ignore
tout de la composition de l'univers. Lorsque
cette dernière est connue, l'échantillonnage
par stratification est plus justifiable que les
deux méthodes précédentes.
L'échantillonnage par stratification

Contrairement à la méthode au hasard simple, la stratification


suppose, en plus des enseignements élémentaires, que la composition
de l'univers en termes de variables indépendantes (sexe, âge, état
civil, catégorie socioprofessionnelle etc.) est bien connue. Il est
possible alors de constituer un échantillon représentatif en tirant
isolement des sous-échantillons dont les dimensions seraient
proportionnelles à celles des strates significatives à l'intérieur de
l'univers.

La dénomination strate ne doit être confondue ni avec celle de


catégorie ni avec celle de variable.

Variable: tout élément qui dépend de certaines circonstances et qui


prend, selon ces circonstances, soit des valeurs quantitatives
différentes, soit des modalités qualitatives diverses.
Catégorie: une modalité parmi les modalités à partir
desquelles une variable qualitative se compose.
Par exemple, le sexe est une variable qualitative qui
comprend deux catégories, celle des hommes et celles des
femmes. De même, la variable niveau socio-économique
peut être considérée comme constituée de trois catégories,
celle des gens aisés, celle de la classe moyenne et celle
des gens de niveau plus bas.

La notion de strate signifie une subdivision de l'univers


en fonction de la combinaison ou de l'intersection d'un
certain nombre de variables indépendantes qui sont
jugées importantes par le chercheur.
Par exemple, le sous-ensemble des femmes
âgées et riches constitue une strate définie par
trois variables indépendantes, à savoir le sexe,
l’âge et le niveau socio-économique.
Le nombre de strates est alors égal au produit
des nombres de catégories appartenant aux
variables retenues.
Dans l'exemple précèdent, en supposant que
chacune des trois variables se compose de deux
catégories (hommes et femmes en ce qui
concerne le genre, jeunes et adultes en ce qui
concerne l’âge et, enfin, riches et pauvres pour ce
qui est du niveau socio-économique), le nombre
de strates est égal à 8 qui est le produit des six
catégories (2 * 2 * 2 = 8).
Technique de stratification
- Commencer par découper l'univers en un certain nombre
de dimensions que l'on juge importantes et significatives
telles que l’âge, le sexe et la profession des sujets,

-Ensuite, on tire au sort en appliquant la méthode au hasard


simple ou par intervalles réguliers à l'intérieur de chaque
strate définie au préalable par le chercheur.

„Le principal objectif visé par l'intermédiaire de la


stratification réside dans la possibilité d'obtenir un
échantillon le plus représentatif et le plus fidèle qui soit.
Seulement, la stratification n'est possible que si la
composition de l'univers est bien définie.

Exemple de stratification sur le sexe grade et la spécialité


des enseignants d’éducation physique:
Effectifs de l’univers effectifs de l’échantillon
Original stratifié

Première variable : le grade


- 600 maîtres qui enseignent dans les
écoles primaires (MP)……………………………………60
- 400 professeurs qui enseignent dans
les écoles secondaires (PS) ……………………………..40
Total ou T = 1000……………………………….… T = 100
Deuxième variable : le sexe
- 800 enseignants hommes (H)…………………………. 80
- 200 enseignantes femmes (F) ………………………….20
Total ou T = 1000 …………………………. T' = 100

Troisième variable : la spécialité


- 500 spécialistes de sports individuels (SI) .. ………… .50
- 500 spécialistes de sports collectifs (SC) ..…………….50
Total ou T = 1000 …………………………………T' =100
Dans le tableau 1, le nombre 200 représente l'effectif de la
première strate, c.-à-d. le nombre d'enseignants de sexe
masculin ou hommes (H), qui sont des maitres (M), qui
exercent dans les écoles primaires (P) et qui sont des
spécialistes de sports individuels (SI). On voit que cette
strate est le lieu de croisement des trois variables
indépendantes :
Le grade (ce sont des maitres qui enseignent dans le
primaire et non pas des professeurs qui enseignent dans le
secondaire).
Le sexe (ce sont des hommes et non pas des femmes).
La spécialité (ce sont des spécialistes de sports
individuels et non pas des spécialistes de sports collectifs).
Tab. 1: Description de l'univers en termes de strates

Sexe*Spécialité*G MP PS Totaux
rade
H*SI 200 170 370
H*SC 250 180 430
Sous-totaux 450 350 800
F*SI 100 30 130
F*SC 50 20 70
Sous-totaux 150 50 200
Totaux 600 400 1000
L'effectif de la seconde strate s'élève à 170: c'est le nombre
des professeurs hommes (P*H) qui enseignent dans le
secondaire (S) et qui sont également spécialises en sports
individuels (SI).
Comme nous avons trois variables (le grade, le sexe et la
spécialité) et comme chaque variable est dichotomique
(maitre ou professeur pour ce qui est du grade, homme ou
femme pour ce qui est du sexe et sports individuels ou
collectifs pour ce qui est de la spécialité), nous devons
obtenir 2 x 2 x 2 = 8 strates (probabilité conditionnée).
Les six strates qui restent sont les suivantes :

- La troisième strate contient 250 maitres spécialisés en


sports collectifs.
- La quatrième contient 180 professeurs hommes
spécialisés en sports collectifs.
- La cinquième est constituée de 100 institutrices
spécialistes de sports individuels.
La sixième est constituée de 30 professeurs femmes
spécialistes de sports individuels.
- La septième est composée de 50 institutrices spécialistes
de sports collectifs.
Enfin, la huitième se compose de 20 professeurs femmes
spécialisées en sports collectifs.
Tab. 2: Description de l'échantillon en termes de
strates

Sexe*Spécialité*Grade MP PS Totaux

H*SI 20 17 37
H*SC 25 18 43
Sous-totaux 45 35 80
F*SI 10 3 13
F*SC 5 2 7
Sous-totaux 15 5 20
Totaux 60 40 100
„le tableau 2 qui représente l'échantillon est
une reproduction fidèle (à une échelle
réduite de 1/10 ou 10%) du tableau 1 dont il
respecte proportionnellement la constitution,
ce qui signifie que l'échantillon stratifié est
une image réduite de l'univers duquel il
est extrait. Le nombre des éléments est
réduit, mais les rapports sont constants.
La méthode des quotas ou des contingents

Commencer tout d’abord, par stratifier l'univers,


mais au lieu de tirer au hasard et à l'intérieur des
strates les éléments qui vont constituer
l'échantillon, laisser les enquêteurs libres
d'interroger tout sujet qu'ils peuvent rencontrer
pourvu que la condition x pour cent de chaque
strate soit remplie, x étant la taille de l'échantillon
exprimée en pourcentage par rapport à celle de
l'univers.
„Dans la méthode des quotas, chaque enquêteur
se contente d'interroger les premiers venus qu'il
rencontre et continue de la sorte tant que le quota
n'est pas atteint, sans chercher à se déplacer très
loin pour diversifier ses rencontres et ce en se
conformant à la loi du "moindre effort." De cette
manière, les enquêteurs risquent de ne solliciter
que des personnes de même voisinage.
L'échantillonnage aréolaire
„ Le sondage aréolaire s'impose lorsque le chercheur ne
dispose d'aucun renseignement à propos de
l'univers. Il ne dispose même pas d'un répertoire
nominatif avec les adresses des éléments, répertoire qui
constitue le minimum autorisant et justifiant le recours à
la méthode au hasard simple. Dans cette situation, le
chercheur ne connait, en fait, que le territoire
géographique que la population occupe.
„ Dans une situation pareille, la seule solution qui lui reste
consiste à appliquer le principe du tirage au hasard en
se basant, cette fois-ci, non pas sur les individus qui
l'intéressent, mais sur le territoire géographique
qu'ils occupent, unique source de sa connaissance de
la réalité.
„ Par conséquent, au lieu de tirer au sort les sujets
dont l'identité lui échappe, il va tirer des zones du
territoire qu'ils occupent.
„ La méthode consiste à découper la surface
géographique contenant la population en plusieurs aires
ou zones de dimensions égales. On obtient alors une
carte géographique quadrillée.
„ On donne ensuite et comme d'habitude à chaque aire un
matricule et on tire au sort, soit par hasard simple, soit
par intervalles réguliers, un certain nombre de zones
pour obtenir un échantillon de zones représentatif. Le
chercheur interrogera enfin tous les occupants de
chaque aire apparue au tirage.

Vous aimerez peut-être aussi