Comportement Humain Dans Les Organisations Professeur Bassam Zalzal
Comportement Humain Dans Les Organisations Professeur Bassam Zalzal
Comportement Humain Dans Les Organisations Professeur Bassam Zalzal
Le comportement humain peut être analysé comme l’ensemble des conduites, c’est-à-
dire l’ensemble des réponses aux tensions auxquelles il est soumis, réponses aussi bien
psychologiques (satisfactions) qu’actives. L’individu ressent ces tensions de différentes
façons, selon l’environnement dans lequel il est plongé, selon son système de
motivations personnelles, et enfin selon ses aptitudes.
L’individu est constamment à la recherche de son équilibre dans sa réalisation.
Autrement dit, l’individu a simultanément un souci d’équilibre et un souci d’évolution
qui vont permettre ou non d’améliorer la rentabilité de l’organisation ou du groupe
auquel il appartient.
Environnement Externe
(1)
Environnement Interne
(2)
(L’organisation)
Groupe (3)
Individu (4)
Tout individu travaillant dans une organisation dépend d’un groupe de travail
appartenant à l’organisation qui elle-même est dépendante de son environnement.
L’individu
Au centre de cette « cible » se trouve l’individu salarié de l’entreprise. Son
comportement est déterminé en priorité par des facteurs de personnalité.
La personnalité d’un individu se caractérise par ses valeurs, ses attitudes, ses
perceptions, ses motivations, ses défenses, etc.
En effet, dans certaines sociétés, l’homme n’existe que par son incorporation dans le
groupe social (comme au Japon). Chez les occidentaux l’intégration dans la collectivité
est beaucoup moins marquée.
De plus, certains auteurs (Kardiner) distinguent selon les cultures des personnalités de
base.
Il existe quatre éléments principaux de la personnalité de base :
1. Des techniques de pensée, c'est-à-dire une certaine appréhension de la réalité et
une certaine façon de pouvoir agir sur cette réalité (connaissance magique,
horoscope et connaissances scientifiques) ;
2. Des systèmes de sécurité, c'est-à-dire des défenses que la société met à notre
disposition pour résister à l’anxiété (issue d’inquiétudes personnelles ou venant
du monde extérieur) ;
3. Le sur-moi, qui est très socialisé. Il repose sur le désir d’obtenir l’estime et
l’amitié d’autrui ;
4. Les attitudes religieuses.
Personnalité de base
Statut Rôle
Ces deux notions relient la psychologie de chacun à sa place dans la société : L’homme
attend quelque chose de la société et inversement.
Le statut, c’est ce que nous attendons légitimement des autres et le rôle c’est ce que les
autres attendent légitimement de nous.
Par exemple, plus on descend dans la hiérarchie, moins le rôle de l’homme est
important. Le rôle est infime, son travail lui est imposé. Il essaie donc de jouer son rôle
en dehors du travail ou à propos du travail ; il a par exemple un rôle syndical.
Le problème qui se pose maintenant à l’individu est d’assumer son rôle et son statut.
C’est par apprentissage social que cela se fait.
L’individu peut être inapte à assumer certains rôles sociaux (névrose) ou s’absorber
dans un rôle imaginaire (psychose). De la simple inadaptation à un milieu familial ou
professionnel, à la psychose, tous les degrés d’ajustements défectueux sont possibles :
difficultés à s’adapter à des situations ou à des personnes nouvelles, inaptitude à
percevoir le rôle d’autrui et à y répondre, difficulté d’intégrer des rôles différents. Par
exemple pendant la période de l’adolescence, les sujets jouent tantôt des rôles
d’adultes, tantôt d’enfants, suivant les moments et les personnes avec lesquelles ils se
trouvent (camarades, parents, etc.).
R. Linton (1947) souligne que sous la pression des modèles, le sujet qui accède à un
statut nouveau est conduit à adopter le système de valeurs correspondant. C’est le cas
de l’adolescent, mais aussi du célibataire qui se marie, de l’individu qui s’élève
socialement, ou simplement de celui qui fait, même provisoirement, partie d’un groupe.
Ces changements, du fait de la multiplicité des statuts et de leur ambiguïté, sont parfois
difficiles et exigent des individus de plus ou moins grands efforts d’adaptation.
Importance des notions de rôle et de statut. Ces notions de rôle et de statut sont
importantes car elles impliquent une prise de conscience de soi par l’individu et de soi
en face des autres, c’est-à-dire qu’elles déterminent une part des attitudes. Elles
forment un cadre, un soutien pour l’individu et expliquent à la fois nombreux besoins
psychologiques ou culturels et de nombreux déséquilibres. Peu de personnalités sont
assez fortes pour créer le rôle qu’elles souhaitent vivre. C’est le problème posé aux
femmes dans une culture où leurs aspirations ne correspondent pas toujours à ce
qu’une société dominée par les hommes attend d’elles.
De nombreuses difficultés dans les relations professionnelles, sociales, politiques,
etc. mettent en cause cette notion de rôle, dont on n’a pas encore épuisé les
implications et la richesse en particulier dans domaines politique et juridique.
Sur le plan des techniques, les rôles sont perceptibles dans les entretiens individuels,
les tests projectifs, mais ils se manifestent surtout dans les relations sociales, on les
observera mieux, en action, par les techniques de groupe : enquêtes sur le terrain,
observations de groupe, sociométrie, enfin dans la technique à laquelle ils ont donné
leur nom, le « Role playing ».
Le groupe
Chaque individu appartient à un (ou plusieurs) groupe(s). Il peut s’agir de groupes de
travail (un département, un cercle de qualité) ou hors travail (famille, amis).
Le groupe est une unité collective réelle, mais partielle, plus ou moins directement
observable, fondée sur des attitudes collectives, continues et actives, et ayant une
œuvre commune à accomplir.
Dans un groupe, il y a des processus d’interaction entre ses membres. Ces interactions
reposent avant tout sur la communication entre les membres.
Cette communication peut avoir différentes formes. Elle peut être :
- De type « commandement »,
- De type « diffusion d’information ».
De plus, le groupe peut être formel ou informel. Autrement dit, il peut être formé de
façon quasi institutionnalisée (exemple : une classe d’école, un régiment, un
département dans une organisation), ou au contraire, se former à partir de relations
affectives.
Des aspects informels peuvent se développer au sein d’un groupe formel. C’est ainsi
qu’apparaissent les leaderships informels, souvent différents des leaderships formels. Il
faut donc « composer », si l’on veut gérer de façon efficace le groupe.
On peut donc affirmer que le(s) groupe(s) au(x)quel(s) appartient l’individu salarié a
(ont) une influence fondamentale sur le comportement de chacun de ses membres.
L’existence des groupes informels (dont l’étude constitue « la sociométrie ») est
pratiquement inévitable, car ils correspondent à des besoins des individus.
1. Le besoin d’affiliation. L’être humain a besoin d’être accepté par les autres.
2. Le besoin d’identification. L’être humain en général ne se contente pas d’avoir
des amis, il veut pouvoir s’identifier à quelque chose. Or, il est plus facile de
s’identifier à un petit groupe qu’à une grosse organisation.
3. Le besoin de sécurité. En effet, dans toute organisation, de nombreuses
situations sont menaçantes pour l’individu qui se sent rassuré de faire partie
d’un groupe vivant ou ayant vécu des problèmes équivalents.
4. Le besoin d’estime. Un individu peut avoir une certaine importance dans un
petit groupe, alors qu’il ne l’a pas dans un ensemble plus large (son entreprise
par exemple).
5. Le besoin de pouvoir. Ce pouvoir informel correspond en grande partie à
l’influence que l’individu a sur les membres du groupe.
6. Le besoin de coopération, pour mieux atteindre les objectifs fixés par la
Direction.
En fait, le groupe constitue sans doute la cellule de base sur laquelle le manager devrait
raisonner, plutôt que sur l’individu.
Ces groupes ont un comportement qui dépend de l’organisation dans laquelle ils
existent.
Ce sont les éléments qui constituent pour l’essentiel, le résultat des grandes lignes
d’action de la gestion des ressources humaines. C’est-à-dire le choix fait sur chacun de
ces points, entre les différentes options qui s’offrent, crée « l’environnement
organisationnel ».
L’environnement externe
On peut en reprendre les principales composantes pour tenter d’en préciser l’impact :
a) La culture est porteuse d’un ensemble de valeurs. La culture exerce une
influence fondamentale sur la perception des individus. Chacun est conditionné
par sa culture.
b) L’environnement légal fournit un corpus de textes législatifs, accordant certains
droits et certaines prérogatives aux salariés et au patronat (loi sur l’égalité
professionnelle entre hommes et femmes, loi sur la formation professionnelle,
loi sur la flexibilité du travail, etc.).
c) La conjoncture économique qui, avec une tendance générale à l’expansion, ou
au contraire à la récession influe considérablement sur l’évolution des salaires,
sur la dynamique générale de promotion.
d) Le marché de travail, qui par son état va favoriser le patronat ou les salariés, et
qui est directement dépendant de la conjoncture économique (taux de chômage,
etc.).
e) La technologie, ou plutôt les révolutions technologiques qui rendent obsolètes
certaines compétences, en exigent de nouvelles, obligent à suivre des formations
spécifiques.
f) La famille, à laquelle appartient chaque individu, qui constitue la base de son
équilibre ainsi que son cadre de référence. C’est par ce groupe que se forment
en partie ses normes (de travail, etc.), que s’expliquent ses besoins (de sécurité).
Toutes ces composantes externes influent également sur le management. C’est son
adaptation à ces éléments qui en fait un management performant, et qui explique en
partie la réussite d’une organisation (ou entreprise).
Plusieurs écoles se sont succédé dans le but de trouver les meilleures solutions possibles
pour motiver, satisfaire et entraîner les salariés, de façon à être le plus performant
possible.
Trois perspectives distinctes ont été utilisées pour étudier la structure organisationnelle.
Chacune d’entre elles correspond en fait à un certain nombre d’approches présentant
des traits caractéristiques communs fondamentaux.
Ce sont en fait trois écoles de pensée.
Ces trois perspectives peuvent être considérées comme les vues rationnelles, puis
naturelles et enfin en système ouvert de l’organisation. Elles sont présentées dans leur
ordre chronologique d’apparition.
L’école classique
Le postulat de base
Cette théorie repose sur un postulat de base, la rationalité, qui se conjugue selon trois
axes :
1. La rationalité du monde. L’univers scientifique est constitué d’objets, qui sont
des entités closes, observées par des expérimentateurs membres, selon des
méthodes scientifiques, qui peuvent ainsi dégager des lois éternelles gouvernant
ces objets.
Plus un travail peut être fragmenté en tâches simples, plus l’ouvrier est spécialisé
et donc habile à réaliser sa part de travail.
Quelques applications
Conséquences et limites
Cette école constitue une réaction envers l’approche formelle classique. Elle n’a pas
parlé de théorie. C’est plutôt un regroupement de tous ceux qui ont remis en cause le
modèle de l’ « homo-economicus » et les hypothèses de la rationalité et de
l’individualisme.
On considère souvent que ces deux écoles se succèdent. En même temps que les
théoriciens de l’Ecole Classique travaillent sur certaines bases, d’autres chercheurs
s’intéressent au comportement humain dans le travail. Leurs recherches sont donc
fondées sur de nouveaux concepts.
Les concepts
La logique des rapports formels n’est pas la seule forme de logique qui règne
dans les organisations humaines. Il existe des systèmes d’influence, de pouvoir,
de décision qui suivent leur logique propre qui ne correspond pas à celle
prescrite dans la structure formelle.
2. Le groupe. Pour cette école, l’unité de base n’est plus l’individu, mais le groupe
restreint. C’est ce groupe qui est l’unité la plus proche d’observations.
C’est avec cette école que l’on va se rendre compte que l’information est
insuffisante, que des communications informelles existent, et qu’il est important
de pouvoir transmettre ses idées, ses sentiments à une autre personne (un autre
groupe), ce qui constitue un processus d’influence sur autrui en vue du contrôle
et de la régulation de ses activités.
Conséquences et limites
Les relations humaines réelles existant dans les organisations ne sont pas celles que
décrit l’organigramme, mais des relations entre des groupes imbriqués et
interdépendants. Il ne faut pas donc ignorer les besoins sociaux des individus. La
reconnaissance des besoins socioprofessionnels repose sur un contrat psychologique
entre l’homme et l’organisation, qui suppose d’utiliser les sciences du comportement.
Enfin, cette école s’est centrée sur le fonctionnement de l’individu et des groupes, et a
« oublié » un certain nombre de facteurs fondamentaux pour la gestion de l’entreprise.
L’école moderne
L’école moderne a construit ses fondations sur les grands courants de pensée des deux
écoles précédentes, dont l’origine était la première révolution industrielle.
La révolution industrielle a engendré le courant classique qui après s’être penché sur le
problème de l’efficience des opérations de production, s’est tourné vers l’étude des
problèmes administratifs, et vers l’étude des relations humaines pour former plus tard
l’école des relations humaines.
Ce sont effectivement là les trois bases de l’école moderne que l’on peut schématiser
ainsi :
O.A. Science
Organisation administrative
administrative (Management
(Nature du des
management) organisations)
O.S.T. Management
(Efficience des scientifique Ecole
Révolution opérations de (Organisation moderne
industrielle production) technique du
travail)
Science du
Relations comportement
humaines (Gestion des
(au travail) individus)
Les concepts
Enfin, une des caractéristiques les plus fondamentales de l’organisation est son
aptitude à transformer la diversité en unité sans annuler la diversité.
3. L’homme complexe. L’homme n’est pas seulement une main ou un cœur, mais
aussi une tête. Il peut donc réagir contre la standardisation taylorienne et contre
la manipulation psychologique.
Finalité Objectifs
Personnes
(Jacques)
Structures Technologies
(Chandler) (Emery-Trist)
Environnement
Mais tout système est un sous-système d’un système plus vaste. Il se pose par
conséquent le problème des limites.
Le système prend la place de l’objet simple et substantiel, isolé, dans un espace
neutre. Il est rebelle à la réduction et ses éléments.
L’enchaînement de systèmes élimine l’idée d’objet clos et autosuffisant.
Le changement d’une structure en une autre doit être effectué en tant que
système d’interaction stable, c’est-à-dire maîtrisé. Le choix d’une structure
devient alors un élément important de la politique générale de l’entreprise. Il
faut admettre qu’il n’existe pas d’organisation idéale ; la nature de la tâche ainsi
que la nature des hommes conditionnent l’organisation qu’il faut mettre en
place.