Les Moyens Et Garanties de Paiement Seance 1

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Les moyens et garanties de paiement

Qui doit payer ? Qui peut payer ?

Normalement c’est le débiteur qui doit payer, mais pas seulement ! Toute
personne qui y a intérêt est amenée également au paiement : coobligé, caution,
ou un tiers qui agirait au nom et en l’acquit du débiteur.

Celui qui paie doit être capable de le faire et en avoir les pouvoirs.

A qui le paiement doit-il être fait ?

Le paiement doit être fait entre les mains du créancier si celui-ci est capable de
recevoir le paiement ou à une personne mandatée pour le représenter.

Le créancier ne doit pas s’opposer au paiement s’il n'a pas un motif valable (A
défaut il est qualifié de créancier en demeure). Le débiteur peut engager une
procédure contre lui afin d’obtenir sa libération.

Date du paiement :

Lorsque l’obligation est à exécution immédiate, le débiteur doit procéder au


paiement dés sa naissance. Mais rien n’empêche les parties d’un commun accord
d’introduire dans leur contrat une clause de terme. Exemple : Prévoir que le
paiement d’une obligation ne sera exigible qu’après écoulement d’un certain
délai (1 mois, 2 mois…). Néanmoins, un débiteur peut être déchu du bénéfice du
terme dans les cas suivant :

 S’il est déclaré en faillite ;


 S’il diminue les sûretés qu’il avait contractuellement accordées au créancier.
Exemple : Il procède à la destruction de l’immeuble sur lequel il avait consenti
une hypothèque.

L’échéance rend exigible la dette. Le créancier est donc en plein droit de


d’exiger le paiement et entreprendre si c’est nécessaires les procédures
d’exécution forcée (les saisies). Pour obliger le débiteur à s'exécuter, une clause
pénale peut être insérée dans le contrat.
Objet du paiement :

Quand la dette porte sur une somme d’argent, le paiement se fait soit en espèces
(dans la monnaie ayant cours légal), soit par la remise de chèques, soit par
virement ou lettres de change.

A noter que la remise d’un titre ne libère le débiteur que si un encaissement


effectif a pu être fait.

Effets du paiement

- L'obligation est éteinte lorsque la prestation qui en est l'objet est faite au
créancier, dans les conditions déterminées par la convention ou par la loi.

- L'obligation est également éteinte lorsque le créancier consent à recevoir en


paiement de sa créance une prestation autre que celle portée dans l'obligation ;
ce consentement est présumé lorsqu'il reçoit sans réserve une prestation
différente de celle qui était l'objet de l'obligation (c'est la dation en paiement).

La dette payée ?

- Les paiements s'imputent sur la dette que le débiteur désigne lorsqu'il paie

- s'il n'a rien dit, il conserve le droit de déclarer la dette qu'il a eu l'intention de
payer.

- En cas de doute, l'imputation se fait sur la dette qu'il a le plus d'intérêt à


acquitter, et de préférence sur celle qui est échue.

- Entre plusieurs dettes échues, sur celle qui offre le moins de garantie pour le
créancier.

- Entre plusieurs dettes également garanties sur celles qui est la plus onéreuse
pour le débiteur.

- Entre plusieurs dettes également onéreuses, sur la plus ancienne en date.

L’effet du paiement de la dette est son extinction, le débiteur se voit libérer de


son obligation envers son créancier, et par voie de conséquence, disparaissent
également les garanties du paiement.
Partie I : les moyens de paiement

Conformément à l'article 9 loi n°48-2016 relative aux établissements financiers


et aux établissements bancaires :

Article 9 : « Sont considérés moyens de paiement au sens de la présente loi,


toute forme d’instruments permettant de transférer des fonds d’un compte à un
autre, quel que soit le procédé technique utilisé, y compris le procédé de
monnaie électronique.

On distingue les moyens de paiement corporels et les moyens de paiement


incorporels

Chapitre 1 : les moyens de paiement corporels

On compte deux moyens de paiement corporels : la lettre e change et le chèque

Section1 : la lettre de change

La lettre de change est un effet de commerce. Elle établit un rapport entre trois
personnes, c’est un titre émis par une personne appelée « tireur » et donnant à
une autre personne appelée « tiré », l’ordre de payer à une date déterminée, une
somme d’argent à une troisième personne dite « bénéficiaire » ou à l’ordre de
celle-ci.

- L'initiateur de la lettre de change est le tireur, soit le créancier à l'encontre de


qui le débiteur a une dette encore impayée.
-Le débiteur est le tiré qui se verra ordonner par le tireur de payer un tiers
bénéficiaire ou porteur à échéance.
-Le porteur peut lui-même être le créancier du tireur ou non.
La lettre de change est un titre négociable.
La lettre de change est à la fois un instrument de crédit puisqu’elle ne devient
exigible qu'à son échéance et de paiement puisqu’elle est un titre de crédit à
court terme.
De plus, elle est endossable. C'est ce qui permet sa circulation entre plusieurs
personnes . Il est possible pour le porteur de la faire circuler à un autre
bénéficiaire qui deviendra lui-même porteur.
Parag 1 : Les conditions de validité de la lettre de change

A- Les conditions de forme

Tout d'abord, il est impératif que la lettre de change ait été matérialisée dans
un écrit. On peut trouver plusieurs exemplaires d’une même lettre de change
comme on peut avoir des copies de la traite.

Il faut que la lettre de change se suffise à elle-même. Ce principe se traduit par


l’exigence de mentions obligatoires qui doivent figurer sur le titre (art 269
CCom).
Elles sont au nombre de huit :

1- La dénomination « Lettre de change » doit apparaître dans le texte même


de la traite et dans la langue employée pour la rédaction du titre.
2- Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée : il ne doit y
avoir ni réserve, ni conditions.
La somme doit être inscrite en toutes lettres et chiffres, la somme en lettres
prévaut en cas de différence entre les deux montants. Cette somme doit
comprendre les intérêts calculés à l'avance, aucune stipulation d'intérêt n'étant
permise sauf s’il s’agit de lettre de change à vue ou à un certain délai de vue (art
271 CCom).
3- Le nom du tiré. En pratique les lettres de change comportent le plus souvent,
outre le nom du tiré, son adresse.
Le tiré peut être lui-même le tireur lorsqu’une société tire des traites sur ses
succursales et inversement ou si une succursale tire une lettre de change sur une
autre succursale.
4- L'échéance de la lettre de change. Elle pourra être :
-payable à vue: le porteur peut présenter la traite au paiement quant il veut, à
condition de ne pas dépasser le délai d’un an à partir de la date inscrite sur le
titre.
-à un certain délai de vue : le porteur peut choisir la date de la présentation de
la traite au paiement, mais il ne sera payé qu’après l’expiration du délai de vue.
Exple : payer à 15jours de vue
-à un certain délai de date : le porteur ne sera payé qu’à l’expiration du délai
fixé à compter de la date de la lettre de change. Exple : payer à 90jours
-à jour fixe
Ces quatre modalités de fixation de l’échéance sont les seules valables.

5- Le lieu de paiement :Il peut ne pas être le domicile du tiré. La lettre de


change peut être domiciliée et la domiciliation se fait généralement auprès d’une
banque.
6- Le nom du bénéficiaire : Dans la pratique le tireur peut lui-même être
bénéficiaire.
7- L'indication de la date et du lieu de création : la date de création permet la
détermination de l’échéance de la traite (certaines hypothèses).
Le lieu de création présente un intérêt pour la détermination de la compétence
territoriale. Il permet également de se fixer sur la loi applicable dans un conflit
international.
8- La signature du tireur : elle doit être manuscrite. Un simple cachet avec le
nom et l'adresse de l'entreprise ou un timbre ne suffisent pas.

Toute omission entraîne en principe la nullité de la lettre de change. C'est une


nullité d'ordre public.
La régularisation des mentions est possible. Ainsi
- une lettre de change créée sans indication de l’échéance est considérée comme
payable à vue.
- le défaut d’indication du lieu de paiement est remplacé par le lieu indiqué à
coté du nom du tiré.
- le défaut d’indication du lieu de création est remplacé par le lieu désigné à coté
du nom du tireur.
La régularisation du titre incomplet est possible si ces deux conditions sont
retenues: -la conformité de la volonté des parties et -le fait que la régularisation
doit intervenir antérieurement à la présentation au paiement faite par le porteur.

La régularisation n'est cependant pas possible pour les mentions


essentielles comme la signature du tireur, le montant.

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