Fiche Revision Bonheur
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INTRODUCTION
• L’histoire du mot « philosophie » : dé nie comme recherche de la sagesse
• S’appuie sur la distinction savoir/sagesse
• On étudie la distinction :
• Vivre / survivre / bien vivre
• Pendant l’antiquité, à la n de la période classique (en gros le 4e siècle avant l’ère commune,
EC), surgit l’empire macédonien. C’est la n des cités-États (cf. La démocratie athénienne ou
l’oligarchie spartiate). La politique et la vie sociale changent radicalement : c’est une période de
crise où on a l’impression que la vie collective et ses problèmes échappent à toute action.
Plusieurs écoles de philosophie dites écoles de philosophie hellénistique s’occupent de proposer une
réponse à la question de la vie bonne :
• Les épicuriens
• Les stoïciens
• Les sceptiques
• Les cyniques
• Les cyrénaïques (les hédonistes)
• Les aristotéliciens
• Les platoniciens
• Il faut choisir la sobriété et utiliser la connaissance pour satisfaire nos désirs naturels
• Pour bien vivre, il faut utiliser la raison qui nous permet de connaître comment fonctionne notre corps et ce dont
il a besoin
• Il faut refuser les excès et se livrer aux plaisirs avec modération en privilégiant les satisfactions simples
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• Les êtres humains ont besoin de satisfaire à des choses simples et à vivre en compagnie d’être aimés (il considère
l’amitié comme une part importante de la vie humaine, cf. Les désirs naturels non-nécessaires)
Une des idées présupposées par Kant est que, à trop mètre l’accent sur le bonheur en tant que
recherche purement individuelle on risque de perdre de vue que la vie humaine est digne d’être vécue
parce que les êtres humains sont des êtres moraux (libres). La recherche du bonheur ne peut pas être
uniquement une recherche égoïste, elle doit prendre en compte la vie morale, en partie le fait que
nous avons des devoirs moraux, des responsabilités.
Ré exion et débat en cours sur un autre sujet de dissertation : « être heureux, est-ce assez? »
Dans la tradition philosophique on fait en général référence à une compréhension distincte de deux
termes de morale et d’éthique
• Dans la tradition morale : on met l’accent, surtout après Platon, sur nos devoirs, sur le fait
que nous devons par exemple obéir à la loi, aux règles. On parle de morale ou de tradition
déontologique.
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• Exemple 1 : en tant que professeur je dois me comporter d’une certaine manière avec les élèves, j’ai une
responsabilité (je dois répondre de mes actes, donc envisager ce que je fais en fonction des conséquences) mais aussi je
dois obéir au fonctionnement de l’institution et à ses règles (j’ai des devoirs). Dans les 2 cas il y une notion
d’obligation.
• Exemple 2 : pour éviter des problèmes très graves on demande aux médecins de respecter un code de
déontologie où sont non seulement signalées les choses qui ne doivent pas être faites (des interdits) mais aussi
des comportements à respecter (on appelle cela des injonction à faire quelque chose)
• Dans la tradition éthique : provenant essentiellement d’Aristote, on met l’accent sur le fait
que nous faisons tout le temps des choix, et que donc je dois savoir pourquoi je fais ce que je fais.
Cette dimension des choix laisse penser qu’il n’y a pas nécessairement une seule manière de se
comporter dans certaines situations. Et donc on prend en considération des situations qui ne
sont pas uniquement sous le coup d’une règle ou d’une obligation. Cette idée provient du fait
que les situations humaines sont à chaque fois différentes et parfois uniques, et que donc il n’y a
pas de règles de conduite pour toutes les situations.
> nos verrons ces choses en détail pendant les cours portant sur la morale et les problèmes moraux
Pour bien vivre, il ne faut donc pas uniquement privilégier la recherche de notre satisfaction
individuelle, mais aussi nous comporter de manière digne et morale avec les autres. L’enjeu de la vie
morale montre qu’il n’est pas toujours facile de faire face à la tragédie de la vie humaine, et que
nous devons parfois préférer de faire notre devoir plutôt qu’à chercher à satisfaire nos désirs.
On voit bien que la question du bonheur pose le problème du con it entre la sphère de la vie
individuelle et la vie collective.
Débat en cours : que se passerait-il si nous choisissions tous de vivre selon l’idéal de vie hédoniste
(exercice d’imagination). Réponses :
• Cela imposerait un mode de vie égoïste radical (ne pas prendre en compte les autres, jamais et toujours privilégier
la satisfaction de ses propres désirs)
• L’exemple des idées du Marquis de Sade.
• Multiplication des con its entre personnes et destruction des liens sociaux, ou d’une morale commune
• Ré exion et discussion en classe sur la question des modes de vie et de la société de consommation
• quel est l’idéal de vie qui se dégage de nos choix de société?
• Qu’est-ce qui est important, apparemment, dans la société où nous vivons? Quel rôle joue l’argent dans ce
dispositif ?
Ce débat nous a amené à parler d’autres concepts, qui viennent des sciences sociales (l’anthropologie et
la sociologie, mais aussi l’Histoire)
• La distinction sociétés individualistes/ sociétés holistes
• L’individualisme n’est pas nécessairement égoïste, mais il s’agit d’une conception de la société
où on place la personne au centre (ce qui a des conséquences politiques). La conception
individualiste pose que les choix individuels doivent être acceptés tant qu’ils ne nuisent pas ou
n’empiètement pas sur l’intérêt général.
• La conception holiste insiste sur le primat du collectif, les individus se soumettent aux règles et
aux codes du groupe, toujours en toute circonstance.
• Exemple 1 : l’exemple du mariage dans nos sociétés et dans les sociétés traditionnelles.
• Exemple 2 : dans beaucoup de sociétés y compris la notre, les métiers se pratiquaient en famille et
s’héritaient, et les familles imposaient leurs choix professionnels à leurs enfants (c’est souvent aussi le cas dans
certaines familles dans nos sociétés aujourd’hui). Dans les sociétés individualistes, on accepte qu’il s’agit là
d’un choix individuel sur lequel on ne devrait pas s’inmiscer.
• Nous avons aussi parlé brièvement de la distinction idéal de vie/modèles de vie (elle aussi
issue des sciences sociales). Il s’agit là d’une discussion plus globale qui touche à la morale mais
qui a avoir avec la notion de valeurs.
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• L’idéal de vie fait référence aux valeurs d’une société, par exemple dans l’Iliade on a l’image
des valeurs d’une société guerrière aristocratique où apparaît le choix d’Achille :
• Achille se dé nit comme un « héros » (mode de vie héroïque ou guerrier)
• Il préfère la gloire dans la mémoire des hommes et la mort pendant sa jeunesse à une vie tranquille
entouré de sa famille
• Il méprise la vie confortable et préfère la violence et le combat qui lui apportent la considération des
autres (un statut moral « supérieur »)
• Il défend la « belle mort » (kalos thanatos)
• C’est aussi un idéal viril (autrement dit un idéal que les femmes ne peuvent pas vivre, dans cette société).
• L’idéal de vie chrétien est redé ni autour de la croyance en la vie après la mort (qu’on trouve
aussi dans l’islam). Ici la vertu est redé nie non seulement par rapport à la morale mais aussi
et surtout à partir des obligations religieuses qui conforment un mode de vie particulier).
• Le croyant croit aux vérités révélées (et ne doute pas) : c’est la valeur donnée à la foi.
• Il se soumet à l’organisation sociale prônée par la religion
• Dans tous les con its ou situations, il a en tête les valeurs promues par sa religion y compris dans la
guerre.
• Le cas des chevaliers est intéressant : le premier christianisme est paci ste mais pendant le
développement de la société féodale, la violence joue un très grand rôle dans la vie sociale. On trouve
alors une manière d’intégrer dans le christianisme des valeurs guerrières qui n’y étaient pas au départ.
En particulier on introduit une distinction sur les formes de violence et les motivations. Ainsi on aboutit
à l’idée de croisade (guerre contre les in dèles). On trouve le même phénomène dans l’islam (la « guerre
sainte »), à part que le prophète de l’islam n’est pas, contrairement au Christ, un paci ste.
• Le cas de la question sociale au XIX siècle fait émerger un nouveau monde : la naissance du
mouvement ouvrier et du socialisme changent notre conception du bonheur et de la vie sociale.
• Le mouvement ouvrier insiste sur l’injustice de la société industrielle capitaliste, foncièrement individualiste,
fondée uniquement sur les statuts et la richesse. Il se révolte contre la misère et des conditions de vie
inacceptables, jugées injustes. Il exige l’intervention de l’État pour garantir un accès à des biens qui doivent être
considérés comme des biens communs appartenant à tous. Il n’est pas juste que des enfants meurent parce que
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leurs parents n’ont pas accès à la médecine. Ou de perdre son emploi sans compensation à cause d’un accident
du travail. Il faut que la société organise la protection sociale des personnes fondée en partie sur le travail et en partie
le fait que nous vivons tous dans la même société (référence à l’ancienne idée de république). Pour eux : la vie en
société suppose des formes de solidarité qui devraient faire partie de la citoyenneté. Si l’on est citoyen d’un État
démocratique cela ne veut pas seulement dire des droits politiques (voter, être élus, participer…) mais aussi des
droits sociaux. Toute la question est comment on dé nit ces biens sociaux dont l’état doit garantir l’accès ou la
distribution.
• On voit revenir la distinction entre bien être matériel et bonheur que nous avons vu avec Epicure. Nous ne
pouvons pas être heureux, au fond, dans la souffrance et la privation (les stoïciens pensent que qui, l’on peut mais
parce qu’ils ont une dé nition un peu différente du bonheur). Pour bien vivre, pensent les modernes, il faut avant
tout avoir les conditions de vie pour s’épanouir. Cette mentalité est très différente de celle de l’antiquité.
CONCLUSION
• Notre bonheur individuel peut dépendre de certaines conditions sociales. Dans le monde
moderne, les conceptions de la vie en société et du lien social ont radicalement changé (par
rapport à l’antiquité). Les progrès de la médecine, la science moderne et la technologie, ont
chamboulé les conditions de l’existence et il paraît aujourd’hui invraisemblable de défendre un point
de vue épicurien ou stoïcien strict (notre santé et notre corps « dépendent de nous », et de notre
accès à la médecine et à l’école, pour nous socialisé, pour reprendre l’expression d’Epictète).
• L’hédonisme de la société de consommation a permis a beaucoup de gens de sortir d’une vie de
privations et de manque (caractéristiques de la misère et de la pauvreté dans le monde d’Ancien
Régime et du premier capitalisme industriel), tout en ne résolvant pas la question existentielle du
bien vivre. Ce n’est pas parce qu’on a accès a toute sorte d’objets de consommation que nous
sommes plus heureux. Cependant comme le dit le vieux proverbe yiddish : « il est vrai que
l’argent ne fait pas le bonheur, mais ça calme les nerfs ». (Argument de l’ataraxie).
• La société individualiste semble avoir poussé les individus à des formes et des modèles de vie plus
égoïstes qui renforcent des comportements problématiques par rapport aux règles de vie
commune et au bien public en général. L’idée que nous vivons dans une société où le fait
d’appartenir à un même corps social implique une solidarité et des comportements civiques à
renforcer est aujourd’hui malheureusement en crise. (cf notre société semble se rapprocher plus de
Zola et Dickens sur les attitudes d’indifférence face à la misère ouvrière du XIX siècle alors que la
question sociale et le travail se sont eux complètement métamorphosés).
• Il est toujours important d’être et de nous sentir responsables non seulement des nos actes pour
conduire notre propre vie mais aussi par rapport à notre rôle dans la cité. Pour battre
l’individualisme et le narcissisme très accentués de notre époque, qui semblent pousser au
nihilisme et à l’indifférence, il faut peut être une bonne dose de morale stoïcienne et kantienne.
Comme disait ma grande tante : « le monde ne change pas avec tes opinions, le monde change
avec tes actes ».
• Cependant, il est vrai que la question ouverte par le monde moderne (le changement lié à l’action
collective) est aussi en crise. On peut se demander si nous ne sommes pas dans la situation
qu’affrontaient les philosophies hellénistiques alors que la crise de leur monde s’accentuait et
qu’on ne voyait pas comment réagir à la n de la cité de l’époque classique. En un sens nous
sommes aussi un peu dans la sensation d’impuissance face au devenir du monde (en particulier face à
la crise climatique et la complexité des solutions en vue). La meilleure manière d’y faire face est de
revenir à des formes d’action concrète locale, en rencontrant des gens et en faisant des choses.
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• L’idéal épicurien de la connaissance mise au service d’une vie sobre et meilleure n’est pas
complètement dénué de sens, mais outre que dans l’antiquité les relations amoureuses n’avaient
pas le même sens alors qu’elles l’ont pour nous elles sont devenues centrales dans notre recherche
d’équilibre affectif et émotionnel (Epicure ne défendait que l’amitié). D’autre par, une forme
d’hédonisme raisonnable semble avoir gagné une partie du débat. Nous aurions du mal à refuser
complètement les plaisirs devenus communs grâce à la société de consommation : qui refuserait le
plaisir d’une glace en plein été? En fait c’est la redé nition de la sobriété qui est l’enjeu du débat.
Une sobriété face à une société de l’abondance.
• En n la critique de la société de consommation peut avoir plusieurs aspects importants pour la
question du bonheur, mais nous voyons bien que, en tant que mode de vie à l’échelle de la planète,
celle-ci n’est pas viable. D’une part, elle suppose des inégalités très violentes en termes de niveaux
de vie, et d’autre part, surtout, elle implique la destruction des milieux naturels par un système de
marché planétaire et globalisé fondé sur l’extraction incessante des ressources nies et
l’exploitation des sources d’énergie pour faire tourner le système.
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