Chimie Solide Cours MPC1
Chimie Solide Cours MPC1
Chimie Solide Cours MPC1
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Table des matières
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2.2.2. Réseaux de Bravais ............................................................................................ 12
2.2.2.1. Étude des structures à empilement compact ................................................. 13
2.2.2.1.1. Structures hexagonales compactes et cubiques à faces centrées ............. 13
2.2.2.1.1.1. Empilement des particules .............................................................. 13
2.2.2.1.1.2. Calcul de la compacité ................................................................... 14
2.2.2.1.1.3. Sites interstitiels ............................................................................. 15
a. Définition.............................................................................................. 15
b. Nombre de sites interstitiels .................................................................. 15
c. Dimension des sites interstitiels ............................................................. 16
Calcul du rapport r/R des sites octaédriques .......................................... 16
Calcul du rapport r/R des sites tétraédriques .......................................... 17
2.2.2.2. Étude des structures à empilement non compact........................................... 17
2.2.2.2.1. Structure cubique centrée ...................................................................... 17
2.2.2.2.1.1. Calcul de la compacité ................................................................... 17
2.2.2.2.1.2. Sites interstitiels ............................................................................. 17
a. Sites octaédriques ..................................................................................... 17
b. Sites tétraédriques ..................................................................................... 18
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3.3. Les défauts de surface ............................................................................................. 25
Bibliographie ............................................................................................................. 35
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CHAPITRE I. GÉNÉRALITÉS SUR L’ÉTAT SOLIDE
L’état gazeux est caractérisé par un libre déplacement des particules, ce qui explique
qu’un gaz se répand dans tout l’espace mis à sa disposition. Par contre, les liquides conservent
un volume défini à cause des forces d’attraction intermoléculaires. Mais étant donné que les
molécules d’un liquide sont libres de glisser les unes sur les autres, les liquides épousent la
forme de son contenant. L’état solide se distingue de ces deux états par ses propriétés de rigidité
et d’incompressibilité et, dans certains cas, par l’existence de formes géométriques. Toutefois,
les particules constituantes d’un solide, bien qu’elles ne puissent quitter les points fixes où elles
se trouvent, sont animées d’un mouvement vibratoire qui, lorsque le solide est chauffé,
s’accentuera jusqu’à la rupture des liaisons assurant la rigidité, provoquant ainsi la fusion du
solide.
À cause des propriétés des solides, la chimie du solide est d’une importance
technologique considérable. Ses domaines d’application sont multiples. Elle intervient dans la
préparation des alliages, des céramiques, des matériaux composites tels les cermets ayant la
résistance thermique des céramiques et la résistance physique des métaux, des réfractaires, des
liants hydrauliques (chaux, ciment, …), de catalyseurs, de matériaux pour l’électronique (semi-
conducteurs, transistors, …), pour l’optique (verres, …). Mais si on veut faire apparaître des
propriétés nouvelles, on doit comprendre non seulement les propriétés du solide mais aussi sa
structure et les facteurs qui la déterminent.
C’est dans cette optique que se situe ce cours qui, pour bref qu’il soit, saura, nous
l’espérons, vous aider à mieux appréhender la Chimie du solide.
Lorsqu’on refroidit rapidement des liquides fort visqueux, on assiste à la formation d’une
structure rigide avant que les molécules n’aient eu le temps de s’orienter adéquatement de
manière à former un réseau cristallin. Il manque à ces matériaux le haut degré d’ordre spatial
qui caractérise les substances cristallines. Il s’agit plutôt d’une structure liquide « figée » par le
froid. De tels matériaux sont appelés des solides amorphes. Toute une série de matériaux
donnent lieu à la formation de solides amorphes dans les conditions appropriées, encore que les
exemples les plus familiers sont les matériaux constitués de macromolécules tels que les
plastiques et les caoutchoucs ainsi que les verres. Les solides amorphes sont isotropes, c’est-à-
dire ils ont les propriétés identiques dans toutes les directions (analogie aux liquides). Ces
propriétés sont la résistance mécanique, l’indice de réfraction, la conductivité électrique. Ils se
distinguent aussi par l’absence d’un point de fusion net. Ils se ramollissent progressivement sur
une large plage de températures. Les solides amorphes constituent à l’heure actuelle un des
pôles d’intérêt de la recherche en Chimie, en Physique, ainsi que dans l’ingénierie. La recherche
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dans le domaine des fibres optiques a permis de transmettre des millions de bits d’information
via des fibres de verre dont le diamètre est inférieur à celui d’un cheveu.
Nous allons, dans ce cours, nous intéresser aux solides cristallisés, lesquels sont
anisotropes. La cohésion dans un solide cristallin est assurée par des forces qui maintiennent
les entités liées les unes aux autres. Ces forces de cohésion évoluent selon la nature de la liaison
chimique. Suivant le type d’interactions développées entre les entités, les solides cristallins se
divisent en solides métalliques, solides ioniques, solides covalents et solides moléculaires.
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CHAPITRE II. LE CRISTAL PARFAIT
L’étude des cristaux aux rayons X montre que les atomes, les molécules ou les ions sont
rangés suivant une certaine configuration qu’on appelle le motif atomique qui obéit à des lois
géométriques de périodicité et de symétrie.
La périodicité peut être à une dimension, réseau unidimensionnel (cas d’un ruban), ou à
deux dimensions, réseau plan (cas d’un tapis), ou à trois dimensions, réseau spatial ou
tridimensionnel. C’est ce dernier cas, plus général, qui sera envisagé.
Soit un point O dans un cristal. On constate que l’on peut y trouver des points équivalents
à O. Considérons 3 points équivalents à O : A, B, C, choisis le plus près
possible de O et disposé sur trois directions non coplanaires OX, OY, OZ
prises pour axes de référence, telle que :
YOZ = α, XOZ = β, XOY = γ
OA = a, OB = b, OC = c
En reprenant cette construction à l’infini, avec pour origines successives des points
équivalents déjà construits, on engendre ainsi le réseau du cristal examiné.
Les points équivalents O, A, B, C sont appelés nœuds du réseau et sont désignés par leurs
coordonnées numériques : O (0,0,0) ; A (1,0,0) ; B (0,1,0) ; C (0,0,1)
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Les nœuds sont les extrémités de vecteurs d’origine O, d’expression T = pa + qb + rc, p,
q, r étant leurs coordonnées numériques.
Puisque la maille simple contient un nœud, une maille multiple de volume m fois plus
grand contient m nœuds. La multiplicité d’une maille est donc le nombre de nœuds, c’est-à-dire
d’atomes, d’ions, de molécules que comporte la maille.
2.1.6. Rangée
Par 2 nœuds d’un réseau passe une rangée. Toute rangée porte
une infinité de nœuds et est accompagnée d’une infinité de rangées
parallèles formant une famille de rangées.
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2.1.6.1. Indice et Symbole d’une rangée
Pour caractériser l’orientation d’une rangée, on construit la rangée
parallèle qui passe par l’origine. Désignons par N1 le nœud de cette rangée
voisine de l’origine et p, q, r, les coordonnées numériques de ce nœud. p, q, r
seront les indices de la rangée et [p q r] son symbole.
Remarque
1. Si le plan coupe un axe dans sa partie négative (par exemple OX), l’indice correspondant
sera noté h et le symbole du plan (h k l).
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2. Il est aisé de voir que si l’on multiplie les 3 indices d’un plan par un même nombre
entier r, on désigne de la sorte un plan parallèle r fois plus rapproché de l’origine que le
plan initial : h x r = 1/OP x r = 1/OP/r = 1/OP’, tel que OP’ < OP.
Cette multiplication peut être nécessaire si les calculs donnent pour h, k, l des nombres
fractionnaires car par définition les indices de Miller sont entiers. On multiplie alors par
le plus petit multiple commun (PPMC) des dénominateurs. Dans le cas où les valeurs
calculées sont (1/2, 1/3, 1/4), le symbole du plan sera (6 4 3)
3. Si le plan est parallèle à un axe de référence, l’indice correspondant est nul, car le
segment intercepté est ∞. L’indice est alors : 1/∞ = 0.
4. Lorsqu’un plan est parallèle à une face élémentaire, les deux (2) indices correspondants
sont nuls.
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2.2.1.5. Système hexagonal
Deux faces opposées de la maille sont des hexagones. Les
six autres faces sont des rectangles. La maille possède un axe de
rotation d’ordre 6 passant par le centre des faces hexagonales,
six axes d’ordre 2 perpendiculaires à l’axe d’ordre 6, sept plans
de symétrie, un centre de symétrie.
Plus le système est symétrique, moins on a besoin de paramètres pour le définir. C’est ce que
traduit le tableau suivant :
Système Caractéristiques Paramètres Volume Exemples
Triclinique Incliné suivant les 3 directions a, b, c, α, β, γ V K2Cr2O7
Monoclinique α = γ = 90o a, b, c, β abcsinβ CaSO4
Orthorhombique Prisme droit a, b, c abc Sα, Fe3C
α = β = γ = 90o Cémentite
Rhomboédrique Prisme à faces losanges et a, α a3(1-3cos2α-2cos3α)1/2 αFe2O3
égales Hématite
α = β = γ ≠ 90o
Hexagonal Prisme droit dont la base est un a, c a2c.√3/2 Zn
losange
α = β = 90o γ = 120o
Quadratique Prisme droit à base carrée a, c a2 c Snβ, TiO2
α = β = γ = 90o Rutile
Cubique Prisme droit à base carrée et a a3 NaCl, Fe, Au
égales
α = β = γ = 90o
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2.2.2.1. Étude des structures à empilement compact
Dans un très grand nombre de cas, les atomes, molécules, ou ions du réseau formant des
empilements à compacité élevée et beaucoup de structures cristallines peuvent être décrites à
partir d’un empilement compact de sphères d’égal diamètre : cas des métaux, des solides
ioniques, solides moléculaires.
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i. ou placer les sphères sur la verticale de celle de la première couche, ce qui
donne lieu à un arrangement de type …ABABA…. C’est la structure
hexagonale compacte.
ii. ou placer les sphères à
l’aplomb des cavités
inoccupées pour donner lieu à
l’arrangement ..ABCAB….
C’est la structure cubique à
faces centrées.
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l2 = 8 R2
l = 2R√2
Le volume total est donc : VT = l3 = 16R3√2
a. Définition
Dans le cas d’empilements compacts ou à densité maximum, il existe donc dans les
structures cristallines une proportion importante de vide : 26%. L’espace non occupé
correspond à des petites cavités appelées sites interstitiels. On distingue des sites tétraédriques
et des sites octaédriques symbolisés par Td[4] et Oh[6].
Le site tétraédrique apparaît lorsqu’une sphère repose sur trois autres, les centres des
sphères étant alors aux sommets d’un tétraèdre régulier. Le site octaédrique est entouré de six
sphères dont les centres se trouvent aux sommets d’un octaèdre régulier.
Sites tétraédriques et octaédriques dans une CFC Sites tétraédriques et octaédriques dans une HC
Quand la couche inférieure est ajoutée, elle conduit également à trois sites tétraédriques
et trois sites octaédriques.
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Comme dans un empilement compact, le nombre de sphères est très grand, il convient de
déterminer le nombre de sites tétraédriques ou octaédriques appartenant à chaque sphère.
Le nombre de sites tétraédriques par sphère est égal à deux fois le nombre de sphères dans
un empilement compact.
Dans un empilement compact, il y a un site octaédrique par sphère. Ils sont situés au
centre de la maille et aussi au milieu des arêtes.
Cela implique qu’il y a deux fois plus de sites tétraédriques que de sites octaédriques.
Conséquences
Soient des atomes X assimilables à des sphères formant un empilement compact ou à
densité maximum.
Soient des atomes A susceptibles de se placer dans les sites interstitiels, octaédriques ou
tétraédriques de l’empilement compact.
• Si A occupe tous les sites octaédriques, l’empilement sera du type AX. Exemple : NaCl
• Si seulement 50% des sites octaédriques sont occupés par des atomes A, la formule
qui en résulte sera du type AX2. Exemple CdCl2
• Si tous les sites tétraédriques sont occupés par les atomes A dans un empilement
compact d’atomes X, la formule qui en résultera est A2X. Exemple Na2O.
• Si seulement 50% des sites tétraédriques sont occupés par les atomes A, on aura la
formule du type AX. Exemple ZnS.
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Calcul du rapport r/R des sites tétraédriques
Pour chacun des sites tétraédriques, les sommets du tétraèdre
sont constitués par un sommet du cube et trois atomes au centre de
trois faces ayant ce sommet en commun. Ce tétraèdre est inscriptible
dans un petit cube, comme le montre la figure d’à côté.
a. Sites octaédriques
Les plans de plus forte densité sont les plans diagonaux.
Un site octaédrique (rosé) est figuré sur le schéma. La sphère sera placée symétriquement
par rapport aux deux faces définies par le plan de symétrie (face supérieure), donc au milieu de
la face.
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Avec l√3= 4R , l = 4R/√3
et R+r = 4R/2√3 = 2R/√3
d’où r/R = 2/√3 – 1 = 0,154
Si on considère le site centré sur la diagonale de la face, R+r = l/2.√2, En R+r = l/2.√2
D’où r/R = 0,63
b. Sites tétraédriques
Un site tétraédrique (mauve) est figuré sur le schéma. La face latérale est un plan de
symétrie par rapport aux atomes du centre. Le site sera situé dans ce plan et, pour des raisons
d’encombrement avec le site octaédrique, se placera en G (1/2, 1/4, 0). On peut donc écrire :
(R+r)2 = l2/16 + l2/4 = 5l2/16
Avec l = 4R/√3
r/R = 0,291
Sur la même face, on a trois autres sites tétraédriques dans les trois autres positions
équivalentes. Le nombre de sites tétraédriques est alors :
(4x6x1/2) = 12 sites par maille, soit 6 sites tétraédriques (Td) par atome.
Pour la structure cubique centrée, il y a aussi deux fois plus de sites tétraédriques que de
sites octaédriques.
Ces dernières sont d’un grand intérêt lorsqu’on veut suivre l’évolution progressive d’une
propriété en fonction de la concentration en soluté ou pour faire apparaître dans une seule phase
un ensemble de propriétés complémentaires. Par exemple, à partir des composés Fe2O3 et
Al2O3, si on fait un composé 50-50, on obtient un autre FeAlO3 qui présente des propriétés
nettement différentes des deux premiers pris séparément.
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2.3.2. Alliages de substitution
Lorsqu’à l’état solide les atomes d’un métal B se substituent aux atomes d’un métal A,
on obtient une solution solide appelée en métallurgie un alliage de substitution. C’est un alliage
binaire de formule générale A1-xBx.
En cas de miscibilité totale, 0 < x < 1, alors que pour la miscibilité partielle, 0 < x < cB,
cB étant une concentration limite de B dans A.
Le taux de substitution est essentiellement fixé par les dimensions respectives des atomes,
c’est-à-dire par leur rayon atomique RA et RB.
La condition posée par la règle de Hume-Rothery est nécessaire mais pas suffisante.
D’autres critères entrent en jeu comme l’électronégativité, qui doit être très voisine pour les
deux métaux de même que la valence. Par exemple, l’or et l’argent donnent une suite continue
de solutions solides avec RAu = 1,442Å et RAg = 1,432Å.
Les atomes qui pourront se placer dans ces sites sont donc les plus petits : H, B, C, N, O.
À priori, les atomes en insertion se placeront dans les sites les plus grands de façon à provoquer
le moins de déformation possible. Aussi se placeront-ils dans les sites octaédriques dans un
réseau cubique à faces centrées ou hexagonal compact.
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L’acier est un alliage d’insertion de fer et de carbone dont la teneur en carbone est
inférieure à 2% en poids. L’acier est plus dur que le fer.
Avec plusieurs métaux, on prépare toute une série d’aciers spéciaux possédant diverses
propriétés que recherche l’industrie :
- Les aciers au manganèse présentent une grande résistance à l’usure. Ils sont très
utilisés pour les aiguilles de chemins de fer. La plupart des aciers contiennent
aujourd’hui du manganèse.
- La présence du nickel dans l’acier (environ 6% de Ni) augmente la résistance, la
dureté et l’inoxydabilité. On emploie les aciers au nickel pour les pièces qui ont de
grands efforts à supporter comme les bielles.
- Des aciers au chrome qui contiennent de 1,3 à 3% de ce métal ont une grande dureté,
résistent à l’abrasion. On les utilise dans la fabrication de projectiles, plaques de
blindage, boulets de broyeurs de cimenterie. Si la proportion de chrome est élevée
(11%), l’acier possède une résistance chimique remarquable. C’est un acier
inoxydable dont on se sert pour fabriquer des couteaux, des instruments de chirurgie,
des radiateurs d’automobile, des pare-chocs et d’autres pièces. Cet acier ne se tache
pas (stainless steel).
- L’addition du cuivre à l’acier augmente sa résistance à la rouille.
- On connaît aussi les aciers au molybdène et au tungstène qui possèdent une grande
résistance mécanique.
Il existe d’autres aciers spéciaux, tous pour répondre aux exigences de l’industrie
moderne.
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CHAPITRE III. LE CRISTAL RÉEL
Le cristal parfait est au solide ce que le gaz parfait est au gaz, c’est-à-dire un modèle, une
abstraction indispensable à la compréhension de l’état solide. Du point de vue physique, les
cristaux tels que nous les avons décrits, avec des mailles rigoureusement identiques dans
lesquelles chaque nœud est occupé par un atome, ion ou molécule sont en fait des cristaux
idéaux, des cristaux parfaits qu’on ne rencontre qu’exceptionnellement en pratique.
Les cristaux présentent donc des imperfections qui s’expliquent par les dimensions finies
des cristaux (existence de surfaces où les atomes n’ont pas le même nombre de voisins), par la
température, par les conditions de croissance irrégulières.
Les défauts n’ont pas un intérêt purement académique car beaucoup de propriétés
importantes des solides cristallisés sont déterminées tant par la nature du cristal que par les
défauts de ce cristal.
A B A B A B A B
B A B A B A A Lacune B
A B A B A B B Lacune A
En conséquence,
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• Dans ce type de défauts, la stœchiométrie et la neutralité électrique du cristal
sont conservées.
• La densité du cristal diminue lors de la production de défauts de Schottky. Le
volume augmente alors que la masse reste constante. Le nombre de lacunes
formées à la température T pour un cristal formé de N atomes par unité de
volume est calculé à partir de la formule générale basée sur des considérations
thermodynamiques :
nS = Ne-E/KT
- E est l’enthalpie nécessaire pour créer une lacune. Elle est de l’ordre de 1
à 2 eV (électronvolts)
- K est la constante de Boltzmann. K = 8,619 eV.K-1 = 1,3805x10-23J.K-1
- Si le cristal est formé de 2 éléments AB, la formule s’écrit nS = Ne-E/2KT,
étant donné qu’il se forme un couple de lacunes
Quelques ordres de grandeur pour le cuivre :
À 300oK, n/N = 10-17
À 1300oK, n/N = 10-4
A B A B A B A B
B A B A B B A
A B A B A A B
En conséquence,
• Dans ce type de défauts, la stœchiométrie et la neutralité électrique du cristal
sont conservées.
• La densité du cristal reste constante. Par des mesures de densité effectuées au
voisinage du point de fusion, on peut déterminer le type de défauts. Le nombre
de lacunes formées à la température T pour un cristal se déduit de la formule :
nF = (NN’)1/2e-E/KT
- N étant le nombre d’atomes par unité de volume
- N’désignant le nombre de sites interstitiels possibles par unité de volume
- E est l’enthalpie nécessaire pour créer un défaut de Frenkel
- Pour un cristal formé de deux ions, la formule s’écrit : nF = (NN’)1/2e-E/2KT
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Grâce à l’existence de ces lacunes et de ces positions interstitielles, les atomes ou les
ions du solide peuvent, sous l’effet de l’agitation thermique, se déplacer de proche en
proche sans difficultés. Les réactions chimiques entre solides se produisent par ce
mécanisme élémentaire.
Dans les oxydes, on peut avoir des degrés de non-stœchiométrie beaucoup plus étendus.
C’est le cas de l’oxyde de titane TiO dont le composé limite est TiO0,60 et de l’oxyde de
vanadium VO dont le composé limite est VO0,80.
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X- M+ X- M+ X- X- M+
M+ X- M+ X- M+ X- M+ X-
Les cations étrangers constituent des impuretés. La présence de très petites quantités
d’impuretés peut ainsi modifier profondément les propriétés d’un cristal. Cette observation est
exploitée par l’industrie des transistors et il relève du travail du Chimiste d’étudier le taux de
non-stœchiométrie.
Une dislocation est une zone linéaire délimitant à l’intérieur d’un cristal une région qui
a subi un glissement et qui de ce fait ne présente plus l’environnement normal du réseau. Il
existe deux types de dislocations suivant qu’elles sont perpendiculaires ou parallèles aux
directions de glissement. Dans le premier cas, on parle de dislocations coin
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3.3. Les défauts de surface
Les limites entre les grains sont les joints de grains. Ces limites sont des discontinuités
dans l’empilement régulier des atomes, donc des défauts. Ils jouent un rôle dans les
phénomènes de corrosion et dans l’évolution des propriétés mécaniques, car ils constituent un
obstacle au mouvement de dislocation. On distingue deux types de joints : les joints cohérents
et les joints désordonnés.
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CHAPITRE IV. INTRODUCTION À LA THÉORIE DES BANDES ET
SEMI-CONDUCTION
Les conducteurs, les isolants et les semi-conducteurs sont caractérisés par différentes
distributions des bandes d’énergie.
Il est prouvé que la résistivité électrique est due aux états de vibration des atomes du
réseau et aussi aux irrégularités et imperfections de ce même réseau.
Dans le cas des isolants, il est possible de fournir l’énergie suffisante à l’aide d’une
radiation électromagnétique (photon). Des électrons passent alors de la bande valence à la
bande de conduction laissant derrière eux un trou. Ce sont ces trous (considérés comme des
électrons positifs) qui permettent la conduction électrique dans certains isolants lorsqu’éclairés
avec une lumière de longueur d’onde appropriée.
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4.2. Semi-conduction
Le cas des semi-conducteurs est semblable à celui des isolants, sauf que l’intervalle
d’énergie entre les bandes de valence et de conduction est très faible (de l’ordre de 1eVou
moins). À cause de cette faible énergie, des électrons de la bande de valence peuvent facilement
passer à la bande de conduction, laissant derrière eux des trous ou des niveaux non remplis. On
trouve ici l’explication du fait que la conductivité augmente avec la température dans les semi-
conducteurs, à l’inverse de ce qui se produit dans les conducteurs.
« Un semi-conducteur est un isolant particulier qui présente à 0oK une bande de valence
totalement remplie et une bande de conduction totalement vide, ces deux bandes étant séparées
par une bande interdite de faible largeur de l’ordre de 1eVou moins. »
Mais comme [e-e+] est très grand devant [e-] et [e+], on peut écrire
[e-] [e+] = k’(T)
En appliquant Fermi-Dirac,
n x p = ni2 = NcNv.e -ΔE/kT
Nc étant le nombre de niveaux permis par unité de volume pour des électrons libres de
conduction, Nv le nombre de niveaux permis par unité de volume pour les trous de la bande de
valence, et le facteur exponentiel, un facteur de correction.
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À partir de la pente, on peut calculer ΔE. Par extrapolation, on trouve Log Nc, Nc étant
le nombre de niveaux permis.
La conductivité s’exprime comme dans le cas d’un métal à partir de la densité de porteurs
libres et leur mobilité.
Cependant, dans le cas présent, il faut tenir compte de deux types de porteurs et introduire
deux types de mobilité, la mobilité des trous négatifs et celle des trous positifs.
Un Sb remplace un Ge. Il a 5e- sur sa couche externe. 4 vont former des liaisons avec les
4 Ge voisins. À 0oK, le cinquième électron sera retenu par les forces électrostatiques. Sous
l’effet de l’agitation thermique T≠ 0oK, l’électron devient libre : électron de conduction. Il lui
faut peu d’énergie pour passer à la bande de conduction. Il devient un atome donneur
ΔE≈0,1eV.
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En considérant le nombre d’atomes d’Indium ajoutés par unité de volume, pour un cristal
neutre,
p = n + Na ≈ Na
ou en fonction de la température,
Na = p = Nv e(Ev-Ef) / kT, avec Ef > Ev.
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Exercices de Chimie du solide
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1. Quel rapport y a-t-il entre le point d’ébullition et les forces intermoléculaires d’un
liquide ?
2. Expliquer pourquoi les solides ioniques ne peuvent pas conduire le courant électrique
bien qu’ils soient constitués d’ions positifs et d’ions négatifs.
6. i) Déterminer les indices de Miller du plan parallèle à l’axe Oz et qui contient les
nœuds 101 et 021.
ii) Dessiner le plan 311.
7. Un plan réticulaire coupe les axes cristallographiques à des distances 3/2 a, 2b, c.
Quel est ce plan ?
10. On mesure sur un cristal quadratique l’angle des normales à 2 faces d’indices de
Miller (hk0) et (hk0). On trouve φ = 53o10´. Trouver h et k.
12. Comparer les points de fusion des solides H2O et Fe. Justifier la réponse.
14. Dans le cas d’un empilement compact de sphères de rayon R, démontrer que le
rapport c/a vaut 1,633 en tenant compte du fait que la couche B se situe au milieu des
deux couches A.
15. L’argent cristallise dans un réseau cubique à face centrées. Sa masse volumique est
ρ = 10,489 g/cm3 et sa masse atomique M = 107,87g. On a N = 6,02x1023.
i. Calculer la compacité du réseau
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ii. Quelle dimension maximale doit avoir un atome susceptible de
s’insérer dans un site octaédrique du réseau
iii. Calculer le côté de la maille.
16. Soient des atomes X formant un empilement compact et des atomes A se plaçant
dans la totalité des sites tétraédriques. Quelle est la structure d’un composé formé de
ces 2 types d’atomes ?
17. Soit une solution solide Carbone – Zirconium. Au-dessus de 660oC, le zirconium (Zr)
cristallise sous forme cubique centrée :
Zr = 1,58Å ; rC = 0,77Å
i. Quelle est la nature de la solution solide du Carbone dans le
Zirconium ?
ii. Quelles sont les positions possibles des atomes de Carbone ?
19. Le fer existe sous plusieurs formes cristallines dont les plus connues sont le Ferα
cubique centré et le Ferγ cubique faces centrées.
i. Calculer dans les deux cas la masse volumique du fer. On donne
R=1,24Å et M=55,85g.
ii. En considérant le Ferα, soit une solution solide qui contient 1,7% de
carbone en masse,
a. Calculer la masse volumique de l’alliage d’insertion
entre ces deux éléments.
b. Comparer la valeur trouvée à celle calculée au (i) pour
le Ferα. Ce résultat est-il normal ? Expliquer.
20. Le platine cristallise dans une maille cubique à faces centrées. Déterminer une valeur
approchée du nombre d’Avogadro. On donne a=3,924Å, 𝜌=21,44g/cm3, M=195,20g.
21. La masse volumique du cuivre, qui cristallise sous forme de réseau cubique à faces
centrées, vaut 8,930g/cm3 à 20oC. Calculer le rayon cristallographique d’un atome de
cuivre. On donne MCu = 63,55g.
23. Sachant que la masse volumique du CaO égale 3,25g/cm3 et que la longueur d’une
arête de la maille élémentaire vaut 4,86Å, déterminer le nombre d’entités formulaires
de CaO qu’il y a dans la maille élémentaire. Ladite maille élémentaire a-t-elle une
structure du type NaCl (cfc) ou CsCl (cc) ?
24. Le polonium est le seul métal qui cristallise dans une structure cubique simple.
Sachant que la longueur d’une arête de la maille élémentaire du polonium vaut 3,347
Å à 25oC, calculer la masse volumique du polonium.
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25. Quand un cristal métallique parfait de N atomes passe à l’état perturbé contenant n
lacunes, on démontre qu’il en résulte un accroissement d’entropie ∆S tel que :
∆S = KLn N! / (N-n)! n!
K est la constante de Boltzmann, égale à 1,380x10-23J/K.
i. Exprimer ∆S en utilisant une approximation déduite de la formule de
Stirling : lnn! = nlnn – n.
ii. L’enthalpie de formation d’une lacune ∆H est indépendante de l’état
du cristal. Exprimer l’enthalpie libre ∆G du cristal réel.
iii. Écrire l’équation permettant de calculer le nombre de lacunes
correspondant à l’équilibre thermodynamique à une température
5∆6
donnée (on a 57 = 0).
iv. Calculer ce nombre de lacunes sachant que n est négligeable devant
N.
v. Pour le cuivre, le calcul donne n = 10-5N à 1000K,
a. Calculer n à 27oC
b. Quelle valeur adopte-t-on pour ∆H ? (L’exprimer en
J/mol et en eV par lacune).
26. Quels sont les défauts rencontrés généralement dans les cristaux ?
Lesquelles des propriétés optiques, électriques, mécaniques ou chimiques des
cristaux sont affectés par ces défauts ?
28. On considère la structure cristalline du sulfure de Nickel. Elle peut être décrite à
l’aide d’un empilement compact S2- A B A B et des ions Ni2+ occupant la totalité des
sites octaédriques.
i. Quelle est la formule du sulfure de nickel ? Justifier.
ii. Calculer la masse volumique de ce sulfure, sachant que les paramètres
cristallins donnent : a=3,439Å, c=5,348Å
On donne MNi = 58,71g et MS = 32,06g
iii. Ce sulfure de nickel est en fait un composé non stœchiométrique. Son
analyse donne un pourcentage de 63,52% en poids de nickel. On
donne les trois hypothèses possibles :
- existence de lacunes de Ni2+
- insertion de S2-
- substitution du Ni2+ par S2-
Calculer dans les trois cas la masse volumique du sulfure non-
stœchiométrique, en supposant que le volume de la maille reste
constant.
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iv. Si 𝜌exp = 5,29g/cm3, quel est le type de non-stœchiométrie et la
formule du sulfure ?
v. Prévoir les propriétés électriques du sulfure de nickel.
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Bibliographie
1. J. BURDGE, J. OVERBY, Chemistry, Atoms First, Second Edition, Mc Graw Hill, 2015.
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