Cancer de L'estomac 2020
Cancer de L'estomac 2020
Cancer de L'estomac 2020
CANCER DE L’ESTOMAC
SIGNES, DIAGNOSTIC, TRAITEMENT
Objectifs
paraclinique
Plan
Introduction 3. Diagnostic
1.4. Epidémiologie
1.5. Anatomopathologie
2. Signes
2.1. TDD
Introduction
Le cancer de l’estomac est un cancer inégalement réparti dans le monde. Les modes
d’alimentation et le traitement correct des ulcères gastriques expliquent la forte baisse de son
incidence en occident alors qu’il demeure fréquent en milieu africain.
1. Généralités
1.1 définition
Le cancer de l’estomac est une prolifération cellulaire maligne développée aux dépens des
éléments constitutifs de la paroi gastrique.
L’estomac est la portion dilatée du tube digestif qui fait suite à l’œsophage et qui se poursuit
par le duodénum.
1.2 intérêt
Épidémiologique : l’incidence des cancers de l’estomac est en baisse en occident mais il reste
le cancer digestif le plus fréquent (40%) au Burkina Faso
Diagnostique : le cancer de l’estomac a bénéficié de l’apport de l’échoendoscopie qui reste
inaccessible en milieu africain.
Thérapeutique : La chirurgie constitue l’essentiel du traitement curatif
Pronostique : La chimiothérapie periopératoire préconisée par l’essai MAGIC en 2006 a
amélioré les résultats de la chirurgie
1.3 Rappels
Anatomie
Situé dans la région supra colique, l’estomac est la portion dilatée du tube digestif faisant suite
à l’œsophage au niveau du cardia et se poursuivant par le duodénum au niveau du pylore.
Amarré par les ligaments gastro phrénique, gastrosplénique, gastro-colique, gastrohépatique,
l’estomac répond aux organes supra coliques et à la paroi abdominale antérieure.
Sa vascularisation artérielle est assurée par les branches du tronc cœliaque et comprends
le cercle artériel de la petite courbure formé par l’artère gastrique droite et l’artère
gastrique gauche
le cercle artériel de la grande courbure formé par les artères gastro-épiploïques et
spléniques
les 6 à 8 vaisseaux cours de l’estomac, branche de l’artère splénique
Les veines sont tributaires du système porto-cave
La lymphe se draine vers les 16 groupes ganglionnaires la Japneese Reaserch Society for
Gastric Cancer.
Les groupes pédiatriques 1 à 6 mais aussi 7, 8, 9, 11 sont fréquemment la cible du curage dans
les cancers de l’estomac.
Histologie
La paroi gastrique est composée de 4 tuniques qui sont de dedans en dehors.
Lésions précancéreuse
Gastrite chronique atrophique
Moignon de gastrectomie après plusieurs années d’évolution
Maladie de BIERMER : anémie par carence en vitamine B12
Maladie de MENETRIER : gastroraphie hypertrophique géante
Polypes gastriques
Hyperplasiques
Adénomes
Ces différents facteurs de risque exposent au cancer de l’estomac qui revêt plusieurs aspects
anatomo-pathologiques
5. Anatomie pathologique
Macroscopie
Topographie
Antre : 40%
Corps : 20%
Grosse tubérosité : 20%
Cardia : 20%
Aspect macroscopique
Cancers gastriques superficiels qui sont plats, legèrement escavé, ulcéré
Cancers gastriques invasifs classes selon Bormann qui distingue 5 type
Type I: polyploïde
Type II: fongoïde=ulcero-bourgeaonnant
Type III: ulcéreux = ulcéré
Type IV: infiltrant diffus
Type V: diffuse, infiltrant, étendue =linite gastrique
Les cancers peuvent être ulcéro-bourgeoanant et infiltrant réalisant l’aspect en lobe d’oreille.
Microscopie
Les adénocarcinomes sont les plus fréquents représentant 90% des cancers de l’estomac
Grade : la classification de de Lauren distingue
Le type intestinal résultant d’une métaplasie intestinal qui est bien ou modérément
différencié
Le type diffus peu différencié.
Histoire naturelle
Influence des facteurs de risque notamment HP
Apparition du carcinome in situ qui devient Invasif
Le cancer évoluera par plusieurs modalités
Evolution par extension
Localement :
En profondeur atteignant la sous muqueuse, la musculeuse, la séreuse, les organes de
voisinage par contiguïté : pancréas, duodénum, rate, côlon
Extension en hauteur s’étendant surtout dans la sous muqueuse
Ces deux modalités d’évolution naturelles des cancers gastriques rendent comptent de leur
symptomatologie que nous verrons dans le chapitre des signes.
2. Signes
2.1 TDD : Cancer invasif de l’antre gastrique non métastatique et non compliqué de
l’homme de 55 ans
Justifications :
Antre : localisation la plus fréquente (40%)
Age 60 ans : correspond à la moyenne d’âge de survenue des cancers gastriques
Homme : les hommes sont les plus touchés avec un sex ratio de 2
Forme non métastatique : c’est à ce stade qu’il faut détecter les cancers gastriques pour un
meilleur pronostic
Cette forme de description se manifestera par des signes cliniques et des signes paracliniques.
Haleine fétide en rapport souvent avec la rétention alimentaire en amont d’une tumeur
ou alors une nécrose tumorale
dyspepsie : lenteur de la digestion, nausées, pesanteur épigastrique, inconfort prandial
ou postprandial, baisse de l’appétit, tendance aux éructations, digestion lente
SIGNES GENERAUX
Anorexie : manque d’appétit intéressant surtout les viandes, les graisses, un dégout
pour le tabac,
Anémie
Amaigrissement récent
Fièvre prolongée en dehors de toute infection
Asthénie
SIGNES PHYSIQUES
L’examen physique se fera chez un patient rassuré, dévêtu sous un bon éclairage et dans un
cadre garantissant son intimité.
L’inspection à jour frisant peut mettre rarement en évidence, une voussure épigastrique
correspondant à une masse gastrique.
La palpation est responsable d’une douleur provoquée avec ou sans défense. Elle retrouve une
masse dans moins de 10% des cas (Dieng au Sénégal).
La percussion, l’auscultation, les touchers pelviens sont peu contributifs dans ce type de
description.
L’examen clinique se veut complet à la recherche d’anomalie associée.
En somme, l’examen physique est pauvre. Cela montre la nécessité de demander des examens
complémentaires que nous aborderons en commençant par l’endoscopie.
FORMES SYMPTOMATIQUES
Formes frustes
Formes hémorragique pure
Formes douloureuses
Formes anémiques
Formes avec Syndrome paranéoplasique
Il est rare dans le cancer de l’estomac. On citera
Acanthosis nigricans : plaque hyperpigmentées symétriques, localisées
préférentiellement autours du nez, des aires axillaires ou de la région anogénitale
Les syndromes ichtyosiformes
La diarrhée
Des syndromes d’hypercoagulabilités : phlébites de Trousseau
FORMES TOPOGRAPHIQUES
Cancer du cardia
Aux signes fonctionnels gastriques (douleurs épigastriques) s’associent des signes
œsophagiens : dysphagie, hoquet, éructations, des douleurs thoraciques retrosternales.
La fibroscopie œsogastriques permet de visualiser la lésion et de faire des prélèvements.
Le TOGD montre un défilé irrégulier et rigide au niveau du cardia
La radioscopie montre la difficulté de la progression de la baryte à ce niveau.
Cancer de la grosse tubérosité
Souvent latent. Le diagnostic est essentiellement radiologique, nécessitant des techniques
multiples. La tumeur dessine une lacune sombre irrégulière au sein de la tache claire de la poche
à air
FORMES EVOLUTIVES
Formes compliquées
Sténoses antropyloriques
On distingue deux phases
La phase sthénique ou phase de lutte.
C’est la phase de début où l’estomac se contracte pour faire passer « de force » les aliments
dans le duodénum à travers l’obstacle que constitue la sténose pylorique: l’estomac
« lutte ».
A cette phase, le syndrome de sténose comprend
Les signes fonctionnels
Douleurs épigastriques à type de crampe survenant quelques heures après les repas.
Vomissements alimentaires survenant tardivement après les repas. Ces vomissements
calment les douleurs.
Les signes généraux :
Amaigrissement modéré dû à la dénutrition partielle engendrée par la répétition des
vomissements
Les signes physiques
L’examen clinique permet de rechercher :
Les ondulations péristaltiques : elles correspondent aux contractions gastriques. On les
observe à jour frisant au niveau de l’épigastre. Elles sont spontanées ou provoquées.
Elles se dirigent de la gauche vers la droite.
Le clapotage à jeun, en secouant le tronc ou en déprimant la paroi épigastrique du
malade on entend qu’il contient du liquide de stase ; (bruit comparé à celui que donne
une gourde partiellement remplie d’eau que l’on remue) (glo-glo).
Sténose du pylore à la phase d’atonie
Il s’agit d’une sténose ancienne ou l’estomac
est « fatigué »,
il ne lutte plus,
il est atonique.
Les signes fonctionnels :
Les douleurs sont beaucoup moins vives, mais elles deviennent continues, parfois elles
disparaissent.
La sensation de pesanteur épigastrique : estomac très dilaté.
Les vomissements plus espacés, très abondants : ils sont fétides en raison de la
stagnation des aliments plusieurs jours dans l’estomac. Ces vomissements sont
spontanés ou provoqués par le malade lui-même pour être soulagé.
La constipation.
Les signes généraux sont marqués
La sténose est avancée, la répétition des vomissements entraîne une dénutrition très importante
et une altération très marquée de l’état général.
FORMES HISTOLOGIQUES
Adénocarcinome : 90 % des cancers de l’estomac
Une de formes particulières de l’adénocarcinome de l’estomac est la linite plastique
Elle réalise un aspect infiltrant, transformant une partie ou même la totalité de l’estomac en un
tube rigide. Elle est d’évolution assez lente, s’accompagnant parfois de lésions analogues, au
niveau du grêle ou du côlon.
Les autres formes histologiques
Les sarcomes
Les GIST
Les lymphomes
3. Diagnostic
3.1 Diagnostic positif
Il est évoqué devant les epigastralgies, les hémorragies digestives, les dyspepsies
Il est étayé par la fibroscopie qui montre une masse ulcérée, bourgeonnante,
hémorragique, infiltrante
Il est confirmé par l’histologie des pièces biopsiques
3.2 Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel se pose avec :
Ulcères gastroduodénaux
Dans le cancer gastrique, la douleur est épigastrique, à type de crampe, continue, sans rapport
avec les repas, n’évoluant pas par poussées.
Dans l’ulcère, la douleur est rythmée par les repas
Dans l’ulcère gastrique, il y a un temps de repos avant le repas suivant, on parle de douleur à
trois temps : repas-repos-douleur-repos-repas
Dns l’ulcère duodénal, il s’agit d’une douleur a trois temps : repas-repos-douleur-repas
La fibroscopie retrouve une lésion ulcérée, non infiltrante, sans tendance spontanément à la
cicatrisation et oriente les biopsies. L’histologie ne met pas en évidence une prolifération
maligne mais retrouve la présence d’HP le plus souvent.
Tumeur bénigne de l’estomac
Douleurs épigastriques
Hémorragies digestives
TODG : lacune régulière
Fibroscopie et l’histologie des pièces biopsiques ou d’exérèse redressent le diagnostic
Bézoards ou corps étrangers
L’endoscopie redressée le diagnostic
Localisation gastrique de maladie hématopoïétiques : lymphome gastrique de faible
malignité, de type MALT, ou lymphome de lus haut grade. Le diagnostic est fait par
l’anatomopathologie.
3.3 Diagnostic d’extension
Bilan clinique
recherche de signes d’extension locorégionale
Recherche d’un gros foie marronné
Recherche de signes respiratoire
Recherche de ganglion de Troisier
Recherche de ganglion d’Irish : axillaire gauche
Bilan paraclinique
Standard
L’echoendoscopie
Non systématique mais utile surtout suspicion de linite avec hypertrophie des plis muqueux
Evaluation de l’extension des lésions a l’œsophage, le pylore, le duodénum
Evaluation des tumeurs superficielles pur apprécier la possibilité de résection par
mucosectomie
Apprécier l’infiltration pariétale avant une chimiothérapie neoadjuvante
TDM thoraco-abdomino-pelvienne
Recherche les localisations secondaires : hépatiques, pulmonaires
Ses performances pour apprécier la localisation ganglionnaire et pariétale sont
inferieure à l’echoendoscopie
Options
Laparoscopie exploratrice et diagnostique
En cas de volumineuse tumeur
Recherche de nodules péritonéaux
Lavage péritonéale pour cytologie
Evite les laparotomies inutiles dans 38 % des cas
Echographie abdominale :
permet la caractérisation des lésions hépatiques détectées au scanner dans certains cas
IRM abdominale n’est pas systématique.
Peut aider à cerner les lésions non caractérisées au scanner surtout hépatiques.
TEP TDM : non systématique mais peut se discuter en RCP
T Tumeur primitive
T0 Pas de signe de tumeur primitive
T1 Tumeur envahissant la lamina propria, la musculaire muqueuse ou la sous-muqueuse
T1a : tumeur envahissant la lamina propria ou la musculaire muqueuse
T1b : tumeur envahissant la sous-muqueuse
T2 Tumeur envahissant la musculeuse
T3 Tumeur envahissant la sous-séreuse
T4 Tumeur perforant la séreuse (péritoine viscéral) ou envahissant les structures adjacentes
T4a : tumeur perforant la séreuse
T4b: tumeur perforant les structures adjacentes
N Adénopathies régionales
M Métastases à distance
Stade I T1, T2 N0 M0
Stade II A T1 T2 N1, N2 , N3 M0
Stade II B T3 , T4a N0 M0
Stade III T3 , T4a N1, N2 , N3 M0
Stade IV A T4b Tous N M0
Stade IV B Tous T Tous N M1
4. TRAITEMENT
4.1 But
Extirper la tumeur
Détruire les cellules cancéreuses
Améliorer la qualité de la vie
4.2 Moyens et méthodes
Chimiothérapie
Chimiothérapie péri-opératoire
Adoptée grâce aux conclusions de l’essai MAGIC de Mac Donald 2006.
Une chimiothérapie péri-opératoire à base du protocole FLOT : 5 fluoruracile, acide folinique,
oxaliplatine, docetaxel
Quatre cycles en préopératoire et quatre cycles en postopératoire (collège national des enseignants de
cancérologie de France = CNECF)
Alternative : 3 cycles de 5FU-cysplatine ou 5FU-oxaliplatine, 3 avant, 3 cycles après
Chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale : elle est précédée d’une peritonectomie (Bonnot en
2019)
Chimiothérapie palliative
5 FU-cysplatine
5 Fu-oxaliplatine (Folfox)
Thérapies ciblées
Trastuzumab
Moyens chirurgicaux
GESTES CURATIFS
Un curage D2 n’a pas montré de supériorité en termes de survie par rapport au D1.
Dans le service de chirurgie du centre hospitalier universitaire de Tengamdgo à Ouagadougou,
au Burkina Faso, le curage le plus utilisé est le curage D1,5.
Chirurgie des métastases
Metastasectomie hépatique
Ovariectomie dans les tumeurs de Kruckemberg
Gastrectomie élargie prenant en monobloc les organes de voisinage concernés (côlon,
rate…)
Peritonectomie associée à une CHIP dans les localisations péritonéales
GESTES CHIRURGICAUX PALLIATIFS
Jéjunostomie d’alimentation
Gastro-enteroanastomose (GEA)
L’inextripabilité des tumeurs gastriques en rapport avec les longs délais diagnostiques explique
la fréquence de ces dérivations dans le service de chirurgie du centre hospitalier universitaire
Yalgado Ouédraogo.
Moyens endoscopiques
Mucosectomie endoscopique
4.3 Indications
Elles sont décidées en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
4.3.1 Les adénocarcinomes
Cancers localisés à l’estomac
Cancers in situ : mucosectomie, gastrectomie atypique
Pour tout stade supérieur à IB : Chimiothérapie perioperatoire
Cancer de l’antre non linitique : gastrectomie des 4/5 inferieurs, avec au moins une
marge de 5 cm + curage D1.5
Cancer de l’antre linitique : gastrectomie totale. La gastrectomie partielle est
possible mais avec des marge d’exérèse de 8 cm + curage D1.5
Cancers proximaux : gastrectomie totale + D1.5
Cancers de la grosse tubérosité suspects d’être au moins T3 : splénectomie associée
(D2)
Cancers localement avancés
Chimiothérapie perioperatoire
Gastrectomie élargie en monobloc. Le type de gastrectomie reste fonction de la
localisation
Cancers métastatiques
Métastases resecables complétement, non progressive sous chimiothérapie
neoadjuvante
Chimiothérapie neoadjuvante
Metastasectomie si la tumeur primitive elle-même est resecable par gastrectomie
Trastuzumab si HER2 +
4.3.2 Les tumeurs stromales gastro-intestinales
De petite taille : chirurgie d’emblée
Les tumeurs de grandes tailles et /ou métastatiques
Imatinb en neodjuvant
Gastrectomie partielle
Gastrectomie atypique
Parfois gastrectomie totale
Conclusion
Le cancer de l’estomac est un cancer digestif encore fréquent en milieu. Les signes cliniques
sont non spécifiques. La fibroscopie digestive haute permet de visualiser la tumeur et oriente
les biopsies. L’adénocarcinome est le type histologique le plus fréquent. La chirurgie est
l’essentiel du traitement. Ce cancer en net régression reste fréquent en milieu burkinabè et lié
majoritairement à Helibacter pylori. Un traitement correct des ulcères gastriques avec
éradication d’Helicobacter pylori réduirait sa fréquence.