Alliance Renault Nissan
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du point de vente ? », Résumé
Rieunier, 2ème édition,
Face à la globalisation des marchés et de la concurrence, les constructeurs
nts des acheteurs en automobiles sont contraints de réviser leurs stratégies de développement
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stion, IGR, Université international. La décennie passée, plusieurs entreprises ont choisi de se
rapprocher de leurs concurrents dans le but de !gurer parmi les leaders
mondiaux du secteur. Or, les performances atteintes par le biais des
opérations réalisées connaissent de fortes divergences, notamment
en raison de la gestion des différences culturelles et organisationnelles
entre les entités associées. Cette recherche vise à identi!er les facteurs
susceptibles de contribuer au succès des rapprochements transfrontaliers.
Létude empirique est fondée sur une analyse approfondie du processus
dintégration de lalliance Renault-Nissan.
Abstract
Facing the globalisation of markets and competition, car manufacturers
need to revise their international development strategies. During the
past decade, several companies have chosen to form alliances with their
competitors in order to be part of the world leaders of this industry. However,
the performances achieved through the signed operations diverge, mainly
because of the management of cultural and organisational differences of
associated entities. This research attempts to identify factors that are likely
to contribute to the success of cross-border inter!rm linkages. The empirical
study is based on an in-depth analysis of the integration process of the
Renault-Nissan alliance.
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Freyssenet, 2000 ; Mayrhofer, 2001). Or, les performances atteintes par le biais 1.1. Les spéci
des opérations réalisées connaissent de fortes divergences, notamment en
raison de la gestion des différences culturelles et organisationnelles entre les Depuis les années 1
entités associées (Barmeyer et Mayrhofer, 2002, 2007 ; Meier, 2002). pour les outils du
le management inte
Lhistoire automobile récente a été marquée par deux opérations de rapprochement les domaines de la
de grande envergure : la fusion entre le groupe allemand Daimler-Benz et le et du comporteme
groupe américain Chrysler qui est intervenue en 1998, et lalliance entre le groupe dinternationalisation
français Renault et le groupe japonais Nissan qui a été signée en 1999. Les deux culture organisation
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opérations réunissent des acteurs auparavant concurrents, caractérisés par une créer une identité fo
culture nationale et une culture organisationnelle différente. Malgré lambition organisationnel et
af!chée par les dirigeants de Daimler-Benz et de Chrysler de construire le groupe management intern
automobile le plus rentable du monde, les deux groupes nont pas réussi à atteindre au développement
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les objectifs !xés. Annoncée comme « a merger of equals », la fusion a engendré rapprochements tra
de nombreux con"its, accentués par ladoption dune structure organisationnelle structures et des s
de type allemand (organisation bicéphale, composée dun directoire et dun conseil analyser les différe
de surveillance) et de règles de fonctionnement allemandes. Le nouveau groupe quelles engendrent
a af!ché des pertes signi!catives, et les synergies escomptées nont pas pu être opérations de rappro
réalisées (Boissin, Guieu et Wirtz, 2001). En 2007, il a été décidé de mettre !n ou dune fusion-acq
à la structure commune et de désintégrer Chrysler. A la différence de la fusion noués entre deux o
Daimler-Chrylser, lalliance nouée entre Renault et Nissan peut être considérée des ressources tou
comme un succès. Pourtant, les divergences entre les cultures nationales et de laccord. Dans
organisationnelles de ces deux groupes paraissent importantes. Il devient dès ressources en les in
lors tentant dexaminer plus spéci!quement le processus dintégration des entités la perte dindépenda
ainsi associées. Laccord scellé entr
coopérative, car c
Lobjectif de cette recherche est didenti!er les facteurs qui sont susceptibles de formation de lallian
contribuer au succès des rapprochements transfrontaliers. Dans une première
partie, nous nous attacherons à expliquer les spéci!cités du management Le management in
interculturel et les concepts de culture nationale et de culture organisationnelle. interactions des co
La seconde partie sera consacrée à lanalyse du processus dintégration mis en cultures organisatio
place dans le cadre de lalliance Renault-Nissan. 2000). En décrivant
culture, les théoricie
dans le but de cont
1. Le management interculturel, un outil pour intégrer les
productivité de len
cultures nationales et les cultures organisationnelles ? interculturel est co
connaître lexistenc
Cette première partie présente le cadre conceptuel de la recherche. Après avoir reposent ces cultur
rappelé les spéci!cités du management interculturel, nous nous intéresserons de combiner la pris
aux concepts de culture nationale et de culture organisationnelle. Ensuite, nous stratégiques globau
allons présenter la grille danalyse proposée par Schein (1986) qui permet de
mieux comprendre la relation entre ces deux concepts. En examinant la litt
de noter que la pl
les con"its qui rés
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Management interculturel et processus
dintégration : une analyse de lalliance
Renault-Nissan
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aractérisés par une créer une identité forte. Durant la décennie 1990, la question de lapprentissage
e. Malgré lambition organisationnel et individuel devient prioritaire pour augmenter lef!cacité du
construire le groupe management international (Huault, 1998). Une attention particulière est accordée
as réussi à atteindre au développement des compétences interculturelles. La multiplication des
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a fusion a engendré rapprochements transfrontaliers, réunissant des acteurs avec des stratégies, des
re organisationnelle structures et des styles de management divergents, conduit les chercheurs à
ctoire et dun conseil analyser les différences culturelles et à apporter des solutions aux problèmes
Le nouveau groupe quelles engendrent. Dans cette optique, il paraît important de rappeler que les
es nont pas pu être opérations de rapprochement peuvent prendre la forme dune alliance coopérative
décidé de mettre !n ou dune fusion-acquisition. Les alliances coopératives constituent des accords
érence de la fusion noués entre deux ou plusieurs entreprises qui choisissent de mettre en commun
eut être considérée des ressources tout en conservant leur indépendance suite à la signature
ltures nationales et de laccord. Dans les fusions-acquisitions, les entreprises combinent leurs
ntes. Il devient dès ressources en les intégrant au sein dune seule société, avec pour conséquence
égration des entités la perte dindépendance pour au moins un des acteurs (Mayrhofer, 2001, 2007).
Laccord scellé entre Renault et Nissan peut être considéré comme une alliance
coopérative, car chaque entreprise conserve son indépendance suite à la
ont susceptibles de formation de lalliance.
Dans une première
s du management Le management interculturel sattache à examiner de manière explicite les
e organisationnelle. interactions des collaborateurs marqués par des cultures nationales et/ou des
dintégration mis en cultures organisationnelles différentes (Adler, 2002 ; Bournois, Defelix et Retour,
2000). En décrivant et en comparant les comportements caractéristiques dune
culture, les théoriciens de ce courant ont pour ambition de réduire les malentendus
dans le but de contribuer à une meilleure collaboration voire à une plus grande
égrer les
productivité de lentreprise (Barmeyer, 2007). En résumé, « le management
elles ? interculturel est considéré comme une forme de management capable de
connaître lexistence de cultures différentes, dintégrer les valeurs sur lesquelles
herche. Après avoir reposent ces cultures dans lexercice des différentes fonctions dentreprise et
nous intéresserons de combiner la prise en compte des spéci!cités culturelles avec les impératifs
nelle. Ensuite, nous stratégiques globaux » (Dupriez et Solange, 2002 : 125).
986) qui permet de
En examinant la littérature sur le management interculturel, il paraît intéressant
de noter que la plupart des recherches tentent dexpliquer les problèmes et
les con"its qui résultent des différences culturelles (DIribarne, 1989, 1998 ;
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Dupriez et Solange, 2002 ; Hofstede, 1980, 2001). Jusquà présent, peu de est « programmé »
travaux se focalisent sur les effets complémentaires et les synergies potentielles plus précisément au
des différences culturelles (Adler, 2002 ; Barmeyer et Mayrhofer, 2002, socialisation et sur
2007 ; Hampden-Turner et Trompenaars, 2004). Pourtant, ce sont ces effets pensée, qui seront t
complémentaires qui permettent de créer de la valeur pour les entreprises. sa relation avec les
Trois explications peuvent être avancées. Premièrement, les entreprises « mis en mémoire »
internationales qui réussissent lintégration des différences culturelles sur le plan qui seront transmise
interne ou externe ne communiquent que très peu sur les best practices identi!és
a!n de garder leurs avantages par rapport à la concurrence. Deuxièmement, Geertz (1973) utilis
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les chercheurs ont tendance à sintéresser aux problèmes et malentendus système de signi!c
engendrés par les différences culturelles a!n de déterminer les éléments tacites individus communiq
des systèmes culturels dans les organisations et les interactions managériales. approche met en re
Troisièmement, les problèmes interculturels se révèlent être nombreux, notions et leurs sign
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es et malentendus système de signi!cations et « un inventaire sémantique » grâce auquel les
es éléments tacites individus communiquent, perpétuent et développent leurs connaissances. Cette
tions managériales. approche met en relief le caractère collectif et communicatif de la culture. Les
nt être nombreux, notions et leurs signi!cations se constituent au sein dun contexte de société en
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nsfrontalières. Dans un « réseau de notions ». Les individus dune société attribuent collectivement
nault-Volvo (Burner des signi!cations à la réalité vécue ; celle-ci devient un monde de représentations
ut être attribué aux qui forment un système culturel, un « tissu de signi!cations », sauvegardé et
érences culturelles. développé par la communication. Il crée des dé!nitions et représente donc un
n constitue lun des contexte partagé qui permet aux individus dinterpréter « correctement » des
es. Contrairement à symboles et des signes. Dans ce même contexte, les règles dinterprétation sont
le groupe Renault- partagées, valables au sein dun ensemble social plus ou moins large, ce qui
ssi sur la stratégie, facilite les échanges et le travail. Mais que se passe-t-il lorsque les contextes
Avant danalyser le sont différents ? Les attentes, les règles et les schémas dinterprétation ne sont
, il paraît nécessaire que rarement identiques et peuvent dès lors créer des malentendus.
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interprétations divergentes et ils ont démontré la volonté de trouver les meilleures ainsi à la construct
solutions grâce à création déquipes biculturelles. sociologues Francfo
mondes sociaux de
Dans les opérations de rapprochement, il est fondamental de sintéresser se construit une pa
aux cultures nationales (Béret et Mendez, 2003), mais aussi aux cultures 2006). Ces identités
organisationnelles des acteurs associés (Meier, 2002). En effet, pour comprendre ou une entreprise, «
et pour gérer une organisation, la culture organisationnelle (ou culture dentreprise) résulte pour le colla
fournit souvent plus dinformations que sa structure organisationnelle. Elle le courant de la cultu
détermine dans une large mesure les comportements des individus dans leurs de plusieurs critique
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fonctions et activités. Elle traduit lidentité de lentreprise et exerce une in"uence humaniste, dont lob
majeure sur la performance de lentreprise (Shepherd et Pringle, 2000). et ef!caces. Laute
ethnologique de la
La culture organisationnelle peut être considérée comme un système de normes
de chaque entrepris
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dintégration : une analyse de lalliance
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ouver les meilleures ainsi à la construction des identités professionnelles, comme le soulignent les
sociologues Francfort, Osty, Sainsaulieu et Uhalde (1995) dans louvrage « Les
mondes sociaux de lentreprise ». Cest à travers lentreprise et le travail que
ntal de sintéresser se construit une part importante de lidentité individuelle et collective (Godelier,
aussi aux cultures 2006). Ces identités concernent lappartenance à un métier, un grade, un service
et, pour comprendre ou une entreprise, « lesprit maison » et surtout la reconnaissance locale qui en
culture dentreprise) résulte pour le collaborateur. Dans cette perspective, il convient de rappeler que
anisationnelle. Elle le courant de la culture organisationnelle des années 1980 a également fait lobjet
ndividus dans leurs de plusieurs critiques. Par exemple, Cuche (2004) linterprète comme un discours
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xerce une in"uence humaniste, dont lobjectif serait dobtenir des salariés des comportements loyaux
ngle, 2000). et ef!caces. Lauteur y voit plutôt une manipulation idéologique du concept
ethnologique de la culture, destinée à légitimer lorganisation du travail au sein
système de normes
de chaque entreprise.
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isation. Ce système
rte le savoir collectif, 1.3. La grille danalyse développée par Schein (1986)
dividus et conduit à
iguïté des situations La grille danalyse proposée par Schein (1986) contribue à une meilleure
informations et les compréhension de la relation entre les cultures nationales et les cultures
es niveaux : du non- organisationnelles. Elle permet également détudier lidentité dune entreprise
que) au manifeste. dans le cadre dun processus de changement. Le modèle proposé répartit les
outils de gestion, les différentes dimensions dune culture en trois catégories (ou niveaux) : « les
ainsi une ressource artefacts et créations », « les valeurs » et « les postulats fondamentaux » (cf.
ure spéci!que peut !gure 1).
ble. Par exemple, la
Figure 1 : Les trois niveaux dune culture
n à long terme des
important. A r tefacts, cr éations
visible
T echnologie, art, structures et processus de l'organisation mais souvent difficile à
e) a connu un essor Modes de comportement visibles et audibles déchiffrer
nis, on a découvert
lariés, la continuité,
et Waterman (« In
Companies », 1982)
Rituals of Corporate V aleur s
plus conscient
à la notion de culture Stratégies, buts, philosophies
es, la première étant
pproche centrée sur
aterman (1982) qui
prises américaines.
xerce une in"uence Postulats fondamentaux tenu pour acquis
être utilisée comme R elations à l'environnement invisible
mouvoir lexcellence Nature de la réalité et de la vérité, de la nature humaine, de l'activité inconscient
che met laccent sur humaine, des relations humaines
considérée comme
ation. Elle participe Source : Schein (1986)
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« Les artefacts et créations » concernent les symboles, les histoires et les transfrontaliers. En
rituels. Les symboles sont des mots, des objets, des gestes qui ont une certaine trouver ainsi en con
signi!cation. Concernant la culture organisationnelle, ils comprennent les pratique, il est fréqu
abréviations, le jargon, les modes de communication (informels ou formels), les qui réduit à néant li
logos, les codes vestimentaires qui peuvent donner des renseignements sur les
statuts, les systèmes et processus technologiques, les modes de comportement « Les postulats fon
et les styles de management. A ce niveau, il convient également de sintéresser au de modèles dorien
rôle joué par certaines personnalités (héros) étroitement associées à la société. fondements qui son
Il sagit de personnes qui servent de modèle ou dimage du comportement idéal qui sont appliqués
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contribuent ainsi à
de la culture. Par exemple, les fondateurs ou les dirigeants dune entreprise sont
plus spéci!quemen
susceptibles din"uencer les méthodes de management utilisées (Godelier, 2006).
les individus en tan
Dans les opérations de rapprochement, les héros sont souvent les responsables
postulats fondamen
qui ont pris linitiative du rapprochement, comme Carlos Ghosn pour lalliance
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remis en question o
Renault-Nissan.
même en cas de c
« Les valeurs » représentent un niveau de liaison entre le niveau visible des management des re
artefacts et le niveau inconscient des postulats fondamentaux. Limage du nouvelle orientation
monde formée par les postulats fondamentaux se concrétise par la traduction
Dans le cadre du p
sémantique inscrite dans les phrases déclinant les valeurs dune culture. Les
est nécessaire de pr
valeurs sont des sentiments généraux, plutôt émotionnels que rationnels mais
nationales et organ
le plus souvent socialement indiscutables, sur ce qui est bien ou mal, beau ou
laid, normal ou anormal, décent ou indécent, etc. Elles re"ètent donc la tendance
dune personne à préférer une certaine opinion, une certaine situation ou un 2. Lalliance R
certain comportement. Elles sont mutuellement reliées entre elles et forment des
systèmes hiérarchisés. Par exemple, si largent ne !gure pas parmi les valeurs Lorsque le groupe fr
importantes de la culture dentreprise, les incitations !nancières ne produiront leur projet de rapp
pas des effets durables. Dans les organisations, on peut distinguer deux types groupe automobile
de valeurs : les valeurs déclarées, qui sont explicitées dans la communication, performance de Re
les discours et chartes dentreprises, et les valeurs opérantes, plus implicites, qui le respect de lident
sous-tendent les décisions, stratégies et modes de fonctionnement (Thévenet, le PDG de Renaul
1999). Les valeurs déclarées et les valeurs opérantes ne sont pas forcément en soulignent à de no
harmonie et peuvent parfois être contradictoires. Dans lanalyse qui
à marier deux so
Pour le bon fonctionnement dune organisation, les membres doivent partager nationale et une cu
des valeurs similaires en vue dobtenir un effet dhoméostasie (processus de la méthodologie util
stabilisation sur une moyenne) et une harmonie. Une culture est relativement stable quelques données g
lorsque les pratiques culturelles re"ètent les valeurs. Par conséquent, Hofstede les uvre des pratiques
désigne comme « le ciment invisible qui lui permet dopérer ef!cacement ». Pour engagée.
cette raison et dans le souci de créer une cohérence au sein des organisations
et de promouvoir une identité du groupe, un nombre croissant dentreprises tente 2.1. Méthodolo
de communiquer les valeurs par des chartes dentreprise. Lambition de faire
Cette recherche sin
adhérer les collaborateurs à une charte de valeurs peut soulever des dif!cultés
dune alliance coopé
dordre éthique. Atteindre une cohérence des valeurs constitue une tâche dif!cile,
la réussite de ce pro
surtout dans un contexte international, comme dans le cas des rapprochements
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Management interculturel et processus
dintégration : une analyse de lalliance
Renault-Nissan
les histoires et les transfrontaliers. En effet, les valeurs nationales peuvent fortement diverger et se
qui ont une certaine trouver ainsi en concurrence permanente dans les chartes de valeurs. Dans la
comprennent les pratique, il est fréquent que la culture dominante se développe et simpose, ce
mels ou formels), les qui réduit à néant lidée des « mergers of equals ».
seignements sur les
s de comportement « Les postulats fondamentaux » constituent la base dune culture : ils servent
nt de sintéresser au de modèles dorientation qui dirigent la perception et laction. Ce sont des
ociées à la société. fondements qui sont devenus « naturels » ou « évidents » avec le temps et
comportement idéal qui sont appliqués de façon spontanée par la majorité des membres, lesquels
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contribuent ainsi à leur reproduction dans un groupe culturel. Ils concernent
une entreprise sont
plus spéci!quement la relation avec lenvironnement, la vérité et le temps, et
es (Godelier, 2006).
les individus en tant que sujets porteurs de caractéristiques spéci!ques. Ces
nt les responsables
postulats fondamentaux, qui forment un ensemble, ont tendance à ne pas être
hosn pour lalliance
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des différences au niveau des cultures nationales et organisationnelles entre par exemple par d
les entreprises associées. Ils sappuient sur la grille danalyse développée par données collectées
Schein (1986), qui permet de distinguer trois niveaux de culture : « les artefacts processus dintégra
et créations », « les valeurs » et « les postulats fondamentaux ». Cette grille
danalyse est utilisée pour examiner le processus dintégration réalisé dans le 2.2. Présentat
cadre de lalliance nouée entre Renault et Nissan.
Cest en 1999 que
Létude empirique de cette recherche est fondée sur une analyse approfondie de signé prévoit un r
lalliance scellée entre le groupe français Renault et le groupe japonais Nissan. groupes. Dans un p
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Les auteurs ont mené une étude longitudinale du processus dintégration mis 36,8 % du capital d
en place dans le cadre de cette alliance. Les données empiriques utilisées sont commune qui est de
essentiellement fondées sur des sources secondaires collectées après lannonce de lalliance. La no
du projet coopératif. La période dobservation sétend de 1999 à 2008. Lanalyse néerlandais. Détenu
réalisée porte sur les rapports annuels dactivité des deux groupes, les documents siège du directoire d
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publiés par les deux entreprises et par la structure commune mise en place, des issus de Renault et
ouvrages et des articles de presse (notamment la presse économique française coordonne les activ
et internationale : Les Echos, Le Nouvel Economiste, LExpansion, Libération, le PDG de Renault
Financial Times, The Economist, etc.). Il paraît important de remarquer que les convient de remarq
documents publiés sur lalliance Renault-Nissan sont particulièrement nombreux. reste de la responsa
Ainsi, les deux groupes publient régulièrement des informations sur lalliance de lalliance formée
mise en place. Le succès de lalliance et de son dirigeant charismatique Carlos
Encadré 1
Ghosn ont également conduit à la publication de plusieurs livres destinés au
grand public. En raison de limportance stratégique de lalliance, la presse publie 27 mars 1999 : Rena
36,8 % du capital de N
aussi régulièrement des articles sur laccord scellé entre les deux groupes. Pour de 5 milliards deuros.
analyser les données collectées, les auteurs ont utilisé une approche qualitative partenaires et orientée
de type interprétatif (Geertz, 1973), qui est très répandue dans le domaine du Juin 1999 : Mise en p
management interculturel (Barmeyer, 2007 ; Batchelder, 1993). communs a!n de prom
structures couvrent tou
Concernant lutilisation de données secondaires, il paraît important de remarquer 30 octobre 2001 : Ren
prévoyait laccord initi
que, dans le domaine des rapprochements dentreprises, laccès à des sources rapidement des projets
primaires est généralement dif!cile, notamment en raison du caractère stratégique le 28 mars 2002.
de ces accords et des con"its qui sont susceptibles démerger durant et après 1er mars 2002 : Renau
le processus dintégration (Mayrhofer, 2001). La dimension internationale de (actions et titres compo
deuros.
lalliance a également favorisé lutilisation de données secondaires. Par ailleurs, 28 mars 2002 : Renau
comme lont souligné Smith, Grimm et Gannon (1992), les données secondaires souscrit une augmentat
paraissent plus adaptées lorsque lobjectif de la recherche est danalyser des montant de 50,39 euros
comportements stratégiques. Dans leur revue des méthodologies possibles pour 28 mai 2002 : Nissan a
portant sa participation
étudier les aspects dynamiques de la stratégie, les trois auteurs montrent que 29 mai 2002 : Première
les données secondaires sont particulièrement adaptées pour des analyses 29 mars 2004 : Annonc
longitudinales. Ils argumentent aussi que les données secondaires offrent de lalliance.
lavantage dêtre disponibles et de minimiser les biais liés à linterprétation de 29 avril 2005 : Carlos G
Schweitzer est nommé
sources primaires. Toutefois, le recours à des données secondaires présente 9 février 2006 : Carlos
également plusieurs inconvénients qui limitent généralement la contribution de Renault le constructeur
létude empirique. En effet, il se peut que les données collectées ne re"ètent que Source : Renault-Nissan
partiellement la réalité, et certaines informations risquent davoir été interprétées,
118
Management interculturel et processus
dintégration : une analyse de lalliance
Renault-Nissan
nisationnelles entre par exemple par des journalistes. Malgré ces limites, nous estimons que les
yse développée par données collectées permettent de comprendre les principaux aspects liés au
ure : « les artefacts processus dintégration mis en place dans le cadre de lalliance Renault-Nissan.
ntaux ». Cette grille
tion réalisé dans le 2.2. Présentation de lalliance Renault-Nissan
Cest en 1999 que Renault et Nissan annoncent leur projet dalliance. Laccord
lyse approfondie de signé prévoit un renforcement progressif de la coopération entre les deux
pe japonais Nissan. groupes. Dans un premier temps, Renault acquiert une participation !nancière de
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us dintégration mis 36,8 % du capital de Nissan. En 2002, les deux entreprises créent une structure
iques utilisées sont commune qui est destinée à gérer les projets communs développés dans le cadre
ées après lannonce de lalliance. La nouvelle société constituée, Renault-Nissan B.V., est de droit
9 à 2008. Lanalyse néerlandais. Détenue conjointement et à parité par Renault et Nissan, elle est le
upes, les documents siège du directoire de lalliance. Le directoire de lalliance, dont les membres sont
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mise en place, des issus de Renault et de Nissan, décide de la stratégie à moyen et à long terme et
onomique française coordonne les activités au niveau mondial. Il est présidé par Louis Schweitzer,
pansion, Libération, le PDG de Renault ; son vice-président est Carlos Ghosn, le PDG de Nissan. Il
remarquer que les convient de remarquer que la gestion opérationnelle de Renault et de Nissan
èrement nombreux. reste de la responsabilité de chaque entreprise. Lencadré 1 présente lhistorique
ations sur lalliance de lalliance formée entre les deux sociétés.
harismatique Carlos
Encadré 1 : Les étapes de réalisation de lalliance Renault-Nissan
s livres destinés au
ce, la presse publie 27 mars 1999 : Renault et Nissan annoncent leur projet de rapprochement. Renault acquiert
36,8 % du capital de Nissan (en actions et titres comportant des droits de vote) pour une valeur
deux groupes. Pour de 5 milliards deuros. La forme de lalliance est dé!nie comme une relation équilibrée entre deux
approche qualitative partenaires et orientée vers la performance.
dans le domaine du Juin 1999 : Mise en place des structures pour le développement et limplantation de projets
3). communs a!n de promouvoir une croissance pro!table aux deux partenaires de lalliance. Ces
structures couvrent toutes les activités des deux entreprises.
ortant de remarquer 30 octobre 2001 : Renault et Nissan annoncent leur décision de renforcer lalliance, comme le
prévoyait laccord initialement signé, permettant ainsi aux deux partenaires de réaliser plus
ccès à des sources rapidement des projets communs. La création de la société Renault-Nissan B.V. est prévue pour
aractère stratégique le 28 mars 2002.
ger durant et après 1er mars 2002 : Renault augmente sa participation dans le capital de Nissan de 36,8 % à 44,4 %
n internationale de (actions et titres comportant des droit de vote), ce qui représente un investissement de 1,35 milliard
deuros.
daires. Par ailleurs, 28 mars 2002 : Renault et Nissan créent une structure commune de gestion stratégique. Nissan
onnées secondaires souscrit une augmentation de capital réservée a!n dacquérir 13,5% du capital de Renault, pour un
est danalyser des montant de 50,39 euros laction.
gies possibles pour 28 mai 2002 : Nissan acquiert 1,5 % de parts supplémentaires pour un montant de 52,91 euros,
portant sa participation à 15 % comme initialement prévu.
teurs montrent que 29 mai 2002 : Première réunion du directoire de lalliance.
pour des analyses 29 mars 2004 : Annonce de la « Vision stratégique de lAlliance » pour le cinquième anniversaire
secondaires offrent de lalliance.
à linterprétation de 29 avril 2005 : Carlos Ghosn est nommé PDG de Renault. Il reste aussi PDG de Nisssan. Louis
Schweitzer est nommé président du Conseil dAdministration de Renault.
condaires présente 9 février 2006 : Carlos Ghosn précise le contenu du Renault Contrat 2009, destiné à faire de
nt la contribution de Renault le constructeur généraliste le plus rentable dEurope.
ées ne re"ètent que Source : Renault-Nissan (2007), LAlliance Renault-Nissan. Facts & Figures, document publié.
oir été interprétées,
119
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Renault-Ni
Dès la signature du premier accord, les deux sociétés partagent une stratégie 2.3. Le manag
commune de croissance rentable et une communauté dintérêts. Au-delà des dintégration
complémentarités des deux groupes et du vaste potentiel de synergies, le succès
de lalliance dépendait en premier lieu du redressement de Nissan : au bord de la La réussite de lalli
faillite en 1999, les ressources !nancières et managériales apportées par Renault le PDG de Renau
ont donné limpulsion décisive au redressement du constructeur japonais. Le internationale, fait
vigoureux plan daction qui portait le nom « Nissan Revival Plan » a permis des (Irrmann, 2006) en
résultats rapides (Barroux, 2002). Il prévoyait (Magee, 2003 : 95) : informations, échan
- la réduction des coûts dexploitation de 8,7 milliards deuros, et cherche à appre
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- la division du nombre de fournisseurs par deux, identité culturelle. S
- labaissement de lendettement !nancier, systémique qui con
- le lancement de 22 nouveaux modèles pour la !n de lannée 2002, Braziller, 1973 ; Cro
- la réduction de leffectif mondial de 21.000 personnes, Avant de prendre d
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Management interculturel et processus
dintégration : une analyse de lalliance
Renault-Nissan
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identité culturelle. Sa méthode est en effet très holistique et proche de lapproche
systémique qui considère lenvironnement comme un système (Bertalanffy et
lannée 2002, Braziller, 1973 ; Crozier et Friedberg, 1977 ; Malarewicz, 2005 ; Senge, 1990).
s, Avant de prendre des décisions managériales, Carlos Ghosn prend du temps et
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Renault-Ni
Les travaux menés dans le domaine de la culture dentreprise montrent quil est complètement avec
fondamental pour les membres dune organisation de se tenir à un système de fournisseurs capabl
références avec des valeurs et des règles partagées (Godelier, 2006 ; Thévenet, 20 % (Taylor 1999).
1999). Pour cette raison, les responsables de Renault et de Nissan élaborent par la création, en 2
dès le début une charte qui précise les principes et les valeurs. Cette Charte de qui emploie 600 per
lAlliance, signée en juillet 1999, dé!nit les principes dune ambition commune et des outils partag
et dune con!ance mutuelle. « Respectant lidentité de chacun et assurant un par famille de produ
juste équilibre entre les deux partenaires de lalliance, elle établit les règles de selon les objectifs «
fonctionnement et de con!dentialité » (Renault, 2007 : 17). Cette charte précise sapprovisionne à d
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également les conditions de réussite qui ont été largement diffusées auprès des des relations privilé
différents acteurs de lalliance. Elle est fondée sur trois piliers : (1) la coopération performants. Les m
et le respect mutuel, (2) la préservation des identités (mais dans un objectif de par un compromis p
performance) et (3) la complémentarité culturelle par lapprentissage croisé. Nissan.
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Management interculturel et processus
dintégration : une analyse de lalliance
Renault-Nissan
e montrent quil est complètement avec les traditions, il a été décidé de maintenir les contrats des
nir à un système de fournisseurs capables, avec laide et le soutien de Nissan, de réduire les coûts de
er, 2006 ; Thévenet, 20 % (Taylor 1999). Lalliance Renault-Nissan arrive à optimiser la fonction achats
e Nissan élaborent par la création, en 2001, de la RNPO (Renault-Nissan Purchasing Organization),
urs. Cette Charte de qui emploie 600 personnes des deux entreprises, travaillant avec des procédures
ambition commune et des outils partagés. La RNPO dé!nit, au niveau mondial, la stratégie achats
cun et assurant un par famille de produits et sélectionne les meilleurs fournisseurs pour les projets et
établit les règles de selon les objectifs « Qualité, Coûts, Délais » des deux constructeurs. Ainsi, Nissan
Cette charte précise sapprovisionne à des prix plus proches de ceux du marché, tout en conservant
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iffusées auprès des des relations privilégiées avec les fournisseurs les plus volontaires et les plus
: (1) la coopération performants. Les marges redeviennent acceptables et le dé! semble être résolu
dans un objectif de par un compromis puisé dans les valeurs des cultures, à la fois de Renault et de
prentissage croisé. Nissan.
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nce.
Ces mesures ont permis de gérer le phénomène de limmobilisme : des critères
enault-Nissan
qui contribuent au statut et aux carrières des managers japonais comme lâge,
stitue la base de cette le sexe, la nationalité, ont été remplacés par le critère de la performance. Le
croissance pro!table à système de rémunération et dévaluation sert comme un autre exemple du
nouvelle fondée sur la changement culturel chez Nissan : au Japon, avec le système de lemploi à
vie, les augmentations de salaire et lévolution des carrières seffectuent plutôt
lgré la distance et les
selon des critères dancienneté et dâge. En résulte une faible culture de la
évelopper un processus
béné!cieront les deux performance : les salariés attendent que leur tour soit venu pour accéder à des
postes plus importants. Il leur est dif!cile daccepter de se laisser diriger par une
prit, principes et règles personne étrangère à leur environnement professionnel, plus jeune queux ou
, par exemple :
!n détablir des valeurs
moins expérimentée. La culture japonaise attribue leur statut aux individus. Les
managers occidentaux se rendent compte que le système de rémunération et de
promotion affaiblit la volonté de dépasser ses performances au sein de tous les
n.
services. Dans de nombreux pays occidentaux, le statut sacquiert en faisant ses
nformation traitant plus preuves et par les réalisations et les succès.
cières et commerciales,
és ou développés dans Carlos Ghosn et son équipe se trouvent face à ce dilemme du statut acquis ou
attribué (Hampden-Turner et Trompenaars, 2004). Résoudre ce dilemme na
pas été simple : il a fallu faire accepter aux salariés japonais que désormais, de
nouvelles têtes, mais aussi des personnes parfois plus jeunes queux allaient
accéder à des postes à responsabilités. Pour motiver les salariés, des systèmes
e redressement de de primes et des plans de stock-options ont été instaurés (Taylor 1999). Ceux-ci
ntreprises liées entre sont indexés dune part sur les résultats de lusine même où le salarié travaille,
u des participations mais également sur les résultats de Nissan, a!n que chacun sintéresse aux
des prix de marchés performances mondiales du groupe. La performance est ainsi devenue une
tomobiles), il a été
vraie valeur au sein du département des ressources humaines. Les salariés sont
r les contrats avec
incités à se dépasser pour faire évoluer leur situation. Ainsi, la rémunération,
une tâche aisée, ni
lévaluation et la gestion de carrières sont désormais orientées vers la performance
pour ne pas rompre
individuelle.
123
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Renault-Ni
Il est intéressant de voir comment la nouvelle culture dentreprise remplace des dans des groupes d
valeurs et pratiques fortement ancrées dans la culture nationale japonaise. Le langue du partenair
tableau 1 résume les solutions apportées par rapport aux principaux freins et
risques déchec au niveau des valeurs des deux cultures associées. Pour communiquer,
de lalliance Renault
Tableau 1 : Freins et solutions apportées concernant les valeurs des deux cultures être dif!cile. En effe
associées termes de communi
Freins/Risques déchec Approches/Solutions apportées sur la parole et les
Risque de domination Autonomie culturelle et organisationnelle de chaque entité fermée et évasive. E
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Risque de con"it dans les Utilisation du terme « alliance » managers commun
rapprochements transfrontaliers même si langlais e
Valeurs et règles de fonctionnement Charte de lAlliance qui dé!nit les règles et valeurs éviter les pièges sé
de chaque entreprise communes de dictionnaire regr
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Management interculturel et processus
dintégration : une analyse de lalliance
Renault-Nissan
prise remplace des dans des groupes de projets où chacun peut parler sa langue et comprendre la
onale japonaise. Le langue du partenaire : « English as a tool, not as a rule. »
principaux freins et
ociées. Pour communiquer, les équipes franco-japonaises mises en place dans le cadre
de lalliance Renault-Nissan doivent trouver une langue commune, ce qui se révèle
des deux cultures être dif!cile. En effet, les cultures française et japonaise sont très éloignées en
termes de communication et de langues. La communication française est centrée
apportées sur la parole et les concepts, alors que la communication japonaise est plus
nnelle de chaque entité fermée et évasive. En raison de la faible connaissance de la langue de lautre, les
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managers communiquent dans un mélange danglais, de japonais et de français,
même si langlais est devenu la langue of!cielle de travail chez Nissan. Pour
ègles et valeurs éviter les pièges sémantiques des mots, un manuel de management, une sorte
de dictionnaire regroupant des mots clés en anglais, a été distribué.
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sables et élaboration de
seurs Dès le début de lalliance, Carlos Ghosn met en place des équipes transversales -
comme il lavait déjà pratiqué en Amérique du Sud chez Michelin - qui permettent
évaluation fondé sur la
aux Français et aux Japonais de mélanger et de fusionner leurs styles de
management, essayant de ne retirer que le meilleur de chaque système, plutôt
nt un rôle essentiel. que darriver à ce que lun domine lautre. Il croit à la fertilisation croisée entre les
ectuent à travers la deux entreprises à travers les collaborateurs venant de plusieurs horizons culturels
informations, idées et professionnels. Ces équipes, appelées « Cross Company Teams (CCT) »,
s collaborateurs. La constituent des éléments clés pour le processus dintégration dans la mesure où
issus dune culture elles traduisent lidée dune alliance et dune collaboration entre égaux. Fondées
teurs issus dautres sur le principe de la diversité, elles réunissent des ingénieurs et des managers
xité, car léchange de différents départements, qui travaillent ensemble et qui peuvent trouver des
extes et à plusieurs meilleures solutions que des groupes homogènes. Ces équipes constituent
al (le ton de la voix, des noyaux pour vraiment faire connaissance de « lautre ». Ainsi sont mises
interculturelle entre en place des équipes venant de cultures différentes et occupant des fonctions
ue les personnes ne différentes - des personnes qui, spontanément, nauraient pas été amenées à
essentiments. Dans collaborer ou à communiquer entre elles. Chez Nissan, ces CTT apparaissent
dun contexte, dun dabord comme une mixture étrange, car la culture japonaise - en particulier la
r elles font émerger valeur de la distance hiérarchique de Hofstede (1980) - veut plutôt que les cadres
es mots « qualité », travaillent entre eux, et non avec les employés dautres niveaux hiérarchiques,
ons divergentes qui à la résolution des problèmes de lentreprise. Les recommandations des CTT
ême comportement re"ètent les principes de transparence et de clarté: « Aucun sujet nest hors sujet.
ment international, Les groupes ne doivent pas se sentir bridés par les traditions ni éviter les sujets
er. Elle peut susciter sensibles pour lentreprise. Les groupes doivent trouver des idées ambitieuses
aîtrise dune langue mais réalistes » (Magee, 2003 : 81).
es ou managériales.
ités aux managers Renault et Nissan ont également développé des échanges de collaborateurs.
ne langue étrangère Ces échanges concernent environ 300 salariés et peuvent être regroupés en
même si, dans de quatre catégories :
lordre du jour, un (1) la première catégorie concerne les expatriés de Renault et de Nissan envoyés
mpréhension existe au sein des deux sociétés-mères ; cette démarche permet à la fois de renforcer
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Renault-Ni
les différents métiers en échangeant les meilleures pratiques et de favoriser la Liban et suit une éd
compréhension mutuelle (cette catégorie comprenait 65 expatriés, 36 Français fait des études à lEc
au Japon et 29 Japonais en France) ; langues (anglais, fr
(2) dautres expatriés, environ 15, travaillent dans le cadre de projets de lalliance nommé directeur gé
pour le développement de plates-formes, de moteurs et de boîtes de vitesse pour redresser un s
communs ; Renault en 1996 do
(3) une troisième catégorie concerne les personnes travaillant au sein des directement au PD
structures communes (185 personnes) ; !nancière de Renau
(4) en!n, des échanges interrégionaux de personnel sont développés ; ainsi, une en Belgique, suppri
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vingtaine de salariés de Renault ont été envoyés dans les structures de Renault- béné!ces. Depuis c
Nissan. Ce parcours de man
à la diversité des c
Dautres collaborateurs sont aussi directement impliqués dans le fonctionnement des dé!s managér
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de lalliance. Plusieurs centaines de personnes collaborent dans les structures comme agent de ch
de lalliance, plus particulièrement dans les groupes de travail transversaux : les Carlos Ghosn, avec
Cross Company Teams (CCT) chargés dexplorer les possibilités de synergies convaincre les colla
entre les différentes entités du groupe, détablir des projets communs et de de remarquer quil
piloter leur mise en uvre, et les Functional Task Teams (FTT) qui contribuent décisions résultent
à la réalisation des synergies dans les fonctions de support (procédés, normes, davoir une grande o
outils de gestion et dinformation, etc.). Ces personnes restent employées par diverses. Cet ethn
leur maison-mère. mondial et le local (
un avantage en term
En examinant un processus de changement, il convient également de sintéresser
aux acteurs principaux, et plus particulièrement aux dirigeants impliqués. Un Cependant, certains
facteur clé du succès réside ainsi dans les personnalités qui guident lalliance « grand leader » sur
et qui mènent les actions avec lappui des ressources humaines. Dans cette dans la conceptuali
optique, le personnage de Carlos Ghosn a joué un rôle essentiel. Elu trois organisationnel. Co
fois de suite comme meilleur manager de lannée au Japon (Temman, 2003), le passé, deux cher
le PDG de Nissan a impressionné, voire séduit les Japonais. Bien quil soit un managers et leurs c
étranger, il est devenu presque un héros national. Il peut être considéré comme grande majorité de
un héros mythique de lentreprise - pour reprendre la terminologie employée rationnelle. Souven
par Schein (1986). En tant que manager, il semble avoir une vision large, des mais sur des croy
compétences managériales, communicationnelles et interpersonnelles, voire biaisées, et mal an
interculturelles. Ces compétences sont essentielles pour gérer le processus noter que le « gran
dune alliance internationale, comme le souligne Irrmann (2006, 115) : « Ce type dans le secteur auto
dopérations est le théâtre dinteractions culturelles très complexes. La capacité aussi su pro!ter des
à gérer, à convaincre et à coordonner à travers les cultures devient critique pour qui étaient favorable
la réussite ». Carlos Ghosn est certainement lun des rares managers vraiment
multiculturels et se voit comme un « citoyen du monde ».
126
Management interculturel et processus
dintégration : une analyse de lalliance
Renault-Nissan
es et de favoriser la Liban et suit une éducation française. Attiré par la France et les mathématiques, il
patriés, 36 Français fait des études à lEcole Polytechnique, puis à lEcole des Mines. Parlant plusieurs
langues (anglais, français, portugais), il est aussi très polyglotte. En 1985, il est
projets de lalliance nommé directeur général de Michelin au Brésil (pour la région Amérique du Sud)
e boîtes de vitesse pour redresser un site de 9.000 personnes. Il change dentreprise en intégrant
Renault en 1996 dont il devient quelques mois plus tard le numéro 2, rapportant
aillant au sein des directement au PDG Louis Schweitzer. Il est chargé de redresser la situation
!nancière de Renault et recommande la fermeture de lusine Renault à Vilvorde
eloppés ; ainsi, une en Belgique, supprimant ainsi 3.500 emplois. En 1997, Renault renoue avec les
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uctures de Renault- béné!ces. Depuis cette époque, il est quali!é de « cost killer » (tueur de coûts).
Ce parcours de management sous pression a également confronté Carlos Ghosn
à la diversité des cultures nationales et organisationnelles, des personnes et
s le fonctionnement des dé!s managériaux quil a su gérer. En général, lacceptation du dirigeant
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dans les structures comme agent de changement de la part des collaborateurs est fondamentale :
il transversaux : les Carlos Ghosn, avec son autorité et son style de leadership directif et clair a su
bilités de synergies convaincre les collaborateurs et lopinion publique au Japon. Il paraît intéressant
ts communs et de de remarquer quil nest pas typiquement français ou américain, et que ses
TT) qui contribuent décisions résultent certainement dun ethnorelativisme culturel, qui lui permet
(procédés, normes, davoir une grande ouverture, de lempathie, de limagination, et des perspectives
tent employées par diverses. Cet ethnorelativisme culturel laide à concilier le dilemme entre le
mondial et le local (Naguib, 2006). En ce sens, être un étranger peut constituer
un avantage en termes de management.
ment de sintéresser
ants impliqués. Un Cependant, certains spécialistes soulignent quil faudrait relativiser lin"uence du
ui guident lalliance « grand leader » sur la performance de lentreprise et aussi démysti!er son pouvoir
maines. Dans cette dans la conceptualisation et lapplication des stratégies ou dans le changement
essentiel. Elu trois organisationnel. Comme Mintzberg (1984, 1999) ou March (1999) lont fait dans
n (Temman, 2003), le passé, deux chercheurs américains se penchent actuellement sur laction des
s. Bien quil soit un managers et leurs compétences. Pfeffer et Sutton (2007) critiquent ainsi que la
e considéré comme grande majorité des dirigeants dentreprise ne fasse preuve daucune rigueur
minologie employée rationnelle. Souvent, le leader sappuie, non pas sur lanalyse de faits avérés,
ne vision large, des mais sur des croyances inspirées et des informations incomplètes, souvent
personnelles, voire biaisées, et mal analysées. Dans le cas de lalliance Renault-Nissan, on peut
gérer le processus noter que le « grand leader » Carlos Ghosn se base certes sur une expérience
06, 115) : « Ce type dans le secteur automobile et une capacité intellectuelle importante, mais quil a
plexes. La capacité aussi su pro!ter des compétences organisationnelles et des facteurs contextuels
devient critique pour qui étaient favorables à ses actions.
managers vraiment
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Renault-Ni
Tableau 2 : Freins et solutions apportées concernant les artefacts des cultures associées Conclusion
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Non-implication Cross Company Teams (CCT) chaque culture et d
Functional Task Teams (FTT)
une cohérence entr
Résistance, démotivation Carlos Ghosn, le leader-héros styles de managem
permettre de passe
Lanalyse présentée montre que la réussite du processus dintégration repose en
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Management interculturel et processus
dintégration : une analyse de lalliance
Renault-Nissan
tions Dans de nombreux secteurs dactivité, les entreprises cherchent à tisser des
ieurs langues, lexique relations avec des acteurs localisés dans dautres pays dans le but datteindre
ent une taille critique à léchelle mondiale tout en respectant des responsabilités
ger multiculturel Carlos sociales (Naguib, 2006). Or, le processus dintégration des rapprochements
transfrontaliers savère souvent dif!cile, notamment en raison des différences
vers la performance culturelles entre les entités ainsi réunies (Egg, 2000 ; Franck, 2000). Le grand
dé! de tout rapprochement transfrontalier consiste à intégrer les forces de
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chaque culture et de chaque collaborateur dans le respect mutuel pour établir
une cohérence entre les stratégies, les cultures, les formes dorganisation, les
styles de management et les modes de communication. Ce processus peut
permettre de passer dune coexistence parfois con"ictuelle de plusieurs cultures
tégration repose en
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