Q Math Dirac

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A.

Quelques résultats utiles de mathématiques


On se limite à des considérations simples pour comprendre le rôle et la structure des objets ainsi que leurs
propriétés au dépens de la rigueur mathématique et des démonstrations.

A.1. Distribution de Dirac


Pour ce qui nous intéresse, la distribution de Dirac ou fonction delta ou delta de Dirac est la généralisation
du symbole de Kronecker δij qui vaut 1 si i = j et 0 sinon au domaine des fonctions et donc de l’analyse. Si
f (x) est une fonction, la distribution δ(x−x0 ) est telle qu’elle “prélève” la valeur f (x0 ). Pour montrer comment
ce prélèvement s’effectue, prenons une version discrétisée d’une fonction sur des points xi . Écrivons que
X
f (xj ) = f (xi )δij . (1)
i

Par passage à la limite continue (pas si évident)


Z +∞
f (x0 ) = dxf (x)δ(x − x0 ) . (2)
−∞

Une distribution n’est pas au sens usuel une véritable fonction car elle vaudrait 0 partout et l’infini en x0 et
n’a de sens que sous le signe intégral mais son action étant assez transparente, elle est souvent juxtaposée aux
fonctions usuelles dans les formules. La distribution de Dirac est évidemment normalisée
Z +∞
dxδ(x − x0 ) = 1 , (3)
−∞

et peut être construite comme la limite d’une fonction porte de largeur ε et de hauteur 1/ε lorsque ε → 0.

Propriétés : dont on n’aura quasiment pas l’utilité en cours


• on a : δ(x − x0 ) = δ(x0 − x).
• la primitive de δ(x) est la fonction de Heavyside Θ(x) telle que Θ(x) = 0 pour x < 0, Θ(0) = 1/2 et
Θ(x) = 1 pour x > 0. Ainsi, Θ′ (x) = δ(x) et les dérivées de fonction ayant des discontinuités en saut font
naturellement apparaı̂tre la fonction delta.
• si l’on fait des changements variables, on se retrouve souvent avec des expressions du type δ(f (x)) dont
on montre qu’elles peuvent être réécrites comme sommes de fonctions delta agissant sur les zéros z de f :
X 1
δ(f (x)) = δ(x − z) (4)
|f ′ (z)|
z t.q.f (z)=0

1
En particulier δ(ax) = |a| δ(x).
• si on tombe sur un produit de fonctions delta, on peut utiliser le résultat intuitif :
Z +∞
dxδ(x − x0 )δ(x − x1 ) = δ(x0 − x1 ) (5)
−∞

• pour la dérivée de la fonction delta, une intégration par partie suggère (d’où le signe −) :
Z +∞
dxf (x)δ ′ (x − x0 ) = −f ′ (x0 ) (6)
−∞

A.2. Transformée de Fourier


On présente la transformation de Fourier (abrégée TF) avec les conventions habituelles des physiciens. Très
abusivement, on supposera que la variable de la fonction nous dit si l’on travaille avec la fonction f (x) elle-
même (x ou t pour l’espace et le temps) ou sa transformée f (k) (k ou ω pour le vecteur d’onde et la pulsation).

1
Par définition, on a les relations de passage entre les deux représentations :
Z +∞ Z +∞
1 1
f (k) = √ f (x)e−ikx dx ←→ f (x) = √ f (k)eikx dk . (7)
2π −∞ 2π −∞
Les mathématiciens, toujours soucieux
√ de faire différemment que les physiciens, choisissent souvent la définition
où il n’y a pas de préfacteur 1/ 2π mais un facteur 2π dans l’exponentielle (ei2πxξ dans votre cours de math,
ξ ayant alors la signification d’une fréquence spatiale). En physique, on préfère la notation qui se rapproche
des notations habituelles des ondes planes. Aussi, pour la version temporelle, on a de façon similaire
Z +∞ Z +∞
1 1
f (ω) = √ f (t)e−iωt dt ←→ f (t) = √ f (ω)eiωt dω . (8)
2π −∞ 2π −∞
En mécanique quantique, du fait de la relation p = ~k, on définit la fonction d’onde donnant la distribution
en impulsion grâce à la transformée de Fourier et en introduisant ~ (cf cours) :
Z +∞ Z +∞
1 1
ψ(p) = √ ψ(x)e−ipx/~ dx ←→ ψ(x) = √ ψ(p)eipx/~ dp . (9)
2π~ −∞ 2π~ −∞

Égalité de Parseval-Plancherel : pour deux fonctions f et g


Z +∞ Z +∞

f (x)g(x)dx = f ∗ (k)g(k)dk (10)
−∞ −∞

En particulier
Z +∞ Z +∞
2
|f (x)| dx = |f (k)|2 dk (11)
−∞ −∞

Exemple de la gaussienne : la TF d’une gaussienne de largeur σ est une gaussienne de largeur 1/σ
r
1 −x2 /2σ 2 σ 2 −σ2 k2 /2
f (x) = √ e ←→ f (k) = e (12)
2πσ 2 2π

Relation d’incertitude : avec la définition du cours, on peut montrer que quelque soit la fonction f (ou ψ
pour la mécanique quantique), on a l’inégalité
1
∆x∆k ≥ (13)
2
L’égalité est réalisée si f est une gaussienne (voir ci-dessus).

Distribution de Dirac : on a assez naturellement que


1
δ(x) ←→ √ (14)

+∞
1
Z
et, en utilisant la relation δ(k) = e−ikx dx, on a donc pour une fonction constante égale à 1
2π −∞

f (x) = 1 ←→ 2πδ(k) (15)

Dérivation : un point très utile des transformées de Fourier, notamment pour résoudre les équations diffé-
rentielles linéaires, est que l’opération de dérivation de la fonction se traduit dans la représentation réciproque
par une multiplication par la variable. Concrètement, on voit à partir des définitions que :
df
f ′ (x) = ←→ ikf (k) (16)
dx
et, de façon analogue, dans l’autre sens
xf (x) ←→ if ′ (k) (17)

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