Analyse Hilberitnne Chapitre - 7
Analyse Hilberitnne Chapitre - 7
Analyse Hilberitnne Chapitre - 7
Analyse hilbertienne
Un espace vectoriel muni d’un produit scalaire est appelé un espace pré-
hilbertien.
(u, v)
w := u − v
(v, v)
de sorte que (u, u) ≥ |(u, v)|2 /(v, v), ce qui entraı̂ne la conclusion.
69
Proposition 7.3. Si X est un espace pré-hilbertien alors l’application
· :X → R+
u→ (u, u)
70
Démonstration. Soit u ∈ X \ {0} et v ∈ X. Pour ε ∈ R,
2 2
u + εv = u + 2εRe(u, v) + ε2 v 2 .
(notons qu’il s’agit toujours d’une application R-linéaire mais en aucun cas C-
linéaire) Il s’ensuit que X est lisse.
Pour l’uniforme convexité, il suit de l’identité du parallélogramme que si
u = v = 1 et u − v ≥ 2ε alors
u+v 2
≤ 1 − ε2 ,
2
d’où la conclusion.
Enfin, la continuité du produit scalaire découle par exemple de la continuité
de la norme et des identités de polarisation. En effet, si un → u et vn → v dans
X, alors un + vn 2 → u + v 2 , un + ivn 2 → u + iv 2 et ainsi de suite, ce
qui permet de conclure.
Définition 7.6. Une famille {ej }j∈J dans X est dite orthonormée si
(ej , ej ) = 1 ∀j ∈ J,
(ei , ej ) = 0 ∀i = j ∈ J.
(ii)
|(u, en )|2 ≤ u 2 , ∀u ∈ X.
n∈N
71
7.2 Espaces de Hilbert
Définition 7.8. Un espace de Hilbert est un espace pré-hilbertien complet.
de sorte que la série est de Cauchy si et seulement si la série réelle n∈N |αn |2
à termes positifs est de Cauchy. La conclusion suit de la complétude de R.
Etant donné une suite orthonormée (en )n∈N dans X Hilbert, on note Φ
l’application qui à u ∈ X associe la suite des produits scalaires (en dimension
finie on dirait des “composantes”) ((u, en ))n∈N , suite qui appartient à l2 (N, K)
par l’inégalité de Bessel. Il suit de la continuité du produit scalaire que si u =
n∈N αn en dans X alors Φ(u) = (αn )n∈N .
Définition 7.10. Une suite orthonormée (en )n∈N dans un espace de Hilbert X
est appelée une base hilbertienne, ou encore une suite totale, si
∀u ∈ X, si (u, en ) = 0 ∀n ∈ N, alors u = 0 ,
Théorème 7.11. Soit (en )n∈N une suite orthonormée dans X espace de Hilbert.
Sont équivalentes :
(i) (en )n∈N est totale.
(ii) ∀u ∈ X, u = n∈N (u, en )en .
(iii) ∀u ∈ X, u 2 = n∈N |(u, en )|2 .
La dernière identité est appelée l’identité de Parseval.
Démonstration. Supposons (en )n∈N totale. Comme par continuité du produit
scalaire et le caractère orthonormal de la suite (en )n∈N on a
∀u ∈ X, ∀j ∈ N, (u − (u, en )en , ej ) = (u, ej ) − (u, ej ) = 0.
n∈N
Puisque (en )n∈N est supposée totale, cela implique que u − n∈N (u, en )en = 0.
Dès lors, i) implique ii).
Supposons ensuite ii). Alors par l’identité de Pythagore,
k
2 2 2
u = (u, en )en = lim (u, en )en
k→+∞
n∈N n=0
k k
2
= lim (u, en )en = lim |(u, en )|2 = |(u, en )|2 ,
k→+∞ k→+∞
n=0 n=0 n∈N
72
c’est-à-dire iii). Enfin, si ii) est vérifiée et si (u, en ) = 0 pour tout n ∈ N, alors
par iii)
u 2= |(u, en )|2 = 0
n∈N
de sorte que u = 0.
C → R,
v → v−u .
P (u) ∈ C
Re(u − P u, v − P u) ≤ 0 ∀v ∈ C.
Il s’ensuit que (vn )n∈N est une suite de Cauchy dans X, et par complétude de
ce dernier qu’elle converge vers un élément que nous notons P u. Comme C est
fermé et que vn ∈ C pour tout n, on a aussi que P u ∈ C et par continuité
de la norme que u − P u = d(u, C). L’unicité de P u suit une nouvelle fois
de l’identité du parallélogramme, car si P u et P ′ u étaient deux minimiseurs du
problème ci-dessus, alors on aurait
P u + P ′u 2 1 2 1
−u = Pu − u + P ′u − u 2
− P u − P ′u 2
< d(u, C)2 ,
2 2 4
73
ce qui est impossible puisque (P u + P ′ u)/2 appartient à C.
Enfin, étant donné v ∈ C, pour chaque λ ∈ (0, 1) le vecteur (1 − λ)P u + λv
appartient à C de sorte que
2 2
0 ≤ (1 − λ)P u + λv − Pu − u
2 2
= (P u − u) + λ(v − P u) − Pu − u
= −2λRe(u − P u, v − P u) + λ2 v − P u 2 .
En faisant tendre λ vers 0+ on en déduit que
(Re(u − P u, v − P u) ≤ 0.
Inversement, si pour un certain P ′ u ∈ C on a Re(u − P ′ u, v − P ′ u) ≤ 0 pour
tout v ∈ C, alors par le même développement que ci-dessus et en prenant cette
fois λ = 1 on obtient
2 2
v−u − − P ′u − u 2
≥ v − P ′u 2
∀v ∈ C,
et par conséquent P ′ u réalise la distance de u à C.
Dans le cas particulier où C est un sous-espace vectoriel de X, les angles ne
sont plus seulement obtus mais droits.
Théorème 7.13. Soit X un espace de Hilbert et Y ⊆ X un sous-espace vectoriel
fermé. Il existe une application linéaire continue de X sur Y , appelée projection
orthogonale sur Y et notée ici P , telle que
∀u ∈ X, uP u = min v − u .
v∈Y
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Définition 7.14. Soit X un espace pré-hilbertien et S ⊆ X un sous-ensemble.
L’orthogonal de S, note S ⊥ , est par définition l’ensemble des éléments de X
qui sont orthogonaux à tous les éléments de S, autrement dit
S ⊥ = {u ∈ X t.q. (u, v) = 0 ∀v ∈ S} .
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On dit qu’une forme φ sur X est anti-linéaire si φ(αf + βg) = ᾱφ(f ) + β̄φ(g)
quels que soient α, β ∈ K et f, g ∈ X.
(f (u′ )v − f (v)u′ , u′ ) = 0.
Autrement dit,
f (u′ )u′
f (v) = v, ∀v ∈ X,
u′ 2
et l’existence est par conséquent établie en choisissant u := f (u′ )u′ / u′ 2
.
Pour ce u, on a pour v ∈ X quelconque
1 2 1 2 1 2 1 2
v − Ref (v) = v − Re(v, u) = v−u − u
2 2 2 2
et la dernière expression est minimale si et seulement si v = u.
Le caractère anti-linéaire de l’application f → u est une conséquence de
l’hermitivité du produit scalaire. Son injectivité est immédiate et sa surjectivité
tient au fait que quel que soit u ∈ X l’application v → (v, u) est linéaire conti-
nue par l’inégalité de Cauchy-Schwarz. Finalement, toujours par l’inégalité de
Cauchy-Schwarz
Définition 7.18. Soit X un espace de Hilbert. On dit que la suite (un )n∈N ⊂ X
converge faiblement vers u ∈ X, et on note u ⇀ u, si
∀v ∈ X, (un , v) → (u, v)
lorsque n → +∞.
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et que
Proposition 7.20. Toute suite bornée dans un espace de Hilbert séparable
possède une sous-suite faiblement convergente.
Il se fait que le caractère séparable peut être omis ici, et nous allons montrer
le
Théorème 7.21. Toute suite bornée dans un espace de Hilbert possède une
sous-suite faiblement convergente.
Démonstration. Soit (un )n∈N une suite bornée dans X. Le sous-espace vec-
toriel Y := sev {un }n∈N est fermé et séparable pour la topologie induite
(sevQ {un }n∈N en est un sous-ensemble dénombrable et dense), il s’agit donc
d’un espace de Hilbert séparable. La proposition précédente utilisée dans Y
garantit qu’il existe u ∈ Y et une sous-suite (unk )k∈N tels que
∀w ∈ Y, (unk , w) → (u, w)
Théorème 7.22 (Banach Saks). Soit X un espace de Hilbert et (un )n∈N une
suite dans X convergeant faiblement vers u ∈ X. Alors il existe une sous-suite
(unk )k∈N qui converge fortement vers u au sens de Cesaro, c’est-à-dire telle que
un0 + · · · + unk
→u
k+1
fortement dans X lorsque k → +∞.
On remarque que
1 1 1
un0 + un1 + · · · + un
k+1 k+1 k+1 k
est une combinaison convexe des éléments un0 , · · · , unk .
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Démonstration. Quitte à remplacer la suite (un )n∈N par la suite (un − u)n∈N
nous pouvons supposer que u = 0. On choisit premièrement n0 = 0. Ensuite,
soit k ≥ 1 fixé et supposons avoir construit nj pour 0 ≤ j ≤ k − 1. Comme
un ⇀ 0 par hypothèse, pour chaque j ∈ {0, · · · , k − 1} il existe mj ∈ N tel que
1
(unj , un ) ≤ ∀n ≥ mj .
k
On pose
nk := max (n0 , · · · , nk−1 , m0 , · · · , mk−1 ) + 1.
Par construction, la suite (nk )k∈N est strictement croissante et de plus
1
∀k ∈ N, ∀0 ≤ j < k, (unj , unk ) ≤ .
k
Nous allons vérifier que la suite des sommes de Cesaro associées à la sous-suite
(unk )k∈N converge fortement dans X vers 0. Pour cela, remarquons d’abord, cela
est une conséquence du Théorème de Banach-Steinhaus, que puisque (un )n∈N
est faiblement convergente,
Ensuite, on développe
k k k
unj 2 unj unl
= ,
j=0
k+1 j=0
k+1 k+1
l=0
k 2 k j−1
unj (unl , unj )
= +2
j=0
(k + 1)2 j=1
(k + 1)2
l=0
k j−1
K2 2 1
≤ +
k + 1 (k + 1)2 j=1 l=0
j
2
K 2(k − 1)
= +
k + 1 (k + 1)2
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Théorème 7.24. Soit X un espace de Hilbert, C ⊆ X un convexe fermé, et
f : C → R une fonction convexe et continue. Alors f est séquentiellement
faiblement semi-continue inférieurement, au sens où
X
un ⇀ u avec (un )n∈N ⊆ C ⇒ f (u) ≤ lim inf f (un ) .
n→+∞
Comme limj→+∞ f (wj ) = lim inf n→+∞ f (un ), il est aisé de montrer que
k
1
lim f (wj ) = lim f (wj ) = lim inf f (un ).
k→+∞ k + 1 j=0 j→+∞ n→+∞
79
Finalement, si f est strictement convexe et si u1 et u2 sont deux points
distincts de C où f atteint sa valeur minimale alors (u1 +u2 )/2 ∈ C par convexité
de C et f ((u1 + u2 )/2) < 21 f (u1 ) + 12 f (u2 ) par convexité de f , ce qui contredit
le fait que f soit minimale en u1 et u2 . Par conséquent dans ce cas le minimum
de f sur C est unique.
de sorte que
sup |(Au, v)| ≤ A .
u = v =1
Au
Par ailleurs, en choisissant v := Au lorsque Au = 0, et v quelconque de norme
1 sinon, on obtient
En résumé
A = sup |(Au, v)|.
u = v =1
80
Démonstration. Au vu du paragraphe précédent l’énoncé, il suffit de démontrer
que
α := sup |(Au, u)| ≥ sup |(Au, v)| =: β.
u =1 u = v =1
Définition 7.27. Soit X un espace vectoriel notmé et A ∈ L(X, X). On dit que
λ ∈ C est une valeur propre deA s’il existe v ∈ X \ {0} tel que
Av = λv.
L’ensemble de toutes les valeurs propres de A est noté σp (A) et se nomme le
spectre ponctuel de A.
et par conséquent λ = λ.
La caractérisation du Lemme 7.26 nous fournit un moyen élémentaire de
construire une suite de quasi vecteurs propres pour un certain λ1 = ± A :
Lemme 7.29. Soit X pré-hilbertien et A ∈ L(X, X) symétrique. Il existe λ1 ∈
{− A , A } et une suite (un )n∈N avec un = 1 pour tout n ∈ N t.q.
Aun − λ1 un → 0
quand n → +∞.
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Démonstration. Soit (un )n∈N une suite maximisante pour le quotient de Ray-
leigh
sup |(Au, u)| = A .
u =1
(Aun , un ) → λ1 ∈ {− A , A }.
Dès lors, on a
2
0 ≤ Aun − λ1 un = (Aun − λ1 un , Aun − λ1 un )
2
≤ A − 2λ1 (Aun , un ) + λ21
2
→ A − 2λ21 + λ21 = 0
u =1 et Au = λ1 u.
Il s’ensuit que Au ∈ Y.
82
Le principe de Poincaré consiste à construire les valeurs propres successives
de A par restriction à l’orthogonal des espaces propres déjà construits.
Théorème 7.33 (Principe de Poincaré). Soit X pré-hilbertien et A ∈
L(X, X) symétrique, compact et de rang infini. Alors il existe une suite de va-
leurs propres (λn )n≥1 et une famille orthonormée des vecteurs propres corres-
pondants (en )n≥1 t.q.
(i) La suite (|λn |)n≥1 est strictement positive et décroissante.
(ii) limn→+∞ λn = 0.
(iii) ∀n ≥ 1,
|λn | = max |(Au, u)|.
u∈X, u =1
(u,ej )=0 ∀j<n
où Pen désigne la projection orthogonale sur la droite vectorielle sev en . Au-
trement dit,
∞
Au = λn (u, en )en ∀u ∈ X.
n=1
En particulier, si A est supposé de plus injectif, alors (en )n∈N est une base
hilbetienne de X.
83
Démonstration. Soit k ≥ 1. En reprenant les notations du théorème précédent,
on a
k−1
u− (u, en )en ∈ Yk−1 ,
n=1
et donc
k−1 k−1
Au − λn (u, en )en = A(u − (u, en )en )
n=1 n=1
k−1
≤ A|Yk−1 u− (u, en )en
n=1
≤ |λk | u
= λn (u, en )en
n≥1
= Au
c’est-à-dire que la famille orthonormée (en )n≥1 est une base hilbertienne de
X.
84