Poly Chap I - Qu'est - Ce Que Le Developpement
Poly Chap I - Qu'est - Ce Que Le Developpement
Poly Chap I - Qu'est - Ce Que Le Developpement
I - CONCEPT DE DEVELOPPEMENT/SOUS-DEVELOPPEMENT
Harry TRUMAN, Président des EU à l’époque est la première autorité à prononcer
officiellement, le mot « développement » (discours sur l’état de l’Union du 20 janvier 1949).
Aujourd’hui l’écrasante majorité de la population de notre planète vit dans des pays dit
en voie de développement (PVD) ou sous-développés (PSD). Ils forment le Tiers monde ou
pays du SUD, c’est-à-dire la grande majorité des pays situés géographiquement sur
l’hémisphère sud, au sud des pays riches. De manière grossière, cela traduit une opposition
entre riches et pauvres en termes de niveau de vie.
Sous-développement
Nations unies ont défini le sous-développement comme « la non-exploitation optimale de
toutes les ressources économiques et humaines disponibles sur un territoire ou une
accumulation insuffisante de capital ».
De façon triviale, on peut dire que le sous-développement est une absence de développement
ou un blocage du développement. De ce point de vue, développement et sous-développement
sont les deux faces d’une même pièce. Le passage d’une situation (état) à une autre nécessite
de briser ce que l’on a appelé les « cercles vicieux du sous-développement ».
Le sous-développement est cependant souvent appréhendé par un ensemble de traits communs
appelés caractéristiques communes du sous-développement (importance de la pauvreté,
faible niveau d’instruction, faible couverture des besoins fondamentaux, dualisme sectoriel et
domination du secteur primaire).
Mais quel rôle joue la croissance ?
B) Croissance et redistribution
La notion de croissance économique
La croissance économique est l’augmentation soutenue, sur une longue période, de la
production de biens et services d’un pays. Elle est en principe synonyme de création de
richesse qui est répartie entre les différents acteurs de l’économie et qui censée également
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créer des emplois. Mais on ne peut parler de croissance significative que si l’augmentation de
la production est supérieure à la croissance démographique.
Phénomène durable, elle peut être accompagnée de périodes plus courtes d’expansion, de récession et
de dépression.
TPE : expansion/récession/dépression
- L’expansion
- Récession
- Dépression
La croissance économique est donc synonyme d’augmentation de la production
nationale et surtout d’une élévation du revenu par tête (PIB/ tête). Elle permet à une société de
disposer de plus de biens et de services pour satisfaire ses besoins et, en même temps, c’est
une création de richesse donc de revenu pouvant combattre la pauvreté qui est un des traits
caractéristiques du sous-développement.
Aujourd’hui avec les travaux Romer (1986), de Lucas (1988) et de Barro et Sala-i-Martin
(1992), les nouveaux modèles de croissance incluent le capital humain comme facteur
important (voir exposé sur le thème : Capital humain et croissance).
Cependant la croissance n’est pas forcément synonyme de changements structurels sur le plan
économique, social et culturel.
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gouvernement peut soit adopter une politique d’incitation à l’épargne soit recourir à
l’épargne extérieur c’est-à-dire l’aide extérieure.
Soit on fixe un taux d’épargne et d’investissement que l’on pense raisonnable (réaliste
ou souhaitable) et l’équation indiquera le taux de croissance de la production nationale
qu’il est possible d’atteindre.
Le modèle a le mérite de mettre en lumière l’idée que la croissance doit être financée par
l’épargne et que l’accroissement de l’I est une condition nécessaire du développement.
Il montre en même temps que l’intervention de l’Etat est nécessaire à travers la planification
notamment (+ équilibre instable).
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Est 8,12 5,6 45,5 14,6 30,9
Sud 6,20 6,1 37,8 17,6 20,2
Afrique 6,79 5,0 33,0 20,5 12.5
(moyenne)
Afrique 7.16 5,8 40,0 17,4 22,6
subsaharienne
- L’approche globale de la pauvreté : elle élargit le concept de pauvreté à l'ensemble des besoins qui
doivent être satisfaits pour mener une digne en société. La banque mondiale a fixé le seuil de
pauvreté absolue a une consommation journalière de biens et services en nombre de $ par jour.
On parle également de ligne de pauvreté qui peut être de nature monétaire (par exemple, un certain
niveau de consommation) ou non monétaire (par exemple, un certain niveau d'éducation).
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A) Pauvreté absolue, pauvreté relative
Encadré 4 : Définition de la pauvreté monétaire
La définition monétaire de la pauvreté est une insuffisance durable de revenus. On peut
toutefois séparer la pauvreté en deux grandes catégories :
- La pauvreté absolue est déterminée par un niveau de revenu en dessous duquel les besoins
fondamentaux de l'individu ne sont pas satisfaits : nourriture, logement, habillement,...
- La pauvreté relative se mesure quant à elle par une inégalité importante entre les individus
d'une même société qui a un modèle de consommation considéré comme "normal".
L'incapacité pour une partie des individus de pouvoir consommer "normalement" détermine
leur pauvreté.
L'Union Européenne considère comme pauvre un individu gagnant moins de la moitié du
revenu moyen disponible.
Pauvreté Absolue
La pauvreté absolue concerne les personnes qui ne disposent pas du minimum de
ressources qui leur permettraient de satisfaire leurs besoins essentiels.
Pour mesurer la pauvreté absolue, la méthode la plus utilisée aujourd’hui est celle de la
Banque mondiale qui a établi un seuil budgétaire journalier ou seuil de pauvreté (1,90$ -
PPA- par jour et par personne) en dessous duquel une personne est dans la pauvreté absolue car
on juge que ses besoins de base ne sont pas satisfaits. Selon cette approche, la pauvreté a
diminuée dans le monde en termes absolus.
D’après les estimations les plus récentes, presque 10 % de la population mondiale vivait avec
1,90 dollar par jour en 2015, contre 11 % en 2013 et presque 36 % en 1990.
(https://www.banquemondiale.org/fr/topic/poverty/overview)
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Afghanistan, Pakistan, etc.)
Afrique subsaharienne 42,6% 35,2% - 17,37
**1 tiers de la croissance économique mondiale en 2014, soit le double de la contribution cumulée de
l’ensemble des autres régions en développement
Pauvreté relative
La notion de pauvreté absolue n’est pas toujours
opérationnelle, notamment pour certains pays
développés qui préfèrent celle de pauvreté relative. Elle
est définie par comparaison à un revenu jugé normal dans le pays. Là aussi on définit un seuil
de pauvreté par rapport à un certain niveau de revenu (mensuel). En Europe par exemple, le
seuil de pauvreté est défini par rapport au revenu médian.
La méthode consiste à répartir la population par tranche de quarts appelés les "quartiles".
(Le premier quartile, c'est donc le niveau de revenu tel que un quart gagne moins et trois quarts
gagnent plus ...). Le deuxième "quartile" est appelé médiane (à ne pas confondre avec la
médiale ! et encore moins avec la moyenne). La médiane, c'est donc le niveau de revenu tel
que la moitié de la population gagne moins et l'autre moitié gagne plus.
Le seuil de pauvreté en Europe correspond à de 60 % du revenu médian. Ainsi en 2006 en
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France (seuil de pauvreté = 50% du revenu médian jusqu’en 2008, mais il aujourd’hui calculé
pour 50% et 60%) pour un individu seul, il fallait avoir un revenu inférieur à 880 € (578 000)
par mois pour être compté comme pauvre. En conséquence, 13,2 % de la population française
était considérée comme pauvre en retenant ce seuil.
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1 2 2
2 3 5
3 4 9
4 5,5 14,5
5 7 21,5
6 8,5 30
7 10 40
8 12 52
9 15 67
10 33 100
Total 100
On trace la courbe en mettant en abscisse les % cumulés croissants des MNG et en ordonnés
le % cumulé des revenus. Cette courbe est située en-dessous d’une diagonale de 45 ° par
rapport à l’origine (bissectrice).
Donc plus la courbe se rapproche de celle-ci (bissectrice) plus la concentration des revenus
est faible, plus elle s’en éloigne plus elle est forte autrement dit, plus les inégalités sont
grandes.
Graphique 2 : Courbe de Lorenz
Plus la courbe tend vers la droite, plus les revenus sont concentrés
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Source ESPS II
Coefficient de Gini
Si l'aire de la zone entre la diagonale d'égalité parfaite (en pointillés) et la courbe de Lorentz
(en gras) est A, et l'aire de la zone à l'extérieur de la courbe de Lorenz est B, alors le
coefficient de Gini est A/ (A+B).
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Il est donc compris entre 0 et 1, 0 étant synonyme d’égalité parfaite en ce sens que le taux
d’inégalité de la répartition est nul (tout le monde a le même revenu) et 1 signifie l'inégalité
totale (une personne a tout le revenu, les autres n'ont rien). Mais dans la pratique g est
strictement inférieur à 1 (g < 1) et l’indice est souvent compris entre 0,25 et 0,60. Plus il est
grand plus il y a inégalité.
Source: C. D. Elvidge et al.: The Night Light Development Index (NLDI) (2012)
Des travaux ont montré que les pays du Sud ont généralement un coefficient de Gini plus élevé que
les pays développés.
Encadré 8 : Des travaux portant sur le calcul d'un indice de Gini de concentration du revenu ou encore
d'une analyse par tranches de population ont été réalisés. Ces travaux ont révélé que les pays du Sud
ont généralement un coefficient de Gini plus élevé que les pays développés, mais les valeurs du
coefficient varient de façon importante parmi les pays du Sud. « Les conclusions, même sommaires,
sont riches en enseignements quant aux inégalités nationales. Les variations sont en effet très fortes,
avec un indice de Gini qui s’étage de moins de 20 en Slovaquie à 60 au Nicaragua et au Swaziland.
Le rapport Inter-décile
Pour mesurer l’écart entre les 10% de la population les plus riches et les 10% les plus pauvres,
on utilise aussi le rapport inter-décile (D9/D1) : on fait le rapport entre le montant de
revenu séparant le décile 9 du décile 10 et celui séparant le décile 1 du décile 2. On ne
prend pas le 10ème décile car, pour ce décile, on n'a pas de borne supérieure (le montant d'un
revenu ou d'un patrimoine connaît une borne inférieure, c'est 0, mais pas de borne supérieure)
En France, en 1976, D9/D1 = 3,047, ce qui veut dire que le salaire minimal des 10% les
mieux payés était 3,047 fois plus élevé que le salaire maximum des 10% les plus mal payés.
En 2002 et 2010, la situation se présente ainsi :
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Tableau 8 : Rapport inter-décile France en 2002 et 2010
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Encadré 10 : L'importance de la croissance démographique
Poursuivant sa réflexion sur l'unité et la diversité du tiers-monde, Yves Lacoste en est venu, vers la fin
des années 1970, à considérer qu'un critère commun et presque unique unissait ses constituants :
l'ampleur de la croissance démographique (toujours supérieure à 2 % par an, alors qu'elle reste
sensiblement inférieure à ce seuil dans le reste du monde). Dans le tiers-monde, ce phénomène, qui
n'a jamais eu d'équivalent (la croissance démographique annuelle n'a pas dépassé 1 % l'an dans
l'Europe du XIXe siècle), est à la fois signe et cause de sous-développement : il est signe car il traduit
des attitudes à l'égard de la vie quotidienne, des relations personnelles et sociales – qui ne paraissent
plus de mise dans des sociétés marquées par l'allongement de l'espérance de vie –, de
l'investissement dans l'éducation ou encore de la sécurité sociale (où l'enfant est coûteux plus
qu'utile) ; il est cause dans la mesure où il provoque des tensions supplémentaires dans des
économies peu productives où la proportion d'inactifs s'est brutalement accrue, tant par
l'accroissement du nombre des personnes âgées que par le fourmillement des enfants, deux
conséquences des progrès «importés» de la médecine de masse.
Rations démographiques
Taux de natalité (nombre de naissance vivantes/population totale) * 1000
Taux de mortalité (nombre de décès/population totale) *1000
Taux de fécondité (nombre de naissances vivantes/nombre de femmes entre 15 et 49 ans) *
100
Accroissement naturel= natalité -mortalité
TPE : Evolution :
- Taux de natalité du Sénégal
- Taux de mortalité du Sénégal
- Taux de fécondité du Sénégal
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Graphique 5 : Pré-transition, transition et post-transition
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(iii) la baisse de la part de l'emploi agricole et le transfert des travailleurs vers les autres
secteurs plus productifs de l'économie. L’augmentation de la productivité est au cœur de ce
processus.
Rapport PNUD sur PMA insiste sur la réorientation vers des activités plus intensives
en connaissances, à plus haute valeur ajoutée offrant plus de possibilité d’apprentissage.
Mali 49 49 13 17 38 34
Inde 38 25 26 30 36 45
Nicaragua 24 34 31 22 45 44
Chine 30 19 49 49 21 32
Côte-d'Ivoire 26 27 20 21 54 52
Égypte 18 18 37 32 45 50
Philippines 25 19 39 32 36 49
Bulgarie 14 23 54 26 32 51
Colombie 19 11 32 20 49 69
Turquie 26 15 23 28 51 57
Uruguay 14 8 34 28 52 64
Corée 15 6 40 43 45 51
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France 4 2 34 26 62 72
États-Unis 3 2 33 27 64 71
Source: 1999 WDI CD-Rom, Banque Mondiale
Mali 93 93 2 2 5 5
Inde 70 64 13 16 17 20
Nicaragua 39 28 24 26 37 46
Chine 74 76 15 14 11 10
Côte-d'Ivoire 65 60 8 10 27 30
Egypte 61 43 17 23 22 34
Philippines 52 45 15 15 33 40
Bulgarie 20 14 45 50 35 36
Colombie 39 25 20 22 41 53
Turquie 60 53 16 18 24 29
Uruguay 17 14 28 27 55 59
Corée 37 18 27 35 36 47
France 8 5 35 29 57 66
Etats-Unis 3 3 31 28 66 69
Source : Rapport sur le développement dans le monde 1997, Banque Mondiale
Trois critères :
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3-2 Les NPI /Pays émergents
Les NPI d’Asie : stratégies de développement presque similaires caractérisées par une :
- industrie fortement utilisatrice de main d’œuvre et produisant pour l’exportation ;
- spécialisation dans les secteurs de haute technologie comme l’électronique ;
- un rôle actif de l’Etat pour promouvoir un cade favorable au développement du secteur
privé et de l’exportation (infrastructures, création de zones franche pour attirer les capitaux
étrangers -incitations fiscales, subventions, développement massif de l’éducation, barrières
douanières pour protéger les secteurs vulnérables, mise en place d’un système financier
fiable, faible protection sociale et absence de salaire minimum, etc.)
Composition :
- « Quatre dragons »
- « Les tigres »
Pays émergents.
Certains spécialistes placent les Philippines, la Chine voire l’Inde dans le groupe de pays
émergents.
BRICS : acronyme anglais désignant : Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et South Africa,
(Afrique du Sud qui a rejoint le groupe en 2011).
Caractéristiques :
- 42 % de la population de la planète,
- 20% du produit intérieur brut (PIB) mondial.
- plus de 50 % de la croissance économique mondiale au cours des dix dernières années.
- Trois des cinq Brics font partie des dix premières puissances économiques mondiales (Chine
2e, Brésil 7e, Inde 9e). L'Afrique du Sud, première puissance du continent africain, elle
classée parmi les 40 plus importantes économies de la planète (38e rang).
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