Chapitre 2 (Cours Et TD)
Chapitre 2 (Cours Et TD)
Chapitre 2 (Cours Et TD)
II.1. INTRODUCTION
La question de la disponibilité et d'accès à l'eau est sans aucun doute un des problèmes
majeurs auquel devra faire face l'humanité durant le siècle à venir. Aujourd'hui on estime en
effet qu'un habitant sur cinq de la planète n'a pas accès à l'eau en suffisance et un sur trois a
une eau de qualité. Dans ce contexte, il peut être utile de rappeler que "la mesure quantitative
et qualitative des éléments du cycle hydrologique et la mesure des autres caractéristiques de
l'environnement qui influent sur l'eau constituent une base essentielle pour une gestion
efficace de l'eau". (Déclaration de Dublin, 1992). De fait, la compréhension et l'analyse du
cycle de l'eau est la base de toute étude et réflexion au sujet de la gestion des eaux.
II.2. DEFINITION
Grâce à l’énergie solaire, l’eau s’évapore des nappes (océans, lac, rivières, marécages,..), de la
surface du sol humide, de la végétation (transpiration des plantes). On groupe sous le terme
évapotranspiration les pertes d’eau à l’atmosphère d’une région couverte de végétation,
incluant l’évaporation à la surface du sol et par l’intermédiaire des plantes.
• l'évapotranspiration réelle (ETR) : somme des quantités de vapeur d'eau évaporées par le
sol et par les plantes quand le sol est à une certaine humidité et les plantes à un stade de
développement physiologique et sanitaire spécifique.
L'évaporation est une des composantes fondamentales du cycle hydrologique et son étude est
essentielle pour connaître le potentiel hydrique d'une région ou d'un bassin versant.
dans certaines conditions la vapeur d’eau de l’atmosphère se condense pour former les
précipitations sous forme de pluie, neige, grêle, rosée, …
Toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre, tant sous forme liquide
(bruine, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil, grêle) et les précipitations
déposées ou occultes (rosée, gelée blanche, givre,...). Elles sont provoquées par un
changement de température ou de pression. La vapeur d'eau de l'atmosphère se transforme en
liquide lorsqu'elle atteint le point de rosée par refroidissement ou augmentation de pression.
Au cours d’une précipitation sous forme de pluie, les phénomènes suivants se produisent :
Une portion est retenue par la végétation et autres obstacles (interception), une portion sert
à remplir les dépressions de surface du sol (stockage superficiel) et une portion est ré
évaporée au cours de la pluie (évaporation au cours de l’averse). Ces trois portions sont
groupées sous le terme de « rétention de surface » .
Dés que l’eau atteint le sol, il y a infiltration, pénétration de l’eau dans les sols perméables.
Selon la nature du sol et les conditions initiales d’humidité, il existe une capacité d’infiltration
maximum qui ne peut être dépassée même si la source d’eau est illimitée au niveau de la
surface.
A cause du relief du sol et la géologie des terrains, la nappe phréatique n’est pas
nécessairement horizontale ce qui crée des écoulements souterrains dans le sens du gradient
maximum. L’eau peut ainsi retourner en surface vers les cours d’eau et les lacs ou vers la
mer.
De par la diversité de ses formes, on ne peut plus aujourd'hui parler d'un seul type
d'écoulement mais bien des écoulements. On peut distinguer en premier lieu les écoulements
rapides des écoulements souterrains plus lents. Les écoulements qui gagnent rapidement les
exutoires pour constituer les crues se subdivisent en écoulement de surface (mouvement de
l'eau sur la surface du sol) et écoulement de subsurface (mouvement de l'eau dans les premiers
horizons du sol). L'écoulement souterrain désigne le mouvement de l'eau dans le sol. On peut
encore ajouter à cette distinction les écoulements en canaux ou rivières qui font appel à des
notions plus hydrauliques qu’hydrologiques.
La pluie (ou dans certains cas la neige) peut être retenue par la végétation, puis redistribuée en
une partie qui parvient au sol et une autre qui s'évapore. La partie n'atteignant jamais le sol
forme l'interception. Son importance est difficile à évaluer et souvent marginale sous nos
climats, donc souvent négligée dans la pratique. Le stockage dans les dépressions est, tout
comme l'interception, souvent associé aux pertes. On définit l'eau de stockage comme l'eau
retenue dans les creux et les dépressions du sol pendant et après une averse.
Une telle représentation du cycle hydrologique est nécessairement très simplifiée et idéalisée.
Il faut réaliser que tous ces phénomènes se produisent simultanément et à des taux variables
dans le temps et que certains sont intermittents. Le problème posé est donc essentiellement
non permanent et très complexe.
Ce qui varie, c’est la quantité d’eau disponible en un point de consommation, la quelle peut
fluctuer à cause de variations se produisant à la source d’approvisionnement et dans le
système de transfert.
Les problèmes que rencontre l’ingénieur se retrouvent dans les interventions effectuées dans
le cycle hydrologique.
Par exemple, la déforestation amazonienne réduit la capacité d’interception qu’avaient cette
forêt tropicale et, par conséquent, une source d’évaporation importante; il y a donc
modification dans un des éléments dominants du cycle hydrologique.
dS
I −O = (II- 1)
dt
Où :
S ( II-2)
I −O =
t
ou
I1 + I 2 O1 + O2 S 2 − S1
− = (II-3)
2 2 t
Avec :
t = L’intervalle de temps,
S = Accroissement du volume de stockage dans le bassin,
Indices 1,2 = Valeurs au début et à la fin de l’intervalle t.
Les équations (II.2) et (II.4) forment la base de l’approche systémique en hydrologie. Il faut
vérifier l’équation de continuité dans toute analyse hydrologique, sinon les résultats des
calculs n’ont pas de signification.
Nous allons maintenant regarder de plus près l’équation de continuité en considérant le cycle
hydrologique sur un bassin de drainage. La figure suivante incorpore les différentes quantités
impliquées dans ce cycle. Voici la nomenclature des variables utilisées :
• P = précipitation
• R = ruissellement superficiel
• En surface du sol :
P − R − ES − TS − I + QG = S S ( II- 5)
I − G − EG − TG − QG = S G ( II- 6)
P − R − E − T − G = S ( II-7)
Où les quantités sans indice indiquent que ces quantités sont globales, i.e. qu’elles incluent ce
qui se passe à la surface du sol et dans le milieu souterrain.
II.5. APPLICATIONS
Exercice N° 1 :
Déterminer le volume emmagasiné S2 pour la durée suivante :
À t = 0 h : • I1 = 15 m3/s, • Q1 = 20 m3/s, • S1 = 3 ha-m
À t = 1 h : • I2 = 20 m3/s, • Q2 = 20.5 m3/s, • S2 = ?
Solution :
Àt=0h:
• I1 = 15 m3/s
• Q1 = 20 m3/s
• S1 = 3 ha-m
Àt=1h:
• I2= 20 m3/s
• Q2 = 20.5 m3/s
• S2 = ?
15 + 20 20 + 20.5
S = .3600 − .3600 = −9900m3
2 2
S2 − S1 = −9900m3
S = 20100m3
2
Exercice N° 2 :
Solution :
Pendant une durée de 24 h,
• 3 cm d’eau sont évaporés
• débit constant de ruissellement de 3 m3/s s’ajoute
Le réservoir a des parois latérales verticales et le plan d’eau a une superficie de 200 ha.
le débit de sortie du réservoir si le plan d’eau à la fin de la période de 24 h est au même
niveau qu’au début.
dS
dt 1
( )
= 0 (R − Q ).t − E = 0 3.106 − Q .86400 − 6.1010 = 0
Exercice N° 3 :
L’étude hydrologique d’un réservoir de 400 km² de superficie, construit sur un fleuve donnée,
montre que le débit d’entrée est de 20 m3/s, et le débit de consommation est de 16 m3/s. Si la
perte totale par infiltration est de 25 mm par mois, la précipitation est de 45 mm par mois, et
l’évaporation de 105 mm par mois, estimer le changement mensuel d’emmagasinement dans
le réservoir?
Solution :
( R + P − Q − I − E ).t = S
R = 51.84.106 m3 / mois
A = 4.108 m²
Q = 41.47.106 m3 / mois
Le signe ( – ) indique seulement une perte mensuelle de 23.64 Mm3 dans le réservoir.
Exercice N° 4 :
Sur un bassin de drainage de 200 mi², on veut construire un réservoir duquel on pourra tirer
130 millions de gallons US par jour. La surface du réservoir, au niveau normal, est de 6.7 mi².
Sachant que la pluie annuelle est de 35 po, le ruissellement moyen annuel de 13 po, et
l’évaporation moyenne annuelle de 50 po, trouver le gain net ou la perte net que
l’emmagasinement représente?
1 po = 25.4 mm
Solution : ( R + P − Q − E ) = S
R = 171.106 m3 / an
E = 22.106 m3 / an
Q = 179.6.106 m3 / an
( R + P − Q − E ) = S
Pour conclure sur le bilan hydrologique, on peut dire que l’application de cette méthode
est limitée par la difficulté de quantifier les variables.
Effectivement, les processus hydrologiques sont difficiles à observer directement sur le terrain
et donc à mesurer.
Notons que les erreurs de mesure éventuelles des termes qu'on retrouve dans l'équation
hydrologique simplifiée se répercutent directement sur les valeurs calculées.
Devant ces imprécisions, on suggère l'emploi de cette méthode dans le cas d'un avant-projet
par exemple, pour vérifier l'état du système et surtout la validité (la fiabilité) des mesures qui
le décrit.