Cee 2
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Introducion
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2.Définition
Le terme céramique signifie souvent des objets rustiques comme des poteries, des
briques et des tuiles mais le terme de céramique signifie plus généralement un solide qui n'est
ni un métal ni un polymère. Une céramique est un matériau solide de synthèse qui nécessite
souvent des traitements thermiques pour son élaboration. La plupart des céramiques modernes
sont préparées à partir de poudres consolidées (mise en forme) et sont densifiées par un
traitement thermique (le frittage). La plupart des céramiques sont des matériaux
polycristallins, c’est à dire comportant un grand nombre de microcristaux bien ordonnés
(grains) reliés par des zones moins ordonnées (joins de grains) comme illustré en figure.1.
Figure.1. Microstructure typique d’une surface céramique polie qui illustre les grains
monocristallins, joints de grains et pores
3.Structure
Dans les céramiques les liaisons entre atomes ont un caractère iono-covalent. Les
liaisons ioniques ne sont pas directionnelles, elles tendent à maximiser les attractions
coulombiennes et minimiser les répulsions isocharges ce qui conduit à des arrangements
d'anions et cations très compacts ; les liaisons covalentes sont directionnelles et
conduisent quant à elles à des arrangements covalents étendus. Le caractère plutôt
ionique ou covalent dépend de la différence d'électronégativité des éléments formant la
céramique suivant cette tendance générale : plus la différence d'électronégativité est
grande, plus le caractère ionique est important, plus elle est faible, plus le caractère
covalent prévaut. Ainsi CaF 2 est ionique à 89% et SiC ne l'est qu'à 12% alors que
la silice SiO2 est ionique à 51%. Ce caractère iono-covalent implique des structures
cristallines géométriques relativement compactes et étendues
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Figure.2.Surface d'une céramique composite
4. Les différents types de céramiques
On distingue deux types des céramiques :
4.1. Les céramiques traditionnelles
Les céramiques traditionnelles sont issues de matières premières naturelles (argile,
kaolin, quartz) et généralement mise en œuvre par coulée, exemples : la faïence, terres cuites
(briques de construction), porcelaines (vaisselle, objets décoratifs).
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5. Les différentes familles de céramiques techniques.
Les familles de céramiques les plus importantes sont les oxydes tel que le dioxyde de
zirconium ZrO2, les nitrures tel le nitrure d’aluminium AIN, les carbures tel le carbure de
silicium SiC, et tous les composés entre les métaux et les métalloïdes. Les céramiques
peuvent être aussi des matériaux à base d’un seul élément chimique, tel que le bore B ou le
carbone C (forme graphite ou diamant). Les céramiques techniques peuvent être classées en
plusieurs familles que nous présentons sous forme de tableaux :
a)Les oxydes métalliques sont les plus importantes parmi les composés céramiques
binaires. Cette première famille de céramiques est présente dans tous les domaines. Nous
avons présenté dans le tableau ci-dessous les principaux oxydes.
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Tableau.1 : Famille Des Oxydes métalliques.
Les carbures
ont un point de fusion élevé, une haute stabilité, une grande dureté et une très bonne
conductivité thermique et électrique, mais ils sont très fragiles. De plus, de nombreux
carbures réfractaires sont disposés à subir l’attaque de l’atmosphère. Les carbures métalliques,
surtout WC, VC, TaC, et TiC sont souvent employés en tant qu’outils de coupe et pour la
fabrication de composante haute température dans les domaines aéronautique et nucléaire. La
haute section de capture des neutrons de B4C a permis son emploi dans les écrans des
réacteurs nucléaires.
Nous avons présenté dans le tableau suivant les principaux carbures.
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Tableau.2 : Famille des carbures.
Les nitrures.
Les éléments de transition de troisième, quatrième et cinquième groupe de la
classification périodique, les séries des actinides et des lanthanides, le bore, le silicium et
l’aluminium forment des nitrures à haut point de fusion.
Dans la structure des nitrures, les atomes d’azote occupent des positions interstitielles
du réseau métallique. Les nitrures réfractaires ont un point de fusion plus élevé que les oxydes
et les sulfures correspondant mais tendent à se dissocier plus facilement. Pour cette raison, ils
sont assez peu utilisés. Toutefois, le Si3N4 (nitrure de silicium) et le BN (nitrure de bore)
connaissent un intérêt croissant. Ils sont stables dans l’air et résistent assez bien aux attaques
chimiques. Le BN est appliqué comme abrasif ou composant en milieu oxydant à température
élevée. Le Si3N4 est utilisé pour la fabrication de composants statiques et dynamiques pour
des emplois jusqu’à 1200°C en milieux oxydants. Ce dernier est aussi utilisé en tant
qu’accessoire des turbines à gaz.
Nous avons présenté dans le tableau suivant les principaux nitrures.
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Tableau.3 : Famille des nitrures
Les borures
ont un point de fusion très élevé, compris entre 1900 et 3000°C, et sont peu volatiles.
De plus, ils ont une basse résistivité électrique, une haute stabilité et une dureté élevée. Mais
ils sont très peu résistants à l’oxydation à des températures supérieures à 1200°C.
L’application des borures la plus répandue est la fabrication de creusets pour les
métallisations sous vide.
Nous avons présenté dans le tableau ci-dessous les principaux borures.
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Les sulfures
métalliques appartiennent surtout aux groupes 3B, 4B, 5B, et 2A. Ils sont
thermodynamiquement stables à haute température et possèdent un point de fusion élevé.
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7.Mise en forme des Céramiques technique
7.1Mise en forme à partir d'une poudre
7.1.1.Le pressage uniaxial
La poudre est compactée par matrice rigide à l'aide d'un poinçon. Le moule de
pressage est métallique et les parties en contact avec la poudre peuvent être traitées pour
résister à l'abrasion, la corrosion. Cette technique conduit à la réalisation de pièces de
forme simple (joints, bagues...).
7.1.2Le pressage isostatique
La poudre est compactée dans un sac flexible maintenu par un moule support
rigide. L'application de la pression se fait par l'intermédiaire d'un fluide à base d'huile et
d'eau. Cette technique conduit à la réalisation de pièces de forme complexe (tubes,
bougies d'allumage...)
7.2.Mise en forme à partir d'une pâte plastique
7.2.1.L'extrusion
La pâte préalablement plastifiée et désaérée, est poussée à travers
une filière de géométrie donnée à l'aide d'une vis. Après extrusion, les pièces sont
coupées à la longueur désirée, puis subissent les traitements appropriés. Cette technique
conduit à la réalisation de pièces à forme complexe et de grandes dimensions.
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7.2.2.L'injection
Le mélange fluidifié est introduit dans un moule ayant la forme de la pièce à
fabriquer. Le mélange thermofusible est chauffé dans une enceinte puis forcé à travers
une buse dans le moule dont la température est inférieure au point de fusion du mélange.
Après solidification, par abaissement de la température, la pièce est éjectée du moule.
Cette technique conduit à la réalisation de pièces de forme simple ou complexe en série
dont l'épaisseur maximale est de 1 cm.
7.3.Mise en forme à partir d'une pâte liquide
7.3.1.Le coulage en moule poreux
Le mélange est versé dans un moule ayant la forme de la pièce à fabriquer. La
pièce est laissée se solidifier. Cette technique conduit à la réalisation de pièces
volumineuses.
7.3.2.Le coulage sous pression
Une pression est appliquée à la suspension de coulage dans un moule poreux. Le
gradient de pression force le fluide à travers le moule poreux et à travers la couche en
formation, ce qui permet de diminuer le temps de prise de la suspension par rapport au
coulage classique. Cette technique, particulièrement utilisée dans le domaine des
céramiques traditionnelles conduit à la réalisation de pièces volumineuses. La
productivité peut être élevée.
7.4.Mise en forme de couches minces
7.4.1.Dip coating
Le dip coating est une technique de mise en forme de couches minces, elle
consiste à immerger un substrat dans une cuve contenant la céramique en pâte liquide,
extraire la pièce de la cuve et laisser s'écouler la couche. La pièce enrobée est ensuite
séchée. Le processus de dip coating se fait donc généralement en trois étapes :
-Immersion : le substrat est immergé dans la solution, contenant le matériau à mettre en
forme, à une vitesse constante et préférablement sans secousses.
-Le temps de séjour : le substrat est laissé complètement immergé et immobile pour
permettre au matériaux de bien s'y appliquer et l'enrober.
-L'extraction : le substrat est extrait, de nouveau à vitesse constante et sans secousses. La
vitesse d'extraction influe sur l'épaisseur de la couche : l'épaisseur de la couche est
d'autant plus fine que la vitesse d'extraction du substrat est grande, mais elle dépend aussi
de la concentration de soluté et du solvant.
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Figure.5.Étapes du dip coating
7.4.2.Enduction centrifuge
L'enduction centrifuge (spin coating en anglais) est une technique de mise en
forme de couches minces. Elle consiste à poser un excès de matériau (en solution) à
mettre en forme sur le substrat, un wafer de semi-conducteur en général ; le matériau est
maintenu par du vide. À faire tourner ensuite le tout à haute vitesse pour étaler le fluide
sur toute la surface par centrifugation. La rotation continue pendant que le fluide dépasse
les bords du substrat, jusqu'à ce que la couche ait l'épaisseur voulue. Par conséquent,
l'épaisseur de la couche est d'autant plus fine que la vitesse de rotation est grande, mais
elle dépend aussi de la concentration de soluté et du solvant.
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-carbure de silicium ou carborundum SiC : grande dureté, bonne résistance aux chocs
thermiques, grande conductivité thermique, faible dilatation thermique, excellente inertie
chimique.
-cordiérite (silicate alumineux ferro-magnésien) : bonne résistance aux chocs
thermiques, bonne conductivité thermique.
-mullite Al6Si2O13 : bonne résistance aux chocs thermiques, conductivité thermique
faible, résistivité électrique importante.
-nitrure d'aluminium AlN : conductivité thermique élevée, bonne résistance électrique,
transparent aux longueurs d'onde du visible et de l'infra-rouge.
-nitrure de bore NB : haute conductivité thermique, faible dilatation thermique,
excellente résistance aux chocs thermiques, haute résistance diélectrique, fai ble constante
diélectrique, inerte chimiquement, transparent aux micro-ondes, facilement usinable.
-borure d'aluminium AlB2.
-oxyde de magnésium MgO : résistance aux métaux fondus, bonne résistance
mécanique.
-oxyde de zinc ZnO.
-pérovskites : elles constituent une vaste famille de matériaux cristallins de formule
(A)(B)O3 comme BaTiO 3, CaTiO3, SrTiO3 ou (PbSr)TiO3, Pb(Zr0.5Ti0.5)O3
-stéatite (silicate de magnésium (SiO4)Mg2) : bonne résistivité électrique.
-silicates d'aluminium (argiles).
9.Utilisations
Dans les années 1980, l'entreprise Toyota a mis
au point un moteur en céramique pouvant supporter une température supérieure à 3 300°C. Ce
type de moteur n'a pas besoin d'être refroidi, il permet un gain de rendement et de poids très
important par rapport aux moteurs à explosion classiques. Cependant, il n'est pas produit en
grande série du fait de nombreuses difficultés industrielles (notamment du fait du degré de pureté
nécessaire).
Les propriétés optiques de certaines céramiques permettent leur utilisation dans les
lampes à vapeur métallique, dans des lasers, ainsi que dans des détecteurs infrarouge.
Leur inertie chimique et leur bio-compatibilité en font des candidats valables pour les prothèses
chirurgicales et dentaires. Les propriétés des céramiques peuvent également être utilisées pour
réduire les frottements entre pièces mécaniques (roulements à billes céramiques par exemple) ou
encore détecter des gaz, de l'humidité, agir comme catalyseur ou réaliser des électrodes.
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Conclusion
a) Diversification des Applications : Au fil des siècles, la céramique a évolué bien au-delà de
sa fonction initiale de poterie, s'étendant à une multitude d'applications. Des domaines tels
que l'aérospatiale, l'électronique, la médecine et l'industrie tirent désormais parti des
propriétés uniques des céramiques.
c) Innovations Technologiques : Les progrès dans la science des matériaux ont ouvert la voie
à des innovations telles que les céramiques techniques, capables de résister à des conditions
extrêmes et de répondre aux besoins spécifiques des industries de pointe.
e)Défis Persistants : Malgré les réalisations notables, des défis persistent, notamment la
fragilité de certaines céramiques. Les chercheurs s'efforcent de relever ces défis en
développant des techniques pour améliorer la ténacité et la résistance mécanique des
céramiques.
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