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Ce sont celles manifestées par les peuples ivoiriens de façon pacifique. En 1885, les
Abourés de Yaou ferment le Comoé aux français. Les populations Ebrié ferment la lagune
au commerce européen en 1886. Cette forme consistait également pour les populations
à migrer massivement ou de s’enfuir.
Cette résistance est précoce et se manifeste déjà pendant la période d’exploration. Celle-
ci se fait par la force :
➢ Les lagunaires
En 1890, On assiste à l’attaque des postes de douane de Lahou et de Jacqueville. Les
français bombardent leurs villages et écrasent la résistance. En 1891, les populations
Adjoukrou et Bouboury attaquent le fort de Dabou.
De 1893 à 1898, Samory et ses troupes mènent une guerre permanente contre les
français. Ils utilisaient la technique de la terre brûlée qui consiste à détruire tout sur son
passage afin d’affamer l’ennemi. Après un dur combat à Doué au nord de Biankouman,
Samory est enfin capturé à Guélémou et déporté au Gabon.
Chez les Akan, les résistances les plus significatives sont celles des baoulés. De 1894 à
1899, les populations Baoulés mènent des attaques contre les convois et les colonnes
militaires françaises.
Les Agni d’Agnibilékrou entre 1898 et 1899 livrent une bataille contre les Français à
Assikasso. En 1898 tout le royaume N’Denyé se soulève contre les Français. Ils sont
matés et le roi Kassi Dihyé est arrêté et déporté.
➢ Les résistances armées en zone de forêt
Le poste de Daloa en 1906, celui de Man en 1908, les postes d’Agboville et Adzopé 1910
sont également attaqués. Les populations utilisent la tactique de la guérilla .Ces
résistances ont été menées par des valeureux chefs comme ZokouGbéli (Daloa).
Les premiers contacts entre la France et la Côte d’Ivoire ont lieu à Assinie en 1687.
Mais c’est à partir de 1843 que débute véritablement l’implantation de la France
après deux siècles de présence intermittente.
On distingue deux phases de conquête coloniale en Côte d’Ivoire :
- La pénétration pacifique : 1893 – 1908
- La manière forte : 1908 – 1920.
Cette politique a été un échec. L’occupation française se limite aux régions du nord,
ancien domaine de Samory, au littoral sud-est et à la frontière orientale. Le reste de la
colonie notamment le centre et l’ouest échappe à l’autorité française. Cet échec emmène
les colons à envisager une autre méthode).
Elle est appliquée par le gouverneur Louis Gabriel Angoulvant du 18 février 1908 au 27
décembre 1916. La méthode utilisée par Angoulvant pour soumettre les populations
ivoiriennes. Pour soumettre les populations, Angoulvant a utilisé la méthode forte
caractérisée par :
- L’augmentation des effectifs militaires : 840 militaires sous Clozel contre 2001
militaires plus 1300 miliciens et 1247 gardes de police sous Angoulvant 1910.
- L’aggravation des sanctions contre les populations (internement et déportation
deschefs…)
- L’installation d’administrations civiles normales dans les régions soumises.
- L’installation de cercles militaires dans les régions insoumises (Bouna, Guiglo-
Touleupleu, Dimbokro, Man)
Cette méthode a permis la conquête totale de la Côte d’Ivoire en 1920.
Mets à la place appropriée dans le texte lacunaire suivant les mots et expressions suivants :
Brutale, Louis Gabriel Angoulvant, 1920, la conquête pacifique, 1893, Louis Gustave
Binger, 10 mars 1893.
✓ Situation d’évaluation
CONSIGNES/QUESTIONS
EXERCICES
Classe dans le tableau ci-dessous les causes et les formes de résistances à la conquête
territoriale : attaques des installations françaises ; atteinte à la souveraineté des
peuples ivoiriens ; techniques de la terre brûlée ; fermeture de la lagune Ebrié au
commerce européen ; refus de perdre les avantages commerciaux ; le
bouleversement des structures politiques ; la crainte de la disparition de l’Islam.
CAUSES FORMES
Mets une croix dans la case qui convient si l’affirmation est vraie ou si elle est fausse :
Mets à la place qui convient dans le texte lacunaire ci-dessous, les mots et groupes de
mots suivants : Clozel ; les effectifs militaires ; 10 mars 1893 ; la pénétration
pacifique ; la création de comptoirs ; Louis Gustave Binger ; une colonie française ;
la manière forte ; Angoulvant ; des cercles militaires ; 1920 ; la conquête
territoriale.
✓ SITUATIONS D’EVALUATION
Tu suis un débat télévisé sur la chaine nationale RTI1 portant sur les grandes figures des
résistances à la conquête coloniale. Un des historiens invité à ce débat tient les propos
suivants : « les résistances à la conquête territoriale ont, en général été émaillées de
violences. De vaillants hommes se sont farouchement opposés à pénétration française. Il
nous revient à nous, historiens, de faire connaitre ces valeureux résistants et enseigner leur
mémoire aux jeunes générations. Malgré toutes les tentatives de résistance orchestrées par
ces derniers sur l’ensemble du territoire, c’est par la brutalité que le gouverneur Gabriel
Angoulvant, contrairement à son prédécesseur, réussit à soumettre les populations et
pacifier la colonie ivoirienne. »
Consignes / Questions
3- Es-tu d’avis avec cet historien lorsqu’il affirme que : « les résistances à la conquête
territoriales ont en général été émaillées de violences » ?
Dans le cadre de vos recherches au CDI de votre établissement scolaire sur un exposé
portant sur les résistances à la conquête coloniale de la Côte d’Ivoire, tes camarades de
classe et toi consultez un intéressant ouvrage historique. Vous lisez l’extrait suivant :
« après avoir érigé la Côte d’Ivoire en colonie le 10 mars 1893, la métropole a
immédiatement cherché à soumettre les populations. Une conquête d’abord pacifique du
territoire va essentiellement se traduire sous une forme politique à travers les missions
d’exploration. Mais les populations ivoiriennes vont engager des résistances contre cette
pénétration française pour des raisons non seulement politiques mais également
économiques et religieuses. »
Consignes / Questions
DOCUMENTATION
DOCUMENT 1
Document 2
Document 3
Document 4
J’ai décidé de mettre un terme au danger ainsi créé. Au moment où nos efforts tendent à
rendre effectif l’exercice de notre autorité et l’action du commerce sur l’imminence
partie de la colonie qui recouvre la forêt, à assurer la libre circulation de ceux qui
travaillent au progrès économique et à la sécurité des représentants de l’administration,
nous ne pouvons laisser subsister la menace perpétuelle dressée, derrière chaque arbre
et chaque fourré, par un indigène armé de fusil et qu’a surexcité une pratique fétichiste
ou un excès d’alcool.
Mon arrêt interdisant la détention d’armes dans les régions déterminées nous permettra
d’atteindre ce but définitivement et en quelque sorte mécaniquement. Partout où la
possession et le port d’un fusil sont désormais interdits à l’indigène, les armes vont être
retirées jusqu’à la dernière… Dans l’ensemble de la colonie de Côte d’Ivoire, enfin, la
possession de la poudre sera réglementée plus sévèrement… ».
Document 5
Le 8 janvier 1910 la tribu des Abbey, située sur le parcours du chemin de fer, s’est
révoltée soudainement sans que les autorités administratives de la colonie ait
soupçonné ce mouvement insurrectionnel.
Le chef de poste d’Agboville avait bien signalé une certaine agitation chez les Abbey et
rendu compte de leurs intentions de résister ouvertement à nos ordres, mais personne
ne les supposait capables de prendre l’initiative des hostilités.
C’est ainsi que le général commandant supérieur et le lieutenant-gouverneur avaient un
mois auparavant admis la possibilité de les faire désarmer, estimant que cette opération
ne présenterait pas de plus grandes difficultés qu’elle n’en avait offert précédemment
pour la tribu voisine des Attié.
De plus, M. le gouverneur Angoulvant, qui avait parcouru la voie ferrée le 4 février (sic),
n’avait recueilli aucun indice de nature à laisser prévoir des troubles aussi imminents.
Le soulèvement préparé dans le plus grand secret, s’est produit au même moment dans
le voisinage du chemin de fer sur une distance de plus de 100 kilomètres. Presque tous
les indigènes étrangers au pays: colporteurs, travailleurs de la voie, coupeurs de billes
d’acajou, ont été surpris et massacrés. Nos troupes ont découverts depuis les corps d’au
moins 300 d’entre eux horriblement mutilés par les féroces abbey. La ligne
télégraphique et la voie ferrée ont été coupées en plusieurs points. Un train ayant
déraillé, un employé de commerce, M. Rubbino, n’a pas pu se sauver et a été tué. Enfin
des gares ont été saccagées et le poste d’Agboville où étaient refugiés 3 Européens ainsi
que de nombreux indigènes amis ont été bloqués. Dès la réception de ces nouvelles à
Bingerville, 2 détachements commandés par des officiers ont été envoyés au secours
d’Agboville. Tous deux ont réussi à atteindre leur but en livrant plusieurs engagements
au cours desquels le lieutenant Boudet a été blessé.
La Côte d’Ivoire par les textes, Guy CANGAH et Simon-Pierre EKANZA, 1978 pages 105-
106
Document 6