Pub 703 Web
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Pub 703 Web
0n0D07bS2fll
REGLEMENTATION
DES ACTIVITES NUCLEAIRES
Les Etats ci-après sont Membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique:
Le Statut de l’Agence a été approuvé le 23 octobre 1956 par la Conférence sur le Statut de ГА1ЕА,
tenue au Siège de l'organisation des Nations Unies, à New York; il est entré en vigueur le 29 juillet 1957.
L’Agence a son Siège à Vienne. Son principal objectif est «de hâter et d’accroître la contribution de
l’énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier».
© AIEA, 1986
REGLEMENTATION
DES ACTIVITES NUCLEAIRES
Communications présentées
au
Séminaire interrégional sur le droit nucléaire
et la réglementation en matière de sûreté nucléaire
Rabat, Maroc, 30 mai — 4 juin 1983
Liac/Lisa No.:
Lion No.:
Location:
COMMUNICATIONS
DOCUMENTS
Ha-Vinh Phuong
1. CONSIDERATIONS GENERALES
3
4 HA-VINH PHUONG
i
Voir la liste des publications à l’annexe I de cette communication.
6 HA-VINH PHUONG
4. INFORMATION DU PUBLIC
L’expérience montre que pour aider le public à accepter des activités nucléaires,
il faut lui fournir en temps voulu une information suffisante et facilement assimilable
sur la philosophie de la sûreté, la réglementation en vigueur et les procédures d’attri
bution des autorisations. Il se peut toutefois que certains renseignements ne puissent
lui être communiqués en raison de leur caractère confidentiel (par exemple pour des
raisons commerciales ou de sécurité). Il peut être utile de prévoir qu’il sera discuté
des évaluations concernant les plans, la sûreté, les conséquences sur l’environnement
et les analyses qui ont trait à l’activité proposée avec les autorités municipales et loca-
8 HA-VINH PHUONG
5. CONTROLE REGLEMENTAIRE
S’il est essentiel, pour assurer la sûreté des installations nucléaires, de fixer des
conditions d’autorisation et d’instituer un contrôle réglementaire, il faut aussi consi
LEGISLATION NUCLEAIRE 9
d) Unité de juridiction
Les tribunaux de l’Etat sur le territoire duquel s’est produit l’accident nucléaire
sont seuls compétents pour statuer sur les actions en réparation. Lorsque l’accident
est survenu en dehors du territoire de tout Etat partie contractante à une convention,
ou si le lieu de l’accident ne peut être déterminé, ce sont les tribunaux de l’Etat dont
relève l’exploitant responsable qui sont compétents.
L’unité de juridiction est ainsi obtenue pour toutes les actions en réparation pour
des dommages nucléaires.
8. CONCLUSION
Annexe I
CODES DE BONNE PRATIQUE
ET GUIDES DE SURETE DE L’AIEA
POUR LES CENTRALES NUCLEAIRES
(PROGRAMME NUSS)
Année de parution
№ dans la
Titre
Collection
(provisoire si non paru) Version Version
Sécurité
française anglaise
1. Organisation gouvernementale
Guides de sûreté
Année de parution
№ dans la
Titre
Collection
(provisoire si non paru) Version Version
Sécurité
française anglaise
Guides de sûreté
Année de parution
№ dans la
Titre
Collection
(provisoire si non paru) Version Version
Sécurité
française anglaise
3. Conception
Guides de sûreté
Année de parution
№ dans la
Titre
Collection
(provisoire si non paru) Version Version
Sécurité
française anglaise
Année de parution
№ dans la
Titre
Collection
(provisoire si non paru) Version Version
Sécurité
française anglaise
4. Exploitation
Guides de sûreté
Année de parution
№ dans la
Titre
Collection
(provisoire si non paru) Version Version
Sécurité
française anglaise
5. Assurance de la qualité
Guides de sûreté
Année de parution
№ dans la
Titre
Collection
(provisoire si non paru) Version Version
Sécurité
française anglaise
Robert Ouvrard
1. INTRODUCTION
21
22 OUVRARD
L’AIEA peut aussi, en accord avec l’Etat recevant son assistance, envoyer des
missions de sûreté chargées de donner les conseils et l’aide nécessaires pour l’appli
cation de mesures de sûreté à une opération assistée. L’AIEA fait dûment connaître
les résultats de ces missions à l’Etat sous forme de recommandations appropriées.
Selon le document établissant les «Normes et mesures de sûreté de ГА1ЕА»,
approuvé par le Conseil des Gouverneurs en 1960 et révisé en 1976 (document
INFCIRC/18/Rev.l):
— par «normes de sûreté», il faut entendre les normes, règlements, règles et codes
de bonne pratique qui visent à protéger l’homme et l’environnement contre les
rayonnements ionisants et à réduire au minimum les dangers pour les vies et les
biens.
— par «normes de sûreté de Г AIEA», il faut entendre les normes de sûreté établies
par ГА1ЕА, sous l’autorité du Conseil des Gouverneurs; elles comprennent:
a) les normes fondamentales de sûreté de ГAIEA pour la radioprotection, qui spé
cifient des doses maximales admissibles et des doses limites;
b) les règlements spéciaux de 1 AIEA qui contiennent des prescriptions en matière
de sûreté relatives à des domaines déterminés d’opérations;
c) les codes de bonne pratique de 1 AIEA qui fixent, dans le cas de chaque activité,
les conditions minimales à remplir pour assurer la sûreté voulue compte tenu
de l’expérience et de l’état de la technologie; les codes de bonne pratique sont
au besoin complétés par des guides qui recommandent la ou les procédures à
suivre pour les appliquer;
— par «mesure de sûreté», il faut entendre toute action, condition ou procédure desti
née à assurer le respect des normes de sûreté applicables.
Le présent exposé a pour but de présenter les normes fondamentales de radio
protection, d’en souligner les éléments essentiels et d’en dégager certains traits pou
vant varier d’un pays à un autre.
2.1. Historique
Elles visent avant tout à pouvoir être utilisées par les autorités compétentes
appropriées des Etats Membres. De façon schématique, on y trouve:
— un texte de base, fondé sur les recommandations de la CIPR et qui se présente sous
une forme réglementaire qui, comme telle, peut être utilisée directement ou servir
de référence pour tout autre texte réglementaire plus spécifique;
— une partie plus explicative et informative qui, comme telle, n’a pas été écrite sous
une forme réglementaire.
En fait, les rédacteurs des normes sont parfaitement conscients qu’il n’est pas
possible de mettre les recommandations de la CIPR sous une forme entièrement
réglementaire sans qu’elles ne perdent de leur souplesse lorsqu’il s’agit de les appli
quer à des cas particuliers. Ils se sont cependant efforcés de réduire cette perte de
souplesse, tant au niveau de la formation que de l’application. De ce point de vue,
l’utilisateur peut trouver des conseils pratiques dans de nombreuses autres publica
tions de ГА1ЕА ou d’autres organisations.
24 OUVRARD
Les normes s’appliquent à tous les cas (existants ou nouveaux) de mise en œuvre
de sources ou pratiques impliquant une exposition aux rayonnements ionisants, sou
mise au contrôle des autorités compétentes. Les normes définissent à ce sujet un
système de notification, d’enregistrement et d’autorisation dont l’utilisateur ne peut
s’affranchir qu’après une analyse de risques dûment motivée. Le système d’exemp
tion décrit dans l’article 4 des directives du 15 juillet 1980 d’Euratom est présenté
comme exemple d’un système d’exemption1.
a) Pour les travailleurs exposés, la limite est de 50 mSv (5 rem) par an pour
les effets stochastiques et 500 mSv (50 rem) par an pour les organes et tissus pris indi
viduellement, limite réduite à 150 mSv (15 rem) pour le cristallin. On notera que les
limites trimestrielles ont disparu. Des différences existent aussi dans certains pays.
Ainsi les normes Euratom fixent à 500 mSv la limite pour le cristallin, la peau, les
mains, les avant-bras, les pieds et les chevilles. Les Etats-Unis introduisent égale
ment une limite différente pour le cristallin (50 mSv), mais surtout une limite de 300
mSv pour les effets non stochastiques, ainsi qu’une limite de dose pour la vie de 1 Sv.
c) Pour les étudiants, parmi lesquels un nombre croissant est susceptible d’être
exposé à des sources de rayonnements, la CIPR s’en tient, pour l’instant, aux limites
déjà recommandées dans sa Publication n°13, d’application malaisée. Les nouvelles
normes fondamentales s’avèrent plus simples:
— pour ceux d’entre eux dont l’exposition résulte d’un cours spécialisé, les limites
à considérer sont celles relatives aux travailleurs exposés, avec deux restrictions:
• seuls ceux ayant plus de 18 ans peuvent être éventuellement classés «A»,
• ceux ayant entre 16 et 18 ans peuvent, au plus, être classés «B»;
surveillance médicale et contrôle de l’exposition individuelle doivent être effectués
comme pour des travailleurs exposés.
— pour ceux dont l’exposition potentielle ne résulte pas d’un cours spécialisé, la dose
d’exposition attribuable à l’enseignement ne doit pas dépasser l/10e de la limite
relative aux membres du public (0,5 mSv).
Les normes maintiennent des limites pour les personnes du public égales au
l/10e de celles applicables aux travailleurs. Ces limites s’appliquent aux groupes
critiques. Si, par ailleurs, il s’avère que certains membres du public peuvent être
exposés de façon continuelle à des doses d’exposition proches de la limite, il con
vient, alors, de limiter la dose engagée de telle sorte que la dose annuelle soit en
moyenne égale à 1 mSv (100 mrem) par an.
Les cas spéciaux d’exposition délibérée sont, dans les nouvelles normes, définis
et réglementés de façon plus claire. De telles expositions:
— ne sont admissibles que si aucune autre méthode d’action n’est possible;
— doivent faire l’objet d’autorisations spéciales;
— ne peuvent concerner:
• les femmes en âge de procréer,
• les individus ayant déjà reçu des doses supérieures à cinq fois la dose
admissible.
La dose résultante ne peut dépasser, en une fois, le double de la dose admissi
ble, ou cinq fois cette limite pour la durée de la vie. L’individu concerné doit être
NORMES DE RADIOPROTECTION 27
parfaitement informé des risques et des précautions à prendre pour limiter la dose
reçue, dont il doit par ailleurs être tenu informé, mais peut être autorisé à continuer
son travail normal, même si la dose reçue est supérieure aux limites annuelles.
Les normes spécifient que l’employeur doit établir une surveillance physique
pour déterminer la nature des précautions à prendre afin d’assurer le respect des limi
tes d’exposition.
Mais pour éviter toute rigidité, elles ne précisent rien de nature réglementaire
en ce qui concerne le type de contrôles individuels à mettre en place pour chaque caté
gorie de travail, se bornant, dans ce domaine, à ne fournir que des suggestions dans
la partie explicative du texte.
28 OUVRARD
Ainsi, en ce qui concerne les zones contrôlées, les normes suggèrent, pour la
surveillance physique:
— l’évaluation des sources et pratiques du point de vue de la radioprotection,
— l’assurance de conformité aux prescriptions de radioprotection,
— la vérification des dispositions de radioprotection et des consignes de travail,
— l’évaluation des méthodes de travail et la vérification du bon fonctionnement des
équipements,
— l’évaluation des niveaux d’exposition,
— la surveillance radiologique du personnel travaillant dans les conditions A.
Elles précisent également — et il s’agit là d’un sujet de discussion parfois
âpre — que, dans les zones de travail placées sous le contrôle administratif de la
direction, la surveillance radiologique individuelle n’est pas habituellement néces
saire dans les conditions de travail B.
L’autorité compétente doit établir un plan de secours pour faire face à toute
situation accidentelle. Toute exposition professionnelle anormale doit faire l’objet
d’une enquête sur ses causes et conséquences. Une visite médicale particulière est
obligatoire dès lors que l’individu a subi une exposition supérieure à deux fois les
limites annuelles. L’autorisation de reprise du travail ne peut intervenir qu’après
enquête approfondie.
3. CONCLUSION
Robert Ouvrard
1. INTRODUCTION
Pour définir notre propos, il est sans doute nécessaire d’essayer de cerner le
contenu de la radioprotection, ainsi que ses frontières, si elles existent, avec les autres
éléments de la sécurité.
D’un point de vue juridique, qui nous intéresse ici, la radioprotection présente
un aspect particulier du régime généralement applicable aux installations nucléaires,
en ce qu’elle associe, progressivement, deux catégories de spécialistes: ceux de la
santé et ceux de la technique nucléaire.
' On fait ici un usage très large des documents préparatoires élaborés par un groupe consultatif
international pour la révision du manuel n°13 de la Collection Sécurité de ГА1ЕА.
31
32 OUVRARD
Le rôle des services de radioprotection sera d’identifier les groupes critiques et,
le cas échéant, ceux des individus dont les caractéristiques biologico-morphologiques
pourraient différer de façon substantielle de celles de Г «homme standard», et pour
lesquels des valeurs particulières de limites d’incorporation pourraient s’avérer
indispensables.
Les services de radioprotection auront à charge de réunir tous les éléments d’in
formation nécessaires à l’établissement de ces limites: débit d’équivalent de dose,
niveau de contamination de l’air et des surfaces au niveau des postes de travail. Si
la méthode d’établissement de ces limites n’a pas été matériellement établie par
l’autorité compétente, ces mêmes services auront pour tâche de définir les modèles
appropriés.
Si ceux-ci ne sont pas définis par l’autorité compétente (ce qui devrait être rare
ment le cas), il s’agira là d’une tâche essentielle des services de radioprotection.
Ceux-ci seront également étroitement impliqués dans les investigations elles-mêmes.
Il s’agit dans ce cas d’une tâche qui pourra s’avérer très coûteuse en temps et en per
sonnel, de sorte qu’il y aura lieu d’en tenir compte dans l’attribution des ressources
correspondantes.
S’il paraît logique que, la plupart du temps, ces niveaux soient fixés par
l’autorité compétente, une certaine flexibilité peut parfois être introduite pour tenir
compte des conditions locales, et les services de radioprotection devront alors définir
les limites à l’intérieur desquelles ils pourront jouer de cette flexibilité.
SERVICE DE RADIOPROTECTION 35
Les services de radioprotection ont un rôle essentiel à jouer dans les procédures
d’optimisation, et tout d’abord en identifiant celles des activités pour lesquelles tout
effort supplémentaire — en homme et en financement — pour réduire les doses serait
injustifié. S’il est vrai que, en théorie, les études d’optimisation devraient être faites
par tout un chacun au sein d’un service de radioprotection, il pourra être économique
ment avantageux d’en attribuer la responsabilité à une ou plusieurs personnes, ce qui
par ailleurs permettra un meilleur suivi. Un avantage particulier d’une telle organisa
tion se retrouvera par ailleurs au niveau de l’établissement des nouveaux projets.
Les services de radioprotection auront également une tâche importante en ce qui
concerne la révision périodique des procédures, ou lorsqu’un dépassement de limite
de dose entraînera une enquête et une réévaluation des techniques d'optimisation
préalablement en vigueur. Ils agiront le plus souvent en tant que conseil, mais seront
très certainement impliqués dans les différentes étapes correctives. Ils auront égale
ment à cœur de vérifier que leurs recommandations passent dans les faits et qu’elles
sont effectivement appliquées. Comme l’établissement des règlements et consignes
peut avoir des conséquences directes sur l’optimisation, les services de radioprotec
tion devront également s’attacher à vérifier que leur application n’a pas, dans ce
domaine, de résultats négatifs. Aussi n’est-il pas nécessaire de préciser, à cet égard,
qu’il y aura tout intérêt à impliquer ces services de radioprotection directement au
niveau de la formulation des règlements et consignes.
4.2. La direction
Ses fonctions et attributions vont faire l’objet des paragraphes suivants. Il suffit
ici, pour résumer, de dire que celles-ci peuvent être regroupées en quatre grands
chapitres:
— prévention — par son rôle de conseiller, le service de radioprotection fournira
l’aide nécessaire pour mener à bien les travaux inhabituels ou délicats; cette action
devra permettre, se situant au niveau de la préparation des procédures, de réduire
les doses reçues;
— surveillance — la surveillance a pour but de vérifier le respect des règles et des
consignes, afin de juger des efforts supplémentaires à prévoir pour améliorer les
conditions opératoires;
— intervention;
— formation.
radioprotection sera de classifier les zones de travail, en fonction des risques ren
contrés. Cette définition des zones a un caractère administratif et est destinée à définir
a priori les conditions d’accès, de circulation et d’intervention, de façon à adapter
les précautions prises au degré du risque qui peut être rencontré. Le service de
radioprotection devra également établir des consignes de travail tenant compte des
impératifs de radioprotection. En plus d’une coopération journalière, il doit donc être
apte à assister et à fournir des avis et conseils dans les domaines suivants:
— étude et autorisation de nouvelles méthodes ou pratiques;
— vérification des méthodes, pour leur conformité avec les impératifs de
radioprotection;
— optimisation de la radioprotection durant les opérations effectuées.
La surveillance des installations comprend également le contrôle des niveaux
d’exposition. En ce qui concerne les mesures proprement dites, il convient de leur
attribuer la juste place qu’il leur revient. Nous voulons dire par là qu’elles doivent
contribuer à la radioprotection et ne pas constituer une fin en soi, et qu’il est bon de
se souvenir que, par la force des choses, toute mesure est l’occasion, fatalement, de
faire subir des doses supplémentaires.
Le service de radioprotection devra également sélectionner le matériel néces
saire aux mesures ci-dessus. Quant au contrôle lui-même, il est bien établi que, pour
des raisons multiples, il est souhaitable qu’une partie en soit effectuée par le
travailleur lui-même, responsable de sa propre protection. Mais le service de radio
protection s’assurera que ce contrôle est effectivement réalisé et, de plus, effectuera
ses propres mesures, quelquefois plus spécialisées.
Enfin, le service de radioprotection fournira assistance et conseil sur les
méthodes de décontamination des zones de travail, des équipements, des vêtements
et des appareils de protection. Il lui appartient particulièrement de contrôler les pro
cédés qui impliquent l’enlèvement, donc l’éventuel rejet, de quantités appréciables
de matières radioactives, ainsi que la décontamination de matériaux ou matériels
devant être réutilisés.
Il s’agit de vérifier, par une série de mesures adéquates, que les doses reçues
par les individus du public, du fait de telle ou telle activité mettant enjeu les rayonne
ments ionisants ou des matières radioactives, ne dépassent pas les limites fixées par
l’autorité compétente, confirmant en cela les hypothèses faites au moment de l’attri
bution des autorisations de fonctionnement.
Le service de radioprotection aura alors pour tâche de mettre en place les
programmes de contrôle et de surveillance, ainsi que de définir les équipements
nécessaires, en prenant en compte les conditions de fonctionnement normal, mais
aussi les situations accidentelles.
40 OUVRARD
5.6. Formation
6. ARRANGEMENTS ORGANISATIONNELS
Comme il a été souligné précédemment, il se peut que, d’un point de vue écono
mique, il ne soit pas justifié d’établir un service de radioprotection pour un établisse
ment de petite taille. On tirera alors un grand bénéfice à regrouper l’ensemble des
activités précédemment énumérées (dosimétrie individuelle, surveillance des places
de travail, étalonnage et vérification des appareils de mesure, évaluation critique des
projets) au sein d’un service unique de radioprotection extérieur, agissant ponctuelle
ment selon les besoins respectifs des établissements. Mais bien entendu le recours à
une telle organisation ne dispensera en aucun cas la direction de ces établissements
de ses responsabilités en matière de radioprotection.
SERVICE DE RADIOPROTECTION 41
L’exploitant devra s’attacher à définir de façon précise les relations entre les
différents groupes constituant le service de radioprotection (ou tout au moins entre
ses différents axes d’activité). C’est ainsi par exemple qu’il est important de définir
les relations devant exister entre les responsables de la surveillance individuelle et
ceux chargés de la surveillance médicale. De même qu’il est nécessaire de préciser
les relations entre le service de radioprotection et les autres services de l’établisse
ment et ses éléments constitutifs, en tenant compte des responsabilités de chacun.
Mais quelles que soient ces dernières, il est souhaitable que les responsables de radio
protection aient la possibilité de contact direct avec la direction de l’établissement.
Cette dernière devra de plus veiller à ce que le service de radioprotection possède
les moyens de liaison nécessaires avec l’extérieur, pour les cas, par exemple, d’as
sistance en cas de situation anormale ou accidentelle, ou tout simplement pour les
problèmes de contrôle de l’environnement. Le service de radioprotection devra par
ailleurs être en mesure de fournir tout rapport qui pourrait être demandé par l’autorité
compétente: rapports d’incident, bilan des expositions, résultats des contrôles d’en
vironnement, etc.
BIBLIOGRAPHIE
Patrick Reyners
PREAMBULE
* Les idées exprimées et les informations données dans le présent exposé sont publiées sous la
seule responsabilité de l’auteur.
43
44 REYNERS
1. INTRODUCTION
1 Afin d'éviter un double emploi avec la publication de l’Agence de l’OCDE pour l’énergie
nucléaire consacrée à la description du régime d’autorisation et d’inspection des installations nucléaires
dans les Pays Membres de l’OCDE (1980), la présente communication se borne à passer en revue
brièvement les problèmes principaux soulevés par la mise en oeuvre de procédures d’autorisation des
installations nucléaires. Toutefois, au cours de la présentation orale, l’auteur s’inspirera plus par
ticulièrement des exemples fournis par quelques pays représentatifs tels que le Canada, l’Italie, le
Royaume-Uni et la Suède.
2 Les Etats-Unis constituent à cet égard une exception avec leur pratique intensive des safety
criteria et leurs efforts récents pour développer une politique de standardisation des modèles de réac
teurs. Cette politique consiste notamment à réutiliser, pour les procédures ultérieures, les normes
élaborées par la Commission à l’occasion d’une procédure d’autorisation particulière (rule making
proceedings').
PROCEDURES D’AUTORISATION 45
De plus, il convient de noter que, dans les pays encore relativement peu avancés
dans le domaine de la production d’énergie nucléaire, les installations nucléaires sont
généralement construites et exploitées par les mêmes autorités publiques qui sont
appelées à élaborer et à appliquer la réglementation sur l'autorisation desdites instal
lations. Cette situation aboutit à une sorte d’autocontrôle. On note, en revanche, dans
les pays plus avancés, une tendance à séparer ces deux types de responsabilité en vue
de garantir une certaine séparation des pouvoirs, tendance qui est naturellement ren
forcée par la part de plus en plus grande prise par l’industrie privée dans ce secteur.
Il s’agit, vis-à-vis de l’opinion publique, de renforcer la crédibilité de l’organisme
chargé d’autoriser les installations et de les réglementer3.
La conception du cadre réglementaire de l’autorisation des installations
nucléaires est dans une large mesure déterminée par le mode d’organisation constitu
tionnelle et les techniques juridiques en vigueur dans les pays intéressés. C’est ainsi
que la structure fédérale d’un Etat a des conséquences directes sur la procédure d’au
torisation, en raison du double niveau des responsabilités étatiques4. Le degré de
développement économique et industriel n’est pas non plus sans influence selon, par
exemple, qu’il existe ou non un ministère spécialisé dans le domaine nucléaire ou,
à défaut, un organisme public responsable dans ce domaine.
Quant à la réglementation d’autorisation elle-même, il convient d’abord de
remarquer que tous les pays ont opté pour l’élaboration d’une réglementation spéciale
et ne se sont pas contentés d’appliquer aux installations nucléaires la réglementation
générale des activités industrielles ou, plus particulièrement, celle des activités con
sidérées comme dangereuses. Cela n’empêche pas que certains pays ont préféré se
passer de réglementation tant que le nombre des installations nucléaires était minime
ou que leur construction et leur exploitation étaient exclusivement entreprises par des
organismes publics (cela a été notamment le cas de la France). D’autres pays, comme
la République fédérale d’Allemagne et la Suisse, ont choisi d’élaborer leur réglemen
tation sans attendre5.
Il est fréquent, par ailleurs, que les installations nucléaires soient soumises à
d’autres régimes d’autorisation relevant soit du domaine nucléaire (évacuation des
déchets radioactifs, couverture de la responsabilité civile, etc.), soit de la réglementa
tion générale des activités industrielles (par exemple, le permis de construire).
3 Le meilleur exemple est offert par la division de l’ancienne USAEC en une NRC (Nuclear
Regulatory Commission) et une ERDA (Energy Research and Development Agency).
4 C’est en particulier le cas de la République fédérale d’Allemagne où il existe dans ce domaine
un partage de compétences entre le Bund et les Lânder. Dans la pratique, c’est le Ministre fédéral de
l’intérieur qui réglemente l’autorisation des installations nucléaires mais ce sont les Lander qui désignent
les autorités compétentes chargées d’exercer la procédure d’autorisation. Aux Etats-Unis, il existe un
certain nombre de commissions dans les Etats, chargées de réglementer et d’instruire la procédure d'au
torisation des installations nucléaires. Ces commissions, qui exercent leurs activités par délégation de
la NRC, ont des pouvoirs dont l’étendue varie énormément d’un Etat à l’autre.
5 La législation de ces deux pays date de 1959; la France a attendu en revanche l’année 1963.
46 REYNERS
6 Ces textes réglementaires sont fréquemment complétés par des circulaires ou instructions gou
vernementales qui présentent l’avantage de pouvoir être modifiées plus aisément en raison de leur
moindre formalisme.
7 Les cas de responsabilité conjointe de plusieurs ministères sont également fréquents; ainsi, aux
Pays-Bas, la décision d’autorisation est prise en commun par le Ministre des affaires économiques, le
Ministre de la santé publique et de l’environnement et le Ministre des affaires sociales.
PROCEDURES D’AUTORISATION 47
danger respectif des installations (Autriche). Un autre critère est celui de la destina
tion des installations: commerciale ou non commerciale (Etats-Unis); la solution la
plus courante consiste alors à traiter séparément les réacteurs de puissance et les
autres sortes d’installations nucléaires (Turquie) ou à prévoir une procédure spéciale
pour les réacteurs destinés à produire de l’électricité dans le cadre d’un monopole
d’Etat (Italie et Japon). Une solution également très usitée consiste à énumérer les
types d’installations visés par la réglementation et à les classer, le cas échéant, par
catégories en exposant la procédure applicable à chacune d’elles1011 .
En outre, certains types d’installations nucléaires sont assez fréquemment
exclus de la procédure d’autorisation applicable aux grandes installations nucléaires,
ce qui ne signifie pas d’ailleurs qu’ils soient exempts de tout régime d’autorisation
ou de contrôle. Il s’agit notamment:
— des installations considérées comme ne présentant qu’un faible risque;
— des installations aux fins de recherche ou d’éducation (laboratoire de recherche,
réacteur de puissance nulle installé dans une université, etc.);
— des installations destinées à des fins militaires;
des installations construites et exploitées par un organisme public11.
D’autre part, les réacteurs faisant partie d’un moyen de transport font géné
ralement l’objet d’un régime entièrement distinct de celui applicable aux installations
fixes.
Les différences que l’on a pu noter en ce qui concerne les conditions générales
de l’autorisation ne signifient pas qu’il existe des divergences profondes en ce qui
concerne les exigences de fond auxquelles doit satisfaire l’autorisation des installa
tions nucléaires. Ces différences sont, encore un fois, souvent le reflet des traditions
juridiques et administratives des pays intéressés.
Dans de nombreux pays, le caractère encore assez exceptionnel des demandes
d’autorisation (en raison de leur nouveauté et de leur faible nombre) et le fait que les
parties en présence (organismes à vocation industrielle et organes administratifs) ont
généralement des liens très étroits (quand même ces tâches ne sont pas confondues),
contribuent à transformer l’examen de la demande d’autorisation en un dialogue per
manent qui, fréquemment, va bien au-delà de ce que réclament littéralement les dis
positions relatives aux procédures de consultation prévues par la réglementation12.
10 Les réglementations les plus systématiques à cet égard sont celles de la Belgique et du Luxem
bourg qui distinguent quatre catégories d’installations.
11 Certains pays ne prévoient pas une telle exemption; la France, en particulier, soumet au
régime général d’autorisation les établissements publics et même les installations militaires qui ne sont
pas classées secrètes. En revanche, en Italie, la production d’électricité étant un monopole d’Etat
(ENEL), les centrales nucléaires électrogènes ne sont pas soumises au régime général d’autorisation
mais à un simple régime d’agrément. Au Royaume-Uni, les établissements de l’UKAEA ou d’autres
départements ministériels sont dispensés du régime d’autorisation préalable.
12 Au Canada, par exemple, un représentant de la Commission de contrôle de l’énergie atomique
peut être affecté en permanence à l’installation nucléaire, au cours de sa construction et de son
exploitation.
PROCEDURES D’AUTORISATION 49
A cet égard, il convient déjà de remarquer que ces discussions dépassent souvent le
cadre réglementaire pour revêtir un certain caractère contractuel entre le requérant
et l’organisme chargé d’examiner et de se prononcer sur la demande et qui, le plus
souvent, aura également pour responsabilité de contrôler le bon fonctionnement de
l’installation. Ce caractère n’affecte cependant en aucune manière la nature de la
décision d’autorisation qui demeure un acte discrétionnaire, accordé à titre précaire
et révocable.
La réglementation stipule quelles sont les différentes pièces qui doivent accom
pagner la demande d’autorisation. Cette énumération n’est cependant pas exhaustive
et l’organisme compétent en matière d’autorisation, qui est en même temps l’inter
locuteur du requérant, se voit généralement reconnu le droit de lui demander toutes
les informations complémentaires qu’il juge nécessaires.
Les renseignements généralement exigés du requérant peuvent être regroupés
dans les catégories suivantes:
— renseignements relatifs à l’identité du requérant (qu’il s’agisse d’une personne
physique ou morale)13;
— nature, objectifs, conception de l’installation envisagée;
— caractéristiques du site proposé et de son environnement (renseignements sur les
facteurs géologiques, séismologiques, hydrographiques et météorologiques du site
ainsi que sur la situation démographique de la zone avoisinante)l4;
— méthodes d’utilisation et de stockage des matières fissiles et système d’évacuation
des déchets radioactifs;
— la capacité financière du requérant à mener à bien son entreprise;
— le degré de compétence du requérant et du personnel chargé de construire l’exploi
tation et d’assurer sa sécurité et les moyens envisagés pour assurer la formation
de ce personnel;
13 II arrive que ces réglementations nationales précisent qu’il doit s’agir d’une personne morale
ou, au contraire, d’une personne physique. Dans la plupart des cas, il est stipulé que cette personne doit
être domiciliée ou ressortissante du pays en question.
14 A noter que la réglementation ne contient généralement pas de critères permettant de décider
à l’avance si ces caractéristiques naturelles du site serón jugées satisfaisantes par l’autorité compétente.
Dans la pratique, cependant, la sélection du site donne lieu à une collaboration des parties bien avant
le dépôt de la demande d’autorisation (méthode américaine des limited work authorizations [LWR] qui
permet à l’exploitant de préparer le site avant que l’autorisation de construction ne soit accordée).
D’autre part, plusieurs pays, dont les Etats-Unis, s’intéressent à la planification à long terme des sites
de centrales nucléaires.
50 REYNERS
tour informer la population par voie d’affichage et, parfois, par voie d’annonces pub
liques dans les journaux de la région. En principe, la demande d’autorisation et les
documents explicatifs l’accompagnant sont déposés en un lieu approprié de la ou des
municipalités intéressées afin que la population puisse en prendre connaissance. Dans
la pratique, la réglementation ne précise généralement pas quel est le degré de détail
des informations qui sont ainsi communiquées au public et il semble que, jusqu’à
présent, beaucoup de pays se soient montrés plutôt avares de précisions en se retran
chant notamment derrière le caractère technique du dossier.
Les observations de la population et des représentants des collectivités locales
sont transmises ensuite à l’organe compétent. Le plus souvent, la réglementation ne
prévoit pas une forme institutionnelle de consultation directe (telle que réunions pub
liques, referendum, etc.), ce qui laisse libre cours à l’initiative des autorités publiques
compétentes ou des collectivités locales18. La plupart des réglementations ne
prévoient pas davantage de véritable procédure spéciale de recours des particuliers
contre une décision d’autorisation à ce stade préliminaire, ce qui n’empêche
naturellement pas ceux-ci de se pourvoir devant les tribunaux contre cette décision
de l’autorité compétente, les tribunaux administratifs étant généralement compétents
18 Les Etats-Unis, avec leur système des hearings, présentent à nouveau une exception dans ce
domaine. La procédure américaine des hearings est très particulière et se distingue d’un simple débat
organisé par l'autorité responsable de l'autorisation, en vue d’informer le public; elle vise, au contraire,
à permettre aux personnes intéressées du public de devenir en quelque sorte parties à la procédure d’exa
men de la demande d’autorisation. Les public hearings organisés par la Commission, lors d’une
demande d’autorisation, sont annoncés par un avis publié au Federal Register, après enregistrement de
la demande. Leur convocation est obligatoire avant la délivrance du permis de construction, même si
aucune opposition ne s’est encore manifestée. Ils se tiennent si possible à proximité du site envisagé
pour l’installation. Despre-hearings peuvent éventuellement être organisés afin de décider quelles seront
les personnes autorisées à intervenir en tant que parties et pour déterminer les principales questions à
examiner. Le hearing a pour objectif d’établir publiquement que le dossier de demande d’autorisation
contient tous les renseignements nécessaires et que les examens effectués, tant du point de vue de la
sûreté que du point de vue de la radioprotection et de la protection de l’environnement, par le personnel
de la Commission, donnent satisfaction. Les contestations peuvent porter sur la conception de l’installa
tion du point de vue de la sûreté, la capacité technique et financière du requérant, les conséquences de
l'exploitation pour la santé du public, etc. Il appartient à l’Atomic Safety and Licensing Board de se
prononcer sur les diverses questions évoquées et de trancher dans la discussion des objections éven
tuellement soulevées par certaines des parties en présence. Le hearing ne donne pas lieu normalement
à une examen technique supplémentaire de la demande de la part du Board, sauf si une contestation
émise dans le cadre du hearing le rend nécessaire. D’autre part, certains pays, dont la réglementation
nucléaire ne contient pas une procédure spéciale d’enquête publique, font appel à une procédure d’usage
plus général; c’est le cas du Royaume-Uni où la procédure d’enquête obligatoire pour toutes les centrales
électrogènes est utilisée en vertu de l’Electricity Lighting Act. Les autorités françaises, de leur côté,
préfèrent souvent s’en tenir à la procédure éprouvée de la déclaration d’utilité publiqje plutôt que de
procéder à l’enquête locale spéciale prévue par la réglementation. Enfin, la réglementation en matière
d’autorisation dans certains pays comme le Japon ne prévoit aucune forme institutionnelle de consulta
tion des autorités locales, ce qui ne signifie naturellement pas que ces dernières n’interviennent pas en
pratique.
52 REYNERS
en la matière19. Il est également assez rare que la législation nationale confère aux
autorités locales concernées (sauf dans les pays fédéraux) le pouvoir de rejeter elles-
mêmes un projet de centrale nucléaire. C’est cependant le cas en Suède pour les Con
seils de province.
Indépendamment des municipalités concernées, il est habituellement prévu de
consulter également les divers services publics régionaux dont les attributions sont
affectées par le projet d’installation (organes de planification et d’urbanisation, de
protection des sites, de surveillance de la qualité des eaux, services de sécurité, etc.).
Dans la plupart des cas, c’est à l’autorité responsable de la procédure d’autorisa
tion qu’il appartient de statuer sur les observations et réclamations émises par les
autorités locales et les membres du public et de décider, lorsque la réglementation
le prévoit, d’organiser un débat public sur la question20.
19 Toutefois, aux Etats-Unis, les décisions de l'Atomic Safety and Licensing Board peuvent faire
l'objet de recours de la part des parties intéressées devant la Commission ou, dans certains cas, devant
l'Atomic Energy and Licensing Appeal Board. En République fédérale d’Allemagne, l'autorité com
pétente en matière d'autorisation organise une procédure d’enquête publique et contradictoire, et il lui
appartient de statuer sur les objections du public au projet d'installation. Les divers intervenants peuvent
faire appel de ses décisions devant les tribunaux administratifs.
20 Au Royaume-Uni, les Local Planning Authorities ont le pouvoir de contraindre l'autorité
compétente à mener une enquête publique.
21 Ainsi, en Italie, la Commission technique pour la sûreté nucléaire et la protection de la santé
contre les radiations ionisantes est constituée au sein du CNEN.
22 C’est le cas, par exemple, du Advisory Committee on Reactor Safeguards (ACRS, Etats-
Unis) et de la Reaktorsicherheitskommission (République fédérale d’Allemagne). En ce qui concerne
le ACRS, cet organisme composé de membres extérieurs à la Commission se livre à un examen de
chaque demande d’autorisation de façon complètement indépendante des travaux du personnel de la
Commission.
PROCEDURES D’AUTORISATION 53
par de réelles garanties statutaires. Ainsi, ils peuvent comporter des personnalités
indépendantes à la compétence reconnue et même des représentants des milieux poli
tiques (parlementaires).
Les organes techniques ont pour mission d’examiner tous les aspects de la
demande d’autorisation intéressant la sûreté de l’installation projetée. Leur activité
consiste à obtenir du requérant tous les renseignements utiles à cet égard et à s’as
surer, avant que ne commence la construction de l’installation, que les propositions
du requérant (et du constructeur, s’il s’agit d’une personne différente) sont
satisfaisantes23. Cette phase de leurs travaux se concrétise généralement par la mise
au point d’un rapport préliminaire de sécurité, rédigé en collaboration avec le requér
ant et qui est transmis avec leur avis à l’autorité compétente.
Au cours de la période de construction, l’organe technique poursuit sa mission
en liaison étroite avec le constructeur afin de surveiller les travaux et de s’assurer que
ses prescriptions sont bien observées. C’est, en effet, à cet organe qu’il appartient
de fixer toutes les spécifications techniques (rarement incluses dans la réglementation
elle-même pour des raisons de souplesse) auxquelles doit répondre l’installation. Ces
normes sont fixées le plus souvent cas par cas, mais il existe une tendance grandis
sante à les déterminer à l’avance sous forme de critères de sécurité, ce qui favorise
la normalisation des conditions d’autorisation et contribue à accélérer la procédure.
Ces critères, qui sont officiellement agréés par l’autorité compétente, n’ont normale
ment pas de caractère réglementaire24.
L’organe technique suit étroitement, au cours de la période de construction,
tous les essais nucléaires ou conventionnels qui préparent l’entrée en activité de l’in
stallation. Dans le cas d’un réacteur, le chargement en combustible et les essais de
criticité, puis la montée en puissance, font l’objet d’une surveillance particulièrement
attentive et donnent lieu, lorsque la réglementation le prévoit, à des procès-verbaux
attestant que les opérations se sont déroulées de façon satisfaisante.
Avec la conclusion des travaux de l’organe technique intervient la présentation
par le requérant de la version finale du rapport de sécurité, accompagnée des com
mentaires de cet organe.
La réglementation ne précise habituellement pas si les avis des organes tech
niques s’imposent à l’autorité politique ou administrative responsable de l’autorisa-
tion, mais il paraît dans la pratique fort douteux qu’une appréciation négative puisse
ne pas être suivie25.
Les organes techniques peuvent coiffer à la fois les questions relatives à la sû
reté proprement dite des installations nucléaires et celles intéressant la radioprotec
tion des travailleurs et du public (Italie). L’autre solution consiste au contraire à
séparer ces deux problèmes essentiels pour les confier à des organismes différents26.
C’est en particulier le cas lorsque ces tâches sont placées sous la responsabilité de
départements ministériels différents.
Parallèlement au processus d’examen de la sûreté de l’installation, certains pays
prévoient que d’autres procédures doivent être menées à bien; aux Etats-Unis, par
exemple, il convient d’opérer un anti-trust review et un environmental review.
La réglementation peut également exiger que d’autres organismes techniques
nationaux, très divers selon les pays, soient consultés sur les points où les conditions
de construction et d’exploitation de l’installation relèvent de leur compétence (ser
vices pour la planification, l’environnement, l’agriculture, les eaux, les transports,
le travail, organismes chargés de la sécurité de tel ou tel composant non nucléaire
de l’installation, etc.).
D’autre part, l’autorité compétente désigne des inspecteurs qui sont investis de
pouvoirs étendus d’enquête et de contrôle. Ces inspecteurs, qui ont fréquemment le
statut d’agents assermentés de l’autorité publique, ont un droit permanent d’accès à
l’installation (même si leurs inspections ont dans la pratique une périodicité
régulière28), et peuvent verifier tous les équipements, examiner tous les documents,
obtenir toutes les informations (même celles protégées par le secret commercial) et
se livrer plus généralement à toutes les vérifications qu’ils jugent utiles d’en
treprendre dans l’intérêt (c’est à peu près la seule restriction) de la sûreté de l’installa
tion et de la protection des travailleurs et du public. Ces inspections donnent
normalement lieu à la soumission d’un rapport à l’autorité publique compétente; en
cas de litige, l’exploitant est habituellement admis à faire valoir son propre point de
vue avant que l’autorité ne prenne une décision. Les inspecteurs disposent en général
de pouvoirs leur permettant de prendre toutes les mesures d’urgence qui s’imposent
et en particulier l’arrêt provisoire de l’installation.
Luz Corretjer
1. INTRODUCTION
57
58 CORRETJER
pour le reste, les normes antérieures ont continué à être appliquées puisque les com
pétences des autres départements et autorités sont restées les mêmes aux termes de
la Loi. La nouveauté a été la nécessité d’obtenir une autorisation préalable devant
précéder l’autorisation de construction et l’autorisation de mise en service.
Cette autorisation préalable n’est que l’approbation officielle du site choisi pour
une installation donnée. Le choix des sites est laissé à l’appréciation des requérants
qui, en l’absence de critères généraux pouvant guider ce choix, devront apporter à
l’administration la preuve que le site choisi est adéquat à tous les points de vue. Ainsi
le site devra être jugé non seulement du point de vue de la sûreté nuc léaire et de la
radioprotection (bien que celles-ci soient déterminantes pour l’autorisation), mais
également dans une optique économique et industrielle.
Par ailleurs, dans le souci de protéger les intérêts des personnes ou entités qui
pourraient être lésées par l’installation que l’on projette de construire à l’emplace
ment choisi et d’éviter qu’une autorisation accordée ne soit ensuite retirée, la Loi
prévoit l’ouverture d’une enquête d’utilité publique d’une durée de trente jours à
compter de la parution dans le Bulletin officiel de l’Etat ou de la province concernée,
pendant laquelle les personnes s’estimant lésées pourront faire valoir leurs objec
tions. Celles-ci seront examinées par les services compétents du Ministère de l’indus
trie, en particulier par la Délégation du Ministère responsable de la région; le dossier
sera ensuite transmis à la Direction générale de l’énergie et à la JEN.
D’autre part, le Ministère de l’industrie doit également, pendant la procédure,
obtenir le rapport des ministères, organismes et autorités diverses ayant un type quel
conque de compétence spécifique en la matière car, l’autorisation préalable étant une
condition indispensable pour pouvoir demander l’autorisation de construire et ne
figurant pas dans les normes qui règlent les autorisations données par ces autorités,
il n’est pas possible au titulaire d’obtenir leur autorisation ni au ministère de garder
intacte, comme la Loi l’établissait, sa compétence spécifique.
Après l’accomplissement de ces formalités et au cas où l’évaluation de tous les
aspects du site s’avérait positive, la Direction générale de l’énergie accordait l’autori
sation préalable comprenant un délai pendant lequel on pouvait demander l’autorisa
tion de construire, seul pouvoir donné à son titulaire.
L’autorisation de construire est du ressort des mêmes autorités que pour l’au
torisation préalable et, à la demande, il faut joindre toute la documentation permettant
une évaluation générale de l’installation, en particulier le rapport préliminaire de sû
reté dans lequel, outre les informations importantes sur le site, les plans, la descrip
tion des composants, systèmes et mesures de sûreté nucléaire et de radioprotection,
devra figurer l’organisation prévue pour l’assurance de la qualité et pour la future
exploitation. A tout ce qui précède, l’organisme demandeur devra ajouter les conces
sions et autorisations administratives qui devraient être accordées par d’autres
départements, organismes ou autorités, ou les documents justifiant leur demande.
Après accomplissement des formalités nécessaires et réception du rapport sur la sûr
eté qu’émettait la JEN, la Direction générale de l’énergie, si tout était favorable, don
nait l’autorisation de construire.
60 CORRETJER
4. CONCLUSION
Par ailleurs, il y a d’autres problèmes qu’il faudrait régler; ainsi l’un des aspects
qui devra être étudié réglementairement, comme l’impose la Loi de création du Con
seil de sûreté nucléaire, est celui des critères objectifs pour le choix des sites.
Le choix du site d’une installation nucléaire est une tâche difficile en raison de
la complexité des aspects impliqués. Du point de vue technique, la question pose
moins de problèmes, car la définition de paramètres de base permettant d’écarter ou
d’accepter des emplacements déterminés en fonction de leurs caractéristiques
hydrologiques, géologiques, éolithes, de population au voisinage, etc., peut au moins
dans ses grandes lignes être esquissée dans une réglementation. L’expérience acquise
au niveau mondial est telle qu’elle peut permettre une évaluation approximative des
conditions rendant certains lieux acceptables en tant que sites, et d’établir un ordre
de priorité pour la sélection.
Cette évaluation technique doit, en tout cas, être accompagnée d’une évaluation
économico-sociale de l’emplacement, et c’est là qu’il est plus difficile de formuler
des critères puisque, malgré la Constitution de solidarité entre les régions et les
nationalités qui composent la Nation espagnole, la définition des concepts devant
guider le choix présente de nombreux problèmes, surtout quand l’évaluation tech
nique fait apparaître des conditions identiques pour plusieurs emplacements situés
dans des régions ou provinces différentes.
Comme on le sait, l’énergie nucléaire est parfois mal acceptée. L’opposition ne
vient pas souvent d’individus ou de groupes isolés, mais se manifeste plutôt dans des
communautés qui souvent, par inquiétude ou crainte des risques et parfois, considér
ant que le rapport coût-bénéfice leur est défavorable, sont radicalement opposées à
l’emplacement sur leur territoire d’installations nucléaires. On a déjà essayé de
résoudre ce problème par voie législative. C’est ainsi qu’en octobre 1981 la Loi sur
la redevance de l’énergie a tenté de récompenser l’acceptation des installations de
production d’énergie électrique de toute origine en créant un impôt sur la consomma
tion d’électricité au profit des communautés où sont situées ces installations de sorte
que si une province produit plus d’énergie que celle qu’elle consomme, cet excédent
est récompensé par le produit de la redevance qui doit être ré-investi dans des projets
de développement communautaire.
En dehors de ces questions de caractère général, il est essentiel qu’on sache déjà
par le Département chargé d’accorder l’autorisation préalable, en dehors de l’évalua
tion des aspects de sûreté et de protection par le Conseil de sûreté nucléaire, si
d’autres départements ou autorités sont disposés à accorder les autorisations et les
concessions qui leur revient d’octroyer dans l’exercice de leurs pouvoirs, et dans
l’affirmative, sous quelles conditions. Obtenir cet accord de principe sur l’emplace
ment d’une installation donnée et définir les conditions de la construction signifierait
déjà un gros progrès en faveur de la simplification de la procédure d’autorisation.
Plusieurs formules sont donc possibles, allant de la demande de rapports jusqu’à la
création d’une Commission dans laquelle seraient représentées toutes les autorités
affectées, solution qui serait peut-être la plus efficace.
PROCEDURE D’AUTORISATION EN ESPAGNE 67
Une autre question à résoudre est celle de l’information du public. Cette condi
tion, qui existe déjà, doit être la première de la procédure et doit inclure toutes les
formalités d’information du public prévues dans les normes qui règlent les autorisa
tions que d’autres organes ou autorités doivent accorder pendant la construction, car
l’autorisation préalable n’est pas prévue dans d’autres normes. D’autre part, toutes
les garanties de publicité et d’information doivent être données afin de prévenir toute
contestation ultérieure.
Enfin, il sera nécessaire de régler tous les aspects de l’arrêt définitif des installa
tions nucléaires.
Cette phase d’autorisation, qui est nouvelle et vient d’être introduite dans la Loi
du Conseil de sûreté nucléaire, est difficile à réglementer de façon aussi détaillée que
pour les autres phases, car l’expérience est encore insuffisante. Néanmoins, du point
de vue juridique, on pense que la fermeture doit déjà être prévue dans les phases
antérieures, car il serait bon d’obliger que par des assurances, des garanties finan
cières ou tout autre système pouvant couvrir les frais énormes de la fermeture, on
ait la certitude, le moment venu, de pouvoir obliger l’exploitant à respecter les exi
gences qui lui ont été imposées.
L’ORGANISATION
DE LA SURETE NUCLEAIRE
EN FRANCE
Philippe Lebouleux
Première partie
L’ORGANISATION
69
70 LEBOULEUX
Il faut enfin mentionner la création, par décret du 4 août 1975, du Comité inter
ministériel de la sécurité nucléaire (CSIN), regroupant, autour du Premier Ministre,
tous les ministres intéressés, notamment: Intérieur, Défense, Santé et Industrie. Ce
Comité est chargé de coordonner «... ¡es actions destinées à assurer la protection des
personnes et des biens contre les dangers, nuisances ou gênes de toute nature résultant
SURETE NUCLEAIRE EN FRANCE 71
Le SCSIN comprend:
— une première division chargée des installations nucléaires de base autres que les
réacteurs (installations du cycle du combustible nucléaire);
— une deuxième division chargée des tranches nucléaires de la filière à uranium
enrichi et eau sous pression des paliers techniques de 900 et 1300 MWe et de la
centrale à réacteur à neutrons rapides de Creys-Malville;
— une troisième division chargée des autres réacteurs;
72 LEBOULEUX
Deuxième partie
1 Une traduction française de ce rapport a été publiée dans le n° 5 de la Collection des Dossiers
de l’énergie.
SURETE NUCLEAIRE EN FRANCE 75
1.1.1. Généralités
Autour des réacteurs, plusieurs barrières sont interposées entre les produits
radioactifs d’une part, les personnes du public et les travailleurs d’autre part. Les dis
positions prises pour chacune d’elles sont examinées en détail dans les trois cas de
fonctionnement suivants:
1.2.6. Il convient de noter qu’à chacun des types d’installations évoqués précédem
ment peuvent être associés des stockages de matières premières pour ces installations
ou de produits finis tel que l’hexafluorure d’uranium naturel, appauvri ou enrichi, le
combustible neuf ou irradié. Ces stockages peuvent parfois être implantés sur des
sites distincts de ceux des installations auxquelles ils sont associés.
tivité résiduelle pour une durée de plusieurs dizaines d’années en vue d’en faciliter
les travaux de transformation ou de démantèlement ultérieurs pour profiter de la
diminution naturelle de la radioactivité.
Ce point est développé au chapitre 5, «Le déclassement des installations
nucléaires de base».
2. LES RISQUES
Quand on parle des risques liés à une activité industrielle, quelle qu’elle soit,
il convient de bien distinguer les risques potentiels d’une part, et les risques résiduels
d’autre part. Les risques potentiels correspondent aux dangers maximaux liés à cette
activité, compte tenu par exemple des quantités de produits nocifs mis en œuvre. Des
dispositions sont, bien entendu, prises pour réduire ces risques, ce qui conduit à la
notion de risque résiduel.
Il n’est pas douteux que les risques potentiels liés à l’utilisation de l’énergie
nucléaire sont très importants. C’est pourquoi les précautions prises en matière de
sûreté sont particulièrement draconiennes, d’autant que la réduction des risques va
de pair avec l’augmentation de la fiabilité des installations.
Les spécialistes s’accordent à penser que les risques d’accidents importants dans
les installations liées au cycle du combustible nucléaire autres que les réacteurs sont
plus faibles.
L’expérience d’exploitation confirme le haut niveau de sûreté des installations
nucléaires. Les incidents ou accidents qui ont pu se produire sont le plus souvent des
défaillances mineures que l’on peut qualifier de normales, dans la mesure où il s’agit
d’ensembles industriels complexes, et qui n’ont que très rarement entraîné des consé
quences graves. En particulier, il n’y a pas eu à ce jour d’accident mortel dû aux
rayonnements ionisants dans les centrales électronucléaires de puissance ou dans les
usines de fabrication ou de traitement du combustible. En particulier à la date du
1er janvier 1980, 246 réacteurs d’une puissance globale de 126 500 MWe étaient
couplés à un réseau électrique. La durée cumulée de fonctionnement des réacteurs
électronucléaires atteignait 2200 années, la production d’électricité d’origine
nucléaire s’élevant à 3639 TW • h.
En France l’expérience du fonctionnement des réacteurs électronucléaires cor
respondrait à la même époque à une durée cumulée de 136 années et à une production
d’électricité de 196 TW • h.
Les décès par irradiation dans les installations nucléaires sont survenus après
des accidents qui se sont généralement produits au début de la mise en œuvre de
l’énergie nucléaire, dans des installations de recherche.
80 LEBOULEUX
2 La quantité d’énergie absorbée par unité de masse d’un milieu irradié est appelée «dose» et est
exprimée en rad ou en gray:
1
1 rad =-------joule/kg 1 gray = 1 joule/kg
100
L’équivalent de dose absorbée par un organisme vivant tient compte en outre du mode de répartition
spatiale de cette énergie selon les caractéristiques du rayonnement considéré et, en cas de contamination
interne du tissu osseux, de la localisation de la source émettrice de ce rayonnement. L’équivalent de
dose absorbée s’exprime en rem lorsque la dose est exprimée en rad, et en sievert lorsque la dose est
exprimée en gray.
SURETE NUCLEAIRE EN FRANCE 81
Parmi les incidents importants survenus sur des réacteurs de puissance, un seul
(celui de Windscale) est vraiment significatif. Tous les autres sont des incidents
matériels dont quelques-uns seulement ont eu des conséquences quant à l’irradiation
des travailleurs.
quatre personnes à recevoir entre 1 et 3 rems. Une quantité très faible de produits
radioactifs a été libérée dans l’environnement sur une superficie de 40 hectares
pratiquement inhabités.
Mars 1965 — Chinon 1 (France)
Un agent ayant franchi une balise d’interdiction et pénétré dans le local de décharge
ment du combustible a reçu une dose de 50 rads.
Septembre 1979 — Chinon 2 (France)
Au cours d’une opération de recherche de fuite de gaz carbonique, fluide de
refroidissement principal du réacteur, deux agents ont été soumis respectivement à
des équivalents de dose de 34 et 11 rems.
1968 — EL 4 (France)
Le remplacement des générateurs de vapeur défectueux a nécessité l’arrêt de
l’installation pendant deux ans.
Filière graphite-gaz
Des incidents divers, tels que ruptures de tubes, sont survenus sur les
générateurs de vapeur des centrales suivantes:
Beznau I (350 MWe), Suisse.
Indian Point (225 MWe), Etats-Unis.
Mihama I (320 MWe), Japon.
Robinson II (740 MWe), Etats-Unis.
Surry I et II (800 MWe), Etats-Unis.
Oconee (886 MWe), Etats-Unis.
San Onofre (450 MWe), Etats-Unis.
Turkey Point III et IV (700 MWe), Etats-Unis.
Palisades (800 MWe), Etats-Unis.
Des incidents (détériorations de gaine, densification du matériau fissile, etc.)
sont survenus sur les éléments combustibles du cœur des réacteurs des centrales
nucléaires suivantes:
Les déchets de cette catégorie proviennent des réacteurs, des usines de traite
ment de combustibles irradiés, des centres de recherche, des laboratoires univer
sitaires, de l’industrie nucléaire et des hôpitaux. Ce sont essentiellement des déchets
de fabrication, des équipements et des matériaux usagés, des chiffons de nettoyage
et des vêtements de protection. Entrent également dans cette catégorie les produits
résultant de la décontamination des effluents liquides et gazeux des installations
nucléaires. Bien que la radioactivité contenue dans ces déchets soit peu élevée, ils
sont stockés systématiquement sur ou dans le sol, après traitement approprié dans des
conditions bien définies.
Ce traitement consiste, suivant la nature de ces déchets, à diminuer leur volume
soit par incinération, évaporation, découpage ou compactage. Le produit solide ainsi
obtenu est conditionné ensuite dans un bloc de béton ou enrobé dans du bitume ou
dans des résines thermodurcissables. Compte tenu du programme nucléaire en cours,
on peut estimer que le volume total cumulé de cette catégorie de déchets sera compris
86 LEBOULEUX
en Гап 2000 entre 830 000 et 1 250 000 m3 (soit approximativement un cube de
100 m de côté).
Ces déchets sont stockés au voisinage immédiat de l’usine de La Hague sur un
terrain appartenant au CEA et sous sa responsabilité d’exploitant. Ce centre de stock
age autorisé par décret est surveillé par le Service central de protection contre les
rayonnements ionisants du Ministère de la santé.
L’activité limitée de ces déchets, jointe à leur mise sous forme non soluble
(lre barrière), leur conditionnement (2e barrière) et leur mode de stockage (3e bar
rière) garantissent qu’aucun danger n’est à craindre pour le présent et pour l’avenir,
compte tenu de la qualité du confinement ainsi obtenu.
Ces déchets ont pour origine les produits de fission issus du traitement des
combustibles irradiés. Ces déchets de haute activité sont engendrés dans les usines
de traitement (Marcoule et La Hague) et stockés sur place.
Ces déchets de haute activité sont sous forme de solutions nitriques et contien
nent, en plus de produits de fission, de faibles quantités de transuraniens, à vie très
longue, dont la présence conduit à prévoir un stockage définitif dans des formations
géologiques convenables.
Dans un premier temps les solutions nitriques sont stockées dans des cuves en
acier inoxydable, placées dans une casemate en béton équipée d’un revêtement en
acier inoxydable qui assurerait la rétention des fuites éventuelles. Il est prévu d’avoir
toujours disponible une cuve vide dans laquelle la solution contenue dans une cuve
défaillante pourrait être immédiatement transvasée. Comme le stockage à long terme
de ces solutions imposerait des contraintes trop importantes, il a été décidé de solidi
fier ces solutions après plusieurs années de stockage, au cours desquelles la
radioactivité aura par ailleurs fortement décru.
Le procédé de solidification choisi est la vitrification qui consiste à incorporer
les produits de fission dans un verre borosilicaté. Ce procédé permet de réduire les
volumes à stocker de façon très importante: ainsi le volume des verres à stocker sera
de l’ordre de 3000 à 4000 m3 en l’an 2000. Un atelier pilote mettant en jeu cette
technique fonctionne à Marcoule depuis juin 1978 et a solidifié 210 m3 de solutions
et fabriqué 96 tonnes de verre en moins de deux ans. Une usine semblable est prévue
sur le site de La Hague. Les blocs de verre obtenus sont conditionnés dans un
conteneur en acier inoxydable puis stockés dans un silo ventilé. Leur stockage à long
terme est possible cinq ans après leur fabrication sans qu’il soit nécessaire de les
refroidir par circulation forcée d’air.
La sûreté d’un stockage dans le sol, et encore mieux dans une formation géo-
lique, est démontrée par les mesures faites autour des réacteurs naturels d’Oklo. On
sait que, il y a 1,7 milliard d’années, la concentration en uranium dans certains gise
ments d’uranium a été telle que des fissions se sont produites, mettant en jeu plus de
500 tonnes d’uranium. Il a été constaté que, pendant leur période de fonctionnement,
SURETE NUCLEAIRE EN FRANCE 87
les réacteurs d’Oklo ont produit 2,5 tonnes de plutonium et 6 tonnes de produits de
fission qui sont pratiquement restés sur place.
De plus, compte tenu de la décroissance radioactive, la nuisance potentielle
restante des déchets est de l’ordre de grandeur de la nuisance radiologique du minerai
d’où a été extrait l’uranium mis en jeu pour les produire.
Cependant, si l’on pouvait extraire les transuraniens, les volumes à stocker ainsi
de façon très sûre seraient encore réduits. Les recherches se poursuivent donc pour
étudier la faisabilité de cette séparation.
On sait que la radioactivité agit sur la matière vivante par ionisation directe ou
indirecte des tissus. L’homme, dans son milieu de vie habituel, peut être atteint par
irradiation externe (gaz radioactifs mélangés à l’air par exemple) ou par contamina
tion interne en absorbant de la matière radioactive en suspension dans l’air ou dis
soute dans l’eau, par inhalation ou ingestion (chaîne alimentaire). Ce processus existe
depuis les origines de l’humanité pour la radioactivité naturelle et l’on sait que les
doses annuelles moyennes dans nos contrées sont de l’ordre de 100 millirems par an
(environ 80 millirems par exposition externe et 20 millirems par contamination
interne: 40K, 14C, 226Ra).
La Commission internationale de protection radiologique, dont les recomman
dations sont reprises quasi intégralement dans les réglementations de divers pays (et
en particulier en France) prévoit deux types de mesures:
— éviter toute exposition lorsque cela peut être raisonnablement acquis et, en tout état
de cause, lorsqu’une irradiation est inévitable, la maintenir au niveau le plus bas
qu’il est possible d’atteindre;
— ne pas dépasser certaines valeurs d’irradiation pour les populations (par exemple:
irradiation de l’organisme entier inférieure à 500 mrem/an) ou pour les travailleurs
(par exemple: irradiation de l’organisme entier inférieure à 5 rem/an).
La limitation des rejets radioactifs est d’abord assurée par la conception des
installations qui comportent plusieurs barrières de protection indépendantes les unes
des autres, interposées entre les sources radioactives et les travailleurs ou le public.
Les fuites inévitables dans certaines de ces barrières et les purges qu’il est indispensa
ble de réaliser conduisent à la production d’effluents liquides ou gazeux. Avant rejet
dans le milieu, ces effluents sont épurés par des dispositifs de très haute efficacité.
Grâce à ces dispositions, les doses de rayonnement sont maintenues à un niveau
extrêmement faible.
88 LEBOULEUX
L’exploitant doit tenir à jour des documents indiquant des quantités d’effluents
rejetés. En outre, pour les centrales nucléaires, l’exploitant doit envoyer au SCPRI
des échantillons des effluents radioactifs liquides. Le SCPRI effectue des contrôles
de modalités de rejets et des mesures systématiques à l’extérieur des sites, en des
points appropriés.
Les ordres de grandeur des rejets actuellement prévus pour un réacteur à eau
sous pression de 900 MWe sont les suivants:
— rejets gazeux: gaz rares = 15 000 Ci a-1; iodes et aérosols = 0,5 Ci a-1;
— rejets liquides: activité (hors tritium) = 10 Ci a-1; tritium = 750 Ci a- '.
Les dispositions techniques applicables aux installations que l’on veut arrêter
définitivement doivent être acceptées par les autorités de sûreté, et satisfaire aux
règles habituelles de sûreté. Elles doivent notamment être conformes aux objectifs
fixés par la définition même de la sûreté nucléaire, c’est-à-dire qu’elles doivent être
telles qu’il n’y ait ni exposition excessive des travailleurs aux rayonnements, ni rejets
excessifs d’effluents radioactifs dans l’environnement et que des mesures doivent être
prises pour prévenir les risques d’accidents et en limiter les effets.
Il existe tout un ensemble de solutions techniques acceptables. Une installation
peut être mise dans un état très sûr sans être obligatoirement démantelée. Les
autorités de sûreté ne sont donc pas nécessairement conduites à imposer le démantèle
ment complet des installations qui sont mises à l’arrêt définitif. Le problème est
d’étudier dans chaque cas quelles seront les meilleures solutions à utiliser et notam
ment de comparer les avantages et inconvénients d’un démantèlement immédiat et
d’un démantèlement différé.
Les solutions techniques les plus simples, c’est-à-dire celles qui font appel à un
minimum d’opérations de démontage, impliquent que des dispositions soient prises
pour rendre impossible tout accès aux parties des installations restantes dont la
SURETE NUCLEAIRE EN FRANCE 89
Troisième partie
LA REGLEMENTATION
1. LA PROCEDURE
les essais de mise en service qui font l’objet d’autorisations successives d’une part,
la mise en exploitation normale d’autre part qui intervient quelques mois ou quelques
années après le premier chargement de l’installation et qui permet de faire un bilan
de son fonctionnement.
De plus, les installations nucléaires font également l’objet d’autorisations
distinctes pour ce qui concerne les rejets d’effluents gazeux et liquides (décrets des
6 novembre et 31 décembre 1974 et leurs arrêtés d’application du 10 août 1976).
L’enquête locale est ouverte par le Préfet du département dans lequel doit être
implantée l’installation. Le dossier soumis à l’enquête doit notamment contenir des
renseignements sur l’identité du demandeur, l’objet de l’enquête, la nature et les
caractéristiques essentielles de l’installation ainsi qu’un plan de cette dernière, une
carte de la région et une étude d’impact sur l’environnement. Les observations faites
par le public sont consignées dans des registres d’enquête; elles sont examinées par
un commissaire enquêteur désigné par l’arrêté préfectoral d’ouverture de l’enquête;
ce commissaire enquêteur transmet le dossier d’enquête avec ses conclusions au
Préfet concerné dans les quinze jours suivant la clôture de l’enquête. Les services
locaux des ministères intéressés sont consultés.
L’enquête locale est remplacée fréquemment par l’enquête publique prévue par
la procédure de déclaration d’utilité publique des travaux de construction de l’instal
lation, procédure d’usage très général et qui comporte la consultation de la population
intéressée; cette procédure intervient le plus souvent avant même le dépôt de la
demande d’autorisation de création de l’installation.
Compte tenu de cet avis, informé des résultats de l’enquête locale et éventuelle
ment des observations des autres ministres intéressés, le Ministère de l’industrie pré
pare, si rien ne s’y oppose, un projet de décret autorisant la création de l’installation.
Ce projet est alors communiqué pour avis à la Commission interministérielle
des installations nucléaires de base où siègent des représentants des différents
ministères et organismes concernés. La Commission (ou sa Section permanente pour
les affaires les moins importantes) doit donner son avis dans les deux mois.
Le projet de décret, éventuellement amendé, est alors soumis pour avis
conforme au Ministre de la santé qui doit se prononcer dans un délai de trois mois.
Dans le cas des réacteurs nucléaires, pour les installations importantes, la procé
dure de mise en service d’une installation comporte plusieurs étapes; ainsi, pour les
réacteurs, on distingue deux étapes.
Avant que soit prononcée la mise en exploitation normale d’un réacteur (qui doit
intervenir dans un délai fixé par le décret d’autorisation de création), l’exploitant doit
soumettre au Ministre de l’industrie un rapport définitif de sûreté, accompagné de
propositions de règles générales définitives d’exploitation. A la demande du chef du
SCSIN, le groupe permanent compétent examine ces documents et donne son avis.
Compte tenu de cet avis, le Ministre de l’industrie pourra prononcer la mise en
exploitation normale de l’installation. L’approbation de mise en exploitation normale
fixe par ailleurs un cadre de prescriptions techniques auxquelles l’exploitant devra se
conformer.
Pour les autres installations nucléaires de base, les étapes sont adaptées à la
nature des opérations de démarrage et d’essais; la dernière d’entre elles est la mise
en exploitation normale.
En outre, d’autres étapes peuvent être prévues en tant que de besoin: c’est ainsi
que le combustible ne peut être amené sur le site d’un réacteur nucléaire qu’avec
l’approbation du Ministre de l’industrie, elle-même subordonnée à la remise par
l’exploitant d’un dossier, au plus tard trois mois avant la date prévue pour l’introduc
tion du combustible sur ce site.
De même, des dossiers intermédiaires peuvent être demandés par le décret
d’autorisation de création ou par le Ministre de l’industrie entre l’examen du rapport
préliminaire et du rapport provisoire de sûreté.
d) Les rejets sont autorisés par des arrêtés interministériels signés du Ministre
de l’industrie, du Ministre de la santé et du Ministre de l’environnement et du cadre
de vie. Pour les rejets en mer, le Ministre de l’équipement et le Ministre des
transports sont également signataires. Ces arrêtés fixent les limites ainsi que les
modalités d’exécution et de contrôle des rejets d’effluents auxquels l’exploitant est
autorisé à procéder.
Pour leur part, les agents du Service central de protection contre les rayonne
ments ionisants (SCPRI) veillent au respect de la réglementation relative aux rejets
d’effluents radioactifs gazeux et liquides, et comme cela a été indiqué plus haut,
surveillent en permanence l’environnement des installations nucléaires.
D’autres contrôles sont prescrits par la réglementation en vigueur, notamment
pour ce qui concerne l’inspection du travail, le Ministère du travail s’appuyant en ce
domaine sur le SCPRI.
Les travailleurs des installations nucléaires peuvent être soumis à deux types
d’exposition aux rayonnements ionisants:
— L’exposition externe, quand ils se trouvent placés dans le champ de rayonnement
d’une source extérieure. La durée de l’exposition se limite au temps de présence
de l’individu dans ce champ de rayonnement.
— La contamination quand la source radioactive est portée par l’individu lui-même;
on distingue la contamination externe quand la source est localisée sur la peau ou
les vêtements et la contamination interne lorsque la source est introduite à l’in
térieur de l’organisme par inhalation, ingestion ou blessure. Dans ce cas, l’irradia
tion se poursuit jusqu’à retrait de la source (changement de vêtements,
décontamination, disparition par décroissance radioactive ou élimination
biologique).
Pierre Pollier
L’étude d’impact est un document dont l’établissement est prescrit par la loi sur
la protection de la nature du 10 juillet 1976 et par son décret d’application du
12 octobre 1977. Ce document a pour objet d’exposer l’analyse et la prise en compte
des effets d’un projet sur l’environnement, d’une manière plus systématique et plus
formalisée qu’auparavant.
Le cadre général est précisé par le décret lui-même, à savoir que l’étude
d’impact présente successivement:
«1) Une analyse de l’état initial du site et de son environnement, portant notamment
sur les richesses naturelles et les espaces naturels agricoles, forestiers, mari
times ou de loisirs affectés par les aménagements ou ouvrages.
«2) Une analyse des effets sur l’environnement, c’est-à-dire sur les sites et pay
sages, la faune et la flore, les milieux naturels biologiques, et le cas échéant,
la commodité du voisinage (bruits, vibrations, odeurs, émissions lumineuses),
ou sur l’hygiène et la salubrité publique.
«3) Les raisons pour lesquelles, notamment du point de vue des préoccupations
d’environnement, parmi les partis envisagés, le projet présenté a été retenu.
«4) Les mesures envisagées par le maître de l’ouvrage ou le pétitionnaire pour
supprimer, réduire, et si possible compenser les conséquences dommageables
du projet sur l’environnement, ainsi que l’estimation des dépenses
correspondantes.»
A vrai dire, l’étude d’impact n’est pas en soi une procédure: en effet, le décret
du 12 octobre 1977 précise qu’elle constitue un élément des dossiers déposés par
EDF dans le cadre des procédures réglementaires existantes, à savoir, pour les cen
trales nucléaires: la déclaration d’utilité publique (DUP), la demande d’autorisation
de création (DAC), les autorisations de prise et de rejet d’eau, les autorisations de
rejet d’effluents radioactifs, etc.
99
100 POLLIER
Leur importance et leur nature sont variables selon le type d’ouvrage et même,
pour un projet donné, selon la procédure dans laquelle s’insérera l’étude d’impact.
ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT 101
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Les études de projet servent à établir «les états de référence», c’est-à-dire l’état
initial du milieu avant l’implantation projetée, dit «point zéro écologique».
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Etudes Etudes
prélimi d'avant- Etudes de projet, construction et essais Fonctionnement
naires projet I ! i 1
II L
POLLIER
Rejets Demandes
Etude préliminaire
radioactifs autorisations o— — —<5) Arrêtés interministériels
PROCEDURES
PR IN C IPA LES
Prise et
rejet d'eau •© Arrêtés préfectoraux
Etat de
Etudes
référence
sommaires
et impact Etat de référence détaillé Surveillance
(site
(choix du
ETUDES
possible)
site)
Comme ces études nécessitent des moyens importants, leur mise en place ne se
fait qu’une fois prise la décision officielle d’implantation. Leur durée est variable sui
vant le type d’installation; elle peut aller jusqu’à deux ans, dans le cas d’analyses
hydrobiologiques ou radioécologiques.
Dans le domaine hydrobiologique, la méthodologie des études est fonction de
trois facteurs: nature des paramètres étudiés, fréquence des mesures et des prélève
ments, et localisation des stations d’études.
En particulier pour les cours d’eau, ces études doivent permettre de définir des
indicateurs biologiques et de préciser les zones sensibles. Les paramètres étudiés
doivent servir à distinguer les modifications qui proviennent de l’ouvrage de celles
qui proviennent des pollutions urbaines ou industrielles. Ils doivent notamment tenir
compte des phénomènes d’eutrophisation1 favorisés par l’augmentation de la
température et par de fortes teneurs en fertilisants.
Des études écologiques sont menées, non seulement sur des points particuliers,
tels que la résistance des micro-organismes aux biocides utilisés dans certaines
centrales thermiques ou l’influence d’une élévation de température sur la faune ou
la flore aquatiques, mais encore sur des écosystèmes importants, tels que les fleuves.
Ainsi, des expériences en cours permettent d’étudier globalement des cours d’eau
comme le Rhône, afin de prévoir l’impact de son aménagement industriel. Dans ce
cas, par suite de la diversité des installations projetées, la complexité du problème
est importante.
Elle montre bien la distinction qui doit être faite entre les prévisions d’impact
d’un ouvrage donné — réalisées par chacun des exploitants — et l’impact global qui
est beaucoup moins bien explicité.
Une mention particulière doit être faite pour l’impact socio-économique: dans
ce domaine la procédure «grand chantier», menée sous l’égide de la DATAR,
constitue le cadre permettant aux administrations départementales de prévoir les
investissements nécessaires pour accueillir le personnel de chantier et le personnel
d’exploitation EDF.
ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT 105
La synthèse finale — que constitue l’étude d’impact — est la partie la plus déli
cate: il s’agit de dégager, dans la masse des données disponibles, celles qui paraissent
les plus significatives. Sélectionner, agréger, comparer certains de ces facteurs impli
quent des jugements plus ou moins implicites qui demandent une connaissance
étendue et une expérience affirmée de ce genre d’études.
Ainsi, pour les sites en bord de mer, les études biologiques sont confiées:
— à l’institut scientifique et technique des pêches maritimes (ISTPM), pour ce qui
concerne la pêche, la conchyliculture et l’exploitation des algues.
— au Centre national pour l’exploitation des océans (CNEXO), pour les peuplements
à caractère non commercial qui interviennent de manière fondamentale dans la
productivité du milieu marin.
— les prises d’eau de la centrale de Blayais ont été conçues pour perturber au
minimum la remontée des civelles.
c) Des efforts ont été faits pour améliorer l’information du public: un équilibre
a été recherché pour fournir, dans un langage accessible à des non-spécialistes, une
information complète et aussi rigoureuse que possible.
De plus, la comparaison des observations faites sur les centrales en exploitation
avec les études d’environnement préalables sera riche d’enseignements qui pourront
être intégrés tant dans l’exploitation des centrales que dans les futures études
d’impact.
ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN SYSTEME NATIONAL
DE CONTROLE DES MATIERES NUCLEAIRES
Guy Rabot
109
110 RABOT
LE CADRE JURIDIQUE
Le législateur doit formuler des lois qui doivent au minimum permettre à l’Etat
de remplir ses devoirs et obligations vis-à-vis de l’Agence. Ceux-ci concernent
principalement:
— la présentation des renseignements descriptifs pour toute nouvelle installation ou
pour toute modification importante d’une installation existante;
— l’obligation de tenir des relevés d’opération et des relevés comptables pour chaque
zone de bilan matière;
— la mise à disposition des rapports comptables;
— la mise à disposition des rapports spéciaux en cas d’incident;
— l’obligation de fournir précisions et éclaircissements à la demande de l’Agence;
— la notification préalable des transferts internationaux;
— l’établissement périodique de bilans matières sur la base d’un inventaire physique
et leur vérification;
— les contrôles assurés par les inspecteurs de l’Agence.
La loi ne peut que définir l’objectif, et c’est au gouvernement qu’il revient de
donner au SNCC un pouvoir réglementaire détaillant les mesures propres à atteindre
cet objectif et tous les pouvoirs nécessaires pour garantir l’application de la loi et des
règlements.
Enfin il devra évaluer l’ensemble de ces éléments à des fins internes, pour son
gouvernement et pour satisfaire aux obligations internationales souscrites.
L’un des devoirs du SNCC est de s’assurer que les utilisateurs et les exploitants
respectent la législation et les textes réglementaires d’application et que leurs déclara
tions sont conformes à la réalité. Un examen sur place en permettra la vérification.
Lors du dépôt d’un permis de construire, le SNCC devra examiner les plans et
les renseignements descriptifs y attenant, de façon à s’assurer que toutes les règles
nationales ont été respectées. Après examen, modification des parties non conformes
et acceptation définitive du projet, le SNCC devra, durant la construction, vérifier
que l’exploitant réalise bien le projet tel qu’il a été agréé. Le SNCC enverra des
inspecteurs lors de la construction et lors de la mise en service de l’installation.
CONTROLE NATIONAL DES MATIERES 113
L’EVALUATION
En cas de besoin, l’Etat devrait contribuer à former les exploitants dans les
domaines de la comptabilité et du contrôle des matières nucléaires; c’est l’un des
rôles du SNCC.
Avec le concours de certains Etats Membres, l’Agence propose tous les ans des
stages de formation.
CONCLUSION
Nous avons présenté un bref aperçu des différents aspects que peut comporter
un système national de contrôle, dont l’importance dépend essentiellement du nombre
de maillons possédés dans la chaîne du cycle des matières nucléaires; au-delà d’un
millier de transactions annuelles, sans compter les listes d’articles inventoriés, le
traitement des données par ordinateur semble souhaitable.
MODALITES TECHNIQUES DE L’APPLICATION
DES GARANTIES PAR L’AIEA
Guy Rabot
117
118 RABOT
L’Agence examine ensuite ces documents puis vérifie sur place leur bien-fondé
par contrôle comptable, mesures indépendantes et surveillance.
Après avoir réuni et analysé les valeurs des différents paramètres, l’Agence
peut informer l’Etat concerné et le Conseil des Gouverneurs de ses conclusions.
Nous nous limiterons ici à exposer le cas d’un pays qui a signé le TNP ou un
accord de garanties avec l’Agence. Les modalités d’application des garanties
diffèrent selon que ces dernières relèvent du TNP ou d’autres accords. Les
différences mineures seront simplement signalées.
Le schéma le plus simple du cycle des matières nucléaires peut se résumer ainsi:
— extraction du minerai d’uranium, puis traitement pour obtenir un concentré (le
«gâteau jaune»);
— transformation de ce produit de base en un produit élaboré (UF6), ou bien sa
réduction en uranium naturel métallique;
— production d’uranium faiblement ou hautement enrichi en 235U dans une usine de
séparation isotopique;
— fabrication d’éléments combustibles (uranium naturel, faiblement ou hautement
enrichi, ou mélange d’oxydes de plutonium et d’uranium);
— chargement du combustible dans le cœur d’un réacteur (production d’énergie, con
sommation de 235U et de 238U, production de produits de fission et de plutonium);
— déchargement du combustible usé du réacteur pour désactivation dans une piscine
de stockage;
— transfert du combustible irradié dans un stockage à long terme ou bien dans une
usine de traitement;
— traitement des combustibles irradiés, c’est-à-dire séparation de l’uranium et du
plutonium — qui peuvent être recyclés — des produits de fission qu’il faut stocker
en raison de leur nocivité.
Pour qu’une société privée, un Etat ou une organisation internationale puisse
assurer un contrôle efficace, il faut répertorier les quantités de matières, leur forme,
les identifier, suivre leurs mouvements, leurs transformations, mesurer ou calculer
les pertes ou la production d’éléments, et cela à tout moment du cycle.
Pour que cette tâche soit plus aisée, on a créé ce que l’on nomme des «zones
de bilan matière». Une zone de bilan matière est une zone dans les limites de laquelle
on peut mesurer toutes les entrées et sorties de matières et en établir l’inventaire à
tout moment.
Une société privée possédant plusieurs usines travaillant des matériaux
nucléaires peut délimiter en fonction de son organisation comptable et technique ce
que Ton a nommé précédemment une zone de bilan matière. Cependant, du point de
APPLICATION DES GARANTIES PAR L’AIEA 119
vue des garanties, la zone de bilan matière est définie conjointement par l’Etat et
l’Agence, elle est inscrite dans les arrangements subsidiaires.
Egalement dans le souci de faciliter les contrôles, on a défini les points de
mesure principaux comme étant les points stratégiques par où transitent les matières
et où les mesures sont possibles.
De manière à ajuster l’inventaire comptable à la réalité, on procède de temps
en temps à un inventaire physique qui consiste à répertorier chaque article suivant
sa catégorie et sa forme, à en mesurer la quantité, à en dresser la liste et à établir
la somme des matières par lots et catégories. La différence entre l’inventaire
comptable et l’inventaire physique se nomme «différence d’inventaire».
L’exploitant tient deux sortes d’écriture: les relevés d’opérations et les relevés
comptables pour chacune des zones de bilan matière.
Les relevés d’opérations comportent les données d’exploitation qui permettent
de calculer les quantités et la composition isotopique des matières; ces données
seront, pour un réacteur par exemple, le flux de neutrons, la puissance thermique,
le temps de fonctionnement; pour une usine de traitement, les étalonnages des réser
voirs et appareils, les résultats d’analyse, les modalités de contrôle de la qualité des
mesures et l’évaluation des incertitudes. Lors d’un inventaire physique, la description
des dispositions prises sera consignée.
Les relevés comptables contiennent tout ce qui concerne chaque zone de bilan
matière, c’est-à-dire:
— le stock physique initial;
— les variations de stock;
— les résultats de mesures qui sont utilisés pour la détermination du stock physique;
— les ajustements et corrections tant pour les variations de stock que pour les stocks
comptables et les stocks physiques.
En ce qui concerne les variations de stock et le stock physique, les relevés
doivent indiquer, pour chaque lot de matière nucléaire, l’identification des matières,
les données concernant le lot et les données de base. Pour chaque lot il faudra rendre
compte séparément des quantités d’uranium, de thorium et de plutonium. De même
on doit indiquer la date des variations de stock ainsi que la provenance et la destina
tion des matières.
Ces relevés doivent être conservés pendant au moins cinq ans aux termes de
l’INFCIRC/153, deux ans en application de l’INFCIRC/66/Rev.2.
Aux fins des garanties, l’exploitant doit dresser des rapports comptables et les
soumettre à l’Agence par l’intermédiaire de l’autorité gouvernementale concernée.
Pour les pays parties au TNP, les rapports sur les variations de stock doivent
être envoyés dans les 30 jours qui suivent la fin du mois au cours duquel les variations
de stock se sont produites, les rapports sur les bilans matières fondés sur un inventaire
physique dans les 30 jours suivant l’inventaire physique.
120 RABOT
Bon nombre d’examens sur les données expédiées à l’Agence peuvent être faits
directement au siège de l’Agence à Vienne.
APPLICATION DES GARANTIES PAR L’AIEA 121
Pour plus de clarté, nous passerons en revue le cas des installations les plus
typiques de façon à mieux cerner le rôle de l’Agence lors d’une inspection régulière;
nous décrirons ensuite les appareils dont dispose l’Agence pour assurer confinement
et surveillance, puis ceux qu’elle emploie pour les analyses non destructives.
2.3.1. Réacteurs
En général, les combustibles des réacteurs sont des articles unitaires facilement
identifiables. La quantité de matière nucléaire est connue par les mesures effectuées
chez le fabriquant; les quantités de matière consommées dans le cœur et les quantités
produites sont calculables à partir des flux neutroniques et de l’énergie dégagée.
A condition que l’intégrité des combustibles soit maintenue, le flux des matières
peut être aisément vérifié par comptage et identification des assemblages.
Pour l’Agence un réacteur — ou un ensemble de réacteurs lorsqu’ils sont
groupés en une unité — forme une zone de bilan matière subdivisée en trois parties:
— stockage des assemblages non irradiés avant chargement;
— cœur du ou des réacteurs;
— stockage des assemblages irradiés après déchargement dans une piscine.
Ce sont les réacteurs de puissance à eau bouillante ou à eau sous pression. L’ex
ploitant d’un tel réacteur gère une comptabilité simple dans son principe. Il doit être
en possession d’un état des combustibles neufs et des écritures relatives à l’exploita
tion du cœur pour pouvoir calculer les variations des quantités et la composition
isotopique des matières nucléaires; lors du déchargement d’assemblages hors du
cœur, il doit établir les nouvelles quantités contenues dans chaque combustible, ce
qui lui permet d’obtenir un état des combustibles usés.
Les caractéristiques de fonctionnement du cœur sont fournies mensuellement à
l’Agence. Les variations de stock des combustibles frais ou usés font l’objet de
rapports pertinents dans le mois qui suit la réception ou le déchargement.
Après avoir examiné la situation comptable, l’inspecteur vérifie le stock de
combustibles frais par comptage, identification ou mesures non destructives. Il ne
peut faire un comptage des éléments du cœur que s’il est présent à la fin d’un charge
ment. Le dénombrement et l’identification des combustibles usés sont faits dans la
piscine. Il existe aussi des possibilités de mesure non destructive pour les combusti
bles immergés, mais elles sont peu employées.
Pour compléter son contrôle, l’Agence dispose de moyens de surveillance
optique: appareils photographiques ou caméras de télévision vidéo. Cette surveil
lance a pour objet de vérifier l’ouverture des cœurs et le déplacement de combustibles
usés hors de la piscine.
124 RABOT
Lorsque c’est possible, il est plus simple d’utiliser des scellés pour s’assurer du
confinement des matières; cette méthode peut s’appliquer aux combustibles neufs,
parfois aux dispositifs de fermeture du cœur et aux combustibles usés stockés sous
eau. Dans ces cas, l’inspecteur peut procéder à une vérification de visu ou au rem
placement du scellé.
Réacteurs de recherche
La procédure comptable et de contrôle est a peu près la même que pour les
réacteurs de puissance; dans le cas des petits réacteurs de recherche, on retient pour
valeur la quantité nominale présente dans les combustibles jusqu’au moment d’une
expédition. Dans cette éventualité, l’exploitant doit calculer le burn-up de chaque
assemblage et les quantités consommées et les reporter.
Les contrôles sur place sont similaires à ceux que l’on effectue dans un réacteur
de puissance mais habituellement on n’emploie pas d’appareil de surveillance; seul
un confinement par scellés peut être envisagé.
Comme ces matières se situent à un niveau avancé du cycle du combustible, elles font
l’objet d’une grande attention eu égard aux garanties.
Suivant leur capacité nominale, ces usines sont divisées en une ou plusieurs
zones de bilan matière et ont plusieurs points de mesure principaux.
Les entrées doivent être rigoureusement connues, ainsi que le flux des matières
jusqu’à la sortie. L’évaluation des déchets, leur recyclage, les pertes non
récupérables doivent faire l’objet de mesures aussi précises que possible.
Dans ces installations, la fréquence annuelle des inventaires physiques dépend
de la valeur des matériaux; elle sera plus élevée dans le cas de manipulations
d’uranium très enrichi ou de plutonium que pour de l’uranium enrichi à 1% par
exemple.
Comme le confinement et la surveillance sont d’une utilisation assez limitée
dans ce type d’installation, l’Agence va s’appuyer essentiellement sur la comptabilité
pour vérifier le flux des matières. L’inspecteur aura à examiner le bon fonctionne
ment des appareils de mesure comme les balances, à peser des conteneurs d’alimenta
tion, à prélever suivant un plan statistique de nombreux échantillons qu’il enverra au
laboratoire de l’Agence (situé à Seibersdorf près de Vienne) pour analyse. Il pourra
aussi faire des analyses non destructives de produits intermédiaires et de produits
finis.
Il est pratique de sceller les produits stockés en conteneurs ou les assemblages
combustibles aux fins des garanties.
2.5. Analyses
Deux sortes d’analyses sont pratiquées par l’Agence: les analyses physico
chimiques en laboratoire et les mesures non destructives sur les lieux d’inspection.
Les analyses physico-chimiques réalisées au laboratoire de Seibersdorf sont très
précises, mais elles nécessitent l’expédition des échantillons, des délais et sont très
onéreuses.
Les analyses non destructives ont l’avantage d’être faites sur place et de donner
un résultat immédiat mais dont la précision n’est pas absolue. Elles permettent
d’évaluer plus rapidement la matière sous contrôle avec une approximation
suffisante.
On va citer quelques-uns des instruments employés pour les mesures non
destructives. C’est à partir de l’émission de rayons gamma due à la désintégration
radioactive ou de l’émission neutronique des fissions spontanées que sont caractérisés
les corps émetteurs et, après étalonnage approprié, on peut même en déterminer les
quantités.
L’appareil le plus simple et le plus universellement employé est le Sam-II. C’est
un spectromètre gamma portatif à deux canaux. Il sert à mesurer l’enrichissement de
l’uranium et à confirmer la présence de plutonium.
Plus perfectionnés sont les analyseurs multicanaux Siléna (1000 à 8000 canaux
suivant les modèles) qui, couplés à un détecteur de haut rendement et à un cal
culateur, peuvent analyser les spectres isotopiques, le plutonium en particulier.
APPLICATION DES GARANTIES PAR L’AIEA 127
3. EVALUATION A L’AGENCE
Tous les rapports, les résultats d’inspections et d’analyses sont traités par
ordinateur et examinés puis évalués conjointement par la Division des opérations
responsable du secteur géographique concerné, la Division du traitement de l’infor
mation relative aux garanties et la Section de l’évaluation des garanties; le résultat
de l’inspection d’une installation donnée est ensuite communiqué à l’Etat sur le ter
ritoire duquel elle se trouve; enfin, on informe le Conseil des Gouverneurs de
l’ensemble des résultats annuels.
CONCLUSIONS
Ce bref exposé permet de voir que les garanties supposent une collaboration
étroite entre l’exploitant, l’Etat et l’Agence, tous étant concernés par la tenue des
documents, les examens et les vérifications.
Les garanties ne sont pas statiques; il y a une évolution continue grâce, d’une
part, aux perfectionnements des techniques de fabrication et de contrôle et, d’autre
part, à l’aide apportée par différents Etats Membres, aide qui se manifeste sous forme
de programmes de soutien sans lesquels l’Agence ne pourrait améliorer le fonctionne
ment des garanties.
Enfin, il faut porter à l’actif de l’Agence le fait que les garanties ont contribué
à éviter une prolifération horizontale des armes nucléaires durant cette dernière
décennie.
REGLEMENTATION RELATIVE AU TRANSPORT
DES MATIERES RADIOACTIVES
Ha-Vinh Phuong
1. INTRODUCTION
1.1.1. Contamination
129
130 HA-VINH PHUONG
1.1.2. Irradiation
L’irradiation est la conséquence naturelle des rayonnements émis par des sub
stances radioactives. Les rayonnements présentent un danger particulier pour les
organismes humains et pour les pellicules photographiques.
Pour éviter les dangers d’irradiation on peut:
— prévenir la contamination;
— incorporer aux colis un écran de protection approprié au degré d’activité des
matières qu’ils contiennent;
— tenir les colis séparés des zones occupées pendant de longues périodes par des per
sonnes ou des pellicules photographiques;
— limiter la durée pendant laquelle les personnes, et notamment les préposés aux
transports, se trouvent à proximité immédiate des colis;
— limiter le nombre total des colis qu’on peut entreposer dans une zone donnée.
1.1.3. Chaleur
1.1.4. Criticité
1 Les normes de sûreté de l’AIEA sont définies dans le document INFCIRC/18/Rev.l, intitulé
«Normes et mesures de sûreté de ¡’Agence» (1976).
2 Voir «Directives pour ¡’application du Règlement de transport de l’AIEA», Collection Sécurité
de l’AIEA, n°37 (1978).
TRANSPORT DES MATIERES RADIOACTIVES 133
2. LE REGLEMENT DE L’AIEA
2.1.1. Contamination
2.1.2. Irradiation
admissibles, là encore en fonction des renseignements portés sur les étiquettes des
colis, afin de limiter l’intensité cumulée du rayonnement et d’empêcher toute
criticité.
2.1.3. Chaleur
2.1.4. Criticité
2.2.1. Emballages
Il est posé en principe que les matières de faible activité spécifique (FAS) sont
intrinsèquement sûres, en ce sens qu’il est inconcevable que, quoi qu’il advienne en
cours de transport, une masse suffisante de la matière considérée puisse être absorbée
par l’organisme et présenter un danger appréciable d’exposition interne. Les matières
de faible activité spécifique sont définies dans le Règlement. Ces matières peuvent
être transportées:
— dans des emballages industriels sous réserve des prescriptions régissant l’éti
quetage, la contamination des surfaces et la limitation du nombre des colis;
— dans des emballages industriels exemptés d’étiquetage et de contrôle de la contami
nation superficielle, mais en quantités inférieures à des limites supérieures
spécifiées et dans des conditions de «chargement complet», c’est-à-dire des condi
tions dans lesquelles l’expéditeur conserve un droit de contrôle spécial sur
l’expédition pendant le chargement et en cours de transport ainsi qu’il est défini
dans le Règlement:
136 HA-VINH PHUONG
— dans des conteneurs pour transport en vrac, en quantités inférieures à des limites
spécifiées et en conditions de chargement complet.
Les matières solides de faible activité (SFA), qui sont surtout des déchets de
faible activité et des objets contaminés, sous réserve de limites au taux de lixiviation
dans l’eau, peuvent être transportées dans des emballages industriels robustes satis
faisant aux prescriptions de l’ONU en matière d’épreuves, et en conditions de
chargement complet.
Les matières radioactives qui sont également fissiles doivent être transportées
dans des colis conçus pour empêcher la criticité. Les mesures de conception peuvent
TRANSPORT DES MATIERES RADIOACTIVES 137
être complétées par une limitation du nombre des colis entreposés dans un seul
endroit ou par l’imposition de vérifications en cours de transport. Trois classes de
colis sont prescrites:
— Les colis de la classe fissile I sont réputés ne présenter aucun danger nucléaire,
quels que soient leur nombre et leur disposition, dans toutes les circonstances
prévisibles de transport. On incorpore à l’emballage des absorbeurs de neutrons
en sorte que chaque colis constitue un absorbeur net de neutrons dans les circon
stances rencontrées pendant un transport normal et lors d’accidents. Aucune vérifi
cation n’est requise en cours d’entreposage ou de transport.
— Les colis de la classe fissile II, lorsqu’ils sont en nombre limité, sont réputés ne
présenter aucun danger nucléaire quelle que soit leur disposition dans toutes les
circonstances prévisibles de transport. L’écran de protection et l’enveloppe de
sécurité sont en général maintenus fermement au centre d’un cadre résistant, assez
grand pour assurer un isolement neutronique suffisant. On calcule le nombre
admissible de colis, qui représente le nombre maximum de colis qu’il est permis
d’entreposer ou de transporter simultanément. Cette indication est portée sur l’éti
quette du colis, ainsi qu’il est expliqué à la section suivante, pour permettre aux
travailleurs chargés du transport de connaître le nombre maximum de colis qu’ils
peuvent entreposer dans une zone donnée.
— Les colis de la classe fissile III sont réputés ne présenter aucun danger nucléaire
dans toutes les circonstances prévisibles de transport en raison de vérifications et
de contrôles administratifs spéciaux imposés pour l’entreposage ou pour le trans
port de l’envoi. Il doit être prouvé que ces contrôles spéciaux assurent la sûreté
nucléaire requise.
2.2.2. Etiquetage
Les véhicules routiers et ferroviaires qui transportent des colis étiquetés doivent
être munis d’une étiquette portant le trèfle symbolique et la mention
«RADIOACTIVE».
Les étiquettes des colis de la catégorie II et de la catégorie III portent en outre
un «indice de transport» qui, pour les matières non fissiles, exprime en mrem/h
l’intensité du rayonnement à une distance de un mètre de la surface du colis. Pour
les colis des classes fissiles II ou III, l’indice est défini comme la plus grande des deux
valeurs obtenues a) en mesurant l’intensité du rayonnement à une distance de un
mètre de la surface du colis et b) en prenant le quotient de 50 par le nombre admissi
ble de colis qui peuvent être entreposés dans une zone donnée.
2.2.3. Marquage
Outre les étiquettes décrites ci-dessus, les colis doivent porter certaines autres
marques. Les colis du type A doivent porter à l’extérieur la mention «type A». Les
colis du type B portent la mention «type B(U)» ou «type B(M)». Les colis du type
B doivent en outre porter un trèfle symbolique résistant au feu et à l’eau pour avertir
les pompiers et les équipes de secours de leur contenu radioactif en cas d’accident.
Les colis d’un poids supérieur à 50 kg doivent porter sur leur surface extérieure l’in
dication de ce poids, inscrite de manière durable. Les étiquettes de tous les colis qui
doivent être transportés comme chargements complets devront porter, inscrite au
tampon, la mention «CHARGEMENT COMPLET».
Le nombre des colis entreposés dans une zone quelconque ou transportés dans
tout véhicule, bateau de navigation intérieure ou aéronef, doit être limité en sorte que
la somme des indices de transport ne soit pas supérieure à 50. Pour les navires de
mer, la limite est fixée à 200, encore que les divers groupes de colis ne doivent pas
avoir un indice supérieur à 50 et doivent être arrimés de telle manière qu’ils soient
séparés par une distance d’au moins six mètres. Cette prescription permet de con
trôler convenablement l’intensité du rayonnement et, s’il y a des colis appartenant à
une classe fissile, de ne pas dépasser le nombre admissible.
Les colis doivent être séparés des personnes et des pellicules photographiques
non développées par des distances qui dépendent de la somme des indices de trans
port. Des tables de distances appropriées sont fournies à l’intention des travailleurs
chargés du transport.
Pour les transports ferroviaires ou routiers, l’intensité du rayonnement à la sur
face des colis ne doit pas être supérieure à 200 mrem/h et ne doit pas dépasser 10
mrem/h à deux mètres des surfaces extérieures du véhicule. En outre, pour les
véhicules routiers, l’intensité du rayonnement ne doit pas dépasser 2 mrem/h en tout
emplacement du véhicule normalement occupé.
TRANSPORT DES MATIERES RADIOACTIVES 139
Après approbation d’un modèle de colis ou d’un envoi envisagé, l’autorité com
pétente délivre un certificat d’approbation attribuant une marque d’identification au
colis et contenant d’autres renseignements spécifiés dans le Règlement.
C’est à l’expéditeur qu’il appartient de satisfaire aux prescriptions régissant
l’étiquetage et le marquage, de délivrer un certificat déclarant que les contenus sont
correctement indiqués, emballés, étiquetés et marqués et en parfait état de transport
ainsi que d’inscrire les détails de l’envoi dans les documents de transport. Il doit
également fournir au transporteur des renseignements concernant les vérifications
supplémentaires éventuelles en cours de transport, les restrictions éventuelles quant
au mode de transport et les mesures particulières au modèle à prendre en cas d’acci
dent. L’expéditeur doit adresser aux autorités compétentes de tous les pays intéressés
une notification ainsi que des exemplaires des certificats d’approbation des modèles
de colis avant la première expédition de colis du type B(U) contenant des quantités
de radioactivité supérieures à des valeurs spécifiées.
Le Règlement dispose qu’il faut limiter l’accès à tout colis suspect et faire appel
aussitôt à une personne qualifiée pour faire un contrôle destiné à déterminer l’étendue
de la contamination et, le cas échéant, à prendre des mesures complémentaires, con
formément aux dispositions établies par l’autorité compétente, pour réduire au
minimum les conséquences d’une fuite. De nombreuses autorités nationales ont établi
des plans détaillés pour rendre compte des cas d’accident survenant pendant le trans
port de matières dangereuses et y remédier. On trouvera des conseils sur les mesures
à prendre pour les matières radioactives en cas d’accident dans un document publié
par Г AIEA3 et dans un manuel à paraître.4
concernant le transport des marchandises dangereuses par chemins de fer» est généra
lement connue sous le sigle RID, abréviation de son titre en français. Le RID est
publié en allemand et en français par l’Office central des transports internationaux
par chemins de fer dont le siège est établi à Berne (Suisse). Révisé tous les cinq ans,
sa dernière version est parue en 1977.
Les marchandises dangereuses visées par le RID sont classées conformément au
système de Г ONU. Le RID adopte le Règlement de l’AIEA pour le transport des
matières radioactives (classe 7).
La dernière version du RID reprend la version du Règlement de l’Agence révi
sée en 1973 ainsi que les modifications de détail promulguées en 1975. Le RID con
tient également un tableau des distances qui doivent séparer les colis des catégories
Il-jaune et Ш-jaune des colis étiquetés «FOTO» en fonction de la somme des indices
de transport correspondant à un envoi de colis.
Un système a été mis au point pour permettre d’introduire les amendements
apportés pendant les intervalles qui séparent les grandes révisions du RID. Selon ce
système, un comité d’experts internationaux prépare des propositions d’amendements
qui sont soumis à tous les Etats contractants pour examen. Si, pendant une période
de quatre mois, cinq au moins des Etats contractants n’ont pas fait opposition à une
proposition d’amendement, l’amendement entre en vigueur à la fin d’une nouvelle
période de huit mois.
Le CTI s’occupe également de mettre au point un Accord européen sur les trans
ports internationaux de marchandises dangereuses par voies navigables intérieures,
généralement connu sous le sigle ADN. L’ADN en est encore à l’état de projet. Le
projet d’ADN a retenu le système de classification des marchandises dangereuses
adopté par l’ONU ainsi que l’édition du Règlement de ГА1ЕА révisée en 1973, y
compris les modifications de détail promulguées en 1975.
Il donne des formules pour déterminer les distances minimum entre les colis de
matières radioactives et les locaux du personnel du bateau, dans les zones d’entretien
et dans les zones où peuvent se trouver en permanence des pellicules non
développées. Ces formules tiennent compte de la somme des indices de transport et
de l’effet de protection de toute cargaison intermédiaire. Des restrictions sont égale
ment imposées à l’intensité des rayonnements dans les espaces occupés ainsi qu’aux
panneaux des plats-bords et des écoutilles.
adoptée; après quoi, un sous-comité sur le transport maritime des marchandises dan
gereuses créé par Г0МС1 a rédigé le Code maritime international sur les marchandi
ses dangereuses. Le Comité de la sécurité maritime de ГОМС1, qui se réunit tous
les six mois, a été habilité par l’Assemblée générale de l’Organisation à approuver
et à diffuser les révisions du Code qu’établit le sous-comité.
Les marchandises dangereuses sont classées conformément au système de
Г ONU et le Règlement de l’AIEA a été adopté pour le transport des matières radioac
tives, lesquelles entrent dans la classe 7.
La dernière édition du Code, qui a été publiée en 1977, reprend la version du
Règlement de l’AIEA révisée en 1973, y compris les modifications de détail promul
guées en 1975.
Des suppléments comprenant les amendements approuvés par le Comité de la
sécurité maritime paraissent à intervalles d’environ un an.
Le Code de Г0МС1 contient des tableaux qui donnent des listes des distances
minimum, correspondant à la somme des indices de transport, entre les colis et les
locaux d’habitation du personnel ou les lieux de travail régulièrement occupés, quelle
que soit la durée de la traversée, et entre les colis et les pellicules photographiques
non développées pour des durées spécifiées de traversée. Il contient également des
nomographes qui permettent de modifier les distances pour tenir compte des
cargaisons intermédiaires.
Une des tâches principales confiées à ce Conseil a été de mettre au point et de suivre
en permanence le Règlement de Г1АТА relatif aux articles faisant l’objet de restric
tions. La première édition de ce Règlement est parue en 1956 et des éditions remises
à jour paraissent chaque année. Le Règlement donne la liste des matières, y compris
les matières radioactives, qui exigent un emballage spécial et une manutention spé
ciale, qui risquent d’endommager les structures des aéronefs ou qui possèdent
d’autres caractéristiques intrinsèques les rendant impropres au transport aérien à
moins d’être convenablement emballées. Le transport de certains autres articles
spécifiés est strictement interdit.
Le Règlement a force obligatoire pour toutes les compagnies membres de
Г1АТА. L’expéditeur est tenu de se conformer à la dernière édition en vigueur du
Règlement et doit remplir et signer le certificat de l’expéditeur relatif aux articles fai
sant l’objet de restrictions. Comme pour les autres modes de transport, les articles
faisant l’objet de restrictions sont classés par Г IAT A conformément au système de
l’ONU où les matières radioactives constituent la classe 7. La 23e édition du Règle
ment qui entre en vigueur en décembre 1980 comprend deux groupes de règles
applicables au transport des matières radioactives dont on trouve la liste à la
partie 2A et à la partie 2B respectivement. La partie 2A est conforme à l’édition révi
sée de 1973 du Règlement de l’Agence et contient les modifications de détail qui y
ont été apportées en 1975 et 1977. La partie 2B s’inspire de l’édition de 1967 du
Règlement de ГА1ЕА et peut être appliquée pendant une période de transition.
Le Règlement contient des tableaux qui indiquent les distances minimum corres
pondant à certains totaux d’indices de transport, de la surface des colis aux planchers
intérieurs de la partie réservée aux passagers et du poste de pilotage, quelle que soit
la durée du transport, et les distances minimum de la surface des colis à des pellicules
non développées pour divers temps de vol. Les colis dont le total des indices de trans
port est supérieur à 50 doivent être transportés en tant que chargement complet.
— qu’il soit transporté par la voie la plus rapide, normalement par air;
— qu’il porte à l’extérieur une étiquette blanche portant les mots «radioactive
materials» qui seront rayés si le colis est renvoyé vide;
— qu’il porte à l’extérieur le nom et l’adresse de l’expéditeur avec demande de retour
en cas de non-remise au destinataire;
— que le nom et l’adresse de l’expéditeur et le contenu du colis soient indiqués sur
l’emballage interne.
5. CONCLUSION
Ha-Vinh Phuong
1. INTRODUCTION
151
152 HA-VINH PHUONG
Jusqu’à une époque récente, les Etats étaient seuls compétents pour fixer des
niveaux de protection physique et pour décider et appliquer les mesures visant à pro
téger physiquement les matières et installations nucléaires et, par là-même, à prévenir
les vols ou détournements de ces matières ou l’utilisation abusive de ces installations.
Les participants à la première Conférence des Parties chargée de l’examen du
Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, réunie en 1975 à Genève, ont
reconnu la nécessité croissante d’une cooperation internationale pour la mise au point
de mesures de protection physique et pour leur application uniforme. De l’avis
général, cette exigence pourrait être notamment satisfaite par la négociation d’un
accord multilatéral sur la protection physique.
L’importance de cette question a été dûment reconnue dans la résolution adoptée
par la Conférence générale de l’AIEA en septembre 1975 (GC/XIX/RES/328), qui
invite les Etats Membres et le Directeur général à étudier les moyens de favoriser
le développement de la coopération internationale en approfondissant les problèmes
communs que la protection physique des installations et matières nucléaires pose aux
Etats Membres.
Comme suite à cette résolution, le Directeur général de l’Agence a diffusé un
projet de convention sur la protection physique des matières, installations et trans
ports nucléaires établi par les Etats-Unis d’Amérique. En novembre 1977, les
représentants gouvernementaux de 36 Etats se sont réunis pour la première fois, sous
154 HA-VINH PHUONG
1. Etats-Unis d'Amerique 3 mars 1980 New York et Vienne A ratifié le 13 décembre 1982
2. Autriche 3 mars 1980 Vienne
3. Grèce 3 mars 1980 Vienne
4. République Dominicaine 3 mars 1980 New York
5. Guatemala 12 mars 1980 Vienne
6. Panama 18 mars 1980 Vienne
7. Haiti 9 avril 1980 New York
8. Philippines 19 mai 1980 Vienne A ratifié le 22 septembre 1981
9. République démocratique 21 mai 1980 Vienne A ratifié le 5 février 1981
allemande
10. Paraguay 21 mai 1980 New York A ratifié le 6 février 1985
11. Union des Républiques 22 mai 1980 Vienne A ratifié le 25 mai 1980
socialistes soviétiques
12. Italie 13 juin 1980 Vienne — A signé à titre d'Etat membre d’Euratom
13. Luxembourg 13 juin 1980 Vienne — A signé à titre d’Etat membre d’Euratom
14. Pays-Bas 13 juin 1980 Vienne — A signé à titre d'Etat membre d’Euratom
15. Royaume-Uni de Grande Bretagne 13 juin 1980 Vienne — A singé à titre d’Etat membre d’Euratom
et d’Irlande du Nord
16. Belgique 13 juin 1980 Vienne — A signé à titre d'Etat membre d’Euratom
17. Danemark 13 juin 1980 Vienne — A signé à titre d'Etat membre d’Euratom
18. République fédérale d'Allemagne 13 juin 1980 Vienne — A signé à titre d’Etat membre d’Euratom
19. France 13 juin 1980 Vienne — A signé à titre d'Etat membre d’Euratom
20. Irlande 13 juin 1980 Vienne — A signé à titre d'Etat membre d’Euratom
21. EURATOM 13 juin 1980 Vienne
22. Hongrie 17 juin 1980 Vienne A ratifié le 4 mai 1984
23. Suède 2 juillet 1980 Vienne A ratifié le 1er août 1980
24. Yougoslavie 15 juillet 1980 Vienne
25. Maroc 25 juillet 1980 New York
26. Pologne 6 août 1980 Vienne A ratifié le 5 octobre 1983
27. Canada 23 September 1980 Vienne
28. Roumanie 15 janvier 1981 Vienne
29. Brésil 15 mai 1981 Vienne
30. Afrique du Sud 18 mai 1981 Vienne
31. Bulgarie 23 juin 1981 Vienne A ratifié le 10 avril 1984
32. Finlande 25 juin 1981 Vienne
33. Tchécoslovaquie 14 septembre 1981 Vienne A ratifié le 23 avril 1982
34. République de Corée 29 décembre 1981 Vienne A ratifié le 7 avril 1982
35. Norvège 26 janvier 1983 Vienne
36. Israël 17 juin 1983 Vienne
37. Turquie 23 août 1983 Vienne
38. Australie 22 février 1984 Vienne
39. Portugal 19 septembre 1984 Vienne
40. Niger 7 janvier 1985 Vienne
PROTECTION PHYSIQUE DES MATIERES 155
les auspices de l’Agence, pour «étudier la rédaction» d’une convention. Deux ans plus
tard, en octobre 1979, après quatre longues sessions de négociation, le texte définitif
était établi. Cinquante-huit pays et la Communauté européenne de l’énergie atomique
(EURATOM) avaient participé aux débats.
Le 3 mars 1980, la Convention sur la protection physique1 a été ouverte à la
signature de tous les Etats, au siège de l’AIEA à Vienne et au siège de l’Organisation
des Nations Unies à New York, et les fonctions de dépositaire ont été confiées à
l’Agence. Au 31 janvier 1985, la Convention avait été signée par 40 Etats et
EURATOM, et ratifiée par 11 Etats (tableau I). Bien que la Convention ne doive
entrer en vigueur que lorsque 21 Etats l’auront ratifiée, son adoption marque une
étape considérable dans le développement de la coopération internationale pour
l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
1 Pour le texte de la Convention, voir p. 212 dans ce volume. Il a été également reproduit dans
le document INFCIRC/274/Rev.l.
156 HA-VINH PHUONG
Chaque Etat partie s’engage à prendre des dispositions pour que, durant un
transport international, les matières nucléaires soient protégées selon un niveau
convenu tant qu’elles se trouvent sur son territoire ou à bord d’un navire ou d’un
aéronef relevant de sa juridiction.
Chaque Etat partie s’engage également à n’exporter ou n’importer des matières
nucléaires et à n’autoriser leur transit sur son territoire que s’il a reçu l’assurance que
ces matières seront protégées en cours de transport international conformément aux
niveaux convenus. Un Etat partie doit également appliquer les niveaux de protection
convenus aux matières qui, transportées d’une partie à une autre de son territoire,
emprunteront les eaux internationales ou l’espace aérien international. L’Etat partie
tenu d’obtenir l’assurance mentionnée ci-dessus doit préalablement aviser du
transfert les Etats sur le territoire desquels les matières nucléaires transiteront.
Les Parties s’engagent, en cas de vol, de vol qualifié, ou de toute menace d’un
tel acte, à coopérer et à apporter leur aide à tout Etat qui en fait la demande pour
la récupération et la protection de ces matières. Dans un tel cas, des Etats non parties
à la Convention peuvent aussi demander à bénéficier des dispositions de la Conven
tion en matière de coopération. A cet effet, les Parties s’engagent à s’indiquer
mutuellement, directement ou par l’intermédiaire de l’AIEA, leurs services respectifs
chargés d’assurer la protection physique des matières nucléaires et de mener toute
opération de récupération ou d’intervention en cas d’enlèvement, d’emploi ou
d’altération illicite.
Les Parties s’engagent également à se consulter et a coopérer directement ou
par l’intermédiaire d’organisations internationales en vue d’améliorer la conception
ou l’entretien des systèmes de protection physique appliqués au transport
international.
PROTECTION PHYSIQUE DES MATIERES 157
L’Agence n’est pas partie à la Convention; elle en est le dépositaire. Elle est
notamment chargée de communiquer aux Etats toute information en matière de signa
ture, de ratification, d’amendement, de formulation ou de retrait de réserves, de
dénonciation ou d’entrée en vigueur.
Elle est également appelée à jouer un rôle important d’intermédiaire en faisant
connaître aux Etats les lois et règlements nationaux donnant effet à la Convention,
l’issue des poursuites engagées contre tout auteur présumé d’une infraction, et les
autorités nationales compétentes responsables de la protection physique des matières
4. CONCLUSION
Patrick Reyners
1. INTRODUCTION
* Les idées exprimées et les informations données dans le présent exposé sont publiées sous la
seule responsabilité de l’auteur.
159
160 REYNERS
toute personne ayant, par suite d’une faute ou d’une négligence, causé des dommages
physiques ou matériels à autrui doit les réparer reposait sur l’existence d’un lien
direct entre la victime et l’auteur du préjudice et sur l’idée du libre arbitre de ce
dernier; elle avait d’autre part un caractère dissuasif et même de sanction à l’égard
de l’auteur des dommages.
Avec l’essor des transports et des activités industrielles, les cas de responsabilité
du commettant du fait des préposés se sont multipliés, ce qui a eu pour effet de
diminuer l’importance du facteur de responsabilité personnelle, l’auteur direct du
dommage et le responsable de celui-ci n’étant plus la même personne.
Parallèlement à ce transfert de responsabilité, la «capacité dommageable» des
activités humaines a augmenté considérablement, dépassant souvent les ressources du
patrimoine de la personne responsable; ce phénomène conduit à recourir à la pratique
de l’assurance responsabilité puis, dans certains domaines comme celui des transports
automobiles, à rendre obligatoire cette dernière.
D’autre part, le développement du machinisme, multipliant les accidents ano
nymes, a soulevé le problème de la responsabilité du gardien de la chose inanimée.
Avec le temps, il est apparu de plus en plus injuste que les victimes d’un préjudice
survenu sans qu’on puisse l’imputer à une faute ou une négligence de la partie adverse
soient pour cette raison privées de tout droit à réparation.
En observant l’évolution doctrinale et jurisprudentielle intervenue dans ces
différents pays, l’on constate que le système de responsabilité objective n’a pas pour
vocation de remplacer de façon générale la règle de la responsabilité fondée sur la
faute mais plutôt de faire face à un certain nombre de situations d’exception dans
lesquelles il s’avère nécessaire de dépasser le stade de la présomption de faute pour
parvenir à celui de l’acceptation de la responsabilité et du renoncement aux moyens
habituels de défense de la part de l’exploitant de l’activité en cause. Il serait en effet
inacceptable, comme le craignent les adversaires de ce système, que son adoption
dans la vie courante ait pour effet d’encourager un comportement irresponsable de
personnes assurées de leur (relative) impunité du fait que la responsabilité de leurs
actes dommageables est à l’avance assurée automatiquement par une autre personne.
Le corollaire habituel des systèmes de responsabilité objective réside dans la
limitation de celle-ci. Dans le domaine nucléaire, la limitation de responsabilité a
principalement pour objectif de ne pas imposer un fardeau trop écrasant aux exploi
tants nucléaires. Il est apparu à l’époque de l’élaboration des conventions sur la
responsabilité civile nucléaire que rendre l’exploitant nucléaire responsable de façon
illimitée serait de nature à décourager à l’avance les milieux industriels de se lancer
dans ce domaine d’activités et qu’il convenait au contraire de trouver une compensa
tion au régime de responsabilité absolue au moyen d’une réduction des conséquences
de cette responsabilité.
Limiter par avance la responsabilité de l’exploitant nucléaire implique mal
heureusement le risque de voir les demandes en réparation à la suite d’un accident
nucléaire excéder le montant de cette responsabilité. Le souci de pallier les répercus
sions sociales d’une telle situation est à l’origine d’un interventionnisme multiforme
RESPONSABILITE CIVILE NUCLEAIRE 161
Le premier texte qui ait été adopté dans ce domaine — et celui qui comporte
le plus grand nombre de parties contractantes — est la Convention (dite «Convention
de Paris») sur la responsabilité civile dans le domaine de l’énergie nucléaire, signée
à Paris le 29 juillet 1960 par 16 pays européens, sous le patronage de l’OCDE. Elle
est entrée en vigueur en 1968.
Le régime de responsabilité institué par la Convention de Paris a été, à un stade
ultérieur, complété par une autre Convention signée le 31 janvier 1963 à Bruxelles
par 13 des pays signataires de la Convention de Paris («Convention complémentaire
de Bruxelles»); l’objet de cette Convention est de fournir des fonds supplémentaires
pour la réparation d’un accident nucléaire catastrophique. La Convention com
plémentaire de Bruxelles est entrée en vigueur en 1974.
Outre ces deux conventions, à vocation régionale, une convention de portée
mondiale a été adoptée à Vienne le 21 mai 1963, sous l’égide de l’AIEA: il s’agit
de la Convention de Vienne relative à la responsabilité civile en matière de dommages
nucléaires. La «Convention de Vienne» est entrée en vigueur en 1977; il peut être
utile de relever le fait qu’aucun des pays parties à la Convention de Paris n’a ratifié
ou adhéré à la Convention de Vienne.
Il convient également de signaler que la Convention de Paris et la Convention
complémentaire de Bruxelles ont été toutes deux révisées par un Protocole addition
nel signé le 28 janvier 1964. Cette double révision avait pour but de rapprocher les
dispositions de ces deux conventions de celles de la Convention de Vienne adoptée
l’année précédente, si bien que le régime international de responsabilité civile
nucléaire témoigne d’un remarquable degré d’harmonisation.
162 REYNERS
1 L’Article 24 de l’Accord monétaire européen du 5 août 1955 prévoit que «Les comptes du
Fonds sont tenus dans une unité de compte fixée à 0,88867088gramme d'or fin»-, au moment de l’adop
tion de la Convention, une unité de compte équivalait approximativement à un dollar des Etats-Unis.
164 REYNERS
Une autre notion importante pour la protection des victimes est l’obligation,
pour l’exploitant, de souscrire et de maintenir une garantie financière correspondant
à sa responsabilité. La canalisation de l’ensemble de la responsabilité sur l’exploitant
a ouvert la voie à la canalisation de l’assurance sur ce même exploitant, permettant
ainsi d’éviter la souscription d’une multitude de polices d’assurance par diverses per
sonnes (ingénieurs-architectes, fournisseurs de combustible ou d’équipements, trans
porteurs, par exemple) qui auraient pu être tenues pour responsables en vertu du droit
commun. Pour faire face à leurs obligations en cas de dommages nucléaires, les
assureurs se sont regroupés pour former des pools d’assurances nucléaires fondés sur
les principes de co-assurance et de réassurance.
4.7. Non-discrimination
5. REMARQUES FINALES
Jacques Deprimoz
Les images sur lesquelles se fixent le plus souvent les inquiétudes du public à
propos de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire peuvent se découvrir sur les
trois clichés suivants:
— d’abord, un nuage insolite qui s’élèverait au-dessus d’un site nucléaire, prendrait
plus ou moins la forme d’un champignon et disperserait alentour sa charge de
poisons;
— puis ces camions trapus qui reçoivent dans certains ports des «châteaux de plomb»
marqués du trèfle radioactif et qui se dirigent vers des centres de retraitement en
se faisant annoncer par le panonceau «convoi exceptionnel»;
— enfin (et alors l’image devient parfois phantasme), les microfissures ou les traces
d’usure prématurée dues à ces flux de neutrons qui martèlent sournoisement les
parois et les joints des pièces maîtresses d’un réacteur.
C’est donc à partir de ces trois aspects du risque que vont s’ordonner les trois
parties de cet exposé où nous décrirons le pourquoi et le comment des interventions
des assureurs lorsque ceux-ci sont sollicités de réparer financièrement:
— en premier lieu, les dommages aux tiers résultant d’accidents nucléaires survenus
dans des installations fixes;
— en second lieu, les dommages aux tiers résultant d’accidents en cours de transport
de substances nucléaires;
— en troisième lieu, les détériorations subies par les installations elles-mêmes, sous
l’effet de désordres mettant en jeu la radioactivité.
Cependant, les lignes qui suivent ne répondent pas à l’ambition de tout dire sur
les techniques d’assurance utilisées. Elles veulent surtout mettre en évidence la con
struction assez remarquable, à l’échelle planétaire, des structures d’accueil de ces
risques de pointe, structures qui ont pris la forme de pools de coréassurance créés
en quelques années dans la plupart des pays dotés ou s’apprêtant à se doter d’une
industrie nucléaire.
Evoquant l’Atomium de Bruxelles, ces pools apparaissent comme des boules
d’acier, toutes communiquant entre elles en circuit étanche. Et l’on peut dire que
c’est la totalité de leur volume d’air contenu — ou plutôt la totalité des sommes sur
lesquelles chacun des pools s’est engagé — qui serait, le cas échéant, disponible pour
revitaliser un exploitant nucléaire frappé par le malheur.
169
170 DEPRIMOZ
honorable pour l’époque (60 millions de dollars par accident). C’est ainsi que la Sec
tion 170 de l’amendement Price-Anderson de 1957 a pu stipuler:
— que «chaque autorisation ... devra être subordonnée à l’obligation pour le titulaire
de disposer d’une garantie financière du genre et du montant exigés par la
Commission»;
— que «le montant requis sera égal ...au montant susceptible d’être couvert par l’as
surance responsabilité civile du secteur privé»;
— et enfin, que ce montant pourra être révisé en tenant compte de facteurs tels que
le coût et les modalités de l’assurance privée, le type, l’importance et le lieu de
l’activité autorisée ainsi que d’autres facteurs relatifs aux risques
Ainsi, le Congrès américain en appelait aux assureurs pour faire, non pas l’im
possible, mais tout leur possible.
Selon ce système, tout exploitant de réacteur ou d’installation devant détenir ou
traiter des matières fissiles qui justifierait avoir bien souscrit l’assurance au niveau
maximum disponible verrait sa dette indemnitaire vis-à-vis des tiers prise en charge
par l’Etat dans la limite de 500 millions de dollars, sous déduction des indemnités
que devraient régler les assureurs privés.
Pragmatisme efficace en économie libérale, heureusement maintenu depuis 25
ans, puisque la capacité de couverture originelle de 60 millions fournie par les deux
pools américains (NELIA — devenu ANI — constitué entre 135 sociétés par actions,
et MAELU — devenu MAERP — constitué entre 105 sociétés mutuelles) a pu se
hisser progressivement au niveau de 160 millions de dollars (dont environ 40 millions
acquis par le concours des pools des autres pays), l’Etat n’étant plus engagé que pour
la tranche comprise entre 160 et 500 millions.
1968 Espagne
1971 République de Corée
1972 Portugal
1975 Taïwan
1977 Yougoslavie
1981 Brésil
1982 Afrique du Sud
Ainsi, dans les mois qui ont précédé la signature de la Convention de Paris en
juillet 1960, les assureurs de 12 pays d’Europe (dont les représentants avaient été
entendus en temps opportun par les experts gouvernementaux) pouvaient déjà
répondre «présent» aux demandes de couverture qui intéresseraient les exploitants de
l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.
Quelles pourraient donc être les autres options et que faut-il en penser?
D’abord, la garantie directe de l’Etat semble la plus simple et, a priori, la plus
séduisante, parce qu’elle ne requiert aucun préfinancement par provisionnement
échelonné.
Mais elle ne paraît pouvoir bénéficier qu’à des installations elles-mêmes exploi
tées par des organismes étatiques ou para-étatiques. Encore n’est-il pas évident qu’en
toutes circonstances, l’Etat «budgétise sans frais» le coût des indemnités à régler. Il
peut vouloir prendre des gages et tout spécialement lorsque l’exploitant public aura
le statut d’établissement industriel doté d’une autonomie financière.
Ainsi, en France, où l’article 7 de la Loi du 30 octobre 1968 prévoit la garantie
d’Etat comme alternative à l’assurance, Electricité de France n’a obtenu cette
garantie pour l’exploitation de ses centrales nucléaires que contre le dépôt de titres.
Le risque de perdre définitivement ces titres a amené à n’adopter cette solution que
très momentanément et à revenir très vite à l’assurance privée, préférant intégrer,
dans ses frais d’exploitation, une charge annuelle de prime d’assurance parfaitement
mesurable et extrapolable, plutôt que de subir les à-coups résultant de gros sinistres
ou de séries de sinistres de toute taille.
Bien entendu, la garantie directe de l’Etat ne peut guère s’admettre en faveur
d’entreprises privées.
En revanche, la caution d’un établissement bancaire se concevrait théorique
ment pour des exploitants privés. Mais, ici encore, la formule ne mettra pas l’exploi
tant à l’abri d’une prise de gage sur son patrimoine, pouvant aller jusqu’à le rendre
totalement insolvable. De fait, à notre connaissance, aucune solution bancaire agréée
par les autorités gouvernementales n’a pu voir le jour jusqu’à présent.
En définitive, l’option Assurance de responsabilité civile l’emporte donc génér
alement, et même dans le choix exprimé par des établissements publics comme le
CEA et EDF en France depuis 1957, par ENEL en Italie et par le CEGB au
Royaume-Uni.
Les auteurs des Conventions de Paris et de Vienne ont voulu que l’engagement
de l’assureur à hauteur du plafond de la responsabilitié de l’exploitant soit entière
ment affecté à l’indemnisation des tiers. En particulier, cet engagement ne saurait être
amputé par le règlement des frais de justice et des dépens. Ce règlement ne peut donc
faire l’objet que d’une couverture additionnelle dont l’importance reste à convenir,
de gré à gré, entre l’assureur et l’assuré.
Louable souci que celui de nos législateurs, de vouloir réserver aux innocentes
victimes la totalité des fonds disponibles provenant de l’assurance! Et pourtant, ont-
ils bien, par les textes en vigueur, garanti le total respect de ce principe? Nous revien
drons plus loin sur cette question à propos des «dommages aux biens sur site».
Les Conventions de Paris et de Vienne, ainsi que toutes les lois évoquant l’as
surance nucléaire, laissent aux exploitants le libre choix de leur assureur opérant sur
leur marché national.
COUVERTURE DES DOMMAGES NUCLEAIRES 175
Drapés ou non dans un habit réglementaire (par exemple, le pool français est
un groupement d’intérêt économique régi par l’Ordonnance du 23 septembre 1967),
ayant reçu ou non le pouvoir de délivrer directement des polices (le pool français n’a
pas ce pouvoir), les pools des 22 pays cités plus haut ont, pour acte de naissance,
des conventions privées conclues entre des assureurs opérant sur le même marché
(conventions renouvelables d’année en année) aux termes desquelles chaque adhérent
fixe la somme qu’il entend entièrement conserver à sa charge, sans aucune réassur
ance personnelle, sur tous les sinistres frappant les polices versées au pool. Cette
somme s’appelle son «plein de conservation». Le total des pleins révisable annuelle
ment donne la capacité nationale du pool. Chaque adhérent prend sa part sur les
176 DEPRIMOZ
primes et sur les sinistres en proportion de son plein, par rapport à la capacité natio
nale. La coréassurance en quote-parts est vraiment la formule la plus simple!
Par ce moyen, les quelque 120 sociétés d’assurance et sociétés de réassurance
françaises et étrangères établies en France ont pu faire progresser comme suit la capa
cité de conservation nationale du pool français sur les risques nationaux de respon
sabilité civile (chiffres en millions de francs):
1957: 7 1977: 49
1959: 10 1979: 59
1967: 15 1982: 66
1972: 19 1983: 81
Si le décuplement en 25 ans de la capacité d’origine constitue une brillante
progression, la capacité actuelle en valeur absolue de 81 millions de francs pour la
couverture des risques de responsabilité civile peut encore paraître modeste, surtout
si on la compare aux 184 millions de DM du pool allemand, aux 27 millions de livres
du pool britannique et aux 120 millions de dollars des deux pools des Etats-Unis.
Pour la France, l’explication vient de ce que nos besoins de couverture demeurent
cantonnés dans la limite des 50 millions de francs requise en vertu de la Loi du 30
octobre 1968 et non révisée depuis. Si, selon toute probabilité, cette limite légale est
prochainement relevée, la capacité de notre pool sur les risques encourus par les
exploitants français suivra l’adaptation nécessaire.
Ajoutons d’ores et déjà que la capacité de souscription d’un marché organisé
en pool ne se mesure correctement que si l’on additionne sa capacité pour la respon
sabilité civile et sa capacité pour les dommages directs aux installations nucléaires,
l’une et l’autre pouvant être engagées à la suite d’un même événement. Or, celle-ci
atteint aujourd’hui presque 300 millions de francs pour le pool français, ce qui
représente un niveau plus qu’honorable sur l’échelle internationale (environ 10% de
la capacité mondiale cumulée à 3 milliards pour les dommages directs).
En outre, robustesse et pérennité — ces deux exigences de l’assurance atomique
— se fondent sur une clause de solidarité figurant dans les statuts de tous les pools
et selon laquelle la quote-part d’un adhérent défaillant est, pour tous les engagements
contractés dans l’année de la défaillance, répartie entre les autres proportionnelle
ment à leurs pleins respectifs.
L’aptitude à réaliser des accords réciproques de réassurance de pool à pool,
signalée comme particulièrement souhaitable au point 4 de l’Exposé des motifs de la
Convention de Paris, est formulée dans les statuts de chacun d’eux (et bien entendu
dans les statuts du pool français).
Voilà qui permet, en tant que de besoin, d’associer en quote-part toutes les capa
cités nationales de conservation disponibles sur la planète.
A cet égard, une précision technique s’impose: pour la couverture des risques
nationaux, la capacité totale de conservation s’obtient par la somme des pleins
apportés par les adhérents nationaux et parles adhérents étrangers établis dans le pays
COUVERTURE DES DOMMAGES NUCLEAIRES 177
Nous voici donc revenus aux options décrites au chapitre 1 à propos des risques
de détention et d’utilisation à point fixe.
Garantie d’Etat? Caution bancaire? Aucune tentative sérieuse de ce côté puisque
les assureurs des années 1960 ont très rapidement su répondre «présent» pour.délivrer
aux mêmes exploitants nucléaires dont ils allaient couvrir les risques à point fixe des
polices «responsabilité civile - transports de substances nucléaires » répondant aux
nécessités de la loi nationale.
Et puisque l’article 10 a de la Convention de Paris parlait de «conditions d’as
surances réglementées», les assureurs des exploitants ont mis au point et fait avaliser
par leurs autorités des conditions générales types d’assurance «responsabilité civile
- transport».
En France, ce document porte l’accord de la Direction des assurances au
Ministère de l’économie et des finances en date du 27 avril 1973. Seule exclusion
spécifique: les dommages causés par toutes matières radioactives après leur immer
sion dans le cadre d’une opération d’évacuation.
Les campagnes volontaires en haute mer, qui effectivement furent commandées
pour les déchets français en 1969 et qui n’ont jamais été renouvelées depuis,
n’avaient de garantie d’assurance que pour les accidents survenant entre le port de
COUVERTURE DES DOMMAGES NUCLEAIRES 181
Les contrats proposés aux exploitants français ont, dès l’origine, été des con
trats «ouverts» sur des périodes de douze mois reconductibles. En d’autres termes,
ces polices prennent en charge l’ensemble des risques afférents aux transports
déclarés dans l’année selon des bordereaux mensuels ou trimestriels.
La résiliation d’un contrat «ouvert» ne peut avoir d’effet que sous préavis de
deux mois et, s’agissant du traitement des risques qui concernent des transports en
cours au moment où tombe ce préavis, la garantie restera due jusqu’à achèvement
du transport commencé.
Les contrats «à aliments» délivrés en France couvrent la plus large gamme de
transports de matières radioactives qui puisse se concevoir dès lors que chaque expé
dition est correctement déclarée et identifiée. C’est dire que sont aussi bien accueillis
dans un même contrat:
— les transports par terre, par mer et par air;
— les transports de matières de faible activité spécifique en chargement complet (par
exemple uranates de soude), de produits radioactifs neufs exigeant des emballages
A, BU ou BM selon les types normalisés par le Règlement de l’AIEA, Edition
révisée de 1973, de combustibles irradiés, de déchets;
— les transports dont la garantie s’arrête à la limite des eaux territoriales du pays des
tinataire ou, au contraire, s’étend jusqu’au déchargement à quai;
— les transports combinés «route-rail-mer» ou «route-avion» sans rupture de charge
et ce dans le monde entier, dès lors que l’expéditeur (ou le destinataire) est un
exploitant français.
A propos des accidents survenant dans des installations terrestres, nous avons
vu que la Convention de Paris et les lois nationales excluent de leurs champ d’applica
tion les dommages aux «biens sur site utilisés en rapport avec ces installations». Leurs
propriétaires apparaissent, en effet, comme des tiers méritant une moindre protection
puisque, aussi bien, ils peuvent directement assurer ces biens contre les risques de
contamination radioactive accidentelle. En serait-il de même, à propos des accidents
en cours de transport pour le moyen de transport lui-même?
L’article 7c de la Convention de Paris laisse aux lois nationales le soin d’en
décider ainsi ou au contraire d’inclure, dans le champ de la responsabilité nucléaire
182 DEPRIMOZ
En effet, ces polices valables dans le monde entier pour toutes matières radioac
tives avec leurs aliments par centaines de colis n’ont été aisément délivrées sur notre
marché qu’à la faveur de leur cession intégrale au pool français d’assurance des
risques atomiques qui, en ce secteur, peut s’honorer d’avoir ouvert la voie à un cer
tain nombre d’autres marchés. Nous procédons à des échanges de couvertures avec
les pools belge, espagnol, italien, japonais, suédois, suisse et yougoslave.
On peut certes se demander si, dans cette catégorie de risques, le recours aux
pools s’impose véritablement. Certains marchés ont cru pouvoir s’en passer et l’on
ne peut totalement ignorer l’intervention des assureurs maritimes classiques.
Et pourtant, deux motifs au moins militent en faveur de la cession des risques
aux pools:
— l’identité de clientèle avec celle des risques terrestres à point fixe: celle des exploi
tants nucléaires (et assez exceptionnellement celle de grands transporteurs spécia
lisés qui souscrivent d’ordre et pour compte des exploitants);
— l’opportunité de rassembler une information et un savoir-faire par les bureaux
d’étude technique des pools.
De plus, à propos des transports internationaux par terre, par mer ou par avion,
il a été longtemps question de mettre en place un système inspiré de celui des «cartes
vertes» pour l’indemnisation des accidents causés par les véhicules automobiles en
circulation internationale. Les pools auraient alors joué le double rôle des bureaux
émetteurs de certificats et gestionnaires de sinistres selon des règles très proches de
celles adoptées en janvier 1949 par le Sous-comité des transports routiers de la Com
mission économique européenne.
Un modèle de «certificat de garantie financière» destiné à satisfaire aux exi
gences de l’article 4c de la Convention de Paris pour être remis aux transporteurs par
route, par fer, par mer et par air a déjà été établi en juin 1967 par le Comité de direc
COUVERTURE DES DOMMAGES NUCLEAIRES 183
tion de l’AEN. Il est d’ores et déjà utilisé au titre des transports assurés auprès des
différents pools.
Elargissant la portée des quelques conventions bilatérales de gestion déjà con
clues entre le pool français et plusieurs pools voisins, on peut raisonnablement songer
à la mise en place d’une convention «interpools» similaire à la convention inter
bureaux qui opérera alors, non pas sur des «cartes vertes», mais sur des cartes
«couleur de neutrons»!
Si l’on considère les montants des valeurs en risque et le volume d’affaires réa
lisé, le troisième et dernier volet de cet exposé devrait prendre une envergure autre
ment plus large que les deux premiers volets qui concernent les assurances de
responsabilité civile.
A titre d’exemple, le chiffre d’affaires brut sur risques nationaux du pool ato
mique Français en 1982 a été d’environ 17 millions de francs sur les risques de
responsabilité civile, tandis qu’il s’est élevé à environ 56 millions sur les risques de
dommages matériels aux installations nucléaires.
D’autre part, pour la même année 1982, tandis que nos engagements maximaux
(ou pleins de conservation) se sont limités à 65 millions de francs par sinistre en
responsabilité civile, ils ont pu atteindre 260 millions sur les couvertures de dom
mages directs aux installations.
Malgré cette différence de mesure, notre troisième volet de présentation sera
plus exigu parce que la biographie des pools «dommages matériels» se confond très
largement avec la biographie des pools «responsabilité civile».
3.1. Naissance aux mêmes dates des pools «responsabilité civile» et des pools
«dommages matériels»
Certes, aucune loi sur l’énergie atomique n’a jamais obligé dans aucun pays
l’exploitant d’une installation nucléaire à souscrire une assurance pour indemniser ses
propres dommages.
En matière de gestion des risques, la liberté du choix des moyens (auto
assurance, mise en mutualité des risques dans le cadre d’une société captive, recours
à l’assurance traditionnelle au-delà d’une franchise à niveau variable) reste une règle
sacro-sainte pour un exploitant nucléaire public ou privé comme pour tout industriel.
Cependant, lorsqu’en 1956 l’amendement Price-Anderson conduisit les installa
tions américaines à s’adresser aux assureurs pour obtenir une couverture de respon
sabilité civile, ces mêmes assureurs, en bataillon serré, offrirent leurs services aux
mêmes installations pour des assurances de dommages. Ils annoncèrent à l’époque
une capacité globale de 60 millions de dollars (en provenance pour 50 millions des
184 DEPRIMOZ
sociétés par action groupées dans NEPIA et, pour 10 millions, des mutuelles
groupées dans MAERP).
Et les installations, soucieuses de protéger leur patrimoine, trouvèrent rapide
ment satisfaction dans les polices «tous risques» (comprehensive policies) que les
services concepteurs des deux pools avaient lancées sur le marché.
Dès lors, l’assurance américaine devait faire école en Europe et ailleurs. Dans
les 22 pays cités au chapitre 1 et aux mêmes dates indiquées pour la mise en place
des pools «responsabilité civile», les pools «dommages matériels» se créèrent, soit
conjointement, soit parallèlement:
— mêmes adhérents: assureurs et réassureurs nationaux, assureurs et réassureurs
étrangers;
— même système de partage des risques: coréassurance en quote-parts sur une
première ligne d’engagement;
— mêmes modalités de fonctionnement: des polices établies par les assureurs pres
sentis et entièrement cédées aux pools nationaux aux conditions fixées avec l’ac
cord des services technico-juridiques;
— mêmes motivations des sociétés membres: désir de se partager la connaissance
technologique des risques et, surtout, nécessité de mobiliser toutes les énergies vir
tuelles, c’est-à-dire toutes les capacités d’engagement financier disponibles sur un
marché national.
demander s’ils sont bien en rapport avec les besoins des exploitants nucléaires qui
rechercheraient une couverture maximale.
Autant qu’on puisse en juger, la valeur de remplacement actuelle d’une unité
PWR de 1200 MWe atteint approximativement 5 milliards de francs (ou 700 millions
d’UCE). La totalité des valeurs rassemblées sur le site de l’usine Eurodif d’en
richissement de combustible du Tricastin avoisine 25 milliards de francs (ou 3,5 mil
liards d’UCE). C’est dire que la capacité mondiale des pools, si brillante soit-elle
à son niveau de 3 milliards de francs, ne couvre pas l’indemnisation à 100% d’un
réacteur totalement détruit ou irrécupérable.
Il faudrait, bien sûr, estimer le sinistre maximum crédible sur un même site,
compte tenu des risques de communication du sinistre d’un local à l’autre. Ce n’est
pas toujours facile.
Peut-être le risque de sinistre total provient davantage de causes extérieures
comme le tremblement de terre, ou l’inondation, que de causes internes (bien que les
installations nucléaires aient été spécialement conçues et construites pour résister aux
catastrophes naturelles). Il faut pourtant savoir que les exploitants demandent de plus
en plus souvent à leurs assureurs de les garantir contre ces causes extérieures de des
truction auxquelles s’ajoutent les actes de violence et de sabotage.
Laidi Afsahi
1. INTRODUCTION
2. STRUCTURE EXISTANTE
187
188 LAIDI
3. REGLEMENTATION ENVISAGEE
Sûreté Nucléaire
ARTICLE PREMIER
193
194 DOCUMENTS
aux biens, qui provient ou résulte de tout rayonnement ionisant émis par
toute autre source de rayonnement se trouvant dans une installation
nucléaire.
1) «Accident nucléaire» signifie tout fait ou toute succession de faits de même
origine qui cause un dommage nucléaire.
ARTICLE II
ii) à défaut de dispositions expresses d’un contrat écrit, après qu’il aura
pris en charge cette matière;
iii) après qu’il aura pris en charge cette matière provenant de la personne
exploitant un réacteur nucléaire utilisé par un moyen de transport comme
source d’énergie, que ce soit pour la propulsion ou à toute autre fin;
iv) si cettre matière a été envoyée, avec le consentement par écrit de
l’exploitant, par une personne se trouvant sur le territoire d’un Etat non
contractant, seulement après qu’elle aura été chargée sur le moyen de
transport par lequel elle doit quitter le territoire de cet Etat non
contractant.
Il est entendu que si un dommage nucléaire est causé par un accident nucléaire sur
venu dans une installation nucléaire et mettant en cause des matières nucléaires qui
y sont stockées en cours de transport, les dispositions de l’alinéa a) du présent
paragraphe ne s’appliquent pas si un autre exploitant ou une autre personne est seul
responsable en vertu des dispositions des alinéas b) ou c) du présent paragraphe.
2. L’Etat où se trouve l’installation peut disposer dans sa législation que, dans les
conditions qui pourront y être spécifiées, un transporteur de matières nucléaires ou
une personne manipulant des déchets radioactifs peut, à sa demande et avec le con
sentement de l’exploitant intéressé, être désigné ou reconnu comme l’exploitant, à la
place de celui-ci, en ce qui concerne respectivement les matières nucléaires ou les
déchets radioactifs. En pareil cas, ce transporteur ou cette personne sera considéré,
aux fins de la présente Convention, comme l’exploitant d’une installation nucléaire
dans le territoire de cet Etat.
6. Aucune personne n’est responsable d’une perte ou d’un dommage qui n’est pas
un dommage nucléaire conformément à l’alinéa k) du paragraphe 1 de l’article pre
mier, mais qui aurait pu être inclus comme tel conformément à l’alinéa k) ii) de ce
même paragraphe.
7. Une action directe peut être intentée contre la personne qui fournit une garantie
financière conformément à l’article VII, si le droit du tribunal compétent le prévoit.
ARTICLE III
ARTICLE IV
6. Tout Etat où se trouve l’installation peut prévoir dans sa législation que l’alinéa
b) du paragraphe 5 ci-dessus n’est pas applicable, sous réserve qu’en aucun cas la
responsabilité de l’exploitant pour un dommage nucléaire autre que le dommage
nucléaire au moyen de transport ne devienne inférieure à 5 millions de dollars des
Etats-Unis par accident nucléaire.
ARTICLE V
3. Le dollar des Etats-Unis mentionné dans la présente Convention est une unité
de compte qui équivaut à la valeur-or du dollar des Etats-Unis à la date du 29 avril
1963, c’est-à-dire 35 dollars pour une once troy d’or fin.
ARTICLE VI
4. A moins que le droit du tribunal compétent n’en dispose autrement, toute per
sonne qui affirme avoir subi un dommage nucléaire et qui a intenté une action en
réparation dans le délai applicable en vertu du présent article peut modifer sa
demande pour tenir compte de toute aggravation du dommage, même après l’expira
tion de ce délai, tant qu’un jugement définitif n’a pas été prononcé.
ARTICLE VII
1. L’exploitant est tenu de maintenir une assurance ou toute autre garantie finan
cière couvrant sa responsabilité pour dommage nucléaire; le montant, la nature et les
conditions de l’assurance ou de la garantie sont déterminés par l’Etat où se trouve
l’installation. L’Etat où se trouve l’installation assure le paiement des indemnités
pour dommage nucléaire reconnues comme étant à la charge de l’exploitant, en four
nissant les sommes nécessaires dans la mesure où l’assurance ou la garantie finan
cière ne serait pas suffsante, sans que ce paiement puisse toutefois dépasser la limite
éventuellement fixée en vertu de l’article V.
ARTICLE VIII
ARTICLE IX
ARTICLE X
ARTICLE XI
1. Sauf dans les cas où le présent article en dispose autrement, les tribunaux de
la Partie contractante sur le territoire de laquelle l’accident nucléaire s’est produit
sont seuls compétents pour connaître des actions intentées conformément à l’article
II.
3. Lorsque les tribunaux de plus d’une Partie contractante peuvent être compétents
conformément aux paragraphes 1 ou 2 ci-dessus, la compétence est attribuée:
a) si l’accident nucléaire est survenu en partie en dehors du territoire de toute
Partie contractante et en partie sur le territoire d’une seule Partie contractante,
aux tribunaux de cette dernière;
b) dans tous les autres cas, aux tribunaux de la Partie contractante qui est
désignée par accord entre les Parties contractantes dont les tribunaux auraient
été compétents en vertu du paragraphe 1 ou du paragraphe 2 ci-dessus.
ARTICLE XII
2. Tout jugement définitif qui est reconnu et dont l’exécution est demandée dans
la forme requise par le droit de la Partie contractante où cette exécution est recher
DOCUMENTS 203
chée, est exécutoire comme s’il s’agissait d’un jugement d’un tribunal de cette Partie
contractante.
3. Toute affaire sur laquelle un jugement a été rendu ne peut faire l’objet d’un
nouvel examen au fond.
ARTICLE XIII
ARTICLE XIV
ARTICLE XV
Toute Partie contractante prend les mesures voulues pour assurer que la répara
tion d’un dommage nucléaire ainsi que les intérêts et dépens alloués par un tribunal
à ce titre, les primes d’assurance et de réassurance ainsi que les fonds provenant
d’une assurance, d’une réassurance ou d’une autre garantie financière ou les fonds
fournis par l’Etat où se trouve l’installation, conformément à la présente Convention,
sont librement convertibles dans la monnaie de la Partie contractante sur le territoire
de laquelle le dommage a été subi, de la Partie contractante sur le territoire de
laquelle le demandeur a sa résidence habituelle et, en ce qui concerne les primes et
prestations des assurances et réassurances, dans les monnaies spécifiées par le contrat
d’assurance ou de réassurance.
ARTICLE XVI
ARTICLE XVII
ARTICLE XVIII
ARTICLE XIX
ARTICLE XX
ARTICLE XXI
ARTICLE XXII
ARTICLE XXIII
ARTICLE XXIV
3. Pour tout Etat adhérant, la Convention entrera en vigueur trois mois après la
date du dépôt de son instrument d’adhésion, à condition qu’elle soit entrée en vigueur
conformément à l’article ХХШ.
ARTICLE XXV
1. La présente Convention est conclue pour une période de dix ans à compter de
la date de son entrée en vigueur. Toute Partie contractante pourra mettre fin, en ce
qui la concerne, à l’application de la présente Convention au terme de cette période
en donnant un préavis de un an à cet effet au Directeur général de l’Agence interna
tionale de l’énergie atomique.
2. La présente Convention restera par la suite en vigueur pour une période de cinq
ans à l’égard des Parties contractantes qui n’auront pas mis fin à son application con
formément au paragraphe 1 ci-dessus et, ultérieurement, par périodes successives de
cinq ans à l’égard des Parties contractantes qui n’y auront pas mis fin au terme de
l’une de ces périodes en donnant un préavis de un an à cet effet au Directeur général
de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
206 DOCUMENTS
ARTICLE XXVI
ARTICLE XXVII
ARTICLE XXVIII
ARTICLE XXIX
1. Décide:
a) Que les matières nucléaires envoyées par un exploitant à un destinataire
pour utilisation peuvent être exclues du champ d’application de la Conven
tion de Vienne pendant qu’elles se trouvent en dehors d’une installation
nucléaire à condition que l’envoi, lorsqu’il quitte une installation
nucléaire, remplisse les conditions écononcées dans l’annexe ci-jointe,
ainsi que les conditions pertinentes énoncées dans l’édition du Règlement
de transport de l’Agence en vigueur au moment considéré;
DOCUMENTS 209
*
Annexe
Généralités
1. Dans les présentes dispositions, les termes «A2», «Matière fissile» et «Matière radioactive sous
forme spéciale» sont entendus au sens qui leur est donné au chapitre premier de l’édition révisée de 1973
du Règlement de transport de l’Agence.
2. L’activité totale d’un envoi contenant un ou plusieurs radionucléides du même groupe ne doit pas
dépasser les limites suivantes:
a Pour les valeurs de A2, se reporter au chapitre IV de l’édition révisée de 1973 du Règlement
de transport de l’Agence.
* Le texte de la présente annexe est identique à celui de l’annexe à la décision sur l’exclusion de petites quantités de substances
nucléaires du champ d’application de la Convention sur la responsabilité civile dans le domaine de l’énergie nucléaire (Convention
de Paris), adoptée le 27 octobre 1977 par le Comité de direction de l’OCDE/AEN.
DOCUMENTS 211
3. L’activité totale d’un envoi de radionucléides constitué par des matières radioactives sous forme
spéciale ne doit pas dépasser 500 curies.
4. Si un envoi contient des matières radioactives sous forme spéciale et des radionucléides qui ne
sont pas des matières radioactives sous forme spéciale ou contient de tels radionucléides appartenant
à différents groupes, la somme des fractions obtenues en divisant l’activité de chacun des radionucléides
présents par la limite applicable prévue aux paragraphes 2 ou 3 ci-dessus ne doit pas être supérieure
à l’unité, que les matières soient emballées séparément ou ensemble. Si l’on ne connaît pas l’activité
individuelle de certains radionucléides présents dans un tel envoi, on doit prendre la limite la plus basse
prévue pour l’un de ces radionucléides comme diviseur commun de leur activité totale. Si l’on ne connaît
aucune des activités individuelles, l’activité totale de l’envoi ne doit pas dépasser la limite la plus basse
prévue pour l’un des radionucléides présents.
5. Les envois de matières fissiles doivent satisfaire à celles des dispositions ci-dessus qui leur sont
applicables et doivent en outre:
a) Etre faits en colis répondant aux spécifications
i) soit de la section C-5 de l’édition de 1967 du Règlement de transport de l’Agence
pour les colis des classes fissiles I ou II, sauf dans les cas prévus dans la section
C-5.1.2 de cette édition,
ii) soit du chapitre VI de l’édition revisée de 1973 du Règlement de transport de
l’Agence pour les colis des classes fissiles I ou II, sauf dans les cas prévus au
paragraphe 601 de cette édition;
ii) Pour un envoi contenant plusieurs radionucléides, la somme des fractions obtenues
en divisant la masse de chacun des radionucléides présents par la limite applicable
prévue dans le tableau ci-dessus ne doit pas être supérieure à l’unité.
212 DOCUMENTS
ARTICLE PREMIER
ARTICLE 2
ARTICLE 3
ARTICLE 4
1. Chaque Etat partie n’exporte des matières ou n’en autorise l’exportation que s’il
a reçu l’assurance que lesdites matières seront protégées pendant le transport
nucléaire international conformément aux niveaux énoncés à l’annexe I.
2. Chaque Etat partie n’importe des matières nucléaires ou n’en autorise l’importa
tion en provenance d’un Etat qui n’est pas partie à la présente Convention que s’il
a reçu l’assurance que lesdites matières seront protégées pendant le transport
nucléaire international conformément aux niveaux énoncés à l’annexe I.
3. Un Etat partie n’autorise sur son territoire le transit de matières nucléaires entre
des Etats non parties à la présente Convention par les voies terrestres ou par les voies
navigables ou dans ses aéroports ou ports maritimes que s’il a, dans toute la mesure
possible, reçu l’assurance que lesdites matières seront protégées en cours de transport
international conformément aux niveaux énoncés à l’annexe I.
5. L’Etat partie tenu d’obtenir l’assurance que les matières nucléaires seront proté
gées selon les niveaux énoncés à l’annexe I conformément aux paragraphes 1 à 3 ci-
dessus détermine et avise préalablement les Etats par lesquels lesdites matières tran
siteront par les voies terrestres ou les voies navigables et ceux dans les aéroports ou
ports maritimes desquels sont prévues des escales.
7. Rien dans le présent article ne doit être interprété comme affectant d’une
manière quelconque la souveraineté et la juridiction territoriales d’un Etat, notam
ment sur l’espace aérien et la mer territoriale dudit Etat.
ARTICLE 5
ARTICLE 6
1. Les Etats parties prennent les mesures appropriées compatibles avec leur légis
lation nationale pour protéger le caractère confidentiel de tout renseignement qu’ils
reçoivent à titre confidentiel en vertu des dispositions de cette Convention d’un autre
Etat partie ou à l’occasion de leur participation à une activité exécutée en application
de cette Convention. Lorsque des Etats parties communiquent confidentiellement des
renseignements à des organisations internationales, des mesures sont prises pour
assurer la protection du caractère confidentiel de ces renseignements.
216 DOCUMENTS
2. En vertu de la présente Convention, les Etats parties ne sont pas tenus de fournir
des renseignements que leur législation nationale ne permet pas de communiquer ou
qui compromettraient leur sécurité nationale ou la protection physique des matières
nucléaires.
ARTICLE 7
2. Tout Etat partie applique aux infractions prévues dans le présent article des
peines appropriées, proportionnées à la gravité de ces infractions.
ARTICLE 8
1. Tout Etat partie prend les mesures éventuellement nécessaires pour établir sa
compétence aux fins de connaître des infractions visées à l’article 7 dans les cas
ci-après:
a) lorsque l’infraction est commise sur le territoire dudit Etat ou à bord d’un
navire ou d’un aéronef immatriculé dans ledit Etat;
b) lorsque l’auteur présumé de l’infraction est un ressortissant dudit Etat.
DOCUMENTS 217
2. Tout Etat partie prend également les mesures éventuellement nécessaires pour
établir sa compétence aux fins de connaître desdites infractions lorsque l’auteur pré
sumé de l’infraction se trouve sur son territoire et que ledit Etat ne l’extrade pas con
formément à l’article 11 dans l’un quelconque des Etats mentionnés au paragraphe 1.
4. Outre les Etats parties mentionnés aux paragraphes 1 et 2, tout Etat partie peut,
conformément au droit international, établir sa compétence aux fins de connaître des
infractions visées à l’article 7, lorsqu’il participe à un transport nucléaire interna
tional en tant qu’Etat exportateur ou importateur de matières nucléaires.
ARTICLE 9
S’il estime que les circonstances le justifient, l’Etat partie sur le territoire duquel
se trouve l’auteur présumé de l’infraction recourt, conformément à sa législation
nationale, aux mesures appropriées, y compris à la détention, pour assurer la
présence dudit auteur présumé aux fins de poursuites judiciaires ou d’extradition. Les
mesures prises aux termes du présent article sont notifiées sans délai aux Etats tenus
d’établir leur compétence conformément aux dispositions de l’article 8 et, si besoin
est, à tous les autres Etats concernés.
ARTICLE 10
ARTICLE 11
1. Les infractions visées à l’article 7 sont de plein droit comprises comme cas d’ex
tradition dans tout traité d’extradition en vigueur entre des Etats parties. Les Etats
parties s’engagent à inclure ces infractions parmi les cas d’extradition dans tout traité
d’extradition à conclure entre eux.
2. Si un Etat partie qui subordonne l’extradition à l’existence d’un traité est saisi
d’une demande d’extradition par un autre Etat partie avec lequel il n’est pas lié par
un traité d’extradition, il peut considérer la présente Convention comme constituant
218 DOCUMENTS
la base juridique de l’extradition pour ce qui concerne les infractions susvisées. L’ex
tradition est soumise aux autres conditions prévues par la législation de l’Etat requis.
3. Les Etats parties qui ne subordonnent pas l’extradition à l’existence d’un traité
reconnaissent lesdites infractions comme cas d’extradition entre eux dans les condi
tions prévues par le droit de l’Etat requis.
4. Entre Etats parties, chacune de ces infractions est considérée, aux fins de l’ex
tradition, comme ayant été commise tant au lieu de sa perpétration que sur le ter
ritoire des Etats parties tenus d’établir leur compétence conformément aux
dispositions du paragraphe 1 de l’article 8.
ARTICLE 12
Toute personne contre laquelle une procédure est engagée en raison de l’une des
infractions prévues à l’article 7 bénéficie d’un traitement équitable à tous les stades
de la procédure.
ARTICLE 13
1. Les Etats parties s’accordent l’entraide judiciaire la plus large possible dans
toute procédure pénale relative aux infractions prévues à l’article 7, y compris en ce
qui concerne la communication d’éléments de preuves dont ils disposent et qui sont
nécessaires aux poursuites. Dans tous les cas, la loi applicable pour l’exécution d’une
demande d’entraide est celle de l’Etat requis.
ARTICLE 14
1. Chaque Etat partie informe le dépositaire des lois et règlements qui donnent
effet à la présente Convention. Le dépositaire communique périodiquement ces ren
seignements à tous les Etats parties.
2. L’Etat partie sur le territoire duquel l’auteur présumé d’une infraction est pour
suivi communique, dans la mesure du possible, en premier lieu le résultat de la procé
dure aux Etats directement intéressés. L‘Etat partie communique par ailleurs le
résultat de la procédure au dépositaire qui en informe tous les Etats.
DOCUMENTS 219
3. Lorsqu’une infraction concerne des matières nucléaires utilisées à des fins paci
fiques en cours d’utilisation, de stockage ou de transport sur le territoire national et
que, tant l’auteur présumé de l’infraction que les matières nucléaires demeurent sur
le territoire de l’Etat partie où l’infraction a été commise, rien dans la présente Con
vention ne sera interprété comme impliquant pour cet Etat partie de fournir des infor
mations sur les procédures pénales relatives à cette infraction.
ARTICLE 15
ARTICLE 16
2. Par la suite, à des intervalles de cinq ans au moins, la majorité des Etats parties
peut obtenir la convocation de conférences ultérieures ayant le même objectif, en sou
mettant au dépositaire une proposition à cet effet.
ARTICLE 17
2. Tout différend de cette nature qui ne peut être réglé de la manière prescrite au
paragraphe 1 est, à la demande de toute partie à ce différend, soumis à arbitrage ou
renvoyé à la Cour internationale de Justice pour décision. Si, dans les six mois qui
suivent la date de la demande d’arbitrage, les parties au différend ne parviennent pas
à se mettre d’accord sur l’organisation de l’arbitrage, une partie peut demander au
Président de la Cour internationale de Justice ou au Secrétaire général de l’Organisa-
tion des Nations Unies de désigner un ou plusieurs arbitres. En cas de conflit entre
les demandes des parties au différend, la demande adressée au Secrétaire général de
l’Organisation des Nations Unies prévaut.
220 DOCUMENTS
4. Tout Etat partie qui a formulé une réserve, conformément aux dispositions du
paragraphe 3 du présent article, peut à tout moment lever cette réserve par voie de
notification adressée au dépositaire.
ARTICLE 18
ARTICLE 19
ARTICLE 20
1. Sans préjudice de l’article 16, un Etat partie peut proposer des amendements à
la présente Convention. L’amendement proposé est soumis au dépositaire qui le com
munique immédiatement à tous les Etats parties. Si la majorité des Etats parties
demande au dépositaire de réunir une conférence pour étudier les amendements pro
posés, le dépositaire invite tous les Etats parties à assister à une telle conférence, qui
s’ouvrira 30 jours au moins après l’envoi des invitations. Tout amendement adopté
à la conférence par une majorité des deux tiers de tous les Etats parties est commu
niqué sans retard par le dépositaire à tous les Etats parties.
2. L’amendement entre en vigueur pour chaque Etat partie qui dépose son instru
ment de ratification, d’acceptation ou d’approbation de l’amendement le trentième
jour après la date à laquelle les deux tiers des Etats parties ont déposé leurs instru
ments de ratification, d’acceptation ou d’approbation auprès du dépositaire. Par la
suite, l’amendement entre en vigueur pour tout autre Etat partie le jour auquel cet
Etat partie dépose son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation de
l’amendement.
ARTICLE 21
1. Tout Etat partie peut dénoncer la présente Convention par notification écrite au
dépositaire.
ARTICLE 22
ARTICLE 23
En foi de quoi les soussignés, dûment autorisés, ont signé la présente Conven
tion, ouverte à la signature à Vienne et à New York le 3 mars 1980.
DOCUMENTS 223
Annexe I
Annexe II
Catégorie
Matière
I II IIIe
Tout le plutonium sauf s’il a une concentration isotopique dépassant 80% en plutonium 238.
Matières non irradiées dans un réacteur ou matières irradiées dans un réacteur donnant un niveau de rayonnement égal ou
inférieur à 100 rad/h à 1 mètre de distance sans écran.
Les quantités qui n’entrent pas dans la catégorie III ainsi que l’uranium naturel devraient être protégés conformément à des
pratiques de gestion prudente.
Ce niveau de protection est recommandé, mais il est loisible aux Etats d’attribuer une catégorie de protection physique
différente après évaluation des circonstances particulières.
Les autres combustibles qui en vertu de leur teneur originelle en matières fissiles sont classés dans la catégorie I ou dans
la catégorie II avant irradiation peuvent entrer dans la catégorie directement inférieure si le niveau de rayonnement du com
bustible dépasse 100 rad/h a 1 mètre de distance sans écran.
DOCUMENTS 225
LA PROTECTION PHYSIQUE
DES MATIERES NUCLEAIRES
PREFACE
Directeur général «de revoir périodiquement ces recommandations pour ¡es mettre à
jour compte tenu de l’évolution des techniques ou de ¡’implantation de nouveaux
types d’installations».
Le Groupe consultatif sur la protection physique des matières nucléaires, réuni
par le Directeur général3 en février 1977, a proposé un certain nombre de modifica
tions à apporter au texte du document INFCIRC/225 (corrigé) afin d’en préciser le
domaine d’application. Ces modifications concernent essentiellement le tableau indi
quant la catégorisation des matières nucléaires et il en est dûment tenu compte dans
la présente édition révisée.
Les recommandations formulées dans le présent document sont l’expression
d’un large consensus entre les Etats Membres quant aux dispositions à prendre pour
assurer la protection des matières nucléaires et l’on peut espérer que les Etats
Membres y trouveront des indications utiles.
3 Le Groupe consultatif sur la protection physique des matières nucléaires a réuni à Vienne, du
28 février au 4 mars 1977, des experts et des observateurs des pays ci-après: Australie, Autriche,
Canada, Egypte, Etats-Unis d’Amérique, France, Inde, Iran, Japon, Pakistan, République démocratique
allemande, République fédérale d’Allemagne, Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord,
Suède et Union des Républiques socialistes soviétiques.
DOCUMENTS 227
1. INTRODUCTION
1.1. Les mesures relatives à la protection physique des matières nucléaires en cours
d’utilisation, de transport ou en magasin, énoncées dans le présent fascicule, sont
recommandées aux Etats qui les utiliseront selon les besoins de leur système de pro
tection physique.
1.2. Le système national de protection physique devrait tenir compte des mesures
pertinentes prévues dans le système national de comptabilité et de contrôle des matiè
res nucléaires1. Les mesures de protection physique recommandées sont applicables
à toutes les installations et à tous les envois nucléaires. On admet toutefois que les
installations de recherche se trouvant en dehors du cycle du combustible nucléaire,
et les envois correspondants pourront n’être pas à même de se conformer aux recom
mandations. Dans cette éventualité, le système national de protection physique peut
faire des exceptions particulières dans chaque cas d’espèce.
1.3. Dans tous les cas, les mesures de protection physique recommandées ne rempla
cent pas, mais complètent d’autres mesures de sûreté établies pour les matières
nucléaires en cours d’utilisation, de transport ou en magasin.
1.4. Les mesures recommandées sont fondées sur l’état actuel des techniques relati
ves aux matériels et systèmes de protection physique et sur les types existants d’ins
tallations nucléaires. Il est indispensable qu’elles soient périodiquement revues et
mises à jour pour tenir compte des perfectionnements apportés aux techniques ou de
la réalisation de nouveaux types d’installations. En outre, le système de protection
physique conçu pour une installation déterminée peut s’écarter des recommandations
contenues dans le présent fascicule si la situation particulière requiert un degré diffé
rent de protection physique.
2. OBJECTIFS
2.1. Les systèmes nationaux de protection physique devraient avoir pour fins:
1 Voir le fascicule intitulé «Structure et contenu des accords à conclure entre l’Agence et les
Etats dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires», paragraphe 7
(INFCIRC/153 (corrigé)).
2 Les termes en italiques sont définis au chapitre 7.
228 DOCUMENTS
3.1. Généralités
3.1.1. Tout système national de protection physique des matières nucléaires devrait
comporter les éléments spécifiés de 3.2 à 3.4 ci-dessous.
3.2. Règlement
3.2.1. Responsabilités, autorité et sanctions
3.2.1.1. La responsabilité de la création, de la mise en œuvre et du maintien en état
de fonctionnement d’un système de protection physique sur le territoire d’un Etat
incombe en totalité à cet Etat.
3.2.1.2. L’Etat devrait édicter un règlement détaillé pour la protection physique des
matières nucléaires détenues par l’Etat ou par des particuliers, et le revoir à interval
les réguliers.
3 Au paragraphe 68 du document INFCIRC/153, il est prévu que l’Etat envoie à l’Agence, sans
délai, des rapports spéciaux si une perte de matières nucléaires a pu se produire sur le territoire de cet
Etat. De même, le paragraphe 97 prévoit l’envoi de rapports à l’Agence en cas de perte éventuelle de
matières nucléaires au cours de transferts internationaux. Des dispositions correspondantes sont incor
porées aux accords de garanties entre l’Agence et les Etats, qui ne sont pas fondés sur le document en
question. (Voir document INFCIRC/66/Rev,2, § 42.)
DOCUMENTS 229
3.4.1. Le système national de protection physique devrait prévoir que les activités
autorisées seront périodiquement contrôlées, et qu’elles le seront toutes les fois
qu’une modification importante leur a été apportée, pour vérifier qu’elles sont
toujours conformes au règlement de protection physique.
4.2.3. En ce qui concerne les réacteurs de puissance qui n’utilisent que du combusti
ble à l’uranium naturel ou à l’uranium faiblement enrichi, ils inciteraient surtout au
sabotage qui pourrait entraîner un danger radiologique pour la population.
4.2.4. Pour ce qui est des réacteurs de puissance utilisant du plutonium ou de l’ura-
nium fortement enrichi, les matières servant de combustible ne présentent un intérêt
pour le voleur éventuel qu’avant d’être scellées dans les réacteurs.
4.2.5. Dans une installation de retraitement, c’est le produit final de l’opération qui
contient les matières particulièrement intéressantes pour un voleur éventuel. En
outre, l’ensemble de l’installation est un objectif de choix pour un saboteur.
4.3.1. Pour déterminer les mesures de protection physique nécessaires dans diffé
rents types d’installations du cycle du combustible nucléaire, on utilise la matière
nucléaire elle-même comme base du contrôle. La catégorisation des matières nucléai
res devrait se faire conformément aux indications données sous 3.2.3.1 de manière
qu’on puisse déterminer pour la protection physique la catégorie d’une installation
qui peut comporter plusieurs bâtiments. Il se peut que l’autorité nationale de protec
tion physique classe un bâtiment particulier faisant partie de l’installation, un labora
toire par exemple, dans une catégorie inférieure à celle des autres bâtiments de cette
installation.
4.3.3. Dans le tableau I, les différents types de matières nucléaires sont classées par
catégories, compte tenu des considérations qui précèdent. C’est ce classement qui est
utilisé dans le présent document.
TABLEAU I. CATEGORISATION DES MATIERES NUCLEAIRES2
232
Catégorie
Matière Etat I II III
DOCUMENTS
— uranium enrichi à moins de 10% en 235U - - 10 kg ou plus
2 Aux fins de protection, le combustible irradié est assimilé aux catégories I, II ou III suivant la catégorie du combustible neuf. Cependant, si le niveau de rayonne
ment du combustible à un mètre de distance sans écran dépasse 100 rad/h, le combustible classé d’après sa teneur en matière fissile d’origine dans l’une des
catégories I ou II avant irradiation peut être classé dans la catégorie immédiatement inférieure.
b Tout le plutonium sauf s’il a une concentration isotopique dépassant 80% en plutonium 238.
2 Matières non irradiées dans un réacteur ou matières irradiées dans un réacteur donnant un niveau de rayonnement égal ou inférieur à 100 rad/h à un mètre de
distance sans écran.
d Les quantités inférieures à une quantité radiologiquement significative devraient être exemptées.
e L’uranium naturel, l’uranium appauvri et le thorium ainsi que les quantités d’uranium enrichi à moins de 10%, qui n’entrent pas dans la catégorie III, devraient
être protégés conformément à des pratiques de gestion prudente.
f L’autorité compétente de l’Etat doit déterminer s’il existe un danger crédible de dispersion malveillante du plutonium. L’Etat doit ensuite appliquer les modalités
de protection physique prévues pour les catégories de matières nucléaires I, II ou III, comme il le juge utile et sans tenir compte de la quantité de plutonium
spécifiée pour chaque catégorie, aux isotopes du plutonium se présentant en quantités ou dans des états qui, à son avis, sont visés par une menace crédible de
dispersion.
DOCUMENTS 233
5.1. Généralités
5.1.1. La protection physique doit reposer sur une combinaison des éléments sui
vants: appareillage (dispositifs de sécurité), modalités de mise en œuvre (y compris
l’organisation du gardiennage et l’exercice des fonctions des gardiens) et conception
de l’installation (y compris l’aménagement). Un système de protection physique est
spécialement conçu pour chaque installation en tenant compte de la situation géogra
phique et de l’importance des menaces évaluées par l’Etat.
5.2.1. Les matières de la catégorie I devraient être utilisées ou entreposées dans une
zone intérieure située elle-même au dedans d’une zone protégée.
5.2.2. Toutes les personnes qui pénètrent dans la zone protégée devraient recevoir
des laissez-passer ou des insignes spéciaux, dûment comptabilisés, et l’accès de la
zone protégée devrait être limité au strict minimum.
5.2.3. L’accès des zones intérieures devrait être limité aux personnes dont l’inté
grité a été reconnue et aux personnes qu’elles accompagnent. L’accès des zones
intérieures devrait être limité au strict minimum.
5.2.4. Les divers types d’insignes devraient être attribués selon les règles ci-après:
Type I: Aux membres du personnel exerçant des fonctions qui leur permettent ou
les obligent de pénétrer constamment dans des zones intérieures.
234 DOCUMENTS
Type II: Aux membres du personnel autorisés à pénétrer dans la zone protégée.
5.2.5. Il faudrait fouiller toutes les personnes et tous les paquets qui pénètrent dans
une zone intérieure ou en sortent pour empêcher que des engins de sabotage ne soient
introduits dans cette zone et que des matières nucléaires n’en sortent sans autorisa
tion. On peut effectuer ces fouilles à l’aide d’appareils de détection des matières
nucléaires et des métaux.
5.2.6. L’accès des zones protégés devrait être réduit au minimum pour les véhicules
à moteur privés et circonscrit aux aires de stationnement autorisé. L’accès des zones
intérieures devrait leur être interdit.
5.2.1. Les zones intérieures devraient faire l’objet d’une surveillance constante cha
que fois que des personnes s’y trouvent. Les travailleurs peuvent se surveiller mutuel
lement s’ils sont deux ou plus (principe du doublage, par exemple).
5.2.8. Il faudrait rappeler fréquemment (environ une fois par an) à tous les membres
du personnel l’importance que présentent des mesures de protection physique effica
ces, et leur permettre de se familiariser avec l’application de ces mesures. Des notices
à cette fin devraient être affichées bien en évidence dans tout l’établissement.
5.2.9. Les préposés à la manutention des matières nucléaires devraient être tenus
de se conformer à des règles pour le transfert à leur successeur de la garde des matiè
res nucléaires. En outre, ils devraient chercher à s’assurer, en prenant leur service,
que les matières nucléaires n’ont fait l’objet d’aucune intervention indue ni d’aucun
enlèvement non autorisé et en référer à leur supérieur toutes les fois qu’ils soupçon
nent une anomalie.
5.2.10. Un registre devrait être tenu de toutes les personnes qui détiennent ou peu
vent obtenir des clés ou des cartes-clés permettant d’accéder aux lieux de confinement
ou d’entreposage des matières nucléaires. On devrait prendre des dispositions:
DOCUMENTS 235
5.2.11. Les mouvements de matières nucléaires dans les limites d’une zone intérieure
et d’une zone protégée devraient être du ressort de l’exploitant, qui devrait appliquer
toutes les mesures de protection physique jugées prudentes ou nécessaires. Les trans
ferts hors d’une zone protégée ou entre zones protégées devraient avoir lieu en con
formité totale avec les prescriptions relatives aux matières nucléaires en cours de
transport, compte tenu des conditions du moment.
5.2.12. La zone protégée devrait être normalement entourée d’une barrière maté
rielle distincte des murs des bâtiments et extérieure à ces murs. Toutefois, si les murs
d’un bâtiment sont d’une construction suffisamment solide pour pouvoir être considé
rés, à la suite d’une étude de sécurité, comme étant l’enceinte d’une zone protégée,
il faudrait qu’un dispositif de surveillance supplémentaire soit aménagé à l’extérieur
de ces murs. Des zones dégagées devraient être ménagées sur le pourtour de la zone
protégée et pourvues d’un éclairage suffisant pour permettre l’observation.
5.2.13. Les zones intérieures devraient être aménagées de façon à réduire le nombre
des entrées et des sorties au minimum (un seul passage serait l’idéal). Toutes les sor
ties de secours devraient être dotées de dispositifs d’alarme. Toutes les fenêtres don
nant sur l’extérieur devraient être verrouillées en permanence, munies de dispositifs
d’alarme et protégées par des barreaux solidement scellés. Les zones intérieures ne
devraient pas être situées à proximité de voies dont le passage est autorisé au public.
5.2.14. Les magasins devraient être du type «chambre forte» et se trouver dans les
limites d’une zone intérieure. Il faudrait les doter de dispositifs d’alarme et de serru
res appropriées et ne délivrer les clés ou les cartes-clés que sous contrôle rigoureux.
L’accès des magasins devrait être strictement limité aux personnes désignées et n’être
permis à d’autres personnes qu’en leur compagnie. Lorsque des matières nucléaires
sont entreposées pour la nuit dans une zone de travail, ou dans un lieu d’entreposage
temporaire à l’intérieur d’une zone de travail, la zone en question devrait être proté
gée par des mesures expressément approuvées. Dispositifs d’alarme, patrouilles ou
moniteurs TV peuvent répondre à cette fin.
5.2.15. Il faudrait prévoir un service de gardiennage 24 heures sur 24. Le gardien
devrait, pendant les heures de fermeture, contacter à intervalles réguliers la police
locale ou autres forces de sécurité publique. Si les gardiens ne sont pas armés, les
autorités nationales devraient prendre des dispositions pour que des équipes de
secours extérieures suffisamment armées arrivent sur place assez rapidement afin de
parer à une attaque armée.
5.2.17. Des duplex indépendants et doublés devraient être prévus dans le cas d’opé
rations comportant détection, évaluation et riposte. Ils devraient notamment permet
tre des communications entre les gardiens, leur quartier général et les forces de
réserve.
5.2.20. Il faudrait prendre les dispositions nécessaires pour qu’en cas d’évacuation
d’urgence (exercices d’évacuation compris) des matières nucléaires ne soient pas
enlevées sans autorisation. On peut, par exemple, empêcher un tel enlèvement en
exerçant une surveillance constante sur les personnes et en les soumettant à des fouil
les. Ces fouilles peuvent comporter l’utilisation d’appareils de détection des matières
nucléaires et des métaux.
5.2.21. L’autorité nationale compétente en matière de protection physique devrait
procéder à une étude de sécurité au moins une fois par an (ou toutes les fois que l’ins
tallation ou la fonction qui lui est impartie subit une modification importante) en vue
d’évaluer l’efficacité des mesures de protection physique et de les actualiser pour les
rendre aussi efficaces que possible dans les conditions particulières à l’installation.
En outre, les exploitants d’installations devraient s’assurer par des vérifications
régulières que les mesures de protection physique sont efficaces.
5.3.4. Les types d’insignes devraient être attribués selon les règles ci-après:
Type I: Aux membres du personnel exerçant des fonctions qui leur permettent de
pénétrer constamment dans la zone protégée.
Il faudrait fixer des limites au rapport entre le nombre des visiteurs et celui des agents
d’accompagnement. Les laissez-passer et insignes devraient être conçus de façon à
rendre toute contrefaçon très difficile.
5.3.5. Il faudrait de temps à autre soumettre à des fouilles inopinées les personnes
et les paquets qui pénètrent dans la zone protégée ou en sortent.
5.3.6. Les véhicules et tous les objets de grandes dimensions qui pénètrent dans la
zone protégée devraient être contrôlés pour vérifier qu’aucune personne non autori
sée et aucun engin de sabotage n’y sont introduits.
5.3.7. L’accès de la zone protégée devrait être réduit au minimum pour les véhicu
les à moteur privés et circonscrit aux aires de stationnement autorisé.
5.3.8. Il faudrait rappeler fréquemment (environ une fois par an) à tous les membres
du personnel l’importance que présentent des mesures de protection physique effica
ces, et leur permettre de se familiariser avec l’application de ces mesures. Des notices
à cette fin devraient être affichées bien en évidence dans tout l’établissement.
5.3.9. Les préposés à la manutention des matières nucléaires devraient être tenus
de se conformer à des règles pour le transfert à leur successeur de la garde des matiè
res nucléaires. En outre, ils devraient chercher à s’assurer, en prenant leur service,
que les matières nucléaires n’ont fait l’objet d’aucune intervention indue ni d’aucun
enlèvement non autorisé, et en référer à leur supérieur toutes les fois qu’ils soupçon
nent une anomalie.
5.3.10. Un registre devrait être tenu de toutes les personnes qui détiennent ou peu
vent obtenir des clés ou des cartes-clés permettant d’accéder aux lieux de confinement
ou d’entreposage des matières nucléaires. On devrait prendre des dispositions:
a) pour contrôler et garder en lieu sûr les clés et cartes-clés en vue notam
ment de réduire au minimum les risques d’imitation;
b) pour modifier les combinaisons à des intervalles appropriés.
Les serrures devraient être changées en cas de doute.
5.3.11. Les mouvements de matières nucléaires dans les limites d’une zone protégée
devraient être du ressort de l’exploitant qui devrait appliquer toutes les mesures de
238 DOCUMENTS
protection physique jugées prudentes ou nécessaires. Les transferts hors d’une zone
protégée ou entre zones protégées devraient avoir lieu en conformité totale avec les
prescriptions relatives aux matières nucléaires en cours de transport, compte tenu des
conditions du moment.
5.3.12. La zone protégée devrait être normalement entourée d’une barrière maté
rielle distincte des murs des bâtiments et extérieure à ces murs. Toutefois, si les murs
d’un bâtiment sont d’une construction suffisamment solide pour pouvoir être considé
rés, à la suite d’une étude de sécurité, comme étant l’enceinte d’une zone protégée,
il faudrait qu’un dispositif de surveillance supplémentaire soit aménagé à l’extérieur
de ces murs. Des zones dégagées devraient être ménagées sur le pourtour de la zone
protégée et pourvues d’un éclairage suffisant pour permettre l’observation.
5.3.13. Il faudrait établir des plans d’urgence pour assurer une protection efficace
contre les menaces éventuelles, y compris les tentatives d’enlèvement non autorisé
de matières nucléaires ou de sabotage. Ces plans devraient prévoir l’enseignement
au personnel de l’installation des mesures qu’il aurait à prendre en cas d’alerte ou
d’urgence. Ils devraient également prévoir une riposte appropriée des gardiens ou des
équipes de secours extérieures en cas de tentative d’intrusion dans la zone protégée.
En outre, le personnel formé dans l’établissement devrait être prêt à répondre à toutes
les demandes de protection physique et de recouvrement des matières nucléaires, et
agir en coordination complète avec les équipes de secours extérieures et les équipes
d’intervention, qui devraient également recevoir une formation appropriée.
5.3.14. Il faudrait prendre les dispositions nécessaires pour qu’en cas d’évacuation
d’urgence (exercices d’évacuation compris) des matières nucléaires ne soient pas
enlevées sans autorisation. On peut, par exemple, empêcher un tel enlèvement, en
exerçant une surveillance constante sur les personnes et en les soumettant à des fouil
les. Ces fouilles peuvent comporter l’utilisation d’appareils de détection des matières
nucléaires et des métaux.
5.3.15. L’autorité nationale compétente en matière de protection physique devrait
procéder à une étude de sécurité au moins une fois par an (ou toutes les fois que
l’installation ou la fonction qui lui est impartie subit une modification importante) en
vue d’évaluer l’efficacité des mesures de protection physique et de les actualiser pour
les rendre aussi efficaces que possible dans les conditions particulières à l’installa
tion. En outre, les exploitants d’installations devraient s’assurer par des vérifications
régulières que les mesures de protection physique sont efficaces.
ces, et leur permettre de se familiariser avec l’application de ces mesures. Des notices
à cette fin devraient être affichées bien en évidence dans tout l’établissement.
5.4.3. Les mouvements de matières nucléaires devraient être du ressort de l’exploi
tant, qui devrait appliquer toutes les mesures de protection physique jugées prudentes
ou nécessaires.
5.4.4. Des dispositions devraient être prises pour déceler l’intrusion de personnes
non autorisées et pour assurer une riposte appropriée des gardiens ou des équipes de
secours extérieures en cas de tentative d’intrusion.
5.4.5. Il faudrait établir des plans d’urgence pour assurer une protection efficace
contre les menaces éventuelles, y compris les tentatives d’enlèvement non autorisé
de matières nucléaires ou de sabotage. Ces plans devraient prévoir l’enseignement
au personnel de l’installation des mesures qu’il aurait à prendre en cas d’alerte ou
d’urgence. Us devraient également prévoir une riposte appropriée des gardiens ou des
équipes de secours extérieures en cas de tentative d’intrusion.
5.4.6. L’autorité nationale compétente en matière de protection physique devrait
faire une étude de sécurité initialement, puis toutes les fois que l’installation ou la
fonction qui lui est impartie subit une modification importante, en vue d’évaluer
l’efficacité des mesures de protection physique et de les actualiser pour les rendre
aussi efficaces que possible dans les conditions particulières à l’installation. En outre,
les exploitants d’installations devraient s’assurer par des vérifications régulières que
les mesures de protection physique sont efficaces.
6.1. Généralités
6.1.1. Le transport des matières nucléaires est probablement 1 ’ opération qui se prête
le plus à une tentative d’enlèvement non autorisé de matières nucléaires ou de
sabotage. C’est pourquoi, il importe que la protection soit assurée «en profondeur»
et qu’une attention particulière soit accordée au système de recouvrement.
6.1.2. Les objectifs de la protection physique seront plus facilement atteints:
a) en réduisant au minimum la durée totale du transport des matières
nucléaires;
6.2.7.1. Le destinataire devrait vérifier l’intégrité des colis, des verrous et scellés
et accepter l’envoi immédiatement après son arrivé. Dès l’arrivé de l’envoi, il devrait
en aviser l’expéditeur; si l’envoi n’arrive pas, il devrait l’en aviser dans des délais
raisonnables après la date à laquelle l’envoi était attendu. Par ailleurs, l’agent
d’accompagnement ou le gardien devrait avoir pour instruction de faire connaître par
radio ou par téléphone à l’expéditeur (ou à une personne désignée par l’expéditeur
ou le destinataire) son arrivé à destination, à chacun des lieux d’arrêt pour la nuit,
et au lieu où l’envoi est remis au destinataire.
242 DOCUMENTS
6.2.11.3. Il faudrait que les Etats examinent la possibilité d’établir une convention
dans le cadre de laquelle ils s’aideraient mutuellement à assurer la protection physi
que des matières et en particulier à les recouvrer toutes les fois que cette aide se
révélerait nécessaire.
6.2.12. Arrangements dans le cas d’un transport international
6.2.12.1. En plus de dispositions concernant 1 ’ accord entre Etats dont il est question
ci-dessus, il faudrait, dans le contrat ou accord conclu entre l’expéditeur et le destina
taire à l’occasion d’un transport international de matières, préciser clairement le lieu
où la responsabilité des mesures de protection physique passe de l’expéditeur au
destinataire.
6.2.12.2. Lorsque le contrat ou l’accord relatif à un transport international stipule
que la livraison sur le territoire de l’Etat destinataire aura lieu dans le véhicule de
l’Etat expéditeur, ce contrat ou cet accord devrait prévoir que le destinataire recevra
en temps utile des renseignements lui permettant de prendre des mesures de protec
tion physique adéquates.
6.3.1. Généralités
6.3.1.1. Les prescriptions recommandées ci-dessus devraient être complétées par
les prescriptions détaillées, variables selon le mode de transport, qui sont énoncées
ci-après.
6.3.2.4. Les gardiens devraient vérifier les scellés et verrous à chaque arrêt et exer
cer une surveillance constante au cours des haltes.
6.3.2.7. Des itinéraires de remplacement devraient être prévus à l’avance afin que
toute décision tendant à modifier le trajet puisse être exécutée à bref délai.
6.3.3. Expédition par voie ferrée
6.3.3.1. L’envoi devrait voyager par train de marchandises ou par wagon distinct
accroché à un train de voyageurs.
6.3.4.2. L’envoi devrait être placé dans un compartiment ou conteneur sûr, ver
rouillé et scellé. Les verrous et scellés devraient faire l’objet de vérifications réguliè
res au cours du transport.
6.3.5. Expédition par voie aérienne
6.3.5.1. L’expédition devrait être faite par un aéronef-cargo affrété à la demande
ou par un aéronef-cargo d’un vol régulier, à affectation spéciale, et les envois
devraient être escortés par un ou plusieurs agents d’accompagnement ou gardiens.
6.4.5.2. Les autorités de transport devraient être consultées sur les points suivants:
itinéraire, lieux d’arrêt approuvés, dispositions relatives à la remise de l’envoi à
destination, identification des personnes autorisées à prendre livraison, mesures à
prendre en cas d’accident et présentation de rapports.
6.4.6.1. Le destinataire devrait vérifier l’intégrité des colis, des verrous et scellés
et accepter l’envoi immédiatement après son arrivée. Dès l’arrivée de l’envoi, il
devrait en aviser l’expéditeur; si l’envoi n’arrive pas, il devrait l’en aviser dans des
délais raisonnables après la date à laquelle l’envoi était attendu.
246 DOCUMENTS
6.4.7.1. Dans chaque pays, les mesures de protection physique devraient comporter
de fréquentes communications téléphoniques entre le véhicule et l’expéditeur, le des
tinataire ou la personne désignée par l’expéditeur ou le destinataire.
6.5.5.3. Il faudrait que les Etats examinent la possibilité d’établir une convention
dans le cadre de laquelle ils s’aideraient mutuellement à assurer la protection
physique des matières et en particulier à les recouvrer toutes les fois que cette aide
se révélerait nécessaire.
7. DEFINITIONS
7.3. Patrouille. Une ou plusieurs personnes (qui peuvent être des gardiens)
chargées d’inspecter des barrières, scellés ou autres dispositifs à des intervalles
réguliers ou irréguliers.
7.4. Barrière matérielle. Clôture, mur ou autre obstacle semblable agréé après
une étude de sécurité.
7.5. Zone protégée. Zone faisant l’objet d’une surveillance permanente (par un
gardien ou des appareils électroniques), entourée d’une barrière matérielle, dotée
d’un nombre limité de points d’accès contrôlés, et approuvée après une étude de
sécurité. Lorsque les murs d’un bâtiment délimitent une partie ou la totalité de l’en
ceinte d’une zone protégée, toutes les sorties de secours aménagées dans le mur
d’enceinte devraient être munies de dispositifs d’alarme. Toutes les fenêtres percées
dans le mur d’enceinte devraient être verrouillées en permanence, munies de
dispositifs d’alarme et protégées par des barreaux solidement scellés.
7.6. Sabotage. Toute action délibérée dirigée contre une usine, une installation, un
véhicule de transport de matières nucléaires ou une matière nucléaire, susceptible de
porter atteinte directement ou indirectement à la santé et à la sécurité publiques en
créant une exposition aux rayonnements.
7.7. Etude de sécurité. Examen critique effectué par des personnes compétentes,
en vue d’évaluer, d’approuver et de préciser des mesures de protection physique.
TRAITE
SUR LA NON-PROLIFERATION
DES ARMES NUCLEAIRES
*
INFCIRC/140 — Avril 1970
Les Etats qui concluent le présent Traité, ci-après dénommés les «Parties au
Traité»,
Considérant les dévastations qu’une guerre nucléaire ferait subir à l’humanité
entière et la nécessité qui en résulte de ne ménager aucun effort pour écarter le risque
d’une telle guerre et de prendre des mesures en vue de sauvegarder la sécurité des
peuples,
Persuadés que la prolifération des armes nucléaires augmenterait considérable
ment le risque de guerre nucléaire,
En conformité avec les résolutions de l’Assemblée générale de l’Organisation
des Nations Unies demandant la conclusion d’un accord sur la prévention d’une plus
grande dissémination des armes nucléaires,
S’engageant à coopérer en vue de faciliter l’application des garanties de
l’Agence internationale de l’énergie atomique aux activités nucléaires pacifiques,
Exprimant leur appui aux efforts de recherche, de mise au point et autres visant
à favoriser l’application, dans le cadre du système de garanties de l’Agence interna
tionale de l’énergie atomique, du principe d’une garantie efficace du flux de matières
brutes et de produits fissiles spéciaux grâce à l’emploi d’instruments et autres moyens
techniques en certains points stratégiques,
Affirmant le principe selon lequel les avantages des applications pacifiques de
la technologie nucléaire, y compris tous sous-produits technologiques que les Etats
dotés d’armes nucléaires pourraient obtenir par la mise au point de dispositifs
nucléaires explosifs, devraient être accessibles, à des fins pacifiques, à toutes les
Parties au Traité, qu’il s’agisse d’Etats dotés ou non dotés d’armes nucléaires,
Convaincus qu’en application de ce principe, toutes les Parties au Traité ont
le droit de participer à un échange aussi large que possible de renseignements scienti
fiques en vue du développement plus poussé des utilisations de l’énergie atomique
à des fins pacifiques, et de contribuer à ce développement à titre individuel ou en
coopération avec d’autres Etats,
ARTICLE PREMIER
Tout Etat doté d’armes nucléaires qui est Partie au Traité s’engage à ne trans
férer à qui que ce soit, ni directement ni indirectement, des armes nucléaires ou autres
dispositifs nucléaires explosifs, ou le contrôle de telles armes ou de tels dispositifs
explosifs; et à n’aider, n’encourager ni inciter d’aucune façon un Etat non doté
d’armes nucléaires, quel qu’il soit, à fabriquer ou acquérir de quelque autre manière
des armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaires explosifs, ou le contrôle de telles
armes ou de tels dispositifs explosifs.
ARTICLE II
Tout Etat non doté d’armes nucléaires qui est Partie au Traité s’engage à n’ac
cepter de qui que ce soit, ni directement ni indirectement, le transfert d’armes
nucléaires ou autres dispositifs nucléaires ou du contrôle de telles armes ou de tels
dispositifs explosifs; à ne fabriquer ni acquérir de quelque autre manière des armes
nucléaires ou autres dispositifs nucléaires explosifs; et à ne rechercher ni recevoir une
DOCUMENTS 251
ARTICLE III
1. Tout Etat non doté d’armes nucléaires qui est Partie au Traité s’engage à
accepter les garanties stipulées dans un accord qui sera négocié et conclu avec
l’Agence internationale de l’énergie atomique, conformément au Statut de l’Agence
internationale de l’energie atomique et au système de garanties de ladite Agence, à
seule fin de vérifier l’exécution des obligations assumées par ledit Etat aux termes
du présent Traité en vue d’empêcher que l’énergie nucléaire ne soit détournée de ses
utilisations pacifiques vers des armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs
nucléaires. Les modalités d’application des garanties requises par le présent article
porteront sur les matières brutes et les produits fissiles spéciaux, que ces matières ou
produits soient produits, traités ou utilisés dans une installation nucléaire principale
ou se trouvent en dehors d’une telle installation. Les garanties requises par le présent
article s’appliqueront à toutes matières brutes ou tous produits fissiles spéciaux dans
toutes les activités nucléaires pacifiques exercées sur le territoire d’un tel Etat, sous
sa juridiction, ou entreprises sous son contrôle en quelque lieu que ce soit.
4. Les Etats non dotés d’armes nucléaires qui sont Parties au Traité concluront
des accords avec l’Agence internationale de l’énergie atomique pour satisfaire aux
exigences du présent article, soit à titre individuel, soit conjointement avec d’autres
Etats conformément au Statut de l’Agence internationale de l’énergie atomique. La
négociation de ces accords commencera dans les 180 jours qui suivront l’entrée en
vigueur initiale du présent Traité. Pour les Etats qui déposeront leur instrument de
ratification ou d’adhésion après ladite période de 180 jours, la négociation de ces
accords commencera au plus tard à la date de dépôt dudit instrument de ratification
252 DOCUMENTS
ou d’adhésion. Lesdits accords devront entrer en vigueur au plus tard 18 mois après
la date du commencement des négociations.
ARTICLE IV
2. Toutes les Parties au Traité s’engagent à faciliter un échange aussi large que
possible d’équipement, de matières et de renseignements scientifiques et technolo
giques enn vue des utilisations de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, et ont le
droit d’y participer. Les Parties au Traité en mesure de le faire devront aussi coopérer
en contribuant, à titre individuel ou conjointement avec d’autres Etats ou des organi
sations internationales, au développement plus poussé des applications de l’énergie
nucléaire à des fins pacifiques, en particulier sur les territoires des Etats non dotés
d’armes nucléaires qui sont Parties au Traité, compte dûment tenu des besoins des
régions du monde qui sont en voie de développement.
ARTICLE V
ARTICLE VI
Chacune des Parties au Traité s’engage à poursuivre de bonne foi des négocia
tions sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements
DOCUMENTS 253
ARTICLE VII
Aucune clause du présent Traité ne porte atteinte au droit d’un groupe quelcon
que d’Etats de conclure des traités régionaux de façon à assurer l’absence totale
d’armes nucléaires sur leurs territoires respectifs.
ARTICLE VIII
ARTICLE IX
1. Le présent Traité est ouvert à la signature de tous les Etats. Tout Etat qui
n’aura pas signé le présent Traité avant son entrée en vigueur conformément au
paragraphe 3 du présent article pourra y adhérer à tout moment.
254 DOCUMENTS
3. Le présent Traité entrera en vigueur après qu’il aura été ratifié par les Etats
dont les gouvernements sont désignés comme dépositaires du Traité, et par quarante
autres Etats signataires du présent Traité, et après le dépôt de leurs instruments de
ratification. Aux fins du présent Traité, un Etat doté d’armes nucléaires est un Etat
qui a fabriqué et a fait exploser une arme nucléaire ou un autre dispositif nucléaire
explosif avant le 1er janvier 1967.
5. Les gouvernements dépositaires informeront sans délai tous les Etats qui
auront signé le présent Traité ou y auront adhéré de la date de chaque signature, de
la date de dépôt de chaque instrument de ratification ou d’adhésion, de la date d’en
trée en vigueur du présent Traité et de la date de réception de toute demande de
convocation d’une conférence ainsi que de toute autre communication.
ARTICLE X
2. Vingt-cinq ans après l’entrée en vigueur du Traité, une conférence sera con
voquée en vue de décider si le Traité demeurera en vigueur pour une durée indéfinie,
ou sera prorogé pour une ou plusieurs périodes supplémentaires d’une durée déter
minée. Cette décision sera prise à la majorité des Parties au Traité.
DOCUMENTS 255
ARTICLE XI
Le présent Traité, dont les textes anglais, russe, espagnol, français et chinois font
également foi, sera déposé dans les archives des gouvernements dépositaires. Des
copies dûment certifiées conformes du présent Traité seront adressées par les gou
vernements dépositaires aux gouvernements des Etats qui auront signé le Traité, ou
qui y auront adhéré.
En foi de quoi les soussignés, dûment habilités à cet effet, ont signé le présent
Traité.
Fait en trois exemplaires à Londres, Moscou et Washington, le premier juillet
mil neuf cent soixante-huit.
256 DOCUMENTS
PREMIERE PARTIE
Engagement fondamental
* Le Conseil des gouverneurs a prié le Directeur général d’utiliser les textes figurant ici comme
base des négociations relatives aux accords de garanties entre l’Agence et les Etats non dotés d’armes
nucléaires parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
1 Reproduit dans le document INFCIRC/140.
DOCUMENTS 257
4. L’accord devrait prévoir que les garanties sont mises en œuvre de manière:
a) à éviter d’entraver le développement économique et technologique de l’Etat
ou la coopération internationale dans le domaine des activités nucléaires paci
fiques, notamment les échanges internationaux de matières nucléaires2;
b) à éviter de gêner indûment les activités nucléaires pacifiques de l’Etat et,
notamment, l’exploitation des installations;
c) à être compatibles avec les pratiques de saine gestion requises pour assurer
la conduite économique et sûre des activités nucléaires.
5. L’accord devrait prévoir que l’Agence prend toutes précautions utiles pour pro
téger les secrets commerciaux et industriels ou autres renseignements confidentiels
dont elle aurait connaissance en raison de l’application du présent accord. L’Agence
ne publie ni ne communique à aucun Etat, organisation ou personne des renseigne
ments qu’elle a obtenus du fait de l’application de l’accord; toutefois, des détails par
ticuliers touchant cette application dans l’Etat peuvent être communiqués au Conseil
des gouverneurs et aux membres du personnel de l’Agence qui en ont besoin pour
exercer leurs fonctions officielles en matière de garanties, mais seulement dans la
mesure où cela est nécessaire pour permettre à l’Agence de s’acquitter de ses respon
sabilités dans l’application de l’accord. Des renseignements succincts sur les matières
nucléaires soumises aux garanties de l’Agence en vertu de l’accord peuvent être
publiés sur décision du Conseil si les Etats directement intéressés y consentent.
6. L’accord devrait prévoir que dans la mise en œuvre des garanties en vertu de
l’accord, l’Agence tient pleinement compte des perfectionnements technologiques en
matière de garanties et fait son possible pour optimiser le rapport entre le coût et
l’effficacité et assurer l’application du principe d’une garantie efficace du flux des
matières nucléaires soumises aux garanties en vertu de l’accord grâce à l’emploi
d’appareils et autres moyens techniques en certains points stratégiques, dans la
mesure où la technologie présente ou future le permettra. Pour optimiser le rapport
entre le coût et l’efficacité, il faudrait employer des moyens tels que:
a) le confinement, pour définir des zones de bilan matières aux fins de la
comptabilité;
b) des méthodes statistiques et le prélèvement d’échantillons au hasard pour
évaluer le flux des matières nucléaires;
c) la concentration des activités de vérification sur les stades du cycle du
combustible nucléaire où sont produites, transformées, utilisées ou stockées des
matières nucléaires à partir desquelles des armes nucléaires ou dispositifs
nucléaires explosifs peuvent être facilement fabriqués, et la réduction au mini
mum des activités de vérification en ce qui concerne les autres matières
2 Les termes en italiques ont un sens technique particulier qui est défini aux paragraphes 98 à
116 ci-après.
258 DOCUMENTS
8. L’accord devrait prévoir que pour mettre effectivement en œuvre les garanties
en vertu de l’accord, l’Agence dispose, conformément aux dispositions énoncées à
la Partie II ci-après, de renseignements concernant les matières nucléaires soumises
aux garanties en vertu de l’accord et les caractéristiques des installations qui ont une
importance du point de vue du contrôle de ces matières. L’Agence ne demande que
le minimum de renseignements nécessaires pour l’exécution de ses obligations en
vertu de l’accord. En ce qui concerne les renseignements relatifs aux installations,
ils sont réduits au minimum nécessaire au contrôle des matières nucléaires soumises
aux garanties en vertu de l’accord. Lorsqu’elle examine les renseignements descrip
tifs, l’Agence est, à la demande de l’Etat, disposée à examiner, en un lieu relevant
de la juridiction de l’Etat, les renseignements descriptifs qui, de l’avis de l’Etat, sont
particulièrement névralgiques. Il n’est pas nécessaire que ces renseignements soient
communiqués matériellement à l’Agence, à condition qu’ils soient conservés en un
lieu relevant de la juridiction de l’Etat de manière que l’Agence puisse les examiner
à nouveau sans difficulté.
Inspecteurs de l’Agence
9. L’accord devrait prévoir que l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour que
les inspecteurs de l’Agence puissent s’acquitter effectivement de leurs fonctions dans
le cadre de l’accord. L’Agence obtient le consentement de l’Etat à la désignation
d’inspecteurs de l’Agence pour cet Etat. Si, lorsqu’une désignation est proposée pour
un Etat, ou à un moment quelconque après la désignation, cet Etat s’élève contre la
désignation d’un inspecteur de l’Agence, l’Agence propose à l’Etat une ou plusieurs
autres désignations. Le refus répété d’un Etat d’accepter la désignation d’inspecteurs
de l’Agence, qui entraverait les inspections faites en vertu de l’accord, serait renvoyé
DOCUMENTS 259
par le Directeur général au Conseil pour examen, en vue d’arrêter les mesures
appropriées. Les visites et activités des inspecteurs de l’Agence sont organisées de
manière à réduire au minimum les inconvénients et perturbations pour l’Etat et les
activités nucléaires pacifiques inspectées et à assurer la protection des secrets indus
triels ou autres renseignements confidentiels venant à la connaissance des
inspecteurs.
Privilèges et immunités
10. L’accord devrait spécifier les privilèges et immunités qui sont accordés à
l’Agence et aux membres de son personnel dans l’exercice de leurs fonctions en vertu
de l’accord. Dans le cas d’un Etat partie à l’Accord sur les privilèges et immunités
de l’Agence3, les dispositions dudit accord s’appliquent telles qu’elles sont en
vigueur pour cet Etat. Dans le cas d’autres Etats, les privilèges et immunités accordés
devraient être tels que:
a) l’Agence et les membres de son personnel puissent s’acquitter effectivement
de leurs fonctions en vertu de l’accord;
b) l’Etat ne se trouve pas ainsi dans une situation plus favorable que les Etats
parties à l’Accord sur les privilèges et immunités de l’Agence.
11. L’accord devrait prévoir que les garanties sont levées en ce qui concerne les
matières nucléaires soumises aux garanties aux termes de l’accord lorsque l’Agence
a constaté que lesdites matières ont été consommées ou diluées de telle manière
qu’elles ne sont plus utilisables pour aucune activité nucléaire pouvant faire l’objet
de garanties ou sont devenues pratiquement irrécupérables.
12. L’accord devrait prévoir qu’en ce qui concerne les matières nucléaires soumises
aux garanties aux termes de l’accord, l’Etat notifie tout transfert de ces matières hors
de son territoire, conformément aux dispositions figurant aux paragraphes 92 à 94
ci-après. L’Agence lève les garanties applicables aux matières nucléaires aux termes
de l’accord lorsque l’Etat destinataire en prend la responsabilité dans les conditions
prévues au paragraphe 91. L’Agence tient des registres où sont consignés chacun de
ces transferts et, le cas échéant, la réimposition de garanties sur les matières
nucléaires transférées.
13. L’accord devrait prévoir que si un Etat veut utiliser dans des activités non
nucléaires des matières nucléaires soumises aux garanties aux termes de l’accord, par
exemple pour la production d’alliages ou de céramiques, il convient avec l’Agence
des conditions dans lesquelles les garanties afférentes à ces matières nucléaires
peuvent être levées.
Non-application des garanties aux matières nucléaires devant être utilisées dans
des activités non pacifiques
Questions financières
15. L’accord devrait contenir l’une ou l’autre des séries de dispositions ci-après:
16. L’accord devrait prévoir que l’Etat prend toutes dispositions pour que l’Agence
et ses fonctionnaires bénéficient, aux fins de la mise en œuvre de l’accord, de la
même protection que les nationaux de l’Etat en matière de responsabilité civile à
l’égard des tiers, y compris de toute assurance ou autre garantie financière, qui peut
être prévue en vertu des lois ou des règlements de l’Etat.
Responsabilité internationale
17. L’accord devrait prévoir que toute demande en réparation faite par une partie
à l’accord à l’autre partie pour tout dommage, autre que le dommage causé par un
accident nucléaire, résultant de la mise en œuvre des garanties en vertu de l’accord,
est réglée conformément au droit international.
18. L’accord devrait prévoir qu’au cas où, après avoir été saisi d’un rapport du
Directeur général, le Conseil décide qu’il est essentiel et urgent que l’Etat prenne une
mesure déterminée pour permettre de vérifier que des matières nucléaires soumises
aux garanties en vertu de l’accord ne sont pas détournées vers des armes nucléaires
ou d’autres dispositifs nucléaires, le Conseil est habilité à inviter l’Etat à prendre
ladite mesure sans délai, indépendamment de tout recours aux procédures de règle
ment des différends.
262 DOCUMENTS
19. L’accord devrait prévoir qu’au cas où le Conseil, après examen des renseigne
ments pertinents communiqués par le Directeur général, constate que l’Agence n’est
pas à même de vérifier que les matières nucléaires qui doivent être soumises aux
garanties conformément à l’accord n’ont pas été détournées vers des armes nucléaires
ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires, le Conseil peut rendre compte, comme
il est dit au paragraphe C de l’Article XII du Statut et peut également prendre,
lorsqu’elles sont applicables, les autres mesures prévues par ce paragraphe. A cet
effet, le Conseil tient compte de la mesure dans laquelle l’application des garanties
a fourni certaines assurances et donne à l’Etat toute possibilité de lui fournir les
assurances supplémentaires nécessaires.
20. L’accord devrait prévoir que, à la demande de l’une d’elles, les parties se con
sultent sur toute question qui se poserait en ce qui concerne l’interprétation ou l’appli
cation de l’accord.
21. L’accord devrait prévoir que l’Etat est habilité à demander que toute question
concernant l’interprétation ou l’application de l’accord soit examinée par le Conseil,
et que le Conseil invite l’Etat à prendre part à ses débats sur toute question de cette
nature.
22. L’accord devrait prévoir que tout différend portant sur l’interprétation ou l’ap
plication du présent accord, à l’exception des différends relatifs à une constatation
faite par le Conseil en vertu du paragraphe 19 ci-dessus, ou à une mesure prise par
le Conseil à la suite de cette constatation, qui n’est pas réglé par voie de négociation
ou par un autre moyen agréé par les parties doit, à la demande de l’une ou l’autre
des parties, être soumis à un tribunal d’arbitrage composé comme suit: chaque partie
désigne un arbitre et les deux arbitres ainsi désignés élisent un troisième arbitre qui
préside le tribunal. Si l’une des parties n’a pas désigné d’arbitre dans les trente jours
qui suivent la demande d’arbitrage, l’une ou l’autre des parties au différend peut
demander au Président de la Cour internationale de Justice de nommer un arbitre.
La même procédure est appliquée si le troisième arbitre n’est pas élu dans les trente
jours qui suivent la désignation ou la nomination du deuxième. Le quorum est con
stitué par la majorité des membres du tribunal d’arbitrage; toutes les décisions doi
vent être approuvées par deux arbitres. La procédure d’arbitrage est fixée par le
tribunal. Les deux parties doivent se conformer aux décisions du tribunal.
Clauses finales
Amendement de l’accord
23. L’accord devrait prévoir qu’à la demande de l’une d’elles les parties se consul
tent au sujet de tout amendement du présent accord. Tous les amendements doivent
DOCUMENTS 263
être acceptés par les deux parties. Si l’Etat le préfère, on pourrait prévoir en outre
que les parties peuvent convenir d’amendements à la Partie II de l’accord par une
procédure simplifiée. Le Directeur général informe sans délai tous les Etats Membres
de tout amendement de l’accord.
24. Pour les cas où elle est applicable et où l’Etat souhaite qu’une telle disposition
apparaisse, l’accord devrait prévoir que l’application des garanties de l’Agence dans
l’Etat en vertu d’autres accords de garanties conclus avec l’Agence est suspendue tant
que le présent accord est en vigueur. Si l’Etat a reçu une assistance de l’Agence pour
un projet, l’engagement qu’il a pris dans l’accord de projet de n’utiliser aucun des
articles visés par cet accord de façon à servir à des fins militaires est maintenu.
25. L’accord devrait prévoir qu’il entre en vigueur à la date à laquelle l’Agence
reçoit de l’Etat une notification écrite déclarant que les conditions d’ordre statutaire
et constitutionnel nécessaires à l’entrée en vigueur sont remplies. Le Directeur
général de l’Agence notifie sans délai l’entrée en vigueur à tous les Etats Membres.
26. L’accord devrait prévoir qu’il reste en vigueur aussi longtemps que l’Etat est
partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
PARTIE II
Introduction
27. L’accord devrait prévoir que l’objet de la Partie II de l’accord est de spécifier
les modalités à appliquer pour la mise en œuvre des dispositions de la Première
Partie.
28. L’accord devrait prévoir que l’objectif des garanties est de déceler rapidement
le détournement de quantités significatives de matières nucléaires des activités
nucléaires pacifiques vers la fabrication d’armes nucléaires ou autres dispositifs
nucléaires explosifs ou à des fins inconnues, et de dissuader tout détournement par
le risque d’une détection rapide.
29. A cette fin, l’accord devrait prévoir que l’Agence fait usage de la comptabilité
matières comme mesure de garanties d’importance essentielle, associée au confine
ment et à la surveillance comme mesures complémentaires importantes.
264 DOCUMENTS
30. L’accord devrait prévoir que la conclusion technique des opérations de vérifica
tion par l’Agence est une déclaration, pour chaque zone de bilan matières, indiquant
la différence d’inventaire pour une période déterminée et les limites d’exactitude des
différences déclarées.
33. L’accord devrait prévoir que les garanties ne s’appliquent pas en vertu de
l’accord aux matières dans les activités d’extraction ou de traitement des minerais.
35. L’accord devrait prévoir que les garanties sont levées en ce qui concerne les
matières nucléaires soumises aux garanties en vertu de l’accord, dans les conditions
énoncées au paragraphe 11 ci-dessus. Si ces conditions ne sont pas remplies, mais
que l’Etat considère que la récupération des matières nucléaires contrôlées contenues
dans les déchets à retraiter n’est pas réalisable et souhaitable pour le moment, l’Etat
et l’Agence se consultent au sujet des mesures appropriées de garanties à appliquer.
Il devrait être également prévu que les garanties sont levées en ce qui concerne les
matières nucléaires soumises aux garanties en vertu de l’accord, dans les conditions
énoncées au paragraphe 13 ci-dessus, sous réserve que l’Etat et l’Agence conviennent
que ces matières nucléaires sont pratiquement irrécupérables.
36. L’accord devrait prévoir que l’Agence peut, à la demande de l’Etat, exempter
des garanties les matières nucléaires suivantes:
a) les produits fissiles spéciaux, lorsqu’ils sont utilisés en quantités de l’ordre
du gramme ou moins en tant qu’éléments sensibles dans des appareils;
b) les matières nucléaires, lorsqu’elles sont utilisées dans des activités non
nucléaires conformément au paragraphe 13 ci-dessus, si ces matières nucléaires
sont récupérables;
c) le plutonium dans lequel la teneur isotopique en plutonium 238 est
supérieure à 80%.
37. L’accord devrait prévoir que les matières nucléaires qui seraient autrement sou
mises aux garanties en sont exemptées à la demande de l’Etat intéressé, à condition
266 DOCUMENTS
que la quantité des madères nucléaires ainsi exemptées dans cet Etat n’excède à aucun
moment les quantités suivantes:
a) un kilogramme au total de produits fissiles spéciaux, pouvant comprendre
un ou plusieurs des produits suivants:
i) plutonium;
ii) uranium ayant un enrichissement égal ou supérieur à 0,2 (20%), le
poids dont il est tenu compte étant le produit du poids réel par
l'enrichissement;
iii) uranium ayant un enrichissement inférieur à 0,2 (20%) mais supérieur à
celui de l’uranium naturel, le poids dont il est tenu compte étant le
produit du poids réel par le quintuple du carré de l'enrichissement;
b) dix tonnes au total d’uranium naturel et d’uranium appauvri ayant un
enrichissement supérieur à 0,005 (0,5%);
c) vingt tonnes d’uranium appauvri ayant un enrichissement égal ou inférieur à
0,005 (0,5%);
d) vingt tonnes de thorium;
ou telles quantités plus importantes que le Conseil des gouverneurs peut spécifier
pour application uniforme.
38. L’accord devrait prévoir que si une matière nucléaire exemptée doit être traitée
ou entreposée en même temps que des matières nucléaires contrôlées, l’application
de garanties à cette matière devrait être prévue.
Arrangements subsidiaires
39. L ’ accord devrait prévoir que Г Agence et Г Etat concluent des arrangements sub
sidiaires qui spécifient en détail, dans la mesure nécessaire pour permettre à l’Agence
de s’acquitter, d’une manière efficace, de ses responsabilités en vertu de l’accord,
la manière dont les modalités énoncées dans l’accord seront appliquées. Il faudrait
également prévoir la possibilité pour l’Agence et l’Etat d’étendre ou de modifier,
d’un commun accord, les arrangements subsidiaires sans modifier l’accord.
40. Il faudrait prévoir que les arrangements subsidiaires entrent en vigueur en
même temps que l’accord ou aussitôt que possible après l’entrée en vigueur de
l’accord. L’Etat et l’Agence ne négligent aucun effort pour qu’ils entrent en vigueur
dans les 90 jours suivant l’entrée en vigueur de l’accord, une date plus tardive n’étant
acceptable que s’il en est autrement convenu par les deux Parties. L’Etat commu
nique sans délai à l’Agence les renseignements nécessaires pour élaborer ces arrange
ments. L’accord devrait aussi prévoir que, dès l’entrée en vigueur de l’accord,
l’Agence a le droit d’appliquer les modalités énoncées dans cet accord en ce qui con
cerne les matières nucléaires énumérées dans l’inventaire visé au paragraphe 41
ci-dessous.
DOCUMENTS 267
Inventaire
41. L’accord devrait prévoir que, sur la base du rapport initial mentionné au
paragraphe 62 ci-dessous, l’Agence dresse un inventaire unique de toutes les matières
nucléaires de l’Etat soumises aux garanties en vertu de l’accord, quelle qu’en soit
l’origine, et le tient à jour en se fondant sur les rapports ultérieurs et les résultats de
ses opérations de vérification. Des copies de l’inventaire sont communiquées à l’Etat
à des intervalles de temps convenus.
Renseignements descriptifs
Généralités
42. En vertu du paragraphe 8 ci-dessus, l’accord devrait prévoir que des renseigne
ments descriptifs concernant les installations existantes sont communiqués à l’Agence
au cours de la discussion des arrangements subsidiaires et que les délais de présenta
tion de ces renseignements pour les installations nouvelles sont spécifiés dans lesdits
arrangements. Il faudrait en outre prévoir que ces renseignements doivent être
fournis aussitôt que possible avant l’introduction de matières nucléaires dans une
nouvelle installation.
45. L’accord devrait stipuler que des renseignements descriptifs concernant une
modification qui a une incidence aux fins des garanties sont communiqués pour
examen suffisamment tôt pour que les modalités d’application des garanties puissent
être ajustées si nécessaire.
Il devrait prévoir en outre que les résultats de l’examen des renseignements descrip
tifs sont inclus dans les arrangements subsidiaires.
41. L’accord devrait prévoir que les renseignements descriptifs sont réexaminés à
la lumière des changements dans les conditions d’exploitation, des progrès de la tech
nologie des garanties ou de l’expérience acquise dans l’application des modalités de
vérification, en vue de modifier les mesures que l’Agence a prises conformément au
paragraphe 46 ci-dessus.
48. L’accord devrait prévoir que l’Agence peut, en coopération avec l’Etat,
envoyer des inspecteurs dans les installations pour vérifier les renseignements
descriptifs communiqués à l’Agence en vertu des paragraphes 42 à 45 ci-dessus aux
fins énoncées au paragraphe 46.
49. L’accord devrait prévoir que les renseignements suivants concernant les
matières nucléaires utilisées habituellement en dehors des installations sont, le cas
échéant, communiqués à l’Agence:
a) une description générale de l’utilisation des matières nucléaires, leur
emplacement géographique et le nom de l’utilisateur, ainsi que l’adresse
employée pour les affaires courantes;
b) une description générale des modalités en vigueur ou proposées pour la
comptabilité et le contrôle des matières nucléaires, notamment l’organigramme
des responsabilités pour la comptabilité et le contrôle des matières.
L’accord devrait prévoir en outre que l’Agence est informée sans retard de toute
modification des renseignements communiqués en vertu du présent paragraphe.
50. L’accord devrait prévoir que les renseignements communiqués à l’Agence sur
les matières nucléaires utilisées habituellement en dehors des installations peuvent
être utilisés, dans la mesure voulue, aux fins énoncées dans les alinéas b) à f) du
paragraphe 46 ci-dessus.
Comptabilité
Généralités
51. L’accord devrait prévoir que lorsqu’il établit un système national de comptabi
lité et de contrôle des matières nucléaires comme il est dit au paragraphe 7 ci-dessus,
270 DOCUMENTS
l’Etat fait en sorte qu’une comptabilité soit tenue en ce qui concerne chacune des
zones de bilan matières. Il devrait être également prévu que les arrangements subsi
diaires décriront la comptabilité à tenir en ce qui concerne chaque zone de bilan
matières.
52. L’accord devrait prévoir que l’Etat prend des dispositions pour faciliter
l’examen de la comptabilité par les inspecteurs, particulièrement si elle n’est pas
tenue en anglais, en espagnol, en français ou en russe.
53. L’accord devrait prévoir que la comptabilité est conservée pendant au moins
cinq ans.
54. L’accord devrait prévoir que la comptabilité comprend, s’il y a lieu:
a) des relevés comptables de toutes les matières nucléaires soumises aux
garanties en vertu de l’accord;
b) des relevés d’opérations pour les installations qui contiennent des matières
nucléaires de ce genre.
55. L’accord devrait prévoir que le système de mesures, sur lequel la comptabilité
utilisée pour l’établissemennt des rapports est fondée, est conforme aux normes inter
nationales les plus récentes ou est équivalent à ces normes en ce qui concerne la
qualité.
Relevés comptables
56. L’accord devrait prévoir que les relevés comptables contiennent, en ce qui
concerne chaque zone de bilan matières, les écritures suivantes:
a) toutes les variations de stock afin de permettre la détermination du stock
comptable à tout moment;
b) tous les résultats de mesures qui sont utilisés pour la détermination du stock
physique-,
c) tous les ajustements et corrections qui ont été faits en ce qui concerne les
variations de stock, les stocks comptables et les stocks physiques.
57. L’accord devrait prévoir que, pour toutes les variations de stock et tous les
stocks physiques, les relevés comptables indiquent, en ce qui concerne chaque lot de
matières nucléaires: l’identification des matières, les données concernant le lot et les
données de base. Il devrait également prévoir que les relevés comptables rendent
compte des quantités d’uranium, de thorium et de plutonium séparément dans chaque
lot de matières nucléaires. En outre, pour chaque variation de stock sont indiqués la
date de la variation et, le cas échéant, la zone de bilan matières expéditrice et la zone
de bilan matières destinataire, ou le destinataire.
DOCUMENTS 271
Relevés d’opérations
58. L’accord devrait prévoir que les relevés d’opérations contiennent pour chaque
zone de bilan matières, s’il y a lieu, les écritures suivantes:
a) les données d’exploitation que l’on utilise pour établir les variations des
quantités et de la composition isotopique des matières nucléaires;
b) les renseignements obtenus par l’étalonnage de réservoirs et appareils et par
l’échantillonnage et les analyses, les modalités du contrôle de la qualité des
mesures et les estimations calculées des erreurs aléatoires et systématiques;
c) la description de la suite des dispositions prises pour préparer et faire un
inventaire physique et pour faire en sorte que cet inventaire soit exact et
complet;
d) la description des dispositions prises pour déterminer la cause et l’ordre de
grandeur de toute perte accidentelle ou non mesurée qui pourrait se produire.
Rapports
Généralités
59. L’accord devrait prévoir que l’Etat fournit à l’Agence les rapports définis dans
les paragraphes 60 à 69 ci-après, en ce qui concerne les matières nucléaires soumises
aux garanties en vertu de l’accord.
60. L’accord devrait prévoir que les rapports sont rédigés en anglais, en espagnol,
en français ou en russe, sauf disposition contraire de l’arrangement subsidiaire.
61. L’accord devrait prévoir que les rapports sont établis à partir de la comptabilité
tenue conformément aux paragraphes 51 à 58 ci-dessus et comprennent, selon le cas,
des rapports comptables et des rapports spéciaux.
Rapports comptables
62. L’accord devrait stipuler que l’Agence reçoit un rapport initial sur toutes les
matières nucléaires soumises à des garanties en vertu de l’accord. Il devrait être
également prévu que le rapport initial est envoyé par l’Etat à l’Agence dans les
30 jours qui suivent le dernier jour du mois civil au cours duquel l’accord entre en
vigueur, et décrit la situation au dernier jour de ce mois.
63. L’accord devrait stipuler que, pour chaque zone de bilan matières, l’Etat
soumet à l’Agence les rapports comptables ci-après:
a) des rapports sur les variations de stock indiquant les variations du stock des
matières nucléaires. Les rapports sont envoyés aussitôt que possible et en tout
cas dans les 30 jours qui suivent la fin du mois au cours duquel les variations
de stock se sont produites ou ont été constatées;
272 DOCUMENTS
b) des rapports sur le bilan matières indiquant le bilan matières fondé sur un
inventaire physique des matières nucléaires réellement présentes dans la zone
de bilan matières. Les rapports sont envoyés aussitôt que possible et en tout cas
dans les 30 jours suivant un inventaire physique.
Les rapports sont fondés sur les renseignements disponibles à la date où ils sont
établis et peuvent être rectifiés ultérieurement s’il y a lieu.
64. L’accord devrait prévoir que les rapports sur les variations de stock donnent
l’identification des matières et les données concernant le lot pour chaque lot de
matières nucléaires, la date de la variation de stock et, le cas échéant, la zone de bilan
matières expéditrice et la zone de bilan matières destinataire ou le destinataire. A ces
rapports sont jointes des notes concises:
a) expliquant les variations de stock sur la base des données d’exploitation qui
sont inscrites dans les relevés d’opérations comme prévu à l’alinéa a) du
paragraphe 58 ci-dessus;
b) décrivant, comme spécifié dans les arrangements subsidiaires, le
programme d’opérations prévu, notamment l’inventaire physique.
65. L’accord devrait prévoir que l’Etat rend compte de chaque variation de stock,
ajustement ou correction, soit périodiquement dans une liste récapitulative, soit
séparément. Il est rendu compte des variations de stock par lot; les petites quantités,
telles que les échantillons aux fins d’analyse, comme spécifié dans les arrangements
subsidiaires, peuvent être groupées pour qu’il en soit rendu compte comme d’une
seule variation de stock.
66. L’accord devrait stipuler que l’Agence communique à l’Etat, pour chaque zone
de bilan matières, des inventaires comptables semestriels des matières nucléaires
soumises aux garanties, fondées sur les rapports sur les variations de stock pour la
période sur laquelle porte chacun de ces inventaires.
67. L’accord devrait spécifier que les rapports sur le bilan matières contiennent les
écritures suivantes, sauf si l’Agence et l’Etat en conviennent autrement:
a) stock physique initial;
b) variations de stock (d’abord les augmentations, ensuite les diminutions);
c) stock comptable final;
d) écarts entre expéditeur et destinataire;
e) stock comptable final ajusté;
f) stock physique final;
g) différence d'inventaire.
Un inventaire physique dans lequel tous les lots figurent séparément et qui donne
pour chaque lot l’identification des matières et les données concernant le lot est joint
à chacun des rapports sur le bilan matières.
DOCUMENTS 273
Rapports spéciaux
68. L’accord devrait prévoir que l’Etat envoie des rapports spéciaux sans délai:
a) si des circonstances ou un incident exceptionnel amènent l’Etat à penser que
des matières nucléaires ont été ou ont pu être perdues en quantités excédant les
limites spécifiées à cette fin dans les arrangements subsidiaires;
b) si le confinement a changé inopinément par rapport à celui qui est spécifié
dans les arrangements subsidiaires, au point qu’un retrait non autorisé de
matières nucléaires est devenu possible.
Précisions et éclaircissements
69. L’accord devrait prévoir qu’à la demande de l’Agence, l’Etat fournit des préci
sions ou des éclaircissements sur tous les rapports dans la mesure où cela est néces
saire aux fins des garanties.
Inspections
70. L’accord devrait stipuler que l’Agence a le droit de faire des inspections
conformément aux dispositions des paragraphes 71 à 82 ci-dessous.
71. L’accord devrait prévoir que l’Agence peut faire des inspections ad hoc pour:
a) vérifier les renseignements contenus dans le rapport initial sur les matières
nucléaires soumises aux garanties en vertu de l’accord;
b) identifier et vérifier les changements qui se sont produits dans la situation
depuis la date du rapport initial;
c) identifier et, si possible, vérifier la quantité et la composition de matières
nucléaires conformément aux paragraphes 93 et 96 ci-dessous, avant leur trans
fert hors du territoire de l’Etat ou lors de leur transfert à l’Etat.
72. L’accord devrait prévoir que l’Agence peut faire des inspections régulières
pour:
a) vérifier que les rapports sont conformes à la comptabilité;
b) vérifier l’emplacement, l’identité, la quantité et la composition de toutes les
matières nucléaires soumises aux garanties en vertu de l’accord;
c) vérifier les renseignements sur les causes possibles de différences d’inven
taire, d’écarts entre l’expéditeur et le destinataire et d’incertitudes sur les stocks
comptables.
274 DOCUMENTS
73. L’accord devrait prévoir que l’Agence peut faire des inspections spéciales, sous
réserve des dispositions du paragraphe 77 ci-après:
a) pour vérifier les renseignements contenus dans les rapports spéciaux;
b) si l’Agence estime que les renseignements communiqués par l’Etat, y com
pris les explications fournies par celui-ci et les renseignements obtenus au
moyen des inspections régulières, ne lui suffisent pas pour s’acquitter de ses
responsabilités en vertu de l’accord.
Une inspection est dite spéciale lorsque cette inspection s’ajoute aux activités d’in
spection régulières prévues aux paragraphes 78 à 82 ci-après ou lorsque les inspec
teurs ont un droit d’accès à des renseignements ou emplacements qui s’ajoute au droit
d’accès qui est spécifié au paragraphe 76 ci-après pour les inspections régulières et
les inspections ad hoc.
14. L’accord devrait prévoir qu’aux fins exposées aux paragraphes 71 à 73 ci-
dessus, l’Agence peut:
a) examiner la comptabilité tenue conformément aux paragraphes 51 à 58
ci-dessus;
b) faire des mesures indépendantes de toutes les matières nucléaires soumises
aux garanties en vertu de l’accord;
c) vérifier le fonctionnement et l’étalonnage des appareils et autres dispositifs
de contrôle et de mesure;
d) appliquer et utiliser les mesures de surveillance et de confinement;
e) utiliser d’autres méthodes objectives qui se sont révélées possibles du point
de vue technique.
75. Il devrait être en outre prévu que dans le cadre des dispositions du para
graphe 74 ci-dessus l’Agence est habilitée à:
a) s’assurer que les échantillons prélevés aux points de mesure principaux
pour le bilan matières le sont conformément à des modalités qui donnent des
échantillons représentatifs, surveiller le traitement et l’analyse des échantillons
et obtenir des doubles de ces échantillons;
b) s’assurer que les mesures de matières nucléaires faites aux points de mesure
principaux pour le bilan matières sont représentatives, et surveiller l’étalonnage
des appareils et autres dispositifs;
c) le cas échéant, prendre avec l’Etat les dispositions voulues pour que:
i) des mesures supplémentaires soient faites et des échantillons
supplémentaires prélevés à l’intention de l’Agence;
ii) les échantillons étalonnés fournis par l’Agence pour analyse soient
analysés;
iii) des étalons absolus appropriés soient utilisés pour l’étalonnage des
appareils et autres dispositifs;
iv) d’autres étalonnages soient effectués;
DOCUMENTS 275
78. L’accord devrait prévoir que le nombre, l’intensité, la durée et le calendrier des
inspections régulières sont maintenus au minimum compatible avec l’application
effective des modalités de garanties qui y sont énoncées et que l’Agence utilise le plus
rationnellement et le plus économiquement possible les ressources dont elle dispose
aux fins des inspections.
79. L’accord devrait prévoir que dans le cas des installations et zones de bilan
matières extérieures aux installations, contenant une quantité de matières nucléaires
ou ayant un débit annuel, si celui-ci est supérieur, n’excédant pas 5 kilogrammes
effectifs, la fréquence des inspections régulières n’est pas supérieure à une par an.
Pour les autres installations, le nombre, l’intensité, la durée, le calendrier et les
modalités des inspections sont déterminés selon le principe que, dans le cas extrême
ou limite, le régime d’inspection n’est pas plus intensif qu’il n’est nécessaire et
suffisant pour connaître à tout moment le flux et le stock de matières nucléaires.
80. L’accord devrait prévoir que le maximum des activités régulières d’inspection,
en ce qui concerne les installations contenant une quantité de matières nucléaires ou
ayant un débit annuel excédant 5 kilogrammes effectifs, est déterminé de la manière
suivante:
a) pour les réacteurs et les magasins sous scellés, le total maximum d’inspec
tions régulières par an est déterminé en autorisant un sixième d’année d’inspec
teur pour chacune des installations de cette catégorie situées sur le territoire de
l’Etat;
b) pour les autres installations dont les activités comportent l’utilisation de
plutonium ou d’uranium enrichi à plus de 5%, le total maximum d’inspections
régulières par an est déterminé en autorisant pour chaque installation 30 X VE
journées d’inspecteur par an, E étant le stock de matières nucléaires ou le débit
annuel, si celui-ci est plus élevé, exprimés en kilogrammes effectifs. Toutefois,
le maximum établi pour l’une quelconque de ces installations ne sera pas
inférieur à 1,5 année d’inspecteur;
c) pour toutes les autres installations, le total maximum d’inspections
régulières par an est déterminé en autorisant pour chaque installation de cette
catégorie un tiers d’année inspecteur plus 0,4 x E journées d’inspecteur par
an, E étant le stock de matières nucléaires ou le débit annuel, si celui-ci est plus
élevé, exprimés en kilogrammes effectifs.
En outre, l’accord devrait prévoir que l’Agence et l’Etat peuvent convenir de modi
fier les chiffres maximaux prévus dans le présent paragraphe lorsque le Conseil
décide qu’il est justifié de le faire.
81. Sous réserve des paragraphes 78 à 80 ci-dessus, le nombre, l’intensité, la durée,
le calendrier et les modalités de l’inspection régulière de toute installation sont déter
minés notamment d’après les critères suivants:
DOCUMENTS 277
83. L’accord devrait prévoir que l’Agence envoie notification à l’Etat avant l’arri
vée des inspecteurs dans les installations ou dans les zones de bilan matières
extérieures aux installations, dans les délais suivants:
a) pour les inspections ad hoc prévues à l’alinéa c) du paragraphe 71 ci-dessus,
24 heures au moins à l’avance; une semaine au moins à l’avance pour les
inspections prévues aux alinéas a) et b) du paragraphe 71 ainsi que pour les acti
vités prévues au paragraphe 48;
b) pour les inspections spéciales prévues au paragraphe 73 ci-dessus, aussi
rapidement que possible après que l’Agence et l’Etat se sont consultés comme
prévu au paragraphe 77, étant entendu que la notification de l’arrivée fait
normalement partie des consultations;
278 DOCUMENTS
désignation sont terminées si possible dans les 30 jours qui suivent l’entrée en vigueur
de l’accord. S’il est impossible de procéder à ces désignations dans ce délai, des
inspecteurs sont désignés à ces fins à titre temporaire.
86. L’accord devrait prévoir que l’Etat accorde ou renouvelle le plus rapidement
possible les visas nécessaires à chaque inspecteur désigné pour l’Etat.
87. L’accord devrait prévoir que les inspecteurs, dans l’exercice de leurs fonctions
au titre du paragraphe 48 et des paragraphes 71 à 75 ci-dessus, s’acquittent de leur
tâche de manière à ne pas gêner ou retarder la construction, la mise en service ou
l’exploitation de Yinstallation, ou compromettre sa sécurité.
En particulier, les inspecteurs ne doivent pas faire fonctionner eux-mêmes une
installation ni ordonner au personnel d’une installation de procéder à une opération
quelconque. Si les inspecteurs estiment que, en vertu des paragraphes 74 et 75, des
opérations particulières devraient être effectuées dans l'installation par l’exploitant,
ils font une demande à cet effet.
88. Si, dans l’exécution de leurs fonctions, des inspecteurs ont besoin de services
que l’Etat peut leur procurer, notamment d’utiliser du matériel, l’Etat leur facilite
l’obtention de ces services et l’usage de ce matériel.
89. L’accord devrait prévoir que l’Etat a le droit de faire accompagner les inspec
teurs par ses représentants pendant les opérations d’inspection, sous réserve que les
inspecteurs ne soient pas de ce fait retardés ou autrement gênés dans l’exercice de
leurs fonctions.
Transferts internationaux
Généralités
91. L’accord devrait prévoir que les matières nucléaires soumises ou devant être
soumises aux garanties en vertu de l’accord, qui font l’objet d’un transfert interna-
280 DOCUMENTS
tional, sont considérées comme étant sous la responsabilité de l’Etat aux fins de l’ap
plication de l’accord:
a) en cas d’importation, depuis le moment où une telle responsabilité cesse
d’incomber à l’Etat exportateur, et au plus tard au moment de l’arrivée des
matières nucléaires à destination;
b) en cas d’exportation, jusqu’au moment où l’Etat destinataire accepte cette
responsabilité, et au plus tard au moment de l’arrivée des matières nucléaires
à destination.
L’accord devrait prévoir que les Etats intéressés concluront des arrangements
appropriés pour déterminer le stade auquel se fera le transfert de responsabilité.
Aucun Etat ne sera considéré comme ayant une telle responsabilité sur des matières
nucléaires pour la seule raison que celles-ci se trouvent en transit sur ou au-dessus
de son territoire ou de ses eaux territoriales, ou transportées sous son pavillon, ou
dans ses avions.
92. L’accord devrait prévoir que tout transfert prévu hors du territoire de l’Etat de
matières nucléaires soumises aux garanties en quantité supérieure à un kilogramme
effectif, ou par expéditions successives au même Etat au cours d’une période de trois
mois, dont chacune est inférieure à un kilogramme effectif mais dont le total dépasse
un kilogramme effectif, est notifié à l’Agence après la conclusion du contrat
prévoyant le transfert et normalement au moins deux semaines avant que les matières
nucléaires ne soient préparées pour l’expédition. L’Agence et l’Etat peuvent convenir
de modalités différentes pour la notification préalable. La notification spécifie:
a) l’identification et, si possible, la quantité et la composition prévues des
matières nucléaires qui sont transférées, et la zone de bilan matières d’où elles
proviennent;
b) l’Etat auquel les matières nucléaires sont destinées;
c) les dates et emplacements où les matières nucléaires seront préparées pour
l’expédition;
d) les dates approximatives d’expédition et d’arrivée des matières nucléaires-,
e) le stade du transfert auquel l’Etat destinataire acceptera la responsabilité des
matières nucléaires, et la date probable à laquelle ce stade sera atteint.
93. L’accord devrait prévoir en outre que l’objet de cette notification est de per
mettre à l’Agence, si nécessaire, d’identifier les matières nucléaires soumises aux
garanties en vertu de l’accord et, si possible, de vérifier leur quantité et leur composi
tion avant qu’elles ne soient transférées hors du territoire de l’Etat et, si elle le désire
ou si l’Etat le demande, d’apposer des scellés sur les matières nucléaires lorsqu’elles
ont été préparées pour expédition. Toutefois, le transfert des matières nucléaires ne
devra être retardé en aucune façon par les mesures prises ou envisagées par l’Agence
à la suite de cette notification.
DOCUMENTS 281
94. L’accord devrait prévoir que, si les matières nucléaires ne sont pas soumises
aux garanties de l’Agence sur le territoire de l’Etat destinataire, l’Etat exportateur
prend les dispositions voulues pour que l’Agence reçoive, dans les trois mois suivant
le moment où l’Etat destinataire accepte la responsabilité des matières nucléaires aux
lieu et place de l’Etat exportateur, une confirmation du transfert par l’Etat
destinataire.
Transferts à l’Etat
95. L’accord devrait prévoir que le transfert prévu à l’Etat de matières nucléaires
soumises ou devant être soumises aux garanties en quantité supérieure à un
kilogramme effectif, ou par expéditions successives en provenance du même Etat au
cours d’une période de trois mois, dont chacune est inférieure à un kilogramme effec
tif mais dont le total dépasse un kilogramme effectif, est notifié à l’Agence aussi long
temps que possible avant la date prévue de l’arrivée des matières nucléaires et en
aucun cas plus tard que la date à laquelle l’Etat destinataire en accepte la responsabi
lité. L’Agence et l’Etat peuvent convenir de modalités différentes pour la notification
préalable. La notification spécifie:
a) l’identification et, si possible, la quantité et la composition prévues des
matières nucléaires;
b) le stade du transfert auquel la responsabilité des matières nucléaires sera
acceptée par l’Etat aux fins de l’accord, et la date probable à laquelle ce stade
sera atteint;
c) la date prévue de l’arrivée, l’emplacement où les matières nucléaires seront
livrées et la date à laquelle il est prévu que les matières nucléaires seront
déballées.
96. L’accord devrait prévoir que l’objet de cette notification est de permettre à
l’Agence, si nécessaire, d’identifier les matières nucléaires soumises aux garanties
qui ont été transférées à l’Etat et, si possible, de vérifier leur quantité et leur composi
tion, en faisant procéder à l’inspection de l’envoi au moment où il est déballé.
Toutefois, le déballage ne devra pas être retardé en raison des mesures prises ou
envisagées par l’Agence à la suite de cette notification.
Rapports spéciaux
97. L’accord devrait prévoir que dans le cas de transferts internationaux un rapport
spécial est envoyé, comme prévu au paragraphe 68 ci-dessus, si des circonstances ou
un incident exceptionnels amènent l’Etat à penser que des matières nucléaires ont été
ou ont pu être perdues, notamment s’il se produit un retard important en cours de
transfert.
282 DOCUMENTS
DEFINITIONS
98. Par «ajustement», on entend une écriture comptable indiquant un écart entre
expéditeur et destinataire ou une différence d’inventaire.
99. Par «débit annuel», on entend, aux fins des paragraphes 79 et 80 ci-dessus, la
quantité de matières nucléaires tranférée chaque année hors d’une installation fonc
tionnant à sa capacité nominale.
100. Par «lot», on entend une portion de matière nucléaire traitée comme une unité
aux fins de la comptabilité en un point de mesure principal, et dont la composition
et la quantité sont définies par un ensemble unique de caractéristiques ou de mesures.
La matière nucléaire peut être en vrac ou contenue dans un certain nombre d’articles
identifiables.
101. Par «données concernant le lot», on entend le poids total de chaque élément de
matières nucléaires et, dans le cas de l’uranium et du plutonium, la composition isoto
pique s’il y a lieu. Les unités de compte sont les suivantes:
a) le gramme pour le plutonium contenu;
b) le gramme pour le total d’uranium et pour le total de l’uranium 235 et de
l’uranium 233 contenu dans l’uranium enrichi en ces isotopes;
c) le kilogramme pour le thorium, l’uranium naturel et l’uranium appauvri
contenus.
Aux fins des rapports, les poids de chaque article du lot sont additionnées avant d’être
arrondis à l’unité la plus proche.
102. Le «stock comptable» d’une zone de bilan matières est la somme algébrique du
stock physique déterminé par l’inventaire le plus récent et de toutes les variations de
stock survenues depuis cet inventaire.
103. Par «correction», on entend une écriture comptable visant à rectifier une erreur
identifiée ou à traduire la mesure améliorée d’une quantité déjà comptabilisée.
Chaque correction doit spécifier l’écriture à laquelle elle se rapporte.
104. Par «kilogramme effectif», on entend une unité spéciale utilisée dans l’applica
tion des garanties à des matières nucléaires. La quantité de «kilogrammes effectifs»
est obtenue en prenant:
a) dans le cas du plutonium, son poids en kilogrammes;
b) dans le cas de l’uranium ayant un enrichissement égal ou supérieur à 0,01
(1 %), le produit de son poids en kilogrammes par le carré de Y enrichissement',
c) dans le cas de l’uranium ayant un enrichissement inférieur à 0,01 (1 %) mais
supérieur à 0,005 (0,5%), le produit de son poids en kilogrammes par 0,0001;
d) dans le cas de l’uranium appauvri ayant un enrichissement égal ou inférieur
à 0,005 (0,5%) et dans le cas du thorium, leur poids en kilogrammes multiplié
par 0,00005.
DOCUMENTS 283
108. Par «point de mesure principal», on entend un endroit où, étant donné sa forme,
la matière nucléaire peut être mesurée pour en déterminer le flux ou le stock. Les
«points de mesure principaux» comprennent les entrées et les sorties (y compris les
284 DOCUMENTS
rebuts mesurés) et les magasins des zones de bilan matières, cette énumération n’étant
pas exhaustive.
110. Par «zone de bilan matières», on entend une zone intérieure ou extérieure à une
installation telle que:
a) les quantités de matières nucléaires transférées puissent être déterminées à
l’entrée et à la sortie de chaque «zone de bilan matières»;
b) le stock physique de matières nucléaires dans chaque «zone de bilan
matières» puisse être déterminé, si nécessaire, conformément à des règles
établies,
afin que le bilan matières aux fins des garanties puisse être établi.
112. Par «matière nucléaire», on entend toute matière brute ou tout produit fissile
spécial tels qu’ils sont définis à l’Article XX du Statut. Le terme matière brute n’est
pas interprété comme s’appliquant aux minerais ou aux résidus de minerais. Si après
l’entrée en vigueur du présent accord, le Conseil, agissant en vertu de l’Article XX
du Statut, désigne d’autres matières et les ajoute à la liste de celles qui sont
considérées comme des matières brutes ou des produits fissiles spéciaux, cette désig
nation ne prend effet en vertu du présent accord qu’après avoir été acceptée par
l’Etat.
113. Le «stock physique» est la somme de toutes les estimations mesurées ou cal
culées des quantités de matières nucléaires des lots se trouvant à un moment donné
dans une zone de bilan matières, somme que l’on obtient en se conformant à des
règles établies.
115. Par «données de base», on entend les données, enregistrées pendant les mesures
ou les étalonnages, ou utilisées pour obtenir des relations empiriques, qui permettent
d’identifier la matière nucléaire et de déterminer les données concernant le lot. Les
«données de base» englobent, par exemple, le poids des composés, les facteurs de
conversion appliqués pour déterminer le poids de l’élément, le poids spécifique, la
concentration de l’élément, les abondances isotopiques, la relation entre les lectures
volumétrique et manométrique, et la relation entre le plutonium et l’énergie produits.
DOCUMENTS 285
116. Par «point stratégique», on entend un endroit choisi lors de l’examen des ren
seignements descriptifs où, dans les conditions normales et en conjonction avec les
renseignements provenant de l’ensemble de tous les points stratégiques, les
renseignements nécessaires et suffisants pour la mise en œuvre des mesures de garan
ties sont obtenus et vérifiés. Un «point stratégique» peut être n’importe quel endroit
où des mesures principales relatives à la comptabilité bilan matières sont faites et où
des mesures de confinement et de surveillance sont mises en œuvre.
286 DOCUMENTS
I. CONSIDERATIONS GENERALES
Obligations de l’Agence
1 Les termes en italiques ont un sens précis dans le présent document et sont définis au
chapitre IV.
2 INFCIRC/26 et Add. 1.
288 DOCUMENTS
12. L’Etat ou les Etats en cause et le Directeur général de l’Agence procèdent à des
consultations au sujet de l’application des dispositions du présent document.
13. Dans la mise en œuvre des garanties, l’Agence prend toutes mesures utiles pour
protéger les secrets commerciaux et industriels. Les membres du personnel de
l’Agence sont tenus de ne dévoiler, sauf au Directeur général et à d’autres membres
du personnel autorisés par lui à recevoir de tels renseignements en raison de leurs
fonctions officielles en matière de garanties, aucun secret commercial ou industriel
ou autre renseignement confidentiel dont ils auraient connaissance en raison de l’ap
plication des garanties par l’Agence.
14. L’Agence ne publie ni communique à aucun Etat, organisation ou personne des
renseignements qu’elle a obtenus du fait de la mise en œuvre des garanties; toutefois:
a) des détails particuliers touchant cette mise en œuvre peuvent être commu
niqués au Conseil et aux membres du personnel de l’Agence qui en ont
besoin pour exercer leurs fonctions officielles en matière de garanties,
mais seulement dans la mesure où cela est nécessaire pour permettre à
l’Agence de s’acquitter de ses responsabilités en matière de garanties;
b) des listes succinctes d’articles soumis aux garanties de l’Agence peuvent
être publiées sur décision du Conseil;
c) d’autres renseignements peuvent être publiés sur décision du Conseil, si
tous les Etats directement intéressés y consentent.
15. L’Agence met en œuvre des garanties dans un Etat dans les cas suivants:
a) l’Agence a conclu avec l’Etat un accord de projet aux termes duquel des
matières, services, équipement, installation ou renseignements lui sont
fournis, et ledit accord prévoit l’application de garanties;
b) l’Etat est partie à un arrangement bilatéral ou multilatéral aux termes
duquel des matières, services, équipement, installations ou renseigne
ments lui sont fournis ou transférés, et
i) toutes les parties à cet arrangement ont demandé à l’Agence d’ad
ministrer des garanties;
ii) l’Agence a conclu V accord de garanties nécessaire avec cet Etat;
c) l’Agence a été priée par l’Etat de soumettre aux garanties certaines acti
vités nucléaires du ressort de celui-ci, et l’Agence a conclu Vaccord de
garanties nécessaire avec cet Etat.
16. Compte tenu de l’alinéa A. 5 de Г Article XII du Statut, il est souhaitable que
les accords de garanties disposent que les garanties resteront en vigueur, sous réserve
des dispositions du présent document, à l’égard des produits fissiles spéciaux obtenus
et de toutes matières qui leur sont substituées.
DOCUMENTS 289
17. Les principaux facteurs que le Conseil examinera pour déterminer si certaines
dispositions du présent document sont applicables à divers types de matières et d’in
stallations sont la nature, la forme et l’importance de l’aide fournie, le caractère du
projet considéré et la mesure dans laquelle cette aide peut servir à une fin militaire.
L'accord de garanties tiendra compte de toutes les circonstances pertinentes au
moment de sa conclusion.
18. Au cas où un Etat ne respecterait pas un accord de garanties, l’Agence pourrait
prendre les mesures prévues à l’alinéa A.7 et au paragraphe C de l’Article XII du
Statut.
19. Sous réserve des dispositions des paragraphes 21 à 28, une matière nucléaire
est soumise aux garanties de l’Agence si elle est ou a été:
a) fournie en vertu d’un accord de projet;
b) soumise aux garanties par les parties à un arrangement bilatéral ou mul
tilatéral, en vertu d’un accord de garanties;
c) soumise unilatéralement aux garanties en vertu d’un accord de garanties;
d) produite, traitée ou utilisée dans une installation nucléaire principale qui
a été:
i) fournie en totalité ou en grande partie en vertu d’un accord de projet;
ii) soumise aux garanties par les parties à un arrangement bilatéral ou
multilatéral, en vertu d’un accord de garanties;
iii) soumise unilatéralement aux garanties, en vertu d un accord de
garanties;
e) Produite dans des matières nucléaires soumises aux garanties, ou du fait
de l’utilisation de telles matières;
f) Substituée, conformément à l’alinéa 26 d), à des matières nucléaires sou
mises aux garanties.
20. Une installation nucléaire principale est considérée comme fournie en grande
partie en vertu d’un accord de projet si le Conseil en a ainsi décidé.
290 DOCUMENTS
Exemptions générales
21. Des matières nucléaires qui seraient normalement soumises aux garanties en
sont exemptées à la demande de l’Etat intéressé, à condition que la quantité totale des
matières ainsi exemptées dans cet Etat n’excède à aucun moment les quantités
suivantes:
a) un kilogramme au total de produits fissiles spéciaux, pouvant comprendre
un ou plusieurs des produits suivants:
i) plutonium;
ii) uranium ayant un enrichissement égal ou supérieur à 0,2 (20%), le
poids dont il est tenu compte étant le produit du poids réel par
1 ’ enrichissement ;
iii) uranium ayant un enrichissement inférieur à 0,2 (20%) mais
supérieur à celui de l’uranium naturel, le poids dont il est tenu
compte étant le produit du poids réel par le quintuple du carré de
1 ’ enrichissement;
b) 10 tonnes au total d’uranium naturel et d’uranium appauvri ayant un
enrichissement supérieur à 0,005 (0,5%);
c) 20 tonnes d’uranium appauvri ayant un enrichissement égal ou inférieur
à 0,005 (0,5%);
d) 20 tonnes de thorium.
22. Une matière nucléaire produite ou utilisée qui serait normalement soumise aux
garanties conformément aux dispositions des alinéas 19 d) ou e) en est exemptée dans
les cas suivants:
a) il s’agit de plutonium produit dans le combustible d’un réacteur à un taux
ne dépassant pas 100 grammes par an;
b) elle est produite dans un réacteur pour lequel l’Agence détermine que la
puissance maximum calculée, en marche continue, est inférieure à 3
mégawatts thermiques, ou est utilisée dans un tel réacteur et ne serait sou
mise aux garanties que du fait de cette utilisation, étant entendu que la
puissance totale des réacteurs auxquels s’applique cette exemption dans un
Etat ne peut dépasser 6 mégawatts thermiques.
23. Les produits fissiles spéciaux obtenus qui seraient normalement soumis aux
garanties en vertu du seul alinéa 19 e) sont en partie exemptés des garanties s’ils sont
obtenus dans un réacteur dans lequel le rapport entre la quantité d’isotopes fissiles
dans la matière nucléaire soumise aux garanties et la quantité totale d’isotopes fissiles
est inférieur à 0,3 (calculé chaque fois que l’on modifie la charge du réacteur et censé
DOCUMENTS 291
24. Les garanties applicables à une matière nucléaire peuvent être suspendues
lorsque cette matière est transférée sur le territoire même de l’Etat intéressé ou à un
autre Etat Membre ou à une organisation internationale, aux fins de traitement, de
traitement après irradiation, d’essai, de recherche ou de développement, en vertu
d’un arrangement ou d’un accord approuvé par l’Agence, sous réserve que la quantité
de matière nucléaire pour laquelle les garanties ont été ainsi suspendues dans un Etat
n’excède à aucun moment:
a) un kilogramme effectif de produit fissile spécial;
b) 10 tonnes au total d’uranium naturel et d’uranium appauvri ayant un
enrichissement supérieur à 0,005 (0,5%);
c) 20 tonnes d’uranium appauvri ayant un enrichissement égal ou inférieur
à 0,005 (0,5%);
d) 20 tonnes de thorium.
25. Les garanties applicables à une matière nucléaire contenue dans du combustible
irradié qui est transféré aux fins de traitement peuvent aussi être suspendues si l’Etat
ou les Etats intéressés ont, avec l’accord de l’Agence, soumis aux garanties une
matière nucléaire de remplacement, conformément au paragraphe 26 d), pour la péri
ode de suspension. En outre, les garanties applicables au plutonium contenu dans du
combustible irradié qui est transféré aux fins de traitement peuvent être suspendues
pour une période ne dépassant pas six mois, si l’Etat ou les Etats intéressés ont, avec
l’accord de l’Agence, soumis aux garanties une quantité d’uranium dont l’enrichisse
ment en uranium 235 est au moins 0,90 (90%) et dont le contenu en uranium 235
a un poids égal à celui de ce plutonium. A la première des deux dates suivantes, celle
de l’expiration de la période de six mois dont il vient d’être question ou celle de
l’achèvement du traitement, les garanties s’appliqueront au plutonium et cesseront de
s’appliquer à l’uranium de remplacement.
n’ait été jusque là soumise aux garanties qu’en raison de cette fourniture
et que:
i) elle n’ait pas été améliorée pendant qu’elle était soumise aux
garanties;
ii) tout produit fissile spécial obtenu dans cette matière sous garanties
en ait été séparé, ou que les garanties touchant le produit obtenu aient
été levées.
b) Lorsque l’Agence a établi que:
i) la matière n’a été soumise aux garanties qu’en raison de son utilisa
tion dans une installation nucléaire principale visée à l’alinéa 19 d);
ii) elle a été enlevée de cette installation;
iii) tout produit fissile spécial obtenu dans cette matière sous garanties
en a été séparé, ou les garanties touchant ce produit obtenu ont été
levées.
c) Lorsque l’Agence a constaté qu’elle a été consommée, ou diluée de telle
manière qu’elle n’est plus utilisable pour aucun activité nucléaire pouvant
faire l’objet de garanties, ou est devenue pratiquement irrécupérable.
d) Lorsque, avec l’accord de l’Agence, l’Etat ou les Etats intéressés ont
soumis aux garanties, à titre de remplacement, une quantité du même élé
ment qui n’est pas autrement soumise aux garanties et telle que l’Agence
a déterminé qu’elle contient des isotopes fissiles
i) dont le poids (compte dûment tenu des pertes pendant le traitement)
est égal ou supérieur au poids des isotopes fissiles de la matière pour
laquelle les garanties sont levées, et
ii) dont la teneur en poids dans la totalité de l’élément de remplacement
est semblable ou supérieure à la teneur en poids des isotopes fissiles
dans la totalité de la matière pour laquelle les garanties sont levées;
toutefois, l’Agence peut accepter que du plutonium soit substitué à
l’uranium 235 contenu dans de l’uranium dont Y enrichissement ne dépasse
pas 0,05 (5,0%).
e) Lorsqu’elle a été transférée en dehors du territoire de l’Etat en vertu de
l’alinéa 28 d), à condition que cette matière soit de nouveau soumise aux
garanties si elle est renvoyée sur le territoire de l’Etat où l’Agence l’avait
soumise aux garanties.
f) Lorsque les conditions spécifiées dans Y accord de garanties en vertu
duquel elle a été soumise aux garanties de l’Agence ont cessé d’être
applicables, par suite de l’expiration de l’accord ou autrement.
27. Si un Etat veut utiliser à des fins non nucléaires des matières brutes soumises
aux garanties, par exemple pour la production d’alliages ou de céramiques, il con
vient avec l’Agence des conditions dans lesquelles les garanties afférentes à ces
matières peuvent être levées.
DOCUMENTS 293
28. Aucune matière nucléaire soumise aux garanties ne doit être tranférée en dehors
de la juridiction de l’Etat où elle est soumise aux garanties tant que l’Agence ne s’est
pas assurée qu’au moins l’une des conditions suivantes est remplie:
a) la matière est restituée, dans les conditions spécifiées à l’alinéa 26 a), à
l’Etat qui l’avait primitivement fournie;
b) la matière est transférée sous réserve des dispositions des paragraphes 24
ou 25;
c) l’Agence a pris des dispositions pour que la matière soit soumise aux
garanties, conformément aux dispositions du présent document, dans
l’Etat où elle est transférée;
d) la matière n’état pas soumise aux garanties en vertu d’un accord de projet
et sera soumise, dans l’Etat où elle est transférée, à des garanties autres
que celles de l’Agence mais généralement compatibles avec ces garanties
et agréées par l’Agence.
A. MODALITES GENERALES
Introduction
29. Les modalités décrites ci-après s’appliquent, dans la mesure où il y a lieu, à des
matières nucléaires soumises aux garanties, que ces matières soient produites, trai
tées ou utilisées dans une installation nucléaire principale ou se trouvent en dehors
d’une telle installation. Elles s’appliquent également aux installations qui contiennent
ou sont appelées à contenir de telles matières, y compris les installations nucléaires
principales qui répondent aux critères énoncés à l’alinéa 19 d).
30. L’Agence examine les plans de toute installation nucléaire principale à seule fin
de s’assurer que l’installation permet une application effective des garanties.
31. L’examen des plans d’une installation nucléaire principale doit avoir lieu le plus
tôt possible. En particulier, l’examen a lieu:
a) s’il s’agit d’un projet de l’Agence — avant l’approbation du projet;
b) s’il s’agit d’un arrangement bilatéral ou multilatéral en vertu duquel l’ad
ministration des garanties doit être transférée à l’Agence ou d’une activité
294 DOCUMENTS
Comptabilité
33. L’Etat doit prendre les mesures nécessaires pour tenir une comptabilité en ce
qui concerne les installations nucléaires principales et toutes les matières nucléaires
soumises aux garanties qui se trouvent en dehors de ces installations. A cette fin,
l’Etat et l’Agence conviennent d’un plan comptable pour chaque installation et pour
ces matières, d’après des propositions que l’Etat aura présentées à l’Agence suffisam
ment à l’avance pour qu’elle ait le temps de les étudier avant qu’il soit nécessaire de
mettre en œuvre le plan comptable.
34. Si la comptabilité n’est pas tenue dans l’une des langues de travail du Conseil,
l’Etat doit prendre des dispositions pour faciliter son examen par les inspecteurs.
35. La comptabilité comprend, selon le cas:
a) des inventaires de toutes les matières nucléaires soumises aux garanties;
b) des relevés d’opérations pour les installations nucléaires principales.
36. Toutes les pièces comptables sont conservées pendant au moins deux ans.
Rapports
Conditions générales
pour les matières nucléaires soumises aux garanties se trouvant en dehors de ces
installations, d’après des propositions que l’Etat aura présentées à l’Agence suffisam
ment à l’avance pour qu’elle ait le temps de les étudier avant qu’il y ait lieu de sou
mettre le premier rapport. Il suffit que les rapports contiennent les renseignements
nécessaires aux fins des garanties.
38. Sauf si l'accord de garanties applicable en dispose autrement, les rapports sont
rédigés dans l’une des langues de travail du Conseil.
Rapports réguliers
39. Les rapports réguliers sont établis à partir des pièces comptables tenues con
formément aux paragraphes 33 à 36 et comprennent, selon le cas:
a) des rapports comptables indiquant la réception, le transfert, le stock et
l’utilisation de toutes les matières nucléaires soumises aux garanties; l’in
ventaire des matières en stock doit indiquer la composition nucléaire et
chimique et la forme physique de ces matières, ainsi que leur emplacement
à la date du rapport;
b) des relevés d’opérations indiquant l’utilisation qui a été faite de chaque
installation nucléaire principale depuis le rapport précédent et, dans la
mesure du possible, les prévisions d’emploi jusqu’à la date à laquelle le
prochain rapport régulier doit normalement parvenir à l’Agence.
40. Le premier rapport régulier est présenté:
a) dès qu’il existe une matière nucléaire soumise aux garanties et susceptible
d’être comptabilisée;
b) dès que l’installation nucléaire principale qu’il concerne est en état de
fonctionner.
Rapports spéciaux
43. L’Etat avise l’Agence le plus tôt possible, mais au plus tard dans les deux
semaines, de tout transfert n’exigeant pas une notification préalable qui entraînera
une modification substantielle (selon la définition donnée par l’Agence en accord
avec l’Etat) de la quantité de matières nucléaires soumises aux garanties dans une
installation ou dans un ensemble d’installations considéré à cette fin comme formant
une unité en vertu d’un accord avec l’Agence. Ce rapport indique la quantité et la
nature des matières et leur utilisation envisagée.
Renseignements complémentaires
Inspections
Modalités générales
45. L’Agence peut inspecter les matières nucléaires et les installations nucléaires
principales soumises aux garanties.
46. Le but des inspections est de s’assurer que les accords de garanties sont
respectés et d’aider les Etats à respecter ces accords et à résoudre tout problème sou
levé par l’application des garanties.
47. Le nombre, la durée et la rigueur des inspections effectives sont réduits au mini
mum nécessaire pour assurer l’application efficace des garanties; si l’Agence estime
que les inspections autorisées ne sont pas toutes nécessaires, elle peut en réduire le
nombre.
48. Les inspecteurs ne doivent pas faire fonctionner eux-mêmes une installation ni
ordonner au personnel d’une installation de procéder à une opération particulière.
Inspections régulières
50. Chaque fois que l’Agence a le droit d’accès à tout moment3 à une installation
nucléaire principale, elle peut procéder aux inspections pour lesquelles la notification
prévue au paragraphe 4 du Document relatif aux inspecteurs n’est pas obligatoire,
dans la mesure où cela est nécessaire à l’application effective des garanties. Les
modalités d’application de ces dispositions seront convenues par les parties intéres
sées dans Vaccord de garanties.
51. Pour s’assurer que la construction d’une installation nucléaire principale est
conforme aux plans examinés par l’Agence, l’Agence peut procéder, si l’accord de
garanties en dispose ainsi, à une ou plusieurs inspections initiales:
a) le plus tôt possible après que l’installation a été soumise aux garanties de
l’Agence, s’il s’agit d’une installation déjà en service;
b) avant que l’installation ne soit mise en service, dans les autres cas.
52. Il est procédé à un examen des instruments de mesure de l’installation et de ses
caractéristiques de fonctionnement dans la mesure nécessaire à l’application des
garanties. Les instruments qui serviront à obtenir des données sur les matières
nucléaires se trouvant dans l’installation peuvent faire l’objet d’essais pour vérifier
leur bon fonctionnement. Ces essais peuvent comprendre l’observation par les
inspecteurs des essais de mise en marche ou des essais réguliers faits par le personnel
de l’installation, mais ils ne doivent pas entraver ni retarder la construction, la mise
en service et le fonctionnement normal de l’installation.
Inspections spéciales
Rapports
55. La fréquence des rapports réguliers est arrêtée d’un commun accord par
l’Agence et l’Etat, compte tenu de la fréquence établie pour les inspections
régulières. Toutefois, deux rapports réguliers au moins seront présentés chaque
année et il ne sera exigé en aucun cas plus de 12 rapports réguliers par an.
Inspections
56. L’une des inspections initiales d’un réacteur est faite, si possible, juste avant
que le réacteur n’atteigne pour la première fois la criticité.
57. La fréquence maximum des inspections régulières d’un réacteur et des matières
nucléaires soumises aux garanties qu’il contient est fixée d’après le tableau suivant:
jusqu’à 1 inclus 0
de 1 à 5 inclus 1
de 5 à 10 inclus 2
de 10 à 15 inclus 3
de 15 à 20 inclus 4
de 20 à 25 inclus 5
de 25 à 30 inclus 6
de 30 à 35 inclus 7
de 35 à 40 inclus 8
de 40 à 45 inclus 9
de 45 à 50 inclus 10
de 50 à 55 inclus 11
de 55 à 60 inclus 12
plus de 60 droit d’accès
à tout moment
DOCUMENTS 299
58. La fréquence effective des inspections d’un réacteur tient compte de:
a) l’existence dans l’Etat d’installations de traitement du combustible irradié;
b) la nature du réacteur;
c) la nature et la quantité des matières nucléaires produites ou utilisées dans
le réacteur.
Rapports réguliers
59. Pour les matières nucléaires se trouvant dans des installations de recherche et
de développement, seuls des rapports comptables seront exigés. La fréquence de ces
rapports réguliers est arrêtée d’un commun accord par l’Agence et l’Etat, compte
tenu de la fréquence établie pour les inspections régulières; toutefois, un rapport
régulier au moins sera présenté chaque année et il ne sera exigé en aucun cas plus
de 12 rapports par an.
Inspections régulières
61. Lorsqu’un Etat s’engage à stocker sous scellés des matières brutes soumises aux
garanties et à ne pas les enlever de l’installation de stockage sans en informer
l’Agence au préalable, les dispositions simplifiées ci-après sont appliquées.
62. L’Etat soumet à l’Agence des renseignements sur les plans de chaque installa
tion de stockage sous scellés, et convient avec l’Agence de la méthode et des moda
lités de la mise sous scellés.
300 DOCUMENTS
Rapports réguliers
63. Deux rapports comptables réguliers sont soumis chaque année pour les matières
brutes en stockage sous scellés.
Inspections régulières
64. L’Agence peut procéder à une inspection régulière par an de chaque installation
de stockage sous scellés.
65. L’Etat peut enlever d’une installation de stockage sous scellés des matières
brutes soumises aux garanties après avoir notifié à l’Agence la quantité, le type et
l’utilisation projetée de ces matières, et lui avoir fourni tous autres éléments d’infor
mation nécessaires en temps voulu pour permettre à l’Agence de continuer d’appli
quer les garanties à ces matières après leur enlèvement de l’installation.
66. Sauf dans la mesure où les matières nucléaires soumises aux garanties et se trou
vant hors des installations nucléaires principales sont visées par l’une des dispositions
des paragraphes 59 à 65, les modalités ci-après sont appliquées à ces matières (par
exemple, à des matières nucléaires stockées ailleurs que dans une installation de
stockage sous scellés, ou à des produits fissiles spéciaux utilisés sur le terrain dans
une source scellée de neutrons).
Rapports réguliers
67. Pour toutes les matières nucléaires soumises aux garanties et appartenant à cette
catégorie, des rapports comptables réguliers sont soumis périodiquement. La fré
quence de ces rapports est arrêtée d’un commun accord par l’Agence et l’Etat, com
pte tenu de la fréquence établie pour les inspections régulières; toutefois, un rapport
régulier au moins sera présenté chaque année et il ne sera exigé en aucun cas plus
de 12 rapports réguliers par an.
Inspections régulières
68. La fréquence maximum des inspections régulières des matières nucléaires sou
mises aux garanties et appartenant à cette catégorie est d’une inspection par an si la
quantité totale de ces matières n’est pas supérieure à cinq kilogrammes effectifs; si
cette quantité est plus élevée, la fréquence maximum est déterminée d’après le
tableau du paragraphe 57.
DOCUMENTS 301
IV. DEFINITIONS
79. Par «accord de projet», il faut entendre un accord de garanties relatif à un projet
de l’Agence et contenant les dispositions prévues à l’alinéa F.4 b) de l’Article XI du
Statut.
80. Par «réacteur», il faut entendre tout dispositif dans lequel il est possible d’en
tretenir et de contrôler une réaction de fission en chaîne.
81. Par «installation de recherche et de développement», il faut entendre une instal
lation, autre qu’une installation nucléaire principale, utilisée pour la recherche ou le
développement dans le domaine de l’énergie atomique.
82. Par «accord de garanties», il faut entendre un accord conclu entre l’Agence et
un ou plusieurs Etats Membres, qui contient l’engagement par un ou plusieurs Etats
de ne pas utiliser certains articles de manière à favoriser des fins militaires et qui
donne à l’Agence le droit de vérifier que cet engagement est respecté; un tel accord
peut concerner:
a) un projet de l’Agence;
b) un arrangement bilatéral ou multilatéral dans le domaine de l’énergie ato
mique, dans le cadre duquel l’Agence peut être appelée à administrer des
garanties;
c) toute activité d’un Etat dans le domaine de l’énergie atomique soumise
unilatéralement aux garanties de l’Agence.
83. Par «Statut», il faut entendre le Statut de l’Agence.
84. Par «quantité introduite», il faut entendre la quantité de matière nucléaire entrée
dans une installation fonctionnant à pleine capacité.
85. Par «soumise unilatéralement», il faut entendre soumise aux garanties de
l’Agence par un Etat, en vertu d’un accord de garanties.
DOCUMENTS 303
Annexe I
DISPOSITIONS RELATIVES
AUX USINES DE TRAITEMENT
INTRODUCTION
1. Le Système de garanties de l’Agence (1965) est rédigé de manière à permettre l’application des
garanties à des installations nucléaires principales autres que les réacteurs, comme prévu au paragraphe
7. La présente annexe énonce les modalités additionnelles d’application des garanties aux usines de
traitement. Toutefois, comme il sera sans doute nécessaire de reviser ces modalités lorsqu’on aura
acquis de l’expérience, ces modalités pourront être examinées à nouveau à tout moment et en tout cas
le seront lorsqu’on en aura fait l’expérience pendant deux ans.
MODALITES SPECIALES
Rapports
Inspections
3. Une usine de traitement où la quantité introduite annuellement ne dépasse pas cinq kilogrammes
effectifs de matières nucléaires et les matières nucléaires soumises aux garanties qui s’y trouvent peuvent
faire l’objet d’une inspection régulière deux fois par an. Une usine de traitement où la quantité introduite
annuellement dépasse cinq kilogrammes effectifs de matières nucléaires et les matières nucléaires sou
mises aux garanties qui s’y trouvent peuvent être inspectées à tout moment. Les modalités relatives aux
inspections qui sont énoncées au paragraphe 50 s’appliquent à toutes les inspections faites conformément
au présent paragraphe1.
4. Si une usine de traitement n’est soumise aux garanties de l’Agence qu’en raison de matières
nucléaires soumises aux garanties qu’elle contient, la fréquence des inspections est fixée selon le rythme
des livraisons de matières nucléaires soumises aux ganranties.
5. L’Etat et l’Agence coopèrent pour prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter le prélève
ment, l’expédition ou l’analyse d’échantillons, compte dûment tenu des restrictions imposées par les
caractéristiques de l’usine si elle est déjà en service au moment où elle est placée sous les garanties de
l’Agence.
'll est entendu que pour les usines où la quantité introduite annuellement dépasse 60 kilogrammes effectifs
l’Agence exerce normalement le droit d’accès à tout moment, par une inspection continue.
304 DOCUMENTS
6. Par accord entre l’Etat et l’Agence, les mesures spéciales ci-après peuvent être prises dans le cas
d’une usine de traitement à laquelle ne s’appliquent pas les critères à l’alinéa d) du paragraphe 19 et
dans laquelle se trouvent des matières nucléaires soumises aux garanties et des matières nucléaires non
soumises aux garanties:
a) Sous réserve des dispositions de l’alinéa b) ci-dessous, l’Agence limite la portée des moda
lités d’application des garanties à la zone où du combustible irradié est stocké, jusqu’au
moment où une partie ou la totalité de ce combustible est transférée dans d’autres zones
de l’usine. Les modalités d’application des garanties cessent de porter sur la zone de stock
age ou l’usine lorsque celles-ci ne contiennent plus aucune matière nucléaire soumise aux
garanties.
b) Si possible, les matières nucléaires soumises aux garanties sont mesurées et échantillonnées
indépendamment des matières non soumises aux garanties, aussitôt que possible au cours
des opérations. Lorsque les mesures, l’échantillonnage et le traitement ne peuvent être ainsi
effectués, la totalité des matières traitées au cours de la campagne est soumise aux moda
lités d’application des garanties prévues dans la présente annexe. A l’issue du traitement
les matières nucléaires qui seront par la suite soumises aux garanties sont choisies d’un
commun accord par l’Etat et l’Agence dans l’ensemble de la production de l’usine pendant
cette campagne, compte dûment tenu des pertes résultant du traitement que l’Agence aura
acceptées.
7. Par «usine de traitement»2, on entend une installation destinée à séparer les matières nucléaires
irradiées et les produits de fission, y compris la partie de l’installation destinée au traitement en début
d’opérations ainsi que les sections connexes de stockage et d’analyse.
8. Par «campagne», on entend la période de fonctionnement de l’équipement de traitement chimique
d’une usine de traitement entre deux nettoyages successifs destinés à enlever les matières nucléaires
restées dans l’équipement.
2Ce terme est synonyme de l’expression «usine de traitement des matières nucléaires irradiées dans un réac
teur», qui figure au paragraphe 78.
DOCUMENTS 305
Annexe II
INTRODUCTION
MODALITES SPECIALES
Rapports
Inspections
3. Une usine de transformation ou une usine de fabrication à laquelle s’appliquent les critères
énoncés à l’alinéa d) du paragraphe 19 et les matières nucléaires qui s’y trouvent peuvent être inspectées
à tout moment si le stock de matières nucléaires de l’usine à un moment quelconque, ou les entrées
annuelles de telles matières, excèdent cinq kilogrammes effectifs. Si le stock à aucun moment, ou les
entrées annuelles, n’excèdent pas cinq kilogrammes effectifs de matières nucléaires, il est procédé au
maximum à deux inspections régulières par an. Les modalités relatives aux inspections qui sont énoncées
au paragraphe 50 s’appliquent à toutes les inspections faites conformément au présent paragraphe2.
4. Lorsqu’une usine de transformation ou une usine de fabrication, à laquelle les critères énoncés
à l’alinéa d) du paragraphe 19 ne s’appliquent pas, contient des matières nucléaires soumises aux garan
ties, la fréquence des inspections régulières est fixée d’après le stock à un moment quelconque, et les
entrées annuelles, de matières nucléaires soumises aux garanties. Si le stock à un moment quelconque,
ou les entrées annuelles, de matières nucléaires soumises aux garanties excèdent cinq kilogrammes
effectifs, l’usine peut être inspectée à tout moment. Si le stock à aucun moment, ou les entrées annuelles,
n’excèdent pas cinq kilogrammes effectifs de matières nucléaires soumises aux garanties, il est procédé*Il
'Ces termes sont considérés comme étant synonymes de l’expression «une usine de traitement ou de fabrica
tion de matières nucléaires (à l’exception des mines et des usines de traitement des minerais)» qui est utilisée au
paragraphe 78.
Il est entendu que pour les usines dont le stock à un moment quelconque, ou les entrées annuelles, dépassent
60 kilogrammes effectifs, l’Agence exerce normalement le droit d’accès à tout moment, par une inspection continue.
Lorsque le stock à aucun moment, ou les entrées annuelles, n'excèdent pas un kilogramme effectif de matières
nucléaires, l’usine n’est normalement pas soumise à des inspections régulières.
306 DOCUMENTS
au maximum à deux inspections régulières par an. Les modalités relatives aux inspections qui sont énon
cées au paragraphe 50 s’appliquent à toutes les inspections faites conformément au présent
paragraphe .
5. Le degré d’inspection des matières nucléaires soumises aux garanties à divers stades des opéra
tions dans une usine de transformation ou dans une usine de fabrication est fixé compte tenu de la nature,
de la composition isotopique et de la quantité des matières nucléaires soumises aux garanties se trouvant
dans l’usine. Les garanties sont appliquées conformément aux principes généraux énoncés dans les
paragraphes 9 à 14. Une importance particulière est atachée à l’inspection visant à contrôler l’uranium
fortement enrichi et le plutonium.
6. S’il se peut qu’une installation traite des matières nucléaires soumises aux garanties et des
matières nucléaires non soumises aux garanties, l’Etat notifie à l’Agence à l’avance le programme de
traitement des quantités soumises aux garanties, afin de lui permettre de procéder à des inspections au
cours des périodes correspondantes, en tenant aussi dûment compte des dispositions prises conformé
ment au paragraphe 10 ci-dessous.
7. L’Etat et l’Agence coopèrent pour prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter la prépa
ration d’inventaires de matières nucléaires soumises aux garanties et le prélèvement, l’expédition et
l’analysie d’échantillons, compte dûment tenu des restrictions imposées par les caractéristiques de
l’usine si elle est déjà en service au moment où elle est placée sous les garanties de l’Agence.
8. L’Etat fait en sorte que les matières nucléaires soumises aux garanties contenues dans les résidus
et déchets produits au cours de la transformation ou de la fabrication soient récupérées, dans la mesure
du possible, dans ses propres installations et dans des délais raisonnables. Si l’Etat juge que cette
récupération n’est pas faisable, l’Etat et l’Agence coopèrent en vue de prendre des mesures pour
comptabiliser ces matières et les éliminer.
9. Par accord entre l’Etat et l’Agence, les mesures spéciales ci-après peuvent être prises dans le cas
d’une usine de transformation ou d’une usine de fabrication à laquelle ne s’appliquent pas les critères
énoncés à l’alinéa d) du paragraphe 19, et dans laquelle se trouvent des matières nucléaires soumises
aux garanties et des matières nucléaires non soumises aux garanties:
a) Sous réserve des dispositions de l’alinéa b) ci-dessous, l’Agence limite la portée des moda
lités d’application des garanties à la zone où des matières nucléaires soumises aux garanties
sont stockées, jusqu’au moment où la totalité ou une partie quelconque de ces matières
nucléaires est transférée dans d’autres zones de l’usine. Les modalités d’application des
garanties cessent de porter sur la zone de stockage ou l’usine lorsqu’elle ne contient plus
aucune matière nucléaire soumise aux garanties.
b) Si possible, les matières nucléaires soumises aux garanties sont mesurées et échantillonnées
indépendamment des matières nucléaires non soumises aux garanties, aussitôt que possible
au cours des opérations. Lorsque les mesures, l’échantillonnage et le traitement ne peuvent
être ainsi effectués, toutes les matières nucléaires contenant des matières nucléaires sou
mises aux garanties sont soumises aux modalités d’application des garanties prévues dans
la présente annexe. A l’issue du traitement, les matières nucléaires qui seront par la suite
soumises aux garanties sont choisies, s’il y a lieu, conformément au paragraphe 11 ci-
dessous, d’un commun accord par l’Etat et l’Agence, compte dûment tenu des pertes résul
tant du traitement que l’Agence aura acceptées.
DOCUMENTS 307
10. Lorsque des matières nucléaires soumises aux garanties doivent être mélangées à d’autres
matières nucléaires soumises aux garanties ou à des matières nucléaires non soumises aux garanties,
l’Etat notifie à l’Agence le programme des opérations de mélange suffisamment à l’avance pour lui per
mettre d’exercer son droit de faire la preuve, par inspection de l’opération de mélange ou par tout autre
moyen, que le mélange est fait conformément à ce programme.
11. Lorsque des matières nucléaires soumises aux garanties et des matières nucléaires non soumises
aux garanties sont mélangées, si le rapport entre la quantité d’isotopes fissiles dans le composant soumis
aux garanties qui entre dans le mélange et la quantité totale d’isotopes fissiles dans le mélange est égal
ou supérieur à 0,3, et si la concentration des isotopes fissiles dans les matières nucléaires non soumises
aux garanties se trouve augmentée du fait de ce mélange, la totalité du mélange demeure soumise aux
garanties. Dans les autres cas, les modalités suivantes sont applicables:
a) Mélange plutonium/plutonium. La quantité de mélange qui continue d être soumise aux
garanties est telle que son poids, multiplié par le carré de la fraction en poids des isotopes
fissiles contenus, n’est pas inférieur au poids du plutonium initialment soumis aux garanties
multiplié par le carré de la fraction en poids des isotopes fissiles qui s’y trouvent, excepté
que:
i) dans le cas oû le poids de la totalité du mélange, multiplié par le carré de la fraction
en poids des isotopes fissiles contenus, est inférieur au poids du plutonium initiale
ment soumis aux garanties, multiplié par le carré de la fraction en poids des isotopes
fissiles qui s’y trouvent, la totalité du mélange est soumise aux garanties;
ii) le nombre d’atomes fissiles dans la fraction du mélange qui continue d’être soumise
aux garanties ne doit en aucun cas être inférieur au nombre d’atomes dans le pluto
nium initialement soumis aux garanties.
b) Mélange uranium/uranium. La quantité de mélange qui continue d’être soumise aux garan
ties est telle que le nombre de kilogrammes effectifs n’est pas inférieur au nombre de
kilogrammes effectifs dans l’uranium soumis aux garanties, excepté que:
i) dans le cas où le nombre de kilogrammes effectifs dans la totalité du mélange est
inférieur au nombre de kilogrammes effectifs dans l’uranium soumis aux garanties,
la totalité du mélange est soumise aux garanties;
ii) le nombre d’atomes fissiles dans la fraction du mélange qui continue d’être soumise
aux garanties ne doit en aucun cas être inférieur au nombre d’atomes fissiles dans
l’uranium initialement soumis aux garanties.
c) Mélange uranium/plutonium. La totalité du mélange obtenu est soumise aux garanties
jusqu’au moment où l’uranium et le plutonium qui le constituent sont séparés. Après sépa
ration de l’uranium et du plutonium les garanties s’appliquent au composant initialement
soumis aux garanties.
d) Il est dûment tenu compte des pertes résultant de la transformation, que l’Etat et l’Agence
auront acceptées d’un commun accord.
DEFINITIONS
12. Par «usine de transformation», on entend une installation (à l’exception des mines ou des usines
de traitement des minerais) ayant pour objet d’améliorer des matières nucléaires non irradiées ou des
matières nucléaires irradiées qui ont été séparées des produits de fission, en modifiant leur forme chi
mique ou physique pour faciliter leur utilisation ou leur traitement ultérieurs. Le terme usine de transfor
mation englobe les sections de stockage et d’analyse de l’usine. Il ne s’applique pas à une usine de
séparation des isotopes d’une matière nucléaire.
308 DOCUMENTS
13. Par «usine de fabrication», on entend une usine qui fabrique des éléments combustibles ou
d’autres composants contenant une matière nucléaire. Ce terme englobe les sections de stockage et
d’analyse de l’usine.
DOCUMENTS 309
NORMES ET MESURES
DE SURETE DE L’AGENCE
AVANT-PROPOS
1. DEFINITIONS
1.1. Par «normes de sûreté», il faut entendre les normes, règlements, règles et codes
de bonne pratique qui visent à protéger l’homme et l’environnement contre les
rayonnements ionisants et à réduire au minimum les dangers pour les vies et les biens.
1.2. Par «normes de sûreté de l’Agence», il faut entendre les normes de sûreté éta
blies par l’Agence, sous l’autorité du Conseil des gouverneurs. Elles comprennent:
a) les normes fondamentales de sûreté de l’Agence pour la radioprotection,
qui spécifient des doses maximales admissibles et des doses limites;
b) les règlements spéciaux de l’Agence qui contiennent des prescriptions en
matière de sûreté relatives à des domaines déterminés d’opérations;
c) les codes de bonne pratique de ¡’Agence qui fixent, dans le cas de chaque
activité, les conditions minimales à remplir pour assurer la sûreté voulue
compte tenu de l’expérience et de l’état de la technologie. Les codes de
bonne pratique sont au besoin complétés par des guides qui recommandent
la ou les procédures à suivre pour les appliquer.
1.3. Par «mesure de sûreté», il faut entendre toute action, condition ou procédure
destinée à assurer le respect des normes de sûreté.
1.4. Par «opération assistée», il faut entendre une opération entreprise par un Etat
ou un groupe d’Etats et pour laquelle une assistance est fournie par l’Agence, ou par
son intermédiaire, sous forme de matières, services, équipement, installations ou ren
seignements, en application d’un accord entre l’Agence et l’Etat ou le groupe d’Etats
en question.
310 DOCUMENTS
1.5. Par «installations nucléaires», il faut entendre les installations, telles que les
usines de séparation des isotopes et de fabrication de combustible, les réacteurs, les
usines de retraitement du combustible et les installations de gestion des déchets,
faisant partie du cycle du combustible, à l’exception des installations dont l’activité
porte sur les matières premières, comme l’extraction et le traitement des minerais.
1.6. Par «matière radioactive», il faut entendre toute matière qui émet spontanément
des rayonnements ionisants et dont l’activité spécifique est supérieure à 0,002
microcurie par gramme.
1.7. Par «source de rayonnements», il faut entendre toute matière radioactive ou tout
dispositif produisant des rayonnements ionisants.
1.8. Par «incident grave», il faut entendre tout événement ou toute situation qui a ou
peut avoir pour effet d’exposer une personne à des doses de rayonnements ionisants
supérieures à deux fois les doses maximales annuelles admissibles ou les doses limites
spécifiées dans les Normes fondamentales de radioprotection de l’Agence
*.
2. GENERALITES
2.1. Aux termes de son Statut, l’Agence est habilitée à établir ou adopter des normes
de sûreté destinées à protéger la santé, la vie et les biens et à prendre des dispositions
pour appliquer ces normes aux opérations assistées; l’Agence peut aussi, à la
demande d’un ou de plusieurs Etats, prendre des dispositions pour appliquer ces
normes aux opérations effectuées en vertu d’accords bilatéraux ou multilatéraux ou
aux activités d’un Etat dans le domaine de l’énergie atomique12. Pour permettre à
l’Agence de remplir ces fonctions, le Statut dispose3 que l’Agence a des droits et
des responsabilités en ce qui concerne tout projet aux fins duquel elle accorde une
assistance.
2.2. La sûreté du fonctionnement des installations nucléaires et de l’utilisation des
sources de rayonnements revêt une grande importance pour toutes les personnes en
rapport avec ces installations et sources, pour l’Etat qui en autorise le fonctionnement
ou l’utilisation et pour les autres personnes et Etats qui pourraient être exposés à des
risques si cette sûreté n’était pas assurée. En établissant des normes de sûreté et en
recommandant des mesures de sûreté, l’Agence a pour but principal de fournir à ses
Membres des directives pratiques et une aide efficace leur permettant d’utiliser en
toute sûreté l’énergie atomique à des fins pacifiques.
2.3. Les normes de sûreté doivent être telles qu’elles permettent de limiter les
risques et les mesures de sûreté doivent être efficaces afin de garantir le respect des
normes pertinentes. Dans le cas d’une opération assistée, une très grande latitude peut
être laissée à l’Etat pour appliquer son propre système de normes et mesures de sûreté
lorsque l’Agence aura établi que ce système est satisfaisant.
2.4. En vue d’évaluer l’efficacité des normes et mesures de sûreté devant être appli
quées à une opération assistée, il faut préalablement examiner ces normes et mesures
ainsi que l’étude préliminaire de la sûreté et les plans de l’opération. L’Agence peut
ensuite, en accord avec l’Etat intéressé, envoyer auprès de cet Etat des missions de
sûreté qui détermineront à quel point ces mesures sont efficaces.
2.5. Si des Etats parties à un arrangement bilatéral ou multilatéral demandent à
l’Agence d’appliquer des normes de sûreté ou de déterminer les mesures de sûreté
applicables à cet arrangement ou si un Etat présente une demande semblable en ce
qui concerne ses propres activités, l’Agence le fera dans le cadre d’un accord avec
les Etats ou l’Etat en question.
2.6. Les modalités d’application des normes et mesures de sûreté énoncées dans le
présent document donneront effet aux dispositions pertinentes du Statut; de plus, elles
devront:
a) permettre à un Etat demandant une assistance soit à l’Agence, soit par son
intermédiaire, d’étudier à l’avance les mesures de sûreté qu’il conviendrait
de prendre, compte tenu de la nature et de l’étendue de l’opération
assistée;
b) permettre aux Etats parties à un arrangement bilatéral ou multilatéral d’ex
aminer quelles normes et mesures de sûreté pourraient être appliquées à
cet arrangement, ou permettre à un Etat de faire de même en ce qui con
cerne ses propres activités, si une demande d’application de normes et
mesures de sûreté est présentée à l’Agence.
3.1. Tout Etat demandant une assistance soit à l’Agence, soit par son intermédiaire,
doit fournir à l’Agence:
a) une description de l’opération pour laquelle l’assistance est demandée,
contenant les renseignements détaillés nécessaires pour permettre à
l’Agence de se prononcer comme prévu aux paragraphes 4.5 et 4.6
ci-dessous;
b) un énoncé des normes de sûreté qu’il se propose d’appliquer à l’opération.
3.2. Des renseignements supplémentaires peuvent être exigés en application des dis
positions du paragraphe 4.6 ci-dessous.
312 DOCUMENTS
4.1. Dans le cas de l’application des normes et mesures de sûreté de l’Agence à une
opération assistée, il incombe exclusivement à l’Etat intéressé de veiller à la sûreté;
l’Agence n’assume aucune responsabilité quelle qu’elle soit à cet égard.
4.2. Les normes de sûreté sont appliquées à toute opération assistée mettant en jeu
des installations nucléaires et, sauf éventuellement dans les cas visés aux alinéas b)
et c) du paragraphe 4.5 ci-dessous, des sources radioactives.
4.3. Les normes de sûreté à appliquer à une opération assistée sont celles de
l’Agence ou d’autres normes de sûreté proposées par l’Etat et que l’Agence juge
également satisfaisantes. Si l’Agence estime que les normes proposées par l’Etat ne
sont pas satisfaisantes, elle fait connaître les modifications qu’elle juge nécessaire d’y
apporter ou elle exige l’application de ses propres normes.
4.4. L’accord conclu entre l’Agence et l’Etat pour la fourniture d’assistance précise
les normes de sûreté qui doivent être appliquées à l’opération assistée et contient une
clause qui prévoit l’application des mesures de sûreté de l’Agence conformément aux
paragraphes 4.5 à 4.10 ci-dessous.
4.5. L’Agence peut renoncer à l’application de ses mesures de sûreté à une opération
assistée si, d’après les renseignements fournis conformément aux dispositions du
paragraphe 3.1 ci-dessus, elle aboutit à la conclusion que l’opération assistée ne met
en jeu:
a) ni installations nucléaires;
b) ni dispositifs produisant des rayonnements ionisants d’une intensité telle
que le débit de dose en un point quelconque situé à une distance de 0,1
mètre de la surface extéreure du dispositif dépasse 0,1 millirem par heure;
c) ni matières radioactives naturelles ou artificielles en quantités dépassant
les activités maximales admissibles pour l’exemption de notification, d’en
registrement ou d’autorisation fixées dans les Normes fondamentales de
radioprotection de l’Agence.
4.6. L’Agence peut exiger de l’Etat qu’il lui soumette dans les meilleurs délais les
renseignements dont elle a besoin pour évaluer l’efficacité des mesures de sûreté
prévues pour une opération assistée si, d’après les renseignements fournis conformé
ment aux dispositions du paragraphe 3.1 ci-dessus, elle aboutit à la conclusion que
l’opération assistée met en jeu:
a) des installations nucléaires;
b) des dispositifs produisant des rayonnements ionisants dont l’intensité
risque d’entraîner un dépassement des doses maximales admissibles pour
l’exposition professionnelle fixées dans les Normes fondamentales de
radioprotection de l’Agence;
DOCUMENTS 313
4.7. Les renseignements nécessaires pour évaluer l’efficacité des mesures de sûreté
prévues comportent:
a) une description de l’organisation administrative créée par l’Etat pour s’oc
cuper des questions de sûreté et des moyens administratifs que l’Etat se
propose d’employer pour évaluer et garantir la sûreté de l’opération
assistée (par exemple, tenue de registres, établissement de rapports,
inscriptions, contrôles);
b) un rapport sur l’analyse de la sûreté4 ou autre document analogue don
nant des renseignements sur:
i) le choix du site de l’installation nucléaire;
ii) les installations et le matériel à fournir, y compris des détails sur
la conception et les principales caractéristiques de
fonctionnement;
iii) les critères d’assurance de la qualité;
iv) les dispositifs de sûreté inhérents aux installations et au matériel
(par exemple, les systèmes de surveillance des rayonnements);
v) les consignes pour les conditions normales de travail et les plans
d’intervention en cas d’accident prévisible;
vi) les quantités de déchets radioactifs qui seront problement produits
et les méthodes de gestion des déchets à appliquer;
vii) le personnel compétent disponible et les programmes de formation
prévus.
4.8. Lorsque l’Agence a abouti à la conclusion que les mesures de sûreté prévues
garantissent le respect des normes de sûreté spécifiées dans l’accord conclu entre
l’Agence et l’Etat, ou que l’Etat s’est engagé à appliquer les mesures de sûreté sup
plémentaires requises par l’Agence, l’Agence donne son agrément et l’opération
assistée peut commencer.
4.9. L’Etat notifie immédiatement à l’Agence tout incident grave en rapport avec
une opération assistée et lui soumet aussitôt que possible un rapport technique détaillé
sur cet incident. En attendant la soumission de ce rapport, il soumet un rapport initial
sans délai et présente ensuite des rapports intérimaires à des intervalles de trois mois
au plus.
4 Voir, par exemple, «Présentation et contenu des rapports de sûreté sur les centrales nucléaires
fixes», AIEA, Collection Sécurité n°34, 1970 (STI/PUB/272).
314 DOCUMENTS
L
4.10. ’Etat envoie à l’Agence copie des rapports de tous les contrôles auxquels il
peut soumettre une opération assistée à laquelle les mesures de sûreté de l’Agence
sont appliquées, afin que cette dernière puisse s’assurer que les normes de sûreté
applicables sont respectées.
5. MISSIONS DE SURETE
5.1. L’Agence peut, en accord avec l’Etat, envoyer des missions de sûreté chargées
de donner les conseils et l’aide nécessaires pour l’application de mesures de sûreté
à une opération assistée. L’Agence fait dûment connaître les résultats de ces missions
à l’Etat, qui tient pleinement compte des recommandations de l’Agence relatives à
une opération assistée à laquelle les mesures de sûreté de l’Agence sont appliquées.
5.2. Nonobstant les dispositions du paragraphe 5.1 ci-dessus, l’Agence peut, dans
le cadre d’une opération assistée et conformément aux dispositions pertinentes du
Statut5, envoyer des missions de sûreté sur le territoire de l’Etat ou des Etats
intéressés:
a) dès notification par l’Etat ou les Etats d’un incident grave;
b) à la demande du Conseil de gouverneurs.
5.3. Le Directeur général prend des dispositions avec l’Etat intéressé en vue des mis
sions de sûreté et ledit Etat, en accord avec l’Agence, effectue les essais et examens
que l’Agence juge nécessaires ou fait en sorte qu’elle puisse les effectuer elle-même.
5.4. Les dispositions à prendre en vue des missions de sûreté concernant une opéra
tion assistée sont incorporées dans l’accord entre l’Etat et l’Agence relatif à l’octroi
d’une assistance.
6.1. Toute proposition de l’Agence tendant à modifier ses normes de sûreté est sou
mise à l’approbation du Conseil des gouverneurs.
6.2. Si l’Agence apporte des modifications aux normes ou mesures de sûreté applica
bles à une opération assistée, ou si elle aboutit à la conclusion que les normes ou
mesures de sûreté initialement approuvées par elle et appliquées par l’Etat à une opér
ation de cette nature ne sont plus adéquates, l’Agence consulte l’Etat au sujet des
modifications à apporter à ces normes ou mesures afin d’obtenir son agrément.
6.3. Si l’Etat se propose d’apporter des modifications aux normes ou mesures de sûr
eté approuvées par l’Agence et appliquées à une opération assistée, il consulte
l’Agence au sujet de ces modifications afin d’obtenir son agrément.
AVANT-PROPOS
1 Des experts et observateurs des Etats Membres et des organisations internationales ci-après ont
participé à la réunion: Afrique du Sud, Allemagne (Répbublique fédérale d’), Arabie Saoudite, Argen
tine, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Corée (République de), Danemark, Egypte,
Espagne, Etats-Unis d’Amérique, Finlande, France, Hongrie, Inde, Iraq, Italie, Japon, Mexique, Nor
vège, Pays-Bas, Portugal, Saint-Siège, Suède, Suisse, Turquie, Union des Républiques socialistes sovié
tiques et Yougoslavie; le Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de
catastrophe (UNDRO) et la Communauté européenne de l’énergie atomique (EURATOM).
2 UNDRO, EURATOM et l’Agence pour l’énergie nucléaire de l’Organisation de coopération
et de développement économiques.
316 DOCUMENTS
1. INTRODUCTION
2.1. Sur son territoire, l’Etat requérant devrait assumer l’entière responsabilité et la
surveillance de l’assistance. En particulier:
a) l’assistance devrait être placée sous la direction et la supervision générales
de l’Etat requérant sur son propre territoire;
b) la partie prêtant assistance devrait désigner une personne responsable du
personnel et du matériel qu’elle fournit, et devrait diriger ce personnel
ainsi que l’utilisation de ce matériel en coopération avec les autorités com
pétentes de l’Etat requérant. Cette personne devrait conserver une autorité
et un contrôle opérationnel directs sur l’équipe d’assistance.
2.2. Sauf au cas où les parties intéressées en conviendraient autrement, l’assistance
devrait être utilisée exclusivement aux fins pour lesquelles elle aura été demandée.
3.1. Chaque Etat devrait désigner et notifier aux autres Etats (directement ou par
l’intermédiaire de l’Agence internationale de l’énergie atomique), ainsi qu’à
l’Agence internationale de l’énergie atomique, les autorités compétentes et les points
3 L’annexe technique fournit des renseignements sur la nature et l’ampleur de l’assistance qui
pourrait être nécessaire en cas d’accident nucléaire ou de situation d’urgence radiologique.
DOCUMENTS 317
4 L’Agence internationale de l’énergie atomique tient à jour une liste des autorités compétentes
et des points de contact. Elle la communique à ses Etats Membres à intervalles appropriés.
318 DOCUMENTS
5.1. Sans préjudice des responsabilités que des Etats ou des parties tiers pourraient
avoir, l’Etat requérant est responsable des dépenses ayant trait à l’assistance et
devrait rembourser ses frais à la partie prêtant assistance, sauf s’ils en ont convenu
autrement.
5.2. Les frais encourus par la partie prêtant assistance comprennent les coûts des
services rendus par des personnes ou des entités agissant pour son compte et toutes
les dépenses qu’elle engage au titre de l’assistance.
5.3. Le montant du remboursement devrait correspondre à celui des dépenses raison
nablement encourues, qui pourraient comprendre les services (notamment les
salaires), les frais de subsistance, de voyage et de transport, les assurances (y compris
les assurances contractées pour le personnel et les biens de la partie prêtant
assistance), le coût du matériel, des matériaux ou des installations fournis ou leur coût
d’utilisation, et d’autres frais justifiés par un état des dépenses. La partie prêtant
assistance pourrait renoncer au remboursement de certaines dépenses, par exemple
les frais encourus sur son territoire et les traitements de ses fonctionnaires.
6. RESPONSABILITE
6.1. La partie prêtant assistance devrait être protégée des actions qui pourraient être
intentées à la suite de l’assistance fournie sur le territoire de l’Etat requérant.
6.2. En particulier, la partie prêtant assistance ainsi que les entités et le personnel
agissant pour son compte ne devraient pas être responsables des dommages, blessures
ou décès subis par des personnes, des dommages ou pertes de biens ou des dommages
causés à l’environnement, quand ceux-ci résultent de l’accident nucléaire ou de la sit
uation d’urgence radiologique, ou de toute action entreprise pour prêter l’assistance
demandée.
6.3. L’Etat requérant devrait assumer pleinement la responsabilité de la défense con
tre toutes les actions qui pourraient être intentées par des tiers contre la partie prêtant
assistance, ou les entités ou le personnel agissant pour son compte, et devrait dégager
la partie prêtant assistance, ainsi que ces entités et ce personnel, de toute responsabi
lité en ce qui concerne l’accident nucléaire, la situation d’urgence radiologique ou
l’assistance.
6.4. Les paragraphes ci-dessus devraient être sans effet sur les responsabilitiés défi
nies par les conventions ou les lois nationales de tout Etat qui seraient applicables,
et ne devraient pas empêcher le versement des dédommagements ou des indemnités
prévus par de telles conventions ou lois nationales.
DOCUMENTS 319
8. BIENS ET MATERIEL
8.1. L’Etat requérant devrait autoriser et faciliter l’entrée, en franchise de droits, des
biens à introduire sur sont territoire aux fins de l’assistance.
8.2. L’Etat requérant devrait accorder l’exemption d’impôts, droits et autres
redevances, et l’immunité de saisie ou de réquisition des biens introduits sur son ter
ritoire aux fins de l’assistance par la partie prêtant assistance, ou par les entités ou
le personnel agissant pour son compte.
8.3. L’Etat requérant devrait autoriser et faciliter la réexportation de ces biens, en
franchise de droits.
8.4. A la demande de la partie prêtant assistance, l’Etat requérant devrait, dans la
mesure où ses moyens le lui permettent, prendre des dispositions en vue de procéder
à la décontamination nécessaire du matériel réutilisable avant sa réexportation.
9. FIN DE L’ASSISTANCE
10.1. En cas de différend entre deux ou plusieurs parties portant sur l’une quelcon
que des dispositions ci-incluses, ces parties devraient se consulter en vue de régler
ce différend par voie de négociation ou par tout autre moyen pacifique acceptable
pour toutes les parties au différend.
10.2. Tout différend de cette nature qui ne pourrait pas être réglé par les moyens ci-
dessus devrait être réglé, à la demande de l’une quelconque des parties au différend,
par arbitrage.
Généralités
6. Les principaux domaines dans lesquels une intervention serait nécessaire sont ceux qui
touchent .
a) L’installation nucléaire proprement dite ou les autres causes de situations d’urgence
radiologique;
b) L'incidence de l’accident sur l’environnement ainsi que sur la santé et la sécurité de la
population;
c) Les problème généraux liés à toute catastrophe ou situation d’urgence grave.
7. On estime que l’aide de spécialistes pourrait être nécessaire dans chacun de ces domaines .
8. Dans certains cas, la partie prêtant assistance éprouverait des difficultés à évaluer avec précision
l’aide qu’elle pourrait fournir si elle n’était pas parfaitement au courant de la situation; il pourrait donc
être nécessaire de demander à l’Etat requérant d’accepter l’envoi préalable d’une petite équipe de
spécialistes chargés d’aider à évaluer la gravité des problèmes et l’ampleur et le type de l’assistance
requise.
9. Les paragraphes ci-après ont été rédigés pour illustrer les domaines dans lesquels une assistance
spécifique pourrait être utile.
10. Les activités sur le site de l’accident pour lesquelles une assistance pourrait être requise consister
aient principalement en l’application de mesures de protection et de mesures correctives. Elles pour
raient nécessiter la présence d’experts et d’équipes d’intervention, l’emploi de matériaux et de matériels
spécifiques, et la mobilisation de moyens logistiques et d’établissements extérieurs.
11. Il se pourrait, en particulier, qu’il faille consulter à distance des experts pendant la phase initiale
pour analyser les problèmes, prévoir l’évolution de la situation et décider des mesures correctives à
prendre. Par la suite, une aide pourrait être nécessaire pour déterminer les causes de l’accident, ce qui
serait très utile pour évaluer les dommages subis par la centrale et pour planifier les opérations de remise
en état.
12. On aurait besoin d’un personnel hautement qualifié, pour la surveillance radiologique par exem
ple. En cas de rayonnements de forte intensité ou d’opérations longues ou étendues, il pourrait être
nécessaire de prévoir des effectifs supplémentaires pour assurer la relève du personnel.
13. La gamme des matériels et des matériaux dont on pourrait avoir besoin est vaste puisqu’elle com
prend les détecteurs, le matériel de protection, les matériaux de blindage, les appareils perfectionnés
de télédétection et les robots mécaniques. Elle peut comprendre aussi des moyens informatiques
(matériel et logiciel), des composants d’emploi général ou très spécifique, et des pièces de rechange pour
la centrale.
14. Des établissements extérieurs, tels qu’hôpitaux, laboratoires de comptage et de spectrométrie,
ateliers mécaniques et électroniques, participeraient aux opérations, et là encore une assistance
extérieure pourrait être nécessaire.
15. Il ne faut pas oublier que les activités concernant la centrale proprement dite pourraient s’étendre
sur une longue période, éventuellement de plusieurs mois. Une aide extérieure sous forme de services
d’expert et de matériel pourrait être nécessaire pendant toute cette période.
16. Une assistance extérieure pourrait être demandée aussi pour les activités hors du site. A ce titre,
des conseils scientifiques et une assistance technique pourraient être donnés aux personnels chargées de
surveiller la contamination radiologique, de contrôler les voies d’accès (entrée et sortie), de mettre en
œuvre les méthodes de protection individuelle, de recommander l’évacuation, et de veiller à ce que des
mesures soient prises pour la décontamination, les soins médicaux et le retrait des denrées alimentaires
et de l’eau. L’assistance pourrait être fournie par une équipe de spécialistes hautement qualifiés et de
techniciens participant activement à des opérations et des recherches concernant les situations d’urgence
radiologique. La composition des équipes d’assistance pourrait varier en fonction de la nature, de la situ
ation donnée et de l’aide demandée. L’assistance pourrait être fournie sous la forme d’envoi de person
nel, de moyens technologiques ou de matériel, selon la situation. L’équipe d’assistance devrait se tenir
prête, après l’approbation, à se rendre rapidement sur le site de l’accident. Dans certains cas, les
matières à analyser seraient expédiées du site de l’accident au laboratoire de la partie prêtant assistance.
17. Le personnel nécessaire pourrait comprendre: des chimistes, des spécialistes des communica
tions, des analystes de données, des ingénieurs, des radioprotectionnistes, des spécialistes de la logis
tique, du personnel médical, des météorologues, des photographes, des physiciens nucléaires, des
médicins, des biologistes, des pilotes et des mécaniciens au sol.
18. Les moyens technologiques mis à disposition au titre de l’assistance pourraient comprendre: la
photographie aérienne, l’analyse chimique, la spectrométrie gamma, la détection des rayonnements de
faible intensité, le levé topographique des zones irradiées, le biodosage et les techniques de surveillance
radiologique.
19. Le matériel qui pourrait être fourni au titre de l’assistance comprendrait notamment: des détec
teurs de matières radioactives en suspension dans l’air, des hélicoptères et des avions, des appareils de
transmission, des ordinateurs (de terrain, portatifs et de laboratoire), des moyens de transport terrestre
et maritime, des détecteurs portatifs de rayonnement, des anthroporadiamètres, des installations de
décontamination, du matériel de laboratoire servant aux mesures physiques, notamment pour l’échantil
lonage, des systèmes de navigation, des stations météorologiques mobiles et du matériel de secours en
général.
20. Enfin, il convient de souligner:
— que l’intervention pendant la phase initiale d’un accident nucléaire ou d’une situation d’urgence
radiologique dépend nécessairement des moyens dont l’organisme exploitant l’installation
nucléaire en cause et l’infrastructure nationale de soutien disposent pour faire face aux situations
d’urgence;
— que l’assistance fournie est d’autant plus efficace qu’elle a été convenablement intégrée au préala
ble dans le plan national d’intervention, et que ce plan, y compris les éléments relatifs à l’as
sistance, a été mis à l’épreuve périodiquement;
— que les autorités nationales compétentes et les organismes exploitant les installations nucléaires
devraient échanger continuellement les renseignements pertinents.
DOCUMENTS 323
REFERENCES
(Publications de l’AIEA)
[1] Plans d’intervention hors du site en cas d’accident nucléaire dans une installation, Collection.
Sécurité, n°55, AIEA, Vienne (1982).
[2] Etat de préparation des pouvoirs publics pour les cas d’urgence dans les centrales nucléaires, Col
lection Sécurité, n°50-SG-G6, AIEA, Vienne (1983).
[3] Etat de préparation de l’organisme exploitant (du titulaire) pour les cas d’urgence dans les cen
trales nucléaires, Collection Sécurité, n°50-SG-O6, AIEA, Vienne (1984).
[4] Emergency Response Planning for Transport Accidents Involving Radioactive Materials, IAEA-
TECDOC-262, AIEA, Vienne (1982).
[5] Mutual Emergency Assistance for Radiation Accidents, IAEA-TECDOC-237, AIEA, Vienne
(1980).
[6] Mutual Emergency Assistance for Radiation Accidents, Supplement to 1980 Edition, IAEA-
TECDOC-284, AIEA, Vienne (1983).
324 DOCUMENTS
AVANT-PROPOS
1 Ont pris part aux réunions les experts et les observateurs des 19 Etats Membres suivants et des
trois organisations internationales ci-après: Etats Membres — Afrique du Sud, Argentine, Autriche,
Canada, Espagne, Etats-Unis d’Amérique, Finlande, France, Hongrie, Iran (République islamique d’),
Pakistan, Pays-Bas, République démocratique allemande, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et
d’Irlande du Nord, Suisse, Tchécoslovaquie, Turquie, Union des Républiques socialistes soviétiques et
Yougoslavie; organisations internationales — le Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les
secours en cas de catastrophe, la Communauté européenne de l’énergie atomique et l’Agence pour
l’énergie nucléaire de l’Organisation de coopération et de développement économiques.
DOCUMENTS 325
1. INTRODUCTION
1.1. Le Groupe d’experts qui s’est réuni en juin 1982 pour étudier les moyens les
plus appropriés de répondre aux besoins d’assistance mutuelle en cas d’accident
nucléaire a déclaré, notamment, dans son rapport2:
«Un accident nucléaire survenant dans des zones frontalières pourrait avoir de
graves conséquences radiologiques dans les territoires des pays limitrophes,
notamment dans le cas où un pays limitrophe ne disposerait pas en propre d’une
installation nucléaire, et où sa capacité d’intervention se trouverait donc
limitée.»
«Des problèmes particuliers de planification doivent être reconnus et résolus
pour les cas où des accidents graves survenant dans des centrales nucléaires
auraient d’importantes conséquences radiologiques dans d’autres Etats. Il faut,
notamment, prendre des arrangements préalables concernant, par exemple, la
définition d’un seuil au-delà duquel il doit être rendu compte d’un événement,
la planification intégrée et l’échange de renseignements».
1.2. Ce même groupe d’experts est convenu qu’«il devrait y avoir des dispositions
aux termes desquelles les Etats participants devraient spécifier les points de contact
appropriés initiaux et, s’ils diffèrent, les canaux de communication ultérieurs. Il
devrait également y avoir une disposition relative à la notification préalable des
autorités nationales compétentes». De telles dispositions supposent que les Etats
Membres sont désireux de conclure des arrangements pour la protection de l’homme
et de l’environnement, en s’inspirant des Directives sur les arrangements relatifs à
l’assistance mutuelle d’urgence en cas d’accident nucléaire ou de situation d’urgence
radiologique publiées par l’Agence3.
1.3. Le Groupe d’experts réuni en mai 1984 est parti de l’hypothèse que les docu
ments publiés par l’Agence sur la question seront utilisés pour l’établissement de
plans d’intervention en cas d’urgence4.
1.4. Le Groupe d’experts a aussi pris note des activités de l’Agence en ce qui con
cerne les niveaux d’intervention5. Il a conclu que lorsque le seuil de notification est
fixé, compte tenu des classes de situation d’urgence (voir le paragraphe 3.3), les
notifications auront normalement été faites avant qu’il soit nécessaire de prendre des
mesures de protection du fait d’un dépassement des niveaux d’intervention. La prise
de mesures de protection des membres du public, compte tenu de ces niveaux d’inter
vention, n’est pas cependant le seul seuil de notification des pays limitrophes.
2.1. Des Etats limitrophes peuvent envisager de conclure des arrangements bilatér
aux ou multilatéraux faisant état de leur volonté commune de coopérer et de coordon
ner leurs interventions en cas d’urgence pouvant entraîner un rejet transfrontalier de
matières radioactives. Ces arrangements ont pour objectif de faciliter l’échange de
renseignements, la planification intégrée et la notification des urgences.
2.2. Ces arrangements devraient indiquer quelles sont les autorités responsables de
la planification et de la conduite des interventions en cas d’urgence. Ils devraient
spécifier le type de renseignements à communiquer et les moyens les plus rapides
d’acheminement de ces renseignements. Ils devraient aussi comprendre des défini
tions des termes et notions fondamentaux, la désignation d’agents de liaison, l’indica
tion de la langue ou du code devant être utilisé en cas d’urgence et des plans
concernant l’information du public.
2.3. Ces arrangements devraient contenir des dispositions touchant la comparaison
des moyens et des méthodes à utiliser pour évaluer les conséquences radiologiques.
Les hypothèses retenues pour la mise en œuvre des mesures de protection devraient
être indiquées.
2.4. Il faudrait aussi tenir compte du fait que les personnes évacuées et le personnel
et le matériel d’intervention auront peut-être à traverser la frontière.
3. EVENEMENTS A NOTIFIER
3.1. Le Groupe d’experts a été d’avis que, dans les arrangements en bonne et due
forme conclus entre Etats, un événement devrait être considéré comme événement
à notifier s’il y a risque, ou existence, d’un rejet de matières radioactives qui pourrait
s’étendre, ou qui s’est étendu, au-delà d’une frontière internationale et qui pourrait
avoir une importance du point de vue de la sûreté radiologique. L’événement pourrait
nécessiter la mise en œuvre de mesures de protection du public.
3.2. Le Groupe d’experts a recommandé de prendre en compte, pour la fixation d’un
seuil de notification, un ensemble d’accidents plutôt qu’un seul accident de référence.
DOCUMENTS 327
3.3. Pour ce qui est des aspects pratiques de la notification, le Groupe d’experts a
supposé que l’organisme exploitant une installation nucléaire aurait élaboré un plan
d’intervention comportant un classement des situations d’urgence1’. Lorsque les
autorités responsables hors du site sont alertées conformément à ce plan et lorsque
les zones d’intervention67 s’étendent au-delà de la frontière avec l’Etat voisin, les
autorités compétentes de cet Etat devraient être notifiées immédiatement.
3.4. Il va de soi que les Etats pourraient inclure dans les arrangements de notification
d’autres événements que ceux qui entrent dans les classes mentionnées au paragraphe
précédent.
3.5. Il est recommandé que les niveaux d’intervention pour la prise de mesures de
protection telles que l’occupation d’abris et l’évacuation soient fixés à l’avance par
les autorités nationales compétentes. C’est aux autorités compétentes des Etats
limitrophes de décider à quel degré réel d’incidence radiologique des mesures doivent
être prises, compte tenu des circonstances du moment. Le Groupe d’experts a été
d’avis que la mise en œuvre de mesures à la suite d’une notification ne devrait pas
normalement avoir pour résultat que l’Etat limitrophe prenne des mesures de protec
tion avant le pays où l’accident s’est produit ou se produit, ou des mesures plus
rigoureuses que celles prises par ce pays.
4. ECHANGE DE RENSEIGNEMENTS
4.1. Objet
Les Etats concernés devraient établir et échanger des listes contenant le nom,
le numéro de téléphone (ou les moyens de contact 24 heures sur 24) et l’adresse de
tous les agents de liaison et de leurs remplaçants. Ces renseignements devraient être
vérifiés à intervalles réguliers et mis à jour immédiatement en cas de modification.
Les voies d’acheminement de la notification initiale et des renseignements ultérieurs
devraient être mises à l’épreuve fréquemment.
4.3.2. Les renseignements nécessaires en cas d’urgence hors du site devraient com
prendre tous les faits connus ayant une importance pour l’évaluation de la situation,
par exemple:
— identification de l’installation en cause;
— nature de l’accident, moment auquel il s’est produit et évolution possible;
— caractéristiques du rejet;
— renseignements sur les conditions météorologiques et hydrologiques nécessaires
pour prévoir la dispersion et la dilution du rejet;
— mesures de protection hors du site prises ou recommandées;
— résultats de la surveillance de l’environnement;
— renseignements sur l’évolution et la fin de la situation d’urgence.
4.3.3. Il faudrait mettre à jour suivant les besoins les données concernant les plans
d’intervention et les données concernant l’intervention elle-même.
4.3.4. Il faudrait protéger le caractère confidentiel des renseignements fournis con
formément aux paragraphes 4.3.1 et 4.3.2.
4.5.1. L’information du public est une responsabilité importante des autorités com
pétentes de chaque Etat. Il faudrait prendre des dispositions particulières pour garan
tir la coordination nécessaire de chaque côté de la frontière.
330 DOCUMENTS
5. PLANIFICATION INTEGREE
5.1. Objet
Les autorités nationales compétentes des Etats concernés devraient être con
sultées pour la préparation des parties des plans d’intervention relatives aux aspects
transfrontaliers.
L’éventail (nature et ampleur) des conséquences hors du site doit être pris en
compte dans les procédures établies par les autorités nationales compétentes des Etats
limitrophes.
Après que les plans et les procédures d’intervention ont été établis, des disposi
tions devraient être prises pour qu’ils soient réexaminés et mis à jour conjointement
à intervalles réguliers.
Le plan intégré devrait être mis à l’épreuve au cours d’exercises. Les défauts
du plan ou de l’intervention tels qu’ils sont révélés par ces exercises devraient être
corrigés en commun.
DOCUMENTS 331
Il faudrait examiner les mesures à prendre des deux côtés d’une frontière inter
nationale en cas d’urgence. Il serait mutuellement avantageux d’harmoniser la protec
tion des populations touchées et de l’environnement par l’adoption de normes
compatibles concernant les mesures de protection.
Les zones d’intervention devraient être définies et délimitées par accord entre
les Etats concernés.
LISTE DES AUTEURS
AFSAHI, L. Division de l’énergie électrique,
Ministère de l’énergie et des mines,
B.P. 6208,
Rabat Agdal-Ouest, Maroc
333
COMMENT COMMANDER
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