Cours Finance Internationale 2
Cours Finance Internationale 2
Cours Finance Internationale 2
Cours De Finance
Internationale 2 :
La Titrisation
Définition--------page 9
Subprime-------------------------------------------------page 12
Pourquoi les subprimes sont-ils à l'origine d'une crise financière? ----page 14
Troisième Partie--------------page 46
Les Dérivés de Crédits------------page 46
2
Glossaire
Opération financière structurée: toute opération financière faisant appel à une
entité ad hoc (par exemple, financement de projet, titrisation, crédit-bail
complexe ou mécanisme de transfert de risque structuré). Le point commun à
tous les types d'opération financière structurée est que l'opération est conçue de
façon à modifier ou à redistribuer le risque de la sûreté1 entre différentes
catégories d'investisseurs moyennant une structure.
Produit dérivé: contrat dans lequel les obligations de paiement des parties sont
dérivées d'un autre ensemble d'actifs ou de créances, lequel ne reflète pas
nécessairement des actifs ou créances réels, mais consiste en un montant
notionnel .
Dérivé de crédit: produit dérivé dans le cadre duquel l'obligation qu'a une partie
de payer n'existe qu'en cas d'événement de crédit (généralement un défaut de
paiement) sur un autre contrat, parfois notionnel.
Contrat d'échange sur risque de crédit (Credit Default Swap – CDS): dérivé
de crédit dans le cadre duquel l'une des parties verse régulièrement une prime à
l'autre, en échange de quoi elle a la garantie que l'autre partie lui compensera ses
pertes en cas de défaut de paiement sur une obligation.
3
Titrisation «synthétique»: opération n'impliquant aucun transfert légal de titre,
mais uniquement la vente du risque de crédit lié aux actifs par le biais de dérivés
de crédit tels que des contrats d'échange sur risque de crédit3 . Les actifs sous-
jacents restent inscrits au bilan de l'initiateur. Titrisation avec «cession parfaite»:
opération impliquant le transfert légal effectif des actifs à l'émetteur des titres
(entité de titrisation); ainsi, l'entité de titrisation obtient le droit de percevoir les
flux de liquidités générés par les actifs (y compris ceux découlant d'une vente
ultérieure des actifs). Les actifs sous-jacents sont dès lors effacés du bilan de
l'initiateur.
4
Introduction
La crise qui a démarré en 2007 a mis en lumière les produits de titrisation dont
les valorisations se sont effondrées mettant en difficulté les institutions détenant
ce type d’actifs. Depuis les années 80, le phénomène de désintermédiation s’est
notamment traduit par le fait que le système bancaire n’a plus été le seul à
supporter les risques consécutifs à l’octroi de crédit aux agents économiques. La
titrisation a permis, par exemple, de transférer ce risque aux investisseurs non
bancaires en sortant du bilan des banques des encours de crédits et plus
généralement d’actifs de nature diverse. Ainsi, la titrisation vise à : - accroître
les opportunités de financement et l’effet de levier financier (rapport entre les
actifs et les apports des actionnaires) en rendant liquides certains actifs détenus
par les banques ; - alléger l’exigence de fonds propres résultant de l’application
des règles fixées par le régulateur ; - optimiser la gestion du risque. Il devient en
effet aisé de piloter le profil de risques de l’établissement en cédant ou d
acquérant des risques selon la stratégie souhaitée par l’établissement et de
parvenir à la diversification souhaitée. En France, la titrisation a été introduite
par la loi du 23 décembre 1988 relative aux cessions de créances. Le véhicule
ad-hoc, appelé Fonds commun de créances (FCC), reçoit des créances et son
financement est assuré par l’émission de titres souscrits par des investisseurs.
Initialement, les actifs susceptibles d’être transférés étaient limités aux crédits
sains d’une durée supérieure à deux ans. Par la suite, les évolutions
réglementaires ont contribué à élargir les champs de la titrisation : pas de durée
minimale pour les créances, possibilité de renouveler les opérations sans créer
une nouvelle entité (FCC rechargeable), acquisition de tout type de créance,
titrisation par tout type d’entité économique (États, entreprises). Alors que
l’allègement de la charge en fonds propres et la maximisation du retour sur
investissement ont été les objectifs initiaux, la titrisation a également rendu
possible une spécialisation des tâches en séparant les opérations relatives à la
conception et la distribution du crédit de celles ayant trait au financement et à la
gestion du crédit. La titrisation permet également d’abaisser le coût global des
financements pour les agents non financiers. Dans cette optique, les banques
n’exercent plus forcément l’ensemble des opérations associées à l’octroi de
crédit (octroi, mise en place, recouvrement) et l’aspect primordial peut consister
à constituer des portefeuilles de créances ayant vocation ensuite à être cédés
(passage d’un modèle originate to hold (OTH) à un modèle originate to
5
distribute (OTD)). L’analyse du risque change alors de nature puisque la banque
n’a pas à se soucier réellement de la solvabilité de l’emprunteur dont les
difficultés éventuelles de remboursement seront assumées ultérieurement par un
tiers. A cet égard, la crise des subprimes est la première grande crise de la
titrisation et a mis en lumière l’ampleur de la dissémination opérée dans
l’ensemble du système financier. Pour l’ensemble du système financier, la
diminution de
6
l’arrangeur ne supporte pas de risque de crédit, sauf pendant la période de
détention des parts avant leur placement sur le marché, ou lorsqu il participe au
mécanisme de rehaussement de crédit du véhicule de titrisation. Les
établissements financiers peuvent aussi intervenir en tant que sponsor de
conduits de titrisation. Ces véhicules créés par les sponsors émettent des billets
de trésorerie à très court terme (ABCP- Asset Back Commercial Paper-) et
acquièrent des actifs comme, par exemple, des créances commerciales ou des
parts seniors d autres véhicules de titrisation. Le processus de titrisation fait
généralement l’objet d’une industrialisation via l’acquisition d’actifs variés
auprès de cédants multiples, souvent sociétés commerciales, ayant des volumes
7
spécifique (special purpose vehicule) qui finance cette acquisition en émettant
des titres sur les marchés. Les investisseurs qui achètent ces titres perçoivent en
contrepartie les revenus (intérêts et remboursement du principal) issus des prêts.
Les revenus tirés du portefeuille d’actifs de référence permettent de rémunérer
les émissions ; le remboursement final des émissions dépendra de la capacité des
débiteurs finaux à honorer leurs engagements. Tous les actifs financiers
deviennent titrisables dès lors que sont créés des pools de risques auxquels les
investisseurs souhaitent souscrire. La titrisation passe par les étapes suivantes :
Le pooling : l’assemblage par une institution financière d’un portefeuille
composé de créances bancaires et/ou d’instruments financiers négociables
(obligations, autres titres de créances ) et/ou de dérivés de crédit. 1 Source :
Banque de France, Documents et débats, La crise financière (Février 2009).
8
Première partie :
1) La Titrisation : Définition
Technique financière permettant à des établissements financiers de transformer
les créances qu'ils détiennent sur des entreprises ou des particuliers en titres
négociables.
L'intérêt pour ces établissements financiers est de transférer aux acheteurs de ces
titres le risque de non remboursement de cette créance. Les acheteurs de ces
titres percoivent en contre-partie un taux d'intérêt lié au niveau de risque de ces
titres.
La crise des subprimes (créances hypothècaires américaines qui ont été titrisées)
est liée à l'incapacité des créanciers de rembourser leur dette.
Les factures pour être financées doivent être fermes ou intermédiaires (situations
de travaux).
Une grande organisation peut convertir ses créances en espèces en une seule fois
en titrisant les facturations. Cela signifie que les factures individuelles sont
9
regroupées dans un nouveau titre, qui est ensuite vendu comme un instrument
d'investissement. Une titrisation peut se traduire par un taux d'intérêt
extrêmement bas pour l'entité émettrice, puisque les titres sont garantis par une
forme liquide de garantie.
Pour terminer, vous conservez la maîtrise de vos relations avec vos clients
grâce à une meilleure gestion du risque financier.
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4) Quel est la différence entre l'affacturage et la
titrisation ?
Avec l'affacturage, l'activité cède ses facturations à un tiers l'affactureur. Celui-
ci paye jusqu'à 90 % du montant des créances et se charge ensuite d'effectuer le
recouvrement des factures en assumant ainsi le risque de non-paiement.
Avec la titrisation, la société reçoit la totalité de l'argent dû par ses clients, même
si ces derniers ne paient pas. En effet, les factures d'une entreprise peuvent être
transformées en actions à court terme qui sont ensuite vendus à des investisseurs
pour un prix inférieur à leur valeur nominale afin de permettre un retour sur
investissement. L'entreprise reçoit immédiatement son argent, et lorsque les
clients finissent par payer, les établissements financiers récupèrent leur propre
argent. Si, parmi les dettes en cours, une partie n'est pas recouvrée, ce sont les
investisseurs qui assument ce risque, et non la société qui a émis les titres. La
titrisation est donc mieux adaptée aux grandes entreprises qui traitent des
montants importants de créances.
11
CHAPITRE 2 : Titrisation et La crise financière
2007-2008
1) Subprime
Le terme subprime vient des États-Unis, il désigne un prêt immobilier bancaire
dit à risque. Par opposition aux prêts classiques, dits prime,Les subprimes
sont des crédits qui étaient proposés à des ménages modestes ayant de faibles
revenus. Ces crédits à taux élevé pour l’emprunteur et à fort rendement pour le
prêteur sont apparus dans les années 2000. On les appelle également crédits
hypothécaires. En effet, si l’emprunteur ne pouvait pas payer sa dette, le prêteur
récupérait sa mise avec la vente de la maison. Le système des subprimes reposait
sur une hausse continue et rapide du prix de l’immobilier.
Ce système de crédit avait un taux d’intérêt variable basé la plus part du temps
sur l’indice de référence de la Banque Centrale Américaine ou sur le taux
Libor (indice sur lequel se basent les banques pour se prêter entre elles). On
parle de taux variable, car en règle générale, les premières années, le taux était
relativement faible et fixe avant de devenir variable pour le reste du
remboursement.
Le taux variable est l’inconvénient majeur des subprimes, car si le taux directeur
de la banque augmente, les mensualités des prêts s’envolent, ce qui met les
foyers modestes en défaut de paiement. De plus, si jamais le cours de
l’immobilier s’effondre, l’émetteur n’a plus aucun moyen de retrouver
l’intégralité de la somme prêtée.
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beaucoup de banques n’avaient pas assez de réserves pour faire face à leurs
pertes, ce qui a donné lieu à une crise financière internationale.
Au début des années 2000, les investisseurs sont friands des titres financiers
générés en assemblant ces crédits hypothécaires - ce qu'on appelle la
titrisation. Dans un contexte de taux très bas et de liquidités abondantes, ils
recherchent des placements qui présentent un rendement plus élevé. L'offre et la
demande concordent pour favoriser l'essor des subprimes: ils représentent 13%
des prêts immobiliers en 2007 contre 2,4% en 1998.
13
2) Pourquoi les subprimes sont-ils à l'origine d'une crise
financière?
L'endettement des ménages américains atteint ses limites après quelques années.
Les prix de l'immobilier plafonnent avant de s'effondrer: au milieu de l'année
2006, ils connaissent leur chute la plus forte depuis plus d'un siècle.
Parallèlement, les taux directeurs remontent, si bien que tous les facteurs qui
concouraient au succès des subprimes se sont retournés pour favoriser leur
chute. Nombre de ménages ne peuvent plus honorer des mensualités qui
devaient augmenter avec le temps, d'autant plus fortement dans certains cas que
les taux en étaient variables. Les biens immobiliers d'une partie des ménages
insolvables sont saisis, ce qui entretient la chute des prix immobiliers. Un cercle
infernal.
Les banques pâtissent de leur côté de la dévalorisation des actifs adossés à ces
prêts immobiliers. A partir de l'été 2007, elles passent chaque trimestre dans
leurs comptes des dépréciations d'actifs. Surtout, la dissémination des subprimes
via la titrisation a suscité un climat de défiance. Puisque personne ne sait
exactement qui détient quoi, les banques cessent d'avoir confiance entre elles et
de se prêter. C'est la crise de liquidités. Au total, le FMI estime que la crise des
subprimes aura coûté aux banques quelques 2200 milliards de dollars.
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Fannie Mae et Freddie Mac
Fannie Mae (Federal National Mortgage Association) est une agence fédérale
qui a été fondée en 1938. Freddie Mac (Federal Home Loan Mortgage
Corporation) a, elle, été crée en 1970. Ces deux agences fédérales ont un statut
hybride qui les range dans la catégorie des entreprises soutenues par l’État
fédéral (Government Sponsored Enterprises – GSEs). Mais de GSEs, elles n’en
ont pas moins été privatisées, en 1968 pour Fannie Mae et en 1989 pour Freddie
Mac.
Bethany McLean et Oliver Ryan, 2005, « The Fall of Fannie Mae », Fortune,
24 janvier, p. 122-140.
Congressional Budget Office, 1996, « Assessing the Public Costs and Benefits
of Fannie Mae and Fred (...)
15
Les garanties fédérales implicites évoquées ici s’expliquent par les clauses
explicites de la loi ainsi que les conditions politiques qui ont donné naissance à
ces deux établissements. On trouve, entre autres, les dispositions suivantes
concernant les titres émis par Fannie Mae et Freddie Mac : le secrétaire au
Trésor doit en approuver l’émission, la Réserve fédérale est leur autorité de
tutelle en matière fiscale, elles sont exemptées de l’enregistrement des titres
auprès de la SEC, et les titres sont apparentés à des titres du gouvernement selon
les critères du Security and Exchange Act de 19342. C’est grâce à ce statut
hybride et protégé qu’elles peuvent lever des capitaux sur les marchés financiers
à un taux très bas et sans risque, ce qui leur permet de faire des économies
réelles et de bénéficier de fait d’un transfert de privilège de signature réservé
aux seules agences gouvernementales.
Fannie Mae et Freddie Mac ont donc, pour des raisons politiques (système
bancaire compartimenté) et financières (protection contre le risque de crédit),
acquis une position dominante sur le marché des prêts hypothécaires. Elles
n’accordent pas de prêts directement mais leur intervention est double. Elles ont
d’abord un rôle d’intermédiaire qui doit permettre de garantir le remboursement
des prêts qu’elles achètent auprès des banques. Elles reçoivent en retour une
commission en paiement de cette garantie. Ces prêts hypothécaires sont ensuite
à leur tour revendus à des investisseurs, sur les marchés de capitaux, sous forme
de prêts titrisés. La titrisation donne naissance dans ce cas à des MBS (Mortgage
Backed Securities) c’est-à-dire des titres adossés à des prêts hypothécaires ce
qui leur permet de se protéger contre le risque de crédit.
16
Graphique 4. Flux de financement sur le marché hypothécaire
18
CHAPITRE 3 : Les Agences de Notations
Financières
Les agences de notation (en anglais CRA, Credit Rating Agency) sont des
entreprises privées dont l'activité principale consiste à évaluer la capacité des
émetteurs de dette à faire face à leurs engagements financiers. Contrairement à
ce que le terme « agence » peut faire penser, il s'agit bien d'organismes privés à
but lucratif et non d'organismes réglementaires ou gouvernementaux.
Les principales agences présentes sur le marché sont Moody's, Standard &
Poor's et Fitch Ratings. Ces trois agences détiennent à elles seules environ
85% du marché. Il n'y a pour ainsi dire pas de compétition sur ce marché car les
barrières à l'entrée sont très élevées.
Différentes échelles de notation existent suivant les agences, les entités notées et
la période considérée (long terme ou court terme). A titre d'exemple, voici
l'échelle de notation utilisée par Fitch Ratings pour la notation long terme des
émetteurs, que nous nous sommes permis de traduire en Français.
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Notation Description
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de paiement est vulnérable à une dégradation de l'environnement
commercial ou économique.
CCC
Risque de crédit Le défaut de paiement est une possibilité réelle.
substantiel
CC
Risque de crédit très
Un défaut de paiement de quelque nature apparaît probable.
élevé
C
Niveau Le défaut de paiement est imminent ou inévitable, ou l'émetteur est
exceptionnellement en suspension de paiement (standstill).
élevé de risque de crédit
Les agences insistent beaucoup sur le fait que le rating représente une opinion,
et non une quelconque forme de garantie ou d'engagement de leur part, ce qui au
regard de la loi américaine les met à l'abri de poursuites de la part des
investisseurs. Par ailleurs le rating permet une évaluation relative des différents
émetteurs, mais ne constitue pas une évaluation de la probabilité de défaut
absolue d'un émetteur. Cette remarque a d'ailleurs une certaine pertinence si l'on
considère que, dans l'absolu, des conditions économiques adverses peuvent être
susceptibles de fragiliser l'ensemble des agents sans nécessairement modifier
leur positionnement relatif.
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Le rating constitue une évaluation du risque de crédit à l'exclusion de tout autre
risque. Il ne donne aucune indication sur la rentabilité potentielle d'un
investissement, ni sur la volatilité des titres émis. Le rating ne dit rien non plus
sur la liquidité d'un titre, c'est-à-dire la possibilité de trouver un prix et une
contrepartie de marché pour acheter ou vendre ce titre. Cet aspect s'est fait
cruellement sentir lors de la dernière crise financière quand de nombreux
investisseurs se sont trouvés dans l'impossibilité de liquider leurs positions sur
des titres pourtant notés « triple A ».
4) Le processus de notation
La notation est généralement établie à la demande de l'émetteur, mais elle peut
aussi être déclenchée par l'agence de rating elle-même.
La notation des produits structurés tels que les ABS ou MBS suit un processus
différent. En effet, le produit est construit (« structuré », comme son nom
l'indique) par le sponsor, qui est toujours à l'origine de la demande de notation,
en vue d'obtenir un certain rating. Le processus de rating devient alors itératif,
l'agence conseillant le structureur, celui-ci soumet une proposition, si l'objectif
de rating n'est pas atteint il revoit sa copie… ou va voir une autre agence. On
voit alors nettement à quel conflit d'intérêts les agences sont confrontées, et il
n'est pas surprenant que certaines aient cédé à une certaine complaisance vis-à-
vis de leurs clients qui sont, rappelons-le, ceux-là même qu'elles sont censées
noter, et qui ne les paieront que si le rating est finalement publié.
Plus objectivement, la notation des produits structurés repose d'une part sur une
évaluation du pool de collatéral sur lequel le produit est adossé (des « stress
test », simulant des scénarios de perte en cas de défaut sont mis en œuvre), et
d'autre part sur la structure du capital (tranches) proposée. L'objectif est de
déterminer quel montant de rehaussement de crédit (voir la page sur la
titrisation) est nécessaire pour chaque tranche en vue d'obtenir la note souhaitée.
L'information et les modèles ayant servi à établir le rating des produits structurés
sont rarement rendus publics, au contraire de ce qui se passe dans le cadre des
obligations émises par les entreprises, qui sont tenues de rendre publiques un
certain nombre de données (bilan, compte de résultat) les concernant.
Pour être éligibles aux opérations de refinancement des banques centrales, les
titres doivent avoir un rating minimum.
Enfin, les ratings conditionnent la prime de risque qu'un émetteur qui veut se
financer sur les marchés va devoir payer. Cette prime de risque détermine de
combien le taux qu'il va devoir servir aux investisseurs doit être supérieur au
taux des émetteurs notés « triple A » pour que ses titres soient souscrits.
23
le rating de nombreuses émissions (« downgrading »), contribuant à la spirale
baissière dans laquelle était entraîné le marché.
Auparavant, les agences avaient déjà suscité les critiques lors de faillites
retentissantes qu'elles avaient été totalement incapables d'anticiper : Parmalat,
Enron, Worldcom, etc. Par la suite, elles ont de nouveau été pointées du doigt
lors de la crise de la dette grecque.
Aux Etats-Unis les agences de notation sont surveillées par la SEC (voir
"autorités de tutelle"), qui accorde le statut de NRSRO, Nationally Recognized
Statistical Rating Organisation.
Quant aux investisseurs, il leur est en principe recommandé de ne pas faire une
confiance aveugle aux ratings des agences, mais en même temps, tant que les
autorités de tutelle continueront d'utiliser massivement ces mêmes ratings dans
la réglementation, on voit mal comment on pourrait s'en passer
24
8) Les Agences de Notations : Description
Standard & Poor's (S&P) est une filiale de McGraw-Hill qui publie des analyses
financières sur des actions et des obligations. C'est une des trois principales
sociétés de notation financière, avec des concurrents comme Moody's, Fitch
Ratings et Dagong. Ses origines remontent aux activités de son fondateur Henry
Poor en 1860.
BBB+, BBB, BBB- – bas de la fourchette (« medium grade »). Peut comporter
certaines caractéristiques spéculatives.
CC – hautement spéculatives
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C, SD et D – notations les plus basses. Perspectives extrêmement faibles
d’atteindre un niveau propice à l’investissement.
b) Moodys et Sa Notation
Moody's a créé les symboles de son échelle de notation, les fameux « triple A to
C ».
Baa1, Baa2, Baa3 – bas de la fourchette (« medium grade »). Peut comporter
certaines caractéristiques spéculatives.
Ca – hautement spéculatives
c) Fitch ratings
Fitch Ratings Ltd. est une agence de notation financière internationale. Ses
principaux concurrents sont Standard & Poor's (S&P), Moody's et Dagong.
La société a été fondée par John Knowles Fitch le 24 décembre 1913 à New
York sous le nom Fitch Publishing Company. Elle a fusionné avec la société
IBCA Limited, basée à Londres, en décembre 1997, passant ainsi sous le
contrôle du holding français Fimalac dont le principal actionnaire est le Français
Marc Ladreit de Lacharrière. En 2000, elle a acquis les sociétés Duff & Phelps
Credit Rating Co. (basée à Chicago) et Thomson BankWatch. Depuis le 12
décembre 2014, elle est détenue à 80% par le groupe Hearst.
27
Deuxième Partie
Remarque : en fait, quelque part, un titre est toujours adossé à un actif… Mais
pas aussi directement que dans le cas de la titrisation :
1. Le lien le plus direct existe dans le cas des parts de fonds (OPCVM en
France) : la part de SICAV ou de FCP est représentative des
investissements en actions et obligations effectués par le gérant du fonds
et sa valeur varie en relation directe avec la valorisation boursière des
titres en question.
2. Dans le cas des actions et des obligations, le titre en lui-même, qui
constitue un actif pour l'investisseur, est représentatif d'une part du passif
de l'émetteur : du capital dans le cas de l'action, un emprunt à long terme
dans le cas de l'obligation. Cependant ce passif a pour vocation à financer
des investissements, et c'est bien la confiance que l'investisseur a dans la
capacité de l'émetteur à faire fructifier son investissement (donc créer des
actifs) qui l'a poussé à acquérir le titre en question.
28
Section 1 : les Produits et caractéristiques de la titrisation
Activités de leasing
Royalties
29
Revenus publicitaires
Actifs du secteur public
Obligations
ABS : on parle alors de titrisation de titrisations ou titrisation au carré
(ABS square)
Parts de fonds en particulier de hedge funds
4) Terminologie
La terminologie liée aux ABS est assez foisonnante. Il se peut d'ailleurs qu'étant
donné le tarissement actuel des opérations de titrisation, certains de ces termes
tombent rapidement dans l'oubli…
Tout d'abord le terme ABS lui-même est porteur d'une certaine ambiguïté : par
commodité, il est utilisé pour désigner l'ensemble des titres issus des titrisations,
puisque après tout c'est bien ce que le nom veut dire. Mais c'est un faux ami
(comme les TCN) : en fait on devrait apparemment utiliser le terme d'ABS pour
tout ce qui n'est pas rattaché aux créances hypothécaires, ce qui donne 2
catégories (entre parenthèses la nature des actifs sous-jacents) pour les titres à
moyen-long terme, auxquelles s'ajoute une 3ème catégorie, celle des titres à
court terme:
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ABCP : Asset-Backed Commercial Paper : titres à court terme
garantis par des créances commerciales
Chaque tranche d’un CDO présente son propre degré de risque. Les tranches
dites « seniors » sont considérées comme les plus sûres. Le paiement des intérêts
et le remboursement du principal se font dans l’ordre de séniorité. Les tranches
31
junior offre un coupon plus élevé (et un taux d’intérêt) pour rémunérer un risque
de crédit plus élevé.
Si l’argent collecté par un CDO ne suffit pas à payer tous ses investisseurs, alors
ceux dans les tranches inférieures sont les premiers à encourir des pertes.
Les CDO sont des produits de finance structurés issus de montages complexes,
visant à répondre à différents besoins, tels que :
Les premiers CDOs sont apparus sur les marchés financiers à la fin des années
80, créés par Drexel Burnham Lambert Inc. Ils se sont largement développés
durant les années 90 jusqu’à atteindre en 2006 près de $500 milliards de dollars.
32
ces dernières années, accusés d’avoir contribué à la propagation de la crise des
subprimes.
33
8) Collateralized Bond Obligation (CBO)
Un Collateralized Bond Obligation (CBO) est un produit dérivé de crédit faisant
référence à un portefeuille d’obligations.
34
le découpage en plusieurs tranches de l’émission qui présentent des
niveaux de risque et de rendement symétriques. Ce « tranching »
correspond également aux risques de pertes susceptibles d’affecter le
portefeuille sous-jacent. La tranche equity est la plus exposée aux pertes
dans l’éventualité d’un ou plusieurs défauts au sein du portefeuille, la
tranche senior n’étant affectée que si les pertes n’ont pas été absorbées par
les deux autres tranches.
35
directement les titres. En France le SPV correspond au FCC, Fonds Commun de
Créances.
Le SPV est plus une enveloppe juridique qu'un élément réellement actif dans
l'opération. Le rôle déterminant est joué par l'arrangeur, généralement une
banque, qui va mettre en place l'opération, évaluer le pool de créances et la
façon dont celui-ci sera alimenté, les caractéristiques des titres à émettre, la
structuration éventuelle du fonds.
Enfin l'arrangeur joue un rôle important dans le placement des titres auprès des
investisseurs finaux (la distribution). Bien souvent les titres ne sont pas émis sur
un marché négociable mais placés de gré à gré auprès de quelques investisseurs.
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opération ne rapporte pas de liquidité au cédant mais lui permet d'externaliser les
riques liés à la détention des actifs titrisés.
De part la nature des actifs sous-jacents, qui vont typiquement être tôt ou tard
remboursés à des échéances échelonnées (un des problèmes que doit résoudre
l'arrangeur est d'ailleurs de faire face aux remboursements anticipés des
créances), les titres émis peuvent être amortissables, c'est-à-dire que le nominal
décroit au fil de la vie du titre. Le rapport entre le nominal actuel et le nominal à
l'émission est appelé le « pool factor ».
Mais certains ABS sont remboursés en une fois à la fin de la vie du titre («
Bullet amortization »).
Une des caractéristiques des ABS est ainsi que bien souvent la date effective du
ou des remboursements n'est pas connue précisément lors de l'émission du titre.
37
3) Les techniques de rehaussement de crédit
Jusqu'à un passé récent, les ABS bénéficiaient d'une bonne réputation sur les
marchés et étaient censés constituer des placements plus rentables que les
placements obligataires, avec un profil de risque identique. Pourtant il existe une
probabilité de défaut sur le pool de créances sous-jacentes. Plusieurs techniques
dites de « rehaussement de crédit » permettent d'aboutir à ce résultat.
Excess spread : le taux d'intérêt servi sur les titres émis est inférieur au taux
d'intérêt moyen perçu sur les créances sous-jacentes.
Subordination : les titres émis ne sont pas tous identiques mais répartis en
tranches successives. Le remboursement de chaque tranche est subordonné
(conditionné) à celui de la tranche immédiatement supérieure. La tranche
supérieure, dite « senior » bénéficie donc d'une priorité sur la tranche
intermédiaire, « mezzanine », etc. En contrepartie, le taux d'intérêt est croissant :
moins le remboursement est garanti, plus le taux d'intérêt servi est élevé. La
tranche la plus basse, dite « equity », n'est généralement pas distribuée aux
investisseurs et est conservée par l'originateur.
38
4) Produits dérivés (dérivés de crédit): l'utilisation des
produits dérivés, en particulier des dérivés de crédit, permet aussi
de couvrir le risque du pool de collatéral
Graphique 1
39
5) La titrisation a aidé à se défaire des risques de
défaillance
Si auparavant les banques conservaient les crédits qu’elles accordaient,
aujourd’hui elles externalisent, regroupent et revendent les risques et les
créances. Ainsi, elles se séparent du risque de défaillance correspondant. La
titrisation a joué un rôle essentiel à cet égard. Transformées en titres, les
créances et droits de propriété sont devenus négociables. Une multitude de
produits financiers ont vu le jour en particulier ces dernières années. Ces
produits et les crédits sur lesquels ils se fondent ont souvent été vendus à des
sociétés ad hoc, des sociétés de portage. L’intérêt de ces sociétés est de séparer
le risque de crédit du risque de contrepartie. Vers fin 2006, les titrisations
atteignaient un volume de 6 500 milliards de dollars. Vers fin 2007, 67 % de
toutes les créances hypothécaires étaient titrisées. Un quart d’entre elles
concernaient des crédits à risque
40
Graphique 2 : Titrisation des crédits hypothécaires
41
Chapitre 2 : Les acteurs d'une opération de
titrisation
Le schéma ci-dessous décrit les différents acteurs intervenant dans une opération
de titrisation avec leurs attributions respectives. Ce schéma est reproduit avec
l'aimable autorisation de son auteur, M. François Leroux. Le document complet :
« La titrisation – Note pédagogique » est accessible à partir de la rubrique «
Ailleurs sur le Web », plus bas dans cet article.
42
1) Avantages de la titrisation
Pour le cédant
Pour l'investisseur
Les ABS constituent une occasion d'investir sur des classes d'actifs qui ne sont
pas accessibles sur les marchés, avec un profil rendement/risque a priori
séduisant.
« ABS have become a well-established asset class within the fixed income
markets, offering high credit quality and attractive risk-adjusted yields compared
to other spread product. Despite some of the risks associated with ABS such as
prepayment or extension risk, the signifi cant credit enhancement and structural
support inherent in most transactions make ABS a quality fi xed income
investment choice for the institutional portfolio. » (“A primer on Asset-Backed
Securities” – Dwight asset management company)
Pour le marché
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2) Inconvénients de la titrisation
Avec la crise des subprimes et la crise de confiance qui s'en est suivie, le marché
de la titrisation est en nette perte de vitesse et sur certains segments, en
particulier les produits les plus complexes, complètement stoppé. Du côté des
investisseurs, les ABS représentaient un véritable eldorado, ils sont maintenant
dans la catégorie des actifs réputés « toxiques ». Que s'est-il passé ? Ce n'est pas
vraiment la vocation de fimarkets de se livrer à des analyses économiques mais
voici tout de même quelques éléments, que le lecteur complètera utilement avec
les articles cités en référence.
3) Asymétrie d'information
En fait, la complexité des montages constitue un inconvénient car elle est
génératrice de ce qu'on appelle une « assymétrie d'information » : en clair,
l'émetteur des titres en sait beaucoup plus long sur ce qu'il est réellement en train
de vendre que l'acheteur, c'est-à-dire l'investisseur. Tant que les titres émis se
comportent effectivement comme annoncé dans la brochure, tout va bien et
personne ne se pose de questions. Mais dès que des problèmes apparaissent sur
certaines émissions, comme il faut une vraie expertise pour être capable
d'évaluer un programme de titrisation, la suspicion s'étend à lensemble de la
catégorie de produits et plus personne n'en veut. Ce mécanisme a été
originellement décrit par Akerlof à propos du marché de voitures d'occasion
(« The market for Lemons »). Les agences de notation, qui ont largement
attribué des notes « triple A », ont largement été montrées du doigt dans ce
contexte, mais il s'agit avant tout d'une perte de confiance qui s'étend à tout une
classe d'actifs au point d'en devenir assez irrationnelle.
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4) Aléa moral
D'autre part, la titrisation comme on l'a vu offre aux banques une opportunité
d'alléger leurs bilans et donc de remplir plus facilement leurs obligations
réglementaires, opportunité dans laquelle elles se sont engouffrées. Dans le
même temps, elles se sont détournées de leur métier de base dont la juste
appréciation des risques de crédit constitue la pierre angulaire. L'offre de crédit
étant de plus en plus facile, les organismes de crédit sont devenus moins
regardant sur la qualité des emprunteurs finaux. C'est ce qu'on appelle « l'aléa
moral ». Quittant leur rôle de financement de l'économie les banques se sont
orientées (pas complètement heureusement) vers un rôle de purs intermédiaires
dans une économie qui serait devenue complètement « marchéisée », schéma qui
atteint aujourd'hui ses limites.
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Troisième Partie :
Définition
Un dérivé de crédit est un produit dérivé dont le sous-jacent est un actif de type
crédit, c'est-à-dire une créance ou un titre représentatif d'une créance
(obligation). Le but du dérivé de crédit est de transférer les risques (et tout ou
partie des revenus !) relatifs au crédit, sans transférer l'actif lui-même.
Les dérivés sont comparables aux maillons d’une chaîne qui permettent de
transmettre le risque d’un agent économique à l’autre.
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Avec ce système, le vendeur cède le risque de crédit portant sur une
créance, mais en garde la propriété juridique. Il peut donc l’inscrire au
bilan. Cette capacité à transférer de manière « synthétique » une créance,
en dissociant le risque de crédit et de la créance elle-même, apporte une
souplesse accrue dans la gestion de risque tant à l’acheteur de protection
(celui qui vend le risque) qu’au vendeur de protection (celui qui l’achète).
2) Utilisation
Les dérivés de crédit ne sont pas utilisés que par les prêteurs. Les emprunteurs
(émetteurs d'obligations par exemple) sont également amenés à s'en servir pour
se couvrir contre d'éventuelles fluctuations des conditions de marché qui
pourraient amener une dégradation de leurs conditions de financement.
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CHAPITRE 2 : Principaux Dérivés de Crédit
1) Credit swaps
Les swaps de crédit consistent à s'échanger les revenus issus de 2 créances ou
portefeuilles de créances. Ce type de contrat de gré à gré est souvent mis en
place grâce à un intermédiaire qui perçoit une commission pour l'opération. Par
rapport aux opérations de titrisation, ce type de contrat a l'avantage que les
crédits restent enregistrés dans les livres de la banque : la confidentialité est
respectée.
Il existe des contrats plus standardisés qui consistent à échanger, par exemple,
les revenus générés par des obligations contre les revenus générés par un titre
d'Etat. La variation de la différence entre ces 2 rendements mesure précisément
l'évolution de la qualité de l'émetteur des obligations.
Les paiements sont réalisés par l’autre partie au contrat, le plus souvent
détentrice des titres, appelée ici acheteur de protection (Total Return Payer).
Par opposition, l’autre partie au contrat assume le risque de performance des
flux financiers objets de l’opération. Cette partie est le vendeur de protection
(Total Return Receiver).
Le Total Return Payer est quant à lui uniquement exposé au risque de crédit
auquel est sujet le Total Return Receiver.
3) Illustration
Prenons un swap de performance de maturité 10 ans. Son actif de référence est
un titre obligataire de maturité 30 ans, au taux nominal de 3% et dont la valeur
d’émission est 100.
En contrepartie, le Total Return Payer reçoit le taux variable Libor plus une
marge, par exemple vingt-cinq points de base.
4) Variantes
De nombreuses variantes de TRS coexistent et s’articulent autour de plusieurs
paramètres: Nature du sous-jacent, nature des flux, date de règlement, etc.
Les flux sont en principe symétriques: Le Total Return Payer reçoit le taux
variable Libor augmenté du spread, quand le Total Return Receiver reçoit les
flux financiers du sous-jacent ainsi que les plus ou moins-values de ce-dernier.
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5) L'utilité pour le Total Return Payer
Du côté des Total Return Payer: la technique permet à une institution non-
bancaire, telle qu’une assurance, de participer à une opération de financement en
assumant le risque de crédit et les flux financiers futurs d’un actif.
Pour une banque, le Total Return Swap permet de réduire son exposition à un
secteur ou un titre particulier, libérer du capital et mieux gérer ses lignes de
crédit. La banque peut aussi craindre une dépréciation prochaine de ses titres de
créances et, en raison notamment de taux d’escompte défavorables, choisir de
les maintenir à son bilan et recourir à un TRS.
La technique peut aussi être utilisée par deux banques dont les coûts de
financement sont largement déséquilibrés. Dans ce cas, il peut être intéressant
pour la banque A, plus favorisée sur le marché monétaire et obligataire car
mieux ratée, d’acquérir les créances elle-même puis de rentrer dans un contrat
avec une banque B, dont les conditions de financement sont moins favorables.
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7) Credit options
L'exemple le plus simple d'options de crédit est l'option sur obligations. Un
investisseur qui détient des obligations et veut se couvrir contre la diminution de
leur valeur peut acheter des put sur ces obligations. (rappel : un put ou option de
vente donne le droit de vendre l'actif sous-jacent au prix d'exercice). Il s'agit là
en définitive d'une option sur titres "classique".
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qui accepte d'assumer des pertes limitées (si un ou 2 titres font défaut, il ne
reçoit rien) mais veut se couvrir contre les grosses pertes.
Dans le cas de la dette grecque, les acteurs privés qui ont acheté des
obligations auprès de l’État grec (banques, assurances, fonds de pension,
fonds d’investissement…) ont pu acheter auprès d’assureurs des CDS
pour se couvrir au cas où l’État grec ne rembourserait pas ces obligations.
C’est un produit dérivé, cela signifie qu’il est défini par rapport à un produit de
référence. C’est un dérivé de crédit, cela signifie que le produit de référence est
un crédit.
Aussi, les CDS sont des instruments de spéculation, ils peuvent être achetés
sans avoir aucun actif à protéger. On parle alors de « CDS à nu ».
Dans le cas de la dette grecque, certains acteurs privés ont acheté des CDS
sans avoir au préalable acheté des obligations de l’État grec. Ils ne se
couvrent donc pas contre un risque de non-remboursement, mais
spéculent sur le fait que le gouvernement grec ne remboursera pas ses
obligations.
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Les CDS à nu seront interdits à partir de novembre 2012 dans la zone euro.
La prime
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La prime est appelée « spread ». C’est la valeur du CDS qui varie sur les
marchés financiers en fonction de l’offre et de la demande. Plus la situation de
l’État grec se dégrade, plus la valeur de ce spread augmente.
Les credit linked notes sont en fait des obligations classiques combinées à une
option de crédit. L'obligation elle-même donne le droit à l'investisseur de
recevoir des intérêts réguliers et un remboursement du capital en fin de vie.
L'option de crédit donne le droit à l'émetteur de diminuer les paiements liés à
l'obligation en cas de survenue si une variable de marché prédéfinie, ayant une
influence sur sa propre exposition au risque de crédit varie de façon
significative. En contrepartie le prix à l'émission est moins élevé, ce qui permet
d'attirer quand même les investisseurs.
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celui attaché au crédit.
La plupart des CLN sont émis par des banques cherchant à se couvrir contre le
risque de défaillance d’une « entité de référence » (par exemple, une entreprise)
sur laquelle elles détiennent une dette, c'est-à-dire une créance ou un titre
représentatif d'une créance (obligation).
Ce mécanisme à double détente, obligation + crédit, n'est possible que parce que
le CLN recourt à un Credit default swap (CDS) dans son montage.
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Les CLN sont recherchés, car ils permettent de doper le rendement et de
diversifier la partie obligataire d'un portefeuille.
Floored CLN
À noter : un « spread » est une marge positive ou négative par rapport à un prix
de référence, en l'occurrence l'Euribor. Le spread du CDS est destiné à
rémunérer le risque de crédit pris par les investisseurs sur l’entité de référence.
Ici, c’est un panier d’entités qui est pris en compte et non pas une unité seule. Le
Fonds paie un coupon équivalent au taux 3 mois Euribor + un spread fixé à
l’avance sur le notionnel. Pour chaque défaillance constatée, le montant de base
(notionnel) comme le montant du coupon se réduisent.
First-to-Default (FTD)
Afin de savoir si une entité de référence a fait défaut, les acteurs du marché en
réfèrent au Comité de détermination de l’ISDA – Association internationale des
swaps et dérivés. Le taux de recouvrement est alors déterminé par les enchères
menées sous l’égide de l’ISDA
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12) Présentation du marché des dérivés de crédit
et des données de l’étude
Le marché des dérivés de crédit est un marché en forte croissance. D’après les
enquêtes de l’agence de notation Fitch, le montant notionnel total de dérivés de
crédit est passé de 3 trillions de dollars en 2003 à 12 trillions de dollars en 2005
et, les contrats de CDS représentent près de la moitié de ce montant.
Ce marché est dominé par les contrats de courte durée, plus de 80% des contrats
ont une maturité inférieure ou égale à cinq ans. Or, un instrument de couverture
perd en efficacité lorsque sa maturité est inférieure à celle du prêt sous jacent.
Les banques sont majoritaires sur le marché, à la fois comme acheteuse de
protection que comme vendeuse, mais sont globalement acheteuses nettes de
protection (pour un montant de 268 milliards de dollars en 2005). Cependant,
certaines banques britanniques et suisses sont devenues des vendeuses nettes de
protection. Elles utilisent davantage les dérivés de crédit comme instruments
financiers de diversification de leurs sources de revenus que comme instrument
de couverture de leur portefeuille d’actifs. Les principaux vendeurs nets de
protection sont les sociétés d’assurance et de réassurance, les fonds de pension
et les hedge funds avec 20 à 30% de l’activité du marché en 2005. Le risque de
crédit est ainsi transféré des grandes banques internationales vers des sociétés
d’assurance, des fonds, mais également vers des banques régionales, allemandes
notamment. Ces banques régionales se tournent vers ce marché afin de
diversifier par régions et par secteurs d’activité leur portefeuille et utilisent les
dérivés de crédit comme des instruments générateurs de revenus
supplémentaires. Au final, le risque de crédit est aujourd’hui transféré vers des
établissements financiers qui ont des capacités moindres à gérer ce risque et à
faire face aux pertes en cas d’événement de crédit. Le marché des dérivés de
crédit est très concentré. En 2005, quinze établissements réalisaient à eux seuls
près de 86% des volumes totaux5. Or, une concentration élevée tend à
augmenter le risque de contrepartie. Les entités de référence des dérivés de
crédit ne sont pas nombreuses.
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En 2005, 62% d’entres elles sont des entreprises (General Motors,
DaimlerChrysler, Ford Motor, France Telecom arrivent de loin en tête de la
liste), 18% des établissements financiers (Deutsche Bank Goldman Sachs, JP
Morgan) et 4% des Etats (Brésil, Italie, Russie). Le marché des dérivés de crédit
concerne de plus en plus les entités les moins bien notées et donc en principe les
plus risquées6. Entre 2003 et 2005, la part des entités notées au moins « A » est
passée d’environs 60% à 33% tandis que la part des « speculative grade » (un
rating inférieur à BBB) passe de moins de 20% à 37%
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CONCLUSION
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un CDO non synthétique. La gestion administrative de ces CDO est simplifiée,
mais leur valorisation, on le comprend de manière intuitive, est plus délicate, car
elle doit prendre en compte celle des CDS dont les primes connaissent une
grande volatilité. Lorsqu’ils sont adossés à des RMBS, à des CMBS ou à des
ABS, ce qui est fréquent, les CDO synthétiques sont des montages financiers
dans lesquels s’empilent deux niveaux de titrisation et une strate de produits
dérivés représentés par des CDS, des instruments dont la valorisation influencée
par les normes comptables internationales peut induire de très importantes
moins-values comptables. 7. Un quatrième niveau de complexité allait être
atteint avec le montage des CDO carrés. Conceptuellement, l’opération est
simple. Elle consiste à émettre des tranches de CDO adossées à des tranches de
CDO déjà émises (dont le montage peut intégrer des CDS) lesquelles peuvent
être adossées à des RMBS (ou des CMBS ou des ABS), eux-mêmes adossés à
des crédits hypothécaires, à des prêts aux entreprises, à des crédits à la
consommation ou à des encours de cartes de crédit. Ces montages étaient
ingénieux, mais très difficiles à valoriser 44 et d’une quasi-totale illiquidité. Ils
pouvaient se développer et prospérer en période d’euphorie financière, mais à la
moindre incertitude, à la moindre détérioration de la valeur des actifs de base
(une hausse du taux de défaillance des emprunteurs de crédits subprime),
l’instabilité intrinsèque de ces produits ne pouvait qu’ébranler leur valeur…, et
celle-ci atteignait des dizaines de milliards de dollars. 8. Sachant que les
rehausseurs de crédit opérant avec des effets de levier supérieurs à 100 avaient
garanti près de 1 000 milliards de dollars de financements structurés dont
plusieurs dizaines de milliards de CDO d’ABS ou de CDO carrés, on comprend
que l’économie bancaire et financière internationale vivait sur un volcan. De très
nombreuses banques américaines et européennes, certaines banques asiatiques,
plusieurs des plus importantes compagnies d’assurance avaient en effet investi
des sommes importantes dans les CDO et structuré de nombreuses opérations
dont elles avaient conservé les tranches equity et certaines tranches mezzanine.
Entre juillet 2007 et avril 2008, les difficultés associées aux sous-jacents n’ont
concerné que les crédits subprime, mais il faut bien comprendre que toute
augmentation du risque de défaut relatif aux actifs sur lesquels sont adossées des
émissions titrisées (on pense aux crédits Alt-A et aux crédits aux entreprises)
aurait un potentiel de destruction bien supérieur à celui qui fut induit par
l’accroissement du taux de défaut associé aux crédits subprime. Une récession
économique réduisant significativement les revenus des particuliers et les
résultats d’exploitation des entreprises pourrait avoir de ce point de vue des
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conséquences dramatiques. 9. La crise du subprime a révélé l’extrême sensibilité
des financements structurés à la valeur de leurs sous-jacents. Ceci ne doit pas
surprendre, car ces instruments sont des produits dérivés. Leur valeur dépend
(dérive, pourrait-on dire) du prix d’un autre actif (en l’occurrence des crédits
subprime) négocié sur un marché au comptant. Si les premiers RMBS des
années 1970 étaient des dérivés peu risqués, la progressive complexification des
produits structurés (on est passé des RMBS aux CBO/CLO/CDO, des CDO
cash-flow aux CDO synthétiques à base de CDS, des CDO de première
génération aux CDO d’ABS, puis aux CDO carrés, etc., l’évolution ne s’étant
pas arrêtée à ce stade) a introduit des effets de levier à l’intérieur même des
produits qui en ont fait, comme on l’a vu au deuxième semestre 2007 et au
premier semestre 2008, de véritables « bombes à retardement de destruction
massive ». Elaborer des CDO carrés adossés à des CDS, par 45 ailleurs garantis
par des rehausseurs de crédit, impose de ne pas confier ces instruments à des
mains innocentes ou incompétentes.
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