Cours N°1 Séries Numériques, Suites Et Séries de Fonctions

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U NIVERSITÉ M OHAMMED V - A GDAL
Faculté des Sciences
Département de Mathématiques

Filière Sciences de Matières Physiques (SMP4)


Module Mathématiques : Analyse (S4)

Cours d’Analyse

Séries numériques
Suites et Série de fonctions
Séries entières

A. Bourass, A. Ghanmi, N. Madi


(FSR 2009-2010)
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Table des matières

1 Séries numériques FSR / SMP(S4) 3


1.1 Définitions et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Séries alternées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

2 Suites et Série de fonctions FSR / SMP(S4) 10


2.1 Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 Suites de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.3 Séries de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3 Séries entières FSR / SMP(S4) 17


3.1 Définition et permières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.2 Développement en série entière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2
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Chapitre 1

Séries numériques

1.1 Définitions et premières propriétés


Definition 1.1.
1) On appelle série à termes dans K = (R ou C) tout couple ((un )n , (Sn )n ) forme
d’une suite (un ) d’éléments de K et de la suite (Sn ) définie par

n
Sn = ∑ uk
k =0

un est appelé le terme général de la série et Sn est la somme partielle d’ordre n. On écrira
formellement ∑ un ou lieu de ((un )n , (Sn )n ).
2) La série ∑ un converge, ou est convergente, si et seulement si (Sn ) est convergente
+∞
et S = lim Sn est appelée la somme de la série ∑ un . On note alors S = ∑ un .
n
La série diverge (ou est divergente) si elle ne converge pas.
Proposition 1.2 (Condition nécessaire). Si la série ∑ un converge alors un −→ 0
quand n −→ +∞.
Preuve : Ceci résulte du fait que
un = Sn − Sn−1 −→ S − S = 0
où Sn = ∑ uk . 
k≤n

Exemples 1.3.
1
1. La série ∑ n :
n ≥1

Pour n assez grand, on a bien ln(n) ≥ ln(2). Alors, si on note par m la partie

3
4 CHAPITRE 1. SÉRIES NUMÉRIQUES FSR / SMP(S4)
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n ln n ln n
entière de ln
ln 2 , m = E ( ln 2 ), on obtient m ≤ ln 2 < m + 1 et donc m ln(2) ≤
ln(n). En appliquant e x qui est une fonction croissante, on voit que

2m ≤ n.

Par suite
n 2 m
1 1
Sn = ∑ ≥ ∑ .
k =1
k k =1
k

Or

2m
1 1 1 1 1 1 1 1
∑ k
= 1 + + ( + ) + ( + · · · + ) + · · · + ( m −1
2 3 4 5 8 2 +1
+ ··· + m)
2
k =1

1 1 1 1 m
≥ 1+ + 2 · + 4 · + · · · + 2m−1 m = 1 + −→ ∞
2 4 8 2 2

m
Par conséquent Sn ≥ 1 + 2. Il en résulte donc que la série ∑ n1 diverge.

Résultat fondamental : La série ∑ n1 est divergente.

2. Série géométrique ∑ an :
n ≥0

La suite des sommes partielles est donnée par Sn = 1 + a + · · · + an . Alors, on a

Sn+1 = 1 + a + · · · + an+1 = 1 + a(1 + · · · + an ) = 1 + aSn .

D’autre part, on a an+1 = Sn+1 − Sn et donc

an+1 = 1 + aSn − Sn = 1 + ( a − 1)Sn .

a n +1 −1
Si | a| 6= 1 on a Sn = a −1 et s’en suit alors que Sn diverge si | a| > 1 et
converge si | a| < 1. Dans ce dernier cas on a Sn → a−1 1 . Enfin, la série diverge si
a = ±1. En effet pour a = 1, il est clair que Sn = n −→ +∞. Pour a = −1, le
terme général an = (−1)n ne tend pas vers zero et donc la série diverge d’après la
condition nécessaire de convergence des séries numériques.
Résultat fondamental :
+∞
1
La série ∑ an converge si et seulement si | a| < 1 et sa somme est ∑ a −1 .
n ≥0 n =0
1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS 5
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Definition 1.4. Soit ∑ un une série convergente. On appelle reste d’ordre n de cette série
la quantité Rn donnée par

Rn = ∑ uk .
k = n +1

On a alors

S= ∑ u k = Sn + R n .
k =0

Proposition 1.5. Le reste d’ordre n d’une série convergente ∑ un tend vers 0, lorsque
n → 0.

Preuve : En effet

Rn = ∑ uk − Sn = S − Sn −→ 0. 
k =0

Proposition 1.6. Soient ∑ un et ∑ vn deux séries convergentes. Alors ∑(un + λvn )


converge pour tout λ ∈ R.

Preuve : Il suffit de passer aux suites partielles. 

Proposition 1.7. On désigne par <un (resp. =un ) la partie réele (resp. immaginaire) de
un . Alors, on a

∑ <un

∑ un converge ⇔
∑ =un
converge ⇔ ∑ un .

Proposition 1.8. Soient ∑ un et ∑ vn deux séries convergentes telles que un ≤ vn . Alors

∞ ∞
∑ un ≤ ∑ vn
n =0 n =0

1.2 Séries à termes dans R+


Lemme 1.9. Soit ∑ un une série à termes positifs, un ≥ 0. Alors ∑ un converge si et
seulement si la suite des sommes partielles est majorée, c’est-à-dire ∃ M > 0 tel que
n
Sn = ∑ uk ≤ M, ∀n.
k =0
6 CHAPITRE 1. SÉRIES NUMÉRIQUES FSR / SMP(S4)
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Preuve : La série ∑ un converge si et seulement si (par définition) la suite (Sn )n
converge. Mais comme (Sn )n est croissante, puisque un ≥ 0, on sait que (Sn )n
converge si et seulement si elle est majorée. 
Théorème 1.10 (Critères de convergence). Soient les deux séries ∑ un et ∑ vn . Alors
on a
1. Si 0 ≤ un ≤ vn , alors on a ∑ vn converge ⇒ ∑ un converge et ∑ un diverge
⇒ ∑ vn diverge.
2. Si un = O(vn ) avec un ≥ 0 et vn ≥ 0, alors ∑ vn converge ⇒ ∑ un converge.
3. Si un ∼ vn pour n → +∞ et vn ≥ 0, alors ∑ un et ∑ vn sont de même nature
4. Régle nα un → 0 : S’il existe α > 1 tel que nα un → 0 alors ∑ un converge.

5. Régle de Cauchy : Soit un ≥ 0 telle que n un → l, alors ∑ un converge si l < 1
et diverge si l > 1.
u n +1
6. Régle de D’Alembert : Soit un > 0 telle que un → l, alors ∑ un converge si
l < 1 et diverge si l > 1.
Mise en garde : Le cas l = 1 dans les régles de Cauchy et D’Alembert est un
casqu’il conviendrait d’étudier à part dans chaque cas.
Exemple 1.11 (Exemple fondamental : Série de Riemann).

On considère la série ∑ n1α avec α ∈ R.


• Si α ≤ 0 alors ∑ n1α diverge car 1
nα 9 0.
• Si α = 1 alors la série ∑ n1 diverge (voir Exemples 1.3).
1 1
• Si 0 < α < 1, on a bien n < nα est donc la série ∑ n1α diverge d’après (1) du
théorème précédent.
• Si α > 1, alors on a
Z n
1 dt 1 1 1 
< = − 1
− α −1
nα n −1 t α α − 1 ( n − 1) α n

et donc

N N
1 1 1 1  1 1 1
∑ n α
≤ ∑
α − 1 n =1 ( n − 1 ) α − 1

n α − 1
=
α−1
(1 − α −1 ) ≤
N α−1
.
n =1

N
Il en résulte alors que ∑ n1α converge puisque la suite S N = ∑ 1
nα est majorée.
n =1

Résultat fondamental : La série ∑ n1α ; α ∈ R, converge si et seulement si α > 1.


1.2. SÉRIES À TERMES POSITIFS 7
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Exemples 1.12.

2n −2n
1. un = 2 ne .
Par la régle de D’Alembert, on a

22(n+1) e−2(n+1)  2    2
u n +1 n +1 2 n 2
= 22n e−2n
= −→ < 1.
un e n+1 e
n

2n −2n
Donc ∑ 2 ne est convergente.
On peut utiliser aussi la régle de Cauchy.
n n 2 1 −n 2
2. un = ( n+ 1 ) = (1 + n ) .
Par la règle de Cauchy, on a

√ 1 1 1
n
u n = (1 + ) − n = 1
→ < 1.
n (1 + n ) n e

n n 2
Alors ∑( n+ 1 ) converge.

2
+1 ) ; a ∈ R ,
3. Soit un = ( nan n +
n


n a an
Par la régle de Cauchy, on a un
(1+ n1 )
= n
1+ n1

• un → 0 si a < 1
n


n u → 1 < 1 si a = 1
• √ n e
• un → +∞ si a > 1
n

2
+1 ) ) ; a ∈ R , converge si et seulement si a ≤ 1.
Par suite, la série ∑(un = ( nan n +

4. Soit un = an ln(1 + n1 ) − b cos n1 + c sin n1 .


On sait que

1 1 1 1 1
ln(1 + ) = − 2 + 3 + o ( 3 )
n n 2n 3n n
1 1 1
cos = 1 − 2 + o( 2 )
n 2n n
1 1 1
sin = + o ( 2 ).
n n n
8 CHAPITRE 1. SÉRIES NUMÉRIQUES FSR / SMP(S4)
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Il en résulte que

a 1 a b 1 1
un = a − b + (c − ) + + 2
+ o ( 2 ).
2 n 3 2 n n

• Si a 6= b alors un −→ a − b 6= 0, et donc ∑ un diverge.


• a = b et c 6= 2a alors un ∼ α n1 et donc ∑ un diverge d’après (3) du théorème
précédent (puisque ∑ n1 diverge).
• Si a = b, c = − 2a et 3a + 2b 6= 0, alors un ∼ α n12 , donc ∑ un converge.
• Si a = b, c = − 2a et 3a + 2b = 0, alors un = o n12 , donc ∑ un converge.


π
sin x
R n
5. un = 0 1+ x 2
dx.
1 1
Pour tout x ∈ [0, πn ] ⊂ [0, π ] on a 1+ π 2
≤ 1+ x 2
≤ 1. D’où,

sin( x )
≤ sin( x )
1 + x2

car sin( x ) ≥ 0 pour x ∈ [0, π ]. On en déduit,

π2
Z π
n π
0 ≤ un ≤ sin dx = 1 − cos ∼ 2 .
0 n n

Donc ∑ un converge.

Definition 1.13. La série ∑ un est dite absolument convergente si la série à termes posi-
tifs ∑ |un | converge.

Proposition 1.14. Si la série ∑ un est absolument convergente, alors ∑ un converge

n n
Preuve : Posons Sn = ∑ uk et Tn = ∑ |uk |, on a
k =0 k =0

|Sn+ p − Sn | = |un+1 + · · · + un+ p | ≤ |un+1 | + · · · + |un+ p | = Tn+ p − Tn .

Mais ( Tn ) converge par hypothèse, donc ( Tn ) est de Cauchy. Il en résulte que (Sn )
est aussi de Cauchy, et donc converge. 
1.3. SÉRIES ALTERNÉES 9
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1.3 Séries alternées
Definition 1.15. La série ∑ un est dite alternée si et seulement si pour tout n ∈ N, on a
un = (−1)n |un | ou un = −(−1)n |un |.

Théorème 1.16. Soit ∑ un une série alternée. Si la suite (|un |)n décroit et |un | → 0,
alors ∑ un converge.

Preuve : Supposons que un = (−1)n |un |, on a alors

S2p+2 − S2p = u2p+1 + u2p+2 = −|u2p+1 | + |u2p+2 | ≤ 0

et
S2p+3 − S2p+1 = u2p+3 + u2p+2 = −|u2p+3 | + |u2p+2 | ≥ 0.
De plus
S2p+1 − S2p = u2p+1 → 0.
Ainsi, les deux suites extraites (S2p ) p et (S2p+1 ) p sont adjacentes et donc S2p et
S2p+1 ont même limite. Ceci montre que (Sn )n converge. 
Exemples 1.17.
(−1)n
1. On considère la série ∑ nα avec α ∈ R.
(−1)n
• Si α ≤ 0, alors nα 9 0 et donc la série diverge.
n
• Si 0 < α ≤ 1, alors ∑ (−n1α) converge d’après le théorème précédent.
n n
• Si α > 1, alors ∑ (−n1α) converge absolument et donc ∑ (−n1α) converge.

2. Soit un = 1
n2 +1
((−1)n n + a) ; a ∈ R.
La série n’est pas absolument convergente, car |un | ∼ n1 et donc ∑ |un | ne converge
pas. Pourtant, la série ∑ un est convergente. En effet, on a

(−1)n n a
un = 2
+ 2 = vn + wn
n +1 n +1

(−1)n n
où vn = n2 +1
est une suite alternée &0 . Donc d’après le théorème précédent
a 1
∑ vn converge. Comme ∑ wn est aussi convergente (car n2 +1
∼ n2
), on conclut
alors que la série ∑ un est convergente.
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Chapitre 2

Suites et Série de fonctions

2.1 Rappels
Soit K = R ou C et A ⊂ R. On note par F( A, K) l’espace vectoriel sur K
des fonctions de A dans K, F( A, K) = { f : A → K}. On dit que f ∈ F( A, K) est
bornée si et seulement s’il existe une constante M > 0 tel que

| f ( x )| ≤ M, ∀ x ∈ A.

On note par B( A, K) le sous espace vectoriel de F( A, K) constitué des fonctions


bornées,
B( A, K) = { f ∈ F( A, K), f borne} .
Par C( A, K) on désigne l’ensemble des fonctions continues de A dans K. C’est un
sous espace vectoriel de F( A, K). Enfin, on définit la norme

|| f ||∞ = sup | f ( x )|.


x∈ A

Théorème 2.1. Soit A = I = [ a, b] avec a, b ∈ R et a < b. Alors, toute fonction


continue sur [ a, b] est bornée. De plus, il existe x1 , x2 ∈ [ a, b] tels que inf f ( x ) =
x ∈[ a,b]

f ( x1 ) et sup f ( x ) = f ( x2 ),
x ∈[ a,b]

f ( x1 ) ≤ f ( x ) ≤ f ( x2 )∀ x ∈ [ a, b].

Théorème 2.2 (T.A.F). Soit f ∈ C( A, K) une fonction dérivable. On suppose de plus


que | f 0 ( x )| ≤ M, ∀ x ∈ A. Alors, on a

| f ( x ) − f (y)| ≤ M| x − y|, ∀ x, y ∈ A.

10
2.2. SUITES DE FONCTIONS 11
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2.2 Suites de fonctions
Definition 2.3.
1. On dit que la suite de fonctions ( f n )n converge simplement sur A vers la fonction
f si pour tout x ∈ A, la suite numérique ( f n ( x ))n converge vers f ( x ).
uni f .
2. On dit que ( f n )n converge uniformément sur A vers f et on écrit f n −→ si 
sup | f n ( x ) − f ( x )| converge vers 0. Cela signifie que la suite numérique k f n − f k∞ n
x∈ A
converge vers 0.

uni f .
Propriété 2.4. Si f n −→ f , alors f n → f simplement.

uni f .
Remarque pratique : Pour montrer que f n −→ f , on étudie | f n ( x ) − f ( x )|. On essaie
de majorer |( f n ( x )) − f ( x )| par une quantité un indépendante de x telle que un −→ 0.
Exemples 2.5.
nx3
1. Soit ( f n ( x )) = 1+nx2
.
Pour x = 0 on a f n (0) −→ 0.
Si x 6= 0 on a f n ( x ) −→ x.
Alors, la suite de fonctions ( f n )n converge simplement sur R vers la foncion f ( x ) =
x. De plus, on a
|x|
| f n ( x ) − f ( x )| = ≤ | x |.
1 + nx2

• Si | x | ≤ √1 , alors | f n ( x ) − f ( x )| ≤ √1 .
n n
nx2 n| x | 1
• Du fait que 1+nx2
≤ 1 on déduit que 1+nx2
≤ n| x |
. Il s’ensuit alors que si

|x| ≥ √1 on a
n

|x| 1 1
| f n ( x ) − f ( x )| = 2
≤ ≤√ .
1 + nx n| x | n

Par suite
1
sup | f n ( x ) − f ( x )| ≤ √ −→ 0.
x ∈R n

Alors, la suite de fonctions ( f n )n converge aussi uniformement sur R vers la fonc-


tion f ( x ) = x.
12 CHAPITRE 2. SUITES ET SÉRIE DE FONCTIONS FSR / SMP(S4)
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2. On considère la suite de fonctions f n ( x ) = ln(1 + nx ).
Il est claire que cette suite converge simplement vers 0 sur R+ car

x
f n (x) ∼ quand n −→ +∞.
n

Mais, elle ne converge pas uniformement sur R+ . En effet, pour tout n ∈ N∗ fixé,
on a
sup | f n ( x ) − 0| = sup | f n ( x )| = +∞.
x ∈R+ x ∈R+

Toutefois, elle converge uniformement vers 0 sur tout intervalle [0, a] fermé borné
de R+ ; en effet pour tout x ∈ [0, a], on a | f n ( x )| ≤ ln(1 + na ) et donc

a n→∞
sup | f n ( x )| ≤ ln(1 + ) −→ 0.
x ∈[0,a] n

Théorème 2.6. Soit f n : I → R avec I = [ a, b]. On suppose que f n −→ f uniforme-


ment sur I.
1. Si les f n sont continues sur I, il en est de même de f .
2. Si les f n sont intégrables alors f est intégrable et

Z b Z b
lim f n ( x )dx = f ( x )dx.
n a a

Rx Rx
3. On définit Fn ( x ) = a f n (t)dt et F ( x ) = a f (t)dt. Alors

uni f .
Fn −→ F sur [ a, b].

Preuve : On a
Z x
| Fn ( x ) − F ( x )| = | ( f n (t) − f (t))dt|
a
Z x
≤ | f n (t) − f (t)|dt
a

≤ || f n − f ||∞ | x − a|

Par suite
| Fn ( x ) − F ( x )| ≤ |b − a||| f n − f || −→ 0. 
2.2. SUITES DE FONCTIONS 13
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Remarque et Exemple 2.7. On considère la suite des fonctions

1

n si x ∈ [0, n]
f n (x) =
0 sinon

On a bien
uni f .
f n −→ 0,
mais
Z +∞
f n (t)dt = 1 9 0.
0

Théorème 2.8. Le théorème précédent n’est plus vrai si I n’est pas un intervalle fermé
borné. Soit f n : [ a, b] −→ R une suite de fonctions vérfiant
n→+∞
i) Il existe α ∈ [ a, b] tel que f n (α) −→ l ∈ R
uni f .
ii) f n0 −→ g.
Alors ( f n )n converge uniformement vers une fonction f qui est la primitive de g prenant
la valeur l au point α, et on a f 0 = g.
Preuve : Pour tout x fixé, on a
Z x
f n ( x ) = f n (α) + f n0 (t)dt.
α

Alors, par passage à la limite on obtient


Z x
lim f n ( x ) = l + g(t)dt.
n α

Rx n→+∞
Si on pose f ( x ) = l + α g(t)dt, alors || f n − f ||∞ −→ 0 d’après le théorème
précédent. En effet, posons
Z x
Fn ( x ) = f n0 (t)dt = f n ( x ) − f n (α)
α
Rx
et F ( x ) = α g(t)dt. On a donc d’après le théorème précédent Fn −→ F unifor-
mément sur [ a, b]. C’est à dire puisque f n (α) −→ l :
Z x
f n ( x ) −→ l + g(t)dt = f ( x ),
α

où f est la primitive de g qui prend la valeur l au point x = α. 


14 CHAPITRE 2. SUITES ET SÉRIE DE FONCTIONS FSR / SMP(S4)
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2.3 Séries de fonctions
Definition 2.9.
1. On appelle série de fonctions un couple de deux suites ( f n )n et (Sn )n avec Sn =
∑ f k , on la note ∑ f n .
k≤n

2. ∑ f n converge simplement sur A si la suite (Sn )n converge simplement sur A,


c’est-à-dire si et seulement si pour tout x ∈ A la série numérique ∑ f n ( x ) converge.
La fonction x 7−→ ∑ f k ( x ) est appelée reste de la série ∑ f n .
k≥n
+∞
On note par ∑ f n la somme de la série ∑ f n , i.e. la fonction f définie par
n =0

+∞ +∞
∑ ∑

f n (x) = f n ( x ).
n =0 n =0

3. La série ∑ f n converge uniformement sur A si et seulement si la suite de fonctions


(Sn )n converge uniformement sur A : Autrement dit s’il existe une fonction S :
A → R telle que
sup |sn ( x ) − s( x )| −→n 0.
x∈ A

4. La série ∑ f n converge absolument sur A si la série ∑ | f n | converge simplement sur


A.
5. On dit que la série de fonctions ∑ f n converge normalement sur A si et seulement
si la série ∑ || f n ||∞ converge dans R+ , avec

k f k∞ sup | f n ( x )|.
x∈ A

Théorème 2.10.
1. Si la série ∑ f n converge normalement, alors ∑ f n converge uniformément, et donc
∑ f n converge simplement.
2. La série ∑ f n converge normalement si et seulement s’il existe une série ∑ un à
termes positifs et convergente telle que

| f n ( x )| ≤ un , ∀ x, ∀n.

Exemples 2.11.
2.3. SÉRIES DE FONCTIONS 15
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1. Soit f n ( x ) = sin nx
n! .
On a
1
| f n ( x )| ≤ .
n!
1
La sa série numérique ∑ n! converge. Alors ∑ f n converge normalement d’après 2)
du théorème précédent.

2. Soit f n ( x ) = nx2 e− x n sur R+ .
La série ∑ f n converge simplement mais pas normalement sur R+ . En effet, pour
tout n fixé, on a
√ √
f n0 ( x ) = nx (2 − x n)e− x n .
Le tableau de variation de la fonction f n ( x ) montre que

2 4
|| f n ||∞ = f n ( √ ) = 2 .
n e

Par suite la série numérique || f n ||∞ diverge et donc ∑ f n ne converge pas norma-
lement sur R+ .
• Pourtant, pour un réel a > 0 et un entier N ≥ 0 tel que √2 < a, on a bien
N


sup x>a | f n ( x )| = f n ( a) = na2 e−a n

et donc on a la convergence normale de la série ∑ f n sur tout [ a, +∞[ ; a > 0.


• Notons aussi que comme k f n k∞ = e42 9 0 alors la série ∑ f n ne converge
pas uniformément sur R+ = [0, +∞[. Mais, elle converge uniformément sur tout
[ a, +∞[ ; a > 0.
Théorème 2.12. Soit ∑ f n une série de fonctions définies sur I = [ a, b]. On suppose que
∑ f n converge uniformément sur [ a, b] et que les f n sont continues. Alors
i) La fonction f = ∑ f n est continue.
Rb
ii) La série ∑( a f n (t)dt) converge et on a

Z b Z b
(∑ f n ( x ))dx = ∑( f n ( x )dx ).
a a

Théorème 2.13. Soit f n une suite de fonctions de classe C 1 vérifiant


i) ∑ f n converge simplement
16 CHAPITRE 2. SUITES ET SÉRIE DE FONCTIONS FSR / SMP(S4)
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ii) ∑ f n0 converge uniformément.
Alors, on a
a. ∑ f n converge uniformément.
b. f = ∑ f n est de classe C 1 .
c. f 0 = (∑ f n )0 = ∑ f n0 .
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Chapitre 3

Série entières

3.1 Définition et première propriétés


Definition 3.1. Une série entière est une série de fonctions f n où f n (z) = an zn , autre-
ment dit ce sont les séries de la forme

∑ an zn , an ∈ C.

Lemme 3.2 (d’Abel). S’il existe ρ ∈ C tel que ∑ | an ρn | converge, alors pour tout z ∈ C
tel que |z| ≤ |ρ|, la série ∑ an zn est absolument convergente.

Definition 3.3 (théorème). Soit ∑ an zn une série entière. Alors, il existe R ∈ [0, +∞]
tel que
i) Si z ∈ C tel que |z| < R, alors ∑ an zn converge.
ii) Si z ∈ C tel que |z| > R, alors ∑ an zn diverge.
R est appelé rayon de convergence de la série entière ∑ an zn .

Exemple 3.4.
– La série ∑ zn est de rayon de convergence R = 1, et elle diverge pour tout z ∈ C
tel que |z| = 1.
n
– La série ∑ nz 2 est de rayon de convergence R = 1, et converge pour tout z ∈ C tel
que |z| = 1.
a n +1
Proposition 3.5 (Règle de D’Alembert). Si lim | an | = l ∈ [0, +∞], alors le rayon
de convergence de la série entière ∑ an zn est

1
R=
l

avec les conventions 1


0 = +∞ et 1
+∞ = 0.

17
18 CHAPITRE 3. SÉRIES ENTIÈRES FSR / SMP(S4)
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Proposition 3.6. Soit la série entière ∑ an x n . Alors la série entière dérivée ∑ nan x n−1
n ≥1

a le même rayon de convergence que la série ∑ an x n .

Théorème 3.7.
1. ∑ an x n converge normalement sur tout intervalle fermé borné contenu dans
] − R, R[= IR
2. La fonction S( x ) = ∑ an x n est continue sur IR
3. S( x ) est de classe C ∞ sur IR et on a pour tout k ∈ N,

+∞
n!
S (k)
(x) = ∑ (n − k)!
an x n−k .
n=k

3.2 Développement en série entière


Definition 3.8. On dit qu’une fonction f est développable en série entière s’il existe une
série entière ∑ an x n de rayon de convergence R tel que

f (x) = ∑ an x n , x ∈ I ⊂] − R, R[,

et on a f est de classe C ∞ sur I et

f n (0)
an = .
n!

Proposition 3.9. Si f est développable en série entière avec f ( x ) = ∑ an x n , alors


i) Si f est pair, alors a2p+1 = 0.
ii) Si f est impair, alors a2p = 0.

Proposition 3.10. Soit f : I =] − a, a[−→ C une fonction de classe C ∞ . Alors f est


développable en série entière, (DES(0)), si et seulement s’il existe α tel que 0 < α ≤ a et
des constantes A > 0 et B > 0 vérifiant

∀ x, −α < x < α, on a | f n ( x )| ≤ B.An n!.

Proposition 3.11. Soit f : I =] − α, α[−→ R une fonction de classe C ∞ de formule de


Taylor avc reste intégral

n
f ( k ) (0) k ( x − t ) n ( n +1)
Z x
f (x) = ∑ k!
x +
0 n!
f (t)dt.
k =0
3.2. DÉVELOPPEMENT EN SÉRIE ENTIÈRE 19
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Alors f est développable en série entière si et seulement s’il existe β ; 0 < β < α tel que

n
f ( k ) (0) k
Rn ( f )( x ) := f ( x ) − ∑ k!
x −→ 0, ∀ x ∈] − β, β[.
k =0

Preuve : Il est clair que si f est développable en série entière alors Rn ( f )( x ) −→ 0


sur ] − R, + R[. Réciproquement, si Rn ( f )( x ) −→ 0 sur ] − β, β[, alors

n
f ( k ) (0) k
∑ k!
x = f ( x ) − Rn ( f )( x ) −→ f ( x ).
k =0

n
f ( k ) (0) k
De plus la série ∑ k! x est de rayon de convergence R ≥ β > 0. 
k =0

Exemples 3.12.

xk
1. Soit e x = ∑ k! .
k =0
On a
n
xk ( x − t)n t
Z x
x
e = ∑ k!
+
0 n!
e dt.
0

Alors

( x − t)n t ( x − t)n
Z x Z x
x
e dt ≤ max(1, e ) dt
0 n! 0 n!
(u)n
Z 0
x
= max(1, e ) du
x n!

| x | n +1
= max(1, e x )
( n + 1) !

Il en résulte que pour tout x ∈ R on a

( x − t)n t
Z x
n→∞
e dt −→ 0.
0 n!

Par suite, pour tout x ∈ R on a


f ( k)(0) k n→∞
∑ k!
x = f ( x ) − Rn ( f )( x ) −→ f ( x ).
k =0
20 CHAPITRE 3. SÉRIES ENTIÈRES FSR / SMP(S4)
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f ( k)(0) k
Enfin, ∑ k! x est de rayon de convergence égale à +∞.
k =0


1
2. 1− x = ∑ xk .
k =0

3. Soit f ( x ) = cos( x ).

n
(−1)k x (2k) ( x − t)n
Z x
cos( x ) = ∑ + cos(t)dt
k =0
(2k)! 0 n!

( x − t)n | x n +1 |
Z x Z x n
u
= cos(t)dt ≤ du =
0 n! 0 n! ( n + 1) !


xn
4. ln(1 − x ) = ∑ n.
n =0

Propriété 3.13 (Opérations). Soient f et g deux fonctions DES(0) avec f ( x ) = ∑ an x n


et g( x ) = ∑ bn x n . Alors
i) f + g est DES(0) et on a f + g = ∑( an + bn ) x n .
ii) f × g est DES(0) et on a f × g = ∑ cn x n avec

n
cn = ∑ a k bn − k .
k =0


iii) f 0 est DES(0) et on a f 0 = ∑ nan x n−1 .
n =1

iv) f (k) est DSE(0).


v) Les primitives de f sont aussi DES(0).

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