Syllabus Du Cours D'analyse Mathematiques Licence - 240205 - 012817
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1. Le mot « économie » a pour racine grecque « oikonomia » : règle de vie domestique, gestion
de la maison.
Introduction • 1
fois que la généralité n’en est pas compromise, afin de ne pas alourdir inu-
tilement l’écriture, on traite sur des exemples simples la démarche de dé-
monstration qui conduit au résultat. Ne pas comprendre en première lec-
ture une démonstration n’est pas gênant du tout ; par contre, faire le choix
d’ignorer la démonstration, c’est décider de rester dans la magie des mots du
théorème incompris. Manipuler les idées, les concepts, sans les comprendre
est strictement interdit car dangereux pour l’intelligence.
4) Le calcul, les exercices qui rassurent et indiquent la position de l’étudiant
sur le chemin de la compréhension. Pour cela, nous vous proposons des
points méthode. L’intérêt d’un exercice est le questionnement qu’il amène,
les idées, les initiatives qu’il nécessite d’où, parfois, l’obligation de revoir le
cours mais sans la démonstration bien sûr.
À la fin de chaque chapitre, se trouvent des exercices . L’étudiant
mesurera son assurance et son
savoir-faire.
De par notre expérience de l’enseignement des notions introduites dans ce
livre, pour cette 5e édition, nous l’affirmons haut et fort :
Quelques indications :
– En début de chapitre, on désigne par mots clés des mots nouveaux impor-
tants que l’on va définir et qu’il est indispensable de connaître.
– Au sein d’un même chapitre, les définitions, propositions, théorèmes sont
numérotés dans l’ordre d’arrivée.
– Mutatis mutandis signifie « en changeant ce qu’il faut changer ». On emploie
cette expression pour dire que les arguments du raisonnement restent les
mêmes, seuls changent les objets auxquels ils s’appliquent.
– Dans tout le livre, les mots « fonction » et « application » sont synonymes.
E
n mathématiques, démontrer c’est convaincre avec des arguments
autorisés, répertoriés, codés, indépendants du langage parlé qui
les exprime. « La logique est parfaitement intelligible, néanmoins
totalement inexplicable dans ses fondements » (S. Kleene). Dans ce cha-
pitre, on code les règles de la logique et de ses signes « ET, OU, ¬, ⇒, ∀,
∃ ». II s’agit d’apprendre à mieux cerner « ce que démontrer veut dire ».
Mots clefs : proposition, vrai, faux, connecteur, implication, pour tout x,
il existe au moins un x, ensemble, union, intersection, produit de deux
ensembles, fonction, application, injection, surjection, bijection.
A. Le vrai et le faux
• Définition 1
On appelle proposition tout assemblage de lettres et de signes qui vérifie les
trois conditions suivantes :
– cet assemblage a une syntaxe correcte. (En d’autres termes, le lecteur sait le
« lire ») ;
– cet assemblage a une sémantique correcte. (En d’autres termes le lecteur
« comprend » ce qu’il lit) ;
– cet assemblage a une seule valeur de vérité : la valeur vrai ou bien la valeur
faux.
Exemples
Considérons les assemblages suivants :
– P1 = ( +oui ! =)
Ce n’est pas une proposition car la syntaxe est incorrecte.
– P2 = (La racine carrée de Napoléon n’est pas carrée)
Ce n’est pas une proposition : on la lit très bien mais on ne comprend
pas. Sémantique incorrecte.
– P3 = (12 × 14 = 168)
C’est une proposition, on sait à partir du cours moyen qu’elle a la
valeur vrai.
– P4 = (XII × XIV = CLXVIII)
C’est une proposition, la même que P3 à l’écriture près. On remar-
quera que s’il est courant de multiplier en chiffres arabes, cela l’est
beaucoup moins avec les chiffres romains. Pour faire de l’arithmétique
il fallait faire le bon choix de l’écriture et de ses signes !
– P5 = (dans un triangle quelconque, la somme des angles est un angle
plat)
C’est une proposition, on sait depuis le collège qu’elle a la valeur vrai.
– P6 = (a et b deux nombres réels quelconques, ||a| − |b|| |a − b|)
C’est une proposition, vraie pour un lycéen.
– P7 = (si α < 0 et f sur R, alors α f sur R)
C’est une proposition, vraie pour un bachelier. On remarquera la va-
riété des lettres et des signes.
– P8 = (tout entier pair supérieur à 4 est la somme de deux nombres
premiers)
C’est une proposition qui date de 1742, appelée la conjecture(1) de
Goldback. On ne connaît toujours pas sa valeur de vérité, en effet, s’il
est facile de vérifier que 8 = 5 + 3, 10 = 7 + 3, 24 = 11 + 13, le
cas général n’a toujours pas été démontré. On sait cependant que la
propriété est vraie pour tout entier pair compris entre 6 et 33 × 106 .
1. Une conjecture est une proposition que l’on subodore vraie quoique ni contredite ni démon-
trée.
A ¬A
V F
F V
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
• Définition 3 : connecteurs OU et ET
Soit A et B deux propositions, on définit les nouvelles propositions « A OU
B » ainsi que « A ET B » à l’aide de la table de vérité suivante (tableau 1.2).
Tableau 1.2
A B A OU B A ET B
V V V V
V F V F
F V V F
F F F F
• Définition 4 : P = Q
Si la proposition P et la proposition Q dépendent des mêmes propositions
A,B,C..., et, sur chacune des lignes de leur table de vérité commune, ont la
même valeur de vérité, alors on dit qu’elles sont égales et on écrit P = Q.
2) Propriétés du NON, ET, OU
Par le biais des tables de vérité on obtient les propriétés des trois connecteurs
définis plus haut.
a) ¬¬A = A
On construit la table de vérité (tableau 1.3).
Tableau 1.3
A ¬A ¬¬A
V F V
F V F
A B ¬A ¬B A OU B ¬(A OU B) ¬A ET ¬B
V V F F V F F
V F F V V F F
F V V F V F F
F F V V F V V
c) ¬(A ET B) = ¬A OU ¬B
On procède comme dans b), mutatis mutandis.
Commentaires
Les écritures ci-dessus sont ambigües dans leur lecture ; on aurait dû
écrire :
[¬(A OU B)]=[¬(A) ET (¬B)] pour b) et
[¬(A ET B)] = [(¬A) OU (¬B)] pour c).
On a implicitement (sans le dire !) décidé que « = » domine « ET » et
« OU » qui eux-mêmes dominent « ¬ ». D’où la suppression des paren-
thèses et la simplification d’écriture. On continuera par la suite.
C. ⇒ ; Si. . . , Alors. . .
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
A B ¬A ¬A OU B A⇒B
V V F V V ligne 1
V F F F F ligne 2
F V V V V ligne 3
F F V V V ligne 4
• Propriétés du connecteur ⇒
a) Il est faux que : (A ⇒ B) ⇒ (¬A ⇒ ¬B). On le constate (ligne 3, ta-
bleau 1.6).
Tableau 1.6
A B ¬A ¬B A⇒B ¬B ⇒ ¬A
V V F F V V
V F F V F F
F V V F V V
F F V V V V
Ce résultat est très utile dans les démonstrations quand, pour montrer que
A ⇒ B est une proposition vraie, il est plus commode de montrer la valeur
vraie de ¬B ⇒ ¬A, appelée l’implication contraposée de A ⇒ B. On énonce
parfois ce résultat : L’implication « A ⇒ B » est équivalente à « ¬B ⇒ ¬A »
sa contraposée. Nous donnerons plus loin un sens au mot « équivalent ».
Commentaire
La négation d’une implication n’est donc pas une implication.
Q = (A ⇒ B) ⇒ [(B ⇒ C) ⇒ (A ⇒ C)]
D. ⇔, Bi-implication
• Définition 6 : « ⇔ » le connecteur bi-implication
Soit A et B deux propositions, on définit la nouvelle proposition « A ⇔ B »
(lire « A bi-implication B » ou encore « A si et seulement si B ») par :
(A ⇔ B) = (A ⇒ B) ET (B ⇒ A)
La table de vérité de « A ⇔ B » est la suivante (tableau 1.9).
Tableau 1.9
A. Règles d’utilisation
1) Le quantificateur « ∀ »
La proposition A = les an sont tous nuls :
– s’écrit « ∀n ∈ N, an = 0 » ;
– se lit « quel que soit n élément de N, an = 0 » ;
– signifie « a0 = 0 ET a1 = 0 ET a2 = 0 ET... etc. »
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
2) Le quantificateur « ∃ »
La proposition B = les an sont non tous nuls :
– s’écrit « ∃n ∈ N tel que an = 0 » ;
– se lit « il existe au moins un élément n ∈ N tel que an = 0 » ;
– signifie « l’un au moins des an est non nul ».
A = ∀n ∈ N, an = 0
↓ ↓
¬A = ∃n ∈ N tel que ¬(an = 0)
B = ∃n ∈ N tel que ¬(an = 0)
↓ ↓
¬B = ∀n ∈ N, an = 0
Point méthode
Pour passer d’une proposition à son contraire :
– on remplace le signe ∀ par ∃ ;
– on remplace le signe ∃ par ∀ ;
– on remplace la proposition sur laquelle porte le signe ∀ par son contraire ;
– on remplace la proposition sur laquelle porte le signe ∃ par son contraire.
∀n ∈ N, n p ⇒ an = 0
Récapitulation :
C = « à partir d’un certain rang les an sont tous nuls » :
– s’écrit ∃p ∈ N tel que ∀n ∈ N, n p ⇒ an = 0 ;
– se lit « il existe au moins p ∈ N tel que pour tout n ∈ N, si n p alors
an = 0 ».
C = ∃p ∈ N tel que ∀n ∈ N, n p ⇒ an = 0
¬C = ∀p ∈ N, ¬(∀n ∈ N, n p ⇒ an = 0)
ou encore
D = ¬C = ∀p ∈ N, ∃n ∈ N, tel que n p ET an = 0
Point méthode
P(n, p) étant une proposition qui dépend de n et p, la négation de la propo-
sition :
∀n ∈ N, ∃p ∈ N tel que P(n, p)
est :
∃n ∈ N tel que ∀p ∈ N, ¬P(n, p)
B. Exemples
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Exemple
E = R et P(a) = « a2 + a − 2 = 0 » et A = {a ∈ R tel que P(a)},
c’est-à-dire : a ∈ A ⇐⇒ P(a).
Il est clair que A = {−2, 1}.
E = R et A = {a ∈ R tel que − 1 < a < +1} où la propriété P(a) qui
caractérise les éléments a de A est −1 < a < +1. Cet ensemble appelé
intervalle ouvert de R se note A =] − 1, +1[. Il est clair que dans ce cas
on ne peut pas énumérer tous les éléments de A.
On désigne par ∅ = { }, lire « ensemble vide », l’ensemble qui ne
possède aucun élément et pour lequel donc la proposition « a ∈ ∅ » est
fausse quel que soit l’objet a.
Commentaires
A ⊂ B signifie que tout élément de A est élément de B, et les propriétés
de l’⊂ seront les conséquences directes des propriétés de l’implication
« =⇒ » et du quantificateur « ∀ ».
An = {x ∈ E tel que ∀n ∈ N, x ∈ A }
n∈N
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
(a, b) = (a , b ) ⇐⇒ [a = a ET b = b ]
Commentaires
On notera que les ensembles définis ci-dessus à l’aide de parties de E
sont encore des parties de E, sauf l’ensemble A × B.
Dans l’écriture An (respectivement An ), l’indice n est dit muet ce qui
n∈N
n∈N
laisse le choix de la lettre. Ainsi An = Ap = Aq = ... (respective-
n∈N p∈N q∈N
ment An = Ap = Aq = ... ).
n∈N p∈N q∈N
Propriétés
On se contentera d’en donner quelques-unes. Elles sont conséquences directes
des propriétés des connecteurs ou quantificateurs qui servent à les définir.
a) A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)
En effet :
x ∈ A ∩ (B ∪ C) ⇐⇒ (x ∈ A) ET(x ∈ B ∪ C)
⇐⇒ (x ∈ A) ET[(x ∈ B) OU(x ∈ C)]
x ∈ (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) ⇐⇒ [(x ∈ A) ET(x ∈ B)]
OU[(x ∈ A) ET(x ∈ C)]
On vérifie via une table de vérité que la proposition P ET(Q OU R) est équiva-
lente à la proposition (P ET Q) OU(P ET R) et en remplaçant P par (x ∈ A), Q
par (x ∈ B), R par (x ∈ C) on déduit :
x ∈ A ∩ (B ∪ C) ⇐⇒ x ∈ (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)
A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)
A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)
b) ( A n) c = A cn
n∈N n∈N
En effet :
c
x∈ An ⇐⇒ ¬ x∈ An
n∈N n∈N
⇐⇒ ¬(∀n ∈ N, x ∈ An )
⇐⇒ ∃n ∈ N tel que ¬(x ∈ An )
⇐⇒ ∃n ∈ N tel que x ∈ Acn
⇐⇒ x ∈ Acn
n∈N
f : A → B
x → f (x) = y
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Figure 1.3 – L’élément 4 de B qui n’est image d’aucun élément de A INTERDIT à f d’être une
surjection.
5) Dans le cas où f : A → B
x → f (x)
est une bijection (et seulement dans ce cas) on définit une nouvelle applica-
tion notée f −1 , appelée application réciproque de f (on dit aussi application
inverse) telle que :
f −1 : B → A
y → f −1 (y) = x ⇔ y = f (x)
Ainsi dans l’exemple de la figure 1.4
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Figure 1.5
g◦ f : A → C
x → (g ◦ f )(x) = g[ f (x)]
Exemple
On retiendra que g ◦ f peut être définie sans que f ◦ g le soit. C’est le cas
dans l’exemple suivant :
d’où
Figure 1.6
Exemple
Soit f l’application de la figure 1.4, on a f −1 de la figure 1.5, on en déduit
f −1 ◦ f : A → A
x → f −1 [ f (x)] = x
et f ◦ f −1 : B → B
y → f [ f −1 (y)] = y
8) Soit f : A → B
x → y = f (x)
Commentaires
Soit x ∈ X ⊂ A, alors f (x) ∈ B, mais f (X) ⊂ B. Soit y ∈ Y ⊂ B, alors
f −1 (y) n’est défini que si f est bijective, par contre f −1 ({y}) et f −1 (Y)
sont des parties de X toujours définies que f soit bijective ou non.
Exemple
On considère l’application f de la figure 1.3.
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Exercice no 2
Exprimer le contraire des propositions suivantes dans le langage courant.
A = V est vert et R est rouge
B = Le chômage régresse ou l’inflation croît (on commencera par choisir le sens du « ou »
dans B dans le cadre du langage courant)
C = Si le chômage régresse, alors l’inflation croît.
Exercice no 3
a) Donner la table de vérité du « ou exclusif ».
b) Dans une même table de vérité comparer les propositions « ¬A OU B » et « ¬A ou
exclusif B ». Conclusion sur « =⇒ » ?
Exercice no 4
Soit a et b deux nombres réels quelconques. L’implication suivante est-elle vraie :
a < b =⇒ a b ? Même question pour l’implication contraposée et l’implication
réciproque.
Exercice no 5
Démontrer à l’aide d’une table de vérité que ¬(A ET B) = ¬A OU ¬B.
Peut-on dire que les propositions ¬(A ET B) ainsi que (¬A OU ¬B) sont équivalentes ?
Exercice no 6
Déterminer l’ensemble E tel que : E = {a ∈ R tel que ∀ε > 0, 0 a < ε}
Exercice no 7
a) A et B deux ensembles, écrire la négation de A ⊂ B.
b) Démontrer à l’aide de la table de vérité de « =⇒ » que ∅ ⊂ A est vrai pour tout
ensemble A. Comparer les ensembles ∅ et {∅}.
c) Soit A = {a, b, c}, expliciter l’ensemble des parties de A. On le notera P(A).
d) Soit A un ensemble quelconque. Démontrer qu’il y a plus d’éléments dans P(A) que
dans A.
1 1 1 1
A= − ,+ ; B= − ,+ ;
n∈N
n+1 n+1 n∈N
n+1 n+1
1
C= 0, ; D= ] − n, +n[ ; E= [−n, +n]
n∈N
n+1 n∈N n∈N
Exercice no 9
Soit
f : A → B
x → y = f (x)
À l’aide d’un contre-exemple démontrer que l’inclusion réciproque peut être fausse.
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
N, Z, Q, R
2) Applications
Point méthode
Dans une démonstration par récurrence, procéder de la manière suivante :
– exprimer clairement la proposition P(n) dont on veut démontrer qu’elle
est vraie pour tout n ∈ N.
– Étape 1 : Vérifier que P(0) est vraie.
– Étape 2 : Faire l’hypothèse, appelée hypothèse de récurrence : « P(n)
vraie pour l’entier n ∈ N ».
En déduire par des calculs, des raisonnements, de l’intuition, etc. que
« P(n + 1) est vraie pour l’entier n + 1 ∈ N ».
– Étape 3 : Récurrence terminée. Énoncer clairement le résultat « pour tout
n ∈ N, P(n) est vraie ».
Exemples
n(n + 1)
a) 0 + 1 + 2 + . . . + n =
2
Montrons que cette égalité est vraie pour tout entier n ∈ N. On désigne
n(n + 1)
par P(n) la proposition : 0 + 1 + 2 + . . . + n = et de façon
n
mécanique on applique le principe de récurrence.
0(0 + 1)
Étape 1 : P(0) est vraie car : 0 = .
2
Étape 2 : Pour tout n ∈ N, l’implication P(n) =⇒ P(n+ 1) est vraie. En
effet : sous l’hypothèse (dite de récurrence) : « P(n) vraie pour l’entier
n(n + 1)
n ∈ N », c’est-à-dire 0 + 1 + . . . + n = , on déduit :
2
0 + 1 + . . . + n + (n + 1) = [0 + 1 + . . . + n] + (n + 1)
n(n + 1)
0 + 1 + . . . + n + (n + 1) = + (n + 1)
2
(n + 1)(n + 2)
0 + 1 + . . . + n + (n + 1) =
2
c’est-à-dire ψ(n) n.
Alors :
1) Définition
Soit la suite de nombres réels a0 , a1 , a2 , . . . , an , . . . On décide d’écrire la
somme a0 + a1 + a2 + . . . + an des (n + 1) premiers termes de la suite de
la manière suivante :
n
a0 + a1 + a2 + . . . + an = ak
k=0
3
3
3
ak = ai = a j = a0 + a1 + a2 + a3
k=0 i=0 j=0
On a le choix des valeurs extrêmes que peut prendre l’indice muet à condition
que celle du haut soit supérieure ou égale à celle du bas. Ainsi :
5
ak = a2 + a3 + a4 + a5 ,
k=2
2
mais l’écriture k=5 ak n’est pas définie.
2) Exemples
n
• k = 1 + 2 + 3 + . . . + n.
k=1
n
1 1 1 1
• = 1 + + + ... +
k 2 3 n
k=1
n
• qk = 1 + q + q2 + . . . + qn (N.B. q0 = 1 et q1 = q)
k=0
n
• (2k + 1) = 1 + 3 + 5 + . . . + (2n + 1) = la somme des (n + 1) premiers
k=0
entiers impairs.
n
n
n
λ = (n + 1)λ et λak = λ · ak
k=0 k=0 k=0
n
n
n
n
ai ak = ai ak ; ai ak = ak ai
k=0 k=0 i=0 i=0
• Propriété 2
n
n
n
(ak + bk ) = ak + bk
k=0 k=0 k=0
Démonstration
n
(ak + bk ) = (a0 + b0 ) + (a1 + b1 ) + . . . + (an + bn )
k=0
= (a0 + a1 + . . . + an ) + (b0 + b1 + . . . + bn )
n
n
= ak + bk
k=0 k=0
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
• Propriété 3
2
n
n
n
ak = ai ak
k=0 i=0 k=0
Démonstration
n 2 n n
ak = ai × ak
k=0 i=0 k=0
n n n
= a0 ak + a1 ak + . . . + an ak
k=0 k=0 k=0
d’où : n
n
n
n
a2k = bi = ai ak
k=0 i=0 i=0 k=0
• Propriété 4
soit (ai j ) i=1,...,n une famille de n × m nombres réels. Alors :
j=1,...,m
n
m
m
n
ai j = ai j
i=0 j=0 j=0 i=0
n
n
m
S = Li = ai j
i=1 i=1 j=1
n
D’autre part C j = i=1 ai j = somme des termes de la colonne j et :
m
m
n
S = Cj = ai j
j=1 j=1 i=1
on conclut immédiatement.
1) Définition
Soit A un ensemble de n éléments et B une partie de A. Dans B, il peut y
avoir soit 0, soit 1, soit 2, etc., soit n éléments. On désigne par Cnk le nombre
de parties B à k éléments choisis parmi les n éléments de A. Ainsi, pour un
ensemble à 4 éléments tel que A = {a, b, c, d}, les différentes parties B à
trois éléments sont : {a, b, c}, {a, c, d}, {b, c, d}, {a, b, d}. Il y en a quatre
d’où C43 = 4.
2) Propriétés
a) On déduit immédiatement de la définition du nombre Cnk : pour tout n ∈ N,
Cn0 = 1, Cnn = 1, Cn1 = n, Cnk = 0 si k > n.
b) Soit A un ensemble de n éléments ; on désigne par Bk une partie à k éléments
de A et par Bn−k la partie constituée par les (n − k) éléments de A qui ne sont
pas dans Bk .
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Figure 2.1
Cnk = Cnn−k
Cnk = Cn−1
k−1
+ Cn−1
k
On distingue par P(n) la proposition : « Les nombres Cn0 , Cn1 , . . . , Cnk , . . . , Cnn
sont connus. »
Étape 1 – P(0) est vraie. En effet C00 = 1 (car la seule partie de l’ensemble
vide est l’ensemble vide).
Étape 2 – Hypothèse de récurrence « P(n) vraie pour l’entier n ∈ N », c’est-
à-dire les nombres Cn0 , Cn1 , . . . , Cnk , . . . , Cnn sont connus.
Alors pour l’entier (n + 1), d’après les résultats vus en a et c, on a les éga-
lités suivantes : Cn+1 0 = 1; Cn+1 1 = Cn0 + Cn1 ; Cn+1
2 = Cn1 + Cn2 ; . . . ; Cn+1
k =
Cn + Cn ; . . . ; Cn+1 = 1. Donc les nombres Cn+1 , Cn+1 , . . . , Cn+1 sont connus
k−1 k n+1 0 1 n+1
Figure 2.3 – (Ainsi les nombres de la ligne 5 sont calculés à partir des nombres de la ligne 4 :
C53 = C42 + C43 par exemple.)
Commentaires
Ainsi, il est possible par cette méthode de calculer le nombre C300 30 qui
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
44 850 nombres !
299 × 300
(En effet, 1 + 2 + . . . + 299 = = 44 850 d’après un résultat
2
vu précédemment).
Même si, pour des considérations de symétries (Cnk = Cnn−k ) dans le
triangle de Pascal, on divise par deux les calculs, le calcul effectif de
30 n’est pas envisageable par cette méthode.
C300
x x2 x x2
1,4 1,96 1,5 2,25
1,41 1,9881 1,42 2,0164
1,414 1,999396 1,415 2,002225
x= ? 2 x= ? 2
4) R : le « clone algébrique » de Q
On admettra l’existence, la construction par les méthodes de l’analyse mathé-
matique, d’un ensemble R dit ensemble des nombres réels tel que :
– Q⊂R
– (R, +, ., ) est algébriquement la copie conforme de (Q, +, ., ) c’est-à-dire
que les règles de calcul sont les mêmes.
– « Toute partie non vide majorée de R admet une borne supérieure dans R ».
Cette propriété, qui n’est pas vraie dans Q, caractérise l’ensemble R des
nombres réels. Son étude est l’objet du paragraphe B ci-dessous.
L’équation x2 = 2 (et plus généralement toute équation de la forme x2 = a,
a 0, a ∈ R) a des solutions dans R.
Les nombres réels qui ne sont pas dans Q sont dits nombres irrationnels
(c’est-à-dire ne peuvent être écrits sous forme de rapport).
3) Propriétés
• Proposition 1
S’il existe, le plus grand (respectivement le plus petit) élément d’une partie E
non vide de R est unique.
Démonstration : Soit E une partie non vide de R, a1 ∈ R tel que a1 plus grand
élément de E, a2 ∈ R tel que a2 plus grand élément de E. Alors :
⎫
(1) a1 ∈ E ⎪
⎪
⎬
(2) ∀x ∈ E, x a1 a1 a2 d’après (1) et (4)
d’où
(3) a2 ∈ E ⎪
⎪ a2 a1 d’après (2) et (3)
⎭
(4) ∀x ∈ E, x a2
et donc a1 = a2 .
• Proposition 2
Figure 2.6
une propriété qui caractérise l’ensemble R des réels par rapport à l’ensemble Q
des rationnels, sachant que dans Q cette propriété n’est plus vraie (voir ci-
dessous). Ainsi, on peut dire que l’ABS est le « plus » de R par rapport à Q et,
comme tout axiome, l’ABS ne se démontre pas.
Commentaires
On montre sans difficulté que l’ABS est équivalent à l’axiome de la borne
inférieure, en abrégé ABI : « Toute partie non vide minorée de R admet
une borne inférieure dans R ».
Sachant que Q ⊂ R, il est clair que A est aussi une partie non vide majorée
de R.
D’après l’ABS dans R qui assure l’existence de sup A dans R, posons α =
sup A, α ∈ R.
Montrons par l’absurde que α n’est pas un rationnel.
Soit l’hypothèse : α ∈ Q.
2 − α2
Supposons α2 < 2. On considère le nombre r = α + . D’une part
2+α
+
r ∈ Q , r < 2, donc r ∈ A, d’autre part α < r ∈ A. Contradiction avec
2
et y majore A, d’autre part y < α. Contradiction avec α = sup A qui est le plus
petit des majorants de A. Conclusion α2 2.
Il en résulte : α2 = 2. Or, on l’a vu précédemment en A 3 b), aucun rationnel
n’a son carré égal à 2. Contradiction avec l’hypothèse α ∈ Q, on conclut notre
raisonnement par l’absurde : α = sup A est un nombre irrationnel.
Commentaires
A, partie non vide majorée de Q, n’a pas sa borne supérieure dans Q,
l’axiome de la borne supérieure que l’on a posé en tant que propriété
de R l’ensemble des réels n’est donc pas vérifié par Q l’ensemble des
rationnels. L’étude de cet exemple le prouve.
Il est clair que certaines parties non vide majorées de Q ont leur borne
supérieure dans Q. Ainsi B = {r ∈ Q+ tel que r2 < 9}, a pour borne
supérieure sup B = 3 ∈ Q.
Les bornes supérieures, des parties non vides majorées de Q, qui ne sont
pas dans Q définissent tous les nombres irrationnels. On mesura là le côté
« productif » de ce nouveau concept de borne supérieure.
|.| : R → R+
x → |x| = max{x, −x}
Figure 2.7
|x| = 0 si et seulement si x = 0;
|x| a si et seulement si − a x a;
|x| a si et seulement si x a ou x −a.
b) Propriétés
Pour tout x et y dans R,
a) |x.y| = |x|.|y|
b) |x + y| |x| + |y|
c) ||x| − |y|| |x − y|
x |x| −x |x|
y |y| −y |y|
|x| − |y| |x − y|
−(|x| − |y|) |x − y|
On conclut :
]a, b[ = {x ∈ R tel que a < x < b}, appelé intervalle ouvert de bornes a et b
[a, b] = {x ∈ R tel que a x b}, appelé intervalle fermé, ou segment,
de bornes a et b
Commentaires
• Il est clair que ]a, a[=]a, a] = [a, a[= ∅ et [a, a] = {a}.
Enfin, si b < a, ]a, b[= [a, b[=]a, b] = [a, b] = ∅.
• On a répertorié ci-dessus tous les types possibles d’intervalles de R (il y
en a donc neuf). On remarquera la propriété caractéristique pour qu’une
partie I de R soit un intervalle :
I intervalle de R si et seulement si : ∀a ∈ I, ∀b ∈ I, ]a, b[⊂ I
Ainsi E =]0, 5[ ∪ {6} ∪ [9, 11] est une partie de R qui n’est pas un
intervalle de R.
• Les intervalles ouverts de R, sont :
Figure 2.8
Figure 2.9
Exemples
• La fonction x → ln x est définie au voisinage de a = 10−3 car définie sur
l’intervalle ]a − 10−4 , a + 10−4 [.
√
• La fonction x → x n’est pas définie au voisinage de a = 0 car, quel que
soit α > 0, cette, fonction n’est pas définie sur l’intervalle ] − α, +α[... à
cause des nombres strictement négatifs qui s’y trouvent.
• La fonction x → ln |x| est définie au voisinage de a = 0 sauf en a = 0, car
définie sur ] − 1, +1[\{0} (ln |x| est définie sur R∗ ).
1
• La fonction x → est définie au voisinage de a = 2 sauf en a = 2.
x−2
Exercices
Énoncés
Exercice no 1
Démontrer les formules suivantes où n désigne un entier naturel quelconque. On utilisera
la méthode proposée :
1 − qn+1
a) 1 + q + q2 + . . . + qn = (2.1)
1−q
[1 + 2 + 3 + . . . + (n − 1) + n] + [n + (n − 1) + . . . + 2 + 1].
n
c) (2k − 1) = n2 (2.3)
k =1
1 2 1
1 + 2 + ... + n = n + n,
2 2
12 + 22 + . . . + n2 = P(n) (2.4)
n(n + 1)(2n + 1)
12 + 22 + . . . + n2 =
6
Exercice no 3
Établir l’égalité suivante :
−2 k −1
Cnk = Cnk− k
2 + 2C n−2 + C n−2
Méthode : Isoler deux éléments d’un ensemble à n éléments puis dénombrer les parties
à k éléments contenant l’un, l’autre, l’un et l’autre, ni l’un ni l’autre.
Exercice no 4
Démontrer que pour tout n ∈ N∗ , C2n
n
est pair.
Exercice no 5
1
Soit A partie non vide de R telle que A ⊂]0, +∞[. Démontrer que inf ,a ∈ A =0
a
si et seulement si sup A = +∞.
Exercice no 6
Démontrer les relations suivantes où a et b désignent deux réels quelconques.
a) 2|ab| a2 + b2
√ √ √
b) a2 + b2 |a| + |b| 2 a2 + b2
1
c) max{a, b} = (a + b + |a − b|)
2
1
d) min{a, b} = (a + b − |a − b|)
2
Exercice no 8
n
(−1)k+1 1 1 (−1)n+1 1
Soit S n = = 1− + − ...+ . On veut montrer : ∀n ∈ N∗ , S n .
k 2 3 n 2
k =1
a) Calculer S 1 , S 2 , S 3 .
1 1 1
b) Démontrer que ∀n 3 on a l’implication : [S n−2 et S n−1 ] ⇒ S n .
2 2 2
c) Conclure.
Exercice no 9
Dénombrement des applications, injections, surjections, bijections d’un ensemble
A = {a1 , a2 , ..., a p } dans un ensemble B = {b1 , b2 , ..., bn }, p ∈ N∗ , n ∈ N∗ .
On note
f : A→B
x → f (x)
une application de A dans B.
a) Rappeler les définitions de f application, injection, surjection, bijection. On expri-
mera chacune de ces quatre définitions soit dans le langage de l’observateur (le fran-
çais) soit dans le langage objet (¬, ET, OU, ⇒) vu au chapitre 1.
b) Nombre d’« applications » de A dans B ?
c) Démontrer que (p = n) ⇒ [ f injection ⇔ f surjection ⇔ f bijection] ou encore,
dit autrement, via le langage de l’observateur :
Si p = n, alors f injection si et seulement si f surjection si et seulement si f bijection.
d) Nombre d’« injections » de A dans B ?
e) Nombre de « surjections » de A dans B ?
f) Nombre de « bijections » de A dans B ?
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
L
es suites numériques sont utilisées pour modéliser des phénomènes
discrets, c’est-à-dire que l’on observe à intervalles de temps régu-
liers : une production annuelle, un indice mensuel, des résultats dé-
mographiques ou comptables publiés une fois par an... Le mathématicien
dira : « une suite numérique est une application dont le domaine de défi-
nition est l’ensemble N des entiers naturels, et qui prend ses valeurs dans
l’ensemble R des nombres réels ».
Mots clefs : suite, limite, convergence, série.
I. Notations et définitions
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
A. Illustrations
Illustrons par des exemples cette notion de suite.
1) Intérêts composés
x1 = C(1 + i)
x2 = C(1 + i)2
..
.
xn−1 = C(1 + i)n−1
xn = xn−1 (1 + i) = C(1 + i)n
On obtient donc une fonction qui à chaque année n associe la valeur acquise à
la fin de cette année. Cette fonction est une suite :
Φ : N −→ R
n −→ Φ(n) = xn avec xn = C(1 + i)n
2) Intérêts continus
Examinons ce que devient au bout d’un an un capital de 1 000 000 euros placé
7 7
respectivement aux taux : annuel de 7 %, semestriel de %, trimestriel de %,
2 4
7 7 7
mensuel de %, hebdomadaire de %, quotidien de %... et notons y1 ,
12 52 365
y2 , y4 , y12 , y52 , y365 les valeurs acquises. On a :
N −→ R
n −→ yn
B. Définitions
• Définition 1
Une suite numérique est une application de N dans R qui à n ∈ N fait corres-
pondre un ∈ R ; ce que l’on note :
Φ : N −→ R
n −→ Φ(n) = un
exemple N∗ ). On remplace, pour les suites, la notation n −→ Φ(n) par n −→
un , mettant ainsi la variable n ∈ N en indice.
Une suite est aussi notée
Point méthode
Pour démontrer qu’une suite est monotone on étudie le signe de un+1 − un .
un+1
Toutefois, si un > 0 pour tout n, il est parfois plus facile de comparer
un
à 1 pour en déduire le signe de un+1 − un .
• Définition 3
Une suite est dite (un )n majorée lorsque :
∃A ∈ R tel que ∀n ∈ N, un A
ce qui se lit : il existe au moins un réel A, tel que pour tout entier naturel n dans
N, un est inférieur ou égal à A.
Une suite (un )n est dite minorée lorsque :
∃B ∈ R tel que ∀n ∈ N, un B
Une suite est dite bornée lorsqu’elle est à la fois majorée et minorée.
Les exemples de suites ci-dessus ainsi que les quelques graphiques re-
présentés nous amènent à recenser les différents comportements types
des termes un d’une suite (un )n quand n devient de plus en plus grand.
Type I – Il existe a ∈ R tel que un est aussi proche (ou voisin) de a
qu’on le veut pourvu que n soit assez grand. On dira alors que
la suite (un )n a pour limite a, quand n tend vers +∞.
Type II – un est aussi grand qu’on le veut pourvu que n soit assez grand.
On dira alors que la suite (un )n a pour limite +∞, quand n tend
vers +∞.
Type III – un est aussi petit (au sens de grande valeur négative) qu’on le
veut pourvu que n soit assez grand. On dira alors que la suite
(un )n a pour limite −∞, quand n tend vers +∞.
Figure 3.1
Avec ces seuls arguments, on peut « voir » que les suites 3–6–7 sont du
type I (avec a = 0 pour 3 et 6 et a = 1 pour 7) ; que les suites 2 et 5 sont
du type II ; que la suite 8 est du type III ; enfin que les suites 4 et 9 sont
du type IV.
Par contre, pour les suites 10–11–12–13–14–15, il est difficile de « pré-
voir » le comportement des un quand n tend vers +∞.
D’où la nécessité d’une définition plus fine du concept de limite pour une
suite quand n tend vers +∞, afin de savoir classer toute suite (un )n – aussi
« tordue » soit-elle – dans l’un des types I, II, III, IV.
A. Suites convergentes
• Définition 4
On dit que la suite (un )n a pour limite a ∈ R, quand n tend vers l’infini, lorsque :
Figure 3.2
u0 u1 u2 u3 u4 u5 u6 u7 u8 u9 . . .
3 2 1 3 9 6 2 2 2 2...
(Ici n0 = 6 et a = 2).
Alors
∀n ∈ N, n n0 =⇒ |un − a| = 0
d’où
sont équivalentes.
B. Suites divergentes
• Définition 5
On dit que la suite (un )n diverge, lorsqu’elle ne converge pas.
On écrit :
Cela signifie : un est aussi grand qu’on le veut pourvu que n soit assez grand.
Exemple
La suite (un )n définie par un = n2 , (n ∈ N) tend vers +∞, quand n tend
vers +∞.
√ √ √
– On remarque√: n > A =⇒ n2 > A, d’où n > √ [ A] + 1 > A =⇒
n2 > A, où [ A] désigne la partie entière de A.
√
– Soit A > 0 choisi quelconque, en prenant ηA ∈ N tel que ηA = [ A]+1
on a :
∀n ∈ N, n > ηA =⇒ n2 > A
– On a donc montré :
Remarquons que :
√
l’entier ηA n’est pas unique et tout entier tel que [
– le√choix de √ A] + 2,
[ A] + 3, [ A] + 4, . . . convient pour choix de ηA ;
– limn→+∞ n2 = +∞ est intuitivement une évidence, ce qui l’est moins, c’est
le choix de ηA ∈ N en fonction de A ∈ R∗+ pour retrouver ce résultat avec la
définition abstraite de limn→+∞ n2 = +∞.
• Définition 7
On dit que la suite (un )n tend vers −∞, quand n tend vers +∞, lorsque :
On écrit :
Point méthode
pour prouver l’unicité, on montre que si la suite (un )n admet deux limites
alors ces deux limites sont égales.
On veut montrer : a1 = a2 .
(1) Via la définition 4, l’hypothèse s’écrit :
et
∀ > 0, ∃η ∈ N, tel que ∀n ∈ N, n η =⇒ |un − a2 |
(2) Soit > 0, fixé quelconque. Alors d’après l’hypothèse il existe η ∈ N, il
existe η ∈ N tels que :
∀n ∈ N, n η =⇒ |un − a1 |
et
∀n ∈ N, n η =⇒ |un − a2 |
• Proposition 2
Si une suite est convergente, alors elle est bornée.
Commentaires
La proposition 2 signifie que si limn→+∞ un = a ∈ R, alors il existe
A > 0 tel que [∀n ∈ N, −A un A].
La réciproque est fausse. Par exemple, la suite (un )n définie par un =
(−1)n est bornée, mais ne converge pas.
La proposition 2 est une implication, elle est équivalente à sa contrapo-
sée : si une suite est non bornée, alors elle est divergente. (Rappelons
qu’une suite divergente est une suite qui n’a pas de limite finie a ∈ R.)
La démonstration repose sur l’idée suivante :
Si limn→+∞ un = a, alors à partir d’un certain rang η1 , tous les un sont
dans l’intervalle [a − 1, a + 1]. Quant aux autres u1 , u2 , . . . uη1 −1 , ils sont
en nombre fini. Soit n ∈ N
si n < η1 alors |un | max {|u0 |, . . . |uη1 −1 |}
si n η1 alors |un | − |a| ||un | − |a|| |un − a| 1
d’où
|un | 1 + |a|
Et finalement,
∀n ∈ N, |un | A = max {1 + |a|, |u0 |, |u1 |, . . . |uη1 −1 |}
1 1 1 1
− < et pourtant lim − = lim = 0.
n n n→+∞ n n→+∞ n
Exemple
cos n 1 1
limn→+∞ = 0 car limn→+∞ − = limn→+∞ = 0
n n n
1 cos n 1
et − pour tout n.
n n n
B. Suites adjacentes
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
• Définition 8
On dit que les deux suites (un )n et (νn )n sont adjacentes lorsque :
a) (un )n est croissante,
b) (νn )n est décroissante
c) lim (un − νn ) = 0
n→+∞
• Théorème 2
Si deux suites sont adjacentes, alors elles sont convergentes et ont la même
limite.
• Proposition 5
Si la suite (un )n est croissante, si la suite (νn )n est décroissante et si pour tout n,
un νn alors les deux suites convergent vers des limites respectives a1 et a2 .
Si a1 = a2 , alors les suites sont adjacentes.
V. Exemples
A. Suite définie par une relation explicite
Exemples
1
• On considère la suite (un )n définie par un = 5 − , (n ∈ N∗ ).
n
1
lim un = lim 5 − lim = 5, par la proposition 3.
n→+∞ n→+∞ n→+∞ n
n!
• On considère la suite (un )n définie par un = , (n ∈ N∗ )
nn
∀n ∈ N∗ , un > 0, donc (un )n est minorée par 0.
De plus :
(n + 1)!
u (n + 1)(n+1) n !n
∀n ∈ N∗ ,
n+1
= =
un n! n+1
nn
n n !n
Il est clair que < 1, donc < 1, ce qui montre que (un )n
n+1 n+1
est décroissante. Donc elle converge par le théorème 1.
n(n + 1)
On utilise la formule 1 + 2 + . . . + n = ce qui donne
2
1
n 1+
n(n + 1) n+1 n
un = = =
2n 2 2n n×2
1
et on a limn→+∞ un = .
2
u0 u1 u2 u3 u4 u5 u6 u7 . . .
0 1 1 2 3 5 8 13 . . .
∀n ∈ N∗ , un+1 = un + un−1
u0 = 0 et u1 = 1
On a : limn→+∞ un = +∞.
√ Il est moins évident que
un+1 1+ 5
limn→+∞ = ≈ 1,61 appelé nombre d’or.
un 2
Exemples
√
• On considère la suite(un )n telle que u0 = 0, u1 = 1,
√ √
u2 = 1 + 1, u3 = 1 + 1 + 1, etc.
Il serait très difficile d’étudier cette suite sous cette forme, l’écriture
des un devenant vite ingérable, mais, si on remarque qu’elle peut se
définir par :
u0 = 0, ∀n ∈ N, un+1 = 1 + un
un lim un
lim un+1 = lim = n→+∞
n→+∞ n→+∞ un + 3 lim un + 3
n→+∞
par la proposition 3.
a
On a alors a = . (La limite a de la suite vérifie donc a = f (a).)
a+3
Cette équation a deux solutions 0 et −2, mais la suite étant à termes
strictement positifs on a a = 0.
sante).
d) Lorsque la suite est croissante (respectivement décroissante), essayer
de trouver un majorant (respectivement un minorant) pour être assuré
de l’existence d’une limite (Théorème 1). Reste à le trouver ! D’autant
que parfois il faut d’abord trouver un bon majorant (respectivement mi-
norant) pour montrer que la suite est croissante (respectivement décrois-
sante). (voir exercice 4) b))
e) Lorsque (un )n est convergente, essayer de calculer sa limite a en écri-
vant limn→+∞ un+1 = limn→+∞ f (un ) car si f est de la forme somme,
produit, quotient, alors en appliquant la proposition 3, on peut espérer
obtenir que a vérifie a = f (a). En fait, lorsque f est continue et (un )n
convergente, la limite a de la suite (un )n vérifie l’équation f (x) = x. (Ce
résultat sera explicité au chapitre 4).
Figure 3.3
C. Suites particulières
1) Suite arithmétique
• Définition 10
On appelle suite arithmétique de raison r, la suite (un )n définie par l’équation
de récurrence d’ordre 1 suivante :
∀n ∈ N, un = u0 + nr (3.4)
∀n ∈ N, un+1 = un + 4, u0 = 2
est une suite arithmétique de raison 4. On peut la définir par une rela-
tion explicite :
∀n ∈ N, un = 2 + 4n
• Intérêts simples
On considère un capital de 30 000 euros placé pendant un an au taux
d’intérêt simple de 0,15 % par quinzaine.
Au bout d’une quinzaine il va devenir 30 000(1 + 0,0015) euros =
30 045 euros, et au bout de deux quinzaines il va devenir 30 000(1 +
2 × 0,0015) euros = 30 090 euro, et au bout de n quinzaines il va
devenir 30 000(1 + n × 0,0015) euros.
n
1
uk = u0 + u1 + . . . + un = (n + 1)(u0 + un )
2
k=0
En effet, posons S n = u0 + u1 + . . . + un .
On a :
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
2S n = (u0 + . . . + un ) + (un + . . . + u0 )
= (u0 + un ) + (u1 + un−1 ) + . . . + (un + u0 )
n
= (uk + un−k )
k=0
Or pour tout k = 0, . . . , n on a :
1
D’où 2S n = (n + 1)(u0 + un ) et S n = (n + 1)(u0 + un ).
∀n ∈ N, un = rn u0 (3.6)
Exemples
• La suite (un )n définie par l’équation de récurrence suivante :
1
∀n ∈ N, un+1 = un , u0 = 2
3
est une suite géométrique de raison 13 . On peut la définir par une rela-
tion explicite : n
1
∀n ∈ N, un = 2
3
• Intérêts composés
On considère un capital de 30 000 euros placé pendant un an au taux
d’intérêt composé annuel de 6 %.
Au bout d’un an, il va devenir 30 000(1 + 0,06) euros = 31 800 eu-
ros, et au bout de 10 ans il va devenir 30 000(1 + 0,06)10 euros =
53 725,43 euros, et au bout de n ans il va devenir 30 000(1 + 0,06)n .
Convergence
Si u0 = 0 alors la suite est constante : c’est la suite nulle.
Sinon la suite est convergente lorsque −1 < r 1 et divergente dans les
autres cas.
En effet :
• si r = 1, alors un = u0 . C’est une suite constante.
• si 0 r < 1, alors (un )n est décroissante et minorée lorsque u0 > 0 donc
convergente, et on montre que limn→+∞ un = 0. ((un )n est croissante et
majorée lorsque u0 < 0 donc convergente, et on montre que
limn→+∞ un = 0)
n
n
Sn = uk = rk u0 = u0 + ru0 + r2 u0 + . . . + rn u0
k=0 k=0
n
n
uk − r uk = u0 + ru0 + r2 u0 + . . .
k=0 k=0
% &
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
. . . + rn u0 − ru0 + r2 u0 + . . . + rn+1 u0
= u0 − rn+1 u0
1 − rn+1
D’où S n − rS n = u0 (1 − rn+1 ) et S n = u0 .
1−r
n
1
3) Suite (un )n telle que un = 1 +
n
Sa limite est e 2,718 la base du logarithme népérien (tel que ln e = 1). Cette
suite conduit parfois le débutant à raisonner Faux de la manière suivante :
1
1+ →n→+∞ 1, 1n →n→+∞ 1
Étape 3 :
n
1
un = 1 + Cnk
nk
k=1
n
1 1
1+ k
Cn+1 + Cn+1
n+1
d’après l’étape 2
(n + 1)k (n + 1)n+1
k=1
n+1
1
= k
Cn+1 = un+1
(n + 1)k
k=0
p!
(on a majoré 1 − par 1 pour p = 1, . . . , k − 1)
n
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
1 1 1
= − , k ∈ {2, 3, . . . , n}
k(k − 1) k−1 k
n
n
n
1 1 1
un = 1+ = Cnk k =1+1+ Cnk
n n nk
k=0 k=2
n
1 1 1
2+ − =2+ 1− 3
k−1 k n
k=2
Conclusion : ∀n ∈ N∗ , un 3.
Figure 3.4
• Définition 12
Soit (un )n une suite numérique.
La série numérique de terme général un est la suite (S n )n définie par :
n
Sn = uk , c’est-à-dire :
k=0
S 0 = u0
S 1 = u0 + u1
S 2 = u0 + u1 + u2
..
.
On la note un .
S n s’appelle la somme partielle de la série.
Commentaire
Étudier la série de terme général un c’est étudier la suite (S n )n .
Exemples n
• La série géométrique r u0
Étudier la série de terme général un = rn u0 , u0 donné, c’est étudier la
suite
n
Sn = rk u0 = u0 (1 + r + r2 + . . . + rn )
k=0
On reconnaît bien S n comme étant la somme des (n + 1) premiers termes
d’une suite géométrique. On appelle alors la série, série géométrique.
Pour étudier sa convergence il suffit de revenir à l’expression de S n don-
née dans la partie concernant les suites géométriques.
S i r = 1, S n = (n + 1)u0 ,
1 − rn+1
si r = 1, Sn = u0 ,
1−r
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
1
donc la série est convergente de limite u0 si |r| < 1.
1−r
Dans tous les autres cas elle est divergente.
1
• La série de Riemann ,α∈R
nα
Elle converge si α > 1 et diverge sinon.
Pour α = 1 et α = 2 voir l’exercice n◦ 5 c) et b) et pour le cas général
voir l’exercice n◦ 9 du chapitre 6 (Intégration).
B. Propriétés
• Proposition 6 : condition nécessaire de convergence
Si la série un de terme général un converge alors limn→+∞ un = 0.
' '
' un+1 '
Démonstration : Si limn→+∞ ' ' ' < 1, alors la série |un | est convergente
un '
par la règle de d’Alembert et donc la série un est convergente (par la pro-
position 8). La proposition 6 donne alors limn→+∞ un = 0 ; donc la suite (un )n
est convergente de limite nulle.
On peut aussi utiliser la règle de Cauchy pour obtenir un tel résultat.
Exemple
La série harmonique alternée est la série de terme général :
(−1)n
un =
n
Elle vérifie toutes les hypothèses de la Proposition 12, ce qui montre la
convergence de la série, alors qu’elle n’est pas absolument convergente.
Exercices
Énoncés
Exercice no 1
Soit (un )n une suite et l ∈ R.
Dire si les propositions suivantes sont vraies ou fausses.
a) Si limn→+∞ |un | = |l|, alors limn→+∞ un = l. La réciproque est-elle vraie ?
Exercice no 2
Étudier la convergence des suites (un )n définies par :
√ √
a) un = n + 1 − n, (n ∈ N),
8
b) un = 5 − n,
5
c) un = 7n ,
1
d) un = (− )n ,
9
1 1 1
e) un = 1 + + + . . . + n , (n ∈ N).
3 9 3
1 1 1
f) un = 1 + 2 + 2 + . . . + 2 , (n ∈ N∗ )
2 3 n
1 1
g) un = 1 + + . . . + , (n ∈ N∗ )
2 n
Exercice no 3
Montrer que les suites (un )n et (νn )n définies par :
1 1 1
un = 1 + + + . . . + , (n ∈ N∗ )
1! 2! n!
1 1 1 1
νn = 1 + + + ... + + , (n ∈ N∗ )
1! 2! n! n!
sont adjacentes.
Exercice no 4
Étudier la convergence des suites (un )n définies par :
√
a) u0 = 0 et un+1 = 1 + un , ∀n ∈ N.
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
1 2
b) u0 = 2 et un+1 = un + , (n ∈ N).
2 un
c) Soit (xn )n et (yn )n deux suites définies par :
√ 1
∀n ∈ N, xn+1 = xn yn et yn+1 = (xn + yn )
2
0 < x0 < y0
L
a notion de limite pour une suite, abordée au chapitre précédent,
va devenir la clef d’une nouvelle notion : celle de limite en un point
ou à l’infini d’une fonction réelle d’une variable réelle. Ainsi les
propriétés de la limite concernant une suite vont se transposer dans les
propriétés de la limite en un point ou à l’infini d’une fonction.
À partir de cette notion on peut définir ce qu’on appelle des fonctions
équivalentes au voisinage d’un point ou quand x tend vers l’infini.
Enfin la notion de continuité en un point d’une fonction réelle d’une
variable réelle ne sera qu’un cas particulier banal, quoique riche en infor-
mations sur la fonction, de la notion de limite en un point d’une fonction.
Mots clefs : limite, fonctions équivalentes, continuité, théorème des va-
leurs intermédiaires, théorème d’optimisation.
A. Limite en un point
• Définition 1 (langage des voisinages)
Soit a ∈ R et f une fonction définie sur l’intervalle I =]a − α, a + α[, α > 0,
sauf peut-être en a. (On dit aussi f définie sur un voisinage de a, sauf peut-être
en a).
On dit que la fonction f a pour limite le nombre réel l quand x tend vers a,
lorsque :
• ce qui se comprend : f (x) est aussi voisin qu’on le veut de l pourvu que x
soit assez voisin de a et x = a.
Commentaire
On peut écrire les définitions équivalentes via le langage des suites.
• Proposition 1
lim f (x) = l si et seulement si lim f (x) = l et lim f (x) = l
x→a x→a− x→a+
Exemple
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Soit :
f : R∗ → R
|x|
x → f (x) =
x
On va montrer que lim f (x) n’existe pas.
x→0
|x| −x
lim f (x) = lim = lim = −1
x→0− x→0− x x→0− x
|x| x
lim f (x) = lim+ = lim+ = 1
x→0+ x→0 x x→0 x
Comme lim f (x) = lim+ f (x), la proposition 1 implique que lim f (x)
x→0− x→0 x→0
n’existe pas.
Exemple
Soit :
f : R∗ → R
1
x → f (x) =
x
1
On va montrer que lim+ = +∞ en appliquant la définition via le lan-
x→0 x
gage des suites.
Soit :
f : R∗ −→ R
1
x −→ f (x) =
x
Figure 4.3
On va montrer que lim x→0+ f (x) = +∞. Soit (xn )n une suite quel-
conque telle que
∀n ∈ N, xn > 0 et lim xn = 0
n→+∞
1 1
Alors limn→+∞ f (xn ) = limn→+∞ = +∞, donc lim x→0+ = +∞.
xn x
1
De la même manière on montrerait lim x→0− = −∞.
x
D. Limite à l’infini
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
x→−∞
1
Alors limn→+∞ f (xn ) = limn→+∞ = 0, par la proposition 4 b) du
xn
chapitre 3 sur les suites. La suite (xn )n étant choisie arbitrairement, on
1
obtient que lim x→+∞ = 0.
x
• Soit :
f :R→R
x → f (x) = sin x
On va montrer que lim f (x) n’existe pas en utilisant la définition via
x→+∞
le langage des suites.
Il suffit de considérer les suites (xn )n et (yn )n telles que ∀n ∈ N, xn =
Π
2Πn, yn = 2Πn + .
2
Il est clair que lim xn = +∞ et lim yn = +∞ mais lim f (xn ) =
n→+∞ n→+∞ n→+∞
Π
lim sin(2Πn) = 0 et lim f (yn ) = lim sin(2Πn + ) = 1. On
n→+∞ n→+∞ n→+∞ 2
constate que f transforme deux suites (xn )n et (yn )n d’éléments de R,
qui tendent vers +∞, en deux suites ( f (xn ))n et ( f (yn ))n qui convergent
vers des limites différentes. Donc lim f (x) n’existe pas.
x→+∞
• Définition 7
La somme de deux fonctions f et g définies sur un intervalle J de R est la
fonction notée f + g définie de la façon suivante :
f f (x)
∀x ∈ J, (x) =
g g(x)
pourvu que g ne s’annule pas sur J.
Exemples
x3 − 5x2 + 4 x3 (1 − 5/x + 4/x3 )
• lim = lim
x→+∞ 2x4 − 7x2 + 6 x→+∞ x3 (2x − 7/x + 6/x3 )
1 − 5/x + 4/x3
= lim =0
x→+∞ 2x − 7/x + 6/x3
1
en appliquant la proposition 3 et sachant que lim = 0 par
x→+∞ x
l’exemple de la section I.
√
x−2−2 (x − 2) − 4
• lim = lim √
x→6 x−6 x→6 (x − 6)( x − 2 + 2)
x−6 1 1
= lim √ = lim √ =
x→6 (x − 6)( x − 2 + 2) x→6 x − 2 + 2) 4
en appliquant la proposition 3 e).
• Proposition 4
Si f est une fonction croissante sur [a, +∞[ et majorée, alors lim x→+∞ f (x)
existe et vaut sup x∈[a,+∞[ f (x).
On a la proposition analogue :
Si f est une fonction décroissante sur ] − ∞, a] et minorée, alors
lim x→−∞ f (x) existe et vaut inf x∈]−∞,a] f (x).
• Définition 9
On dit que f et g sont équivalentes quand x tend vers +∞, (respectivement
f (x) f (x)
−∞) lorsque lim x→+∞ = 1, (respectivement lim x→−∞ = 1) ce qui
g(x) g(x)
s’écrit f ∼+∞ g (respectivement f ∼−∞ g).
Exemples
• Soit f et g deux fonctions polynômes de R dans R telles que f (x) =
5x3 + 2x2 + 5x et g(x) = 5x3 , alors f ∼+∞ g et f ∼−∞ g.
En effet :
De même
f (x)
lim = 1.
x→−∞ g(x)
Commentaire
D’une façon générale, un polynôme est équivalent, quand x tend vers +∞
(respectivement −∞), à son monôme de plus haut degré.
• Soit
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
f : R∗ → R
1
x → f (x) = ex + x3 + ln |x| +
|x|
x→+∞
1
d’où f (x) ∼0 .
|x|
Démonstration :
( f1 f2 )(x) f1 (x) f2 (x) f1 (x) f2 (x)
(4.1) lim x→a = lim x→a = lim x→a lim x→a par
(g1 g2 )(x) g1 (x) g2 (x) g1 (x) g2 (x)
f1 (x) f2 (x)
la proposition 3 d) de ce chapitre sachant que lim x→a et lim x→a
g1 (x) g2 (x)
existent.
f1 (x) f2 (x) ( f1 f2 )(x)
Et comme lim x→a = 1 et lim x→a = 1 on a lim x→a =
g1 (x) g2 (x) (g1 g2 )(x)
1 ce qui montre que f1 f2 ∼a g1 g2
(4.2) se démontre de façon similaire.
Commentaire
Ces propriétés restent vraies si ou remplace a par ±∞.
Attention f1 ∼a g1 et f2 ∼a g2 ne donne aucune information concernant
l’équivalence, au voisinage de a, entre ( f1 + f2 ) et (g1 + g2 ). De même si f1 ∼a
g1 , on ne peut pas en déduire h ◦ f1 ∼a h ◦ g1 , où h est une fonction telle que
h ◦ f1 et h ◦ g1 soient définies au voisinage de a. (voir exercices 4 et 6 de ce
chapitre et exercice 9 du chapitre 5).
• Définition 10
Soit a ∈ R et f une fonction définie sur un voisinage de a.
On dit que la fonction f est continue en a, lorsque lim x→a f (x) = f (a).
• Ce qui se comprend :
– f est définie en a ;
– la limite de f quand x tend vers a existe ;
– la limite de f quand x tend vers a est égale à la valeur de f en a.
• Ce qui s’écrit en utilisant la définition de la limite dans le langage des voisi-
nages (chapitre 4 définition 1) :
∀ > 0, ∃η > 0, tel que ∀x ∈]a − α, a + α[, |x − a| < η ⇒ | f (x) − f (a)| <
Pour parler de la limite de f quand x tend vers a, f doit être définie sur un
voisinage de a mais pas nécessairement en a, mais pour parler de la continuité
de f en a on doit en plus connaître la valeur f (a). Dans la définition de la conti-
nuité en a intervient la limite de f quand x tend vers a ; si on remplace cette
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
• Définition 11
Soit f une fonction définie sur ]a − α, a], α > 0.
On dit que la fonction f est continue à gauche en a, lorsque lim x→a− f (x) =
f (a).
De même pour une fonction f définie sur [a, a + α[, α > 0, on dit que f est
continue à droite en a, lorsque lim x→a+ f (x) = f (a).
• Proposition 6
f est continue en a si et seulement si f est continue à gauche en a et f est
continue à droite en a.
Démonstration : cette proposition résulte de la proposition 1 sur les limites :
Exemple
La fonction de demande d’un bien est donnée par
1 si 0 p 1
f (p) =
−p + 3 si 1 < p < 3
Figure 4.5
Exemples
• La fonction constante :
f : R −→ R
x −→ f (x) = 1
f : R −→ R
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
x −→ f (x) = x
f : R+ −→ R+
√
x −→ f (x) = x
est continue sur R+ = [0, +∞[. En effet f est continue sur ]0, +∞[ et
f est continue à droite en 0 (voir l’exercice n◦ 1 de ce chapitre).
• La fonction suivante obtenue à partir des tarifs postaux français pour
une lettre en service rapide (tableau 4.1) :
(les poids étant donnés en grammes et les tarifs en euros) est une fonc-
tion en escalier non continue. En effet f n’est pas continue en 20 par
exemple car f n’est pas continue à droite en 20 : lim x→20+ f (x) =
0,75 = f (20) = 0,5.
lim ( f + g)(x) = lim ( f (x) + g(x)) = lim f (x) + lim g(x) (Proposition 3 a))
x→a x→a x→a x→a
= f (a) + g(a) (continuité de f et g en a)
= ( f + g)(a) ce qui prouve a)
Exemple
1
Calculer lim x→0 ex sin( x )
x sin( 1x ) 1
e = (g ◦ f )(x) où f (x) = x sin et g(z) = ez . On a
x
1
lim x→0 x sin = 0 et g est la fonction exponentielle donc g est conti-
x
nue sur R.
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
1
Donc lim x→0 ex sin( x ) = lim x→0 (g ◦ f )(x) = g(lim x→0 f (x)) = g(0) =
e0 = 1.
D. Théorèmes fondamentaux
• Théorème 1 : le théorème des valeurs intermédiaires (TVI)
Si f est continue sur l’intervalle fermé borné [a, b], alors pour tout d compris
entre f (a) et f (b), il existe c ∈ [a, b] tel que f (c) = d.
Ce théorème signifie que tout point d compris entre f (a) et f (b) est l’image
d’un point c de l’intervalle [a, b]. Le point c n’est pas nécessairement unique
comme l’indique la figure 4.6.
Figure 4.7
Commentaires
Examinons des cas où l’une des hypothèses de ce théorème ne serait pas
vérifiée :
f : R −→ R
x −→ f (x) = ex
f : [0, 2] −→ R
⎧
⎨1
si x = 0
x −→ f (x) = x
⎩ 1 si x = 0
• Théorème 3
Si f est continue sur l’intervalle fermé borné [a, b], alors il existe m et M dans
R tels que f ([a, b]) = [m, M].
Commentaire
Ce théorème s’énonce parfois de la manière suivante : « L’image d’un
intervalle fermé borné, par une fonction continue, est encore un intervalle
fermé borné. »
et
f (b) ∈ [a, b] =⇒ f (b) b =⇒ g(b) 0
Exemple
On reprend un exemple traité au chapitre 3 consacré aux suites sans par-
un
ler de continuité. Il s’agit de la suite (un )n défnie par un+1 =
un + 3
(n ∈ N), u0 > 0.
On avait montré que la suite (un )n est convergente car minorée et
x
décroissante. Comme la fonction f donnée par f (x) = , x > 0
x+3
est continue sur R+ , la limite l de la suite vérifie f (l) = l c’est-à-dire
l
= l soit l(l + 2) = 0. Comme d’autre part l 0, on conclut que
l+3
l = 0.
sur I, alors
a) f (I) = J est un intervalle de R, fermé borné si I est fermé borné.
b) f est une bijection de I sur J
c) l’application réciproque de f , notée f −1 : J −→ I telle que f −1 (y) = x
si et seulement si y = f (x) est continue, strictement monotone sur J (de
même nature que f ).
d) les graphes de f et f −1 sont symétriques par rapport à la première bis-
sectrice.
Exercice no 2
a) Trouver un équivalent de la fonction f dans les cas suivants (puis en déduire la limite) :
(x2 + 7x3 )(x + 3)
f (x) = lorsque x tend vers 0, vers +∞, vers −1.
x5 + x2
x2 − 1
b) Trouver la limite de f (x) = √ lorsque x tend vers 1+ .
x−1
Exercice no 3
On considère la fonction f définie sur son ensemble de définition par :
⎧ √ √
⎨ 1 + x2 − 1 − x2
f (x) = si x = 0
⎩1 x
si x = 0
Exercice no 4
Un agent immobilier perçoit des frais de location de la façon suivante :
14 % pour un loyer allant jusqu’à 1 000 e
10 % sur la tranche de loyer de 1 000 à 1 500 e
6 % sur la tranche de 1 500 à 3 000 e
4 % au-delà de 3 000 e
a) Écrire la fonction qui donne le montant des frais perçus en fonction du loyer.
b) Étudier la continuité de cette fonction.
Exercice no 5
a) On considère les fonctions f1 (x) = x + x2 , g1 (x) = x + x3 , f2 (x) = − x + x2 et
g2 (x) = − x + x3 .
Exercice no 6
Une fonction f définie sur une réunion d’intervalles disjoints est continue sur cet en-
semble si f est continue sur chacun des intervalles.
Soit
f : [0, 1] ∪ [2, 3] → R
1 si x ∈ [0, 1]
x → f (x) =
2 si x ∈ [2, 3]
Exercice no 7
Soit les suites (un )n , n 1 et (νn )n , n 2 telles que
1 1
un = 1+ 1n
et νn =
n n(ln n)2
1 1 1
Démontrer que ln un ∼+∞ ln , que un ∼+∞ , que ln νn ∼+∞ ln , mais que νn n’est
n n n
1
pas équivalente à quand x tend vers +∞.
n
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
C
e chapitre est consacré à la notion de dérivabilité d’une fonction
réelle d’une variable réelle. Pour un économiste la dérivée d’une
fonction est la valeur marginale de cette fonction ainsi la dérivée
d’une fonction coût est le coût marginal.
On réalisera dans ce chapitre que le théorème des accroissements finis
est un outil très puissant qui permet de démontrer un grand nombre de
résultats très importants comme les formules de Taylor, les conditions né-
cessaires et suffisantes (du second ordre) que l’on rencontre dans l’étude
des extrema d’une fonction. Avec ce dernier sujet on introduira les fonc-
tions convexes et les fonctions concaves.
Mots clefs : dérivée, différentielle, théorème des accroissements finis,
formule de Taylor, extrema d’une fonction, fonction convexe, fonction
concave.
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
I. La notion de dérivée
A. Nombre dérivé
• Définition 1
Soit a ∈ R et f une fonction définie sur un voisinage de a.
f (x) − f (a)
On dit que la fonction f est dérivable en a lorsque lim x→a
x−a
existe.
Cette limite est alors appelée nombre dérivé de f en a et elle est notée f (a).
f (x) − f (a)
Si f est dérivable en a, on écrit f (a) = lim x→a ou de façon
x−a
Dérivation • 111
f (a + h) − f (a)
équivalente f (a) = limh→0 . Il faudra choisir l’écriture qui
h
convient le mieux au problème.
Exemple
Soit :
f : R+ −→ R
√
x −→ f (x) = x
1
Soit a ∈ R∗+ . On va montrer que f est dérivable en a et que f (a) = √ ·
2 a
En effet :
√ √
f (x) − f (a) x− a
lim = = lim
x→a x−a x→a x−a
x−a 1
= lim √ √ = √
x→a (x − a)( x + a) 2 a
car a = 0.
f (x) − f (a)
Donc f est dérivable en a puisque lim x→a existe et on a
x−a
1
f (a) = √ ·
2 a
Interprétation géométrique :
Figure 5.1
• Définition 2
On dit que la fonction f est différentiable en a lorsqu’ il existe un nombre réel
b et une fonction tels que pour tout h avec a + h au voisinage de a
f (a + h) = f (a) + bh + h(h) avec lim (h) = 0
h→0
• Proposition 1
f est dérivable en a si et seulement si f est différentiable en a.
Attention : ceci ne sera pas vrai pour les fonctions de plusieurs variables.
Démonstration : si f est dérivable en a, alors en posant
f (a + h) − f (a)
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
(h) := − f (a)
h
on a bien limh→0 (h) = 0 et f (a + h) = f (a) + f (a)h + h(h) avec b = f (a).
La réciproque est immédiate.
Pour parler de f (a), f doit être définie en a et sur un voisinage de a donc
sur un intervalle de la forme ]a − α, a + α[, avec α > 0.
• Définition 3
Soit f une fonction définie sur un intervalle de la forme ]a − α, a] avec α > 0.
On dit que la fonction f est dérivable à gauche en a lorsque
f (x) − f (a)
lim
x→a− x−a
existe.
Dérivation • 113
Cette limite est alors appelée nombre dérivé de f à gauche en a et elle est
notée f− (a).
De même pour f définie sur [a, a + α[, avec α > 0. on dit que la fonction f
f (x) − f (a)
est dérivable à droite en a lorsque lim x→a+ existe et on note cette
x−a
limite f+ (a).
• Proposition 2
f est dérivable en a si et seulement si f est dérivable à gauche en a, f est
dérivable à droite en a et f− (a) = f+ (a).
Démonstration : cette proposition résulte de la proposition 1 sur les limites
(chapitre 4).
Exemple
Soit :
f : R −→ R
x −→ f (x) = |x|
Figure 5.2
C. Fonction dérivée
• Définition 6
Lorsque f est dérivable sur un intervalle ouvert J, on définit la fonction dérivée
de f , f , par
f : J −→ R
x −→ f (x)
Exemple
Soit :
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
f : R+ −→ R
√
x −→ f (x) = x
Alors :
f : R∗+ −→ R
1
x −→ f (x) = √
2 x
• Définition 7
On dit que f est continûment dérivable sur un intervalle ouvert J, lorsque f est
dérivable sur J et f continue sur J. Ceci se dit aussi f est de classe C 1 sur J.
Dérivation • 115
• Définition 8
Soit f dérivable sur un intervalle ouvert J. Lorsque f est dérivable sur J, on
note f sa fonction dérivée et on l’appelle dérivée seconde.
On note f (n) , si elle existe, la dérivée d’ordre n et on dit que f est n-fois
dérivable. Ainsi f (1) = f , f (2) = f , f (n) = [ f (n−1) ] , n ∈ N∗ et on pose
f (0) = f .
Lorsque f (n) existe pour tout n ∈ N∗ , on dit que f est indéfiniment dérivable.
Commentaires
La réciproque est fausse. La fonction f de R dans R telle que
x −→ f (x) = |x| est continue en 0 mais n’y est pas dérivable.
On déduit de cette proposition 3 que si f est dérivable sur un intervalle
alors f est continue sur cet intervalle.
Exemple √ √
Soit h(x) = 1 + x4 . On peut écrire h = g ◦ f avec g(y) = y et
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Dérivation • 117
La même règle s’applique aux dérivées sur un intervalle : si f est strictement
monotone et dérivable sur un intervalle J et f ne s’annule pas sur J, alors la
1
fonction réciproque f −1 est dérivable sur f (J) et ( f −1 ) = ·
f ◦ f −1
Commentaire
Lorsque l’on sait que ( f −1 ) est dérivable, on retrouve la formule en déri-
vant f ◦ f −1 comme l’indique la proposition 5 :
c’est-à-dire
1
f [ f −1 (y)]( f −1 ) (y) = 1 et ( f −1 ) (y) =
f [ f −1 (y)]
Exemple
On définit la fonction exponentielle comme fonction réciproque de la
fonction logarithme népérien (voir chapitre intégration). Montrons que la
dérivée de la fonction exponentielle est elle-même. On pose f (x) = ln(x),
1
x ∈ R∗+ . f est strictement croissante et dérivable sur R∗+ et f (x) = = 0
x
sur R∗+ (voir chapitre intégration). Donc sa fonction réciproque f −1 (y) =
exp(y) = ey est dérivable sur R = f (R∗+ ) et
1 1
( f −1 ) (y) = = = ey
f [ f −1 (y)] 1
ey
Commentaires
Sachant que ( f −1 ) est dérivable, on retrouve la formule en dérivant f ◦
f −1 comme l’indique la proposition 5 : (ln ◦ exp)(y) = ln ey = y donc
1 y
1 = (ln ◦ exp) (y) = ln (ey )(ey ) = (e )
ey
d’où (ey ) = ey .
Les propriétés 4, 5 et 6 sont utiles pour le calcul des dérivées dans beau-
coup de cas.
Df f (x) D f f (x)
R xn R nxn−1
1
R∗+ ln x R∗+
x
ln x 1
R∗+ loga x = R∗+ a > 0, a=1
ln a x ln a
R e x
R ex
R a =ex x ln a
R a x ln a a > 0, a=1
R sin x R cos x
R cos x R − sin x
F. Élasticité
Soit a = 0.
• Définition 9
Soit f une fonction non nulle en a et dérivable en a. L’élasticité de f en a est
donnée par
f (x) − f (a)
f (a) a f (a)
E( f /x) x=a = lim x−a =
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
x→a f (a)
a
En économie, l’élasticité de la demande mesure la limite du rapport de l’ac-
croissement relatif de la demande et de l’accroissement relatif du prix lorsque
le prix x tend vers a.
Par exemple pour E = −2, si le prix augmente de 1 %, la demande diminue
de 2 %.
Exemple
Soit :
f : R∗+ −→ R
x −→ f (x) = cxβ , c, β ∈ R
Alors E( f /x) = β = constante.
Dérivation • 119
• Proposition 7
Soit f et g deux fonctions dérivables sur un intervalle J.
Alors pour tout x de J on a E(− f /x) = E( f /x) et E( f g/x) = E( f /x) +
E(g/x).
G. Différentielle
Reprenons la définition 2 de la différentiabilité d’une fonction f en a : il existe
un nombre réel b et une fonction tels que pour tout h avec a + h au voisinage
de a :
f (a + h) = f (a) + bh + h(h) avec lim (h) = 0
h→0
φ : R −→ R
h −→ φ(h) = bh avec b = f (a)
C’est cette fonction qui nous intéresse. On remarque que c’est une application
linéaire.
• Définition 10
La différentielle de f en a est l’application linéaire φ de R dans R, qui à h
associe φ(h) = f (a)h.
Attention : La différentielle de f en a n’est pas un nombre, c’est une fonction
qui dépend du point a.
Pour marquer cette dépendance on utilise la notation d f (a) ou d fa pour la
différentielle de f en a au lieu de φ. On a donc :
d f (a) : R −→ R
h −→ d f (a)(h) = f (a)h
f : R∗+ −→ R
√
x −→ f (x) = x
d f (1) : R −→ R
h
h −→ d f (1)(h) = f (1)h =
2
On peut utiliser la différentielle pour obtenir une approximation de
√ h
1, 2. En effet f (1+h) ≈ f (1)+d f (1)(h) = f (1)+ donc f (1+0,2) ≈
2
0,2 √ √ √
f (1) + c’est-à-dire 1, 2 = 1 + 0,2 ≈ 1 + 0,1 = 1,1
2
• Une entreprise produit un bien B en utilisant un bien A. Soit x la quan-
tité nécessaire du bien A pour produire la quantité y de B et f la fonction
de production où f (x) = 50x2 − x3 , 0 x 50.
On fixe x à 10 et on cherche à calculer de combien varierait le niveau
de production si on utilisait une unité de plus. On peut utiliser la dif-
férentielle pour obtenir une approximation de f (11) − f (10). En effet
f (11) − f (10) ≈ d f (10)(1) = f (10)1 = 700.
Ici on peut vérifier la qualité de l’approximation car il est facile de
calculer f (11) − f (10) = 719.
Commentaires
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
f d f (a) × g(a) − f (a) × dg(a)
d (a) = pourvu que g(a) = 0
g [g(a)]2
Dérivation • 121
II. Théorème des accroissements finis
et applications
A. Théorèmes
• Théorème 1 : théorème de Rolle
Si f est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et vérifie f (a) = f (b), alors il
existe c ∈ ]a, b[ tel que f (c) = 0.
Démonstration : si f est constante sur [a, b], le résultat est trivial. Soit donc
f non constante sur [a, b]. Comme f est continue sur [a, b], f atteint son mi-
nimum m et son maximum M sur [a, b] (chapitre 4 théorème 2) et m = M. On
ne peut pas avoir à la fois m = f (a) et M = f (a) car f est non constante. On a
donc m = f (a) ou M = f (a).
Prenons par exemple le cas M = f (a). Il existe c ∈ ]a, b[ tel que f (c) = M
(c = b car f (a) = f (b) donc f (b) = M).
On a alors :
f (x) − f (c)
pour x < c, 0
x−c
f (x) − f (c)
et pour x > c, 0
x−c
f (x) − f (c)
D’où lim x→c− 0 (cette limite existe puisque f est dérivable sur
x−c
]a, b[, donc dérivable en c donc dérivable à gauche en c), donc :
f (x) − f (c)
f− (c) 0 et f+ (c) = lim+ 0
x→c x−c
Comme f est dérivable en c on a
f (c) = f− (c) = f+ (c)
ce qui donne 0 f (c) 0 et donc f (c) = 0 (figure 5.3).
Figure 5.3
g est définie et continue sur [a, b] comme somme de fonctions continues sur
[a, b], dérivable sur ]a, b[ comme somme de fonctions dérivables sur ]a, b[ et :
f (b) − f (a)
g (x) = f (x) −
b−a
D’autre part :
f (b) − f (a) b f (a) − a f (b)
g(a) = f (a) − a =
b−a b−a
f (b) − f (a) b f (a) − a f (b)
et g(b) = f (b) − b =
b−a b−a
Ainsi g(a) = g(b).
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Dérivation • 123
Géométriquement, le théorème des accroissements finis indique l’existence
d’au moins un point c tel que la tangente en ce point au graphe de f est parallèle
à la corde (a, f (a)) et (b, f (b)) (figure 5.4).
Figure 5.4
B. Applications
1) Sens de variation d’une fonction
On rappelle que x est dit intérieur à I, s’il existe α > 0 tel que ]x−α, x+α[⊂ I.
• Proposition 8
Soit f continue sur un intervalle I et dérivable en tout point intérieur à I.
a) f est constante sur I si et seulement si pour tout x intérieur à I, f (x) = 0 ;
b) f est croissante (respectivement décroissante) sur I si et seulement si pour
tout x intérieur à I, f (x) 0 (respectivement f (x) 0) ;
c) si pour tout x intérieur à I, f (x) > 0 (respectivement f (x) < 0), alors f est
strictement croissante (respectivement strictement décroissante) sur I.
Démonstration : soit x1 < x2 deux points de I. Le théorème des accrois-
sements finis appliqué à [x1 , x2 ] garantit l’existence de c ∈ ]x1 , x2 [ tel que
f (x2 ) − f (x1 ) = (x2 − x1 ) f (c). On en déduit facilement :
– si pour tout x intérieur à I, f (x) = 0 alors f est constante sur I ;
– si pour tout x intérieur à I, f (x) 0 (respectivement f (x) 0), alors f est
croissante (respectivement décroissante) sur I ;
f (x) − f (x0 )
f (x0 ) = lim =0
x→x0 x − x0
f (x) − f (x0 )
Si f est croissante (respectivement décroissante) sur I alors 0
x − x0
f (x) − f (x0 )
(respectivement 0) d’où f (x0 ) = lim x→x0 0 (respective-
x − x0
ment 0).
Attention : la réciproque de c) est fausse. Par exemple la fonction
f : R −→ R
x −→ f (x) = x3
2) Étude de limites
• Proposition 9 : règle de l’Hôpital
Soit I un intervalle ouvert de R et a ∈ I. Soit f et g deux fonctions continues
sur I, dérivables sur I sauf peut-être en a et g(x) = 0 si x = a.
⎧ f (x) 0 ∞
⎪
⎪ 1) est de la forme indtermine ou quand x tend vers a
⎪
⎨ g(x) 0 ∞
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Si et
⎪
⎪
⎪
⎩ 2) lim f (x) = λ
x−→a g (x)
f (x) f (x)
alors lim = lim =λ
x−→a g(x) x−→a g (x)
Commentaires
La règle de l’Hôpital s’étend aux cas a = ±∞ et aux cas λ = ±∞.
Exemples
ln(1 + x)
a) On veut calculer lim . On pose f (x) = ln(1+ x) et g(x) = x.
x−→0 x
Dérivation • 125
f (x) 0
est de la forme indéterminée quand x tend vers 0 et
g(x) 0
1
f (x)
lim = lim 1 + x = 1.
x−→0 g (x) x−→0 1
1
ln(1 + x) 1 + x = 1.
D’où lim = lim
x−→0 x x−→0 1
1
ln(x)
b) lim = lim x = 0.
x−→+∞ x x−→+∞ 1
ex − 1 − x ex − 1 ex 1
c) lim 2
= lim = lim = .
x−→0 x x−→0 2x x−→0 2 2
On a appliqué ici successivement deux fois la règle de l’Hôpital.
1 x
d) On veut calculer lim x→+∞ 1 + , si elle existe et en déduire
x
1 n r !x
lim 1 + et lim 1 +
n→+∞ n x→+∞ x
1 x 1 x 1
• 1+ = eln(1+ x ) = ex ln(1+ x ) .
x
1 ln(1 + y)
lim x→+∞ x ln 1 + = limy→0+ = 1 d’après a) ci-dessus.
x y
1
On a donc obtenu lim x→+∞ x ln 1 + = 1. Comme l’exponentielle
x
est une fonction continue, on peut appliquer la proposition 9 du cha-
1
pitre 4, pour obtenir que lim x→+∞ ex ln(1+ x ) = e1 = e.
• En particulier, la suite (n)n étant une suite telle que limn→+∞ n = +∞,
la définition de la limite à l’infini, (définition
5 via le langage des suites,
1 n
chapitre 3) implique que limn→+∞ 1 + = e.
n
r !x
• Montrons que lim x→+∞ 1 + = er pour r > 0.
x
r
r !x r ! rx r 1 y
1+ = 1+ = 1+ = ( f (y))r
x x y
On a limy→+∞ f (y) = e et la fonction puissance est une fonction conti-
nue en e, on peut
appliquer la proposition 9 du chapitre 4 pour obtenir
r ! rx r
que lim x→+∞ 1+ = er .
x
n
f (k) (a) A
g(x) = f (b) − f (x) − (b − x)k − (b − x)n+1
k! (n + 1)!
k=1
Dérivation • 127
Exemple
La formule
√ de Mac Laurin (à l’ordre 3) de la fonction f définie par
f (x) = 1 + x est donnée par :
√ 1 1 1 x4
1 + x = 1 + x − x2 + x3 + f (4) (θx), θ ∈ ]0, 1[
2 8 16 4!
En effet :
√ 1
f (x) = 1 + x = (1 + x) 2 f (0) = 1
1 1
f (x) = (1 + x)− 2 f (0) =
1
2 2
1 −1 − 32 −1
f (x) = (1 + x) f (0) =
2 2 4
−1 −3 − 52 3
f (x) =
(3)
(1 + x) f (3) (0) =
4 2 8
f (n) (a)
f (a + h) = f (a) + h f (a) + · · · + hn + hn (h) avec lim (h) = 0
n! h→0
f (n) (0)
f (x) = f (0) + x f (0) + · · · + xn + xn (x) avec lim (x) = 0
n! x→0
1
• La fonction f définie par f (x) = est indéfiniment dérivable en 0.
1−x
Son développement limité d’ordre n au voisinage de 0 est donné par :
1
= 1 + x + x2 + · · · + xn + xn (x) avec lim (x) = 0
1−x x→0
Dérivation • 129
• La fonction f définie par f (x) = sin x est indéfiniment dérivable en 0.
Son développement limité d’ordre n au voisinage de 0 est donné par :
x3 x5
sin x = x − + + ···
3! 5!
x2m+1
+ (−1)m + x2m+1 (x) avec lim (x) = 0
(2m + 1)! x→0
x2 x4
cos x = 1 − + + ···
2! 4!
x2m
+ (−1)m + x2m (x) avec lim (x) = 0
(2m)! x→0
Exemple n
1
On a déjà montré que limn→+∞ 1+ = e.
n
Commentaires
On peut aussi utiliser cette méthode pour montrer que
1 x
lim 1 + =e
x→+∞ x
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Dérivation • 131
• Définition 12
On dit que f admet un maximum global sur J en a ∈ J, lorsque :
∀x ∈ J, f (x) f (a)
∀x ∈ J, f (x) f (a)
• Définition 13
On dit que f admet un maximum (respectivement minimum) local sur J en
a ∈ J, lorsqu’il existe η > 0 tel que :
Exemple
Maximiser f (x) = x3 , x ∈ [−1, 1].
f est continue sur [−1, 1] qui est fermé et borné donc f admet un
maximum sur [−1, 1]. Celui-ci est atteint en x = 1 car la fonction est
croissante. ∀x ∈ [−1, 1], f (x) f (1) = 1. Notons que ce maximum est
un point du bord de l’intervalle.
Attention, les résultats de la suite ne sont valables que pour des intervalles
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
ouverts.
2) Conditions nécessaires
• Proposition 13 : condition nécessaire du 1er ordre (CN1)
Soit f définie sur un intervalle ouvert I et a ∈ I.
Si f est dérivable en a et admet un extremum local sur I en a,
alors f (a) = 0.
Démonstration : on suppose que l’extremum est un maximum. Ceci signifie
qu’il existe η > 0 tel que
Dérivation • 133
D’où :
f (x) − f (a) f (x) − f (a)
pour x < a, 0 et pour x > a, 0
x−a x−a
f (x) − f (a) f (x) − f (a)
Donc f− (a) = lim 0 et f+ (a) = lim+ 0
x→a− x−a x→a x−a
Comme f est dérivable en a on a :
f (a)
f (a + h) = f (a) + h f (a) + h2 + h2 (h) avec lim (h) = 0.
2! h→0
Exemple
Une entreprise produit un bien avec un coût de production C(q) où q est la
quantité produite. Supposons que C est une fonction deux fois dérivable.
Si le prix de vente p est fixé p = p∗ , cherchons les conditions nécessaires
pour avoir un profit maximum.
Le profit est donné par :
Π(q) = p∗ q − C(q)
Cela donne p∗ = C (q∗ ) (ce qui signifie que le prix est égal au coût
marginal en q∗ ) et C (q∗ ) 0.
Dérivation • 135
3) Conditions suffisantes
• Proposition 15 : conditions suffisantes du 2nd ordre (CS2)
Soit f définie sur un intervalle ouvert I et a ∈ I.
Si f est 2 fois dérivable en a et vérifie f (a) = 0 et f (a) < 0, alors f admet
un maximum local strict sur I en a.
Attention, ici l’inégalité est stricte.
Démonstration : on applique la formule de Taylor-Young à l’ordre 2, avec
f (a) = 0 : Pour tout h tel que a + h est au voisinage de a,
f (a)
f (a + h) = f (a) + h 2
+ (h) avec lim (h) = 0
2! h→0
f (a)
Comme < 0 et limh→0 (h) = 0, il existe η > 0 tel que pour tout
2!
f (a) f (a)
h ∈ ] − η, η[, + (h) est du signe de , donc il existe η > 0 tel que
2! 2!
pour tout h ∈] − η, η[, h = 0, f (a + h) − f (a) < 0 ce qui indique que f admet
un maximum local strict sur I en a.
Commentaire
Dans la proposition, en remplaçant f (a) < 0 par f (a) > 0 on obtient
que f admet un minimum local strict.
Point méthode
Pour trouver les extrema locaux de f fonction réelle d’une variable réelle 2
fois dérivable sur un intervalle ouvert I de R on procède comme suit :
a) on cherche les candidats en résolvant f (x) = 0 sur I ;
b) on se restreint à ceux d’entre eux qui vérifient f (x) 0 ou f (x) 0 ;
c) seuls ceux qui vérifient f (x) < 0 ou f (x) > 0 sont bien des points
d’extrema locaux (CS2).
Si un candidat vérifie f (x) = 0 on ne peut rien conclure et il faut examiner
par un autre moyen si c’est un point d’extremum ou pas.
Dans la pratique on saute directement de a) à c).
Exemples
• Maximiser f (x) = x3 − x, x ∈ R.
( R. On résout(f (x) = 0 c’est-à-dire 3x −1 =
f est 2 fois dérivable sur 2
1 1
0, ce qui donne x1 = et x2 = − .
3 3
x1 et x2 sont donc les candidats.
et
( (
1 1
f (x2 ) = f − =6 <0
3 3
−1
q3 + 2q2 où q est la quantité produite. Le prix de vente p est
75
fixé : p = 75. On voudrait le niveau de production qui permettra à
l’entreprise de réaliser un profit maximum.
Dérivation • 137
B. Convexité
1) Fonction convexe sur un intervalle de R
• Définition 14
Soit f définie sur un intervalle I de R. On dit que f est convexe sur I lorsque
∀x ∈ I, ∀y ∈ I, ∀λ ∈ [0, 1], f (λx + (1 − λ)y) λ f (x) + (1 − λ) f (y)
• Définition 15
Soit f définie sur un intervalle I de R. On dit que f est strictement convexe sur
I lorsque :
∀x ∈ I, ∀y ∈ I, ∀λ ∈]0, 1[, x = y =⇒ f (λx + (1 − λ)y) < λ f (x) + (1 − λ) f (y)
Exemple
La fonction f définie par f (x) = |x| est convexe sur R mais elle n’est pas
strictement convexe sur R.
• Proposition 16
Soit f définie et dérivable sur un intervalle ouvert I. f est convexe sur I si et
seulement si :
∀x ∈ I, ∀y ∈ I, f (y) − f (x) f (y)(y − x)
• Proposition 17
Soit f définie et 2 fois dérivable sur un intervalle ouvert I.
a) f est convexe sur I si et seulement si f (x) 0 pour tout point x de I ;
b) Si f (x) > 0 pour tout point x de I, alors f est strictement convexe sur I.
Commentaire
La réciproque de b) est fausse. La fonction f définie par f (x) = x4 est
strictement convexe sur R et pourtant sa dérivée seconde est nulle en 0.
Exemple
La fonction f définie sur R par f (x) = ex est indéfiniment dérivable. Pour
tout x ∈ R, f (x) = ex > 0. Donc f est strictement convexe sur R.
Lors de l’étude des extrema d’une fonction, on a insisté sur le fait que les
points fournis par f (x) = 0 n’étaient que des candidats à être des points d’ex-
tremum et qu’il fallait recourir à une condition suffisante pour vérifier si cer-
tains d’entre eux étaient des points d’extremum. Dans le cas des fonctions
convexes dérivables les points fournis par f (x) = 0 sont des points de minima
globaux comme le montre la proposition suivante.
Dérivation • 139
Exemple
On considère le problème suivant
√ :
Minimiser f (x) = 2x − x + 1 sur ] − 1, +∞[.
f est deux fois dérivable sur ] − 1, +∞[. On cherche les candidats
1
en résolvant f (x) = 0, c’est-à-dire 2 − √ = 0 ce qui donne
2 x+1
15
x=− .
16
1
f ”(x) = (x + 1)−3/2 , d’où ∀x ∈] − 1, +∞[, f ”(x) > 0 ; donc f est
4
strictement convexe sur ] − 1, +∞[.
15
Donc x = − fournit un minimum global strict à f sur ] − 1, +∞[.
16
• Définition 17
Soit f définie sur un intervalle I de R. On dit que f est strictement concave sur
I lorsque :
Commentaire
f est concave si et seulement si − f est convexe.
• Proposition 19
Soit f définie et dérivable sur un intervalle ouvert I. f est concave sur I si et
seulement si :
Cela signifie que le graphique d’une fonction concave dérivable se situe au-
dessous de chacune de ses tangentes.
• Proposition 20
Soit f définie et 2 fois dérivable sur un intervalle ouvert I.
a) f est concave sur I si et seulement si f (x) 0 pour tout point x de I ;
b) Si f (x) < 0 pour tout point x de I, alors f est strictement concave sur I.
CS2 :
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
• f convexe :
CNS : f (a) = 0 ⇐⇒ f admet un minimum global en a
• f strictement convexe :
CNS : f (a) = 0 ⇐⇒ f admet un minimum global strict en a
• f concave :
CNS : f (a) = 0 ⇐⇒ f admet un maximum global en a
• f strictement concave :
CNS : f (a) = 0 ⇐⇒ f admet un maximum global strict en a
Dérivation • 141
Point méthode
Soit f deux fois dérivable sur un intervalle ouvert J de R. Pour étudier les
extrema de f sur J on procède de la façon suivante :
on cherche les candidats en résolvant f (x) = 0. Soit a ∈ J un candidat ;
on calcule f (x).
Si f (x) n’est pas d’un signe constant sur J, on étudie le signe de f (a) :
– si f (a) < 0, alors f admet un maximum local strict en a ;
– si f (a) > 0, alors f admet un minimum local strict en a ;
– si f (a) = 0, alors on ne peut pas conclure.
Exercices
Énoncés
Exercice no 1
Étudier la dérivabilité de la fonction définie à l’exercice 4 du chapitre 4 (Frais d’agence).
Exercice no 2
Montrer que la fonction f définie par
⎧
⎨ 1
x2 sin si x=0
f (x) = x
⎩
0 si x=0
⎧ √
⎨ x + 2 − 4 − x2
f (x) = si x=0
⎩1 x
si x=0
Exercice no 4
ax
a) Montrer que lim x→+∞ = +∞ pour a > 1 et r > 0.
xr
(x + 1) ln(x + 1) − x ln x
b) Déterminer lim .
x→+∞ ln x
Exercice no 5
Étudier les extrema des fonctions suivantes sur leur ensemble de définition :
a) f (x) = x5 − 20x + 3
b) f (x) = xe2x
c) f (x) = − x ln x + 4x − 6
e) f (x) = −4x3 + 6x + 8
Exercice no 6
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Une entreprise a observé que pour un produit donné le coût total C(q) (en milliers d’eu-
ros) de la production variait en fonction de la quantité produite q (en milliers de pièces)
de la manière suivante :
C(q) = 2q3 − q2 + 4q
Dérivation • 143
Exercice no 7
Soit ν la quantité d’input utilisée pour produire une quantité q d’un bien et w le prix
donné de l’input. On suppose que la fonction de production donnée par q = f (ν) vérifie
les hypothèses suivantes :
ϕ:I → R
t → ϕ(t) = g(x) f (t) − f (x)g(t)
Cette règle éponyme est due à Guillaume François Antoine de l’Hôpital, marquis de
Sainte-Mesme (1661-1704).
Exercice no 9
Soit la fonction f définie par
f (x)
a) Calculer lim .
x−→0 x2
b) En déduire un équivalent de f au voisinage de 0.
c) Montrer à l’aide de cet exemple que si f1 ∼a g1 et f2 ∼a g2 alors on ne peut pas en
déduire f1 + f2 ∼a g1 + g2 .
Exercice no 12
Soit f et g sont deux fonctions concaves sur un intervalle I. Démontrer les propriétés
suivantes :
a) f + g est une fonction concave sur I.
b) ∀α > 0, α f est une fonction concave sur I.
c) ∀α < 0, α f est une fonction convexe sur I.
Exercice no 13
On considère la fonction f telle que
√
f (x) = − x2 + 1 − x2 + 6
Dérivation • 145
6. Intégration
L
’idée est banale : à partir de la mesure de la surface d’un rec-
tangle comment calculer une aire dont les bords sont courbes, ou
peu réguliers, voire franchement tordus ? L’intégrale de Riemann(1)
nous donne une réponse. Sa construction se fait naturellement, via les
méthodes classiques de l’analyse en première année d’université. La
deuxième partie concerne les techniques de calcul intégral, en général
acquises sans difficulté par les étudiants. Ceux-ci, parfois, donnent même
l’impression d’en raffoler... comme si ces techniques les rassuraient du
théorique et conceptuel.
Mots clefs : primitive, intégrale, logarithme, changement de variables,
intégration par parties, intégrale généralisée.
I. Primitive
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Intégration • 147
• Définition 1
Soit I un intervalle ouvert de R, f et F deux fonctions définies sur I. On dit
que F est une primitive de f sur I si : ∀x ∈ I, I, F (x) = f (x) ; i.e. F a pour
dérivée f sur I.
• Proposition 1
Si F est une primitive de f sur I, alors l’ensemble des primitives de f sur I
est :
= {G : I → R tel que, ∀x ∈ I, G(x) = F(x) + C, C = constante}
Démonstration : ∀G ∈ , G = F = f donc G est primitive de f. Récipro-
quement, soit G une primitive de f , alors G = f = F d’où G − F = 0 et
donc G − F = C = constante.
Notation : on écrit parfois f (x)dx une primitive quelconque de f (appelée
intégrale indéfinie de f ) c’est-à-dire un élément quelconque de .
Exemples
• La fonction F définie par F : R −→ R
x3
x →
3
est une primitive de
f : R −→ R
x → x2 , sur l’intervalle R =] − ∞, +∞[
• La fonction F définie par F : R −→ R
x → ex
est une primitive de f : R −→ R
x → ex , sur l’intervalle R
• La fonction F définie par F : R −→ R
x3
x → + ex
3
est une primitive de f : R −→ R
x → x2 + ex , sur l’intervalle R
• La fonction sinus est une primitive sur R de la fonction cosinus.
Toutes ces primitives ont été trouvées en lisant à l’envers un catalogue
de dérivées. Par contre, les primitives de ln x, de x sin x n’y figurent
probablement pas et la primitive de e−x certainement pas. Pour les
2
Démonstration :
On montre (corollaire de la proposition 5) que toute fonction continue sur I
admet une primitive sur I. Quant à l’unicité, elle résulte de la proposition 1.
En effet : soit G et F deux primitives de f sur I telles que G(x0 ) = F(x0 ) = λ.
Comme G(x) = F(x) + C, on a G(x0 ) = F(x0 ) + C d’où C = 0 et G = F.
b
Figure 6.1 – Surface S = F(b) − F(a) notée S = a
f (x)dx appelée Intégrale définie de f sur
[a,b].
Intégration • 149
A. Étude d’un exemple
Sachant que la surface du rectangle est S = l × L (cf. le cours
préparatoire), on définit un procédé où, « par passage à la li-
mite » on calcule une surface dont un bord est le graphe d’une
fonction f . Test dans le cas où la surface est celle d’un triangle
rectangle.
Soit la fonction
f : [0, b] −→ R
t → αt = f (t), α∈R
Figure 6.2
n
s(d) = (xk − xk−1 ) f (xk−1 )
k=1
B. Fonction Riemann-intégrable
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
sur un intervalle [a ,b ]
1) Somme intégrale d’une fonction f définie sur [a ,b ]
Soit d = {x0 , x1 , · · · , xn tel que et a = x0 < x1 < · · · < xn = b} une subdi-
vision quelconque de [a, b] (NB : les intervalles [xi , xi+1 ] ne sont pas d’égales
longueurs, en général) et T = (t0 , t1 , · · · , tn−1 ) une famille de n points de [a, b]
telle que ti ∈ [xi , xi+1 ] pour i = 0, · · · , n− 1. La somme notée S d (T ) telle que :
S d (T ) = f (t0 )(x1 − x0 ) + f (t1 )(x2 − x1 ) + · · ·
+ f (ti )(xi+1 − xi ) + · · · + f (tn−1 )(xn − xn−1 )
n−1
S d (T ) = f (ti ) · (xx+1 − xi )
i=0
Intégration • 151
Figure 6.3
• Définition 2
Si cette limite S existe (i.e. S ∈ R), on dit que f est Riemann-intégrable sur
b
[a, b] et on note S = a f (x)dx appelée intégrale définie de f sur [a, b].
a et b s’appellent les bornes de l’intégrale et x la variable muette.
Commentaires
b
• Le nombre réel représenté par l’écriture a f (x)dx ne dépend pas de la
variable muette choisie, c’est-à-dire :
) b ) b ) b
f (x)dx = f (t)dt = f (u)du = etc...
a a a
b
• Si f 0 sur [a, b], a f (x)dx représente l’aire comprise entre la courbe
de f , l’axe des x et les droites d’équation x = a et x = b. (Voir figure 6.3.)
• Si la courbe représentant f est en partie au-dessus et en partie en-
b
dessous de l’axe des x, a f (x)dx est la somme algébrique des aires si-
gnées, aires positives au-dessus de l’axe et négatives en-dessous. (voir
figure 6.4).
Dans ce cas si on veut calculer l’aire comprise entre la courbe, l’axe des x
et les droites x = a et x = b il faut calculer séparément les aires positives
et négatives puis additionner les valeurs absolues de ces aires signées.
+ +
a b
x
-- --
Figure 6.4
a a b
• On pose : a f (x)dx = 0 et b f (x)dx = − a f (x)dx
• Si dans S d (T ), la somme intégrale de f , on remplace f (ti ) par Mi =
n−1
Sup x∈[xi ,xi+1 ] f (x), on obtient la somme S̄ d = i=0 Mi (xi+1 − xi ), ap-
pelée somme de Darboux supérieure et si on remplace f (ti ) par mi =
Inf x∈[xi ,xi+1 ] f (x), on obtient : S d = n−1i=0 mi (xi+1 − xi ) appelée somme de Dar-
boux inférieure.
Dans l’exemple vu en A, c’est la limite d’une somme de Darboux inférieure
b
quand |d| = −→ 0 qui nous a permis de retrouver la surface du triangle
n
rectangle.
Enfin, sachant que sur chaque intervalle [xi , xi+1 ], mi f (ti ) Mi , on a les
inégalités :
S d S d (T ) S̄ d
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Intégration • 153
• Proposition 4 : propriétés de l’intégrale définie
f et g désignent deux fonctions Riemann-intégrables sur [a, b].
1. Linéarité : a et b deux réels quelconques. Si α et β sont deux réels qui ne
dépendent pas de la variable muette x, alors :
) b ) b ) b
[α f (x) + βg(x)]dx = α f (x)dx + β g(x)dx
a a a
Enfin, si f est continue sur [a, b], alors il existe x0 ∈ [a, b] tel que f (x0 ) = Γ
d’où l’égalité :
) b
f (x)dx = f (x0 )(b − a), x0 ∈ [a, b]
a
Démonstration :
1 et 2 se démontrent sans difficulté grâce à la proposition 6 ci-après.
3. a) Admis.
3. b) se déduit de 1 et 3.a). sachant que g(x) − f (x) 0, ∀x ∈ [a, b].
4. ∀x ∈ [a, b], m f (x) M et g(x) 0 d’où mg(x) f (x) · g(x) Mg(x)
d’après 3 b) et la linéarité 1.
) b ) b ) b
m· g(x)dx f (x)g(x)dx M · g(x)dx (6.1)
a a a
) b
f (x)dx = Γ · (b − a)
a
= Surface du rectangle de base (b − a)
et de hauteur Γ (rectangle ABCD de la figure)
Figure 6.5
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Si f continue sur [a, b], alors, (théorème 3 du chapitre 4) f ([a, b]) = [m, M]
et ∀Γ ∈ [m, M], ∃x0 ∈ [a, b] tel que f (x0 ) = Γ.
• Corollaire : si a b, alors
') ' )
' b ' b
' f (x)dx'' | f (x)|dx
'
a a
Intégration • 155
) b
3) Relation entre l’intégrale définie f (t )dt
a
et F une primitive de f sur [a ,b ]
Soit f continue sur [a, b], alors ∀x ∈ [a, b], f est continue donc intégrable sur
[a, x] d’où la fonction F :
F : [a, b] −→ R
) x
x → F(x) = f (t)dt
a
où la borne x est la variable de F et t la variable muette dans l’intégrale définie.
• Proposition 5
x
Soit f continue sur [a, b], alors la fonction x → F(x) = a f (t)dt est continue
dérivable sur [a, b] et F = f . F est donc une primitive de f sur [a, b].
Démonstration : f continue sur [a, b], intervalle fermé borné, donc f est bor-
née sur [a, b], i.e. ∃M ∈ R tel que ∀x ∈ [a, b], | f (x)| M
Soit x et h tel que x ∈ [a, b] et x + h ∈ [a, b], alors
') x+h ' ') x+h '
' ' ' '
0 |F(x + h) − F(x)| = '' f (t)dt'' '' | f (t)|dt''
x x
(d’après le corollaire de la proposition 4).
') '
' x+h '
0 |F(x + h) − F(x)| '' | f (t)|dt'' M · |h|
x
Conclusion
0 |F(x + h) − F(x)| M · |h| −−→ 0
h→0
d’où limh→0 F(x + h) = F(x) i.e. F continue au point x.
Montrons que F (x) = f (x)
f continue au point x, donc :
∀ε > 0, ∃ηε > 0 tel que |t − x| < ηε ⇒ | f (t) − f (x)| < ε
Soit donc : ε > 0 et h tel que |h| < ηε
)
F(x + h) − F(x) 1 x+h
− f (x) = f (t)dt − h · f (x)
h h x
) x+h
1
= [ f (t) − f (x)]dt
h x
' ' ') '
' F(x + h) − F(x) ' 1 ' x+h '
' − f (x)'' · '' | f (t) − f (x)|dt''
' h |h| x
x
1
primitive de x → sur ]0, +∞[ qui s’annule pour la valeur 1 de sa variable.
x
) x
dt
Figure 6.6 – Interprétation géométrique. L’aire de la surface hachurée est : = ln x.
1 t
Intégration • 157
• Proposition 6
Si F est une primitive de f sur [a, b], alors :
) b
f (t)dt = F(b) − F(a)
a
Point méthode
b
Pour calculer a f (t)dt, on détermine F, une primitive quelconque de f sur
[a, b] et on applique la formule de la proposition 6 :
) b
f (t)dt = F(b) − F(a)
a
b
Notation usuelle : a f (t)dt = [F(t)]ba = F(b) − F(a)
4) Applications
a) On prend l’exemple vu section II § A, où l’on a savamment calculé la surface
d’un triangle rectangle dont les côtés à angle droit ont pour longueur b et αb.
) b
b
αt2 αb2
αtdt = =
0 2 0 2
qui est bien le résultat trouvé avec les sommes de Darboux.
1
b) 0 et dt = [et ]10 = e − 1.
Figure 6.7
) Q0
p1 (Q)dQ − p0 Q0 (aire AODE − aire ODEB)
0
Intégration • 159
C. Méthodes de calculs
1) Utilisation de la linéarité de l’intégrale
Exemple
1
Soit f :] − 1, +1[−→ R telle que f (x) =
1 − x2
1 1 1 1
Si on remarque : f (x) = · + · (cela s’appelle décom-
2 1+x 2 1−x
1
poser la fonction rationnelle en éléments simples et une méthode
1 − x2
générale de décomposition existe), alors :
) + 13 + 13 + 13
1 1 1 1+x
f (x)dx = ln(x + 1) − ln(1 − x) = ln
− 13 2 2 − 13 2 1−x − 13
) + 13
dx
d’où, = ln 2.
− 31 1 − x2
Intégration • 161
dont le calcul ramène à celui de l’intégrale :
) β
( f ◦ u)(t) × u (t)dt (6.3)
α
Point méthode
Exemples
) e
ln x
• I= dx. Changement de variable x = u(t) = et ou de manière
1 x
équivalente t = ln x. On écrit : dx = et dt et l’intégrale I devient :
) ln e ) 1
t 1 1
I= t
× et
dt = tdt = [t2 ]10 =
ln 1 e 0 2 2
) 1
xdx
• I= √ . Changement de variable t = u−1 (x) = 1 + x2 , d’où
0 1+ x2
dt = 2xdx et :
) u−1 (1) ) 2 √
1dt dt √
I= √ = √ = [ t]21 = 2 − 1
u−1 (0) 2 t 1 2 t
) 2
dx
• I = x − e−x
. Changement de variable x = u(t) = ln t ou, de
1 e
dt
manière équivalente, t = ex . On écrit dx = et l’intégrale I devient :
t
) e2 ) e2
dt dt
I= =
e t −1
1 2
e
t t−
t
et en reprenant les calculs du point C 1), on obtient :
e2
1 1+t 1 (1 + e)2
I = − ln = ln
2 1−t e 2 1 + e2
Exemple
e
I= 1 ln xdx
1
f (x) = ln x, f (x) =
x (on retiendra cette disposition des calculs)
g (x) = 1, g(x) = x
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Exemples a
• a ∈ R, I(a) = 0 xex dx
f (x) = x, f (x) = 1
g (x) = ex , g(x) = ex
) a
I(a) = [xex ]a0 − ex dx = ea (a − 1) + 1
Intégration • 163
a
• Soit maintenant : a ∈ R, J(a) = 0 x2 ex dx
f (x) = x2 , f (x) = 2x
g (x) = ex , g(x) = ex
) a
J(a) = [x2 ex ]a0 − 2 xex dx = a2 ea − 2I(a)
0
J(a) = ea (a2 − 2a + 2) − 2
Commentaire
a
De la même manière, on pourrait calculer K(a) = 0 x3 ex dx en utilisant
le calcul de J(a).
Exemples
) +∞ ) x
• e−t dt = lim e−t dt
0 x→+∞ 0
+∞ x 2
• 0 tdt = lim x→+∞ 0 tdt = lim x→+∞ x2 = +∞
Donc l’intégrale est divergente en +∞. De même, l’intégrale en −∞,
0 2
−∞ tdt = lim x→−∞ − x2 = −∞ est divergente. On en conclut que
+∞ +∞ 0
−∞ tdt n’existe pas (les deux intégrales 0 tdt et −∞ tdt n’existant
pas séparément). On remarquera
+x sur cet exemple que l’existence de la
limite suivante : lim x→+∞ −x tdt = lim x→+∞ 0 = 0 ne suffit pas pour
+∞
conclure à l’existence de −∞ tdt.
Intégration • 165
de limite, soit on ne connaît pas de primitive de f et la question se pose de
trouver des conditions suffisantes assurant l’existence de l’intégrale générali-
sée. D’où, les critères suivants :
• Proposition 7
+∞
Soit f continue sur [a, +∞[ et b tel que a b. Les intégrales a f (t)dt et
+∞ +∞ b +∞
b f (t)dt sont de même nature et a f (t)dt = a f (t)dt + b f (t)dt
Démonstration : soit a b < x :
) x ) b ) x
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt
a a b
Figure 6.12
Il est clair que : 0 If (x) Ig (x) ; x → I f (x) est une fonction croissante
+∞
de x ; enfin, si B = a g(t)dt existe, alors I f (x) B, ∀x ∈ [a, +∞[
car B = lim x→+∞ Ig (x) = sup x∈[a,+∞[ Ig (x). On a vu (proposition 4 du
Conclusion :
) +∞ ) +∞
B= g(t)dt existe ⇒ A = f (t)dt existe
a a
Non-existence de A ⇒ Non-existence de B
f (t)
b) Soit f ∼+∞ g, c’est-à-dire limt→+∞ = 1. Donc il existe b tel que
g(t)
f (t)
b > a et ∀t b, ∈ 1 − 12 , 1 + 12 . Il est clair que f (t) et g(t) sont de
g(t)
même signe, on prend le signe positif ce qui ne restreint pas la généralité
de la démonstration. Il en résulte :
1 3
∀t b, g(t) f (t) g(t)
2 2
Intégration • 167
d’où,
⎧
⎪ ln x −−−−→ +∞ si α = 1
) ⎪
⎪ x→+∞ ⎧
⎨ ⎪
⎨ +∞ si α < 1
x
dt
= 1 1 )
tα ⎪
⎪ − 1 −−−−→ +∞
1 ⎪
⎩1−α xα−1 x→+∞ ⎪
⎩
1
=
dt
, si α > 1
α−1 1 tα
Commentaire
1
Les fonctions t → α vont être de commodes fonctions test pour appli-
t
quer la proposition 8.
t→+∞
donc est aussi voisin de 0 que l’on veut pour t assez grand, c’est-à-dire il existe
a > 0 tel que ∀t > a, 0 < t2 e−t 1, le choix du nombre 1 étant bien sûr
2
arbitraire. On a donc :
1
∀t > a, 0 < e−t 2
2
t
) +∞
dt
D’après la proposition 9 et la proposition 7, existe donc, d’après la
t2
+∞ −t2 a +∞ 2
proposition 8, a e dt existe et enfin, d’après la proposition 7, 0 e−t dt
x 2 0
existe. Si, on remarque : 0 e−t dt = −x e−t dt on obtient :
2
) 0 ) 0 ) x ) +∞
−t2 −t2 −t2
e−t dt
2
e dt = lim e dt = lim e dt =
−∞ x→+∞ −x x→+∞ 0 0
+∞
e−t dt existe et on a même l’égalité :
2
Conclusion : −∞
) +∞ ) +∞
e−t dt = 2 e−t dt
2 2
I=
−∞ 0
√
Enfin on montre que I = π, résultat qui sera utilisé en probabilités.
u = 1 + t2 , 0 t x
du = 2tdt
) x ) 1+x2
t 1 du
I(x) = dt =
0 (1 + t )
2 3 2 u3
1
2
1 1 −2 1+x 1 1
I(x) = − u =− −1
2 2 1 4 (1 + x2 )2
) +∞
1 t
I(x) −−−−→ = dt
x→+∞ 4 0 (1 + t2 )3
) b ) x
f (t)dt = lim I f (x) = lim f (t)dt
a x→b− x→b− a
et on dira f intégrable en a si la limite existe. Enfin, si f est continue sur ]a, b[,
mais ni continue en a ni en b, on étudiera séparément l’intégrabilité de f en a
et en b.
Intégration • 169
Figure 6.13
Exemples
1 1
• t → √ est continue sur ]0, 1] mais pas en 0, où limt→0+ √ = +∞
t t
) 1 ) 1
dt dt √
√ = lim+ √ = lim+ 2(1 − x) = 2
0 t x→0 x t x→0
sin t
• t → tan t = est continue sur [0, π2 [ mais pas en π
2, où,
cos t
limt→ π − tan t = +∞
2
) x
sin t
dt = [− ln(cos t)]0x = − ln(cos x) −−−−−→ +∞
0 cos t x→+ π
−
2
π
Donc, 0 tan tdt n’existe pas ou encore t → tan t n’est pas intégrable
2
π
en ·
2
• t → ln t est continue sur ]0, 1] mais pas en 0 où lim+ ln t = −∞.
t→0
1 1
∀x ∈]0, 1], x ln tdt = [t ln t] x − x dt = −x ln x − 1 + x (intégration
1
2) Critères d’existence
Les questions sont les mêmes qu’en A.2) concernant l’intégrabilité des fonc-
tions en +∞ et −∞, les réponses sont quasi identiques.
• Proposition 7 bis :
Soit f continue sur [a, b[ et lim x→b− f (x) = +∞(ou − ∞), alors pour tout
b b
point a1 ∈ [a, b[ les intégrales a f (t)dt et a1 f (t)dt sont de même nature et si
elles existent on a :
) b ) a1 ) b
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt
a a a1
g(t)
alors, les intégrales en b de f et de g sont de même nature.
Démonstration : elle utilise les mêmes arguments que la démonstration de la
proposition 8, à savoir :
a) Soit f et g continues sur [a, b[ mais pas en b. Soit :
) x ) x
a x < b , I f (x) = f (t)dt ; Ig (x) = g(t)dt
a a
x∈[a,b[
Intégration • 171
Figure 6.14
x → I f (x) fonction croissante sur [a, b[, majorée par B, admet une borne
supérieure A = sup x∈ [a,b[ I f (x)
b
qui est justement égale à lim x→b− I f (x) = a f (t)dt.
Conclusion : ) )
b b
g(t)dt existe ⇒ f (t)dt existe
a a
L’implication contraposée donne le deuxième résultat cherché :
) b ) b
Non-existence de f (t)dt ⇒ Non-existence de g(t)dt
a a
f (t)
b) Soit lim x→b− = 1 alors, en appliquant la définition de la limite, on a :
g(t)
1 f (t) 3
∃y ∈ [a, b[ tel que ∀t ∈ [y, b[,
2 g(t) 2
f (t)
Sachant alors que > 0, on déduit les inégalités :
g(t)
1 3
g(t) f (t) g(t) [cas f (t) et g(t) positifs]
2 2
ou bien
1 3
g(t) f (t) g(t) [cas f (t) et g(t) négatifs]
2 2
b
et d’après le résultat a) précédent on en déduit que les intégrales y f (t)dt et
b
y g(t)dt sont de même nature.
Il suffit alors d’appliquer la proposition 7bis pour conclure.
4
Q −→ p1 (Q) = −2
Q+1
et de la fonction d’offre :
Q −→ p2 (Q) = 2Q + 1
déterminer le prix d’équilibre du marché et la quantité échangée à l’équilibre.
Calculer le surplus des consommateurs et le surplus des producteurs.
Mêmes questions
√ à partir des fonctions de demande et d’offre définies par :
p1 (Q) = 7 − 4Q et p2 (Q) = 2Q + 1
Exercice no 2
On considère la fonction f de R dans R :
⎧
⎨x si x ∈ [0, 1]
f (x) = 2 − x si x ∈ [1, 2]
⎩
0 sinon
) +∞
Représenter graphiquement f . Vérifier que : f (x)dx = 1 ( f est une densité de
−∞
) 2
probabilité). Que vaut : E = x f (x)dx ? (E est l’espérance de la loi de densité f ).
0
Exercice no 3
c Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
⎧ a
⎪
⎨ α si x 1
x
Loi de Pareto : Soit f (x) = , a > 0 et α > 0
⎪
⎩
0 sinon
) +∞
a) Soit I = f (x)dx. À quelle condition I existe-t-elle ? À quelle condition sur α et
1
a a-t-on I = 1 ? (si I = 1, f est la densité de la loi de Pareto).
) +∞
b) Si α > 2, calculer J = x f (x)dx dans le cas où f est la densité de la loi de
1
Pareto.
Exercice no 4
Intégration par parties. Calculer les intégrales suivantes :
) a
a
a) I(a) = xe− x dx, et J(a) = 0 x2 e− x dx
Intégration • 173
) π
b) I = e− x sin xdx (effectuer deux intégrations par parties successives)
0
) 2
ln x
c) K = dx (on peut aussi utiliser le changement de variable t = ln x, voir
1 x
exemple dans C 2).
Exercice no 5
Intégration par changement de variable. Calculer les intégrales
) 1
xdx
a) (t = x2 + 1)
0 (x + 1)
2 2
) a
xe− x dx (t = x2 ). Que vaut lima→+∞ L(a) ?
2
b) L(a) =
0
) 2
c) (ln x)2 dx (t = ln x)
1
Exercice no 6
1 a b
Intégrale d’une fonction rationnelle. Déterminer a et b tels que : = +
x(x + 1) x x+1
) 3
dx
Calculer I = .
1 x(x + 1)
Exercice no 7
Existence d’intégrales généralisées. Les intégrales suivantes ont-elles un sens ? (on ne
demande pas leur calcul)
) +∞ √
√
a) e− x dx (pour x grand, on utilisera : x > 2 ln x).
0
) +∞
xα
b) dx, α ∈ R.
1 1 + x2
) +∞
c) I = x−α (ln x)β dx, α ∈ R, β ∈ R.
1
Exercice no 8
1
On se propose de calculer 0 e x dx par la « méthode des petits rectangles » alias somme
de Darboux, à l’aide de la subdivision d de l’intervalle [0, 1] telle que : x0 = 0, x1 =
1/n, ..., xk = k/n, ..., xn = 1.
n−1
1 k/n
a) Calculer S n = e .
n
k =0
b) Donner une interprétation géométrique de S n .
c) Calculer lim S n .
n→+∞
1
d) En déduire 0 e x dx.
Exercice no 9
1
Étudier la convergence de la série de Riemann avec α ∈ R.
nα