Organo - Arts2. Syllabus2022-23 2
Organo - Arts2. Syllabus2022-23 2
Organo - Arts2. Syllabus2022-23 2
ARTS2
Année 2022-23
Organologie
« Il n’y a pas d’objet dans ce monde qui n’ait une voix ; Il faut prêter une grande attention aux
sons, apprendre à les écouter, se laisser capturer par eux, tomber en extase. »
Marius SCHNEIDER
Organologie : Terme qui apparaît pour la première fois en 1805. Il est formé de deux mots
latins, eux-mêmes provenant du grec : organum qui veut dire « instrument » et logie qui veut
dire « étude ». L’organologie fait partie du domaine de la musicologie.
* Définition du Larousse.
Ex : le violon :
Le vibreur = les cordes.
Le générateur = l’archet.
L’élément résonateur = le corps de l’instrument.
En examinant ces paramètres, des musicologues ont déterminé quatre catégories principales
d’instruments en se basant sur la classification d’Erich von Hornbostel et Curt Sachs, de 1914 :
2 ; Les membranophones
= instruments munis de corps souples rendus élastiques par une traction exercée sur
toute la surface de la membrane.
ex : timbales, caisse claire, etc.
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3. Les aérophones
= instruments qui ont pour vibreur une masse gazeuse délimitée par les parois de
l'instrument et devenue élastique par compression.
ex: hautbois, trompette, etc.
4. Les cordophones
=instruments munis d'un ou plusieurs corps souples, rendus élastiques par une traction
longitudinale (et non pas sur toute la surface comme pour une membrane)
ex: le violon
! Notons que les membranophones et les cordophones doivent être amplifiés (par une caisse
de résonnance) pour être audibles !
La division de la corde :
Prenons la corde la plus grave de l’alto (ou du violoncelle) :la corde de do.
Quand l’altiste pose son doigts (de la main gauche) sur la touche et divise cette
corde exactement en deux : s’il la fait vibrer (en la pinçant ou en la frottant avec
son archet), la note entendue sera le do à l’octave supérieure du do initial de la
corde.
S’il divise cette corde de do au premier tiers de cette corde (le rapport 3/2 ou
2/3, ce qui revient au même), la note entendue sera le sol (au-dessus du do initial).
S’il divise cette corde en quatre (rapport 4/3 ou 3/4), et qu’il prend le premier
quart de cette corde, la note entendu sera le fa, la quarte par rapport au do initial.
S’il applique le même principe au 5e de la corde, nous entendrons la tierce (par
rapport au do initial), ce qui donnera donc un mi, la tierce majeure = rapport 4/5
ou 5/4.
La corde divisée en six produira un mib (la tierce mineure montante par rapport
au do initial). Rapport de 5/6 ou 6/5, ou le la (la tierce descendante par rapport au
do).
Divisée en 7, la corde vibrant produira un ré (un ton), rapport de 6/7 ou 7/6, ce
qui donne la seconde ou la 7e .
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La division en 8 donnant le rapport 7/8 ou 8/7, ce qui donne le demi-ton : le si
bécarre.
Si nous prenons les sept résultats de cette division de cette corde d’alto, nous
obtenons une succession d’intervalles qui peut donner toute la gamme de do
majeur (ou do mineur si nous retenons le mib).
2. Définition moderne:
-Instrument de musique: source sonore intentionnellement agencée, construite et utilisée pour
la production musicale, objectivement susceptible du fait de ses propriétés acoustiques, de
participer à un effet musicalement artistique car ses propriétés acoustiques correspondent aux
normes culturelles d'un peuple donné à une période historique déterminée.
-les Allemands: Erich von Hornbostel et Curt Sachs, en 1914, classification encore aujourd'hui
reconnue (idiophones, membranophones, aérophones et cordophones.)
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II. LA PRÉHISTOIRE
A. Rappel chronologique:
-8.000.000 ans: premiers hominidés;
-il y a 20.000 ans : premiers instruments à cordes : les premiers arcs musicaux.
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aujourd'hui disparues. On fabriquait une flûte avec un os dans le désert de sable ou de glace,
avec une canne dans les régions où la végétation était abondante. Dans ce dernier cas,
l’instrument en matière végétal ne survit pas au temps…
https://www.youtube.com/watch?v=5oGE-59ZVJg
Démonstration du guiro
-premiers sifflets (ne pas oublier que le sifflet se différencie de la flûte par les trous de doigts)
taillés dans des phalanges de chevaux ou d'antilopes, de bouquetins, bref, de la plupart des
cervidés, voir illustration ci-dessous.
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Illustration de droite : joueur de conque
Vidéo : la conque
https://www.youtube.com/watch?v=CofUIR8mlkc
b. Il y a 40.000 ans :
-premiers rhombes = instruments à air ambiant (rappel: le rhombe est un instrument qui est
composé d'une forme en bois, en os, etc. grossièrement taillée en vrille, reliée à un filin et que
l'on fait tourner au-dessus de sa tête.
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Npr1OXP10Os
Le rhombe
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Les deux illustrations ci-dessous nous montrent comment il est quelque fois difficile de
se baser sur l’iconographie de l’époque pour prouver l’existence des instruments à la
Préhistoire. Le premier dessin, retrouvé en France dans la Grotte des Trois Frères « le sorcier
dansant » avec un arc musical est la référence prise en général par les musicologues comme
étant la première illustration de cet instrument. Cependant, si on oriente ce dessin à l’horizontal,
sa signification peut changer radicalement et du sorcier dansant avec un arc musical, on passe
au chasseur à l’affût avec un arc de chasse !
Sorcier dansant avec un arc musical Chasseur à l’affût avec un arc de chasse
Cependant, nous pouvons tout de même situer l’apparition des premiers instruments à cordes
(comme l’arc musical) entre -20.000 et -15.000 ans avant J. C.
Il faudra attendre -3.500 ans pour voir les premières lyres, harpes (arquées), premiers luths,
premières cithares. (en Mésopotamie et en Égypte).
https://www.youtube.com/watch?v=Y8GYf14n4rY
Petit résumé des débuts de la musique
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III. L'ANTIQUITÉ OU L'AVÈNEMENT DES INSTRUMENTS A
CORDES DANS LES SOCIÉTÉS CITADINES
https://www.youtube.com/watch?v=JU4QRxsZhjg
Lyre mésopotamienne, reconstitution
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Musique : C’est en Mésopotamie qu’apparaît une écriture musicale pour la
première fois : vers 3000 av. J. Ch., commencement d’écriture faisant allusion à
la musique.
Rappel : apparition de l’écriture (caractères ou lettres) : vers 3500 av. J. Ch., en
Mésopotamie également.
A. L’Égypte
Pour un petit peu se situer (c’est clair, ne pas apprendre par cœur pour l’examen!)
-Ancien Empire: vers 2.850-2.160 av. J. C.
-Moyen Empire: vers 2.040-1650 av. J. C.
-Nouvel Empire: vers 1.550-1070 av. J. C.
Nous ne verrons également que quelques instruments pour l’Égypte.
2. La harpe angulaire
-vraisemblablement venue de Mésopotamie,
qui remplacera la harpe arquée.
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4. La harpe d’épaule
-Pas avant le Nouvel Empire-Le MIM (Musée des Instruments de
Musique de Bruxelles) possède une harpe d’épaule datant de 1500
av. J. C.
5. Les vents
https://www.youtube.com/watch?v=wYQ_ol3L9Ag
Flûte nay
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6. Les Percussions
-les crotales : cymbalettes antiques qui peuvent
se jouer l’une contre l’autre ou avec une batte ;
-le sistre: sorte de hochet utilisé pour les
cérémonies. A ne pas confondre avec le cistre
(instrument à cordes pincées).
Il existait bien entendu en Égypte ancienne,
d’autres instruments de la famille des
percussions comme différentes sortes de
tambours.
Crotales Sistre
Musique: pour l'Égypte également, nous n’avons pas énormément de traces écrites
concernant la musique mais nous savons que les Égyptiens reconnaissaient dans leur système
musical, l'octave et la quinte. On sait aussi que dès l'Ancien Empire, la musique ne se pratique
plus que pour le culte ou la magie; elle devient un art que l'on pratique toujours au temple mais
également à la cour et parmi la population.
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IV. GRÈCE ET ROME: L'IMPORTANCE CROISSANTE DES VENTS
DANS UN ÉTAT GUERRIER
a. À anche simple:
i. à anches libres: accordéon, harmonium
ii. à anches battantes, sur tuyaux dont la perce est de forme :
-perce cylindrique: la clarinette
-perce conique: le saxophone
b. À anche double: à noter que les anches doubles sont forcément battantes et
adaptées sur des tuyaux dont la perce est de forme :
i. conique: le hautbois
ii. coni-cylindrique: le basson
c. À anches lippales (= embouchure sur tuyaux) sur des tuyaux dont la perce est
de forme :
i. conique: le cor
ii. cylindrique: la trompette
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B. La Grèce antique
Ne pas oublier qu'au IVe et IIIe millénaire, l'Europe en est encore à l'Âge de la pierre et du
bronze alors que la Mésopotamie et l'Egypte sont des sociétés plus avancées.
1. Chronologie :
Époque archaïque: v. -700 à -500 av. J. C.
Époque classique: v. -500 à -300 av. J. C.
Époque hellénistique: v. -300 jusqu’au début de l'ère chrétienne.
2. Les instruments
A. La lyre (instrument plutôt didactique)
-carapace de tortue recouverte de peau et cornes d'antilope
formant les montants de l'instrument;
-cordes en boyaux; au début, 5 cordes, 11, puis 13 pour
les 13 consonnes de l’alphabet;
-se joue avec les doigts ou avec un plectre;
!on n'utilise jamais le plectre pour accompagner le chant !
-instrument également utilisé pour les fêtes et banquets.
Vidéo : barbiton
https://www.youtube.com/watch?v=Mm9GnKjTKpc
Attention, concernant le barbiton antique, dans l’Antiquité, la polyphonie n’était pas pratiquée
comme dans cet extrait.
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-le musicien utilisait une phorbeïa (qui fait
penser à une muselière) qui maintenait
l'instrument à la bouche et permettait
vraisemblablement une pression constante dans
les joues;
-les aulètes (joueurs d’aulos) connaissaient les fourches (doigtés), la fermeture partielle
des trous et pouvaient octavier par simple pression de la colonne d'air;
-tous les quatre ans (lors des jeux olympiques), se déroulait un concours réservé aux
meilleurs aulètes.
Ci-dessous, nous pouvons voir sur un sarcophage romain, le concours musical entre
Apollon et Marsyas. Apollon gagna le concours en jouant de sa lyre.
Précisons que, selon la mythologie grecque, l’aulos fut inventé par la déesse Athéna qui
jeta l’instrument car elle ne supportait pas la déformation de ses joues alors qu’elle jouait.
Marsyas le ramassa et défia Apollon dans un concours.
E. La salpinx
-Il s’agit de la trompette grecque;
-elle est très légèrement conique;
-elle est mentionnée déjà dans l'Iliade et elle est comparée au
cri terrible d'Achille;
-les cavaliers athéniens faisaient leurs exercices au son des
salpinx;
-comme l'aulos, le jeu de la salpinx est également une
discipline olympique.
F. L'hydraulos
-L’orgue hydraulique a été inventé par Ctésibios d'Alexandrie, au IIIe siècle av. J. C.;
-il ne sera pas très utilisé chez les Grecs mais les Romains l'apprécient;
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-il fonctionne sur le principe des vases communicants pour maintenir une pression d'air
constante dans le buffet de l'orgue (le réservoir d'air).
https://www.youtube.com/watch?v=V7qVk5eZTEE
Hydraulos, reconstitution
Audition :
CD Musique d’abord, Musique de la Grèce antique
Hymne au soleil
https://www.youtube.com/watch?v=QFzc8hMyJ8c&list=RDYUPGpX_X2tA&index=2
Instruments entendus :
-Crotales (cymbalette ici jouée avec une batte)
-Hydraulos
-Lyres, etc.
-mode rythmique : dactyle (longue / deux brèves)
C. La Rome antique
1. Petits repères chronologiques
-Rome est fondée, selon la légende, en 753 av. J. C. par Romulus, frère de Remus;
-IIIe et IIe siècles conquêtes méditerranéennes;
-en 27 av. J. C., fin de la République;
-l'Empire durera jusqu'en 476 ap. J. C., date à laquelle Odoacre, un Wisigoth, prend le
pouvoir et dépose le dernier empereur romain, le petit Romulus Augustule, alors âgé de 12 ans!
Cette date étant la fin de l'Empire romain d'Occident et le début du Moyen Âge; fin du Moyen
Âge: 1453, prise de Constantinople (appelée Byzance avant Constantin) par les Turcs, qui est
dans ce cas, la fin de l'Empire romain d'Orient. Constantinople ne deviendra officiellement
Istanbul qu’en 1930 !
Nous avons vu que les instruments à cordes tenaient une place importante dans les sociétés
mésopotamiennes, égyptiennes et mêmes grecques. À Rome, étant donné le contexte belliqueux
dans lequel se trouvent les Romains et à fortiori leurs voisins, les instruments à vent et plus
exactement les cuivres vont tenir une place prépondérante dans la société romaine.
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2. Les instruments
a. La tuba
-elle est plus courte que la salpinx
grec;
-elle a une perce cylindrique, ce qui
l’apparente directement à la
trompette ;
-un exemple conservé mesure
1, 17 m.;
-elle est utilisée dans l'infanterie
comme instrument d’appel, pour
communiquer les ordres.
Tubas romaines
b. Le cornu
-sorte de trompette recourbée ; la perce est
cylindrique;
-une barre transversale permet de tenir
l'instrument sur l'épaule;
-utilisé également dans l'infanterie.
Le cornu romain
Vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=TZppWeq8bUQ
Reconstitution d’un cornu
c. Le lituus
-perce cylindrique avec un pavillon recourbé;
-utilisé dans la cavalerie.
-le lituus est un instrument d’origine étrusque ;
les Étrusques s’en servaient pour organiser les
attaques navales ;
-les Romains en jouaient pour communiquer des
ordres dans la cavalerie.
Lituus romain
Vidéo :https://www.youtube.com/watch?v=TC6Lc78Pu_s
Lituus romain : reconstitution
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V. LE MOYEN ÂGE
A. Un peu d’histoire
L a musique instrumentale du
Moyen Âge est mal connue. Les
premières notations datent des IXe et Xe
siècles mais elles se sont appliquées
qu’à la musique vocale. En effet, les
premières notations apparaissent pour
la musique religieuse qui était
essentiellement vocale. Pourquoi
vocale ? Car les premiers chrétiens ont
rejeté l’usage des instruments. Ils
étaient utilisés pour les rites de la
religion romaine, donc païenne. Une
autre hypothèse serait le rejet des
instruments car les Romains les
utilisaient à des fins militaires.
Mais nous possédons un document d’une richesse extraordinaire qui date du XIIIe siècle : les
Cantigas de Santa Maria d’Alphonse le Sage, roi de Castille (1221-1284).
C e recueil de chants comprend 420 cantigas sur le thème de la Vierge Marie. Il a été
élaboré entre 1250 et 1280 par des savants, des poètes, des musiciens, des scribes, des
enlumineurs, etc. Les enluminures qui ornent le manuscrit représentent 40 instrumentistes du
Moyen Âge; ils sont pour la plupart représentés par deux et les instruments sont représentés
dans leur jeu.
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C’est un instrument à cordes pincées, doubles, qu’on appelle chœurs. Au début, 4 à 5 chœurs
en boyau. Puis, le nombre de chœurs va augmenter. Il est muni de frettes qui sont un repaire
visuel et surtout physique pour le musicien.
2. La vièle à archet
C’est une ancêtre de la viole de gambe (voir infra) et c’est
un des premiers instruments à archet joué en Europe.
L’archet apparaît vraisemblablement chez nous vers le XIe
siècle par le Moyen Orient lors des croisades. Il
aurait été inventé à l’extrême est de la Russie ou en Extrême-
Orient (Chine ?).
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Flûte à bec alto en sol (ou fa): reconstitution
4. Le psaltérion
-Le psaltérion est un
instrument à cordes pincées
qui se jouait sur les genoux
ou sur une table (ill. 1.);
-ne pas le confondre avec
le tympanon qui a à peu près
la même forme mais qui se
joue avec des petits
marteaux manuels. (ill.2)
1. Cantigas: psaltérions
Vidéo : psaltérion, reconstitution 2. Tympanon: enluminure de la fin du XVe siècle
https://youtu.be/fFfdf3-O4CI Vidéo : tympanon, reconstitution
https://www.youtube.com/watch?v=BLTNFDr9-sk
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C. Les hauts instruments
1. Les buisines
-trompettes (voir chapitre VI).
2. Le cornet à bouquin
-même s’il est en bois, le cornet à bouquin est un instrument de la famille des cuivres; en
effet, il est muni d’une embouchure (anches lippales) comme une trompette ; cette embouchure
est plus petite et est tournée en corne de bovidé;
-il est en érable et il est recouvert de cuir ou de parchemin, ce qui rend l’instrument étanche ;
-il ne prendra sa forme définitive qu’à la Renaissance.
3. La flûte traversière
-même si elle est présente dans les Cantigas de Santa Maria, elle
est peu répandue au Moyen Âge. Elle est surtout jouée en
Allemagne et en Bohème. On l’appelle aussi « flûte allemande ».
L’illustration à droite présente deux joueurs de flûtes traversières
qui tiennent leur instrument « du mauvais côté ». Rappelons que la
latéralisation des instruments sera systématique à partir du début du
XVIIe siècle lors de l’apparition de l’orchestre accompagnant l’opéra.
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Vidéo : ensemble de cromornes
https://www.youtube.com/watch?v=6Pthv29TgRE
5. La chalemie
-Elle connaît son essor surtout à la Renaissance ;
-« chalemie » vient du mot « calamus », en latin, qui signifie « roseau »;
-c’est un des ancêtres du hautbois;
-elle est munie d’une anche double;
-elle est munie de trous de doigts (à la Renaissance, une clé
dans le grave apparaît, mais il faudra attendre le XIXe siècle pour avoir
le clétage complet).
6. La cornemuse
-aérophone dont les premières traces remontent à l’Antiquité;
-elle est munie d’un porte-vent pour remplir le sac d’air;
-le sac est fait de la peau d’un animal, souvent une chèvre ;
-un chalumeau percé de trous de doigts permet de jouer la mélodie. Attention, le chalumeau
peut être muni d’une anche double, contrairement à l’ancêtre de la clarinette (le chalumeau) qui
est muni d’une anche simple. Le chalumeau de la cornemuse peut être muni également d’une
anche simple.
-le ou les bourdons, s’il y en a, sont normalement munis d’une anche simple.
Cantigas: cornemuses
Ici, les cornemuses ne sont pas munies de
bourdons.
Le tuyau dans la bouche du musicien est le
porte-vent.
Le tuyau qui forme un angle et qui se
trouve dans les mains du musicien s’appelle « le
chalumeau. » Il sert à jouer la mélodie.
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VI. LA TROMPETTE À TRAVERS LES ÂGES
Tous les cuivres ont en général des parties cylindriques et des parties coniques ; ce qui
compte, c’est la proportion de l’une et de l’autre. La trompette a en théorie les deux tiers de la
longueur de sa perce qui sont cylindriques ; le dernier tiers étant la branche du pavillon.
Le cor, quant à lui, a les deux tiers de sa perce qui sont coniques. La perce des coulisses est
par définition (et pour tous les cuivres) cylindrique. Ceci, c’est la théorie car la trompette
actuelle est très légèrement conique dans les parties normalement cylindriques (jusqu’à 80%)
et n’est vraiment cylindrique que dans le mécanisme des pistons et dans la coulisse d’accord.
-Concluons par le fait que la trompette est un instrument cylindro-conique et que le cor est coni-
cylindrique !
Trompette assyrienne
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B. La trompette sarrasine
À la chute de l’Empire romain d’Occident qui se situe en 476
ap. J. C., un phénomène curieux se passe : la trompette et son
usage disparaissent complètement. Les Chrétiens n’utilisent alors
que des instruments militaires qui sont les cornes de buffle et
d’auroch et un peu plus tard, des défenses d’éléphants (des
oliphants.)
Oliphant (s’écrit également « olifant »
Trompettes sarrasines
En Occident, les Européens vont adopter et un peu copier la trompette sarrasine mais
également se « souvenir » de la trompette de l’Antiquité (beaucoup de polémiques ont cours
actuellement ; traces iconographiques douteuses, mauvaises traductions de termes, etc.) Bref,
la buisine sera en usage au Moyen Âge. À noter que le mot posaune (= trombone en all.) dérive
du mot buisine en passant par le mot pusune et que le mot buisine lui-même vient du mot latin
buccina. Trêve d’étymologie, la buisine est une longue trompette en métal, droite et cylindrique.
Reconstitution : buisines
https://www.youtube.com/watch?v=4Pgam4v9Dsk
Cantigas: buisines
1. Le trompettiste de cour
À cette époque, le statut social du trompettiste n’est pas différent des autres musiciens. Ils
sont considérés comme étant « non honorables » sauf quand ils font partie d’une maison
princière ou attachés à une ville.
Cependant, les trompettes (on peut encore dire à peine trompettistes, à l’époque) ont été les
premiers à occuper des emplois fixes dans la noblesse car ils occupaient un rôle prépondérant
dans la guerre, plus que courante à l’époque. Ils portaient un uniforme coûteux et disposaient
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d’une monture. Mais attention, « le trompette = le trompettiste »était toujours considéré comme
un simple serviteur. « Le trompette » de cour devait jouer à la table du prince et lors des
présentations publiques.
Quand on était en temps de paix (ce qui était rare), les trompettes devaient jouer lors des
tournois, des couronnements, des mariages, des baptêmes, etc.)
2. Le répertoire
On sait qu’au bas Moyen Âge (seconde partie du Moyen Âge, du Xe au XVe siècle), les
trompettistes jouaient dans le registre grave de la trompette (les quatre premiers partiels ou
harmoniques). Ce fait est confirmé par l’iconographie de l’époque qui montre les lèvres des
trompettistes qui sont peu tendues et leurs joues gonflées). L’embouchure n’est pas encore
séparée de l’instrument et est encore un simple évasement du tuyau.
Le trompettiste jouait donc dans le registre grave et on sait par les témoignages de l’époque
que le volume sonore de ces trompettes était considérable. La trompette jouait donc toujours
les parties graves et notons que le trombone sera issu de la trompette au XVe siècle. Ces parties
graves étaient souvent des sortes de bourdons.
D. La trompette à la Renaissance
1. La trompette repliée en « S » (de forme allongée)
Grâce à un progrès dans la facture des tuyaux de métal (on peut courber les tuyaux à partir
de la Renaissance), la trompette, vers 1400, va prendre un nouvel essor. La trompette, qui faisait
alors 2 mètres de longueur, va pouvoir être ramenée à un tiers de sa longueur réelle ; les
trompettes seront alors pliées soit en forme de « S », soit enroulées sur elle-même. Dès 1500,
cette forme va remplacer les autres formes de la trompette. Cette forme de « S » est toujours la
forme de la trompette moderne.
Trompette en « S »,
Renaissance, Extrait
de Musica getutscht de
Sebastian Virdung
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2. La trompette à coulisse (it.: tromba da tirarsi)
Apparaît alors un autre instrument : la trompette à
coulisse. La coulisse n’était pas double (à deux
branches) comme celle du trombone mais était en fait
un prolongement de la branche de l’embouchure. La
coulisse (le tube relié à l’embouchure) était fixe et
c’était donc l’instrument que l’on faisait glisser loin ou
près de soi. On peut le voir très bien à Anvers avec les
Anges musiciens de Memling.
Hans MEMLING, (Dix) Anges musiciens, un des deux volets (cinq anges) de l’orgue de Najera, peint vers
1490: trompette à coulisse (2e ange en partant de la gauche)
Dès ce moment, on va remarquer une dissociation nette entre les usages des deux types de
trompettes : la trompette repliée fut utilisée à la cour et à la guerre et la trompette à coulisse fut
utilisée pour sonner le guet, les heures (qui se sonnaient à deux voix), prévenir les incendies et
les attaques, etc.
Le trombone (la saqueboute) apparaîtra vers 1450 car il sera possible alors de faire des
coulisses à deux branches, comme les trombones actuels et donc de ne faire glisser que la
coulisse et non pas tout l’instrument qui est quand même plus lourd que la trompette.
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plus ou moins élaborées ; il joue soit dans le registre plus aigu (trompette oblongue), soit dans
le registre médium (avec une trompette à coulisse.)
Concluons par le fait que la Renaissance voit apparaître deux nouveaux instruments : la
trompette recourbée qui facilitera l’usage et le transport de l’instrument et la trompette à
coulisse, qui permettra de jouer chromatiquement. Les trompettistes des villes sont en général
les enseignants de la pratique de l’instrument. C’est à cette époque également qu’apparaît le jeu
du clarino, c'est-à-dire, du registre aigu de la trompette et qui nécessite une technique
particulièrement virtuose. Attention, le clarino n'est pas un instrument mais bien un registre !
E. La trompette baroque
Avec deux grandes guerres à son actif (la Guerre de Trente Ans et la Guerre de Sept Ans),
la période baroque allait encore voir le rôle de la trompette militaire prépondérant ! Les
trompettes du prince étaient presque tout aussi importantes que le prince lui-même !
1. La trompette de concert
Au XVIIe siècle, se passe un évènement très important dans l’histoire de la trompette : son
utilisation pour les concerts. La technique de l’instrument va se voir changer radicalement dans
le sens où les trompettistes devront apprendre à jouer doucement et juste ! Ils devront être
capables de tempérer (jouer juste) les sons partiels, ce qu’ils ne faisaient pas forcément étant
donné qu’ils jouaient entre eux ou avec quelques autres instruments mais pas avec un orchestre
complet.
En clair, le jeu orchestral de l’instrument le fera évoluer vers un autre type d’expression que
celui de « faire du bruit. » À partir de ce moment, on pourra remarquer sur les documents
iconographiques que les trompettistes gonflent de moins en moins les joues.
Dès le XVIIe siècle, ces deux conseils sont d’ailleurs spécifiés dans les méthodes de l’époque
et stipulent que pour les « clarinistes », il est très « extraordinairement difficile d’obtenir une
embouchure (dans le sens de la bouche, des lèvres) correcte ». Le seul secret, comme
maintenant, était de travailler et de pratiquer l’instrument assidûment en vue d’imiter, comme
le voulaient les prémices du baroque pour tous les instruments, la voix humaine.
J’en profite pour préciser que la technique de la trompette avec des trous (en général deux)
au niveau de la branche de l’embouchure date seulement du XXe siècle. Beaucoup de
trompettistes baroques jouent actuellement sur de tels instruments en disant (honnêtes ou non)
jouer là un jeu très baroque ! On n’a encore jamais retrouvé de trompettes baroques percées de
trous ! Je pense que les trompettistes actuels devraient avoir conscience que le jeu de la
trompette naturelle aux XVIIe et XVIIIe siècles s'avérait très délicat et particulièrement virtuose
et que très peu de trompettistes à l'époque étaient capables de
très bien jouer... comme maintenant!
2. Gottfried Reiche (1667-1734)
Pendant les premières années que J. S. Bach passe à
Leipzig, le trompettiste attitré est Gottfried Reiche qui a le
statut de Stadtpfeifer est et a été sujet a des polémiques
musicologiques car l’instrument que tient le musicien
ressemble plus à un cor de postillon qu’à une trompette !
Dans Le Cor, édité chez Payot, Kurt Janetzky et
Bernhard Brüchle donnent une explication plus que
satisfaisante à ce sujet. Puisqu’il n’était que Stadtpfeifer
(litt. : « souffleur de ville »,) et non pas Hoftrompeter
(trompettiste de cour), il n’avait tout simplement pas le droit
de se faire « portraiturer » avec une trompette oblongue.
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3. La cour de France
Il y a douze trompettes militaires à la cour de Louis
XIV. Les trompettistes jouaient soit par trois, soit par six.
Il y a également les 24 trompettes de la garde du corps.
Tous ces trompettistes reçoivent des ordres directement
du roi et non pas d’un officier supérieur. A leur entrée en
fonction, on leur donnait le titre de chevalier. La reine
n’a qu’une trompette à son service et encore, pas
toujours !
Trompette sous Louis XIV, gravure du XVIIe siècle
4. Le répertoire
Pour simplifier quelque peu, la moitié des œuvres de J. S. Bach avec trompette demande
l’usage d’une trompette en ut et pour l’autre moitié, une trompette en ré. En général, les trois
trompettes sont accompagnées de timbales. Il y a également des cantates avec trompette en solo.
Les instruments utilisés sont des trompettes plus longues que les trompettes modernes. Dans la
vitrine de Nuremberg du MIM, les trompettes baroques exposées sont en ré ou en ut et sont
donc une octave plus basse que l’instrument d’orchestre actuel qui est en ut. La raison en est
tout simplement qu’en ce qui concerne les vents, plus l’instrument est long, plus on peut faire
de notes, plus l’étendue de l’instrument sera grande (ce qui n’est pas du tout le cas pour les
cordes : on ne fait pas plus de notes avec une contrebasse qu’avec un violon !) En effet, le cor
mesurant pas moins de quatre mètres, un corniste professionnel peut jouer cinq octaves alors
que la trompette d’orchestre qui mesure à peu près 1,30 m. ne peut être jouée que sur deux
octaves et demie, voire plus avec beaucoup d’habilité et d’énergie (et de rougeur de la figure !).
C’est la raison pour laquelle la trompette baroque est plus longue. Même sans pistons, sa
longueur permet de jouer des notes proches (une gamme), dans le registre aigu (le clarino.)
L’embouchure était également différente dans le cas du jeu à l’aigu ; elle était plus plate que
les embouchures actuelles, ce qui permettait un jeu plus aisé dans le registre du clarino mais
moins puissant de façon générale. Cela convenait parfaitement à l’esthétique musicale de
l’époque qui ne demandait pas aux instruments de sonner comme dans un orchestre wagnérien !
https://www.youtube.com/watch?v=b24w_ykmwD4&t=204s
Introduction à la trompette baroque avec Alison Balsom (EN)
F. Le déclin de la trompette
1. La fin de l’Ancien Régime
On peut dire que l’art du clarino trouve son apogée à la fin de l’époque baroque et au début
de la période classique soit dans les années 1750. Après la Révolution de 89, l’idéal bourgeois
ne voyait pas d’un très bon œil l’usage de la trompette, emblème de la noblesse et de ses
armées !
À partir de la période classique, la trompette aura plus un rôle d’instrument du tutti à
l’orchestre. Même si Haydn a écrit un superbe concerto pour trompette (voir infra.), cela reste
une exception. Mozart a composé un concerto pour trompette quand il avait douze ans mais il
est malheureusement perdu. On sait que Mozart avait une phobie du son de la trompette et que
son père, Léopold, a tenté de la lui faire passer en invitant un de ses amis trompettiste pour
jouer dans les oreilles du pauvre petit Wolfgang qui avait neuf ans et qui en a fait une syncope !
Au XIXe siècle, le rôle de la trompette d’orchestre deviendra plus soliste ; il y a de
magnifiques solos pour trompette dans la musique romantique (cf. Wagner, Verdi et d’autres).
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2. Les différentes inventions avant le piston
Paradoxalement ou logiquement (tout dépend de la façon d’aborder la question), c’est durant
cette période de déclin que la trompette va subir le plus de transformations pour en arriver enfin
au piston encore utilisé aujourd’hui.
a. La trompette à boucher ou trompette demi-lune (env. 1775 – env. 1840)
En fait, c’est d’abord sur le cor que cette technique s’est développée. Un corniste de Dresde
s’est aperçu qu’en bouchant le pavillon de son instrument avec la main droite, il pouvait faire
baisser la note d’un demi-ton, voire d’un ton. Voyant que la technique portait ses fruits sur le
cor, on l’essaya sur la trompette : on recourba son pavillon (trompette demi-lune) pour pouvoir
l’atteindre avec la main. Le seul problème c’est que le timbre de la trompette au départ clair
devient carrément sourd, proche de celui du cor. Sur le cor, cette technique se prête mieux étant
donné que la couleur du son du cor (au fond des bois...) est déjà assourdie, moins claire, moins
brillante que celle de la trompette (voir l'introduction).
Charles
Kretchman, 1815,
stopf trompete, MIM
C’est donc Anton Weidinger (1767-1852) qui invente la trompette à clefs et qui sera virtuose
sur cet instrument ; à cette époque, des grands compositeurs écrivent pour la trompette (à clefs).
Weidinger est un ami de Joseph Haydn, c’est pour lui que le fameux compositeur écrira son
concerto non moins fameux, un des rares pour l’époque avec le concerto de Nepomuk Hummel
(1778-1837) qui connaissait également Weidinger. À l’invention du piston, l’usage de la
trompette à clefs disparaîtra petit à petit.
Trompette à clefs, Anton Müller, d’après Anton Weidinger (début du XIXe siècle) (Bad Sackingen, Trumpet
Museum)
https://www.youtube.com/watch?v=WpWf42Ck3qE
La trompette à clés : Entretien avec Markus Würsch
29
3. Le piston
L’invention du piston en 1813-14 a pour but essentiel de rendre chromatique le registre grave
de la trompette. Nous avons vu plus haut que la trompette baroque, de par sa longueur, pouvait
produire une gamme diatonique voire chromatique dans le registre du clarino (le registre aigu
de la trompette). En clair, durant la période baroque, les compositeurs plaçaient toujours la
mélodie à la trompette au registre aigu de l’instrument pour pouvoir jouer des harmoniques
rapprochés. Le piston allait éliminer les inconvénients de la trompette à boucher et de la
trompette à clefs. Le timbre clair de la trompette
n’allait plus être altéré.
On attribue l’invention du piston au corniste
Heinrich Stölzel et dans le même temps
à Friedrich Blühmel. Au départ, les pistons
sont dans une boîte carrée (et non cylindrique
comme plus tard).
Pistons à boîte carrée de Heinrich Stölzel
Le piston a d’abord été essayé sur un cor et c’est en 1820 qu’une trompette sera munie de
pistons. Beaucoup de systèmes ont vu le jour pour tenter d’améliorer le piston de départ.
Retenons seulement le piston de François Périnet qui est le piston actuel, breveté en 1839. Ceci
dit, la trompette à pistons ne sera pas immédiatement acceptée dans le milieu musical. Certains
prétendaient que le piston « dévirilisait » la trompette ! Encore en 1840, des compositeurs
composaient les parties de trompettes pour des trompettes naturelles et les trompettistes eux-
mêmes jouaient encore sur ces instruments pour l’exécution de telles partitions.
Notons également que le système des pistons a d’abord été en vogue sur le cornet à pistons,
qui, à l’orchestre, a été utilisé par paires à côté de la trompette naturelle. La trompette à pistons
a ensuite évolué vers un tube plus court, comme le cornet à pistons en sib.
Différentes
longueurs
des coulisses
correspondant
aux trois
pistons
G. La trompette moderne
Nous avons vu que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’usage de la trompette est en
déclin. Le XIXe siècle va connaître l’invention du piston mais cela ne suffira pas à redonner
une place de soliste à l’instrument. Pratiquement aucun concerto pour trompette n'a été composé
à cette époque alors que le répertoire pour le cornet était en pleine expansion, mais s’adressait
également à un autre public. Le jeu de la trompette du XIXe siècle est essentiellement orchestral.
Il existe de magnifiques solos dans les opéras de Verdi, de Wagner, les symphonies de
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Bruckner, plus tard de Mahler. Au XXe siècle, il y a un regain d’intérêt pour le jeu
« trompettistique », n’oublions pas les concertos comme ceux de Tomasi ou de Jolivet.
Un dernier mot sur les différents types de trompettes. La trompette sans pistons est appelée
« trompette naturelle » ou « trompette baroque ». Dans la seconde partie du XXe siècle, un
grand trompettiste de cette époque, Maurice André a joué sur une petite trompette (trompette
piccolo en sib aigu) pour pouvoir aborder le répertoire baroque sans devoir jouer sur instruments
d'époque. La performance sur trompette piccolo est toujours remarquable mais elle n'est en
aucun cas « historique ». En effet, le concept de la petite trompette en sib aigu date seulement
du XIXe siècle et en aucun cas de la période baroque.
La trompette en ut à pistons est la trompette moderne de l’orchestre symphonique belge et
français. La trompette est un instrument transpositeur : par exemple, même si l’instrument
sonne en sib, on va parler de la gamme de do majeur alors que les sons réels entendus seront
sib-do-ré-mib-fa-sol-la-sib. La trompette sib est la trompette des débutants ; elle est plus facile
au premier abord (car plus longue et donc le son fondamental est plus grave) et dans
l’enseignement musical, l’élève jouera sur une trompette sib à l’académie jusqu’à son entrée au
conservatoire où il passera à la trompette en ut. De plus, d’une façon générale, la trompette sib
est considérée comme la trompette de jazz, des harmonies, des fanfares (attention, dans les
brass band, on utilisera des cornets à pistons et non pas des trompettes). Il existe un autre
système de pistons notamment en Allemagne qui est celui des cylindres rotatifs avec palettes
(c’est ce qu’on trouve sur le cor d’harmonie ou d’orchestre.) En Allemagne, notre trompette
(même la trompette en ut) à pistons est considérée comme une trompette de jazz. La trompette
en usage dans les orchestres symphoniques allemands est la trompette à palettes dite dans le
jargon orchestral « trompette
choucroute ».
Pour terminer avec le jazz, il existe
également une trompette en usage dans
ce domaine: la trompette de poche.
Malgré sa petite taille, elle a le même
ambitus et donc la même longueur que
la trompette sib. Elle est enroulée sur
elle-même, ce qui permet de raccourcir
l’instrument tout en lui gardant la
longueur de sa perce équivalente à la
trompette sib.
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VII. LES DÉBUTS DE L'ORCHESTRE
A. Étymologie
Le mot « orchestre » provient du mot grec orkestra qui désignait, dans l'ancien théâtre grec,
un espace à l'avant-scène, l'hémicycle où se tenaient, entre autres, les danseurs. Un traité de
danse se dit « orchésographie* ».
Au XVIIe siècle, comme dans le grec ancien, on a utilisé le mot « orchestre » pour désigner
un endroit et non des personnes, l'endroit où se tenait l'orchestre.
C'est seulement dans les années 1670', en France et en Italie que le mot « orchestre »
désignera les instrumentistes. Auparavant, on parlait plutôt des violons, des concertants, de la
symphonie; du concerto, de la sinfonia, etc.
* Voir le traité de danse de Thoineau Arbeau, anagramme de Jean Tabourot (qui était chanoine),
publié en 1589 à Langres, commune de l’Est de la France.
B. Un peu d'histoire
Il ne faut jamais oublier que l'histoire des instruments suit presque toujours celle de la voix.
On sait que la polyphonie vocale apparaît vers le VIIIe, IXe et Xe siècles et qu'elle trouve son
apogée aux XVe et XVIe siècles (la Renaissance). À cette période, les instruments vont
essentiellement vouloir imiter les voix. C'est naturellement pour cette raison que les instruments
de la Renaissance se sont développés par famille entière, du sopranino à la contre-basse
(contrebasse).
Au XVIe siècle, exceptés dans la musique populaire, nous avons donc des ensembles
d'instruments:
-qui imitent les voix humaines;
-qui jouent lors des ballets et des danses;
-qui jouent les intermèdes florentins. Les intermèdes sont des petites pièces
chantées, costumées, quelques fois dansées que l’on jouait entre les actes de pièces de théâtre
parlées, « classiques » et qui racontait une petite histoire de 10 à 15 minutes. Entre chaque actes
de la pièce de théâtre, venait se glisser un intermède. Petit à petit, les intermèdes ont formé une
unité dramatique et une histoire était racontée en différents « épisodes » entre chaque acte de la
pièce de théâtre. Puis, on a tout simplement sorti la suite des intermèdes de la pièce de théâtre
pour en faire une œuvre indépendante, ce qui a donné les débuts de l’opéra.
Nous avons donc (presque) tous les ingrédients pour créer un nouveau genre: l'opéra.
C. L'opéra
1. En Italie
Il n'y a donc pas eu d'orchestre avant la
période baroque. À la Renaissance, nous avons
des ensembles instrumentaux, comportant des
familles entières d'instruments appelés
« consort » en Angleterre ou des instruments
provenant de familles différentes comme les
broken consort.
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Pour rappel, on considère l'Orfeo de Monteverdi,
joué en 1607 à Mantoue, comme étant le premier
opéra digne de ce nom dans l'histoire de la musique.
Auparavant, Il y a, bien entendu eu les essais de
Caccini, Peri, etc.
Ce qui est très intéressant, c'est l'instrumentation
de ce premier opéra (Orfeo). Très tôt, Monteverdi va
constituer un orchestre avec une bonne trentaine
d'instruments. Nous trouvons dans cet orchestre:
-trois violes de gambe;
-4 violons, 4 altos, 2 violoncelles, 2 contrebasses;
-des piccoli violini alla francesce (on pense vraisemblablement que ce sont des pochettes, mais
cela pourrait être également des violons sopraninos);
-des chitarrone;
-des luths;
-deux harpes;
-une régale (orgue);
-deux cornets à bouquin;
-deux trompettes;
-quatre saqueboutes;
-deux flûtes à bec.
Notons:
-Le nombre plus important des violons (la famille) que des violes. Monteverdi tient déjà
compte de l'importance du violon dans l'orchestre. Durant le XVIIe siècle, le violon va chasser
la viole de l'orchestre, étant donné la sonorité moins intense de la viole de gambe.
-La présence des trombones (jusqu'alors utilisés dans le répertoire religieux), qui vont
disparaître peu après de la musique profane pour refaire leur apparition chez Mozart dans le
Don Giovanni (1787)
-Le chitarrone, le luth et la régale (petit orgue) vont également ne plus avoir leur rôle dans
l'orchestre moderne. Ce sont les instruments de la basse continue. Ce procédé s'étiolant au
XVIIIe siècle, les instruments le servant disparaîtront de même.
vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=dBsXbn0clbU
L'Orfeo de Monteverdi par Jordi Savall
2. En France
C'est la Grande Bande des Violons du Roy qui va devenir la base de l'orchestre symphonique
actuel.
En 1529: On sait que François Ier avait 6 musiciens à son service (3 violons, 2 hautbois et
une saqueboute (= trombone)
En 1607: Il y a 12 violons sous Henri IV
En 1618, il y en aura 24
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En 1626: Louis XIII crée les Vingt-Quatre Violons du Roy qui se composent de:
-6 dessus (violons);
-4 haute contre (seconds);
-4 tailles (altos);
-4 quintes (ténors, qui n'existent plus dans l’orchestre symphonique actuel);
-6 basses de violons (qui n'existent plus dans l’orchestre symphonique actuel).
Notons que par après, ils seront 25 violons!
Notons également que sous Louis XIV, il y a trois institutions qui jouent de la musique: la
Musique de l'Écurie (pour tout ce qui se passe à l'extérieur), la Musique de la Chambre (pour le
service personnel du roi) et la Musique de la Chapelle (tout ce qui concerne la musique
religieuse.)
Quand Giovanni Battista Lulli (encore écrit comme tel; il francisera son nom en Lully) arrive
à Paris, il vient de Florence, il est danseur, violoniste, nous dirions aujourd'hui, artiste complet.
Il a 14 ans et est plein d'enthousiasme. Il arrive donc en 1646. Lulli est plus âgé que Louis. Lulli
est né en 1632 et Louis en 1638 mais ils se rencontrent et se plaisent mutuellement. Arrivé à la
cour en tant que « converseur d'italien » pour la Grande Mademoiselle (sœur de Gaston
d’Orléans), il va aussi s'occuper de la Bande des Violons. Il quittera plus tard le service de
Mademoiselle et deviendra surintendant de la Musique du Roy en 1661, année où Mazarin
meurt et où Louis va assumer pleinement son pouvoir absolu. Quand il prend en main les
violons, l'ensemble est dans un état lamentable. Étant mal considérés, les violons n'ont aucune
discipline; ils arrivent saouls aux répétitions, ils ont un violon pour deux et, le pire pour Lully,
c'est qu'ils improvisent n'importe quoi, n'importe quand et surtout, n'importe comment! Il va
réclamer à Louis une autre bande en suggérant au roi qu'elle serait parfaite pour son service
personnel. Louis accepte et la Petite Bande des Vingt Violons fait son apparition. Il est clair
que certains musiciens faisaient partie des deux orchestres. Car « orchestres » ils sont. Les
hautbois rejoignent souvent les violons et les timbales vont faire leur entrée et être jouées pour
la première fois à l'intérieur. Après les réformes de Lully, la Grande Bande devint réputée pour
son ensemble dans les attaques et déjà, Lully fera respecter les coups d'archets.
Mais revenons à l'opéra. En France, on ne composera pas d'opéras mais d'abord des ballets
de cour (dans lesquels la cour et même le roi dansent), des comédies-ballets, et puis, enfin, des
tragédies lyriques, qui correspondent à l'opéra seria italien.
Les bandes des violons vont participer à tous ces spectacles. L'orchestre utilisé pour l'opéra
était composé du:
34
a. Petit chœur comprenait : -un clavecin;
-un luth;
-des théorbes;
-des basses de violes;
-des violoncelles;
Le petit chœur accompagnait les récits, les airs et les chœurs chantés.
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En France, c'est le pouvoir absolu de Louis XIV qui va contribuer à l'usage des violons qui
deviendront la base incontournable de notre orchestre. Louis est un roi redoutable et redouté.
Le monde entier jusqu'en Chine connaît l'existence de Versailles, de son immense palais, de
son parc, de ses fontaines, de son grand canal et de ses réjouissances presque quotidiennes.
Toutes les cours dignes de ce nom veulent imiter Versailles. Elles auront elles aussi à leur
service, une bande de violons, comme Charles II, en Angleterre (1661). S'étant réfugié en
France suite aux troubles de la monarchie dans son pays (Cromwell) il admira la bande des
violons et, rentré au pays, il organisa sa musique en prenant modèle sur celle de Louis XIV.
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VIII. LES CORDES FROTTÉES
Le rebec est un des ancêtres du violon par sa forme de poire (bombé) qui sera toujours
présente chez le violon ; mais le fond ainsi que la table d'harmonie du violon sont plus
légèrement bombés que la caisse du rebec.
Vidéo : Le rebec, reconstitution
https://www.youtube.com/watch?v=XWA6oTr0vnU
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Lira da braccio: Raphaël, Le Parnasse (détail) début du XVIe siècle
https://www.youtube.com/watch?v=X3krWTDVtBU
Vidéo : lira da braccio
Nous savons que dès 1550, le violon a la forme qu'on lui connaît actuellement mais non pas
sa taille; il faudra attendre Stradivari pour que la longueur des violons soit standardisée.
Au XVIe siècle, l'usage du violon va être réservé pour l'extérieur étant donné qu'il a un son
puissant. Il sera donc considéré comme un « haut instrument. » Un haut instrument a donc un
son plus intense qu'un bas instrument.
38
A cette époque et ce, jusqu'au XVIIIe
siècle, surtout en France, le violon sera
considéré comme un instrument populaire.
L'expression « aller au violon» qui veut dire
« aller en prison » vient du fait que les
violoneux passaient souvent la nuit en prison,
après s'être produit dans une fête (des noces,
des baptêmes, des fêtes de printemps, etc.), ne
fût-ce que pour passer la nuit sous abris.
À la Renaissance et encore durant le premier tiers du baroque, nous avons deux types
d'instruments:
a. Les hauts instruments qui sont joués à l'extérieur comme le violon, les chalemies
(ancêtres du hautbois, cf. infra), les saqueboutes (ancêtres du trombone, idem), les trompettes,
les traversos (ancêtres baroques de la flûte traversière), etc., qui ont un son puissant.
b. Les bas instruments qui sont joués plutôt à l'intérieur comme la viole de gambe, le
luth (en fait, tous les instruments à cordes pincées), la flûte à bec, etc. et qui ont plutôt un son
plus doux.
Le violon piccolo
1. La tenue du violon
D'une façon générale, la tenue des instruments s'est standardisée petit à petit en suivant
l’évolution de l’orchestre. Un soucis d’esthétisme intervient alors et veut que les musiciens
adoptent la même attitude pour le jeu de leur instrument Elle va se confirmer avec la création
des Conservatoires publics (et non pas les ospedale de Vivaldi à Venise qui sont réservés à des
jeunes filles sans famille) dont le premier est le Conservatoire de Paris (1795). Dans ces
conservatoires, l’apprentissage d’un instrument et sa tenue va avoir tendance à se standardiser ;
notons tout de même que chaque professeur gardera son autonomie pédagogique et que chacun
aura ses particularités.
Nous pouvons voir pour le rebec que sa tenue sera tantôt au bras et tantôt au genou. Quand on
regarde les peintures représentant des joueurs de violons au XVIIe siècle, on peut remarquer
également différentes positions (au bras, penché à la clavicule, il en existe d'autres.)
39
Leopold Mozart jouant du violon (page de titre
de sa méthode de violon de 1756)
Le jeu du violon de l'époque permettait ces différentes positions. Il est basé sur un principe
acoustique très simple déjà mis en avant par Pythagore au VIe siècle av. J. C. La corde non
raccourcie par le doigt produit un son fondamental. La division de cette corde (que produit le
doigt de la main gauche sur la touche) va donner des notes bien précises. La corde divisée en
deux, donnera l'octave supérieure; en trois, la quinte; en quatre, la quarte; en cinq, la tierce
majeure; en six, la tierce mineure, et ainsi de suite. Pour pouvoir jouer de façon diatonique, la
touche du violon est organisée en positions qui se suivent. Il y en a une vingtaine sur le violon;
au-delà de la septième, le violoniste ne compte plus, il déplace la main et les doigts sur la touche
pour monter dans l'aigu. Nous pouvons le dire, en ce qui concerne les positions, que le jeu du
violon baroque est moins virtuose qu'aux XIXe et XXe siècles. Mais attention, on ne peut pas
dire que le violoniste du XVIe siècle était moins virtuose que celui du XXIe siècle. La virtuosité
fait partie d’un tout, n’est pas que technique et est surtout à comprendre comme une forme
d’expression d’une société qui évolue et non pas qui progresse en ce qui concerne les arts.
D'une façon générale (il existe bien sûr des exceptions) le jeu du violon baroque ne dépassait
pas la cinquième ou la sixième position.
Comment expliquer cette montée virtuose au XIXe siècle? Rappelons que la Révolution de
1789 a bouleversé la société de l'époque et que le statut de l'artiste a fondamentalement changé.
Dans l'Ancien Régime, l'artiste ou plutôt l'artisan servait en tant que domestique (soyons
clairs !) à la cour d'un empereur, d'un roi, d'un prince, etc. On se souvient du pauvre Mozart et
de ses problèmes avec son « patron », le prince archevêque de Salzbourg! Après la Révolution,
le musicien, livré à lui-même, ou plutôt au public, devra se « vendre » seul. A partir de ce
moment, le compositeur cherchera le statut de génie et le musicien, celui de virtuose (cf. les
carrières de Paganini au violon et de Liszt au piano.)
La virtuosité la plus spectaculaire au violon est l'usage du registre aigu. A partir du moment
ou l'instrumentiste utilise les positions supérieures, il n'est plus possible de jouer avec une
position baroque. Le violoniste doit avoir son instrument tenu ferme sous le menton pour que
sa main gauche puisse se déplacer plus librement sur la touche de l'instrument et non plus tenir
l'instrument. D'où, dès le début du XIXe siècle, l'usage de la mentonnière et de l'épaulière sera
de mise.
40
2. Un peu de lutherie
Le mot lutherie provient du mot luth, lui-même venant d'un mot arabe « ud », voulant dire
« le bois ». Le luth est à cordes pincées (voir supra) et est un instrument d'origine arabe. Les
Arabes l'appelèrent « le bois » car, pour la première fois, un instrument à cordes pincées était
entièrement fabriqué en bois, et non plus avec une carapace d'animal comme la tortue.
b. La semi-lutherie
Les apprentis font une bonne partie du travail et le luthier intervient pour la finition.
c. La lutherie d'usine
Le gros œuvre est fait avec des machines et la table ainsi que le fond sont faits « à chaud et à
eau » dans une presse pour obtenir la voûte.
41
son sera mieux conduit. En effet, c'est la sève qui est importante (rose dans l'épicéa, cette
couleur est due à l'oxydation, lors de la coupe de l'arbre). Pour que les cernes soient serrés, il
faut que l'arbre pousse lentement. On sait, grâce à l'étude climatique du passé qu'entre 1650 et
1750 il y a eu, a plusieurs reprises, des mini glaciations (des hivers très rudes qui se suivent
pendant 4 ou 5 ans depuis 1450). Le bois utilisé alors s'est révélé excellent conducteur du son
car plus dense.
Ne tombons pas dans l'excès. Ce n'est pas parce qu'un violon est du XVIIIe siècle qu'il sera
forcément meilleur qu'un violon du XXIe siècle! Il y avait d'excellents et de mauvais luthiers à
l'époque baroque. C'est également le cas au XXIe siècle. Le seul problème de l'excellent luthier
du XXIe siècle c'est qu'il n'est pas mort depuis 250 ans!
Étiquette de Stradivari
Notons que le passage entre les cordes de boyaux et les cordes de métal c’est fait d’abord
sur le violon. En Italie, le violon a eu tendance à garder plus longtemps les cordes en boyaux.
En France, les instruments plus graves comme le violoncelle attendront le XXe siècle et même
les années 60’ pour passer aux cordes de métal.
Le boyau étant un matériau organique et élastique, réagit à la température et à
l’hygrométrie (la transpiration du violoniste, notamment…) ; la corde en boyau, élastique donc,
ne nécessite pas de tendeur que la corde de métal requiert absolument.
42
a. Boyau: avant 1660
-C'est à Rome que l'on fabrique les meilleures cordes depuis le XVIe siècle.
-Les cordes graves sont faites de plusieurs boyaux tournés ensemble.
-Le boyaudier était celui qui traitait les boyaux pour en faire des cordes.
1. Voir à ce sujet la thèse très intéressante de Rémy PETIT au Conservatoire national supérieur de Paris, Le
violoncelle en France de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle : recherches autour du passage du montage
en cordes de boyau au montage en cordes en métal, 2015.
https://www.conservatoiredeparis.fr/sites/default/files/recup/TEP-Remy-Petit_2.pdf
Au XVIIe siècle, il y aura six membres de la famille du violon: le violon (en fait le violon
soprano), le violon alto, le violon ténor (qui n'est plus joué dans nos orchestres et qui n’était pas
appelé comme tel aux XVIe et XVIIe siècles), le violoncelle (qui est en fait le violon baryton),
le violon basse (qui n'est plus joué dans nos orchestres) et la contrebasse.
4. L'archet
Rappel: premières traces de cordes frottées, vraisemblablement en Chine vers
le IVe Ve siècles ap. J. C.
-Les premiers archets ont la forme d'un arc (d'où
son nom, archet = petit arc).
-La forme de l'archet a évolué d'une forme convexe
vers une forme concave.
-Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le métier
d'archetier se détache de celui de luthier.
-Grands archetiers du XVIII et XIXe siècles:
e
Michaël Praetorius,
Syntagma Musicum, 1619
Planche des violons et pochettes
43
B. Le violon alto (aigu-grave: la, ré, sol, do)
Les dimensions de l'alto n'ont jamais été
standardisées comme les autres membres de la
famille du violon. La taille de l'alto a pu varier de 38
à 47 cm pour la longueur de la caisse. Aujourd'hui
un alto « grandes mains » est de 43 cm. Rares sont
les plus grands.
44
Vidéo : violon ténor par Marco Massera
https://www.youtube.com/watch?v=W2Da6VTxbOo
D. Le violoncelle (ou violon baryton) (aigu-grave: la, ré, sol, do, une octave plus bas
que l'alto)
La première représentation iconographique connue du violoncelle date de 1535. C’est une
fresque de Gaudenzio Ferrari ; un ange joue d’un instrument disons plus grand qu’un alto avec
des ouïes en f. Le terme « violoncelle » n’apparaîtra que plus tard. A cette époque, les mots
désignant l’instrument sont : basse de violon, bassus, französische Bass, bas Geig, viola da
basso, violone, voloncino…
C’est seulement en 1665 que le mot violoncelle sera utilisé dans la Sonate pour deux ou
trois, avec une partie facultative pour le violoncelle, d’un compositeur anonyme, éditée à
Venise par Guido D’arresti. En France, le terme ne sera utilisé qu’au début du XVIIIe siècle.
Dès le XVIIIe siècle, on distingue deux instruments de même forme mais de tailles
différentes :
Le violoncello da chiesa (d’église) : le plus large, joué lors des offices et des processions; il
était plus difficile à transporter. Le musicien le portait à l’aide d’une lanière et pouvait donc
jouer en marchant.
45
E. Le violon basse ou la basse de
violon (l'accord pouvait varier)
À première vue, la basse de violon pouvait se
confondre avec le violoncelle d'église mais il
était tout de même beaucoup plus robuste et plus
large que n'importe quel violoncelle. Le violon
basse pouvait être accordé comme le
violoncelles (do-sol-ré-la).
Le violon basse possède de 4 à 5 cordes et
était surtout utilisé en France, notamment dans
les bandes de violons.
https://www.youtube.com/watch?v=Om0f17_Q8Ic&t=118s
Vidéo : le violon basse « à la Dragonetti »
La tenue de l'archet de la
contrebasse voit deux écoles
différentes:
-« à la française » : paume
de la main vers le bas
-« à l'allemande » : paume
de la main vers le haut (comme
pour le jeu de la viole de gambe.)
C'est assez paradoxal car le jeu de
la viole de gambe s'est développé
en France. En fait, certains
gambistes français voulaient
atteindre une telle virtuosité qu'ils
ont voulu imiter la virtuosité du
jeu du violoncelle; ils en sont
46
venus à tenir l'archet comme pour le jeu du violoncelle (paume vers le bas.) Dans les pays
germaniques, on a continué à tenir l'archet paume vers le haut; d'où la tenue « à l'allemande ».
Un tout grand virtuose de la contrebasse au XIXe siècle fut Domenico Dragonetti (1763-1846).
https://www.youtube.com/watch?v=Vc-RWrWxaCw
Vidéo : Octobasse du MIM de Phoenix (USA)
Toutes les violes de gambe, comme leur nom l'indique, se joue a gamba (à la jambe). Elle ont
des éclisses (côtés de l’instrument) trop épaisses pour être jouées a braccio (au bras).La viole
de gambe est un bas instrument (alors que le violon est un haut instrument) ; elle sera jouée plus
volontiers dans les palais et les milieux bourgeois, à l’intérieur de bâtiments, alors que le violon
sera considéré comme un instrument très populaire (durant tout le XVIe siècle et encore en
France durant tout le XVIIe siècle). Le violon sera joué le plus souvent à l’extérieur lors de fêtes
populaires comme les mariages, les kermesses, les fêtes du calendrier, etc. En bref, le violon
47
sera joué par des
professionnels pauvres
tandis que la viole sera
jouée par des amateurs
riches. C'est pour cette
raison que les violes de
gambe sont toujours
décorées d'une tête
humaine, d'animal, que la
caisse elle-même sera
souvent peinte (cf. MIM:
la basse de viole « au plan
de Paris » et la basse de
viole de Tielke, luthier de
l'époque).
Dos de la basse de viole dite « Au plan de Paris » / Basse de viole, Johachim Tielke,
Parties datant du XVIe et XVIIe siècles (MIM) 1701, Hambourg (MIM)
Le jeu de la basse de viole va se développer durant le XVIIe siècle. Elle va être jouée avec
la famille au complet comme en Angleterre ou en solo comme en France. La basse de viole
française aura une septième corde dans le grave.
48
IX. DES CORDES PINCÉES
A. Le luth
Le luth trouve ses origines en Extrême-
Orient, au IIIe millénaire av. J. C.
Le luth nous est parvenu directement du
monde arabe lors de la conquête de l'Espagne
par les Arabes. Le luth apparaît donc en
Europe vers le IXe siècle ap. J. C. Les
Espagnols joueront peu de luth. En arabe
« ud » veut dire « bois. » Pour la première
fois, les Arabes ont fabriqué un instrument à
cordes pincées entièrement en bois, et non
plus avec une carapace de tortue ou d'un autre
animal. Le luth va se répandre dans toute
l'Europe et son jeu connaîtra une première
apogée au XIVe siècle. Le répertoire comprenait des pièces pour luth seul et de nombreuses
chansons accompagnées à l'instrument. (Angl.: John Dowland). Les cordes du luth sont
doubles. On les appelle des « chœurs ». D'abord à cinq chœurs, il y aura des luths jusqu'à 12
chœurs. La chanterelle est simple, elle joue la mélodie. En ce qui concerne le luth à cinq chœurs
et une chanterelle, l'accord ne cessa de varier mais les accords les plus souvent utilisés furent:
1. L'accord « vieux ton » au XVIe siècle sera (en partant du chœur le plus grave), sol,
do, fa, la, ré, sol.
2. L'accord « nouveau » sera au XVIIe siècle; la, ré, sol, si, mi, la.
B. Le chitarrone
Le chitarrone, en Italie (le théorbe, au nord
de l’Europe) sera plutôt une extension du luth.
On peut le considérer comme un instrument
typique de la période baroque. Grâce à son
extension dans le grave, il sera un instrument
apprécié pour le jeu de la basse continue. On a
rajouté des cordes graves et ajouté un second
cheviller au luth existant. Le luth théorbé sera
très proche de l'archiluth. Le théorbe et le
chitarrone sont deux mêmes types
d'instruments. Le chitarrone pourra avoir un
manche jusqu'à deux mètres de long!
Sur le premier cheviller, sont tendues les cordes du luth et sur le second, les cordes graves
qui sont en fait des cordes « bourdons ». On les accorde dans le mode (ou le ton) dans lequel
on va jouer (tonique, octave, quarte, quinte, etc.)
49
C. La guitare
Les origines de la guitare ou plutôt « des guitares » ne sont pas claires car il existe beaucoup
de types d’instruments qui correspondent à sa définition organologique : « instrument à cordes
pincées, à caisse de résonnance89ovale et rétrécie sur le milieu, à long manche et à fond plat.
Guitar, §2: Origins
al acquaintance with the instruments
minraturc.-s
joueurs de guiternes.
ein unlil lt\ tll(Jrin\( r. ., .,,rrJ
ntine irl tne lrh .!.niun
I .
a un son velouté.
d the table then fitted over the reso-
xception to this was the 'a7. which
high status in Arab music: by at least
had progressed to a more delicate
ed back fashioned out of a number
ps, shaped and bent to form some-
ere. Eventually the construction of
A partir de ces deux types de guitarra, nous aurons des instruments comme la quinterne
odworking techniques that produced
nfluenced makers in Europe, where allemande, ressemblant à un petit luth et qui sera utilisé jusqu’au XVIe siècle.
3. Woman playing a French four-course guitar: 16th-
century engraving
woodworking skills were still rela-
onographical evidence suggesrs that c/c'-f/f '-a/a-,|'/d'-S' . This interval panem, i.rr wirh
e range of the European lute dates
A lade Renaissance, enin Spain.
Espagne, la vihuela (ou viola da
all the courses tuned
at unison, was by
shared vihuela
the
of the 15th century (paired strings mano, which replaced the lute 'Vihuela'
ced in the l4th). A fifth course was was first qualified by de mano (finger-plucked) in the
and later in the l5th century a sixrh
the bass, resulting - to judge partly
mano),vihuela quiearlier
century;
15th
and
sera
arco. It
de
appelée
related nalnes were vihuela la
pefioLa
de
clear that the finger-plucked
seems
vihuela de mano. Voir
sical evidence - in the tuning G/g-
l’illustration à droite extraite du recueil de pièces pour cet
vihuela was an adaptation of the guitar-shaped bowed
Dans le courant de la seconde moitié du XVIIIe et du XIXe siècle, les six cordes doubles vont
devenir simples, les trois aiguës sont en boyau et les trois graves en soie (ou autre) filées en
métal.
50
X. LES CLAVIERS
A. Le clavier
Le clavier, tel qu'on le connaît aujourd'hui (avec touches blanches et touches noires), apparaît
à la cour de Bourgogne à la fin du XIVe siècle. Étant donné que l'orgue existe depuis le IIIe
siècle av. J. C. (cf. l'hydraulos), le clavier existe bien avant la Renaissance mais sous une forme
plus rudimentaire et sans touches noires (il s'agissait vraisemblablement de planchettes de bois
percées de trous, que l'on tirait pour laisser passer l'air dans les tuyaux).
On sait que l’évolution vers un clavier moderne se fait dans le courant du XIVe siècle. C’est
durant cette période que l’apparition des touches noires se produit.
Un peu plus tard, le clavier sera modifié de telles sortes que les touches blanches et les
touches noires seront sur le même plan, comme un clavier moderne. On le voit très bien dans
l’illustration ci-dessous. Les deux systèmes sont représentés : celui du dessous, le plus ancien
avec les touches blanches et noires sur des plans différents et celui du dessus, le plus récent
avec les touches sur un même plan.
L’étape suivante consistera à inclure dans les touches blanches, les si bécarres et dans les
touches noires, les si bémols.
Dans le courant du XVe siècle, ce clavier complet se retrouvera sur tous les instruments à
clavier de l’époque.
51
B. Le clavecin
Le clavecin est un instrument à cordes pincées. C'est pour cette raison que le clavecin n'est
pas considéré comme l'ancêtre du piano, même si bien entendu, la forme du piano a été reprise
directement de celle du clavecin.
Sur le clavecin, chaque touche actionne un ou plusieurs sautereaux. Le sautereau est une
petite planchette de bois munie d'une languette, elle-même munie d'un plectre (le bec d'une
plume de corbeau; sur les clavecins modernes, on utilise des matières synthétiques comme la
delrin, qui est en fait le nom d’une marque de plastique.) La languette (et donc le plectre)
effectue un mouvement de recul pour permettre au sautereau de revenir à sa position initiale.
1. Les origines
-remontent à la fin du XIVe siècle
-on mentionne l'existence d'un clavicymbolum en Allemagne en 1404. On pense qu'il s'agissait
d'un psaltérion en forme d'aile muni d'un clavier;
-au XVe siècle, on commence a avoir des instruments à claviers à trois octaves;
-le traité le plus important de la Renaissance est celui d'Arnaut de Zwolle datant de 1440
environ.
-il y décrit le clavecin de son temps;
-on y trouve la répartition géométrique de l'échelle des cordes;
-on y trouve également deux variantes d'un mécanisme d'attaque mais aucune d'entre
elles ne décrit la forme traditionnelle du sautereau. En revanche, les deux descriptions décrivent
un élément essentiel: une languette montée sur un axe et munie d'un plectre.
-le seul instrument de cette époque qui reste est un clavecin vertical ou un clavicytherium
conservé au musée du Royal College of Music de Londres.
-le clavier a 40 touches (du fa1 au sol 4);
-il y deux touches supplémentaires qui peuvent être accordées sur des notes optionnelles.
-son aspect fait bien entendu penser au schéma d'Arnaut de Zwolle mais ici, nous avons
un système classique de sautereaux ce qui laisse supposer une date de construction: 1480. Il
semble qu'à cette période, il n'y avait pas d'étouffoirs et que les cordes vibraient librement,
comme sur le psaltérion.
52
Dans la première moitié du XVIe siècle, il semble que la plupart des clavecins ne comportent
qu'une corde par touche (comme les clavecins italiens); plus tard, il y aura différents jeux (on
ajoute un jeu de 8 pieds ou un jeu de 4 pieds, mais ce ne sera pas avant la fin du XVIe siècle);
-le piètement (les pieds pour tenir le clavecin debout) apparaît également au XVIe siècle.
Les premiers clavecins apparaissent au XVe siècle. Leur grande période sera le XVIIe siècle.
Ils seront joués:
-en solo;
-pour la basse continue.
Les cordes du clavecin sont en métal mais on connaît des essais sur cordes en boyau.
Notons également que les tout premiers clavecins ont été construits verticalement, comme
un clavicythérium.
2. Le clavecin en Italie
-c'est en Italie que le clavecin acquiert ses bases durant la première moitié du XVIe siècle;
-4 octaves dont la première est courte (pas de do dièse, ré dièse, fa dièse et sol dièse);
-signaient rarement leurs instruments;
-souvent des touches plus larges;
-Ils sont plus fins et souvent plus menus
que les clavecins flamands; n'ont pas
toujours de second clavier;
-souvent 2 rangées de cordes accordées à
l'unisson;
-souvent 2 rangées de sautereaux.
https://www.youtube.com/watch?v=Wq7X1-KbBmo
Vidéo: les sautereaux
53
Le MIM possède 16 épinettes et virginals
italiens.
Notons que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le clavecin, remplacé par le piano-forte,
tombera totalement en désuétude.
54
C. Le Virginal
-Cet instrument fait partie de la famille du clavecin. Il fonctionne comme le clavecin avec un
système de sautereaux.
-Le virginal aura son succès au nord de la Loire, dans les pays germaniques et surtout en
Angleterre. Pensons aux virginalistes du XVIe siècle.
-On peut dire que c'est une variété d'épinette qui a eu du succès plutôt dans le nord et surtout à
la Cour d'Angleterre (les virginalistes, Byrd, Gibbons, etc.)
-Forme: rectangulaire ou polygonale mais jamais en forme d'aile
ce qui fait que on peut appeler une épinette de forme polygonale, « un virginal » et qu'on peut
trouver des virginals de facture italienne.
https://www.youtube.com/watch?v=YOG_PPvTvW0
Vidéo: le virginal
-on aura également le virginal de type spinet dont le clavier est placé à gauche;
-les cordes sont pincées près du chevalet, donnant un son plus métallique.
55
Virginal italien
Virginal polygonal (typique de l'Italie)
d'Antonius Patavinus, Venise, 1550
-possède une caisse comme les
clavecins italiens;
-clavier placé au centre et en saillie
(qui ressort de l’instrument).
Mais attention, on pourra trouver des épinettes en Flandres et naturellement, des virginals
fabriqués en Italie. La grande différence, et on peut la déceler facilement est que le clavier, dans
le nord, est encastré dans l'instrument. En Italie, le clavier du virginal ou de l'épinette dépasse,
est en dehors de l'instrument.
https://www.youtube.com/watch?v=BV9Z-RmETvQ
Vidéo : le Moeder en kind
56
D. L'épinette
E. Le clavicorde
Le clavicorde apparaît au XVe siècle (en même temps que le clavecin), mais attention, il
fonctionne par un système de cordes frappées. Les cordes sont doubles pour tenter de renforcer
l'intensité du son de l'instrument qui est assez modeste. Une tangente métallique (semblable à
une sorte de tournevis) frappe une corde double Il existe deux types de clavicorde:
1. Le clavicorde lié: le plus ancien. Une corde double est utilisée pour deux touches
chromatiques. Par ce système, on économisait des cordes.
Ex.: le mib et le ré sont liés. Il sera donc impossible de jouer ces deux notes simultanément
(notons qu'à l'époque, on n'en avait pas tellement besoin!)
https://www.youtube.com/watch?v=0THsMXNmQMM
Vidéo : Le clavicorde
57
2. Le clavicorde libre (XVIIIe siècle)
Chaque touche possède sa corde double. Le clavicorde a eu
beaucoup de succès comme instrument didactique mais aussi
comme instruments de voyage. Quand Léopold Mozart parle
du « petit clavier » dans ces lettres, nous
savons qu'il s'agit du clavicorde. Il est possible de réaliser un
vibrato sur le clavicorde en insistant sur la touche avec le doigt.
Carl Philippe Emmanuel Bach appelle cette technique le
bebung.
F. Le piano
Le terme piano-forte est apparu en Italie, en même temps que l'instrument. En français,
comme beaucoup de mots, on l'a écourté.
Par convention, les musicologues parlent d'une date: 1840. Avant 1840, on parlera plus
volontiers de pianos-forte et après 1840, de pianos. Cette dernière date a vu arriver les pianos à
trois pédales.
58
Vidéo : piano de Cristofori
https://www.youtube.com/watch?v=S1qDC1cjm4E
2. En Allemagne et en Autriche.
Nous l'avons vu, Silbermann a son atelier à
Augsbourg (Bavière). Il va former un excellent
facteur :
59
Les Mozart avaient de la famille à Augsbourg et quand ils venaient visiter leurs cousines, ils
rendaient également visite au célèbre facteur. La famille Mozart affectionnait particulièrement
les pianos de Stein mais ni Léopold ni Wolfgang n'avaient les moyens de s'en procurer un, dit-
on! Il s'avère que les pianos de Stein étaient très chers. Ils ont acheté un piano-forte chez le
concurrent de Stein, Anton Walter.
Stein avait la curieuse mais efficace habitude d'exposer ses tables d'harmonie dehors par tous
les temps. Quand la table se fendait, il la recollait très précisément et la plaçait dans l'instrument.
A cette époque, on pouvait avoir des différences de température et d'humidité énormes ce qui
mettait en péril les instruments. Une table qui se fend dans un piano peut « forcer » l'instrument.
b. Ignaz Bösendorfer
-Crée son atelier en 1828.
-Sera fournisseur de la cour de l'Empereur d'Autriche.
-Sera l'ami de Franz Liszt qui considérait les pianos
Bösendorfer comme étant les seuls capables de résister à
son jeu (qui pouvait, selon les témoignages de l'époque,
être incroyablement puissant). Illustration de droite :
Piano à queue, Ignaz Bösendorfer, Vienne, v. 1845,
(MIM).
-Ignaz Bösendorfer va créer le piano impérial. Le
Bösendorfer dit « impérial », demeure aujourd'hui un
modèle emblématique de la marque, puisqu'il comporte
97 touches au lieu des 88 présentes sur les pianos de
concert usuels. Ce clavier plus large comportant huit octaves complètes, est le seul à pouvoir
permettre d’interpréter fidèlement certaines œuvres de Bartok, Debussy, Ravel et surtout
Busoni. Ferrucio Busoni, qui a transcrit des œuvres de Bach, Beethoven, Brahms, etc. a voulu
transcrire la Passacaille pour orgue de Bach. L'ambitus de l'œuvre descend jusqu'au do grave
(pédale du grand 16 pieds, à l'orgue.) Ce piano a donc 9 touches en plus dans le registre grave.
Au début, il y aura un petit couvercle cachant les touches supplémentaires pour ne pas changer
l'aspect visuel du piano.
3. En Angleterre
En Angleterre, nous avons le facteur Zumper qui va former le facteur John Broadwood
(1732-1812).
Broadwood va placer des cordes d'un diamètre plus important. Forcément, le son en sera
plus imposant. (Attention, les cordes plus épaisses vont donner forcément un son plus grave
mais le fait que leur diamètre soit plus important permet de les tendre d'avantage, ce qui donne
un son plus intense).
Il n'y a pas encore de genouillère ou de pédales. Les étouffoirs se soulèvent à l'aide de tirettes,
sur le côté du clavier.
60
-Beethoven recevra en cadeau de la firme Broadwood, un piano de 1810.
-La mécanique anglaise sera considérée comme étant robuste. Les pianos anglais étaient réputés
pour leur sonorité relativement imposante. Ces deux caractéristiques seront fondamentales au
XIXe siècle. En effet, nombre d'amateurs vont s'acharner sur des pianos et certains,
véritablement les démolir par leur jeu quelque peu indélicat. Les pianos robustes vont trouver
un succès croissant. De plus, la sonorité imposante va également trouver son succès. De plus
en plus, les artistes du XIXe, libérés de leurs mécènes de l'Ancien Régime (après la Révolution
1789), vont devoir assurer des concerts avec un maximum de public pour que ce soit rentable.
Plus le piano était sonore, plus la salle pouvait être remplie.
4. En France
61
-1822: Erard va inventer un double échappement performant. Le brevet sera déposé à Paris. Ce
système permet au marteau de
revenir plus rapidement que l'attraction
terrestre à son emplacement de départ,
ce qui permet, bien entendu, de rejouer
une note également beaucoup plus
rapidement.
Les pianos de Erard vont posséder
le toucher de la mécanique viennoise
et la sonorité puissante d'un Broadwood.
62
Piano pyramidal, Christian Ernst Piano girafe, Joannes Piano lyre, anonyme,
Frederici, Saxe, 1745, MIM van Raay et fils, Berlin, déb. XIXe s. (MIM)
Amsterdam, v. 1835 (MIM)
À partir de 1850, les modèles vont se standardiser il restera seulement les pianos à queue et
les pianos droits.
Durant le XIXe siècle, les pianos vont tendre vers une sonorité plus importante. Les
renforcements métallique vont permettre une plus grande tension des cordes et donc forcément
un son plus intense. Les cordes vont être filées pour augmenter leur épaisseur et donc résister à
une plus grande tension. On peut dire que le piano à queue moderne date de 1885.
Aujourd'hui:
-Il a +- 3 mètres de long. (Cela dépend des modèles)
-Il possède un cadre métallique qui supporte jusqu'à 20.000 kilos de tension des cordes!
À partir de la coupe de l'arbre, il faut trois ans pour avoir l'instrument dans son salon! On
utilise l'érable et l'épicéa du Canada, l'acajou, le bulinga, etc. Les bois sèchent pendant deux
ans. Le taux d'humidité est réduit à 25 % puis une étuve de deux semaines à 70° réduit encore
le taux à 7 ou 8 % d'humidité ; taux idéal pour la résonance et pour que la colle et les vernis
adhèrent facilement.
63
XI. QUELQUES INSTRUMENTS DE LA FAMILLE DES VENTS
A. L'orchestre
L'orchestre apparaît au commencement de la période baroque grâce à la naissance de
l'opéra. A cette époque, l'orchestre et forcément les instruments, sont au service de la voix, du
texte. Dans le courant du XVIIIe siècle, la musique instrumentale commence à prendre de
l'importance. Dans presque toute l'histoire de la musique, les instruments veulent toujours imiter
les voix. Aussi, après l'opéra, c'est le concerto qui mettra les instruments en valeur. Et pour
accroître encore l'importance instrumentale, la symphonie naîtra de cette fameuse école de
Mannheim. De nouveaux instruments font leur apparition au pupitre comme la clarinette ou le
trombone, qui prendra sa place définitive dans l'orchestre dans le Don Giovanni de Mozart de
1787. Cependant, l'orchestre classique ne connaît pas encore l'ampleur de l'orchestre
romantique. Il comprend seulement une cinquantaine de musiciens alors que l'orchestre
romantique peut monter facilement au-delà des cent musiciens.
À la période classique, l'orchestre d'harmonie va également connaître un vif succès. En
effet, dans beaucoup de cours d'Europe, les ensembles d'instruments à vent occupent une place
importante dans l'activité musicale. C'est surtout à Vienne que ce phénomène va se développer.
En effet, nombre d'œuvres de Mozart pour instruments à vents vont être créées par la Kaiserlich
Königlich Harmonie de l'empereur. Cet orchestre est en fait un octuor d'instruments à vent
comprenant des hautbois, des clarinettes, des cors et des bassons.
B. Le cor
1. Bref historique
Le cor est un instrument de la famille des aérophones. À l'orchestre, il se trouve dans
l'harmonie (les vents) et fait partie de la famille des cuivres.
L'histoire du cor est parallèle à celle de la trompette. Elle remonte à la préhistoire où les
premières trompes apparaissent.
La grande différence entre le cor et la trompette c'est la forme de la perce. La perce est le
diamètre intérieur du tuyau à partir de l'embouchure jusqu'à la branche du pavillon. Au cor, qui
est nettement plus long que la trompette, la perce est conique. Le tuyau s'évase régulièrement
jusqu'au pavillon. La trompette a une perce cylindrique. Le timbre du cor est sourd, moins
brillant que celui de la trompette.
64
L'histoire du cor commence véritablement au XVIIe siècle. Les français s'intéressent de très
près à la trompe de chasse. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, le cor commence à prendre
de l'importance à l'orchestre et dès le XVIIIe siècle, il trouve sa place définitive dans l'orchestre
classique.
2. Le cor d'invention
Vers 1750, la trompe de chasse (simple
tuyau conique enroulé sur lui-même)
cède la place au cor d'invention.
Un système de coulisse (tuyau que
l'on peut rallonger au milieu de
l'instrument) permet de faire baisser
l'instrument demi-ton par demi-ton
et donc de pouvoir jouer dans
quasiment toutes les tonalités.
https://www.youtube.com/watch?v=Y0vxDHx36tQ
Vidéo : présentation du cor
65
5. Le piston (rappel)
L’invention du piston en 1813 a pour but essentiel de rendre chromatique le registre grave
du cor. Le cor naturel, de par sa longueur, peut produire
une gamme diatonique voire chromatique dans le registre
medium et aigu. Dans ces registres, il est possible de jouer
des harmoniques rapprochés. Pour le registre grave, le
piston allait permettre de jouer des notes chromatiques.
On attribue l’invention du piston
au corniste Heinrich Stölzel et
dans le même temps à Friedrich
Blühmel. Au départ, les pistons
sont dans une boîte carrée.
Il a d’abord été essayé sur un cor
et c’est en 1820 qu’une trompette
sera munie de pistons. Beaucoup
de systèmes ont vu le jour pour
tenter d’améliorer le piston de départ.
Rappelons que sur le cor moderne,
c'est un système de pistons rotatifs avec des palettes qui permet de jouer chromatiquement.
https://www.youtube.com/watch?v=ZsUz6-nz3KA
MOZART, Concerto n°1 KV412, sur cor naturel par Ravier Bonet
66
La flûte à bec
Même si elle existe déjà au Moyen Age, c’est surtout à la Renaissance que le jeu de cet
instrument se développe. Elle sera décrite dans les traités de l’époque tels que le traité de
Sébastien Virdung, celui de Sylvestro Ganassi qui décrit son usage et les doigtés utilisés qui
permettent une étendue de deux octaves à cet instrument. Aujourd’hui encore, on parle pour la
flûte à bec, du « modèle Ganassi ».
Dans son traité (datant du début du XVIIe
siècle), Michael Praetorius donne une
terminologie européenne à l’instrument :
blockflöt pour les Allemands, flauto pour l’Italie,
recordor pour les Anglais. L’illustration à droite
montre la famille de la flûte à bec extraite du
traité de Praetorius. Soulignons que les flûtes à
bec sonnent une octave en dessous des notes
écrites. On a donc construit des instruments plus
grands comme la flûte à bec contrebasse (en ut)
qui mesure 2,50 qu’on peut voir au musée
Vleeshuis à Anvers.
La terminologie de toutes ces flûtes est
complexe : on parle de soprano, alto, ténor,
basset, grande-basse et contre-basse (sic). Le
problème, c’est que pratiquement pour chaque
tessiture, il existe plusieurs tons : en sol ou fa et
en do ou ré.
Au XVIIe siècle, on appelle la flûte alto la
common flute (flûte ordinaire), qui sera
l’instrument de la famille le plus utilisé. Les
sopraninos, sopranos, ténors et basses et
contrebasses seront moins utilisées. A la fin du XVIIe siècle, son usage se perd un peu en France
au profit de la flûte traversière mais elle reste encore dans les pays germaniques (voir les œuvres
de Bach et de Telemann) jusqu’à la mort de Bach (1750).
https://www.youtube.com/watch?v=5VcoV37kRFc
Flûte à bec contrebasse
2. Flûtes transversales
-embouchure latérale: flûte traversière
-flûtes nasales: on peut en trouver aussi en Europe, au Sud de l'Allemagne mais elles se trouvent
surtout en Océanie, Afrique, Amérique du Sud.
https://www.youtube.com/watch?v=OoalqkOum04
Flûte nasale
-Globulaires: l'ocarina.
https://www.youtube.com/watch?v=TaFRm8yXCuk
Ocarina basse
67
Lully l'introduit dans l'opéra et au XVIIe siècle, on trouve un répertoire soliste. Petit à
petit, elle va « chasser » la flûte à bec (la flûte douce) de l'orchestre. La flûte à bec (bas
instrument) a un son trop peu puissant pour rivaliser avec la flûte traversière.
Au XIXe siècle elle sera de perce cylindrique et non plus conique.
Ce qui sera fondamentale pour la flûte moderne et d'une façon générale pour les bois,
c'est le système des clefs inventé par Théobald Boehm (1832). Ce système sera appliqué à tous
les bois.
https://www.youtube.com/watch?v=xg9u1NkYVPM
Flûte traversière basse en ut, Fauré
68
Le mot « haut-bois » apparaît vers le XVe siècle; il désigne un haut instrument qui est en
bois. C'est vers 1660, en France que le hautbois prend sa place dans la Musique de la Grande
Ecurie du Roy. Le son de cet instrument est plus doux et il est possible de l'associer aux violons.
AU XIXe siècle, François Triebert adapta le système Boehm au hautbois.
Le hautbois a une perce conique.
https://www.youtube.com/watch?v=i6fNJDpKUfw
Les dangers de l’anche double !
https://www.youtube.com/watch?v=sQgNgs5EzaQ
Présentation du hautbois d’amour, Bach, Messe en si mineur
https://www.youtube.com/watch?v=cPvpyI-bmEM
Oboe da caccia
69
G. Le basson
-Plusieurs instruments graves à anches doubles sont des ancêtres du basson comme le
cervelas, le courtaud.
-Dès 1546, on parle de fagotto en Italie, deux morceaux de bois attachés ensemble.
-En 1574, on parle du curtall en Angleterre et à partir de 1750, le basson portera le nom de
bassoon.
-En France, on utilise pour la première fois le mot « basson » en 1602. Le mot provient du
« basson de haut-bois ou basse de haut-bois ». Il ne possède pas encore de clétage (un système
de clefs) et les trous sont percés en biais.
-Il y a deux types de bassons :
-en une seule pièce
-en deux morceaux reliés
-Le XVIIIe siècle sera l’âge d’or du basson ; Vivaldi a écrit 40 concertos pour cet instrument.
-Au XIXe siècle, deux types de basson basés sur le clétage vont se différencier :
-le basson allemand (fagot), système de Heckel, Moosmann, etc. (le clétage comprend
plus de clés que pour le système français) ; il est en général en érable et la perce est plus large ;
le bonnet (= le pavillon) est légèrement bulbé.
-le basson français : système
Buffet-Crampon (+Selmer) ; il est en général en bois de palissandre.
-Après la guerre 40 : le basson allemand s’impose partout même en France
-Actuellement, les deux systèmes cœxistent. Au Conservatoire national de Paris, les
deux cours sont proposés.
https://www.youtube.com/watch?v=IIKc_1iCxMQ
Comparaison basson allemand et basson français
H. La clarinette (quintoie, on peut obtenir la 12e qui équivaut à une quinte au-dessus de
l’octave.) Couvre un ambitus de trois octaves et demi.
-L’ancêtre de la clarinette est l’aulos à anche simple.
-Les débuts de la clarinette sont un peu confus mais on attribue l'invention de la clarinette
(début du XVIIIe siècle) à Johann Christoph Denner qui était facteur à Nuremberg.
-L'ancêtre de la clarinette est le chalumeau (même racine que chalemie; vient de « calamus »
= roseau en latin). Les premiers chalumeaux étaient idioglotes (l'anche est taillée dans
l'instrument). Denner va remplacer le conduit avec l’anche simple idioglote par un bec dont
l’anche tient par une ligature.
70
-Il est plutôt question ici de registres. Le chalumeau privilégiait le registre grave de
l'instrument tandis que les premières clarinettes privilégiaient le registre du clarino.
-Il existait des clarinettes pratiquement dans tous les tons. Actuellement, les instruments les
plus utilisés sont les clarinettes soprano (sib, la), la clarinette basse (sib). Il existe également
la clarinette contrebasse (mib et sib). Au XIXe siècle, la clarinette en ut était très répandue.
https://www.youtube.com/watch?v=1DBwc6Blovg&t=167s
Mozart, Concerto pour clarinette à la
clarinette de basset (en la)
I. Le cor de basset
Pratiquement toutes les œuvres
pour clarinette et pour cor de basset ont
un lien avec le clarinettiste Anton
Stadler (1753-1812). Le cor de basset
(en fa) est une clarinette alto en fa.
Stadler est Viennois et joue dès son
adolescence à la cour. Il sera déclaré
dès 1781 « indispensable" par
l'empereur Joseph II. Faisant partie de
l'Harmonie impériale, le célèbre
clarinettiste va créer de nombreuses
œuvres de Mozart comme la Gran
Partita KV 361 (1784).
1. Cor de basset fin XVIIIe siècle (modèle
le plus récent); 2. Cor de basset 2de moitié du
XVIIIe s. (modèle le plus ancien); 3. Clarinette
en la (XVIIIe siècle); Clarinette en sib (début
XVIIIe s.)
71
Le cor de basset, grâce aux œuvres de Mozart deviendra à Vienne l'instrument
emblématique franc-maçon. Dans certains passages importants de ses derniers opéras, le timbre
grave et mélancolique du cor de basset vient en renforcer l'atmosphère dramatique. La
participation du facteur Theodor Lotz va encore renforcer le duo Mozart-Stadler. En sa qualité
de facteur, il va améliorer la forme du cor de basset (à l'origine en forme de faux) en lui faisant
prendre une forme à angle droit.
https://www.youtube.com/watch?v=DiB7eOOOhm0
Trio de cors de basset de la Flûte enchantée (Mozart)
J. Adolphe Sax
Adolphe Sax est né en 1814 à Dinant, en Belgique. Il invente le saxophone et le présente à
l'Exposition de l'Industrie derrière des tentures, de peur qu'on ne copie son nouvel instrument
(l’invention date de 1841 et le brevet date de 1846).
Peu de temps après, il part à Paris car un général français lui demande de venir améliorer ses
musiques militaires par de nouveaux instruments. Sax accepte et il deviendra également dans
le même temps, chef de la banda de l'Opéra de Paris. Au XIXe siècle, les opéras ont souvent un
orchestre secondaire composé de cuivres qui participent à l'action comme dans Aïda de Verdi.
Sur la demande de Verdi, Sax a fabriqué 24 trompettes droites à deux pistons pour la banda de
l'Aïda de Verdi.
https://www.youtube.com/watch?v=q24T_xWKXaw
Trompettes d’Aïda, copies
S'inspirant de la Renaissance, il a
souvent créé toute une famille
de ses nouveaux instruments
(saxhorns, nouveaux saxhorns,
saxophones, etc.)
72
Le saxophone n'a pas sa place à l'orchestre. Même si des compositeurs comme Berlioz disait
aimer le son du saxophone, rares sont les œuvres qui l'y invitent. Au XIXe siècle, commence
tout doucement à se former la rupture entre la musique contemporaine et le public. Les
symphonies de Beethoven ne seront pas jouées à Paris de son vivant! On commence à aller
rechercher la musique du passé. Le saxophone a été inventé trop tard!
Les différents saxophones (famille des bois) sont:
-Le saxophone sopranino: mib;
-Le saxophone soprano: sib;
-Le saxophone alto: mib;
-Le saxophone ténor: sib (qui existe aussi en ut et qui est donc un peu plus petit);
-Le saxophone baryton: mib;
-Le saxophone basse: sib, commence a avoir son succès dans le jazz;
-Le saxophone contrebasse : mib -il n'en existe que quatre au monde dont un à Dinant
et un au Musée des Instruments de Leipzig; (cf. Google : Daniel Kientzy).
https://www.youtube.com/watch?v=9BiW2mVKk0w
Saxophone sous-contrebasse
73
XII. LES INSTRUMENTS À PERCUSSION
Le mot « percussion » est un terme générique (non scientifique) pour désigner, dans
l’orchestre, les instruments sur lesquels on frappe, qu’on entrechoque, etc.
A. Les idiophones
-Le terme « idiophone » vient du grec ancien : idios, qui veut dire soi-même et phone, qui
signifie « voix ». Les idiophones sont donc les instruments à percussions qui sonnent « eux-
mêmes » ; le son est produit par le corps même de l’instrument.
-Rappel : parmi les idiophones, il existe différents systèmes pour produire le son :
-le secouement (les hochets et les grelots);
-l’entrechoc (les cymbales);
-le grattement ou le frottement (le guiro, l’harmonica de verre) ;
-le pincement (la guimbarde);
-le frappement (cloches, xylophones).
1. Les cymbales
-3e millénaire av. J. C.
-Origine asiatique (N-O de l’Inde) ; passent par l’Asie mineure, se répandent en Égypte, en
Grèce puis à Rome. En Mésopotamie, ce seront plutôt des cymbalettes : les crotales, plus
creuses, en forme de bol ; les crotales seront présentes également en Égypte et en Grèce (plus
plates).
-Dès les IIIe et IVe siècles, l’église condamne l’usage des cymbales (comme beaucoup
d’instruments, symboles des rites païens romains). Les cymbales seront rapportées d’Orient par
les Croisés, vers le XIIe siècle.
-Au XVIIIe siècle, les cymbales font partie des musiques militaires, avant de faire leur entrée à
l’opéra : Iphigénie en Tauride de Gluck et l’Enlèvement au sérail de Mozart. Puis, elles auront
leur place dans l’orchestre symphonique avec Haydn.
-La cymbale d’orchestre
-relativement grandes : les cymbales de concert peuvent avoir un diamètre de 50cm.
(55 cm. pour les cymbales de jazz).
-à l’orchestre, on utilise les cymbales par entrechocs mais le percussionniste peut
également utiliser la cymbale suspendue, qui s’utilise alors avec divers éléments (des
maillets, des baguettes, des balais, etc.)
https://www.youtube.com/watch?v=1CBjxGdgC1w
Hitchcock, L’Homme qui en savait trop
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-Le gong ne sera utilisé en Occident (après la civilisation antique) qu’à la fin du XVIIIe siècle
et n’entreront dans l’orchestre qu’au XXe siècle.
-Dans l’orchestre symphonique, on parlera plus volontiers de « tam-tam » à ne pas confondre
avec la sorte de tambour ! En théorie, le tam-tam est plat tandis que le gong (symbole féminin
en Orient) a un renflement en son milieu, qui symbolise le ventre de la femme enceinte. Le
diamètre peut varier de 10 cm. à 2m. (bel exemple dans Turandot de Puccini).
-La facture de l’instrument est le résultat du martelage de fils de métal très fins disposés en
spirale.
3. Les cloches
-Apparaissent au 1er millénaire av. J. C. en Chine.
-En Europe : au début du Moyen Âge. Dès le VIe siècle dans les monastères, mais ce sont des
cloches de petits formats.
-Le carillon apparaît au XVe siècle à Anvers. Au XVe siècle, les fondeurs de cloches deviennent
également des fabricants de canons.
-Il y a +- 250 carillons dans le monde dont 70 en Belgique.
- Au XIXe siècle, les cloches tubulaires apparaissent (il y en a 18)
Ex : -dans Parsifal de Wagner
-dans la Symphonie fantastique de Berlioz
4. Le triangle
-Connu en Europe depuis le Moyen Age.
-L'origine du triangle serait le sistre oriental (sorte de hochet ; à ne pas confondre avec le cistre,
instrument à cordes pincées). Introduit à l'orchestre sous l'influence de la musique des
janissaires.
5. Les xylophones
Dans la musique occidentale, on appelle les xylophones et les métallophones, des « claviers".
C'est une erreur. Ces instruments ne sont pas des claviers. Le clavier est un mécanisme qui est
un intermédiaire entre le musicien et l'instrument.
a. Le xylophone (simple)
Comme son nom l'indique (gr. : xylos : le bois et phonê: la voix)
-C’est un instrument muni de lamelles de bois sur lesquelles le musicien frappe avec différentes
baguettes.
ex. : La Danse macabre de Camille Saint-Saëns (1874)
https://www.youtube.com/watch?v=qNMzBnuBC6Y
75
b. Le marimba
Est également un type de xylophone. Plus imposant que le xylophone, il est muni de
résonateurs comme le balafon mais ces résonateurs sont ici des tuyaux, placés sous chacune des
lamelles de bois. Comme le xylophone, le marimba trouve son origine en Afrique ; c'est au
XVIe siècle qu'il arrive aux Amériques par les esclaves. Le marimba est l'instrument national
du Guatemala et est fort répandu au Mexique.
6. Les métallophones
a. Le glockenspiel :
Peut être comparé au xylophone si ce n'est que les lamelles de bois sont remplacées
par des lamelles de métal. Son ambitus est de deux octaves et demie. Il est possible de
produire des sons qui sont très proches de ceux des cloches (avec des baguettes dures).
À l'orchestre, les notes produites sonnent une octave plus haute que les notes écrites.
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b. Le célesta
https://www.youtube.com/watch?v=L7tipC745_s
Présentation du Célesta
c. Le vibraphone
-Basé sur le principe du xylophone, le vibraphone est inventé vers 1920. Il est muni d'un petit
moteur électrique qui fait tourner un axe sur lequel sont placés des ailettes situées sous les lames
métalliques. Ces ailettes ouvrent et ferment alternativement la perce des tubes placés sous les
lames, ce qui provoque un vibrato plus ou moins rapide, étant donné qu'il est possible de
contrôler la vitesse de rotation des ailettes au moyen d'une pédale.
-Concerto pour vibraphone, marimba et orchestre de Milhaud.
B. Les membranophones
-Le terme « membranophone » désigne les instruments à percussion munis d’une ou
plusieurs membranes. Un autre terme générique existe pour désigner les instruments à
membranes : les « tambours »
-Il existe trois formes fondamentales de tambours :
a. tubulaire (la plus répandue, ex. : la grosse caisse) ;
b. hémisphérique (ex. : la timbale);
c. circulaire (ex. : le tambourin).
Il est difficile de dater avec précision l’apparition de l’usage de la membrane. Son existence est
attestée en Mésopotamie (IIIe millénaire) et en Égypte (IIe millénaire). Il s’agit d’un tambour
muni d’une seule membrane.
77
2. Les tambours européens
L’histoire du tambour européen est liée aux usages militaires. Dès le IXe siècle, le « tabor » est
joué lors des batailles. Lors des croisades (au XIVe siècle), l’Occident découvre les nacaires
(les timbales) arabes que les occidentaux vont utiliser dans tous les corps de cavalerie. Plus
tard, les tambours auront leur place dans l’infanterie « pour faire marcher la troupe » Il aura
jusque sous le règne de Louis XVI, une caisse assez haute par rapport à son faible diamètre.
C'est sous la Révolution 89 qu’il prendra ses dimensions modernes.
Première apparition du tambour à l’orchestre :
-dans l’opéra de Marin Marais : Alcyone (1706)
a. La caisse claire
Possède un fût en métal ou en bois (35 cm. de diamètre). Elle est munie en général de plusieurs
timbres en boyaux, en soie filée, en nylon ou métallique (plus pour le jazz). Les baguettes sont
plus légères que pour les tambours militaires.
b. La grosse caisse
Cet instrument est de grande dimension et est appelée « bedon » dès le Moyen Age. Elle sera
Introduite à l’orchestre au XVIII siècle.
Ex.: dans la Symphonie militaire de Joseph Haydn
et dans l’Enlèvement au sérail de Mozart pour évoquer les turqueries.
En jazz, elle sera utilisée avec une pédale.
c. Les tom-toms
Grands tambours de dimensions variables surtout utilisés en jazz. Ils Ont été inventés pour
imiter le son des tambours africains. Ils sont dépourvus de timbre et ont donc une sonorité moins
brillante que la plupart des autres tambours. Par contre, ils peuvent être accordés à des hauteurs
très différentes.
Les tom-toms sont entrés dans l’orchestre
dans l’Histoire du soldat de Stravinski
d. Le tambour de basque
C’est le vrai tambourin européen ; c’est donc un tambour sur cadre. Une membrane est tendue
sur une couronne de bois ou de métal. Entré dans l’orchestre au XIXe siècle, dans l’opéra.
Ex : Carmen de Bizet
e. La timbale d’orchestre
-Introduite en Europe au XIVe siècle sous le nom de nacaires ou naquaires, issue de la naqqâra
arabe et rapportée d’Orient par les croisés. Les nacaires étaient de petites dimensions et se
jouaient toujours par paire.
-Jouée dans la cavalerie (le tambour dans l’infanterie).
-Elles seront systématiquement associées aux trompettes et seront comme ces dernières,
symboles du pouvoir et de la noblesse.
-La légende veut que se soit Lully qui l’ait introduite à l’orchestre avec les trompettes.
-Les timbales actuelles (4 à l’orchestre) sont munies d’un système « en araignée » (inventé en
1855) qui permet de les accorder au moyen d’une pédale et plus en serrant ou desserrant des
vis à poignée tout autour de la membrane.
-L’étendue d’une timbale est approximativement une octave.
78
79
XIII. Le XXe SIECLE : LES INSTRUMENTS INOUIS
-a. Les instruments électromécaniques (ou électroacoustiques) : on capte les sons avec un
microphone et on l’amplifie par l’électricité qui va développer le mouvement des ondes sonores.
Ce procédé est un procédé dit analogique. Ce n’est pas le principe électrique qui génère le son.
L’énergie électrique va amplifier, voire transformer le son émis par l’instrument acoustique.
(Guitare électrique, l’orgue Hammond).
-b. Les instruments électro-analogiques : des générateurs électriques de sons produisent des
fréquences que l’on peut assembler dans le but d’imiter des sons existants (le synthétiseur). Il
n’y a donc pas de vibreur physique mais des générateurs électroniques oscillants, des
oscillateurs, qui produise un signal électrique périodique.
B. Le télégraphe musical
En 1874, Elisha Gray (1835-1901)
crée l’oscillateur électrique qu’il
va appliquer sur son télégraphe
musical. Les sons sont produits
par le musicien grâce à un mini
clavier. Pour la première fois, les fréquences passent par un haut-parleur. L’étape suivante allait
être le téléphone. Pour la petite histoire, Graham Bell déposa son brevet du téléphone deux
heures avant Elisha Gray.
80
Plusieurs compositeurs contemporains vont utiliser ce procédé dans les œuvres comme
Paul Hindemith, Darius Milhaud, John Cage, Edgar Varèse. La bande magnétique facilitera
vivement l’utilisation des sons préenregistrés.
https://www.youtube.com/watch?v=-QgTF8p-284
Présentation du thérémine
https://www.youtube.com/watch?v=v0aflcF0-ys
Ondes Martenot
F. Le trautonium
Inventé en Allemagne entre 1928-1930 par le docteur Frédérich Trautwein, le
trautonium est un instrument monophonique qui utilise le principe de la synthèse soustractive.
Le compositeur Oscar SALA, entre 1949 et 1952, construit un mixturtrautonium qui
sera lui, polyphonique.
Oscar SALA + Bernard HERRMANN= Les Oiseaux d’Hitchcock
https://www.youtube.com/watch?v=UxINIwHxR8s&t=119s
The Birds, Trautonium
81
Le phonographe
En 1877, Thomas Edison (1847-1931) invente le phonographe. Les enregistrements se
sont d’abord faits sur des rouleaux d’étain. Par après, on utilisera de la cire, ce qui rendait la
qualité d’enregistrement meilleure.
Le graphophone était un autre appareil
pour l’enregistrement de textes qui devaient
être dactylographiés.
On effaçait l’enregistrement pour
le suivant en rabotant la cire.
Le gramophone
Le gramophone est inventé plus
tard par Émile Berliner en 1889.
En 1887, il invente le disque,
ce qui permet une gravure latérale.
Le diamètre de ces anciens disques
se rapproche du diamètre de nos
CDs (12,5 de diamètre). Ils étaient
en ébonite (du caoutchouc vulcanisé). En 1910, est inventé le phono valise.
82
XIV. LES INCONTOURNABLES DU MIM
https://www.youtube.com/watch?v=SdFyU3evb-E&t=145s
83
C. L'harmonica de verre (1er étage du MIM))
L'harmonica de verre est un instrument conçu par Benjamin Franklin (XVIIIe siècle). Il
fonctionne sur le principe de « faire chanter un verre ». Une pédale (un peu comme une
ancienne machine à coudre) fait tourner un axe sur lequel sont enfilés des bols de verre de tailles
croissantes. Ils sont organisés comme un clavier, certains bols ont le bord doré qui montrent les
touches noires d'un clavier. Le musicien doit poser les doigts sur le bords des bols qui tournent
pour « faire chanter » les bols. Mozart, Beethoven, Reicha, etc. ont composé pour cet
instrument.
https://www.youtube.com/watch?v=QkTUL7DjTow
Mozart, Adagio pour Harmonica de verre
84
XV. BIBLIOGRAPHIE ET EXTRAITS MUSICAUX
S. SADIE (éd.), The New Grove Dictionary of Musical Instruments, Macmillan, 1980, 3 vol.
F.-R. TRANCHEFORT, Les instruments de musique dans le monde, Seuil, 1980, 2 vol.
!Attention, quelques fautes mais tout de même un bon manuel!
A. BUCHNER, Encyclopédie des instruments de musique, Gründ,1980.
David. D. BOYEN, The History of Violin Playing from its Origins to 1761, Oxford
University Press, 1965.
85
XVI. CONSEILS POUR L'EXAMEN
-L'examen est écrit.
-Vous aurez : -deux questions parmi les 35 questions qui suivent (une demi-page);
-deux illustrations vues au cours à identifier et à commenter ;
-une petite audition. Pouvoir reconnaître un instrument à l'audition parmi
ceux écoutés (ou vus) au cours. Le but n'est pas d'absolument reconnaître l'extrait vu au cours
mais bien de reconnaître l'instrument. Il est possible qu'un autre extrait (avec le même
instrument) soit proposé à l'examen.
Sons des instruments à connaître : Violons, Violes de gambe, trompette marine, théorbe,
flûtes à bec, flûtes traversières, clarinettes, hautbois, trompettes, cors, cornet à bouquin,
clavecin, clavicorde.
1. Quelles sont les quatre familles d'instruments déterminées par les musicologues?
Expliquez, donnez des exemples pour chaque famille. (+perces)
2. Quels sont les premiers objets sonores? Expliquer.
3. Quels sont les instruments que nous avons vus pour l'Égypte ? Expliquer.
4. Comment sont classés les instruments à vent selon les musicologues? +perces (Expliquer)
5. Quels sont les instruments vus pour la Grèce ancienne? Expliquer.
6. Quels sont les instruments vus pour la Mésopotamie et pour Rome ? Expliquer.
7. Citez trois bas instruments du Moyen Age. Expliquer.
8. Citez trois hauts instruments du Moyen Age. Expliquer.
9. Quelles sont les différentes perces de la famille des cuivres? Expliquer.
10. Qu'est-ce que la trompette sarrasine? Expliquer.
11. Qu'avons-nous vu au cours au sujet de la trompette du Moyen Age?
12. Qu'avons-nous vu au cours au sujet de la trompette de la Renaissance?
13. Qu'avons-nous vu au cours au sujet de la trompette baroque?
14. Quels sont les différents systèmes qui ont été inventés pour la trompette avant la
création du piston? Expliquer.
15. Expliquez les débuts de l'orchestre en Italie.
16. Expliquez les débuts de l'orchestre en France.
17. Quand est apparu le violon? Expliquer.
18. Qu'avons-nous vu au cours au sujet de la lutherie?
19. Comparez la viole de gambe et le violon. Expliquer.
20. Que savez-vous des tout premiers claviers (Antiquité et Moyen Age) ? Expliquer
21. Comparez le virginal et le clavicorde. Expliquer.
22. Que savez-vous des tout premiers pianos-forte?
23. Qu'avons-nous vu au cours au sujet du piano en France?
24. Qu'avons-nous vu au cours au sujet du cor?
25. Quels sont les différents types de flûtes?
26. Comparez le cor anglais et le cor de basset.
27. Qu'avons-nous vu au cours en ce qui concerne le basson?
28. Qu'avons-nous vu au cours en ce qui concerne la clarinette?
29. Qu'avons-nous vu au cours au sujet de Sax et du saxophone?
30. Qu’est-ce qu’un idiophone ? Donnez deux exemples, expliquer.
31. Qu'avons-nous vu au cours en ce qui concerne les métallophones?
32. Citez trois membranophones. Expliquer.
33. Quels sont les différents types d'instruments qui fonctionnent grâce à l'électricité?
34. Qu’est-ce que le thérémine, les ondes Martenot et le Trautonium ?
35. Comparez la pochette et la trompette marine.
86
XVII. TABLE DES MATIÈRES
I. INTRODUCTION..………………………………………………………………….p. 2
A. Rappel ou notions d'acoustique…….......….…………………………………..p. 2
1. Les idiophones……………………………………..……………………..p. 2
2. Les membranophones………………….…..……………………………..p. 2
3. Les aérophones………………………….………………………………..p. 2
4. Les cordophones…………..………..……….……………………………p. 2
B. Définition de l'instrument de musique………….…………………………….p. 3
1. Définition ancienne……...………………….…………………………….p. 3
2. Définition moderne………...……………….…………………………….p. 3
II. LA PRÉHISTOIRE……………………………………………………………..…p. 4
A. Rappel chronologique…………………………………………………………p. 4
B. Premiers objets sonores..…….………………………………………………..p. 4
1. Les percussions ………………………….………………………………p. 4
2. Les vents……………………………..…….…………………………….p. 5
a. Il y a 100.000 ans…………………………....…………………….p. 5
b. Il y a 40.000 ans………………..…………..……………………...p. 5
3. Les cordes………………………………......…………………………….p. 6
III. L'ANTIQUITÉ OU L'AVÈNEMENT DES INSTRUMENTS
À CORDES DANS LES SOCIÉTÉS CITADINES……………………....p. 7
A. L'Égypte……………………………………………………………………………….p. 7
1. La harpe arquée…………………………...………………………………p. 8
2. La harpe angulaire………….……….…………………………………….p. 8
3. La harpe arquée du Nouvel Empire……....……………………………….p. 8
4. La harpe d'épaule………………………...………………………………..p. 8
5. Les vents………………………….....…………………………………….p. 9
6. Les percussions……………………………………………………………p. 9
IV. GRÈCE ET ROME: L'IMPORTANCE CROISSANTE DES VENTS
DANS UN ÉTAT GUERRIER.......…………………………………………p. 10
A. Classification des vents………………………………...……………..…..….p. 10
1. Les instruments à biseau………………………………....................……p. 10
2. Les instruments à anche………………………………………......…….p. 10
B. La Grèce………………………………………………..……………………..p.11
1. Chronologie…………………………….....……………..…………….p. 11
2. Les instruments..........................................................................................p. 11
A. La lyre….......……………………………………………….…p. 11
B. La cithare……………………………………..…………….…p. 11
C. Le barbitos….…………………………………………………p. 11
D. L'aulos……...…………………………………………………p. 11
E. La salpinx……………...……...………………….…………...p. 12
F. L'hydraulos….......…………………………………………….p. 12
C. Rome…………………………………………………………..………………..p. 13
1. Petits repères chronologiques…………………....………………………p. 13
2. Les instruments....................................…………..………………………p. 13
a. La tuba…………………………….......…………………………p. 13
b. Le cornu……………………………….…………………………p. 13
87
c. Le lituus………………………………..……..………………….p. 14
V. LE MOYEN AGE....................................................................................................p. 15
A. Un peu d’histoire...........................................................................................p. 15
B. Les bas instruments.....................................................................................p. 15
1. Le luth......................................................................................................p. 15
2. La vièle à archet.......................................................................................p. 16
3. Les flûtes à bec.........................................................................................p. 16
4. Le psaltérion.............................................................................................p. 16
C. Les hauts instruments..................................................................................p. 17
1. Les buisines..............................................................................................p. 17
2. Les cornets à bouquins.............................................................................p. 17
3. La flûte traversière...................................................................................p. 17
4. Les cromornes..........................................................................................p. 18
5. La chalemie..............................................................................................p. 18
6. La cornemuse...........................................................................................p. 18
VI. LA TROMPETTE À TRAVERS LES ÂGES......…………………………p. 20
A. Petite explication sur les aérophones (les vents)………………….…………p. 20
1. Une perce cylindrique...............................................................................p.20
2. Une perce conique...................................................................................p. 20
B. La trompette sarrasine……………………………..…………………………p. 21
C. La trompette au Moyen Age……………………….…………………………p. 21
1. Le trompettiste de cour…………..…………..…………………………p. 21
2. Le répertoire……………………..……....……………………………..p. 22
D. La trompette à la Renaissance………………...…….………………………..p. 22
1. La trompette repliée en « S »…….…….………………………………..p. 22
2. La trompette à coulisse……….………………………………………..p. 23
3. Les trompettes des villes………...……………………………………..p. 23
4. Les trompettes de cour………......……………………………………..p. 23
E. La trompette baroque……………………………………………………….p. 24
1. La trompette de concert………..………………………………………p. 24
2. Gottfried Reiche (1667-1734).....….………..…………………………p. 24
3. La cour de France……….….........…………………………………….p. 25
4. Le répertoire………………..........…………………………………….p. 25
F. Le déclin de la trompette…………………………………………………….p. 25
1. La fin de l'Ancien Régime………………...…………………………..p. 25
2. Les différentes inventions avant le piston………........……………….p. 26
a. La trompette à boucher……………….………………………….p. 26
b. La trompette à clefs…………………..………………………….p. 26
3. Le piston……………….........………..……………………………….p. 27
G. La trompette moderne………………………………………………………..p. 28
VII. LES DÉBUTS DE L'ORCHESTRE………………………………………..p. 30
A. Étymologie……..………………………..…………………………………….p. 30
B. Un peu d'histoire..…………………………………………………………….p. 30
C. L'opéra…………...…………………………………………………………....p. 30
1. En Italie………………………………………………………………...p. 30
2. En France………………………………………………………………p. 31
VIII. LES CORDES FROTTÉES………………......……………………………..p. 33
A. Le violon……………………………………..………………………………..p. 33
1. La tenue du violon……….…….....……………………………………p. 36
2. Un peu de lutherie……....…….....…………………………………….p. 38
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a. La lutherie complète……………………………………………..p. 38
b. La semi-lutherie………………………………………………….p. 38
c. La lutherie d'usine……………..…………………………………p. 38
3. Les cordes………………….............…………………………………….p. 40
4. L'archet......................................................................................................p. 40
B. Le violon alto……………….…………………………………………………..p. 41
C. Le violon ténor…….....…......………………………………………………….p. 41
D. Le violoncelle..........……………………………………………………………p. 41
E. Le violon basse....................................................................................................p. 41
F. La contrebasse....................................................................................................p. 41
G. La viole de gambe……………………...………………………………………p. 43
IX. DES CORDES PINCÉES……………………………………………….....…p. 44
A. Le luth…………………………………………………………………………..p. 44
B. Le chitarrone…………………………………………………………………...p. 44
C. La guitare……………………………………………………………………….p.45
X. LES CLAVIERS…………………………………………………………………p. 46
A. Le clavier……………………………..…………..…………………………….p. 46
B Le clavecin
1. Les origines...............................................................................................p. 46
2. Le clavecin en Italie…………..…………………………………………p. 47
3. Le clavecin dans les Flandres….........……...……………………………p. 47
4. Wanda Landowska (1879-1959)…..............…………………………….p. 47
C. Le virginal………...……...…………………………………………………….p. 47
D. L'épinette………...………….....……………………………………………….p. 49
E. Le clavicorde……...……………………………………………………………p. 49
F. Le piano………...……………..………………………………………………..p. 50
1. Les débuts en Italie………………………………………………………p. 51
2. En Allemagne et Autriche…….....………………………………………p. 52
a. Andreas Stein (1728-1792).....………………………………….p. 52
b. Ignaz Bösendorfer………………………………………………p. 53
3. En Angleterre……………………………………………………………p. 53
4. En France….......……………………………………….................……..p. 54
a. Sébastien Erard (1752-1831)…...................…………........…….p. 54
b. Ignace Pleyel (1757-1831)…..................……………………….p. 54
5. Les différentes formes de pianos..............................................................p. 56
a. Le piano table ou carré.................................................................p. 56
b. Les pianos verticaux.....................................................................p. 56
XI. QUELQUES INSTRUMENTS DE LA FAMILLE DES VENTS....... p. 57
A. L’orchestre.......................................................................................................p. 57
B. Le cor................................................................................................................p. 57
1. Bref historique...........................................................................................p. 57
2. Le cor d'invention......................................................................................p. 58
3. Le cor à tons de rechange..........................................................................p. 60
4. Les sons bouchés.......................................................................................p. 60
5. Le piston (rappel).......................................................................................p. 60
6. Le cor chez Mozart....................................................................................p. 61
C. Rappel des différentes flûtes………..…………………………………….p. 61
1. Les flûtes verticales……………………………………………...………p. 61
2. Les flûtes transversales………………………………………….……….p. 62
a. La flûte traversière.........................................................................p. 62
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b. Le piccolo......................................................................................p. 62
D. Le Hautbois………….………………………………......………...……….p. 63
E. Le hautbois d’amour....................................................................................p. 63
F. Le cor anglais……….………….…………………………………………..p. 63
G. Le basson.......................................................................................................p. 64
H. La clarinette……...….………….………………………………………….p. 65
La clarinette chez Mozart...............................................................................p. 65
I. Le cor de basset.............................................................................................p. 66
J. Adolphe Sax……………………………………………….………...…….p. 66
XII. LES INSTRUMENTS A PERCUSSIONS………………..……............................p. 69
A. Les idiophones...............................................................................................p. 69
1. Les cymbales..............................................................................................p. 69
2. Le gong.......................................................................................................p.69
3. Les cloches.................................................................................................p. 70
4. Le triangle..................................................................................................p. 70
5. Les xylophones..........................................................................................p. 70
a. Le xylophone (simple)........................................................................p. 70
b. Le marimba………..…………………………………………………p.70
6. Les métallophones.....................................................................................p. 71
a. Le glockenspiel...................................................................................p. 71
b. Le célesta............................................................................................p. 71
c. Le vibraphone.....................................................................................p. 71
B. Les membranophones...................................................................................p. 72
1. Les tambours américains............................................................................p. 72
a. Les congas..........................................................................................p. 72
b. Les bongos.........................................................................................p. 72
2. Les tambours européens.............................................................................p. 72
a. La caisse claire...................................................................................p. 72
b. La grosse caisse.................................................................................p. 72
c. Les tom-toms.....................................................................................p. 73
d. Le tambour de basque........................................................................p. 73
e. La timbale d'orchestre........................................................................p. 73
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XIII. Le XX SIECLE : LES INSTRUMENTS INOUIS.................................p. 74
A. Le premier clavecin électrique........................................................................p. 74
B. Le télégraphe musical......................................................................................p. 74
C. Premiers sons enregistrés pour un spectacle.................................................p. 74
D. Le thérémine.....................................................................................................p. 75
E. Les ondes Martenot..........................................................................................p. 75
F. Le trautonium...................................................................................................p. 75
XIV. LES INCONTOURNABLES DU MIM……………..………………....….p. 77
A. La pochette…………..…..…………………....………………………………p. 77
B. La trompette marine....………………....………………….…………………p. 77
C. L'harmonica de verre..………..…….....…………………....………………..p. 78
XV. BIBLIOGRAPHIE ET EXTRAITS MUSICAUX............………………p. 79
XVI. CONSEILS POUR L'EXAMEN………………….……...….…..............…p. 85
XVII. TABLE DES MATIÈRES………...………………………………...………p. 86
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