Titre 07 - Tir Et Instruction Du Tir
Titre 07 - Tir Et Instruction Du Tir
Titre 07 - Tir Et Instruction Du Tir
TTA 150
édition 2018
TITRE VII
_
TIR ET INSTRUCTION DU TIR
Expert de domaine :
École d’Infanterie (EI)
AVANT-PROPOS
Ce titre VII a pour but de présenter l'armement léger de petit calibre mis en œuvre dans les unités
chargées de la formation du personnel et dans celles susceptibles de mettre sur pied des
détachements PROTERRE.
Il permet de fournir à l'encadrement, dans un seul document, les connaissances relatives à la
mise en œuvre de l'armement qu'il est nécessaire d'acquérir en vue de la formation du personnel
(sous réserve de détenir le CATI 2 de l'arme/munition considérée) et des examens des brevets
militaires.
Ce titre comprend huit sections :
les sections I à III abordent les notions générales sur le tir :
- la section I rappelle les définitions fondamentales ;
- la section II aborde les notions indispensables à la pratique du tir au fusil d'assaut ;
- la section III traite de la conduite et de l'organisation de l'instruction du tir faisant
référence au TTA 203 et à l'INF 300.
les sections IV à VIII présentent une étude des armes de poing, des fusils d'assaut, du
lancer de grenades à main et du tir de la munition AT4CS.
RÉFÉRENCES :
Le TTA 203 est le manuel d'instruction du tir aux armes légères à l'usage des FGI de
l'armée de Terre et des FSI/FA hors infanterie, un guide pratique pour la conduite de
l'instruction technique et du tir hors infanterie dans les unités susceptibles de mettre sur
pied des détachements PROTERRE.
L'INF 300 est le manuel d'instruction du tir aux armes légères à l'usage de l'infanterie
conçu en cohérence avec le TTA 203, il traite dans son titre II de l'instruction du tir dans
l'infanterie en développant la formation individuelle complémentaire.
La PIA 207 édition du 30 avril 2013 est l'instruction interarmées sur les mesures de
sécurité à appliquer à l'instruction et à l'entraînement lors de l'exécution des tirs
techniques et tactiques.
Le TTA 207, dans sa version actualisée, regroupe les fiches sécurité des armes et
munitions : prescriptions relatives aux tirs particuliers et à l'emploi des armes, systèmes
d'arme ou des munitions.
RÉFÉRENCES
Instruction générale sur le tir de l'infanterie - INF 300 édition 2004. INF301/1 A.
Notice ISTC du 05 mai 2010 et ses additifs de 2011, à l'usage des instructeurs ISTC
(http://www.emd.terre.defense.gouv.fr/emd/spip.php?rubrique669) .
Additif ISTC 2017 : évolutions de la formation ISTC NG (lettre EMAT N° 506007/DEF
/EMAT/OAT/BEMP/ACT/NP du 28/06/2017 ; note CFT N° 508170 / CFT/DIV.FPE
/BFORM/NP du 19/07/2017) ( http://www.emd.terre.defense.gouv.fr/spip.php?
article288 ).
Chapitre 1
ÉDUCATION A LA SÉCURITÉ
Afin d'éduquer le tireur à la sécurité, il doit assimiler au préalable les points suivants :
• une arme ne tire pas toute seule ; une action du doigt sur la détente est nécessaire ;
• les armes n'ont pas de volonté propre, elles ne sont pas dangereuses : ce sont les
mauvaises manipulations des utilisateurs qui provoquent les accidents ;
• le tireur est autonome et responsable de l'usage de son arme ;
• la sécurité repose sur 4 règles simples, à appliquer partout et en toutes circonstances.
• Les 4 règles élémentaires de sécurité doivent être apprises par cœur et surtout assimilées.
• Les 4 règles élémentaires de sécurité doivent être appliquées partout et en toutes
circonstances, car les incidents ou accidents ne surviennent pas uniquement sur les stands
ou champs de tir, mais également dans la vie quotidienne, en opération ou au quartier.
• Certaines activités nécessitent d'enfreindre les règles élémentaires de sécurité pour des
raisons pédagogiques ou pratiques (séances d'instruction du module ALPHA, exercices
tactiques à blanc, drill à vide hors champ de tir, démonstrations devant public, nettoyage
des armes, stockage des armes, ordre serré...).
Dans ce cas, le responsable de l'activité procède au préalable à une inspection des armes
et des chargeurs.
NB : Seules les munitions inertes sont utilisées pendant les séances d'instruction du module
ALPHA.
Une faute de sécurité est un geste, une action, un comportement qui enfreint une ou
plusieurs des quatre règles élémentaires de sécurité.
Exemples de faute de sécurité :
- doigt sur la détente avant prise de visée ;
- canon pointé sur un personnel ami.
La faute de sécurité doit absolument être évitée, car elle peut provoquer des accidents
corporels (blessures ou décès).
Les exercices de MOAL (maîtrise opérationnelle de l'armement léger) ont pour objectif
l'acquisition des règles élémentaires de sécurité et l'apprentissage de la gestuelle unique.
Mesures à prendre en cas de faute de sécurité :
- lorsqu'un tireur commet des fautes de sécurité hors séance de MOAL, sa participation à
l'activité est interrompue. Il doit suivre une remise à niveau de MOAL avant de reprendre
l'activité ;
- lors des stages de formateurs ISTC, les stagiaires qui commettent plus de deux fautes de
sécurité sont ajournés ;
- lorsque les fautes de sécurité se répètent malgré les avertissements et les séances de
MOAL complémentaires, le tireur peut faire l'objet d'un retrait de CATI ou d'une sanction
disciplinaire ;
- une faute de sécurité est sanctionnée par une pénalité lors des épreuves de qualification
ISTC.
Toute erreur de manipulation qui n'est pas une faute de sécurité est une erreur de gestuelle.
Elle nuit principalement à l'efficacité opérationnelle du tireur.
Exemple d'erreurs de gestuelle :
- oubli du retrait ou de la remise de la sûreté ;
- oubli du retrait de chargeur lors des opérations de sécurité.
En ISTC, on considère qu'une erreur de gestuelle reste possible (fatigue, stress), mais si les
4 règles élémentaires de sécurité sont respectées, cette seule erreur ne peut pas provoquer
d'accident.
Lorsqu'elles s'accumulent, les erreurs de gestuelle peuvent néanmoins conduire à la faute
de sécurité, c'est pourquoi un soin particulier doit être porté sur l'apprentissage de la
gestuelle, en y consacrant tout le temps nécessaire jusqu'à l'acquisition parfaite de gestes
réflexes (drill à vide).
Mesures à prendre en cas d'erreur de gestuelle :
- les erreurs de gestuelle ne font pas l'objet de sanctions disciplinaires. Elles sont relevées
et corrigées en permanence par les formateurs ;
- les erreurs de gestuelle sont sanctionnées par une pénalité lors des épreuves de
qualification ISTC.
L'inspection des armes et des chargeurs est effectuée sous la responsabilité du directeur de
tir, en début et en fin de séance de tir à balles réelles (conformément à la PIA 207).
L'inspection de l'armement et des chargeurs est également effectuée par un cadre
responsable, avant toute activité nécessitant d'enfreindre les règles élémentaires de
sécurité.
En particulier, elle est obligatoirement réalisée :
- avant un exercice tactique où l'on se pointe entre camarades ;
- avant une séance d'instruction technique sur l'arme (étude de l'arme, démontage,
remontage, service de l'arme, manipulations opérationnelles) ;
- avant une démonstration devant public ;
- avant une séance d'entretien de l'armement ;
- avant la réintégration en armurerie.
3 - PRINCIPE
Tout tireur doit connaître le service de son arme, les munitions et artifices utilisés et avoir
reçu l'instruction de sécurité correspondante. Il doit être titulaire du certificat d'aptitude au tir
de l'arme ou système d'arme considéré (CATi).
L'instruction au tir est sanctionnée par l'attribution de certificats d'aptitude au tir (CATi). Les
CATi attestent que leurs détenteurs peuvent exécuter les tirs autorisés en toute sécurité. En
les signant, le personnel formé reconnaît qu'il a bien reçu et assimilé cette instruction. Ces
qualifications comprennent deux niveaux correspondant à :
la formation initiale, CATi 1 ;
la formation complémentaire, CATi 2.
Il autorise les tirs de la formation initiale au fusil d'assaut. Il est individuel et se traduit par la
signature d'une attestation par l'intéressé et l'autorité responsable. Il est inscrit dans le
carnet de tir.
Il autorise les tirs aux armes considérées et la mise en œuvre des munitions
correspondantes. Il est individuel et se traduit par la signature d'attestations (une par arme)
par l'intéressé et l'autorité responsable après contrôle des connaissances. Il est signifié
dans le carnet de tir. Chaque attestation CATI 2 reste valide sauf s'il est constaté l'absence
de tir pendant un an. Dans ce cas, les connaissances du personnel seront contrôlées. Cette
vérification sera notifiée dans le carnet de tir. Elle porte sur :
service de l'arme en vue du tir ;
postures et positions de tir ;
opérations de sécurité de jour et de nuit ;
réglage des organes de visée ou lunette
; incidents de tir et résolutions ;
munitions ;
commandements de
tir.
L'ensemble des tirs doit être inscrit sur un carnet de tir individuel. La tenue à jour de ce
carnet de tir permet de vérifier l'aptitude du tireur à réaliser un tir particulier. Véritable
passeport du tir qui doit suivre le militaire tout au long de sa carrière, y compris dans la
réserve, il permet au commandement de s'assurer en temps réel de l'aptitude du tireur.
Le TTA 207 est indissociable de la PIA 207 qui définit les mesures de sécurité à appliquer à
l'instruction et à l'entraînement lors de l'exécution des tirs techniques et tactiques .
Sauf autorisation particulière de l'état-major de l'armée de Terre, le tir aux armes
autres que celles traitées dans les fiches de sécurité du TTA 207 est interdit au sein
de l'armée de Terre.
Le TTA 207 est le règlement de référence.
Il s'articule autour de catégories d'armement :
la diversité des armes légères en dotation oblige désormais à raisonner par
catégories d'armes, chaque catégorie regroupant les armes dont les caractéristiques
d'emploi, les modes de fonctionnement et les modes de manipulation sont similaires ;
un personnel formé sur une catégorie d'arme est autorisé à utiliser n'importe quelle
arme de cette catégorie à condition qu'il détienne le CATI 2 correspondant à l'arme .
Chaque catégorie comprend :
une fiche générique décrivant les mesures de sécurité à
appliquer ; des fiches spécifiques à chaque arme.
Les notions clés de ce document sont :
l 'état d'une arme est défini selon 3 stades :
1. stade zéro : arme non approvisionnée, non armée ;
2. stade un : arme approvisionnée, non armée ;
3. stade deux : arme approvisionnée, armée.
les conditions d'exécution des tirs sont prescrites par :
1. la PIA 207 ;
2. le TTA 207;
3. les régimes et consignes des stands et champs de tir pour ce qui est des mesures de
sécurité internes et externes ;
4. les règlements, les notices et guides techniques propres à chaque arme.
règles de base :
1. avant le tir, le tireur, l'équipage ou l'équipe de pièce doit vérifier l'aptitude de l'arme au
tir, en particulier l'absence de tout corps étranger et, pour un tir à munitions réelles,
l'absence de dispositif de tir à blanc ;
2. après le tir, le tireur, l'équipage ou l'équipe de pièce doit vérifier que l'arme est bien
désapprovisionnée et non chargée ;
3. l'inspection de l'armement et des chargeurs est désormais obligatoire, avant toute
activité nécessitant de déroger aux 4 règles élémentaires de sécurité.
Chapitre 2
LA TRAJECTOIRE
Ce chapitre, après un rappel sur les différents types de projectiles, traite des définitions relatives
aux trajectoires, à l'objectif et au terrain puis de la dispersion.
2.1. Définitions communes aux trajectoires des balles et obus, des roquettes et
des missiles
La trajectoire est la ligne suivie par le centre de gravité du projectile (fig. 1).
L'origine de la trajectoire est soit la bouche du canon, soit la rampe ou la plate-forme
(fig. 1).
Le plan de tir est le plan vertical contenant l'axe de la bouche à feu ou de la rampe.
La flèche est la hauteur du point le plus élevé de la trajectoire comptée à partir du
plan horizontal passant par l'origine (fig. 1).
L'angle ou niveau est l'angle que fait la bouche ou la rampe avec le plan horizontal
(fig. 1).
La durée de trajet est le temps mis par le projectile pour aller de l'origine à un point
déterminé de la trajectoire.
Le point d'éclatement est le point où éclate le projectile.
Dès sa sortie de la bouche à feu, la balle ou l'obus suit une trajectoire dite « balistique ».
Les tables de tir fournissent les éléments des trajectoires « de référence » des projectiles
pouvant être tirés par une arme donnée, dans certaines conditions dites « normales » et qui
sont :
une atmosphère de référence (facteur vent, densité et température données à chaque
altitude) ;
une température de référence de la poudre
; une vitesse de référence pour chaque
charge.
Les tables peuvent également contenir les données nécessaires au calcul des corrections
ou des effets dus aux conditions « du moment ».
La trajectoire des tables est une trajectoire correspondant à des conditions de tir
déterminées, précisées dans les tables de tir du matériel considéré (fig. 2).
Le point de chute des tables est le point où la trajectoire rencontre à nouveau le plan
horizontal passant par l'origine (fig. 2).
La portée des tables est la distance de l'origine au point de chute des tables (fig. 2).
L'angle de chute des tables est l'angle aigu que la trajectoire fait avec l'horizontale, au
point de chute. (fig. 2).
L'angle de hausse des tables est l'angle donné par les tables en regard de la portée
(fig. 2). C'est l'angle que doit faire l'axe de la bouche à feu avec l'horizontale, pour que
soit atteinte la portée considérée, dans les conditions normales.
La vitesse initiale est la vitesse du projectile à l'origine de la trajectoire.
La vitesse restante, en un point de la trajectoire, est la vitesse instantanée que le
projectile possède en ce point.
Un projectile tiré par une arme à canon rayé est animé d'un mouvement de rotation
qui a pour effet de l'écarter légèrement du plan de tir.
En un point A de la trajectoire, la dérivation "d" est l'angle aigu fait par le plan de tir
avec le plan vertical contenant la droite joignant ce point à l'origine (fig. 3) .
La vitesse initiale restant constante, si l'on fait croître l'angle au niveau à partir de
zéro, la portée augmente, passe par un maximum (angle voisin de 800 millièmes)
puis décroît. En revanche, l'angle de chute, la dérivation, la durée de trajet, la flèche
croissent constamment.
Le tir, exécuté sous des angles au niveau supérieur à l'angle de portée maximale,
porte le nom de tir vertical (fig. 4). Le tir, exécuté sous des angles au niveau inférieur
à l'angle de portée maximale, porte le nom de tir plongeant (fig. 4). Une même portée
peut être réalisée en tir plongeant et en tir vertical (fig. 4).
Le tir, exécuté sous des angles au niveau inférieur à 240 millièmes et à grande
vitesse initiale, porte le nom de tir tendu (fig. 4). Par extension, cette expression « tir
tendu » s'applique également au tir exécuté à grande vitesse initiale mais sous des
angles supérieurs à 240 millièmes lorsqu'on utilise seulement la portion initiale de la
trajectoire, assez voisine d'une droite.
L'angle au niveau restant constant, si l'on fait croître la vitesse initiale, tous les
éléments, portée, flèche, durée de trajet, angle de chute augmentent (fig. 5).
Au moment du tir, les conditions extérieures sont différentes des conditions de référence. La
trajectoire du projectile ne correspond plus à la trajectoire des tables. Les écarts entre les
éléments de référence et les éléments actuels ou perturbations peuvent être balistiques ou
aérologiques.
1. Les perturbations balistiques sont dues :
aux écarts de poids du projectile ;
aux écarts de vitesse initiale (usure du canon, vivacité et température de la
poudre).
Ces perturbations influent sur la portée.
2. Les perturbations aérologiques sont dues aux écarts :
de la densité, de la température et de l'état hygrométrique de l'air qui agissent
sur la portée ;
du vent qui agit sur la portée et sur la direction du tir (fig. 6).
En tir tendu et pour des distances inférieures à 1 500 m, les variations de poids, de vent, de
température et de densité de l'air ont une influence négligeable sur la portée.
Il est nécessaire, par contre, de tenir compte de l'influence du vent sur la direction du tir, et
ce, même aux petites distances.
La vitesse du vent au sol est mesurée avec un
anémomètre. Pratiquement, un vent de :
5 m/s est dit faible ; il agite un fanion et les feuilles des arbres ;
10 m/s est dit moyen ; il agite les branches moyennes des arbres
; 15 m/s est dit fort ; il agite les arbres eux-mêmes ;
20 m/s est dit violent ; il correspond à une forte tempête.
La ligne de site est la droite qui joint l'origine à l'objectif (fig. 7).
La dénivelée est la différence d'altitude entre l'objectif et l'origine (fig. 7). Elle est
positive si l'objectif est plus élevé que l'origine, négative dans le cas contraire.
L'angle de site (site) est l'angle que fait la ligne de site avec le plan horizontal (fig. 7).
Il est de même signe que la dénivelée. La distance de tir ou distance télémétrique est
la distance de l'origine à l'objectif (fig. 7).
La distance topographique est la projection sur le plan horizontal de la distance de tir
(fig. 7).
Le point d'impact est le point où le projectile rencontre le terrain ou l'objectif (fig. 7).
L'angle d'impact est l'angle que fait la trajectoire au point d'impact avec la surface
frappée (fig. 7).
L'angle d'incidence est l'angle complémentaire de l'angle d'impact (fig. 7).
La zone en angle mort (ou espace mort) correspond à la portion de terrain qui est à
l'abri des trajectoires d'une arme déterminée (fig. 10).
La zone de protection, pour un objectif de hauteur donnée, est la partie de la zone en
angle mort au-dessus de laquelle la trajectoire reste plus élevée que l'objectif (fig. 10).
Quand on tire un certain nombre de coups, dans des conditions aussi identiques que
possible, on constate que les points de chute, au lieu de se superposer, se répartissent sur
le sol d'une façon apparemment irrégulière.
Ce phénomène, appelé dispersion, résulte des variations, d'un coup à l'autre, de la vitesse
initiale, des éléments aérologiques, et des erreurs accidentelles de pointage dues à
l'imprécision des appareils et des sens.
On désigne sous le nom de :
groupement, l'ensemble des points d'impact qui en résulte
; zone de dispersion, la surface couverte par le
groupement ;
rectangle total, le rectangle (dont deux côtés sont perpendiculaires et deux côtés
parallèles au plan de tir) englobant le groupement et passant par les points d'impact
extrêmes (fig. 11) ;
point moyen, le centre du rectangle total (fig. 11).
Si l'on exécute plusieurs tirs dans les mêmes conditions, en tirant à chaque fois un très
grand nombre de coups, on constate que les dimensions des rectangles totaux, relevées
pour chaque tir (exception faite des coups anormaux soit 1/100 des coups), sont
sensiblement les mêmes.
Un tel rectangle caractérise la précision pour une arme et une munition donnée, valable
pour la distance considérée et pour les conditions aérologiques du moment.
Dans le tir d'un petit nombre de coups, les dimensions du rectangle total sont variables et,
en général, sensiblement inférieures à celles du rectangle de dispersion.
On distingue :
sur une cible ou sur une surface verticale, la dispersion en direction (ou latérale) et la
dispersion en hauteur (ou verticale) [fig. 12] ;
sur le terrain, la dispersion en direction (la même que ci-dessus) et la dispersion en
portée (c'est-à-dire dans le sens du tir) [fig. 12].
L'amplitude de la dispersion en hauteur est, en général, du même ordre de grandeur que
celle de la dispersion en direction. L'une et l'autre augmentent avec la distance de tir.
La dispersion en portée augmente avec la distance et l'angle d'incidence.
Chapitre 3
LES TIRS
Pointer une arme, c'est donner au canon de l'arme une inclinaison et une direction
convenables pour que les trajectoires atteignent l'objectif.
Les appareils de pointage comportent une ligne de mire ou un plan de pointage, une hausse
ou un niveau, éventuellement un système complémentaire de dérive.
La ligne de mire est une droite déterminée par l'appareil de pointage dans le prolongement
de laquelle le tireur doit placer son œil, pour viser. Elle permet de pointer à la fois en
direction et en hauteur.
Le plan de pointage est un plan vertical, déterminé par l'appareil de pointage, dans lequel le
tireur doit placer son œil pour viser. Il ne permet que le pointage en direction.
Viser un point, c'est diriger la ligne de mire ou le plan de pointage sur ce point. Le point à
viser, ou point de pointage, est pris soit dans l'objectif lui-même, soit en dehors.
La dérive est l'écart angulaire horizontal entre le plan de pointage et le plan de tir lorsque le
plan de pointage ne se trouve pas exactement dans l'alignement de l'objectif. Par extension,
on appelle aussi dérive, la graduation que marque l'appareil de pointage en direction (s'il le
permet) pour réaliser cet écart .
La hausse est un appareil gradué, articulé, éventuellement dérivable, qui permet de
déplacer plus ou moins la ligne de mire, par rapport à l'axe du canon.
Le niveau de pointage est un appareil articulé et gradué qui permet de mesurer directement
l'inclinaison du canon, par rapport à l'horizontale, c'est-à-dire l'angle au niveau. Repérer une
arme, c'est, sans déplacer l'arme, amener le plan de pointage à passer par un point donné.
Suivant le mode de pointage utilisé, le tir d'une arme légère est dit :
tir direct, lorsque le pointage est fait sur l'objectif lui-même, avant et pendant le tir ; tir
indirect, lorsque le pointage en direction est fait sur un point distinct de l'objectif et le
pointage en hauteur, par rapport au plan horizontal. Dans ce genre de tir, ni le chef
de pièce, ni le pointeur ne voient l'objectif ; le tir est conduit par un observateur qui
transmet au chef de pièce, par un moyen de liaison, soit des observations, soit des
commandements ;
tir masqué, lorsqu'il s'exécute derrière un obstacle rendant invisibles à l'ennemi les
servants de l'arme. Si l'arme est en batterie à faible distance derrière un masque d'où
l'objectif est visible, les méthodes d'exécution du tir restent celles du tir direct, le chef
de pièce étant en mesure, en général, de conduire le tir de la pièce ;
tir repéré, lorsqu'on a déterminé et noté les éléments permettant de pointer l'arme, en
direction et en hauteur, pour tirer sur un objectif devenu invisible (nuit, brouillard,
fumée, etc.).
Chacun de ces tirs doit être conforme au module préconisé par la notice ISTC.
Un tir est dit rasant, sur une zone de terrain, lorsque les trajectoires ne s'élèvent pas à une
hauteur supérieure à celle de l'objectif au-dessus de cette zone.
Un tir est dit fichant, sur une zone de terrain, lorsque les trajectoires ne sont susceptibles d'y
atteindre un objectif de hauteur donnée qu'au seul voisinage immédiat de leur point d'impact.
Par rapport à la direction dans laquelle ils sont fournis, les tirs sont dits de flanquement ou
de face suivant qu'ils sont dirigés à peu près parallèlement ou à peu près
perpendiculairement au front de la troupe amie (fig. 13).
Un objectif de tir est l'élément ennemi, ou la portion de terrain délimitée avec précision, sur
lesquels devront être obtenus les effets prescrits par la mission de tir reçue.
La droite (gauche) d'un objectif est la partie de cet objectif que le tireur ou l'observateur
voit à sa droite (gauche).
Par rapport à la direction dans laquelle ils prennent l'objectif, les tirs sont dits de front,
d'écharpe, de flanc ou de revers suivant qu'ils sont dirigés perpendiculairement à son front,
obliquement à ce front, dans son flanc ou par-derrière (fig. 14).
Tout tir dirigé dans le sens de la plus grande dimension de l'objectif est dit d'enfilade (fig.
15).
Dans le cas du tir sur un objectif mobile, le tir est dit au passage lorsque le plan de pointage
se déplace par bonds et s'immobilise au moment du tir.
2.1. Généralités
Un tir est efficace lorsqu'il obtient le maximum d'effets sur toute la surface de l'objectif. L'efficacité
dépend :
de la justesse du tir ;
des effets des projectiles
; de la densité de feu ;
auxquels viennent s'ajouter, dans le cas du tir tendu, la rasance ou l'incidence des
trajectoires.
L'efficacité recherchée sera obtenue d'autant plus rapidement que la vitesse du tir sera plus
grande et son déclenchement plus rapide.
La justesse d'un tir se traduit (en général) par son rendement, c'est-à-dire par le rapport qui
existe entre le nombre des coups au but (projectiles pleins) ou efficaces (projectiles
explosifs) et celui des coups tirés.
La justesse du tir nécessite donc :
que l'ensemble des coups soit dans la plus petite surface possible ; c'est la précision
du tir (fig. 17) ;
que le point moyen des coups soit aussi près que possible du point à atteindre ; cette
seconde opération est réalisée par le réglage du tir (fig. 18).
La justesse du tir dépend à la fois du matériel, du tireur (constance et régularité du
pointage) et du chef qui conduit le feu.
Un tir est d'autant plus précis, que l'étendue du groupement (dispersion) est plus réduite. La
précision du tir dépend à la fois du matériel et du tireur (ou pointeur).
La précision des armes doit être fréquemment vérifiée, mais il appartient au tireur (ou
pointeur) d'éviter une dispersion excessive en pointant toujours son arme de la même façon
et, s'il y a lieu, en assurant son immobilité au départ des coups. La précision est
caractérisée par la valeur des écarts équiprobables en direction et en portée.
Dans le cas d'un tir sur cible, la précision à une distance donnée s'exprime par la valeur du
demi-périmètre (H + L) du rectangle total (fig. 16).
Le point moyen d'un groupement est d'autant plus significatif que le nombre d'impacts est
plus élevé.
Lorsque ce nombre est limité, ce qui est fréquent au cours de l'instruction, les méthodes
suivantes sont utilisées :
Le tir est d'autant mieux réglé que le point moyen du groupement est plus rapproché du
point à atteindre.
Le réglage des armes et de leurs appareils de pointage doit être fréquemment vérifié.
En cas d'impossibilité de le rectifier à l'aide d'une réparation du matériel ou d'un dispositif
spécial placé sur l'arme, il est possible de remédier à un défaut de réglage connu par une
correction de pointage appropriée.
Le réglage des tirs est une des fonctions principales des gradés qui conduisent le feu. C'est
à eux qu'il appartient, en général, de déterminer les éléments initiaux du pointage (hausse,
point à viser, etc.) et de les modifier, s'il y a lieu, d'après les résultats observés.
Le réglage d'un tir sur cible se mesure par les écarts en direction et en hauteur qui séparent
le point moyen du groupement de chacun des deux axes rectangulaires passant par le point
à atteindre (fig. 25). La résultante de ces deux écarts s'appelle l'écart radial (fig. 25).
Sur le terrain, un tir est considéré comme réglé lorsque le point à atteindre est coiffé par les
rafales (tir des armes automatiques) ou encadré par des nombres égaux de coups courts et
de coups longs, de coups à droite et de coups à gauche (tir coup par coup à projectiles
explosifs).
L'efficacité matérielle des projectiles sur le but se définit par leur puissance de pénétration,
leur pouvoir destructif sur le matériel et leurs effets sur le personnel.
Pour les projectiles destinés à percer des blindages, le pouvoir de pénétration prend le
nom de pouvoir perforant.
À toutes ces formes d'action s'ajoute, en règle générale, un effet moral considérable.
Les effets des projectiles chargés en explosif dépendent de la charge explosive transportée
et de la nature de leur enveloppe. Ils restent donc les mêmes à toutes les distances.
Les projectiles chargés en explosif chimique agissent :
par l'effet de souffle provenant de la déflagration de leur charge
; par les éclats de leur enveloppe.
L'effet de souffle a une efficacité relativement faible sur le personnel mais permet d'obtenir
le déblaiement du terrain, la démolition de bâtiments et la destruction de matériels.
L'effet dû aux éclats a une grande efficacité contre le personnel. Les éclats d'un obus se
répartissent en trois gerbes :
gerbe d'ogive, peu dense, projetée vers l'avant ;
gerbe de culot, très peu dense, constituée de gros éclats projetés vers l'arrière ;
gerbe latérale, la plus importante, constituant une nappe étroite sensiblement
perpendiculaire à la direction du tir.
Lorsque l'obus éclate en l'air, sous une faible hauteur, la trace de la gerbe latérale, ou coup
de hache, est nettement marquée sur le terrain.
Lorsque l'obus éclate au sol, son efficacité dépend de l'angle d'impact et de la nature du sol.
La densité d'un tir est le nombre de coups tombant, effectivement, par unité de surface du
terrain. Elle peut éventuellement être complétée par une notion de temps.
Dans un tir à projectiles pleins, la densité est fonction des seuls projectiles atteignant
directement le but. Elle dépend principalement de la dispersion en direction et en hauteur ou
en portée. Elle diminue avec la distance de tir.
Dans un tir à projectiles explosifs, la densité est fonction des projectiles et des éclats
atteignant la surface de l'objectif. La portée des éclats dépend de la nature et du profil du
sol à l'arrivée ; pour une distance de tir donnée, elle est maximum pour un terrain
perpendiculaire aux trajectoires, elle est minimum pour un terrain fortement incliné.
L'efficacité d'un tir juste est obtenue d'autant plus rapidement que les projectiles se
succèdent plus vite.
On appelle vitesse pratique de tir d'une arme, le nombre maximum de coups qui peuvent
être tirés efficacement en une minute, compte tenu des arrêts imposés par le service de
l'arme. Cette vitesse varie, dans une certaine mesure, selon l'habileté des servants. Sa
valeur moyenne constitue une des caractéristiques essentielles de la puissance de l'arme
considérée.
Pour une arme automatique, on appelle vitesse de fonctionnement ou cadence de tir le
nombre de coups que l'arme tirerait en une minute, si aucune interruption ne se produisait
dans son fonctionnement.
Aucune arme ne peut tirer à sa vitesse pratique de tir pendant plus de quelques minutes
consécutives sans échauffement excessif et dégradation.
L'approvisionnement en munitions limite, lui aussi, la durée du tir. La vitesse de tir et sa
durée seront donc fixées par le chef, en fonction de l'effet recherché et de la nature de
l'objectif.
On appelle débit d'une arme le nombre de coups à tirer par celle-ci dans un temps donné.
Le régime de tir combine le débit avec les temps de repos.
Lorsqu'une arme n'est pas en mesure d'obtenir seule l'efficacité recherchée, celle-ci est
obtenue par la concentration du tir de plusieurs armes sur le même objectif .
Chapitre 4
LES MISSIONS DE TIR
Les tirs peuvent être définis en fonction du rôle qu'ils jouent dans la manœuvre, c'est-à-dire de
l'effet recherché.
D'une manière générale les tirs prennent le nom de :
feux de manœuvre : destinés à créer les événements fondamentaux servant de base à la
manœuvre ;
feux d'appui : destinés à renforcer l'action d'unités en mouvement, en vue de permettre ou
de faciliter la manœuvre de ces unités.
Les unités appelées à fournir des feux reçoivent une mission tactique qui précise la nature
des feux, leur zone d'application et les délais d'intervention.
Cette mission tactique générale est traduite, pour chaque cellule, en mission de tir qui
précise :
l'effet à réaliser ;
l'objectif à battre ;
les conditions tactiques d'exécution (ouverture du feu, lever du tir, position des
troupes amies).
En fonction de ces indications, le chef de cellule fixe :
les emplacements de tir ;
les zones ou les directions de
surveillance ; les objectifs à battre ;
les modalités d'exécution du tir (ouverture, cessation, nature et consommation des
munitions...).
Toute mission de tir précise doit donc, en principe, être donnée sous la forme générale :
«TEL EFFET, SUR TEL OBJECTIF, DANS TELLES CONDITIONS».
Lorsqu'une même cellule de combat reçoit à la fois plusieurs missions de tir, il lui est
toujours fixé une mission principale dont l'exécution devra primer celles de missions
secondaires qui seraient à remplir au même moment.
Enfin, le fait de n'avoir reçu aucune mission de tir ne saurait justifier l'inaction totale d'une
arme au combat. Sauf ordre contraire explicite, tout chef d'une cellule de combat qui trouve
une occasion imprévue de déclencher un tir opportun et efficace a le devoir d'en prendre
l'initiative.
En l'absence d'objectif précis, un système d'arme est mis en surveillance en direction d'une
zone de terrain dans laquelle des objectifs peuvent se révéler.
Les missions de tir sont, dans ce cas, donnés sous la forme générale : "POUR TEL EFFET,
EN SURVEILLANCE SUR TELLE ZONE" en précisant, s'il y a lieu : "DE TEL A TEL
MOMENT".
Le chef qui donne la mission doit limiter la largeur et la profondeur de la zone de
surveillance aux possibilités de transport de tir et d'intervention efficace de l'arme. Il peut
fixer une mission principale, dont l'exécution doit primer, et une ou deux missions
secondaires.
Le chef qui reçoit une telle mission doit s'efforcer de découvrir dans sa zone de surveillance
les objectifs précis contre lesquels il est susceptible d'intervenir.
2 - EFFETS À RÉALISER
L'effet recherché par le tir peut être la destruction ou, à défaut, la neutralisation de l'ennemi.
La destruction consiste à mettre hors de combat le personnel ou rendre inutilisable le
matériel dans une proportion au moins égale à 50 %.
La neutralisation consiste à empêcher l'ennemi de remplir sa mission pendant un temps
déterminé.
La destruction ne peut être obtenue que par l'efficacité matérielle des coups au but :
elle doit toujours être recherchée dans le tir des armes à tir tendu contre du
personnel, dans le tir contre engins blindés et dans le tir contre aéronefs, drones ;
dans le cas du tir à balles, le tireur doit chercher à abattre son adversaire chaque fois
qu'il ouvre le feu ;
les armes automatiques légères ne peuvent détruire que du personnel à découvert ou
faiblement protégé ;
la destruction peut également être obtenue par l'emploi de projectiles explosifs.
La neutralisation a pour objet de paralyser l'ennemi et d'empêcher de mettre ses armes en
œuvre efficacement :
elle paralyse l'ennemi pendant le temps nécessaire à l'exécution d'un mouvement et,
en particulier, au cours de la progression d'une attaque ;
la neutralisation a des effets limités dans le temps. Les personnels qui l'ont subie sont
en mesure de reprendre l'exécution de leur mission, plus ou moins rapidement, après
la fin du tir ;
aussi est-il nécessaire d'appliquer des feux d'une densité suffisante, de les renouveler
et d'entretenir l'effet de neutralisation par des tirs exécutés à une densité plus faible
afin de fixer cet ennemi et l'empêcher de manœuvrer;
lorsque l'effet de neutralisation ne constitue qu'une gêne pour l'ennemi, il est dit de
harcèlement ;
lorsque la neutralisation a pour but de briser une attaque ennemie entre le moment de
son débouché et celui où elle aborde la position de défense, le tir est dit d'arrêt. Il
exige la densité de feu maximale, réalisée instantanément et renouvelée aussi
souvent que nécessaire. Toutes les armes de la défense y participent ;
la neutralisation des observateurs et du personnel servant l'armement peut être
réalisée par des tirs d'aveuglement.
RÉFÉRENCES
Instruction générale sur le tir de l'infanterie - INF 301/1 A. et INF 301/3 D.
Notice ISTC, du 05 mai 2010 modifiée à l'usage des instructeurs ISTC, ses 3 additifs de
2011 et les évolutions 2017 :
Additif N°2 "Module AZUR" ; http://www.emd.terre.defense.gouv.fr/IMG/pdf
/2011_05_23_notice_istc_additif_n2_module_azur.pdf
Additif N°3 "Prévention des traumatismes sonores". http://www.emd.terre.defense.gouv.
fr/IMG/pdf/2011_06_30_notice_istc_additif_n3_traumatismes_sonores.pdf
Notice d'appropriation du HK 416 F : http://drhat-formation.intradef.gouv.fr/MinDef
/AdT/EI%20DRAGUIGNAN/HK416F/NOTICE%20D'APPROPRIATION%20HK%
20416%20F.pdf?V=pdf
Évolutions de la formation ISTC NG de 2017 : lettre EMAT N ° 506007/DEF/EMAT
/OAT/BEMP/ACT/NP du 28/06/2017 http://www.emd.terre.defense.gouv.fr/IMG/pdf
/2017_06_28_emat_506007-evolution-de-la-formation-istc-ng.pdf
Chapitre 1
LES FONDEMENTS DU TIR
Quelle que soit la position de tir adoptée et l'arme utilisée, le tireur doit toujours rechercher
la plus grande stabilité pour assurer la constance de pointage. Un minimum d'efforts doit
être demandé pour rester en position sous peine de trembler rapidement. Au moment du tir,
le tireur doit rigidifier son corps pour absorber le recul de l'arme et bouger le moins possible.
Les différentes positions sont étudiées dans les sections suivantes.
Le maintien de l'arme doit être ferme et sans crispation afin d'assurer la stabilité de l'arme
et en limiter le recul.
Il est assuré par :
les mains qui tiennent l'arme et appuient la crosse dans le creux de l'épaule
; la joue qui appuie sur la crosse.
L'œil ne peut pas accommoder à la fois sur deux objets placés à des distances différentes : le
guidon et l'objectif.
Les erreurs commises sont négligeables si le tireur accommode sur le
guidon. Il faut donc avoir « le guidon net ».
La visée est étudiée au chapitre « LE POINTAGE DE L'ARME ».
Chapitre 2
LE POINTAGE DE L'ARME
Ce chapitre est particulièrement important. De son assimilation par le tireur dépendent, en grande
partie, les résultats de tirs effectués au fusil et aux autres armes à tir tendu.
L'acuité visuelle est mesurée à la visite d'incorporation. Le chef de section doit connaître
précisément cette information qui conditionne la qualité de son instruction et l'emploi de ses
recrues au sein de la section.
Dans ce but, celles-ci seront soumises à un test de lecture de chiffres gabarits (INF 513)
placés à 50, 100, 200 et 300 m. Mention des résultats de ce test sera portée sur le livret de
certification et de suivi des tirs.
Avant d'apprendre à manipuler une arme, le jeune tireur doit identifier son œil directeur et
déterminer de quel côté il épaulera son fusil.
Pour identifier l'œil directeur, le tireur pointe son index sur une mire située à quelques
mètres de lui. Il ferme alternativement l'œil gauche, puis l'œil droit.
Dans l'une des deux situations, il verra son index se décaler fortement par rapport à la mire.
Dans l'autre situation, l'index restera sensiblement aligné sur la mire : l'œil qui reste ouvert
dans ce cas est donc l'œil directeur.
Pour déterminer la latéralité du tireur, le formateur place un fusil devant l'élève et lui
demande de l'épauler sans lui donner de conseil. Il vérifie de quel côté l'élève épaule le plus
naturellement pour déterminer s'il est gaucher ou droitier.
Pour les personnels droitiers, la main forte est la main droite. Pour les personnels gauchers,
la main forte est la main gauche.
La main forte est celle qui tient le fusil par la poignée pistolet. Son utilisation pour d'autres
actions doit rester exceptionnelle.
La main faible est la main opposée à la main forte : elle sera utilisée en priorité pour
manipuler les différents accessoires de l'arme (sûreté, chargeurs et verrou de chargeur,
levier d'armement, poignée avant, œilletons, potentiomètres de lunette, interrupteur laser ou
lampe blanche, etc...).
2 - LA VISÉE
La ligne de mire est une ligne imaginaire passant par le centre de l'œilleton et le milieu du
sommet du guidon.
Prendre la ligne de mire, c'est placer son œil dans le prolongement de la ligne de mire, en
arrière de l'œilleton.
Viser un point, c'est prendre la ligne de mire et l'amener sur ce point.
Le tireur se trouve en visée conforme lorsque le milieu du sommet du guidon est placé au
centre de l'œilleton et affleure le point visé.
Particularité du HK416F : le guidon est cerclé, ce qui facilite son centrage dans l'œilleton. La
visée conforme est obtenue lorsque le cerclage du guidon est entièrement circonscrit et
apparent dans l'œilleton.
Exemples du HK 416 F :
2.3. L'accommodation
L'œil ne peut accommoder sur plusieurs objets placés à des distances différentes : en
l'occurrence, il ne peut accommoder à la fois sur le guidon et sur l'objectif. Si le tireur
accommode sur le guidon, l'objectif apparaîtra légèrement flou mais les erreurs commises
seront négligeables. En revanche, les erreurs de pointage avec un guidon flou seraient
importantes. L'accommodation doit donc impérativement se faire sur le guidon.
Point clé : le guidon doit être net sur l'objectif.
Le vent agit sur la balle pendant sa trajectoire : le tireur appliquera alors une contre visée
dans le sens contraire du vent.
La flèche de la balle est la hauteur du point le plus élevé de sa trajectoire par rapport au
plan horizontal passant par l'origine du départ de coup : elle sert à déterminer la hausse de
combat.
3.1. La respiration
La respiration joue un rôle important dans le tir de par le mouvement et les contractions du
corps qu'elle génère. Lorsqu'on respire, la poitrine se gonfle et se dégonfle : ces
mouvements cycliques sont transmis à l'arme, causant ainsi une élévation et un
abaissement de la bouche du canon. Afin de limiter les effets d'une respiration thoracique
produisant des mouvements de haut en bas des épaules, le tireur adoptera de préférence
une respiration abdominale (par le ventre). En agissant ainsi, il parviendra mieux à situer un
court moment de calme, le point zéro (situé entre l'expiration et l'inspiration), brève période
au cours de laquelle l'arme est stable et donc prête à une action du doigt sur la détente.
Cette période peut être provoquée et prolongée si le tireur bloque sa respiration au moment
de l'expiration, mais ce blocage doit rester le plus bref possible.
L'action du doigt sur la détente doit se faire sans nuire au pointage. Elle s'opère en deux
temps :
Premier temps : dès que la visée est dégrossie, le tireur rattrape le jeu de détente en
agissant avec l'index (selon la longueur de l'index, la détente sera actionnée par le milieu de
la première phalange ou le milieu de la deuxième phalange).
Deuxième temps : dès que la visée conforme est réalisée, le tireur exerce une pression
régulière et rectiligne jusqu'au départ du coup. Seul l'index agit : le reste de la main
maintient l'arme sans crispation et ne participe pas à l'action sur la détente.
L'appréhension de la détonation provoque chez la plupart des tireurs une réaction nerveuse
et musculaire qui nuit au pointage. Lorsqu'il agit sur la queue de détente, le tireur pressent
d'instinct le moment du décrochage. C'est à partir de cet instant que naît le plus souvent
l'appréhension : elle croît alors avec la pression du doigt sur la détente et ne cesse qu'au
moment où le tireur perçoit la détonation mais à ce moment-là, la balle est déjà sortie du
canon. L'instruction et l'entraînement visent à permettre au tireur de dominer cette
appréhension afin d'éviter qu'il « n'arrache » sa détente, ce qui provoquerait un
déplacement de l'arme et par conséquent un tir imprécis.
Chapitre 3
GÉNÉRALITÉS
Afin d'effectuer des tirs efficaces, le tireur doit avoir une arme en bon état et tenir compte des
corrections du moment.
En dehors des contrôles techniques effectués périodiquement par les inspecteurs d'armes
du service du matériel, l'aptitude au tir des fusils doit être connue et vérifiée dans les unités
afin de ne confier aux tireurs que des armes justes, c'est à dire précises et réglées.
Un fusil est d'autant plus précis, pour une distance donnée, que le rectangle de dispersion
du groupement obtenu à cette distance est plus petit.
La précision d'un fusil s'exprime par la mesure du demi-périmètre H + L du rectangle de
dispersion de son tir.
Un fusil est d'autant mieux réglé, pour une distance donnée, que le point moyen du
groupement obtenu à cette distance est plus rapproché du point visé.
Le réglage d'un fusil s'exprime par les mesures des écarts en direction, en hauteur et radial
du point moyen du groupement.
Il est effectué en agissant sur les organes de visée de l'arme.
Tout fusil nouvellement perçu ou revenant de réparation doit être soumis à une vérification.
2.1. Généralités
La mobilité des objectifs, les conditions aérologiques et les distances de tir variables ne
permettent pas toujours au tireur d'effectuer un pointage type.
Il doit donc tenir compte :
soit du déplacement de l'objectif ; soit
de l'action latérale du vent ;
éventuellement de la distance de tir.
Pour cela, il effectue une correction évaluée de façon empirique, mais toujours réalisée de
façon simple.
Par vent moyen, le tireur visera à priori le bord de l'objectif côté vent, guidon sur l'objectif
tangent intérieur à celui-ci. Par vent fort, il pointera de la même manière, guidon hors de
l'objectif, tangent extérieur à celui-ci.
Par vent violent, tout tir au-delà de 200 m est aléatoire.
RÉFÉRENCES
TTA 203 / INF 300.
Notice ISTC, du 05 mai 2010 modifiée et ses 3 additifs de 2011, à l'usage des
instructeurs ISTC.
http://www.emd.terre.defense.gouv.fr/IMG/pdf
/2010_05_05_notice_istc_l_usage_des_instructeurs.pdf
http://www.emd.terre.defense.gouv.fr/IMG/pdf
/2011_05_23_notice_istc_additif_n1_famas_surbaiss.pdf
http://www.emd.terre.defense.gouv.fr/IMG/pdf
/2011_05_23_notice_istc_additif_n2_module_azur.pdf
http://www.emd.terre.defense.gouv.fr/IMG/pdf
/2011_06_30_notice_istc_additif_n3_traumatismes_sonores.pdf
Évolutions de la formation ISTC NG de 2017 :
Lettre EMAT N ° 506007/DEF/EMAT/OAT/BEMP/ACT/NP du 28/06/2017
http://www.emd.terre.defense.gouv.fr/IMG/pdf/2017_06_28_emat_506007-evolution-
de-la-formation-istc-ng.pdf
Note CFT N° 508170/CFT/DIV.FPE/BFORM/NP du19/07/2017
http://www.emd.terre.defense.gouv.fr/IMG/pdf/2017_07_19_np_cft-bform_ne-508170-
evolution-de-la-formation-istc-ng.-03.pdf
Chapitre 1
GÉNÉRALITÉS
La parfaite maîtrise des armes et du tir est l'élément central dans la conduite de l'instruction
individuelle et collective. Pour y parvenir, chaque tireur, qu'il appartienne à une unité de combat,
d'appui ou de soutien, doit avoir une arme réglée et affectée personnellement pour la plus longue
durée possible et ne tirer qu'avec celle-ci. En parallèle, la pratique du tir doit être un acte naturel,
débarrassé autant que possible de toute lourdeur parasite. Les seules contraintes lourdes
admissibles sont celles liées à la sécurité des personnes.
Elle s'effectue dans le cadre de la formation continue des personnels pendant toute leur
carrière. L'objectif de l'instruction collective est de placer le tireur dans les conditions les
plus proches possibles du combat en réalisant la synthèse du feu, de la manœuvre et de
l'environnement du champ de bataille.
La valeur de chaque tireur est évaluée une fois par an au cours d'un contrôle :
le CCPS : contrôle de la condition physique spécifique (contrôle systématique de tir, voir
TTA 203 édition 2010).
2 - OBJECTIFS DE L'INSTRUCTION
Les objectifs d'instruction doivent être cohérents avec les missions de la fonction
opérationnelle d'appartenance.
L'objectif prioritaire de l'instruction sur le tir de combat est la recherche de l'efficacité
optimum du combattant par l'amélioration du comportement. Elle consiste à faire adopter à
l'instruction et en opération une gestuelle unique, individuelle et collective, avec l'armement,
tout en plaçant le tireur dans des situations tactiques réalistes dès sa formation individuelle.
L'objectif pédagogique pour le tireur est d'apprendre à vivre avec son arme individuelle en
opération comme à l'instruction ou à l'entraînement en étant :
confiant dans ses capacités de tir,
maître de lui-même et sûr de ses camarades de
combat, responsable de son tir et du bon emploi de
son arme.
Une fois cette formation acquise, l'instruction collective réalisée en unité prépare les
combattants à la mise en œuvre de leur armement au sein de leur cellule tactique d'emploi.
Elle s'effectue dans des conditions aussi proches de l'engagement opérationnel permises
par la réglementation, en appliquant les savoir-faire techniques fondamentaux entretenus et
contrôlés.
Il autorise les tirs de la FGI au fusil d'assaut en dotation . Il est individuel et se traduit par la
signature d'une attestation par l'intéressé et l'autorité responsable. Il est inscrit dans le livret
de suivi et de certification des tirs du militaire. Cette attestation certifie l'apprentissage des
connaissances théoriques et pratiques définies par le TTA 203.
Il autorise les tirs aux armes de dotation et la mise en œuvre des munitions
correspondantes. Sauf pour le lancer de grenades à main, il implique d'avoir effectué
l'ensemble des tirs de la FGI . Il est individuel et se traduit par la signature d'attestations
(une par arme) par l'intéressé et l'autorité responsable après contrôle des connaissances. Il
est inscrit dans le livret de suivi et de certification des tirs du militaire.
Les CATi sont signés par l'intéressé et l'autorité responsable après contrôle des
connaissances. Chaque attestation inscrite sur le CATi 2 reste valide tant que le personnel
sert dans un emploi le justifiant. Dans le cas d'un changement d'emploi ou d'une
interruption de tir de plus d'un an, les connaissances du personnel seront contrôlées. Cette
vérification sera portée au CATi 2 sous la forme d'une nouvelle attestation.
Chaque attestation certifie l'acquisition des connaissances théoriques et pratiques détaillées
dans les manuels d'instruction au tir des armes correspondantes.
L'instruction doit être dispensée avant le premier tir exécuté avec la nouvelle arme ou
avant le premier tir d'entraînement exécuté avec le FAMAS.
Chapitre 2
PRINCIPES
1 - L'EFFICACITÉ
2 - LE RÉALISME
Pour réagir efficacement au combat, le soldat doit être instruit, puis entrainé avec les
équipements dont il est doté sur les théâtres d'opérations.
La méthode ISTC permet de vaincre l'appréhension du tireur liée au déplacement avec une
arme prête au tir. La formation s'attache donc à éduquer chaque tireur à l'acquisition de
réflexes, dans un souci de réalisme, de respect de sa sécurité et de celle des autres.
Chaque tireur prend conscience qu'une arme n'est pas dangereuse lorsqu'elle est bien
maîtrisée.
3 - LA SÉCURITÉ
La sécurité repose sur une stricte application de la réglementation en vigueur (PIA 207
MESSEC et TTA 207, notice ISTC (édition 2010 modifiée, ses 3 additifs de 2011 et les
évolutions de 2017) et les régimes de champs de tir).
règle n°2 : ne jamais pointer ou laisser pointer le canon d'une arme sur quelque
chose que l'on ne veut pas détruire.
L'attitude inverse provoque à l'heure actuelle la majorité des accidents. Lorsque cette règle
est enfreinte, la réponse habituelle à toutes les remarques est de déclarer que son arme
n'est pas chargée. Or toutes les armes sont toujours considérées chargées. Cette règle ne
s'applique pas aux armes munies de lunettes utilisées en mission d'observation ;
règle n°3 : garder l'index hors de la détente, tant que les organes de visée ne sont
pas sur l'objectif.
Un des réflexes innés de l'être humain est de crisper ses mains dans les situations de stress
et un départ du coup involontaire peut en résulter. Pourtant, le temps nécessaire pour placer
l'index sur la détente est plus court que celui qui consiste à obtenir le guidon net lors de la
visée ;
Remarque : Ces attitudes constituent avant tout des savoir être qu'il est impératif de
s'approprier pour devenir un tireur, certes efficace, mais surtout, responsable de ses actes.
aucune munition réelle ne doit être utilisée pendant les séances de manipulation
(MOAL) ;
pour régler un incident de tir sur un champ de tir, le tireur garde toujours son arme
en direction des objectifs ;
le réglage et la bonne disposition des équipements de tir et de combat sont un gage de
sécurité ;
tout tireur au pas de tir doit être équipé de moyens de protection auriculaire ; tout
tireur au pas de tir doit être équipé de moyen de protection oculaire.
4 - LA RESPONSABILITÉ
Chapitre 3
ISTC : RESPONSABILITÉ ET NIVEAUX
La pratique du tir de combat au sein de l'armée de Terre est généralisée. Cette méthode,
qui concerne toutes les catégories du personnel militaire, est adoptée par l'ensemble des
fonctions opérationnelles.
L'objectif recherché est de former, qualifier et entretenir tout personnel appelé à
détenir une arme en opération.
Cette formation est conduite par modules pour répondre aux nécessités d'instruction
spécifique de certaines unités, aux impératifs des mises en condition opérationnelle et au
niveau d'emploi des différents personnels militaires.
La notice d'instruction sur le tir de combat à l'usage des instructeurs ISTC et ses
additifs, rédigée et diffusée par l'EI, centre d'expertise ISTC, constitue la référence
réglementaire qui décrit l'ISTC dans ses principes et dans sa mise en œuvre pour les
différentes catégories d'armes de corps (fusil d'assaut, arme de poing, fusil-
mitrailleur) en dotation (modules, qualifications...).
L'instruction au tir de combat se fonde sur :
une instruction progressive par modules ;
une méthode démonstrative dans la conduite des séances.
Rien n'est jamais définitivement acquis, rien n'est jamais parfait ! Il faut revenir
régulièrement sur les savoir faire et les fondamentaux pour entretenir voire améliorer le
niveau atteint.
LES SAVOIR-FAIRE DU TIREUR NE SONT JAMAIS DÉFINITIVEMENT ACQUIS. SEULE
UNE PRATIQUE RÉGULIÈRE ET CONTRÔLÉE DU TIR PERMET D'EN GARANTIR LA
CONSTANCE DANS LE TEMPS.
Le but final de l'instruction est de préparer les combattants et les unités à l'environnement
tactique, aux missions et à l'adversaire qu'ils rencontreront en opération. Les objectifs
doivent être cohérents et adaptés à leur métier.
L'instruction ne peut se limiter au seul tir technique et doit présenter des séquences
réalistes, avec un scénario cibles - adversaires représentatif de l'ennemi réel auquel les
unités pourraient être confrontées.
4 - PLACE DE LA SIMULATION
4.1. Principes
La simulation constitue un préalable au tir réel qu'il s'agit, non de remplacer, mais
d'optimiser.
Elle contribue dans l'instruction, par un processus « séquence de tir » puis « décorticage et
analyse de la séquence de tir » :
à l'acquisition des mécanismes d'exécution individuels ou collectifs ;
au développement de la coordination et de la maîtrise du réglage des tirs.
L'utilisation de la simulation dans l'instruction se fait aux deux niveaux suivants :
bon emploi technique des armes y compris le respect des règles de sécurité ;
maîtrise du tir en situation tactique.
La simulation permet également de sanctionner des niveaux seuil (aptitude à passer au tir
avec des munitions réelles).
4.2. Simulateurs
5 - RÉGULARITÉ ET RENTABILITÉ
Une séance de tir doit être rentabilisée. Pour cela il faudra s'attacher à :
gagner du temps, en tirant avec des armes réglées et affectées, après avoir suivi
une instruction (ISTC / MOAL) préalable bien conduite (utilisation du SITTAL), lors de
séances bien organisées ;
trouver du temps, éventuellement au détriment d'activités secondaires ou de vie
courante pour tirer plus souvent, quel que soit l'effectif présent ce jour là.
En effet, il n'y a généralement pas assez de créneaux de tir disponibles dans les garnisons
et le temps consacré au tir proprement dit est minoré par l'environnement (préparation,
perception et réintégration des armes et des munitions, déplacement, nettoyage...). Ces
créneaux doivent être rentabilisés en tirant plus de cartouches, le nettoyage doit être
effectué sans excès de zèle.
6 - CONTRÔLES ET TESTS
Le retour périodique à des tirs de référence, faisant appel aux savoir-faire fondamentaux,
permet de vérifier le niveau instantané du tireur de combat, quel que soit son grade et sa
fonction. Lorsque le niveau d'un tireur de combat est insuffisant, il doit bénéficier de séances
de tir supplémentaires jusqu'à l'obtention du niveau requis.
Les modules d'instruction du tir de combat sont ponctués par des épreuves de
qualifications. Dans la durée, ces épreuves servent de test permettant de s'assurer du
niveau permanent de compétence des tireurs ; elles permettent de détecter des pertes de
savoir-faire et d'y remédier.
Dans le cadre du CCPS, l'armée de Terre a retenu deux épreuves adaptées à sa spécificité
: la marche course et le tir.
L'épreuve de tir : le résultat de cette épreuve correspond à la prise en compte d'un tir au
fusil d'assaut ou à l'arme de poing de 10 cartouches. Elle est effectuée par toutes les
formations de l'armée de Terre au minimum une fois dans l'année. Elle est réalisée dans le
cadre de la formation, de l'instruction, de la préparation opérationnelle ou de la préparation
aux concours et examens. Le barème sur 20 points est commun quel que soit l'âge et le
sexe.
Ce tir de référence annuel est effectué sous la responsabilité de la cellule tir et/ou d'un
instructeur ISTC de la formation considérée.
L'organisation de la séance et la prise de résultats sont laissées à la diligence du
commandement. L'implication de l'instructeur ISTC NG et/ou d'un personnel de la cellule tir
(conseiller(s) du commandement) est nécessaire pour valider la conformité de la séance.
La formation au tir de combat comme sa pratique au champ de tir doit être impérativement
encadrée par du personnel qualifié, maîtrisant autant la pratique que les principes de cette
méthode. Pour cela, plusieurs niveaux de compétence individuels ont été définis :
le tireur ;
l'initiateur ; le
moniteur ;
l'instructeur ;
l'expert ;
l'officier de projet ;
le président de la commission de tir de l'infanterie (CTI).
Deux organismes supplémentaires complètent cette
organisation :
l'officier de tir de l'armée de Terre (Etat-major de l'armée de Terre) ;
le centre d'expertise (l'école de l'infanterie : seul ODF de l'armée de Terre habilité à
former des instructeurs ISTC).
Les compétences des niveaux allant de tireur à expert sont décrits dans l'annexe ci-dessous.
Conditions de qualification : quel que soit son grade, le tireur doit avoir réussi les
épreuves de qualification des modules de base A, B et D (TTA de nuit) au fusil d'assaut
(FAMAS) ou à l'arme de poing avant d'être instruit sur les autres modules. Sa qualification
se fonde sur une application parfaite des techniques de tir ISTC et sur le respect des quatre
règles élémentaires de sécurité.
Tout personnel militaire de l'armée de Terre est qualifié au fusil d'assaut durant sa formation
générale initiale (FGI), en école de formation initiale ou en CFIM (centre de formation des
militaires du rang).
Certification : la réussite aux épreuves de qualification des différents modules consécutifs
à l'instruction, doit être validée sur un document unique, le livret de certification et de suivi
des tirs, renseigné par l'instructeur ou le moniteur ISTC ayant dispensé l'instruction.
Durée de la formation : le programme de l'ISTC lors de la FGI s'appuie sur les modules A,
B, C et D (TTA de nuit).
Durée de validité : chaque année, son aptitude est vérifiée au cours du test du module
BRAVO associé au CCPS (fusil d'assaut ou arme de poing).
L'initiateur
Le moniteur
Rôle ou responsabilité : Le moniteur ISTC est le niveau minimum requis pour conduire
une séance de tir ISTC avec les armes pour lesquelles il détient la qualification. Il forme les
initiateurs dont l'aptitude à enseigner le module A de la méthode ISTC est validée par un
instructeur ISTC.
Conditions de qualification : A la condition qu'ils soient qualifiés tireurs ISTC, il est
décidé d'élargir les conditions d'accès à la formation de moniteur ISTC en la rendant
accessible aux :
officiers d'active ou de réserve des armes, officiers sous contrat / encadrement (OSC/E) ;
sous - officiers dès lors qu'ils sont BSAT ou BSA1 ;
caporaux - chefs CQTS, chefs de groupe en titre ;
caporaux - chefs exerçant en cellule tir. Il est habilité à instruire et qualifier des tireurs
en ISTC.
Il peut être qualifié :
soit en école de formation ;
soit en école d'arme, lors du cycle d'application des officiers ;
soit en régiment.
Durée de la formation : Le moniteur ISTC doit avoir acquis la pratique et la méthode
pédagogique pour enseigner les modules de base A, B, C, D et E pour l'infanterie
uniquement.
Certification : cette qualification est validée par le chef de corps qui peut en déléguer la
signature au chef du bureau opérations instruction ou au DGF de la formation. Elle apparaît
sur la décision du corps et est reportée sur le livret de certification et de suivi des tirs. Une
attestation de réussite de stage est délivrée au candidat.
Durée de validité : la validité de la qualification est de 5 ans. Le recyclage sera conduit au
niveau du corps d'appartenance sous la responsabilité du chef de corps.
Rôle ou responsabilité : il forme en priorité les moniteurs et les certifie. Il certifie les
initiateurs formés par des moniteurs et peut occasionnellement participer à l'instruction des
tireurs de sa formation. A ce titre, il est le garant de l'application du concept ISTC au sein de
sa formation vis-à-vis de l'EI et le conseiller du chef de corps, du chef du BOI et de l'officier
de tir pour la mise en œuvre ISTC au sein de la formation. Il peut participer à l'encadrement
de stages d'instructeurs à l'EI, pour renforcer les experts ISTC de l'EI.
Conditions de qualification : selon les conditions précisées par la PIA 207 MESSEC, il
doit être habilité à remplir la fonction de directeur de tir (officier d'active ou de réserve, ou
sous-officier BSTAT).
Durée de la formation : 5 semaines sous la responsabilité de l'EI.
Certification et suivi des qualifications : une attestation de réussite de stage avec
l'attribution d'un numéro de brevet est délivrée au candidat par l'EI. L'obtention de cette
qualification ouvre le droit au port de l'insigne homologué sous le n° GS 186. La qualification
de l'intéressé est portée à son dossier individuel. Elle est inscrite au REO du corps dans la
liste des qualifications particulières, selon le type de régiment.
Durée de validité : la validité de la qualification est de 5 ans. Le recyclage est réalisé dans
le cadre d'une AFA d'une semaine à l'EI.
L'expert
Rôle ou responsabilité : officier ou sous-officier affecté à l'EI/STI et DEP, ayant suivi avec
succès le stage d'instructeur ISTC. L'expert ISTC participe à l'encadrement et à la conduite
des différents stages de formation ISTC planifiés à l'école. Il encadre également les stages
de recyclage des instructeurs ISTC.
Conditions de qualification : selon les conditions précisées par la PIA 207 MESSEC, il
doit être habilité à remplir la fonction de directeur de tir (officier d'active ou de réserve, ou
sous-officier BSTAT).
Formation : validée par l'encadrement de stages instructeur ISTC NG.
Durée de validité : la validité de sa qualification est liée à son maintien dans un emploi lié
au tir. Après mutation, il conserve la qualification d'instructeur ISTC NG pendant 5 ans.
Pour un sous - officier, l'obtention du BSTAT reste une condition obligatoire pour
exercer la responsabilité de directeur de tir.
RÉFÉRENCES
Instruction générale sur le tir de l'infanterie – INF 301/3 C
Notice ISTC, du 05 mai 2010 modifiée, ses 3 additifs de 2011 et les évolutions de 2017, à
l'usage des instructeurs ISTC NG
TTA 207
Chapitre 1
NOTIONS DE BASE
Ce chapitre présente le PA 9mm mle 50 et le PAMAS G1S, leurs munitions, leur emploi et le
pointage.
1 - L'ARME ET LA MUNITION
1.1. L'arme
Les armes de poing, dont le tir est étudié ci-après, sont le pistolet réglementaire de 9 mm
modèle 1950 et le PAMAS G1S (pistolet automatique MAS G1S). Les renseignements
techniques concernant les armes sont donnés au titre XV, Armement. L'aptitude au tir
d'un pistolet automatique doit être connue et vérifiée dans les unités. Les tirs de vérification
doivent être effectués avec des cartouches à balle ordinaire «bonnes de guerre» et
appartenant à un même lot.
1.3. La munition
L'arme de poing arme les cadres et certains servants d'armes collectives. Elle peut
également être utilisée en double dotation (fusil d'assaut / arme de poing).
C'est une arme de défense rapprochée.
Elle est surtout employée à courte distance (5-25 m).
Elle peut être utile, en outre, dans certains cas particuliers du combat : fouille de grotte, de
maison, escorte de prisonniers, transition d'arme (fusil d'assaut / arme de poing).
Le tireur à l'arme de poing effectue différents types de tirs :
un seul objectif : tirer deux coups rapides sur l'objectif afin d'augmenter la chance de
le toucher et augmenter les lésions et le choc. Plus l'objectif est éloigné, plus la visée
sera précise ;
plusieurs objectifs à courte distance : si possible engager du côté fort vers le faible
pour garder un champ de vision le plus dégagé possible. Dans tous les cas, analyser
le danger par rapport à la distance. Ne tirer qu'un seul coup par objectif (tirer 2 coups
serait trop long) ;
drill d'échec : cette méthode est utilisée lorsque la menace n'est pas neutralisée après
le tir d'une doublette (GPB : gilet de protection balistique), et présente encore un
danger réel et imminent. Un seul coup sera tiré à la tête. Une autre solution consiste à
immobiliser la menace en tirant plusieurs coups au niveau du bassin.
Le tireur au pistolet utilisera différentes cadences de tir :
coup par coup : chaque coup est visé, le tireur a l'avantage et décide de l'ouverture du
feu, sur petit objectif ou objectif partiellement visible ou sur objectifs multiples ;
doublette : les deux coups sont visés, la cadence est adaptée à la distance et à la
taille de l'objectif. En général, le tireur est en mode autodéfense, l'adversaire possède
l'avantage initial. L'engagement se fait sur un adversaire isolé ;
coup par coup rapide (4 à 5 coups) : le premier coup est visé, les suivants seront tirés
aussi vite que possible en reprenant une visée grossière pour chaque coup. En
général le tireur est en mode autodéfense, l'adversaire possède l'avantage initial.
C'est une technique utilisée quand la doublette n'est pas efficace à cause de la
distance.
3 - LE POINTAGE DE L'ARME
Viser :
La visée conforme est réalisée lorsque, le sommet du guidon et les bords supérieurs du cran
de mire affleurant la base du visuel, la ligne de mire passe exactement par le centre du
visuel.
Dans la pratique, l'impossibilité d'immobiliser l'arme si le tireur ne dispose pas d'un appui
permet difficilement d'obtenir la visée conforme exacte ; dans ce cas, la ligne de mire balaie
autour du centre du visuel une zone dont le tireur doit s'attacher à réduire les dimensions,
mais sans rechercher à tout prix la visée conforme exacte.
Le maintien rigoureux de la ligne de mire prime la perfection de la visée.
Procédés d'instruction :
À l'aide du figuratif, l'instructeur indique comment prendre la ligne de mire, puis la visée
conforme.
Il s'assure que l'élève a compris en lui faisant exécuter la même opération.
Le côté du corps qualifié de « fort » correspond à celui qui agit sur la détente. L'autre côté
étant qualifié de « faible ».
Pour un droitier, le côté fort sera à droite et le côté faible à gauche.
Chapitre 2
ACQUISITION D'UN COMPORTEMENT UNIQUE
Les règles de sécurité de l'ISTC sont valables pour toutes les armes individuelles.
L'enseignement et l'application universelle de ces règles élémentaires de sécurité doivent
être exécutés dès la perception d'une arme à l'armurerie, aussi bien sur les pas de tir, lors
des prises d'armes, que dans toutes les autres activités d'entraînement et en opérations.
Outre l'éducation à la sécurité commune à toutes les armes, l'acquisition d'un comportement
unique avec une arme de poing se décompose en trois parties :
transfert d'une arme de poing à une autre personne ;
les 7 savoir-faire du tireur à l'arme de poing ;
les différentes postures avec une arme de poing.
Le transfert d'une arme peut être effectué dans deux cas de figure. Dans tous les cas une
arme se traite avec respect, elle ne se lance pas.
Fig.3
Fig.4
Fig.5
Le maintien de l'arme :
Fig.6
Le blocage de la respiration
Pour toucher son objectif, il est nécessaire de maintenir la visée jusqu'au départ du coup, il
faudra donc être immobile. Cette immobilité est obtenue grâce à la position du corps, à la
bonne tenue de l'arme et à l'arrêt de la respiration au moment du tir. L'arrêt de la respiration
doit être coordonné avec la visée et se faire le plus naturellement possible. L'entraînement
doit permettre au tireur de bloquer sa respiration pendant 5 secondes.
La visée conforme
Viser, c'est diriger la ligne de mire sur la zone que l'on veut toucher. La ligne de mire est la
ligne imaginaire qui passe par le sommet du guidon et le centre du cran de mire. L'œil ne
peut pas voir nettement plusieurs choses à des distances différentes (cran de mire, guidon,
objectif). Lorsque l'on vise, la netteté sera faite sur le guidon, tandis que le cran de mire et
l'objectif resteront flous. A très courte distance (de 0 à 5 m), il n'est pas nécessaire d'aligner
correctement la visée. Pour toucher, il suffit de placer le guidon sur la partie la plus large de
la cible.
Elle doit se faire par une pression continue de l'index vers l'arrière afin de ne pas modifier
l'alignement des organes de visée jusqu'au départ du coup. L'index, sur la détente, est placé
sur la jonction première-deuxième phalange. Cela permet d'avoir suffisamment de force
pour la pression, notamment pour les armes à double action. Il faut cependant prendre
garde à ne pas pousser l'arme du côté faible.
La résistance sur la détente se fait en deux temps :
rattraper le jeu de détente ;
presser progressivement jusqu'en butée.
3 - LES POSTURES
Fig.7
Fig. 8
Fig. 9
Fig. 10
Remarque
La posture patrouille n'a pas lieu d'être étudiée puisque l'arme est à l'étui (si nécessaire, la
main forte peut tenir l'arme prête à être sortie de son étui, dispositif de rétention libéré :
correspond au pré dégainé).
Chapitre 3
ACQUISITION D'UNE GESTUELLE UNIQUE
Le combattant perd une partie de ses moyens dans des situations de stress. A ce stade, il ne
reproduit que les actes qu'il a appris par le drill (exercices répétés) au cours de l'instruction, de
l'entrainement et de la mise en condition opérationnelle. Les gestes appris et répétés à
l'entrainement seront ceux qu'il restituera naturellement au combat.
La gestuelle avec une arme doit toujours être maîtrisée et mécanique, sans
brusquerie. Une arme doit toujours être apte à tirer.
L'acquisition d'une gestuelle unique avec une arme de poing se décompose en six parties
1. les principes généraux ;
2. la préparation du matériel ;
3. le service élémentaire de l'arme ;
4. les 3 manipulations de base ;
5. le dégainé et le rengainé ;
6. les changements de chargeurs.
1 - PRINCIPES GÉNÉRAUX
2 - LA PRÉPARATION DU MATÉRIEL
3.1. Le chargement
Le but du contrôle du chargement est de vérifier que l'arme est apte au tir, c'est-à-dire,
qu'elle est approvisionnée et chargée (stade 2). Il est effectué systématiquement après un
chargement, mais également à l'initiative du tireur, dès lors qu'il a un doute sur le bon
chargement et/ou le bon approvisionnement de son arme.
Maintenir l'arme dans une direction non dangereuse.
Reculer la glissière avec la main faible légèrement vers l'arrière.
Vérifier la présence d'une cartouche en chambre, visuellement de jour, au toucher de nuit.
Relâcher la glissière, vérifier son bon verrouillage.
En cas de doute sur le bon approvisionnement de l'arme, retirer le chargeur, vérifier son
contenu, remettre le chargeur et revérifier son bon verrouillage.
4 - LE DÉGAINÉ ET LE RENGAINÉ
Dégainer rapidement son arme est d'une importance cruciale pour le succès d'un combat au
pistolet. L'engagement sera toutefois plus rapide si l'on se trouve déjà l'arme en main. Cette
action se décompose en 5 temps.
4.1. Saisie :
la main forte libère le cas échéant les dispositifs de rétention, ouvre l'étui et chausse
l'arme le plus haut possible dans l'étui ;
l'index reste le long de la détente, à travers l'étui ;
la main faible se place en travers de la poitrine, pour libérer le chemin (de cette
manière la main faible ne risque pas de passer devant le canon) ;
les yeux regardent la menace.
4.2. Sortie :
le poignet se redresse et reste dans cette position jusqu'à la fin du tir tout en étant
contre le corps, l'index est hors de la détente ;
si l'arme doit être chargée, effectuer un mouvement de charge ;
si l'arme est déjà chargée, la main faible arme le marteau et retire la sûreté, si besoin.
les mains se rejoignent devant le corps, la main faible s'enroule autour de la main
forte ;
elles montent dans la ligne la plus directe possible vers la menace ;
les bras ne sont pas tendus, le bras faible étant plus plié que le bras fort.
La fin du dédaigné est effective quand le tireur est en posture contact ou en posture tir.
4.6. Le rengainé
Il a pour but de remettre l'arme à sa pleine capacité. Quand la situation tactique le permet,
le tireur prend l'initiative de remplacer le chargeur sur l'arme par un chargeur complet (à
couvert si possible) :
annoncer « X, chargeur !» à ses équipiers et s'effacer éventuellement derrière un
masque (ou abri). Cette procédure peut s'effectuer pendant un déplacement et
dépendra de la situation tactique ;
prendre un chargeur plein dans l'étui, contrôler la dernière cartouche au touché tout
en conservant le regard en direction du danger ;
placer le chargeur plein horizontalement devant la poignée pistolet ;
déverrouiller le chargeur entamé, l'extraire et le bloquer contre l'autre ;
pivoter la main pour introduire le chargeur plein, le verrouiller ;
ranger le chargeur partiellement vide dans une poche (ne pas le remettre à
l'emplacement prévu pour un chargeur plein pour éviter les confusions) ;
effectuer un contrôle du chargement, si la situation le permet.
Dans une situation d'autodéfense, il est rare d'avoir à recharger son arme car la situation est
généralement terminée en moins de trois coups.
Cependant, il n'est pas impossible de rencontrer des situations particulières où le tireur
devra délivrer un feu nourri allant jusqu'à l'épuisement du chargeur.
Dans ce cas il devra remettre son arme en état de tir le plus rapidement possible :
annoncer « X, chargeur !» à ses équipiers et s'effacer éventuellement derrière un
masque (ou abri). Cette procédure peut s'effectuer pendant un déplacement et
dépendra de la situation tactique ;
extraire le chargeur vide et le laisser tomber au sol ou le mettre dans la poche de
décharge ;
prendre un chargeur plein, l'introduire et le verrouiller ;
effectuer un mouvement de charge, reprendre le tir ou revenir en posture contact.
Nota : le mouvement de charge est préférable au déverrouillage de l'arrêtoir de culasse pour
obtenir une plus grande inertie.
Chapitre 4
LA TECHNIQUE DE TIR DE COMBAT
En autodéfense, la position de tir la plus utilisée est la position debout car elle est la plus
rapide à prendre.
Prise de position :
monter l'arme à hauteur des yeux, en soulevant le bras faible
; le pied faible est en avant ;
les pieds sont parallèles et suivent la ligne des épaules ;
les jambes écartées de la largeur des épaules, supportent d'une manière égale le
poids du corps ;
le buste est droit, la ligne des épaules en avant
; le bras fort est légèrement fléchi ;
le bras fort pousse vers l'avant, le bras faible tire vers l'arrière, créant ainsi une
pression permettant le contrôle du relèvement de l'arme ;
la tête reste droite.
Utilisation :
cette position permet de tirer abrité derrière un masque de hauteur moyenne. A courte
distance, il est possible de tirer sans l'appui du coude faible.
Prise de position et description :
étendre le pied « faible » sur une ligne imaginaire allant du talon du pied « fort » à
l'objectif ;
dégainer en s'agenouillant et placer le genou « fort » à un angle de 45°, s'asseoir sur
le talon « fort » ;
placer le coude d'appui soit devant, soit derrière le genou, selon sa morphologie,
jamais exactement sur le genou, car la pointe du coude, trop ronde, rendrait la
position instable ;
la main et le pied « faibles» sont aussi verticaux que possible pour que se soient les
os et non les muscles qui supportent le poids de l'arme.
Utilisation :
Cette position est préconisée avec le port du gilet de protection balistique, car elle permet
de se présenter de face, donc avec le maximum de surface protégée. D'autre part, elle
permet de moduler plus aisément la hauteur de tir.
Prise de position et description :
A partir de la posture contact :
laisser la ligne des épaules face à l'objectif, le buste penché en arrière ;
descendre le centre de gravité et fléchir les 2 genoux en même temps (ou l'un après
l'autre selon sa souplesse) ;
s'agenouiller dans l'axe du tir, s'asseoir sur les talons
; le coude faible est en appui contre la poitrine ;
la main forte pousse l'arme vers l'avant, la main faible la tire vers l'arrière.
Utilisation :
Cette position est peu fréquente lors d'engagement car elle diminue considérablement le
champ d'observation. En revanche, elle permet de tirer avec davantage de précision.
Prise de position et description :
au 1er temps du dégainé, le tireur descend sur les deux genoux légèrement tourné
vers le côté « fort » ;
au 2e temps, il amortit la chute avec la main faible ;
au 3e temps, il avance le corps et la main « forte » en direction de l'objectif, puis
prend contact avec le sol ;
Si la culasse est bloquée à l'arrière par l'arrêtoir de culasse et que le chargeur est vide,
effectuer un changement de chargeur d'urgence:
enlever le chargeur;
mettre un nouveau chargeur;
appuyer sur le bouton d'arrêtoir de culasse pour relâcher la glissière vers l'avant (ou
tirer la glissière vers l'arrière puis la relâcher);
reprendre le tir si nécessaire.
Si un étui dépasse ou que la culasse est semi-ouverte, effectuer un RACK.
Si une cartouche est coincée dans la chambre tandis qu'une autre est partiellement
introduite (double alimentation), utiliser la méthode dite de « l'arrachement de chargeur » :
amener la glissière vers l'arrière et l'accrocher sur son arrêtoir
; extraire le chargeur ;
exécuter deux mouvements de charge (RACK, RACK) ;
introduire un autre chargeur ;
exécuter un mouvement de charge (RACK) ;
reprendre le tir si nécessaire.
Si l'arme ne tire toujours pas.
Effectuer les opérations de sécurité.
Appliquer la procédure du paragraphe 4 de la fiche spécifique de l'arme (TTA 207).
Le pas glissé est utilisé à courte distance lorsque le contact avec l'adversaire est imminent.
Le tireur est en posture contact et fait mouvement par demi-pas, sans croiser les pieds, ni les
traîner sur le sol.
L'écartement des jambes permet au tireur de toujours rester stable. Il est possible de se
déplacer ainsi dans toutes les directions.
Pour tirer, le tireur s'arrête. Grâce à la technique du pas glissé, il sera toujours dans une
position lui permettant d'ouvrir le feu sans délai.
C'est une technique de tir offensif. La clé de la réussite réside dans la coordination du
rythme de marche et de tir.
Tir en avançant :
le tireur avance en posture tir en gardant les genoux souples et les hanches au même
niveau, pour absorber les chocs ;
les pas sont petits et il pose les pieds dans l'ordre « talon-pointe » ;
le haut du corps est légèrement penché en avant ;
pour tirer, le tireur amène l'arme à hauteur des yeux et engage ses objectifs en
adaptant la vitesse du tir à l'éloignement du but (plus le but est proche, plus le tir est
rapide) ;
il faut essayer de tirer à chaque fois qu'un pied touche le sol.
Tir en reculant :
procéder par analogie, regarder régulièrement vers l'arrière pour éviter les obstacles ;
au combat, cette technique peut être utilisée pour rompre le contact, en assurant
l'appui de ses coéquipiers.
Les pivots permettent de réagir à une menace omnidirectionnelle. Ils sont effectués à partir
de la posture contact « arme basse » ou posture patrouille.
Faire un pas en avant avec le pied fort en passant à travers la ligne du pied faible,
tout en gardant visuel sur l'objectif.
Mettre le poids du corps sur la pointe des pieds.
Pivoter les hanches pour effectuer un demi-tour.
Attendre d'être face à la menace pour monter l'arme.
6 - LE TIR DE NUIT
Le tir sans aide à la vision est parfaitement possible dans l'obscurité à condition de maîtriser
parfaitement la gestuelle (dégainé, position de tir, tenue de l'arme).
La position de tir programmée grâce à la « mémoire musculaire » permet de garantir que si
la menace est identifiée, elle peut aussi être touchée, même si les organes de visée ne sont
visibles qu'au moment du tir en se profilant sur la flamme du départ du coup.
Se déplacer après le tir, la lueur du départ de coup étant fortement visible.
L'emploi de la lampe est réfléchi et bref car le tireur est immédiatement repéré.
Elle peut être utilisée dans le service de garde lors des rondes ou pour effectuer la fouille
d'un bâtiment.
La lampe sert à localiser, identifier, éventuellement aveugler afin de déstabiliser
l'adversaire, tant de nuit à l'extérieur que de jour dans un bâtiment sombre.
Elle peut être fixée à la main faible par une dragonne ou portée autour du cou fixée à une
drisse afin de garder les mains libres pour les manipulations.
Méthode de tir :
la main faible tient la lampe en prise inversée avec le pouce sur l'interrupteur ;
les poignets sont pressés l'un contre l'autre ou l'un sur l'autre, dessus de main contre
dessus de main, de préférence la main forte en appui sur la main faible pour
améliorer la tenue du pistolet ;
garder le coude faible vertical pour assurer un bon appui ;
éclairer un court instant, identifier la menace, traiter son objectif, éteindre puis se
déplacer aussitôt ;
si nécessaire, éclairer à nouveau pour analyser le tir puis se déplacer à nouveau
; en cas d'incident de tir ou d'allumage intempestif de la lampe, se déplacer.
RÉFÉRENCES
Instruction générale sur le tir de l'infanterie – INF. 301/3 D
Notice ISTC, du 05 mai 2010 modifiée, ses 3 additifs de 2011 et les évolutions de 2017, à
l'usage des instructeurs ISTC NG
TTA 207
Chapitre 1
NOTIONS DE BASE
2 - LE POINTAGE DE L 'ARME
3 - RÉGLAGE DE L'ARME
Description sommaire.
Il se compose essentiellement de deux parties :
une optique, comportant un repère de visée réglable : c'est un visuel carré sur fond
blanc translucide et dont les dimensions restent constantes quelle que soit la distance
de l'œil. La largeur apparente du visuel et celle du guidon du FAMAS 5,56 F1 sont
sensiblement identiques ;
une tige guide du calibre de l'arme à régler.
L'ensemble a une masse voisine de 3
kg. Réglage du dispositif.
Il doit être effectué par un tireur régulier possédant la visée conforme et disposant d'une
arme ayant une bonne précision, les organes de visée préalablement réglés n'ayant pas de
jeu, et n'ayant pas subi de contrainte excessive (chutes, torsion du canon).
On place le dispositif sur le FAMAS 5,56 F1 par l'intermédiaire de la tige guide et on amène
le visuel sur la ligne de mire prise par le tireur de référence. Pour ce faire, on utilise les deux
vis de réglage situées sur la partie avant du corps après les avoir découvertes par rotation
du cache :
la vis latérale concernant le déplacement en direction ;
la vis supérieure concernant le déplacement en
hauteur.
Les opérations précédentes étant faites sur le dispositif optique, il est possible de procéder au
réglage de tous les FAMAS 5,56 de l'unité.
Précautions :
les armes à régler doivent être FROIDES ;
utiliser une source d'éclairage assez forte et CONSTANTE (plein jour ou lampe) ; pour
mettre en place ou enlever l'appareil, enfoncer la tige guide lubrifiée au préalable,
dans l'axe du canon propre, en évitant toute torsion de la tige ;
contrôler le réglage du dispositif après utilisation sur une vingtaine d'armes.
Nota. UN FUSIL EST CONSIDÉRÉ comme RÉGLÉ si le point moyen d'un groupement
à 200 m se trouve à l'intérieur d'un cercle dont le centre est le point visé et dont le
rayon est de 15 cm.
Le réglage est effectué après avoir déterminé le point moyen d'un groupement de 10
cartouches minimum, exécuté sur table à tirer ou par un tireur d'élite.
En hauteur.
Le réglage en hauteur se fait par déplacement du porte œilleton, en agissant sur la
molette de réglage.
Si le tir est haut : en abaissant l'index de la molette de réglage, tourner celle-ci pour
faire apparaître un chiffre plus petit (pour descendre : diminuer).
Si le tir est bas : en abaissant l'index de la molette de réglage, tourner celle-ci pour
faire apparaître un chiffre plus grand (pour monter : augmenter).
Valeur du déplacement : la rotation d'un cran sur la vis provoque une variation du
point moyen d'environ 6 cm à 200 m (0,3 millièmes).
En direction.
Le réglage en direction est réalisé par compression ou décompression du guidon (lame
ressort) à l'aide de l'écrou de réglage.
Si le tir est à gauche :
dévisser. Si le tir est à droite :
visser.
Valeur du déplacement : le passage d'un cran à un autre provoque la variation du
point moyen de 6 cm à 200 m (0,3 millièmes).
Pour mémoriser le réglage, se souvenir que pour Descendre = Décroître et pour aller à
Droite = Dévisser : D – D
4 - CORRECTIONS DU MOMENT
Par vent moyen, le tireur visera le bord de l'objectif, côté vent, guidon sur l'objectif, tangent à
celui-ci.
Par vent fort, il pointera de la même manière, guidon hors de l'objectif, tangent extérieur à
celui-ci.
Par vent violent, tout tir au-delà de 200 m est aléatoire.
Les corrections « vent » et déplacement de l'objectif :
se retranchent si le vent va dans le même sens que l'objectif
; s'ajoutent dans le cas contraire.
La trajectoire de la balle de 5,56 mm est telle que, quelle que soit la distance d'utilisation de
l'arme (entre 50 et 300 m), le tireur visant le centre de l'objectif n'a pas à modifier le point de
visée pour atteindre la cible, si celle-ci fait au moins 60 cm de hauteur.
Entre 50 m et 300 m pour une cible supérieure ou égale à 60 cm, viser le centre de la
cible.
La doublette est un tir de deux cartouches successives au coup par coup. Dans la frange
des moins de 100 m, elle permet une plus grande probabilité de faire but.
But : atteindre après un échec au tir au coup par coup ou en doublette ou au-delà de la
portée pratique de l'arme, une cible mobile à courte distance ou fixe à longue distance.
Il s'agit de tirer 5 cartouches au rythme de 1 à 2 coups par seconde. Le pointage est précis
au premier coup seulement, les autres coups étant tirés tant que le guidon reste visible dans
l'œilleton.
Il permet, en doublant la dispersion, d'augmenter les chances de toucher l'objectif visé.
De ce fait cette méthode permet :
de compenser les erreurs d'appréciation de la distance et les effets du
vent ; de traiter un objectif au-delà de la portée pratique de l'arme ;
d'obtenir un rendement maximum quand un équipier conduit le tir à l'aide de moyens
optiques quand un objectif n'est pas visible à l'œil nu.
Chapitre 2
ACQUISITION D'UN COMPORTEMENT UNIQUE
Une arme se traite avec respect, c'est-à-dire qu'elle ne se lance pas. Un tireur doit
transmettre son arme à une autre personne de deux façons :
soit avec la culasse ouverte en annonçant :
« ARME CLAIRE ! » et dans ce cas, il a auparavant procédé au retrait de cartouches
(opérations de sécurité). Celui qui la reçoit vérifie la chambre, saisit l'arme, répète : «
ARME CLAIRE ! » et procède aux opérations de sécurité.
Si l'arme doit être remise chargée, celui qui la reçoit saisit l'arme, répète : « ARME
CHARGÉE ! » et effectue un contrôle du chargement ou un retrait de cartouche.
le contrôle du chargement
; le chargement ;
le retrait de cartouche.
Tout tireur doit impérativement savoir régler son arme et connaître ses éléments de
réglage qu'il vérifiera régulièrement.
Toute arme doit être prête à tirer au combat, sous peine d'incident et par voie de
conséquence, d'incapacité à riposter en urgence. En cours d'action, il faut vérifier
régulièrement, notamment lorsqu'on a changé de position de tir, si son canon n'est
pas obstrué par de la terre ou de la neige.
3 - LES POSTURES
Il existe trois postures de sécurité qui permettent de garder une autonomie de mouvement,
sans être gêné par le port de l'arme.
Description :
la sangle passe sur l'épaule faible
; l'arme est pendante dans le dos
; le canon est orienté vers le bas.
Utilisation :
posture classique à adopter hors combat, pour se servir de ses mains, se déplacer en
zone sûre ;
cette posture peut parfois être adoptée pour embarquer dans un véhicule par la
ridelle, le tireur prenant la précaution de tenir le canon de son FAMAS par la main
forte pour le préserver des chocs et le maintenir dans une direction non dangereuse.
Fig.1
Cette posture est adoptée soit après une "posture patrouille", soit après une "posture
contact". Fig. 2 Fig. 3
Description :
la sangle en sautoir autour du cou ;
l'arme est pendante devant l'abdomen
; le canon est orienté vers le bas ;
les mains sont dans le dos ou posées sur l'arrière de la crosse.
Utilisation :
posture d'attente pouvant s'enchaîner avec la prise de posture patrouille. Elle permet
de se servir de ses mains, tout en étant prêt à se servir de son arme. Elle peut être
utilisée pour descendre d'un véhicule ;
une sentinelle en faction peut adopter cette posture qui lui permet de réagir
rapidement face à une menace inopinée.
Description :
l'arme repose par la crosse sur la paume de la main (faible ou forte)
; la poignée garde-main repose dans la saignée du bras ;
le canon est orienté vers le haut.
Utilisation :
à l'issue de la perception ou avant la réintégration de l'arme à l'armurerie ;
cette posture permet d'adopter une même attitude comprise aussi bien par le tireur
que par l'armurier.
Fig.4
Quel que soit le mode de progression adopté (marche normale, bonds individuels ou
collectifs), la « posture patrouille » est l'attitude utilisée par tout combattant lors de ses
déplacements et de ses stationnements en zone d'engagement (acte élémentaire du
combattant « SE DEPLACER »). Le chargement est normalement effectué avant de prendre
cette posture. Le tireur est prêt à l'engagement.
Cette attitude est prise systématiquement lorsque le combattant agit dans le cadre des
missions suivantes :
éclairer ;
assurer la liaison ;
protéger une zone sensible (bivouac, parc de véhicules, zone de stockage de
munitions, etc.).
Description :
main forte à la hauteur de la poitrine ;
main faible à la hauteur de la hanche ;
canon pointé à 45° vers l'avant et le bas
; index hors de la détente.
Utilisation :
cette posture est utilisée le plus fréquemment par le combattant aux aguets, en
mission de recherche de renseignement ;
pour être prêt à réagir en situation de combat.
Fig.5
Description :
main forte à la hauteur de la poitrine ;
main faible à la hauteur de l'épaule faible ;
index hors de la détente ;
crosse sur ou sous biceps fort (pour éviter de positionner l'avant-bras devant la fenêtre
d'éjection).
Utilisation :
Posture adoptée le plus souvent en zone urbaine (ou en forêt), de façon à réagir plus
rapidement face à une menace venant des hauteurs de la rue (étages d'immeubles ou de
maisons, toitures, clochers, toit terrasses, etc.). Elle est adoptée également dans le cadre
de l'application de la règle élémentaire de sécurité n°2 (ne jamais pointer....). En prenant
ostensiblement cette posture, le combattant peut intimider son adversaire (communication
avec son arme associée à la posture).
Description :
pieds écartés de la largeur des épaules pour augmenter la stabilité ;
axe des hanches à environ 35° par rapport à l'objectif, épaule faible en avant ;
la partie supérieure du corps est vers l'avant (l'épaule faible est à la verticale du
genou faible) afin de mieux absorber le recul de l'arme ;
l'arme est épaulée et la sûreté ôtée avec la main faible, l'index hors de la détente, le
canon est ramené vers le bas de manière à libérer le champ de vision.
Utilisation :
Fig.8
Variante :
posture CONTACT ARME BASSE (Fig. 9) : en déplacement ou à l'arrêt, au plus près d'un
camarade ou d'un obstacle, la posture contact arme basse peut-être utilisée en gardant la
crosse contre l'épaule et en orientant le canon vers le sol.
Fig.9
Description :
cette gestuelle de communication est prise par l'intermédiaire des positions de tir.
Utilisation :
quand la décision de tirer a été prise ;
en langage corporel, pour signifier à l'adversaire que l'on va l'éliminer ou le neutraliser ;
cette posture est prise à partir de la posture « contact » ;
la sûreté est enlevée, sinon la retirer dès que l'arme est épaulée.
Fig.10
Chapitre 3
ACQUISITION D'UNE GESTUELLE UNIQUE
Le combattant perd une partie de ses moyens dans des situations de stress. A ce stade, il ne
reproduit que les actes qu'il a appris par le drill (exercices répétés) au cours de l'instruction, de
l'entraînement et de la mise en condition opérationnelle. Les gestes appris et répétés à l’
entraînement seront ceux qu'il restituera naturellement au combat.
La gestuelle avec une arme doit toujours être maîtrisée et mécanique, sans
brusquerie. Une arme doit toujours être apte à tirer.
L'acquisition d'une gestuelle unique avec le FAMAS F1 se décompose en cinq parties :
les principes généraux ;
la préparation des chargeurs ;
le service élémentaire de l'arme
; les 3 manipulations de base ;
les changements de chargeurs.
1 - PRINCIPES GÉNÉRAUX
La gestuelle avec une arme doit toujours être maîtrisée et mécanique, sans
brusquerie. Une arme doit toujours être apte à tirer (en particulier au combat).
La main forte ne lâche jamais (sauf exception) la poignée
pistolet. Toutes les manipulations se font avec la main faible.
Garder l'index de tir tendu le long du fût, en contact avec celui-ci (cf. règle de sécurité
n° 3).
L'arme est à la sûreté tant que le tireur n'est pas en posture « contact ».
Contrôler le chargement de son arme chaque fois qu'on la prend et pendant chaque
pause au combat, aussi brève soit-elle (contrôle du chargement, sur l'initiative du
tireur).
Pendant les manipulations, être toujours conscient de la direction du canon (cf. règle
de sécurité n° 2).
La préparation mentale du tireur contribue à son efficacité au tir comme au combat.
Remarque
La préservation des organes mécaniques de l'arme a imposé une adaptation de la
manipulation afin d'éviter la percussion sur chambre vide.
En vue d'éviter tout risque d'incident lié à l'approvisionnement, il est utile de procéder à
certaines vérifications, en prenant les dispositions de combat. Cette façon de procéder est
utile au combat, car elle permet au combattant de disposer d'une arme toujours prête à
fonctionner. L'entretien des chargeurs s'inscrit dans la phase préparatoire aux dispositions
de combat.
Le maintien en bon état des lèvres d'introduction réduit la probabilité d'incident de tir dû à un
défaut d'introduction dans la majorité des cas.
Principes :
tous les chargeurs doivent avoir été essayés sur l'arme avant l'engagement
(verrouillage correct, lèvres d'introduction en bon état...) ;
les chargeurs doivent pouvoir être saisis rapidement par la main faible (disposition
dans les étuis porte-chargeurs). Pour cela, il est souhaitable de créer une sorte de
languette avec du scotch résistant pour faciliter l'extraction du chargeur de l'étui porte-
chargeurs ;
les chargeurs garnis sont enfilés dans les étuis porte-chargeurs lèvres vers le bas
pour les distinguer des chargeurs vides ou déjà utilisés qui se retrouvent enfilés lèvres
vers le haut, apparentes ;
au fur et à mesure des changements de chargeur, les tireurs disposent les chargeurs
pleins en priorité dans l'étui porte-chargeur côté faible pour faciliter les changements
de chargeur ;
tous les chargeurs doivent être utilisables par chacun des membres du trinôme ou de
l'équipe : le garnissage des chargeurs doit être réalisé de la même façon.
En fonction de la situation opérationnelle, on peut différencier le garnissage des chargeurs.
Par exemple :
chargeur « BO » : commencer par garnir le chargeur de 5 cartouches traçantes, puis
le reste en cartouches BO, afin de gérer ses munitions et d'anticiper un changement
de chargeur ;
chargeur « traçantes » : Il est dédié à la désignation d'objectif. Pour cela procéder au
garnissage de ce chargeur à l'inverse du chargeur « BO », c'est-à-dire commencer
par garnir le chargeur de 5 cartouches BO puis le reste en munitions traçantes ;
chargeur « conduite du tir » : Il permet de visualiser la zone des impacts quand ceux-
ci ne sont pas observables. Il est garni alternativement d'une cartouche traçante et de
3 cartouches BO .
Ainsi, le garnissage des chargeurs peut varier avec la fonction : le chef de section, le sous-
officier adjoint et le chef de groupe peuvent avoir 4 chargeurs « traçantes », 1 chargeur «
conduite du tir » et 1 chargeur BO ; les GV peuvent avoir 4 chargeurs BO, 1 chargeur «
traçantes » et 1 chargeur « conduite du tir »...
Garnir un chargeur.
Sans lame chargeur :
introduire par pression les cartouches une à une dans le chargeur en ayant soin de placer
leur culot du côté des deux petites nervures arrières.
Cartouches livrées sur lame-chargeur :
placer la chargette (livrée avec les cartouches) sur le chargeur, monter la lame-chargeur sur
la chargette, introduire la série de cartouches par pression sur la cartouche supérieure le
plus près possible de la lame-chargeur.
Dégarnir un chargeur.
Tenir le chargeur horizontal, tête des cartouches vers le bas.
Appuyer sur la cartouche visible inférieure, le long de la paroi du chargeur ; relâcher la
pression, deux cartouches sont éjectées.
Recommencer l'opération jusqu'à la dernière cartouche.
Mise en place.
Présenter la baïonnette devant le canon.
Engager la pièce de guidage arrière dans la bague d'enfoncement de grenade (qui doit être
en position d'enfoncement maximum) jusqu'à encliquetage du cran de positionnement sur le
manchon cache-flamme.
Enlèvement.
Presser le
poussoir.
Tirer la baïonnette vers l'avant.
4.1. Le chargement :
Remarque
En cas de problème d'introduction, le mouvement vrillé (RACK) permet à la cartouche de
tomber au sol par gravité.
Le contrôle du chargement est réalisé à l'initiative du tireur, en cas de doute sur l'état de
l'arme :
après un chargement ;
chaque fois que l'on prend une arme ;
chaque fois que l'on dépose une arme
;
lors de chaque pause de combat entre deux
engagements ; avant chaque prise de position.
De jour : maintenir l'arme dans une direction non dangereuse ; vérifier si le levier de
sélecteur de tir est sur « S » (sûreté) ; avec la main faible passant par-dessus la poignée
garde-main, faire reculer la culasse de 2 centimètres environ vers l'arrière ; contrôler
visuellement la présence ou non de la cartouche dans la chambre ; renvoyer la culasse vers
l'avant et s'assurer de son verrouillage.
NB : si l'arme est approvisionnée, le tireur peut vérifier l'état du chargeur en l'ôtant afin de
s'assurer du niveau des munitions restantes, et l'état des lèvres d'introduction.
De nuit : maintenir l'arme dans une direction non dangereuse ; vérifier si le levier de
sélecteur de tir est sur « S » (sûreté) ; avec la main faible passant par-dessus la poignée
garde-main, faire reculer la culasse de 2 centimètres environ vers l'arrière ; vérifier au
toucher avec l'index main forte si la chambre contient (ou non) une cartouche ; renvoyer la
culasse vers l'avant et s'assurer de son verrouillage.
Remarque
Cette manipulation constitue l'unique opération de sécurité réalisée sur ordre par le tireur, la
gestuelle étant systématiquement pratiquée en appliquant les 4 règles élémentaires de
sécurité.
La vérification de cette manipulation peut être réalisée par binôme, au champ de tir, comme
en opération.
Éviter de se baisser pour ramasser une cartouche en tenant son fusil car on orientera
naturellement son arme derrière soi ou devant soi afin de ne pas faire entrer le canon en
contact avec le sol. Ainsi, la deuxième règle de sécurité ne serait plus respectée. Si la
cartouche tombe à terre, elle sera ramassée ultérieurement.
Pour les tirs par temps froid, imposant le port de gants ou de moufles, et pour le personnel
ayant de petites mains, une solution consiste également à :
retirer le chargeur de l'arme avec la main faible ;
mettre le chargeur dans la poche latérale du pantalon de la tenue de combat ou une
poche de décharge ;
avec la main faible, retirer un chargeur garni de l'étui porte-chargeurs, mettre le
chargeur garni en place.
Remarque
le chargement (« RACK ») n'a pas lieu d'être effectué puisqu'une cartouche est restée dans la
chambre. En revanche, le contrôle du chargement peut être effectué à tout moment.
A la suite d'un engagement intensif ou par manque d'anticipation, le tireur peut se retrouver
avec un chargeur vide en cours d'action. La vitesse d'exécution sera alors primordiale pour
exécuter le mouvement de changement de chargeur, éventuellement sous le feu ennemi.
Exécution :
annonce « UNTEL, chargeur ! » à ses équipiers tout en s'effaçant derrière un
masque (selon la situation tactique) ;
extraire le chargeur en cours avec la main faible et le laisser tomber à terre ou le
mettre dans la poche de décharge ;
saisir de la main faible un chargeur garni dans les étuis porte-chargeurs ;
mettre le nouveau chargeur en place ;
exécuter le chargement (« RACK »).
Le drill réaliste de changement de chargeur consiste à :
sans quitter des yeux son objectif (cible), ôter de la main faible le chargeur en cours,
et le glisser dans l'échancrure de la veste de treillis (ou dans la poche latérale du
pantalon de treillis) ;
Chapitre 4
LA TECHNIQUE DE TIR DE COMBAT
Avant toute prise de position, le tireur doit épauler et retirer la sûreté afin d'engager son
objectif rapidement.
En autodéfense, la position de tir la plus courante et réaliste est la position debout. En effet,
les réactions d'urgence en cas d'agression par surprise sont exécutées, dans la plupart des
cas, en "posture patrouille" :
épauler et retirer la sûreté ;
le pied faible est en avant ;
le corps d'aplomb fait presque un quart de tour à droite par rapport à l'axe de tir ; le
buste est légèrement incliné, la ligne des épaules en avant ;
les jambes, écartées de la largeur des épaules, supportent d'une manière égale le
poids du corps ;
les pieds sont parallèles et suivent la ligne des
épaules ; les talons ne sont pas sur la même ligne ;
la tête ne bouge pas, la crosse vient se placer contre la joue ;
l'œil est placé entre 4 et 7 cm de l'œilleton (FAMAS F1) ;
La position de départ est toujours la position debout, port de l'arme en " posture patrouille "
:
épauler et retirer la sûreté ;
rester face à l'objectif ;
plier les deux genoux en même temps
; s'agenouiller dans l'axe du tir ;
amortir la descente avec la main faible ;
se coucher en évitant tout contact entre l'arme et le sol ;
le corps est dans l'axe du tir ;
la main forte tire la crosse contre l'épaule ;
l'avant-bras faible est aussi vertical que possible (appui osseux) et sert uniquement
d'appui pour le fût de l'arme, comme un bipied ;
la main faible n'est pas crispée et ne tire pas l'arme vers l'arrière.
Le tireur se déplace en position debout, « posture patrouille » avec la musette dans le dos. Il
aperçoit l'ennemi au loin (sans lui-même être décelé) et prend la position couchée avec
appui musette pour détruire l'ennemi :
lâcher alors la poignée pistolet pour enlever la sangle de la musette correspondant à
l'épaule forte, tout en maintenant la direction du canon en direction de l'ennemi (règle
élémentaire de sécurité n°2) ;
rattraper rapidement la poignée pistolet de la main forte ;
lâcher le fût de la main faible pour enlever la sangle de la musette correspondant à
l'épaule faible, en conservant la sangle dans la main faible ;
poser la musette au sol devant soi ;
s'arrêter et plier les deux genoux en même temps tout en calant la crosse contre
l'épaule forte ;
effacer la sûreté de la main faible tout en s'agenouillant dans l'axe du tir ;
amortir l'arrivée au sol avec la main faible et se coucher en évitant tout contact entre
l'arme et le sol ;
poser la main faible sur la musette pour saisir le fût (la poignée pistolet ne doit pas
reposer sur la musette) ;
poser le fût du FAMAS sur la main faible, en appui sur la musette.
La position de départ est toujours la position debout, port de l'arme en « posture patrouille
»:
rester face à l'objectif ;
déployer le bipied du FAMAS ;
épauler et retirer la sûreté ;
plier les deux genoux en même temps ;
s'agenouiller face à l'objectif (le corps reste dans l'axe du tir) ;
amortir la chute avec la main faible ;
poser le bipied du FAMAS au sol ;
maintenir le fût avec la main faible.
Remarque : si la probabilité est forte d'un engagement prolongé avec l'adversaire à partir de
la même position, préparer 2 chargeurs à portée de la main faible pour anticiper les
changements de chargeur.
La position de tir à genoux convient particulièrement pour tirer sur un objectif en hauteur.
C'est une position moins stable que la position assise, mais plus rapide à adopter et à
quitter. Par ailleurs, elle est relativement plus haute ce qui constitue un avantage pour tirer
par-dessus un couvert moyen (muret, carcasse de voiture, taillis, etc.). En revanche, s'il faut
tirer en coup par coup rapide ou en rafale dans cette position, le tireur doit déplacer le poids
du corps vers l'avant afin d'augmenter la stabilité de l'arme.
La position de départ est toujours la position debout, port de l'arme en " posture patrouille " :
épauler et retirer la sûreté ;
placer la ligne des épaules, épaule faible en avant ;
avancer d'un pas avec le pied faible et le placer sur une ligne imaginaire partant du
talon fort et allant jusqu'à l'objectif ;
plier les deux genoux en même temps
; s'asseoir sur le talon fort ;
le genou fort est dirigé à 45° par rapport à de l'axe de tir ;
la jambe faible doit avoir le tibia le plus vertical possible pour que ce soit l'os et non
les muscles qui supportent le poids de l'arme. Même principe pour l'avant-bras faible.
De cette façon, les tensions musculaires et les tremblements sont réduits au minimum
; le coude faible s'appuie légèrement en avant ou légèrement en arrière du genou. Il
ne s'appuie jamais exactement dessus car les articulations du coude et du genou sont
rondes et diminuent ainsi la stabilité du tireur ;
l'arme est épaulée ;
la main forte tire la crosse contre l'épaule ;
le coude fort est positionné contre le corps
;
la main faible sert uniquement d'appui pour le fût de l'arme (comme un bipied). Elle
n'est pas crispée et ne tire pas l'arme vers l'arrière.
Le tir à deux genoux à terre convient particulièrement pour le tir avec protection balistique.
La position de départ est toujours la position debout, port de l'arme en " posture patrouille"
:
garder la ligne des épaules face à l'objectif pour présenter la protection balistique ;
plier les deux genoux en même temps en amenant la crosse contre l'épaule forte. A
ce moment, la sûreté est ôtée par la main faible ;
s'asseoir entre les talons dans la ligne des hanches, le buste incliné vers l'arrière ;
la main faible serre le fût sans crispation, tandis que le coude faible pointe vers le sol
; la main forte enserre la poignée pistolet sans crispation en maintenant la crosse
contre l'épaule ;
avec le port de la protection balistique, le coude fort est légèrement relevé pour
faciliter l'appui de la crosse au creux de l'épaule et l'arme est légèrement inclinée pour
faciliter la prise de visée.
La position de tir accroupi convient particulièrement pour tirer sur un terrain plat ou en pente
légère. C'est la position la plus polyvalente des positions intermédiaires. Elle constitue une
alternative à la position debout aux distances de 30 à 80 mètres, car elle est très rapide à
prendre et à quitter, surtout lorsqu'on tire en déplacement. Avec un bon entraînement, le
tireur peut faire but jusqu'à 200 mètres.
La position de départ est toujours la position debout, port de l'arme en « posture patrouille
»:
épauler et retirer la sûreté ;
écarter les pieds (largeur des épaules), le pied faible décalé vers
l'avant ; s'accroupir en pliant les deux genoux en même temps ;
les pieds restent à plat au sol ;
les deux coudes reposent à l'intérieur des cuisses ;
la main forte enserre la poignée pistolet sans crispation en maintenant la crosse contre
l'épaule ;
la main «faible» ne sert que d'appui souple pour le fût de l'arme. Elle n'est pas crispée
et ne tire pas l'arme vers l'arrière.
La position assise convient particulièrement pour tirer en contrebas, ou avec un sac à dos
pesant. Elle permet de rester longtemps dans cette position de tir, sans fatigue.
C'est la position de tir pédagogique adoptée dès la première séance d'accoutumance au tir
car elle permet au tireur d'adapter la prise de l'arme à sa morphologie, ce qui le met en
confiance avec le tir.
La position de départ est toujours la position debout, port de l'arme en « posture patrouille
»:
épauler et retirer la sûreté ;
épaule "faible" en avant ;
croiser les pieds, le pied faible étant devant
; plier les deux genoux en même temps ;
amortir le choc avec le sol avec la "main faible" ;
les deux coudes reposent à l'intérieur des genoux
;
la main faible ne sert que d'appui souple pour le fût de l'arme. Elle n'est pas crispée et
ne tire pas l'arme vers l'arrière ;
le buste est légèrement penché vers l'avant.
2.5. Tir en position couché sur le flanc avec ou sans protection balistique
C'est la seule position qui permet le tir en position couchée, lorsque le tireur est équipé
d'effets de protection balistique.
La position de départ est toujours la position debout, port de l'arme en « posture patrouille
»:
épauler et retirer la sûreté ;
plier les deux genoux en même temps et s'agenouiller face à l'objectif ;
se coucher sur le côté faible en évitant tout contact de l'arme avec le sol ;
Le pas glissé est utilisé à courte distance lorsque le contact avec l'adversaire ou l'usage de
l'arme est imminent (ex : service de garde).
Le tireur reste en posture contact et fait mouvement par demi-pas, sans croiser les pieds, ni
les traîner sur le sol. Il est possible de se déplacer ainsi dans toutes les directions.
L'arme reste sûreté enlevée tant que la crosse est au contact de l'épaule.
Le tir en déplacement est une technique destinée à un tir offensif ou défensif. Elle s'applique
à l'assaut et à l'approche d'une position ennemie à courte distance. La clé de la réussite
réside dans la coordination du rythme de marche et de tir. Dans ce cadre, il s'agit
d'appliquer la technique dite du « pas du rat ».
Tir en avançant :
le tireur avance rapidement (pour garantir la stabilité de l'arme et la qualité de la
visée) en posture contact en gardant les genoux souples pour absorber les chocs et
maintient les hanches au même niveau, en levant bien les genoux et en posant les
pieds dans l'ordre talon-pointe ;
pour tirer, le tireur amène l'arme à hauteur des yeux et tout en continuant à se
déplacer, engage son ou ses objectifs en adaptant la vitesse de tir à l'éloignement du
but, les deux yeux ouverts ;
il revient immédiatement en posture contact après chaque tir.
Tir en reculant :
procéder par analogie ;
au combat, cette technique peut être utilisée lorsqu'il s'agit de rompre le contact avec
l'ennemi, en assurant la couverture du trinôme ou du groupe.
Tir en déplacement latéral :
ce tir consiste à conserver la « posture contact » et tir tout en se déplaçant
parallèlement à la zone des objectifs. L'acquisition de cette technique permet à un
tireur de couvrir son déplacement tout en rejoignant un abri pour poursuivre sa
mission de combat.
Pour tirer à partir d'un obstacle vertical ayant l'ouverture du côté faible, deux solutions se
présentent :
faire un pas et tirer l'arme épaulée côté fort pour un objectif à distance moyenne ;
épauler du côté faible, montrant ainsi un minimum de surface à l'ennemi, la main forte
ne quitte pas la poignée pistolet, pour un tir à courte distance.
Dans certains cas au combat, l'objectif à détruire peut être partiellement visible. A courte
distance, jusqu'à 15 m environ, il faut tenir compte de la parallaxe du FAMAS et par
conséquent, viser plus haut.
En cas d'emploi de l'arme à très courte distance, dans le combat rapproché avec l'ennemi,
l'application de la règle élémentaire de sécurité n°4 est primordiale si des tiers sont
présents dans la ligne de mire du tireur (population, otages, etc.).
Le tireur doit dégager en pas glissé ou « pas du rat » vers la gauche ou vers la droite et
engager son adversaire dès que possible.
6 - LE TIR DE NUIT
A courte distance (25 à 30 mètres) dans la pénombre, faute d'intensificateur de lumière (IL),
le tireur peut détruire un objectif dont il n'aura que deviné la silhouette s'il est doté d'un
chargeur exclusivement garni de munitions traçantes.
En effet, en tirant une doublette (2 cartouches) dans la direction estimée de l'objectif, il
pourra observer les trajectoires des deux balles et mieux localiser la menace.
Immédiatement après, le tireur ramène son tir sur l'objectif en coup par coup rapide (5
coups) profitant de l'éclairement pour ajuster à l'estime son tir.
Enfin, le tireur devra se déplacer immédiatement à l'issue du second tir, car le tir de
munitions traçantes aura permis à l'ennemi de repérer sa position.
L'identification de l'objectif ne pouvant être faite avec certitude, cette technique est
utilisée uniquement dans une situation où le tireur est certain que devant lui il n'y a
que des adversaires.
L'emploi de la « lampe blanche » est un acte réfléchi et volontaire du tireur, car son
utilisation indique à l'ennemi sa présence et le lieu où il se trouve.
Pourquoi la « lampe blanche » ?
En combat dans l'obscurité, notamment dans certains bâtiments (caves, parkings sous-
terrain), l'utilisation de la « lampe blanche » est destinée à localiser, identifier l'objectif
ennemi et améliorer l'efficacité.
A courte distance (5-25 mètres) et face à un adversaire utilisant seulement des lampes pour
le combat dans l'obscurité, l'utilisation d'une lampe blanche pour l'acquisition de l'objectif
permet également de pallier la mise hors service des intensificateurs de lumière (IL) par
éblouissement.
Comme la « lampe blanche » ne peut être perturbée par l'éclairement brutal du champ de
bataille au moyen d'artifices ou de lampes classiques, son utilisation, en milieu clos
notamment, est primordiale et vitale pour le tireur qui recherche une présence ennemi.
Comment utiliser la « lampe blanche » ?
Un faisceau lumineux allumé trop longtemps est un acte suicidaire, car l'adversaire n'aura
aucune difficulté à repérer le combattant avec précision et ajuster son tir sur ce faisceau.
Il est judicieux d'utiliser une lampe pour préciser la position de l'adversaire, l'éblouir et le
détruire.
Pour cela, de brefs coups de faisceaux suffisent amplement. Ils seront immédiatement
suivis d'un déplacement latéral du tireur de deux mètres environ, afin de ne pas marquer sa
position. Après chaque tir, il est nécessaire d'éteindre la lampe et de changer rapidement
d'emplacement pour recommencer éventuellement la séquence de tir.
Deux cas se présentent :
- soit, le tireur dispose d'une lampe classique dont il ne peut commander seul l'éclairement.
Dans ce cas, la lampe sera maintenue derrière le tireur par un équipier qui éclairera l'objectif
au commandement du tireur ;
- soit, le tireur dispose d'une lampe dotée d'un bouton poussoir à l'arrière. Dans ce cas, il
suffira de fixer la lampe pour pouvoir commander aisément avec la main faible l'éclairement
avec la "lampe blanche" au moment où le tireur le jugera nécessaire.
RÉFÉRENCES
Instruction générale sur le tir de l'infanterie – INF. 301/3 D
Notice ISTC, du 05 mai 2010 modifiée, ses 3 additifs de 2011 et les évolutions de 2017, à
l'usage des instructeurs ISTC NG
Notice d'appropriation du fusil d'assaut HK 416 F
Chapitre 1
SERVICE DE L'ARME
Choisi notamment pour sa fiabilité et sa robustesse, le fusil d'assaut HK 416 F devrait susciter
rapidement l'enthousiasme d'une population élargie d'utilisateurs : incidents de tir rares,
manipulations simples et nettoyage aisé font de ce fusil un outil facile à appréhender et souple
d'utilisation. D'un poids sensiblement équivalent au FAMAS, son centre de gravité est en
revanche légèrement plus avancé. Par ailleurs il propose une ambidextrie totale qui facilite
grandement la gestuelle ISTC.
Avant d'apprendre à manipuler une arme, le jeune tireur doit identifier son œil directeur et
déterminer de quel côté il épaulera son fusil.
Pour identifier l'œil directeur, le tireur pointe son index sur une mire située à quelques
mètres de lui. Il ferme alternativement l'œil gauche, puis l'œil droit.
Dans l'une des deux situations, il verra son index se décaler fortement par rapport à la mire.
Dans l'autre situation, l'index restera sensiblement aligné sur la mire : l'œil qui reste ouvert
dans ce cas est donc l'œil directeur.
Pour déterminer la latéralité du tireur, le formateur place un fusil devant l'élève et lui
demande de l'épauler sans lui donner de conseil. Il vérifie de quel côté l'élève épaule le plus
naturellement pour déterminer s'il est gaucher ou droitier.
premiers tirs, après avoir corrigé les erreurs dues à une mauvaise application des
fondamentaux et si les résultats sont toujours insuffisants, faire un essai en changeant
d'épaule et en visant avec l'œil directeur. Si les résultats sont significativement meilleurs,
prendre le tireur à part et lui réapprendre les manipulations d'arme côté faible.
Pour les personnels droitiers, la main forte est la main droite. Pour les personnels gauchers,
la main forte est la main gauche.
La main forte est celle qui tient le fusil par la poignée pistolet. Son utilisation pour d'autres
actions doit rester exceptionnelle.
La main faible est la main opposée à la main forte : elle sera utilisée en priorité pour
manipuler les différents accessoires de l'arme (sûreté, chargeurs et verrou de chargeur,
levier d'armement, poignée avant, œilletons, potentiomètres de lunette, interrupteur laser ou
lampe blanche, etc...).
La particularité du HK 416F est son ambidextrie : les commandes de levier de sûreté, de
crochet de chargeur et de verrou de culasse sont accessibles à droite et à gauche de
l'arme: elles seront donc préférentiellement manipulées avec la main forte, pour les tireurs
droitiers comme pour les tireurs gauchers, sans nécessité de lâcher la poignée pistolet du
fusil.
2 - PRÉPARATION MATÉRIELLE
La sangle du HK 416 F est constituée de deux mousquetons métalliques se fixant sur des
œilletons situés au niveau de la crosse et à l'avant du fût. Elle comprend également une
languette de réglage rapide en son milieu.
La sangle doit être fixée sur l'arme puis réglée par rapport à la morphologie du tireur. Une
fois passée autour du cou, elle doit permettre le maintien de l'arme à la bonne hauteur c'est-
à-dire, en mesure d'être épaulée instantanément et sans effort.
La sangle du HK 416 peut également être configurée pour le port de l'arme en position
haute ou « en goutte d'eau », en fonction du besoin tactique.
Le tireur contrôle l'état des chargeurs afin d'éviter tout risque d'incident lors de
l'approvisionnement du fusil. Pour cela, il introduit les chargeurs un par un dans le fusil afin
d'en contrôler le bon verrouillage, puis il vérifie l'état des lèvres d'introduction.
Le tireur vérifiera la bonne concordance entre le type d'activité effectuée et le type de
munitions utilisées (munition inerte pour les exercices de manipulation ou l'instruction
technique sur l'arme, munition à blanc pour les exercices tactiques ou démonstrations
devant public, munitions de guerre pour les exercices de tir à balles réelles et pour les
missions opérationnelles).
Pour les séances de tir à blanc au HK 416 F, le tireur utilisera prioritairement les chargeurs
d'exercice jaunes.
En fonction du besoin et de la situation opérationnelle, il est possible de différencier le
garnissage des chargeurs :
chargeur « BO » : 5 traçantes et le reste en BO. Les traçantes permettront d'anticiper
le changement de chargeur ;
chargeur « traçantes » : 5 BO et le reste en traçantes pour la désignation d'objectifs ;
chargeur « conduite de tir » : 1 traçante, 3 BO alternativement pour régler son tir.
Cette organisation du garnissage des chargeurs peut varier avec la fonction occupée : les
cadres pourront détenir davantage de traçantes pour désigner les objectifs et conduire les
tirs.
Le positionnement des accessoires sur le gilet de combat doit être judicieux, afin que le
tireur soit le plus à l'aise possible durant les phases de tir, la position des chargeurs étant
primordiale.
Le rangement des chargeurs doit être ordonné : chargeurs pleins en priorité coté faible pour
faciliter le changement de chargeur, chargeurs vides dans une poche de décharge coté
faible ou dans le porte chargeur lèvres vers le haut. Dans la mesure du possible, n'avoir que
des chargeurs pleins dans les portes chargeurs, les chargeurs vides ou entamés étant
stockés dans une poche de décharge.
Les chargeurs pleins doivent être rangés lèvres vers le bas et de manière à ce que, lors de
la saisie par la main faible, ils se présentent directement dans le bon sens d'introduction
(ogives vers l'avant).
Le port de dispositif de protection auriculaire est obligatoire pour toute activité de tir à balle
réelle. Il est également obligatoire pour le tir de cartouches d'exercice.
Le port de dispositif de protection oculaire est obligatoire pour toute activité de tir à balle
réelle. Lorsque le fusil est équipé d'une lunette, le tireur est autorisé à enlever
temporairement son dispositif de protection oculaire pendant les phases de tir et
d'observation (dérogation valable uniquement pour le tir à distance égale ou supérieure à
25 mètres).
Les protections utilisées doivent satisfaire aux normes OTAN définies dans la STANAG
2920. Les masques NBC et lunettes binoculaires de type JVN (jumelles de vision nocturne)
font office de protections oculaires lorsqu'ils sont portés pendant le tir.
Protections auriculaires et oculaires doivent être préparées et stockées à portée de main
dans le gilet de combat.
Il s'agit de la posture classique à adopter hors phase de combat, pour se servir de ses
mains, se déplacer en zone sûre ou embarquer dans un véhicule.
Cette posture permet de se servir de ses mains tout en étant prêt à utiliser son arme. Elle
permet d'enchaîner sur la posture patrouille ou de descendre d'un véhicule.
La posture patrouille est l'attitude utilisée pour tout combattant lors de ses déplacements et
de ses stationnements en zone d'engagement (acte élémentaire « se déplacer »). Elle
permet de réagir instantanément en cas de danger.
Description :
main forte à la hauteur de la poitrine ;
main faible à la hauteur de la hanche ;
canon pointé vers l'avant et le sol ;
index le long du fût.
Description :
déchausser l'arme consiste à la basculer à la verticale, canon vers de sol, arme maintenue
à plat contre la poitrine. Le déchaussé permet de se déplacer plus facilement dans les
espaces restreints, en contrôlant la direction du canon.
Cette posture est le plus fréquemment utilisée en zone urbaine, de façon à réagir plus
rapidement à une menace venant des hauteurs de la rue (étages, toitures, clochers,
terrasses). En prenant ostensiblement cette posture, le combattant peut intimider son
adversaire (communication avec son arme associée à la posture).
Description :
canon vers le ciel ;
main forte à hauteur de la poitrine ;
main faible à hauteur de l'épaule faible ;
index le long du fut ;
la crosse peut être positionnée sous le biceps (notamment en contrôle de foule, pour
éviter de se faire arracher l'arme) ou sur le biceps (pour montrer l'arme plus
ostensiblement).
La posture contact est utilisée au combat, pour minimiser le temps de réaction lorsque le
contact avec l'adversaire est imminent.
Description :
pieds écartés de la largeur des épaules pour obtenir une bonne stabilité, le pied faible
légèrement en avant ;
genoux déverrouillés ;
partie supérieure du corps légèrement penchée vers l'avant afin de mieux absorber le
recul de l'arme ;
dès que l'arme est épaulée, le tireur retire la sûreté
; index le long du fût ;
canon orienté vers le bas afin de garder le champ de vision libre.
La posture « contact arme basse » peut être utilisée en déplacement ou à l'arrêt au plus
près d'un camarade ou d'un obstacle.
NB : le déchaussé d'arme en posture contact peut être exceptionnellement utilisé en combat
urbain, lorsque l'imminence du contact et les fréquents mouvements en espace restreint ou
en terrain difficile nécessitent que l'arme soit plaquée au corps tout en évitant de manipuler
trop fréquemment la sûreté. Dans ce cas, un soin particulier doit être porté à la règle de
sécurité n°3 (index hors de la détente).
4 - MANIPULATIONS DE BASE
4.1.a. Approvisionnement
4.1.b. Chargement
Le but du contrôle du chargement est de vérifier que l'arme est apte au tir, c'est-à-dire,
qu'elle est approvisionnée et chargée (stade 2). Il est effectué systématiquement après un
chargement, mais également à l'initiative du tireur, dès lors qu'il a un doute sur le bon
chargement et/ou le bon approvisionnement de son arme.
NB : les dispositions de combat sont effectuées en direction non dangereuse, canon vers
le sol, canon à l'horizontale ou canon vers le ciel.
Avec la main forte, tirer le levier d'armement vers l'arrière et récupérer, le cas
échéant, la cartouche éjectée.
Pivoter l'arme fenêtre d'éjection vers le haut et vérifier visuellement que la chambre et
le puits de chargeur sont vides (de nuit, en éclairant avec une lampe blanche).
Raccompagner le levier d'armement vers l'avant.
Remettre la cartouche éjectée dans le chargeur et ranger le chargeur.
Remarque : si la cartouche tombe à terre au cours des manipulations, elle ne sera ramassée
qu'ultérieurement.
Une fois les opérations de sécurité effectuées, l'arme est dite en « STADE 0 ».
Le levier d'armement du HK 416F est manipulé soit en le pinçant entre l'index et le majeur,
soit en le saisissant d'un seul côté, avec l'index de la main faible.
Le tireur privilégiera autant que possible la saisie en pincé, afin de garantir une meilleure
longévité des leviers d'armement (sollicités dans l'axe).
Pour les personnels ayant des difficultés à tirer le levier d'armement avec les doigts, une
variante consiste à utiliser la paume de la main faible orientée vers le visage du tireur.
Remarque : le levier d'armement du HK 416F est fixe, c'est-à-dire qu'il ne suit pas le
mouvement de l'ensemble mobile pendant le tir.
Remise de la sûreté :
les différentes façons de remettre la sûreté sont décrites ci-dessous : le tireur choisira celle
qui lui convient le mieux, en fonction de sa morphologie et de la situation tactique du
moment.
Le crochet de chargeur permet de déverrouiller celui-ci. Le tireur doit appuyer dessus pour
enlever le chargeur.
Le crochet de chargeur du HK 416 F est ambidextre, c'est-à-dire que l'on trouve une
commande à droite et une commande à gauche de l'arme.
Le HK416F dispose d'un levier d'arrêtoir de culasse qui permet de bloquer mécaniquement
l'ensemble mobile à l'arrière.
En fin de chargeur, la culasse reste automatiquement bloquée à l'arrière : un simple appui
sur l'arrêtoir de culasse permet de le relâcher vers l'avant.
L'arrêtoir de culasse peut être utilisé lors des manipulations suivantes :
changements de chargeurs d'urgence ;
résolution de l'incident de tir « double alimentation » ;
opérations de sécurité ;
présentation de l'arme pendant l'inspection des armes et des chargeurs.
Côté droit, l'arrêtoir de culasse est un simple levier. Pour bloquer la culasse à l'arrière, il faut
le soulever du bas vers le haut, pour la relâcher, il faut appuyer du haut vers le bas.
Côté gauche, l'arrêtoir de culasse se présente comme un double levier composé d'une
languette sur le bas et d'un bouton poussoir sur le haut : un appui sur la languette permet
de bloquer la culasse à l'arrière, un appui sur le bouton poussoir permet de relâcher la
culasse.
Avantage : simplicité car utilisation exclusive de l'index de la main forte pour toutes les
manipulations des accessoires de l'arme.
Inconvénient : oblige à relâcher légèrement la prise en main de la poignée pistolet.
Manipulation de l'arrêtoir de culasse avec le pouce de la main forte :
Avantage : geste simple permettant de relâcher rapidement la culasse vers l'avant (après un
changement de chargeur d'urgence par exemple).
Inconvénient :
- geste réservé aux tireurs droitiers ;
- risque de taper sur le crochet de chargeur à la place du verrou de culasse.
Chapitre 2
FONDAMENTAUX DU TIR, RÉGLAGE DE L'ARME
Le maintien du fusil d'assaut HK 416F repose sur les trois points clés suivants :
la main forte enserre la poignée pistolet fermement, le haut de la poignée dans la
fourche formée par le pouce et l'index ;
la main faible maintient la partie avant du puits de chargeur, le fût de l'arme ou la
poignée avant, sans crispation ;
le bras fort exerce une traction, afin que la crosse appuie légèrement contre l'épaule.
La prise en main doit être ferme et définitive dès le premier contact, sans crispation.
Quelle que soit la position de tir adoptée, celle-ci doit être stable et confortable, afin
d'assurer un relèvement minimal du fusil lors du départ de coup.
Il existe 2 positions de tir de base : la position debout et la position couchée. Chacune de
ces 2 positions de base peuvent être déclinées en plusieurs variantes.
La position de tir debout convient particulièrement pour faire face à une réaction d'urgence
notamment à courte distance dans le cadre d'un tir d'autodéfense. Elle offre cependant une
grande silhouette et est aussi la position de tir la moins stable.
Description :
arme épaulée sûreté enlevée ;
les pieds sont écartés de la largeur des épaules pour obtenir une bonne stabilité, le
pied faible est légèrement en avant ;
La position de tir couché à bras francs est moins stable que la position de tir couché avec
bipied ou avec appui souple (musette, sac à dos), mais elle permet de traiter plusieurs
objectifs répartis sur l'ensemble du secteur de tir. C'est la position couchée la plus naturelle,
dès qu'il faut agir en urgence : elle permet de tirer rapidement et avec précision jusqu'à 200
mètres environ.
Description :
A partir de la posture « patrouille » :
placer la crosse sous l'aisselle
;
fléchir les 2 genoux en mettant le poids du corps en arrière
; s'agenouiller dans l'axe du tir ;
s'allonger au sol en amortissant la descente avec la main faible et en évitant tout
contact entre l'arme et le sol ;
épauler, enlever la sûreté ;
la main forte tire la crosse contre l'épaule ;
l'avant-bras faible est aussi vertical que possible (appui osseux) et sert d'appui pour le
fût de l'arme ;
la main faible n'est pas crispée et ne tire pas l'arme vers l'arrière.
1.5. La position de tir couché avec appui souple (musette, sac à dos...)
La position de tir couché avec appui souple offre une bonne stabilité en évitant le
tressautement du fusil lors du départ de coup grâce au contact main faible. Particulièrement
adaptée pour détruire un ennemi éloigné ou dans le cadre d'une embuscade, elle permet
des tirs efficaces jusqu'à la portée maximum de l'arme. L'arme est conçue pour effectuer
des tirs au coup par coup ou en rafales sur objectif ponctuel entre 0 et 300 mètres (jusqu'à
600 mètres avec lunette de tir).
Description :
A partir de la posture « patrouille », musette dans le dos :
lâcher la poignée pistolet pour retirer la sangle de la musette correspondant à l'épaule
côté fort ;
reprendre la poignée pistolet avec la main forte ;
lâcher le garde-main de la main faible afin de retirer la sangle de la musette
correspondant à l'épaule côté faible ;
poser le sac à terre devant soi
; placer la crosse sous
l'aisselle ;
La position de tir couché avec bipied permet les tirs précis à longue
distance. Description :
A partir de la posture « patrouille » :
si besoin placer la crosse sous
l'aisselle ; déplier le bipied avec la
main faible ;
fléchir les 2 genoux en mettant le poids du corps en arrière
; s'agenouiller dans l'axe du tir ;
s'allonger au sol en amortissant la descente avec la main faible
; poser le fusil en appui sur ses bipieds ;
si besoin, régler la hauteur des bipieds
; épauler et retirer la sûreté ;
maintenir le fusil avec la main faible.
Le tireur peut également utiliser le bipied intégré dans la poignée avant (non réglable). Dans
ce cas, la main faible tient la poignée avant ou le puits de chargeur.
2 - RÉGLAGE DE L'ARME
Le point moyen d'un tir de 3 cartouches correspond à l'orthocentre du triangle formé par ces
3 impacts.
Pour régler une arme, il faut amener le point moyen des impacts sur le point à toucher en
agissant sur les éléments de réglage de l'appareil de visée. Chaque appareil de visée
comporte ses propres caractéristiques de réglage (données constructeur).
Quel que soit l'appareil de visée utilisé :
la correction des éléments de visée situés au plus près de l'œil se font dans le sens
où l'on veut amener le tir (exemple de l'œilleton : monter l'œilleton = monter le tir) ;
la correction des éléments de visée situés au plus loin de l'œil se font dans le sens
inverse de celui où l'on veut amener le tir (exemple du guidon : amener le guidon à
gauche = amener le tir à droite) ;
grâce à la formule du « FMD », il suffit de connaître la valeur du clic en millièmes pour
calculer la correction apportée en fonction de la distance de tir.
Formule du FMD : Front (en mètre) = angle (en millième) X distance (en kilomètres).
Exemple des organes de visée mécaniques du FAMAS : la valeur du clic est de 0,3 millième
(donnée constructeur) : donc, si je règle à 200 mètres, la correction apportée par un clic
sera de 0,3 X 0,2 = 0,06 mètres soit 6 centimètres.
Le HK416F dispose d'un œilleton et d'un guidon escamotables fixés sur le rail
PICATINY.
Le guidon n'est pas réglable : le réglage des organes de visée mécaniques se fera
donc en agissant uniquement sur l'œilleton.
La valeur du clic est de 0,28 millièmes (0,7cm à 25m / 5,6cm à 200m / 8,4cm à 300m).
Molette de réglage en direction :
- visser = amener l'œilleton à droite = amener le tir à droite ;
- dévisser = amener l'œilleton à gauche = amener le tir à gauche ;
- des repères « R » (RIGHT) et « L » (LEFT) sont gravés sur la molette.
Molette de réglage en hauteur :
- visser = monter l'œilleton = monter le tir ;
- dévisser = descendre l'œilleton = descendre le tir ;
- des repères sous forme de flèches montantes et descendantes sont gravés sur la
platine avant de l'œilleton.
A 25 mètres, procéder au tir de 3 cartouches, au coup par coup, en visant la base du triangle
rouge.
Les deux rectangles verticaux servent à faciliter la prise de visée : positionner le guidon
entre ces deux rectangles.
TTA 150 172 Edition 2018
Titre VII
Déterminer le point moyens et agir sur les molettes de réglage, afin d'amener ce point au
centre du cercle (la ciblette est carroyée : 1 carreau = 1 clic).
Renouveler le tir de 3 cartouches et l'action sur les molettes de réglage autant de fois que
nécessaire : l'arme est considérée comme préréglée pour la hausse de combat 300 mètres,
lorsque les 3 impacts figurent à l'intérieur du cercle.
Procéder ensuite au tir de 5 cartouches, au coup par coup, en position couché bipied à la
distance correspondant à la hausse de combat souhaitée (200 ou 300 mètres), sur cible
papier avec visuel. Le point visé doit être le point touché.
Déterminer le point moyen du tir et agir sur les molettes de réglage pour amener ce point à
la base du visuel.
L'usage d'un ruban mesureur est
nécessaire. A 200 mètres, 1clic = 5,6cm.
A 300 mètres, 1clic = 8,4cm.
Ces valeurs peuvent être arrondies à 6 et 8 cm, afin de faciliter la détermination des
corrections à apporter.
2.3. Entraxe
L'entraxe d'une arme est la différence de hauteur entre la ligne de tir et la ligne de visée.
Il est de 7 centimètres pour le HK416F.
L'entraxe doit être pris en compte lors des tirs de précisions à très courte distance (effectuer
une légère contre visée vers le haut).
Chapitre 3
TECHNIQUES DE TIR DE COMBAT
Le tir au coup par coup est utilisé pour les objectifs ponctuels situés à plus de 100 mètres et
visibles à l'œil nu. Il est aussi employé à moins de 100 mètres pour toucher précisément
une partie de l'objectif (tête, jambes).
Si plusieurs objectifs se présentent jusqu'à 300 mètres, ils seront traités successivement au
coup par coup en commençant par celui qui semble le plus menaçant.
Le coup par coup peut également être utilisé dans le cadre de tirs de sommation, en visant
un point situé à proximité de la cible tout en prenant garde aux risques de dommages
collatéraux (règle de sécurité n°4 : être sûr de son but).
La « doublette » est un tir de deux cartouches successives au coup par coup. Jusqu'à 100
mètres, elle permet une plus grande probabilité de faire but sur un organe vital de
l'adversaire et augmente l'effet de choc. Elle est utilisée principalement dans le cadre du tir
réflexe à moins de 15 mètres.
Les deux coups doivent être tirés rapidement mais l'action du doigt sur la détente reste
régulière afin d'éviter les phénomènes « d'arrachement de détente » appelés également «
coup de doigt ».
Une fois le premier coup parti, la détente n'est pas totalement relâchée : elle est
raccompagnée jusqu'au retour de la bossette (sensation de léger clic) puis pressée à
nouveau pour faire partir le deuxième coup.
Au-delà de 15 mètres, plus la distance augmente, plus la cadence de tir ralentit et plus la
visée conforme devient importante.
Le tir au coup par coup rapide est utilisé après un échec au tir au coup par coup ou en
doublette ou alors au-delà de la portée pratique de l'arme (300 mètres), sur une cible fixe à
longue distance ou sur une cible mobile.
Il consiste à tirer 5 cartouches au rythme de 1 à 2 coups par seconde. Le pointage est
précis au premier coup seulement, les autres étant tirés en maintenant fermement l'arme et
en conservant le plus possible les organes de visée sur l'objectif.
Le tir en rafales peut être utilisé dans le cadre d'une démonstration de force ou lors d'un tir
de saturation. Il est à utiliser avec parcimonie du fait de sa grande dispersion (risque de
dommages collatéraux) et de la forte consommation de munitions. Les rafales tirées doivent
être limitées et maîtrisées. Au HK416F, il est possible de tirer des rafales très courtes
(jusqu'à deux cartouches).
2.1. Définition
Temps 1 : Certitude d'identification. « Est-ce bien un objectif ? Est-ce bien mon objectif ? ».
Temps 2 : Élévation de l'arme. Les organes de visée sont amenés à hauteur des yeux.
Temps 3 : Visée. Les organes de visée sont amenés et maintenus sur l'objectif jusqu'au
départ du coup.
Temps 4 : Index sur la détente. Rattrapage du jeu de détente.
Temps 5 : Tir. Pression continue et régulière sur la détente jusqu'au départ du coup.
Temps 6 : Analyse.
« Ai-je bien traité mon objectif ? Est-il encore menaçant ? » Replacer rapidement
l'index hors de la détente en baissant son arme pour dégager le champ d'observation.
Analyser l'objectif et tirer à nouveau s'il est encore menaçant.
3 - CHANGEMENTS DE CHARGEURS
Le changement de chargeur doit être anticipé, afin de ne pas se retrouver avec un chargeur
vide au moment de la confrontation avec l'adversaire. Le combattant procède donc de sa
propre initiative au changement de chargeur tactique, après avoir ouvert le feu, lors d'une
pause de combat, avant une prise de position ou après avoir effectué un contrôle du
chargement.
Procédure :
- annoncer « chargeur ! » à ses équipiers et s'effacer éventuellement derrière un masque ;
- extraire le chargeur avec la main faible et le mettre dans une poche de décharge ;
- saisir un chargeur plein dans ses équipements et l'introduire dans l'arme ;
- s'assurer du bon accrochage du chargeur en le tirant vers le bas ;
- éventuellement, effectuer un contrôle du
chargement. Remarques :
les changements de chargeur tactique se font arme en direction non dangereuse,
canon vers le sol, canon à l'horizontale ou canon vers le ciel ;
pour faciliter le maintien de l'arme, la crosse peut être calée sous l'aisselle pendant
les manipulations ;
la configuration « canon vers le ciel » libère la tension sur le bras fort et facilite les
mouvements. Elle permet de visualiser aisément la chambre et le chargeur situés à
hauteur des yeux tout en gardant le champ de vision libre vers l'avant.
5 - TRANSMISSION D'ARME
Cette position permet au tireur de réduire sa silhouette face à l'ennemi ; elle permet
également de profiter d'un masque. Procurant de meilleurs appuis que la position de tir
debout, elle permet des tirs plus précis.
Variante :
si le tireur est équipé avec un sac à dos, il fléchit les deux genoux et s'assied en prenant
appui dorsal sur son sac à dos. Les coudes sont calés à l'intérieur des genoux, les pieds
bien écartés pour dégager son secteur de tir.
7 - TIRS EN PIVOT
Le tir en pivot consiste, à partir de la posture patrouille ou contact, à pivoter le corps vers la
gauche, vers la droite ou vers l'arrière de façon à traiter des objectifs menaçants. Les points
clés consistent à conserver le canon de son arme en direction non dangereuse pendant le
pivot (règle de sécurité n°2) et à effectuer un mouvement simple et fluide afin de garder la
stabilité du corps nécessaire à l'ajustement du tir.
Description :
partir de la posture contact, pieds à plat sur le sol, écartés de la largeur des épaules,
pieds faible légèrement en avant ;
la tête précède la rotation du corps pour localiser et identifier l'ennemi ;
le tireur garde l'objectif en visuel pendant le pivot ;
les pivots se font avec un mouvement simultané des pieds et des hanches, en
pointant le canon de l'arme vers le sol ;
le pivot s'effectue en deux pas (le mouvement doit être naturel et fluide) ;
une fois le pivot effectué, le tireur se retrouve naturellement en posture contact, pieds
écartés de la largeur des épaules, face à son objectif ;
il effectue ensuite son élévation et son tir.
Description :
partir de la posture contact, pieds à plat sur le sol, écartés de la largeur des épaules,
pieds faible légèrement en avant ;
la tête précède la rotation du corps pour localiser et identifier l'ennemi vers l'arrière ;
le pivot se fait avec un mouvement simultané des pieds et des hanches, en pointant
le canon de l'arme vers le sol ;
le pivot s'effectue en deux pas (le mouvement doit être naturel et fluide) ;
une fois le pivot effectué, le tireur se retrouve naturellement en posture contact, pieds
écartés de la largeur des épaules, face à son objectif ;
il effectue ensuite son élévation et son tir.
8 - TIRS EN DÉPLACEMENT
Effectué sur une aire de tir en déplacement, le tir en déplacement consiste à traiter des
objectifs uniques ou multiples en progressant vers l'avant, vers l'arrière ou latéralement, tout
en conservant le buste face à la capitale de tir. Il existe deux techniques de déplacement : le
« pas glissé » et le « pas du rat ».
Le pas glissé est utilisé à courte distance, lorsque le contact est imminent. Il peut être
également utilisé pour une ouverture d'angle. Il autorise un déplacement dans toutes les
directions et permets des tirs précis grâce à une position stable pendant le tir.
Description :
le tireur reste en posture contact et fait mouvement par demi pas, sans croiser les
pieds ni les traîner au sol. L'écartement des jambes permet au tireur de rester
toujours stable ;
l'arme reste sûreté enlevée tant que la crosse est au contact de l'épaule ;
le tireur s'arrête pour tirer : grâce à la technique du pas glissé, il sera toujours en
position de tir.
Le tir en « pas du rat » est une technique destinée à un tir offensif ou défensif à courte
distance, sur objectifs multiples Elle s'applique à l'assaut, à l'approche d'une position
ennemi, pour une rupture de contact ou pour traverser un découvert. La clé de la réussite
réside dans la coordination du rythme de marche et de tir.
Le déplacement se caractérise par des petits pas plus ou moins rapides (sans courir) : il
peut être effectué vers l'avant ou vers l'arrière.
Pas du rat avant :
au départ de l'action, le tireur passe en posture contact et effectue un tir au coup par
coup rapide pour prendre l'ascendant sur son adversaire, puis il débute son
déplacement en pas du rat ;
le tireur avance en gardant les genoux souples pour absorber les chocs et en
déroulant les pieds sur le sol du talon à la pointe ;
il garde la ligne des épaules face à l'objectif en maintenant son arme la plus stable
possible ;
le tir se fait au coup par coup : il est cadencé en fonction de la distance de l'objectif
(plus l'objectif est proche plus la cadence est élevée) ;
ne pas effectuer d'analyse entre les tirs ;
en fin de chargeur, effectuer un changement de chargeur d'urgence tout en
poursuivant le déplacement (afin de rester le plus aligné possible par rapport à ses
coéquipiers dans le cadre d'un assaut collectif).
Pas du rat arrière :
le tireur recule en déroulant les pieds sur le sol de la pointe aux talons ;
il jette un coup d'œil de temps en temps vers l'arrière afin de s'assurer qu'il n'y ait pas
d'obstacle susceptible de provoquer la chute ;
ce type de progression ne peut être effectué que sur un terrain faiblement accidenté.
Traversée de découvert en pas du rat :
cette technique est utilisée pour se déplacer latéralement de manière rapide, tout en
traitant les objectifs qui se dévoilent (pour franchir une rue entre deux bâtiments par
exemple) ;
lorsque le tireur fait mouvement vers son côté fort, il se déplace en pas du rat avant.
Lorsqu'il fait mouvement vers son côté faible, il se déplace en pas du rat arrière ;
le tir est effectué latéralement par rapport à la direction de marche. Le bassin est
légèrement vrillé de manière à amener les épaules le plus possible face aux objectifs.
RÉFÉRENCE
Instruction générale sur le tir de l'infanterie – INF. 301/2 A, PIA 207 MESSEC, TTA 207
édition 2017et TTA 203
Chapitre 1
LES MUNITIONS
Chapitre 2
EMPLOI
La grenade à main trouve son emploi principal dans les phases, offensive ou défensive, du
combat rapproché. Elle permet d'obtenir, au bénéfice de l'assaillant, des effets de
neutralisation sur zone facilitant l'abordage de l'adversaire et, au bénéfice du défenseur, des
effets de destruction importants sur l'assaillant.
En outre, la possibilité d'atteindre des objectifs défilés ou mal localisés, qui ne sont pas
justiciables du tir direct, rend l'emploi de la grenade à main particulièrement indiqué dans :
l'attaque et la défense d'organisations enterrées (emplacements d'armes, tranchées,
abris, blockhaus, etc.) ;
le combat dans les localités
; le combat de nuit.
La grenade à main est ainsi une des munitions essentielles du grenadier voltigeur ; elle
constitue en outre une munition pour tous les combattants.
La grenade défensive produit des effets meurtriers sur le personnel et des effets de
destruction importants sur le matériel.
Elle ne peut s'utiliser qu'à partir d'emplacements abrités ; son emploi oblige le lanceur à
choisir avec soin son objectif et à veiller à sa protection et à celle des combattants voisins.
Ces restrictions limitent, en principe, son emploi aux situations défensives.
Les grenades fumigènes au phosphore agissent par leurs effets incendiaires, fumigènes,
irritants. Elles sont utilisées principalement :
pour détruire des objectifs facilement inflammables ;
pour nettoyer des résistances isolées à l'intérieur de positions organisées ou de
localités, quand un effet incendiaire est recherché.
Les projections de phosphore sont efficaces dans un rayon de 10 à 12 mètres. Toutefois,
les particules les plus volumineuses peuvent être projetées jusqu'à 30 mètres et le bouchon
allumeur, accompagné de phosphore enflammé, jusqu'à 60 mètres. Le lanceur doit s'abriter
chaque fois que les circonstances le permettent.
Les grenades fumigènes sont utilisées pour masquer certaines actions d'éléments amis.
Elles peuvent également servir d'artifices de signalisation, par exemple pour baliser une aire
d'atterrissage ou pour jalonner la position de troupes amies.
Chapitre 3
MISE EN ŒUVRE
Après le service de la grenade à main, ce chapitre aborde les deux modes de lancers :
par détente du bras fléchi ;
par balancé du corps.
1 - GÉNÉRALITÉS
Prendre la grenade à pleine main dans la main droite, le levier contre la paume, le
pouce entourant la grenade.
Engager l'index gauche dans l'anneau de la goupille de sécurité en l'introduisant par
dessous.
Tourner dans le sens des aiguilles d'une montre et arracher la goupille d'une traction
vigoureuse vers la gauche.
amener la main droite, bras nettement fléchi, en arrière et à hauteur de l'épaule droite
qui s'efface.
Balancer vivement le corps d'arrière en avant, le tronc pivotant vers la gauche ;
détendre avec force le bras droit, coude haut, et projeter vigoureusement la grenade
vers l'avant, le bras passant par-dessus la tête.
S'aplatir sur le sol.
Remarque
Le lancer par détente du bras fléchi, dans la position debout, peut également s'exécuter
après une course d'élan de quelques mètres : cette course est effectuée, bras droit fléchi,
coude haut, main droite tenant la grenade dégoupillée à la hauteur et en arrière de l'épaule
droite.
Le lancer par balancer du corps est un mouvement souple et continu de l'ensemble du corps
; en particulier, le balancement du corps vers l'arrière et la phase de détente s'enchaînent
sans discontinuité.
Le lancement de la grenade doit s'effectuer, bras droit tendu, dans un plan aussi voisin que
possible du plan de tir (plan vertical passant par l'objectif) afin d'éviter notamment un effet
de fauchage préjudiciable à la qualité du lancer.
Redresser le corps d'avant en arrière en prenant appui sur le bras gauche tendu et
sur le genou gauche, le bras droit basculant vers l'arrière et venant au contact du
mollet droit.
Balancer aussitôt et vivement le corps d'arrière en avant, en élevant et projetant
vigoureusement vers l'avant le bras droit allongé et maintenu sensiblement dans le
plan de tir ; en fin de mouvement, laisser échapper la grenade.
S'aplatir sur le sol.
RÉFÉRENCES
PIA 207 MESSEC
TTA 207 édition 2017
INF 301/5 G : Notice générale sur le tir de l'infanterie: Les armes antichars.
INF 552 : Mémento d'instruction à L'ABL ROQ 84 mm F1 AT4CS.
INF 401/5 titre X : Notice sur l'armement de l'infanterie : Les armes antichars.
TTA 203.
Chapitre 1
INSTRUCTION TECHNIQUE POUR LE TIR
Ce chapitre traite des positions de tir et du pointage avec la roquette de 84 mm anti blindé modèle
AT4 CS.
1 - INTRODUCTION
Sans appui, cette position est déconseillée pour les raisons suivantes :
déhanchement excessif du tireur dû au gabarit de sécurité ;
glissement de la munition de l'épaule ;
mauvais appui du coude gauche au sol.
1. Couché à plat ventre, du côté gauche du tube, le corps faisant un angle de 45° avec
l'axe de celui-ci.
2. Main droite maintenant la munition au contact de l'épaule (les doigts au contact de la
pédale de sécurité, le pouce sur le bouton de détente).
3. Joue droite au contact de l'appui-joue, l'œil éloigné de 6 à 8 cm de l'œilleton.
4. L'appui (musette de combat...) se place sous l'aisselle et le coude droit du tireur.
1. Pied gauche en avant en direction des objectifs, pied droit décalé vers l'arrière, jambe
gauche légèrement fléchie vers l'avant et supportant le poids du corps, buste droit,
corps d'aplomb sur les hanches, ligne des épaules faisant un angle d'environ 45°
avec l'axe du tube.
2. Coude gauche verrouillé vers l'intérieur, main gauche enserrant la poignée avant et
tirant la munition vers l'arrière.
3. Épaulière au contact de l'épaule droite, coude droit rabattu.
4. Main droite enserrant le bossage support de détente (les doigts sur la pédale de
sécurité, pouce sur le bouton de détente).
5. Joue droite au contact de l'appui-joue, œil éloigné de 6 à 8 cm de l'œilleton.
stabilité de l'arme ;
respect du cône de sécurité arrière ;
respect du diamètre de déploiement des ailettes.
Le système d'arme permet de tirer en espace confiné, néanmoins ce type de tir et le type
d'ouvrage à utiliser sont définis dans le TTA 207, fiche sécurité AT4CS.
3 - LE POINTAGE DE LA MUNITION
Sur un objectif dont la vitesse estimée est < 15 km/h, la visée se prend à l'avant de l'objectif
avec le guidon central.
Sur un objectif dont la vitesse estimée est >15 km/h, la visée se prend devant l'objectif avec
le guidon central.
Elle est utilisée pour un objectif à une distance inconnue mais inférieure à 250 m
(portée utile de combat).
La visée se prend à la base de l'objectif après avoir affiché la hausse : 250.
Les corrections à apporter pour le tir sur objectif mobile sont identiques à celles du tir
à la hausse vraie.
Chapitre 2
L'ARME D'INSTRUCTION ANTI-BLINDÉ MLE F1 AT4CS
NOTION DE BASE :
L'arme d'instruction à distance réelle est une arme non automatique, à chargement simple,
destinée à l'instruction sur le tir à la roquette de 84 mm explosive ou d'exercice anti-blindé
Mle F1 AT4CS.
1 - INTRODUCTION
L'arme d'instruction à distance réelle test une arme non automatique à chargement simple,
destinée à l'instruction sur le tir à la roquette de 84 mm explosive anti-blindé Mle F1 AT4CS.
Elle est similaire à la roquette de 84 mm. Elle se compose d'un tube réducteur à percussion
mécanique qui tire des munitions traçantes de 9 mm. La munition de 9 mm est spécifique à
cette arme, lui permettant d'avoir des trajectoires comparables à celle de la charge militaire
de la roquette de 84 mm jusqu'à 350 mètres.
2 - DESCRIPTION MARQUAGE
Le tube réducteur est monté à l'intérieur d'un tube de roquette de 84 mm dont les
caractéristiques sont celles de la roquette de 84 mm explosive anti-blindé modèle F1
AT4CS.
La partie arrière du tube comporte un adaptateur comprenant :
le tube réducteur de 9 mm ;
un système de réglage.
Le mécanisme de mise de feu est situé sur la partie supérieure du tube, il comprend :
une tige de percussion ;
un ressort de percussion
; une culasse.
1. détente.
2. levier d'armement.
3. tube de la tige d'armement.
4. tige d'armement.
5. ressort principal.
6. goupille double de sécurité.
7. pédale de sécurité.
3 - RENSEIGNEMENTS NUMÉRIQUES
Calibre : 9 mm.
Poids : 7,5 kg.
Longueur : 1,04
m.
Vitesse initiale : 300 m/s.
4 - EMBALLAGES ET ACCESSOIRES
5 - SERVICE ÉLÉMENTAIRE
Le service de l'arme, les méthodes de visée sont quasiment identiques à celles d'une
roquette de 84 mm explosive. Seules diffèrent les opérations de chargement de la
cartouche de 9 mm.
Les mesures de sécurité à appliquer sont les mesures réglementaires définies dans le TTA 207.
Avant le tir, sécher le canon, la chambre ainsi que la culasse avec un chiffon sec.
Positionnement de la culasse :
1. Position chargement.
2. Position sûreté.
3. Position tir.
Les opérations d'armement et de tir restent identiques à celles d'une roquette réelle de 84
mm :
retirer la goupille double de sécurité ;
armer le mécanisme en manœuvrant le levier d'armement ;
effacer la pédale de sécurité ;
faire partir le coup en appuyant sur le bouton de mise de détente.
A l'issue de chaque tir le tireur désarme.
6 - RÉGLAGE
Un quart de tour de la vis de réglage déplace le point d'impact de 2,5 millièmes (50 cm à
200 m).
Procédure de réglage :
vérifier que la hausse 200 m est affichée
; charger le tube réducteur ;
viser le centre de la cible et tirer trois coups ;
en fonction du point moyen du tir, calculer les erreurs en hauteur et en direction ;
régler le tube réducteur avec la clef six pans.
Attention
Le simbleautage s'effectue en dévissant d'abord puis en compensant par un serrage
de la vis opposée.