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Module :

Physique II

Elément de module :
Electricité

Filière :
SV (S2)

Professeur : Zakaria Ghouli

Année universitaire : 2020/2021


Plan du cours :
Chapitre I : Electrostatique
I - Généralités
II – Charge ponctuelle et distributions continues de charges
III – Loi de Coulomb
IV - Champ et potentiel électrostatiques
V– Les conducteurs en équilibre électrostatique
VI – Les condensateurs électriques

Chapitre II : Electrocinétique
I- Courant électrique
II - Résistance d’un conducteur
III - Générateurs en courant continu
IV - Récepteurs en courant continu

Chapitre III : Réseaux linéaires en régime permanant


I - Définitions des éléments d’un réseau linéaire
II- Lois de conservation dans un circuit : lois de Kirchhoff
III- Loi de Joule et puissance

Chapitre IV – La magnétostatique dans le vide


I – Introduction
II – Loi de Biot et Savart
III - Exemple d'application
IV - Forces magnétiques
Chapitre I : Electrostatique

I - Généralités :
Les phénomènes électriques reposent sur l’existence de deux types de charges
électriques : les charges positives et les charges négatives. Les charges positives sont dues à
un excès de protons alors que les charges négatives sont dues à un excès d’électrons. L’unité
de la charge électrique est le Coulomb de symbole C. La charge électrique d’un électron est :
-e = -1.6 10-19 C et celle du proton est e.
La charge électrique d’un corps est un multiple de celle du proton ou de l’électron.
Un corps dont la charge électrique est nulle est dit neutre.
L’expérience montre que deux charges de même signe se repoussent alors que deux
charges de signes contraires s’attirent.

II – Charge ponctuelle et distributions continues de charges :


Une charge est dite ponctuelle si le volume du corps chargé est infiniment petit par
rapport aux distances considérées : c’est l’équivalent du point matériel en mécanique.
On dit qu’un volume V porte une distribution continue de charges si tout élément de
volume dV de V porte une charge élémentaire dq. Une telle distribution est dite volumique et
dq
le rapport ρ= est appelé densité volumique de charges.
dV
Remarques :
- Si la charge est répartie sur une surface S, la distribution est dite surfacique et le
dq
rapport σ = est appelé densité surfacique (ou superficielle) de charges.
dS
- Si la charge est répartie sur une ligne L, la distribution est dite linéique et le
dq
rapport λ = est appelé densité linéique de charges.
dL
- Si la densité de charges est constante, la distribution de charges est dite uniforme et
le corps est dit uniformément chargé.

III – Loi de Coulomb :


Considérons deux charges ponctuelles q1 et q2, distantes de r et au repos dans le vide.
Ces deux charges exercent l’une sur l’autre des forces égales et de sens opposés :
r r qq r
F12 = − F21 = k 1 2 2 u12
r
r
où u12 est un vecteur unitaire dirigé de q1 vers q2 ; et k est une constante qui dépend du milieu
(où se trouvent les deux charges) et du système d’unités choisi.
1 1
Dans le vide, k = où ε0 est la permittivité du vide ( ε 0 = dans le système
4 πε 0 36π109
international –MKSA-). Soit donc : k = 9 109 (MKSA).
Puisque la permittivité de l’air est très proche de celle du vide, cette valeur de k reste valable
aussi dans l’air avec une très bonne approximation.

2
IV - Champ et potentiel électrostatiques

1 – Définitions :
r
- On dit que dans une région de l’espace, il existe un champ électrostatique E , si une
charge électrique ponctuelle q placée en un point quelconque de cette région est soumise à
r
r r F
une force électrostatique F . Le champ E est défini par le rapport .
q
- On appelle potentiel électrostatique V, la fonction scalaire définie par :
r
E = − grad V . On dit que le champ électrostatique dérive du potentiel électrostatique.
Remarques :
- Puisque grad (V + a) = gradV (a étant une constante quelconque), le potentiel V
est défini à une constante près. Cette constante est choisie, par convention, de telle
sorte que le potentiel soit nul à l’infini s’il n’y a pas de charges à l’infini.
- L’unité du potentiel électrostatique est le Volt de symbole V.
r
- La circulation élémentaire de E est égale à l’opposé de la variation élémentaire de
r
V ( E.dl = − gradV .dl = − dV )

2 – Champ et potentiel créés par une charge ponctuelle : r


D’après la définition du champ électrostatique et la loi de coulomb, le champ E créé
par une charge ponctuelle q (placée au point O) en un point M de l’espace est :
r q r
E= r
4πε r^2
r
où r = OM est le vecteur position de M par rapport à la charge ponctuelle q.
r
r 1
Puisque = − grad ( ) , le potentiel électrostatique (créé par q en M) dont dérive le champ
r
r^2 r
E est :
q
V= +a
4πε 0 r
Compte tenu de la convention précédente (V = 0 si r→∞), la constante a doit être égale à
zéro.
q
D’où : V =
4πε 0 r
Remarque : Le champ et le potentiel crées par une charge ponctuelle ne sont pas définis au
point où se trouve cette charge (c’est à dire en r = 0).

3 – Champ et potentiel crées par une distribution de charges :


Si la distribution de charges est discrète (N charges ponctuelles q1, q2, …qN), le champ
électrostatique crée par cette distribution en un point M de l’espace est donné par :
r N r N
qi r r
E = ∑ Ei = ∑ r où ri est le vecteur position du point M par rapport à la charge qi.
i =1 4πε 0 ri
2 i
i =1
r
Le champ E est donc donné par la somme des champs créés par chacune des charges q1, q2,
…qN.

3
De même le potentiel au point M est la somme des potentiels créés par chacune de ces charges
N
qi : V = ∑ Vi .
i =1
Si la distribution est continue il suffit de remplacer, dans les expressions ci-dessus, la
somme discrète (∑) par une somme continue (∫) et la charge ponctuelle qi par la charge
élémentaire dq :
v dq r dq
E=∫ r et V = ∫ pour une distribution linéique (avec dq = λdl la charge de
L
4πε r^2 L 4πε 0 r
v dq r dq
dl). E = ∫∫ r et V = ∫∫ pour une distribution surfacique (avec dq = σds la
S
4πε r^2 S
4πε 0 r
v dq r dq
charge de ds). E = ∫∫∫ r et V = ∫∫∫ pour une distribution volumique (avec
V
4πε r^2 V
4πε 0 r
dq=ρdv la charge de dv).

4 – Lignes de champ et surfaces équipotentielles : r


On appelle ligne de champ, toute courbe en tout point de laquelle le champ E est
tangent.
On appelle surface équipotentielle, toute surface sur laquelle le potentiel
électrostatique est constant.
Propriété : Les lignes de champ sont perpendiculaires aux surfaces équipotentielles. En effet,
sur une surface équipotentielle le potentiel V est constant et par suite dV=0.
r r
Or dV = gradV .dl = − E.dl = 0 . Donc E est perpendiculaire à dl . dl étant un vecteur
r
déplacement élémentaire sur la surface équipotentielle, E est donc perpendiculaire à cette
r
surface. Or E est tangent aux lignes de champ. Donc, les lignes de champ sont
perpendiculaires aux surfaces équipotentielles.

V– Les conducteurs en équilibre électrostatique

1 – Définitions :
La matière est constituée d’atomes formés chacun d’un noyau chargé positivement autour
duquel gravitent des électrons. Ces derniers peuvent être fortement ou faiblement liés à la
structure.
- Un conducteur électrique est un matériau qui contient des charges faiblement liés à
la structure qui peuvent se déplacer sous l’action d’un champ électrique même très
faible (tous les métaux sont des conducteurs). Ces charges sont dites libres ou
mobiles. Dans le cas contraire (s’il n’existe pas de charges mobiles dans un corps),
le corps est dit isolant électrique (c’est le cas du bois sec et des plastiques par
exemple).
- Un conducteur est dit en équilibre électrostatique lorsque les charges libres ne sont
soumises à aucune force électrostatique.

2 – Propriétés des conducteurs en équilibre électrostatique:


- Le champ électrique est nul à l’intérieur d’un conducteur en équilibre. En effet :
r r r r
F = qE = 0 ⇒ E = 0 .
- A l’intérieur d’un conducteur en équilibre, le potentiel électrostatique est constant.
r r
En effet : E = − gradV = 0 ⇒ V est une constante. La condition V=constante, à

4
l’intérieur d’un conducteur, est une condition nécessaire et suffisante pour que
celui-ci soit en équilibre.
- A l’intérieur d’un conducteur en équilibre, la densité volumique de charges est nulle.
Donc, si le conducteur en équilibre est chargé, la charge est répartie sur la surface.
- Puisque la surface du conducteur en équilibre constitue une surface équipotentielle
r
(V est constant sur tout le conducteur), le champ électrique E au voisinage du
r σ r r
conducteur est perpendiculaire à sa surface, et vaut: E = n . ( n étant le vecteur
ε0
unitaire perpendiculaire à la surface du conducteur et orienté vers l’extérieur ).Ce
résultat constitue le théorème de Coulomb .
- Dans un conducteur chargé en équilibre, chaque élément ds de sa surface S porte une
r σ2 r
charge dq=σds et subit l’action d’une force: dF = dsn due aux autres charges du
2ε 0
r r
dF. n σ 2
conducteur. Cette force est analogue à une force de pression, et la quantité: P = =
ds 2ε 0
est appelée pression électrostatique du conducteur.

Remarque : La présence d’une ou plusieurs petites ouvertures dans la parois d’un conducteur
r
en équilibre ne modifie pas sa propriété fondamentale ( E =0 à l’intérieur du conducteur). Ceci
a été vérifié expérimentalement par Faraday qui a utilisé, comme conducteur présentant de
petites ouvertures, une cage portée à un potentiel constant (cage de Faraday) et qui a vérifié
que le champ est bien nul à l’intérieur de la cage (même en présence d’un champ extérieur
non nul) ; ce qui veut dire que la parois d’une telle cage constitue un écran électrostatique qui
isole l’intérieur (de la cage) de l’action de tout champ extérieur.

VI – Les condensateurs électriques

1 - Définition :
On appelle condensateur électrique tout système de deux conducteurs A et B en
influence totale. Ces conducteurs A et B sont appelés : les armatures du condensateur.
L'espace entre les deux armatures peut être du vide ou tout autre milieu non conducteur
(diélectrique).

2 - Capacité d'un condensateur :


Si on applique une différence de potentielle VA-VB>0 entre les armatures d'un
condensateur (VA et VB étant respectivement les potentiels des armatures A et B), il apparaît
sur la surface de l'armature A une charge positive QA et sur la surface de l'armature B une
charge QB = –QA. La capacité du condensateur est définie par le rapport :
QA QB
C= =
V A − VB VB − V A
Remarque : La capacité d'un condensateur électrique est toujours positive et sa valeur
dépend de la forme géométrique des armatures et du milieu diélectrique qui les sépare.

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3 - Associations ou groupements de condensateurs:

1°/ Représentation d'un condensateur: Les condensateurs électriques sont des


éléments d'utilisation courante dans les circuits électroniques. On les représente par le
symbole suivant:

A et B sont les bornes du condensateurs. A B


C2
+ -- C1 + --
2°/ Association en série: + - +
Considérons deux condensateurs, initialement neutres, A +
Q (1)- -Q D Q+ -- -Q
B
(2)
groupés en série comme l'indique la figure ci-contre.
L'ensemble des deux condensateurs de capacités C1 et C2 est équivalent à un seul
1 1 1
condensateur de capacité C telle que : = + .
C C1 C 2
Plus généralement, un ensemble de N condensateurs groupés en série est équivalent à un
N
1 1 1 1 1
condensateur unique dont la capacité C est donnée par : = + +.....+ =∑ .
C C1 C 2 C N i =1 C i
3°/ Association en parallèle:
L'ensemble de deux condensateurs groupés en parallèle est
équivalent à un condensateur unique de capacité C égale à la + -- C1
somme des capacités de ces deux condensateurs C = C1+C2.
A Q1+ -- -Q1 B
Pour N condensateurs groupés en parallèle, la capacité C du (1)
condensateur équivalent est égale à la somme des capacité Ci + -- C2
N -
des condensateurs considérés : C = ∑ C i . Q2+ (2)- -Q2
i =1
4 – Energie emmagasinée dans un condensateur électrique:
La charge d’un condensateur électrique aux bornes duquel on applique une d.d.p. positive
(V=VA- VB) est : Q = QA = C V. L'énergie W emmagasinée dans ce condensateur est donc:
1 1 1 Q2
W = QV = CV 2 = .
2 2 2 C
Remarque : L’espace entre les armatures d’un condensateur est un isolant (le vide par ex.). Il
s’ensuit que le condensateur ne peut être traversé par un courant électrique. Cependant, en
régime variable (c-à-d quand Q varie avec le temps), les fils de connexion du condensateur au
dQ dV
circuit externe sont parcourus par un courant : i = =C le condensateur donne donc
dt dt
l’impression d’être traversé par un courant électrique.

6
Chapitre II : Electrocinetique
I- Courant électrique :

1 -Définition :
On appelle courant électrique un déplacement d'ensemble de charges électriques véhiculées
par des porteurs de charge.
2 - Intensité du courant électrique :
Soit un conducteur C parcouru par un courant c'est-à-
dire qu’il est le siège d'un déplacement d’ensemble de
charges. Soit dQ la quantité de charge traversant une
section S du conducteur pendant le temps dt.
L’intensité du courant est définie par l’expression :
dQ
I= .
dt
L’unité de l’intensité du courant, dans le système international (SI), est l’Ampère noté A.
L’ampère est l’une des unités fondamentales du système international (MKSA). Pour un
courant d’intensité 1 A, une quantité de charge de 1 C traverse une section du conducteur
pendant 1s.
3 – Sens du courant :
Par convention, le sens du courant correspond au déplacement des charges positives.
C’est l’opposé du déplacement des charges négatives (électrons, anions…). Dans les
conducteurs métalliques, ce sont les électrons qui se déplacent et par conséquent, le sens
conventionnel est opposé au sens réel de déplacement des porteurs de charges.
II - Résistance d’un conducteur
1- Définition : Un conducteur ohmique (ou résistance) est un conducteur aux bornes
duquel la différence de potentiel est proportionnelle à l’intensité de courant qui le
traverse : V A − VB = R I .
Le coefficient de proportionnalité R est appelé « résistance » du conducteur.
2- Association de résistances
Dans les circuits électriques, nous rencontrons des résistances associées de différentes
manières. Nous pouvons alors, au lieu d’étudier le comportement individuel de chacune
d’entre elle, les remplacer par un conducteur équivalent pour simplifier les calculs.
a- Résistances en série
Des résistances sont dites associées en série si elles sont traversées par le même
courant I

7
Nous avons: VA – VD = (VA – VB) + (VB – VC) + (VC – VD)
= R1 I + R2 I + R3 I
= (R1 + R2 + R3) I = Req I
Soit, Req = R1 + R2 + R3.
Dans le cas général, pour des résistances Ri en série la résistance équivalente est donnée par :
R eq = ∑ R i

b- Résistances en parallèle
Des résistances sont dites associées en parallèle si elles ont le même potentiel à leurs
bornes.

V A − V B = R 1 I 1 = R 2 I 2 = R 3 I 3 = R eq I or I = I1 + I 2 + I 3
V A − VB V A − VB V A − V B V A − VB
I= = + +
R eq R1 R2 R3
1 1 1 1
= + +
R eq R 1 R 2 R 3

III - Générateurs en courant continu :


1 - Définition :
Un générateur est un appareil capable de créer un courant permanent dans un circuit, il
doit donc être capable de maintenir une différence de potentielle non nulle entre ses bornes.
Les bornes du générateur sont appelées pôles : la borne positive, notée pôle +, est celle ayant

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le potentiel le plus élevé, et la borne négative, notée pôle –, est celle ayant le potentiel le
moins élevé.
2- Générateur à vide :
Un générateur est dit à vide si aucun circuit n’est branché entre ses bornes. Dans ce cas aucun
courant ne circule. La différence de potentiel aux bornes du générateur à vide (notée E) est
appelée force électromotrice (f.e.m) du générateur , son unité est donc le Volt.
3 – Représentation d’un générateur :
(E, r) E
I + - A I + - r B
ou
Dans un générateur, le courant circule de la borne positive vers la borne négative à
travers le circuit extérieur. Nous pouvons donc écrire :
VA – VB = E - r I.
Un générateur est dit idéal si sa résistance interne est nulle (r = 0).

IV - Récepteurs en courant continu :


1 - Définition :
Un récepteur est un circuit capable de transformer de l’énergie électrique en une autre
forme d’énergie : mécanique (moteurs), chimique (solution électrolyte)…
2- Force contre électromotrice (f.c.e.m.)
E’
Les récepteurs passifs ont besoin d’un générateur A I + - r’ B
externe pour pouvoir fonctionner.
Ils sont caractérisés par une force résistante au déplacement des porteurs de charges
mobiles. C’est l’analogue de la force électromotrice dans le cas des générateurs et c’est pour
cela qu’on l’appelle force contre électromotrice. On définit de même une résistance interne
pour les récepteurs. Nous pouvons donc écrire :
VA – VB = E′ + r′ I.

9
Chapitre III : Réseaux linéaires en régime permanant

I - Définitions des éléments d’un réseau linéaire


1- Réseau linéaire
Un réseau est l’association de plusieurs dipôles (actifs et /ou passifs) branchés entre eux
par des fils de résistances pratiquement nulles.
2- Nœud
Un nœud d’un réseau est une interconnexion
où arrivent 3 fils ou plus (les points B et E sont
des nœuds).
3- Branche
Une branche est une portion de circuit située entre deux nœuds consécutifs (elle est
parcourue par le même courant), les dipôles la constituant sont donc en série. Les parties
AB, BCDE, BE, EFA sont des branches dans le réseau de l’exemple ci-dessus.
4- Maille
Une maille est une partie du réseau formée par un ensemble de branches formant un circuit
fermé dans lequel un nœud n’est rencontré qu’une seule fois. ABEFA, ABCDEFA, BCDEB
sont des mailles.
Sur le réseau précédent, nous avons trois branches EFAB, BE, BCDE, deux nœuds B
et E et trois mailles ABEFA, BCDEB, ABCDEFA.
L’étude des réseaux consiste en la détermination des intensités des courants et des
différences de potentiels dans les branches du réseau. Pour faire cette étude nous devons
adopter des conventions de sens pour les courants et les mailles dans le réseau:
Conventions :
Dans chaque branche d’un réseau nous choisissons un sens positif arbitraire pour
l’intensité du courant. Si après calcul, on trouve une intensité négative, cela veut dire que le
sens réel du courant est l'opposé de celui choisi.
Dans chaque maille d’un réseau nous choisissons aussi un sens de parcours arbitraire par
rapport auquel nous calculons les d.d.p dans cette maille.

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II- Lois de conservation dans un circuit : lois de Kirchhoff :
Les lois de l’électrocinétique, connues sous le nom de lois de Kirchhoff, sont en fait de
simples lois de conservation.
a. Conservation du courant : loi des nœuds :
En régime permanent dans un réseau, la conservation de la charge électrique se traduit
par la conservation du courant : en aucun point du circuit il ne peut y avoir d’accumulation
(ou perte) de charge. Ceci nous permet d’énoncer la loi des nœuds comme suit : La somme
algébrique des courants entrants dans un nœud et des courants sortant
I1
du nœud est nulle : ∑ I entrant − ∑ I sor tan t = 0 I2 N
Cette loi est appelée la première loi de Kirchhoff ou loi des nœuds
I4
Exemple : Au nœud N de la figure ci contre, les courants I1 et I3 sont I3
considérés entrants et les courants I2 et I4 sont considérés sortants.
I1 + I3 = I2 + I4
b. Conservation de l’énergie : loi des mailles :
Soit le réseau ci-dessous :

E1, E2 sont les f.e.ms du réseau et Ri les résistances. Si nous considérons la maille ABCFA,
nous pouvons écrire (VA – VB) + (VB – VC ) + (VC – VF) + (VF – VA ) = 0
Loi des mailles : Le long d'une maille d'un réseau, la somme des différences de potentiel
aux bornes des branches formant cette maille est nulle. Cette loi est aussi connue sous le nom
de 2ème loi de Kirchhoff.
Remarque :
Soit un réseau à b branches et n noeuds, l’étude du réseau nécessite donc la
détermination de b intensités. Or, n nœuds nous fournissent (n – 1) équations indépendantes.
Dans le réseau nous aurons donc m = (b - n + 1) mailles indépendantes i.e., fournissant des
équations indépendantes

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c. Exemple d’application :
Déterminer les intensités des courants dans les mailles du réseau ci-dessous en utilisant la
loi des mailles et la loi des nœuds. E1 et E2 sont les f.e.m des générateurs et r1 et r2 leurs
résistances internes.

Nous avons 3 branches, donc 3 inconnues à déterminer qui sont soit les intensités dans
les 3 branches, soit les tensions à leurs bornes. Nous avons choisi un sens de parcours
arbitraire pour les mailles et un sens pour les courants. Dans ce réseau, nous avons 3 branches,
2 nœuds, et 3 mailles. Les 2 nœuds nous donnent 1 équation indépendante. Nous aurons donc
(3 -3 + 1= 2) mailles indépendantes.
Dans la maille ABEFA, nous pouvons écrire :
(VA – VB ) + (VB – VE ) + (VE – VF ) + (VF – VA ) = R1 I1 + R2 I3 + R3 I1 - E1 + r1 I1 = 0
Dans la maille BCDEB :
(VB – VC ) + (VC – VD ) + (VD – VB ) = R4 I2 + r2 I2 + E2 – R2 I3 = 0
Loi des nœuds: nous avons deux noeuds B et E
en B : I1 = I2 + I3, en E : I3 + I2 = I1 (c’est la même équation qu’en B) donc une seule
équation indépendante. En ajoutant les deux équations indépendantes des mailles, nous
obtenons un système de 3 équations à 3 inconnues :
 ( R 1 + R 3 + r1 ) I 1 + R 2 I 3 = E 1

( R 4 + r2 ) I 2 − R 2 I 3 = − E2
 I −I − I =0
 1 2 3

La résolution de ce système par la méthode du déterminant nous donne :

12
E1 0 R2
− E2 R 4 + r2 − R2
∆ I1 0 −1 −1 E 1 ( R 4 + r2 + R 2 ) − R 2 E 2
I1 = = =
∆ R 1 + R 3 + r1 0 R2 ( R 1 + R 3 + r1 )( R 2 + R 4 + r2 ) + R 2 ( R 4 + r2 )
0 R 4 + r2 − R2
1 −1 −1

R 1 + R 3 + r1 E1 R2
0 − E2 − R2
∆ I2 1 0 −1 − E 1 R 2 − E 2 ( R 1 + R 3 + r1 + R 2 )
I2 = = =
∆ R 1 + R 3 + r1 0 R2 ( R 1 + R 3 + r1 )( R 2 + R 4 + r2 ) + R 2 ( R 4 + r2 )
0 R 4 + r2 − R2
1 −1 −1

R 1 + R 3 + r1 0 E1
0 R 4 + r2 − E2
∆ I3 1 −1 0 ( R 1 + R 3 + r1 )E 2 + ( R 4 + r2 )E 1
I3 = = =
∆ R 1 + R 3 + r1 0 R2 ( R 1 + R 3 + r1 )( R 2 + R 4 + r2 ) + R 2 ( R 4 + r2 )
0 R 4 + r2 − R2
1 −1 −1

III- Théorème de Thevenin


1- Enoncé:
Un circuit actif pris entre deux points A et B est équivalent à un générateur unique
(appelé générateur de Thevenin) dont la f.e.m. est Eth = VA-VB, et la résistance interne Rth est
la résistance équivalente vue entre A et B quand on annule toutes les f.e.m et les f.c.e.m.
Méthode d’application
Pour déterminer le courant I circulant dans une branche AB d’un circuit quelconque, On
remplace le reste du circuit (circuit sans la branche AB) par le générateur de Thevenin
équivalent. t. q. Eth = (VA-VB)à vide (c-à-d. sans la branche AB) et la résistance interne Rth est
la résistance équivalente vue entre A et B (sans la branche AB) en annulant toutes les f.e.m et
les f.c.e.m.
2- Exemple d’application
Reprenons l’exemple traité ci-dessus, pour calculer le courant dans la branche BE. On
procède en deux étapes :
1ère étape : on enlève la branche BE et on calcule la d.d.p (VB – VE)à vide qui correspond à la
f.e.m. du générateur de Thevenin équivalent. D’où le schéma suivant :

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B
3

E
Le courant I3 dans la branche BE (R2) est donc :
( R 4 + r2 )E 1 + ( R 1 + r1 + R 3 ) E 2
E Th R 1 + R 4 + R 3 + r1 + r2
I3 = =
R 2 + R Th ( R + r )( R 1 + r1 + R 3 )
R2 + 4 2
R 1 + R 4 + R 3 + r1 + r2

( R 4 + r2 )E 1 + ( R 1 + r1 + R 3 ) E 2
I3 =
( R 1 + r1 + R 3 )( R 4 + r2 + R 2 ) + R 2 ( R 4 + r2 )

Cette expression du courant I3 est bien la même que celle trouvée par application des lois
de Kirchhoff.

III- Loi de Joule et puissance


Soit une branche AB parcourue par un courant I. L’énergie dW dissipée dans cette branche
pendant l’intervalle de temps dt est : dW = I (VA – VB ) dt et La puissance dissipée est :
dW
P= = I (VA - VB )
dt
1-Energie dissipée dans une résistance
Si nous considérons une résistance soumise à une d.d.p : VA – VB (avec VA > VB) constante.
Pendant un intervalle de temps dt, l’énergie dissipée est donnée par :
(VA - VB )2
dW = I (VA – VB ) dt = R I2 dt = dt
R
dW ( V − VB )2
La puissance dissipée dans R est : P = = R I2 = A
dt R
La dissipation de cette puissance apparaît sous forme thermique: une résistance parcourue par
un courant se chauffe, c’est l’effet Joule.
Applications de l’effet Joule
Parmi les applications de l’effet Joule, l’utilisation des résistances pour :

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- le chauffage domestique : les radiateurs électriques à
rayonnement
- les fours électriques domestiques et industriels
- l’éclairage à incandescence (filament chauffé devenant
lumineux)
- Les fusibles de protection qui chauffent et coupent le
circuit s’il y a dépassement de valeurs critiques pour le circuit…
2 - Puissances d’un générateur:
Aux bornes d’un générateur on a la relation : VA – VB = E – r I
Où : E est la f.e.m et r la résistance interne.
La puissance fournie par le générateur est donnée par :
P = (VA – VB ) I = (E – r I ) I = E I – r I2
P est la puissance fournie par le générateur au circuit extérieur, E I représente la puissance
totale produite par le générateur, et r I2 représente la puissance consommée sous forme de
chaleur par effet Joule dans la résistance interne r du générateur.
3 - Puissances d’un récepteur:
Aux bornes d'un récepteur, la tension et l'intensité sont liées par la relation :
VA – VB = E' + r'. I
Où: E' est la f.c.e.m. du récepteur et r' sa résistance interne; d'où l'expression de la
puissance:
P = ( VA – VB )I = (E' + r' I) I = E' I + r'.I²
P : représente la puissance totale reçue par le récepteur.
r' I² représente la puissance dissipée par effet Joule dans le récepteur ; et E'I représente la
puissance utile transformée par le récepteur.

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Chapitre IV – La magnétostatique dans le vide
Introduction :
Dans ce chapitre nous allons aborder les phénomènes d’interactions magnétiques en
régime statique (forces magnétiques et champs magnétiques créés par des courants continus)
dans le vide.

I – Loi de Biot et Savart :


Considérons un fil conducteur parcouru par un courant électrique continu d'intensité I.
r
Chaque élément de longueur d l , de ce fil, crée en tout point M de l'espace un champ
r r
r r I dl ∧ r
d'induction magnétique dB donné par : dB = k
r3
r r
où r = PM est le vecteur position de M par rapport au centre P de dl et k est une constante
qui dépend du milieu et du système d'unités.
r
Cette expression de dB , déduite d'expériences (par Biot et Savart) constitue la loi de Biot et
Savart.
µ
La constante k est liée à la perméabilité magnétique µ du milieu par : k = . Dans le vide,

µ0
de perméabilité magnétique µo , k = ≈ 10 −7 ( SI ) .
4π r
Le champ d'induction magnétique B , créér par le fil conducteur parcouru par le
courant I, est la somme des champs élémentaires dB créés par tous les éléments de longueur
r r r r r
r r r I dl ∧ r dl ∧ r r µ 0 I d l ∧ rr
4 π ∫fil r 3
dl du fil : B = ∫ dB = ∫ k = k I∫ . Dans le vide, B = .
fil
fil
r3 fil r3

Remarques :
♣L'unité de B dans le système international est le Tesla (de symbole T).
Une autre unité également souvent utilisé est le Gauss (de symbole G).
♣La perméabilité magnétique de l'air est très proche de celle du vide; ce qui fait que
toutes les expressions qu'on va établir par la suite restent valables, avec une très
bonne approximation, dans l'air.
♣Le champ créé, en un point M de l'espace, par une charge ponctuelle q qui se
r r µ 0 qvr ∧ rr r
déplace avec une vitesse v est donné par : B = où r est le vecteur
4π r 3

position du point M par rapport à la charge ponctuelle.

II - Exemple d'application : (Champ crée par un fil infini parcouru par un courant
d'intensité I)
Considérons un fil infini parcouru par un courant d'intensité I. Z
r

r µ 0 I dzr ∧ rr r θ
B= ∫
4π fil r 3
dz
r
Le champ d'induction magnétique B créé par ce fil en un point M
quelconque de l'espace est donné par : O M r
r r r OM ρ ρ r
Or, dz ∧ r = dz r sinθ eϕ , tg( π - θ) = = et sin( π − θ) = .
z z r I

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z étant l'abscisse du centre de dz.
ρ ρ dθ
Soit donc : z = =- = -ρ ctgθ ⇒ dz = ρ 2
tg( π - θ) tgθ sin θ
ρ
et sin( π − θ) = = sin θ ⇒ r sinθ = ρ . D'où :
r
r µ 0 I r sinθ dz r µ I sinθ dz r µ I ρ sinθ dθr µ I π ρ sinθ dθ r µ Ir
B= ∫
4π fil r 3
eϕ = 0 ∫
4π fil r 2
eϕ = 0 ∫
4π fil r sin θ
2 2
eϕ = 0 ∫
4π 0 ρ 2
eϕ = 0 eϕ
2πρ

III - Forces magnétiques :

1-Force magnétique agissant sur une charge ponctuelle en mouvement :


r
Une charge ponctuelle q qui se déplace à la vitesse v dans un champ d’induction
r r
magnétique B est soumise à une force magnétique F qui s’exprime par :
r r r
F = qv ∧ B
2-Force de Laplace :
r
On appelle force de Laplace la force magnétique dF agissant sur un élément de
longueur dl d’un fil conducteur, parcouru par un courant électrique d’intensité I, placé dans
r
un champ d’induction magnétique B . Cette force est donnée par :
r
r r r dl r r r
dF = dq v ∧ B = dq ∧ B = Id l ∧ B
dt
où dq est la charge élémentaire qui traverse la section du fil pendant le temps dt.

3- Exemple (1) (2)


On considère deux fils conducteurs infinis, rectilignes, parallèles, distants de a,
parcourus par des courants de même intensité I et de même sens.
Calculons la force exercée par le conducteur (1) sur une longueur l du conducteur (2) ?
Réponse : I I
Si on suppose que le fil (1) est confondu avec l’axe oz, alors le champ d’induction
r µIr
magnétique qu’il crée à la distance a (où se trouve le fil (2)) est : B = 0 eϕ a
2πa
(voir exemple ci-dessus).
r r r r r
La force subie par un élément dl du fil (2) est : dF = Idl ∧ B = IdlB(ez ∧ eϕ ) = − IdlBeρ
r r µ 0 I 2l r
D’où, la force subie par une longueur l du fil (2) est : F = − IlBeρ = − e
2πa ρ
Il s’agit donc d’une force d’attraction.

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