770 International
770 International
770 International
F é d é r a t i o n n a t i o n a l e d e s t r a v a u x p u b l i c s
DÉCEMBRE 2000 ◆ INTERNATIONAL
n°770
EUROPE
• Berlin :
le chantier
International
de Spreebogen
est réceptionné
• Construction
d’un centre
commercial
à Szczecin
en Pologne
AFRIQUE
TRAVAUX
• Le chantier
de délestage
du collecteur ouest
de Casablanca
• Aménagement
de la route
Bertoua/Garoua/
Boulaï (République
du Cameroun)
AMÉRIQUE DU SUD
• Le pont de Santo
Amaro sur la rivière
Pinheirosa
à São Paulo
(Brésil)
• Constructions
routières au Chili.
Le chantier
Chillan-Collipulli
ASIE
• Le lot 603
"Black hill Tunnels"
à Hong Kong
• Réhabilitation
du barrage
de Dau Tieng
(Vietnam)
N°770
• Bang Na
Expressway
(Thailande)
sommaire
ISSN 0041-1906
décembre 2000
Travaux International
numéro 770
éditorial 1
Daniel Tardy
Notre couverture
Le viaduc d’Uddevalla
en Suède
actualités 7
© Bouygues Construction
matériels 11
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Roland Girardot
RÉDACTION
Roland Girardot et Henry Thonier
PRÉFACE
Jean-Yves Perrot 15
3, rue de Berri - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 44 13 31 44 EUROPE
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Françoise Godart
Tél. : (33) 02 41 18 11 41
◆ Berlin : le plus grand chantier d’Europe. Au cœur
de la nouvelle capitale allemande, le chantier
de Spreebogen est réceptionné
16
Fax : (33) 02 41 18 11 51 - Berlin : Europe’s biggest worksite. In the heart
E mail : [email protected] of the new German capital, the Spreebogen worksite
undergoes acceptance procedures
MAQUETTE
T2B & H P. Mutaftschiev
8/10, rue Saint-Bernard - 75011 Paris
Tél. : (33) 01 44 64 84 20
VENTES ET ABONNEMENTS
Colette Robert
◆ Construction d’un centre commercial à Szczecin
en Pologne
- Construction of a shopping centre in Szczecin, Poland
20
RGRA J.-L. Roy
9, rue Magellan - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 40 73 80 05 AFRIQUE
E mail : [email protected]
France : 920 FF TTC
Etranger : 1100 FF
◆ Le chantier de délestage du collecteur ouest
de Casablanca
- Relief works for Casablanca’s west sewer
22
Prix du numéro : 115 FF (+ frais de port) P. Musquere, M. Belkasseh, J.-P. Becue, H. Gemayel
PUBLICITÉ
Régie Publicité Industrielle
61, bd de Picpus - 75012 Paris
Tél. : (33) 01 44 74 86 36
◆ Aménagement de la route Bertoua/Garoua/Boulaï
(République du Cameroun)
- Works on the Bertoua/Garoua/Boulaï road (Republic
26
of Cameroon)
O. Cuisset
Imprimerie Chirat
Saint-Just la Pendue (Loire)
AMÉRIQUE
La revue Travaux s’attache, pour l’information de ses
lecteurs, à permettre l’expression de toutes les
opinions scientifiques et techniques. Mais les
articles sont publiés sous la responsabilité de leurs
◆ Un pont-station haubané. Le pont de Santo Amaro
sur la rivière Pinheirosa São Paulo - Brésil
- A cable-stayed station bridge. The Santo Amaro bridge
32
auteurs. L’éditeur se réserve le droit de refuser toute
insertion, jugée contraire aux intêrets de la over the Pinheirosa São Paulo River in Brazil
publication.
G. Frémont, M. Carvalhal, C.-F. Ribeiro
Tous droits de reproduction, adaptation, totale ou
partielle, France et étranger, sous quelque forme que
ce soit, sont expressément réservés (Copyright by
Travaux). Ouvrage protégé ; photocopie interdite,
même partielle (loi du 11 Mars 1957), qui
constituerait contrefaçon (Code pénal, article 425).
◆ Constructions routières au Chili. Le chantier
Chillan-Collipulli
- Road constructions in Chile. The Chillan-Collipulli
37
Editions Science et Industrie S.A.
3, rue de Berri - 75008 Paris
project
Commission paritaire n° 57304 M. Pisano, L. Galis ®
Travaux n° 770 • décembre 2000 3
décembre 2000
International
▲
Dans les prochains numéros
Ponts ASIE
◆ Le lot 603 "Black hill Tunnels" à Hong Kong
- The Black Hill Tunnels Project 603 in Hong Kong
F. Belhomme, Fr. Pogu, P. Preumont
43
Recherche ◆ Réhabilitation du barrage de Dau Tieng (Vietnam).
Une solution simple pour un problème difficile
- Rehabilitation Dau Tieng dam in Vietnam. A simple
48
et Innovation solution for a difficult problem
D. Mazzieri, M. Q. Le Nguyen
Travaux urbains
◆ Autoroute de Bang Na (Thaïlande). Voussoirs
préfabriqués pour ouvrage d’art
- Bang Na Expressway (Thailand). Precast Elements
53
for Segmental Bridge Construction
Ch. Brockmann
Terrassements
Routes formation 64
Tunnel
sécurité 66
de Toulon économie 69
répertoire
Sols des fournisseurs
71
et fondations
Eau
Environnement
’activité internationale des entreprises françaises du sec- directement les groupes français sur certains marchés de prédi-
Figure 1
Vue en plan du lot 2
PVZB
Overview of PVZB
Lot 2
chantier d’Europe
allemande, le chantier
fouille livrée à la construction des tunnels. Les deux Spezialtiefbau y exécute 10000 m2 de parois mou-
fouilles les moins profondes sont, quant à elles, lées et un radier immergé de 19 000 m3 bétonné
fermées à la base au moyen d’un radier en jet grou- en une fois. Ce radier immergé, ancré par des pieux
ting. La nappe est rabattue et maintenue sous le HEB 220 ou 240 d‘une longueur maximale de 25
fond de fouille jusqu’à la fin de la construction des m, est à la date du coulage, le plus grand radier
tunnels. L’excavation est exécutée dans ce cas de immergé réalisé en Allemagne.
manière classique. En août 1997, une fois la fouille mise à sec, la
Le chantier est réalisé par trois entités opération- construction du tunnel ferroviaire commence. La
nelles sous le pilotage de Spie Batignolles GmbH : fouille E comporte cinq blocs successifs de tunnel
◆ Spie Spezialtiefbau (Spie Fondations Allemagne) d’une surface au sol comprise entre 700 m2 et 1000
prend en charge les parois moulées, les radiers en m2. Les radiers d’abord, d’une épaisseur moyenne
jet grouting et les radiers immergés ; de 1,70 m sont exécutés en "clavant", c’est-à-dire
◆ Bunte réalise les travaux de terrassement ; en quinconce, sur une couche de béton drainant
◆ l’Arge Spreebogen – un joint-venture piloté par d’environ 30 cm d’épaisseur permettant de se re-
Spie Batignolles T.P. et partagé, à égalité de parts, trouver "au sec", en s’affranchissant des problèmes
avec HMB (Hallesche Mittelstand Bau, entreprise liés à l’eau (pluie, infiltrations, etc.). Les murs d’en-
allemande filiale de Tekfen) – exécute les tunnels viron 7 m de haut et 80 cm d’épaisseur, sont cof-
et la gare du Reichstag. frés sur deux faces et exécutés de manière à donner
Le projet se déroule en trois phases principales. la priorité aux dalles qui supporteront les deux fu-
tures rives artificielles de la Spree.
Les dalles, d’épaisseur variant entre 1,10 m et
■ PHASE 1 : LA DÉVIATION 1,70 m sont coffrées sur étaiement de type Mills
DE LA SPREE ET LES TUNNELS et bétonnées par bloc donnant lieu à des coulages
DE LA FOUILLE E variant entre 900 et 1 400 m3. Photo 1
Après finalisation des murs extérieurs du tunnel fer- Intersection des axes de transport
nord-sud (en construction) et est-ouest
La Spree est d’abord déviée vers le nord et la fouille roviaire, un premier remblai est exécuté entre les
E est réalisée à l’endroit de l’ancien lit de la riviè- parois moulées et les faces latérales du tunnel fer- North-South (under construction)
and East-West transit links intersection
re entre le pont de Moltke et le Humboldhafen. Spie roviaire (figure 2). Ces deux remblais supportent, ®
Figure 2
Coupe du projet, fouille H2
Cross section of the project in H2 box
P. Mutaftschiev P. Mutaftschiev
Photo 5 The first of the five sections of the PVZB Se acaba de terminar el primero de los
Ferraillage de la dalle de toit de la gare du Reichstag
project, a major underground route for ocho lotes del proyecto PVZB, gran eje
Reinforcement of the Reichstag subway station roof slab highway, metro and railway transport subterráneo de transporte viario, de
going through the centre of the city of metro y ferroviario que pasa en pleno
parement du client sont telles pour la sous-face de Berlin, was recently completed. After centro de la ciudad de Berlín. Tras poco
la dalle que des prédalles de 7 cm sont coulées a little more than 5 years of works, más de cinco años de obras, el lote 2,
Contract Section 2, comprising three que incluye tres tramos de túneles y la
en place (photo 4) afin d‘éviter une dégradation de
tunnel sections and the Reichstag metro estación de metro del Reichstag, se ha
la peau du coffrage pendant le ferraillage.
station, was accepted by the Berlin llevado a cabo la recepción por el Senado
Le ferraillage principal de la dalle est ensuite exé- Senate and Deutsche Bahn AG. de Berlín y la Deutsche Bahn AG.
cuté sur ces prédalles et connecté aux têtes de co- The structure, 500 m long and up to Estas obras, de una longitud de 500 m
lonnes (photo 5). Chacun des trois bétonnages de 110 m wide, with its cut-and-cover y una anchura que alcanza 110 m, eje-
dalle représente environ 2 000 m3. design, includes 23 railway tunnel blocks, cutadas en forma de trinchera cubierta,
Le souci majeur est de garantir un aspect du bé- 31 motorway tunnel blocks, 37 metro constan de 23 bloques de túnel ferro-
ton apparent homogène tant en texture qu’en cou- tunnel blocks and the Reichstag Sta- viario, 31 bloques de túnel de auto-
leur. Les quelques irrégularités sont supprimées tion, a prestigious structure designed pista, 37 bloques de túnel de metro y
grâce à un sablage au sable très fin "gommage" by the Chancellery’s architect Axel la estación del Reichstag. Se trata de
ou à un ponçage à la main. Schultes. una obra de prestigio proyectada por
The tunnels and the Reichstag Station el arquitecto de la Cancillería Axel
represment the largest civil enginee- Schultes.
ring project currently under way in Los túneles y la estación del Reichstag
■ PHASE 3 : LES TUNNELS Europe in an urban site. forman parte de las obras más impor-
DE LA FOUILLE H1 tantes ejecutadas en medio urbano
actualmente en curso en Europa.
La troisième phase commence, quant à elle en juin
1999 avec l’achèvement de la fouille H1. Le plan-
ning de réalisation est particulièrement tendu puis-
qu’une voie de circulation définitive doit être construite
sur les tunnels de H1 en février 2000. Les parois
moulées nord et sud de la fouille H1 qui la sépa-
rent des fouilles voisines (E au nord et H2 au sud)
sont démontées par sciage et évacuées au moyen
de grues à tour installées en fond de fouille. Une LES PRINCIPAUX
fois les parois démontées, les blocs des trois tun-
INTERVENANTS
nels connectant ceux de E et de H2 sont réalisés
suivant la même méthode que celle appliquée dans
Maîtres d’ouvrage
la fouille E.
• Tunnel Ferroviaire Fern Bahn :
La fin des travaux béton, dans chacune des trois
Deutsche Bahn AG (DB AG)
phases, a été suivie d’un remblai et d’une remi-
• Tunnel Métro Ligne U5 : Land Ber-
se en eau permettant de restituer le site à la ville
lin/Berliner Verkehr Betrieg (BVG)
de Berlin dans les conditions nécessaires à la pour-
• Tunnel routier B96 : Land Berlin
suite des aménagements du Spreebogen.
(SenBauWohn)
Maître d’œuvre
■ CONCLUSION DB Projekt Verkehrsbau
Entreprises
En tout, 31 blocs de tunnel autoroutier B96, 23 • Spie Batignolles GmbH
blocs de tunnel ferroviaire et 37 blocs de tunnel de • Spie Spezialtiefbau GmbH
métro exécutés par Spie Batignolles constitue le • Spie Batignolles T.P. GmbH
seul lot réceptionné à ce jour. La gare du Reichs- • Fa. Bunte
tag, ouvrage de prestige, ne sera ouverte au public • Hallesche Mittelstand Bau GmbH
que lors de l’achèvement de la ligne de métro U5.
S
puis charpente métallique ensuite) zczecin, ville de 500 000 habitants, est si- km) impose une rigueur sans faille dans la gestion
d’un centre commercial à Szczecin, tuée au nord-ouest de la Pologne à 30 km des plans d’exécution. L’hiver rigoureux en Pologne
de la frontière allemande. approche à grands pas.
pour le groupe Géant Casino. Le terrain de 13 hectares sur lequel va se construi- Les conditions climatiques affectent déjà l’ensemble
Les délais sont courts, les enjeux fi- re le centre de 35 000 m2 est déjà entre les mains du chantier mais cela n’empêche pas la pose du
nanciers importants pour le client. Le de l’entreprise polonaise de terrassements. Le mau- premier poteau de charpente le 11 novembre 1998
vais terrain argileux, sur lequel la réalisation d’une sous la neige, par - 10°C de température extérieu-
centre commercial à l’enseigne King
plate-forme en grave (future assise du bâtiment) re (photo 1).
Cross doit ouvrir ses portes le 20 oc- de qualité médiocre avance avec peine, oblige notre Le froid et la pluie, persistant jusqu’en avril, ont
tobre 1999. équipe à s’adapter journellement pour satisfaire le contraint chaque jour les équipes à de multiples
Après de nombreuses réalisations en client soucieux d’un démarrage rapide des fonda- adaptations dans le phasage du clos et couvert afin
tions. de livrer dans les temps les premières zones aux
France pour ce même client et mal-
Les fondations sont lancées deux semaines après autres corps d’états.
gré une bonne connaissance des pro- l’ordre de service, les cadences sont rapides. La Le chantier n’enregistra pour autant aucun jour
blèmes liés à ce type de chantier, le découverte des résultats de portance de sol mé- "chômé". Le maître d’ouvrage exigeant ne fera en-
défi de la construction du centre s’en- diocres oblige à la mise en place de gros bétons trevoir sa reconnaissance qu’au jour de l’ouvertu-
complémentaires (700 m3). re…
gage pour la société Fougerolle Pols-
Toujours soucieuse d’assurer malgré tout la li- Un coup de chapeau peut être donné aux ouvriers
ka fraîchement installée. vraison dans les délais prévus, Fougerolle Polska polonais, certes habitués à la rigueur du climat lo-
Le 28 août 1998 commence "l’aven- procède à un rapide travail de rephasage des tâches cal, mais pourtant peu encouragés par leur niveau
ture" de l’équipe envoyée sur place et à l’accélération du lancement de la fabrication de rémunération.
de la charpente métallique (environ 1600 tonnes). Le contrôle technique permanent du chantier sou-
pour y démarrer les travaux.
L’éloignement des trois usines de fabrication (550 mis aux observations du bureau de contrôle Véri-
tas est en fait assuré et supervisé, pour chaque
corps d’état, par un directeur de travaux lui-même
certifié et sous la tutelle d’un directeur général de
travaux certifié Fougerolle Polska. C’est le seul ha-
bilité au regard de la loi et des autorités à avaliser
les décisions prises et à assurer le contrôle du
Photo 1 chantier jusqu’à sa réception finale. Cette person-
Pose des premiers ne soigneusement nommée représente l’autorité
poteaux de charpente
du chantier, passage obligé pour tous les interve-
Placing of first
structural columns
nants.
Les difficultés inhérentes à l’enchaînement des dif-
férents corps d’états furent similaires à tout autre
chantier avec toutefois une période critique au dé-
marrage des constructions faisant partie des zones
"galerie marchande".
En effet, la commercialisation progressive contraint
l’ensemble des entreprises intervenantes à plus
de souplesse tout en satisfaisant au plus vite les
nombreuses modifications réclamées par le maître
d’ouvrage (photo 2).
Le contexte particulier du contrat, imposant au ti-
Photo 2 tulaire du lot gros œuvre d’assurer la "gestion rap-
Charpente prochée" de la coordination générale jusqu’à la
phase I
livraison finale, nécessite une connaissance ap-
Structural steelwork,
phase I profondie et une anticipation réelle des équipes
tout au long des différentes phases du projet. Cet-
te responsabilité morale que l’entreprise se devait
de procurer au maître d’ouvrage, confortait les in-
térêts et objectifs de chacun.
Dans la déontologie du maître d’œuvre, le titulaire
commercial
Le chantier de délestage
Afin de prévenir les risques d’inon-
dations dans le centre de Casablan-
de Casablanca
ca, la Lydec a entrepris la construction
d’une galerie permettant de délester
le collecteur Ouest aujourd’hui sa-
turé. Cette galerie de longueur 4300
m et de section utile 12 m2 a été creu- ■ OBJET ■ L’OUVRAGE
sée au moyen de machines à attaque
Le collecteur Ouest de Casablanca constitue l’une Intégré dans le schéma global de lutte contre les
ponctuelle Westfalia. des artères essentielles du réseau unitaire d’as- inondations, l’ouvrage de délestage est alimenté
Le matériel et les modes de creuse- sainissement de la ville. D’une longueur de 12 km en trop-plein en cas de fortes pluies et fonction-
ment et de soutènement utilisés ont et d’un diamètre de 3 m, il a été construit dans les ne en gravitaire.
années cinquante pour recueillir les effluents d’une Son tracé a été établi en tenant compte des
permis d’évoluer dans un environne-
douzaine de collecteurs secondaires et les trans- contraintes administratives, de circulation et des
ment urbain sensible et très encom- porter jusqu’à la station de traitement d’El Hank, possibilités de rejet côtier.
bré, de s’adapter au tracé comportant avant leur rejet au large via l’émissaire en mer A partir du déversoir principal implanté au carrefour
des courbes serrées, des chutes et construit en 1992. entre le boulevard El Fida et le boulevard Moham-
Le collecteur Ouest a été conçu à l’origine pour tran- med VI, le collecteur dénommé DCO se développe
présentant une couverture variable
siter 60 m3/s. En 1996, l’agglomération de Casa- sur 4,65 km en empruntant les rues du Haut Bailly,
(2 à 12 m) et de pallier les difficultés blanca a connu des inondations catastrophiques. de l’Ecole Industrielle, d’Ifni et le boulevard Ba
rencontrées : Les quartiers les plus touchés ont été ceux situés Hmad. A l’extrémité nord de la rue Amr Ibnou Al
- front hétérogène en nature (rem- aux alentours de la nouvelle médina (boulevard El Ass, le tracé quitte les emprises de la voirie, pas-
Fida, boulevard du 2 Mars, route de Médiouna…), se sous 30 voies ferrées ONCF et rejoint la côte au
blais, calcarénites, quartzites et sables
où le débordement du collecteur Ouest a eu des lieu-dit Roches Noires, à l’est immédiat du port.
littoraux) ou en fracturation ; conséquences tragiques. En effet, le développe- Sur son parcours, le DCO récupère les débits de
- fortes arrivées d’eau ; ment de l’urbanisation a entraîné une imperméa- surverse de quatre déversoirs délestant des col-
- évolution en taupe sous trente voies bilisation importante de son bassin versant et, lecteurs secondaires et intercepte dans sa partie
aujourd’hui, les débits à évacuer, lors de fortes aval un cinquième collecteur secondaire.
ferrées en service.
pluies du type de celle de l’hiver 1996, sont de En galerie sur 4,3 km, le DCO présente une sec-
La mise en place de huit fronts d’at- l’ordre de 90 m3/s. Le collecteur Ouest n’est alors tion en fer à cheval de largeur 3,95 m et de hau-
taque a permis de terminer le creu- plus en mesure de faire face à des pluies de telles teur 3,60 m avec une pente de cinq pour mille. Sur
sement en un temps record (12 mois) intensités. la partie aval, la section passe en dalot de largeur
Dès l’entrée en vigueur de son contrat de conces- 4 m et de hauteur 3 m avec une pente de trois pour
et de mettre l’ouvrage en service à
sion, pour l’eau, l’assainissement et l’électricité mille afin de respecter une couverture minimale de
l’hiver 1999-2000. de l’agglomération, la Lyonnaise des Eaux de Ca- 1 m sous les voies ferrées et de limiter l’influence
sablanca (Lydec) a examiné différentes solutions. de la marée sur le rejet en mer. Le profil du DCO
C’est celle de la construction d’un collecteur de dé- présente deux chutes intermédiaires de 2,65 m de
lestage qui s’est avérée la plus appropriée et la hauteur chacune. La couverture varie entre 2 et
plus économique. 12 m.
Déversoir Front
principal d’attaque
Main spillway Working face
Mustapha Belkasseh
INGÉNIEUR DIRECTION
DU PATRIMOINE
Lydec
Jean-Pierre Becue
DIRECTEUR
La disposition et la longueur du déversoir principal La succession lithologique suivante a été mise en DÉPARTEMENT
(12 m) sur le collecteur Ouest ont été calées sur évidence : GÉNIE CIVIL
Safege
modèle physique. Le rejet a également fait l’objet ◆ remblais, limons et tufs (épaisseur variable de
d’une étude sur modèle réduit. 0 à 5 m) ;
Ainsi conçu, la capacité d’évacuation du DCO est ◆ formation gréseuse dunaire du Quaternaire,
de 45 m3/s environ : appelée "calcarénite", et représentée par des sables
Hadi Gemayel
INGÉNIEUR
◆ 35 m3/s provenant du déversoir principal sur le grésifiés, des grès coquilliers, avec souvent à la DÉPARTEMENT
collecteur Ouest, base une couche de conglomérat (épaisseur com- GÉNIE CIVIL
◆ 10 m3/s correspondant à la somme des débits prise entre 1,10 et plus de 13 m) ; Safege
provenant des collecteurs secondaires. ◆ marne plus ou moins grésifiée, d’âge Secondai-
re, présente dans les parties amont et intermé-
diaire du tracé (épaisseur de l’ordre de 1 à 5 m) ;
■ GÉOLOGIE ET GÉOTECHNIQUE ◆ schiste psammitique du Primaire (ordovicien -
cambrien), usuellement dénommé "quartzite".
Le contexte géologique du sous-sol de Casablan- La nappe phréatique varie le long du tracé. Elle se
ca sur le tracé du DCO a été reconnu au moyen de situe sensiblement au niveau du toit du collecteur
sondages carottés espacés de 200 m à 250 m en- ou entre 1 m à 2 m au-dessus de celui-ci. LES PRINCIPAUX
viron. L’exécution des regards de visite servant en Comme il apparaît sur la coupe géologique, la na- INTERVENANTS
phase chantier de puits de marinage des déblais ture des terrains traversés par le nouveau collec-
et d’approvisionnement de matériaux et réalisés teur varie donc très fortement le long du tracé, Maître d’ouvrage
en avance sur le creusement du collecteur a per- passant des marnes au grès dunaire, puis à des Lyonnaise des Eaux de Casablanca
mis d’affiner la connaissance des conditions de faciès composites calcarénite/marne ou quartzi- (Lydec)
sol. te/marne, schistes et sable littoral.
Maître d’œuvre
Les principales caractéristiques des formations tra-
Safege Ingénieurs Conseils, avec
versées sont reportées sur le tableau I.
l’assistance d’Expertec
Entreprise
■ LE CHANTIER Gico Costruzioni (Rome), avec l’as-
sistance du BET Virelezier (études
Le creusement a été effectué par des machines d’exécution)
à attaque ponctuelle Westfalia sur la quasi totali-
té du tracé. Il s’agit de fraiseuses à moteur élec-
trique, qui disposent d’une puissance à la tête
atteignant 300 kW sur les WAV 170, les plus puis-
santes. Les fraiseuses permettent une adaptation
Marinage
aisée à des sections hétérogènes composées de ®
Mucking Cintres HEB 120
HEB 120 arches
Tableau I
Principales caractéristiques des formations traversées
Main characteristics of formations encountered
Synthèse
du creusement
Summary
of digging
Caractéristiques
des machines
Characteristics
of machines
®
terrains disparates en nature, en résistance ou en ont été mis en place et abandonnés dans le revê-
fracturation et une excavation conforme à la sec- tement : des cintres lourds HEB 120 et des cintres
tion désirée en réduisant les hors profils. Elles réticulés combinés avec un treillis soudé et du bé-
offrent aussi l’avantage d’une très grande souplesse ton projeté.
puisqu’elles tolèrent des courbes de faible rayon Le revêtement définitif a été réalisé en béton armé
ou des modifications de profil en long. Elles peu- coffré à l’aide de trois coffrages mobiles de 20 ml
vent avec facilité être déplacées d’un front à l’autre chacun, avançant simultanément sur trois fronts
en fonction de l’avancement. distincts.
Pour permettre la mise en service de l’ouvrage pour
l’hiver 1999/2000, il était impératif de terminer le
creusement des 4,65 km en 12 mois. Pour ce ■ DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
faire, huit machines ont été employées simultané-
Entrée en galerie par le puits d’attaque ment sur huit fronts distincts. Les travaux ont connu des difficultés liées essen-
Le guidage a été assuré par un suivi topographique tiellement aux aspects suivants :
Entry into tunnel through driving shaft
permanent et par des lasers d’alignement. ◆ la mise en place de huit fronts d’attaque pour le
La section théorique de creusement était de 16,3 m2 creusement et l’organisation des chantiers d’ex-
pour une section utile de 12 m2. traction des déblais et d’approvisionnement des
Des mini-chargeurs de type BobCat ont été utilisés fronts dans un contexte urbain dense, encombré
pour le marinage horizontal entre les fronts et les et hétéroclite ;
puits d’évacuation, le marinage vertical au droit des ◆ la traversée en taupe sous 30 voies ferrées sans
ORGANISATION puits étant assuré par des treuils ou par des grues. interruption du trafic ;
DU CHANTIER La ventilation consistait en l’insufflation d’air au ◆ la construction du déversoir principal et des
front de taille. L’abattage de la poussière au front déversoirs secondaires en maintenant les collec-
Creusement était réalisé par aspersion d’eau sous pression. teurs en service ;
Terrassement mécanisé à l’aide des Le soutènement provisoire a été réservé à certaines ◆ la nature géologique du sous-sol très variée avec
machines à attaques ponctuelles zones meubles très fracturées. Deux types de cintres de fortes arrivées d’eau, des terrains très durs et
Soutènement Traversée
A l’avancement en cas de besoin et sous voies ferrées
selon la nature des terrains avec des Crossing under
railway tracks
cintres réticulés légers ou des cintres
lourds HEB 120
Marinage
Chargeurs de type BobCat et éva-
cuation verticale par des treuils élec-
triques
Ventilation Géotechnique
Soufflante avec un apport d’air frais Geotechnical
au front et abattage des poussières engineering
par aspersion
Revêtement
Béton coffré
Aménagement de la route
Dans le cadre de l’amélioration des
infrastructures de communication
République du Cameroun
dans la région de l’Afrique centrale,
le gouvernement du Cameroun a en-
trepris avec l’assistance financière
de la Commission européenne, l’amé-
nagement de la route Bertoua/Ga- ■ SITUATION GÉOGRAPHIQUE ◆ couche de base : concassé 20 - 25 cm 0/31, 5
roua/Boulaï (BGB). Jusqu’alors GNT de classe A ;
Bertoua, capitale de la province de l’Est du Came- ◆ couche de fondation 20 - 25 cm grave latéritique
constituée par une piste sommaire roun est à 4 heures de Yaoundé en saison sèche. (CBR > 30) ;
en terre de 258 km, dont certains Un tronçon de 200 km (Ayos/Bonis) encore à l’état ◆ plate-forme EV2 > 90 MPa.
bourbiers étaient quasiment infran- de piste peut interrompre durablement la liaison
en période humide.
chissables en saison des pluies, cet-
Avant les travaux, il fallait 5 heures pour faire Ber- ■ CARACTÉRISTIQUES
te route était le point noir de l’axe toua/Garoua/Boulaï. Mais ce délai pouvait être GÉOMÉTRIQUES
Douala/Bangui, déclaré "Itinéraire considérablement rallongé pendant la saison des
régional structurant" par l’UDEAC pluies, jusqu’à durer plusieurs jours voire plusieurs Le projet est établi conformément à l’ICTARN 77
semaines ! et prend en compte une vitesse de référence de
(Union des Etats de l’Afrique centra-
En effet, cette zone souffre d’un climat qualifié 60 km/h. En profil en long, la déclivité maximale
le) en 1993. Son aménagement au "d’équatorial à grande saison sèche" caractérisé en rampe est de 7 %, en tracé en plan le dévers
standard route revêtue permettra de par des précipitations moyennes de l’ordre de 1600 maximal est de 7 %, et le rayon en plan minimal
favoriser le désenclavement de la Ré- mm/an, d’une grande saison sèche (P < 100 normal est de 240 m.
mm/mois) de novembre à mars et d’une saison
publique Centrafricaine, ainsi que ce-
des pluies (P > 260 mm/mois) en août, septembre
lui du Nord Cameroun et celui du Sud et octobre. La température moyenne annuelle est ■ GÉOLOGIE - MATÉRIAUX
du Tchad. de 24°C.
La route est presque entièrement située en zone Les matériaux rencontrés proviennent de l’altéra-
Jean-Marie Gauthier de savanes arborées sillonnées d’un réseau de ga- tion du socle granitique (photo 1). Il s’agit soit de
COORDINATEUR leries forestières. Située en ligne de crête à une sols fins sablo-argileux sensibles à l’eau, soit de
DES PROJETS ROUTIERS RÉGIONAUX altitude moyenne de 850 m, elle ne franchit aucun produits de dégradation des sols générant des sols
FED (Fond européen de développement) grand cours d’eau mais suit la séparation de deux latéritiques allant des sables aux cuirasses laté-
Afrique Centrale grands bassins versants : le bassin de la Sanaga ritiques en passant par les graves latéritiques.
à l’ouest et le bassin du Congo à l’est. On peut distinguer trois classes de matériaux :
◆ les sols fins avec :
- passant à 80 µ entre 50 et 80 %,
■ STRUCTURE DE LA ROUTE - IP entre 19 et 36,
- teneur en eau in situ entre 14 et 35 %.
Elle se présente de la manière suivante : Les CBR, pour des compacités de 95 % et des te-
◆ couche de roulement (7 m de largeur) : 5 cm neurs en eau de Wopm + 4, sont de l’ordre de 4 à
BB0/10 ; 8 après une immersion de 4 jours ;
◆ accotements (1,5 m de largeur) bicouche ; ◆ les sols sableux avec :
- passant à 80 µ entre 30 et 50 %,
Photo 1
- IP entre 20 et 33,
Les terrassements
dans les sables - teneur en eau in situ entre 12 et 25 %.
Earthworks Ces matériaux sableux, bien qu’ayant un CBR im-
in sand médiat supérieur à 35, voient leurs portances chu-
ter en dessous de 10 après imbibition prolongée ;
◆ les sols graveleux latéritiques avec :
- passant à 80 µ entre 10 et 45 %,
- IP entre 20 et 30,
- teneur en eau in situ entre 13 et 25 %.
Ces sols graveleux ont des CBR après imbibition
qui restent supérieur à 20.
La recherche des gisements de ces graves latéri-
tiques est une phase importante du chantier, car
ces matériaux seront utilisés pour la réalisation de
la couche de forme et de la couche de fondation.
Les affleurements granitiques fourniront les maté-
riaux nécessaires à la chaussée : couche de base
Bertoua-Garoua-Boulaï
Photo 2
(0/31,5), couche de roulement (BB0/10) et à la Le site d’extraction
fabrication des bétons. Trois gisements seront ain- des matériaux
si exploités par l’entreprise (photo 2). granitiques
Granite material
extraction site
■ LE MAINTIEN DU TRAFIC
PENDANT LES TRAVAUX
L’aménagement de la route emprunte la piste exis-
tante sur 95 % du linéaire, et le trafic (essentielle-
ment porte containers, grumiers et camions-citernes)
doit être maintenu pendant les travaux. C’est une
contrainte non négligeable pour la méthodologie et
l’exécution des phases de travaux de l’assainis-
sement transversal, des terrassements, et des
chaussées.
Malgré ce risque permanent, on ne déplore jusqu’à
présent aucun accident grave, alors que les ter-
rassements se terminent. Des mesures connexes (hors contrat de l’entrepri-
Deux dispositions sont sans doute à l’origine de se) ont été engagées :
ce succès : la mise en place d’un chargé sécurité ◆ installation d’une mission archéologique pendant
(imposé dans le contrat de l’entreprise) et la dex- les terrassements afin de procéder à des évalua-
térité et le professionnalisme des conducteurs d’en- tions et des sauvetages le cas échéant. C’est une
gins. première sur un projet routier en Afrique centra-
le ;
◆ intervention d’une ONG dans un cadre de pré-
■ PROTECTION vention des MST et du Sida ;
DE L’ENVIRONNEMENT ◆ plantations d’arbres dans les villages traversés.
®
Photo 3 d’art remarquables. Par contre l’avant-projet pré-
Construction voyait la réalisation de 312 ouvrages de traversée
d’un dalot
hydraulique dont 293 étaient constitués de buses
Culvert
construction béton diamètre 1 000 cm représentant un linéai-
re de 5457 m, et la pose de 19 dalots de dimen-
sions variables, situés dans les zones à écoulement
permanent (photo 3).
Pour réaliser les ouvrages busés l’entreprise a opté
pour la préfabrication sur deux sites du chantier.
Cette méthode a permis d’obtenir des éléments de
qualité.
Assainissement longitudinal
®
la fin de la saison des pluies, si toutefois le bitu- ABSTRACT dificultades con que se ha tropezado
me a été approvisionné pendant cette période (pho- durante el avance (disposición precisa
to 6). Works on the del perfil longitudinal, naturaleza real
Bertoua/Garoua/Boulaï de los materiales con que se ha trope-
road (Republic zado, saneado de terrenos bajo expla-
of Cameroon) nada no previstos, etc.).
■ COÛT DES TRAVAUX
Finalmente, desde el comienzo de las
O. Cuisset obras se ha puesto en aplicación un
360 millions de francs, c’est le montant des tra-
plan de protección del medio ambiente,
vaux hors droits et hors taxes sachant que l’Etat The works on the Bertoua-Garoua-Bou- cuya correcta realización ha estado
camerounais prend à sa charge les frais d’expro- laï road (247 km long) in Cameroon will garantizada por un responsable de la
priation. La répartition du coût est la suivante : help to eliminate the black spot repre- empresa en las propias obras y bajo la
◆ installations de chantier : 17 % ; sented by the Douala Bangui route (Cen- supervisión por parte de un ingeniero
◆ dégagement des emprises : 2 % ; tral African Republic). Financed by the integrado en la misión de control.
◆ terrassements : 19 % ; European Development Fund, the works
◆ chaussées : 44 % ; are to be completed by August 2001.
◆ assainissements : 15 % ; This project, carried out under traffic,
will run over 90 % of the existing dirt
◆ ouvrages d’art : < 0,5 % ;
road; working methods had to take into
◆ signalisation et équipements : 3 %.
account this significant constraint while
avoiding worksite accidents.
Project optimisation was a constant
■ DÉLAIS DES TRAVAUX concern throughout the works, in order
to adapt the characteristics of the route
Le délai contractuel de réalisation des travaux est to the difficulties encountered (precise
de 28 mois. Le contrat a été signé le 18 mars 1999 setting of longitudinal profile, real nature
et l’ordre de service a été donné le 5 avril 1999. of materials encountered, unexpected
La phase des travaux qui comporte deux saisons preparation under fills, etc.).
des pluies s’achèvera le 5 août 2001. An environmental protection plan was
put in place as of the start of the works,
the implementation of which was gua-
ranteed by an official from the contrac-
ting firm on the site, supervised by
an engineer incorporated in the ins-
pection mission.
RESUMEN ESPAÑOL
Acondicionamiento
de la carretera
Bertoua/Garoua/Boulaï
(República del Camerún)
O. Cuisset
El acondicionamiento de la carretera
Bertoua/Garoua/Boulaï (247 km) en la
República del Camerún, permitirá evi-
tar el punto negro del eje Douala Ban-
gui (Centroáfrica). Estas obras, cos-
teadas por el Fondo Europeo de
Desarrollo, se habrán de terminar en
Photo 6 agosto de 2001.
La route bientôt terminée Estas obras se realizan sin interrupción
The road, nearing completion del tráfico rodado, ya que el proyecto
utiliza a razón de más de un 90 % la
pista existente. Los métodos de trabajo
han tenido que tener en cuenta este
importante imperativo, sin por ello acar-
rear accidentes de obras.
La optimización del proyecto ha consti-
tuido una preocupación permanente
durante las obras, con objeto de adap-
tar las características del trazado a las
Un pont-station haubané
L’ouvrage, situé sur une nouvelle ligne
du métro de São Paulo, est un pont
Le pont de Santo Amaro
ferroviaire haubané à deux voies de
circulation qui présente l’originalité
de porter une station sur sa travée
à São Paulo - Brésil
principale.
Sa longueur totale est de
■ DESCRIPTION FONCTIONNELLE
230 m (35 m - 50 m - 122 SOMMAIRE
m - 23 m), la petite travée
de 23 m étant destinée à Le pont-station de Santo Amaro s’intègre à la nou-
diminuer les déformations velle ligne dite "Capão Redondo-Largo XIII", aé-
rienne, à double voie, du réseau métropolitain de
de la structure sous sur-
São Paulo.
charges mobiles. Actuellement en cours d’achèvement cette ligne
Le tablier est un caisson comprendra six nouvelles stations qui seront ou-
unicellulaire de 2,50 m de vertes l’an prochain.
haut, en béton précon- L’ouvrage en béton, de longueur totale 230 ml, fran-
traint, construit par en- chit la rivière Pinheiros dans le centre-ville par une
travée haubanée de 122 ml, équilibrée sur la rive
corbellement pour sa
© Protende
ouest par deux travées également haubanées de
travée principale de 122 m. 35 m et 50 ml et prolongée sur la rive Est par une
Le haubanage est dans un petite travée de 23 m non haubanée (figure 1).
seul plan, situé sur l’axe. Les hau- Photo 1 La station est implantée sur le propre tablier de la
Vue d’ensemble de l’ouvrage travée principale et en partie sur les deux travées
bans, sont ancrés sur le plan supé-
Overall view of the structure d’équilibrage.
rieur dans un pylône unique en béton
Sur la rive Est, l’ouvrage croise la ligne de métro
"Linha Sul" qui longe la rivière Pinheiros.
Au croisement des deux lignes se situent la station
"Largo XIII" de la "Linha Sul", la nouvelle station
de Santo Amaro – le pont – de la "Linha Capão Re-
dondo-Largo XIII" ainsi que la passerelle d’inter-
connexion.
L’ensemble est complété par les "halles" d’inter-
connexion métro/autobus ainsi que par les salles
de contrôle/opération de la station de Santo Ama-
ro.
■ CONCEPTION STRUCTURALE
Le choix, par la C.P.T.M, d’une structure type "pont
Figure 1 haubané" est justifié par les contraintes suivantes :
précontraint (horizontalement) et sur Section longitudinale ◆ la longueur de la travée sur rivière : 122 m en-
le plan inférieur dans une nervure Longitudinal section viron ;
◆ la nécessaire facilité d’accès piétonnier à la sta-
axiale du hourdis supérieur du cais-
tion requiert un tablier le plus bas possible ;
son.
◆ le maintien du gabarit de navigation (dragage)
L’équilibrage des travées est réalisé ■ INTRODUCTION de la rivière et du gabarit ferroviaire de la "Linha
par lestage en gros béton des travées Sul", qui passent sous l’ouvrage ;
de rives ainsi que par clouage verti- Les maîtres d’ouvrage ferroviaires sont générale- ◆ le raccordement des niveaux des plates-formes
cal des piles correspondantes. ment méfiants à l’égard des ouvrages d’art hau- d’accès aux deux stations.
banés, en raison de leurs déformations sous En découle l’épaisseur maximale possible de struc-
La réalisation des quais du métro fait
surcharges. La Companhia Paulista de Trens Me- ture de 2,50 m, à comparer à la portée de 122 ml.
largement appel à la préfabrication : tropolitanos (C.P.T.M), à São Paulo (Brésil), a néan- L’idée d’une structure haubanée s’est donc im-
fermes latérales en béton armé, moins opté pour ce type de construction posée et c’est sur cette base que les entreprises
connectées au caisson par précon- particulièrement adaptée au projet du pont-station ont été consultées. Après appel d’offres, l’entre-
trainte transversale, et planches en Santo Amaro. Aujourd’hui, le génie civil est termi- prise O.A.S a été retenue (photo 2).
béton armé. né et n’attend que les rails et la couverture pour Les choix techniques résultent plus précisément
une mise en service (photo 1). des contraintes complémentaires suivantes :
Catão F. Ribeiro
DIRECTEUR
◆ la rigidité de la structure vis-à-vis des charges teur constante 2,50 m. Les plates-formes latérales Bureau d’études Enescil
(Associé à JMI) - Brésil
mobiles : le pylône, le tablier et la pile sous pylô- d’embarquement/débarquement sont posées sur
ne constituent un ensemble encastré ; des fermes préfabriquées triangulaires en béton
◆ la surveillance et l’entretien : un hauban doit pou- armé. Elles sont appuyées en partie inférieure sur
voir être complètement démonté et remplacé sans un corbeau filant sur la longueur du caisson du ta-
interruption de trafic ; blier et sont connectées en partie supérieure au
◆ la méthode constructive : l’entreprise a préféré caisson par une précontrainte transversale (figure
la méthode par encorbellement plutôt qu’une so- 2).
lution "coulée en place" sur cintre appuyé sur pa- Le tablier est encastré dans le pylône, ainsi que sur
lées provisoires en rivière, jugée plus risquée en les poteaux, flexibles, des travées d’équilibrage.
raison des crues intempestives et des aléas de na- De l’autre côté de la rive, le tablier est simplement
vigation ;
◆ l’état limite de service ferroviaire de rotation
appuyé sur les piles de la petite travée par l’inter- ®
relative des rails au niveau des joints avec les ta- Photo 2
bliers adjacents : il a fallu prolonger la grande tra- L’ouvrage
vée par la "petite travée" de 23 m sur la rive Est, en construction
prévue initialement comme faisant partie des tra- Structure
during construction
vées courantes de la ligne aérienne. Le fait de dé-
placer le joint de 23 m sur la pile suivante, a permis
de réduire la rotation de la valeur 1 %, inadmissible,
à 0,2 %, admissible.
De plus, la rigidité de la grande travée s’en est trou-
vée améliorée ;
◆ l’équilibre général du tablier par rapport au py-
lône : il est assuré grâce à un lestage du caisson
des travées de 35 ml et 50 ml par du gros béton,
ainsi que par le clouage vertical (précontrainte) jus-
qu’aux fondations, du tablier sur les piles P170 et
P171. Figure 2
© OAS
Section transversale
Les fondations Cross section
Les piles
Le tablier
© OAS
Le délai de réalisation du génie civil
a été de un an et demi (d’août 1998 Les fondations sont des puits excavés mécani-
à décembre 1999) quement jusqu’à leur base. L’élargissement en
® "patte d’éléphant" est ensuite réalisé manuelle-
ment, sous air comprimé car il se situe à une di-
médiaire d’appareils d’appui à pot d’élastomère zaine de mètres dans la nappe phréatique.
unidirectionnels. L’enceinte de havage est une chemise perdue en
La nécessaire rigidité de la structure exigée par son acier d’épaisseur 12,5 mm.
LES PRINCIPAUX utilisation ferroviaire a été obtenue grâce à un di- Après mise en place des aciers, y compris la pré-
INTERVENANTS mensionnement "confortable" des sections de bé- contrainte verticale d’accrochage du tablier (barres
ton et les encastrements tablier/piles/pylône; ainsi, de 4 m raboutées, plus faciles à introduire dans
Maître d’ouvrage la flèche maximale ne dépasse pas 1,2 ‰ de la l’enceinte que des câbles), l’excavation est rem-
C.P.T.M travée principale sous le chargement maximum de plie de béton sous tube plongeur.
deux convois qui se croisent.
Maître d’œuvre
Les piles
Logos Engenharia
Le pylône
Entreprise Les piles ont été réalisées classiquement par cof-
O.A.S. L’unique pylône situé sur l’axe du pont, est haut frages grimpants de 3,50 m.
Etudes de structures de 53 m au-dessus du nu supérieur du tablier (pho-
Groupement J.M.I/Enescil to 3). Le tablier
Précontrainte et haubanage C’est un caisson en béton précontraint horizonta-
Protende (procédés Tensacciai) lement dans les deux axes compte tenu de la concep- Les travées d’équilibrage de 35 ml et de 50 ml,
tion d’ancrage des haubans dans le pylône. ainsi que la "petite" travée de 23 ml, ont été exé-
Contrôle extérieur du projet,
Les ancrages supérieurs des haubans sont dispo- cutées en même temps que le pylône, sur un écha-
pour le compte d’O.A.S
sés à l’intérieur. faudage traditionnel appuyé sur le terrain naturel
Studio de Miranda Associati
Une entretoise massive dans le caisson permet de décapé.
Assistance technique au chantier transmettre la charge du pylône à la pile sous-ja- Comme elles devaient être décintrées avant mise
J.M.I cente. en tension des haubans, une précontrainte longi-
tudinale provisoire a dû leur être appliquée. Elle
Les haubans a ensuite été retirée à mesure que les haubans ont
été tendus.
Le haubanage est conçu dans le plan central situé La surface constituée par le tablier entre les piles
entre les deux voies ferrées selon deux semi-harpes P170-P171-P172 a été mise à profit pour les opé-
légèrement dissymétriques, ancrées sur les 2/3 rations de préparation des câbles et haubans.
supérieurs du pylône. La travée principale sur la rivière de 122 ml a été
Il est constitué de 34 haubans, 17 étant ancrés exécutée sur place par encorbellement, en vous-
dans les travées d’équilibrage tous les 4,55 m et soirs de 6,50 ml pesant 100 tonnes environ.
17 étant ancrés dans la grande travée tous les L’équipage, y compris son système "tiroir" né-
© OAS
du voussoir suivant, encore non haubané, et de
l’équipage déjà déplacé. A mesure que les haubans
étaient tendus, les câbles étaient retirés pour être
réutilisés. Photo 5
Un clavage de 2,65 m a uni le fléau terminé et la L’équipage
travée de 23 m déjà réalisée. vu de dessus
Auparavant, l’équipage a été "encastré" sur cette Top view
of formwork
travée afin d’éviter que la déformation de l’équi-
page côté fléau n’entraîne un décrochement du pro-
fil en long.
La précontrainte longitudinale de clavage 19T15 a
ensuite été appliqué à 12 heures.
Le reste des câbles longitudinaux (19T15, recti-
lignes, internes) ont alors été tendus.
© OAS
Une fois le caisson terminé, les fermes préfabri-
quées des plates-formes latérales ont été posées
et brêlées en partie supérieure ; après clavage et
mise en tension des câbles (7T15) supérieurs, les
planches préfabriquées en béton armé ont été po- Photo 6
Les fermes support
sées (photo 6). des quais
Un hourdis coulé en place et un mortier de nivel-
Platform support
lement final ont alors complété la structure des frames
quais, suivant une technique courante en "bâti-
ment".
Ce chantier de constructions routières, situé à 500 km au sud de Santiago du Chili, dans la hui-
tième région, s’étend sur 164,8 km entre les villes de Chillan et Collipulli (figure 1).
D’un montant total de 178 M US$ et d’un délai de 28 mois, il consiste au doublement de la rou-
te panaméricaine "D Ruta 5 Sur" sur 135,24 km et à la construction de 2 x 2 voies neuves sur
29,56 km. Tout au long du parcours s’échelonnent 29 échangeurs, 36 ponts, 15 passerelles et
600 ouvrages d'assainissement ou d’irrigation.
Les retards d’expropriation, d’approbation de projets, la présence de lignes électriques, de fibres
optiques, de réseaux d’eau, de gaz et de pétrole ont morcelé le chantier rendant difficile la pro-
grammation et l’optimisation des travaux. A ceci s’ajoute la difficulté et les risques de travailler
à proximité d’une route en circulation où transitent tous les jours 25 000 véhicules et camions.
Débutés le 10 août 1999, les 90 premiers kilomètres seront livrés à la société concessionnai-
re dans les délais prévus, soit 15 mois après le démarrage des travaux.
C
es travaux s’inscrivent dans un plan gé-
néral du Ministerio de Obras Publicas (MOP
- Ministère des travaux publics) de double-
ment et réhabilitation de l’ancienne "Ruta 5 Sur",
qui s’étend de La Serena (450 km au nord de San-
tiago) à Puerto Montt (1 200 km au sud), pour fai-
re face à un état de délabrement avancé de la
chaussée béton mais aussi à un trafic sans cesse
grandissant de poids lourds qui assurent le trans-
port de toute marchandise depuis l’extrême sud du
pays à l’extrême nord du continent (route pan-
américaine).
En raison de l’urgence des travaux et la lourdeur
des investissements, le gouvernement chilien a dé-
cidé de faire des appels d’offre internationaux par
le biais de concessions pour le financement, la réa-
lisation et l’exploitation pendant 25 ans de cette
autoroute. Groupe GTM (81,25 %) en partenariat
avec le groupe mexicain Tribasa (18,75 %) est ad-
judicataire du tronçon Chillan - Collipulli et a confié
à Constructora DUMEZ-GTM Tribasa le soin de réa- Figure 1
liser les travaux, avancés à ce jour à 43 %. Tout au long de ces 164,8 km s’échelonnent des Plan de situation
ouvrages particuliers tels que 29 échangeurs pour Location
assurer les liens avec les villes et axes principaux
■ DESCRIPTION DE L’OUVRAGE de la région, 36 ponts de longueur variable entre
15 m et 280 m franchissant des rivières aux ré-
Le chantier se décompose en cinq secteurs qui se gimes parfois torrentiels de 2 400 m3/s, 15 pas-
distinguent par la nature des travaux à y effectuer. serelles piétonnes et 600 ouvrages d’assainissement
Les secteurs I, III et V, d’une longueur totale de assurant l’écoulement des eaux de pluie et d’irri-
135,24 km consistent au doublement de la "Ruta gation d’est en ouest.
5 Sur" et à la réparation-maintenance de la route Deux gares de péage principales et six secondaires
existante. Les secteurs II et IV d’une longueur to- sont prévues pour l’exploitation de l’autoroute par
tale de 29,56 km sont des bipasses entièrement la société concessionnaire (encadré "Les princi-
neufs. paux intervenants", page 41). ®
Travaux n° 770 • décembre 2000 37
INTERNATIONAL AMÉRIQUE
■ RÉALISATION
Les expropriations au Chili se font en grande par-
tie au fur et à mesure de l’avancement des travaux
et pour des raisons administratives et judiciaires
certains lots n’ont pas été expropriés en temps
utiles. La présence d’innombrables lignes élec-
triques, câbles téléphoniques, fibre optique, ré-
seaux d’eau potable, oléoduc, gazoduc a aussi
généré un grand nombre d’interférences et de re-
tards quant à la libération des terrains.
D’autre part, les délais d’approbation de certains
ouvrages d’assainissement et d’irrigation trans-
versaux à l’autoroute et des ponts contribuent au
découpage du chantier.
Le problème majeur que l’entreprise rencontre donc
Figure 2 aujourd’hui est le morcellement du chantier en par-
Schéma des relations
celles d’à peine 30 m parfois, obligeant à une pro-
dans le cadre des
concessions chiliennes.
® grammation complexe et partielle des taches.
Asesoria : Conseiller.
Représentant sur le terrain
de l’inspection fiscale
■ CONCEPTION Les terrassements (photo 1)
(maître d’œuvre)
Diagram of relations Cet ouvrage a été entièrement conçu par les ser- Les terrassements représentent 51,6 M US$ soit
in connection with Chilean vices de la Dirección de Vialidad du MOP et le dé- 29 % du montant total des travaux. Les déblais d’un
concessions partement des ponts du MOP. Le Projet référentiel volume total de 2 640 000 m3 d’origine argileuse,
Asesoria : field consultant
representing financial d’ingénierie (PRID), élaboré par le MOP regroupe limoneuse, sableuse – (le chantier traverse d’an-
inspection authorities des projet définitifs dont seule l’ingénierie d’exé- ciennes plaines de grands fleuves chiliens comme
(contracting agency) cution est développée par le groupement, et des le Bio Bio, qui au sortir de la cordillère des Andes,
avant-projets (APS) dont nous avons en charge les ralentissent et déposent les éléments les plus fins
avant-projets définitifs et les projets d’exécution. retrouvés dans les excavations) – n’ont pas pu être
Cette ingénierie, développée sur place par le bu- réutilisés dans les quelque 6 260 000 m3 de rem-
reau d’études de Constructora a nécessité la col- blais. Il a donc fallu ouvrir des emprunts, essen-
laboration de 25 ingénieurs utilisant les logiciels tiellement de sable pur sans contamination
les plus performants possibles en matière de cal- limoneuse, tout au long de la trace, ainsi que
culs géométriques et de volumes (CLIP 2000 offre des décharges habilitées à recevoir les produits
la possibilité de simuler en trois dimensions le pro- des excavations. A souligner, tout de même, la pré-
fil de l’autoroute) et de calcul de structures et ré- sence de bancs de roche sédimentaire à haute com-
sistance des matériaux (SAP 90). Ils sont assistés pacité (350 000 m 3 , 12 % des excavations)
par 25 topographes chargés des relevés de terrains contraignant à des tirs de mine à proximité d’ha-
et des vérifications des données du PRID (figure 2). bitations, de lignes électriques et de la "Ruta 5
Sur" en service.
Les terrassements ont mobilisé plus de 20 exca-
■ ENCADREMENT vatrices (Cat. 235, 320), 15 retro-excavatrices (Cat.
ET MAIN D’ŒUVRE 416), 10 chargeurs (Cat. 936,966), 15 bulldozers
(Cat. D4, D6, D7, D8, D9), 15 compacteurs (Cat.
La direction du chantier se décompose en sept dé- CS-533, 563), 30 camion-citerne de 10000 à 25000
partements distincts : la direction générale, l’ad- litres de capacité et 150 camions bennes pour des
Figure 3
Profil longitudinal
du pont Laja
Longitudinal
section
of the Laja Bridge
Figure 4
Profil longitudinal
du pont BIo Bio
Longitudinal
section
of the Bio Bio
Bridge
Photo 4 Photo 5
Finisher de largeur utile de 7,5 m Signalisation provisoire,
et son échelon de compacteurs dynamiques lignes électriques
et route en circulation
Paver with useful width of 7.5 m
and its dynamic compactors Temporary signing,
electric lights and highway
in service
®
route y compris dans les déviations. Des signali- ABSTRACT ópticas, de redes de agua, de gas y de
sations et protections provisoires nécessaires à la petróleo han troceado las obras haciendo
bonne circulation des usagers et au bon déroule- Road constructions in así difícil la programación y la opti-
ment du chantier ont ainsi été mises en place. Sur Chile. The Chillan-Collipulli mización de las obras. Se añade a todo
project ello la dificultad y los riesgos de tra-
une route où le flux des véhicules peut atteindre
bajar en las inmediaciones de una car-
25 000 par jour en période de pointe (vacances
M. Pisano, L. Galis retera abierta al tráfico rodado, por la
d’été) et où l’on dénombre statistiquement chaque
cual pasan a diario 25.000 vehículos
mois, 20 accidents, il fallait mettre tout en œuvre This highway construction project, loca- y camiones.
pour la sécuriser et faciliter les interventions en ted 500 km south of Santiago, in the Iniciados el 10 de agosto de 1999, los
cas d’urgence. Des équipes d’interventions rapides eighth region, extends along 164.8 km 90 primeros kilómetros serán entre-
ont ainsi été mises en place pour dégager les voies, between the towns of Chillan and Col- gados al concesionario dentro de los
signaler et retirer tout obstacle, assister les équipes lipulli. plazos proyectados, o sea, 15 meses
de construction ainsi que les usagers et organiser Valued at US$ 178 million and sche- después de haberse iniciado las obras.
le cas échéant la venue des pompiers et ambu- duled for completion within 28 months,
lances. it involves the doubling of the Pan-Ame-
rican highway "D Ruta 5 Sur" along
135.24 km and the construction of dual
two-lane carriageways along 29.56 km.
■ CONCLUSION Over the entire length, there are 29
interchanges, 36 bridges, 15 foot bridges
L’ampleur des travaux tout au long des 164 km and 600 drainage or irrigation struc-
d’autoroute à réaliser, le délai très tendu de 28 tures.
mois et le morcellement du chantier (cf. supra) ont Delays due to expropriation procedures,
obligé la direction du projet à multiplier chantiers project approval, the presence of power
et équipes et à prendre des mesures d’accéléra- lines, optical fibres, as well as water,
tion qui ont permis une facturation atteignant gas and petroleum networks have frag-
11 M US$/mois en pointe, et le respect des en- mented the works, resulting in difficult
gagements. De fait, les 90 premiers kilomètres de scheduling and optimisation. To this
l’autoroute seront livrés à la société concession- is added the difficulty and the risks
involved in working near a highway that
naire dans les délais, soit 15 mois après le début
is in service and handles 25,000 vehicles
des travaux.
and lorries every day.
Begun on 10 August 1999, the first 90
km will be delivered to the operator on
schedule, 15 months after the start of
the works.
RESUMEN ESPAÑOL
Construcciones viarias en
Chile. Las obras de Chillan-
Collipulli
M. Pisano y L. Galis
Figure 1
■ LE LOT 603 Section type
"BLACK HILL TUNNELS" tunnel drainé
Typical
D’un montant de travaux d’environ 600 MHK$ à pressure
réaliser sur une durée totale de 46 mois (dont 95 % relieved tunnel
section
à réaliser en 32 mois seulement), le lot 603 est
un des ouvrages majeurs de la nouvelle ligne. Il
comporte des travaux de nature très diverse à réa-
liser, avec ses quatre tunnels d’une section de
30 m2 d’une longueur moyenne de 1 750 ml, ses
ouvrages de sortie en tranchée couverte (70000 m3
dont 2 000 m3 en rocher à excaver - 8 000 m3 de
béton à mettre en place), son puits de ventilation
(diamètre de 10 ml - Profondeur 40 ml), son puits
de raccordement complètement enterré (section mativement au milieu de chaque tunnel. Le granit
ovale de 35 m2 - Profondeur 30 ml), 13 niches et sain a une résistante variant de 1000 à 2500 bars,
stations de pompage (section moyenne 70 m2 - Lon- à comparer à celle du tuf variant de 1 000 à 3 200
gueur moyenne 25 ml) et six ouvrages de liai- bars. Le massif traversé présente un ensemble de
sons et de communications (1200 ml sur les 7100 trois directions prédominantes de joints. Le RQD
du contrat). (Rock Quality Description) varie de 65 à 100. La Q-
Le groupement d’entreprises DUMEZ-GTM (pilote value est supérieure à 4 sur 86 % de la longueur.
75 %) et Chun Wo (25 %), adjudicataire de ce lot La couverture moyenne de terrain est supérieure à
en conception-construction, a su apporter des in- 100 m.
novations techniques importantes et les discuter Mis à part les 25 m de zone altérée, le terrain ren-
avec un client ouvert et respectueux de mettre en contré présentait des conditions proches de celles
place et d’appliquer les règles de base d’un par- identifiées lors de l’étude du projet. Cette derniè-
tenariat réussi, intégrant des solutions propres à re prévoyait la mise en place de deux types de sou-
convenir à tous (notamment la mise en place d’une tènement, léger et lourd (lourd dans le cas des
couche drainante en première mondiale, la mise zones de portail non drainées et léger dans les
en place de béton projeté de revêtement définitif zones de tunnel drainées), complétés par un revê-
sur membrane dans les niches et les bifurcations…). tement en béton coffré de 0,25 m d’épaisseur fon-
L’effectif du chantier, à son pic, devrait compter dé sur semelle. Compte tenu de leur longueur et
environ 650 ouvriers (emplois directs et sous-trai- des méthodes d’excavation retenues, toutes les
tance), pour une soixantaine de cadres (y compris galeries ont été équipées de dispositifs de venti-
secrétariat, qualité, équipes topographiques). lation.
Les tunnels traversent un massif de granit sain sur Géométriquement, les tunnels suivent un tracé gé-
94 % du tracé, du tuf sur 4,5 % et une zone d’ori- néral parallèle avec des pentes variant de - 3 % à
gine hydrothermale sur les 1,5 % restants. Les re- + 3 %, et des rayons de courbures (tunnel revêtu)
connaissances géologiques préalables n’avaient variant de 300 ml à 700 ml.
pas mis en évidence la zone d’origine hydrother- Le diamètre d’excavation en tunnel est de 6,1 m,
male de 20 à 25 m de long, rencontrée approxi- soit une section de 30 m2 (figure 1). ®
Travaux n° 770 • décembre 2000 43
INTERNATIONAL ASIE
®
Les niches diverses et les ouvrages de raccorde-
ment ont des longueurs variant de 12 à 158 m et
des portées variables de 7 à 12 m (figures 2, 3 et
photo 1).
■ LES TRAVAUX
Les travaux extérieurs
Les tunnels
Figure 2
Section type niche de ventilation F1A
Excavation
Les travaux d’excavation à l’explosif ont été menés
Typical fan F1A niche section
de front sur l’ensemble des tunnels en partant des
têtes ouest et est. La foration s’effectuait pleine
face avec un Jumbo L2C (photo 2). Elle comportait
72 trous d’abattage et de découpage de 48 mm
de diamètre et trois trous de bouchon de 102 mm.
Les longueurs de foration étaient de 4,6 m pour un
résultat de 4,2 m en moyenne. Le chargement des
trous d‘abattage était réalisé avec de l’émulsion
pompée, alors que les trous de découpage étaient
chargés avec des cartouches traditionnelles reliées
par du cordeau détonant 40 gr/ml. Les détonateurs
utilisés étaient du type non-électrique avec des re-
tards en millisecondes (numéros de 1 à 30) ou en
secondes (de 10 à 14). Les rendements obtenus
à l’Est sont de l’ordre de 260 m par mois en moyen-
ne (tous tunnels confondus, soit quatre faces
disponibles), excavés par des équipes travaillant
24 heures sur 24 et 6 jours sur 7, dans un envi-
ronnement favorable, sans site urbain à proximité,
donc sans contraintes de bruit et de vibration. L’avan-
cée du meilleur mois, octobre 1999, fut de 680 m
Figure 3
Tunnels, puits et tunnels
transversaux - Vues isométriques
Tunnels, shafts and adits LES PRINCIPAUX MOYENS
isometric views
MIS EN ŒUVRE
• Jumbo Atlas Copco L2C rocket boomer semi-
automatique 2 bras + nacelle
• Jumbo Atlas Copco 282 1 bras + nacelle
• Chargeurs CAT 966 et 936
• Robot à béton projeté pompe Meyco Suprema
montée sur porteur Liebherr 901
Photo 1 • Ventilateurs AEC 90 kW et 132 kW
Vue type • Grue Comedil 20 t à 25 m
bifurcation en tunnel
• Grue Kobelco 150 tonnes
Typical view
of branch in tunnel
Drainage/Etanchéité
LES PRINCIPAUX
INTERVENANTS
Maître d’ouvrage
M.T.R. Corporation
Maître d’œuvre
M.T.R. Corporation
Groupement d’entreprises
DUMEZ-GTM (pilote 75 %) - Chun Wo (25 %)
Principaux consultants
• Halcrow (design)
• Maunsell (tir à l’explosif)
Principaux sous-traitants
• Atlas Copco
• Harvard
• Up-Right
Photo 4 • Sheung Moon
Coffrage type
Principaux fournisseurs
en tunnel sont auto-mobiles roulant sur des rails posés à
• Orica (explosifs)
Typical shuttering même le radier (photo 4). La cadence d’avance-
in the tunnel • M.B.T (accélérateur pour béton projeté)
ment est de quatre à cinq plots par semaine. En
• Sika (membranes)
plus des outils coffrants, chaque tunnel est équi-
• Ken On (béton)
pé de portiques. De par la nature même de la mé-
• Redland (béton projeté)
thode retenue, le premier portique est un portique
• Siforms (coffrages métalliques)
de contrôle des gabarits. Celui-ci est effectué après
bétonnage du radier et avant bétonnage du coffra-
ge de reconstitution.
Ces derniers sous-profils sont soit retirés, soit trai-
tés au moyen d’un éclateur hydraulique, soit trai-
tés au moyen d’un brise-roche monté sur pelle. Le
second portique est dédié à la pose de l’étanchéi- LES PRINCIPALES
té et à l’injection. Le dernier permet la pose des QUANTITÉS
supports métalliques, les ragréages et réparations
diverses ainsi que les travaux d’injection de l’an- • Déblais extérieurs : 70 000 m3
neau définitif. • Marinage tunnels : 240 000 m3
Le train ainsi constitué atteint une longueur moyen- • Béton de revêtement : 55 000 m3
ne de 175 m.
Les pompes à béton électriques placées en queue
Par ses caractéristiques techniques, ses tracés en Extending over a period of 46 months
courbe avec pentes alternées, ses ouvrages an- and amounting to about HK$ 600 mil-
nexes variés et les difficultés géologiques ren- lion, the works of the Black Hill Tun-
contrées, la réalisation des travaux des tunnels du nels project section 603 for the new
lot 603 constitue véritablement le point d’orgue de metro line towards Tcheung Kwan O
l’aménagement de la nouvelle ligne de métro vers include four tunnels (30 sq. m section,
Tseung Kwan O. 1,750 m long) excavated by blasting
La nature même du contrat en conception-réalisa- using a pumped emulsion with the setup
tion a permis au groupement d’entreprises DUMEZ- of conventional bracing. They go through
GTM - Chun Wo de faire reconnaître ses capacités sound granite and tuff, and are paved
with cast concrete in place in different
en matière de travaux souterrains par la mise en
phases (double-roller system).
place de systèmes innovants, dans le respect des
Nearing its second year, this project is
critères de coûts, de délais et de qualité, et ce dans being activated in order to finish the
un esprit de partnering tel que mis en place et sou- concreting phase after the successful
haité par le client, pionnier en la matière. excavation work completed at the begin-
ning of the summer of 2000.
RESUMEN ESPAÑOL
El lote 603 "Black hill
Tunnels" en Hong Kong
Réhabilitation du barrage
L'article présente la solution employée
pour la réhabilitation du barrage de
Une solution simple pour un
Dau Tieng au Vietnam. Ce barrage a
été construit en 1982 entre autres
pour réguler le cours de la rivière Sai-
gon en amont d'Ho Chi Minh-Ville
L
connut en effet de nombreux pro- e réservoir de Dau Tieng est situé dans la cessaire à la culture intensive de canne à sucre.
blèmes. En particulier une fuite sé- province de Tay Ninh sur la rivière Saigon à Le barrage régule en outre, le cours de la rivière
100 km au nord-ouest de Ho Chi Minh-Ville. Saigon, protégeant ainsi Ho Chi Minh-Ville contre
rieuse localisée dans la partie Avec une surface de 1 350 ha, le réservoir de Dau les crues soudaines qui survenaient régulièrement
principale du réservoir associée à une Tieng constitue le plus grand lac du Vietnam. Construit avant sa construction.
pression artésienne à l'aval du bar- en 1982 pour réguler la rivière et irriguer les plaines Accessoirement le lac créé par le barrage de Dau
adjacentes, le barrage a connu de nombreux pro- Tieng constitue aussi un lieu touristique appelé à
rage, provoqua une inquiétude légi-
blèmes, en particulier une fuite d’environ 20 l/s un développement important grâce à sa proximité
time quant à la stabilité du barrage. dans sa partie principale couvrant environ 185 m de la Capitale et son réseau de routes de bonne
Afin de résoudre le problème une cou- depuis le canal d’irrigation n° 1. qualité.
pure étanche "courte" (ne descen- Les travaux de réparation consistèrent d’abord à La construction du barrage de Dau Tieng, et celle
réaliser des injections de façon épisodique, mais de plusieurs petits barrages collinaires adjacents,
dant pas jusqu'au substratum rocheux)
avec un succès limité étant donné que le noyau sa- furent achevées en 1982 (figures 1 et 2).
en paroi bentonite ciment fut propo- blo-argileux du barrage et les terrains de fondation
sée, tenant compte de la géologie du n’étaient pas adaptés à ce type de traitement. De-
site et des causes présumées des vant l’inquiétude croissante sur la stabilité à long ■ LES PROBLÈMES COMMENCENT
terme de l’ouvrage et les conséquences d’une rup-
désordres.
ture risquant de provoquer une inondation de la ca- Immédiatement après la mise en eau, un certain
Le comportement hydraulique du bar- pitale Ho Chi Minh-Ville, il a fallu rechercher une nombre de problèmes majeurs furent identifiés avec
rage a été étudié à l'aide du logiciel solution définitive à ces problèmes. l’apparition de fuites importantes à travers le bar-
PLAXIS développé pour l'étude des rage principal et quelques fuites plus réduites en
plusieurs points sur les barrages secondaires.
écoulements dans les sols et les
■ LE BARRAGE Les fuites les plus sérieuses étaient situées à l’ex-
roches. La paroi au coulis fut réali- trémité Est du barrage principal à proximité du
sée et permit de réduire les débits Le barrage de Dau Tieng fut construit pour créer un canal d’irrigation n° 1. Cette situation exigeait de
de manière significative et de résoudre réservoir d’environ 1350 ha pour une capacité de procéder, de manière urgente, à des travaux de ré-
1 450 millions de m3, afin de fournir l’irrigation né- paration qui commencèrent en 1984.
les problèmes de sous-pressions à
Figure 1
l'aval du barrage. Coupe longitudinale du barrage - Longitudinal section of the dam
problème difficile
®
L’écoulement principal s’étendait jusqu’à la sec- de perméabilité kh d’environ 1,5 x 10 –6 m/s ; sous
tion H23 (figures 1 et 2). Le débit mesuré était de cette couche d’argile, se trouve une couche de sable
l’ordre de 20 l/s pour un niveau de réservoir à argileux (repères # 3a et 3b) qui descend entre 22
24,4 m ce qui, compte tenu de la pression arté- et 38 m de profondeur, de perméabilité k h d’envi-
sienne en aval, provoqua une inquiétude légitime ron 7,5 x 10 –5 m/s (coupe H 21, figure 2).
quant à la stabilité du barrage. Un relevé des niveaux piézométriques à l’aval du
barrage, pour une retenue à 24,2 m a permis de
relever deux points très importants :
◆ la présence d’une nappe artésienne de 1,5 à
2,5 m de hauteur piézométrique située à l’aval du
barrage ;
◆ une divergence des courbes piézométriques
amont/aval au niveau du canal, indiquant un écou-
lement important autour de cette structure.
Des ces deux observations on en conclut que, très
probablement, les problèmes étaient dus à une éro-
sion à l’interface entre le corps du barrage et la
structure béton du canal ainsi qu’à une instabili-
té du barrage en partie aval due à l’artésianisme ;
ce dernier phénomène est d’ailleurs amplifié par le
facteur d’érosion.
La sous-pression à l’aval est certainement due à la
présence de la couche d’argile repère # 3 qui em-
pêche le drainage naturel des couches # 3a et 3b.
Tout se passe comme si l’on était en présence d’un
équilibre précaire entre les sous-pressions et le
Photo 1 poids de la couche d’argile et de fissures locali-
Excavation ■ LA GÉOLOGIE DU SITE sées de la couche d’argile permettant aux sous-
de la paroi au coulis
ET LES CAUSES SUPPOSÉES pressions de se développer en écoulements.
Excavation DES PROBLÈMES Cet état de pseudo-équilibre, sous un gradient de
of diaphragm wall
l’ordre de 1, aurait pu alors évoluer vers un état de
Sous le versant aval du barrage, le sol de fondation rupture sous l’effet de deux facteurs :
est constitué d’une couche mince d’argile (couche ◆ une érosion régressive ;
repère # 3), de l’ordre de 1 à 3 m d’épaisseur et ◆ un colmatage à l’aval.
Figure 3
Modélisation du barrage
avec la paroi
et les puits de décharge
Modelling of dam
with diaphragm wall
and relief well
Precast Elements
for Segmental Bridge
Construction
The Bang Na Expressway is a 55 km long viaduct in Bangkok, Thailand. With its recent comple-
tion in March 2000 it became the longest bridge in the world. The superstructure is entirely com-
posed of precast concrete segments with external post-tensioning. The following text describes
the conception and operation of the precast yard as well as special construction problems.
■ INTRODUCTION
There are few projects in the world that can match
the Bang Na Expressway with regard to size, time
constraints and innovative construction techniques.
There are even fewer projects which have been more
widely publicized. Various technical papers in En-
glish, French and German describe many of its as-
pects (see bibliography for English and French
language references). This paper specializes in the
description of the production of the precast ele-
ments.
Figure 1
D6 segment
■ THE BANG NA EXPRESSWAY tion period but also to ensure better product qua- on a trailer
PROJECT lity. As a result, the complete superstructure is com-
Voussoir D6
posed of precast elements. Roughly 60 % of the sur une remorque
The Bang Na Expressway (BNE) was constructed by overall quantities of the project are made up of seg-
Bilfinger + Berger Bauaktiengesellschaft, Germany, ments which can be categorized into three basic
and Ch. Karnchang Plc, Thailand, which formed the types : D6 segments, D2/D3 segments, and por-
Joint Venture BBCD (JV BBCD) for this project. The tal segments.
BNE extends to the southeast of Bangkok, Thailand The superstructure of the mainline with three di-
and comprises a mainline of 55 km at a deck height rectional lanes each is composed of D6 segments
of 18,60 m and typical span lengths of 41,85 m. It (figure 1). These segments are designated D6 to
also includes an additional 40 km of ramps and in- identify them as deck elements with a total of six
tersections. The expressway connects the Second traffic lanes. They are 27,20 m wide with a weight
International Airport of Bangkok as well as the deep of up to 100 t and form the core component of the
water harbor Laem Chabang and the industrial re- very innovative design. They feature highly inclined
gion of the Eastern Seabord with the city (see also webs and two diagonal struts to support the deck.
figure 5). Since there existed no prior experience with these
Limited logisitics and the congestion of operations segments, the contractor decided to test a full sca-
within the confines of a very frequented highway as le bridge span [1], [6]. The resulting test span de-
well as a contractual completion period of 42 months veloped excellent load-bearing capacity and exceeded
left JV BBCD with few options. It became apparent the theoretical design. The test span also de-
that only the construction methods and quick as- monstrated excellent transfer of forces between
sembly of a segmental solution would work. Due to segments ; a capability not immediately obvious in
the soft upper clay layers of the subsoil, the brid- considering the cross-section.
ge is founded on driven piles connected by pile The deck of the ramps and intersections as well as
caps. The mainline piers are 16 m high and have in the widenings is composed of D2 or D3 segments
an H-shape. The overall structure is decribed more with a width for two or three traffic lanes, respec-
detailed in references [1], [2], [3]. tively. The main features of the two types are si-
It was decided to prefabricate as much of the pro- milar with the notable exception of the deck width
ject as possible not only due to the short construc- which is a maximum at 15,60 m (D3) weighing ®
Travaux n° 770 • décembre 2000 53
INTERNATIONAL ASIE
®
Figure 2 65 t. They are treated as one type and called D2/D3
D2/D3 segments (figure 2).
during erection
These segments have been used extensively on
D2/D3
pendant le montage other projects in Bangkok by the partner companies
of the joint venture. For the BNE, however, more
D2/D3 segments were used than on prior projects
even though 75 % of the 1 900 000 m2 deck area
is formed by D6 segments. In areas where the brid-
ge deck is widenend to provide for exit ramps or ele-
vated toll plazas, the segments were placed on
special portal structures in order to provide the ne-
cessary clearance for the highway underneath. The
beams for these portals are assembled using pre-
cast elements (figure 3). All segments were as-
sembled by steel girders which were placed on top
of the columns so as not to interfer with the traf-
Figure 3 fic flow below. First, all segments were moved into
Portal segments the correct position and then post-tensioned by ex-
in the storage area
ternal tendons. Finally the full span was lowered
Voussoirs portiques
au stockage
onto the bearings. The joints were not treated. Ins-
tead, the segments were assembled using dry joints.
The requirement for a very exacting fit were, there-
fore, particularly demanding. For the D6 segments
underslung girders with an integrated swivel crane
were used, while the D2/D3 and the portal seg-
ments were erected with overhead trusses [2].
Figure 4 shows all described elements as employed
at an intersection. In the foreground the portal
girder can be seen erecting a portal beam. In the
background, a multitude of completed portals. Again,
the function of these structures was to provide clea-
rance for the at-grade highway. In the center back-
ground an underslung D6 girder is erecting the
mainline segments. Note that only the swivel cra-
ne is visible. To the left and right, two D2/D3 gir-
Table I ders are placing segments on the portal beams.
Quantities D6 D2/D3 Portals Total
of Major Segment The figure highlights the complexity and the the high
No. Of Segments 21 320 18 250 3 200 ---
Types degree of prefabrication of the project.
Concrete [m3] 733 200 337 400 84 800 1 155 400 Once the design was determined, the question aro-
Quantités
des voussoirs Rebar [t] 86 150 53 200 10 500 149 850 se how to fabricate the huge amounts of segments
majeurs types
Transversal p/t [t] 13 950 4 750 --- 18 700 required. A synopsis of the quantities of the major
segment types is shown in table I.
Figure 4 It is evident from the quantities that special atten-
Erection of D6, D2/D3 tion was warranted to the smallest details in the
and portal segments
design of the segments, the production procedures
Montage des voussoirs and the overall organization of the precast opera-
D6, D2/D3 et portiques
tions. JV BBCD would benefit from the experience
of the partners who already had completed projects
of a similar nature in Bangkok.
Figure 7
Match-casting
■ MATCH-CASTING technologies
Technologies
As already mentioned, the fit of the segments was de moulage "Match"
of primary importance considering the dry joint re-
quirement of matching the segments. The basic
idea for solving this problem is to cast them against
each other. This is commonly referred to as match-
casting [7]. In this method, a previously cast ele-
ment serves as bulkhead for the next element to
be cast. With such a casting method all joints will
fit perfectly when the segments are stripped. The
disadvantage of this method is the reduction in flexi-
bility : each segment has an assigned location in
the span and cannot be interchanged. Damage of
one segment in a span means reproduction of the
full span. There are two different technologies :
long-bed and short-bed match casting (figure 7).
In the case of simple geometric features and small
dimensions of elements making up the span, the
long bed is most advantageous. In this method, the
full soffit formwork of the span is laid out. The side
and inner forms slide along the bed as the elements
are cast. This technology was employed to produ-
ce the portal segments. ®
Travaux n° 770 • décembre 2000 55
INTERNATIONAL ASIE
■ PRODUCTION FLOW
FOR TYPICAL D6 SEGMENTS
The schedule and the number of forms used de- Figure 11
termined the production for D6 segments as well prepared in another location and integrated into the Production flow
as D2/D3 segments from the very beginning. In or- rebar cage together with the two forms for the de- for a typical D6 segment
der to meet scheduled milestones, one typical seg- viator blocks. Production
ment had to be completed every 24 hours for each To facilitate the fabrication of the rebar cage, a pour un voussoir D6 type
of 26 work days a month. Since the amount of work jig was located adjacent to the forms. Two Liebherr
for the pier segments was considerably more ex- tower cranes were used in each of the four pro-
tensive, a 48 hour work cycle was required. duction lines for all lifting operations. Once cast, it
Using 38 forms for typical D6 segments and 10 took about ten hours for the concrete to develop
forms for pier segments 988 typical and 130 pier the required strength to allow for the partial post-
segments could be manufactured each month. This tensioning of the transverse tendons. Partial post-
production rate was only possible if the rebar cage tensioning was required to shift the segment out
was prefabricated outside of the form and instal- of the forming system. The subsequent transfer
led in its entirety (table II) before casting the seg- from the casting to the match-cast and then into
ments. The figures of table II take into account that the curing position was done by means of the track-
the diagonal struts and the transverse tendons were mounted sleds (figure 11). ®
Travaux n° 770 • décembre 2000 57
INTERNATIONAL ASIE
®
Figure 12 The production of D2/D3 and portal segments was
Precast Yard, similar to the above D6 segments.
layout
of facilities
Zone
de préfabrication, ■ OVERALL ARRANGEMENT
disposition OF THE PRODUCTION
des ressources
FACILITIES
A layout of the facilities depicting the arrangement
of the individual production areas and their rela-
tionship to each other is shown in figure 12. In ge-
neral it is not often one can find a site with the exact
required area for setting up a casting yard. More li-
kely, it is necessary to make the optimum use of a
given site. Since the D6 segments were the core
elements of the bridge, it was with these that the
planning started. Four production lines with 12
molds each (No. 4 in figure 12) were located in the
center of the site. A concrete road was placed bet-
ween two opposite lines which was used for trans-
ports and which provided space for the match-cast
and curing locations of the segments (figure 13).
The mirror image of the molds to the left and the
right of this road is also visible in this figure. On
the edge of this area the tracks for the tower cranes
serving each line can be seen. The survey towers
and the areas for the preparation of the rebar cages
(No. 1 in figure 12) are also shown. The reinforce-
ment was cut and bent in a workshop (No. 14). The-
re were two concrete mixing plants (No. 10), one
to the north with the other to the south of the
production lines. Storage areas (No. 7) were loca-
ted at the end of the production lines. Separate re-
bar cage prefabrication, segment casting and storage
area for the D2/D3 segments make up a self contai-
ned complex as well as the production area for fa-
brication of the portal segments.
® ■ TRANSVERSAL rage space equal to one and one half times the ave-
POST-TENSIONING rage monthly production.
The strength of the subsoil in the precast yard was
Transversal post-tensioning within a segment was not sufficient to carry the load of the segments
comprised of six tendons each with three or four directly. Therefore it became necessary to install
strands of 15 mm diameter of grade 1670/1860 strip foundations on driven piles for each storage
steel. Four of these tendons were placed in the place. All segments were placed on three sand bags,
deck slab. The dead end of these tendons is em- one at each of three support points, to avoid strains
bedded in the concrete and the live end is consis- in the segments during storage.
ted of flat anchors. The other two tendons were In order to reduce the cost for development of the
installed through the cantilever/web/bottom slab, storage area, as well as maximize efficient use of
reinforcing the bottom cord of the internal truss of alloted area, it was decided to double-stack the seg-
the segment. Only these tendons were simulta- ments. Direct storage on top of each other was not
neously stressed at both ends (figure 16). A partial possible because approximate seven meter width
post-tensioning stress of 50 % was applied to pre- at the segment’s bottom slab would have trans-
vent shrinkage cracks and before the cantilever ferred point loads of up to 43 tons. The resulting
forms could be removed. The tendons were later concentrated loads between the web and diagonal
fully stressed in the segment storage area. Since supports of the lower segment would have excee-
the cantilevers are only 20 cm thick, accurate ded the live loads by which the segments were
placement of the tendons was necessary to avoid designed. There were two solutions to the problem.
warping which would have adversely affected the Either, place a distribution frame on top of the lo-
fit between segments during erection. wer segment or install three temporary props within
Figure 16
the lower segment box area corresponding to the
D6 storage three transfer points on its upper surface. The de-
Stockage D6 cision for the temporary props was taken because
of the lower costs involved. In this instance special
care had to be taken to install them correctly. No
additional stresses could be introduced on the up-
per surface of the deck slab by securing the props
too tightly. Figure 16 shows a section of the double
stacked D6 segments (also, refer to figure 22). In
the foreground D2/D3 segments can be seen and
in the background a shuttle-lift transporting a D6
segment to the storage area.
Due to the match-casting method, all segments of
a span had to be cast in their planned sequence
for erection. They were also stored in the same way
on top and beside of each other. Transportation out
of the storage area was done span by span, follo-
■ STORAGE OF THE D6 SEGMENTS wing a first in, first out sequence. Fortunately, the-
re were only three span lengths : 44,40, 41,85 and
The size of the storage areas was considerable due 39,30 meters, each consisting of 18, 17 and 16
to the D6 segment size (27,20 meters wide - 2,55 segments, respectively. This limited set of variables
meters long - 2,60 meters high). Additionally, the made the storage logistics quite simple.
schedule required a production rate of 1 100 D6
segments per month while the design dictated a
cure period of 28 days before erection. ■ TRANSPORTATION
There were no storage areas available along the
construction site. So, all necessary space had to Transportation of segments was divided into four
be provided within the confines of the precast yard. operations, each with separate means of shipment
The logistic consequences from a production rate and optimized for the specific task.
of 1 100 D6 segments per month required a deci- ◆ production area : rails (see above) ;
sion concerning the interrelationship between the ◆ storage area : shuttle-lifts ;
number of molds and the number of transports. In ◆ yard to construction site : trucks and trailers ;
light of this relationship is was decided to base the ◆ construction site : shuttle-lifts.
resulting procurements of the two equipment types The transportation of the D6 segments within the
on "zero slack" due to the costs involved. To help storage area and at the construction sites was ac-
ensure a consistent flow of segments out of the complished with the use of 12 shuttle-lifts. These
storage yard it was necessary to provide a buffer. units were built by Paolo di Niccola of Italy accor-
The buffer was accomplished by designating sto- ding to design criteria established by Bilfinger + Ber-
■ JOINTS
The results of the test span showed that load trans-
fer between segments was primarily obtained by
friction. The shear keys provided additional me-
chanical interlock capacity. When stripping the seg-
ments these shear keys were naturally a weak point,
so it was necessary to work with care to assure
their integrity. A mixture of liquid soap and talcum
powder was used as a stripping agent. The results
were satisfactory. The structural design allowed for
a destruction of 20 % of the shear key surface. This
value was never reached. However, when a shear
Ch. Brockmann
1994 : trait noir S’agissant de l’ancienneté, en moyenne, les ETAM 55 % des ETAM ont un niveau d’études inférieur
1999 : trait grisé au baccalauréat (24 % n’ont aucun diplôme et
31 % un CAP ou un BEP), la plupart des autres
ont un diplôme du niveau du baccalauréat
(20 %) ou de technicien supérieur (BTS – DUT :
21 %).
Cette situation résulte de la place importante
laissée à la promotion interne dans les entre-
prises de travaux publics : 22 % des ETAM sont
en effet issus, au sein de leur entreprise, du
niveau ouvrier.
■ QUE DEVIENNENT
LES DIPLÔMÉS DES IUT
"GÉNIE CIVIL" ?
FORMATION PROFESSIONNELLE
DANS LES TRAVAUX PUBLICS :
UNE NOUVELLE ÉTAPE
de la FFB et de la FNTP, auprès des anciens étu- L’observation du niveau d’études des cadres se-
diants d’IUT ayant obtenu leur diplôme entre 1992 lon leur âge montre que le phénomène d’éléva-
et 1997, a permis d’établir que 61 % des étu- tion du niveau général devrait se poursuivre, quelle Le ministère de l’Education Nationale et la Fédération Na-
diants ont poursuivi leurs études immédiatement que soit la taille de l’entreprise. tionale des Travaux Publics ont signé le jeudi 23 novembre,
après l’obtention du diplôme universitaire de tech- Il convient d’observer que 7 écoles ou groupes au Salon de l’Education*, une convention générale de co-
nologie (DUT), 93 % d’entre eux ont obtenu le di- d’écoles alimentent les deux tiers des emplois opération.
plôme sanctionnant cette poursuite d’études. d’ingénieurs des entreprises de Travaux Publics. Pour répondre au besoin des entreprises de Travaux Publics
28 % de ces étudiants ont une formation d’un an Ainsi, 21 % des ingénieurs des Travaux Publics de recruter des salariés jeunes et qualifiés, cette convention
post-DUT. 23 % ont intégré une école d’ingénieurs, sont issus de l’ESTP, 13 % de l’ENSAM Arts et prévoit la mise en place, sur l’ensemble du territoire, de fi-
17 % ont préparé une licence ou une maîtrise et Métiers, lières de formation préparant un plus grand nombre de jeunes
13 % une formation de type Institut Universitai- 9,6 % de l’INA, 7,3 % de l’ENSTIM Nîmes, Alès, aux métiers du secteur, en milieu scolaire ou dans le cadre
re Professionnalisé (IUP). 73 % ont trouvé un em- Douai, 7 % des écoles centrales de Paris, Lyon de l’apprentissage.
ploi dans les 3 mois. et Nantes, 6,1 % de l’ENPC Ponts et Chaussées Ses dispositions concernent aussi le développement de l’in-
et 3,5 % de l’ENSAIS de Strasbourg. formation des jeunes, des familles et des enseignants sur
Les cadres Afin, d’une part, de sensibiliser les élèves de ter- les métiers des Travaux Publics et prévoient la réalisation
minale et de classes préparatoires au secteur de nombreuses actions à mener conjointement par la Pro-
Les deux tiers des cadres ont un niveau d’études des Travaux Publics et d’autre part de mieux fai- fession et l’Education Nationale :
supérieur au baccalauréat, la moitié un diplôme re connaître aux entreprises l’offre de formation ◆ création et actualisation de diplôme ;
d’école d’ingénieurs ou de techniciens supérieurs. existante, la FNTP publiera en décembre prochain ◆ ouverture de nouvelles sections dans les lycées profes-
A noter qu’un cadre sur 5 n’a pas le baccalau- un guide des formations supérieures préparant sionnels ;
réat. Comme pour les ETAM, la promotion inter- au secteur des Travaux Publics élaboré avec le ◆ accueil d’élèves et de professeurs en stage dans les en-
ne joue son rôle; c’est ainsi que 17 % des cadres concours du Centre d’études des formations d’in- treprises ;
sont issus du niveau ETAM. génieurs (CEFI). ◆ participation de professionnels à l’enseignement et aux
Cependant, entre 1994 et 1999, le niveau des jurys d’examens ;
études des cadres des Travaux Publics s’est sen- ◆ parcours d’insertion pour les aides éducateurs et les jeunes
siblement élevé : le taux de cadres ayant un di- en difficulté,
plôme inférieur au BAC a chuté de 31 % à 19 %, ◆…
et les diplômés d’écoles d’ingénieurs représen- Fruit d’une volonté commune, cette convention est une nou-
tent désormais un tiers des cadres contre un velle étape dans le partenariat existant depuis plusieurs an-
quart en 1994. nées entre la Fédération Nationale des Travaux Publics et
Cette forte évolution s’explique par le remplace- l’Education Nationale.
ment de cadres plus âgés et peu diplômés par Elle vient en appui de la campagne de communication de la
d’autres, plus jeunes et d’un niveau d’études su- FNTP : "ça bouge, ça te change"
périeures. Initiée en mars 2000 :
1994 : trait noir ◆ pour renouveler les effectifs, les années de crise traver-
1999 : trait grisé sées par le secteur s’étant conclues, à défaut de recrute-
ment, par un vieillissement des salariés ;
◆ pour orienter davantage de jeunes vers les formations aux
métiers des Travaux Publics qui demandent des qualifica-
tions adaptées aux progrès très rapides des méthodes et
procédés de construction,
la campagne de communication de la FNTP se poursuivra en
2001.
Entre diverses actions, cette campagne donnera lieu à des
réunions d’information, organisées par les Fédérations Ré-
gionales des Travaux Publics, rassemblant professeurs et
entrepreneurs autour d’un exemple concret, le chantier, pour
faire connaître les métiers et inciter les professeurs à être
des relais pour une orientation de leurs élèves.
Compte tenu des besoins de la nouvelle économie dont ils
constituent le socle, les Travaux Publics devraient connaître
le développement de leurs capacités de production maîtri-
sées par le savoir-faire de salariés qualifiés.
* du 22 au 26 novembre 2000
110
105
Le dispositif statistique d’observation du
septembre 2000
marché intérieur de la Fédération Nationale 100
Travaux de
canalisations, de
Travaux lectriques transport et de
16,9% distribution de gaz et Répartition de l’activité
fluides divers
sur le marché intérieur
4,2%
Travaux souterrains
selon la nature des travaux
2,3%
Fondations sp ciales,
Voies ferr es sondages, forages
2,1% 2,1%