Je M en Fous Liberez Vous - Bookys
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Introduction
1
. Reculer pour mieux souffler
2
. L’enfer c’est les autres
3
. La positive attitude
4
. Le présent même à l’imparfait
5
. Le nombril du monde
6
. Opération détox
Conclusion
Introduction
Ne vous est-il jamais arrivé de vous décaler de quelques pas, afin de mieux observer une
œuvre, un objet, une scène ou un paysage ? Il en va exactement de même dans les situa ons
de la vie quo dienne : il est parfois nécessaire de prendre un peu de recul pour mieux
considérer les choses. Élargir son champ de vision permet, en effet, de découvrir des détails ou
des éléments plus ou moins importants qu’il était impossible de voir en restant collé à ce que
l’on regardait. Comme on le ferait pour admirer un tableau, choisir de prendre de la distance
offre la possibilité d’examiner les événements dans leur ensemble, de les resituer. Ce qui
semblait énorme de prime abord devient ainsi presque un détail : en reculant, on change
d’orienta on, on modifie sa vision.
Replacer un élément dans son contexte, étudier les circonstances, aide alors bien souvent à
tout reme re en place. Voilà pourquoi s’habituer à prendre du recul est l’une des premières
clés à s’offrir pour commencer son voyage vers le « plus rien à foutre ».
Les impulsifs le savent : les réactions à chaud, malgré leur indéniable effet
défouloir, débouchent presque toujours sur des regrets. Alors bien sûr, il est
parfois difficile de se contenir et de parvenir à maîtriser le bouillonnement
qui fait rage à l’intérieur, mais prendre l’habitude de se calmer avant de
réagir évite souvent bon nombre d’effets secondaires indésirables.
Pourquoi le temps est-il à ce point salvateur ? Parce que lui seul permet de
se vider la tête et de faire retomber le stress, l’angoisse ou la colère. Le
temps désencombre l’esprit, chasse une bonne partie des idées parasites et
aide finalement à y voir plus clair, à se recentrer.
Une « analyse à chaud » est un énorme non-sens. D’abord parce qu’« à
chaud » signifie « dans l’instant », ce qui est incompatible avec une analyse
qui, par essence, demande du temps : le temps de se détacher de ses
émotions, de rompre avec des sentiments satellites qui troublent – voire
anéantissent – toute objectivité. Ensuite, parce que le temps, s’il guérit bien
des blessures, participe aussi et surtout à les relativiser. Ce qui peut être vu
de prime abord comme un drame a des chances de se révéler n’être qu’un
tout petit bobo, s’il a bénéficié d’un examen approfondi.
Rappelez-vous des reproches que vous entendiez peut-être lorsque enfant,
vous expédiez vos devoirs pour avoir ensuite le loisir de vous consacrer à
des activités plus agréables : bâcler est synonyme d’échec. Notamment
parce qu’après avoir agi à la hâte, il faut souvent recommencer,
« rattraper », ramer… Il en va de même pour les relations humaines : agir
dans la précipitation complique la vie bien plus qu’elle ne la simplifie. Le
temps est votre meilleur allié, ne sous-estimez pas son pouvoir.
EXERCICE
« I » comme « Isolez-vous »
Vous avez besoin de vous recentrer sur vous-même et ce sera plus simple si vous n’êtes pas
trop entouré. Profitez de ces quelques instants de solitude pour respirer (inspirer fortement et
souffler bruyamment) ou même crier ou taper dans un sac ou un vêtement roulé en boule, afin
d’expulser ce qui vous irrite, vous tracasse ou vous chagrine.
« C » comme « Coué »
ou le discours de la méthode
Au lieu d’autoriser votre esprit à se laisser envahir par la colère ou la frustra on, occupez-le :
répétez-vous en boucle et mentalement, une phrase telle que « je m’en fous », « ce n’est pas
grave », « ça ne vaut pas le coup de m’énerver/de pleurer », etc. En plus de détourner vos idées
de ce e contrariété, la répé on de ces quelques mots contribuera à vous apaiser.
« E » comme « Éloignez-vous
du fauteur de troubles »
Qui er la zone de turbulences revient à me re de l’écart entre elle et vous. Conserver dans
votre champ de vision la personne qui vient de vous vexer ne vous aidera pas à relâcher la
pression. L’expression « me re de la distance » prend ici tout son sens.
BOÎTE À OUTILS
TROIS CLÉS
POUR RELATIVISER
VITE FAIT BIEN FAIT
Fausse note
Vous venez de vivre un événement que vous avez jugé cataclysmique. Notez
son aspect catastrophique sur une échelle de 1 à 10.
Demandez-vous maintenant ce qui pourrait vous arriver de pire (pour
reprendre notre exemple de l’humilia on en réunion, ce pourrait être de vous
faire re rer le projet sur lequel vous travaillez depuis des semaines). Con nuez
l’exercice en cherchant ce qui pourrait être pire encore (une mise au placard ?),
et encore pire (un licenciement ?). Poussez le raisonnement à l’extrême.
Maintenant, comparez l’événement de départ à chacun de ces funestes
pronos cs et redonnez-lui une note. Alors ?
Vis ma vie
Reprenez l’épisode qui vient de vous contrarier. Laissez vos sen ments de côté
et demandez-vous comment réagirait quelqu’un que vous es mez (votre
conjoint, un ami, un proche…) dans la même situa on. Posez-vous les ques ons
suivantes : quelle serait son a tude ? Quels éléments placerait-il en premier
dans la balance ? Quels facteurs privilégierait-il ? Sur quels détails s’a arderait-
il ? Quels arguments me rait-il en avant ? Finissez par vous interroger : la
situa on est-elle si grave que vous le ressentez ? Changer de point de vue sur
une situa on revient à en dépassionner les conséquences.
Reconnaissance
Vous passer en boucle le film de l’épreuve que vous venez de subir n’y
changera rien (si ce n’est vous énerver ou vous a rister encore plus). Au lieu de
cela, analysez brièvement (en un ou deux mots) ce que vous ressentez au plus
profond de vous : est-ce de la colère ? De l’humilia on ? De la frustra on ? De
la peine ? De la confusion ? De la honte ? Du dégoût ? Le simple fait
d’iden fier, de reconnaître et de me re des mots sur un sen ment en diminue
déjà la portée.
EXERCICE
MIEUX DIGÉRER
« Celui qui dirige les autres est peut-être puissant, mais
celui qui s’est maîtrisé lui-même a encore plus de
pouvoir. »
LAO-T SEU
Lorsque vous sentez vos émo ons sur le point de prendre le dessus, respirez un grand coup et
obligez-vous à vous isoler, vous serez plus au calme pour réfléchir.
Munissez-vous ensuite d’un papier et d’un stylo et divisez votre feuille en deux colonnes :
– À gauche, inscrivez « ce que je ferais maintenant (si je m’écoutais) ».
– À droite, écrivez « ce que je ferais demain (une fois l’événement digéré) ».
Si pour la colonne de gauche, la spontanéité est de rigueur, efforcez-vous d’être le plus neutre
et impar al possible dans la colonne de droite, en réfléchissant vraiment aux décisions que
vous seriez suscep ble de prendre plus tard, à tête reposée. Ne considérez pas la situa on à
l’instant T, mais tentez de l’appréhender au regard des autres événements qui pourraient venir
ponctuer le laps de temps compris entre ce e contrariété et le lendemain ma n (séance de
sport, dîner en famille, sor e prévue avec des amis… ou tout simplement une bonne nuit de
sommeil) : dans quel état d’esprit vous sen riez-vous une fois vécues ces expériences
posi ves, qui viendraient jalonner le moment qui sépare le désagrément de votre décision ?
Confrontez, pour finir, le contenu des deux colonnes. Pour peu que vous parveniez à rester
totalement honnête, puis à vous astreindre à une objec vité sans faille, le résultat a de grandes
chances de vous surprendre. Ce e réflexion vous perme ra de comparer les conséquences
d’une réac on « à chaud » et celles d’une réac on « à froid »… afin de mieux agir en
conséquence. Elle vous aidera aussi à vous détacher de la situa on désagréable que vous
venez de vivre.
Ce que je ferais
Ce que je ferais demain (une fois
maintenant
l’évènement digéré)
(si je m’écoutais)
S’inspirer des bases du stoïcisme
Si pour beaucoup le mot est associé à calme et impassibilité, le stoïcisme
reste une doctrine dont la philosophie va bien au-delà. Sans entrer dans les
détails, elle prône, entre autres, le développement d’une certaine capacité à
affronter les situations complexes avec flegme et logique. Comme dans la
plupart des courants, le but est d’atteindre une relative tranquillité d’esprit :
on y parvient notamment par le biais d’un jugement clair.
Alors, en quoi cela consiste-t-il ? En résumant à l’extrême, il est, pour les
stoïciens, primordial d’influencer les émotions de manière à parvenir au
calme intérieur. S’ils considèrent les sentiments comme des réactions
humaines normales et instinctives, ils restent persuadés que l’esprit
rationnel peut s’en distancier, afin de décider s’ils sont adaptés ou non.
Pour Épictète, par exemple, la souffrance ne vient pas des événements de
notre vie, mais du jugement que nous portons dessus. Pour l’atténuer, il
recommande de s’entraîner à prendre de la distance avec les réactions que
nous avons spontanément.
Concrètement, cet apprentissage passe notamment par une meilleure
maîtrise de soi et de ses émotions. Et pour parvenir à ce contrôle, il
convient de s’exercer quotidiennement. Un peu comme un sportif… « Nous
sommes ce que nous faisons tous les jours », affirment les stoïciens.
Techniquement, ils recommandent d’agir « comme des médecins » chaque
fois qu’une situation nous trouble. Cela implique d’analyser froidement et
de l’extérieur notre perception des choses, car le seul fait de les observer les
modifie. La prise de conscience de ses émotions constitue, en effet, la
première étape de la maîtrise de soi : c’est le fameux « Connais-toi toi-
même » de Socrate. Si les situations sont indépendantes de notre volonté, le
libre arbitre nous appartient. Il ne tient donc qu’à nous de remplacer une
réaction négative par une autre plus positive. On peut y parvenir en
s’entraînant à manipuler régulièrement ses impressions, son ressenti.
BOÎTE À OUTILS
QUELQUES EXERCICES
INSPIRÉS DU STOÏCISME
La vue d’en haut
La prise de recul prend ici tout son sens. Lors d’une situa on compliquée,
effectuez une sorte de zoom arrière afin de vous observer « d’en haut », puis à
l’échelle de votre ville, de votre pays, de la planète et carrément de l’univers : il
s’agit juste de modifier votre vision du problème en vous rappelant que tout
n’est qu’une histoire de perspec ve. Grâce à ce e « prise de hauteur », vos
contrariétés prennent une autre dimension car ce qui vous arrive reste
anecdo que à l’échelle de l’univers.
La visualisation négative
« J’ai reconnu le bonheur au bruit qu’il a fait en partant », a dit Jacques Prévert.
Dans cet exercice, il s’agit tout simplement d’imaginer le pire afin de prendre
conscience du bonheur que nous vivons. Et rien de tel pour apprécier
pleinement ce que les stoïciens appellent nos « bénédic ons » que d’imaginer la
vie sans elles (sans sa famille, ses amis, son environnement, etc.). Ce e
gymnas que n’est pas la plus facile à pra quer et peut même se révéler
douloureuse si l’on pousse certains raisonnements à l’extrême. Il n’empêche…
La méthode reste efficace pour apprendre à rela viser et surtout à prendre
conscience de la chance que l’on a déjà.
La vue de l’intérieur
Imputer ses réac ons à des éléments extérieurs (Untel m’a énervé, telle
situa on est une injus ce, etc.) revient à fuir ses responsabilités : rappelez-vous
la phrase d’Épictète : « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce
sont les jugements qu’ils portent sur les choses. » Alors, à la prochaine
contrariété, efforcez-vous de ne pas regarder ce qui vous entoure. Considérez
au contraire ce qui se passe à l’intérieur de vous : vous seul avez le pouvoir de
créer vos sen ments, les éléments périphériques n’y sont pour rien : ils sont
peut-être les coupables, mais pas les responsables.
Faire la différence
entre fantasme et réalité
On retrouve, dans cette approche, quelques dérivés du stoïcisme, puisqu’il
s’agit à nouveau de s’entraîner à prendre du recul, pour voir les choses pour
ce qu’elles sont au lieu de se laisser submerger par les impressions et les
idées qu’elles dégagent, souvent à mille lieues de la réalité.
Prenons un exemple : un différend vous oppose à un ami et vous vous
quittez fâchés. Votre « machine intérieure à vous faire mal » se met
immédiatement en route et les pensées négatives ne tardent pas à
bouillonner : ce désaccord vient de sonner la fin de votre belle amitié, il
vous en veut d’avoir exprimé si clairement votre opposition, sa rancœur est
à son comble, vous auriez dû prendre plus de gants, il est sûrement très en
colère et doit vous considérer comme le dernier des abrutis, des misérables
ou des traîtres.
OK. Très bien… Mais après tout qu’en savez-vous ? Qui vous dit que votre
ami n’est pas en ce moment dans le même état que vous ? Qu’il n’est pas,
comme vous, en train de se mortifier en vain ? Qu’il ne regrette pas certains
mots qu’il a prononcés ? Certaines attitudes qu’il a pu avoir ? Qu’il ne
pense pas qu’une discussion franche, même houleuse, est la base d’une
relation saine et honnête ? Comment savez-vous, même, s’il n’est pas déjà
passé à autre chose ?
Tout ce que suggère votre esprit bouillonnant n’est, en effet, que pur
fantasme. Pourquoi vous torturer avec des insinuations qui ne reposent sur
aucun fondement ? Ne pensez-vous pas que la seule façon de connaître
l’état d’esprit dans lequel se trouve votre ami est de provoquer une
discussion franche (une fois que la pression sera retombée et que chacun
aura recouvré ses esprits) ? En attendant, il ne sert à rien de laisser votre
imagination galoper dans la mauvaise direction : vos fantasmes ne sont pas
la réalité.
EXERCICE
CÉDER SA PLACE
Dans le pe t jeu de la rela visa on, il existe un exercice très u le pour se décoller de sa vision
des choses. Il consiste à se me re à la place de l’autre. S’il peut, à première vue, sembler
contradictoire avec la préconisa on de ne pas confondre fantasme et réalité, il obéit, en fait, à
un mécanisme totalement différent. Il s’agit, en effet, de s’astreindre à une analyse ra onnelle
des faits… et non de laisser son esprit gambader vers de funestes horizons.
Reprenons notre exemple des pages précédentes, ce e dispute avec un ami. Au lieu de vous
escrimer à deviner ce qu’il peut bien penser a posteriori, essayez plutôt de vous concentrer sur
les faits. Pourquoi en êtes-vous arrivés à une telle extrémité ? Que s’est-il passé dans son
esprit à lui (puisqu’a priori vous savez ce qui a traversé le vôtre) ?
Posez-vous les ques ons suivantes :
Pourquoi a-t-il prononcé telles paroles à tel moment ? (Qu’est-ce qui les a mo vées ? Est-ce
une phrase, une a tude, un conseil mal interprété ?) Pourquoi a-t-il réagi ainsi après certains
de vos mots ? Qu’est-ce qui l’a blessé ? Énervé ? À quel moment ? Etc.
En revivant la scène à la place de votre ami, vous sortez de votre propre perspec ve et écrivez
un tout autre scénario que celui dicté par vos émo ons.
Autre atout et non des moindres : en tenant compte du point de vue de l’autre, ce e réflexion
a toutes les chances de faire jaillir des solu ons de sor e de crise auxquelles vous n’auriez
jamais pensé, si vous é ez resté à considérer les faits en restant de votre côté de la barrière :
regarder les choses sous un angle neuf permet souvent de les apprécier d’un meilleur œil.
S’inspirer de la méthode Vittoz
La méthode Vittoz – du nom de son inventeur, Roger Vittoz, un médecin
suisse du début du siècle dernier – repose sur le contrôle cérébral. Derrière
cette théorie un peu obscure se cache une idée simple : le cerveau ne peut
pas en même temps recevoir et émettre. Il suffit donc de l’installer en mode
réception pour passer l’émission sur pause. Et c’est précisément ce point
qui nous intéresse, car il peut nous aider à développer les facultés de
concentration nécessaires à l’arrêt de cette petite voix intérieure qui nous
délivre les mauvais messages. Le but est de parvenir à stopper ses
divagations, le temps de digérer un événement, afin de prendre le recul
indispensable à son examen objectif. Forcer l’interruption de cette infernale
machine à (mal) penser en se concentrant sur l’instant présent est une
première étape de la relativisation.
Pour schématiser les bases de la méthode Vittoz, on peut en résumer les
cinq principes suivants :
– La réceptivité : c’est notre capacité à recevoir les informations venant de
l’extérieur grâce à l’utilisation de nos cinq sens. Si le cerveau les absorbe
de manière consciente, il cesse d’émettre.
– L’émissivité : il s’agit de notre aptitude à réfléchir et à comprendre.
– La concentration : c’est le pouvoir que nous avons de fixer nos pensées
sur un élément précis sans nous laisser distraire.
– La mémoire : c’est notre prédisposition à enregistrer les informations.
– La volonté : c’est l’énergie que nous allons utiliser pour prendre une
décision.
En s’inspirant de la méthode Vittoz, l’objectif est d’apprendre à mobiliser
son cerveau pour mieux le canaliser, de contrôler son mental pour mettre un
terme aux communications polluantes qui peuvent nous envahir parfois.
Concentrer ses efforts sur l’instant présent aide à chasser les idées parasites.
BOÎTE À OUTILS
Faire et défaire
Posez cinq objets un à un sur une table vide : un téléphone, un stylo, des
écouteurs… Re rez-les l’un après l’autre, en commençant par le dernier objet
que vous avez posé.
Recommencez l’exercice, mais mentalement ce e fois-ci : fermez les yeux et
revoyez-vous en train de poser puis d’enlever ces objets.
Se demander
ce qui pourrait arriver de pire
Emprisonné dans vos idées noires, ou l’état dans lequel vous met une
situation déstabilisante, vous vous livrez à une séance d’autoflagellation en
bonne et due forme qui ne fait que renforcer vos sinistres pensées. Alors
oui, vous venez de subir une humiliation, d’essuyer des reproches, de sortir
de vos gonds ou d’être peiné… mais, honnêtement, cela sonne-t-il la fin du
monde ? Il ne s’agit évidemment pas de minimiser ce qui vous touche ainsi
(car le seul fait que cela vous blesse en justifie le poids) mais de le
relativiser. Sans énumérer tous les poncifs du genre (guerre, maladie grave,
faim dans le monde, etc.), regardez autour de vous : n’y a-t-il pas plus
malheureux ? Ne pourrait-il rien vous arriver de pire et n’existe-t-il pas
d’événement plus grave, susceptible de faire basculer votre vie ? Il ne s’agit
ni de se réjouir du malheur des autres, ni de saisir ce prétexte pour rester
passif et ne plus rien tenter, mais, une fois encore, de prendre du recul et de
se rendre compte que tout n’est pas si noir.
Pour vous aider à y voir clair, vous pouvez séparer une feuille en deux
colonnes, écrire à gauche ce qui vous contrarie et lister à droite les éléments
positifs de votre vie (pas la peine d’aller chercher très loin : le fait de se
plaire dans son appartement ou son quartier, de pouvoir aller et venir à sa
guise, le câlin de son enfant le matin, un déjeuner entre collègues ou la
perspective d’un verre entre amis valent déjà beaucoup). Regardez autour
de vous : combien de personnes sont à même de prendre conscience de ces
menus bonheurs ? Combien en sont carrément privés ? Réaliser la chance
que l’on a aide à dédramatiser, mais aussi à esquisser un – premier – grand
pas vers le bonheur.
Ne pas devenir
le champion de l’escalade
Un mot prononcé plus haut que l’autre, une parole malheureuse et c’est
parti : c’est à qui atteindra le premier les sommets de la mauvaise foi, de la
rancœur et de la malveillance. Une fois la foudre tombée, on ne peut, hélas,
qu’en constater les dégâts. S’il n’est pas donné à tout le monde d’être en
capacité de réfléchir à l’impact de ses gestes ou de ses paroles avant de
répondre ou d’agir, il existe quelques astuces pour diminuer les risques
d’escalade lors d’un conflit : elles devraient limiter ensuite les regrets
d’avoir envenimé les choses…
La première consiste à anticiper sur sa propre propension à l’escalade, en
repérant les signes susceptibles de marquer le début de l’ascension. Pour
cela, commencez par vous rappeler une ou deux situations de ce type que
vous avez déjà vécues. Notez d’une part les réactions corporelles qui
accompagnaient ce genre de crise (accélération cardiaque, chaleur,
bégaiement…) et de l’autre les sentiments qui vous encombraient l’esprit
(vengeance, honte, impatience, exaspération…). Sur une échelle de un à
dix, essayez de repérer à quelle hauteur s’est effectuée la bascule. La
prochaine fois que vous vous sentirez sur le point de surenchérir,
demandez-vous si vous n’avez pas atteint le seuil limite.
Deuxième conseil : veillez à ne pas vous éparpiller. Par exemple, si vous
reprochez un oubli à votre conjoint, n’embrayez pas sur sa mère qui
débarque à l’improviste plusieurs fois par semaine : cela n’a rien à voir.
Restez centré sur le problème qui vous oppose : en ajouter un autre ne vous
aidera pas à trouver une solution.
Essayez de ne pas vous braquer et efforcez-vous de ne pas braquer l’autre.
Tentez de calmer vos impulsions et ne gardez qu’un but en tête : sortir du
conflit (car ce n’est pas en allant au clash que vous obtiendrez gain de
cause). On n’a jamais éteint d’incendie en jetant de l’huile sur le feu.
Si l’affrontement a lieu par mail ou SMS, demandez-vous si vous
prononceriez ce que vous écrivez si la personne se trouvait en face de vous.
Enfin, pour stopper l’ébullition, misez sur l’économie de mots. Résister à la
tentation de trop argumenter, ou même de trop parler, évitera de relancer le
débat et pourrait même calmer le jeu.
Le meilleur moyen d’éviter une tempête reste encore de la contourner.
To do list
Laisser le temps agir
Apprendre à relativiser
Canaliser son attention
S’exercer à « redescendre »
2
L’enfer c’est les autres
Soyez honnête : ne vous arrive-t-il jamais de porter un jugement sur les autres ? Alors
pourquoi, eux, devraient-ils s’en priver ? Évaluer, comparer, cri quer, cataloguer, es mer,
examiner, noter… reste on ne peut plus humain. C’est même presque ins nc f, dès lors qu’on
acquiert la capacité de réfléchir. La ques on est de savoir pourquoi nous accordons tant
d’importance à ce e opinion. Pourquoi l’avis de ceux que nous croisons est-il aussi précieux ?
D’où vient cet irrépressible besoin de plaire au plus grand nombre ? Pour quelles raisons
sommes-nous à ce point dépendants de l’image que nous renvoyons ?
Tout simplement parce que c’est à travers le regard des autres que l’on construit sa propre
image. Notre vision de nous-mêmes passe avant tout par les yeux de notre entourage et notre
jugement s’effectue avec les instruments qu’ils nous donnent : renvoyez une bonne image et
vous vous es merez, ressentez l’indifférence, la haine ou le mépris d’autrui et vous vous
rabaisserez. Nous vivons dans la dépendance de nos semblables, parce qu’ils sont les miroirs
plus ou moins déformants de nous-mêmes.
Apprendre à s’en foutre, c’est aussi comprendre comment se détacher de l’opinion des autres
pour ne plus être « esclave » de leur a tude.
Apprendre à reconnaître
les gens toxiques
Une personne toxique est quelqu’un qui nous fait du mal, en nous renvoyant
une mauvaise image de nous-même. Il existe plusieurs façons de la
reconnaître… pour mieux l’éviter, voire la fuir.
Pour commencer, faites confiance à votre instinct : quelqu’un en présence
de qui vous vous sentez stressé.e, tendu.e ou mal à l’aise, n’est certainement
pas celui qui vous fera le plus de bien… Face à une personne toxique, on ne
se sent pas libre d’agir ou de parler, car on redoute ses critiques, ses
brimades ou son animosité. Ses réflexions venimeuses peuvent être plus ou
moins larvées, voire distillées sur le ton d’un humour qui sonne faux, ce qui
les rend d’autant plus dangereuses.
Manipulation, jalousie, culpabilisation, dénigrement… comptent parmi les
outils dont elle use et abuse pour se donner de l’importance et se sentir
supérieure. Elle ne se remet jamais en question et s’il est parfois compliqué
de la repérer, c’est parce qu’elle n’adopte pas le même comportement
envers tout le monde. Ses victimes souffrent d’ailleurs presque
systématiquement d’un cruel manque de confiance en elles. Pour sortir de
ses griffes, il est donc nécessaire de rehausser son estime de soi en
apprenant, par exemple, à se regarder dans les yeux d’autres personnes, plus
bienveillantes. Car pour se détacher de l’emprise d’une personne toxique, il
est nécessaire de ne pas s’isoler : découvrir de nouveaux univers et tisser de
nouveaux liens avec des personnes plus saines aident à prendre conscience
qu’une relation nous fait plus de mal que de bien.
Le chacal et la girafe
Derrière cette association d’animaux aux allures de conte pour enfants, se
cache une théorie développée par un certain Marshall Rosenberg,
psychologue américain et père de la « communication non violente » (CNV
pour les initiés). Ce concept, qui met l’accent sur les expressions qui
compliquent ou facilitent les relations humaines, distingue deux
« langages » : le langage chacal et le langage girafe.
Le langage chacal : comme vous le pressentez sûrement, il représente tout
ce qu’un mode de communication peut avoir de brutal et d’agressif. C’est
hélas le jargon le plus répandu, celui que nous utilisons presque
instinctivement pour pointer ce qui nous déplaît.
Le langage girafe : il est à l’image de l’animal, qui peut facilement prendre
de la hauteur et voir plus loin grâce à son long cou.
Nous pouvons non seulement préférer nous exprimer comme l’un ou
comme l’autre (en agressant ou en prenant un recul bienveillant), mais aussi
décider d’appréhender le monde avec les oreilles de la girafe ou celles du
chacal. En d’autres termes, nous pouvons choisir de conforter un jugement
négatif par notre réceptivité chacal ou nous en libérer grâce à l’écoute
girafe, qui permet d’entendre les besoins sous-entendus par les critiques.
Pour Rosenberg, en effet, chaque reproche est « l’expression tragique »
d’un besoin non assouvi.
Par exemple, lassé de redonner à votre ado l’adresse à laquelle il doit se
rendre alors que vous la lui avez déjà précisée dix fois, vous concluez par
un « Tu n’écoutes jamais rien ! ». Il y a tout à parier que ses oreilles chacal
accueillent vos propos comme une agression et qu’il se braque. S’il les
reçoit, au contraire, avec des oreilles girafe, il va chercher à décoder quelle
frustration cachent vos paroles : celle de ne pas être écouté, et donc
considéré et reconnu. Il prendra alors conscience de l’ingratitude dont il fait
preuve en ne portant pas plus d’attention à ceux qui prennent soin de lui.
C’est parce que nous ne savons pas déceler les besoins qui se cachent
derrière les jugements, qu’ils nous font autant souffrir. Alors, si nous
n’avons pas le pouvoir magique de maîtriser ce que pensent et disent les
autres, nous pouvons, en revanche, développer notre capacité à traduire
leurs jugements en langage girafe, afin d’apprendre à nous en détacher.
BOÎTE À OUTILS
COMMENT PASSER
DE CHACAL À GIRAFE
Nous avons tous un côté chacal. Mais que l’on se rassure, ce vilain penchant
n’est pas irréversible. Il est ainsi tout à fait possible de prendre la main sur ses
propres jugements pour parvenir à se détacher de ceux des autres. Développer
de l’empathie envers ses interlocuteurs, c’est aussi en éprouver davantage
envers soi-même.
Pour ce qui est de la théorie, nous avons vu que la girafe :
– écoute avec bienveillance ;
– sait prendre de la hauteur sur les événements ;
– pose les ques ons nécessaires au déchiffrage de ce que l’autre tente
d’exprimer avec maladresse (comprenez avec agressivité).
La girafe est aussi capable d’exposer ce qu’elle ressent lors d’un conflit. Par
exemple, votre enfant fait une chute de vélo sans gravité parce qu’il a refusé de
freiner dans une pente, et ce malgré vos recommanda ons (pour ne pas dire
vos injonc ons…). Quelle sera votre première réac on – de chacal – après avoir
constaté qu’il ne souffre d’aucune blessure grave ? Sûrement de lui dire que ça
lui apprendra à ne pas vous écouter, que vous espérez que cela lui servira de
leçon et que puisqu’il est incapable d’être prudent, il rentrera à pied en
poussant son vélo. Quelle sera la réac on de la girafe ? Elle reformulera en
osant simplement exprimer la frayeur qu’elle vient de ressen r : « quand tu
dévales une pente aussi vite, j’ai peur que tu te blesses, car j’ai besoin de te
savoir en sécurité. J’aimerais que tu comprennes que mes demandes et mes
conseils n’ont qu’un seul but : te protéger ».
Le système de « communica on non violente » chère à la girafe se décline en
quatre étapes :
– L’observa on : ce que je vois (tu dévales une pente beaucoup trop vite).
– L’émo on : ce que je ressens (j’ai peur que tu te blesses).
– Le besoin : ce qu’il me faut (te savoir en sécurité).
– La demande : ce que j’aimerais (que tu écoutes mes conseils).
Par ce biais, la girafe exprime ce qu’elle ressent lors d’un conflit mais peut aussi
appliquer le même schéma pour comprendre son interlocuteur et aplanir le
différend : Que voit-il ? Que ressent-il ? Quels sont ses besoins ? Que voudrait-
il ?
Essayer de comprendre l’autre reste un excellent moyen de se décoller de la
première impression (souvent néga ve) produite par son jugement.
Ne pas oublier qu’amis et famille sont aussi là
pour nous soutenir
À force de vivre aux côtés de ceux qui nous veulent du bien, on finit par
s’habituer à leur douce et discrète présence, et même par oublier à quel
point leur disponibilité nous est précieuse. Vous n’êtes, en effet, jamais seul
face à l’adversité et pour une personne qui vous a blessé, combien en
comptez-vous qui soignent votre moral ? Par honte, pudeur ou simplement
par peur de déranger, nous avons parfois tendance à ressasser les problèmes
en restant dans notre coin. Or l’isolement est, dans ce cas, l’une des pires
choses à faire. Se renfermer sur soi, c’est emprisonner ses problèmes au lieu
de les affronter et de tenter de les résoudre. Et pour se lancer dans cette
lutte, mieux vaut pouvoir compter sur quelques alliés.
Nos proches peuvent d’abord nous apporter une vision objective et détachée
de ce qui nous préoccupe, ce qui, bien souvent, suffit à y voir plus clair. Et
puis, la parole libère : c’est elle qui donne forme à nos idées et qui formule
nos sentiments. En se confiant à un proche, on prend pleinement conscience
de ce qui ne va pas, on pose les choses à plat, ce qui amorce une analyse…
et donc une solution. Extérioriser permet de prendre du recul, de se
détacher. L’expression « sortir ce qu’on a sur le cœur » prend ici tout son
sens : s’exprimer, c’est se soulager.
Si vous n’osez pas vous livrer à vos proches, posez-vous la question
suivante : comment prendriez-vous le fait qu’ils ne s’ouvrent pas à vous ?
La confiance est l’une des bases des relations humaines : pourquoi hésiter à
recourir à celle dont vous avez la chance de pouvoir profiter ?
Apprendre la bienveillance
Ce concept remis au goût du jour reste une excellente manière de prendre
les choses moins à cœur. Essayer de comprendre l’autre, le regarder d’un
œil clément, permet d’apaiser et de s’apaiser.
Parce qu’elle en appelle à l’indulgence et à la compréhension, la
bienveillance aide à se détacher de ses propres émotions, en tentant de
comprendre celles des autres. C’est un état d’esprit qui prend en compte les
innombrables nuances et les multiples différences qui existent entre les
individus. Cette façon d’appréhender les relations humaines implique donc
une aptitude à regarder les événements avec les yeux de l’autre au lieu de se
borner à les considérer depuis son propre point de vue. Elle contribue
grandement à la prise de recul et à la dédramatisation.
C’est une qualité précieuse qui n’est certes pas donnée à tout le monde,
mais qui se travaille. Elle suppose avant tout de cultiver son empathie :
éviter de juger d’instinct, prendre le temps d’analyser, s’astreindre à une
certaine indulgence… sont autant de petits exercices à faire au quotidien
pour parvenir à « muscler » sa bienveillance. Mais ces efforts deviennent
vite des réflexes.
Cela passe par plusieurs habitudes à changer : penser, par exemple, à
encourager au lieu de critiquer : « tu feras mieux la prochaine fois » au lieu
de « tu n’avais qu’à t’appliquer » si votre enfant a du mal à digérer une
mauvaise appréciation ; « je sais que tu peux y arriver » au lieu de « c’est
perdu d’avance » si un collègue se plaint d’un objectif inatteignable, « bon
courage, je t’attends » au lieu de « tu aurais pu partir plus tôt, maintenant
dépêche-toi » si votre conjoint prévient qu’il sera en retard à cause des
embouteillages…
En gros, soutenez au lieu de dénigrer, réconfortez au lieu de déprécier.
Essayez simplement d’agir comme vous aimeriez qu’on agisse envers vous,
si vous vous trouviez dans la situation qui vous irrite.
Essayer de se mettre à la place de l’autre et tenter de le comprendre facilite
grandement les relations. C’est une façon de s’impliquer qui rend les
rapports plus sereins et plus positifs. Elle fait aussi grandir l’estime de soi.
Et rappelez-vous : plus on développe sa confiance en soi, moins on se sent
dépendant du jugement des autres…
La meilleure défense,
c’est l’attaque ?
C’est un cercle vicieux : plus on se sent mal, plus on se sent agressé par son
entourage et son environnement et plus on attaque à son tour, pour se
protéger ou pour se défendre. Prenons un exemple : un collègue vous a
demandé de lui donner un coup de main sur un dossier qu’il doit rendre à la
première heure. Lorsqu’il arrive, vous lui annoncez que vous avez pris du
retard et que vous le lui remettrez un peu plus loin dans la matinée. Vous
sentez que l’information passe mal… Deux comportements s’offrent à
vous : soit vous vous confondez en excuses, en expliquant que le travail
était plus complexe qu’il n’y paraissait et qu’il vous a demandé plus de
recherches et de réflexion ; soit vous tentez de retourner la situation en vous
mettant vous-même en colère (« si tu n’es pas content, tu n’avais qu’à le
faire toi-même », « tu devrais déjà m’être reconnaissant de t’avoir aidé »,
« la prochaine fois, je ne perdrai pas de temps pour te dépanner », « je n’ai
pas que ça à faire, moi aussi j’ai du travail », etc.). À votre avis, quelle
attitude a le plus de chances de calmer l’irritation de votre collègue ?
Si vous jugez son agacement inadmissible, vous allez vous sentir agressé
par ce que vous considérez être une marque d’ingratitude. Pour réagir à cet
affront, vous allez enclencher un mécanisme de défense en sortant des
armes bien plus affûtées que celles de votre adversaire, afin de remporter la
bataille.
Si vous parvenez à vous mettre à sa place, vous comprendrez qu’il panique
à l’idée de se faire taper sur les doigts à cause de ce retard et vous
poursuivrez cet échange beaucoup plus sereinement, en compatissant et en
cherchant, avec lui, une solution. Car que fera votre collègue si vous lui
expliquez les raisons de ce contretemps et que vous entamez un dialogue
constructif ? Il comprendra sûrement vos arguments et vous sera
reconnaissant de continuer à l’aider.
Comment réagira-t-il si vous l’agressez ? Il enclenchera à son tour un
processus de défense et ce sera l’escalade (après tout, si vous avez accepté
de lui donner ce coup de main, c’est que vous en connaissiez les impératifs,
c’était à vous de tenir vos engagements et de prendre vos responsabilités, ce
retard n’est-il pas une trahison de votre part et la preuve qu’on ne peut pas
vous faire confiance ?).
Pas la peine d’avoir fait des études de psychologie pour comprendre que,
sur cette voie, la conversation ne sera ni constructive, ni harmonieuse. On
avance toujours mieux l’un avec l’autre que l’un contre l’autre.
BOÎTE À OUTILS
CONNAÎTRE
QUELQUES FORMULES MAGIQUES
Refuser n’est pas synonyme d’agresser : ce n’est pas parce que vous êtes mal à
l’aise à l’idée de passer un message désagréable qu’il faut le faire dans la
douleur. La forme peut très bien faire passer le fond et personne ne vous en
voudra jamais si vous vous exprimez gen ment. Un « non » délicat vaut mieux
qu’un « oui » prononcé à contrecœur et mal assumé ensuite.
Voici quelques formules qui pourront vous aider à adopter ce ton de fer dans
une voix de velours :
– Je ne te promets rien
– Je vais voir mais je ne pense pas
– Je regarde mais je ne pense pas que cela soit possible
– Je ne peux pas te répondre tout de suite mais je ne crois pas
– Je suis désolé·e mais…
– Je n’ai vraiment pas le temps
– Ce n’est pas le bon moment
– J’ai déjà prévu autre chose
– Je ne pense pas être disponible (week-end, dîner prévu avec des amis,
obliga on familiale, surcharge de travail, etc.)
– Je suis débordé·e en ce moment
– J’ai des choses urgentes à finir
– Je ne pense pas pouvoir me libérer
– Je me suis déjà engagé·e ailleurs
– Je suis trop fa gué·e en ce moment
EXERCICE
EXERCICE
LE CENTRE DU MONDE
L’ac vité suivante devrait vous aider à vous replacer au centre de votre vie, au propre comme
au figuré :
Au milieu d’une feuille, tracez un cercle et inscrivez-y vos plus grandes aspira ons.
Autour de ce cercle, écrivez ensuite ce que – d’après vous – votre entourage a end de vous.
Reliez maintenant les souhaits des autres à ceux qui correspondent le plus aux vôtres (les
vœux que vous avez men onnés dans le cercle).
Gardez ce schéma en tête et privilégiez d’abord vos propres souhaits, puis ceux de vos
proches qui correspondent aux vôtres. Abandonnez les autres.
Arrêtez de supposer
et d’interpréter les signaux
Au cours d’une discussion, l’une des personnes présentes a le malheur de
froncer imperceptiblement les sourcils. Pas de chance, vous le remarquez.
Et aussitôt la machine s’emballe : complètement déstabilisé·e vous vous
imaginez que l’on vient de juger vos propos incohérents, déplacés ou
totalement idiots. Et pourtant : savez-vous que le coupable était tout
simplement en train de penser à autre chose et que cette mimique-réflexe ne
vous concernait aucunement ? Bien sûr, vous ne pouviez pas le deviner (et
l’emploi de ce mot est important). Mais alors pourquoi avez-vous tenu à
interpréter ce léger plissement jusqu’à vous persuader qu’il dissimulait une
critique à votre égard ?
Le problème, c’est qu’à force de supposer, on finit par se convaincre que
son interprétation correspond à la réalité. Or il ne faut pas confondre
traduction et vérité. Si nous avons tous tendance à faire des suppositions,
chacune diffère en fonction de son émetteur. Faites le test : pour un même
événement vécu par plusieurs personnes, combien d’interprétations
différentes sortiront-elles ? Chacun possède, en effet, ses propres filtres de
traduction : en fonction de son vécu, de ses valeurs, de ses croyances ou
simplement de son état d’esprit du moment… En pensant que sa vision des
choses est la seule valable, on déduit que tout le monde réfléchit de la
même façon que soi. Or un jugement reste par essence personnel et une
hypothèse ne doit jamais devenir une certitude.
Le moindre froncement de sourcil ne constitue pas forcément un reproche :
soyez réaliste et prenez conscience que vous ne pouvez pas tout savoir sur
tout le monde. Votre système de pensées n’est pas universel et vous n’avez
pas forcément raison. Accordez aux autres le bénéfice du doute, avant de
mal interpréter chacune de leurs attitudes. Avant de tirer des conclusions,
assurez-vous d’avoir tous les éléments en main et (cela peut paraître tout
bête) au lieu de vous monter des films, sur les idées, les faits et gestes, les
paroles ou les silences de quelqu’un, posez-lui les questions qui vous
travaillent. La plupart des malentendus se dissipent grâce à un minimum de
communication. Enfin, concentrez-vous sur votre propre attitude plutôt que
sur celle des autres : quand vous vous surprenez à supposer, allez tirer
l’affaire au clair (sans agressivité et avec bienveillance) : cela vous aidera à
vous libérer de vos mauvais réflexes émotionnels.
Ne pas confondre
le fond et la forme
Il y a des jours où l’on est plus ou moins fatigué, de mauvaise humeur ou
préoccupé… Nous ne réagissons pas ces jours-là comme nous pourrions le
faire si nous nous sentions au summum de notre forme. Ce qui est valable
pour nous l’est forcément pour les autres. Bien souvent, nous jugeons
malheureusement une personne au lieu de considérer son comportement.
Cette façon de prendre personnellement les choses conduit alors à des
raccourcis qui peuvent s’avérer fâcheux tant ils sont péremptoires.
Prenons un exemple : lors d’une soirée, l’un des convives – que vous ne
connaissez pas – vous fait remarquer sur le ton de l’humour que vos
chaussures étaient à la mode dans les années 1990. Sans penser une seule
seconde que cette remarque peut être un compliment (après tout, on peut
aimer le vintage), vous vous vexez et jugez cet invité comme quelqu’un de
grossier, d’indélicat, de mal élevé et d’indigne de votre intérêt. Pour une
phrase malheureuse que vous avez mal prise, peut-être passez-vous à côté
d’une grande histoire… Car cette réflexion (aussi maladroite soit-elle)
suffit-elle à refléter la personnalité tout entière de son émetteur ? Remet-elle
en question ses qualités et les traits positifs de son caractère ? En vous
braquant, vous venez de juger l’être humain au lieu de prendre en compte
une attitude. Vous avez confondu comportement et individu. En raillant vos
chaussures, cet invité n’a pas dit qu’il ne vous trouvait pas joli·e ou que le
reste de votre tenue n’était pas hyperbranché, il ne vous a pas défini·e
comme le dernier ou la dernière des ringard·e·s. Il a simplement souligné un
détail que vous vous êtes empressé·e de généraliser.
Si votre conjoint vous avoue qu’il n’est pas fan de votre nouvelle coupe de
cheveux, cela signifie-t-il qu’il ne vous aime plus ? Non, bien sûr ! Et
pourtant, insidieusement, dans un coin de votre tête, va germer l’idée que
vous lui plaisez moins. Une fois de plus, tout n’est que question
d’interprétation. Alors bien sûr, ce détachement vis-à-vis du discours des
autres semble plus facile à espérer qu’à mettre en pratique. Mais il suffit de
garder en tête que les jugements des autres ne sont pas des attaques qui
nous sont adressées, pour prendre les choses moins personnellement.
Quelqu’un qui vous envoie balader n’est pas forcément mauvais : il a peut-
être mal démarré sa journée ou a l’esprit préoccupé. Une attitude, une
opinion, ou une remarque doit rester ce qu’elle est : un simple
comportement ; pas un jugement.
Liberté, égalité !
Pour parvenir à entretenir des relations apaisées, il est important
d’apprendre à se considérer comme l’égal des autres. Et ce quelle que soit
leur attitude à notre égard. Car si certains affichent un ego surdimensionné
en se pensant au-dessus de tout et de tous, il ne s’agit que d’une vue de leur
esprit. Ce n’est pas parce qu’ils se croient supérieurs qu’ils le sont. À
l’inverse, quelqu’un qui se sent inférieur est simplement persuadé qu’il
l’est : son manque de confiance en lui ne correspond pas à la réalité, juste à
SA réalité.
Considérer l’autre comme son égal, c’est avant tout l’accepter tel qu’il est,
le respecter en tant qu’être humain. Et vous êtes en droit de prétendre à ce
respect. Mais pour l’obtenir, il est d’abord essentiel de vous respecter vous-
même : comment voulez-vous que les autres vous considèrent comme leur
égal.e si vous vous sentez sans cesse inférieur.e ? C’est d’abord à vous de
vous percevoir et de vous comporter comme tel. Cela n’est possible qu’à
une condition : accepter que vous ne puissiez pas plaire à tout le monde.
L’agrément ou la désapprobation des autres ne doit plus vous conditionner.
Quoi que vous fassiez, il y aura toujours quelqu’un que vous mécontenterez
à un moment ou à un autre et vous devez absolument en prendre
conscience.
Apprenez aussi à distinguer la gentillesse, la bienveillance, ou simplement
la politesse d’une certaine forme de soumission : nous l’avons vu plus haut,
dire oui à tout n’est pas la meilleure façon de s’affirmer.
Enfin, ne ratez jamais une occasion de cultiver et de faire grandir votre
estime de vous : appréciez chacune de vos réussites, aussi minimes soient-
elles, et faites-en le support de la prise de conscience de votre valeur.
Arrêtez, pour finir, de vous comparer sans cesse aux autres : il y aura
toujours quelqu’un qui réussira là où vous avez peut-être échoué… comme
il y aura toujours quelqu’un qui échouera là où vous avez réussi. Personne
ne peut se prétendre supérieur ou inférieur aux autres : nous sommes tout
simplement différents.
To do list
Ne pas négliger ses appuis
Reconnaître les « pollueurs du quotidien »
Apprendre à s’aimer avant d’aimer les
autres
Se méfier des mauvaises interprétations
3
La positive attitude
EXERCICE
PRENDRE DE COURT
LES IDÉES NÉGATIVES
Dans la précipita on, on a souvent tendance à se laisser déborder par ses émo ons et ses
pensées néga ves. Pour ne pas leur donner le loisir de s’installer, il est nécessaire de les
chasser au plus vite.
Pour cela, rien de tel que la visualisa on et la prise de recul :
Face à une contrariété, lorsque vous sentez ce pe t fourmillement caractéris que venir
perturber le cours de vos émo ons, prenez quelques minutes pour vous munir d’un papier et
d’un stylo. Séparez votre feuille en deux colonnes iden ques. Vous pouvez également réaliser
cet exercice en page 84.
Au milieu, au-dessus des deux colonnes, écrivez le mo f de votre mécontentement. Par
exemple, des amis viennent de décommander, deux jours avant, un rendez-vous qui vous
tenait à cœur et pour lequel vous aviez vous-même décliné plusieurs invita ons.
Dans la colonne de gauche, listez ce que vous ressentez (colère, décep on, frustra on,
impression d’être délaissé, négligé, mal aimé, etc.).
À droite, inscrivez les aspects posi fs de la situa on (si, si, il y en a, il suffit de chercher un
peu) : ce e annula on va vous perme re de prendre un peu de temps pour vous, de vous
poser (pour vous chouchouter, faire un ciné, finir ce livre que vous avez commencé il y a
plusieurs mois ou ce e série dont vous brûlez de connaître la suite, prévoir un dîner en
amoureux ou un vrai moment en famille…) ; peut-être n’est-il pas trop tard pour assurer l’un
des autres rendez-vous qui vous était proposé ? ; ce e soirée libérée est l’occasion de prendre
de l’avance sur les ac vités parasites qui pouvaient polluer le week-end à venir (dossier à finir,
papiers à trier ou à envoyer, courses à faire, rangement, ménage) : en vous débarrassant de ces
corvées, vous parviendrez à vous dégager du temps pour profiter pleinement de ces deux
jours de repos…
En relisant ces deux colonnes, vous vous rendrez compte qu’à toute chose, malheur peut être
bon et ce e réflexion posi ve vous aidera à passer le cap.
Les raisons
de mon mécontentement
Mon ressen Ce que j’y gagne
Cultiver la reconnaissance
À force de profiter de tout ce que la vie nous donne (santé, entourage,
travail confort…), on finit par considérer comme normal ce qui, au fond,
reste une chance. Combien de personnes, dans le monde ou autour de nous,
aimeraient, en effet, bénéficier de ce que nous possédons, que ce soit du
point de vue matériel ou immatériel ? Pourtant, bon nombre d’entre nous
continuent à se focaliser sur ce qui leur manque, voire à jalouser les mieux
lotis qu’eux. En se polarisant sur ces besoins inassouvis, ils passent à côté
d’une partie de leur existence, incapables de profiter pleinement de ce que
la vie leur donne. Car se comparer sans cesse aux autres n’apporte souvent
que frustration. Il y aura toujours quelqu’un de « plus » ou de « mieux »
quelque chose que vous. Mais en quoi cela le rend-il plus heureux, s’il est,
lui aussi, incapable de mesurer sa chance ? Alors votre voisin a peut-être un
appartement plus grand, une plus belle voiture ou une meilleure situation,
mais a-t-il autant d’amis sur lesquels il peut compter, une famille qui le
soutient comme le fait la vôtre ou une passion qui le fait vibrer autant que
vous ? Il est, en effet, impossible de se comparer à quelqu’un sans en
connaître l’histoire. Nous avons, nous aussi, des choses que les autres n’ont
pas. La comparaison n’engendre que la frustration. Elle reste le meilleur
moyen de demeurer un éternel insatisfait.
Au lieu de perdre du temps dans cette improductive jalousie, soyez
reconnaissant de ce que vous avez déjà : ne considérez plus la présence de
vos proches comme une évidence (en les pensant acquis, vous risquez d’en
prendre moins soin et de les lasser). Il est important de témoigner de la
reconnaissance à son entourage en lui montrant qu’on l’aime. D’autant que
la gratitude attire la gratitude…
Prenez conscience de toutes les occasions qui vous sont données : de rire,
d’aimer, de voyager, d’apprendre… Être reconnaissant, c’est simplement se
concentrer sur ce qu’on apprécie, pour détourner son attention des manques.
Cela renforce la positivité et aide à se détacher des contrariétés.
Pour cultiver votre gratitude, n’hésitez pas à vous infliger régulièrement
quelques piqûres de rappel en vous pliant à l’exercice suivant : lorsque la
jalousie, l’envie, la convoitise ou la frustration pointent le bout de leur nez,
combattez-les en pensant à trois choses qui vous comblent. Car se montrer
reconnaissant n’est rien d’autre qu’une prise de conscience de la valeur des
choses, des gens et de la vie en général.
LA MÉLODIE DU BONHEUR
Quand votre humeur bascule plus vers le requiem que vers la salsa, il est important de changer
ce e pe te musique, qui tourne en boucle dans votre tête, pour d’autres mélodies plus douces
et plus réconfortantes.
Pour oublier ce refrain et repar r sur des notes plus joyeuses, munissez-vous, une fois encore,
d’une feuille et d’un stylo et notez d’un côté ce qui noircit votre vie (démo va on, fa gue,
stress…) et de l’autre ce qui l’embellit (santé, amis, projets, vacances…). Comparez les deux
colonnes et vous vous rendrez compte que le posi f l’emporte presque toujours. Vous pouvez
également réaliser cet exercice en page suivante.
« Le véritable voyage
de découverte ne consiste pas
à chercher de nouveaux paysages,
mais à avoir de nouveaux yeux. »
MARCEL PROUST
Ne plus tolérer
les refus de priorité
De quoi se plaignent les gens débordés ? De ne pas avoir le temps de
« tout » faire. La vraie question est de savoir d’où vient ce besoin de
« tout » accomplir… Pourquoi s’infliger cette pression que l’on n’oserait
souvent jamais imposer à des tiers ? La véritable urgence n’est-elle pas
justement d’inverser la tendance en arrêtant de gaspiller son énergie ?
Certaines tâches peuvent attendre, concentrez-vous sur un objectif majeur :
le reste n’a pas d’importance, cessez de dilapider vos forces. Par exemple,
vous avez décidé de préparer un semi-marathon et devez suivre un régime
alimentaire assez strict : l’invitation chez le beau-frère du fils de la voisine
qui vous tente moyennement n’est donc pas une priorité ; refusez-la et
concentrez-vous sur votre essentiel. Définissez vos priorités et laissez le
reste de côté. Il sera toujours temps de vous en occuper plus tard.
Pour vous aider à établir ce classement, vous pouvez vous inspirer de la
« matrice d’Eisenhower », un outil conçu à partir d’une phrase prononcée
par l’ancien président des États-Unis : « Ce qui est important est rarement
urgent et ce qui est urgent rarement important. »
Pour ce qui est de la pratique, divisez une feuille en quatre parties égales.
En haut à gauche, écrivez et surlignez en orange « Tâches importantes mais
non urgentes ».
En haut à droite, surligné en rose, ou mieux en rouge : « Tâches importantes
et urgentes ».
En bas à gauche, surligné d’une autre couleur : « Tâches non urgentes et
non importantes ».
En bas à droite, surligné d’une autre couleur : « Tâches urgentes non
importantes ».
Remplissez maintenant ces cases en listant et répartissant les tâches que
vous vous êtes imposées. Soyez le plus objectif possible.
La case « Tâches importantes et urgentes », doit contenir les éléments qui
requièrent votre attention dans un laps de temps très court et qui présentent
un impact direct sur votre vie.
La case « Tâches importantes mais non urgentes » doit contenir les tâches
dont la réalisation revêt une certaine importance mais à moyenne échéance.
La case « Tâches urgentes non importantes », les éléments perturbateurs qui
freinent l’accomplissement des missions prioritaires.
La case « Tâches non urgentes et non importantes », l’ensemble des charges
parasites qui vous empêchent de mener correctement à bien les activités des
autres cases.
Tout ce qui est inscrit dans la case « important et urgent », est à faire, ce qui
se trouve dans la case « important mais non urgent », à planifier, ce qui est
dans la partie « urgent pas important » à déléguer et dans « non urgent non
important » à supprimer.
Cette méthode peut sembler un peu fastidieuse, mais elle permet de définir
clairement par où commencer lorsqu’on se sent débordé. Elle présente aussi
l’avantage d’amorcer une prise de recul quant à sa façon (très relative)
d’appréhender les urgences.
Stop à l’autosabotage
Avez-vous remarqué à quel point nous utilisons le mot « mais » ? « Je
passerais bien mon permis mais je n’ai pas les moyens d’avoir une
voiture », « Je voudrais déménager mais je n’ai pas le temps de visiter des
dizaines d’appartements », « J’aimerais lancer ma propre entreprise mais il
me manque certaines connaissances ». Le « mais » n’est qu’une manière de
s’interdire d’avancer. Il sert de justificatif à l’immobilisme.
Pour vous en rendre compte, faites ce petit test : écrivez deux choses que
vous aimeriez réaliser ainsi que les raisons qui vous empêchent de le faire.
Maintenant, supprimez le « mais » en le remplaçant simplement par « et ».
« Je voudrais déménager ET je n’ai pas le temps de visiter des dizaines
d’appartements ». Il suffit de changer ce tout petit mot pour que la solution
apparaisse : c’est le manque de temps à consacrer aux visites qui vous
limite. Il ne vous reste plus qu’à dégager ce temps en triant, par exemple,
les annonces en amont puis en opérant une présélection. Le « mais »
excusait votre non-passage à l’action. En pointant du doigt le problème, le
« et » impulse le processus qui mènera à l’élimination des obstacles. Il
permet de se projeter, comme si les excuses parasites ne posaient plus
vraiment problème. Le « mais » ferme les portes, le « et » en ouvre.
De la même manière, essayez de remplacer « je dois » par « je veux » : « je
dois aller faire les courses » exprime le fait de subir quelque chose que l’on
n’a pas choisi. En affirmant « je veux aller faire les courses » (pour tester
cette nouvelle recette que j’ai repérée), le côté négatif se gomme au profit
d’une perspective plus enthousiasmante.
Cela peut sembler anodin, mais c’est la mise en place progressive de tous
ces petits mécanismes qui finissent par changer notre vision des choses et
nous faire aborder la vie de manière à la fois plus sereine et plus
conquérante.
To do list
Apprendre à s’accepter
Utiliser les mots qui soignent les maux
Définir ses priorités
Refuser le stress inutile
Et si pour se sen r plus léger, plus heureux.e et plus détaché, il suffisait de se concentrer sur
l’instant présent ? Souvent, notre esprit reste embrumé par un événement qui vient de se
produire (qui appar ent donc au passé) ou par un autre à venir.
L’urgence, le stress, les responsabilités, le besoin de tout prévoir, sont autant de freins qui
empêchent de profiter de ce qu’on possède déjà. À force d’osciller constamment entre la
projec on et la nostalgie, on devient incapable de réaliser le chemin parcouru, de profiter de
ses réussites, de ses victoires et des pe ts bonheurs qu’apporte quo diennement la vie.
À regarder toujours plus loin, on finit par ne plus voir ce qui est juste devant soi.
Et si pour souffler un peu et prendre du recul, la solu on consistait simplement à profiter de
l’instant, en me ant de côté son stress et ses a entes, sans chercher à an ciper ce qui se
passera dans cinq minutes, cinq jours ou cinq semaines ?
Vivre le moment présent est un conseil que nous conservons tous dans un coin de la tête. Peu
d’entre nous parviennent pourtant à le me re en applica on. Nous con nuons, malgré nous, à
donner bien plus d’importance au passé ou à l’avenir. Nous avons tous conscience que le
temps est éphémère, mais nous sommes souvent incapables de le savourer parfaitement.
Et pourtant : si là, maintenant, tout de suite, rien ne vient perturber ce e minute précise,
pourquoi ne pas en profiter pleinement ? Elle peut sûrement faire apparaître l’un de ces
innombrables trésors qu’on ne remarque même plus, à force d’aller trop vite ou de se laisser
déborder par les émo ons néga ves. Alors, à défaut d’arrêter le temps, essayons tout au
moins de ne pas le laisser filer. Il suffit souvent de très peu de choses pour se me re sur pause
et profiter, simplement, de l’instant.
Régulièrement, accordez-vous, par exemple, quelques secondes pour oublier vos obliga ons
professionnelles et privées et vous concentrer simplement sur ce qui vous entoure. Le rire d’un
enfant, l’odeur d’un café ou d’un thé brûlant, la chaleur d’un rayon de soleil, la couleur d’un
arbre, le chant d’un oiseau… Ces pe ts riens sont loin d’être si insignifiants : ils suffisent à créer
un moment agréable, à condi on de s’autoriser un break pour en profiter.
Seul le présent compte : il est grand temps d’en être pleinement acteur, sous peine de laisser
sa vie défiler sans la vivre.
EXERCICE
Pour vous entraîner à canaliser vos appréhensions, essayez les exercices suivants :
– Notez ce qui vous tracasse et détaillez-le au maximum. Par exemple, si vous avez peur de
rencontrer quelqu’un, ne vous contentez pas d’écrire « j’ai peur de rencontrer quelqu’un »
mais décrivez scrupuleusement ce qui vous angoisse à ce point : sen ment de ne pas être à
la hauteur, défaut physique, regard dur de la personne que vous allez voir… soyez hyper
exhaus f, ne vous censurez pas. Extérioriser ces inquiétudes vous aidera à les accepter puis
à vous en détacher. Les voir devant vous les concré sera, révélera des peurs infondées et
fera aussi apparaître certaines solu ons.
Classez vos inquiétudes par ordre croissant. Pour chacune d’elles, posez-vous ces trois
ques ons :
– S’agit-il d’un problème que vous pouvez résoudre ? Si oui, cherchez une solu on, sinon
acceptez de ne rien pouvoir faire.
– Est-ce un problème vital dont l’impact peut réellement bouleverser votre vie ? La réponse
claire et franche à ce e ques on vous aidera à prendre conscience de tous les pe ts tracas
parasites qui n’ont aucune raison de vous me re dans un tel état… cela vous perme ra
ensuite de mieux les éliminer.
– Quel est le pourcentage de chances que se produise ce que vous redoutez ? Si vous êtes
objec f.ve, vous vous apercevrez que la plupart de ces craintes n’ont pas lieu d’être (au pire
parviendrez-vous à 50 %).
EXERCICE
EXERCICE
S’ENTRAÎNER À DEMAIN
Bonne nouvelle : si la projec on néga ve influence notre façon d’appréhender la source de
stress, on peut très bien inverser la tendance en s’exerçant à dédrama ser le futur. Cela
s’appelle la projec on posi ve. L’ac vité consiste à se représenter mentalement l’événement
que l’on redoute pour en imaginer le dénouement avec une fin heureuse. Une fois le scénario
établi, il suffira de se passer le film plusieurs fois dans la tête, afin de se condi onner et
d’aborder ainsi l’épreuve dans les meilleures condi ons.
Prenons un cas concret : vous êtes anxieux.se en pensant à ce rendez-vous avec un client que
vous ne connaissez pas et dont l’issue peut être capitale pour valider votre période d’essai.
Vous allez maintenant vous projeter mentalement dans ce e rencontre et imaginer que tout se
passe à merveille.
Par exemple : « Je me présente devant mon interlocuteur, souriant·e et parfaitement
détendu·e. J’ai confiance en moi physiquement, car je porte ce e tenue à la fois confortable et
élégante dans laquelle je me sens bien. Je suis aussi sûr·e de moi moralement, car je connais le
secteur sur le bout des doigts : j’ai parfaitement préparé cet entre en et je ne doute ni de mes
capacités, ni de mes compétences. La personne qui me reçoit répond à mon sourire et me
réserve un accueil chaleureux. Elle m’écoute avec intérêt, me pose quelques ques ons que
j’avais an cipées et auxquelles je réponds sans problème. Je sens qu’elle est conquise par le
professionnalisme dont je fais preuve. Notre entre en se termine de manière très conviviale et
je repars avec l’impression d’avoir réussi haut la main. Je suis confiant·e sur l’issue du rendez-
vous et fier·e d’avoir pu montrer ce que je vaux vraiment. »
N’hésitez pas à détailler votre histoire, jusqu’à parvenir à vous sen r aussi assuré·e que si vous
é ez en train de vivre ce e situa on idéale.
Si vous éprouvez des difficultés avec la représenta on mentale, n’hésitez pas à écrire, puis à
lire et relire ce scénario. L’important est de l’ancrer afin de vous condi onner à aborder
l’épreuve en toute confiance.
Repassez-vous le film (ou relisez l’histoire) plusieurs fois dans les jours qui précèdent
l’événement. Plus vous répéterez l’exercice, plus ce e projec on posi ve s’enracinera et se
renforcera. Vous entraînerez votre cerveau à réfléchir autrement, à envisager l’avenir avec plus
d’op misme. Au présent, cela se traduira par un sen ment de bien-être en lieu et place de
l’inquiétude. Au futur, cela se conjuguera au plus que parfait.
To do list
Utiliser le passé à l’imparfait
Faire les bonnes analyses
S’entraîner à demain
1. Norbert Dragonneau dans Les Animaux fantastiques réalisé par David Yates, écrit par
J. K. Rowling, 2016.
5
Le nombril du monde
Depuis notre plus tendre enfance, on nous apprend à faire a en on aux autres et à agir en
fonc on d’eux. Si la règle reste, évidemment, indispensable pour (bien) vivre en société, elle
produit parfois cet effet pervers de nous faire oublier l’essen el : notre propre personne. À
force d’être prisonniers du regard des autres, nous finissons par nous effacer, oubliant d’être
nous-même notre priorité. Il n’est, bien sûr, pas ques on de ne penser qu’à soi mais de
réapprendre à penser AUSSI à soi. Sans devenir un détestable égoïste, il devient urgent de se
recentrer, de se replacer au milieu de son propre monde, de s’autoriser plus d’a en on. Car
être en accord avec soi aide beaucoup à gagner en légèreté. Sans compter que pour être bien
avec les autres, il faut d’abord se sen r bien avec soi-même…
Paradoxalement, le monde dans lequel nous vivons tend à favoriser une certaine forme
d’égocentrisme. Et pourtant, les gens ne se sont jamais sen s aussi malheureux, car s’ils se
placent au centre de leurs priorités, ils le font, bien souvent, en fonc on des autres. Ce
narcissisme n’empêche en aucun cas la dépendance à l’opinion d’autrui et souvent, ce regard
extérieur joue un grand rôle dans le mal-être, le stress ou l’inquiétude. On veille à plaire à ses
proches, à sa hiérarchie, à son entourage professionnel et même à des gens que l’on croise et
qu’on ne reverra jamais… Se faire apprécier est devenu une priorité, qui e à oublier que le plus
important reste avant tout de se plaire à soi-même. Dans un monde où les sollicita ons sont
quasi constantes, et si l’on souhaite pouvoir se détacher enfin des inquiétudes qui en
découlent, il devient urgent de s’écouter et de penser un peu à soi… en commençant, pourquoi
pas, par méditer ce e phrase de Lucien Guitry : « L’égoïste est celui qui n’emploie pas toutes
les minutes de sa vie à assurer le bonheur de tous les autres égoïstes. »
EXERCICE
JETEZ L’ANCRE
L’ancrage est une méthode u lisée en PNL (programma on neurolinguis que) pour associer
inconsciemment un souvenir posi f à un élément ou un événement externe : le parfum qui
vous rappelle quelqu’un, la tape dans la main qui matérialise un accord, la babiole qui évoque
vos vacances… Autant de codes où un geste, un objet, une ambiance font remonter le
souvenir qui y est associé.
Sur le même principe, l’ancrage est une sorte de réflexe que l’on se fabrique pour agir comme
on le souhaiterait dans une situa on qu’on a du mal à maîtriser.
Le but de cet exercice est de créer et d’implanter dans votre cerveau une image qui ressurgira
lorsque vous aurez besoin de trouver le courage de vous affirmer (vous pouvez u liser la
même méthode pour vous détendre, calmer votre stress, votre exaspéra on, etc.).
Isolez-vous dans un endroit calme où vous ne serez pas dérangé.e.
Pensez à un moment où vous aimeriez avoir la force d’oser vous exprimer (oralement,
physiquement ou autre : pour intervenir dans un groupe, lorsque vous n’êtes pas d’accord avec
ce qui s’y décide par exemple).
Évoquez maintenant l’état dans lequel vous souhaiteriez vous trouver à cet instant-là :
confiant·e et sûr·e de vous, par exemple.
Fermez les yeux et fouillez vos souvenirs pour retrouver une situa on dans laquelle vous avez
justement ressen pleinement ce courage et ce e assurance.
Revivez mentalement plusieurs fois la scène.
Ancrez-la maintenant en y associant un geste discret pendant une dizaine de secondes (serrez
le poing, croisez les doigts, saisissez une mèche de cheveux, touchez votre palais du bout de la
langue…).
Répétez plusieurs fois l’opéra on en revivant intensément la scène et en prenant pleinement
conscience du geste que vous effectuez en vous repassant ce film.
Consolidez ce e ancre en répétant l’exercice plusieurs fois au cours de la journée, puis au
cours de la semaine et régulièrement ensuite.
Lorsque vous aurez besoin d’oser vous lancer, effectuez le geste que vous aurez choisi pour
faire remonter les sen ments posi fs associés à la situa on que vous aurez prédéfinie.
Prendre l’habitude
de se récompenser
Les récompenses sont un peu comme les compliments : on n’est jamais si
bien servi que par soi-même et mieux vaut ne pas trop attendre des autres,
sous peine de patienter longtemps. N’avez-vous jamais été déçu·e de ne pas
être remercié·e ou félicité·e comme vous l’auriez souhaité, après avoir
réussi une mission particulièrement épineuse ou remporté un défi des plus
ambitieux ?
Les récompenses font du bien, pas tant pour la valeur qu’elles recèlent mais
parce qu’elles sont la matérialisation d’une reconnaissance. Elles montrent
que nos efforts ont été non seulement perçus mais appréciés. La gratitude
est un sentiment très valorisant pour celui qui la reçoit. C’est pourquoi vous
ne devez pas hésiter à en user et en abuser envers vous-même. Après tout,
ne restez-vous pas la personne la mieux placée pour mesurer à leur juste
valeur les efforts que vous fournissez ?
Ces encouragements que vous allez apprendre à vous distribuer vont agir
comme un puissant moteur. En célébrant concrètement vos victoires, vous
allez prendre conscience de ce que vous pouvez faire et développer à la fois
votre potentiel et votre confiance en vous.
Pour vous motiver, vous pouvez, par exemple, remettre une pause que vous
aviez prévu de faire : je passe d’abord ce coup de fil qui me stresse et après,
je vais prendre un café dehors. Ce petit break que vous attendiez prendra
une tout autre dimension et révélera une tout autre saveur. Vous apprécierez
d’autant plus le moment, qu’il viendra couronner la petite victoire que vous
aurez remportée sur vous-même en ayant réussi à passer ce fameux coup de
fil.
N’hésitez pas non plus à vous faire des cadeaux (modestes mais
symboliques) : vous appréhendiez de demander cette prime qui vous
semblait pourtant légitime et avez enfin osé aborder le sujet auprès de votre
supérieur : offrez-vous un gâteau, une babiole, un ciné… pour fêter la
relève de ce défi. Prendre conscience de vos efforts et de vos réussites
(quelles qu’elles soient) reste l’une des meilleures façons d’accroître votre
confiance en vous. Et moins vous douterez de votre valeur, moins vous
vous soucierez de l’opinion des autres.
EXERCICE
Accepter l’erreur
La perfec on n’existe pas. Quoi que vous fassiez, il y aura toujours des ratés
car les erreurs font par e des étapes nécessaires pour avancer. Elles
perme ent de rec fier le r. S’autoriser quelques maladresses aide à se lancer,
car cela rend l’objec f plus accessible. La plupart des perfec onnistes ne
voient, en effet, que deux issues possibles : réussir ou se sen r nul. Il existe
pourtant une infinité de nuances entre les deux et un succès par el peut déjà
cons tuer une victoire.
Accordez-vous le droit de vous tromper et considérez ces faux pas comme
autant d’opportunités d’ajustements qui vous perme ront de faire encore
mieux.
EXERCICE
SCÉNARIO CATASTROPHE
À la veille d’un événement important, le stress a tendance à prendre le dessus et à nous faire
imaginer le pire. La valse des « Et si… » finit par tourner en boucle jusqu’à l’étourdissement.
Le problème des supposi ons est qu’elles finissent par se confondre avec la vérité pour
prendre le pas sur nos croyances. Penser au pire nous condi onne alors que les schémas que
nous projetons sont pour la plupart insensés.
Pour couper court à ces divaga ons, poussez votre raisonnement à l’extrême et allez jusqu’au
bout du scénario catastrophe que vous imaginez : vous verrez qu’il a peu de chances de se
produire.
Prenons un exemple : vous vous apprêtez à rencontrer votre future belle-famille et votre
conjoint vous a prévenu de leur côté un peu guindé. Vous vous me ez donc à supposer que
vous n’allez pas leur plaire, qu’ils ne vont pas apprécier votre naturel, que vous allez comme re
plusieurs gaffes, que votre look à lui seul les offusquera, qu’ils vont vous servir un plat que
vous détestez, que vous n’allez pas réussir à trouver un sujet de conversa on qui les intéresse,
que vous resterez sans voix aux ques ons qu’ils vous poseront et qu’au final vous passerez
pour un benêt, inculte et mal éduqué, indigne de leur progéniture… qui terminera d’ailleurs par
se ranger à l’avis de ses parents et se lasser de vous.
Bon… maintenant que vous avez poussé jusqu’au bout ce scénario catastrophe, recouvrez
votre sang-froid et demandez-vous dans quelle mesure ces élucubra ons ont une chance de
se produire. Réaliser l’absurdité de ce raisonnement poussé à l’extrême devrait vous aider à
dédrama ser la situa on qui vous inquiète.
EXERCICE
VIVE VOUS !
CÉLÉBRER SES POINTS FORTS
Se concentrer sur ses points forts au lieu de se focaliser sur ses faiblesses aide à développer
ses capacités, mais surtout à se sen r mieux et plus confiant. Souvent, nous considérons
comme acquises et anodines des qualités que d’autres nous envient. Polarisés sur ce que nous
aimerions changer, nous ne prenons plus la peine de valoriser ces ap tudes. Ces défauts qui
canalisent notre a en on s’a énueraient pourtant naturellement si nous réalisions l’étendue
du poten el dont nous disposons. Il est donc temps d’en prendre pleinement conscience.
Pour cela, munissez-vous d’une feuille et d’un stylo et notez vos quatre plus gros atouts. Cela
peut être générique (« je suis généreux ») comme très précis (« je cours vite »). Essayez
d’équilibrer un minimum les disposi ons d’ordre général et les qualités plus spécifiques.
Une fois ces points forts définis, cherchez comment les valoriser au mieux, et ce de manière
très concrète. Par exemple, si vous pensez être généreux.se, vous pouvez décider de consacrer
une ou deux heures par semaine à une associa on humanitaire (veillez à rester réaliste : il ne
s’agit pas de choisir de tout plaquer pour par r vivre au bout du monde au sein d’une ONG). Si
vous courez très vite, vous pouvez prévoir de rejoindre un club d’athlé sme ou de vous
inscrire à une course…
Prenez le temps d’apprécier ces capacités à leur juste valeur (tout le monde n’en est pas doté)
et réfléchissez à la façon de les me re en pra que. Le fait de développer concrètement vos
talents vous aidera à en prendre conscience. C’est extrêmement valorisant et mo vant. Et plus
on développe sa confiance en soi, plus on parvient à se détacher de l’opinion des autres.
EXERCICE
Faire diversion
À la veille d’un événement important, on a tendance à ressasser, à
échafauder mille et un scénarios plus catastrophiques les uns que les autres,
ou à se laisser gagner par le stress… et cela bien qu’on sache qu’il faudrait
faire exactement l’inverse. Il reste pourtant possible d’inverser la tendance.
Plutôt que de laisser son cerveau s’engouffrer et s’engluer dans un
engrenage d’émotions négatives, on peut très bien le diriger vers d’autres
horizons plus cléments.
Il faut pour cela parvenir à focaliser son attention sur autre chose (de positif
bien évidemment), en trouvant un dérivatif à la source de tension.
Avant un épisode stressant, prévoyez une activité agréable pour faire
diversion : un bon dîner, un resto, un ciné, un verre avec un ami, ou
simplement une séance de sport ou de yoga ou quelques volets d’une série
qui vous passionne…
Cette occupation aura de multiples bénéfices : d’abord elle contribuera à
vous faire relâcher la pression en vous permettant de vivre un moment qui
vous plaît. Ensuite, et surtout, elle servira de dérivatif à votre cerveau, en
l’obligeant à s’orienter dans une autre direction que celle qui vous stresse.
Cet épisode agréable chassera les sentiments négatifs que vous ressentiez
jusqu’alors, pour laisser place à des émotions et des pensées beaucoup plus
favorables.
Cette parenthèse va aussi s’inscrire dans la durée. En vous endormant sur
une note positive, vous passerez une meilleure nuit, plus sereine et plus
détendue. Vous ouvrirez l’œil dans de meilleures conditions, moins stressé.e
et mieux armé.e pour affronter ce que vous redoutiez.
« Le plus grand voyageur
n’est pas celui qui a fait dix fois
le tour du monde mais celui qui a fait une seule fois le tour
de lui-même. »
GANDHI
Arrêter de se flageller
« Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? », « je me trouve trop moche »,
« trop bête », « je ne suis pas à la hauteur », « je fais moins bien que les
autres… » Autant de petites affirmations sournoises qu’il nous arrive de
nous répéter en boucle, comme si la déception qui les avait motivées ne
suffisait pas, à elle seule, à justifier notre abattement… Cette
autovictimisation ne fait qu’ajouter une couche supplémentaire au malaise.
Pire : elle finit par s’inscrire dans la durée pour mieux ancrer le sentiment
que nous ne valons rien, et grignoter insidieusement l’estime que nous
avons de nous-même. Le négativisme est un tourbillon qui nous attire
inexorablement vers les bas-fonds les plus obscurs. En rabâchant ses
sombres messages, l’autoflagellation devient un élément bloquant
supplémentaire.
Pour en sortir, il faut d’abord se forcer à ne pas confondre ce qu’on appelle
« la carte et le territoire » en PNL (programmation neurolinguistique) : si le
territoire est réel, la carte en est sa représentation subjective. En d’autres
termes, ce n’est pas parce que nous avons fait quelque chose d’idiot que
nous sommes idiots. Ce sentiment n’est qu’une interprétation personnelle
d’un fait qui s’est, lui, réellement produit. Chacun fabrique ses propres
cartes à partir de sa propre vision des choses et de son intime ressenti. Agir
sans réfléchir ne fait pas de nous quelqu’un de stupide. Les erreurs que nous
commettons restent ponctuelles. Elles ne doivent, en aucun cas, se
transformer en généralités.
La prochaine fois que vous vous sentez basculer vers ce mauvais penchant,
concentrez-vous à barrer immédiatement la route aux pensées négatives qui
vous envahissent, en leur opposant un pendant positif. Vous venez, par
exemple, de commettre une erreur : au lieu de démarrer votre
autoflagellation en ressassant « je suis nul·le », admettez la faute que vous
venez de perpétrer (« je me suis trompé.e, cela arrive »), puis bloquez les
émotions négatives en y juxtaposant une perspective ou un souvenir positif
(« je n’ai pas brillé lors de ce rendez-vous, mais celui de la semaine
dernière était une réussite » ou « j’ai tellement préparé celui de demain que
tout va bien se passer »). Vous briserez ainsi le monologue perfide qui ne
demandait qu’à se développer, en orientant vos pensées vers des horizons
plus calmes et plus apaisés. Substituer des qualités concrètes à
l’autocritique arbitraire permet, en effet, de se recentrer et de reprendre le
contrôle. Cela contribue à faire taire le discours stérile de l’autoflagellation.
Une fois encore, il est nécessaire de croire en vous : vous n’êtes pas
« moins » que les autres : vous êtes simplement différent.e. Et plus vous
transmettrez à votre cerveau des messages positifs, plus vous deviendrez
acteur.ice de votre vie, jusqu’à en décrocher le rôle principal. Faites taire
votre sentiment de culpabilité et osez éprouver de l’empathie envers vous-
même. La seule personne à qui vous devez plaire, c’est vous.
To do list
Reconnaître ses victoires
Utiliser l’écoute constructive
Apprendre à dire non
6
Opération détox
Tout le monde connaît l’expression « un esprit sain, dans un corps sain ». La détente
psychologique passe, en effet, aussi par la décompression physique. Les deux sont in mement
liées et un corps sous tension ne fait qu’ajouter des pressions à l’inconfort moral. Pour
apprendre à se détendre et me re en route une certaine « détox » du corps et de l’esprit,
chacun trouvera la méthode qui lui convient le mieux. Tout dépend de son tempérament, de
ses besoins et surtout de ses envies. Sport, relaxa on, médita on, respira on, yoga,
sophrologie… peu importe le moyen pourvu qu’il contribue au lâcher-prise.
Prendre l’air
Vous connaissez l’expression « changer d’air » ? Ce conseil reste profitable
même s’il ne s’applique pas à de lointains horizons. Pas besoin, en effet, de
s’exiler pour ressentir les bénéfices d’un petit tour à l’extérieur. Lorsque la
pression, le stress ou la tension monte, mieux vaut, en effet, sortir s’aérer
plutôt que de rester dans une atmosphère « irrespirable » qui ne ferait
qu’aggraver la situation.
D’abord, cela permet de quitter les lieux dans lesquels on se sent mal pour
s’oxygéner au sens propre du terme. Il ne s’agit pas forcément de préparer
un marathon mais juste de sortir marcher, pour s’aérer, se rafraîchir le corps
et l’esprit. La marche reste un excellent tranquillisant naturel. Elle favorise
une meilleure oxygénation du corps et du cerveau, ce qui contribue à
réduire les tensions accumulées (les fameux « nœuds »). Même s’il reste
préférable de privilégier les environnements naturels tels que les parcs ou
les forêts, on peut très bien s’aérer en pleine ville, où l’air extérieur sera
toujours plus respirable qu’une ambiance intérieure malsaine.
Au sens figuré, cette bouffée d’oxygène permet de faire diversion,
puisqu’elle force le cerveau à se focaliser sur autre chose que la source de
stress et le dirige vers des sentiments positifs, voire vers une certaine
sensation de bien-être (procurée par le changement d’air et l’activité
physique). Pour parvenir plus vite à décompresser, on peut, par exemple,
veiller à bien relâcher les épaules et l’ensemble du corps, puis s’attacher à
prendre conscience des bénéfices de ce relâchement. On peut aussi se
concentrer sur sa respiration, en se forçant à ralentir le souffle ou s’ouvrir à
ce qui se passe alentour (les bruits, les odeurs, les passants, le décor, etc.).
Le but est de se détourner de la source de tension en assainissant à la fois
son corps, son esprit et l’air qu’on respire.
EXERCICE
LA MÉTHODE
DES FLEURS ET DES BOUGIES
Même s’il reste indéniable que l’une et l’autre peuvent par ciper à la créa on d’une ambiance
zen et chaleureuse, on ne vous demande pas ici d’ajouter quelques touches conviviales à votre
déco, mais d’apprendre à réaliser un exercice simple pour vous aider à relâcher la pression.
Lorsqu’on est stressé, on éprouve parfois la sensa on que son souffle est bloqué. La
respira on s’effectue de manière anarchique, le souffle devient plus court et ce manque
d’oxygéna on vient renforcer le sen ment de panique.
Maîtriser son souffle devient alors essen el pour se débarrasser du poids (physique et mental)
qui nous met mal à l’aise.
L’avantage de cet exercice est qu’il est possible de le faire n’importe quand et n’importe où.
Dans une salle d’a ente, à votre bureau, dans votre voiture (à l’arrêt), seul ou au milieu d’une
assemblée… À condi on de ne pas surjouer les consignes et de se concentrer un minimum, il
se met en pra que assez discrètement pour que personne ne le remarque, sans que cela
n’influe en rien sur son efficacité.
Le principe est simple :
Dans un premier temps, inspirez par le nez comme si vous vouliez sen r une fleur.
Dans un second temps, expirez par la bouche comme si vous vouliez souffler une bougie pour
l’éteindre.
Concentrez-vous sur chaque étape et visualisez chaque ac on.
Répétez ces deux phases jusqu’à ce que vous sen ez le calme revenir.
Comment se créer
des doudous de l’esprit
Que font les enfants lorsqu’ils sont inquiets, tristes, contrariés ou
angoissés ? Ils se tournent vers leur doudou, comme ils se réfugieraient à
l’intérieur d’un cocon rassurant et apaisant.
Nous avons vu dans un chapitre précédent, comment les techniques de
visualisation positive permettent de mobiliser les ressources du cerveau,
pour lui imposer des représentations agréables et encourager ainsi la
sensation de bien-être. De la même façon qu’on utilise alors des images
d’images d’endroits familiers ou de situations sécurisantes pour faire
retomber la pression, on peut se choisir un « doudou » (concret cette fois-ci)
auquel se raccrocher lorsque ça ne va pas, que l’on se sent fatigué, triste ou
vulnérable. Ce contact, qu’il soit visuel ou tactile, doit être en mesure de
faire surgir une image réconfortante qui permettra de s’apaiser, de se calmer
et de reprendre confiance… un peu comme pourrait le faire un véritable
doudou !
Pour que ce doudou reste discret et accessible, mieux vaut partir d’un objet
que vous avez toujours sous la main. Vous pouvez, par exemple, mettre la
photo d’un être cher ou d’un lieu que vous aimez en fond d’écran de votre
portable, ou accrocher à votre porte-clés le bracelet ou le scoubidou
fabriqué par votre enfant… Le but est de l’utiliser, de le toucher ou de le
regarder dès que vous sentez monter le stress, la colère, l’angoisse ou toute
autre émotion négative. En obligeant votre cerveau à s’accrocher à cette
représentation positive et en vous concentrant sur les émotions agréables
qu’elle vous procure, vous rejoindrez un univers plus apaisant et sécurisant
que celui qui vous préoccupe.
EXERCICE
PRENEZ L’ESCALIER
Pourquoi stresse-t-on et se décourage-t-on face à l’ampleur d’une tâche ? Parce qu’on la
considère dans sa globalité ce qui la rend impressionnante, voire irréalisable. Or un objec f ne
s’a eint pas d’un claquement de doigts. Il implique des étapes qu’il faut franchir une à une
avant de parvenir à ses fins. Les trekkeurs qui s’a aquent à l’Everest n’en rejoignent pas le
sommet en le gravissant d’une seule traite (ils n’y parviendraient pas) : ils avancent par paliers.
Le processus est exactement le même lorsqu’on se fixe un but à a eindre : pour rester mo vé,
mieux vaut fonc onner par échelons et prévoir de les grimper un à un.
La « technique de l’escalier » permet de décomposer un projet, en l’imaginant comme un
escalier à monter, au lieu de le considérer comme une montagne infranchissable. En
définissant clairement les étapes/marches pour y parvenir, on comprend qu’un événement
n’est pas insurmontable.
En haut d’une feuille, commencez par définir l’objec f que vous vous fixez (par exemple,
changer de travail) : ce sera votre point d’arrivée.
En bas de ce e même feuille, inscrivez votre situa on actuelle (en poste dans telle société) :
c’est votre point de départ.
Détaillez maintenant une par une, les étapes à franchir (les marches à monter) pour a eindre
votre but (en partant du bas de la feuille pour remonter jusqu’à votre point d’arrivée).
Décomposez le plus possible.
Par exemple :
– Me re mon CV à jour
– Établir une liste des entreprises dans lesquelles j’aimerais postuler
– Rechercher leurs coordonnées
– Chercher (sur LinkedIn, en téléphonant, etc.) qui contacter
– Faire une rapide étude du secteur
– Écrire mes le res de mo va on en les ciblant
Et ainsi de suite.
En dissociant ainsi clairement les différentes phases de votre projet, vous le rendrez plus
accessible mais aussi plus concret.
Rayez chaque objec f a eint, afin de mesurer l’avancement de votre programme : il est
toujours plus mo vant de voir que l’on a déjà fait une par e du chemin. Vous pouvez
également réaliser cet exercice en page suivante.
Objectif :
Étapes :
Situation actuelle :
La bonne posture
« Courber l’échine », « traîner les pieds », « porter le poids du monde »,
« tendre le dos », « avoir du poids sur les épaules » mais aussi « marcher la
tête haute », « relever le front », « redresser la tête », « regarder droit
devant », « partir du bon pied »… Autant d’expressions qui en disent long
sur le lien qui existe entre une attitude et les indices qu’elle apporte sur
notre humeur. Notre comportement est, en effet, le reflet de notre état
intérieur.
Aussi est-il important de prêter à nos gestes toute l’attention qu’ils
méritent : car si l’humeur influence le maintien, la façon de se tenir peut
très bien à l’inverse déteindre sur l’état d’esprit. « À voir marcher
quelqu’un, on connaît sa pensée », affirmait déjà l’écrivain romain Pétrone.
Pour le vérifier, essayez de vous prêter à ces petites expériences : lorsque
vous marchez, accélérez très légèrement votre cadence en allongeant aussi
vos foulées. Vous aurez instantanément l’impression de vous sentir plus
tonique et plus décidé. Vous gagnerez en assurance.
De la même manière, pensez à vous redresser lorsque vous êtes assis·e. Non
seulement, vous faciliterez la fluidité de votre respiration, ce qui aura un
effet immédiat sur votre degré de nervosité, mais vous gagnerez aussi en
confiance, en vous sentant plus d’aplomb (au propre comme au figuré).
Enfin, lorsque vous parlez à quelqu’un, redressez le menton, relâchez les
épaules et levez le regard, cela vous aidera à considérer votre interlocuteur
comme un égal et à capter son attention.
Ce sont des gestes simples, mais vous vous rendrez vite compte qu’en
modifiant un peu votre posture, vous agirez aussi sur vos émotions.
Pour finir, ne négligez pas l’importance du sourire. Il émet aux autres un
message rassurant et transmet à votre cerveau un signal de bien-être. Il est
aussi indissociable du regard. Aussi peut-on lire dans vos yeux toute la
chaleur et le côté rassurant que renvoie votre sourire. Il peut même se
déceler au téléphone par la seule intonation de votre voix, c’est dire
l’importance de son rôle…
D’une manière générale, soyez donc attentif à vous tenir correctement.
N’oubliez pas que nos attitudes corporelles ont un effet immédiat sur notre
humeur. Courber le dos, se ratatiner, fuir les regards provoque un jugement
négatif et donne l’impression que vous vous excusez. Adopter une posture
conquérante vous aidera à affronter et à soutenir le regard des autres,
d’autant que ce que vous ressentez, vous, est aussi palpable par votre
entourage : en occupant ainsi l’espace de façon positive, vous renverrez
l’image de quelqu’un de confiant et augmenterez votre charisme. Alors,
tenez-vous droit, levez les yeux et souriez : vous vous sentirez
immédiatement moins vulnérable et plus sûr·e de vous.
EXERCICE
SE FAMILIARISER
AVEC LA MÉDITATION
La médita on est aujourd’hui reconnue pour ses vertus apaisantes. Elle permet, en effet, de
s’offrir une parenthèse, de me re son esprit sur pause. Ce « repos » s’ob ent en se
reconnectant au moment présent, en laissant libre cours à ses émo ons, ses sensa ons et ses
pensées : c’est donc une façon très efficace de lâcher prise. Il n’est pourtant pas toujours
évident d’en appréhender le mécanisme. Les angoissés, les stressés et les superac fs peuvent
ainsi éprouver quelques difficultés à se laisser complètement aller. Cela s’apprend. D’abord, en
commençant par quelques exercices simples qui aideront à guider le cerveau vers plus de
calme et de tranquillité.
Le plus accessible joue avec et sur la respira on.
Asseyez-vous, ou mieux si vous le pouvez, allongez-vous sur le dos, les bras le long du corps.
Essayez de relâcher au maximum chacun de vos membres (bras, jambes, épaules, dos, tête,
cou…)
Fermez les yeux.
Respirez calmement et profondément : prenez une grande inspira on et expirez lentement, en
vous concentrant exclusivement sur votre souffle.
Prenez conscience du trajet qu’effectue l’air dans votre corps : ressentez comment il entre par
vos narines, remplit vos poumons et gonfle votre ventre pour ensuite effectuer le chemin
inverse.
Recommencez.
Si une pensée vient vous distraire, ne la chassez pas, mais recentrez-vous immédiatement sur
votre respira on, une fois que vous l’avez considérée.
Au début, vous pouvez avoir du mal à vous fixer exclusivement sur votre respira on et à ne
pas laisser votre esprit vagabonder. Ce e discipline s’acquiert et plus vous vous prêterez à
l’exercice, mieux vous parviendrez à vous concentrer. Au début, vous pouvez vous aider en
verbalisant mentalement ce que vous éprouvez (« l’air est dans mon nez, il traverse ma gorge,
entre dans mes poumons, puis dans mon ventre. L’air qui e mon ventre, vide mes poumons,
retraverse ma gorge, puis mes narines » et ainsi de suite, pour canaliser votre réflexion).
Commencez par pra quer quelques minutes (deux ou trois), puis augmentez progressivement
la durée, au fur et à mesure des résultats que vous obtenez.
Chaleur !
Si le froid booste la circulation du sang, la chaleur, elle, détend les muscles
et exerce un effet décontractant. Avant un événement important, il peut
donc être intéressant de prévoir un sauna ou un hammam qui aideront le
corps (et l’esprit) à se relâcher. Le sauna diffuse une chaleur sèche qui
assouplit les muscles et agit comme un antistress. Le hammam, lui,
dispense une chaleur humide, qui aide le corps à se détendre. Les deux ont
un effet profondément relaxant car ils favorisent la déconnexion. Mais tout
le monde n’a pas forcément ni le temps, ni le loisir, ni les moyens de s’offrir
une séance avant chaque échéance. Que l’on se rassure, il n’est pas
nécessaire de sacrifier sa soirée ou son budget pour profiter de leurs
nombreux bénéfices : un bain chaud peut très bien faire l’affaire. Car c’est
en partie grâce à la chaleur que le corps libère des endorphines, ces
fameuses « hormones du plaisir » qui facilitent la détente et le bien-être.
À condition de respecter une température raisonnable (37° C max), un bain
chaud se révèle donc parfaitement délassant. Il favorise la dilatation des
vaisseaux et un meilleur afflux du sang et de l’oxygène, la température de
l’eau transmettant des signaux de détente à l’ensemble du corps. En
agissant directement sur le système nerveux, il contribue au lâcher-prise et à
la reconnexion avec soi-même. C’est un moment pour soi, et avec soi.
Autre aspect non négligeable : prendre un bain améliore aussi la qualité du
sommeil et favorise l’endormissement. Normal, puisque les muscles sont
parfaitement détendus… et l’esprit apaisé ! Alors n’hésitez pas à soigner
l’ambiance : parfum, mousse, bougie, musique… Chouchoutez-vous
comme vous le méritez : tout doit être au top pour ce rendez-vous avec
vous-même.
EXERCICE
À L’EAU QUOI !
Pour accentuer les effets apaisants que procure un bain chaud, vous pouvez en profiter pour
coupler ce moment à une microséance de relaxa on. Il suffit pour cela de prendre pleinement
conscience de ce que vous ressentez : la chaleur de l’eau qui glisse sur votre corps, la
décontrac on de vos muscles, le parfum et le crépitement de la mousse…
Commencez par respirer profondément.
Concentrez-vous ensuite sur l’un de vos sens : le toucher par exemple. Que ressentez-vous ?
Quelles sensa ons éprouvez-vous ? Quel sen ment cela vous procure-t-il ?
Une fois que vous avez parfaitement apprécié ce que vous percevez, passez à un autre sens,
puis au suivant et ainsi de suite : qu’entendez-vous, que voyez-vous, que sentez-vous ?
Décor quez chacune de vos impressions.
Le but est de réaliser pleinement toutes les émo ons posi ves qu’offre ce moment. Le fait de
me re ses sens en éveil est un s mulateur supplémentaire pour déclencher dans le cerveau ce
signal de bien-être nécessaire au lâcher-prise.
Le plexus solaire se trouve dans l’abdomen, sous les côtes, entre la pointe
du sternum et le nombril. Il est constitué d’une concentration de nerfs,
organisés en rayons (d’où son nom de « solaire ») et agit presque comme un
petit cerveau dans notre ventre, en jouant sur les différents organes auquel il
est rattaché (la rate, le foie, les intestins, l’estomac, le pancréas…). C’est
ainsi que le nœud ou la boule au ventre dont nous nous plaignons parfois ne
sont souvent que la traduction d’un plexus solaire contracté par le stress ou
la peur… Cette crispation peut entraîner bien d’autres effets indésirables
comme des maux d’estomac, des nausées, une sensation d’oppression, de
« poids » ou d’étouffement… De par son emplacement, le plexus solaire
agit, en effet, directement sur le diaphragme : s’il est tendu, il provoque une
respiration haute et rapide, voire l’impression de manquer d’air.
Il est possible de le décontracter, et donc de jouer sur le stress, l’anxiété ou
la nervosité, notamment en régulant sa respiration. On peut aussi le masser
pour tenter de le « dénouer ». Pour cela, utilisez le bout des doigts ou le
talon de la main pour effectuer des mouvements rotatifs dans le sens des
aiguilles d’une montre. En même temps, concentrez-vous sur votre souffle
en inspirant et expirant lentement et sentez votre sternum monter et
descendre.
Pour dénouer votre plexus, vous pouvez aussi essayer quelques exercices de
respiration :
– Placez une main sur le nombril, l’autre sous le sternum (sans appuyer),
inspirez doucement en gonflant le ventre, puis expirez en vidant tout l’air
des poumons. Recommencez plusieurs fois en expirant profondément.
Cette respiration abdominale est innée et instinctive chez les bébés.
L’habitude se perd malheureusement en grandissant, ce pour quoi nous
avons parfois l’impression d’avoir « le souffle court ». Réapprendre à
respirer par le ventre induit de nombreux bénéfices : une meilleure
oxygénation, l’amélioration du rythme cardiaque et donc un retour au calme
grandement facilité. Même si elle reste simple, la technique n’est pas si
évidente à adopter puisqu’elle n’est plus naturelle. C’est pourquoi, il est
conseillé, au début, d’exagérer les mouvements : à l’inspiration laissez
votre ventre se gonfler au maximum, puis creusez-le le plus possible à
l’expiration, en rentrant le nombril vers l’intérieur. Pour vous aider,
imaginez votre corps comme un bocal : Il se remplit d’abord au fond (le
ventre), puis au milieu (les poumons) et enfin en haut (la gorge). Pour le
vider, c’est l’inverse : l’évacuation se fait d’abord en haut (nez, gorge), puis
au milieu (poitrine), et enfin en bas (au niveau du ventre).
À tout moment de la journée, vous pouvez tenter de détendre le plexus
solaire en prenant simplement conscience de votre souffle : cela vous
permettra de le réguler sans même vous en rendre compte. Concentrez-vous
sur vos inspirations et vos expirations et vous verrez que cela suffit à
modifier naturellement votre respiration. Il ne faudra pas plus d’une minute
ou deux pour qu’elle ralentisse et se régule d’elle-même.
Le sommeil
C’est un cercle vicieux : lorsqu’on est stressé, on dort mal, et lorsqu’on dort
mal, on a tendance à stresser plus rapidement… Les deux restent
étroitement liés et il est désormais prouvé qu’un sommeil récupérateur aide
à digérer les soucis de la veille. Mais comment agir sur l’un pour améliorer
l’autre ? Il n’existe, hélas, aucun remède miracle. Certaines astuces
permettent néanmoins d’accroître la qualité du repos et il est toujours bon
de rappeler quelques règles de base.
– Déconnectez-vous de tous les écrans : la coupable est la fameuse
« lumière bleue » qui stimule les récepteurs de la rétine et transmet un
« message de jour », qui bloque l’endormissement. Dans un monde idéal,
il est conseillé de se « débrancher » au moins une heure avant de se mettre
au lit.
– Pour la même raison, privilégiez une pièce sombre, voire carrément noire,
qui enverra à votre cerveau un signal « de nuit ».
– Dînez léger, en limitant les féculents et les excitants (alcool, café, thé…).
Une digestion laborieuse peut, en effet, perturber le sommeil et
l’endormissement.
– Surveillez la température de votre chambre. Aussi étonnant que cela
puisse paraître, un ou deux degrés de trop (ou de moins) peuvent faire la
différence. L’idéal se situe entre 18 et 19 degrés.
– Si l’exercice physique est déconseillé juste avant le sommeil, il est
recommandé dans les quelques heures qui le précèdent : d’abord parce
qu’il détend le corps mais aussi parce qu’il favorise les pensées positives.
– Face au « train du sommeil », ne restez pas sur le quai. Retarder l’heure
du coucher pour finir ce qu’on a commencé ou pour se fatiguer au
maximum en pensant mieux dormir par la suite est la dernière des choses à
faire. En ne démarrant pas correctement votre cycle, vous risquez de le
perturber au point de le dérégler totalement. Mettez-vous au lit dès les
premiers signes d’endormissement, sous peine de devoir patienter presque
une heure et demie avant le passage du prochain train.
– Commencez à vous « mettre au ralenti » grâce à la méditation. Pour cela,
allongez-vous sur le dos en prenant conscience de tous les points d’appui
de votre corps (jambes, dos, tête, bras) sur le matelas et l’oreiller. Fermez
les yeux sans contracter les paupières, relâchez-vous au maximum,
respirez calmement et laissez vos pensées être guidées par vos sens, en
vous efforçant de percevoir votre environnement : les bruits, l’odeur, la
sensation des draps sur votre peau, le poids de votre corps, le relâchement
de chacun de vos muscles (ceux du visage y compris la langue, des bras,
des jambes, etc.), la circulation de l’air dans votre organisme, les
battements de votre cœur… Naturellement, votre respiration devrait
s’apaiser et votre corps se relâcher, pour basculer tout doucement vers le
sommeil.
EXERCICE
LA MÉTHODE DU 4-7-8
Nous l’avons vu, notre cerveau a besoin d’être occupé et parfois même « remis sur le droit
chemin », lorsqu’il a tendance à emprunter des voies qui le mènent vers de sombres horizons.
Le fait de se concentrer sur sa respira on, reste une fois encore, une excellente solu on pour
le dériver de ses funestes pensées et calmer à la fois le corps et l’esprit.
Mise au point par Andrew Weil, professeur à l’université de Harvard aux États-Unis, la
méthode du 4-7-8 s’inspire des techniques du yoga. Elle favorise le relâchement, perme ant
une plus grande oxygéna on et forçant le cerveau à se concentrer sur un point précis et non
plus sur les soucis qui provoquent l’insomnie.
Allongé·e sur le dos, fermez les yeux et relâchez les muscles du corps et du visage (c’est
important, car nous avons souvent tendance à crisper les traits sans nous en rendre compte).
Placez une main sur le ventre sans exercer de pression.
Commencez par expirer par la bouche afin de vider l’air de vos poumons.
Inspirez pleinement par le nez, en gonflant le ventre et en comptant jusqu’à quatre.
Bloquez votre souffle jusqu’à sept.
Expirez profondément par la bouche en comptant jusqu’à huit.
Répétez plusieurs fois l’opéra on.
Manger sainement
Si les tensions peuvent avoir des conséquences sur notre alimentation
(coupant l’appétit de certains, le décuplant chez d’autres), l’inverse est tout
aussi vrai.
Améliorer le contenu de son assiette offre ainsi la possibilité d’acquérir une
meilleure résistance au stress et à la fatigue. Il suffit pour cela de privilégier
certains aliments et d’en limiter d’autres. Parmi ces derniers, les plats
transformés, riches en graisse et en sucre, restent à consommer avec
modération car ils augmentent le taux de cortisol… que l’on nomme aussi
« l’hormone du stress »… Manger trop lourd et trop copieux allonge le
processus de digestion et augmente le taux d’insuline, ce qui fatigue
l’organisme au lieu de le booster.
Parmi les éléments à privilégier, le magnésium arrive en tête car il est
réputé préserver l’équilibre nerveux et musculaire. Bonne nouvelle, on le
trouve dans le chocolat (noir). Il est aussi présent dans les noix de cajou, les
amandes, les fruits de mer, les bananes et certaines eaux minérales.
D’autres nutriments aident à réduire la production de cortisol et
d’adrénaline. Citons notamment les vitamines C et B (choux, citron,
poivron, kiwi, fruits rouges, oignon, ail, orange, aromates, épinards,
pistaches, haricots…), le sélénium (thon, cabillaud, œufs, noix du Brésil…)
et les oméga-3 (noix, soja, saumon, œufs, avocats, huile de noix ou de
colza…).
Le choix est donc vaste et finalement assez peu contraignant, puisqu’une
alimentation variée et équilibrée peut déjà contribuer à vous faire voir la vie
beaucoup plus sereinement.
EXERCICE
EXERCICE
LA RESPIRATION
PAR NARINES ALTERNÉES
Ce e technique de yoga se pra que en respirant par une narine à la fois. L’alternance permet
un rééquilibrage en aidant à la fois à se relaxer et à faire le plein d’énergie.
Asseyez-vous en tailleur, le dos bien droit.
Posez la main gauche sur le ventre.
Placez l’index et le majeur de la main droite entre les deux sourcils.
Expirez profondément pour chasser l’air des poumons.
Avec le pouce droit, pressez sur la narine droite afin de la boucher.
Prenez une grande inspira on de la narine gauche.
Fermez ensuite votre narine gauche en y appuyant votre annulaire droit.
Libérez alors la narine droite en maintenant la pression sur la gauche et expirez doucement.
Répétez l’opéra on. Vous allez naturellement prendre le rythme imposé par l’alternance. En
obligeant l’esprit à se concentrer sur la cadence, ce e respira on reste l’une des plus efficaces
pour faire le vide et se relaxer.
Sourire à la vie
Un sourire fait du bien à celui qui le reçoit, mais aussi à celui qui le donne.
Physiquement d’abord, puisqu’il entraîne la production d’endorphines (que
vous savez maintenant être l’hormone du plaisir et du bien-être).
Quelques secondes suffisent pour enclencher le phénomène, car il permet à
votre cerveau de se concentrer sur un signal positif et donc de balayer les
messages négatifs qui pouvaient l’obstruer. Un simple sourire suffit à faire
comprendre (ou croire) à votre cerveau que vous êtes heureux.se. Essayez et
vous verrez que vous vous sentirez immédiatement de meilleure humeur.
Pour vous en rendre compte, entraînez-vous tout au long de la journée : en
voiture, dans les transports, devant votre écran d’ordinateur, en préparant le
dîner… les tâches quotidiennes prendront une autre dimension. Même si
l’idée vous paraît toute bête, prêtez-vous à cet exercice et vous verrez qu’il
suffit de ce petit rien pour que la vie commence à s’alléger.
Lorsqu’on fait la tête, qu’on affiche un visage fermé et qu’on se laisse
gagner par le stress, on bascule vite dans une spirale négative. Pire, cet état
d’esprit peut devenir une habitude. L’inverse est tout aussi vrai : installez un
sourire sur vos lèvres et vous vous apercevrez que votre corps se détend,
que votre respiration s’apaise et que votre attitude entière se modifie.
Vous vous sentirez plus apaisé.e mais aussi plus confiant.e, plus motivé.e et
plus conquérant.e. Car le sourire reste votre meilleure arme et les bénéfices
qu’il entraîne se ressentiront sur votre entourage. Un sourire rassure, donne
confiance. Il envoie de vous l’image d’une personne chaleureuse, ouverte et
bienveillante. Enfin (tout comme le stress…), un sourire est communicatif
et ultra-contagieux. Et une personne apaisée dans un environnement qui
l’est tout autant n’est-il pas le premier pas le plus efficace vers le lâcher-
prise ?
To do list
Apprendre à respirer
S’inspirer de la méditation
Chouchouter son corps pour calmer son
esprit
Conclusion