Etude Nationale Sur La Biodiversité
Etude Nationale Sur La Biodiversité
Etude Nationale Sur La Biodiversité
Economie
de la Biodiversité
2
Sommaire
PREAMBULE..................................................................................................................... 1
4
3. Les produits uitlisés dans l’industrie des
cosmétiques/parfuns............................................................. 78
IV.II. Les peites ressources animales et végétales sauvages ........................... 79
A. Importance et domaines d’utilisation des petites ressources ..... 79
B. Etude de cas : la région de Abda ................................................ 80
1. Circuit de collecte et de commercialisation des petites
ressources ............................................................................ 80
2. les principales utilisations des petites ressources............. 81
5
Liste des Tableaux
6
Liste de graphiques
7
PREAMBULE
1
∗ Thème 4 : Les ressources annexes végétales et animales
Ce thème est une illustration des principales utilisations des ressources biologiques
dans deux perspectives différentes :
La commercialisation des plantes aromatiques, médicinales,
épices, etc. : circuits de collecte, de transformation et de vente,
importance commerciale.
Un exemple d’utilisation des ressources annexes sauvage et
naturelle par la communauté. Consommation, pharmacopée
traditionnelle, sorcellerie, artisanat, etc.
2
Thème I : Présentation de la méthode de l’étude
Introduction
Par biodiversité, on entend, d’une part le nombre et la densité des espèces animales et
végétales existantes, d’autre part, le maintien des systèmes écologiques au sein
desquelles ces espèces se reproduisent.
Une politique pour le développement durable signifie, d’une part, une option en faveur
d’une gestion participative impliquant l’ensemble des utilisateurs directs et indirects du
3
patrimoine biologique et de son environnement, et d’autre part, la définition de concepts
de la gestion de la diversité biologique, c’est-à-dire la mise en place d’un système
d’observation et d’indicateurs de l’état des ressources biologiques, ainsi que des
procédures éducatives, juridiques, économiques et fiscales en vue de garantir leur
protection.
4
PLANCHE I - APPROCHE ANALYTIQUE DE LE REALISATION DE L’ETUDE
5
II.2.1. La valeur d’usage et de ses composantes :
• La «valeur d’usage directe » ou avantage monétaire et non monétaire retiré par
l’utilisation directe de la ressource.
• La «valeur d’usage indirecte » ou d’usage direct d’autres ressources générées par
la ressource en question.
• La «valeur d’option» ou avantage potentiel ou futur retiré de l’utilisation de la
ressource.
• La «valeur d’existence » ou prix subjectif accordé à l’existence de la ressource.
Nous adopterons, lors de l’élaboration des plans d’action, le critère de décision résumé
dans la formule suivante :
BA -CA > BP - CP
Avec : BA = bénéfices associés à une activité ; CA = coût opératoire de l’activité ; BP = bénéfice de la
protection de la ressource ; CP = coût de la protection de la ressource.
Cependant, ce critère purement économique ne doit pas être le seul déterminant des
choix stratégiques. Des considérations non économiques peuvent influencer la décision à
caractère stratégique.
6
II.3. Définir des procédures à caractère éducatif, juridique, économique et fiscal
comme support à la préservation de la ressource :
7
Planche II - Etapes de réalisation du projet
Collecter Patrimoine
Existant
Avec Sans
i i
Mesurer l’avantage indirect Valeur d’usage
tiré de l’existence de la indirecte
ressource
8
• Pour chacune des ressources de la diversité biologique, l’économiste devra
solliciter l’écologiste pour :
o Identifier les indicateurs qualitatifs et quantitatifs de la dégradation,
o identifier les activités sources de la dégradation car souvent les relations
sont complexes1,
o identifier les bénéficiaires de la ressource naturelle ou du site biologique.
Ensuite, l’économiste devra :
• Collecter les données de base relatives aux activités économiques suivantes :
o subsistance,
o loisirs,
o médicaments,
o commerce et industrie :
∗ produits de la pêche,
∗ production forestière,
∗ production agricole,
∗ production de textile et de cuir
o l’écotourisme
o visites,
o sport lié à la biodiversité, etc.
• En collaboration avec le spécialiste en base de données, adopter le système de
classification des données pour :
o harmoniser le format des données brutes disponibles,
o faciliter leur manipulation,
o faciliter leur actualisation,
o créer des relations fonctionnelles entre les données sur les activités
économiques et les ressources biologiques concernées,
• Collecter et assurer le classement des données sur un support informatique.
• Etablir des tableaux relatifs à chacun des grands secteurs d’activités précisant
o l’activité,
o la nature des ressources mobilisées,
o la nature de l’utilisation de la ressource,
o le niveau des prélèvements et dégradation opérée sur ces ressources,
o les perspectives de croissance de l’activité,
o le cas échéant, si l’information est disponible, la nature et le coût des actions
envisageables pour la protection de la ressource,
o le cas échéant, l’effet des mesures de protection ou de régénération de la
ressource,
o le cas échéant, la valeur des dépenses de protection, en distinguant les
dépenses d’investissement et les dépenses de maintenance.
1
Par exemple les paysans pauvres, dans leur lutte pour survivre, sont parfois amenés à faire des dégâts au niveau de
l’environnement. Leurs troupeaux sursaturent, la durée de la jachère dans des terrains fortement pendus ou avec des sols
fragiles est raccourcie, ce qui favorise l’érosion, ils se voient forcés de cultiver et de dégrader des terres marginales.
Maintenant on admet que la pauvreté et la dégradation de l’environnement sont souvent associés. Mais il y a eu une
tendance à présenter le paysan pauvre comme un être stupide et sans conscience du futur, qui exige une formation
spécifique pour prendre conscience de l’importance de la conservation des ressources. Les facteurs qui obligent
généralement l’agriculteur à dégrader les ressources ne sont pas prises en compte. Ceci concerne l’activité productive
des paysans. La même remarque peut être étendue à certaines activités annexe qui s’exercent sur le petit gibier et les
plantes médicinales ou cosmétiques.
9
III.2. Etablir un système d’évaluation et définir les objectifs d’une Stratégie Nationale
de la Biodiversité
2
Cela ne va pas sans poser des problèmes à cause de l’existence de marchés, des externalités, du caractère subjectif de
certains jugements et enfin l’incertitude inhérente à l’évolution potentielle de la demande surtout récréative. Mais en
choisissant des techniques d’évaluation appropriées il sera possible de diminuer la marge d’erreur.
10
Thème II : La biodiversité et le développement macro-
économique
Introduction
Dans ce rapport, il sera présenté les éléments essentiels pour estimer l'impact des
activités économique est sociale sur la biodiversité. Il s'agit principalement des
perspectives de croissance de la population, de la production et de la consommation en
relation avec le stock de ressources. Le but est de tenter de mesurer, en quelque sorte, la
pression du développement du pays sur la biodiversité.
Enfin une annexe jointe à ce rapport exposera d'autres tableaux statistiques qui
apporteront des éclairages supplémentaires sur les différents aspects économiques et
sociaux.
Les différentes statistiques sont analysées selon des périodes spécifiques à l'économie
marocaine. Il s'agit de faire apparaître les effets des facteurs déterminants de l'évolution
économique et sociale, à savoir, la sécheresse et l'ajustement structurel.
I. Synthèse
Dans l'objectif de réaliser une croissance soutenue et durable, le Maroc a opté pour
l'ajustement de son économie en réduisant les distorsions sur les marchés de sorte à
permettre une allocation efficace des ressources. La stabilisation et les réformes
structurelles ont permis des améliorations sensibles tant au plan national qu’au niveau des
équilibres extérieurs.
La consommation des ménages augmenterait à la même vitesse que le PIB avec une
déformation de la structure des dépenses en faveur des services tels que l’Hygiène et
Soins Médicaux", les "Transports et Communications" et les "Loisirs, Culture et
Enseignements".
11
Parallèlement, l'épargne nationale atteindrait 81,9 milliards de dirhams en moyenne, dont
14,1 milliards proviendraient du trésor, soit un taux d'épargne nationale moyen de 22,6%.
Le besoin de financement serait donc de 2,5 milliards de dirhams en moyenne par an
contre 3,8 milliards par an sur 1983-93.
Le déficit global du Trésor serait d'environ 1,9% du PIB en moyenne sur le quinquennat
passant de 2,2% en 1994 à 1,2 en l'an 2000. Le solde courant de la balance des
paiements dénoter une amélioration significative, ne dépassant guère 0,7% du PIB en
moyenne sur la même période.
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Les effectifs de la population totale, urbaine et rurale
40000
35000
30000
25000
20000
Pop.totale
15000 Pop.urbaine
10000 Pop.rurale
5000
0
1960 1971 1982 1992 2002 2012
30000
25000
20000
15000
10000 Pop.totale
5000 Pop.urbaine
0 Pop.rurale
1960 1971 1982 1992 2002 2012
Le taux de croissance global est ainsi réduit à moins de 2% par an. Si la croissance
démographique s'est beaucoup ralenti actuellement, la croissance de la population en
âge d'activité augmente rapidement à un taux qui se situe à environ 3%, marquant ainsi
l'étape de transition démographique qualitative et qui se traduit généralement par une
amélioration nette du revenu par habitant.
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Tableau 4 : Evolution des effectifs annuels moyens des migrants
des compagnes vers les villes
Périodes Solde migratoire ou effectif
annuel moyen des migrants
1900-1912 7 800
1912-1926 11 400
1926-1936 17 300
1936-1952 29 000
1952-1960 45 000
1960-1971 86 500
1971-1982 100 000*
1987-1994 271 000**
Source: Robert Escallier 1984, Citadins et Espace Urbain tome I
* CERED, 1990, Aspects récents de la politique de population au Maroc.
** Enquête démographique nationale 1986-1988. Déplacements et mouvements
migratoires de la population du Maroc, Direction de la Statistique.
Mais la mauvaise répartition des activités économiques cause des disparités inquiétantes
sur le territoire national, surtout entre le rural et l'urbain. Ce phénomène s'accentue entre
le milieu rural et le milieu urbain mettant les pouvoirs publics en difficulté par exemple
l’entassement dans des logements de fortune.
En 1987, quelques 271 mille personnes ont quitté la campagne pour aller résider en ville
et 39 mille ont migré vers des pays étrangers.
II. La production
Au cours des années quatre-vingt, l'économie marocaine a été très marquée par le
Programme d'Ajustement Structurel. Il visait principalement le rétablissement des
équilibres internes et externes de l'économie. Cette politique prônée en commun accord
entre le gouvernement marocain et les organismes financiers internationaux a été rendue
nécessaire sous l'effet du poids de l'endettement qui absorbait une part importante des
ressources du pays.
Tableau 6 : Taux de croissance par période, prix courants (en %)
1980-92 1983-92 1981-85 1986-87 1988-92 1991-95
Agriculture, Forêt et Pêche 8.4 10.2 9.5 5.8 8.4 -8.2
Mines et énergie 11.9 11.8 15.3 14.7 7.5 6.7
Industries 11.3 10.6 14.0 9.1 9.5 5.1
BTP 8.3 7.0 9.7 0.0 10.2 0.2
Commerce et services 9.9 10.0 12.3 12.0 6.9 4.8
DTI 13.1 14.3 9.3 15.3 16.1 1.4
A. publique 10.9 9.7 11.0 9.6 11.2 5.9
PIB (prix courants) 10.4 10.4 11.8 10.0 9.1 3.1
DTI: Droits et taxes sur importations nets de subvention
Cette politique a eu un grand effet sur les structures de l'économie créant ainsi une
nouvelle dynamique dans tous les secteurs d'activité. C'est ainsi qu'une grande ouverture
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de l'économie nationale s'est opérée sur l'extérieur amenant une réallocation des
ressources aux différents secteurs d'activité. Mais la réduction des dépenses de l'Etat qui
constitue l'une des mesures les plus importantes de cette politique a eu un effet négatif
sur la vie sociale du pays. Le secteur étatique qui était le premier employeur commence à
s'en décharger au profit du secteur privé.
Les résultats obtenus ne laissent aucun doute du le bon choix de cette politique. La
croissance économique s'est accélérée après le ralentissement qu'ont connu les différents
secteurs économiques à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-
vingt. C'est ainsi que malgré le phénomène de la sécheresse et ses séquelles, le secteur
de l'Agriculture, Forêt et Pêche s'est caractérisé par une croissance plus élevée ces
dernières années. A part les Bâtiments et Travaux publics, touché par une longue crise
due à une spéculation effrénée, les autres secteurs ont pu réaliser des performances
notables.
La structure du PIB aux prix de 1980 selon les grands secteurs d'activité économique a
subi certaines modifications durant la période 1980-1992. La contribution du secteur
"Agriculture, Forêt et pêche" est passée de 13,5% à 21%
III. La consommation
La consommation finale des administrations publiques représente la valeur des services
non marchands produits par les administrations, déduction faite des paiements partiels
effectués par les ménages pour la fourniture de ces services. Elle représente 11,8% de
l'ensemble de la demande globale et environ 20% de la consommation finale nationale.
Elle a crû de 9,4% en moyenne par an entre 1980 et 1992.
15
30 Le taux de croissance par périodes, prix courants (%)
25
Revenu National
20 Consommation finale
Consommation privée
15
F.B.C.F
10 Epargne Nationale
5
0
80-92 83-92 81-85 86-87 88-92 91-95
La consommation finale des ménages est l'agrégat le plus important de tous les emplois
du PIB. Elle représente de ce fait, plus de la moitié de la demande globale et elle a évolué
à un taux annuel moyen de 10% en prix courants.
Tableau 9 : Evolution de la dépense annuelle moyenne par ménage et par personne (en DH)
En dh constant
De 1959 à 1970 4.00 5.20 2.40
De 1970 à 1985 1.10 0.40 0.90
De 1985 à 1991 5.10 5.00 4.10
De 1970 à 1991 1.90 1.40 1.60
Source : Enquête sur la Consommation et les Dépenses des Ménages en 1984-85 ;
Enquête sur les niveaux de vies des ménages 1990 1991 ; DS.
16
La dépense moyenne par personne dans le rural n'est qu'environ la moitié de celle de
l'urbain et son taux de croissance dans le rural est toujours inférieur à celui de l'urbain. Les
disparités régionales, quant à elles, sont plus marquées. En faisant la comparaison entre
les pourcentages de la dépense totale et de la population de chaque région, on remarque
une distribution non équitable de la consommation à travers le territoire national. Les
régions les plus lésées sont celles du Sud, du Tensift, du Centre Nord et du Centre-Sud.
Entre les deux enquêtes de 1985 et 1991, les coefficients budgétaires ont connu une
déformation structurelle importante. Si la première a révélé la prédominance des produits
alimentaires dans le panier de la ménagère avec un taux qui s'approche de la moitié de la
dépense, la seconde a montré un effet de saturation avec une réduction de trois points de
ce taux. Ce changement dans la structure des dépenses est certainement du à l’effet de
l'augmentation du revenu des ménages, des changements des prix relatifs des différents
biens et services consommés et de l'évolution des goûts et des habitudes de
consommation. Les biens et services qui ont bénéficié de ces effets sont l’Hygiène et
Soins Médicaux", les "Transports et Communications" et les "Loisirs, Culture et
Enseignement".
Conclusion
Une croissance démographique soutenue, malgré qu’elle soit en baisse, l’intensification
des activités productives et en particulier l’agriculture et l’industrialisation ont
inéluctablement des répercussions sur les ressources naturelles. Il s’avère nécessaire
compte tenu des projections à moyen terme des principales grandeurs de l’économie,
d’utiliser plus efficacement les ressources non renouvelables ou précaires (eau, sol,
énergie, faune, flore...etc.) pour satisfaire des besoins en constante croissance.
Bien que l’accélération de la dégradation du milieu naturel soit au Maroc un phénomène
encore récent, les risques potentiels restent toutefois réels et d’ampleur imprévisible. C’est
pourquoi il existe une volonté de la part du Ministère de l’Environnement d’établir des
priorités pour améliorer la coordination et la coopération entre les autres organismes
publics œuvrant dans les domaines de l’environnement en général et ceux de la
biodiversité en particulier
17
ANNEXE
18
ANNEXE
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995
A.F. Pêche 13653 10206 14225 15034 16851 21497 29526 24075 31347 33370 37675 37675 48010 36602 51487 39722
M. énergies 5807 6774 6958 8159 10263 11819 15688 15542 19600 19240 18412 20779 22432 23650 26455 27274
Industrie 12466 14301 16087 18224 20741 24032 26586 28587 31891 34554 40284 42845 45051 44851 47852 51629
S.T.P 4650 5849 6583 6572 6380 7387 7668 7394 9567 10542 11354 12060 12040 12000 12061 12199
S.M 22938 24996 29035 30383 35625 40888 47952 51261 55884 57200 61358 66558 71444 76681 83757 85278
DTI 5788 6478 8238 7593 8477 9047 11150 12025 14035 16217 19378 22912 25353 22932 23106 23394
A. publique 8787 10431 11772 13179 14007 14837 16157 17818 19906 22809 25341 28482 30266 32507 34577 37382
PIS 74090 79034 92898 99143 112345 12507 154725 4156702 182230 193931 213803 241647 242488 249223 279295 276878
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995
A.F. Pêche 18.4 12.9 15.3 15.2 15.0 16.6 19.1 15.4 17.1 17.2 17.6 19.9 14.7 14.7 18.8 14.3
M. énergies 7.8 8.6 7.5 8.2 9.1 9.1 10.1 9.9 10.8 9.9 8.6 8.6 9.2 9.5 9.5 9.9
Industrie 16.8 18.1 17.3 18.4 18.5 18.6 17.2 18.2 17.5 17.8 18.8 17.7 18.6 18.0 17.1 18.6
B.T.P 6.3 7.4 7.1 6.6 5.7 5.7 5.0 4.7 5.3 5.4 5.3 5.0 5.0 4.8 4.3 4.4
S.M 31.0 31.6 31.3 30.6 31.7 31. 6 31.0 32.7 30.7 29.5 28.7 27.5 29.5 30.8 30.0 30.8
DTI 7.8 8.2 8.9 7.7 7.5 7.0 7.2 7.7 7.7 8.4 9.1 9.50 10.5 9.2 8.3 8.4
A. publique 11.9 13.2 12.7 13.3 12.5 11. 5 10.4 11.4 10.9 11.8 11.9 11.8 12.5 13.0 12.4 13.4
PIB 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0
19
Tableau 13 : PIB par grands secteurs d’activités économiques, prix de 1980 en million de dh
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995
A.F. Pêche 13653 9746 13154 11791 12226 14482 19801 15133 19885 20798 19760 24142 15452 14456 23682 12819
M. énergies 5807 5829 5737 5984 6265 6373 6433 6612 7374 6723 7272 6920 7330 7280 7875 8352
Industries 12466 12653 13321 13881 14479 15504 15690 16174 17137 17031 19061 19609 20028 19910 20757 21353
S.M 22938 22671 24173 24276 25267 26432 4403 4182 4710 5099 5169 4983 4804
DTI 5788 6241 6725 5936 6820 6630 27598 28056 29825 30436 31432 32475 33455 9649
A. publique 8787 9868 10740 12024 12780 13297 14169 15031 15521 16303 16572 17343 18015 19246 20175 21227
PIB 74090 72042 78972 78531 81937 87119 94350 91949 101525 103928 107642 114297 109653 109796 122554 113286
Tableau 14 : Indicateurs sur le revenu et son utilisation et sur l’accumulation nationale (en million de dh)
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992
R.H.B.D 75717 80264 93786 100916 114986 132065 162329 164740 186612197455 224254 250917 252H3
C.F.N 63086 68772 78489 83176 94896 104992 128377 129722 144024157608 171476 198376 198944
C.F.P 49497 53695 61460 66550 77418 84475 104625 105093 115989 127197 138500 161563 159076
F.B.C.F 16478 20512 25376 24233 25954 29928 32991 31632 37235 44174 51035 53891 55804
vs 1455 129 84 -447 2453 5195 2281 1411 1028 1761 2578 1241 -144
E.N.B 12631 11492 15297 17740 20090 27073 33952 35018 42588 39847 52778 52556 53469
BF 5132 8971 10686 5876 8096 7830 1122 -2103 -4553 5848 595 2368 2081
20
Tableau 15 : structure des dépenses et de population selon les régions
économiques (En pourcentage)
Dépense Population
Ensemble du Maroc
SUD 10.1 11.8
TENSIFT 12.0 14.4
CENTRE 30.0 26.6
NORDOUEST 22.6 21.1
CENTRE NORD 11.1 11. 5
ORIENTALE 7.0 7.0
CENTRE SUD 6.9 7.5
ENSEMBLE 100.0 100.0
Année 1985
Ensemble Urbain Rural
TOTAL 3623 4915 2637
1 10099 13532 5126
2 7150 9155 4783
3 5840 7308 4122
4 4815 6126 3415
5 4183 5400 2887
6 3592 4740 2675
7 3245 4367 2409
8 3001 3803 2429
9 et plus 2772 3649 2261
Source: Enquête sur la consommation el Dépenses des niveaux et les Dépenses des ménages (1984-8); DS
enquête sur les niveau de vie des ménages 1990-91, DS
21
Thème III : Les études sectorielles à dominance « Biodiversité »
L’impact de la biodiversité se fait sentir sur un grand nombre d'activités, toutefois en ce qui
concerne la présente étude, une attention particulière est portée aux secteurs ayant un
lien étroit avec la gestion des ressources biologiques en l’occurrence :
Le Maroc est doté d'une façade maritime de 2850 km, dont 2350 km sur l'Atlantique et 500
km sur la Méditerranée. L'aire maritime, considérée comme l'une des plus poissonneuse du
monde, couvre plus d'un million de km carrés. La configuration hydro climatique de ces
côtes et la morphologie du plateau continental déterminent un milieu favorable au
développement des ressources halieutiques.
22
La côte atlantique du Maroc est un lieu de transition des eaux tempérées vers celles
d’affinités tropicales. La façade atlantique est située sur la ceinture sud-tropicale où de
hautes pressions engendrent les vents alizés. Cette zone abrite un des quatre grands
systèmes d'enrichissement biologique des eaux (Pérou, Oman, Namibie et Maroc) par des
remontées d'eaux froides profondes, riches en sels nutritifs, Ce phénomène, désigné par
l'expression "upwelling", est à la base de la richesse biologique de la zone. Ces remontées
d'eau froide sont particulièrement intenses en été.
La côte méditerranéenne est constituée par une succession de pointes reliées en arc
concaves vers le Nord et abritant des ports. Son plateau continental est étroit, bordé par un
effondrement typique et parsemé de crêtes rocheuses et de formations coralliennes.
L'isobathe de 100 mètres se maintient à environ 5 à 6 milles de la côte, 2 ou 3 au niveau des
caps. L'isobathe de 500 mètres n'est pas affectée par ces avancées continentales et se situe
en général à 15 ou 25 milles et limite un plateau de fond sablo-vaseux.
a) Ressources halieutiques
23
b) Les ressources pélagiques
On distingue les sardines et anchois, les maquereaux, les chinchards, le poisson sabre et
les thonidés.
Les sardines et anchois sont constitués de plusieurs populations réparties sur des aires de
reproduction, sur des fonds de 150 à 200 m, se présentant en banc le jour et dispersées la
nuit. L'anchois a tendance à se situer plus au large que la sardine.
En Méditerranée, les sardines sont plus abondantes à l'Ouest d'Al Hoceima, alors que les
anchois le sont plus à l'Est de ce port. Les populations de sardines et d'anchois en
Méditerranée sont biologiquement séparées de celles de l'Atlantique.
Le stock Nord entre Cap Spartel et El Jadida se concentre en été devant Larache, où se
développe un petit upwelling côtier. La zone de reproduction de ce stock se situe entre
Casablanca et Larache.
Le stock central effectue des déplacements de grande amplitude entre Safi et Cap Bojador.
Sa zone de reproduction s'étend de Tan Tan à Cap Juby. Au début du printemps, la sardine
migre vers le Nord et envahit la zone Safi - Agadir où s'amorce l'activité de l'upwelling de
cette région. En début d'automne, la sardine commence à revenir au Sud. Elle se concentre
dans la zone de Tan Tan - Cap Juby pour se reproduire durant l'hiver.
Le stock Sud, le plus important, s'étend au Sud du Cap Bojador. Il se concentre en hiver
dans la région de Dakhla-Cap Garnet. Au printemps et en été, une partie du stock migre au
Nord du Cap Bojdor. En automne, l'aire de distribution est plus vaste, s'étendant de Cap
Bojdor à Cap Blanc. Les zones de concentration se localisent principalement dans la baie de
Cap Garnet, au large de Dakhla et au niveau de Cap Barbas. L'aire de reproduction s'étend
de Cap Garnet à cap Barbas.
La principale espèce de chinchards sur les côtes marocaines est le saurel. Il se rencontre
entre la côte et les fonds de 300 m, souvent en fortes concentrations localisées entre 100 et
150 m de profondeur. Largement distribué le long des côtes marocaines, il apparaît de
manière discontinue dans la zone de Tanger à Essaouira et de manière continue
d'Essaouira au Sud du cap Bojdor, où se trouvent les plus grosses concentrations.
Le poisson sabre, présent sur l'ensemble de la côte atlantique marocaine, est fortement
concentré au Sud d'El Jadida et plus particulièrement entre Essaouira et Sidi Ifni.
24
Les principales espèces de thonidés dans les eaux marocaines sont la bacorette, la
bonite, l’espadon, le melva, le palomette, le thon rouge et le listao. Ils effectuent des
migrations de l'Atlantique vers la Méditerranée d'avril à juin et une seconde migration en
sens inverse entre septembre et novembre. Le maximum des productions de la pêcherie
thonière se situe durant ces périodes de migration.
Il faut noter l'existence d'importantes ressources de poissons démersaux dans des zones
non-chalutables. La description ci-dessous s'attachent à présenter, principalement, les
ressources des zones chalutables, mieux identifiées.
Les poissons démersaux sont assez diversifiés. En Méditerranée, sont exploités les
sparidés (bogue et besugue), les gadidés (poutassu et merlu) et le rouget. Dans l'Atlantique
Nord et central, on trouve les dentés, les pagets, les sars et les daurades. Les espèces à
affinité septentrionale, le pageot et le pagre, vivent au Nord des côtes sahariennes, dans des
fonds inférieurs à 100 m de profondeur, et surtout entre 250 et 450 m. dans l'Atlantique Sud
et saharien, les espèces de poisson les plus exploitées sont les sparidés, les courbines, les
grondeurs, mérous, saint-pierre, soles et poissons plats.
Les gadidés (poutassou et merlu) sont présents en Méditerranée en Atlantique. Ils sont
abondants, le merlu et le poutassou. Le merlu blanc est largement distribué sur toute la côte
atlantique. De Sidi Ifni à Cap Barbas, il se rencontre en mélange avec le merlu noir. On note
d'importantes concentrations de jeunes merlus (taille < 10 cm) entre 100 et 200 mètres de
profondeurs.
Les grands crustacés sont exploités par des engins passifs (filets et casiers) et par des
chalutiers. Dans l'Atlantique Nord et central (Tanger à Bojdor), on trouve des homards,
araignées de mer, langoustes rouges, peuplant les zones rocheuses littorales, n'excédant
pas 120 m de profondeur. Dans l'Atlantique Sud et saharien, la principale espèce
commercialisée de crustacés est la langouste rose. Ces crustacés sont concentrés au Sud
de Cap Bojdor au large de Dakhla, Cap Barbas et en Mauritanie. Elle est située sur des
fonds rocheux, vaseux et coralliens à des profondeurs entre 50 et 600 m, avec une
concentration maximale entre 200 et 400 m. On trouve également de la langouste verte,
vivant sur des fonds vaseux ou rocheux peu profonds (0 à 30 mètres). Il faut aussi noter
l'existence, sur la côte Atlantique-Sud, du crabe rouge de mer profonde, habitant des fonds
vaseux de 100 à 1000 m et fréquemment entre 300 et 700 m de fond.
25
Les stocks de céphalopodes sujets à une exploitation commerciale sont concentrés
surtout dans la zone Bojdor-Lagouira. Ils constituent le plus important groupe d'espèces
halieutiques exploitées. Les principales espèces pêchées sont le poulpe, le calmar et la
seiche.
Les poulpes abondent sur les fonds rocheux ou sableux jusqu'à 110 m de profondeur.
Après l'éclosion des œufs, les larves flottent jusqu'en eaux côtières. Les juvéniles se
concentrent au niveau des strates de moins de 50m. Deux stocks de poulpes ont été
identifiés dans la zone Cap Bojdor-Nouakchott : le stock de Dakhla qui s'étend du Sud de
Cap Bojdor jusqu'au Sud de Cap barbas et le stock de Cap Blanc qui couvre les fonds situés
entre Cap Blanc et Nouakchott.
Les seiches habitent sur les fonds sableux jusqu'à 200 m de profondeur. Elles migrent vers
la côte durant les périodes de reproduction.
Les calmars sont des espèces semi-pélagiques présents en Atlantique et en Méditerranée.
Leur durée de vie courte, la mortalité massive des femelles après la ponte, leur croissance
rapide définissent une périodicité saisonnière très marquée du stock destiné à la pêcherie.
d) Ressources algales
Parmi les algues exploitées au Maroc, il y a les algues rouges, les algues brunes et les
algues vertes. La majeure partie des algues exploitées se situe entre Larache et Essaouira,
et plus particulièrement dans la circonscription maritime de El Jadida-Jorf Lasfar.
L'exploitation de ces algues est principalement destinée à la production de l'Agar-Agar
alimentaire extrait du Gelidium sesquipedale et Gelidium spinolusum qui constituent 95 %
des algues marines collectées au Maroc.
Le Gelidium sesquipedale représente à lui seul 90 % de ces algues. Le Gelidium
sesquipedale est beaucoup plus important dans la limite inférieure de la zone mediolittorale
et dans les horizons supérieurs de l'étage infralittoral. Cette espèce ne tolère pas la
dessication et préfère les modes battus.
Les algues du genre Gigartina sont exportées à l'état brut vers les pays producteurs de
carraghénane, leur faible production 5 % des récoltes mondiales, ne justifie pas
l'implantation d'une unité de traitement.
e) Ressources minérales
Le corail est une ressource marine précieuse, mais très fragile à cause de la lenteur de sa
reproduction. Le stock méditerranéen du Maroc a été épuisé à cause d'une exploitation
sauvage. Actuellement, celle-ci n'est plus autorisée qu'au moyen de la plongée.
Les côtes offrent sables, graviers et galets présentant des accumulations plus ou moins
importantes selon les zones, exploités commercialement pour les besoins du bâtiment. Les
sables de la zone littorale atlantique nord et centre font l'objet d'une exploitation intensive.
Leur processus de génération naturelle, extrêmement lent, sur la façade atlantique en fait
une ressource non renouvelable.
f) Ressources touristiques
Le littoral offre une attractivité naturelle pour le tourisme local et étranger. Les différents
types de littoral, côte rocheuse ou plages, suivant leur localisation dans des zones urbaines,
à proximité de ces zones ou loin de ces zones, offrent des possibilités d'exploitation pour des
26
activités de villégiature : jeu de plage et natation, pêche amateur, collecte de coquillages,
promenade...
Sites portuaires
Les ports de commerce sont : Nador, Tanger, Kénitra, Mohammédia, Casablanca, Jorf
Lasfar, Safi, Agadir, Tan-Tan, Layoune et Dakhla. Les ports de pêche hauturière sont Agadir
et Tan-Tan. Les ports et abris de pêche côtière sont Ras Kebdana, Al Hoceima, Jebha,
M'Diq, Ksar Sghir, Larache, Mehdia, El Jadida, Essaouira, Laayoune, Bojdour, Dakhla. Les
ports de tourisme en Méditerranée Restinga, Smir et Kabila, et sur la côte atlantique Asilah,
Sables d'Or et Agadir.
Le littoral fait l'objet d'une exploitation intensive, d'abord comme zone de peuplement
humain, comme abri d'activités industrielles et de services et enfin comme réservoir de
ressources halieutiques.
a) Urbanisation côtière
Alors qu'en 1982, la population urbaine était de 5,3 millions de personnes, 18 ans plus tard
en 2000, elle passerait à près de 10 millions de personnes.
15000
10000 Ensembe
Urbain
5000 Rural
0
1982 1992 2000
27
Les provinces disposant d'un littoral représenteront en l'an 2000 plus de 50 % de la
population du Maroc. En 1982, la population totale des provinces littorale n'était que de 45 %
de l'ensemble du Maroc.
Tableau 18 : Poids de la population littorale Dans l'ensemble de la
population du Maroc en %
70
60 Ensemble
Urbain
50
Rural
40
30
20
10
0
1982 1992 2000
La charge démographique exercée sur le littoral induit des atteintes au littoral sous forme de
pollution des côtes par les eaux usées ou de déversement de matières solides déposées sur
les rivages ou en suspension dans les eaux. Les côtes représentent un lieu de loisir
privilégié, dont l'attractivité augmente en été, faute de loisirs de substitution.
b) Zones industrielles
Les zones de croissance des entreprises industrielles du Maroc sont à l'exception de Fès,
Meknès, Marrakech et Oujda, toutes concentrées sur le littoral. L'axe El Jadida –
Casablanca - Kénitra regroupe plus de 75 % du potentiel industriel.
28
Le littoral représente près de 85 % du potentiel industriel, mesuré en terme de valeur
ajoutée, avec 55 % pour la seule Wilaya de Casablanca 5% pour El Jadida, 4 % pour Safi,
Rabat et Tétouan.
La croissance du secteur industriel est restée soutenue durant la décennie 1980-1990. Elle a
connu une légère décélération de 1985 à 1991. Plus diffuse sur l'ensemble des branches
industrielles entre 1980 et 1985, elle a été concentrée sur un nombre de branches beaucoup
plus restreint, soit exportatrices (autres industries alimentaires, habillement, cuir et
chaussures, autres industries manufacturières, chimie des phosphates, électronique), soit
orientées vers le marché intérieur (industries des matériaux de construction).
Les industries polluantes (chimie des phosphates), tanneries et industries alimentaires font
partie des industries dont la croissance a été la plus forte. Il est à noter toutefois que les
industries les plus dynamiques durant les dernières années sont les industries de
l'habillement, de l'électronique et des matériaux de construction, sont toutes à faible effet de
pollution sur l'environnement.
c) Pêcheries3
Les ressources halieutiques marocaines sont exploitées par la flotte de pêche marocaine et
par des flottes de pêche étrangères, opérant dans le cadre d'accords de pêche. La flotte de
pêche marocaine comprend les barques artisanales, la flotte de pêche côtière et la flotte de
pêche hauturière. Le poids social des flottes de pêche artisanale et côtière est très
important. La flotte de pêche halieutique revêt une importance surtout d'ordre économique,
en raison de l'importance des capitaux engagés et de la valeur des captures. Le
prélèvement des ressources en terme de poids le plus élevé est effectué par la flotte de
pêche côtière.
Le nombre de marins a été estimé en 1991 à 78 277, dont 51.853 embarqués à bord de
bateaux de pêche, 25.866 à bord de canots et 558 à bord des navires étrangers. A cela, il
convient d'ajouter 3000 ramasseurs d'algues, 1000 employés dans les madragues, 100
personnes qui se consacrent à l'exploitation du corail et 500 personnes s'occupant
d'aquaculture et de ramassage de coquillages.
L'effort de pêche mobilisé pour exploiter les ressources halieutiques du Maroc est mesuré
communément en tonneaux de jauge brute mobilisés par les flottes de pêche. Le contrôle de
l'effort de pêche étranger s'est avéré dans le passé très difficile. Toutefois, les autorités
marocaines disposent de moyens croissants à cette fin.
• L'effort de pêche étranger peut être estimé à travers le paiement de redevances et droits
de pêche effectués par la Communauté Européenne et par les armateurs japonais.
Le Maroc accorde 650 licences de pêche aux bateaux européens. Ces licences sont
équivalentes à 71 000 tonnes de jauge brute, soit environ le tiers de l'effort de pêche total
mobilisé par les pêcheurs marocains.
3
Une pêcherie peut être définie comme une zone, délimitée géographiquement, de reproduction et d'exploitation
économique permanente ou saisonnière d'une ressource marine mono ou plurispécifique, par des moyens techniques
déterminés. L'espace des pêcheries marocaines comprend cinq zones:
la Méditerranée, l'Atlantique Nord, (Tanger à El Jadida), l'Atlantique central (El Jadida à cap Ghir), l'Atlantique Sud (de Cap Ghir
à Cap Bojador) et l'Atlantique saharien (au sud de Cap Bojador).
29
Vingt-sept thoniers mobilisés par les armateurs japonais ont opéré dans les eaux
marocaines en 1991 au titre des accords de pêche maroco-japonais de 1985. Les armateurs
ont versé 106.800 dollars US en 1991. A partir de 1992, ils paient 3.900 $ US par bateau et
par trimestre. Le gouvernement japonais paie une redevance de 60.000 $ US.
La pêche côtière mobilise en 1991 plus de 66 000 tonnes de jauge brute. Cette capacité a
augmenté tous les quatre ans environ de 10 000 tjb depuis 1984. La taille moyenne des
bateaux a baissé. Leur nombre est passé de 1360 à 2383 entre 1984 et 1991.
L'effort de pêche hauturière est devenu beaucoup plus considérable que l'effort de pêche
côtière à partir de 1988. De 1988 à 1991, la capacité de la flotte de pêche hauturière a
doublé. Le nombre de bateaux de pêche hauturière est passé de 275 à 452.
La pêche au chalut (capturant les ressources benthiques de plus grande valeur) constitue la
plus grande partie de l'effort de pêche, alors que la pêche à la senne (sardines et autres
espèces pélagiques) mobilise principalement les bateaux de pêche côtière.
30
En Méditerranée, l'effort de pêche s'est intensifié (accroissement de la taille et de l'effectif
des senneurs à partir des années 1970). On compte près de 150 senneurs basés à Al
Hoceima, Ras. La pêche pélagique marocaine oscille entre 30 000 tonnes et 42 000 tonnes.
La progression des prises a été continue jusqu'en 1977. Depuis, elle connaît des
fluctuations.
d) trafic maritime
• Prélèvement des ressources et cycles de régénération
o Poissons frais
o Crustacés
o Mollusques
• Pollutions chimiques et biologiques
o rejets industriels
o déchets des bateaux
o déversement des eaux usées
31
I.4 - Eléments d’une stratégie
• Actions de prévention
o Réglementation des prélèvements sur les ressources
o Réglementation des déversements
o Ouvrages de protection
o Dispositif de surveillance, de suivi et d'analyse
• Actions de réparation
o Traitements des zones infectées
o Nettoyage du littoral
o Endiguement des nappes
o Régénération biologique
32
espèces spontanées continuent d’être la source pour l’amélioration de la production
agricole au Maroc. Le secteur traditionnel de l’agriculture a constitué un paravent à la
disparition de certaines espèces animales et végétales. Les variétés et les races locales
sont encore vivaces et permettent à des millions d’exploitants d’en tirer profit. Mieux
erroné les variétés locales répondent mieux aux anticipations des paysans surtout en
agriculture aléatoire. En cultivant un matériel diversifié, les agriculteurs ont pu sélectionner
des variétés adaptées aux conditions environnementales locales, résistantes aux maladies
et aux ravageurs. Les semences auto reproduites sur les exploitations restent
prédominantes dans les régions de vieilles traditions agricoles (nord pour le blé dur, les
régions méridionales pour les orges).
Le rôle éminent de l’agriculture dans le domaine social s’explique par le fait qu’environ
50% de la population vit dans le monde rural.
Il faut remarquer que ce taux décroît régulièrement (il était de 70% en 1970) mais que
malgré l’exode rural, la population rurale continue d’augmenter.
33
Cette part n’a cessé de diminuer depuis (15% en 1984), avec toutefois une reprise
importante à partir de 1985 (18% en 85/90, et 17% en 17% en 91/93 ), grâce à une série
de très bonnes campagnes agricoles.
Cette diminution de l’importance économique du secteur agricole résulte du fait que la part
du revenu générée par l’activité agricole a été plus faible que celle de l’ensemble de
l’économie, du moins jusqu’en 1985.
En effet, le taux de croissance annuel moyen du secteur agricole a été de
+0,8% entre 1971 et 1985, contre +4,5% pour l’ensemble de l’économie ;
+9,2% entre 1985 et 1990, contre 5,2% pour l’ensemble du PIB.
Il faut souligner la grande irrégularité de la valeur ajoutée agricole, du fait qu’elle reste
fortement dépendante des aléas pluviométriques (chute de 28,5% entre 1980 et 1981 du
fait de la sécheresse de 1981 ; hausse de 36,5% entre 1985 et 1986 du fait des récoltes
exceptionnelles de 1986).
La faiblesse du revenu généré par le secteur agricole semble encore plus accusée si l’on
considère le PIB par habitant. Le PIB agricole par habitant rural ne représente que le tiers
du PIB par habitant et stagne au même niveau depuis 20 ans.
L’écart de revenu entre rural et urbain est confirmé par l’analyse de la dépense annuelle
moyenne des ménages.
Jusqu’en 1973, les exportations agricoles finançaient environ la moitié des importations
totales du pays. Ce taux a considérablement régressé depuis (11% en 1990) au point où
la balance agricole étant elle-même déficitaire.
L’analyse de l’évolution en longue période des productions locales par tête d’habitant
montre que seules quelques productions ont progressé plus vite que l’accroissement
démographique : betterave sucrière, viande blanche et œufs notamment.
34
II.2- Physionomie de la production agricole
II.2.1- Les contraintes majeures
Deux types de contraintes freinent le développement de l’agriculture marocaine :
Une contrainte naturelle, liée au climat et au facteur eau ;
Une contrainte structurelle, liée à la répartition des terres.
• Le climat
Au Maroc, le climat est essentiellement aride et semi-aride, caractérisé par des hivers
modérés et des étés secs et chauds.
Le régime pluviométrique est extrêmement contraignant pour les cultures. Il est caractérisé par :
- une hauteur moyenne des précipitations faibles (200à 600 mm) ;
- une saison pluvieuse courte, située en hiver (octobre à mars) ;
- de très fortes variations interannuelles du volume et de la répartition des
précipitations.
Il en résulte d’énormes variations des produits.
La moyenne pluviométrique baisse en allant vers le Sud du pays et vers l’Est des chaînes
montagneuses de l’Atlas et du Rif.
On distingue trois zones dites :
- Bour favorable (précipitations supérieures à 400 mm ) au Nord-Ouest du
pays, sur la façade atlantique, représentant 25% de la SAU, avec l’irrigué ;
- Bour intermédiaire (300 à 400 mm), sur 20% de la SAU ;
- Bour défavorable (moins de 300 mm), sur 55% de la SAU, dans le Sud et
l’Est du pays.
• Les structures foncières
Les structures foncières constituent un frein au développement de l’agriculture car elles
sont caractérisées par un microfundia important et une forte concentration foncière.
D’après le recensement des exploitations agricoles effectué en 1973/74, il y avait environ
1.500.000 exploitations disposant de terres cultivables, dont :
- 74% de taille inférieure à 5 ha sur 25% de la SAU,
- 22% de taille comprise entre 5 ha et 20 ha sur 41% de la SAU,
- 4% de la taille supérieure à 20 ha su 34% de la SAU.
Tableau 22 : Répartition des terres par classe-taille (1973-74)
Toutes formes juridiques
Classe-Taille Nombre d’exploitants Superficie
(Hectares) 1000 % 1000 ha %
Sans SAU 450 23.4 0 0
• 0-5 1090 56.5 1776 24.5
• 5-10 220 11.4 1508 20.8
• 10-20 114 5.9 1530 21.1
• 20-50 44 2.3 1218 16.8
• 50-100 8 0.4 515 7.1
• 100 et plus 3 0.1 703 9.7
Total 1929 100 7250 100
Source: Recensement Agricole 1973-74
35
Le morcellement, la participation et la précarité de certains statuts fonciers et baux ruraux
aggravent le problème.
La taille moyenne nationale d’une exploitation en 1973-74 était de 4.9 ha, divisée en 6
parcelles en moyenne.
Pour les exploitations de moins de 5 ha, la taille moyenne était de 1.6 ha répartis en 5.5
parcelles.
Ces structures imposent une contrainte sévère au choix des techniques et aux possibilités
d’intensification.
Aucune solution radicale n’existe à l’heure actuelle. Toute amélioration des structures
foncières ne pourra se faire que par un décongestionnement partiel et à long terme du
secteur agricole.
• L’irrigation
L’irrigation est un moyen important d’intensification puisqu’elle lève la contrainte climatique
primordiale, à savoir la faiblesse et l’irrégularité de la pluviométrie.
L’irrigation est l’un des choix essentiels de la politique agricole marocaine. L’Etat a toujours
accordé la priorité aux investissements dans le secteur de l’irrigation qui, depuis 1965,
accapare plus de 65% des investissements publics dans l’agriculture. L’objectif est
d’atteindre un million d’hectares irrigués d’ici à l’an 2000.
L’irrigation moderne est passée de 60 000 ha en 1956 à environ 500 000 ha en 1990.
Actuellement, 34 grands barrages à vocation agricole sont réalisés et 6 autres en cours de
construction ou en projet.
Ces 40 barrages permettront d’irriguer environ 800 000 ha auxquels s’ajouteront 500 000
ha de petite et moyenne hydraulique en cours de modernisation.
L’objectif du million d’hectares devrait donc être dépassé.
Ce programme très ambitieux dont les réalisations sont déjà considérables a permis une
incontestable intensification de l’agriculture des périmètres irrigués et l’enrichissement des
agriculteurs bénéficiaires. Toutefois, ces derniers ne seraient que 150 000 environ, soit un
peu plus de 1% de la population rurale.
Quant aux superficies irrigables estimées à 1,3 millions d’hectares, elles représentent
environ 15% de la SAU. Ces chiffres relativisent le succès de la politique des grands
barrages menée depuis 1967.
36
Tableau 23 : Superficies irrigables et équipées dans les zones d’action
des Offices de Mise en Valeur Agricole
ORMVA Superficies irriguées Superficies équipées en
(Hectares) (ha) 1990 (ha)
Doukkala 99 700 52 700
Gharb 208 600 83 300
Haouz 186 200 37 200
Loukkos 36 000 14 200
Moulouya 61 900 56 900
Ouarzazate 23 500 22 900
Souss-Massa 35 300 26 700
Tadla 105 000 97 000
Tafilalet 21 000 21 000
Total 777 200 411 900
Source: Ait Kadi, Colloque « Maghreb et maîtrise technologique »
• La mécanisation
Bien qu’il ait beaucoup augmenté depuis 1972, le parc de tracteurs est encore faible :
34 270 unités en 1988, soit un tracteur pour 250 ha de SAU.
Partout, les superficies travaillées mécaniquement sont en croissance continue et ceci
sous l’effet du coût de la main d’œuvre et les contraintes climatiques.
En effet la mécanisation est conçue davantage comme un moyen d’économiser le travail et
les attelages que comme une technique permettant d’accroître la productivité de la terre.
On observe une décélération du rythme d’accroissement du parc pendant la décennie
1980, du fait notamment des fortes dévaluations du Dirham qui ont entraîné un
renchérissement du matériel importé.
• La fertilisation
L’approvisionnement du Maroc s’effectue à partir de la production nationale pour 60%
(engrais phosphatés et engrais complexes), et à partir des importations pour 40% (engrais
azotés et potassiques).
La consommation globale d’engrais a connu un développement très important, passant de
60 000 tonnes en 1956 à environ 1 500 000 tonne en 1992/94 (soit 310 millions d’unités
fertilisantes).
Mais le niveau de consommation reste encore faible : 35 UF par hectare de SAU (ce
correspond à 40% à peine des besoins minima des cultures estimés par le Ministère de
l’Agriculture). On note depuis 1987 une régression des quantités d’engrais utilisées, du fait
de la subvention qui a entraîné une hausse importante des prix.
Sur le plan géographique, l’utilisation est très inégale entre les zones irriguées, le bour
favorable et le bour défavorable. Par exemple, le secteur irrigué qui ne représente que
15% de la SAU, compte 58% des tracteurs et consomme 58% des engrais.
37
II.2.3. Evolution des superficies cultivées
La superficie Agricole Utile ne représente que 12.5% du territoire marocain : 8.9 millions
d’hectares en moyenne cultivables entre 1990/94 sur plus de 71 millions d’hectares. Les
superficies cultivées chaque année sont encore plus réduites et couvrent environ 7 millions
d’hectares (soit 80% de la SAU), le climat obligeant d’introduire la jachère dans
l’assolement sur une grande partie du territoire.
Les cultures irriguées sont estimées à 500 000 ha environ (7% des superficies cultivées).
L’analyse de l’évolution de l’utilisation des terres entre 1980 et 1994 montre des
changements importants :
- une extension de la SAU sur 1 million d’ha,
- une réduction moyenne de la jachère de 600 000 ha,
- une augmentation des superficies cultivées de 1.6 million d’ha,
- un accroissement très important des superficies forestières (plus de 4.6 millions
d’ha), probablement sur des terres de parcours.
La forte augmentation des superficies cultivées pendant les années 1985-94 s’est
faite aux dépens des jachères et des parcours.
Ces transformations comportent des risques graves en matière de fertilité des sols,
d’érosion et de dégradation des parcours du fait d’une surcharge en cheptel.
L’agriculture marocaine est peu diversifiée, fortement dominée par la céréaliculture (plus
de 60% de la SAU).
Pourtant, l’analyse de l’évolution des autres cultures, entre 1975 et 1993, montre une
augmentation des superficies du maraîchage, des fourrages, des plantations fruitières, des
cultures industrielles. Seules les légumineuses alimentaires n’ont pas progressé.
Le Maroc, après avoir connu un déficit céréalier important entre 1975 et 1985 (environ 20
millions de quintaux par an), voit sa situation s’améliorer depuis 1985, grâce à une
augmentation remarquable de la production. Le taux d’autosuffisance atteint 80% pour des
besoins globaux estimés à 80 millions de quintaux. Toutefois, cette moyenne masque une
contradiction, car le Maroc est actuellement légèrement excédentaire en orge mais
déficitaire en blé tendre (environ 14 millions de quintaux).
38
1. Evolution de la production céréalière
Les céréales dominent l’agriculture marocaine. Elles couvrent chaque année plus de 5
millions d’hectares, soit 63% des terres cultivables et 80% des terres cultivées.
A partir de 1985, on note une très forte extension des superficies cultivées en céréales
(près d’un million d’hectares). Ce processus est à rapprocher de l’augmentation de la SAU
et de la réduction de la jachère mis en évidence précédemment. La production de céréales
a atteint des niveaux record en 1986, 1988, 1989, 1991 et en 1994.
L’orge est la première céréale, avec près de la moitié des emblavements et 45% des
productions. Elle est cultivée principalement dans les zones semi-arides du Maroc, en
association dans les systèmes de production avec l’élevage ovin. Les populations locales
d’orge sont encore très utilisées par les agriculteurs malgré la disponibilité de nouvelles
obtentions à haut rendement et résistantes aux principales maladies.
4000
3500
3000
1500
1000
500
0
75 77 79 81 83 85 87 89 91 93 95
C’est la céréale qui subit le plus les aléas climatiques et dont les fluctuations de production
sont les plus fortes (entre 10 et 30 millions de quintaux).
On observe, depuis 1985, une stabilisation des superficies à 2,4 millions d’hectares et une
amélioration de la productivité (rendement moyen de 11.5 q/ha).
39
Les blés sont cultivés principalement dans les zones favorables (pluviométrie supérieure à
400 mm) mais leur culture n’est pas négligeable dans les zones arides (moins de 300 mm),
notamment pour le blé tendre. Il faut noter que les emblavures occupées par les anciennes
variétés de blé dur ont subi de grandes régressions, suite à la distribution de nouvelles
variétés semi-naines et productives. Dans le cas du blé tendre cette tendance est encore
plus nette.
Les deux blés, blé dur et blé tendre, ont sensiblement la même importance que l’orge mais
leurs évolutions respectives sont opposées : alors que le blé tendre connaît une très forte
augmentation depuis les années 1980, le blé dur est en diminution.
Le blé tendre est en effet favorisé par les politiques d’approvisionnement, de subvention
et de production du Maroc.
Après avoir longtemps stagné, les superficies de blé tendre ont triplé entre 1981 et 1993
pour dépasser ces dernières années 1,4 million d’hectares. Quant à la production, elle a
quintuplé, dépassant les 20 millions de quintaux, grâce à l’amélioration concomitante de la
productivité (+50%).
3000
2500
Superficies (en 1000ha)
2000 Production (1000T)
1500
1000
500
0
75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95
Le blé dur occupe 1.1 à 1.2 million d’hectares depuis 15 ans. Les productions sont plus
fluctuantes mais on observe, comme pour le blé tendre (à un degré moindre), une
augmentation de la productivité depuis 1985 (+30%).
2000
Superficies (1000ha)
1500 Production (1000T)
1000
500
0
75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95
40
Le maïs est circonscrit dans une zone au Sud de Casablanca. Il représente moins de 10%
des superficies et des productions. Sa production ne s’est améliorée.
500
200
100
0
75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95
- Le blé dur et l'orge ont perdu leur prééminence au profit du blé tendre ;
- La consommation humaine a progressé plus rapidement que la consommation
animale.
Les céréales constituent la base de l'alimentation et occupent toujours la première place dans
les dépenses alimentaires des ménages.
D'après l'enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages réalisés par
le Ministère du Plan en 1984/85, la consommation annuelle par habitant est de 210 kg, plus
forte en milieu rural (242) qu'en milieu urbain (169). Sur ces bases, la consommation humaine
de céréales s'établit à environ 52 millions de quintaux en 1993.
La part du blé tendre représente 63% de cette consommation (contre 20% en 1969), la part
du blé sur 21% (contre 30% en 1969), à la part de l'orge 14% (contre 30% en 1969), et celle
du maïs 2% (contre 10% en 1969).
Cette forte croissance de la consommation du blé tendre s'explique par des raisons de prix.
En effet, la farine nationale de blé tendre qui est la principale forme de consommation en blé
tendre a été vendue à un prix très subventionné. Elle est fabriquée essentiellement à partir
de blé importé et son influence s'est accru lors des années de sécheresse (car les
importations sont plus importantes).
Pourtant, le blé dur reste la céréale préférée des consommateurs. L'autoconsommation est
importante dans les exploitations agricoles.
La consommation animale de céréales est très mal connue. D'ailleurs, ce sont surtout les
pailles et les chaumes qui contribuent à la ration fourragère.
41
Les céréales en grains ne représenteraient que 7,5% des disponibilités totales en UF. On
estime qu'environ 14 millions de quintaux de grains sont destinés à l'alimentation animale :
dont 10 millions de quintaux d'orge, 3,5 millions de quintaux de maïs et moins de 1 million de
quintaux de céréales secondaires.
3. Les échanges :
Les échanges portent principalement sur le blé tendre pour la consommation humaine et le
maïs pour l'aviculture. Les importations de blé tendre sont devenues régulières à partir des
années 1960. Elles ont crû très rapidement dans les années 1970 et ont atteint un niveau
maximum entre 1980 et 1985 (environ 2 millions de tonnes). Depuis, elles sont en diminution,
grâce à l’augmentation de la production nationale (importations moyennes entre 1986 et 1990
de 1,4 million de tonnes).
Le déficit en maïs date de 1970. Il a considérablement augmenté au milieu des années 1970,
en liaison avec le développement de l'aviculture industrielle. Depuis 1980, le niveau de ce
déficit reste stationnaire (150.000 à 200.000 tonnes). Les USA sont le fournisseur principal.
Le coût des importations de céréales a représenté 2,5% des importations totales du Maroc en
1994.
4. Les perspectives :
42
II.3.2. Crise des légumineuses alimentaires
Les légumineuses alimentaires, fèves principalement mais aussi, pois-chiches et lentilles,
sont pour l'essentiel cultivées en bour, dans la zone favorable (+ de 400 mm de pluie).
Après avoir connu un rythme de croissance entre 1960 et 1975, les superficies et les
productions n'ont cessé de diminuer de 1975 à 1985 pour se stabiliser autour de 500.000 ha
et 400.000 tonnes. Leur productivité s'est un peu améliorée.
43
Les plantations d'oliviers semblent progresser ces dernières années mais la productivité reste
faible. Le niveau de la production oscille autour de 400.000 tonnes.
La production d'huile d'olive fluctue entre 30.000 et 50.000 tonnes. Les producteurs
industriels sont pris dans un triple étau, d'une part la concurrence des conserveries qui
drainent les olives de première qualité et, enfin, la concurrence des huiles de graines dont les
prix sont subventionnés.
L'huile d'olive résiste, parce qu'elle fait partie des habitudes alimentaires des Marocains et
grâce au maintien d'un flux d'exportations.
Or, ces exportations sont devenues insignifiantes alors que, jusqu'en 1977, c’était la moitié
environ de la production d'huile d'olive qui était exportée - vers l'Italie notamment.
44
La consommation d'huile d'olive est mal connue. D'après les enquêtes nationales sur la
consommation et les dépenses des ménages de 1970/71 et de 1984/85, elle est restée stable
en milieu urbain (passant de 6.3 kg à 3,5 kg). Sur ces bases, la consommation totale d'huile
d'olive aurait atteint 60.000 tonnes en 1985. D'après le Ministère avec les statistiques de
production.
La production d'olives de table paraît un secteur dynamique. Les conserveries traitent environ
le quart de la récolte d'olives. L'essentiel de leur production est exporté (environ 50.000
tonnes en 1991, vers la France, l'Italie, les USA, la Libye).
• l'essor du tournesol
A l'inverse de l'oléiculture, les cultures oléagineuses annuelles font l'objet d'une politique
active de soutien, tant au niveau de la production que de la commercialisation.
En effet, les cultures oléagineuses ont le statut de cultures intégrées qui leur donne accès à
un soutien multiforme de la part de l'Etat : avances et aides pour les travaux et les intrants,
débouché garanti et prix réglementé.
Toutefois, à la lumière des récoltes de 1993 et 1994, il semble que la production de tournesol
plafonne.
45
L'evolution du tournesol 1975-1993
200
180
160
140 Superficies (1000ha)
120
Production (1000T)
100
80
60
40
20
0
75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93
Des efforts ont également été entrepris pour le développement du soja, du colza et du
carthame mais les réalisations demeurent encore faibles. Le Ministère de l'Agriculture estime
que le potentiel des cultures oléagineuses n'est encore exploité qu'à 20%
• Le Coton est la deuxième culture oléagineuse annuelle introduite au Maroc. Mais il est
cultivé principalement pour sa teneur en fibres (35% du coton brut), sa graine étant
considérée comme un sous-produit (65% du coton brut). C'est, comme le tournesol, une
culture intégrée prise en charge par la COMAPRA. La production de coton brut se
maintient autour de 30.000 tonnes ces dernières années.
Malgré l'essor du tournesol, les quantités de graines oléagineuses produites au Maroc restent
très insuffisantes eu égard à la consommation qui continue d'augmenter, passant de 210.000
tonnes en 1985 à 262.000 tonnes en 1989. Cette dynamique dépend principalement de la
politique des prix à la consommation.
Aussi, les importations restent-elles importantes, du moins en ce qui concerne les huiles
brutes de soja et de colza.
Par contre, les importations de graines oléagineuses ont diminué (30.000 tonnes en 1984 ;
13.500 tonnes en 1991).
Les pays fournisseurs sont les USA pour le soja et la CEE pour le colza (la France
notamment).
Le taux d'autosuffisance des huiles est en diminution. Il est estimé à 14% pour la période
1986/88.
Lancé en 1950 dans le périmètre de Tadla, le coton est une culture irriguée qui est restée
limitée en superficie et concentrée dans l'espace.
Le coton a atteint une superficie maximum dans les années 1965, dépassant 20.000 ha. Puis
il a régressé dans les années 1970 du fait de problèmes agronomiques difficilement résolus
(irrigations et traitements phytosanitaires). Dès 1980, on observe une nette amélioration de la
productivité puis une extension des superficies à partir de 1985.
46
L'evolution de coton 1975/95
35
30
Superficies (en 1000Ha
25
Rendements (T/ha)
20 Productions(1000T)
15
10
0
75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95
Le Tadla reste la principale zone de production (les 2/3 des superficies) mais le coton s'étend
aussi dans les périmètres irrigués du Haouz, du Gharb et des Doukkala.
Le coton est cultivé principalement pour sa fibre (35% de coton brut). Jusqu'en 1981, les
fibres -longues soies- étaient exportées.
Depuis, la capacité industrielle des filatures marocaines ayant été développée, les fibres sont
traitées dans le pays. Les importations de coton-fibre (courtes soies) sont par contre en
augmentation du fait de l'augmentation de l'activité du complexe textile marocain.
Les pays fournisseurs sont les pays africains (Bénin, Tchad...), l'Espagne, les USA, la Syrie,
la Turquie.
47
La réussite est spectaculaire puisque le taux d'autosuffisance en sucre est passé, en 30 ans,
de 0% à 65%.
1. La production de sucre
La production sucrière est concentrée dans les zones d'intervention des Offices Régionaux
de Mise en Valeur Agricole (ORMVA), du Gharb, du Loukkos, du Tadla, des Doukkalas et de
la Moulouya.
Les cultures sucrières se sont développées dans le cadre d'opérations intégrées, établissant
des contrats entre les ORMVA et les producteurs, leur avançant inputs, assistance technique
et crédit de campagne et leur garantissant prix et débouchés pour leur récolte.
La superficie cultivée en betterave sucrière a augmenté très rapidement dans les 10
premières années (1963-1973). Depuis, elle s'est stabilisée autour de 60.000 ha (Annexe 9).
Tableau 29 : Evolution des cultures de betteraves et de canne à sucre de 1975 à 1995
La culture de la betterave exige d'être en rotation avec d'autres cultures, sur une période de 3
à 5 ans (ce qui consomme de l'espace).
La betterave est principalement cultivée en irrigué (dans les ORMVA du Tadla, des
Doukkalas, du Gharb, du Loukkos et de la Moulouya) mais elle est également cultivée en
bour dans certaines zones du Gharb et du Loukkos. La part du bour a tendance à diminuer
(moins de 25%) car la betterave y est moins rentable.
1000
500
0
75
77
79
81
83
85
87
89
91
93
95
48
La production de betterave a progressé d'un tiers environ entre 1975 et 1990 grâce à une
forte amélioration de la productivité (gain de rendement de 10 tonnes en 15 ans).
Les rendements moyens dépassent 45 T/ha et la teneur en sucre est en moyenne de 16,5%.
Toutefois, il existe des variations importantes entre le bour et l'irrigué et entre les ORMVA.
La canne à sucre a été retenue par le 2 plan sucrier (en 1975) parce qu'elle produit plus de
sucre à l'hectare assolé que la betterave.
Par contre, les rendements n'ont pas progressé (65 à 70 T/ha). La teneur en sucre de la
canne est de 10,5%.
La production nationale de sucre est d'environ 460.000 tonnes (tableau 22) dont 80% de
sucre de betterave. Elle a progressé de 1,6% par an ces 10 dernières années.
2. La consommation
3. Les échanges
Le taux d'autosuffisance varie entre 60 et 65%. C’est l'objectif que s'était fixé le 1er Plan
Sucrier de 1963, réservant la possibilité au Maroc de recourir à des importations à bas prix
sur le marché mondial pour compléter son approvisionnement.
Le niveau des importations semble stabilisé autour de 250.000 tonnes. Le principal pays
fournisseur est le Brésil.
4. Perspectives
Le 2ème Plan sucrier de 1975 visait l'autosuffisance totale à partir de l'an 2000, notamment
grâce au développement de la culture de la canne à sucre.
Le potentiel de production en sucre du Maroc est élevé et cet objectif pourrait être atteint si
l'Etat ne reconsidère pas son opportunité économique et financière, face à la chute des cours
mondiaux.
49
La filière sucrière connaît actuellement une réorganisation importante dans le cadre d'un Plan
d'optimisation. Ce Plan prévoit notamment de ramener graduellement les coûts de production
et les prix à la consommation à des niveaux économiques, par comparaison à des références
internationales.
C’est autour de 1930 qu’ont été introduites l’agrumiculture et la culture des rosaces fruitières.
Beaucoup plus récemment on voit apparaître des vergers de nectarinier, du pacanier, de
l’avocatier, du bananier près de la côte atlantique.
Le verger d'agrumes s'est peu étendu depuis l'indépendance, passant de 42.000 ha en 1956
à 74.260 ha en 1994.
Il a donc peu profité de la politique des barrages, handicapé par les problèmes de débouche
extérieurs.
1. La production
Les plantations d'agrumes les plus importantes se trouvent dans trois périmètres irrigués : le
Souss-Massa, le Gharb et la Moulouya (70% des superficies).
Les plantations sont irriguées et intensives. Le rendement moyen est de 15 T par hectare, en
légère progresse.
La concentration est forte : les 3/4 de l'agrumiculture est concentrée dans moins de 10% des
exploitations agrumineuses. Le verger est âgé mais un plan de reconversion a été entrepris
(surgreffages et replantations).
Les trois principales variétés sont la clémentine, le navel et le Maroc-late (87% des
superficies).
2. La consommation
D'après l'enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages de 1984/85,
la consommation d'agrumes est de 17,5 kg par habitant en milieu urbain contre 7,5 kg en
milieu rural.
Il semble que la consommation d'agrumes soit en augmentation (+ 6% par an). La
transformation progresse également (+2,7% par an entre 1980 et 1994).
3. Les échanges
Les agrumes constituent toujours la première exportation agricole (20% de la valeur des
exportations agricoles en 1990 et 33% en 1982) et une source importante de devises (4%
des exportations totales en 1990 et 1982) devancés toutefois par les produits des
phosphates, de la pêche et de l'industrie textile.
Mais les marchés d'exportations sont peu diversifiés : la CE est le principal acheteur (plus de
70% des exportations en valeur en 1990) mais est-elle même un important producteur.
Aussi, les exportations sont-elles en régression : 575.000 tonnes pour l’année 1993/94 (soit
45% de la production) contre 620.000 tonnes pour 1980-85 (soit 62% de la production).
50
II.7. Les cultures maraîchères en mutation
1. La production
Leur importance est stable entre 1980 et 1994 : 12% de la superficie et 20% de la production,
pour les tomates ; 25% de la superficie et de la production, pour la pomme de terre.
500
0
Production Tomates Pomme de terre
0
Superficies Tomates Pommes de terre
Les superficies cultivées en primeurs, après avoir régressé pendant les années 1970, se
sont stabilisées autour de 16.000 ha dont environ 6.000 ha de tomates et 8.000 ha de
pommes de terre.
51
des cultures pleines champs (- 5% pour les tomates), un déplacement des zones de
production et l'exclusion d'une partie des agriculteurs traditionnels.
Les espèces les plus importantes sont : la pomme de terre, la tomate, l'oignon, le melon, la
pastèque, la carotte et le navet.
Les cultures maraîchères destinées à l'industrie ont progressé à un rythme très rapide
pendant les années 1980, passant de 3.000 ha en 1982 à 13.000 ha en 1994. Les principales
productions concernées sont la tomate industrielle, le cornichon et le niora (poivron doux).
2. La consommation
D'après les résultats des enquêtes nationales sur la consommation et les dépenses des
ménages réalisées en 1970-71 et 1984-85, la consommation de légumes frais est en
progression :
Sur ces bases, la consommation totale de légumes frais aurait augmenté d'un million de
tonnes en quinze ans et serait un peu inférieure à 3.000 tonnes actuellement.
3. Les échanges
Les primeurs constituent, après les agrumes, la principale agricole du Maroc. Mais, comme
les agrumes, ils souffrent de la concentration des exportations sur la CEE qui protège son
marché -particulièrement depuis 1986 (date de l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans le
marché commun).
Les exportations de tomates primeurs se font en quasi-totalité vers la CE. Après avoir
régressé, elles se sont stabilisées depuis 1976 autour de 100.000 tonnes (soit un peu moins
de 40% de la production).
Pour la pomme de terre, les échanges du Maroc se font exclusivement avec la CEE. Les
exportations marocaines de pommes de terre primeurs sont en augmentation : 65.000 tonnes
en moyenne pour 1986-94 (soit 53% de la production), contre 35.000 tonnes pour 1981-85
(34% de la production).
52
Valeur des exportations des tomates et pommes de terre
primeurs 1991-95 en million de Dh
700
600
500 Tomates
400 Pommes de terre
300
200
100
0
1991 1992 1993 1994 1995
18
Evolution de l'elevage
en 10^6 têtes
16
14
Ovins
12
Bovins
10 Caprins
0
75 76 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95
L'effectif bovin a diminué d'un million de têtes environ pour retrouver en 1990 le niveau de
1980 - soit 3,3 millions de têtes. L'élevage bovin est concentré dans les zones les plus
favorables du Maroc.
Il fournit l'essentiel de la production laitière (90%) et de la production de viande rouge (45%).
L'élevage ovin est plus extensif et mieux réparti sur l'ensemble du pays.
53
Suite à la sécheresse de 1981-84, l'effectif ovin a diminué de plus de 4 millions de têtes. Il
s'est rapidement redressé et a retrouvé dès 1987 son niveau initial (16 millions de têtes).
Mais il a rediminué depuis (environ 13,5 millions de têtes en 1989 et 1994).
L'élevage ovin fournit environ 30% de la production de viande rouge.
L'élevage caprin est concentré dans le sud du pays, en bour défavorable et dans les
montagnes. Il est très extensif.
Tableau 31 : Evolution des effectifs de bovins selon la race au niveau national en 1000 têtes
Année Race locale Race croisée Race pure Total Part de la race
améliorée en %
1969 3404 128 48 3580 4,9
1970 3409 174 53 3636 6,2
1971 3374 223 58 3655 7,7
1972 3340 227 65 3632 8
1973 3407 226 70 3703 8
1974 3275 251 77 3603 9,1
1975 3358 280 83 3721 9,8
1976 3212 260 93 3565 9,9
1977 3272 226 102 3600 9,1
1978 2910 222 112 3244 10,3
1979 3163 217 122 3502 9,7
1980 3041 210 126 3377 9,9
1981 2936 182 130 3248 9,6
1982 2247 158 132 2537 11,4
1983 2147 146 138 2431 11,7
1984 2052 169 142 2363 13,2
1985 2167 188 146 2501 13,4
1986 2417 261 173 2851 15,2
1987 2619 324 235 3178 17,6
*1988 2806 371 265 3442 18,5
*1989 2953 434 294 3681 19,8
*1990 2928 513 269 3710 21,1
1991 2696 476 266 3438 21,6
1992 2396 591 282 3269 26,7
1993 2081 560 283 2924 28,6
Source: Secteur de l’élevage en chiffres
* Les effectifs de ces 3 années sont estimés à partir de l’enquête élevage 1985
3. Produits de l’élevage
3.1. La viande
En 1985, la production des viandes rouges représentait 37% de la valeur de la production du
secteur de l'élevage, celle des viandes blanches 10% environ et la production laitière 17%
54
L'aviculture s'est rapidement développée dans la décennie 1970, sous une forme industrielle,
encouragée par l'Etat pour enrayer le déséquilibre apparu récemment entre la production et
la demande intérieure de viande.
Tableau 32 : Evolution de l'élevage et de la production de viande 1980-1995
La part de la viande blanche par rapport à la viande totale est passée de 12% en 1970 à 35
% à partir de 1982. Elle est stable depuis.
Comme le Maroc n’importe pas de produits carnés, l’essor de l’aviculture a permis le maintien
des disponibilités par habitant en viandes blanches. Par contre, les disponibilités en viandes
rouges ont nettement diminué.
Tableau 33: Evolution de la production de la viande blanche et des œufs de
consommation
Année Viande blanches Œufs en 1000 000 unités
Secteur Secteur Total Secteur Secteur Total
industriel traditionnel industriel traditionnel
1969 6600 27500 34100 0,9 291 292
1970 8500 28200 36700 0,96 304 305
1971 10100 29000 39100 3,49 318 321
1972 18800 29754 48554 6,3 332 338
1973 25900 30528 56428 23,2 346 369
1974 24110 31321 55431 42 361 403
1975 25000 32136 57135 46 376 422
1976 30800 32971 63771 60 392 452
1977 56300 33828 90128 110 409 519
1978 64400 34708 99108 140 427 567
1979 72400 35610 108010 200 445 645
1980 70000 36536 106536 201 464 666
1981 55000 37468 92468 278 485 762
1982 80000 38461 118461 338 505 843
1983 90000 39461 129461 415 527 942
1984 85000 40487 125486 450 550 999
1985 93000 41540 134539 505 573 1078
1986 101000 42620 143619 650 598 1248
1987 99000 43728 142727 675 623 1298
1988 95000 44865 139864 660 650 1310
1989 92000 46031 138031 580 678 1258
1990 100000 47228 147228 598 707 1305
1991 95000 48456 143456 600 738 1338
1992 102000 50000 152000 605 770 1375
1993 90000 51000 141000 810 790 1600
La part du secteur traditionnel dans la production totale de la viande rouge (en pourcentage)
Source: Secteur de l’élevage en chiffres
55
La consommation de viande aurait donc diminué. C'est ce que confirment les résultats des
enquêtes nationales sur la consommation et les dépenses des ménages de 1971/72 et
1984/85 :
• 24 kg par habitant urbain en 1970 et 20 kg en 1985.
• 15 kg par habitant rural en 1970 et 13 kg en 1985.
3.2. Le lait
Le secteur laitier a bénéficié d'actions importantes des pouvoirs publics durant les deux
dernières décennies pour encourager la production laitière et diminuer les importations :
- importations de bétail de race pure (vaches à hautes performances laitières, Pie-
Noires) ;
- croisement de races locales avec des races pures et développement de l'insémination
artificielle ;
- extension des cultures fourragères ;
- organisation de la collecte et de la commercialisation du lait.
Les résultats sont satisfaisants puisque la production laitière a crû à un rythme moyen de 4,5
% par an entre 1970 et 1983 et de 4% par an depuis (rythme bien supérieur à l'accroissement
démographique).
La production totale était estimée à 812 millions de litres de lait en 1988, dont 40% collectés
par les laiteries.
Pourtant, l'Etat a fourni un effort important dans le cadre du Plan laitier pour encourager la
constitution de centres de collecte de lait et l'intégration des élevages à l'industrie.
Actuellement, 130.000 exploitants environ livrent du lait frais à 490 centres de collecte qui
approvisionnent 19 usines de transformation.
La consommation de lait est en progression d'après les enquêtes nationales sur la
consommation et les dépenses des ménages de 1970/71 et 1984/85 :
• .30 kg par habitant et par an en 1985 contre 28 en 1975.
Toutefois, il y a eu une baisse de consommation en milieu rural (de 27 kg à 20 kg), peut-être
liée à l'efficacité de la collecte. L'augmentation a été importante en milieu urbain (de 30 kg à
43 kg).
Par contre, la consommation de beurre a diminué -du fait de la suppression de la subvention
(2,5 en 1970 contre 1,4 kg en 1985).
Malgré les progrès accomplis, la production laitière reste insuffisante et les importations de
produits laitiers -essentiellement lait en poudre et beurre- importantes : environ 40.000 tonnes
de produits laitiers par an.
Les principaux fournisseurs, en 1993, sont la CE, la Suède et la Pologne.
Tableau 34 : Evolution de la production des peaux et des cuirs en tonne
1987 1988 1889 1990 1991 1992 1993
Production 50400 51680 55580 57290 55873 53115 48496
Bovins 11840 12150 13445 14900 16556 16111 17111
Ovins 32560 33380 35935 36190 33077 31154 25385
Caprins 6000 6150 6200 6200 6240 5850 6000
Source: Secteur de l’élevage en chiffres
56
Principaux documents consultés
- Royaume du Maroc
Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole
Documentation de la D P V.
- Royaume du Maroc
Ministère du Plan. Direction de la Statistique.
Annuaires Statistique du Maroc
- Royaume du Maroc
Secrétaire d'Etat au Plan et au Développement Régional.
Direction de la Statistique.
Recensement Agricole 1973-1974. Résultats préliminaires, novembre 1986
- Royaume du Maroc
Office des Changes.
Annuaires du Commerce Extérieur.
- Royaume du Maroc
Ministère de l'Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole.
La politique de prix et d'incitations dans le secteur agricole. Rapport final. AIRD, Janvier
1986.
- AKESBI (N.), GUERRAOUI (D.).
Enjeux agricoles. Ed. Le Fennec. Casablanca, 1991
- JOUVE (A.M.), BELGHAZI (S.) MAILLARD (A.).
Monographie sur le Maroc. In Etudes des politiques céréalières et des politiques
d'approvisionnement en céréales de quatre pays méditerranéens. CIHEAM-IAMM- INRA
Montpellier, 1989.
- AIT KADI (M.)
Politiques et Choix technologiques : Cas des grands aménagements hydro agricoles au
Maroc.
Colloque "Maghreb et Maîtrise technologique". Tunis, juin 1990.
- EL KHYARI (T.)
1) L'évolution de l'affectation de la Superficie Agricole Utile au Maroc.
2) La production agricole : vers l'autosuffisance alimentaire : cas des céréales et du sucre.
3) Cas des céréales et du sucre.
Documents du cours sur les Politiques Agricoles. Les Réforme au Nord et au Sud. CIHEAM-
IAM Montpellier et IAV Hassan II, Rabat, avec le concours de la CEE/DG1.
- SBAI A. Mesure du Changement Technologique et de l’Efficience dans l’Agriculture
Marocaine.
Communication, Seminaire Annuel de L’Association Internationale des Agro-Economiste,
Rabat 1996
- SBAÏ A. : Circuits de Commercialisation des Principaux Produits Agricoles Marocains
CIAHEM, Cours International, I A V Hassan II, 1996
57
III. Place et rôle socio économique des ressources forestières
Par sa diversité bioclimatique le Maroc compte un peu plus de 650 espèces végétales
endémiques, ce qui le place au premier rang de point de vue biodiversité parmi les pays du
Nord de l’Afrique.
L’exploitation de la forêt génère des revenus monétaires mais aussi des revenus en
nature. Le secteur forestier participe pour environ 200 millions de Dh au Produit Agricole
Brut et permet à 160.000 personnes approximativement d’en tirer un revenu (selon BM
1982a)
1. Fonction principale
Cette fonction peut être mesurée à travers les principaux indicateurs suivants :
58
INDICATEURS ECONOMIQUES DE LA FORET
Productions principales
Les ventes des produits forestiers se répartissent comme suit (en Dh courant)
La faible capacité productive des forêts se traduit par un déficit dans la balance
commerciale. Les besoins sont couverts par des importations comme le montre le tableau
ci-après :
500
0
1990 1991 1992 1993 1994
Par ailleurs, la forêt fait l’objet de prélèvements qui ne font pas l’objet de transactions
commerciales. Cette production non marchande est estimée ( Ministère de la
population/enquête Niveaux de Vie) comme suit (en 1000 Dh) :
- bois ramassé 4.415
- Charbon de bois 29.350
59
Liège et subériculture : Disposant de 15% de la superficie des subéraies à l’échelle
mondiale, la contribution du Maroc à la production mondiale de liège n’est que de 4%.
15.000 tonnes de liège sont transformées annuellement par l’industrie locale
(bouchonnerie (6), production d’agglomérés (4)). Ces unités ont développé un réseau
commercial à l’exportation (95% de la production). Cependant, le tiers de la production de
liège est exporté partiellement œuvré.
1. Les industries qui importent la majeure partie de leur matière première ou exportent la
majeure partie de leur production (panneaux de bois, pâte et produits du liège) qui sont
des industries de taille moyenne, moderne et productives
2. Les industries transformant les bois locaux pour le marché intérieur, qui sont des petites
entreprises, mal organisées et généralement inefficaces.
Les exploitants forestiers opèrent à petite échelle, n’ont habituellement ni l’expérience
technique ni l’équipement nécessaire, et emploient des ouvriers non qualifiés recrutés au
jour le jour et travaillant aux pièces. Il y a environ 3.000 exploitants en activité.
Généralement les scieries qui transforment les bois locaux sont situées près des forêts
dans le Rif et le Moyen-Atlas et débitent le cèdre et le pin. Elles emploient environ 5.000
personnes mais seulement 4 à 7 mois par an à cause de l’irrégularité de
l’approvisionnement et de l’insuffisance en bois locaux.
60
Artemisia inculta Marrubium ayardii
Artemisia mesatlantica Marrubium vulgare
Artemisia negrei Inula viscosa
Rosmarinus officinalis Peganum harmala
Rosmarinus tournefortii Herniaria hirsuta
Thymus up Salvia officinalis
Lavandula stoechas Salvia aucheri
Lavandula dentata Ceratonia siliqua
Origanum elongatum Arbutus unedo
Mentha rotundifolia Nepeta nepetella
Satureja aretioides Globularia alypum
Mentha pulegium
Ces espèces sont fréquemment utilisées dans la médecine traditionnelle pour la guérison
de certaines maladies. Outre leur utilisation dans la pharmacopée, certaines espèces
servent de matière première dans l’industrie de cosmétique et de parfumerie.
L’arbousier est l’une des espèces spontanées qui n’a jamais fait l’objet d’une exploitation
commerciale mais qui constitue une source indigène importante de produits végétaux par
sa production de bois, sa production de baies et son utilisation en médecine traditionnelle
Les produits non ligneux tirés de la forêt sont les caroubes, le lichen, les fleurs, les
champignons, les plantes aromatiques, le miel, les unités fourragères, les produits de la
chasse et la pêche, etc. Cette production n’a pas toujours retenu l’attention qu’elle mérite
malgré son apport qui peut parfois dépasser celui des produits ligneux.
D’autres produits tels que l’oignon sauvage, les truffes, les escargots, le myrte, etc, sont
prélevés sans aucune quantification. Cette énumération non exhaustive montre
l’importance de ces produits. La plupart des opérateurs dans ce secteur ne font que la
récolte des produits. L’exportation à l’état brut ou une première transformation sommaire
de ces produits représente un manque à gagner sur la valeur ajoutée.
61
Les sous produits ayant fait l’objet de commercialisation au cours des années 1993 et
1994 sont :
Vente des produits secondaires en Dh
Les parcours forestiers couvrent environ 6,2 millions de ha. Les ressources fourragères
disponibles en moyenne dans ces zones, formation alfatière incluses, sont estimées à 1,3
milliards d’UF et fournissent 11% des apports du bilan fourrager national.
On estime qu’au un quart de l’effectif bovin et ovin et la moitié des caprins vivent de la
forêt.
Bovins 1 million de têtes
Ovins 3,5 millions
Caprins 4,6 millions
Globalement les parcours forestiers contribuent pour environ 20% à la satisfaction des
besoins du cheptel national et permettent la production d’environ 35000 tonnes de viande
par an soit 15% de la production nationale. Ces indicateurs physiques correspondent à
une valeur monétaire de presque 800 millions de dh (BM Agricultural sector loan p 209-
210)
Bien que ces parcours occupent une surface importante, leur productivité ne cesse de
diminuer d’une année à l’autre, en raison du surpâturage et des défrichements
anarchiques, conséquences de la poussée démographique et d’une gestion irrationnelle
des ressources naturelles. Si ces terrains assuraient la couverture de 60% des besoins du
cheptel national durant les années 70 (Squalli, 1974), ils n’y contribueraient actuellement
qu’à hauteur de 26% (Ameziane et Berkat, 1989).
62
3.4. L’alfa
L’alfa, couvrant 3.2 millions d’ha, recèle un potentiel de production d’environ 250.000 t/an.
Seuls 10.000 tonnes son mobilisées chaque année. L’alfa est une plante qui concerne les
zones dites marginales et qui constitue, dans la plus part des situations, la seule espèce
qui permet la fixation du sol et la lutte contre l’érosion éolienne. Elle constitue aussi une
source alimentaire du cheptel dans certaines zone où l’activité d’élevage est souvent la
seule source de revenu. Cette ressource mérite d’être étudiée pour pouvoir la valoriser à
sa juste valeur.
La forêt fait vivre directement ou indirectement des milliers de personnes en offrant, les
besoins de sa gestion, de son exploitation et la transformation de ses produits :
♦ Prés de 8 millions de journées de travail par an en faveur des riverains de la forêt.
♦ 8000 emplois permanents.
La forêt constitue un espace récréatif dans les zones périurbaines et des centres de
tourisme à la disposition des populations citadines.
63
TYPES D’EMPLOI CREES PAR L’ACTIVITE FORESTIERE
U Les salariés temporaires des entreprises forestières et des exploitations qui sont
approximativement 28.000 à exécuter les travaux de plantation, d’entretien,
d’aménagement, d’exploitation et d’équipement ;
U Les salariés permanents des entreprises de transformation du bois et des autres
produits de la forêt au nombre de 14.300 ;
U Les membres actifs des familles à la collecte du bois de feu au nombre de 26.000 ;
U Les fonctionnaires de l’Etat au nombre de 5.800 qui veillent à la conservation et au
développement de la forêt.
U Ceux qui gardent les animaux en forêt dans le cadre du droit de parcours qui peuvent
être estimés à 40.000. Au total, le nombre de personnes actives dans le secteur
forestier et assimilé est de l’ordre de 114.000 ce qui représente en milieu rural une
somme d’activité et une source de revenus très importante.
64
Partie II : Les Ressources animale
4
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
90/91 91/92 92/93 93/94 94/95
Une autre source de menace, bien qu’elle soit une activité ancienne, est le braconnage
(piégeage, ramassage d’œufs de perdrix) qui prend des proportions exagérées sous la
pression démographique. Par ailleurs le nombre de chasseurs s’est accru rapidement en
65
très peu de temps. Enfin une gestion incontrôlée du patrimoine cynégétique collectif que
d’aucun jugeait inépuisable.
Depuis une dizaine d’années, les autorités et en particulier la DEFCS, s’orientent vers
une nouvelle stratégie cynégétique visant la promotion de la chasse en concertation avec
les professions (organisateurs de chasse touristique, amodiataires de lots,...etc.)
Recettes de la chasse
Montant en Dh
Chasse associative 4.023.300
• Licences 2.992.949
• Amodiations 275.300
• Battues 511.800
• T.A.J
Chasse touristique
• Licences 98.500
• Amodiations 1.128.000
Taxe supplémentaire 2.983.300
100000
80000
60000
40000
20000
0
90/91 91/92 92/93 93/94 94/95
Saison
Tourterelle Caille
66
Tableau 37 : Recettes de la chasse saison 1994/1995
Des entretiens sont en cours de réalisation pour estimer les prélèvements sur la faune
sauvage. Les déclarations des gardes forestiers et le nombre de contraventions sont a
priori de bonnes sources d’information
67
II. Importance économique de la pêche intérieure
La diversité de la faune piscicole est à origine d’une activité de pêche de plus en plus
importante. Chaque année environ 25.000 tonnes de poissons d’eau douce sont pêchées.
La pêche sportive est essentiellement pratiquée par les nationaux. Elle peut devenir un
domaine attrayant pour une certaine catégorie de touristes.
Soucieuse de développer ce secteur qui est appelé à jouer dans l’avenir un rôle de plus en plus
important tant au niveau national qu’international, l’Administration continue sa politique de
promotion par l’adoption des mesures
o d’abord d’empoissonnement des principaux lacs accessibles par des espèces appropriées.
o ensuite de création de stations de multiplication des espèces les plus recherchées par les
pêcheurs touristes telles que le brochet, le black-bass et le sandre.
o enfin d’encouragement de la participation du secteur privé par le biais des amodiations.
Par ailleurs, dans le cadre de la vulgarisation, une journée d’information a été organisée à
Marrakech en Novembre 1995 à la Direction Régionale des Eaux et Forêts du Haut-Atlas.
Grâce à la participation des sociétés de pêche, des autorités locale et de jeunes
promoteurs, cette manifestation a connu un grand succès. En effet elle a permis de mettre
en relief les possibilités offertes pour l’amélioration de la production piscicole et les actions
prioritaires à entreprendre dans la région.
II.1.2- Pêche professionnelle
Cette activité se pratique à l’aide de filets à des fins commerciales. Elle a été limitée cette
année à l’exploitation des anguilles dans la partie basse des rivières et espèces qui
peuplent les retenues de barrages d’autre part.
a/ Développement de l’aquaculture
Les conditions de sécheresse ont eu pour effet une raréfaction prononcée de la civelle
dans le Sebou. Ce qui a eu pour effet de ralentir le développement des deux projets
d’élevage qui ont été réalisés à Kénitra (Société Aqua Gruppen Morocco) et à Nador
(Société Marost). Cela à été aggravé par le braconnage dans le cours d’eau du Sebou.
68
• Projet AQUA GRUPPEN MOROCCO
Du fait de la civelle, la société a axé son activité sur l’engraissement d’anguillettes
pêchées en milieu naturel et alimenté artificiellement en bassins avec l’appui technique de
l’I.A.V Hassan II. Aussi cette unité prévoit-elle l’amélioration des conditions climatiques
l’extension de ses infrastructures en 1996 pour un montant de 3 millions de Dirhams afin
d’atteindre une capacité d’élevage de 400 kg de civelles par an.
• Projet MAROST
Les civelles maintenues en élevage depuis 3 ans ont permis d’obtenir pour la première
fois au Maroc des anguilles de 250 à 300 g à l’âge de 2 ans et demi.
Ces résultats très encourageants ont amené la société à projeter la réalisation d’une
nouvelle unité d’élevage pour un investissement total de 14.3 Millions de Dh
Afin de soutenir ces projets dans le cadre du partenariat entre l’administration et la
profession, les amodiataires ont accepté d’apporter le soutien logistique nécessaire à la
brigade de pêche récemment installé au niveau du cours d’eau du Sebou.
• Projet PECHERIE-MAROC-IBERIQUE
La rareté de la civelle dans le Cours d’eau du Loukkos n’a pas permis la mise en service
des bassins d’alevinage couverts et construits depuis 3 ans. La réalisation des bassins
d’engraissement de plein air sur 12 ha, se heurte toujours au problème d’acquisition des
terrains et des domaines malgré l’intervention des autorités provinciales.
En définitive pour les raisons invoquées, l’exploitation des civelles n’a pas donné de bons résultats.
Par contre la pêche des anguilles a permis d’exporter environ 40 tonnes pour un montant de 2
millions de Dirhams.
• Projet AQUASUR
Ce projet qui vise la production de coquille Saint Jaques a été entamé en Juillet 1995. Les
premiers essais d’élevage en cages de naissains de cette espèce, ont donné d’excellents
résultats pendant les 4 premiers mois au niveau de la Baie de Khnifis. Le projet d’un coût
total de 51 millions de dirhams, prévoit une production de 200 tonnes par an, assure
l’emploi de 60 ouvriers et ne présente aucune incidence néfaste sur l’environnement de la
lagune.
Afin d’induire la réalisation de projets similaires et de connaître avec précision le potentiel
halieutique de la partie basse des rivières ainsi que les cycles de reproduction des
espèces qui y vivent pour mieux les gérer, des études hydrobiologiques sont en cours de
réalisation par le Centre National d’Hydrobiologie et de la Pisciculture d’Azrou.
b/ Problématique liée à la salubrité des eaux du cours d’eau du Sebou
Il est prévu que la situation du cours d’eau du Sebou s’améliore avec la mise en œuvre du
plan de réhabilitation, notamment par la réalisation des premières stations de dépollution
des unités artisanales (huileries, tanneries, traitements de surface). Parallèlement, les
tentatives de transfert d’Aloses adultes de l’estuaire de ce cours d’eau dans la retenue du
barrage Allal Fassi seront relancées pour la sauvegarde de l’espèce. Cette opération sera
jumelée avec une étude taxonomique de ce clupéide à l’échelle de l’Atlantique et de la
Méditerranée en collaboration avec l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Rennes
69
(France). Ces actions revêtent un caractère primordial car les chances d’avoir des
géniteurs deviennent de plus en plus aléatoires. En effet ceux-ci sont constitués en
majorité de vieux individus isolés depuis la construction des barrages de garde de Lalla
Aicha en 1991 et dépassent par conséquent 5 années d’âge.
Parallèlement, le suivie des prélèvements effectués dans les retenues tests d’Al Massira
et de Sidi Mohamed Ben Abdellah a donné d’excellents résultats au niveau de la
70
croissance particulièrement pour les carpes chinoises. Les captures mensuelles et les
productions annuelles respectives par espèce sont respectivement de 273 et 30 tonnes en
1995 (contre 186 et 24 tonnes en 1994) comme le montrent le tableau ci-après :
Black- divers
Bass 36% Divers
34% 63%
Sur la base d’un prix de vente moyen de 10 Dh/ K, de recettes mensuelles par pêcheur
s’élèveraient à 760 Dh pour la retenue du barrage Al Massira et à 1000 Dh pour celle de
Sidi Mohamed Ben Abdellah pour la période de pêche autorisée.
Alors que jusqu’à un passé récent, les retenues de barrages ne permettaient que des pêches
rudimentaires, cette politique d’empoissonnements en carpes chinoises a induit une nette
amélioration des prises et partant des effets socio-économiques très appréciables.
Pisciculture
La production d’Alevins de repeuplement a enregistré cette année une augmentation de
30% pour les carpillons. Par contre, une légère diminution est constatée pour l’Arc-en-ciel
et une production similaire pour la Fario, le Black-bass et le brochet par rapport à la
campagne 1994/1995.
Production de truites, saumon et esturgeon
La truite Fario est l’espèce autochtone la plus recherchée par les pêcheurs sportifs. Elle
reste le poisson emblématique de nos cours d’eau à salmonidés où elle connaît
cependant une certaine régression à cause de la dégradation du milieu aquatique
continental.
71
Afin de réhabiliter et développer cette espèce, un programme a été lancé depuis 4 ans par
l’élevage de géniteurs.
S’agissant du secteur privé, les deux unités de Aîn Aghbal et des sources de l’Oum-Er-
Rbia relevant des domaines Royaux ont produit respectivement 69 tonnes et 40.9 tonnes
de truites arc-en-ciel soit un total de 109.9 tonnes. La première unité a cependant souffert
d’une forte diminution de débit (plus de 50%).
72
L’extension de ses infrastructures (écloserie, bassins...) et l’amélioration des techniques
d’élevage notamment par l’utilisation des aérateurs ont permis de porter la production de
Carpillons à 1.000.000 soit une augmentation des 30% par rapport à la campagne 1994-
1995.
91 92 93 94
Nature des recettes
Retenues des 55250 48550 86000 107650
Licences barrages
Pêche Rivières 39440 22300 11900 16600
commerciale
Amodiations 403531 569960 483500 280000
permis Spéciaux 85200 127440 96620 121400
Pêche sportive Annuels 162400 155850 139850 150850
Journaliers 15980 20410 18130 22460
Amodiations 95500 32500 21300 49600
Total 857301 977010 857300 748560
Source : DEFCS
120000
100000
Retenues des barrages
80000 Rivières
60000
40000
20000
0
91 92 93 94
73
Thème IV : Ressources végétales et animales
Il existe plus de 100 produits de ce type, avec des produits si peu connus comme les tiges
de menthe et les feuilles d’oliviers. En fait il n’y a que 5 ou 6 produits essentiels qui sont
cueillis au Maroc : le romarin, le thym, la sauge, l’armoise, la feuille de laurier-sauce et
l’origan. Ces produits poussent sous forme sauvage.
L’exportation de ces produits n’est pas maîtrisée par les autorités compétentes. Les
entreprises qui opèrent dans ce domaine font appel à une main d’œuvre abondante.
D’autres produits comme le pyrèthre, les feuilles de pavot, les lichens, etc sont exportés
en quantité très limitée sous forme de commandes passées par des laboratoires
pharmaceutiques.
Les produits les plus communs, tels que le thym, le laurier et le romarin, proviennent de
régions isolées dans les montagnes de l’Atlas, du Rif et dans les plateaux du Maroc
oriental.
74
2. Les semences cultivées comprennent : l'Anis, le Cumin, la Coriandre, l'Aneth et le
fenouil. Ces cultures poussent en grande partie en zone aride. Les exportations de ces
cultures ont connu une baisse pendant les 5 dernières années du fait que les producteurs
ont, d'une part, découvert d'autres cultures meilleures et plus rentables, et que d'autre
part, les prix ont connu une hausse due à la sécheresse, les rendant ainsi moins
compétitifs sur le marché mondial.
Il existe deux groupes d'huiles essentielles : Celles provenant des plantes sauvages
poussant sur de vastes étendues de terre et celles provenant de cultures à plus grandes
valeurs.
Les produits à base d'essences naturelles comprennent : Le romarin, le thym, l'armoise, le
myrte, le pouliot, la sauge, l'origan, la bryère, le laurier, l'acacia et le lichen.
Les cultures d'huiles comprennent : le concrète de rose, l'essence de rose, de jasmin, de
la camomille, du néroli (orange amère), du géranium, de la verveine, du cumin et de
l'estragon.
Les entreprises opérant dans le domaine des huiles essentielles diminuent leurs activités.
L'augmentation continue des prix au Maroc a entraîné l'ouverture du marché sur d'autres
concurrents d'autres pays.
75
Tableau 42 : Exportation des Huiles Essentielles Naturelles importantes (en tonnes)
Ces produits proviennent essentiellement des régions montagneuses où ils poussent sur
de grandes étendues de terre.
Tableau 43 : Exportations des Extraits de fleurs et de l’orange (en kg)
En dix ans, la valeur des exportations de l’essence des oranges s’est multiplié par 5,
passant de 1 à 5 millions de Dh.
Les extraits végétaux à base de fleurs proviennent de trois régions de production :
Berkane (jasmin et géranium), Kelaa M’Gouna (roses), Khemisset et Kénitra (jasmi, et
orange amère).
1. produits naturels
Ces produits qui poussent dans la nature sont considérés comme la propriété de l’Etat ou
aux communes, par conséquent les Eaux et Forêts et le Ministère de l’Intérieur exploitent
un système de location des terres à des grands cueilleurs sur une base ponctuelles.
Les étapes de la filière depuis la récolte, ensuite la transformation et enfin la
commercialisation de ces produits, sont pratiquement les mêmes.
• La récolte des matières premières est effectuée par les habitants du village qui
procède ensuite au séchage du produit.
• Le ramassage du produit séché est fait soit par l’entreprise qui a affermé la terre,
soit par un cueilleur traditionnel. Ceci est fait au niveau du village où le cueilleur
recrute de ramasseurs salariés. Dans la plupart des cas, les plantes aromatiques
naturelles sont simplement cueillies par les habitants de la région et pris par les
intermédiaires ne disposant d’aucune licence, du moment que les quantités
récoltées par les habitants sont relativement petites.
76
Carte de la filière des plantes Aromatiques et médicinales Naturelles
CARTE DE LA FILIERE
DES PLANTES
AROMATIQUES ET
MEDICINALES
NATURELLES
Exportateurs
Exportation
Emballage MARCHANDS
SOCIETES INTEGREES TRADITIONNELS
Tri, Nettoyage
Collecte
Intermédiaires
Séchage Huiles
essentielles
Récolte VILLAGEOIS
Canal I Canal II
SOCIETES INTEGREES COMMERCANTS
77
2. Les semences cultivées épices
Les étapes de cette filière sont simples : un agriculteur cultive la semence ; celle-ci est
vendue aux intermédiaires qui font directement la cueillette pour le compte du
transformateur du produit avant la mise en marché.
Agents
Exportation exportateur
s 15-20
Stockage
Intermediaire
SOCETES DE SEMENCES
s
Nombre de sociétés
Nombre de
Nettoyage société :
4
Collecte
Collecteurs Souk
Production/
Cultivation CULTIVATEURS
CANAL I CANAL II
INTEGRE NON-INTEGRE
Les huiles essentielles sont des composantes très importantes dans les industries de la
parfumerie et des cosmétiques, où leurs propriétés physiques sont très prisées pour leur
texture, fragrance/arôme et vertus médicales. Le diagramme ci-dessous montre le flux
général du produit depuis la matière première jusqu'à l’utilisation finale.
78
Flux des produits dans l’industrie des Cosmétiques/ Parfums
Agriculture Forêt
Matériel
Produits
végétatif
Synthétiques
Produits Huiles
Extraits Essentielles
Parfums/ cosmétiques
préparé
Extraits Industrie de
Cosmétiques Savons et
Eaux de parfums
détergents
toilette et
Cologne
79
• la consommation humaine
• l'artisanat
B. Etude de cas : la région de Abda
1. Circuit de collecte et de commercialisation des petites ressources
Le circuit de collecte des petites ressources animale et végétale se présente de la même
manière partout ou cette activité s'exerce. Les principaux agents de collecte sont les enfants
bergers et les adultes. Mis à part la partie autoconsommée, le reste fait l'objet de vente aux
intermédiaires commerçants ou aux utilisateurs directs qui sont principalement les femmes.
Circuit de commercialisation et d'utilisation des petites ressources animales
et végétales
Autoconsommation
Intermédiaires
• Voyantes
• fquihs
• personnes âgées
• marchands
ambulants
Vendeurs
Souks
Villes
Utilisateurs
80
2. les principales utilisations des petites ressources
• La pharmacopée traditionnelle
La population locale attribue aux plantes et aux petits animaux des régions des vertus
médicales très étendues.
Produits animaux
∗ hadhoud huppe faciee khmiss sang, cœur, tête stérilité, mémoire
hibou région chair, fumée boutons
∗ mouka
herisson région sang, chair coqueluche, rhumatisme
∗ guenfoud
renard région sang asthme
∗ tâaleb tortue région chair allaitement
* kroun
Pour les animaux Rhapenticum terres tirs tubercules colique/équidés
∗ dad région tubercules boiteries
∗ feleya Echinops région racines non délivrance
∗ taskra région colique cheval
∗ mouka
La part occupée par chaque groupe de produits varie selon la disponibilité et les qualités
médicinales que la population lui associe. La flore est plus abondante fournie environ
60% des produits utilisés. Les animaux à plumes et en particulier la huppe ficée sont très
recherchés à cause de sa disponibilité et la fréquence de son utilisation. Les animaux à
poiles sont plus rares et plus difficile à braconner.
L’hérisson est également abondamment utilisé parce qu’il est facile à capturer.
• La sorcellerie
Les produits fréquemment utilisés sont d’origine animale, bien que dans la plus part des
préparations on recourt à des ingrédients végétaux.
81
Tableau 45 : principaux produits utilisés dans la sorcellerie par ordre décroissant
fréquence
Nom vernaculaire Nom sc./fr origine parties utilisées
d’utilisation
Animaux à plumes
∗ Mouka hibou village entièrement fréquent
∗ lghrab corbeau voisinage entièrement peu fréquent
∗ hedhoud huppe fasciée khmiss entièrement peu fréquent
Animaux à poils
∗ tâaleb renard forêt peau, griffes fréquent
∗ derbane porc -épic falaises piquants fréquent
∗ guenfoud Hérisson Variable Peau fréquent
∗ Halouf Sanglier vers Essaouira peau plus queue peu fréquent
Chat sauvage peau plus queue peu fréquent
∗ El mouch
Ecuriel Champs En entier peu fréquent
∗ Fart El Kheil
Animaux de
Romassage
∗ Lebouya Caméléon arbres en entier vivant et fréquent
mort
Produits végétaux
∗ Elaréor Juniperus thurifera dans la région Feuilles fréquent
∗ Senbel - dans la région feuilles plus fleurs rare
∗ Dereoua Resticia lentiscus dans la région écorce très rare
∗ Hermal Peganun harmota grains fréquent
∗ Fejel Lavandula dans la région fleurs rare
∗ Dad Rhopontiaun acoule région tirs bulbe très rare
Source: Enquete I.A.V Hassan II, 1984
La part occupée par chaque groupe de produits varie selon la disponibilité et les qualités
médicinales que la population lui associe. La flore est plus abondante fournie environ
60% des produits utilisés. Les animaux à plumes et en particulier la huppe ficee sont très
recherchés à cause de sa disponibilité et la fréquence de son utilisation. Les animaux à
poiles sont plus rares et plus difficile à braconner.
L’hérisson est également abondamment utilisé parce qu’il est facile à capturer.
• La consommation humaine
Les espèces consommées sont aussi bien d’origine animale que végétale.
- Le gibier : Il est sédentaire ou migrateur.
Tableau 46 : Les espèces rencontrées dans les régions sont :
fréquence d’animaux Fréquence d’animaux
Gibier période de chasse
chassés braconnés
1. Sédentaires Octobre Janvier
• Perdrix + ++
• Lièvre + ++
• Lapin de garenne + ++
• Canard + +
2. migrateurs
• pigeon Octobre Mars ++ +
• bécassine Octobre Mars ++ +
• caille de blé Janvier Avril ++ +
Avril Juillet ++ +
• tourterelle
Source: Enquête I.A.V Hassan II, 1984
82
- les produits végétaux
parties
Espèces hommes animaux lieu saison
consommées
Nom verna sc. /fr
Bekoula guinamur + + feuille+tige village printemps
al-khebiza malva sp + ++ feuille +fruit village ‘’
al-besbas fenouille + bulbe champs ‘’
guehouan chrysant . + ++ feuille+tige village ‘’
belaamane + feuilles champs ‘’
kerkaz bovin village mars
beroug ovin ‘’ village ‘’
nejem équidés ‘’ village ‘’
talguota + ‘’ champs printemps
ziata + ‘’ village ‘’
• l’artisanat
Il s’agit surtout du palmier nain. Il est utilisé pour faire des nattes, des selles, des paniers.
Le ramassage de cette plante procure aux bergers des revenus annexes.
Conclusions de l’étude
83
Thème V : Ecotourisme
L’activité touristique est souvent associée : aux plages pendant l’été et aux visites des
monuments et des villes impériales.
Une utilisation plus importante des sites naturels et historiques pourrait aisément générer
une demande potentielle d’activité récréative qui pourrait l’étendre au-delà des domaines
du tourisme traditionnel. Les 10.000 visiteurs par an que reçoit le Parc National de
Toubkal indiquent qu’il existe une demande potentielle importante des activités récréatives
liées à la biodiversité.
Le départ même en voyage touristique traduit tout d’abord une fuite des régions les plus
urbanisées et les plus industrialisées - ou l’environnement et d’une manière générale
dégradée- à la recherche d’un autre environnement compensateur des frustrations
quotidiennes des lieux d’habitat et de travail.
Ceci suppose donc que les régions d’accueil des flux touristiques offre un environnement
naturel et humain de qualité.
84
V.1. Le Parc zoologique National
La montagne en général et les sites classés ne font pas l’objet d’exploitation à l’image
des stations balnéaires, la montagne trouve progressivement sa place dans le système
touristique marocain. Elle offre un cadre attrayant et des centres d’intérêt diversifiés.
Toutefois, et à cause de la pauvreté des aménagements, la montagne est timidement
approchée par les visiteurs étrangers à l’exception des randonnées. Le tourisme de
montagne fait l’objet de fréquentation assez sensible de la part des nationaux. La
demande est plutôt populaire et qui tire son origine de pratiques religieuses et
récréatives traditionnelles héritées du passé (Moulay Brahim...etc.). Dans d’autres cas la
fréquentation de la montagne par des nationaux va s’appuyer sur un héritage pus récent
datant de le période coloniale (Ifrane et le Moyen Atlas en général, tourisme d’hiver dans
l’Oukaïmeden, développement de la résidence secondaire : vallée de l’Ourika par
exemple)
La randonnée de montagne attire de plus en plus les visiteurs étrangers, le massif du Haut
Atlas de Marrakech constitue une bonne illustration de ce phénomène mais ne s’y limite
pas uniquement. La prospection des itinéraires date du protectorat est s’est continué
depuis, si bien qu’on estime aujourd’hui que la plupart des itinéraires de Grande
randonnée du Moyen Atlas et des massifs dominants Marrakech et Beni-Mellal sont
reconnus et décrits. La fréquentation la plus dense reste, cependant, limitée au massif de
Toubkal.
Le MAMVA a procédé ces dernières années à des études systématiques des sites
protégés et des parcs nationaux et propose des alternatives de leur gestion qui pourrait
renforcer l’élan de l’ecotourisme dans notre pays. De nos jours la plupart de ces zones
protégées ne sont ouvertes qu’à des activités scientifiques à cause d’une part de leur
fragilité écologique et de leur inaccessibilité par manque d’infrastructure.
85
Les zones protégées
Réserves Biologiques
86
Oued Massa 460 Réserve biologique ; toute exploitation interdite ;
falaises côtières abritant la plus grande des deux
colonies restantes d’ibis chauve.
87
Thème VI : Quelques orientations pour mieux estimer la valeur
associée à la biodiversité
La diversité biologique à fait l’objet par le passé de suivi d’intérêt scientifique parfois
écologique, mais l’évaluation économique de la biodiversité ne présentait pas d’intérêt
pour le planificateur social car ne faisant pas l’objet d’une grandeur de la Comptabilité
Nationale. Les espèces furent globalement localisées, identifié et répertorié par les
chercheurs et les Instituts scientifiques ; mais les indicateurs de gestion économique des
ressources biologique restent à élaborer de telle sorte à ce que cette valeur soit incluse
dans le système de Comptabilité Nationale d’une part et soit conforme aux normes
Internationales de l’autre et ceci pour refléter les richesses réelles du pays et rendre
possible des comparaisons entre pays.
L’objectif de cette partie est de fournir des options d’évaluation des principales
composantes de la biodiversité ayant une signification socio-économique évidente.
Les espèces naturelles et les écosystèmes jouent un rôle important eu égard leur propre
reproduction, leur environnement immédiat ainsi que comme source de survie des
communautés. Il est donc compréhensible de s’intéresser à cet aspect de la biodiversité
qui n’a pas de valeur marchande. Pour ce faire, il est d’abord nécessaire d’identifier les
fonctions écologiques des ressources biologiques pour que l’évaluation économique (coût
économique, valeurs, bénéfices) soit faite. Une stratégie de gestion durable de la
biodiversité nécessite des renseignements écologiques et économiques en plus d’une
volonté sociopolitique pour la faire aboutir. La connaissance de la valeur économique des
ressources biologiques poserait à la société de décider en connaissance de cause de
l’effort à consentir pour assurer la pérennité des espèces et l’équilibre des écosystèmes. Il
est évident que l’allocation des ressources financière par les mécanismes actuels du
marché n’avantage pas l’utilisation des fonds pour un but environnemental, mais un choix
sociétal peut privilégier le future par rapport au présent en intégrant des valeurs non
conventionnelles et des options nouvelles dans le modèle de développement du pays.
Ces valeurs sont souvent exclues de l’évaluation économique à cause des difficultés à
les quantifier. Or les activités qui leur sont associées sont importantes en particulier
les activités récréatives ou celles en relation indirecte avec la biodiversité.
88
4. Ecotourisme et biodiversité
Une exploitation minière des ressources marines pour des besoins économiques à court
terme ne peut avoir comme effet qu’un épuisement des espèces les plus recherchées et
donc un appauvrissement de la biodiversité. Seule une technologie permettant des
captures cycliques et échelonnées dans le temps garantissent le retour de la biodiversité
marine.
8. Agriculture
Les activités agricoles menées par l’homme sont de loin les plus préjudiciables à
diversité biologique. Mis à part les défrichements, la diversité des espèces agricoles n’est
pas sérieusement menacée. La monoculture n’a pas atteint des proportions dramatiques.
L’utilisation des pesticides et des fertilisants chimiques tendent à se généraliser par
contre. Donc l’évaluation doit prendre en considération les retombées de ces technologies
sur la dégradation de la biodiversité. Les productions agricoles qui sont évaluées et dont la
fonction a été identifiée sont celle considérées comme des espèces locales(animales et
végétales). Les espèces introduites ou résultat d’hybridation sont exclues de cette
évaluation. Toutefois il est important de mentionner leur valeur monétaire sachant que la
plupart de ces produits font l’objet de transaction commerciale et que leur fonction est
surtout économique.
89
Thème VII : Synthèse de l’évaluation économique des
ressources essentielles issues de la biodiversité
Lecture du tableau
• plantes
• animaux
• micro-organisme
• Institutions (musée, aquarium, éducatif)
Colonne Principale classes de fonctions : Elle contient des fonctions telles que :
• commercial
• subsistance
• culturelle
• psychologique
• scientifique
• récréative
Colonne valeur non-monétaire : Au cas ou les valeurs monétaires ne sont pas disponibles,
d’autres indicateurs de la valeur ont été utilisés.
• nombre de visiteurs
• nombre d’emplois crées
• intérêt écologique...etc.
90
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Site Espèces Fonctions majeures utilisation spécifique valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
production primaire
Végétation naturelle production primaire alimentation production oxygène
matériel de construction transfert éléments nutritifs
énergie
santé
.habitat, nourriture
pour espèces sauvages
91
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
utilisation
Site Espèces Fonctions majeures valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Autres Couvert végétal Commercial
Essences principales Subsistance
Scientifiques
armoise 103
ciste 44.4
flans d'acacia 3.56
caroubier 650
bruyère 40
laurier 360
lichen 213.5
myrte 15
origan 26
romarin 25
jonc 5
Autres produits de la sylviculture
Crins, déchets non frisés ni fixés sur support 96
Crins divers 37
Feuillages, herbes, mousses divers 1285
Feuillages, herbes, mousses séchés 5
Caroubes SF semoules, farines 9121
Graines de caroube non décortiquées ni moules 87420
Flocons et farine de grains de caroubes 29639
Graines de caroubes diverses 2752
Oignons sauvages 72493
henné en feuilles pour teinture 1
Racines gysophiles ou saponaires d'orient pour teinture 2
Total
92
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Site Espèces Fonctions majeures utilisation spécifique valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Matière tinctoriale diverse 159
Ecorces de mimosa pour le tannage 9
Ecorces diverses pour le tannage 20
Feuilles diverses pour tannage 18
Autres bois pour le tannage 10
Résine de conifère 52
Baumes naturels 6554
Sucs et extraits médicaux 1541
Sucs et extraits divers 4
Agar-agar 109915
Mucilages de caroubes 47035
Mucilages divers 95
Matière végétale diverse brute 67
Crin végétal, 8406
Panicules sans graines de sorgho 83
Alfa, sparte, dissentiges en feuilles brutes 5
Total
93
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Site Espèces Fonctions majeures utilisation spécifique valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Total
94
Valeur annuelle résultant de J'utilisation / existence de la Biodiversité
utilisation valeur
- Espèces Fonctions majeures valeur non monétaire Valeur d'option
spécifique monétaire
de la biodiversité liée à la consommation ou d'existence
non liée à la consommation
Cultures
emploi, revenu aliments
export fibre
sécurité alim huiles
95
Valeur annuelle résultant de J'utilisation / existence de la Biodiversité
utilisation valeur
- Espèces Fonctions majeures valeur non monétaire Valeur d'option
spécifique monétaire
de la biodiversité en 1000 Dh liée à la consommation ou d'existence
non liée à la consommation
Arboriculture Commercial
Substance
- Olives 920000
- Agrumes 1456000
- Raisins de table CINe 812000
Rosacées
- Prunier 1470000
- Pommier
- Poirier
- Péchier
- Abricotier 480000
- Amandier 600000
- Dattier
- Figuier
Total
96
Valeur annuelle résultant de J'utilisation / existence de la Biodiversité
utilisation valeur
- Espèces Fonctions majeures valeur non monétaire Valeur d'option
spécifique monétaire
de la biodiversité liée à la consommation ou d'existence
non liée à la consommation
Total
97
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
utilisation
Site Espèces Fonctions majeures valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Total
98
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Lait de chèvres
Laine
Peaux Tonnes(1000)
Bovin 16
Ovin 30
Caprin 6
Total
Production avicole
Commercial
Subsistance
Produits de aviculture
* Oeufs million unités million dh
Secteur industriel 610 1330
Secteur traditionnel 790
* Viande blanche Tonnes (1000) 3520
Secteur industriel 90
Secteur traditionnel 51
Total
99
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Total
Produits de relevage Commercial
Subsistance
Tonne{moyenne Sans)
. Viandes rouges
- Bovine 91226.25 5500
- ovine 98813 3170
- caprine 14000 700
- cameline
- équine
- porcine
. Lait Millions de litres 2760
- Lait de vache
- Lait de brebis
Total
100
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Ressources Halieutiques
Commercial
Subsistance
Scientifique
Total
101
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Lait de chèvres
Laine
Peaux Tonnes 1000)
Bovine 16
Ovine 30
Caprin 6
Total
Production avicole
Commercial
Subsistance
Produits de aviculture
* Oeufs million unités million dh
Secteur industriel 610 1330
Secteur traditionnel 790
* Viande blanche Tonnes (1000) 3520
Secteur industriel 90
Secteur traditionnel 51
Total
102
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Ressources piscicoles
Poissons
Plan d'eau Truitelles arc en ciel Commerciale
Truites arc adultes En Dh
Black boss licences 94033
Carpes
Oued Truitelles arc en ciel Amodiation 201765
Alevins de truites faris Sportive
Alevins de truites arc Permis 328723
Carpes Amodiation 49725
lacs naturels Truites arc Convention 550888
Brochet
barrages Alevins de truites faris
Alevins de truites arc
Barrages collinaires Alevins de truites arc
Carpes
Canaux Carpes
Rivières
Total
Plantes aquatiques Aliments /Poissons / Mammifères marins
Commercial
Total
103
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Petits mammifères
Lièvre
Lapin
Hérisson
Total
104
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Oiseaux Alimentations
loisirs
Perdreaux
Tourterelle
Caille
aigle ravisseurs
Gangas
Sarcelles
Canard
aigle doré
vautour fauve
cigogne blanche
milan rouge
gypaéie barbu
faucon pélerin
outarde houbara
Bouarfa engoulevent à colier rouge
Total
105
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions valeur
Site Espèces utilisation spécifique valeur non monétaire Valeur d'option
majeures monétaire
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Total
106
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Reptiles
Total
107
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Insectes
Abeilles
Total
108
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Amphibiens
Total
109
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Micro-organismes
Batteries
Levure naturelle de culture 73000
Levure de panification séchée
Levure diverse de panification
Total
110
Valeur annuelle résultant de l'utilisation / existence de la Biodiversité
Fonctions utilisation
Site Espèces valeur monétaire valeur non monétaire Valeur d'option
majeures spécifique
de la biodiversité liée à la consommation ou d’existence
non liée à la consommation
Virus
Total
111
112