17.6 - Exercice Stockage Latent 2021-03-15
17.6 - Exercice Stockage Latent 2021-03-15
17.6 - Exercice Stockage Latent 2021-03-15
Dans le présent exercice, l’attention se porte sur la possibilité de rafraîchir deux couvées de poulets pendant
les périodes les plus chaudes de l’été au Québec. En effet, un poulet d’élevage arrivé à maturité (2.3 kg)
dégage environ 7-8W de puissance (chaleur sensible), cette faible puissance unitaire multipliée par 20 000 à
25 000 animaux par étage d’un bâtiment avicole donne une charge thermique importante.
En janvier, on note que jamais la température extérieure ne se rapproche de la consigne. Donc, malgré le
dégagement de chaleur des animaux, point besoin de rafraîchir puisque les animaux et le gaz vont permettre
de maintenir la consigne. Les données en rouge de la période inter élevage (jour 36 au jour 52) ne sont pas
significative : dans cette période, le bâtiment est vide. Mais on constate qu’après les 3è, 4è et 5è élevages,
la température extérieure atteint ou dépasse la consigne souhaitée.
Puisque les animaux dégagent des kW de puissance, la solution consiste à ventiler, parfois avec des débits de
200 000 à 300 000 CFM, ce qui génère des factures d’électricité de plusieurs milliers de dollars.
Le projet consiste à concevoir un réservoir de neige suffisant pour climatiser les poulaillers lors des trois
peaks de chaleur causés par la coïncidence de deux fins d'élevage et de température élevées.
On suppose que 80 % de toute l'énergie contenue dans la neige accumulée sera transférée dans l'échangeur.
La charge de climatisation est alors de 150 kW (7,5 W par animal x 20 000) pendant une période de 10 jours
(10 jours x 24 heures/jour x 3600 s/heure) et ça trois fois.
On écrête la charge à partir du jour 25 des élevages à 100 kW (évacués par la ventilation). La charge à
compenser par la fonte de la neige est de 50kW sur la période de 10 jours.
Figure 1 : 7 cycles d’élevages sur une année : T consigne (rouge) et T extérieure (bleu).
L’essentiel du projet repose sur la densité de la neige (Figure 2) dans un réservoir adjacent au bâtiment qui
sera créé pendant l’hiver par les opérations de déneigement de l’aviculteur : il emploie la neige qu’il doit
déplacer en hiver pour la mettre dans une fosse qui sera recouverte de bran de scie (isolation en avril). Pour
les besoins de l’estimer, cette densité est estimée à 600 kg/m3. Ce qui correspond à une neige très dense de
type névé.
Le réservoir de stockage se retrouve donc dans un état voisin du « Firn » au début du printemps.
Schématiquement, ce type de système ressemble à ce qui a été installé à l’hôpital de Sundsvall en Suède et
représenté à la Figure 3. Cependant, plutôt que d’installer un échangeur externe, l’eau à 2oC entre dans le
bâtiment avicole et passe dans un échangeur eau-air à ailettes verticales dans le bâtiment avicole.
QUESTIONS
Données :
• Chaleur spécifique de fusion de la galce : h_sf = 334 kJ/kg
• Densité de la neige type névé : rho_névé = 600 kg/m3
• Densité de la neige type fraîche : rho_fraîche = 100 kg/m3
• Coût marginale du kWh : Unit_cost = 0,06 $/kWh
Question 1 : Quelle doit être le volume de neige névé pour être en mesure d’absorber trois fois durant l’été
les 50 kW de chaleur pendant 10 jours ? Attention de bien considérer l’efficacité de l’échangeur à 80%.
Question 3 : Combien de neige fraîche (100 kg/m3) en volume l’aviculteur doit il empiler dans le réservoir ?
Et s’il tombe 4 m de neige fraiche par an (durant l’hiver) quelle surface doit-il déneiger ?
Question 4 : Si on néglige les pertes, quelle est la valeur de l’électricité qui aurait été requise pour ventiler et
extraire la chaleur émise par les oiseaux ? Dans quelle mesure le système est-il rentable ?
Question 5 : Quel devrait être le débit de pompage de l’eau pour que la différence de température entre
l’entrée et la sortie de l’échangeur soit de 4oC au maximum (Tin = 2oC et Tout = 6oC) ?
RÉPONSES
Question 1 : Quelle doit être le volume de neige névé pour être en mesure d’absorber trois fois durant l’été
les 50 kW de chaleur pendant 10 jours ? Attention de bien considérer l’efficacité de l’échangeur à 80%.
//Neige
h_sf = 334 //Spefic heat of fusion of ice, kJ/kg
rho_snow = 600 //Density of snow in the bank, kg/m3
E_snow = rho_snow*Vol_Snow*h_sf //Energy retreived from snow bank, kJ
E_snow_kWh = E_snow/3600 //Energy retreived from snow bank, kWh
L’énergie qui sera fournie par la neige est simplement la masse de neige multipliée par la chaleur latente de
fusion de la neige.
//Birds
q_maxbirds = 50 //Power (average) disipated over the period, kW
t= 10*24*3600*3 //Time of use, s
E_birds = q_maxbirds*t //Energy provide by the birds, kJ
E_birds_kWh = E_birds/3600 //Energy retreived from snow bank, kWh
L’énergie produite par les oiseaux, qui doit être évacuée, est simplement le produit de la puissance à
compenser (50kW) multipliée par la durée (10 jours) et le tout multiplier par trois car on désire avoir
suffisamment de neige pour employer le stockage trois fois pendant l’été.
//Balance
Eff = 0.8 //Overall system efficiency, -
E_birds = Eff*E_snow //Energy balance, kJ
Losses = (1-Eff)*E_snow //Energy losses, kJ
L’énergie produite par les oiseaux qui doit être évacuée correspond à une fraction de ce qui doit être retirée
de la banque de neige en raison du rendement globale proposé pour le système complet.
Dans ce système d’équations, on trouve (avec les données et hypothèses formulées) que le volume de neige
requis est de 808,4 m3 (Les oiseux dégagent ou produisent 36 MWh et la neige en fondant absorbe 45 MWh
d’énergie. Les pertes sont alors de 9 MWh sur les trois périodes de fonte).
//Réservoir
Depth = 1 //Reservoir, depth, m
Height = 1 //Reservoir, height, m
Width = 4 //Reservoir, width, m
Vol_Snow = (Depth+Height)*Width*Lenght //Reservoir volume, m3
Un parallélépipède rectangle de 2 x 4 x 101m est requis pour constituer un volume de neige de 808 m3. Cela
constitue un réservoir plus long que le bâtiment lui-même.
Question 3 : Combien de neige fraîche (100 kg/m3) en volume l’aviculteur doit il empiler dans le réservoir ?
Et s’il tombe 4 m de neige fraiche par an (durant l’hiver) quelle surface doit-il déneiger ?
Il doit déplacer 6 fois plus de neige fraiche que de neige ultimement compactée. Ceci représente 4850 m3
ou une surface de 1213 m2 pendant l’hiver. Un travail considérable qui requiert davantage de travail que de
déneiger l’accès au bâtiment.
Question 4 : Si on néglige les pertes, quelle est la valeur de l’électricité qui aurait été requise pour ventiler et
extraire la chaleur émise par les oiseaux? Dans quelle mesure le système est-il rentable?
Au coût marginal de 0,06$/kWh, la valeur de l’énergie, si elle avait été extraite par un ventilateur, est de
$2160 ce qui indique (négligent les frais de fonctionnement du système à neige) que les économies
engendrées pour rafraîchir les poulets seraient de 2160$ pour la saison estivale. Ceci néglige le coût
d’installation, l’intérêt sur l’argent emprunté pour réaliser le projet ou l’intérêt sur l’argent qui aurait été
placé si l’installation était payée comptant, les frais de récolte de la neige supplémentaires aux frais de
déneigement normaux, les frais d’achat ou de production de bran de scie pour isoler le réservoir de neige,
les frais de nettoyage du filtre à la fin de l’été, etc.
Question 5 : Quel devrait être le débit de pompage de l’eau pour que la différence de température entre
l’entrée et la sortie de l’échangeur soit de 4oC au maximum (Tin = 2oC et Tout = 6oC)
Pour répondre à cette question, il faut effectuer un certain nombre d’hypothèses. Il a été spécifié que les
pertes entre le réservoir de neige qui fond et la charge à évacuer sont de 80%. Pour poursuivre le
raisonnement, il faut considérer la partie de l’énergie contenue dans la neige qui équilibre toutes les
pertes/gains thermique :
1) les gains en provenance du sol (le sol injecte de l’énergie qui fait fondre la neige) ;
2) les gains en provenance de la pluie qui tombe (et vient faire fondre la neige) ;
3) les gains de surface par convection et rayonnement du bran de scie avec le soleil, l’environnement et
l’air (qui aussi en générale contribuent de manière prépondérante aux pertes de pouvoir
rafraichissant) ;
4) les pertes intrinsèques de l’échangeur (ici ce sont des pertes, enfin des gains thermiques dans la
tuyauterie et le fait que L’échangeur ne peut être efficace à 100%).
Pour simplifier le problème, il sera considéré que ces pertes (ou gains) sont toutes égales (donc 5%) entre
elles. Ainsi, les puissances moyennes en fonctionnement du système sont exprimées telles que :
//Puissances
q_snow = q_maxbirds/Eff //Power (average) delivered by snowmelt, kW
q_ground = 0.05*q_snow //Power (average) delivered by the ground, kW
q_rain = 0.05*q_snow //Power (average) delivered by the falling rain on the reservoir, kW
q_surface = 0.05*q_snow //Power (average) delivered by the surface exposed to sunlight and
warm air, kW
q_HX =0.05*q_snow //Power (average) losses by the heat exchager and piping, kW
q_check = q_maxbirds+q_ground+q_rain+q_surface+q_HX-q_snow //Balance check
La dernière équation ici indique un bilan qui doit être égal à 0 si tout est correctement implanté.
Ainsi, si globalement le rendement est de 80%, 15% des pertes ont lieu en raison du sol, de la surface et de
la pluie, les 5% restant étant perdues dans l’échangeur et la tuyauterie. Il entre donc 85% (pas 80%) de la
puissance de fonte dans l’échangeur côté eau. Puisque la puissance à l’échangeur est donnée par le débit
massique x la chaleur spécifique massique x la différence de température entre l’entrée et le sortie, le débit
massique est alors de 11,38 kg/heure.