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Sujet
Année universitaire
2020 - 2021
Remerciements
En premier, nous remercions le Bon Dieu le tout puissant de nous avoir
donné de la santé, le courage et la patience pour être ce que nous sommes
aujourd’hui et pour mener ce modeste travail ;
Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à notre promoteur Mr
MEZIANI Yacine pour ses orientations, son aide et ses précieux conseils;
Nous remercions très sincèrement les membres du jury, Mr
ZERKHFAOUI Lyes le président et l’examinatrice Mme NANECHE
Fariza d’avoir bien voulu accepter d’évaluer notre travail ;
Nous voulons aussi témoigner notre reconnaissance et exprimer toute notre
gratitude à nos enseignants qui ont participé pour une grande part dans
notre formation ;
Enfin nous adressons un grand merci à nos familles et à toute personne
ayant contribué de près ou de loin à la réalisation de ce modeste travail.
Liste des figures
Figure n°1 : Les 5 forces de M. Porter ........................................................................................ 10
Figure n°8 : Le modèle des cinq forces concurrentielles de Michael Porter .............................. 29
Tableau n°3 : Tableau récapitulatif des critères pour le choix des fonctions et processus ......... 46
Les entreprises évoluent depuis plus d’un demi-siècle dans un environnement de plus
en plus turbulent. Ces dernière sont les résultats d’évolutions diverses, telles que : la
mondialisation, le développement des nouvelles technologies de l’information et de
communication (NTIC). À partir de là, le processus de décision stratégique, a dû lui-même
s’adapter à cet environnement instable.
En effet, ils ont été élaborés par les théoriciens du management et de la stratégie, par
des cabinets de conseil et des praticiens qui généralement ont une double casquette. Ils évoluent
au sein des grandes firmes, tout en dispensant des cours dans des universités prestigieuses.
Michael Porter, Igor Ansoff et d’autres, ont mis en place des outils d’analyse stratégique comme
1
Introduction Générale
la chaine de valeur (1985), les cinq forces concurrentielles (1979), la matrice de choix
stratégique d’Igor Ansoff (1957). Des cabinets de conseil, comme le Boston Consulting Group
(1963), McKinsey, Arthur D.Little, ont mis en place des matrices plus au moins élaborées et
sophistiquées, pour aider les managers dans leurs prises de décisions.
Ces outils sont destinés principalement aux grandes firmes, car ces dernières évoluent
dans des environnements concurrentiels âpres, avec un très grand nombre de concurrents, mais
aussi avec un portefeuille d’activités très diversifié, composé de dizaines de domaines
d’activités. Ces grandes entreprises disposent aussi d’un cadre managérial de haut niveau,
capable d’utiliser avec pertinence ces outils, mais aussi, elles disposent de grandes ressources
financières, pour faire appel le cas échéant, à des cabinets de conseil externe.
Les managers sont très souvent amenés à prendre plusieurs décisions aux conséquences
variables et dont la qualité globale est déterminante pour les résultats de leur organisation. Il est
ainsi fréquent que des décisions stratégiques dans les entreprises mettent en jeu des pressions
provenant de groupes divers, tels que les actionnaires, les concurrents, les organismes publics,
les fournisseurs, les salariés et les managers. Ces pressions se traduisent souvent par la nécessité
de modifier la méthode de prise de décision, voire de changer les décisions antérieurement
prises.
Pour étudier comment les managers prennent des décisions, il faut se poser un certain
nombre de questions relatives à la définition même de la notion de décision.
On peut définir la décision comme étant un «acte par lequel un ou des décideurs opèrent
un choix entre plusieurs options permettant d’apporter une solution satisfaisante à un problème
donné ». Cette notion de décision a évolué dans le temps au fur et à mesure que ce sont
transformés et complexifiés les procédures de prise de décision. Au sens classique du terme on
assimile la décision à l’acte par lequel un individu (disposant du pouvoir de décider) prend les
mesures favorisant la création et la répartition des richesses dans une entreprise en s’appuyant
sur un ensemble d’informations à sa disposition sur le marché.
Dans son approche plus moderne, la prise de décision apparaît plutôt comme « un
processus d’engagement progressif, connecté à d’autres, marqué par l’existence reconnue de
plusieurs chemins pour parvenir au même et unique but » (Lucien Sfez). Les évolutions du
concept de décision est révélatrice d’un certain nombre d’évolutions dans la manière
d’appréhender le processus de la prise de décision qui n’est plus un acte unique et constant
fondé sur la recherche du profit mais repose sur un ensemble successif de décisions de moindre
2
Introduction Générale
portée. La décision n’est plus fondée sur la recherche d’un seul objectif mais intègre un nombre
plus important de variables. La décision intervient dans un contexte plus aléatoire dans le sens
ou la manière d’atteindre l’objectif poursuivi peut passer par différents types d’actions. Ces
évolutions sont compréhensibles car elles ne font que souligner les mutations du système
productif. L’environnement de l’entreprise est devenu plus complexe, plus incertain aussi et la
prise de décision ne repose plus sur un seul individu mais peut être partagée entre un nombre
élevé d’acteurs agissant au sein de l’entreprise. Cette multiplication du nombre de décideurs
reflète par ailleurs la diversité des décisions qui doivent être prises dans une entreprise.1
Problématique
Dans le cadre de notre travail de recherche nous allons voir quels sont les différents ainsi
les résultats des outils d’analyses stratégiques utilisés au sein de l’entreprise Mont Djurdjura
qui est une entreprise de production d’eau minérale et de boissons non alcoolisées, ainsi nous
allons voire l’efficacité de ses outils dans le processus de prise de décision
Avant de trancher sur le sujet, nous sommes tenus de poser la problématique suivante :
« Dans quelle mesure, trouve-t-on la finalité des outils d’analyses stratégiques dans une
réflexion et d’apport au processus de prise de décision ? »
En termes de méthodologie, nous avons opté pour une démarche descriptive pour le
volet théorique et le volet empirique. La démarche descriptive nous aidera dans la description
du champ théorique élaboré tout au long de ces dernières décennies dans les domaines du
management, du management stratégique, et de la stratégie d’entreprise.
1
Association française des planificateurs et stratégies d’entreprise, management stratégique des PME/PMI :
guide méthodologique, economica , 1991
3
Introduction Générale
domaine qui traite l’aspect théorique de la stratégie d’entreprise, mais aussi, des ouvrages
consacrés à l’étude de cas pratiques, afin de voir la mise en application des concepts qui nous
intéressent ainsi que des articles scientifiques et des revues sur internet.
En effet, nous tenons à souligner l’intérêt qu’a présenté ce thème pour nous, et les pistes
de réflexion qu’il a suscitées, nous avons tenté de démontrer qu’elles peuvent être les avantages
et les inconvénients de l’utilisation des outils d’analyse stratégique au sein des PME, mais
aussi, le contexte de leur utilisations .
Plan de travail
Le troisième chapitre, sera illustrer par un cas pratique, l’apport des outils d’analyses
stratégique dans la prise de décision au sein de l’entreprise MONT DJURDJURA, Il s’agira en
premier lieu de présenter le déroulement des phases de la démarche stratégiques auxquelles
nous avons pris part, la description des outils réellement utilisés. Ensuite, on y présentera les
résultats et les discussions autour de l’utilisation de ces outils (pertinence ou non de leur
utilisation).
4
Chapitre 1
Les outils d’analyse stratégique d’aide
à la prise de décision
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Introduction chapitre I
Que ce soit dans sa vie quotidienne ou en projet, l’être humain prend un grand nombre
de décisions, d’envergure et d’enjeux différents. Elles peuvent êtres instantanés, comme le
choix d’un programme télévisé ou très longue, comme le choix d’une maison, mais elle
correspond toujours à une même succession d’étapes : il faut d’abord générer des solutions,
les évaluer pour pouvoir faire le choix qui constitue la prise de décision. Ensuite, cette
décision doit être concrétisée par un ensemble d’actions et enfin, les effets ou impact de cette
décision sont mémorisés pour servir de leçon aux décisions futures.
Les outils de formulation de la stratégie, sont en effet un concept dont l’étude s’avère
toujours utile pour les entreprises. la profusion des outils guidant les entreprises dans la
construction de leurs stratégie , donne aux chefs d’entreprises et aux managers un choix très
large pour la mise en place de leur stratégie , reste encore ouvert , dans la mesure ou la
majorité des travaux de recherches mettent l’accent uniquement sur les mérités et les limites
des outils d’aide a la prise de décision et la formulation de la stratégie , et sans aucune
référence aux dimensions organisationnelles et environnementales des entreprises .
Nous allons essayer dans ce premier chapitre de mettre la lumière sur le processus
décisionnel et les outils d’analyse stratégiques qui contribuer a la prise de décision, ainsi les
deux diagnostics (interne et externe) puis on donnera une synthèse sur le diagnostic
stratégique.2
2
Henry Mintzberg , Bruce Ahlstrand , Joseph lempel , Safari en pays stratégie : l’exploration des grands
courants de la pensée strategique ,Paris , Village mondial , 1999 .
5
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
La stratégie d’entreprise représente les choix effectués par le dirigeant au sujet des
ressources de l’entreprise engageant l’activité sur le long terme, en configurant son périmètre
d’activité, la stratégie d’entreprise doit répondre aux attentes des parties prenantes de
l’entreprise, pour obtenir un avantage concurrentiel, et créer de la valeur pour l’entreprise vis-
à-vis les clients.
Les outils stratégiques ont pour but d’aider a la réflexion et a la prise de décision.
Attention toutefois a l’effet contreproductif de ces outils en effet, s’ils sont d’une grande aide
dans la détermination de la stratégie en cas de bonne utilisation ils peuvent mener a l’inverse,
a une mauvaise conclusion sur l’activité et donc de mauvaise prises de décision en cas de
mauvaise utilisation.
Les outils analytiques renvoient à des démarches plus ou moins structurés, certaines
très linéaires, d’autres plus itératives, (Ramanatsoa1984), (Desreumaux1993). Quatre
propriétés de base caractérisent les outils analytiques.
- Ces outils sont mécaniques et formalisés relevant typiquement de l’esprit cartésien. ils
procèdent par une suite d’étapes logiques, ordonnées impliquant chacune l’analyse
formelle.
- Ces outils privilégient la rigueur et l’aspect systématiques. le décideur produit une liste
des choix possibles et les compare ensuite systématiquement élément par élément en
fonction d’une ou plusieurs dimensions fixées préalablement.3
3
Alain Desreumaux , Xavier Lecocq, WanessaWarnier , op.cit,p 225 .
6
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
- Ces outils reposent principalement sur des donnés quantitatives. Ils présupposent que
l’on peut identifier et quantifier tous les facteurs pertinents par rapport à leur impact
absolu ou relatif.
- Ces outils renvoient a un raisonnement fermé se découlent a l’intérieur des mêmes
registres portant sur des paramètres fixes. parmi ces outils analytiques, on trouve entre
autres : le modèle LCAG ou SWOT, le modèle d’Ansoff , les modèles de portefeuille
(BCG, Mc Kinsey …) , le modèle des cinq forces concurrentielles de porter , le
modèle de la chaine de valeur de porter, le modèle de cycle de vie du produit .
1- Ces outils sont moins structurés et plus itératifs, se déroulant non pas d’une façon
entièrement déterminée et linéaire, mais de façon itérative en fonction des nouvelles
données
2- Ces outils donnent la priorité à l’imagination, à l’intuition, au jugement et a
l’expérience. La rationalité des outils analytiques est une qualité délaissée au profit de
la compréhension et de l’interprétation que le sujet fait de la réalité, et de la
simplification des cartes cognitives (représentation mentale), ou les représentations
obtenues seraient riches de ses éléments essentiels.
3- Ces outils sont de nature plus qualitative, sans pour autant rejeter les outils formalisés
et de bases quantitatives. Ils mettent principalement l’accent sur des données
qualitatives qui aident, tant a la perception des problèmes et leur analyse, qu’a la
recherche et la construction d’idées de solution
Répétitives ou fréquentatives
Bernard Ramanantosa ; Voyage en stratégie , Revue Française du Marketing , n°4,1984 .
Alain Desreumaux , Xavier Lecocq , Wanessa Wanier , Op.cit.p 225 .
7
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
8
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Selon M. Porter, l’intensité étudiée dépend de la pression exercée par cinq principales
forces que l’on peut décomposer de la manière suivante
Les concurrents directs déjà présents sur le marché exercent une forte menace quand
1. Ils peuvent miser sur une des variables du mix marketing avec efficacité (produit
original ou de qualité supérieure, prix bas, accord privilégié avec certains distributeurs,
communication agressive et percutante ;
2. Les obstacles a l’entrée sont faibles ( besoins en capitaux limités , faible différenciation
des produits , peu de possibilité d’économie d’échelle , effet d’expérience réduit accès
aisé a certains circuits de distribution , clientèle volatile a la recherche permanente de
nouveautés …)
- Les fonctions remplies par les produits du secteur sont satisfaits par d’autres
catégories de produits avec un rapport qualité/cout avantageux (ex : train par rapport a
l’avion ou l’automobile ; services de location de voitures par rapport a la vente de
véhicules) ;
- Les produits mis sur le marché peuvent s appuyer sur des technologies nouvelles
innovantes (CD par rapport aux casettes ; DVD par rapport aux cassettes
9
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
- Les fournisseurs sont peu nombreux et concentrés (effets de taille et pouvoir financier)
- L’activité de l’entreprise n’est pas essentielle a leur développement (faible CA)
- Les fournisseurs proposent des éléments (composants, équipements, accessoires,
fournitures) essentiels a l’activité de l’entreprise et difficilement remplaçables.
- Les fournisseurs ont la possibilité et l’intérêt de réaliser une intégration en aval.
Produits de substitutions
4
Diagnostic stratégique, évaluer la compétitivité de l’entreprise, diagnostic stratégique en pratique, P.146,
Olivier Meier ,préface de Michel Bisac , Dunod .
10
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
La vigueur de ces forces varie d’un secteur à l’autre et peut changer a mesure que le
secteur évolue. Il en résulte que les secteurs ou domaines d’activités étudiés ne sont pas tous
identiques du point de vue de leur rentabilité et de leur attrait pour les firmes. Dans les
secteurs ou la pression exercée par une ou plusieurs de ces forces est intense, peu de firmes
parviennent a des rendements intéressants, compte tenu des risques encourus, il est donc
important pour l’entreprise, de savoir si elle se trouve dans un domaine d’activité a priori
attractif (rentable) et les risques éventuels auxquels elle doit faire face.
Un diagnostic d’entreprise demande au delà d’une analyse externe, l’étude détaillé des
forces et faiblesses de la firme par domaine d’activité, afin de mieux apprécier sa position
concurrentielles sur ses marchés. L’analyse systématique des sources d’avantages
concurrentiels et de ses principales fonctions doivent contribuer à formuler des politiques
fonctionnelles et une structure organisationnelle adaptées aux stratégies définies.
Une entreprise est une unité économique de production qui assure un certain nombre
de fonctions. Ces dernières appartiennent a ce que porter (1983) appelle la «la chaine de
valeur », composée a la fois d’activités hiérarchisées au sein du processus de production et
d’activités de soutien a ce même processus. La chaine de valeur décompose l’entreprise en
deux grands types d’activités créatrices de valeur. Les activités principales correspondent aux
différentes activités opérationnelles nécessaires au développement des produits et service. Les
activités de support sont censées soutenir les activités principales.
11
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Une entreprise peut ainsi améliorer son avantage concurrentiel en optimisant ses
interconnexions internes et externes. La chaine de valeur constitue un outil d’analyse efficace
pour visualiser l’ensemble des activités de l’entreprise et repérer les sources potentielles
d’économies de couts et de différenciation.5
L’idée de porter (1983) est qu’une entreprise obtienne un avantage par les couts si elle
réalise ses activités créatrices de valeur a un cout cumulé inferieur à celui de ses concurrents.
L’auteur a ainsi identifié différentes phases d’analyse des couts :
5
Diagnostic stratégique, évaluer la compétitivité de l’entreprise, diagnostic stratégique en pratique, P.158,
Olivier Meier ,préface de Michel Bisac , Dunod .
12
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
- Déterminer les facteurs d’évolution des couts. M. Porter a répertorié 10 grands types
de facteurs qui ont une incidence sur les couts : les économies d’échelles , les effets
d’apprentissage ou effets de diffusion , le taux d’activité ou taux d’utilisation du
potentiel de production , la fluidité des liaisons a l’intérieur de l’Enterprise , les
interconnections dans l’entreprise ( partage d’un même savoir faire ) , l’intégration (
plus une entreprise est intégrée , plus ses couts sont faibles ), la gestion du temps , les
facteurs institutionnels (taux de syndicalisation , réglementation des pouvoirs publics
), la localisation ;
- Evaluer les couts des concurrents. Certaines entreprises ont recours au benchmarking,
en observant ce que font d’autres entreprises (concurrentes ou non) et identifiant leur
propre chaine de valeur et les couts qui y sont associés. il est difficile d’avoir des
informations sur ses concurrents. il est difficile d’avoir des informations sur ses
concurrents. il existe plusieurs méthodes pour obtenir des informations, a travers des
discussions avec des clients et fournisseurs, dans des interviews, sur des documents
écrits (même comptables, a travers la mise en place d’un système de veille
(information peut être déformée) ;
- Elaborer une stratégie permettant d’acquérir un avantage par les couts par le contrôle
des facteurs d’évolution des couts afin d’éviter une augmentation de ces couts, voire,
d’obtenir une réduction des couts, remodeler la chaine de valeur en modifiant certains
éléments de l’entreprise
- Accompagner ce changement par différentes actions avec la formation du personnel,
motivation du personnel, diffusion d’une culture d’entreprise, adoption de
programmes formels de réduction de couts, recherche systématique de
l’automatisation …
Toujours selon porter (porter 1983), une entreprise peut aussi se différencier de ses
concurrents quand elle parvient à acquérir une caractéristique unique a laquelle les clients
attachent de la valeur. La différenciation est intéressante pour l’entreprise si le surprix obtenu
dépasse le cout supplémentaire de la différenciation.
Porter (1983) préconise ainsi les étapes suivantes en matière de recherche d’avantage
concurrentiel par la différenciation et la chaine de valeur :
13
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
- Identifier la chaine de valeur du client .une entreprise peut créer de la valeur pour un
client par une diminution des couts pour le client, par une amélioration des services
rendus ;
- Définir les critères d’achats des clients et leur hiérarchie. il existe 2 types de critères ;
les critères d’utilisation et les critères de signalisation
- Déterminer les caractéristiques uniques de la chaine de valeur qui assurent une partie
de l’avantage concurrentiel (qualité, délai de livraison, sécurité du produit, facilité
d’emploi …)
- Calculer et évaluer le cout de différenciation ;
- Prendre des mesures permettant de réussir durablement la différenciation. il s’agit ici
d’accroitre les sources de différenciation dans les chaines de valeurs, en transformant
le cout de la différenciation en avantage, en décelant des critères d’achat encore
inconnus, en réagissant rapidement au changement des critères d’achat des clients ou
des circuits de distribution, ou encore en évaluant la durabilité de la stratégie de
différenciation retenue.
14
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Le boston consulting group structure sa matrice d’analyse stratégique a partir des taux
de croissance des segments stratégiques (une croissance élevée implique des liquidités
importantes, et inversement) et des parts de marché relatives de l’entreprise sur chacun des
segments (une part de marché élevé permet de dégager des ressources financiers importantes
et inversement). Cette méthode d’analyse, la plus ancienne, accorde donc une place
importante à la dimension financière, en établissant un lien entre d’une part, les parts de
marché et les surplus de liquidités, et d’autre part entre les taux croissance et les besoins de
liquidités.
Lorsque le taux de croissance de l’activité est faible et sa position sur le marché est
forte, l’entreprise a peu de besoin de liquidités pour soutenir la croissance et va en même
temps pouvoir réaliser des liquidités importantes (compte tenu de sa part de marché).
L’entreprise est donc dans une situation très favorable. Elle a peu d’investissement
complémentaire à faire et sa position sur le marché lui permet de générer d’importantes
liquidités. L’entreprise va donc avoir tendance à maintenir sa position sur le marché
Lorsque le taux de croissance de l’activité est élevé et sa position sur le marché est
forte, l’entreprise a fortement besoin de liquidités pour soutenir la croissance de son activité.
Les investissements à réaliser peuvent être néanmoins compensés par la réalisation de
liquidités importantes liées à l’obtention de PM élevée. L’entreprise va donc avoir tendance à
renforcer sa position sur le marché afin de trouver un juste équilibre entre le besoin de
liquidités et la réalisation de liquidités.
15
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Lorsque le taux de croissance de l’activité est élevé et sa position sur le marché est
faible, l’entreprise a fortement besoin de liquidités pour soutenir la croissance de son activité.
Les investissements à réaliser ne peuvent pas être compensés par la réalisation de liquidités
importantes (en raison de PM faibles). L’entreprise se trouve par conséquent face à un
dilemme. Ou elle se retire de l’activité compte tenu de l’importance des investissements à
réaliser. Ou elle choisit de rester au sein du domaine d’activité mais en se focalisant sur un
segment particulier du marché pour éviter des besoins trop importants en terme de liquidités
Lorsque le taux de croissance de l’activité est faible et sa position sur le marché est
faible, l’entreprise n’a pas intérêt à rester sur un domaine d’activité qui se trouve en situation
de déclin. L’entreprise va donc généralement choisir d’abandonner l’activité
16
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Mac Kinsey est très actif en France auprès des grosses PME. Il s’est intéressé à
l’analyse du portefeuille d’activité de l’entreprise. Ce modèle prend en compte deux
dimensions ; l’attractivité du secteur et la position concurrentielle de l’entreprise sur un DAS.
Pour définir ces deux dimensions, la matrice Mc Kinsey utilise un modèle qualitatif. Elle
substitue a la logique de critères uniques adaptés a chacun des axes, un ensemble des critères
spécifiques correspondant aux situations en entreprises observés (déterminations d’axe de
type multicritère intégrant des appréciations subjectives)
17
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Les critères retenus pour chacun des deux axes peuvent donc être différents selon les
entreprises et modifies dans le temps en fonction des évolutions de l’environnement et de
l’entreprise. D’où une vision dynamique de l’analyse stratégique.
La matrice Mc Kinsey préconise une stratégie pour chacun des DAS identifiés, repartis
en 9 segments stratégiques. Cette matrice Mc Kinsey présente l’avantage par rapport à la
matrice BCG d’avoir un réalisme plus fort, de prendre en compte l’intérêt stratégique de la
firme. Elle prend notamment en compte un ensemble important de variables qualitatives
(culturelles, organisationnelles, identitaires…) et donne un aperçu des synergies possibles
entre activités.
En revanche, elle s’appuyé sur une méthode assez complexe à mettre en œuvre .de
plus, on peut souligner le risque de subjectivité lors de la sélection des critères, des
pondérations et de la notation. Il y a par conséquent un risque, si on n’y prend pas garde, de
validité au niveau des décisions.
6
Diagnostic stratégique, évaluer la compétitivité de l’entreprise, diagnostic stratégique en pratique, P.184,
Olivier Meier ,préface de Michel Bisac , Dunod .
18
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
La matrice ADL facilite l’établissement d’un lien étroit entre situation stratégique et
situation financière. On identifie alors 4 cas susceptibles d’éclairer la prise de décision
stratégique au regard des équilibres financiers. La matrice ADL préconise une stratégie pour
chacun des segments stratégiques identifiés, repartis en 20 segments stratégiques. Pour chaque
segment, il existe trois principaux choix qui sont ; le développement naturel, le
développement sélectif et le retournement ou abandon.
Dans les deux cas, on cherche a établir une adéquation entre, d’une part la capacité
stratégique de l’organisation et d’autres part les facteurs clés de sucées de l’environnement,
soit en modifiant l’une (par acquisition de nouvelles ressources et compétences), soit en
modifiant les autres (en s’adressant a un nouveau marché ou en cherchant a transformer les
pratiques établies sur le marché existant) .plutôt que de se contenter d’établir une liste qui ne
ferait que transcrire les perceptions des managers, il convient de mener une analyse plus
20
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
structurée afin de déboucher sur des résultats utiles a la formulation de la stratégie. Pour cela,
on peut suivre le cheminement suivant :
7
Henry Mintzberg , (1994), Op.cit,P238.
21
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Analyse interne
Principales O2
Fo1+O2 PS1
(1) (2)
Menaces
Fa2+M1+PS2
principales
M1
(3) (4)
M2
Propositions stratégiques
Source 42 : JP. Halfer ,M,Kalika , J.Osroni , Management stratégique ,9eme éditions, éditions Vuibert , 2013.
Il faut avoir au préalable synthétisé les forces et les faiblesses de l’analyse interne et
les opportunités et menaces de l’analyse externe. Une fois ces étapes effectué,il va falloir
croiser les opportunités et les forces une a une, puis déterminer si cela a un sens. Si a la suite
de ce croisement il y a un sens alors il va en ressortir une proposition stratégique ce qui vas
correspondre dans le tableau a « Fol+02→PS1 ».
22
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Les limites de la matrice SWOT sont d’abord celles de toutes les méthodes
participatives liées a la représentative des participants , aux relations de pouvoir entre les
participants , en particulier dans des contextes socioculturels ou politiques peu démocratiques
ou fort hiérarchisés ou opposés a la participation .
Elle requiert une certaine culture d’ouverture et les participants doivent se sentir en
confiance pour s’exprimer librement, sans quoi tout le processus est biaisé. SWOT est une
méthode subjective. La pertinence et l’efficacité de l’outil, est fonction de la capacité des
contributeurs à être aussi objectifs que possible vis-à-vis de la réalité qu’ils perçoivent. Si le
SWOT est un outil censé faciliter la réflexion pour arriver a définir des stratégies, il peut se
transformer, en cas d’application rigide et mécanique, en un outil qui empêche la réelle
réflexion stratégique.
- Le fait que lors de l’évaluation des forces et des faiblesses, l’apprentissage est sous-
estimé car tout changement stratégique entraine une nouvelle expérience et donc une
prise de risque (ex. Diversification d’activité). de ce fait, aucune organisation ne peut
savoir à l’ avance et avec certitude si une compétence donnée s’avérera une force ou
une faiblesse. pour avancer, il faut innover, faire des expériences, des erreurs et en
tirer des leçons.
- La réflexion est trop détachée de l’action car les stratégies sont définie par du
personnel-cadre de l’organisation , sur base d’informations limitées , d’un résumé
d’une situation simplifiée , qui ne sera pas représentative de la complexité de l’action
.le processus , réunit des informations , les intègre , les manipule , mais comme tout
système formel , il ne peut jamais les intérioriser , les comprendre et les synthétiser .
toute discussion créative risque d’être étouffée.
23
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
L’utilisation de l’outil SWOT est donc à relativiser, a utiliser comme un guide et non
comme une recette à appliquer de manière stricte et contraignante. 8
8
Le modèle LCAG (initial du nom des 4 professeurs de la Harvard Business School : Learned , Christensen ,
Andrews et Guth qui ont proposer ce modèle )
Michel Gervais ; Contrôle de gestion et planification de l’entreprise , Economica , Paris , 1989 .
Alain Desreumaux , Xavier Lecocq , WanessaWarnier , Op,cit, p 227 .
« Representationinteriorisée de l’environement , de ses propriétés métriques , des relations topologiques entre les
sites qui les composent », tiré du livre de . M. Denis ; Image et cognition ; édition PUF ; 1989
Dominique Genelot , Manager dans la complexité , INSEP Edition , paris , 1992
C.K Prahalad., G.Hamel , The corecompetencies of the corporation , Harvard BusinessReview, vol 68,n°3.1990.
24
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
1. Définition de l’environnement
On parle d’environnement pour désigner le contexte externe dans le quel évoluent les
entreprises. Chaque acteur de l’environnement est susceptible de représenter des opportunités
ou des menaces. À partir de là, la formulation de la stratégie exige une analyse de
l’environnement de la part des organisations.
9
Alain CharlesMartinet, (1988),Op.cit,p168.
10
MichaelPorter, (1992), Op.cit,p271
25
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Environnement
politique
Environnement
Environnement
économique démographique
Environnement
Entreprise technologique
Environnement
socioculturel
Environnement
juridique et
Environnement réglementaire
écologique
Source32:.P.Halfer, M.Kalika, J.Orsoni, Management Stratégique, 9eme éditions, édition Vuibert, 2013.
Une fois la macro environnement défini, son diagnostic peut être réalisé à l’aide de
l’outil PESTEL.
26
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Le model PESTEL est l’acronyme de l’étude des tendances politiques, des tendances
économiques, des tendances socio-culturelles , des tendances technologiques ,des tendances
écologiques et des tendances légales. Cet outil permet d’étudier le macro-environnement de
l’entreprise. En premier lieu, ce model permet de catégoriser les grandes tendances de
l’environnement qui peuvent affecter l’organisation et ses concurrents, ensuite, il permet
d’analyser de façon précise l’impact de ces tendances sur l’entreprise .Enfin, il permet de
prévoir l’évolution du macro-environnement par le biais de scénarios et de construire des
réponses adaptées à chaque scénario.
Source33: G.Johnson,K. Scholes, R.Whittington, F.Fréry; Stratégique; 7eme edition; Pearson Education; 2005.
27
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
L’analyse réalisée à l’aide de l’outil PESTEL, permet d’identifier ce qu’on appelle les
« Variables pivot », car tous les facteurs d’influence n’ont pas la même importance. Le degré
d’incertitude concernant l’évolution des différents facteurs, n’est pas identique et l’importance
de ces facteurs varie selon le type d’organisation, auquel on s’intéresse.
Une fois que l’industrie ou le secteur a bien été défini, il est possible de réaliser son diagnostic
à l’aide de «l’outil les cinq forces concurrentielles de Michael Porter».
Une organisation qui n’a aucun concurrent n’a pas besoin de stratégie. Or, les
managers sont généralement préoccupés par les concurrents immédiats, alors que bien
d’autres forces peuvent influencer la compétitivité d’une organisation. Le modèle des 5 forces
de la concurrence, défini par Michael Porter, permet d’identifier les fondements de la
11
MichaelPorter,(1982), Op.cit,p 163.
28
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
concurrence dans une industrie (voir les schéma ci-dessous).Modèle au quel une sixième force
fut rajoutée, il s’agit du pouvoir politique.
Le modèle des cinq forces peut être utilisé dans le cadre de l’élaboration de la
stratégie, afin de mieux comprendre quelles sont les forces à l’œuvre dans l’environnement
concurrentiel d’un domaine d’activité stratégique donné. Le postulat de départ de Porter, est
que l’objectif fondamental d’une organisation est l’obtention d’un avantage concurrentiel, qui
se mesure en dernier ressort par sa capacité à générer du profit pour une entreprise ou à capter
les ressources nécessaires à son existence pour une organisation publique.
Fournisseurs
Les pouvoirs
publics
Pouvoirdenégociation
Nouveaux Menaces
Concurrents Menaces
Produitsde
entrants substitution
Clients
Source34: Adapté de :Michaël E . Porter, Choix stratégiques et concurrence :techniques d'analyse des secteurs et
de la concurrence dans l'industrie ,Economica,1980.
29
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Il découle de ce postulat que la notion de concurrence doit être élargie : sera considéré
comme concurrent tout ce qui peut réduire la capacité d’une entreprise à générer du profit et
plus largement tout ce qui peut empêcher une organisation de constituer un avantage
concurrentiel en limitant son degré de liberté stratégique12. Portera identifié cinq types
d’intervenants qui ont cette capacité13.
3.2. Les intervenants dans le modèle des cinq forces de Michael Porter
- Les concurrents : il s’agit bien entendu des concurrents au sens classique du terme,
c’est-à-dire toutes les organisations qui proposent des biens ou services substituables à ceux
de l’organisation. Leur objectif est bien d’augmenter leur latitude stratégique afin d’accroître
leur propre avantage, éventuellement au détriment de celui de l’organisation (par exemple en
accaparant des parts de marché).
- Les clients et les distributeurs : peuvent être considérés comme des concurrents, car
leur objectif est d’obtenir grâce à leur pouvoir de négociation le maximum de biens ou des
services pour le prix le plus faible possible .Cela aura des conséquences sur le profit généré
par l’entreprise, sauf si elle est capable de répercuter ces baisses de prix sur ses fournisseur
sous ile rapport de forcees t à son avantage.
- Les fournisseurs : utilisent leur propre pouvoir de négociation afin d’accroître leur
profit , par exemple en réduisant la qualité de leur offre ou en augmentant leurs prix.
- Les produit se t/ou services de substitution :le succès stratégique d’une organisation
et, en particulier sa capacité à générer du profit, peut également être fortement altéré, par
l’apparition des produits et/ou services de substitution, qui viennent concurrencer ou rendre
obsolète son offre.
- Les nouveaux entrants potentiels : certaines entreprises qui ne sont pas encore
présentes dans l’industrie, peuvent éventuellement décider d’y intervenir. Cela peut provoquer
des bouleversements considérables à travers une guerre de prix ou une rupture technologique,
ce qui peut entraîner une déstabilisation du secteur, qui se traduira certainement, par une
diminution des résultats des organisations établies.
Une sixième force a été ajoutée ultérieurement à ce schéma, même si Porter ne l’a pas
incluse dans son modèle original, il s’agit du rôle de l’État.
12
MichaelPorter, (1982), Op.cit,p 165.
13
Ibid. p166.
30
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
En règle générale le modèle des cinq fores de Porter doit être utilisé au niveau d’un
DAS, si l’entreprise est présente sur plusieurs DAS, cet outil doit être appliqué sur chacun
d’entre eux. Le modèle de Porter ne représente pas une étude statique de l’environnement , ce
n’est pas une photographie d’un instant précis, il s’agit d’une application dynamique car:
Il est utile de rappeler que le modèle des cinq forces de Porter ne sert pas à énumérer les
forces mais, à les analyser.
Ces deux forces peuvent être présentées simultanément, car elles sont intimement
liées. Toute organisation doit se procurer des ressources , afin de proposer des biens ou des
services. Les relations avec les fournisseurs en amont et avec les distributeur sou les clients
en aval peuvent réduire les marges de manœuvre d’une entreprise, notamment par la
diminution du degré de liberté des choix stratégiques14.
14
GJohnson.,HScholes, FFrery,Stratégique,PubliUnion,2000
31
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
- Il peut s’agir de la substitution d’un produit par un autre, le fax pour la lettre et le
courrier électronique pour le fax constituent de bons exemples. On retrouve ici la
notion de convergence entre différents marchés.
- Il peut y avoir une substitution indirecte, lorsqu’un nouveau produit ou service rend
un autre produit ou service superflu. Par exemple, les progrès de la micro-
informatique permettent aux individus de prendre en charge des tâches préalablement
obtenues auprès de prestataires spécialisés (du secrétariat à l’imprimerie en passant par
les transactions sur Internet).
- Les substitutions génériques, correspondent au cas où différentes offres
correspondant à des besoins différents, sont pourtant en concurrence. Ainsi, les
fabricants et les distributeurs de meubles concurrencent les fournisseurs d’équipement
ménager, de voitures ou de vacances dans le revenu des ménages.
C’est-à-dire de facteurs qui imposent aux nouveaux entrants des coûts structurellement et
durablement supérieurs à ceux des organisations déjà en place. Les barrières à l’entrée
correspondent à tout ce qui peut faire quels entrants potentiels resteront potentiels .Il en existe
trois grandes catégories: les barrières financières , les barrières commerciales et les barrières
de ressources et compétences.
32
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
33
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
distributeurs et les fournisseurs, car ils ont construit une solide réputation auprès des clients et
maîtrisent parfaitement tous les savoir-faire nécessaires. Ce phénomène, est lié à la courbe
d’expérience.
Les organisations doivent évaluer l’intensité de la rivalité qui les oppose à leurs
concurrents directs. L’intensité concurrentielle est particulièrement vive lorsque le secteur est
soumis à une forte pression, c’est-à-dire lorsque les barrières à l’entrée sont faibles, la menace
des substituts et le pouvoir des acheteurs et des fournisseurs élevé. ,d’autres forces peuvent
avoir un impact sur la rivalité entre les concurrents :
34
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Il est possible de croiser les barrières à la sortie avec les barrières à l’entrée, afin de
définir le niveau d’intensité concurrentielle dans un secteur. Il est clair que la pression sera
particulièrement élevée lorsque les barrières à l’entrée sont fortes (il est nécessaire d’investir
massivement pour devenir un concurrent)et les barrières à la sortie tout autant (les
investissements ne sont pas transférables à d’autres domaines d’activité, ce sont les actifs
spécifiques).
Même si Porter n’a pas inclus cette sixième force dans son modèle (essentiellement pour des
raisons idéologiques liées à sa vision libérale de l’économie), elle a indiscutablement sa place.
En effet, l’État et plus généralement toutes les autorités de régulation, qu’elles soient locales
ou supra nationales ont le pouvoir de modifier profondément la capacité des organisations à
générer du profit et plus généralement à tenir leur rôle dans le jeu concurrentiel. Le rôle
concurrentiel des pouvoirs publics comprend de multiples aspects :
Dans certaines industries, l’État joue le rôle d’un client dominant, voire, unique, soit
directement, soit au travers de services publics nationalisés. Réciproquement, l’État peut être
un fournisseur en situation de quasi-monopole. L’État peut également être un concurrent
particulièrement menaçant pour les entreprises privées. Le transport aérien, les
télécommunications ou l’enseignement sont des cas classiques.
35
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Par le biais des subventions, crédits d’impôts et exemptions de taxes, l’État joue un
rôle de financier qui peut favoriser certaines entreprises, en fonction de leur activité, de leur
implantation ou de leur âge. Ces , telles que l’Organisation mondiale du commerce, car
considérées comme une entrave à la concurrence loyale. Le plus souvent, ce sont les
concurrents eux-mêmes qui réclament cette ingérence, afin de construire des barrières à
l’entrée, vis-à-vis de concurrents potentiels. Les arguments utilisés pour inciter l’État à
réguler une industrie, sont de plusieurs types:
Une fois les forces identifiées et leur influence déterminée, l’outil des cinq forces
concurrentielles de Porter, permet la définition de l’intensité concurrentielle et les facteurs
clés de succès(FCS).
Michael porter suggère d’attribuer une note pour chacune des forces afin de calculer
l’intensité concurrentielle. Pour cela, il utilise ce qu’il appelle l’étoile sectorielle (voir schéma
ci-dessous). Le principe est simple, il attribue une note de 1à 5 pour chacune des forces, puis
il synthétise les résultats dans un tableau.
15
HenryMintzberg,(1995),Op.cit,p234.
16
MichaëlE.Porter,(1980), Op.cit,p234.
17
Chan K;Mauborgne,StratégieOcéanBleuouCommentcréerdenouveauxespacesstratégiques,VillageMondial,2005
36
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Pouvoir de négociation
des clients
Pouvoir de
Rivalité entre négociation des
concurrents fournisseurs
Menace des
produits de
substitution
Menace des
nouveaux entrants
Secteur A
Secteur B
Source35: K.Chan, Mauborgne , Stratégie Océan Bleu ou Comment créer de nouveaux espaces stratégiques,
Village Mondial, 2005.
Plus l’intensité concurrentielle est élevée, moins le secteur est attractif, et plus
l’intensité concurrentielle est faible, plus le secteur est attractif. La hiérarchisation des forces
qui s’exercent dans l’industrie, ou le secteur, constitue une condition préalable pour
l’identification des facteurs clés de succès.
37
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Les fournisseurs 1 2 3 4 5
Les clients 1 2 3 4 5
Les concurrents 1 2 3 4 5
Les substituts 1 2 3 4 5
Source 36 : K. Chan, Mauborgne , Stratégie Océan Bleu ou Comment créer de nouveaux espaces stratégiques,
Village Mondial, 2005.
Les facteurs clés de succès sont les éléments stratégiques qu’une organisation doit
maîtriser afin de surpasser la concurrence. Il s’agit d’éléments de toute nature que
l’organisation doit maitriser, pour être compétitive dans un DAS18.
Les FCS correspondent en fait aux facteurs permettant de contrecarrer les 5(+1) forces
de la concurrence. Comme vu précédemment dans la partie consacrée à l’outil des cinq forces
concurrentielles de Michael Porter. Le pouvoir de négociation des acheteurs peut, par
exemple, être limité en créant une marque valorisée par le client final, en établissant un coût
de transfert, en multipliant les réseaux de distribution ou en entamant une intégration vers
l’aval.
18
AlainCharles Martinet,(388),Op.cit,p141
38
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Par ailleurs, étant donné qu’ils résument les conditions de création d’un avantage
concurrentiel, les FCS sont nécessairement liés à la création de la valeur du point de vue des
clients. Or, la perception de la valeur varie d’un domaine d’activité stratégique à l’autre :
certains clients sont avant tout intéressés par les prix, d’autres par la fiabilité, d’autres par
l’image, d’autres encore par les délais de livraison, etc. Chaque DAS se caractérise donc par
une combinaison spécifique de FCS.
On se retrouve ici dans la strate la plus fine, il s’agira alors de faire le diagnostic des
concurrents immédiats. Les entreprises d’un même secteur ne sont pas en concurrence
frontale, il est donc important de savoir repérer ses concurrents directs. Les concurrents
directs d’une organisation sont souvent ceux qui, ont le plus de similitudes avec elle. Pour
analyser la structure de la concurrence, nous allons regrouper les concurrents à partir de leurs
points communs, c’est ce qu’on appelle les groupes stratégiques.
39
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
L’analyse des groupes stratégiques passe par l’élaboration d’un ensemble de critères
de comparaison entre l’organisation et ses concurrents. Ces critères sont classés par catégories
que l’entreprise elle-même définie selon des paramètres qu’elle juge pertinents. Cela va nous
permettre de réaliser un mapping (cartographie) des différents concurrents.
Nous allons en citer quatre catégories, mais la liste peut être encore plus exhaustive.
19
JPHelfer,MKalika,JOrsoni, (2013),Op.cit,p 234.
20
AlainCharles Martinet,(1990),Op.cit,p124
40
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
- La capitalisation;
- Le taux de marge;
- Le ratio d’endettement.
Il s’agit de déterminer :
- Le nombre de succursales;
- Le nombre de salariés;
- La taille des entreprises.
Il s’agit de déterminer
Une fois les critères de comparaison avec les concurrents directs fixés, l’entreprise
peut choisir l’outil adéquat pour effectuer l’analyse.
L’outil terrain de jeu offre cette comparaison selon des critères d’analyse
particulièrement sensibles pour les clients et lui permet pour chaque critère de savoir si elle
est considérée comme plus performante ou moins performante que ses concurrents par ses
clients. Le graphique résultant montre les sujets sur lesquels l’entreprise doit s’améliorer, les
sujets sur lesquels elle est largement leader, les sujets sur lesquels elle possède une avance
41
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
incertaine, les sujets sur lesquels elle doit faire des efforts et enfin les sujets sur lesquels
l’ensemble des concurrents, incluant l’entreprise, ne répondent pas aux attentes des clients.
Il faut choisir les huit critères les plus importants aux yeux des clients, mais le critère
prix ne doit pas être retenu, car il dépend des autres critères. Ensuite il faut établir une échelle
de graduation d’un à cinq pour chaque critère, sur laquelle on va coter l’entreprise ainsi que le
meilleur des concurrents. Par la suite il faut envoyer un questionnaire aux clients qui reprend
les éléments cités au-dessus, pour qu’ils puissent donner leurs réponses.
21
JP Helfer, MKalika, JOrsoni,(2013),Op.cit,p232;
42
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
place car il faut mobiliser beaucoup de personnel. Mais aussi, il faut que ce dernier soit apte à
traduire de manière pertinente les informations collectées.
Dans cette section nous avons identifié les trois niveaux de l’environnement dans
lesquels une organisation évolue (macro-environnement, l’industrie et l’environnement
concurrentiel) et cela dans le cadre du diagnostic externe, ainsi que les outils dont l’entreprise
dispose pour effectuer ce dernier. Nous avons observé que le modèle PESTEL permet
l’analyse du macro-environnement et la construction des scénarios. L’analyse des cinq forces
concurrentielles permet quant à elle, de comprendre le fonctionnement d’une industrie, de
mesurer l’intensité concurrentielle, et d’identifier les facteurs clés de succès. Enfin l’outil
terrain de jeu permet une étude comparative entre l’organisation, et les concurrents directs sur
un ensemble de critères choisis par l’entreprise.
43
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Une stratégie doit viser uniquement un des deux types d’avantage pour un segment de
marché considéré, sous peine de s’enliser dans la voie moyenne.
« Par avantage par les coûts, Porter cible tout ce qui permet à une entreprise d’obtenir
des coûts de réalisation des activités de la "chaîne de valeur" inférieurs à ceux des concurrents
ou tout ce qui permet d’obtenir une chaîne de valeur optimisée par rapport à celles des
concurrents, sur le secteur ou segment convoité »25.La stratégie adoptée vise alors à offrir des
prix nettement inférieurs à la concurrence.
« Par avantage par la différenciation, il doit être entendu tout ce qui permet à
l’entreprise d’offrir au segment de marché convoité une offre différenciée de celle de la
concurrence, avec un surcoût limité et adapté à la création de valeur de l’offre pour le client
22
MichaelPorter ; (traducteur) Philippe DeLavergne, L’avantage concurrentiel, Inter Edition, Paris, 1986.
23
Ibid.
24
Ibid.
25
Ibid.
44
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
»26. La stratégie adoptée vise alors à offrir une solution optimum en termes de performance
pour le client. Cet optimum peut se traduire en performances pures, nettement supérieures ou
en coût de mise en œuvre moindre pour le client. Le diagnostic interne peut être élaboré à
travers trois démarches d’analyse:
Le diagnostic par les fonctions et les processus est une démarche qui consiste à étudier
successivement les différentes fonctions et processus de l’organisation. Cette démarche
s’effectue en trois étapes :
Nous allons à travers cette deuxième étape définir une liste de critères d’évaluation des
forces et faiblesses de l’organisation. Ces critères doivent être adaptés à l’activité de
l’entreprise, il n’existe pas de liste de critères idéale. Cependant, nous allons donner des
exemples de critères pour certaine fonctions et processus. La démarche de construction de ces
listes, peut être effectuée par les tops managers avec l’aide de consultants, le cas échéant. Il
26
Ibid.
45
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
s’agit d’un travail d’introspection délicat et redoutable, car il est question d’une remise en
cause de soi-même pour les dirigeants.
Tableau n°3 : Tableau récapitulatif des critères pour le choix des fonctions et processus
46
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Le concept de chaîne de valeur a été développé par Michael Porter dans le cadre des
stratégies concurrentielles.
27
MichaelPorter,(1986),Op.cit,p313.
28
MichaelPorter,(1986),Op.cit,p315
47
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
optique, l’objectif de toute entreprise consiste à définir une chaîne d’activités, lui permettant
de créer de la valeur au-delà de ses coûts.
Il s’agit des fonctions qui assurent l’offre de produits ou de services, elles sont
directement impliquées dans la création de valeur. Elles peuvent être réparties en cinq
catégories: les approvisionnements, la production, la logistique, la commercialisation et les
services. Cette classification change selon la structure de chaque entreprise, car chacune d’elle
décide, quelles fonctions seront primaires et lesquelles seront de soutiens.
29
Ibid.p316
48
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
Elles améliorent l’efficacité ou l’efficience des fonctions primaires. Elles peuvent être
regroupées en trois catégories.
Cette description des différentes fonctions peut être considérée selon deux points de
vue, lorsqu’on cherche à déterminer la position concurrentielle d’une organisation. Tout
d’abord, on peut la considérer comme une cartographie des différentes activités susceptibles
49
Chapitre 1 : Les outils d’analyse stratégique d’aide à la prise de décision
de créer de la valeur pour les clients. Une organisation peut ainsi être particulièrement
performante dans la gestion des liens entre sa logistique, sa commercialisation et son
développement technologique, mais moins compétente en termes d’approvisionnements et de
production.
50
Chapitre 2
Le processus de prise de décision
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Introduction chapitre II
Le concept de décision a acquis une place centrale dans la pensée managériale a partir
des années 1950.P.DRUCKER précise que la pensée managériale n’a pas donné avant cette
date, d’importance particulière au concept et aux méthodes de prise de décision en tant que
part essentielle des activités du dirigeant d’entreprise . Il a aussi prévu que le concept et les
fondements de la prise de décision représenteront des catégories essentielles de la pensée
managériale.
Dans ce chapitre 2 de la section 1 nous allons voir quels sont les fondements de la
théorie classique de la décision ainsi que ses principales hypothèse, nous verrons ensuite tout
aussi succinctement quels sont les apports de ce qu’il convient d’appeler la théorie
behavioriste.
Nous verrons par la suite dans les sections qui succèdent le processus de prise de
décision, les différents types de décisions et les facteurs qui influencent la prise de décision.30
30
B.Kouider , Théories de la décision, office des publications universitaires 1, place centrale de Ben-aknoun,
(Alger) , Tlemcen .
51
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
1. La théorie classique
Les fondements de la théorie classique de la décision ont été posés par les économistes
marginalistes qui ont élaborés les règles du calcul économique individuel. Cette théorie
constitue selon F.HAYEK une « pure logique des choix ». Elle se réfère a une action humaine
consciente et a un comportement rationnel qui cherche à porter au maximum un résultat jugé
utile. Le consommateur cherche le maximum d’utilité ; le producteur le maximum de profit.
Qu’il connaisse tous ses objectifs qu’il aspire à réaliser (ou les problèmes qu’il doit
résoudre), qu’il effectue ensuite la classification de ces objectifs par rapport a une
hiérarchie de préférence selon des critères liés aux objectifs poursuivis;
Qu’il connaisse toutes les alternatives possibles afin qu’il puisse opérer un choix
rationnel;
Qu’il connaisse les avantages et inconvénients de toutes les alternatives et utilise un
système rationnel de classification en fonction des résultats respectifs;
Qu’il choisisse toujours la meilleure alternative, celle qui réalise le maximum
d’utilité.
L’application des règles du calcul économique qui permet dans ce contexte de résoudre les
problèmes de décision qui se posent a l’entreprise repose donc sur tout un ensemble
52
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Le choix d’un niveau de production pour une quantité limitée de ressources en facteurs
de productions. Maximiser l’output pour un niveau donné d’input;
Choix de la combinaison optimale de facteur de production pour un niveau donné de
production. Minimiser la quantité utilisée d’input pour un niveau donnée d’output;
Choix simultané de la combinaison optimale des facteurs de production et du niveau
de production.
Ces choix (décisions) se fondent sur des données techniques et des donnés économiques.
Les donnés techniques étant constituer par les diverses méthodes selon lesquelles le produit
peut être obtenu et pour chaque méthode par les relations entre les quantités de produits
obtenues. Ces données (technique) définissent les possibilités de production ouvertes a la
firme, qui effectue alors un choix entre ces possibilités en fonction des données économiques
représentés par le prix de vente du produit sur le marché et le prix des ressources productives
et en fonction de l’objectif poursuivi a savoir la maximisation de son taux de profit.
On sait que ce maximum sera atteint lorsque la dérivée de Y sera nulle : f’(x)=0 (pourvu
qu’en outre la dérivée seconde soit négative. f’’(x)≤0, sinon x0 correspondrait a un minimum
et non a un maximum. En effet si en un point x la dérivée est positive on augmentera la valeur
de y en augmentant x, si elle est négative, ce sera l’inverse ; si elle est nulle y sera minimum
ou maximum.
53
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Toutes les variables qui interviennent dans la décision prennent une seule valeur et
non une succession de valeurs se référant a des instants différents du temps.
Toutes les variables sont parfaitement connues de même que les relations qui les lient
(fonction de production et fonction de demande).
Cette hypothèse a été fortement critiquée notamment par les économistes non
mathématises qui n’ont sans doute pas prévu comme le remarque J.LESOURNE le
développement des techniques de traitement de l’incertain. D’autres par contre considèrent
cette hypothèse comme très féconde. «Tout comme dans les sciences exactes (biologie,
physique…) les modèles déterministes jouent un rôle précieux en théorie économique et en
théorie appliquée en rendant compte d’un grand nombre de phénomènes ou en facilitant la
construction de modèles stochastiques».
Les décisions portent uniquement sur les quantités des facteurs utilisés et les quantités
produites.
Cette hypothèse est très restrictive. En effet l’ensemble des décisions de l’entreprise est
infiniment plus riche .les dirigeants d’entreprise sont confrontés a une foule de problème et
d’occasions quelle que soit la taille et le type de la firme. Beaucoup de ces problèmes ne
peuvent pas se formuler en termes de fonction de production, de quantité ou de prix. En effet
« l’entreprise moderne ne se caractérise ni par son activité ni par ses produits ni par ses
techniques de production ni par son unité juridique ni par la personnalité individuelle de ses
dirigeants mais par la présence d’un centre de décision dominant et de l’ensemble des
objectifs, des procédures, des attitudes qu’ont développé dans le passé des hommes qui ont
construit l’entreprise».
Cette hypothèse a depuis longtemps été remise en question de nombreuses études ont
montré que les chefs d’entreprise tiennent compte dans leur décision d’autres considérations
que le profit proprement dit. Beaucoup d’auteurs ont proposé de substituer au profit une
fonction d’utilité plus générale faisant intervenir d’autres variables.
54
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
W.BAUMOL a pour sa part suggéré que les entreprises rendent maximum le volume
de leur vente sous une contrainte de profit maximum.
Certaines recherches sur les critères de choix en avenir incertain doivent aussi être
signalées sous cette rubrique.
Dans le modèle classique les entreprises cherchent a égaliser le prix de vente et le cout
marginal mais encore faut il comme le remarque J.LOUSERNE qu’elles sachent déterminer le
cout marginal en fonction de la quantité produite et cela sans consommer de facteurs de
productions immatériels comme le temps des dirigeants , les heures des calculateurs
électroniques … or gérer une entreprise consiste précisément , ajoute cet auteur , a essayer de
mener a bien pratiquement ces calculs et la qualité des calculs faites dépendent de la structure
de l’entreprise ; de la qualité des dirigeants et de l’intensité de leur motivations . C’est la
raison pour la quelle les différentes entreprises s’approchent plus ou moins de la situation de
revenu maximum même si l’on suppose que cela soit leur objectif.31
Ces deux processus de décision sont pourtant inséparables dans la pratique, et le temps du
personnel de direction est indistinctement consacré à l’un ou l’autre aspect de la direction.
31
(1)T.LESOURNE : « Modele de croissance des entreprises » Ed.DUNOD 1973 p.5
(2) T.LESOURNE.idem , p.9.
55
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Une partie des effets du monde extérieur sur l’entreprise se trouve ainsi exclue. Or dans la
réalité comme le souligne encore J.LESOURNE « la fonction de production de l’entreprise
fait intervenir des variables intervenant aussi dans les fonctions de production d’autres
entreprises ou de services publics ».32 De nombreux économistes ont insisté sur les effets
externes sur les décisions des entreprises.
2. La théorie behavioriste
56
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
économique dans la prise de décision. Il a montré que les dirigeants ne peut atteindre la
solution optimale a un problème donné parce que celle-ci peut l’être a un moment donné mais
ne peut l’être dans une autre période. Par ailleurs les alternatives qui s’offrent au manager
peuvent être nombreuses et le choix de l’une d’entre elles dépend des capacités et possibilités
de leurs évaluations simultanées avec la détermination de leurs résultats, ce qui demande
beaucoup de temps et d’effort. Le manager est ainsi confronté à beaucoup de facteurs qu’il ne
peut tous maitriser compte tenu des connaissances nécessaires et des capacités de prévision.
Cet auteur a proposé pour cette raison d’ajouter un critère qualitatif au concept de rationalité
pour l’alléger de sa complexité et le rendre plus simple et plus réaliste. Il a en conséquence
divisé le concept de rationalité dans le comportement des individus en deux type de
rationalité.
La rationalité objective qui reflète le comportement réel qui vise a maximisé l’utilité
dans des conditions données. Cette rationalité repose sur l’existence de donnés
suffisantes sur les alternatives en matière de choix ainsi que sur leurs résultats;
La rationalité subjective qui exprime le comportement qui vise a maximiser la capacité
a atteindre l’utilité dans une situation donnée sur la base des données existantes en
tenant compte des limites et contraintes dans les choix a effectuer.
33
(1) BARRE :op.Cité p.188
57
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Le schéma suivant montre que le décideur dans ce modèle ouvert passe par trois étapes
dans sa prise de décision.
58
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Existence du
mobile de
réalisation de
l’objectif
_ +
Si les résultats sont
inferieur au niveau
d’aspiration
Attente de la formation
d’un autre mobile
Diminution du niveau
d’aspiration
Source : B.Kouider, Modèle ouvert de prise de décision, page 18, théories de la décision, élément de cours,
office des publications universitaire.
59
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Il s’agit d’un processus dynamique qui comprend une série organisée de décisions.
Chaque décision dans cette série est l’expression d’une tentative d’amélioration des résultats
qu’il est possible d’atteindre a la lumière des données inhérentes aux décisions antécédentes.
Le lien principal dans ce processus de prise de décision réside dans la portée des
divergences entre le niveau d’aspiration considéré dans la réalisation de l’objectif et le niveau
de satisfaction dépendant de ce qui se réalise effectivement. Cette divergence existe dans
beaucoup de situations parce que le décideur ne peut souvent pas réaliser l’équilibre de façon
précise entre le niveau d’aspiration qu’il a déterminé et les résultats réalisent effectivement.
Les évolutions modernes de la pensée managériale indiquent qu’il n’est pas possible
de définir la rationalité comme étant la meilleure allocation des ressources pour
réaliser des finalités parce que cette définition suppose que le manager exerce ses
fonctions dans un système fermé, éloigné des influences de l’environnement interne et
externe a l’organisation. Le rejet du modèle fermé (classique) de prise de décision est
conséquent a l’apparition et au développement du concept de système ouvert qui
repose sur l’hypothèse que le système (organisation) est un ensemble d’éléments
interactifs qui participent ensemble a la réalisation d’objectifs fixés et dont les
éléments externes interagissent avec l’environnement. Ces systèmes sont assez
complexes. Aussi, les dirigeants qui tentent d’appliquer la rationalité pour provoquer
les changements et adaptations nécessaires a l’équilibre du système (organisation)
seront confronté a beaucoup de difficultés parce qu’ils ne peuvent connaitre de façon
parfaite l’interactivité des différents rouages qui composent le système sur les diverses
influences qui s’exercent sur lui ;
60
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Il est aujourd’hui admis que les ressources humaines constituent le facteur principal du
développement des organisations. Or le comportement humain est soumis à un
ensemble d’influence qui exclut l’existence d’une règle unique de comportement. De
ce fait toute tentative de soumettre les comportements humains a ces critères
scientifiques et techniques aura des conséquences inattendues a cause de l’ignorance
des aspects irrationnels qui caractérisent souvent le comportement humain.
La rationalité est un concept relatif qui ne permet pas toujours d’atteindre des
décisions optimales. En effet chaque membre dans une organisation est confronté à un
ensemble de facteurs (influences) qui limitent ses capacités de travail et de prise de
décision rationnelle. Le manager s’appuie ainsi comme l’ont souligné les théoriciens
de l’organisation H.SIMON en particulier sur une rationalité limitée dans la prise de
décision lui permettant d’arriver a des décisions appropriés et non pas a des décisions
rationnelles. La raison de cette attitude se trouve dans le fait que le manager est
influencé non seulement par les objectifs poursuivis par l’organisation mais aussi par
ses objectifs personnels qu’ils soient conscients ou inconscients. ce qui fait que, même
s’il utilise la rationalité et la logique dans la prise de décision ainsi que dans son
comportement propre ; ses capacités d’analyse et de prévision demeurent circonscrites
dans des limites données et le rendent incapable de réaliser le maximum de ses
possibilités ;
Chaque cas de prise de décision contient la réalisation d’objectifs multiples et souvent
contradictoires. D’où la difficulté de garantir la rationalité dans la prise de décision
afin de déterminer la meilleure méthode de réalisation de ces objectifs.
61
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Pour toutes ces raisons et d’autres encore, la théorie classique de la décision qui est
construite sur un système fermé, n’offre pas de prise dans la réalité. Elle est toutefois justifiée
lorsque les méthodes quantitatives sont appliquées dans la prise de décision.34
La prise de décision s’effectue à travers tout un processus qui peut être plus ou moins
long et couteux pour traiter la diversité des problèmes qui se posent aux organisations. Ces
problèmes peuvent être connus et très exactement circonscrit, ils peuvent ne pas être
clairement perçus. Dans tous les cas ou des décisions doivent être prises, le dirigeant doit
rassembler le maximum d’information et de données pour pouvoir déterminer et évaluer les
différentes alternatives (solution) au problème ; la question du temps requis pour la prise de
décision doit également être prise en considération.35
Avant de prendre une décision on observe en général tous les faits et on pondéré les
différents éléments du problème dont on suppose qu’il a été clairement défini et qu’un
ensemble d’alternatives satisfaisantes a été préparé pour étudier la façon dont le choix entre
ces alternatives est fait le plus objectivement possible.
Parmi les variables (éléments) à considérer, on distingue les alternatives, les états de la
nature (événements) et les résultats.
Ce sont les décisions ou actions qui sont sous le contrôle du décideur. Pour qu’un
choix existe, il faudrait qu’il y ait au moins deux alternatives possibles. Ces alternatives
prennent généralement l’une des deux formes suivantes comme suit :
34
B.KOUIDER , op cit , p 65 .
35
(1) A.C.MARTINET ; « stratégie » ED.Vaibert, paris , 1983.
62
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Dans le cas d’un ensemble discret d’action, on ordonne généralement les alternatives en
fonction d’un objectif donné et on choisit l’alternative qui donne le meilleur résultat.
Ce sont des variables qui influencent la décision mais qui sont plus ou moins sous le
contrôle du décideur .Dans un problème de décision donné, il y peut y avoir une ou plusieurs
variables représentant des états importants de la nature comme le cas d’un problème
d’augmentation de salaire , on peut imaginer deux types d’état de la nature importante a
savoir la réaction du personnel et la réaction du gouvernement au cas ou un système de
contrôle public des salaires existe.
Chacun de ces états de la nature peut prendre différentes valeurs (acceptation directe,
discussion et acceptation sans grève ; grève du personnel, acceptation ou refus par le
gouvernement…).
Les évènements sont en général incontrôlables ; aussi, l’un des problèmes de la prise
de décision consiste à les prévoir et à les évaluer :
36
(1) M.A. CREMER, J.DOUTRIAUX : « principe d’économie managériale » Ed . Gretaen Morin 1980, paris ,
p.34.
63
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Et S’il n’est même pas possible de prévoir la réalisation future des évènements on parle de
décision dans l’incertitude.
1.3. Le résultat
Etats de la nature
S1 S2 S3
A
L
I1 +10 -5 +3
T
E
R
N I2 0 +1 +5
A
T
I I3 +8 -2 +1
V
E
S
Source : Matrice de la décision, processus de prise de décision, théories de la décision p.29
64
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Il faut souligner que cette matrice n’aide pas directement le décideur à choisir la
meilleure alternative. Le choix est basé sur un critère de performance qui mesure le degré de
satisfaction de chaque alternative de l’objectif qui est poursuivi. On distingue généralement
des critères de valeur qui mesurent quantitativement le degré de satisfaction de l’objectif et
les critères fonctionnels de forme et de performance qui sont souvent mesurable. En pratique
les critères sont souvent des critères financiers de cout (minimisation) et de profit
(maximisation).
Dans certains cas cependant ces critères peuvent être des fonctions d’utilité (degré de
satisfaction des dirigeants) d’une manière générale, rares sont les cas ou la décision ne met en
jeu qu’un seul objectif. Comme dans le cas d’une négociation salariale, l’entreprise cherche a
la fois a minimiser ses couts a court terme mais aussi a long terme, a maintenir de bonnes
relations sociales internes, a avoir une bonne image a l’extérieur… il s’agit souvent
d’objectifs contradictoires.
Si une alternative se dégage comme étant la meilleure pour tous les objectifs
poursuivis et au regard de tous les critères ; aucune difficulté n’existe dans ce cas et le choix
est évident. Dans le cas contraire, le choix doit être basé sur la somme pondérée des critères
incomparables.
L’arbre de décision constitue une autre représentation des alternatives et des résultats
qui leur sont liés. Cette représentation graphique est surtout utilisée lorsque les alternatives
initiales su subdivisent en alternatives secondaires ou sont calculés les résultats de chaque
sous alternative qui seront ensuite regroupés afin de comparer les alternatives initiales.
65
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
« « 170=25℅
« « 180=15℅
Production 170
Production 180
C’est l’étape ou s’effectue le choix d’une alternative parmi celles qui ont été déterminées
au cours de l’étape précédente.
37
(1)H.SIMON : « the new science of management décision » New York . Harper 1960 .
(2) LUNDBERG : « administrative décisions : A schème for analysis ». The journal of academic management
1962 Vol 5
66
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Par contre d’autres auteurs comme W.DILL38 considèrent un nombre plus élevé d’étapes :
A la lumière des résultats, déterminer de nouveaux objectifs. Ces cinq étapes composent
un circuit dynamique continu qui commence par la détermination des objectifs puis la
recherche, le choix et l’exécution de la décision (alternative). Enfin évaluation des résultats
qui conduit a la détermination de nouveaux objectifs et ainsi de suite.
La reconnaissance du problème;
L’analyse du problème;
La formulation d’alternative, de décisions possibles;
La sélection de la meilleure alternative;
L’implémentation de ce qui a été choisi;
Et Le contrôle du résultat.
Ces étapes sont toutes importantes et contribuent toutes à la qualité de la décision finale.
38
W.DILL : « administrative Decision Making » In Mailick and Yan Nes (ed) concepts and behavior
.printice.Hall.paris .1962
67
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Sauf en ce qui concerne l’étape d’évaluation des alternatives ou des techniques sont
applicables à une très large variété de décisions, les autres étapes sont généralement plus
spécifiques et changent avec chaque type de décision.
Formulation d’alternatives
Alternatives II
Alternatives I
Comparaison et sélection de la
meilleure alternative Si nécessaire révision
de la formulation du
problème
Implémentation du choix de la
décision
Contrôle du résultat
68
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Le problème se définit comme étant l’expression d’un écart entre une situation
existante et une situation désirée. C’est l’écart entre ce qui existe effectivement et ce qui
devrait être.39 Les entreprise affrontent beaucoup de situations de ce genre a l’exemple de
l’incapacité a fournir aux clients 1000 unités d’un produit a cause de l’indisponibilité dans le
stock existant ; retard dans l’exécution de certains travaux ; écarts des résultats par rapport
aux objectifs tracés…
Ces problèmes peuvent être habituels et leurs solutions connues comme ils peuvent
être assez compliqués et nécessitent alors des études détaillées.
C’est la première étape du processus au cours de laquelle le problème doit être éclairé.
Toute fois il existe certaines méthodes qui aident le manager dans ce domaine :
39
(1) HUBERT : « Managerial Decision Making » foreman and comapny 1980 p.9.
69
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Ce processus d’analyse exige la collecte des données liées au problème étudié (cette
exigence fondamentale sera abordée plus loin).
70
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
L’étape du choix de l’alternative approprié est une étape importante pour le décideur.
L’évaluation des avantages et inconvénients des alternatives est une opération relative. Ce qui
est considéré comme avantage par certains peut être considéré comme inconvénients par
d’autres ; ceci par rapport aux critères de référence pris par le décideur.
Ceci dit le choix se fond toujours sur des critères donnés lesquels sont généralement
liés aux rendements et au profit.
71
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
La classification des décisions est nécessaire pour analyser les processus de prise de
décision mais aussi pour comprendre sur quels critères peut se fonder la répartition des
responsabilités et des pouvoirs dans l’organisation. En effet, il existe une typologie de
décisions qui sont prise au sein d’une entreprise d’où il est important de les distinguer.
Dans sa typologie élaborée dans les années 1960, IGOR Ansoft a donné une vision
synthétique et dynamique de ces critères, travaillant sur la stratégie d’entreprise, il a distingué
trois niveaux de décisions dans un ordre décroissant d’importance : les décisions stratégiques,
administratives et opérationnelles.40
40
PASCAL CHAPENTIER : Op cite page 126
72
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
ressources. Elles ont des implications fortes pour l’entreprise, mais comportent un risque
moindre que les décisions stratégiques.
Nature des
decisions Stratégiques Administratives Opérationnelles
Domaine de
Stratégie. Gestion Exploitation
decision
Horizon des
Moyen et long terme Court terme Très court terme
temps
Actions
Impossibles Difficiles Faciles
correctives
73
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Choix d'organisation et
Prévision de vente. Gestion des stocks.
de restructuration
Exemple Programmes de -Ordonnancement de
d'investissement et
production. la production.
de financement.
74
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
La typologie la plus célèbre des niveaux de décision dans l'entreprise est sans doute
celle d’Igor Ansoff. Toutefois, d'autres auteurs ont critiqué ce découpage, en considérant
notamment que les relations de l'entreprise avec son environnement se nouent à chaque
niveau de décision.
41
Mussche G, "Les relations entre stratégie et structure dans l'entreprise", Revue économique, Paris, janvier
42
Idem, p22
75
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
43
ROBERT REIX, Système d’information et management des organisations ,3ème édition VUIBERT, paris,
2000, p17
44
Ibid.
76
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Les décisions à long terme sont les décisions du cycle d’investissement dans
l’entreprise. Contrairement aux décisions d’exploitation, la durée de la décision varie d’une
année à cinq années. Les caractéristiques principales des décisions à long terme sont :
Elles engagent l’entreprise sur une période pouvant aller de 1 à 5 ans. Elles sont aussi
réversibles mais avec un coût plus élevé pour l’entreprise que dans le cadre d’une décision de
court terme.
On peut distinguer les décisions selon leur degré d'incertitude à trois types :46
Ces décisions se caractérisent par un risque presque nul dans la mesure où l'on connaît
le résultat de la prise de décision dans la majorité des cas. Toutefois un risque totalement nul
45
Thèse de doctorat de CHABI Tayeb, l’impact de l’information comptable sur la prise de décision dans
46
Bressy G, Konkuyt C, "Economie d'entreprise", 1er Ed, Ed Dollaz, Paris, 2004, p92.
77
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
n'existe pas. Les décisions certaines sont celles qui portent le moins de conséquences
(décision de gestion courante).
Dans celles-ci intervient des variables qui ne sont pas maitrisées par l'entreprise, telle
que la complexité de l'environnement par exemple. Et ce sont souvent des décisions
importantes.
Ce sont souvent des décisions, dont il est impossible de connaître le résultat à l'avance,
mais on peut affecter une possibilité aux différents résultats possibles. Dans ces cas, nous
pouvons utiliser plusieurs techniques, telle que l'arbre de décision ou la simulation pour
rationaliser la décision.
Stratégique
Nonprogrammable
Nonstructuré
Tactiqu
e Programmable
Opérationne
l
Structuré
Source : Thèse de doctorat de CHABI Tayeb, « l’impact de l’information comptable sur la prise de décision
dans l’entreprise de production : une approche systémique cas d’un échantillon d’entreprise algériennes », juin
2007, page 48.
47
Thèse de doctorat de CHABI Tayeb, op.cit., p48.
78
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Le décideur (D);
L'homme d'étude (HE) ou l'analyste, ou ingénieur de la décision;
Le personnel opérationnel et technique du système (T);
Les agis, qui bénéficient ou subissent les décisions prises (A).
Source : Bertrand M, Article :" Introduction aux problèmes de décision et d'évaluation", Université de
Bruxelles, 2002, P 17.
48
Bertrand M, Article :" Introduction aux problèmes de décision et d'évaluation", Université de Bruxelles, 2002,
p16.
79
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
5.1. Le décideur
Un décideur est un individu (ou un groupe d'individus) qui face à une situation de
décision, a la responsabilité d'évaluer les différentes alternatives possibles afin de proposer ou
de mettre en œuvre une solution (ou des solutions).
Une des tâches importantes du décideur est de se dévoiler ses jugements personnels,
de s'en convaincre lui-même, et de décider. Le décideur peut utiliser une analyse formelle
pour différentes raisons :
Pour des raisons de confort psychologique (la sécurité d'avoir une analyse formelle
pour corroborer son intuition);
Utiliser cette analyse comme une structure ou un protocole de communication;
Il peut être amené à justifier ses conclusions à d'autres personnes ou à les convaincre
du bien-fondé de sa proposition. Dans ce cas, le décideur joue le rôle d'avocat des
opinions;
Cette analyse peut l'aider à réconcilier les différents points de vue.
80
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
Le décideur L’analyste
Decision; Analyse;
Réalité; Modèle;
Source: LaurentF,Bougon,"Pratiquesdeladécision",1erEd,EdDunod,Paris,2005,p28.
49
Laurent F, Bougon, "Pratiques de la décision", 1er Ed, Ed Dunod, Paris, 2005, p 28.
81
Chapitre 2 : Le processus de prise de décision
82
Chapitre 3
Cas pratique
Chapitre 3 : Cas pratique
Aujourd’hui la SARL avec un effectif de 448 employées, et avec les extensions qu’elle
a connu en matière des équipements et de sa capacité de production, elle a réussi à obtenir la
certification ISO 9001 ce qui renforce sa position sur le marché Algérien.
C’est une Société à Responsabilité Limité (SARL), portant le nom SARL Abdellah
IDAHMANENE.
83
Chapitre 3 : Cas pratique
1.3. Effectif
Mont Djurdjura
Les produits Mont Djurdjura sont disponibles sur plus de 30 Wilayas ainsi que les grandes
villes grâce aux différents points de vente.
1.7.1. Le produit
- L’eau de Source :
- Bouteilles 1,5 litre
- Bouteilles 0,5 litre
- Bidon 5.5 litres
- Bonbon 19 litre
- Gobelet 0,25 litre.
84
Chapitre 3 : Cas pratique
Gerant
Comitié de direction
planification et controle de
gestion
chargé de Chargé de la
Chargé d'étude
sanitation et qualité
et suivis
métrologie
85
Chapitre 3 : Cas pratique
2. Gérance
Dans l’entreprise, l’information qui circule est saisie, stockée et traitée pour permettre une
décision finale qui sera diffusée. Pour organiser cette circulation de l’information, l’activité
administrative est primordiale.
L’activité administrative est une activité de soutien. Elle n’est pas directement
productive, néanmoins sans elle toutes les autres activités de l’entreprise seront impossibles à
réaliser. En effet, si l’information arrête de circuler, la gestion et même le fonctionnement
entier de l’entreprise seront freinés.
Les missions de la fonction administrative sont nombreuses et très variées. Elle est
donc assurée par de nombreux services (services administratifs, services du personnel,).
86
Chapitre 3 : Cas pratique
- Sur le plan financier : une bonne gestion des flux financiers sera à l’origine de
meilleurs résultats. Par ailleurs, un meilleur calcul des coûts permettra de prendre des
décisions qui seront rentables économiquement.
- Sur le plan commercial : la comptabilité de gestion donnera toutes les informations sur
la rentabilité des projets commerciaux.
- Sur le plan stratégique : une bonne politique financière permettra d’obtenir plus
facilement les capitaux nécessaires à son développement stratégique.
Il a pour rôle d’assurer l’activité de production des différentes gammes telle que :
LA GAMME DE PRODUCTION
Effectifs
L’effectif est d’un nombre de 340 entre les agents d’administration du département et les
agents de production.
Les équipes
Il y’a 22 équipes qui assurent une production des différentes gammes tout au long des 24h.
La structure hiérarchique
- Le responsable de production
- L’ordonnancement et lancement
- Le contre maitre
87
Chapitre 3 : Cas pratique
Ce département est une cellule sensible de l’entreprise qui effectue et suit les analyses
de l’eau afin d’assurer la qualité et le contrôle qualitatif de la matière première, du produit fini
et l’eau à partir du lieu de captation jusqu'à l’embouteillage. La qualité est donc une notation
relative basée sur le besoin, on doit en général chercher davantage une qualité optimum
qu’une quantité maximum.
La fonction commerciale regroupe toutes les tâches qui se rapportent de façon directe
ou indirecte à la vente par l’entreprise de ses produits ou services :
88
Chapitre 3 : Cas pratique
- Fonctions de soutien,
- Étude des marchés, et contribution du marketing à la conception des produits, ainsi
que la prévision des ventes,
- Formation des vendeurs et définition des méthodes de communication et de promotion
des ventes.
La norme ISO 9001 version 2015, en lien avec les tensions économiques actuelles,
tend à évoluer vers la maîtrise des risques et la gestion des ressources financières et
l’intégration d’une approche de gestion des risques dans le nouveau référentiel donne le ton.
La prise en compte des ressources financières de l’organisme va également dans le sens d’un
outil qui aide les dirigeants à gérer et anticiper les difficultés éventuelles.
Pour accompagner les organismes voulant obtenir ou maintenir leur certification iso
9001, la mise à niveau de leur SMQ s’est focalisé essentiellement l’adaptation du
management des risques par processus, la définition du contexte de l’organisme et
détermination des besoins et attentes des parties intéressées. En plus des autres nouvelles
exigences que la nouvelle version 2015 de la norme iso 9001.
89
Chapitre 3 : Cas pratique
Cadres 22 3.69
Maîtrise 70 11.74
L’entreprise possède :
Des bâtiments :
Un réfectoire, une cafetière, 2 hangars, la direction, laboratoire.
Des machines :
Les machines d’extrusion-soufflage de 0.5-1.5 L, avec leurs capacité
(3000-6000_12 000-18 000) BPH – allant de 0.25 ml jusqu’à 2L.
Les machines d’extrusion-soufflage de 5-10 L, avec leurs capacité (2000-
4000) BPH – allant de 5 L jusqu’à 10 L.
Les machines d’extrusion-soufflage de 19 L, avec leur capacité (500-
1100) BPH – 19 L.
Chariot élévateur HC 2.5 t
Chariot élévateur HUAHE 3t
Chariot élévateur HYUNDAY à gaz 1.5t
Chariot élévateur HYUNDAY à gaz 1.5t
Chariot élévateur HC 1.5t
Chariot élévateur HC 1.5t
Chariot élévateur WECAN 7t
4 CHARIOT HELI 3T
Les véhicules de service :
KIA PICANTO 2012
KIA PICANTO 2013
90
Chapitre 3 : Cas pratique
GREAT WALL
NISSAN
ACCENT grise
ACCENT blanche
2ATOS 2007
KIA SIRANTO
HAIMA 2014
2HAIMA 2015
FORD 2014
La logistique :
15 camions :
CAMION K66 SONACOM
CAMION K66 SONACOM
CAMION HINO 10T
CAMION BMC
4CAMIONS RENAULT
7CAMIONS RENAULT AVEC PLATEAU
L’entreprise possède un nouveau logiciel qui s’appelle << MEGA SOFT >> c’est un
logiciel par réseau qui facilite la manipulation des taches et un lien direct avec la hiérarchie et
tous ses responsables, commercial, DRH, comptable, approvisionnement.
91
Chapitre 3 : Cas pratique
1. Orientation Stratégique
Différenciation
Pour les eaux minérales en Algérie, en distingue une quarantaine de marque qui
produisent et commercialisent presque la même gamme (Bouteille 1,5L), un créneau qui a été
déjà pris par de grands concurrents, ce qui a mené La SARL à lancer un nouveau produit sur
le marché, un produit destiné pour la consommation Familiale, ce produit est le Bidon 5L tout
en mettant l’accent sur les emballages qui sont différents de manière à être plus maniables,
attirants et confortables.
2. La stratégie Marketing
Ces produits sont disponibles dans plus de 30 Wilayas. Pour cela, des superviseurs
sont chargés de suivre le produit de l’usine au consommateur finale. En outre, pour mieux
satisfaire sa clientèle, SARL Abdellah IDAHMANENE a entamé une série d’investissements
afin de mettre en disposition l’ensemble de la gamme et de donner au consommateur le choix
voulu.
4.1. L’extension géographique et la présence de l’entreprise avec ses activités sur le marché.
92
Chapitre 3 : Cas pratique
4.3. L’Adaptation régulière de nos produits et services aux besoins réels des consommateurs
dans le but d’améliorer la salubrité et la sécurité des produits. Et d’améliorer l’emballage et le
conditionnement des produits.
4.5. Développer une politique de promotion et de relève qui répond à des exigences d’équité
interne dans un premier temps et externe dans un second temps pour afin de réduire les
dysfonctionnements internes et externes comme le cout de la non qualité.
93
Chapitre 3 : Cas pratique
- Structure flexible qui permet un travail d’équipe et de collaboration qui pour s’adapter
à l’environnement qui reste instable et de répondre aux besoins rapidement
- Stabilité et équilibre organisationnels, l’entreprise fait un grand effort pour garder ses
cadres avec un travail de collaboration entre ces derniers permet à l’entreprise de
donner la priorité aux compétences internes avec la promotion avant de recruter
d’autres.
- Flux informationnels favorables : Des flux informationnels ascendants et descendants
favorables qui assurent une bonne dynamique et flexibilité dans l’entreprise.
94
Chapitre 3 : Cas pratique
1.2.3. Production
- Capacité à fidéliser les clients en lui offrant les meilleurs services lorsque les
concurrents restent incapables à satisfaire les demandes des clients.
- Manque de publicité
- Réputation et notoriété (image de marque)
1.3.1. Politique
- Instabilité politique avec un soulèvement populaire depuis le 16 Février 2019 dont les
conséquences s’étalent au bouleversement de l’ordre précédent dans le secteur
industriel, des entreprises ayant reçu de l’aide de l’Etat sont touché par le phénomène.
1.3.2. Economique
95
Chapitre 3 : Cas pratique
1.3.3. Social
1.3.4. Technologique
1.3.5. Environnemental
96
Chapitre 3 : Cas pratique
1.3.6. Légal
2. Analyse externe
97
Chapitre 3 : Cas pratique
- Capacité d’innovation et
d’approvisionnement
- Capacité hydrique
- Structure flexible
- Stabilité et équilibre
organisationnels
- Offre diversifiée
- Manque de publicité
- Instabilité politique
- Inflation
98
Chapitre 3 : Cas pratique
- Marché en expansion
- Croissance démographique
- (Comportement des
consommateurs) : Grande demande
sur le produit (eau minérale)
- De nouveaux entrants en
permanence
99
Chapitre 3 : Cas pratique
4. La S.W.O.T
Forces Opportunités
Faiblesses Menaces
100
Chapitre 3 : Cas pratique
Conclusion
L’étude de cas effectué au sein de l’entreprise MONT DJURDJURA, ainsi que les
entretiens directifs et semi directifs réalisés avec les différents services de l’entreprise, nous
ont permet de prendre connaissance tout d’abord de l’entreprise de MONT DJURJDURA a
travers son mode de fonctionnement, sa taille, son mode organisationnel, sa structure et son
environnement qui sont susceptibles d’influencer le choix des outils d’analyses stratégiques et
le rôle de ses derniers dans la prise de décision.
Par la suite nous avons observé l’application des différents outils d’analyses
stratégiques (les cinq forces de porter, le PESTEL et le SWOT) au sein des services de
MONT DJURDJURA. Nous avons aussi tiré des conclusions sur ce que les dirigeants
comptent faire pour faire face aux obstacles et leurs ambitions à long terme à savoir
l’extension de l’activité à l’échelle internationale.
101
Conclusion Générale
Conclusion Générale
Nous avons essayé tout au long de ce travail de recherche, d’analyser les fondements et
le processus de la mise en place d’une stratégie à travers les outils d’analyses stratégiques, dont
la littérature qui le traite est abondante. L’élaboration d’une stratégie reste une démarche longue
et fastidieuse qui exige de la patience, mais aussi des compétences capables d’assumer cette
responsabilité, qui conditionne le futur de l’organisation.
La littérature sur la stratégie d’entreprise, montre aussi des acquis importants en matière
d’outils de formulation et d’analyse stratégique. Effectivement, les managers et les consultants
en stratégie des organisations, dispose d’un éventail très large d’outils qu’ils peuvent utiliser.
Sur la base de ce constat, nous avons essayé à travers ce mémoire de mettre la lumière
sur l’importance des outils d’analyse stratégique et leur contribution dans la démarche de
réflexion stratégique dans le cas de l’entreprise MONT DJURDJURA et parmi les outils qui
sont utilisé on a pu observer ; l’analyse des cinq force de porter, le pestel et le swot ; ses derniers
102
Conclusion Générale
nous ont permet de tirer décisions à prendre par les dirigeants dans les différents services de
l’entreprise.
103
Table des matières
Table des matières
Remerciements
Dédicaces
Liste des figures
Liste des tableaux
Sommaire
Introduction générale ................................................................................................................. 01