Mécanisme de La Physionomie Humaine (1862)

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PHYSIONOMIE HUMAINE

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Paris. — Imprimerie де L, MARTINET, rue Mignon, 2.

MEDIUS nmn
ELECTRO-PHYSIOLOGIE PHOTOGRAPHIQUE.

DUCHENNE (de Boulogne), phot.

SPECIMEN
D'UNE EXPÉRIENCE ÉLECTRO-PHYSIOLOGIQUE

Faite par V Auteur.


ME C A N I S M E ae
DE LA

PHYSIONOMIE HUMAINE

ANALYSE ÉLECTRO-PHYSIOLOGIQUE

DE L'EXPRESSION DES PASSIONS

PAR LE DOCTEUR

G-B. DUCHENNE (de Boulogne)


Lauréat de l'Institut de France et de l'Académie de médecine de Paris (prix Itard),
Lauréat du concours Napoléon III sur l'électricité appliquée,
Membre titulaire de la Société de médecine de Paris,
Membre correspondant des Académies, Universités et Sociétés de médecine de Dresde, Florence, Gand,
Genève, Kieff, Leipzig, Madrid, Moscou, Naples, Rome, Saint-Pétersbourg , Stockholm,
Vienne, Wurtzbourg, etc.
Chevalier de la Légion d'honneur.

AVEC UN ATLAS
Composé de 74 figures électro-physiologiques photographiées

PARIS
CHEZ үх JULES RENOUARD, LIBRAIRE
RUE DE TOURNON, 6, FAUBOURG SAINT-GERMAIN.

1862
Tous droits réservés,
PREFACE

« Lorsque l'àme est agitée, la face humaine devient


un tableau vivant oü les passions sont rendues avec
autant de délicatesse que d'énergie, où chaque mou-
vement de l'àme est exprimé par un trait, chaque
action par un caractére dont l'impression vive el
prompte devance la volonté, nous décèle et rend au
dehors, par des signes pathétiques, les images de nos
plus secrétes agitations. » (Buffon, Histoire de l'homme.)
L'âme est donc la source de l'expression; c'est elle
qui met en jeu les muscles et qui leur fait peindre sur
la face, en traits caractéristiques, l'image de nos pas-
sions. En conséquence, les lois qui régissent l'expres-
sion de la physionomie humaine peuvent étre recher-
chées par l'étude de l'action musculaire.
C'est un probléme dont je cherche la solution de-
puis bien des années, provoquant, à l'aide de courants
électriques, la contraction des muscles de la face, pour

—————
VI PRÉFACE.

leur faire parler le langage des passions et des senti-


ments. « L'expérience, dit Bacon, est une sorte de
question appliquée à la nature pour la faire parler. »
Cette étude attentive de l’action musculaire partielle
m'a révélé 1а raison d’être des lignes, des rides et des
plis de la face en mouvement. Or, ces lignes et ces plis
sont justement les signes qui, par leurs combinaisons
variées, servent à l'expression de la physionomie. II
m'a donc été possible, en remontant du muscle
expressif à l'àme qui le met en action, d'étudier et de
découvrir le mécanisme, les lois de la physionomie
humaine.
Je ne me bornerai pas à formuler ces lois; je repré-
senterai par la photographie les lignes expressives de
la face pendant la contraction électrique de ses muscles.
En résumé, je ferai connaitre par l'analyse électro-
physiologique, et à l'aide de la photographie, l'art de
peindre correctement les lignes expressives de la face
humaine, et que l'on pourrait appeler orthographe de
la physionomie en mouvement.

DUCHENNE (рк BouLocxe).

Paris, le 4° janvier 1862.


TRAVAUX DE L'AUTEUR

De l'art de limiter l'excitation électrique dans les organes sans piquer ni inciser la
peau, nouvelle méthode d'électrisation, appelée électrisation localisée, et dont les
principes, résumés dans une note adressée en 1847 à l'Académie des sciences, ont
été déveleppés et publiés dans les Archives générales de médecine, en juillet et
aoüt 1850, et février et mars 1851.
Description de l'appareil volta-faradique à double courant du docteur Duchenne
(de Boulogne). Mémoire et appareil présentés par M. Despretz à l'Académie des
sciences en 1848.
Recherches électro-physiologiques, pathologiques et thérapeutiques, ou série de mé-
moires adressés à l'Académie des sciences le 24 mai 1849, couronnés par l’Institut,
développés et publiés en partie dans les Archives générales de médecine. L'un de ces
mémoires traitait de l'atrophie musculaire avec transformation graisseuse et des
'paralysies atrophiques de cause traumatique et saturnine.
Recherches sur l'état de la contractilité et de la sensibilité électro-musculaires dans
les paralysies du membre supérieur, étudiées à l'aide de l'électrisation localisée.
Mémoire présenté à l'Académie des sciences et à l'Académie de médecine, Janvier
1850.
Recherches électro-physiologiques sur les fonctions des muscles de la face. Mémoire
adressé à l'Académie de médecine et à l'Académie des sciences, le 14 mars 1850.
— Rapport de M. Bérard.
Recherches électro-physiologiques et pathologiques sur les propriétés de la corde du
tympan. Mémoire présenté à l'Académie des sciences et à l'Académie de médecine
(Arch. gén. de méd., décembre 1850).
Du choix des appareils d'induction au point de vue de leur application à la thérapeu- |
tique et à l'étude de certains phénoménes électro-physiologiques et pathologiques. n
Mémoire présenté à l'Académie de médecine en 1851. — Rapport de M. Soubeiran. |
Recherches sur les propriétés physiologiques et thérapeutiques
de l'électricité de
frottement , de l'électricité de contact et de l'électricité d’induction (Arch. gén. de
méd., mai 1851).
Recherches électro-physiologiques et pathologiques sur les muscles qui meuvent
l'épaule sur le tronc et le bras sur l'épaule. Mémoire présenté à l'Académie de :
médecine le 24 aoüt 1852. f
Recherches électro-physiologiques et pathologiques sur l'action particulière et les
usages des muscles qui meuvent le pouce et les doigts de la main. Mémoire pré-
senté à l’Académie des sciences et à l’Académie de médecine en février 1854
(Arch. gén. de méd., mars, avril et juillet 1852). — |
Etude comparée des lésions anatomiques dans l'atrophie musculaire graisseuse pro- T
gressive et dans la paralysie générale (Union médicale, 1852).
i
Note sur l'influeuce thérapeutique de l'excitation électro-cutanée dans l'angine de |
poitrine (Bull. дёп. de thérap., 1853, p. 241).
De la valeur de l'électrisation localisée comme traitement de l'atrophie musculaire
progressive (Bull. gén. de thérap., 1853, p. 295, 407 et 438).
De l’action spéciale de l'électricité d'induction sur la force tonique des muscles (Bull.
gen, de thérap., 1853, p. 337).
Recherches électro-physiologiques, pathologiques et thérapeutiques sur le diaphrag
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(Union médicale, 1853, поз 404, 105, 109, 149, 155, 162, 166 et 173).
Recherches sur une nouvelle propriété démontrée par la pathologie, l’aptitude
motrice indépendante de la vue, appelée par l'auteur conscience musculaire.
Méinoire adressé à l'Académie des sciences et à l'Académie de médecine le 20 dé- |
cembre 1853. |
De l’action thérapeutique de l'électrisation localisée dans le traitement des para~
lysies consécutives à Vhémorrhagie cérébrale (Bull. gén. de thérap., 1854,
pua et 597
De l'influence de l'électrisation localisée sur l'hémiplégie faciale, et de la contracture
comme terminaison fréquente de cette maladie (Gaz. hebdom., 1854).
Paralysie atrophique graisseuse de l'enfance; son diagnostic, son pronostic et son
traitement par l’électrisation localisée. Mémoire adressé à l'Académie de méde-
cine le 5 septembre 1854 (Gaz. hebdom., 1855).
Note sur l'influence de la respiration artificielle par la faradisation des nerfs phré-
niques dans l’intoxication par le chloroforme , adressée à la Société médicale
d'émulation (Union médicale, 1855, p. 150 et 154).
Recherches sur le second temps de la marche, d’après l'observation pathologique;
déduetions pratiques. Mémoire adressé à l'Académie des sciences (Union médicale,
1855, p. 436 et 442).
L'irritabilité n'est pas nécessaire à la motilité, ou l'intégrité de la contractilité électro-
musculaire n'est pas nécessaire à l'exercice des mouvements volontaires. Mémoire
adressé à l'Académie des sciences en 1856, reproduit dans la précédente édition
(deuxième partie, chap. V, art. 1%).
Recherches électro-physiologiques et pathologiques sur les muscles qui meuvent
le pied sur la jambe. Mémoire présenté à l'Académie de médecine et à l'Académie
des sciences (Arch. gén. de méd., n°5 de juin, juillet, décembre 1856 et de
février 1857).
Orthopédie physiologique, ou déductions pratiques de mes recherches électro-physio-
logiques et pathologiques sur les mouvements dela main (Bull. de thérap., 1857).
Note sur quelques nouvelles propriétés différentielles des courants d'induction de
premier ordre et de second ordre, adressée à l'Académie de médecine le 18 mars
1858.
De la valeur de la faradisation de la corde du tympan et des muscles moteurs des
osselets appliquée au traitement de la surdité nerveuse (Bull. de (hérap., 1858).
Note sur le spasme fonctionnel et sur la paralysie fonctionnelle (Bull. de thérap.,
1858).
Recherches sur Pataxie locomotrice, maladie caractérisée spécialement par des trou-
bles généraux de la coordination des mouvements. Mémoire adressé à l'Académie
des sciences et à l'Académie de médecine (Arch, gén. de méd., décembre 1858 et
janvier, février, avril 1859).
De la genése du pied plat valgus par la paralysie du long péronier latéral, et du pied
creux valgus par contracture du long péronier latéral. Mémoire adressé à la Société
de chirurgie en 1860.
Paralysie musculaire progressive de la langue, du voile du palais et des lévres, ma-
ladie non encore décrite. Mémoire adressé à l'Académie de médecine et à l'Aca-
démie des sciences (Arch. gén. de méd., septembre et octobre 1860).
Prothèse musculaire physiologique des membres inférieurs (Bull. de thérap., 1861).
De la curabilité et du diagnostic de la surdi-mutité nerveuse par la faradisation de la
corde du tympan et des muscles moteurs des osselets (Bull. de thérap., 1861).
De Vélectrisation localisée et de son application à la pathologie et à la thérapeutique,
2* édition, Paris, 1861, in-8.

Sous presse :

Électro-physiologie musculaire, 4 vol. in-8.


MÉCANISME |
DE LA

PHYSIONOMIE HUMAINE
Ф

CONSIDERATIONS GENERALES

CHAPITRE PREMIER.

REVUE DES TRAVAUX ANTÉRIEURS SUR L'ACTION MUSCULAIRE DANS


LE JEU DE LA PHYSIONOMIE EN MOUVEMENT.

Je ne confondrapasi dans cette revue les auteurs qui se


sont spécialement occupés de la physionomie en mouvement
(la symptomatologie des passions), avec ceux qui se sont livrés
spécialement à l'examen des signes des penchants et des
habitudes, à l'étude de la physionomie au repos (la physio-
p r o p r e m e n t d i t e ) .
nomie
Parmi les premiers, les uns, entre autres le célèbre peintre
1
2 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Lebrun (1), ont seulement représenté les aspects divers de
la physionomie produits par les passions, sans se préoccu-
per de ses lois motrices, et il en est d'autres qui ont essayé
d'analyser les mouvements expressifs de la face en recher-
chant quelle était alors l'action propre des muscles de cette
région. Je vais rappeler seulement les travaux de ces der-
niers auteurs, afin de faire connaitre en quoi mes recherches
different des leurs; je ne parlerai toutefois que des princi-
paux d'entre. eux.

I.
COUP D'OEIL HISTORIQUE.

De tout temps les anatomistes ont reconnu que les muscles


de la face président à l'expression symptomatique des pas-
sions ;mais c'est. seulement vers la fin du siécle dernier et au
commencement de celui-ci que l'on a étudié d'une manière
spéciale comment ou dans quelles circonstances chacun d'eux
se contracte sous l'influence des émotions de l’Ame.

А. En 1792, le savant auteur de la Dissertation sur


les variétés naturelles qui caractérisent la physionomie des
hommes des divers climats et des différents áges, Camper,
— qui cultivait aussi la peinture avec talent, — a essayé de

(1) Lebrun a fait connaitre une méthode pour apprendre à dessiner les
passions, dans un discours prononcé dans l'Académie royale de peinture et de
sculpture. j

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CONSIDERATIONS GÉNÉRALES. +
déterminer la part exacte qui revient aux muscles de la face
dans le jeu des passions (1); il y a moins étudié l'action propre
des muscles que l'influence des nerfs sur là physionomie.
П n'a pas été aussi heureux dans ce genre de recherches
que dans ses autres travaux. Attribuant en effet à la cin-
quiéme paire une action motrice semblable à celle de la
septième paire, il a placé les mouvements expressifs de la
face sous la dépendance tantót de l'un et tantót de l'autre
de ces nerfs.
« Dans la tristesse absolue, dit-il, c’est la cinquième paire
qui agit....
» Lorsquun homme est joyeux, les seules parties qui
entrent en action sont celles qui dépendent immédiatement
de la septiéme paire des nerfs...
» Lorsqu'on pleure, la 'seule différence consiste en ce que
tous les muscles qui sont mus par la cinquième paire de
nerfs sont encore plus fortement agités....
» La septième paire nous fait rougir et pálir, et en fait
connaitre le comment..... »
A l'époque où écrivait Camper, les propriétés spéciales
de la septième paire et de la cinquième paire étaient
encore ignorées. Aujourd'hui, on sait que les mouvements
des muscles de la face sont sous la dépendance du premier
de ces nerfs, et que le second seul préside à sa. sensibilité;
que la paralysie de celui-ci ne trouble ni les mouvements

(1) Р. Camper, Discours sur les moyens de représ


enter d'une m (dere sûre
les diverses passions qui se manifestent sur le visuge,
1792.

a
h MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

volontaires de la face, ni ses mouvements expressifs, tandis


que la paralysie de la septième paire est nécessairement
suivie de l'abolition de sa motilité.
On trouve dans le discours de Camper une seule proposi-
tion importante.
« Les plis du visage, dit-il, doivent nécessairement cou-
per à angles droits le cours ou la direction des fibres mus-
culaires. »
C'est le premier auteur qui ait fait cette remarque, mais
il ne l'a pas démontrée; je prouverai méme qu'elle n'est
applicable qu'à un certain nombre de muscles, et qu'il serait
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impossible d'expliquer, de cette maniére, la formation de
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quelques plis ou rides qui se produisent pendant le jeu de
la physionomie.

B. Lavater, on le sait, s'était livré à l'étude de la physio-


nomie au repos, de la phystognomonie proprement dite; ses
recherches reposaient sur la différence et sur la combinaison
des contours et des lignes, des profils et des silhouettes.
Il n'aurait certainement pas autant négligé l'observation. de
la physionomie en mouvement, qui devrait servir de base
à l'examen de la physionomie au repos, s'il avait été, ou
anatomiste, ou physiologiste, ou médecin, ou méme natura-
zr
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liste.
Les savants qui s'étaient imposé la tâche difficile de
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réunir les différentes recherches que ce grand observateur
avait publiées sous le titre de Fragments, avaient compris
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CONSIDERATIONS GÉNÉRALES. 5
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que l'étude de la physionomie en mouvement, entierement


omise par Lavater, devait précéder celle de la physionomie
aul repos.

de médecine de Paris, et l'un des principaux collaborateurs


du grand Traité de la physiognomonie de Làvater, a com=
. posé pour son ouvrage un arlicle important sur la structure,
les usages et les caractères de différentes parties de la face
de l'homme (A).
Il s'en est incontestablement acquitté avec talent; il s'est
livré à l'examen particulier et détaillé de l'usage et des effets
physionomiques de chaque muscle; il est entré, à cette occa-
sion, dans des développements physiologiques dont, selon
cet auteur (et c'est aussi mon opinion), on ne trouve pas
méme l'indication dans les meilleurs traités d'anatomie et
de physiologie qui avaient été publiés avant lui.

C. Un physiologiste anglais qui a illustré son nom par


de très belles recherches sur le système nerveux, Charles
Bell, a publié un livre intitulé The Anatomy and Philosophy
of expression. S'il avait livré ce livre à la publicité avant le
travail de Moreau (de la Sarthe), la physiologie des muscles
de la face lui devrait certainement un progrès ;
Ses idées sur l'action propre de ces muscles et sur la ma-

(1) L'art de connaitre les hommes par la physionomie, par Gaspard Lavater,
4° édit., 1820, t. IV, art. 3.
6 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

niére dont ils se combinent pour exprimer les passions, sont:


à peu prés les mêmes que celles de l'anatomiste francais. IL
est permis de supposer cependant qu'il n'avait pas connais =
sance alors de la publication du grand ouvrage de Lavater,
édité l'année précédente à Paris.
Un livre écrit par l’homme dont les investigations expéri-
mentales devaient, quelques années plus tard, jeter une si
vive lumiére sur certaines parties du systéme nerveux, ne
pouvait être une œuvre ordinaire, bien qu'il n'offrit pas un
grand intérêt de nouveauté. La science profonde de lau-
| leur, unie à ses connaissances pratiques du dessin et de la
1 4
2 "
|
peinture, et surtout à son amour pour les beaux-arts, rend
3 |

la lecture de ce livre, richement édité, autant instructive


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qu'agréable (1).
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D. la plupart des auteurs qui, aprés les travaux que je
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viens de rappeler, ont traité la même question, n'ont fait que
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reproduire les opinions de Moreau et de Charles Bell. Je dois
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{ toutefois mentionner ici un mémoire de Sarlandiére (2) :
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l'auteur parait avoir étudié un peu plus spécialement que ces
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f prédécesseurs l’action propre des muscles de la face; mais
les faits historiques qui précédent, démontrent qu'il a eu
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(^) Charles Bell, qui depuis son enfance cultivait avec amour l'art du
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dessin, avait un talent d'artiste. On en trouve la preuve dans des figures qu'il
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a dessinées à la plume, et qu'il a fait reproduire, par la gravure, dans son
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traité des grandes opérations chirurgicales (Illustrations of the operations of
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surgery, in-fol., 20 pl. color., London, 1821).
(2) Physiologie de l'action musculaire appliquée aux arts d'imitation.

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CONSIDERATIONS GENERALES. 7

tort d'écrire dans sa préface : « Aucun de nos auteurs


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(ceux qu i l' on t pr éc éd é) n' a ex am in é comment pate

muscle se contracte en pa rt ic ul ie r, so it so us l' in fl ue nc e de s

passions, soit sous celle de la vo lo nt é, ou i n d é p e n d a m m e n t


de cette volonté, pour pr od ui re , pa r ce s mo uv em en ts pa r-
tiels ou d'ensemble, l' ex pr es si on ou le s ge st es . » Sa rl an -
diére a attrib ué au x mu sc le s au ri cu la ir es un e in fl ue nc e su r
l'expression !C'était assu ré me nt un e id ée no uv el le ; ma lh eu -
reusement le rôle qu'il le ur fa it jo ue r da ns ce ca s es t im po s-
sible.
Je n'ai pas l'inte nt io n d' ex po se r ac tu el le me nt un e an al ys e
compléte de s tr av au x qu e je vi en s de me nt io nn er ; il se ra
plus op po rt un de re ve ni r su r ce su je t à l' oc ca si on de l' ét ud e
des fa it s pa rt ic ul ie rs . П me se ra fa ci le al or s de dé mo nt re r
qu e le s au te ur s de ce s tr av au x, do nt pl us ie ur s on t ac qu is
une grande célébrité, ont commis de nombreuses erreurs;
il ne pouvait en étre autrement, ainsi que je vais essayer de
l'expliquer.

Hc
CONSIDERATIONS CRITIQUES SUR LES DIVERS MODES D'INVESTIGATION

EN USAGE DANS L'ÉTUDE DE LA MYOLOGIE.

Les traités de myologie nous offrent, après la description


de chaque muscle, un expos? plus ou moins étendu de leurs
usages. Plusieurs méthodes avaient été employees pour arri-

&
8 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
ver à déterminer l'action des parties contractiles; les voici,
d'aprés le professeur Bérard :
« 1* Tantót le relief des muscles, pendant la production
de certaius mouvements, trahissait l'aspect qu'ils y pre-
naient. Le biceps et le brachial antérieur se tuméfient
pendant que l'avant-bras se fléchit; évidemment ils sont
fléchisseurs de cette partie. Ma tempe se gonfle pendant
que mes machoires se rapprochent; sans aucun doute, le
temporal tire en haut l'apophyse coronoide.
» 2° Tantôt la configuration des surfaces articulaires indi-
quait les usages des muscles voisins. Jamais un muscle pas-
sant sur une articulation ginglymoidale n’y déterminera des
mouvements latéraux; il sera fléchisseur ou extenseur, sui-
vant qu'il se rapprochera davantage d'un des plans opposés
dans lesquels se font les mouvements.
» 9° Plus souvent encore, on avait recours à l'excellent
critérium que je vais indiquer, à la véritable pierre de touche
de l’action musculaire.
» Étant donnée la notion qu'un muscle se raccourcit pen-
dant son action, ou plutót que ses fibres se raccourcissent (ce
qui n'est pas tout à fait la méme chose), disséquez un muscle
sur le cadavre, imprimez différents mouvements à la. partie,
observez le moment où les fibres se tendent et celui où elles
se relachent, vous pourrez prononcer, presque à coup sür,
que, sur le vivant, le muscle contribue à amener la position
dans laquelle vous voyez ses fibres relàchées sur le cadavre.
Ce moyen si simple, si fécond, je ne saurais dire qui l'a
CONSIDERATIONS GENERALKS. 9

inventé, ni méme qu i me l'a ap pr is ; il a dû se pr és en te r au


premier anat om is te qu i vit un mu sc le se ra cc ou rc ir pe n-
dant sa contraction.
» h° Enfin, lorsque de vives controverses s'élevaient sur

l'action de certa ins muscl es, il n'éta it pas rare qu'o n en


appelàt aux vivisections pour le juge ment du débat . »
Ces mode s d' ex pl or at io n son t tou s pa rf ai te me nt ap pl ic ab le s
à la myologie de s me mb re s et du tro no, et je re co nn ai s, av ec
Bérard, que, gráce à eu x, on éta it dé jà ass ez av an cé da ns la
connaissance de s us ag es pa rt ic ul ie rs de ch aq ue mu sc le ;ma is
je ne pense pas comme lui, cependant, que, pour ce qui
re ga rd e la my ol og ie de s me mb re s, il res tai t se ul em en t qu el -
ques parties à compléter, quelques opinions à rectifier (1).
Sans étre injuste envers mes devanciers, sans sacrifier
toute l'antiquité pour la plus grande gloire des progrés mo-
dernes, on peut affirmer aujourd'hui qu'avant mes recherches
électro-physiologiques, on possédait sur l’action propre des
muscles de la main des notions tellement incomplétes, qu'il
était impossible d'expliquer le mécanisme des moindres mou-
vements de la main.
Comment, par exeinple, était-il possible de mouvoir les
phalanges en sens inverse, comme dans tous les usages de la
main, comme lorsqu'on écrit, etc.? C'est ce que l'on ignorait.

(4) A l’époque où Bérard écrivait ces lignes, mes Recherches électro-


physiologiques sur la main, l'épaule, le pied, le diaphragme, n'étaient pas
encore publiées. Il a reconnu plus tard que Іа physiologie musculaire laissait
beaucoup à désirer.
10 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

— Les notions physiologiques étaient également insuffisantes


pour les muscles qui meuvent le pied et pour ceux de quel-
ques autres régions. — Il en sera probablement de méme de
celles quil me reste à explorer.
Si done, malgré l'emploi des divers modes d'investigation
généralement en usage dans l'étude de la myologie, il n’a pas
p ,

été possible de déterminer, pour les membres, l'action indi-


viduelle et les fonctions d'un grand nombre de muscles, la
difficulté est bien plus grande encore à la face, ou ces modes
d'investigation ne sont pas pour la plupart applicables.
Ainsi : 1° à la face, il est peu de muscles dont on puisse
reconnaitre l'action par leur gonflement ou leur saillie; 9* dans
cette région, point de surfaces articulaires dont la configura-
lion indique les usages des muscles voisins; 3* cette véritable
pierre de touche de l’action musculaire, qui consiste à rap-
procher les deux extrémités d'un muscle de manière à le mettre
dans le reláchement (ce qui permet d'en déduire à coup sür
que ce muscle contribue à ramener la position dans laquelle
on voit ses fibres relachées sur le cadavre), n'est pas appli-
cable à la myologie de la face. De quelle utilité peuvent étre
de tels modes d'exploration pour arriver à connaitre l'action
propre des muscles de la face, les rides, les plis, les reliefs
nombreux et infiniment variés que chacun d'eux imprime
à la peau? Ils ne pourraient, en un mot, montrer l'influence
que ces muscles exercent sur l'expression.
On doit vraiment admirer le talent d'observation de ceux
qui ont pu deviner, pour ainsi dire, l'action expressive de
CONSIDERATIONS GENERALES. 44

certains muscles de la fa ce , qu oi qu ’i ls ai en t ét é pr iv es de

tout moyen d'expéri me nt at io n ou de co nt rô le . To ut ef oi s le s


opinions qu'ils ont ém is es à ce t ég ar d ne so nt qu e de s as se r-
lions qui avaient be so in d' ét re dé mo nt ré es pa r l' ex pé ri me n-
tation directe.
On comprend aussi que ces observateurs ont dü com- eine
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mettre d'auta nt pl us d' er re ur s, qu 'i ls on t eu , sa ns qu 'i ls s' en


doutassent, des illu si on s d' op ti qu e ex er cé es pa r de s mo uv e-
ments limités à ce rt ai ns po in ts de la fa ce . Je va is bi en tó t
démontrer, en ef fe t, qu 'à la vu e de s mo uv em en ts de ce rt ai ns
muscles du sourcil, on éprouve une sorte de mirage qui
fait croire à un état de contraction générale de la face.
Les viv ise cti ons , fus sen t-e lle s pra tic abl es sur l' ho mm e, ne
pourraient certes aider à résoudre le probléme en question,
car il faudrait, pour cela, sacrifier la peau sur laquelle se
dessinent les signes du langage expressif de la physionomie. ETa
E "нии

ue
E

C'est ici le lieu d'examiner la valeur du critérium, recom-


mandé par Camper.
Selon ce célébre observateur, les plis, les rides du visage,
sont nécessairement perpendiculaires à la direction des mus-
cles. S'ensuit-il donc que dans tout mouvement expressif on
peut reconnaitre les muscles en action par la direction des
rides? En d'autres termes, étant donnée une ride produite par
un mouvement expressif,lemuscle qui croise la direction de
cette ride se trouve-t-il nécessairement en contraction?
Telle semble être l'opinion de Camper; telа été aussi le
proc éd é em pl oy é apr és lui par les aut eur s po ur arr ive r à.r e-
42 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,
connaître les agents moteurs qui président à telle ou telle
expression. Eh bien! rien n'est plus incertain, ou plutót rien
n'est plus trompeur que ce moyen d'observation.
Pour le prouver, je vais me servir d'une comparaison. Si
l'on exerce une traction verticale ou oblique, de bas en haut,
sur un point de la surface du rideau, on voit, suivant la sou-
plesse et l'ancienneté de l'étoffe, des plis se former dans des
directions variées et quelquefois sur différents points de cette
surface. De même, sous l'influence d'une simple traction
exercée sur la peau de la face, on voit naitre à sa surface des
rides, des sillons, dans des directions diverses et dans des lieux
plus ou moins éloignés les uns des autres; de plus, cette sur-
face cutanée n'est pas unie; elle offre, à l'état de repos, des
sillons et des reliefs dus à la prédominance tonique de tel ou
tel muscle de cette région, prédominance qui varie à l'infini,
selon l'àge du sujet et le jeu des passions habituelles, ce qui
constitue la physionomie individuelle.
Eh bien! toute traction limitée à un point de la face mo-
difie ces sillons et ces reliefs, soit en les exagérant, soit en les
effacant, soit en changeant leur direction.
Un exemple pour mieux développer ma pensée. Que lon `
suppose une force agissant dans la direction de la commis-
sure des lévres, au cóté externe de la pommette (comme le
grand zygomatique) ;alors le sillon naso-labial se creuse, sa
courbe devient sinueuse, et des rides rayonnantes apparais-
sent, dans la plupart des cas, au pourtour de l'angle externe
de l'œil.
CONSIDERATIONS GENERALES. 43

Voici comment on devrait expliquer ces mouvements, sui-


vant cette assertion de Camper, à savoir : que les plis et les
rides du visage sont nécessairement perpendiculaires à la
direction des muscles. La commissure a été mise en mouve-
ment par le grand zygomatique; le sillon naso-labial s'est
creusé sous l'influence de l'élévateur propre de la lèvre supé-
rieure et du nez; les rides rayonnantes voisines de l'angle
externe de l'oeil son t due s à l'a cti on du sph inc ter des pau -
pières. Je me réserve de démontrer expérimentalement que
cette théorie est complétement erronée, et que le grand
zygomatique seul produit toutes ces rides et tous ces sillons.
Ce que je viens de dire du grand zygomatique est applicable
à la plupart des muscles expressifs de la face.

Ш.
ORIGINE DE MES RECHERCHES ELECTRO-PHYSIOLOGIQUES SUR LA

PHYSIONOMIE EN MOUVEMENT.

Tout mouvement volontaire ou instinctif résulte de la con-


traction simultanée (synergique) d'un plus ou moins grand
nombre de muscles. La nature n'a pas donné à l'homme le
pouvoir de localiser l'action du fluide nerveux dans tel ou tel
muscle, de maniére à en provoquer la contraction isolée. Ce
pouvoir, qui eüt été sans utilité pour l'exercice de ses fonc-
lions, l'aurait exposé à des accidents ou à des déformations,
ainsi que je l'ai déjà démontré ailleurs (1).
(1) De Pélectrisation localisée et de son application à la physiologie, à la
pathologie et à la thérapeutique. Paris, 4855 ; 2° édit., 1861.
MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,
Puisqu'il ne jouit pas de la faculté de décomposer ses mou-
vements et d'analyser ainsi l'action individuelle de ses mus-
cles, comment done les analyser, comment arriver à con-
naître exactement l’action propre de ses muscles?
S'il était possible de maîtriser le courant électrique, cet
agent qui a tant d'analogie avec le fluide nerveux, el d'en
limiter l'action dans chacun des organes, on mettrait à coup
sür en lumiére certaines de leurs propriétés locales. Alors,
pour la face en particulier, avec quelle facilité on détermi--
nerait l'action propre de ses muscles !Armé de rhéophores, on
pourrait, comme la nature elle-méme, peindre sur le visage
de l'homme les lignes expressives des émotions de l'àme.
Quelle source d'observations nouvelles!
Telle a été, il y a une douzaine d'années, l'idée mére de
mes recherches électro-physiologiques, idée riche d'avenir
qui enflamma mon imagination.
Ce n'est point ici le lieu de rapporter Ja longue série de
travaux physiques et anatomiques par lesquels j'ai dû passer,
et les difficultés que j'ai eu à surmonter avant d'arriver à la
réalisation de mon idée. Aprés plusieurs années d'expériences,
il m'a été possible d’arréter à mon gré la puissance électrique
à la surface du corps, et puis, lui faisant traverser la peau
sans l'ntéresser et sans l'exciser, de concentrer son action
dans un muscle ou dans un faisceau musculaire, dans un
tronc ou dans un filet nerveux.
‚ C'est à l'étude de la face que је fis la première application
de la méthode d'électrisation que je venais de créer, L’électri-
CONSIDERATIONS GENERALES. 15
sation localisée m'a aidé à résoudre le probléme, à la fois si
difficile et si intéressant, qui fait le sujet du paragraphe pré-
cédent;elle m'a permis de voir se dessiner sous l'instrument
les plus petites radiations des muscles. Leur contraction révèle.
leur direction et leur situation mieux que ne pourrait faire
le scalpel de l'anatomiste; c'est du moins ce que l'on observe
au visage, ou l'on sacrifie inévitablement, dans la préparation
anatomique, les portions terminales des fibres qui vont s'in-
sérer à la face interne du derme.
C'est là une nouvelle sorte d'anatomie à laquelle on pour-
rait appliquer les deux mots par lesquels Haller voulait qu'on
désignàt la physiologie : c'est l'anatomie animée — anatome
animata ;— c'est ce que Sæmmerring eût sans doute appelé
contemplatio musculi vivi, |
De mes expériences électro-physiologiques , il ressortit
bientót des faits qui me parurent assez nouveaux pour me
décider à présenter, dansle cours de l'année 1850, aux
Académies des sciences et de médecine de Paris, une série de
mémoires intitulés : Fonctions des muscles de la face démon-
trées par l'électrisabion localisée. Ces travaux provoquèrent,
en 1851, le brillant rapport du professeur Bérard, membre
de l'Académie de médecine (1).
Il m'est permis d'affirmer que ce mode d'exploration élec-
tro-musculaire n'a pas été appliqué avant mes recherches
expérimentales.

(4) Séance du 18 mars 4851 (Bulletin de l'Académie de médecine,


t. XVI, p. 609).
16 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
П n'est venu certes à l'idée de personne d'attribuer à un
but d'étude de myologie ces expériences grossiéres d'un phy-
sicien qui, à l'origine de l'électricité, provoquait par des dé-
charges électriques des convulsions sur des tétes de suppliciés.
On avait avancé que C. Bell et Sarlandière avaient essayé
d'étudier l’action propre des muscles de la face au moyen
de la galvanisation. Ces auteurs n'en disent rien dans leurs
écrits; d'ailleurs, s'ils avaient employé ce mode d'exploration,
ils n'auraient certainement pas commis les erreurs que j'ai
à rectifier.
On reconnaîtra, j'espère, que l'honneur d'expliquer le
mécanisme de la physionomie, cette espèce d'analyse anato-
mique des passions, était réservé à la méthode d'électrisa-
lion, qui seule permet de déterminer exactement l'action
propre des muscles et de décomposer les mouvements.
Ces premières recherches n'étaient cependant et ne pou-
vaient être qu'une ébauche. Les faits électro-physiologiques
que j'avais observés ne me rendaient pas complétement compte
des mouvements physiologiques de la face. Et puis, quelle
part fallait-il faire à chacun des muscles de la face pour l'in-
fluence qu'ils exercent sur le jeu de la physionomie? J'étais
loin d'étre bien fixé sur ces questions complexes et difficiles,
je les avais à peine effleurées.
Aujourd'hui, appuyé sur une expérimentation longue et
continue, je crois pouvoir livrer à la publicité mes recher-
ches, qui, je l'espère, jettercnt un grand jour sur ces études.
CHAPITRE 1I.
FAITS GÉNÉRAUX PRINCIPAUX QUI RESSORTENT DE MES EXPÉRIENCES
ELECTRO-PHYSIOLOGIQUES.

Pour connaiire et juger le degré d'influence exercée sur


l'expression par les muscles de la face, j'ai provoqué la con-
traction de ces derniers à l'aide de courants électriques, au
moment ou la physionomie était au repos, où elle annoncait
le calme intérieur; le regard
du sujet était alors fixe et dirigé
devant lui. B
Jai d'abord mis chacun des muscles partiellement en
action, tantôt d'un seul côté, tantôt des deux côtés à la fois ;
puis, allant du simpleau composé, j'ai essayé de combiner
ces contractions musculaires partielles, en les variant au-
tant que possible, c’est-a-dire en faisant contracter les muscles
de noms différents, deux par deux, trois par trois.
Je vais exposer sommairement, dans les paragraphes sui-
vants, les faits généraux principaux qui ont été mis en lu-
mière par ces contractions partielles et par ces contractions
combinées des muscles de la face.
MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

CONTRACTIONS PARTIELLES DES MUSCLES DE LA FACE.

L'étude expérimentale des contractions partielles des


muscles de la face apprend qu'elles sont, ou complétement
expressives, ou tncomplélement eæpressives, ou eæpressives
complémentaires, ou ineæpressives.

A. — Contractions partielles complétement cxpressives.

Il est des muscles qui jouissent du privilége exclusif de


peindre complétement, par leur action isolée, une expression
qui leur est propre.
Au premier abord, cette assertion parait paradoxale ; car,
bien que l'on ait accordé à un petit nombre de muscles une
influence spéciale sur la physionomie, on n'en a pas moins
professé que toute expression exige le concours, la synergie
d'autres muscles.
ES
,"
J'ai partagé, je l'avoue, cette opinion, que j'ai cru méme
un instant confirmée par l’expérimentation électro-physio-
ае
=

logique.
Dés le début de mes recherches, en effet, j'avais remarqué
+9

EU
Sung
<=
que le mouvement partiel de l'un des muscles moteurs du
sourcil produisait toujours une expression complète sur la face
humaine. Il est, par exemple, un muscle qui représente la
souffrance. Eh bien! sitót que j'en provoquais la contraction
CONSIDERATIONS GÉNÉRALES. 19
électrique, non-seulement le sourcil prenait la forme
qui ca-
ractérise celte expression de souffrance, mais le
s autres par-
ties ou traits du visage, principalement la bo
uche et la ligne
naso-labiale, semblaient également subir un
e modification
profonde, pour s'harmoniser avec le sourcil, et pei
ndre,
comme lui, cet état pénible de l'àme.
Dans cette expérience, la région sourcilière seule
avait été
le siége d’une contraction très évidente, et je n’avais pu con-
-stater le plus léger mouvement sur les autres points de la
face. Cependant j'étais forcé de convenir que cette modifi-
cation générale des traits que l'on observait alors, paraissait
être produite par la contraction synergique d'un plus ou moins
grand nombre de muscles, quoique je n'en eusse excité qu'un
seul. C'était aussi l'avis des personnes devant lesquelles je
répétais mes expériences.
Quel était donc le mécanisme de ce mouvement général
apparent de la face? était-il dû à une action réflexe? Quelle
que fût l'explication de ce phénomène, il semblait en res-
sortir, pour tout le monde, que la localisation de l'électrisa-
tion musculaire n'était pas réalisable à la face. |
Je n’attendais plus rien de ces expériences électro-physio-
logiques, lorsqu'un hasard heureux vint me révéler que J'a-
vais été le jouet d'une illusion.
Un jour que j’excitaisle muscle de la souffrance, et au
moment où tous les traits paraissaient s'étre contractés dou-
loureusement, le sourcil et le front furent tout à coup mas-
qués accidentellement (le voile de la personne sur laquelle je
20 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,

faisais cette expérience, s'était abaissé sur ses yeux). Quelle


fut alors ma surprise en voyant que la partie inférieure
du visage n'éprouvait plus la moindre apparence de con-
traction!
Je renouvelai plusieurs fois cette expérience, couvrant et
découvrant alternativement le front et le sourcil ; je la répétai
sur d'autres sujets, et même sur le cadavre encore irritable,
et toujours elle donna des résultats identiques, c'est-à-dire
que je remarquai sur la partie du visage placée au-dessous
du sourcil la méme immobilité compléte des traits; mais
à l'instant où les sourcils et le front étaient découverts, de
maniére à laisser voir l'ensemble de la physionomie, les
lignes expressives de la partie inférieure de la face semblaient
s'animer douloureusement.
Ce fut un trait de lumière; car il était de toute évidence
que cette contraction apparente et générale de la face n'était
qu'une illusion produite par l'influence des lignes du sourcil
sur les autres traits du visage.
Il est certainement impossible de ne pas se laisser tromper
par cette illusion, qui est, comme je lait dit précédem -
ment, une espèce de mirage exercé par les mouvements
partiels du sourcil, si l'expérimentation directe ne vient pas
la dissiper.
Toute proposition qui blesse l'opinion générale ou qui res-
semble à une hérésie physiologique, devrait étre démontrée
immédiatement. Н importerait donc de faire connaitre main-
tenant les faits qui sont la preuve physique et compléte des
CONSIDERATIONS GÉNÉRALES.
21
assertions précédentes; mais il me faudrai
t alors intervertir
l'ordre que je suis forcé de suivre dans l'ex
position de mes
recherches. Il convient seulement, da
ns ces considérations
générales et préliminaires, de ne mettre
en relief que les
faits prineipaux qui donnent une idée de l'
importance et du
but de mes recherches expérimentales
sur la physionomie
en mouvement.

En vertu de quelle loi un mouvement circonserit dans un


point de la partie supérieure de Ja face peut-il imprimer, en
apparence, une telle modification aux autres traits d
e cette
région ? |
C'est ici le lieu de comparer à ce phénomène
les effets
d'illusion exercés sur l'organe visuel par le ra
pprochement de
certaines teintes. M. Chevreul, directeur de la manufacture
des Gobelins, et membre de l'Institut, a publié
sur ce sujet
un ouvrage d'un trés grand mérite, et surtout d'u
ne grande
utilité dans la pratique de la peinture (1). Ce
savant a dé-
montré que des couleurs, et même seulement
des nuances
placées les unes à côté des autres, se modifie
nt tellement et
de telle manière, que l'œil les voit tout autres
qu'elles ne
sont en réalité, Mettez, par exemple, une couche
de cou-
leur orangéeà cóté d'une teinte grise : si le gris es
t bleuátre,
il paraîtra bien pale; s'il tire sur le jaun
e, il paraítra ver-
Паге.

(1) Traité du contraste simultané des c


ouleurs,
==
нч

22 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.


rale
UE
tre
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ond
Pp
а
Fi
reqm
өc

аламан
meen
SEG
T
aa
LS
оена
СОЛУЙ"
on
en=
Cette espèce illusion d'optique exercée par le contraste
simultané de couleurs échappe à toute espéce d’explication
scientifique. Il en est de méme de cette sorte de mirage
que nous font éprouver certains mouvements circonscrits
de la face.

Quoi qu'il en soit, l'utilité de l'illusion produite par certains


traits de visage ne saurait étre méconnue. En voici, je crois,
les principaux avantages :
1* Si pour peindre chaque passion ou chaque sentiment,
il eüt été nécessaire de mettre tous les muscles simultané-
SS
Vuer
beIETrs
y~:

ment en jeu, afin de modifier les traits de la face d'une


| maniere générale, l'action nerveuse eüt été beaucoup plus
|ax——
—M
TES
к=qe

SEE
ET==:
=ST
=
t277
=: ;
compliquée.

| me
P;
2» Les traits qui représentent l'image d'une passion étant
réduits à un muscle ou à un petit nombre, et dans un point
|
limité de la face, leur signification devenait plus facile à
saisir.
9" Ces traits, quoique circonscrits, devaient impressionner
davantage en exerçant une influence générale; mais les pas-
sions à exprimer étant assez nombreuses, il ne fallait pas trop
multiplier les contractions des muscles qui servent à en tracer
les signes et dont le nombre est limité,
Reconnaissons ici que l'ingénieux artifice employé par la
nature pour arriver à ses fins est digne de notre admiration.
Si, en effet, à la vue d'un mouvement aussi limité et qui
nous fait reconnaitre l'image parfaite d'une émotion, il nous
————MM M————————— ÀÁ———

CONSIDERATIONS GENERALES. 23
semble que la face s'est modifiée d'une manière générale, si
nous subissons de telles illusions, c'est uniquement en
vertu
de notre organisation, en vertu d'une faculté que nous possé-
dons en naissant.

B, — Contractions partielles incomplé(ement expressives,

Parmi les muscles qui sont situés au-dessous du sourcil, il


en est qui, de même que ceux de l'ordre précédent, jouissent
d'une expression propre, et réagissent d'une manière géné-
rale sur la physionomie; mais alors cette expression est in-
complete.
Ces muscles sont éminemment expressifs ;leur action indi-
Ее
viduelle trahit un mouvement particulier de l'àme; chacun
d'eux, en un mot, est le représentant unique d'une émotion.
Qu'on les mette en effet successivement en jeu, et l'on verra
tour à tour apparaitre les lignes expressives de la joie, depuis
le simple eontentement jusqu'au rire fou, de la tristesse, du
chagrin, du pleurer, etc.
C'est la première impression que l'on reçoit toujours, à la
vue de ces contractions partielles ; néanmoins on ne tarde
pas à sentir que l'expression n'est pas naturelle, qu'elle est
comme factice, qui lui manque enfin quelque chose.
Quel est donc le trait qui fait alors défaut et qui devrait
compléter l'express?ion C'est ce qu'il n'est pas toujours facile
de trouver, si j'en juge toutefois par les opinions que j'ai
2h MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
entendu émettre par les personnes qui assistaient à mes
expériences.
L'expérimentation m'a quelquefois appris quels muscles
doivent alors entrer synergiquement en contraction pour
compléter Рехргеѕѕіоп. Je reviendrai bientôt sur ce sujet
important.

€. — Contractions partielles expressives complémentaires,

Isolément, quelques muscles situés au-dessous du sourcil


n'expriment absolument rien par eux-mémes, quoiqu'ils
acquierent la propriété de représenter spécialement des pas-
sions en se combinant avec d'autres muscles, et qu'ils soient
destinés à venir en aide à certaines expressions, soit pour les
compléter, soit pour leur imprimer un autre caractère,
J'en citerai un exemple. Il est un muscle qui attire obli-
quement en bas et en dehors tous les téguments de la partie
inférieure de-la face, et gonfle la moitié antérieure du cou,
sans tracer le moindre signe physionomique qui décéle une
expression quelconque. Ce muscle produit seulement une
déformation des traits. Mais, dés l'instant que l'on marie l'ac-
tion de ce muscle avec celle de tel ou tel autre, on fait appa-
raitre à volonté sur la figure, et avec une vérité saisissante,
l'image des passions les plus violentes : la frayeur, l'épouvante,
l'effroi, la torture, etc.
CONSIDERATIONS GENERALES. 25

JP». — Contractions partielles inexpressives.

Il n'est pas unseul des muscles de la face qui ne soit mis


synergiquement en action par une passion; mais quelques-
uns d'entre eux (en trés petit nombre) ne produisent aucune
ligne expressive apparente, bien que leur contraction par-
tielle produise un mouvement très appréciable. Au point de
vue physionomique, ces muscles doivent donc être considérés
comme inexpressifs.

п;

CONTRACTIONS COMBINEES DES MUSCLES DE LA FACE.

Les combinaisons musculaires de la face s'obtiennenten


excitant simultanément plusieurs muscles de noms différents,
d'un côté ou des deux côtés à la fois. Ces contractions com-
binées sont, ou expressives, OU inewpressives, ou expressives
discordantes.

A. — Contractions eombinées expressives.

L'étude expérimentale des contractions musculaires par~


lielles de la face m'a révélé, ainsi que cela ressort des consi-

: dérations exposées dans le paragraphe précédent, l'origine

|
26 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

d'un grand nombre d'expressions physionomiques. Quelques-


unes de ces expressions originelles, on l'a vu, sont parfaite-
ment dessinées par les contraetions partielles de certains
muscles, tandis que d'autres expressions originelles, qui indi-
viduellement sont aussi représentées spécialement par un
muscle, ont besoin cependant, pour étre complétes, du con-
cours d'un ou de plusieurs autres muscles.
J'ai fait contracter tour à tour chacun des muscles de la
face, conjointement avec les muscles incomplétement expres-
sifs. Ces combinaisons musculaires m'ont fait connaitre les
muscles complémentaires de ces derniers; elles m'ont appris
qu'un muscle expressif complémentaire ne peut étre suppléé
par aucun autre muscle, et qu'il est toujours l'auxiliaire né-
cessaire de tel ou tel muscle incomplétement expressif. Elles
m'ont enseigné enfin que, pour le mécanisme de l'expression
de la physionomie, la nature procède, comme toujours, avec
simplicité. Il est rare, en effet, que, dans ces combinaisons
musculaires expressives, il m'ait fallu mettre plus de deux
muscles simultanément en action, lorsque j'ai voulu repro-
duire d'une maniére compléte une des expressions que
l'homme a la faculté de peindre sur sa face.
Les expressions originelles de la face (qu'elles aient été
——
ANRE
ane
Te
produites par des contractions partielles complétement ex-
pressives, ou par la combinaison des muscles incomplétement
mmm
EE
———

expressifs avec les muscles expressifs complémentaires) sont
NITE
Tr primordiales; car elles peuvent, en s'associant, produire un
ensemble harmonieux et donner naissance à d'autres expres-
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 37
sions dont la signification est plus étendue, à des expressions
complexes.
Un exemple pour expliquer ma pensée. L'attention qui est
produite par la contraction partielle du frontal, et la joie qui
est due à la synergie du grand zygomatique et de l'orbicu—
laire inférieur (Pun des muscles moteurs de la paupière infé-
rieure), sont des expressions primordiales. Vient-on à les ma-
. rier ensemble, la physionomie annoncera que ате est sous
la vive impression d'une heureuse nouvelle, d'un bonheur
inattendu : c'est une expression complexe. Si à ces deux
expressions primordiales on joint celle de la lasciveté ou de
la lubricité, en faisant contracter synergiquement avec les
muscles précédents le transverse du nez, les traits sensuels
propres à cette dernière passion montreront le caractère spé-
cial de l'attention attirée par une cause qui excite la lubri-
cilé, et peindront parfaitement, par exemple, la situation
des vieillards impudiques de la chaste Suzanne.
On voit done, par cet exemple, que la combinaison des
expressions primordiales produit des expressions plus ou moins
complexes, et que dans leur progression elles se complétent
par l'apparition successive des lignes propres à chaque expres-
sion primordiale,
Est-il besoin de dire enfin que les combinaisons des ex-
pressions primordiales ne donnent origine à des expressions
parfaites qu'à la condition d'étre faites conformément aux lois
de la nature?

de”
LU
MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,

B. — Contractions combinées inexpressives.

П est rationnel de penser que les muscles qui sont les re- -
presentants directs de passions contraires ne peuvent sym-
pathiser ensemble, et que leur action combinée ne doit pro-
duire que des contractions inexpressives. En effet, il ne m'a
pas été possible, en général, d'obtenir un ensemble naturel,
harmonieux, de la réunion de deux expressions qui répon-
daient à des passions ou à des affections opposées, surtout
lorsqu'elles étaient trés accentuées. Non-seulement alors la
physionomie était plus ou moins grimacante, mais encore elle
laissait l'esprit du spectateur dans une grande incertitude sur
sa signification réelle.
Ainsi l'association des mouvements qui sont propres à l'ex-
pression de la joie et de la douleur donne une physionomie
étrange, qui s'éloigne d'autant plus de la vérité que ces mou-
vements expressifs sont plus énergiques. Il en est de méme
d'autres expressions contraires, dont l'union artificiellement
provoquée fausse la physionomie, au point qu'il est difficile,
quelquefois méme impossible de l'interpréter d'une manière
quelconque.
П arrive souvent, dans ces expériences délicates, que l'ex-
citateur rencontre un nerf qui anime un plus ou moins grand
nombre de muscles. La contraction en masse qui en résulte
ne produit jamais qu'une grimace qui ne rappelle aucune
expression. Cette contraction en masse ressemble aux spasmes
CONSIDERATIONS GÉNÉRALES. 29
convulsifs que l'on observe dans une affection nerveuse con-
nue sous le nom de tic indolent de la face.

€. — Contractions combinées expressives discordantes.

Il ne faudrait pas conclure des faits précédents quil y a


toujours antagonisme absolu entre les expressions primor-
diales contraires. |
Jai vu en effet les lignes qui trahissent la Joie s'associer
merveilleusement à celles de la douleur, pourvu que le mou-
vement füt modéré ; je reconnaissais alors l'image du sourire
mélancolique. C'était un éclair de contentement, de
joie, qui
ne pouvait cependant dissiper les traces d'une doul
eur récente
ou les signes d'un chagrin habituel :ainsi je me
représente
une mere souriant à son enfant au moment où
elle pleure la
perte d'un étre chéri, d'un époux.
Le mouvement du sourire n'indique pas seule
ment un con-
lentement intérieur, il annonce aussi la b
ienveillance , cette
heureuse disposition de l'âme qui fait compat
ir aux peines
d'autrui quelquefois jusqu'à l'attendrissement.
Unit-on, par
exemple, le sourire au pleurer modéré, et encore
mieux à la
contraction légére du muscle de la souffrance, on obti
ent une
admirable expression de compassion, une expression des
plus
sympathiques.
Ces contractions composées, au fond, par des expressions con-
traires, et qui peignent un sentiment pour ainsi dire fo
rcé, je-
les appellerai contractions combinées expressives discordantes.
Tag
eee
ERE

Ag
Li
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ыd
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nane

MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Ш.

DE LA SYNERGIE MUSCULAIRE DES MOUVEMENTS EXPRESSIFS DE LA FACE.

Les faits exposés dans les deux paragraphes précédents


donnent lieu à une remarque qui, sans doute, n'échappe à
personne : c'est que la synergie musculaire qui produit les
mouvements physiologiques des membres et du tronc n'est
nullement comparable à celle des mouvements expressifs de
la face. Cette proposition exige quelques développements.
П n'est pas un mouvement physiologique du tronc ou des
membres qui ne soit le résultat de la contraction synergique
d'un plus ou moins grand nombre de muscles. Ainsi l'éléva-
tion volontaire du bras (de l'humérus) est produite par la
contraction d'un muscle (le deltoïde); nous le sentons durcir
sous notre main pendant ce mouvement, et nous croyons qu'il
est alors le seul qui entre en action, parce que nous n'avons
pas la conscience d'autres contractions musculaires. Il n'en
est cependant pas ainsi; car, si l'on fait contracter le del-
toide partiellement, à l'aide d'un courant électrique, on voit
le sca pul um se dét ach er du tro nc, à la man ièr e d'u ne aile .
Jai expliqué ailleurs le mécanisme de cette difformité (1).
Je rappellerai seulement que, pour l'empécher, la nature fait
entrer synergiquement en action, pendant la contraction

(4) Electrisation localisée appliquée à la physiologie, à la pathologie et à la


thérapeutique, 2° partie, chap. Il, art. 4 et 5, 17° édit.
See

CONSIDERATIONS GÉNÉRALES. 31
volontaire du deltoïde, un autre muscle (le
grand dentelé),
qui fixe puissamment le bord spinal du scapu
lum contre le
thorax, sans que nous ayons la conscience
de ce mouvement
et sans qu'il nous soit donné de l'empêcher.
Je pourrais choisir bien d'autres exemples aussi
probants,
surtout parmi les mouvements synergiques d
e la main el du
pied, mouvements qui sont des merveilles de combin
aisons
mécaniques.
Ces contractions synergiques sont nécessitées par les lois
de la mécanique. Tout le monde le comprend; il serait inutile
de développer cette proposition, qui, au besoin, est démon-
trée par l'observation pathologique. Раі d'ailleurs longue-
ment étudié cette importante question (1). Est-il nécessaire
de dire que les mémes raisons d'é uilibre n'existent pas pour
àa. pas p
ё, les mouvements expressifs de la face?
Le Créateur n'a done pas eu à se préoccuper ici des besoins
de la mécanique; il a pu, selon sa sagesse, ou — que l'on me |
pardonne. cette maniére de parler — par une divine fantaisie,
mettre en action tel ou tel muscle, un seul ou plusieurs
muscles àla fois, lorsqu'il a voulu que les signes caractéris-
liques des passions, méme les plus fugaces, fussent écrits pas-
sagérement sur la face de l'homme Се langage de la phy-
sionomie une fois créé, il lui a suffi, pour le rendre universel
et immuable, de donner à tout étre humain la faculté instinc-
live d'exprimer toujours ses sentiments par la contraction des
mêmes muscles. 2’

(1) Loc. cit., 2° partie,


a's
Say
Чсы
аb

one

32 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.


aetna
0)
Яз
элчи
ae
en
алтоо
eaa
aE~
Il était certainement possible de doubler le nombre des
art ВРСТЕ

signes expressifs de la physionomie; il fallait, pour cela, que


chaque sentiment ne mit en jeu qu'un seul cóté de la face,
M. ainsi qu'on me le voit faire dans mes expériences. Mais on
sent combien un tel langage eüt été disgracieux; c'est pro-
bablement dans le but de le rendre harmonieux que la nature
|
|$ a mis au service de chaque passion les muscles homologues
LS (de méme nom), en nous privant de la faculté de les faire
|
jouer isolément.

||
am
CHAPITRE HI.
CERTITUDE DE CES RECHERCHES.

ll importe de prévenir quelques objections qui, si elle


s
étaient fondées, diminueraient et annuleraient même la valeu
r
‚Че mes expériences.
Ce n'est point pour me donner le plaisir de les réfuter que
je souléve ces objections, elles m'ont été faites sérieusement.
La sensibilité de la face est telle, que l'on ne peut épargner
aux sujets soumis à ce genre d'expériences une sensation dés
agréable et quelquefois un peu douloureuse. Or cette sensa-
lion peut oecasionner des mouvements involontaires. Com-
ment distinguer alors ces derniers mouvements de ceux qui
AE

appartiennent à l'action propre du muscle excité ?


En général, ces mouvements involontaires n'ont lieu qu'à
la premiére application des rhéophores, et ne se reproduisent
plus chez les individus habitués à la sensation électrique.
D'ailleurs, on verra par la suite que, dans le but de dissiper
les doutes qui pourraient surgir de cette objection, j'ai choisi, -
pour sujet prineipal de mes expériences, un homme chez
- lequel la sensibilité de la face était peu développée; et enfin
ces mémes expériences, répétées sur le cadavre encore irri-
table, ont donné des résultats parfaitement identiques.
La contraction partielle d’un muscle qui préside à une
expression ne pourrait-elle pas réagir sur l'àme, et produire
3
БИ MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,

sympathiquement une impression intérieure qui provoquerait


d'autres contractions involontaires? La face, par exemple,
met toujours en mouvement deux muscles, dont l'un dessine
les lignes fondamentales d'un sentiment, tandis que l'autre en
complete l'expression (c'est ce que je me réserve de démontrer
eu temps opportun). Eh bien ! l'excitation artificielle du pre-
mier muscle ne fait-elle pas naitre une impression inté-
rieure, et celte impression ne provoque-t-elle pas, à son
tour, la contraction du second muscle ?C'est ce qu'on appel-
lerait un phénoméne sympathique en physiologie. Il en résul-
terait que l'on ne pourrait mettre un muscle expressif isolé-
ment en contraction, sans provoquer l'action synergique
d'autres muscles, satellites habituels de la passion dont il est
le principal représentant.
Cet argument, comme le précédent, est assez spécieux; il
tombe cependant en présence des nombreuses expériences
que j'ai faites sur des sujets récemment morts, chez lesquels
la contraction des muscles de la face a produit des mou-
vements expressifs, absolument semblables à ceux que l'on
observe chez les vivants.
On a méme été jusqu'à admettre la possibilité de contrac-
tions dites réflexes, provoquées par toute excitation périphé-
rique, de telle sorte que l’électrisation musculaire localisée ne
serait qu'une illusion. |
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler ici une des condi-
tions dans lesquelles se produit le phénomène appelé contrac-
lion musculaire véflexe. Lorsqu'on pique une des extrémités
CERTITUDE DE CES RECHERCHES.
85
d'un animal dont la téte vient d'étre sépar
ée du tronc, on
observe des mouvements qui produisen
t la flexion des diffé-
rents segments du membre excité les uns su
r les autres. C'est
cette stimulation périphérique qui remont
e par les nerfs sen-
sibles jusqu'à un point de la moelle correspo
ndant à l'origine
des nerfs moteurs du membre excité, de ma
nière à réagir sur
certains muscles qui alors entrent en contrac
tion. On voit done
. que ces contractions, auxquelles la volonté reste ent
ièrement
étrangére, et qui se produisent dans la région dont on exc
ite
la sensibilité, ont évidemment lieu en vertu d'une action jus-
tement appelée réflexe. |
Ne se pourrait-il pas (me disait-on) que l'expression
qui se
Produit pendant l'excitation électrique d'un muscle
queleonque
fat le résultat d'un ensemble de contractions réflexes
analogues
a celles dont il vient d’étre question, et non le produi
t d'une con-
traction musculaire partielle ? Ye compris que cette
objection
jetait un grand doute surla valeur de mes recherches
électro-
physiologiques, pour ce qui a trait à l'action pro
pre des
muscles non-seulement de la face, mais aussi des
membres.
Elle fut bientôt réfutée par de nombreuses expérien
ces que
j'ai longuement exposées ailleurs (1), et que je ne
ferai que
résumer ici.
Jai démontré que ce phénomène réflexe qu
i se développe
dans certaines conditions pathologiques (de mal
adie) ne pou-
vait se produire à l'état normal. J'ai fait
en outre contracter

(1) Loc. cit., 17° édit., 1855, p. 30, et 2


° édit., 1862, p. 34.
36 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
isolément des muscles humains, mis à nu sur certains mem-
bres nouvellement amputés, et jai prouvé que les mouve-
ments étaient absolument les mémes que lorsque j’excitais les
muscles homologues des membres non séparés du tronc. J'ai
fait aussi des expériences sur les animaux dont Jexcitai les
muscles de la face, et les mouvements ont été absolume
nt
identiques, que la téte fat ou non séparée du tronc.
De l'ensemble de ces faits, il ressort donc évidem
ment que,
daus mes expériences faites sur des sujets sains, l'élec
trisa-
tion musculaire localisée ne provoque pas de con
tractions
réflexes qui viennent compliquer l'action musculaire
par-
tielle.
CHAPITRE IV.

UTILITÉ DE CES RECHERCHES.

Personne, assurément, ne contestera la nouv


eauté des faits
qui ressortent de mes expériences électro-physio
logiques sur
l'expression de la physionomie, Je vais essayer d'en d
émon-
trer aussi brièvement que possible l'utilité, au poin
t de vue
anatomique, physiologique et psychologique, et indique
r les
heureuses applications que l'on peut en faire à
l'étude des
beaux-arts.

AU POINT DE VUE DE L'APPLICATION A L'ANATOMIE


ET A LA PHYSIOLOGIE,

А. La plupart des muscles de la face semb


lent se conti-
nuer les uns dans les autres, surtout lo
rsqu'on les étudie par
leur face interne. M. le professeur Cruvei
lhier a eu l'obli-
geance de me montrer des figures de
ssinées d'aprés des
préparations anatomiques qu'il avait faites
dans le but d'étu-
dier les muscles par leur face postérieu
re, aprés avoir dé-
taché des os, en masse, les parties mo
lles du visage, On
38 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

voit, dans ces préparations, que toutes les fibres musculaires


semblent se continuer les unes dans les autres, à tel point
qu'on ne saurait assigner les limites exactes du plus grand
nombre des muscles de la face.
Si cette continuité fibrillaire des muscles de la face était
réelle, leur indépendance serait trés compromise, sinon
annulée. Comment concevoir, en effet, qu'un muscle puisse
se contracter dans une portion de sa longueur ou de sa con-
пие? Et, dans ce cas, où placerait-on le point fixe? En
un mot, avec cette doctrine de la continuité fibrillaire (1)
qui convertit, pour ainsi dire, en un masque tous les muscles
de la face, on ne peut s'expliquer le mécanisme de cette foule
de petits mouvements indépendants, qui écrivent sur la figure
les impressions si nombreuses de l'àme en caractéres toujours
i
| identiques. |
ti Y
mu ET
1!
* L'anatomie morte, dont la principale mission est de nous
Sr
guider dans nos recherches sur les mystéres de la vie, en
Tum
ce

vt nous aidant à connaitre les fonctions des organes ,semblait


rs

tm au contraire s'attacher ici à nous égarer. Il était réservé à


l'exploration électro-musculaire, véritable anatomie vivante,
de démontrer que cette continuité fibrillaire n'est qu'une
illusion.
Sans anticiper sur ce que j'ai à exposer par la suite, je
puis dire déjà que, par ce moyen, j'ai découvert les limites

(1) Cette doctrine de la continuité fibrillaire reconnait pour chef Bellingeri,


célébre anatomiste italien.
UTILITE DE CES RECHERCHES. 39

de quelques muscles que l'on croyait se continuer les uns |


dans les autres, ce qui, depuis lors, a été confirmé pour un |
muscle (le pyramidal du nez) à l'aide du scalpel.

B. L'électro-physiologie démontre l'existence, à la face,


de muscles qui ne.sont ni classés ni dénommés. J'en vais citer
plusieurs exemples. | i

Un rhéophore, placé sur l'aile du nez, dilate la narine


comme le fait la nature dans les grandes émotions. L'ana-
tomie morte en est encore à trouver un muscle qui puisse
даgianna

expliquer ce mouvement : elle va même jusqu'à nier l'exis-


tence de fibres musculaires dans Vaile du nez (1). J'es-
père pouvoi r mon tre r que ce mus cle a été con fon du ave c
un autre muscle connu sous le nom de myrlforme, com-
posé lui-méme de plusieurs muscles dont les fonctions sont
Opposées. :
L'anatomie morte a confondu dans une méme dénomi-
nation des muscles qui possèdent une action indépendante,
sous l'influence de l'excitation électrique, comme pour les
mouvements volontaires et instinctifs, des muscles enfin qui
sont destinés à des fonctions essentiellement différentes.
Dans le muscle dit sphincter des paupiéres, par exemple,
dont on a fait un seul muscle, on trouve quatre muscles
indépendants qui président à des expressions diverses.
Il est évident po ur to ut le mo nd e qu e la ph ys io lo gi e do it

(1) Voy. Sappey, Tr ai té d' an at om ie de sc ri pt iv p.


e, 62 7,
h0 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

commander l'anatomie, et que, sous prétexte de simplifier


les études classiques, on aurait tort de continuer à embrouiller
ainsi la science de la vie, et surtout l'étude de l'expression de
la physionomie.

Mes recherches expérimentales redresseront aussi les


erreurs physiologiques que l'on avait commises en attribuant -
à des muscles des mouvements auxquels ils étaient étrangers,
et en méconnaissant ceux qui leur appartenaient. Il en était
résulté qu'on s'était également trompé sur le rôle qu'ils jouent
dans l'expression.
C'est ainsi que l'on faisait concourir le petit zygomatique
au mouvement de la joie, tandis que l'expérimentation fait
voir qu'il est le seul représentant du chagrin, du pleurer mo-
déré,
C'est ainsi que le peaucier, qui jusqu'ici a été oublié
ou mal étudié comme muscle expressif, concourt spécia-
lement à peindre avec une vérité ‘saisissante les mouve-
ments les plus violents de l'àme : la terreur, la colére, la
torture, etc.
J'en pourrais dire autant de quelques autres muscles
presque méconnus, de ceux principalement qui meuvent
le sourcil, et qui jouent le róle le plus important dans l'ex-
pression de la physionomie en mouvement, comme on le
verra bientôt.
UTILITE DE CES RECHERCHES. A1

"n.
AU POINT DE VUE DE L'APPLICATION A LA PSYCHOLOGIE.

La physiologie muscul ai re de la fa ce hu ma in e es t in ti me -
ment liée à la psycholo gi e ; on ne sa ur ai t ce rt es le ni er , lo rs -
qu'on me voit, po ur ai ns i di re , ap pe le r su cc es si ve me nt s u la
r
face du cadavre l'image fi dé le de la pl up ar t de s pa ss io ns
dénombrées et classées par les philosophes.
C'est ce que je vais dé mo nt re r da ns le s co ns id ér at io ns
suivantes :

des muscies expressifs et des expressions


A. — Dénombrement

obtenues dans mes expérienees électro=physiologiques.

a. ЇЇ est démontré par les fa it s ex po sé s p r é c é d e m m e n t


(article II) qu'il ex is te un e so rt e de hi ér ar ch ie po ur le s mu s-

cles expressifs dela face hu ma in e, c' es t- à- di re qu e ce ux -c i


n’ont pas tous le m ê m e de gr é d' im po rt an ce da ns le je u de
la physionomie.
On pe u t en ef fe t r a n g e r d a n s u n p r e m i e r o r d r e le s m u s -
t r a c t a n t p a r t i e l l e m e n t , p o s s è d e n t le p r i -
cles qui, en se con
,
vilége d'exprimer d e la m a n i è r e la p l u s c o m p l é t e , d e s p a s -

sions ou des états divers de l'esprit.


Un deuxième ordre se co mp os e de s mu sc le s qu i, de mé me
que ceux du premier or dr e, de ss in en t le s li gn es ex pr es si ve s
||

ame
OR==——
a~ PN
me,
pn
RRQ qm
x

A2 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,


d'une passion dont ils sont les uniques représentants, mais
qu'ils ne sauraient peindre complétement.
Dans un troisième ordre, enfin, on trouve les muscles qui
aSa
aNN

sont destinés, en s'associant avec d'autres muscles, à ex-


primer spécialement certaines passions ou à les compléter,
bien que, partiellement, ils soient inexpressifs.
epee
ОЕ
PO
Pl
pe
oe
Voici, dans la table synoptique suivante, la liste de ces
mt muscles expressifs, rangés d'aprés ces différents ordres :

pM

TABLE SYNOPTIQUE.
нүү
эттуу
рн
И"
урааа
аваа

1° Muscles complétement expressifs.


үаPls
RTS
ig
|
FRONTAL . . . « Muscle de l'attention.
i
{
ORBICULAIRE PALPEBRAL SUPÉ-
||
. . . Muscle de la réflexion.
$
Muscle de la douleur.
PYRAMIDAL DU NEZ....... Muscle de l'agression.
кен
ms.
ay
Ape
A

2° Muscles incomplétement expressifs et expressifs complémentaires.

GRAND ZYGOMATIQUE Muscle de la joie.


PETIT ZYGOMATIQUE Muscle du pleurer modéré.
ÉLÉVATEUR PROPRE DE LA LÈVRE
SUPÉRIEURE . . Muscle du pleurer.
ÉLÉVATEUR COMMUN DE L'AILE DU
NEZ ET DE LA LEVRE SUPE-
RIEURE . . «+ +» « Muscle du pleurer à chaudes larmes
TRANSVERSE DU NEZ. .. .. . . Muscle de la lubricité.
BUCCINATEUR . ...... . . . Muscle de l'ironie.
UTILIT E D E C E S R E C H E R C H E S . АЗ

TRIANGULATRE DES LÈVRES. . e . Mu sc le de la tr is te ss e, du dé go ût , et


compléme nt ai re de s ex pr es si on s
agressives.
MUSCLE DE LA HOUPPE DU MENT ON . Mu sc le du dé da in et du do ut e.

eee e + Musc le de la fr ay eu r, de l' ef fr oi , de


PrAUCER. .. 2.
la to rt ur e, et co mp lé me nt ai re de
la colère.
. . Muscle complémentaire de l'ironie
CARRE DU MENTON. . « « «4
e t d e s p a s s i o n s a g r e s s i v e s .
|
NA RI NE S. . . . . M u s c l e c o m p l é m e n t a i r e de s pa ss io ns
DILATATE U R DE S
| violentes. E
s. . Muscle compl é m e n t a i r e d e la co -
Massive. .
lere, de la fureur.
н Muscle du m é p r i s et c o m p l é m e n -
PALPÉBRAUX.
taire du pleurer.
i
ORBICULAIRE PALPEBRAL, INFÉ-
G
so aleda lé dU E N E R A D O R Pe A R S \
am... анын
plémentaire д е la jo ie f r a n c h e .

FIBRES EXCENTRIQUES DE L'ORBI-


. . . . M u s c l e complémentaire du doute
CULAIRE DES L È V R E S . .
З et du dédain.
F I B R E S C O N C E N T R I Q U E S DE L ' O R - .
. . . . M u s c l e c o m p l é m e n t a i r e d e s p a s s i o n s
BICULATRE DES L È V R E S .
a g r e s s i v e s o u m é c h a n t e s .
o M o u v e m e n t c o m p l é m e n t a i r e d u s o u -
REGARD EN HAUT . . o s
venir.
REGARD OBLIQUE EN HAUT ET LA-
. » . Mouvement c o m p l é m e n t a i r e d e l ' e x -
TÉRAL E M E N T . . . . . ~ ~
- tase et d u d é l i r e s e n s u e l .
|
REGARD OBLIQUE EN BAS ET LATÉ-
. M o u v e m e n t c o m p l é m e n t a i r e d e l a
RALEMENT. . э + + а» . . .
défiance o u d e l a f r a y e u r .
. . + M o u v e m e n t c o m p l é m e n t a i r e d e l a
REGARD EN BAS... . + +
tris t e s s e , d e l ' h u m i l i t é .
!

rpm
hh MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

On pourrait former un dernier ordre avec les musc


les qui,
sans aucun doute, sont mis en action par quelques
passions,
mais qui ne produisent sur la physionomie au
cune ligne
expressive apparente : ce sont les muscles auriculaires e
t les
muscles du pavillon.
Je rangerai aussi dans cet ordre un muscle quil n
e m'a
pas été possible de faire contracter partiellement, et dont je
ne puis en conséquence décrire exactement l’action propre :
c'est le muscle canin.

b. Il est également ressorti des faits électro-physiologiques


et des considérations exposées précédemment que les ex-
pressions peuvent étre partagées en deux classes : en expres
-
sions primordiales et en expressions complexes.
Les expressions primordiales sont produites par les con-
tractions partielles des muscles complétement expressifs ou
par la combinaison des muscles incomplétement expressifs
avec des muscles expressifs complémentaires.
Les expressions complexes résultent de l'association des
expressions primordiales.
Je vais exposer le dénombrement des expressions primor-
diales et des expressions complexes que J'ai pu obtenir par
l'expérimentation électro-physiologique.
TABLEAU SYNOPTIQUE.

EXPRESSIONS MUSCLES
PRIMORDIALES. QUI LES PRODUISENT.

4° Par la contraction partielle


des muscles complétement ex-
pressifs,

СОЮ e ooe ani Frontal.


R&FLEXION.. . . . . . Orbiculaire palpébral supérieur (portion
du muscle dit sphineter des pau-
pières); contraction modérée.
MÉDITATION. . ... Méme muscle ; contraction forte.
CONTENTION. . . .. Méme muscle ;contraction trés forte.
POUR L4 nv à Sourcilier.
AGRESSION, méclian- Pyramidal du nez.
LITRES WIPE
2° Par la contraction combinée
des muscles incomplétement
expressifs et des muscles ex-
pressifs complémentaires.

PLEURER à chaudes
MM FS VE Élévateur commun de l'aile du nez et
de la lévre supérieure, palpébraux.
PLEURER modéré . . . Petit zygomatique et palpébraux.
Jore.. Grand zygomatique et orbiculaire palpé-
- bral inférieur ; contraction modérée.
Bin. us * € Mémes muscles et palpébraux.
JOIE FAUSSE, sourire
mentet 6 a Grand zygomatique seul.
Ironie, rire ironique. Duccinateur, carré du mentou.
Tristesse, abattement. Triangulaire des lèvres ; constricteur des
narines et abaissement du regard.
DÉDAIN, nÉGOUT. . Houppe du me nt on , tr ia ng ul ai re de s lè-
vres et palpébraux.
DourE... Houppe du me nt on , fi br es ex ce nt ri qu es -
de l’ or bi cu la ir e de s lè vr es , so it de la
moitié inférieure, soit des deux moi-
tiés à la fois, et frontal.
Mepris.. . as* € Palpéb ra ux , ca rr é du me nt on , tr an s-
verse du nez, et élévatenr commun de
Vaile du nez et de la lévre supérieure.
TABLEAU SYNOPTIQUE.

EXPRESSIONS COMPLEXES
PAR LA COMBINAISON MUSCLES
des QUI LES PRODUISENT.
EXPRESSIONS PRIMORDIALES.

SURPRISE... . Frontal et abaisseurs de la mâchoire


inférieure, à un degré modéré de con-
traction.
ETONNEMENT. . Méme combinaison musculaire et abais-
seurs de la máchoire inférieure, à un
plus haut degré de contraction.
STUPÉFACTION. Méme combinaison musculaire, au maxi-
mum de contraction.
ADMIRATION, surprise
sor able. ... Muscles de l'étonnement associés à ceux
de la joie.
FRAYEUR à 22 o. Frontal et peaucier.
EFFROI . .. Frontal, peaucier et abaisseurs de la mà-
choire inférieure, au maximum de
contraction.
Errror avec douleur,
OPULO: « 4 vie Sourcilier, peaucier et abaisseurs de la
machoire inférieure.
COLERE CONCENTRÉE . . Orbiculaire palpébral supérieur, mas-
séter, buccinateur, carré de la lèvre
inférieure et peaucier.
COLÈRE FÉROCE avec
emportement.. .. Pyramidal du nez, peaucier et abaisse-
ment du maxillaire inférieur, au maxi-
mum de contraction.
RÉFLEXION triste. . . Orbiculaire palpébral supérieur et trian-
gulaire des lèvres.
RÉFLEXION agréable. Orbiculaire palpébral supérieur et grand
zygomatique.
JOIE FÉROCE. . . Pyramidal du nez, grand zygomatique
et carré du menton.
PLAISIR. LUBRIQUE . Transverse du nez et grand zygomatique,

SSS
es

— —— Mem me an
UTILITÉ DE CES RECHERCHES. 47

EXPRESSIONS COMPLEXES
PAR LA COMBINAISON MUSCLES
des QUI LES PRODUISENT.
EXPRESSIONS PRIMORDIALES.

DELIRE SENSUEL.. . . |Mêmes muscles que ci-dessus, regard


tourné en haut et latéralement, et
spasme des paupières, dont la supé-
rieure recouvre une partie de l'iris.
EXTASE. .... . . . | Mème combinaison musculaire que dans
le délire lubrique, mais sans trans-
verse du nez.
GRANDE DOULEUR avec
larmes, affliction. . | Sourcilier et petit zygomatique.
DouLEUR avec abatte-
ment, désespoir. . . | Sourcilier et triangulaire des lèvres.

On remarque, dans le tableau précédent, qu'en général |


plus les muscles de la face sont situés supérieurement, plus |
leur pouvoir expressif est grand, complet, lorsqu'ils se con-
tractent partiellement,
On voit aussi que ces muscles ne sont pas seulement des-
linés à représenter l'image des passions, des sentiments et des
affections ; que certains actes de l'entendement peuvent méme
se réfléchir sur la face : c'est ainsi, par exemple, que s'écri-
vent avec la plus grande facilité sur la physionomie de
l'homme, — et cela seulement par la contraction partielle
de l'un des muscles moteurs du sourcil! — la réflexion, le
plus impo rtan t, le plus nobl e état de l'esp rit, celui qui pa-
гай le plus abstrait, et la méditation, qui est la mere des
48 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
grandes conceptions, qui, chez certains hommes, est, pour
ainsi dire, la passion dominante.
Je n'ai classé dans le tableau ci-dessus que les expressions
Eam qui ont pu étre obtenues artificiellement, et fixées, pour la
plupart, à l'aide de la photographie. J'en pourrai certaine-
t^
ment augmenter le nombre par la suite, en produisant les

nuances ou les degrés de ces expressions principales.
Quoi qu'il en soit, on trouvera sans doute que les expres-
E
SERE
RE
=TR
-

е sions qu'il m'a été possible d'analyser par l'expérimentation


électro-physique sont déjà assez nombreuses.
to
nga
ely
Il n'est pas donné à l'homme d'exprimer toutes ses passions
sur sa physionomie, surtout sil'on considére comme autant
de passions différentes toutes celles qui ont été dénommées
И

id
et classées arbitrairement par les philosophes (1).
——————
ү|
(1) Rien de plus varié, selon M. Lélut, de plus multiple, de plus complexe,
de plus difficile à saisir sous la diversité des désignations, que les passions.
« Qu'on se reporte, dit-il, à cet égard, à la liste suivante, dont les élé-
ment s, nous n'av ons pas beso in de le dire, sont empr unté s aux meil leur es
||
REP
———

d| sources, à Platon, à Aristote, à Cicéron, à Descartes, à Hobbes, etc., liste qui


eüt pu étre encore plus longue, et que nous avons laissée tout d'abord dans
en
le péle-méle de l'ordre alphabétique.

Admiration (la premiére Abjection. Désespoir.


des passions, d'aprés —Dassesse. Deuil.
Descartes). Colére. Défiance.
soe Amour-propre. Cupidité. Dureté (agression).
Amour. Chagrin. Discorde.
Avidité. Crainte. Douleur.
Angoisse. Courage. Désir.
dd
Ee Avarice. Curiosité, Dédain.
Allégresse. Charité. Désolation.
Audace. Confiance. Dégoût.
UTILITÉ DE CES RECHERCHES, | A9

On ne m'aceusera pas de les av oi r d é n o m b r e e s ar bi tr ai re -

ment, car elles sont la repr od uc ti on de ce ll es qu e a m e el le -


méme peint sur la face de F h o m m e . U n jo ur pe ut -é tr e ce s
études électro-physiologiqu es su r le s di ff ér en ts mo de s d' ex -
pression de la physionomie h u m a i n e se rv ir on t al a fo rm at io n
d'une bonne classification fo nd ée su r l' ob se rv at io n de la
nature.

— Physionomic cm mouvement,
E.

l a p h y s i o n o m i e e n m o u v e m e n t es t c e t t e p a r t i e
L'étude de
qu i tr i f f é r e n t e s m a n i e r e s d o n t
de la psycholo gi e a i t e d e s d

l'homme manifeste ses émotions par les mouvements de


sa face.

Estime. Hardiesse. Remords.


Honte. Repentir.
Espérance.
Emulation. Indignation. Reconnaissance.
Enthousiasme. Irrésolution. Regret.
Epouvante. — ]nimitié. - Rire.
Envie. Ivrognerie, Sécurité.
Satisfaction de soi-
Emportement. Jalousie.
Effroi. Joie. méme.
Ennui. Lácheté. Saisissement.
Faveur. Luxure. Souci.
Fureur. Lamentation. Sensualité.
Générosité. Mépris. Témérité.
Gloire. Moquerie. Tristesse.
Malignité. Timidité.
Grandeur d'âme.
Orgueil. . Vénération.
Gourmandise.
Gloutonnerie. Pitié. Vanité.
Humilité. Pleurs. Vengeance.
Haine. Pusillaninuté.

air
i ir D um om
MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Si l'homme possede le don de révéler ses passions par cette


sorte de transfiguration de l'àme, ne doit-il pas également
jouir de lafaculté de comprendre les expressions extrémement
variées qui viennent se peindre suecessivement sur la face
de ses semblables? Quelle serait donc l'utilité d'un langage
qui ne serait pas compris? Exprimer et sentir les signes
de la physionomie en mouvement me semblent des facultés
inséparables que l’homme doit posséder en naissant. L'édu-
cation et la civilisation ne font que les développer ou les
modérer.
C'est la réunion de ces deux facultés qui fait du jeu de la
physionomie un langage uuiversel. Pour étre universel, ce
langage devait se composer toujours des mémes signes, ou,
en d'autres termes, devait étre placé sous la dépendance de
contractions musculaires toujours identiques.
Ce que le raisonnement seul avait fait pressentir, ressort
clairement de mes recherches. J'ai en effet constaté, dans
toutes mes expériences, ainsi que je l'ai déjà démontré, que
c’est toujours un seul muscle qui exécute le mouvement fon-
damental, représentant un mouvement donné de l'àine. Cette
loi est tellement rigoureuse, que l'homme a été privé du
pouvoir de la changer et méme de la modifier. On pré-
voit ce qui serait infailliblement arrivé s'il en eût été autre-
ment; le langage de la physionomie aurait eu le sort du
langage parlé, créé par l'homme : chaque contrée, chaque
province, aurait eu sa manière de peindre les passions sur la
mms
sens
RR
ere:
ae
SED

figure ;peut-être aussi le caprice aurait-il fait varier à l'infini


UTILITE DE CES RECHERCHES. 91

l'expression physio no mi qu e da ns ch aq ue vi ll e, ch ez ch aq ue
individu.
Il fallait que ce la ng ag e de la ph ys io no mi e fû t im mu ab le ,
condition sans laquelle il ne po uv ai t ét re un iv er se l. C' es t
pour ce la qu e le Cr éa te ur a pl ac é là ph ys io no mi e sous la
dépendance des contractions musculaires inslinctives ou
réflexes.
On sait avec quelle régula ri té to us le s mo uv em en ts in st in c-
tfs s’exécutent. Je ne ci te ra i, co mp ar at iv em en t et c o m m e
| exemple, que ceux de la ma rc he , pe nd an t la qu el le l' en fa nt
méme résout les problè m e s de mé ca ni qu e le s pl us co mp li qu és ,

avec une facilité et une précis io n qu e la vo lo nt é ne sa ur ai t


jamais égaler. On co mp re nd do nc c o m m e n t ch aq ue pa ss io n

est toujours dessinée sur la fi gu re pa r le s m ê m e s co nt ra ct io ns

musculaires, sans qu e ni la mo de ni le ca pr ic e pu is se nt le s
faire varier.
« Généralement, dit De sc ar te s, to ut es le s ac ti on s ta nt du
visage qu e de s ye ux pe uv en t êt re ch an gé es pa r l' âm e, lo rs qu e,
voulant cacher sa passion, elle en imagine fortement une
contraire, eu sorte qu'on s'en peut aussi bien servir à dissi-
muler se s pa ss io ns qu 'à le s dé cl ar er (1 ). » Il es t tr és vr ai qu e
certaines pe rs on ne s, le s co mé di en s pa r- de ss us to us , po ss èd en t
l'art de feindre me rv ei ll eu se me nt de s pa ss io ns qu i n' ex is te nt
réellement que sur leur physionomie ou sur leurs lèvres. En
se créant une situation imaginaire, ils peuvent, en vertu

(1) Les passio ns de Г а т е , 2° pa rt ., ar t. 11 3.


52 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

d'une aplitude spéciale, faire appel à ces émotions arti-


ficielles. Cependant il me sera facile de démontrer qu'il
n'est pas donné à l'homme de simuler ou de peindre sur sa
face certaines émotions, et que l'observateur attentif peut
toujours, par exemple, découvrir et confondre un sourire
menteur.

Quoi qu'il en soit, les caractères de l'expression de la face


humaine, qu’onles simule ou qu’ils soient produits réellement
par un mouvement de l'àme, ne peuvent être changés; ils
sont les mêmes chez tous les peuples, chez les sauvages comme
chez les nations civilisées, ne différant, chez ces dernières,
que par leur modération ou par la distinction des traits.

€. — Physionomie au repos,

Pendant le repos musculaire, c'est-à-dire dans l'intervalle


des mouvements déterminés par l'action nerveuse, volontaire
ou instinctive, les muscles possédent encore une force qui ne
sommeille jamais, qui ne se perd qu'avec la vie. Cette force
mera
C
пуа est appelée tonicité. C'est en vertu de cette force tonique
que les extrémités libres d’un muscle coupé, chez le vivant
s'éloignent lune de lautre en se rétractant.
Les muscles sont done des espèces de ressorts qui, dans
ЫЫ
oe
7

l'intervalle des contractions, se font plus ou moins équilibre.


C'est ainsi qu'à la face, les tissus, et principalement la peau,
—-
TL

AR
sont entrainés dans le sens des plus forts.

Bertram ра ci a E
UTILITE DE CES RECHERCHES. 53
Chez le nouveau-né, l'âme est encore vierge de toute émo-
tion, la physionomie au repos est absolument négative;
elle exprime l'absence complete de toute émotion; mais,
dès qu'il vient à être excité par les sensations, et qu'il
commence à ressentir l'influence des passions, les muscles
de sa face entrent en action pour les peindre sur son visage.
Ceux de ses muscles qui sont le plus souvent exercés par`
cette sorte de gymnastique de l'àme prennent plus de
développement, et leur force tonique s'accroit proportion-
nellement.
Est-il besoin. de dire que la physionomie au repos subit
nécessairement l'influence des modifications éprouvées par
la force tonique de ses muscles, ou, suivant une compa-
raison triviale que j'ai déjà faite, par la force des res-
sorts qui la maintenaient en équilibre? C'est ainsi que se
forme la physionomie au repos, physionomie individuelle
qui doit étre conséquemment l'image de nos sentiments
habituels, le facies de nos passions. (Je ne fais que déve-
lopper ici scientifiquement un fait bien connu et générale-
ment admis.)
Cependant un philosophe célèbre, Diderot, semble y avoir
apport é de gra nde s res tri cti ons . « On se fai t (di t-i l) à soi -
méme quelquefois sa physionomie. Le visage, accoutumé
à prendre le caractére de la passion dominante, la garde;
que lqu efo is aus si on la rec oit dela nat ure , et il fau t
bien la garder comme on l'a reçue. 7/ lui a plu de nous
faire bons, et de nous donner le visage du méchant, ou de nous
5h MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
faire méchants, et de nous donner le visage de la bonté (4). »
S'il était vrai que la bonté put être masquée par les dehors
physionomiques de la méchanceté, il faudrait beaucoup en
rabattre de l'admiration que nous devons à ce chef-d’ceuvre
de la nature, l'expression.
L’assertion de Diderot n'est heureusement pas exacte. Si
l'on observe les nouveau-nés à ce point de vue, on leur trou-
vera toujours une expression identique, négative, comme je
l'ai dit. précédemment. C'est seulement avec le temps que
l'on voit se former leur physionomie individuelle, bonne ou
méchante, suivant la prédominance ou de leurs bonnes ou de
leurs mauvaises passions. En admettant méme qu'un homme
bon püt naitre avec une figure méchante, cette espèce de
monstruosité serait tôt ou tard effacée par les mouvements
incessants d'une belle ame.
Toutefois il est des affections locales de la face (contrac-
tures, paralysies partielles, tics) qui, à la longue, altérent à
tout jamais les traits naturels de la physionomie individuelle.
Il est bien entendu que l'on doit tenir compte de cette cause
d'erreur.

(1) Œuvres complètes de Diderot : Essai sur la peinture, p. 500.


UTILITE DE CES RECHERCHES. 55

Ш.

AU POINT DE VUE DE L' AP PL IC AT IO N AU X AR TS PL AS TI QU ES .

L'analyse anatomique el él ec tr o- ph ys io lo gi qu e de s di ff é-
rents modes d'expression de la fa ce , ce tt e ét ud e su r le m é c a -
nisme de la p h y s i o n o m i e h u m a i n e , qu i fa it co nn ai tr e la ra i-
de s, de s sa il li es , de s cr eu x d u
son d'être des lignes, des ri
visage, es t d’ un e g r a n d e ut il it é da ns la pr at iq ue de s ar ts pl as -
tiques. C'est ce que je vais es sa ye r de fa ir e re ss or ti r da ns le s
considérations suivantes.

de l'utilité de l'anatomie morte et de l'anatomie


A.—Examen comparatif

vivante, au po in é de vu e de s ar ts pl as ti qu es .

e x p é r i m e n t a l e d u m é c a n i s m e d e l a p h y s i o n o m i e e n
L'étude
x i g e d e s n o t i o n s a n a l o m i q u e s e x a c t e s su r l a
mouvement e
n et su r l ' i n n e r v a t i o n d e l a fa ce . Q u i c o n q u e v o u d r a
musculatio
x p é r i e n c e s ; о й s e u l e m e n t sa ti sf ai re sa c u r i o s i t é
répéter mes e
ce m é c a n i s m e d e l a p h y s i o n o m i e , d e v r a ce r-
scientifique sur
p o s s é d e r ce s n o t i o n s a n a t o m i q u e s s p é c i a l e s .
tainement
p o u r r a i t , à l a r i g u e u r , l e s n é g l i g e r e n -
Cependant l'artiste
s u f f i r a i t , p o u r l a p r a t i q u e r , d e c o n n a i t r e
tièrement; il lu i
s d e s m o u v e m e n t s e x p r e s s i f s , q u i d é c o u l e n t
exactement les loi
de mes recherches.
56 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Afin de justifier cette opinion, que l'on me permette de
dire ici mon sentiment sur le degré d'utilité des connaissances
anatomiques en général, pour ce qui intéresse la pratique des
arts plastiques.
Dans l'antiquité, l'étude de l'anatomie se composait de
deux parties essentiellement distinetes, que l'on appelait
anatomie morte et anatomie vivante. La premiére, qui s'oc-
cupe spécialement de la conformation des organes, étail
inséparable de la seconde, qui traite de leurs fonetions; en
d'autres termes, l'étude de l'anatomie morte n'était qu'une
préparation à l'étude des organes en action (1). On en trouve
la preuve dans un livre intitulé De l'usage des parties, ma-
gnifique monument, élevé par Galien à la physiologie expéri-
mentale des anciens (2).
On ne saurait contester l'utilité de l'anatomie morte appli-
quée à la peinture et à la sculpture. Les plus grands maitres
de la renaissance, Léonard de Vinci, Michel-Ange (à qui l'on
pourrait reprocher d'en avoir abusé), et tant d'autres dont
le
génie était rehaussé par la science, nous montrent, dans leurs
œuvres magnifiques, tout le parti que l'on peut tirer des con-
naissances anatomiques.
Je ne crois pas cependant que ces études faites sur le

(1) C'est ce qu'on appelle de nos jours vivisection, mo


de d'expérimen-
tation remis en usage par la physiologie moderne, à l'im
itation des anciens,
que nous n'avons pas tonjours égalés dans cette
voie de recherches,
(2) Œuvres anatomiques, physiologiques et médicale
s de Galien, trad. par
Ch. Daremberg, 4354, t. I,
UTILITE DE CES RECHERCHES. 51

cadavre soient absolument indispensables à la pratique de


l'art. П parait, en effet, bien démontré que, chez les Grecs,
l'anatomie humaine était ignorée.
Elle eût blessé leur religion et leurs mœurs. Du temps
de Galien méme, les dissections humaines eussent été consi-
dérées comme un sacrilége. Aussi ce grand anatomiste, à
l'exemple de ses prédécesseurs, n'a-t-il jamais disséqué que
des singes. Et il a conclu de cet animal à l'homme!
De telles connaissances ne pouvaient évidemment pas
servir à l'étude des formes de l'homme; conséquemment
elles n'étaient pas applicables à la pratique des arts plas-
tiques.
De quelle école sont donc sortis ces magnifiques chefs-
d'oeuvre de la stat uair e ant iqu e don t nou s ne pou von s adm i-
rer aujourd'hui que les débris? Si l'on ne savait le contraire,
on ne manquerait pas de supposer une science anatomique [i

profonde aux maîtres qui les ont produits. AM


t
eet H
C'est que chez les Grecs l'étude du nu était singuliérement PT
2h

favorisée par les moeurs; c'est que l'artiste avait de fréquentes ETS

occasions d'étudier le jeu des muscles sur des sujets qui pos- чi

sédaient à la fois la force, l'adresse et la beauté des formes, ре


rii
rm.
chet
eteet

toutes qualités alors en honneur. Aussi avec quelle sévérité


et avec quelle sagesse savaient-ils accuser les reliefs et les
dépressions qui trahissent le mouvement et donnent la vie
aux membres!
Cette science précieuse, indispensable chez tout artiste, la
science du modelé vivant, née seulement de l'observation de
98 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
l'homme en mouvement, était elle-méme une v
éritable étude
d'anatomie vivante, sans laquelle la connaissanc
e de l'ana-
tomie morte n'aurait pu produire que des écorchés
ou des
difformités. C'est du moins ce que l'expérience
apprit plus
tard. L'exagération de la science anatomique ne fut-
elle
pas en effet une des principales causes de la décaden
ce de
l'art?
En résumé, bien que l'étude de l'anatomie morle soit
incontestablement utile, bien qu'elle aide à comprendre
la raison des reliefs musculaires des membres et du trone,
il ressort des considérations précédentes : 4° qu'elle n'es
t
pas absolument indispensable; 2° que l'étude des fo
rmes
extérieures, surtout à l'état de mouvement, doit étre cul-
tivée beaucoup plus spécialement dans la pratique des ar
ts
plastiques.
S'il est permis de douter que l'étude de l'anatomie morte
soit absolument nécessaire aux arts plastiques, pour ce qui a
irait aux mouvements des membres et du tronc, on peut af
fir-
mer qu'elle est bien moins utile encore à la face, où, à peu
d'exceptions prés, les muscles en contraction ne font aucun
relief sous la peau.
Peu importe, en effet, àl'artiste, de connaitre la situation |
la forme et la direction des muscles de la face, de savoir que
tel ou tel de ces muscles préside à l'expression de la joie, du
chagrin, de Ja colère, etc., si pour peindre exactement ces
passions diverses, il lui suffit d'observer l'homme agilé par
elles dans les conditions normales de la vie.
UTILITE DE CES RECHERCHES. 59

E. — Impossibilité d'étudier les mouvements expressifs de la face de


la méme manière que les mouvements voloníaires des membres.

Les mouvements expressifs de la physiouomie ne sont pas,


comme ceux des membres et du trone, soumis à l'influence de
la volonté; car l'âme seule jouit, en général, de la faculté de les
produire avec fidélité. Is sont alors tellement fugaces, qu'il
n'a pas toujours été possible aux plus grands maîtres de saisir, NBN,
Agi
ri,
iJDe)
A AL

comme pour les mouvements des autres régions, l'ensemble


de tous leurs traits distinctifs. J’aurai l’occasion d'en fournir
la preuve, en prenant pour exemple quelques-uns des antiques
célèbres. Que l'on me pardonne ces hardiesses ; je m'engage
à les justifier plus tard par une analyse scientifique et rigou-
reuse. |
Les régles des lig nes exp res siv es de la fac e en mo uv em en t,
en
-

ce que je vou dra is app ele r or th og ra ph e de la ph ys io no mi e,


n'ont pas été réellement formulées jusqu'à ce jour, quoique
dep uis lo ng te mp s on ait ess ayé d'e xpo ser l'e nse mbl e des tra its
qui constituent telle ou telle expression.
Ce n'e st pa s qu e le tal ent ait fai t dé fa ut da ns ce ge nr e = а—
н

2r
d'étude; car pa rm i les au te ur s qu i on t tra ité sp éc ia le me nt de rm
rem
a
яры
“ймы.
La.
La
ee
Gen
cette
oe
ante
ea
oo
em
eem

ce suj et im po rt an t, on en co mp te pl us ie ur s do nt le no m est
illustre dans l'histoir e de s be au x- ar ts (je ra pp el le ra i en co re
ici le nom du célèbre pe in tr e Le br un ). C'e st qu e, ne co nn ai s-
sant pas un critériu m cer tai n, ch ac un d' eu x a pl ut òt co ns ul té
ses propres in sp ir at io ns qu e l' ob se rv at io n ex ac te de la na tu re .

рн
Oe
60 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Heureux l'artiste qui, ne prenant que son génie et son inspi-
ration pour guides, n'est pas tombé dans quelques écarts, sans
pouvoir en trouver la raison !
Étudiant à ce point de vue les chefs-d'œuvre des grands
maitres, j'ai fait des remarques qui ne sont pas ici saus in-
térêt et que je vais exposer brièvement.
Les traits propres à tel ou tel mouvement expressif se com-
posent de lignes fondamentales, qui en sont les signes patho-
gnomoniques, et de lignes que j'appellerai secondaires. Celles-
ci peuvent manquer dans certaines conditions ; mais, dès
qu'elles apparaissent, ce n’est jamais que comme satellites
de celles-là, pour ajouter à leur signifieation, pour douner
une idée approximative du degré de la passion, de l'âge
du sujet, etc.
Les maitres de l'art n'ont pas toujours su trouver ces lignes
fondamentales : tantôt, après les avoir instinctivement des-
sinées avec une grande vérité dans une esquisse, ils
les ont
perdues en finissant leur travail, sans pouvoir les retrouver ;
d'autres fois il ont su les exprimer seulement d’un côté de la
face. Je citerai des exemples à l'appui de ces assertions; je
démontrerai que ces fautes ne doivent être attribuées qu'au
défaut de connaissances suffisantes sur les lois du mécanisme
de la physionomie en mouvement.
J'ai constaté cependant avec admiration que ces hommes
de génie ont, en général, merveilleusement senti les lignes
fondamentales de l'expression. Quand il leur est arrivé de
s'ég ar
Fa)
er dans la peinture d'une passion. ; c'est pr; esque tou~
}

UTILITE DE CES RECHERCHES. 61

jours à l'o eca sio n des lig nes exp res siv es sec ond air es. Ain si,
quand je me suis trouvé en présence de leurs chefs-
d'oeuvre, j'ai quelquefois été surpris de voir des lignes 1}n
е"

secondaires, compagnes habituelles des passions les plus | m

sympathiques, les pl us to uc ha nt es , fi gu re r à có té de li gn es —
уат

fondamentales représentant les pl us ma uv ai se s pa ss io ns , bi en

que la nature ait rendu de tel les as so ci at io ns mé ca ni qu em en t


impossibles. HÀ
——«
oer

Les lignes secondaires expr es si ve s ne se ra ie nt -e ll es qu 'u ne


sorte d'ornement dont le Créa te ur se se ra it pl u à dé co re r
les lignes fondamentales, qu 'e ll es n' en se ra ie nt pa s mo in s
sacrées. Cette seule cons id ér at io n su ff ir ai t po ur dé fe nd re ————
aфе,

à l'artiste de les effacer ca pr ic ie us em en t, qu el le qu e so it la


hauteur de son génie. Ma is il fa ut qu e l' on sa ch e qu 'e ll es
уы
тыа
LC

ne sont pas un simple ornement , un e fa nt ai si e de la na tu re .

Jai dit, et je démontrera i qu 'e ll es en ri ch is se nt le s li gn es


fondamentales en fournissant ce rt ai ns re ns ei gn em en ts im -
portants. | |

Eh bien! malgré l'utilit é in co nt es ta bl e de ce s li gn es se co n-


daires, on n'a pas craint quel qu ef oi s, da ns le s ar ts pl as ti qu es ,
de les oublier ou de les effacer.
Ainsi j'aurai plus tard à ex a m i n e r si le s an ci en s ar li st es |
|
t pa s tr op sa cr if ié
|
grecs qu i im it ai en t r a r e m e n t le s dé ta il s n' on mt
ot |

v e n a n c e s d e la be au té pl as ti qu e, en né gl ig ea nt le s
aux con AUiR
Cra
dee
|
trai ts se co nd ai re s, et si le s m o d e r n e s , à le ur ex em pl e, ne se

pa s d e m é m e la is sé tr op so uv en t ég ar er pa r un fa ux
sont
goüt . Pe ut -é tr e au ss i n' on t- il s pa s r e c o n n u l' im po rt an ce d e
62 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
ces lignes, par le seul fait de la difficulté d'observer les mou-
vements expressifs de la face.
En somme, il ressort des considérations critiques précé-
dentes que, dans l'étude des lignes expressives de la face, l'ar-
liste a manqué jusqu'à ce jour d'un critérium certain.

€. — Les régles du mécanisme de la physionomie, déduites de lex-


périmentation électro=musculaire éclairent Vartiste, sans enchainer
la liberté de son génie.

L'électrisation localisée, qui fixe les traits de la face et fait


connaitre exactement la cause physique de tous ses plis, de
toutes ses rides, en provoquant la contraction de ses muscles
partiellement ou par groupes, est destinée à représenter les
expressions primitives ou les expressions complexes. Celle
méthode d'exploration permet done de formuler à coup sür les
règles qui doivent guider l'artiste dans la peinture fidèle et
complete des mouvements de l'àme, les régles de l'orthographe
de la physionomie en mouvement.
Que l'on ne craigne pas que ces régles puissent menacer la
liberté de l'art, étouffer les inspirations du génie ; elles ne leur
apporteront pas plus d'entraves que les règles de la perspec-
tive, par exemple. Que l'on ne croie pas non plus que chaque
expression aille sortir, pour ainsi dire, d'un moule unique ;
et
nPR
а
а
TN
AI
Ч
AE
аи
~-
le jeude la physionomie ne peut étre ni aussi simple, ni d'une
monotonie aussi affligeante.
ü
i
i
ii

UTILITE DE CES RECHERCHES. 63

N’est- il pas , en eff et, éta bli par mes exp éri enc es, que le
degré d'a cce ntu ati on et de dé ve lo pp em en t des tra its fon da-
mentaux et secondaires de la physionomie en mouvement,

non -se ule men t est en rai son dir ect e du deg ré de con tra cti on

musculair e (ce qui sig nif ie : sel on le deg ré de la pas sio n qui
la provoque), mais aus si sui van t une fou le d'a utr es con -
ditions ? | |
Voici, en résumé , qu el qu es -u ne s de ce s co nd it io ns .
Les traits fondamentaux qu i, à la na is sa nc e, ap pa ra is se nt

pendant les mouvements de la ph ys io no mi e, s' ac ce nt ue nt , se


creusent et s'étendent avec l' âg e et pa r le je u de s pa ss io ns ;
ce n'est en général qu 'à un e ce rt ai ne ép oq ue de la vi e qu e l' on
voit poindre et se développ er le s tr ai ts se co nd ai re s, sa te ll it es
des lignes fondamentales.
Ajoutons que tous ces ph én om èn es so nt en co re su bo rd on né s
au degré d'embonpoint ou de ma ig re ur du su je t, el qu e le
sexe exerce auss i su r le ur mo de de pr od uc ti on un e ce rt ai ne
influence. |
Ce n’est pas to ut en co re : le fo nd su r le qu el se pe ig ne nt ou
s'écrivent tous ces si gn es du la ng ag e mu et de l' àm e n' es t
jamais le même ;en d' au tr es te rm es , la ph ys io no mi e in di vi -
duelle doit conserver son ca ch et pr op re au mi li eu de ce s tr an s-
figurations passagères que lui fo nt su bi r le s ag it at io ns in ce s-
santes des passions. Or cett e ph ys io no mi e in di vi du el le n’ es t
pa s se ul em en t so us la dé pe nd an ce de s co nt ou rs du vi sa ge ,
sur lesquels on sait que Lavate r a fo nd é sa do ct ri ne ; el le
est aussi constituée par la pe r m a n e n c e de s tr ai ts pr op re s
64 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
aux sentiments habituels du sujet, à ses passions violentes,
et cela en vertu de la prédominance des muscles les
plus exercés par ce que l'on peut appeler gymnastique des
passions.
En voilà certes assez, je pense, pour faire varier à l'infini
les traits d'une méme passion, d'une méme affection.
L'observance des régles déduites de l'étude du mécanisme
de l'expression exige, chez l'artiste, une grande finesse d'ob-
servation.
Ces regles évidemment ne peuvent suppléer au génie; mais,
en enseignant l'art de peindre correctement les mouvements
dela physionomie humaine et en faisant connaitre l'harmonie
naturelle de ses ligues expressives, elles peuvent empécher ou
modérer les écarts de l'imagination.

PLAN QUE JAI ADOPTÉ POUR L'EXPOSITION DE CES RECHERCHES.

Les faits qui ressortent de mes expériences électro-physiolo-


giques sur le mécanisme de la physionomie en mouvement
sont de ceux qui ne peuvent étre jugés que par la vue.
J'ai répété ces expériences des centaines de fois en présence
de nombreux témoins, et toujours elles ont porté la convic-
tion dans les esprits.
Des artistes habiles ont vainement essayé deles représenter;
car les contractions provoquées par le courant électrique sont
de trop courte durée pour que le dessin ou la peinture puisse

——————

TM TI petit rco iR
UTILITÉ DE CES RECHERCHES. 65.

reproduire exactement les lignes expressives qui se dévelop-


pent alors sur la face.
La photographie seule, aussi fidèle que le miroir, pouvait
atteindre la perfection désirable; elle m'a permis de com-
poser, d'aprés nature, un album de figures qui feront, pour
ainsi dire, assister mes lec teu rs aux exp éri enc es éle ctr o-p hy-

siologiques que j'a i fai tes sur la fac e de l'h omm e.


Un écrivain spiritue l, Tô pf fe r, a dé mo nt ré d' un e ma ni èr e
trés originale l' ex is te nc e d' un e no uv el le es pe ce de li tt ér at ur e
qu'il a appelée littérature en estampes.
« On peut écrire, dit- il da ns so n Es sa i de la ph ys io gn o-
monie, des hist oi re s av ec de s ch ap it re s, de s li gn es , de s mo ts :

c'est de la littér at ur e p r o p r e m e n t di te . O n pe ut éc ri re de s
histoires avec des su cc es si on s de sc en es re pr és en té es gr ap hi -
|
|
quement : c' es t de la li tt ér at ur e en es ta mp es . . . . . • ++
» La littérature en estampes a ses avantages propres : elle
admet, ave c la ric hes se des dét ail s, une ext rém e con cis ion
relative; car un, deu x vol ume s écr its par Ric har dso n lui -
même, équivaudraient dif fic ile men t, pou r dir e ave c aut ant
de puissance les mé me s cho ses , a ces dix ou dou ze pla nch es
d'Hogarth, qui, sou s le tit re d'U n mar iag e à la mod e, nou s
fait assister à la triste des tin ée et à la mis éra ble fin. d'u n
dissipateur se rabee e
i n qe
n ]
e FR ON S CO N
» Elle a au ss i ce t av an ta ge pr op re , d' êt re d' in tu it io n en
quelque sorte, et pa rt an t d' un e ex tr êm e cl ar té re la ti ve .

» Enfin il y a bien plus de gens qui regardent que de gens


qui lisent. »
Or
2
|

| J% {

| té
1
MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
i Les remarques judicieuses de Tépffer sont parfaitement ap-
| i
plicables au sujet scientifique et artistique dont j'ai à traiter.
H

|
|
f
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il
La vue de figures photographiées, qui représentent, comme la
nature, les traits expressifs propres aux muscles interprétes
Hl NW
{ 1
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des passions, en apprend mille fois plus que les considérations


- f rt
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: +

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et les descriptions les plus étendues.
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1 tis П me suffirait, pour montrer l'exactitude des propositions


neuves et importantes qui ont été exposées dans ces consi-
| i
5 «i
dérations générales, de publier l'album composé de ces pho~
у
М uc
tographies électro-physiologiques de la face, avec quelques
I ! notes explicatives, Ma tâche serait plus facile; mais la dé-
1 А

f monstration scientifique de tous les faits mis en lumiére par


{


It
pa
mes expériences m'oblige d'entrer dans des considérations
RI
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f
i
14
|
anatomiques et physiologiques qui ne sauraient trouver place
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dans-l'explication des figures d'un album. Ces considérations


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y
AA Hr
LE
| d'ailleurs seront nécessaires à ceux qui voudront répéter mes
expériences ou qui auraient à en faire l'application à la pra-
I
F

ayк | tique des aris plastiques.


f

es
J'ai donc composé un album de figures photographiées
d'aprés nature, destinées à représenter mes expériences élec-
tro-physiologiques sur le mécanisme de la physionomie, et,

re
ue
uu
e ru
daus l'explication des légendes de ces figures, J'ai résumé les
principaux faits qui découlent de ces expériences.
mt
eut
nato
Eot
mi

EIQUE
PR
Je publierai ensuite uu travail dont cet album sera Гааз,
vx et dans lequel je me propose : 4° d'exposer quelques consi-
a
ianita dérations anatomiques sur ehacun des muscles qui concou-
rent à l'expression; 2° de décrire leur action partielle, les
UTILITE DE CES RECHERCHES. 67

reliefs, les creux, les sillon s, les pli s, les rid es, en un mo t

les mouvements va ri ab le s au xq ue ls il s do nn en t na is sa nc e,
suivant leur degré de co nt ra ct io n, se lo n l’ âg e du su je t et ce r-
taines conditions anatom iq ue s; 3* de dé mo nt re r la pa rt qu 'i ls
prennent à telle ou telle expr es si on , so it pa r le ur ac ti on pa r-
tielle, soit par leurs combinaiso ns di ve rs es ; 4° en fi n d' en dé -

duire le s lo is ou pl ut ôt le s rè gl es d u m é c a n i s m e d e la p h y -
sionomie.
TABLE D E S M A T I E R E S

LI RP ИЙ eS od у
RE RER UT
шетк кс лес б» eee nes ает Eee? Vil
Travaux de Тай еш куз seve cece
. . . . . . . . . . . . . . . . . . s . . e . s s s s t e e 1
CONSIDE R A T I O N S G É N É R A L E S

— R e v u e de s t r a v a u x a n t é r i e u r s su r l' ac -
CHAP I T R E P R E M I E R .
je u de la p h y s i o n o m i e . . . . -
tion musculaire dans le

IQ UE . о . . .
1. — COUP D'ŒIL HISTOR
I DEBEAE оTа а E
р S ,
В а
Moreau (де la Sarth e ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . e . . .
B. Lavater,
BPERTRUF C E R E R I LL C L P d e i i
C. ae
шс. с-з ed s av es ve s ee e ee e ee ee e ee s RN 09
1
oe
D
f ЗАПАО
S DI VE RS MO DE S D’IN VE ST IG AT IO N
П. — CONSIDERATIONS CRITIQUES SUR LE
LA MY OL OG IE .. .. ee ee ee e nn t nn n
EN USAGE DANS L'ÉTUDE DE
S RE CH ER CH ES ÉL EC TR O- PH YS IO LO GI QU ES SU R LA
Ш. — OR IG IN E DE ME
U V E M E N T . .e.e e e n h n n nn g
PHYS IO NO MI E EN M O

g é n é r a u x p r i n c i p a u x q u i r e s s o r t e n t d e
CHAPITRE II. — F a i t s
r o - p h y s i o l o g i q u e s . . . . . : 77
mes expériences élect

E S D E L A F A C E . . . « e e i ?
1. — CONTRACTIONS PARTIELLES DES MUSCL
e m e n t e x p r e s s i v e s . . . « e e e
A. Contractions partielles complét
e x p r e s s i v e s . . . . . . . . . .
B. Contractions partielles incomplétement
c o m p l é m e n t a i r e s . . . . . . . .
C. Contractions partielles expressives
. . . . . . - + - . s + s + s s e .
D. Contractions partielles inexpressives . .

ins
allo
m ex
10 TABLE DES MATIÈRES.
П. — CONTRACTIONS COMBINÉES DES MUSCLES DE LA BAG.
A. Contractions combinées expressives........
B. Contractions combinées inexpressives...........
C. Contractions combinées expressives discordantes
III. — DE LA SYNERGIE MUSCULAIRE DES MOUVEMENTS EXPRESSIFS DE
LA FACE ETE EM:

CHAPITRE IV, — Utilité de ces recherches..................


Т. — AU POINT DE VUE DE L'APPLICATION A L'ANATOMIE ET A LA PHY-
SCS | vais EVE
II. — AU POINT DE VUE DE L'APPLICATION A LA PSYCHOLOGIE........
A. Dénombrement des muscles expressifs et des expressions obte-
nues dans mes expériences électro-physiologiques...........
B. Physionomie en mouvement ....
C. Physionomie au repos
Ш. — AU POINT DE VUE DE L'APPLICATION AUX ARTS PLASTIQUES......
À. Examen comparatif de l'utilité de l'anatomie morte et de l'ana-
tomie vivante, au point de vue des arts plastiques. . .
D. Impossibilité d'étudier les mouvements expressifs de la face
de la méme maniére que les mouvements volontaires des mem-

C. Les régles du mécanisme de la physionomie, déduites de l'ex-


périmentation électro-musculaire, éclairent l'artiste sans en-
chainer la liberté de son génie vx di ocv eo eR à
Plan que jai adopté pour l'exposition de ces recherches.

FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES,

Teene
nne
ATA
rece
„=т=т

TR ene ic t e зана e-
à VAS teишш.e SERE E
TK ЕЕЕ

- ae = CS M ME 9 zm ы —— ———
—— ——— —

gann nant кыыл = DERE ~ =- Я Р ——
PA R T I E S C I E N T I F I Q U E "

AVERT I S S E M E N T

i s e n l u m i è r e p a r m e s r e c h e r c h e s
Les faits m
o g i q u e s s u r l e m é c a n i s m e d e l a
électro-physiol
h u m a i n e o n t u n e s i g r a n d e i m p o r -
physionomie
o n t , e n g é n é r a l , t e l l e m e n t i n a t t e n d u s ,
tance; ils s
ou en opposition avee c e r t a i n s p r é j u g é s e t l o p i -
nion génér a l e , q u e l a d é m o n s t r a t i o n e x p é r i m e n -
p e u t l e s f a i r e a c c e p t e r d a n s l a s c i e n c e .
tale seule
i e , a u s s i f i d è l e q u e l e m i r o i r , v a
La photograph
l e c t e u r s d ' a s s i s t e r , p o u r a i n s i d i r e ,
permettre aux
à mes expériences él e c t r o - p h y s i o l o g i q u e s , et de
d e s d é d u c t i o n s q u e j ' e n a i t i r é e s .
juger l a v a l e u r
c o n v a i n c u d e l ' i m p o s s i b i l i t é d e v u l -
D è s 1 8 5 2 ,
f i q u e d e l ' a l b u m es t s u i v i e d ' u n e p a r t i e
(4) Cette partie s c i e n t i
u n p e t i t n o m b r e d e f i g u r e s . L a p r e m i é r e
esthétique, composée d '
série de ces figu r e s es t s o u s p r e s s e .
VI | AVERTISSEMENT.
gariser et méme de publier ces recherches sans
l'aide de la photographie, je me suis adressé à des
artistes de talent. Ces premiers essais n'ont pas
réussi et ne pouvaient réussir. En photographie,
comme en peinture ou en sculpture, on ne rend
bien que ce que l'on sentbien. L'art ne réside
pas seulement dans une habitude de manipulation.
Pour ce qui a trait à mes recherches, il faut, au
moyen d'une
sage distribution de la lumière,
savoir mettre en relief telle ou telle ligne expres-
sive. C'est ce que ne pouvait faire seul l'artiste
le plus habile ; il ne comprenait pas les faits phy-
siologiques à démontrer.
J'ai dù, en conséquence, m'initier dans l'art de
la photographie.
Jai photographié moi-même la plupart des
12 figures qui composent la partie scientifique de
cet album, ou présidé à leur exécution (1); afin de
ne laisser aucun doute sur lexactitude des faits
qu elles représentent, j'ai voulu que l'on n'y fit
5

aucune retouche.

(4) M. Adrien Tournachon, photographe dont tout le monde


connait l'habileté, а bien voulu me prêter le concours de son talent
pour l'exécution de quelques clichés de cette partie scientifique.
© AVERTISSEMENT. fece. |
1 | oe pute
m au з б а d e v u e p h o t o g r a p h i q u e , ‹e l l e sl a i s - |
EX
,
asent quelquefois. àdésiréesrq o n m e t i e n d r a c
e
og
me
p t
n
e
r
,
e
| КУ |
ue préésen
l t t e c
e s p è r e , d e s d i f f i c u
b. d j '

s i g n a l e r l a p r i n c i p a l e . - quu
Koyi d‘opé r a t i o n s . J ev a i s e n .
p^ Ee. - “Bie n qu e mo n ap pa re il d' in du ct io n. so it d' un e |
p p r o p r i é . à c e s e x p é r i e n c e s : К е р i y : a
- grande précision et a
——

eas électro-physiologiques il est. cependant impos- | Ee


de ma in te ni r lo ng te mp s au mé me de gr é de S о P
sibl e
mu sc le , do nt Ti rr it ab il it e , ap rè s — i
contraction. le
quelques se co nd es d’ ac ti on co nt in ue , se mb le :s' af -
f l u e n c e . d ' u n c o u r a n t à i n t e r m i t - E t * Ж E i
з =~ faiblir sous l ' i n
è s r a p p r o c h é e s . D e l à v i e n t l a n é c e s s i t é
г Ww tences tr
. d e p h o t o g r a p h i e r r a p i d e m e n t l e s e x p r e s s i o n s p r o - |
i m e n t a t i o n . é l e c t r o - p h y s i o l o - F P E | s 4 |
à n par l ' e x p é r

e o ù л а : p l u p a r t d e : m e s . “ c l i c h é s с CN E|
| c. à l ' é p o q u
d e 1 8 5 2 à 1 8 3 6 ) , l e s a p p a r e i l s RE E |
ont été o b t e n u s (
g e é t a i e n t m o i n s p e r f e c - E r|
photogra p h i q u e s e n u s a
tionnés qu ‘ a u j o u r d ’ h u i . J ' a i d ù m e s e r v i r a l o r s
d'objectifs a l l e m a n d s , q u i s e u l s p o u v a i e n t o p é r e r
ces 2 Je 4 Lu
avec a s s e z d e r a p i d i t é . Malheureusement
e s d é f o r m a t i o n s l é g è r e s , a c Sed | 1 {|
a appareils pro d u i s a i e n t d
et ma n q u a i e n t t e l l e m e n t d e p r o f o n d e u r , q u e s i ,
par exemple, TN était . m i s a u p o i n t , l e n e z e t
үш AVERTISSEMENT.

l'oreille n'y étaient plus. П en est résulté souvent


que, s'il me fallait mettre en relief certains traits
expressifs et les montrer avec netteté, ]étais forcé
de sacrifier les autres, qui, en termes de photo-
graphie, étaient flows; ou bien si, dans le but
d'obtenir plus d'ensemble, je prenais un point.
intermédiaire, aucun trait de l'image photogra-
phique ne se voyait nettement.
Soe
eS
|
IEIE EMI
NI
|
Avec les appareils que nous possédons aujour-
d'hui, il me serait facile d'éviter ces légères .
a déformations (1). Mais ce serait grand dommage
a
FN
E 534
que ces photographies fussent sacrifiées, pour
a i

quelques imperfections ; car elles présentent toutes


|
E HT
{| un intérét scientifique et artistique. |
En effet, ces imperfections photographiques ne
li

nuisent pas à la vérité et à la netteté des lignes


expressives. | sapit |
De plus, on remarquera qu'en général la dis-
tribution de la lumière est parfaitement harmo-
nisée avee les passions que ces lignes expressives
représentent. Ainsi les figures qui peignent les
passions sombres, concentriques : l'agression, la

(4) J'opére avec un objectif de M. Dérosier, à court foyer, extré-


mement rapide et d’une grande profondeur.
ANERTISSENENT. B ш
as o u f f r a n c e , l a d o u l e u r , l a f r a y e u r ,
j méchanceté, l
e d ' e f f r o i , g a g n e n t s i n g u l i è r e m e n t w e
la torture mêlé
s o u s l ' i n f l u e n c e d u c l a i r - o b s c u r ; e l l e s
xen énergie,
| rappellent l a m a n i è r e d e R e m b r a n d t ( v o y e z l e s
figures 18 , 2 0 , 6 0 , 6 5 ) .D ' a u t r e s f i g u r e s t i r é e s e n
p o s e d e v a n t ê t r e t r è s c o u r t e , o f f r e n t
. plein soleil, la
d é t a i l s f i n s , d e s o m b r e s b i e n f o u i l - ё
cependant des
e n c o r e d e s c l a i r s - o b s c u r s , m a i s à l a
| 1ёез; ce sont.
i b e r a ( v o y e z . e n t r e a u t r e s , l e s
manière :де R
1 , 4 2 ) . O n t r o u v e r a e n f i n q u e l -
| figures 29, A0, 4
s . t r é s l u m i n e u s e s , é c l a i r é e s |
ques - photographie
r e g é n é r a l e : c e s o n t s u r t o u t c e l l e s
d une maniè
t o n n e m e n t , T é b a h i s s e m e n t , , l ' a d - |
qui peignent l'é =
ee

i e t é ( v o y e z l e s f i g u r e s M , 3 1 , З А ,
_miration, la ga
33, 56, 87). |
Toutes l e s f i g u r e s d e І А р а а s o n t a s s e z g r a n d e s
o n v o i e t r é s d i s t i n c t e m e n t l e s l i g n e s
pour que l' P
nv
ne—
i—

l l e s s o n t d ' u n q u a r t e n v i r o n d e l a
expressives : e
g r a n d e u r n a t u r e l l e .
a i l s é c h a p p e n t à u n e c e r t a i n e
. Comme ces dét
l e , s u r t o u t p o u r
s
=e
à——
es

а, jai pe n s é q u " i l é t a i t u t i
d e g r a n d i r l e s t é t e s q u i p e u v e n t
l'enseignement,
o n d a m e n -

i p e s f
еты

d e s p r i n c
te
gn

servir à la démons t r a t i o n
t r i n e p h y s i o n o m i q u e . q u e j a l à
taux de la doc

ОЕА
me
х + .- AVERTISSEMENT.
établir. Ces têtes, grandes à peu prés comme
nature, sont au nombre de cinquante (1). |
L'Album complet se composede soixante-douze
figures photographiées. Elles sont consacrées à
l'étude expérimentale des muscles de l'attention
(le frontal), de la réflexion (l'orbiculaire pal-
pébral supérieur), de l'agression (le pyramidal),
=
Mts
mg
>=”.
=
de la douleur (le sourcilier) , de la joie (le grand
zygomatique), de la bienveillance (Vorbiculaire
palpébral inférieur), du mépris (les palpébraux),
. de la lasciveté (le transverse du nez), de la tris-
ne

tesse (le triangulaire des lèvres), du pleurer (le


EE
NRI

petit zygomatique et l'élévateur propre de la lèvre


supérieure), du pleurnicher (l'élévateur commun
de l'aile du nez et de la lèvre supérieure), enfin
des muscles complémentairede
s la surprise ou de
l'étonnement (les abaisseurs de la lèvre infé-
rieure), et complémentaire de la frayeur, de
l'effroi (le peaucier). |
L'étude des muscles de la face dont il m'a été

(1) De 1856 à 1857, j'ai obtenu par transparence ces clichés


négatifs, d’après des positifs intermédiaires grossis, qui eux-mêmes
avaient été faits sur mes négatifs primitifs d'un quart de nature. Je
ne sache pas que ce genre de photographie ait été fait avant moi.
: ANERTISSENENT.. ! -e
é s e n t e r p h o t o g r a p h i q u e m e n t 2
i m p o s s i b l e d e r e p r
d u e l l e , s e r a e x p o s é e d a n s l e t e x t e d e .
. Fa c t i o n . i n d i v i Lon

l ss o n t d . a i l l e u r s e n p e t i t n o m b r e .
l'ouv r a g e . I
e s o m m a i r e m e n t , d a n s d e s
Eàa l f a i t c o n n a i t r
u x - E : d

é t u d e s é l e c t r o - p h y s i o l o g i q u e s . a sinae

` légendes, l e s A
х»

g u r e s d e . c e t A l b u m s o n t d e s t i n é e s . :
e s f i
a^

| quelles. l
d e c e s l é g e n d e s e ü t é t é t r o p a r i d e , _
Mais la lectur e
t s u i v r e d e q u e l q u e s d é v e - `
sije ne les a v a i s . f a i E

r a p p e l l e n t l e s p r i n c i p e s d é m o n - em

loppements q u i
SEE
CNE
T

+" си
an
tom
ma
зае

r e p r é s e n t é s d a n s c e s f i g u r e s , ee

| trés par l e s f a i t s
m e n t l a b a s e d e m e s r e c h e r c h e s p
| principes. q u i f o r
o n o m i e h u m a i n e .
>kt:
ч

surrle m é c a n i s m e .d e l ap h y s i T3 od
Do
mela
em

Un
TNI
M |1 | i i i | |
||
D E S E L E C T R O - P H Y S T O L O G I O U E S
| E T U
SUR

| |
LE ME C A N I S M E

PHYS I O N O M I E H U M A I N E
am те
Шар

P O R T R A I T S | ES |
PREPARAT I O N S A N A T O M I Q U E S E T
DE

ÉLECTR O - P H Y S I O L O G I Q U E S .
SUJETS SOUMIS A DES EXPÉRIENCES
|| .
Figures 4, 2 , 3 , 4 , 5 , 6 . 3 ү R

|
|
Wi.

aM
i q u e d e s m u s c l e s d e l a f a c e . —
Fic. 1. — Prép a r a t i o n a n a t o m Я
Н

aM
LE

n t i o n . — B . O r b i c u l a i r e p a l p é -
A. Frontal, m u s c l e d e l ' a t t e L
a r é f l e x i o n . — б , D . P a l p é b r a u x
bral supérie u r , m u s c l e d e l hh
|| ‘4

s c l e d u m é p
r
r i s
.
e t c o m p l é
,
m e n -
supérieur e
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°
n f é
N
r
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i e u r , m u |"n
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|| ||
К
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|
. ¥

a
N
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il 4

ii
г À
|
S e
MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

taire du pleurer. — E. Orbiculaire palpébral inférieur, :


muscle de la bienveillance et complémentaire de la joie
franche. — К. Petit zygomatique, muscle du pleurer
modéré et du chagrin. — G. Élévateur propre de la lévre
supérieure, muscle du pleurer. — Н. Elévateur commun

Ecm
) a

|
\ \

eme
|

|
|
| RE

oi
-

у
RE |
de la lèvre supérieure et de Vaile du nez, muscle du pleur-
IL
À 3 nicher. — Y. Grand zygomatique, muscle de la jote.
| K. Masséter. — L. Orbiculaire des lévres. — M. Triangu-
À
laire des lèvres, muscle de la éristesse et complémentaire
15

p
des passions agressives. — N. Houppe du menton. —
О. Sourcilier, muscle de la douleur. — P. Pyramidal du
nez, muscle de l'agresston. — Q. Transverse du nez, muscle
de la lasciveté, de la lubricité. — R. Dilatateur des ailes
анаа
Se

лә
ошо
толу
е

EES
smi
N S A N A T O M I Q U E S E T P O R T R A I T S . 3
PREPARATIO |
t a i r e d e s e x p r e s s i o n s p a s s i o n -
du nez, m u s c l e c o m p l é m e n ||
l e d e l i r o n i e . — V . F i b r e s
B u c c i n a t e u r , m u s c
nées. — U. ||
e s l é v r e s s e c o n t i n u a n t a v e c l e
profondes de Y o r b i c u l a i r e d
|||
m e n t o n , m u s c l e c o m p l é m e n -
buccinateur. — X. Carré d u
|iin
o n s a g r e s s i v e s . — Y . P e a u c i e r ,
taire de Piro n i e e t d e s p a s s i || [
f f r o i e t c o m p l é m e n t a i r e d e l a
muscle dela fr a y e u r , d e l ' e
i ||
| |
colére. |||
Fic. 2

it

| |
|
wBESCHEREREC.
‘oh |
u e d e s n e r f s m o t e u r s d e l a
9 . — P r é p a r a t i o n a n a t o m i q
| = Fie ,
— H . F i l e t m o t e u r d u f r o n t a l .
face (de la s e p t i è m e p a i r e ) . |
e r . — I . F i l e t m o t e u r d e l ' o r -
— 1. Filet mote u r d u s o u r c i l i
r . — J . F i l e t m o t e u r d u p a l -
biculaire palp é b r a l s u p é r i e u
m o t e u r d u p a l p é b r a l i n f é r i e u r .
| pébral sup é r i e u r . _ _ J , F i l e t
o r b i c u l a i r e p a l p é b r a l i n f é r i e u r . —
— K. Fil e t m o t e u r d e l '

am = —
me R R
MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

6. Filet moteur du grand zygomatique. — c. Filet moteur du


petit zygomatique. — Q. Filet moteur de l'élévateur propre
de la lévre supérieure. — M. Filet moteur du transverse du
nez. — L. Filet moteur de l'élévateur commun de la lévre
supérieure et de l'aile du nez. — N. O. Filets moteurs de
l'orbieulaire des lèvres. — R. Filet moteur du carré du
menton. — P. Filet moteur de la houppe du menton.—
— F. Filet moteur du peaucier. — D'. Tronc du facial à
sa sortie de l'aquedue de Fallope. — G. Branche temporo-
faciale. — E. Branche cervico-faciale. — A. B. Filets mo-
teurs des muscles auriculaires postérieur et supérieur. —
C. Filet moteur du muscle occipital. — S. Branche au-
{|
riculo-temporal de la cinquiéme paire. — T. Rameau mo-
teur des muscles orbiculaire inférieur des lévres, carré du
menton, houppe du menton et triangulaire des lévres.
i
al?

ү n

. 9. — Physionomie photographiée, au repos, d'un vieillard


a 1
\
А
(і!

Y qui doit servir à de nombreuses expériences électro-physio-


{

ai
С n
| 41
ү
logiques, représentées parla photographie dans cet album.

1
ra
7914.
RNM
ii . 4, — Physionomie photographiée, au repos, d'un jeune
homme, d'aprés lequel plusieurs expressions électro-physio-
logiques et naturelles seront reproduites par la photographie.
rl
n

tl
A
14 . 9. — Photographie d'une petite fille froncant les sourcils,
2
HII
et sur laquelle seront faites plusieurs expériences électro-
3 I
physiologiques.
ET PORTRAITS. 5
PREPARATIONS ANATOMIQUES

r e r q u e l o r s q u e l e r h é o p h o r e e s t
Fic. 6. — D e s t i n é e à m o n t
m e a u - n e r v e u x q u i a n i m e p l u s i e u r s
en r a p p o r t a v e c u n r a
m u s c u l a i r e d e l a f a c e n e p r o d u i t
mus c l e s , l ' é l e c t r i s a t i o n
|
qu'une grimace.
rameau temporo--facial; contraction
Électrisation du
s p a r l u i ; g r i m a c e s e m b l a b l e
de tous l e s m u s c l e s a n i m é
p r o d u i t e p a r l e t i c d e l a f a c e .
à celle qui est

e u r D u c h e n n e ( d e B o u l o g n e ) .
u e 3 d o u b l e c o u r a n t d u d o c t
p a r e i l v o l t a - f a r a d i q
Fic. 2 bis. Ap
e n a c t i o n o n t é t é e x p o s é e s
e t l a m a n i è r e d e l e m e t t r e
d e c e t a p p a r e i l
La description e son applicati
d o n à l a p a t h o l o g i e
l e c t r i s a t i o n l o c a l i s é e e t
n l i v r e i n t i t u l é : D e V e
da n s m o
I V , art, 18, $ 4 , 2 ° é d i t i o n .
et à la thérapeu t i q u e , c h a p .
EXPLICATION DE LA LÉGENDE.

L'individu que j'ai choisi comme sujet principal des expé-


riences représentées par la photographie dans cet album,
est un vieillard édenté, à la face maigre, dont les traits,
sans étre absolument laids, approchent de la trivialité, dont
ACCORD
NUI
eMe
:TE
la physionomie est en parfaite concordance avec son carac-
M
dude
Te"4 tere inoffensif et son intelligence assez bornée.
LCD
а ER
D
Voici les raisons qui ont déterminé ce choix:
1° Dans la vieillesse, on voit, sous l'influence des con-

чө
tractions musculaires, se dessiner toutes les lignes expressives
La
e
nM,
Rim
—ы

thi de la face (les lignes fondamentales et secondaires).


2° La maigreur de mon sujet favorise le développement
{ү |
|
b de ces lignes expressives, et facilite en méme temps l’élec-
!

irisalion partielle des muscles de la face.


A
I К
ү

3° A cette figure triviale je n'ai pas préféré des traits


nobles et beaux. Ce n'est pas que l'on doive représenter la

SS
aeSe
nature dans ses imperfections, pour la représenter exacte-
ment; j'ai voulu seulement démontrer qu'en l'absence de.
+- beauté plastique, malgré les défauts de la forme, toute figure
humaine peut devenir moralement belle, par la peinture
йи
ML
MW
gl

fidele des émotions de l'àme. On verra que l'on arrive à ce


5
Oa
A
T
en
SAN
résultat en excitant partiellement les organes moteurs de la
face dont la principale fonetion est de peindre nos passions.

ome
ЧИР
ET PORTRAITS. 1
PRÉPARATIONS ANATOMIQUES

p r é s e n t a i t u n e c o n d i t i o n t r é s f a v o -
д" Enfin, c e t h o m m e
r e n c o n t r é e c h e z d ' a u t r e s s u j e t s . — I l e s t
rable que j e n ' a i p a s
o n s e n t e n t à s e s o u m e t t r e à c e g e n r e
peu de perso n n e s q u i c
, s a n s é t r e t r é s d o u l o u r e u s e , l ' é l e c -
d'expériences , p a r c e q u e
l a f a c e p r o v o q u e s o u v e n t d e s m o u -
trisation de s m u s c l e s d e
n t o r s i o n d e s t r a i t s d u v i s a g e . —
ve m e n t s i n v o l o n t a i r e s , l a c o
i b l e . I l é t a i t a t t e i n t d ' u n e a f f e c -
Ce s u j e t , l u i , é t a i t p e u s e n s
d e l a f a c e ( 4 ) . J e p o u v a i s e x p é -
tion compliquée d ' a n e s t h é s i e
n s q u ' i l e n é p r o u v a t d e l a d o u -
rim e n t e r s u r c e t t e r é g i o n s a
c o n t r a c t e r p a r t i e l l e m e n t s e s
leur , a u p o i n t q u e j e f a i s a i s
s i o n e t d e s ü r e t é q u e s u r l e
musc l e s a v e c a u t a n t d e p r é c i
cadavre e n c o r e i r r i t a b l e . =
l e d e s a r t i s t e s , e n g é n é r a l ,
a u r a i s p u c h o i s i r , à l ' e x e m p
J'
o m i e s e t r o u v a t e n h a r m o n i e
de s m o d è l e s d o n t l a p h y s i o n
E n r e n o n ç a n t à c e s a v a n t a g e s ,
avec telle ou t e l l e e x p r e s s i o n .
n t m o y e n d ' a u g m e n t e r l ' i n t é r ê t
je me suis priv é d ' u n p u i s s a
p l u s , n e v o u l a n t p a s f a i r e c o n -
d e m e s e x p é r i e n c e s ; b i e n
o n d e m e s f i g u r e s , j ' a i d o n n é à
courir le ges t e à P e x p r e s s i
tous mes sujets l a m ê m e a t t i t u d e .
c

é s a v a n t a g e u s e s , e t q u o i q u e l a p r é -
Malgré ces c o n d i t i o n s d
e s m a i n s q u i l e s t i e n n e n t , n u i s e
ec
n sence des rh é o p h o r e s e t d
p r e s s i o n s a r t i f i c i e l l e s q u e j ' a i
f i g u r e s , l e s e x
à l'effet de mes
s m o i n s s a i s i s s a n t e s d e v é r i t é .
photographiées n ' e n s o n t p a

r o t a t e u r s d r o i t s d e l a t é t e ,
t é d ' u n s p a s m e d e s m u s c l e s
(1) I l é t a i t a f f e c e s o n é t a t d e
l o r s q u ' i l v o u l a i t i r a v a i l l e r d
q u i s e m o n t r a i t s e u l e m e n t a
spasme n o m d e s p a s m e m u s c u l a i r e f o n c -
i d é c r i t c e t t e m a l a d i e s o u s l e
cord o n n i e r ( j ' a o n i s t e s .
l e c t r i s a t i o n d e s m u s c l e s a n t a g
n a i g u é r i p a r l ' é
tionnel). Je l'e
MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Jaurai cependant à reproduire quelques expressions sur


d'autres individus; je saisirai alors cette occasion pour réunir
autant que possible l'ensemble des conditions qui consti-
tuent le beau, au point de vue plastique.
J’expérimenterai aussi sur des sujets de différents ages:
sur un enfant (voy. fig. 5, 10, 28, 29), sur un jeune homme
(voy. fig. 4, 15, 16, 27, 24, 95), sur une jeune femme
(voy. fig. 55, 36), et enfin sur une femme plus âgée et dont
la peau est brülée par le soleil (voy. fig. 11, 26, 27).

La démonstration des faits mis en lumière par l'expéri-


mentation électro-physiologique ne pouvait être complète,
sans que les mouvements expressifs naturels fussent repré-
sentés par la photographie, comparativement à ceux qui sont
produits par l'électrisation localisée. Les moteurs du sourcil
|sont, de tous les muscles expressifs, ceux qui obéissent le
moins à la volonté; en général, l'émotion de l'àme seule a
le pouvoir de les mettre partiellement en mouvement. Or, on

:
le sait, le vieillard dont il a été question plus haut (voy. la
eR
ERIT
TETd fig. 3) est trop peu intelligent ou trop peu impressionnable
t
2
pour rendre lui-méme les expressions que je produis artifi-
ciellement sur sa face.
Un hasard heureux m'a fait rencontrer un sujet qui,
aprés un long exercice, en est arrivé à posséder un grand
i=н
rr
un

empire sur les mouvements de ses sourcils. C'est un artiste


detalent et en méme temps un anatomiste qui a eu la curiosité
de faire cette étude sur lui-méme. En faisant appel à ses sen-

ер
Phenom
etae
7re
sse

N A T O M I Q U E S E T P O R T R A I T S . 9
PR E P A R A T I O N S A
a v e c u n e p a r f a i t e v é r i t é l a p l u p a r t
timents, i l r e n d s o u v e n t
à c h a c u n d e s m u s c l e s d u s o u r c i l . I l
des expr e s s i o n s p r o p r e s
e p r ê t e r à u n e e x p é r i e n c e , e n m ' a u t o -
a eu l'obl i g e a n c e d e s К.

n t e r l e s r é s u l t a t s p a r l a p h o t o g r a p h i e . O n
ris a n t à e n r e p r é s e
u r e 4 , s a p h y s i o n o m i e a u r e p o s .
voit, dans la fig
i r i n d i v i d u e l l e m e n t , p a r l a f a r a d i s a t i o n ,
J' a i a u s s i f a i t m o u v o anneal
НОНО
M

r

s o u r c i l , e t j ' a i c o n s t a t é q u e l e s
les muscles m o t e u r s d e s o n
é t a i e n t s e m b l a b l e s a u x m o u v e m e n t s
mouvements a r t i f i c i e l s
t s e s s e n t i m e n t s . J ' a u r a i s p u r e p r é -
expressifs qu e p r o v o q u a i e n
e c t r o - m u s c u l a i r e s ;m a i s c ' e ü t é t é
senter ce s m o u v e m e n t s é l
l e s f i g u r e s , d o n t j e s u i s f o r c é d e
multiplier s a n s n é c e s s i t é
m e s u i s d o n c b o r n é à p h o t o g r a -
restreindre l e n o m b r e . J e RENE
PRO
om
permet
tr
cVOIE
nee:

n é c e s s a i r e , q u e l q u e s - u n s d e s m o u v e -
phier , q u a n d c e l a a é t é
u r c i l q u ' i l p e u t p r o d u i r e l u i - m é m e .
ments expr e s s i f s d u s o
s o u r c i l é c h a p p e à s o n p o u v o i r ; j ' e n
Un seul d e s m u s c l e s d u
p a r t i e l l e o b t e n u e p a r l ' é l e c t r i s a t i o n .
représe n t e r a i l ' a c t i o n —
80
-

j e u n e , c e s f i g u r e s m e s e r v i r o n t a
Comme c e s u j e t e s t
e s q u i e x i s t e n t e n t r e l e s m o u v e m e n t s
montrer l e s d i f f é r e n c
e j e u n e h o m m e e t c h e z l e v i e i l l a r d .
expressifs, chez l
u x e x i g e n c e s d e l a p l a s t i q u e ; o n v o i t ,
Enf i n , i l r é p o n d a
r a i t ( f i g . 4 ) , o ù s a p h y s i o n o m i e e s t a u
аана en ef f e t , s u r s o n p o r t
repos, q u e s e s t r a i t s s o n t b e a u x e t r é g u l i e r s .

é e p l a c é e e n t ê t e d e c e s r e c h e r c h e s ,
La figure p h o t o g r a p h i
e x p é r i e n c e s é l e c t r o - p h y s i c l o g i q u e s ,
- comme spéc i m e n d e m e s
d e d ' e l e c t r i s a t i o n q u e j ' a i e m p l o y é
donne une i d é e d u m o
c t i o n p a r t i e l l e d e s m u s c l e s d e l a f a c e .
pour obte n i r l a c o n t r a
10 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

On remarque que les rhéophores, tenus par ma main droite,


communiquent ave c mo n app are il d'i ndu eti on (1) par l'i nte r-
mé di ai re des fil s co nd uc te ur s du cou ran t et son t pos és au ni-
|
veau des musc le s de la joi e (Т, fig . 1). — Les lig nes exp res -
ГА

a
m
sives de la joie se seraient montrées incomplètes sur la face
P EVES

à
;
i Un

H
К du sujet, tel les qu' ell es pe uv en t êtr e pro dui tes sou s l'i m-
LE

fluence de l'action partielle de ces muscles, si je leur avais


N d i
À HI

s je doi s dir e qu' ici


ta all |
HER
Be} en vo yé le cou ran t de mo n app are il. Mai
le rire est naturel, et que j'ai seulement voulu montrer, dans
Bu
dui
"218!
H |
Íf nM
u
|
Qu
HE
HES |
|
son ensemble , le sim ula cre d'u ne de me s ex pé ri en ce s éle ctr o-
|
‘1 е -

physiologiques.
1!
b Ki

1 \|
La pratique de ces expériences n’est pas aussi facile que
m
х 4
p
4!
і!
i}

l'on pourrait le supposer, à la vue de cette figure. Elle exige


4 À{||
1!

í t

|
1UN la connaissance parfaite de la méthode que j'ai inventée afin
de limiter l'excitation électrique dans chacun des organes.
à
) H

) Il est nécessaire d'eu rappeler ici les principes, en résumé,


= n pour ce qui a trait à l’électrisation musculaire de la face (2),
j

| (1) Cet app are il de préc isio n, celu i que j'ai pré fér é pou r ces exp éri enc es,
est mieux rep rés ent é dan s la figu re 2 bis pla cée au bas de la pag e 5.
(2) L'électri eit é d’i ndu cti on est la seu le qui soit app lic abl e à ce gen re
d'expériences; је l'ai appelée faradisme, et son emploi faradisation. Voic
commen t j'ai just ifié ces nou vel les dén omi nat ion s.
mt
Ro
om

« Le mot électrisation ne devrait étre employé que d'une maniére générale.


» L'appl ica tio n de l'él ectr icit é de fro tte men t pou rra it être app elé e élec tri-
sation statique, et celle de l'électricité de contact conserverait le nom de
gal van isa tio n. Mai s sous cett e der niè re dén omi nat ion on a, en gén éra l,
désigné indifféremment, dans la pratique médicale, l'emploi de l'électricité
de contact et de l'électricité d'induction. On comprend les conséquences
fac heu ses d'u ne tell e con fus ion , apr és les con sid éra tio ns éle ctr o-p hys iol o-
giques et thérapeutiques que j'ai exposées dans ce travail.
» Puisqu'il est nécessaire de créer un mot qui désigne exactement l'élec-
T P O R T R A I T S . 14
ANATOMIQUES E
PREPARATIONS
e u x l e s p h o t o g r a p h i e s é l e c t r o -
af i n q u e Г о п c o m p r e n n e m i
q u i c o m p o s e n t c e t a l b u m .
physiologiques
u e t i o n c o n v i e n t à c e g e n r e d ' e x p é -
4° Un appare i l d ' i n d
c o u r a n t d o i v e n t ézt r e a s s e
; l e s i n t e r m i t t e n c e s d e s o n
rie n c e s
i t e r l e t r e m b l e m e n t d u m u s c l e p e n -
rap i d e s e t é g a l e s p o u r é v
a c t i o n ; l a g r a d a t i o n d u c o u r a n t
dant qu'i l e s t m i s e n c o n t r
p r é c i s i o n e t s ' a p p r o p r i e r au degré
doit ét r e d ' u n e g r a n d e
h a c u n d e s m u s c l e s d e l a f a c e .
Vexcita b i l i t é d i f f é r e n t d e c
q u e p o s s i b l e , a f i n d e n e p a s
o p h o r e s , a u s s i p e t i t s
9» Les rhé p e a u
a f a c e , s o n t r e c o u v e r t s d ' u n e
masquer l e s t r a i t s d e l
o i n t s d ' é l e c t i o n . C e s p o i n t s d ' é l ec-
humide, e t p l a c é s s u r l e s p
p é r i m e n t a t i o n é l e c t r o - p h y s ilogique pra-
o
tion sont, p o u r l ' e x
r s i o n d e s n e r f s m o t e u r s d e
f a c e , l e s p o i n t s d ' i m m e
tiquée à la r v e ux
l a f i g u r e 2 , o ù l e s f i l e t s n e
la face.— O n l e s v o i t s u r
é t é d i s s é q u é s a v e c l e
u r s d e s m u s c face ont
l e s d e l a
mote a n t
l e s n e r f s s e n s i b l e s ( p r o v e n
r a n d s o i n , e t d a n s l a q u e l l e
p l u s g s
c o u p é s . — J ' i n d i q u e r a i c e
q u i è m e p a i r e ) o n t é t é
de la cin -
a t i o n d e s f i g u r e s q u i r e p r é
é l e c t i o n d a n s l ' e x p l i c
points d'
i e n c e s é l e c t r o - p h y s i o l o g i q u e s .
sente r o n t l e s e x p é r
p a s p e r m i s d e l e t i r e r d u n o m
n o u s o n a p p l i c a t i o n , n ' e s t - i l
tricité d'in d u c t i o n s i , d e m é m e q u e G a l -
'électt e r
e sipcéicteé ? A
d i
s a v a n t q u i a d é c o u v e r t c e t e u t , s e l o n
d u t a c t , d e m ê m e a u s s i o n p
n o m à l ' é l e c t r i c i t é d e c o n
va n i a l a i s s é s o n y . E n c o n s é q u e n c e ,
u e t i o n l e n o m d e F a r a d a
n n e r à l ' é l e c t r i c i t é d ' i n d p a r l e
m o i , d o s o n a p p l i c a t i o n d é s i g n é e
t a p p e l é e f a r a d i s m e , e t
ce t t e é l e c t r i c i t é s e r a i p l u s h e u r e u s e ,
i o n m e p a r a i t d ' a u t a n t
n . C e t t e d é n o m i n a t
mot faradisatio h é e e n t r e l ' é l e c t r i c i t é d ' i n d u c t i o n e t
e d i s t i n c t i o n b i e n t r a n c
qu'e l l e é t a b l i t u n s a c r e l e n o m d ' u n s a v a n t
ê m e t e m p s q u ' e l l e c o n
c o n t a c t , e n m e u -
l'électricité de s p r é c i e u s e p o u r l a t h é r a p
n e d é c o u v e r t e b i e n p l u
i l a m é d e c i n e d o i t u t u n i v e r s e l l e -
à qu i c e t t e d é n o m i n a t i o n e s
d e G a l v a n i ( a u j o u r d ’ h u
tique q u e c e l l e . c i t . , р . 3 8 . )
r a t i q u e m é d i c a l e ) . » ( L o c
me n t e m p l o y é e d a n s l a p
12 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Ceux qui voudront contróler mes recherches expérimen-
tales, trouveront ces données insuffisantes. Il me faudrait,
pour les initier complétement à cet art de localiser le cou-
rant électrique dans les muscles de la face, exposer des dé-
tails anatomiques et pratiques qui ne peuvent trouver place
dans ce développement des légendes (1). Ce genre d'expé-
riences exige, en outre, une grande habitude ;car il est dif-
ficile de trouver les points d'élection à travers la peau.
L'expérience représentée par la figure 6 en est une preuve
frappante. Le rhéophore placé au niveau du grand zygoma-
tique aurait dû produire la contraction isolée de ce muscle,
ainsi qu'on l'observera dans la figure 30; mais le courant,
z=ЕЕ
trop intense, ayant pénétré profondément jusqu'à la branche
temporo-facialede la septiéme paire (voy. G, fig. 2), a pro-
Аtae
àE.
=--RE
damn
ESna

voqué la contraction en masse des muscles animés par ce


tronc nerveux, et n'a pu produire qu'une grimace.

(1) Ces détails sont exposés dans ma Monographie sur les muscles de la face
et dans mon Traité de l'électrisation localisée.

SS,
TT
ue
TO
lere
„ырен
n

oeTem
eed

on
MUT
тта
Sa
ne
ila

eet
eens
il

MUSCLE D E L A T T E N T I O N
(FRONTA L , A , f i g . 1 ) .

Figur e s 7 , 8 , 9 , 4 0 , 4 4 .

LEGENDE.
c ô t é s d e s f i g u r e s t t , 11,
e t c o m p a r a t i v e m e n t P u n d e s
(Regarder alte r n a t i v e m e n t
| l e c ó t é o p p o s é . )
et en masquer

d u m é c a n i s m e e t d e l ' e x p r e s s i o n
Fig. 7, — D e s t i n é e à l ' é t u d e
v i e i l l a r d ( v o y . s o n p o r t r a i t p h o -
du muscle fr o n t a l c h e z u n
tographié, fig. 9).
r i q u e , 4 u n d e g r é m o d é r é , d u
A droit e , e x c i t a t i o n é l e c t
d a m e n t a l e s ( é l é v a t i o n e t c o u r b e
muscle fronta l ; l i g n e s f o n
e s ( p l i s f r o n t a u x , c u r v i l i g n e s ,
du sourcil) e t l i g n e s s e c o n d a i r
à l ' a r c d u s o u r c i l ) : a t t e n t i o n .
et concentriqu e s
a u c h e , r e p o s d e l a p h y s i o n o m i e .
A g

m e n t l e s l i g n e s s e c o n d a i r e s
n é e à m o n t r e r c o m
Fic. 8. — Desti
u n i s s e n t e t s e c o n t i n u e n t s u r
l ' a t t e n t i o n s e r é
expressives de i
a c o n t r a c t i o n d e s d e u x m u s c l e s
la ligne mé d i a n e p e n d a n t l EI

frontaux.
modérée des deux frontaux: E

Excitation électrique
IP

altention. 2
n
я

ee

ie
рентата
t

44 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Fic. 9. — Des tin ée à l'é tud e ex pr es si ve du mu sc le fro nta l, au


maximum de contraction.
A droite, exc ita tio n éle ctr iqu e, au ma xi mu m, des mu sc le s

frontaux : grande attention.


A gauche, repos de la physionomie.

. 10. — Destinée à l' ét ud e de s li gn es ex pr es si ve s du mu sc le


frontal chez un e pe ti te fil le (v oy . so n po rt ra it , fig . 5) .
A droite , él ec tr is at io n du fr on ta l, dé ve lo pp em en t de la
ligne fondamentale (é lé va ti on et co ur be du so ur ci l, sa ns
plis frontaux) :attention.
A gauche, ab ai ss em en t du sou rci l, oc ca si on né pa r l'i m-
pression d'une lumiére trop vive.

Fic. 11. — De st in ée à l'é tud e des lig nes se co nd ai re s (ri des fro n-
tales, irrégu li ér es et no mb re us es ) pr od ui te s pa r l'e xci tat ion
t
EM

M électr iqu e for te du fro nta l, che z une fe mm e âgé e de qua -


Kk
x
rante et un ans et do nt la pe au a été br ül ée pa r le sol eil .
A droite, électrisation du frontal; élévation et courbe du
sourci l, rid es fro nta les , no mb re us es et irr égu lié res:
attention.
A gauche, repos de la physionomie.
om
me
nt
tt.
rre

EE
ERN
O N D E L A L É G E N D E .
EXPLICATI

A. — M é c a n i s m e .

m u s c l e f r o n t a l ( A , f i g . 1 ) s e
L’électrisation l o c a l i s é e d u
h é o p h o r e s a u n i v e a u d u p o i n t
pr a t i q u e e n p o s a n t P u n d e s r
e u r ( H , f i g . 2 ) , c o m m e d a n s l e s
d ' i m m e r s i o n d e s o n f i l e t m o t
figures 7, 8 , 9 , 1 0 , 1 1 .
o n t a l d r o i t a é t é e x c i t é " s
r e 7 , 1 6 m u s c l e f r
Dans la figu
d e s o n n e r f m o t e u r ( H , f i g . 2 ) , a u
rément, рагі in t e r m é d i a i r e
é t a i t a u r e p o s . O n v o i t , d u c ó t é
m o m e n t o ü l a p h y s i o n o m i e
n o n - s e u l e m e n t c e m u s c l e é l è v e
excité (à dr o i t e ) : 1 ° q u e
l , m a i s q u i L l u i f a i t a u s s i d é c r i r e
considérableme n t l e s o u r c i
o n o n c é e q u e d u c ô t é o ù l e s o u r c i l a
une ligne cour b e p l u s p r
r m e n o r m a l e s ;9 ? q u e l e f r o n t
conservé sa po s i t i o n e t s a f o
g n e s , c o n c e n t r i q u e s à l a c o u r b e d u
s'est sillonné d e p l i s c u r v i l i
| le
aee
sourcil.
t r a c t i o n é l e c t r i q u e , à u n d e g r é
La figure 8 mon t r e l a c o n
n t a u x . L e s r i d e s f r o n t a l e s , o n l e
modéré, des deux m u s c l e s f r o €

e u r d u f r o n t . D e c h a q u e c ó t é
s ' é t e n d e n t s u r t o u t e l a l a r g
voit, Rs
Ору

à c o n c a v i t é i n f é r i e u r e , q u i , e n s e
d e s c o u r b e s

elles décrivent

=
теры
SS
— Le
ican

coo
TT
cata
rii
rri.
16 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

réunissant sur la ligne médiane, forment une nouvelle courbe


à con cav ité sup éri eur e, don t la cor de et la flé che son t plu s
petites que cel les des co ur be s pré céd ent es. — Da ns cet te
figure on remarque que les rides frontales sont moins nom-
breuse s et mo in s pr on on cé es à dro ite qu 'à ga uc he ; cel a
dépe nd de l'e xci tat ion un pe u mo in s for te pro dui te par l'u n
des pôles (le pôle positif) du courant.
Dans la figure 9, ot t le mu sc le fr on ta l es t re pr és en té au
maximum de cont ra ct io n, le so ur ci l et le s ri de s fr on ta le s ne
décrivent plus des cour be s au ss i ré gu li èr es qu e da ns le s
figures 7 et 8; ils so nt pl us fo rt em en t ti ré s en ha ut du cô té
externe. L' ag ra nd is se me nt de l' ou ve rt ur e pa lp éb ra le , du cô té
excité, mont re qu e la co nt ra ct io n du fr on ta l ex er ce un e
action notable sur l' él év at io n de la pa up iè re su pé ri eu re .
La petite fille sur la qu el le j' ai fa it co nt ra ct er mo dé ré me nt
(fig. 10) le muscle fr on ta l ét ai t âg ée de ne uf an s. On co n-
state que son sourci l s’ es t él ev é sa ns pr od ui re le pl us lé ge r
pli sur son front; — c' es t le pr iv il ég e de l' en fa nc e et de
l'adolescence de ne de ss in er qu e le s li gn es ex pr es si ve s fo n-
damentales, pendan t le je u de la ph ys io no mi e. To ut ef oi s, au
maximum de cont ra ct io n du fr on ta l, j' ai vu na it re su r ce
jeune front une ou deux ri de s fr on ta le s, qu i so nt le s li gn es
secondaires expressive s, pr od ui te s pa r le mu sc le fr on ta l.
Е: {
ac’
| i

d р

MUSCLE DE L’ATTENTION. ' 17 IE


i
H
E

e 1

jet $
j 5

B. — Expression.
iz 1.1
т $

l e c ó t é d r o i t d e l a f i g u r e 7 o u d e l a f i g u r e 9 a v e c Ah F

Masquez Fa i
E }

o u -
. AM BUE

r t o n , d e m a n i é r e à n e la is se r à d é c
un diaphragme de ca m
|

e z d ' a b o r d
|

r q u e r
n

vert que le cóté g a u c h e d e la f a c e , v o u s r e m a 4


{ИЧ
ВРЕ
Г

ce
}

d e
Н Г

n d e q u i e n v e l o p p e l' œi l e t l' or bi te
l'obscurité profo
Mal tih
||
BitIT»
JOUER
| |

q u i se r é p a n d su r l a j o u e e n t i e r e .
côté, obscurité
`

s s e r r a p i d e m e n t l e d i a p h r a g m e d e d r o i t e i

i t e g l i
r

Fai t e s e n s u
e q u ' à p a r t i r d e l ' e x t r é m i t é i n t e r n e d e s
à gauc h e , d e m a n i é r
i c i e l l e s , l e f r o n t e t l a j o u e d r o i t e r e s t e n t
rides f r o n t a l e s a r t i f
e l c o n t r a s t e s u r p r e n a n t e n t r e c e s d e u x
à découve r t ; a l o r s q u ee
фы:M
nн ete

o i t e , l ' o r b i t e e s t i l l u m i n é e , l a p r u n e l l e Al

côtés de l a f a c e ! A d r \

s u r t o u t d a n s l a f i g u r e 9 , o ù l a c o n t r a c t i o n
étincelle d e l u m i è r e ,
est à son maximum . |
r e n c e q u i e x i s t e e n t r e l a j o u e d r o i t e e t
Et puis voyez la diffé *

i , l ' o b s c u r i t é , l a l o u r d e u r d e s t r a i t s e t d u Ae
e
A
бы
c
BI
arar
g a u c h e . I c
EU

la jo u e
i n t é r i e u r , l ' i n d i f f é r e n c e l a p l u s c o m p l è t e .
mod e l é , l e c a l m e
l a l u m i è r e q u i é c l a i r e l ' œ i l e t l ' o r b i t e ,
La, a u c o n t r a i r e ,
u t e l a j o u e , d o n t l e s t r a i t s p a r a i s s e n t
rayonne a u s s i s u r t o
m o d i f i é . E t q u e l l e m e r v e i l l e u s e t r a n s -
allongés e t l e m o d e l é
s i o n o m i e ! C ' e s t l e r é v e i l d e l ' e s p r i t .
formation de la phy
e x a g é r é e n d i s a n t q u e , s o u s l ' i n -
On a cer t e s b e a u c o u p
s s i o n , d ' œ i l b r i l l e d e s o n p r o p r e f e u ;
fluence d'une ar d e n t e p a
n t e e s t l a p r e u v e i n c o n t e s t a b l e d e m o n
l'exp é r i e n c e p r é c é d e
r , e n e f f e t , c e t é c l a t d e l ' o e i l d r o i t , c e p o i n t
asser t i o n . A v o i
m
j f

18 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.


A
eR

ан
калаа
lumineux qui étincelle sur la prunelle, vous pourriez croire
i

que cet oeil a subi une profonde modification organique, sous


l'influence d'un mouvement psychique, d'une passion vio-
lente. Mais dés que vous reportez votre regard sur le cóté
a

531
4
| ET

À
m
i
E
+
i
p
gauche de la face, vous n'y rencontrez plus qu'un ceil terne,
qui représente l'état réel de l'âme du sujet. Il est donc de
TA

adl
21 7
toute évidence que, dans notre expérience, cet éclat de l'oeil,
ce feu du regard, sont sous la dépendance d'un mouvement
" " È

|
i"
spécial du sourcil.
Si maintenant vous comparez entre elles les figures 7 et 9,
Ё!

vous voyez que tout en exprimant, au fond, un état de


ti
||

l'esprit semblable, elles impressionnent cependant le specta-


Hi
ИiE |
man

teur d'une maniére différente. Ainsi, comme je l'ai déjà dé-


aei
montré, elles annoncent (du cóté droit) que l'esprit est tenu
Hi?
t
en éveil par une cause extérieure; elles expriment l'attention.
{

Mais on sent que le sujet éprouve une émotion évidemment


Чү

к
plus grande dans la figure 9 que dans la figure 7. La pre-
}
Я ha
AL -

mière (fig.. 9) le montre prêtant une attention trés grande qui


au |
|M | le captive et va presque jusqu'à la surprise, l'admiration,
dans la seconde (fig. 7), la physionomie est plus tranquille;
le sujet est seulement attentif.
main
ni
ms
at
EE
NA

! Ш

MUSCLE DE L A R E F L E X I O N
R, po rt io n du mu sc le di t sp hi nc te r
(ORBICULAIRE PALPEBRAL SUPERIEU
des paupières, B, fig. 1).

Figures 12, 13, 14, 15.

LÉGENDE.
co mp ar at iv em en t ch ac un de s cô té s de s fi gu re s 12 , 14 ,
(Regard er al te rn at iv em en t et
et en masquer le cóté opposé.)

Fic. 19. — Destinée, ainsi que la fi gu re 18 , à l' ét ud e du mé ca -


nisme et de l'expression du musc le or bi cu la ir e pa lp éb ra l

supérieur (B, fig. 1), ch ez un vi ei ll ar d ( re pr és en té da ns


les fig. 3, 7, 8, 9).
dr oi te , él ec tr is at io n m o d é r é e d e l' or bi cu la ir e p a l p e b r a l
A
| supérieur: réflexion.
A gauche, attention.

e de s or bi cu la ir es p a l p é b r a u x
Fic. 13. — Electrisation plus fort
supérieurs, avec abaissement léger des commissures
labiales :m é d i t a t i o n , co nt en ti on .
20 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Fic. 14. — Destinée à montrer comparativement, chez le méme


individu, la contraction au maximum de l'orbiculaire pal-
pébral supérieur et du sourcilier.

A gauche, électrisation très forte de l'orbiculaire palpé-


bral supérieur :mécontentement, pensée sombre.
A droite, électrisation du sourcilier.
td
lit
^ЖИРНЕН

Fig. 15. — Destinée à démo nt re r qu e le mé ca ni sm e de la co n-


traction volont ai re de l' or bi cu la ir e pa lp éb ra l su pé ri eu r est
iden ti qu em en t le mé me qu e so us l' in fl ue nc e du co ur an t
électrique.
Contraction volontaire, forte, des orbiculaires palpé-
“we
sen
gre NЕ
braux supéri eur s, che z un jeu ne suj et (vo y. son por tra it
И

t
photographié, fig. 4): méditation, contention.

ik
f
v |
LN i
\1

|
(M

|
EXPLICATION D E L A L E G E N D E .

A. — Mécanisme.

x p é r i e n c e p h o t o g r a p h i é e d a n s l a f i g u r e 4 2
Au moment où l’e
e t r e g a r d a i t u n o b j e t s i t u é e n f a c e d e l u i e t
a été faite, le suj
m e n t a t t i r é s o n a t t e n t i o n ; s o n s o u r c i l
sur lequel j'avais f o r t e
f r o n t s ' é t a i t r i d é t r a n s v e r s a l e m e n t , d a n s
s'était relevé ; son
s o n m u s c l e f r o n t a l , e n u n m o t , é t a i t l é g e -
toute sa largeur ;
e x p r i m a i t l ' é t a t d e s o n e s p r i t : l ' a t t e n t i o n .
rement en action et
l e c ô t é d r o i t d e c e t t e f i g u r e , e t d u c ô t é
Ma s q u e z , e n e f f e t ,
i t r e z , d a n s s o n r e g a r d e t s u r s o n f r o n t ,
opposé vous reconna
é r i s t i q u e s d e c e m o u v e m e n t e x p r e s s i f ; s i g n e s
les signes caract
qu i o n t é t é e x p o s é s p a g e ? , f i g u r e s 7 e t 8 . -
d é c o u v r e z l e c ô t é d r o i t , o ù l ’ o r b i c u l a i r e
Si ensuite vou s
e s t m i s e n c o n t r a c t i o n , v o u s o b s e r v e z :
palpébral supérieur
a b a i s s é e n m a s s e , e n e f f a c a n t l e s r i d e s
1* q u e l e s o u r c i l s ' e s t
e s t d e v e n u r e c t i l i g n e ;3 ° q u ' i l a e x é c u t é
frontales; 2° qu'il
e c o r r u g a t i o n , e n v e r t u d u q u e l l e s p o i l s
un mouvement d
d e d e d a n s e n d e h o r s e t d e h a u t e n b a s
couchés obliquement
T e l e s t l ' e n s e m b l e d e s m o u v e m e n t s d u
se s o n t r e d r e s s é s .
p r o d u i t s p a r l a c o n t r a c t i o n p a r t i e l l e e t
sourcil, toujours
modérée du frontal.
22 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
La ligne verticale que l'on voit sur la figure 12, en dedans
de la téte du sourcil droit, existe méme quand la physionomie
de ce sujet est au repos, ainsi qu'on le constate sur son por-
| trait, fig. 3 (j'ai expliqué ailleurs la raison de cette anomalie).
Cette ligne verticale n'aurait dû apparaitre qu'avec un mou-
vement trés prononcé de corrugation du sourcil, mouve-
ment qui avait à peine commencé dans l'expérience précé-
dente, parce que je n'avais provoqué qu'une contraction
modérée de l’orbiculaire palpébral supérieur.
Sur la figure 13, l'orbieulaire palpébral supérieur a été
mis en contraction de chaque cóté plus énergiquement que
sur là figure 12. Le mouvement de corrugation était très
prononcé; aussi deux lignes verticales profondes se sont-
elles dessinées en dedans de la téte du sourcil. — Je dois
faire remarquer que notre vieillard est peu favorable à l'étude
de ces lignes verticales, qui sont un des signes caractéristiques
d'une action plus violente de l'esprit, de la méditation.
On les voit ordinairement se développer belles et pures
dans l'espace intersourcilier, dont la surface cutanée, pendant
le repos musculaire, est unie, comme on l'observe à un âge
moins avancé.
Ces lignes verticales intersourciliéres sont bien rendues
sur la face d'un homme jeune que j'ai photographié (voyez
la fig. 15) au moment ou il se livrait à de grands efforts de
méditation. Ce mouvement expressif du sourcil, alors qu'il
est produit par la méditation et qu'il vient de l'àme, est abso-
lument le méme que celui qui, dans l'expérience précé-
etr
PAINT
cmi

4
Fe

MU S C L E D E Т А R E F L E X I O N . 23

dente (voyez la fig. 13), a été pr od ui t pa r la co nt ra ct io n Mm


т
MET
E

électrique des orbicu la ir es p a l p é b r a u x su pé ri eu rs . =

f i g u r e s
—T
TEM

Les d i f f é r e n c e s q u e l' on o b s e r v e e n t r e ce s d e u x à

Nags
he

dépende n t u n i q u e m e n t d e s c o n d i t i o n s i n d i v i d u e l l e s d e s d e u x
s il fa ut m e t t r e I
sujets qu'elles rep r é s e n t e n t , p a r m i l e s q u e l l e
| À| !
la d i f f é r e n c e d ' â g e . L ' u n es t v i e u x et la id
| en premiere ligne
et b e a u ( v o y e z || |
(voyez son portrait, fi g. 3 ) ; l' au tr e es t j e u n e
et d e so n e s p a c e 4 T HW
son portrait, fig. 4 ) ; la p e a u d e so n f r o n t
é g e d e la j e u - |
intersourcilier est pa r f a i t e m e n t u n i e , — p r i v i l
so ur ci l es t h a u t , l a c o u r b e e n es t as se z p r o -
nesse; — son
d e v e n i r r e c t i l i g n e ; ce q u i a n n o n c e l' ha bi -
noneée et tend à
e x i o n . A i n s i d o n o , le p o r t r a i t d e ce j e u n e
tude de la réfl
d i f f é r e n t d e ce lu i d u vi ei ll ar d (f ig . 3 ) .
homme est bien
que chez ce dernier , se s so ur ci ls se
C e p e n d a n t , d e m é m e
d e v e n u s r e c t i l i g n e s et o n t o m b r a g é so n
sont abaissés, sont
i c u l a i r e p a l p é - |j i
œil, sous l'influence d e l a c o n t r a c t i o n d e V o r b
q u e ce tt e c o n t r a c t i o n ai t ét é p r o v o q u é e p a r
bral supérieur,
l e c t r i q u o
e u p a r l' ex ei ta ti on v e n a n t d e l a m e ,
un courant é
f i n , d a n s s o n e s p a c e i n t e r s o u r c i l i e r , d e u x be ll es
la volonté. En
a l e s o n t é t é c r e u s é e s p a r le s ef fo rt s d e l a m é d i t a t i o n .
lignes vertic
b r a l s u p é r i e u r |n
Lorsque la co n t r a c t i o n d e l ' o r b i c u l a i r e p a l p é
n es t te l, {
u m , le m o u v e m e n t d e c o r r u g a t i o
est à son maxim
i n d i v i d u s â g é s et m a i g r e s , o n vo it q u e l -
que, c h e z c e r t a i n s
d e l a p e a u se f o r m e r a u - d e s s u s d e la p o r -
q u e s p l i s v e r t i c a u x
l : c' es t ce q u e l' on o b s e r v e su r l e c ô t é
tion interne du sourci
i g u r e 1 4 , o ù j' ai fa it c o n t r a c t e r é n e r g i q u e m e n t
_ gauche de la f
А l'orbieulaire supérieur.

o a E —— =. S
о ыы аа-а —
Le MM iae E 7e
MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,

EB. — Expression.

Revenons à l'expérience représentée dans la figure 12, à


l'occasion de l'étude du mécanisme des mouvements de l'or-
biculaire palpébral supérieur. Regardons alternativement et
comparativement chacune des moitiés de la face. Quelles
impressions éprouvons-nous à la vue de ces deux physio-
nomies différentes?
On voit qu'à droite, l'attention du sujet vient d’être attirée
par une cause extérieure. Tel était l'état de son esprit au
moment de l'expérience, ainsi que je l'ai déjà dit. — A gau-
che, il parait rassembler les forces de sa pensée, se concentrer
en lui-même, pour réfléchir sur la cause qui, du côté opposé
de la face, avait attiré son attention : c’est l'image de la ré-
flexion sans efforts. La présence d'un rhéophore nous ap-
prend que son esprit n'y est pour rien; qu'ici tout est arti-
ficiel;que le courant électrique seul a fait contracter le
muscle qui représente la réflexion, la pensée.
Le vieillard dont le portrait est photographié, fig. 3, est, on
le sait, d'un esprit assez borné, Cependant, en regardant seu-
lement le côté droit de la figure 12, on lit dans son regard
une pensée profonde qui métamorphose et ennoblit tous les
traits de sa face, ils paraissent fins et spirituels. A voir cet air
si réfléchi, on accorderait à cet homme une grande intelli-
gence.
Tel est l'effet magique de ce mouvement imprimé au
sourcil par l'orbieulaire palpébral supérieur.
MUSCLE DE LA REFLEXION. E.

a i t o b j e c t e r q u e l e s o u r c i l n a t u r e l l e m e n t p e u
On pourr
s u j e t s o u m i s à ce s e x p é r i e n c e s f a v o r i s e s i n g u l i è r e -
élevé du
m e n t l ' e x p r e s s i o n d e l a r é f l e x i o n . C e t t e o b s e r v a t i o n p a r a i t
r i l se ra it é v i d e m m e n t i m p o s s i b l e d ' e x p r i m e r la
juste; ca
n , la m é d i t a t i o n à u n au ss i h a u t d e g r é , a v e c u n s o u r c i l
réflexio
et d o n t l ' o r b i c u l a i r e p a l p é b r a l s u p é r i e u r se ra it tr és
trés haut
p e n d a n t , d a n s le s ca s m é m e o u j' ai r e n -
peu développé. Ce
p e u f a v o r a b l e s a u d é v e l o p p e m e n t d e
contré ces conditions
t o u j o u r v
s u l a c o n t r a c t i o n m o d é r é e d e
cette expression, j'ai
i m p r i m e r s u r l a f a c e l e c a c h e t d e l a r é f l e x i o n .
ce muscle
l e d ' e n f o u r n i r l a p r e u v e , m é m e e n c h o i s i s -
Il m ' e ü t é t é f a c i
l e u n e d e c e s f i g u r e s d o n t l e s s o u r c i l s d é m e -
s a n t p o u r m o d é
t r a h i s s e n t l a l é g é r e t é o u l ' é t o u r d e r i e . O n
surément élevés
é f l e x i o n , o b é i s s a n t à m e s r h é o p h o r e s ,
au r a i t v u l e m u s c l e d e l a r
, l a p e n s é e h a b i t u e l l e m e n t v a g a b o n d e ,
fixer, pour ainsi dire
p h y s i o n o m i e u n e e x p r e s s i o n s é r i e u s e e i
et répandre sur la
é t a t a r t i f i c i e l d e l ' u n d e s c ô t é s d e l a f a c e a u r a i t
réfléchie. Cet
m a n i é r e f r a p p a n t e a v e c l ' é t a t h a b i t u e l d u
contrasté d'une
a u r a i s l a i s s é e n l i b e r t é V o r b i c u l a i r e p a l -
côté opposé, où j'
pébral.
l a f i g u r e 1 3 à l a f i g u r e 1 2 . C e s d e u x
Que l'on compare
l e m ê m e m u s c l e e n c o n t r a c t i o n c h e z
figures représentent
a i s à d e s d e g r é s d i f f é r e n t s . — L ' u n e
le même individu, m
d e l e d é m o n t r e r , p e i n t . l a r é f l e x i o n
(fig. 19), com m e j e v i e n s
a c o n t r a c t i o n m u s c u l a i r e e s t m o d é r é e . —
calme, parce que l
, o n r e c o n n a i t l a m é d i t a t i o n , m a i s a v e c
Dans l'autre (fig. 13)
c i l s f o r t e m e n t a b a i s s é s , r e c t i l i g n e s , f r o n c é s ,
effort. Ces sour
26 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
portés en dedans, faisant pour ainsi dire la nuit autour de
Гову, ces sourcils dont la tête se gonfle, dont l'espace inter-
sourcilier est creusé de ligues verticales; ces sourcils, en un
mot, tourmentés par la pensée, annoncent un travail labo-
rieux de l'esprit.

i
H
it
i

у
HM
Nt |
B gm
iM
n

H4!

uM)
чит"
Mp

eor
ere
2i1 ——

|
||
il
|
eretd

IV

MUSCLE DE L ' A G R E S S I O N
(PYRAMI D A L D U N E Z , P , fi g. 1) .

Figures 16, 17, 18.

LEGENDE.
é m o n t r e r , p a r l ' e x p é r i m e n t a t i o n é l e c -
Fie. 16 . — D e s t i n é e à d
d u n e z s e t e r m i n e s u p é r i c u r e m e n t |
rique, q u e l e p y r a m i d a l
a u , a u n i v e a u d e Ј а t ê t e d u s o u r c i l .
dans la pe
t r i q u e d e s p y r a m i d a u x c h e z u n j e u n e
Contraction élec
c t é r e d o u x ( v o y . s o n p o r t r a i t , f i g . 4 ) :
homme d'un cara
exp r e s s i o n d e d u r e t é .

i q u e l a f i g u r e 1 8 , à l ' é t u d e d u m é c a -
Ес. 17. — Destinée, ains
e x p r e s s i v e d u p y r a m i d a l d u n e z c h e z
nisme et de l'actio n
( r e p r é s e n t é f i g . 3 , 7 , 8 , 9 , 4 9 , 1 3 , 1 4 ) .
un vieillard
i o n d u p y r a m i d a l d u n e z : d u r e t é ,
A droite , é l e c t r i s a t
agression.
A gau c h e , a t t e n t i o n .

s d e u x p y r a m i d a u x ; a g r e s s i o n ,
Fic. 18. — Electr i s a t i o n f o r t e d e
méchanceté.
EXPLICATION DE LA LÉGENDE.

A. — Mécanisme.

L'expérience représentée dansla figure 16 met en lumière


un fait anatomique, ignoré jusqu'alors : la terminaison supé-
rieure du pyramidal du nez (P, fig. 1) dans la peau de l'espace
intersourcilier, au niveau de la téle des sourcils, et consé-
quemment la compléte indépendance de ce muscle. En effet,
$ fl!
Viti
les rhéophores ayant été posés sur la racine du nez, on voit
df
h

ҮШ
que, chez notre sujet, la peau de l'espace intersourcilier a été
iE
attirée de haut en bas, et qu'un sillon transversal s'est creusé
au niveau de la tête du sourcil, sous l'influence de la contrac-
lion musculaire électrique. — Ce sillon n'existe pas dans la
MM
MÀ figure 4, qui représente la physionomie au repos du méme
tdt
individu.
VLL Dans le point correspondant à ce sillon transversal, les
rhéophores n'ont produit aucun mouvement, en d'autres
termes, aucune contraction musculaire; c'est une nouvelle
preuve que ce point neutre marque la terminaison réelle
du pyramidal du nez.
Immédiatement au-dessous de la ligne tracée par ce
sillon transversal intersourcilier, les rhéophores ont tiré la
EA
M
T meme

o
аә

oen
vem

MUSCLE DE L’AGRESSION. 29
4 ge
7ot
t
em
ноне
оМае

peau de bas en haut, en sens in ve rs e d u p y r a m i d a l ; ce qu i


:d

démontre que ce dernier musc l e es t n o n - s e u l e m e n t i n d é p e n -


dant du frontal, mais qu'i l es t au ss i so n an ta go ni st e. tilt
Vm
TIT
sd
Oe

Pour fa ir e c o m p r e n d r e to ut e l ' i m p o r t a n c e d e s fa it s p r é -
j e r a p p e l l e r a i ic i q u e le s a n a t o m i s t e s a v a i e n t p r o f e s s é
cédents,
u e l e s p y r a m i d a u x s o n t l a c o n t i n u a t i o n d u
jusqu'à ce jour q
i t u e n t l e s p i l i e r s . M . L u d o v i c H i r s c h f e l d , |
frontal, dont ils const
c e s , a c o n s t a t é p a r la . d i s s e c t i o n , q u e |
guidé pa r m e s e x p é r i e n
r a t i o n d u p y r a m i d a l e t d u f r o n t a l , d o n t l a |
le poi n t d e s é p a
u e à l ' e x p l o r a t i o n é l e c t r o - m u s c u l a i r e , e t q u e |
déco u v e r t e e s t d
r e , e s t c o n s t i t u é p a r u n e i n t e r s e c t i o n |
jai appel é p o i n t n e u t
e . E l l e e s t i n d i q u é e d a n s l a f i g u r e 6 .
aponévrotiqu
f r o n t s i t u é e a u - d e s s u s d e l ' e s p a c e i n t e r -
Lo r s q u e l a p e a u d u
e m e n t à l ' a c t i o n d u p y r a m i d a l , o n n e v o i t
sou r c i l i e r c è d e f a c i l
q u i i n d i q u e l a t e r m i n a i s o n s u p é -
plus le si l l o n t r a n s v e r s a l
u s c l e s e d e s s i n e r d u n e m a n i è r e
rieure e t c u t a n é e d e c e m

n c é e q u e c h e z l e s u j e t d e l a f i g u r e 1 6 .
aussi prono
d r e p r é s e n t é d a n s l e s f i g u r e s 1 7 e t 1 8 ,
Ainsi, chezle vieillar
u i e s t t r è s m o b i l e , a é t é c o n s i d é r a b l e m e n t
la peau du front, q
t r a c t i o n é l e c t r i q u e d e s e s p y r a m i d a u x , e t
a b a i s s é e p a r l a c o n
n e z , r e f o u l é e e n b a s , s ’ e s t s i l l o n n é e
la pe a u d e l a r a c i n e d u
ad
ir
—7 RN
a

de plusieur s p l i s t r a n s v e r s a u x .
s u r l e s f i g u r e s 1 6 , 1 7 e t 1 8 , q u e l a t ê t e
On rema r q u e e n f i n ,
t t i r é e e n b a s p a r l e p y r a m i d a l , q u e
du sourcil est d ' a u t a n t p l u s a
a v a n t a g e à l ' a c t i o n d e c e d e r n i e r . 1 1
la peau du f r o n t a o b é i d
n e d é c r i t p l u s a l o r s s a c o u r b e n a t u -
en résult e q u e l e s o u r c i l
n t e r n e а u n e d i r e c t i o n o b l i q u e d e d e h o r s
relle ; q u e s a m o i t i é i
39 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

en dedans et de haut en bas, et enfin que la peau de la partie


médiane du front est nécessairement tendue et lisse.

BB. — Expression,

Si faiblement que le pyramidal du nez exerce son action


sur la téte du sourcil et sur l'espace intersourcilier, on le voit
toujours donner de la dureté au regard le plus doux et
annoncer l'agression.
On observe ce phénomène expressif dans la figure 16. Les
muscles pyramidaux y sont mis en effet énergiquement en
contraction, et cependant on observe que l'abaissement de
la téte du soureil est modéré, de méme que le gonflement
de l'espace intersourcilier.
J'ai déjà fait remarquer que, chez ce sujet, la peau de la
partie médiane du front résiste à l'action des pyramidaux,
au point que leurs fibres terminales supérieures ont creusé un
sillon profond dans l'espace intersourcilier. — On voit que
malgré la douceur habituelle de son regard (voyez son por-
trait à l'état de repos, fig. 4), sa physionomie a pris une
expression de dureté, sinon de méchanceté, par le fait seul
d'une légére action du pyramidal sur son sourcil. Mais là s'est
arrété le pouvoir du pyramidal chez ce sujet. De quelque
manière que je m'y sois pris, en tourmentant ses muscles,
je n'ai pu appeler sur sa physionomie une expression com-
plete de méchanceté, de haine, comme je l'obtiens, en

t.

vem

MUSCLE DE L'AGRESSION. E

ci le me nt pa r la co nt ra ct io n é n e r g i q u e de s py ra -
général, fa
TP
илк
rrt
RARE
aa
Pm
moMN
RE
ES
ЧИ

midaux. S

Je men t i o n n e r a i ic i u n a u t r e fa it c u r i e u x et q u i e x p l i q u l
e e ысу
БА
roms
Se
ji
с
PRR
PREM
PF

ai d é j à di t p r é c é d e m m e n t q u e le su je t d o n t il es t
précédent. J' жым»
ve»

u e s t i o n s' es t e x e r c é à m o u v o i r le s m u s c l e s d e se s so ur ci ls .
ici q TE
ы PTT

n t m a i t r e , q u e n o n - s e u l e m e n t il d o n n e à so n —

Il en est telleme
v a r i é e s , m a i s q u ' i l p e u t l e s m o u v o i r e n s e n s 7
AA

œil d e s e x p r e s s i o n s comm
e.
oo
mr

m a l g r é s o n e m p i r e s u r l e s m u s c l e s
contraire. Cependant,
c i l , s a v o l o n t é n ' e x e r c e p a s l a m o i n d r e
mote u r s d e s o n s o u r
i d a u x . Q u o i q u ' i l f a s s e , i l n e p e u t d o n n e r /
action s u r s e s p y r a m
e x p r e s s i o n d e l a d u r e t é , d e l ' a g r e s s i o n ,
à sa p h y s i o n o m i e l '
C e f a i t s ' e x p l i q u e p a r l e p e u d e d é v e l o p -
de l a m é c h a n c e t é .
q u i д é s e n t e n t c e t t e p a s s i o n , m u s c l e s
pement des muscles
é i s s e n t q u ' a u x r h é o p h o r e s , a
a iin s i q u e l ' e x -
qui, c h e z l u i , n ' o b
périence l'a pré c é d e m m e n t é t a b l i .
' o b s e r v a t i o n d e c e s p h é n o m è n e s , j ' a j o u t e r a i
Pour compléter l
e s t d ' u n c a r a c t è r e t r è s d o u x , e t q u e p r o -
que ce jeune homme
m a u v a i s e s p a s s i o n s v e n a i e n t a l e d o m i n e r ,
bablement, si le s
e r é p é t é e a u r a i t b i e n v i t e d é v e l o p p é se s p y r a -
leur gymnastiqu
t c h a n g é l ' e x p r e s s i o n h a b i t u e l l e d e s o n r e g a r d .
midaux e
v i e i l l a r d ( l e s u j e t h a b i t u e l d e n o s e x p é -
Revenons à notre
r a c t è r e d o u x e t i n o f f e n s i f s e r e c o n n a i t d a n s
r i e n c e s ) , d o n t l e c a
s a i t q u e s o n s o u r c i l e s t t r e s m o b i l e
son p o r t r a i t , f i g . 8 . O n
b é i t f a c i l e m e n t à s e s m u s c l e s m o t e u r s .
en tout sens et o
p h e p r é c é d e n t a v e c q u e l l e p u i s s a n c e
On a vu dans le paragra
e n m a s s e , c o m m e i l s ' e s t g o n f l é e t r i d é
ce sourcil s'est abaissé
e n m é m e t e m p s q u e d e u x l i g n e s v e r t i c a l e s e t
de chaque cóté,

NDN:
29 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

profondes se creusaient en dedans de sa têle. Cet ensemble de


mouvements et de lignes résultait de la contraction énergique
‚ de Vorbiculaire palpébral supérieur. A l'appel de ce muscle,
оп a vu apparaitre, à l'aide d'une forte excitation sur la
physionomie, l'expression d'une pensée sombre (fig. 13), sans
traces de méchanceté.
Mais à l'instant où je mets le pyramidal du nez puissam-
ment en action, son regard devient méchant ou menacant.
cna
Pa
Us
QUU
Elee
ee
mpg
arEs
e gem

tcu
Le cóté droit de la figure 17 peut servir à l'analyse de
l'influence expressive et générale du pyramidal sur la physio-
A

nomie, quoique l'expression de ce muscle, qui n'a été mis en


action que d'un côté, soit moins complète que lorsque les deux
pyramidaux sont excités simultanément.
naci
i
nempe
cmn
D
gn

Si l'on cache alternativement chacun des cótés de cette


x

PR figure, on est frappé du contraste qui existe entre leurs expres-


{ sions. A droite, ou par le fait de la contraction du pyramidal
\
i
| ү

l'extrémité interne du sourcil est abaissée , où le grand angle


{|
| de l'oeil est plus aigu et cache la caroncule lacrymale, où la
4
À racine du nez est sillonnée de plusieurs plis transversaux, on
y |
Kil
remarque que le regard a pris une expression de dureté, et
celte expression modifie les autres traits du visage.
La démonstration de ce phénoméne se fait en couvrant et
en découvrant alternativement l'oil de ce cóté
— Chez
. cet
homme, l'expression habituelle de la bouche est bonne
(voy. la fig. 8), ce que du reste on constate dans la figure 17,
lorsque l'aeil droit est caché: mais à l'instant où celui-ci est
découvert, les lévres semblent se pincer sous l'influence d'une
MUSCLE DE L’AGRESSION. 33

pensée m é c h a n t e (1 ). À g a u c h e , au co nt ra ir e, la p h y s i o n o m i e
est calme. |
La figure 18, où les deux p y r a m i d a u x d u m ê m e su je t so nt

s i m u l t a n é m e n t et é n e r g i q u e m e n t en co nt ra ct io n, no us
mis
montre un e ex pr es si on de mé ch an ce té , de ha in e, qu i in sp ir e
O n a to ut à cr ai nd re de ce re ga rd ; il n’ y
de la répulsion.
e l l e e t f é r o c e q u i p u i s s e l u i d o n n e r u n e
a qu'une nature c r u

_tellé expression.
n i n s t a n t s u r u n a c c i d e n t q u i s' es t. p r o -
Je dois m'arréter u
duit pendant cette expérience.
s u r c e t t e f i g u r e 1 8 , q u e l e s c o m m i s s u r e s d e s
On observe,
a b a i s s é e s , c e q u i a j o u t e à l ' e x p r e s s i o n p r o p r e
lèvres sont très
V o i c i c e q u i e s t a r r i v é . L e s c o m m i s s u r e s
des pyramidaux.
u t o m b e n t n a t u r e l l e m e n t ( v o y . f i g . 8 ) , c o m m e
de cet individ
l l a r d s , e n g é n é r a l . A b a n d o n n é à l u i - m é m e ,
chez les viei
est p o r t é q u e l q u e f o i s trés loin, comme
cet abaissement
1 8 . C e t r a i t h a b i t u e l q u i s e t r o u v e e n h a r -
dans cette figure
p h y s i o n o m i e d e v i e i l l a r d , n e fa it q u e l e
monie avec sa

tr és e x a c t e m e n t d a n s u n se ul cô té l' ac ti on
(1) Il est difficile de li mi te r
ti t q u e le p y r a m i d a l . C' es t p o u r q u o i on
propre d'un muscle au ss i pe
e s p a c e i n t e r s o u r c i l i e r d u có té g a u c h e es t
remarque sur cette figu re q u e l '
y r a m i d a l d u có té dr oi t. P a r la m é m e r a i s o n
déformé par la contract i o n d u p
e la r a c i n e d u ne z s ' é t e n d e n t un p e u à
au ss i, le s li gn es t r a n s v e r s a l e s d
g a u c h e , et s u r t o u t la p r e m i é r e , so nt at ti -
gauc h e ; le s ri de s d u fr on t d u cô té
Si d o n c , su r ce tt e fi gu re , on v e u t c o n n a i t r e
r é e s u n p e u en b a s et en d e d a n s .
d u s u j e t , on do it c a c h e r ce s d é f o r m a -
ex a c t e m e n t l ' e x p r e s s i o n n o r m a l e
ce , j u s q u ' à la n a i s s a n c e d u so ur ci l
en c o u v r a n t le có té dr oi t d e sa fa
tions p h y s i o -
on vo it q u e , d e ce có té g a u c h e , sa
gauc h e . C e s p r é c a u t i o n s pr is es ,
n i n t é r i e u r e , et q u e so n r e g a r d n' a rien de
nomie n'annonce auc u n e a g i t a t i o
dur, malgré l ' é p a i s s e u r d e so n so ur ci l.
3h MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

rendre plus vieux. Lorsque sa physionomie est au repos,


je suis souvent forcé, pour empécher cette chute exagérée
des commissures, de réveiller son attention, ou de lui faire
ouvrir et fermer alternativement la bouche avant de le
үFA photographier. J'avais négligé de prendre cette précaution
pendant cette dernière expérience; il en est résulté que ses
ч commissures se sont trouvées plus abaissées que dans les
і" autres figures.
E L'expression de cette figure 18 étant bien caractérisée, j'en
ai conservé la photographie. Elle est utile, d'ailleurs, à
fl l'étude des contractions concordantes, pour ce qui a trait
{
( à la contraction combinée du pyramidal et du triangulaire
ji des lévres. Ce dernier muscle (je puis le dire par anticipa-
À
4

oe
aeee

tion) n'exprime par lui-méme que la tristesse ;mais on voit,


|
( sur cette figure, que la chute des commissures des lèvres,
| associée à l'action des pyramidaux, ajoute à l'expression de
it
méchanceté propre à l'action partielle du pyramidal.
{
| Quoi qu'il en soit, malgré l'accident qui est venu compli-
quer cette expérience, on peut encore, sur cette même fieure,
|
||

|
|
{|
analyser l'influence expressive du pyramidal, en cachant la
partie inférieure de la face, à partir de la lèvre supérieure.
Est-il possible de voir un regard plus méchant ? Il annonce
un instinct féroce : c'est l'oeil du tigre.
| ү
MUSC L E D E L A D O U L E U R -
(SOURCILI E R , 0 , f i g . 1 ) .

r e s 1 9 , 2 0 , 2 4 , 2 2 , 2 3 , 2 4 , 2 5 , 2 6 , 2 7 , 2 8 , 2 9 ,
Figu

LEGENDE.
n t l ' u n d e s c ô t é s d e s f i g u r e s 1 9 ,
a l l e r n a t i v e m e n t e t c o m p a r a t i v e m e
(Rega r d e r )
2 8 e t m a s q u e r l e c ó t é o p p o s é .
21, 22, 24, 2 7 e t

q u e l a f i g u r e 2 0 , à l ' é t u d e d e s l i g n e s
Fic. 19. — D e s t i n é e , a i n s i
l e s e t s e c o n d a i r e s , p r o d u i t e s p a r
express i v e s , f o n d a m e n t a
q u e m o d é r é e d u s o u r c i l i e r , c h e z u n
la co n t r a c t i o n é l e c t r i
l e s f i g u r e s 3 , 6 , 7 , 8 , 9 , 1 9 , 1 3 ,
vieillard ( r e p r é s e n t é d a n s
1л, 17 et 18).
n é l e c t r i q u e d u s o u r c i l i e r à u n
A dr o i t e , c o n t r a c t i o
degré moyen : s o u f f r a n c e . |
r e p o s , a v e c r e g a r d p e r d u ( l e
A gauche , p h y s i o n o m i e a u
a t a u m o m e n t d e l ' e x p é r i e n c e ) .
cóté oppo s é é t a i t d a n s c e t é t

u n d e g r é m o y e n , d e s s o u r -
C o n t r a c t i o n é l e c t r i q u e , à
Fig . 2 0 . —
c e p r o f o n d e , a v e c r é s i g n a t i o n .
ciliers : souffra n
a u r e p o s a u m o m e n t d e l ' e x p é -
(La phy s i o n o m i e é t a i t
5
MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

rience, comme dans la figure précédente ; mais la face a


été éclairée de maniére à jeter une ombre forte sur sa
moitié inférieure.)

21. — Destinée principalement à démontrer l'antagonisme


du sourcilier et du frontal, chez le méme individu.
(Au moment de l'expérience, le regard du sujet était
dirigé en haut, et son front était sillonné de rides trans-
versales dans toute sa longueur, comme du cóté gauche de
cette figure 21).
A droite, contraction électrique modérée du sourcilier
et regard en haut : souvenir douloureux.
À gauche, contraction volontaire du frontal et regard en
haut : souvenir et appel à la mémoire.

. 22, — Destinée à démontrer, chez le méme sujet, qu'au


delà d'un certain degré de contraction, et dans certaines
conditions, le sourcilier n'est plus expressif.
A gauche, contraction électrique au maximum du sour-
cilier : pas d'expression douloureuse; apparence seule-
ment d'un spasme du sourcilier, sous l'influence d'une vive
lumiére. |
A droite, repos de la physionomie (photographiée en plein
soleil).

. 23. — Destinée à l'étude des lignes expressives propres à


l'aclion du sourcilier à un degré modéré, chez un jeune
sujet (représenté dans les figures 4, 15 et 16),
MUSCLE DE LA DOULEUR. | 37

Contraction volontaire, 4 un de gr é m o y e n , de s so ur ci -
liers et regard en haut : so uv en ir do ul ou re ux ou pe ns ée
douloureuse.

Destinée à l'étud e de la co nt ra ct io n vo lo nt ai re à
Fig. 2h. —
fo rt qu e da ns la fi gu re 23 , ch ez le m é m e su je t
un degré plus
ce , et do nt l' œi l es t to ur né ob li qu em en t en ha ut et
vu de fa
t é , c o m p a r a t i v e m e n t à la c o n t r a c t i o n d u fr on ta l,
de cô
avec le même m o u v e m e n t d e l' œi l.
c o n t r a c t i o n v o l o n t a i r e d u s o u r c i l i e r à u n
A gauche,
f o r t q u e d a n s l a f i g u r e 2 3 ; r e g a r d e n h a u t e t e n
degré plus
e n t r ’ o u v e r t e : d o u l e u r e x t r ê m e j u s q u ' à
dehors, bouche
s u j e t p a r a î t s u c c o m b e r à l a s o u f f r a n c e :
l'épuisement ; le
Ld

tête de Christ.
t i o n v o l o n t a i r e d u f r o n t a l , a v e c r e g a r d
A droite, contra c
e e n h a u t e t e n d e d a n s e t a v e c b o u c h e u n
un peu obliqu
e r t e : s o u v e n i r d ' a m o u r o u r e g a r d e x t a t i q u e .
peu entr'ouv

ртс. 25, — Destinée à montrer, chez le m é m e su je t vu de pr of il ,

la c o n t r a c t i o n s p a s m o d i q u e d u s o u r c i l i e r .
s p a s m o d i q u e t r é s f o r t e d e s s o u r c i l i e r s , p r o -
Contraction
s i o n d ' u n e v i v e l u m i è r e : p a s d ' e x p r e s s i o n
duite par l'impres
douloureuse.

i n s i q u e l a f i g u r e s u i v a n t e , à l ' é t u d e d e s
Fic. 26. — Destinée, a
a n e s q u i s o n t p r o d u i t e s p a r l a c o n -
ride s f r o n t a l e s m é d i
r , c h e z u n e f e m m e â g é e d e c i n q u a n t e -
traction du sourcilie
f i g u r e 1 1 , e t d o n t l a p e a u e s t
deux ans, r e p r é s e n t é e d a n s l a

u b r i l é e p a r l ' a i r e t p a r l e s o l e i l .
fine o

|
||
И

2.
MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
A droite, contraction électrique moyenne du sourcilier,
avec regard latéral; expression d’attention douloureuse.
A gauche, contraction volontaire et légére du frontal, avec
regard un peu latéral :attention, regard attentif.

. 27. — Mème expérience que dans Ја figure précédente ;


mais, dans celle-ci, la contraction électrique du sourcilier
gauche est plus forte et lexpression est proportionnelle-
gn
P
mou
ah
ye
ecc
aret
ment plus douloureuse.
=e
oe

Iye
28. — Destinée à l'étude des lignes expressives fondamen-
~~

} tales, produites par la contraction légére du sourcilier, chez


|
| ( une pelite fille ágée de six ans (représentée antérieure-
|1 ment dans les fig. 5 et 10).
bi
A droite, contraction électrique légére du sourcilier :
f
11 os douleur.
| A gauche, abaissement spasmodique du sourcil en masse,
occasionné par l'impression de la lumiére.
ttr.
aam
г

. 29. — Contraction électrique plus forte du sourcilier, avec


regard en haut, chez une petite fille âgée de huit ans :
souvenir douloureux, expression peu naturelle à cet âge.
EXP L I C A T I O N D E L A L É G E N D E . |

l i e r e s t s i p e u c o n n u e , с е m u s c l e j o u e
(L'action du sourci
n t d a n s l ' e x p r e s s i o n d e l a p h y s i o n o m i e ,
un róle si importa
u e d e s n o t i o n s n o u v e l l e s q u i s o n t m i s e s
l'a p p l i c a t i o n p r a t i q
n é t u d e é l e c t r o - p h y s i o l o g i q u e e s t t e l l e -
en l u m i è r e p a r s o
q u e j ' a i d û c o n s a c r e r à l ' é t u d e d e c e
ment impo r t a n t e ,
d n o m b r e d e f i g u r e s q u e p o u r c e l l e d e s
muscle u n p l u s g r a n
muscles mo t e u r s d u s o u r c i l . )

A. — Mécanisme.

i g . 1 ) , r e c o u v e r t p a r l ' o r b i c u l a i r e s u p é -
Le s o u r c i l i e r ( O , f
i t é q u e p a r l ' i n t e r m é d i a i r e d e s o n f i l e t
rieur, n e p e u t é t r e e x c
f i b r e s l e s p l u s e x c e n t r i q u e s d e l ' o r b i c u -
moteur, e n d e h o r s d e s
v i e n t d u p a l p é b r a l s u p é r i e u r , e t q u i
laire supérie u r , f i l e t q u i
u x p o i n t s ( v o y . I , f i g . 2 ) . O n v o i t q u e
est sous-c u t a n é d a n s d e
é a u n i v e a u d u p r e m i e r p o i n t d a n s
le rhéophore e s t a p p l i q u
, 2 1 , 2 2 , e t a u n i v e a u d u s e c o n d d a n s l e s
les fig u r e s 1 9 , 2 0
_ figures 2 6 , 2 7 , 2 8 , 2 9 .
h0 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
La figure 28 représente le premier degré de contraction du
sourcilier droit chez une petite fille âgée de six ans. On
remarque que la tête de son sourcil s'est gonflée et s'est
élevée légèrement.
i Chez l'adulte, ce mouvement est le méme, mais un peu
plus accentué,

{|
MI
788
_

Sur la figure 19, le sourcilier droit est mis énergiquement


en action chez le vieillard qui sert habituellement & mes expé-
~

| riences (voy. son portrait, fig. 3). De ce cóté on remarque:


1° que la téte du sourcil s'est gonflée et s'est élevée davan-
Hi
|! tage en formant un relief qui se prolonge un peu sur le front ;
HA 2° que ce sourcil est devenu oblique de baut en bas, et
it
{ de dedans en dehors, en décrivant une ligne sineuuse
ay | composée de deux courbes, l'une interne, à concavité supé-

i
rieure, et l'autre externe, à concavité inférieure; 3* qu'il
s'est développé plusieurs plis cutanés transversaux sur la
partie médiane du front, du cóté électrisé, et qu'en dehors de
ces plis, la peau s'est tendue au-dessus de la moitié interne du
sourcil; 4° enfin qu'au-dessous du sourcil, la peau est tendue
au niveau de la téte du sourcil et dans l'espace intersourci-
lier, tandis qu'elle est refoulée en bas dans la partie qui cor-
respond à ses deux tiers externes.

Ces lignes, ces reliefs et ces méplats sont plus réguliers et


mieux accentués dans la figure 20, où le sourcilier est mis en
MUSCLE DE LA DOULEUR. 41

c ó t é . I c i l e s s i l l o n s m é d i a n s d u f r o n t
contraction de chaque
d é c r i v e n t a u c e n t r e u n e p e t i t e c o u r b e à
se rej oignent, et
ri eu r e ; e n f i n i l s s e t e r m i n e n t , e n d e h o r s , a u
concavité supé
fi ct iv e ve rt ic al e, q u i t o m b e r a i t su r la
niveau d'une ligne
r n e d u s o u r c i l a v e c s o n t i e r s m o y e n .
réunion du tiers inte

u n o m b r e d e q u a t r e s u r l a f i g u r e 2 0 ;
Ces sillons sont a
q u i e s t r e p r é s e n t é e d a n s l e s f i g u r e s 2 6 ,
mais c h e z l a f e m m e
e s d u f r o n t s o n t p l u s n o m b r e u s e s . —
27, les l i g n e s m é d i a n
' à h u i t à d i x , l o r s q u e j ' a i f a i t c o n t r a c t e r
J' e n a i c o m p t é j u s q u
d e u x s o u r c i l i e r s à l a f o i s . C ' e s t c e q u i
éner g i q u e m e n t s e s
e s s u j e t s â g é s d o n t l a p e a u e s t t r é s fine ou a
arrive chez l
g t e m p s à l ' a i r e t à l i n s o l a t i o n , comme
été exposée l o n
n t i l v i e n t d ' ê t r e q u e s t i o n ( e l l e e s t R o -
ch e z l a f e m m e d o
t e l l e a s é j o u r n é l o n g t e m p s à N a p l e s ) .
maine, e
l e c o n c o i t , c e s l i g n e s m é d i a n e s d u f r o n t
Dans ce cas, on
s l e s u n e s d e s a u t r e s , e t s o n t e n t r e c o u -
sont plus rapprochée
d e s p e t i t e s r i d e s q u i v o n t o b l i q u e m e n t d e
pées souvent par
n d a n t l e r e p o s m u s c u l a i r e , l e f r o n t , c h e z
l'une à l ' a u t r e . P e
o n n é d a n s t o u t e s a l a r g e u r p a r d e s r i d e s
cette f e m m e , e s t s i l l
s o n t p a s e f f a c é e s e n t i è r e m e n t
si nombreuses, qu'elles ne s e
f r o n t , b i e n q u e l e s o u r c i l i e r a i t é t é
sur l a p a r t i e e x t e r n e d u
( v o y e z l a fi g. 9 7 ) . O n r e m a r q u e a u s s i
excité très fortement
2 6 , o ù l a c o n t r a c t i o n d u s o u r c i l i e r e s t m o i n s
sur la f i g u r e
c e s r i d e s f r o n t a l e s s o n t c o n s e r v é e s .
énergique, que
q u e l e s p e t i t e s r i d e s v e r t i c a l e s q u e
Je d o i s f a i r e o b s e r v e r
A9 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
l'on observe au-dessous de l'excitateur, dans les figures 26 et 27,
n'existeralent pas, si la localisation du courant avait été
limitée exactement dans le filet nerveux moteur du sour-
cilier. Le rhéophore a touché quelques-unes des fibres les
plus externes de l'orbiculaire palpébral supérieur, qui se
sont contractées et ont produit ces rides.

ye
UI

Les figures 23, 24 et 25 nous montrent que chez l'adulte,


encore jeune, les sillons médians du front produits par le
sourcilier sont moins nombreux que les lignes n'en sont pas
interrompues par de petites brisures ou rides, comme dans
les figures 19 et 20, Il en existe deux sur la figure 23, où le
sourcil s'est modérément contracté; et dans les figures 24
t
cy
S
een
SUI
OUR
pec
PP
qo
2ae
un
ptg
Pct
ptt
=air
et 25 on en dislingue une troisiéme, mais trés peu marquée,
parce que la contraction de ce muscle y est plus forte. — La
courbe de ces lignes médianes du front est gracieuse et plus
prononcée que sur la figure 20. Les reliefs cutanés placés
entre ces lignes sont plus pleins, plus arrondis, et forment
avec ces lignes une sorte d'ondulation.

Chez deux petites filles àgées de six à huit ans, et repré-


sentées dans les figures 28 et 29, la contraction moyenne du
sourcilier n'a pas produit de ligne médiane sur le front. Le
maximum d'excitation a fait paraitre chez la plus âgée un
léger pli médian, que l'on verrait dans la figure 29, si elle
avait été photographiée de face.
PS'

——
aegage
ow
г,

MUSCLE DE LA DOULEUR. 13

Dans to ut es le s f i g u r e s p r é c é d e n t e s , la d i r e c t i o n d u so ur ci l
au ta nt , p l u s o b l i q u e q u e la c o n t r a c t i o n d u so ur ei li er a
a été d' Pэе

tibia
oim
Puncta

été plus fo rt e. O n r e m a r q u e , en ef fe t, q u e le so ur ci l es t p l u s
d a n s la f i g u r e 2 2 q u e d a n s le s f i g u r e s 1 9 et 2 0 , d a n s
oblique iT
d a n s le s fi gu re s 9 3 et 2 5 , d a n s la f i g u r e 2 7 EE
la figure 2 5 q u e
f i g u r e 2 6 , en fi n d a n s la f i g u r e 2 9 q u e d a n s l a
que dans la
la en ra is on d u d e g r é d e c o n t r a c t i o n p l u s o u
figure 28, et ce
Ep
moins énerg i q u e d u so ur ci li er . Il es t c e p e n d a n t d e s su je ts
"ul
s q u e l s le so ur ci li er , même à so n m a x i m u m d e c o n -
chez l e
e d o n n e p a s u n e grande o b l i q u i t é a u s o u r c i l , p a r c e
tractio n , n M
te d e c e d e r n i e r est retenue p a r u n m u s c l e p y r a - .
qu e l a té
midal puissant.

o n s i d é r a t i o n s e x p o s é e s a i l l e u r s , q u e l e s -
Il est ressorti des c
o m i q u e s d u s o u r c i l i e r e x p l i q u e n t p a r f a i t e -
dispositions anat
e d e s m o u v e m e n t s i m p r i m é s p a r c e m u s c l e
ment le mécanism
r e l i e f s , d e s m é p l a t s e t d e s l i g n e s q u i s e d é -
au sourcil, des
veloppent sou s s o n i n f l u e n c e . |
e s e s f i b r e s a g i s s e n t d a n s d e s d i r e c t i o n s к
On a vu qu
attirent de bas e n h a u t l a i é t e d u
rentes; que les unes
e s a u t r e s m e u v e n t o b l i q u e m e n t d e d e h o r s .
sourcil, et que l
a u t e n b a s l e s d e u x t i e r s e x t e r n e s d u
en dedans et de h
sourcil.
o n s e r a p p e l l e q u e l ' o r b i e u l a i r e p a l p é b r a l
D'autre part,
l e s o u r c i l e n m a s s e , e t t e n d t o u t e l a p e a u
su p é r i e u r a b a i s s e
- d e s s u s d e l u i , c ' e s t - à - d i r e q u ' i l a g i t s u r
du front placée au
sens contraire du s o u r c i l i e r , t a n d i s
la téte du sourcil en
^ MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
qu'il est congénere de ce dernier muscle pour les deux tiers
externes du sourcil.
Il a été établi que le sourcilier est antagoniste du pyramidal
du nez et de l'orbiculaire supérieur, pour la téte du sourcil.
Enfin, l'expérience démontre que ce muscle est également
antagoniste du frontal pour le tiers externe du soureil, et
qu'il en est le congénére pour le tiers interne.
J'ai engagé mon sujet à plisser fortement la peau de son
front, ce qu'il n'a pu faire sans regarder en haut; puis au
moment oü le frontal avait élevé ses deux sourcils en masse
et plissé son front dans toute sa largeur, j'ai fait contracter
son sourcilier droit. A une excitation modérée de ce muscle,
le modelé du sourcil et du front n'a pas changé ;mais à un
haut degré d'intensité du courant, la contraction du sour-
cilier l'a emporté sur celle du frontal, et j'ai vu se produire
à l'instant les mouvements propres à l'action du premier de
ces muscles.
On voit dans la figure 24, les résultats de cette expérience.
A gauche, son sourcil est élevé en masse, et la peau de son
front est sillonnée de rides dans toute sa largeur par le
muscle frontal. — Ce mouvement était exécuté par là volonté
du sujet, et s'était produit, en conséquence, synergiquement
des deux cótés. — Mais on observe, à droite, où j'ai provoqué
la contraction plus énergique du sourcilier, que l'arc du sourcil
est remplacé par une courbe sinueuse et oblique de haut en
basetde деЈап en dehors ;que la peau est sillonnée seule-
ment sur la partie médiane, tandis qu'en se tendant en
MUSCLE DE LA DOULEUR. h5

el le à fa it di sp ar ai tr e le s lo ng ue s ri de s tr an sv er sa le s
dehors,
propres à l'action du mu sc le fr on ta l.
En r é s u m é , il es t d é m o n t r é , d ' u n e p a r t , p a r ce tt e d e r n i e r e
q u e d e s ri de s q u i s ' é t e n d e n t su r to ut e la l a r g e u r
expérience,
on t ne p e u v e n t co ex is te r a v e c la d i r e c t i o n o b l i q u e d e
du fr
d e d e d a n s en d e h o r s , ni a v e c u n m o u v e m e n t
haut en bas et
; d ' a u t r e pa rt , q u e l' él év at io n en m a s s e d e
sinueux du sourcil
la c o u r b e en ar c dé cr it e p a r lu i, ne p e u t
ce d e r n i e r , a v e c
d e s l i m i t é e s à l a p a r t i e m é d i a n e d u f r o n t .
pr o d u i r e d e s r i

В. — E x p r e s s i o n .

n t r a c t i o n d u s o u r c i l i e r , d a n s l ' e n f a n c e ,
La p l u s l é g é r e c o
n o m i e u n e e x p r e s s i o n d e s o u f f r a n c e q u i
donn e à l a p h y s i o
o u r s v i v e m e n t . A u s s i n e p e u t - o n r e g a r d e r
impr e s s i o n n e t o u j
i g u r e 2 8 , o ù c e m u s c l e e s t e x c i t é f a i b l e -
le côté droit de la f
t i t e f i l l e , s a n s é t r e t o u c h é d e l a d o u l e u r
ment chez une pe =

s s i o n q u e
%

p r o u v e r . P o u r b i e n s e n t i r l ' e x p r e OEC
EN
VE

qu'elle semble é
e t t e f i g u r e , i l f a u t a v o i r s o i n d ' e n m a s -
j'ai développée sur c
— L e s s o u r c i l s d e c e t t e e n f a n t d é c r i -
quer le cóté gauche.
t u n e b e l l e c o u r b e , p e n d a n t l e r e p o s m u s -
vent habituellemen
c o m m e d u c ô t é g a u c h e d e l a f i g u r e 1 0 ,
cul a i r e , à p e u p r é s
t e s t c e p e n d a n t p l u s é l e v é q u ' à l ' é t a t
où l e s o u r c i l d r o i
t a t i o n é l e c t r i q u e d u f r o n t a l . C e t t e c o u r b e ,
nor m a l , p a r l ' e x e i
c e e t l e c a l m e i n t é r i e u r , e x i s t a i t a u
qui ref l é t e l ' i n n o c e n
m e n c é m o n e x p é r i e n c e , e t c o n t r a s t a i t
moment où j'ai co m
d o u l o u r e u x d u s o u r c i l d r o i t . M a l h e u r e u -
avec le mouvement

—22
SS= —с—-—-—-——————

h6 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.


sement mon petit modéle, ne pouvant supporter longtemps
la vive lumiére de l'atelier, a froncé ses sourcils (comme
on
le voit sur son portrait, fig. 5, et du cóté droit de la fig. 10)
lorsqu'il a été photographiée, sans pouvoir modifier toute-
fois le mouvement sinueux et douloureux que j'avais donné
à son sourcil droit.
Mais l'enfant oublie vite le mal; pour lui la souffrance
morale n'existe pas. L'expression de la figure 29, qui peint
un souvenir douloureux, une peine de l’âme, touche beau-
coup moins que celle de la figure 28. C'est que l'expression de
la souffrance morale n'est pas naturelle à cet âge. Elle a été
obtenue, on le voit, chez une autre petite fille, par l'associa-
tion du sourcilier avec les élévateurs du globe oculaire.

On reconnait encore un souvenir pénible, une pensée pleine


d'amertume, sur la figure 93, Cette expression est vraie,
naturelle, chez ce jeune homme. Son regard douloureux, si
constamment, tourné vers le ciel, peut également indiquer
que, dans sa souffrance ou dans son malheur, son âme s'élève
vers Dieu, dont il implore le secours.
Sa peine est bien plus vive encore dans la figure 2h, oùl'on
voit que sous l'influence de la contraction plus énergique du
muscle sourcilier, son sourcil est devenu sinueux et plus
oblique, ou les reliefs et les méplats sont plus accentués,
„ч”.
еDue
m“ ^ € Айра...
д
7M
Ua
RI
:—
E

idRE
-=- -
m ee
ты
REшne
-
L'association de cette contraction puissante du sourcilier
avec le regard un peu oblique en haut a donné naissance à
une expression de douleur extréme et aiguë ; mais on remarque
MUSCLE DE LA DOULEUR. | 47
que ce mouvemen t exp res sif n'a eu lie u qu e du côt é ga uc he ,
et cel a san s l'i nte rve nti on de l'e xci tat ion éle ctr iqu e.
Une ex pl ic at io n qu i fas se co nn aî tr e la rai son de cet ét ra ng e
phénomène est ici nécessaire.
Vai dit, je le ra pp el le , qu e ce je un e ho mm e, re pr és en té
dans les figure s 23 et 24 , et do nt le po rt ra it est ph ot og ra ph ié ,
figure 4, s'est exercé à co nt ra ct er in di vi du el le me nt les mu sc le s
de son sourcil, de telle sor te qu' il pe ut mo uv oi r ses sou rci ls
en sens contraire. C'est ain si qu' il a pu co nt ra ct er d' un côt é le
frontal, et de l'autre le sou rci lie r, co mm e on le voi t da ns la

figure 24. — La figure 23 pr ou ve qu' il pe ut tou t aus si bi en


faire mouvoir synergiquement ses de ux sou rci lie rs. — J'a i
répété cette expérience artificielle men t, c'e st- à-d ire qu 'a ve c

un co ur an t él ec tr iq ue j'a i mi s ces mé me s mu sc le s en ac ti on;


jai vu alors se reproduire ex ac te me nt les mo uv em en ts , les

lignes et les reliefs que l'o n ob se rv e da ns la fi gu re 24 . Ap re s


cette explication, on comprend po ur qu oi et co mm en t ch ac un
des sourcils de cette derniére fi gu re a ex éc ut é un mo uv em en t
différent. Est-il besoin d'ajou te r qu e po ur bi en ju ge r l'i nfl uen ce
douloureuse du sourcilier da ns cet te fi gu re 24 , il est né ce s-
saire de masquer l'oeil droit?

Les f i g u r e s 2 6 et 2 7 , q u i , ai ns i q u e j e l' ai e x p o s é p l u s h a u t ,

ont été p h o t o g r a p h i é e s s p é c i a l e m e n t p o u r l' ét ud e d e s l i g n e s

ou ri de s m é d i a n e s d o u l o u r e u s e s d u fr on t, c h e z un su je t d ' u n
certain âge et dont la peau es t tr ès fi ne ou br ül ée pa r un e
| |

48 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.


longue exposition à l'air et à l'insolation, ces deux figures,
dis-je, nous montrent une autre nuance de la douleur. La
direction du regard de la femme qu'elles représentent, indique
que son esprit est impressionné par une cause extérieure, Au
moment oü j'ai exécuté ces photographies, j'avais fixé son
attention sur un point qui était placé en avant et un peu
latéralement. On peut en effet constater, en masquant le cóté
électrisé de ces figures, que la physionomie naturelle de cette
lemme exprimait l'attention. Si ensuite on laisse à découvert
le côté excité, on voit que l'expression de ce côté est doulou-
reuse ; il semble que l'objet qui a attiré l'attention de cette
femme l'a péniblement affectée. Ces deux figures ne different
-—on-: яe
:ON
Leе

entre elles que par le degré de douleur qu’elles expriment,


ЯP
~—

M4=-—-—
e +Tr „
-

par la direction du regard et par la manière dont elles sont


|
Ies
AERE
VA
Tmas
.ET
:FEN
ad'iтт
ecDedi
u :
|| éclairées. Ainsi, dans la figure 26, ой l'excitation électrique

M du sourcilier est beaucoup moins forte que dans la figure 27,


iM l'expression est proportionnellement moins douloureuse.

sei.
De
an
Jai fait contracter les deux sourcils de l'homme âgé
représenté dans la figure 20, alors que sa physionomie était
au repos complet, comme dans son portrait (fig. 3). On re-
ARE
=
sx
marque que celui-ci est plus éclairé. J'ai employé le clair
PM
СЕРТІ
TERRE
TEE
ХЖ ,
obscur sur cette figure 20, afin de mettre plus en lumiére
et en relief la région sur laquelle jexpérimentais. П en est
résulté que les deux tiers inférieurs de l'ovale facial ont été
plongés dans l'ombre, sans que, pour cela, sa physionomie en
ait éprouvé de modification; elle était restée aussi calme,
MUSCLE DE LA DOULEUR. h9

aussi in di ff ér en te qu e da ns la fi gu re 3. O n p e u t s’ en as su re r, du
co uv ra nt le fr on t et le s so ur ci ls de ce tt e fi gu re . Ma is
reste, en
à l' in st an t où j' ai pr ov oq ué la co nt ra ct io n de se s so ur ci li er s,
de souffr an ce d' au ta nt pl us pr o-
elle a pris une expression
l' ex ci ta ti on a ét é pl us fo rt e. O n co ns ta te ce fa it en
noncée, que
mb le de la fi gu re 20 , où la co nt ra ct io n de s
regardant l'ense
es t as se z én er gi qu e. |
sourci li er s
e n e f f e t l ' e x p r e s s i o n d ' u n e d o u l e u r p r o f o n d e .
C'est bien là
e d e c e t t e f i g u r e , q u e c e t h o m m e e s t t r è s
On s e n t , à l a v u
c œ u r es t- il u l c é r é ? e s t - i l t o u r m e n t é p a r
m a l h e u r e u x . S o n
e o u p a r u n e d o u l e u r p h y s i q u e ? C ' e s t c e
une p e i n e d e l ' à m
i o n n e p e u t d i r e . Q u o i q u ' i l e n s o i t , e t b i e n
qu e c e t t e e x p r e s s
s e m b l e n t e o n t r a c t é s p a r l a d o u l e u r , o n
que tous ses traits
voit qu'il souffr e a v e c r é s i g n a t i o n .

d e m o n t r e r e x p é r i m e n t a l e m e n t l ' i n f l u e n c e
C'est ici le lieu
i a l e d u s o u r c i l i e r s u r l e s t r a i t s d e l a f a c e .
générale et spéc
s l e s c o n s i d é r a t i o n s g é n é r a l e s d o n t j ' a i f a i t
J' a i s o u l e v é , d a n
d e d e s m u s c l e s e x p r e s s i f s d e l a f a c e , u n e
p r é c é d e r l ' é t u
a i t i n t é r e s s e r a u p l u s h a u t d e g r é l ' é t u d e
question qui me par
l a p h y s i o n o m i e . « I l e s t d e s m u s c l e s , a i - j e
de e x p r e s s i o n d e
x c l u s i v e m e n t d u p r i v i l é g e d e d é p e i n d r e
écrit, q u i j o u i s s e n t e
a c t i o n p a r t i e l l e , u n e e x p r e s s i o n q u i
compléteme n t , p a r l e u r
s o n t l e s m u s c l e s m o t e u r s d u s o u r c i l . »
leur es t p r o p r e : c e
l y s e a n a t o m i q u e e t p h y s i o l o g i q u e d e s
Il n'y a v a i t q u e l ' a n a
i p ü t m e t t r e e n l u m i è r e u n f a i t a u s s i
muscl e s d e l a f a c e q u
t u d e e s t d é j à r e s s o r t i e d e s e x p é r i e n c e s
imprévu ; s o n e x a c t i
| EN +

| | J

Fig

| Ti

H FE

к.

50 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

LN
"a électro-physiologiques représentées dans les figures destinées
a
< à l'étude des autres muscles moteurs des sourcils. Il me reste
À ' x
à en compléter la démonstration à l'aide des figures sui-
Hl
р
1! vantes, pour ce qui a trait au muscle de la douleur, le
1" {

sourcilier.
ү

3
m|
ra {
EB ui

Si l'on cache le front de la figure 20 jusqu’au-dessous du


1 i
{f

1
E

| !
à

+
sourcil, on observe que l'expression en est nulle ou marque
le repos musculaire de la physionomie, et qu'il n'existe point
fi
4 Y
|! de différence entre les deux cótés de la face. Si ensuite ou
recouvre la moitié de celte méme figure, il semble que tous
ў \
'
j H
IS NES À
| ]
1
і I I
les traits de l'autre moitié (la bouche, la ligne naso-labiale)
M
|
se sont contractés douloureusement, pour se mettre en har-
I! }
f |
| n
4
monie avec le sourcil et le front.
NM
1|
j
SEINE
|iN]
HE
К
*
Ce mouvement général, qui s'opère, en apparence, dans
It b

les parties situées en dessous du sourcil, est plus facile encore


1 ДИП
In
II

IH
à mettre en évidence dans la figure 21, où le muscle de Ja
douleur à été excité des deux côtés à la fois. J'ai déjà dit que
Se
Ше"

la physionomie du sujet soumis à ces expériences était au


ol
De
ri
um
a repos absolu au moment où elles ont été faites;ce que l’on
a constalé en recouvrant son front et ses sourcils. Puis on
a vu qu à l'instant où le front et les sourcils de cette figure
ont été mis à découvert, où l'on a pu, en un mot, l'examiner
TRE
SNAM:
EE
ze
dans son ensemble, tous les traits de la face ont semblé
s'agiter douloureusement.
Toutes les fois que j'ai répété publiquement cette expé-
rience sur ce sujet, l'illusion a été telle, qu'il ne m'a pas été
possible de convaincre les spectateurs qu'un mouvement
E L A D O U L E U R . 54
MUSC L E D

é r é d a n s l a f a c e , e n m é m e t e m p s
général ne s ' é t a i t p a s o p
M a i s i c i , s u r c e t t e f i g u r e p h o t o g r a p h i é e
que dan s l e s o u r c i l .
e n ’ e s t p a s p o s s i b l e ; c a r i l s e r a i t
d'apr é s n a t u r e , l e d o u t
a i t s p e u v e n t a i n s i s e m o d i f i e r sur
ab s u r d e d e d i r e q u e l e s t r

le papier.
o r e p l u s é v i d e n t s , l o r s q u e l ' o n
Ces faits devi e n n e n t e n c
m ó m e f i g u r e , a p r e s l ' a v o i r c o n s i -
recouvre le fr o n t d e c e t t e
déré e q u e l q u e t e m p s à d é c o u v e r t .
u n t r é s g r a n d n o m b r e d e f o i s , e n
J'ai fait cette e x p é r i e n c e
u é s . P o u r n e p a s i n f l u e n c e r l e u r
présence d' a r t i s t e s d i s t i n g
d ' e n e x p l i q u e r l e b u t . E n v o y a n t
impression, j e m e g a r d a i s
e , i l s a t t r i b u a i e n t s o n e x p r e s s i o n
ce visage dans s o n e n s e m b l
c t i o n g é n é r a l e d e s t r a i t s d e l a f a c e .
de souffrance à u n e c o n t r a
b i a l e a t t i r a i e n t a v a n t t o u t l e u r
L a b o u c h e e t l a l i g n e n a s o - l a
e s t s o u f f r a n t e e t a l a f o i s r é s i -
att e n t i o n . « Q u e c e t t e b o u c h e
c e t t e l i g n e n a s o - l a b i a l e , c o m m e
gnée, me disa i e n t - i l s ! E t
l e u r ! . . . » L e u r s u r p r i s e é t a i t b i e n
elle semble tiré e p a r l a d o u
s a i t d e l e u r c a c h e r l e s s o u r c i l s d e
grande, lorsqu ' i l m e s u f f i
o m b e r t o u s c e s t r a i t s d a n s u n c a l m e
mon sujet p o u r f a i r e r e t
|
plat.
d é m o n t r a i t d o n e q u ' i l s a v a i e n t é t é
Cette ex p é r i e n c e l e u r
e , d ' u n e e r r e u r d e s s e n s . Ї Ї
dupes d’u n e a p p a r e n c e trompeus
r o u v e r q u e , d a n s c e t t e e x p é -
n'était a l o r s f a c i l e d e leur p
i l s e u l a v a i t t r o u b l é l a t r a n -
l e m o u v e m e n t du sou r c
rience,
g é n é r a l e d e s t r a i t s d e l a f a c e .
quillité
e n c e d e s m o u v e m e n t s e x p r e s s i f s
En résumé, s o u s l ' i n f l u
d o u l e u r , n o u s é p r o u v o u s u n e i l l u -
propres au m u s c l e d e l a Б
ә
{5 T
IT
59 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
sion qui tient à notre organisation, et dont j'ai essayé d'expli-
quer l'utilité, dans les considérations générales qui précédent
l'étude partielle des muscles moteurs de la face.
M La méme expérience, faite sur les autres figures oü le
|i| muscle de Ja douleur a été excité partiellement, de maniére
à produire l'expression de la douleur, donne des résultats
identiques..
On peut encore la faire d'une autre maniére: que l'on
j ( {f
\

[i {
recouvre alternativement et comparativement chaque ceil,
{ ti

LES
HE
|
{Р }
| et l'on verra, du cóté ou le sourcilier est mis en contraction,
HET T | (1
HE m

|
ap
|
|
[
tous les traits de la face se contracter douloureusement, en
HT i {
apparence.
al |{|
EM | 1
Ч f
"
B ESAE
Les figures 22 et25 prouvent qu'il est un degré de contrac-
| t | tion au delà duquel le sourcilier perd, dans certaines circon—
IN | МИГ
stances, sa propriété expressive. Ce n'est plus alors qu'un
{|

| }

А LEM

K
violent spasme de ce muscle, produit, par exemple, par une
vive lumière. Le sujet de la figure 22 a été photographié en
plein soleil; son ceil n'en paraissait pas incommodé (voy. le
côté droit de cette figure 22). Si l'on en regarde le côté
gauche, aprés avoir masqué le cóté opposé, on n'y retrouve
pas l'expression de la douleur, bien que son sourcilier soit
Ачи
an


е

J

électrisé partiellement. C'est ce que Jai toujours observé,


lorsque la contraction de ce muscle était forcée, comme dans
celte figure, et qu'en méme temps l'œil et le front étaient
très éclairés, —
On observe fréquemment ce spasme du sourcilier sur les
MUSCLE DE LA DOULEUR. 53

pe r s o n n e s q u i so nt g é n é e s p a r un e t r o p vi ve l u m i è r e . J' ai |.
ES
voulu représenter cett e c o n t r a c t i o n s p a s m o d i q u e naturelle, А

dans la figure 25. J'avais di ri gé le r e g a r d d e m o n su je t su r

un mur éclairé par le soleil, et q u i ré fl éc hi ss ai t u n e l u m i è r e


f o r t e m e n t et i n v o l o n t a i r e m e n t
très vive; alors il a contracté
ses so ur ci li er s, sa ns qu 'i l р ї ї l ' e m p ê c h e r : c' es t d a u s ce t
état q u e j e l' ai p h o t o g r a p h i é . C o m p a r e z ce tt e fi gu re a u x
2 4 , e t vo us ve rr ez qu ’e ll e n ’ e x p r i m e p a s la
figures 23 et
o m m e ce s d e r n i e r e s ; on r e c o n n a i t s e u l e m e n t q u e
douleur, c
les sourc i l i e r s s o n t c o n t r a c t é s s p a s m o d i q u e m e n t .
re
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| VI
MUSCLES
DE

LA JOIE ET D E L A B I E N V E I L L A N C E
|
ET ORBICULAIRE PALPÉBRAL INFÉRIEUR,
(GRAND ZYGOMATIQUE
I et E, fig. 1.)

Figures 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36.

LÉGENDE.
et c o m p a r a t i v e m e n t l' un de s có té s de s
(Regarder a l t e r n a t i v e m e n t
, et en m a s q u e r le có té op po sé .)
figures 30, 35 et 36

n s i q u e l a f i g u r e 3 1 , à l ' é t u d e d e s l i g n e s
Fig. 30. — Destinée, ai
a l e s et secondair e s , p r o d u i t e s p a r l a
express i v e s f o n d a m e n t
n d z y g o m a t i q u e c h e z u n v i e i l l a r d ( r e -
contraction du gr a
le s fi gu re s 3, 6, 7, 8, 9, 1 2 , 1 3 , 1 4 , 1 7 , 1 8 ,
présenté da ns
|
49, 20, 21 et 22). ,
él ec tr iq ue , fo rl e pa rf ai te me nt li mi té e
A droite, excitation |
m a t i q u e; d é v e l o p p e m e n t d e s l i g n e s — —
dans l e g r a n d z y g o Al
s l i g n e s s e c o n d a i r e s d u g r a n d z y g o m a -
fond a m e n t a l e s e t d e À
i
. j
tique : rire faux.
.
|
A gauche, repos d e l a p h y s i o n o m i e .
|
6

coi
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1чл
=-

men ER
————M
ÀRIP ые.
„д
à

56 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.


Fic. 81. — Excitation électrique un peu plus forte des deux
grands zygomatiques; développement des mémes lignes
fondamentales et secondaires de la joie, avec légère con-
traction de quelques fibres du muscle dit sphincter des
paupières: rire faux.

52. — Destinée à montrer, chez le méme sujet, compara-


T^t
r

tivement aux figures 30 et 31, que le rire naturel vrai est


PI
gu
titt
o
constitué par l'association des grands zygomatiques et de
l'orbiculaire palpébral inférieur.
Rire naturel, par la contraction volontaire des deux
grands zygomatiques et de l'orbiculaire palpébralinférieur.
\

. 88. — Destinée à démontrer, chez le méme sujet, que les


| \
rides rayonnantes de l'angle externe des paupiéres , dues à
l'action du grand zygomatique, s'effacent lorsque, en même
temps que celui-ci, on fait contracter le frontal.
il Électrisation, au maximum, des grands zygomatiques et
n
Tig des frontaux : expression incomplète, fausse, de la sur-
А
Mr
prise agréable, de l'admiration.

94. — Destinée à montrer, chez le même sujet, que la


4

combinaison du muscle de la joie et de la douleur, à un


certain degré de contraction, est inexpressive ou ne pro-
duit qu’une grimace.
Contraction électrique forte des grands zygomatiques et
des sourciliers : grimace.
D E L A B I E N V E I L L A N C E . 57
MUSCLES DE LA JOIE ET

s t i n é e à l ' é t u d e d e s l i g n e s e x p r e s s i v e s p r o d u i t e s
[ 35. — De
f o r t e et p a r t i e l l e d u g r a n d z y g o m a t i q u e -
par la contr a c t i o n
e . ( C e t t e f e m m e é t a i t t r i s t e e t a b a t t u e
chez une jeune femm
p
ОР
р
mm
ST

l ' e x p é r i e n c e , c e q u e l ' o n r e c o n n a i t à l ' a b a i s -


au moment de
c o m m i s s u r e d e l a l é v r e d u c ó t é g a u c h e ) .
sement léger de l a
n é l e c t r i q u e a s s e z f o r t e d u g r a n d z y g o -
A droite, excitati o
t i o n l é g è r e d e s p a l p é b r a u x ; d é v e l o p p e -
ma t i q u e a v e c e x c i t a
n d a m e n t a l e s p r o p r e s à l ' a c t i o n d u m u s c l e a
S
ti
nae
tei
LAR
na
or

ment des lignes fo


de la joie : rire faux.

l ' é t u d e e x p r e s s i v e d e l ' a s s o c i a t i o n d u
Fic. 3 6 . — D e s t i n é e à
e o u d u t r i a n g u l a i r e d e s l è v r e s , s o n
grand zygomatiq u
p a l p é b r a u x . ( G e t t e f e m m e é t a i t g é n é e
antagoniste, avec les
yo

==
crt
=
- NE
voit
owo

u m i è r e a u m o m e n t d e l ' e x p é r i e n c e , e t -
par une trop vive l ,nr
=—an
: ei
=-me
=

p a s m o d i q u e m e n t s e s p a l p é b r a u x . )
avait contracté s
a t i o n d u g r a n d z y g o m a t i q u e a s s o c i é e
A droite, électri s Е
arre

, l é g è r e d e s p a l p é b r a u x : r i r e
А la co n t r a c t i o n v o l o n t a i r e

méprisant. pod
é l e c t r i q u e f o r t e d u t r i a n g u l a i r e d e s
À gauche, excitati o n
t r a c t i o n v o l o n t a i r e e t m o d é r é e d e s
lèvres, associée à la c o n

palpébraux : m é p r i s , d é g o û t .
=

—————————
a
E
D | А

1 p
3
K) um

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EXPLICATION DE LA LÉGENDE.
À
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1 | À
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À| 1 RJ A. — Mécanisme.

| € ]

{ {|
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L'immersion du filet moteur (6, fig. 2) du grand zygoma-


t
| I

d
17 Е
i
|
E | Hi

tique se fait un peu au-dessous de l'attache supérieure de ce


|И |

i muscle, c'est-à-dire 2 centimètres et demi à 3 centimétres


a 4 :

en dehors et au-dessous de l'angle externe de l'œil. C'est à


I j
Fiy
Way LEUR
Hiky |
||
peu prés vers ce point que mes rhéophores ont été placés
LABS

dans toutes les expériences électro-physiologiques que j'ai


4

f
IB |

faites sur le grand zygomatique (voy. les fig. 30, 31, 33, 34,
FR
И!
|
! B
35, 36).—Du côté gauche de la figure 30, où les deux grands
|
zygomatiques sont mis simultanément en action, le rhéophore
|
——
| |

ШИН?
LIH |
|{|
correspondant au póle négatif, qui est plus excitant que le póle
1174 positif, а été posé au-dessous du point d’immersion du filet
moteur du grand zygomatique, afin que la contraction mus-
NI
m

culaire soit égale de chaque cóté.


I] m'est arrivé quelquefois de localiser exactement l’exci—
аar
*
tation dans ce muscle, comme dans le cóté droit de la
figure 30. Cette localisation exacte est assez difficile; car le
courant électrique rencontre souvent un ou deux filets mo-
teurs qui se rendent à un faisceau musculaire voisin, lors-
MUSCLES DE LA JOIE ET DE LA BIENVEILLANCE. 59

qu’il est un peu trop inte ns e ou qu 'i l ex is te un e an om al ie , ce


qui n'est pas rare. On en vo it un ex em pl e da ns le có té dr oi t
de la figure 35, où le co ur an t a ex ci té lé gè re me nt le s pa lp é-
braux, en méme temp s qu e le gr an d zy go ma ti qu e.
La figure 30, où l'exci ta ti on él ec tr iq ue es t pa rf ai te me nt
localisée dans le grand zy go ma ti qu e, mo nt re l' en se mb le de s
lignes fondamentales et des li gn es se co nd ai re s, qu i, à un âg e

av an cé , se dé ve lo pp en t so us l' in fl ue nc e de la co nt ra ct io n
énergique de ce muscle.
Jai dit ailleurs : 4° qu e ce s li gn es f o n d a m e n t a l e s , qui

se développent a tous les âges, chez le vieillard comme ээ


mers
eer
rper
Ен

chez l'adulie, sont constituées p a r le m o u v e m e n t o b l i q u e en

r s et en h a u t d e la c o m m i s s u r e la bi al e, p a r un e c o u r b e
~
deho
v e x i t é in fé ri eu re , d e la li gn e na so -l ab ia le , p a r le —À
À——
m
a
légere, à con H€
G

d e la p o m m e t t e , en fi n p a r l' él év at io n lé gè re d e la
———M
gonflement
re ; 2° q u e le s li gn es s e c o n d a i r e s so nt fo r-
paupiere inférieu
Dm
aa

RE
M
rt

s ri de s r a y o n n a n t e s d e l' an gl e e x t e r n e de s p a u -
mées par le —
=

e s de rn iè re s a p p a r a i s s e n t q u e c h e z l' ad ul te ,
pières. C
s n o m b r e u s e s et p l u s p r o f o n d e s , qu 'i l es t p l u s
d'autant plu
A g e et q u e sa p e a u a ét é p l u s b r ü l é e p a r le so le il .
avancé en
t l e s r e l i e f s p r o d u i t s p a r l e g r a n d z y g o m a -
Les lignes e
o m p l é t e m e n t r e p r é s e n t é s s u r l a f i g u r e 3 1 .
tique sont c
, o ù e x c i t a t i o n p r a t i q u é e d e s d e u x c ó t é s à
Cette figure 31
s f o r t e q u e d a n s l a f i g u r e 3 0 , m o n t r e l e s r i d e s
la fois est plu
a n g l e e x t e r n e d e l ' œ i l p l u s p r o f o n d e s e t l a
rayonnantes de l'
convexité d e l a c o u r b e n a s o - l a b i a l e p l u s p r o n o n c é e .
Du có té dr oi t de s fi gu re s 3 5 et 3 6 , o u le g r a n d z y g o m a t i q u e
60 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,
est mis aussi fortement en contraction que dans la figure 30,
ОУ
ш
RE
aTR
PT
=
e
=
Se
s
ec
id
AN
“gaa
="^ J
=
on voit que les lignes secondaires de l'angle externe des pau-
piéres ne se sont pas montrées. C'est quelafemme qui était
soumise à ces expériences n'était pas encore arrivée à l’âge
où ces lignes apparaissent habituellement sous notre climat.
La première ride se voit d'abord au niveau de l'angle
externe de l'œil, et les autres augmentent progressivement
en nombre, en longueur et en profondeur, en raison directe
de l’âge, du degré de maigreur et d'autres conditions que j'ai
signalées. Chez le vieillard photographié dans les figures 30
et 51, six on sept rides rayonnantes existent de chaque cóté.
Реп ai compté un plus grand nombre chez d'autres sujets.
Les attaches et la direction du grand zygomatique, les
conditions anatomiques de la peau, rendent parfaitement
compte de la formation des lignes fondamentales et secon-
daires qui règnent dans les figures 30, 31 et 33. En effet,
du tiraillement de la commissure labiale oblique de bas
en haut et de dedans en dehors, il résulte : 1° que l'action
exercée sur la partie inférieure du sillon naso-labial fait
décrire à ce dernier une légére courbe à convexité infé-
rieure ;2° que la peau refoulée en haut et en dehors forme
un relief plus considérable au niveau de la pommette, et
élève un peu la paupière inférieure; 3* qu'au niveau de
l'angle externe des paupiéres, la peau, trés fine, se plisse et
se ride à la longue, plus rapidement encore, lorsqu'elle est
brülée par l'air ou par le soleil, et lorsque le muscle est fré-
quemment exercé par la gaieté habituelle.
MUSCLES DE LA JOIE ET DE LA BIENVEILLANCE. 61

E. — Expression.

Le gra nd zyg oma tiq ue est le seu l mus cle qui exp rim e
complétement la joi e, à tou s ses deg rés et dan s tou tes ses
nuance s, dep uis le sim ple sou rir e jus qu' au rir e le plu s fou .
— ЇЇ ne ren d auc une aut re exp res sio n. |
La meilleure dénomi na ti on qu e l' on pu is se ti re r de so n
action expressi ve , es t do ne ce ll e de mu sc le de la jo ie , bi en

qu'il ne la justifie pas complé te me nt , lo rs qu 'i l es t mi s pa r-


tiellement en action.
Voyez le sujet représenté da ns le s fi gu re s 30 et 91 : se s
grands zygomatiques sont au m a x i m u m de co nt ra ct io n. A u
premier abord, il parait s'ab an do nn er au ri re le pl us fr an c,
mais un moment d'atte nt io n vo us fa it dé co uv ri r qu e sa ga ie té
est factice; plus vous re ga rd ez ce tt e bo uc he ri an te , pl us el le
vous blesse par sa fausse té . N' en ac cu se z pa s l' ex ag ér at io n de
ce rire; car si je vous représen ta is le su je t so ur ia nt , la co n-
traction partielle de ses gr an ds zy go ma ti qu es se ra it au ss i pe u
sympathique. N'en accusez pas uo n pl us la la id eu r de ce tt e
face; la méme expérience fait e su r la fi gu re la pl us be ll e
vous blesserait tout au ta nt et ex ci te ra it vo tr e dé fi an ce .
c o m p a r e z ce s f i g u r e s 8 0 et 3 1 , d o n t le ri re es t f a u x
Si vous
et m e n t e u r , à la f i g u r e 3 2 d u m é m e i n d i v i d u p h o t o g r a p h i é

au m o m e n t o ù j ' a v a i s e x c i t é sa g a i e t é , v o u s s e n t e z q u ’ i c i s o n
t f r a n c et c o m m u n i c a t i f . O n r e m a r q u e c e p e n d a n t , d a n s
rire es
g u r e s , la m é m e l i g n e c o u r b e q u i s é p a r e le s l é v r e s ,
toutes ces fi
m é m e si nu os it é de s si ll on s na so -l ab ia ux , la m ê m e sa il li e
la
62 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
des pommettes, les mémes rides rayonn
antes qui partent de
l'angle externe de l'oeil, C'est unique
ment d'un mouvement
particulier de la paupière inférieure qu
e dépend 1a différence
expressive de ces figures. En effet, cach
ez-en la partie supé-
rieure jusqu'au niveau du bord inférieur
de l'orbite, alors vous
verrez qu'elles rient tout aussi bien les
unes que les autres,
et méme que la figure 31 exprime la gaie
té la plus folle. Mais
à l'instant où l'œil est découvert,
vous constatez, dans la
figure 32, qu'il s'est mis en parfaite harm
onie avec le mouve-
ment des commissures labiales, pour
compléter l'expression
du plaisir et de la gaieté, tandis que dan
s les figures 30 et 31,
surtout dans la première, l'indifféren
ce de Ро] contraste,
d'une maniére choquante, avec le gr
and mouvement d'ex-
pansion joyeuse et gaie de la partie inféri
eure du visage.
Ce mouvement de la paupiére inférieure,
sans lequel toute
joie ne saurait se peindre sur la face
avec vérité, a besoin
d'étre étudié avec soin. On remarque dan
s la figure 32, qu'il
s'est formé, à 4 millimètres du bord li
bre des paupiéres infé-
rieures, une dépression transversale,
à concavité supérieure,
et qu'au-dessous de cette dépression l
a peau de la paupiére
est légèrement gonflée et fait relief, t
andis qu’au-dessous de
lui elle est tendue.
L'expérimentation, unie à l'observation
. des mouvements
nalurels expressifs, m'a démontré q
ue ce modelé parti-
culier des paupières inférieures naît
sous l'influence des
impressions qui affectent Раше agréablem
ent, et qu'il com-
plete l'expression du sourire et du rire
.
нөкdiii
n

MUSCLES DE LA JO IE ET DE LA BI EN VE IL LA NC E. 63

Le muscle qui produit ce relief de la pa up ié re in fé ri eu re


n'obéit pas à la volonté; il n' es t mi s en je u qu e pa r un e
pa r un e é m o t i o n ag ré ab le de l' àm e. So n
affection vraie,
inertie, dans le sourir e, d é m a s q u e un fa ux am i.

La volonté peut à peine dissimuler so n ac ti on , q u a n d ce ll e- ci


est éveillée par un m o u v e m e n t d u cœ ur .
et à ce ti tr e il es t le m u s c l e
Non-seulement il égaye l'œil,
comp l é m e n t a i r e d u g r a n d z y g o m a t i q u e , p o u r l' ex pr es si on
ou d u ri re , m a i s en co re , da ns ce rt ai ne s ci rc on -
du sourire
s, il se co nt ra ct e pa rt ie ll em en t, so us l' in fl ue nc e de s
stance
af fe ct ue ux . Il re nd al or s le r e g a r d bi en ve il la nt ;
sentiments
aussi peut-on l'appeler m u s c l e de la bi en ve il la nc e.
e n t , j e V a i a p p e l é o r b i c u l a i r e p a l p é b r a l i n f é -
Anatomiquem
o y . E , f i g . 1 ) ; il e s t s é p a r é l a t é r a l e m e n t d e l ' o r b i c u -
rieur (v
l s u p é r i e u r p a r u n e i n t e r s e c t i o n a p o n é v r o t i q u e .
laire palpébra
it s o n t é t é d é v e l o p p é s e t d é m o n t r é s d a n s l' ar -
Tous ces fa
o n s a c r é à l ' é t u d e d e c e m u s c l e ; j ' a i d û , e n r a i s o n d e
ticle c
l e u r i m p o r t a n c e , le s r a p p e l e r ic i à l ' o e c a s i o n d e s f i g u r e s pré-
cédentes. |
L'orbiculaire palpébral in fé ri eu r es t si di ff ic il e à élec-
triser partiellement, que j e n' ai p u le m a i n t e n i r assez
longtemps contracté is ol ém en t p o u r p h o t o g r a p h i e r cette
ex pé ri en ce . Il m' es t ar ri vé de re nc on tr er so n fi le t n e r v e u x

(K, fig. 2) en excitant le grand z y g o m a t i q u e , c o m m e d u co te


gauche de la figure 34, où l'on vo it q u e ce m u s c l e es t co n-
tracté légèrement, ce qui do nn e à ce có té un ri re un pe u
moins faux que du có té op po sé . Ce mu sc le ne pe ut ét re su p-
6*
64 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
pléé, pour sa fonction expressive, par les pal
pébraux; la
figure 35 et mieux la figure 36 en fournissent la
preuve.
Dans la premiére (fig. 35), le rhéophore a été
posé au
niveau de la partie supérieure du grand zygomatiq
ue, sur
le point ott doit simmerger le nerf moteur de ce mu
scle ;
ce dernier s’est contracté en produisant les sillons et
les
reliefs fondamentaux qui lui appartiennent, sans lig
nes se-
condaires, ainsi qu'on l'observe ordinairement chez les s
ujets
de cet age et dans les mémes conditions. Mais on vo
it, en
comparant les ouvertures palpébrales entre elles, q
ue du
côté droit, où l'expérience est faite, la paupiére s
upérieure
s'est abaissée et que l'inférieure s'est au contraire
élevée.
Or, ce dernier mouvement indique que les muscles pa
lpé-
braux se sont contractés; ce qui ne peut avoir lieu q
ue par
excitation du filet moteur de ces muscles. ll m'eüt été fa
cile
d'éviter ce filet nerveux et de localiser l'excitation é
lectrique
dans le grand Zygomatique, comme du côté dro
it de la
figure 30, en déplacant le rhéophore ou en diminu
ant lin-
tensité du courant; mais j'ai préféré photographi
er cette
combinaison du grand zygomatique avec les palpébraux
, com-
binaison qui a produit le rire méprisant.
Cette expression est mieux rendue encore dans la
figure 36,
parce que la contraction des palpébraux produite, on
le sait,
par le spasme des paupiéres, y est plus forte.
=
Me
s
cute
piene

Vil

MUSCLE DE L A L A S C I V E T E
(TRANSVERS E D U N E Z , Q , fi g. 1) .

Figures 37, 38 , 39 , iy , 1 , 92 .

LÉGENDE.

P o r t r a i t d u vi ei ll ar d v u d e pr of il ( r e p r é s e n t é d a n s
Fig. 37. —
, 9 , 1 2 , 1 3 , 1 4 , 1 7 , 1 8 , 1 9 , 2 0 , 2 1 , 2 2 ,
les figures 3, 6, 7 , 8
30, 31, 3 2 , 3 3 , 3 4 , 3 5 , 3 6 ) .
a r e r c e t t e f i g u r e a u x f i g u r e s 3 8 e t 3 9 .
Co m p

Fic. 38. — Destinée à l'étude d e la c o n t r a c t i o n pa rt ie ll e d u


transverse du nez, ch ez le m é m e su je t.
n e z ; n e se p r o d u i s a n t p a s
Contraction du transverse du
t p e n d a n t le s m o u v e m e n t s ex pr es si fs n a t u r e l s ;
partiellemen
g é n é r a l , l' at ti tu de d u ne z, c h e z le s su -
représentant, en
é r a m e n t la sc if o u a u x h a b i t u d e s l u b r i q u e s .
jets d'un temp
va ri ét és i n d i v i d u e l l e s q u i d é p e n d e n t d e la
(Il existe des
forme du nez.)

u d e d e l a c o n t r a c t i o n combinée du
Fic. 39. — Destinée à l'é t

z e t d u g r a n d z y g o m a t i q u e , c h e z l e m é m e
transverse du ne
individu.
MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Contraction combinée du transverse du nez, du grand
zygomatique et du frontal :attention attirée par un sujet
qui provoque des idées ou des désirs lascifs.
Fig. 40. — Portrait, vu de profil, d'un homme ágé de quarante-
deux ans, abruti par l'abus des boissons alcooliques ; le nez
de ce sujet est aquilin.
П doit servir, comme le précident, à l'étude expressive
du transverse du nez.
Comparez cette figure aux figures A1 et A2.

Fic. 41. — Destinée à montrer, chez le méme sujet, le mouve-


ment imprimé aux ailes du nez par le transverse du nez,
et la forme que prend alors ce dernier, quand il est
aquilin; destinée également à l'étude de l'expression qu'il
LO
an
==atm»
=<
NE
rena
mi
Ph
any
ne
Se

donne à la physionomie, lorsqu'il s'associe aux palpébraux.


Contraction électrique du transverse du nez et contrac-
tion volontaire, légére des palpébraux, de maniére à main-
tenir les paupières entr'ouvertes : mauvaise humeur, mé-
contentement.

Fic. 42. — Destinée à montrer la grossiéreté et le cynisme de


l'expression lubrique, chez le méme individu, dont le trans-
verse du nez est trés développé.
Contraction électrique combinée du transverse du nez
et du grand zygomatique : gaieté exprimée par des idées
lubriques, cynisme, paillardise.
erp
TЦИ
A
mm
s

EXPLICATION DE L A L E G E N D E .

4. — Mécanisme.

d u t r a n s v e r s e d u n e z ( Q , f i g . 1 )
Lélectrisa t i o n p a r t i e l l e
é o p h o r e s a u n i v e a u d u c o r p s c h a r n u
s'obtient e n p l a ç a n t l e s r h
a n s l e s f i g u r e s 3 8 , 3 9 , 1 1 e t 4 2 . L a
de ce mus c l e , c o m m e d
e c e m u s c l e r e n d c e t t e e x p é r i e n c e
disposition an a t o m i q u e d
facile. р
e n t l ' e n s e m b l e d e s l i g n e s e x p r e s -
Les figures 38 e t 4 1 m o n t r
d a i r e s , p r o d u i t e s p a r l a c o n t r a c -
sives, fondamen t a l e s e t s e c o n
d u n e z c h e z d e u x s u j e t s d o n t l a
tio n é n e r g i q u e d u t r a n s v e r s e
n e z s e p l i s s e o u s e r i d e f a c i l e m e n t .
peau des parties l a t é r a l e s d u
e s t a t t i r é e o b l i q u e m e n t e n h a u t e t
On voit que Va i l e d u n e z
u p é r i e u r e d u s i l l o n n a s o - l a b i a l a
en avant ;qu e l a p o r t i o n s
u e l a n a r i n e , e n s ' é l e v a n t , s ' e s t p o u r
suivi la méme d i r e c t i o n ; q
s o r t e , q u e s o n o r i f i c e r e g a r d e e n
ainsi dire retrou s s é e d e t e l l e
n b a s ; q u e l e s i l l o n c u t a n é q u i
d e h o r s a
, u l i e u d e s ' o u v r i r e
e s t p l u s a c c e n t u é ; e n f i n q u e
contourne la nar i n e e t у a r r i è r e
u n e z s ' e s t p l i s s é e p a r a l l è l e m e n t
la p e a u d e s p a r t i e s l a t é r a l e s d
àl a d i r e c t i o n d e l ' é p i n e n a s a l e .
s t c o n s i d é r a b l e m e n t m o d i f i é e
r a l d u n e z e
La forme géné e
e l l e e s t c a r a c t é r i s t i q u e . P o u r b i e n
par le transver s e d u n e z ;
68 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE
.
comprendre l'exactitude de la description pré
cédente, il suffit
de comparer la forme du nez au repos des fi
gures 37 et 40,
au nez mis en mouvement par le transverse
du nez, dans les
figures 38, 39, /1 et 42.
La partie postérieure du nez où se termi
ne inférieurement
le transverse du nez, еі qui est mobile, e
st nécessairement
attirée vers l'épine c qui est le point
fixe de ce muscle.
Tout le monde comprend pourquoi la pea
u des parties laté-
rales du nez, refoulée en haut et en avan
t, s'est couverte de
petites rides parallèlesàla direction de l'épine
nasale,
Le mouvement de l'aile du nez, les lignes et
mene
ee
les reliefs qui
en sont la cause, sont beaucoup plus p
rononcés dans les
figures 41 et 42 que dans les figures 38 et
39,

B. — Expression.

La figure 38 fait voir que la contraction pa


rtielle du grand
zygomatique donne à la physionomie une ex
pression de mau-
vaise humeur qui annonce l'hostilité; ma
is jamais ce muscle
ne se contracte partiellement, et pour rendr
e cette expression
de mécontentement, il agit de concert avec q
’ autres muscles,
L'expression de la figure 41, o1 le transvers
e du nez a été
mis en action pendant que les paupiéres
étaient un peu rap-
prochées (par les palpébraux), et alors que
les commissures
labiales étaient abaissées (par les triangu
laires des lévres), cette
MUSGLE DE LA LASCIVETÉ, 69

expression, dis-je, offre un mé la ng e de mé co nt en te me nt et de


mépris. |
ns ce tt e de rn ié re fi gu re ét ai t
L'homme qui est représenté da
un ou vr ie r in te ll ig en t, â g é de q u a r a n t e - d e u x an s, m a i s q u i
avait tant abusé des bois so ns al co ol iq ue s, qu 'i l ét ai t t o m b é da ns

un délire crapuleux (delirium tr em en s) . V av ai t ét é co nd ui t à


l'hôpital, o ù il av ai t ét é tr ai té av ec su cc ès pa r l ' o p i u m à ha ut e
dose (i l av ai t pr is un g r a m m e d' ex tr ai t g o m m e u x d' op iu m) .
we

Lorsque je fis des expériences él ec tr o- ph ys io lo gi qu es su r sa p;


——
M——À

face , i l ét ai t en co re so us l' in fl ue nc e d e ce na rc ot iq ue . Au ss i
тее
-vas"ичe
MAI
2 Re
р
RT
mRT

rem a r q u a i t - o n , au li eu d e sa ga ie té ha bi tu el le , q u e se s tr ai ts У.
TCU,
SC
ARI
vtri
ementi
one
эл”
:сйнг

e x p r i m a i e n t l ' a b a t t e m e n t ;se s c o m m i s s u r e s la bi al es t o m b a i e n t ,

et po u r qu 'i l ou vr it le s ye ux , il m e fa ll ai t ré ve il le r f o r t e m e n t
son attention, comme on le vo it da ns la fi gu re 4 0 (1 ).
J'ai pr of it é d e ce t af fa is se me nt de s tr ai ts pr od ui t pa r
Vopium, et surtout de l'ab ai ss em en t de se s co mm is su re s
labiales, pour étudier l'effet ex pr es si f de la co mb in ai so n du
transverse du nez avec le tr ia ng ul ai re de s lè vr es . Le s si gn es du
mé co nt en te me nt se so nt al or s de ss in és be au co up mi eu x qu e
sur la figure 38; mais ce tt e ex pr es si on n' ét ai t pa s en co re l' im i-
tation exacte dela nature. Je lu i fi s en su it e ra pp ro ch er le s pa u-
p}

piéres , c o m m e s' il ét ai t gé né pa r la lu mi ér e, et je ré pé ta i

l'expérience précédente ;alors je vi s ap pa ra it re su r sa ph ys io -


c u n e p a r f a i t e vé ri té , u n m é l a n g e d e m é c o n t e n - — —
nomie, ave А

n t et d e m é p r i s :c' es t ce tt e e x p r e s s i o n él ec tr o - p h y s i o -
teme
logique que j'ai photograph i é e d a n s l a f i g u r e 4 1 . S
о

di x jo ur s ap ré s ce tt e ex pé ri en ce .
(1) Il a succombé au delirium tremens,
70 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Le transverse du nez s'associe aussi avec l'éléva
teur commun
de l'aile du nez et de la lèvre supérieure pour
peindre une
nuance de la méme expression. J'y reviendrai à
l'occasion de
l'étude expressive de ce dernier muscle.
Les expériences photographiées dans les figures 39 et
42
démontrent que la combinaison du transverse du nez
avec le
muscle de la joie (le grand zygomatique) produit l'exp
ression
du plaisir lascif, de la gaieté lubrique. C'est la fonctionla
plus
ACES
=»ee
а

importante du transverse du nez; aussi l’ai-je appelé


Me> muscle
de la lascivelé, de la lubricité.
Le vieillard représenté dans la figure 39 n'est rien
ea
riy
pem
a moins
que lascif; il est au contraire d'un tempérament si fr
"=== ie
treat
ao
si
ыыы
ааа
ttr Fn
к-С
ni
MR
s
VIS.
UNUS
ССà oid, qu'il
avoue que les femmes ne lui ont jamais inspiréle moindre
désir:
il est méme fier d'avoir conservé son innocence. D'ail
leurs, à
l'abaissement de ses narines et à leur aplatissement,
on
reconnait dans son portrait photographié (fig. 3 et 37),
que le muscle expressif des plaisirs lascifs est chez lui pe
u
développé.
Malgré ces conditions défavorables, on voit dans la figure 39
que, par l'excitation électrique de son transverse du nez, unie
à celle de son grand zygomatique, il m'a été possible d
e
peindre sur sa face une expression de plaisir lascif que la
nature lui a refusée. On remarquera que j'ai mis en même
temps son frontal en contraction, voulant indiquer par là
que celte passion vient d'étre éveillée par une cause exté-
CT
z
rieure, qu'une nudité, par exemple, attire son attention las-
cive. J'avais l'intention de le représenter dans une situation

S——
ROLE
ENS
À 4.

—ENRÜ€

mnm
TEУApe
„о Ls
s

MUSCLE DE LA LASCIVETÉ. 71

analogue à ce ll e de s vi ei ll ar ds i m p u d i q u e s d e J a ch as te
|
e ; m a i s il m ’ a ét é i m p o s s i b l e d e lu i d o n n e r , p o u r ce la ,
Suzann
z l u b r i q u e , p a r c e q u e le m u s c l e q u i r e p r é s e n t e ce tt e
un air asse
t pa s c h e z lu i as se z d é v e l o p p é . Q u o i qu 'i l en so it ,
passion n’étai
ga il la rd et ce t ai r ég ri ll ar d c o n t r a s t e n t s i n g u l i è r e m e n t
ce rire
avec son r i r e s i m p l e h a b i t u e l .
u s m o n t r e l a g a i e t é l u b r i q u e s o u s s o n a s p e c t
| La figure {2 no
C e t h o m m e , a v a n t q u e s e s t r a i t s f u s s e n t
| . ]le plus grossier.
a v a i t u n e p h y s i o n o m i e t o u t e d i f f é r e n t e d e
| affaissés parl'opium,
d a n s l a f i g u r e Ц О ; c a r s e s t r a i t s a n n o n c a i e n t
| celle que l'on voit
l l e , e t l a f o r m e , l ' a t t i t u d e d e s e s n a r i n e s
une g a i e t é h a b i t u e
a m e n t t r é s l a s c i f . — L e s r e n s e i g n e m e n t s
| décelaient un tempér
s s u r c e p o i n t m ' o n t a p p r i s q u e j e ne m é -
А
| qui m ' o n t é t é d o n n é
' e x p é r i e n c e r e p r é s e n t é e d a n s l a f i g u r e 4 2
tais pa s t r o m p é . — L
d e l a l u b r i c i t é é t a i t t r é s d é v e l o p p é c h e z
prouv e q u e l e m u s c l e
e q u i m ’ a p e r m i s d e г а р р е : е г s u r s a f a c e
cet h o m m e . C ' e s t c
s s i o n b r u t a l e , t r a i t s q u i a v a i e n t é t é m o m e n -
les t r a i t s d e c e t t e p a
tanément effacés p a r l e n a r c o t i s m e .
i e ai une re 7 0 РЕ.

M
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— ia ——€— M

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ЧР
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т,
crm

Vill

MUSCLE DE L A T R I S T E S S E HN
AMOR
oeae
apis.

(TRIANGULA I R E D E S L È V R E S , M , fi g. 1) .

Figures 43, 44, 45.

om
DANN
ЦXS——
ss
ТdnbM
a
E:àm
— +=re
=

LÉGENDE.

d e s m o u v e m e n t s , d e s r e l i e f s e t d e s
Fic. h3. — Destinée à l ' é t u d e
i o n n é s p a r l ' a c t i o n p a r t i e l l e d u t r i a n g u -
plis cutanés, occa s
o m p a r a t i v e m e n t a v e c l e c ô t é o p p o s é q u i
laire des lèvres, c
o s , c h e z u n v i e i l l a r d ( r e p r é s e n t é d a n s l e s
est à l'état de rep
, 1 h , 1 7 , 1 8 , 1 9 , 2 0 , 5 1 , 9 9 , 8 0 , 9 4 ,
figures 3, 7, 8, 9, 1 2 , 1 3
3 3 , 3 4 , 3 7 , 3 8 , 3 9 ) . |
32,
n é l e c t r i q u e f o r t e d u t r i a n g u l a i r e d e s -
- A droite, contractio
lèvres :dégoût.
A gauche, repos d e la p h y s i o n o m i e .

u d e e x p r e s s i v e d e s t r i a n g u l a i r e s d e s
Fic. hA. — D e s t i n é e à l ' é t
d e c o n t r a c t i o n , c h e z l e m é m e s u j e t .
Jév r e s , a u m a x i m u m
e t r é s f o r t e d e s t r i a n g u l a i r e s d e s
Contr a c t i o n é l e c t r i q u
lè v r e s : d é g o û t .
74 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Fic. 45. — Destinée à l'étude de la contraction combinée,
expressive, du triangulaire des lévres et du sourcilier,
chez le méme individu.
Contraction électrique forte des triangulaires des lévres
et des sourciliers : douleur et désespoir.

|SORE

SES
a
Ve
iia
ooh
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Or
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zimmer

EXPLIC A T I O N D E L A L É G E N D E .

PEAR
i
А —Р
nt
rne

A. — Mécanisme.

l l e d u t r i a n g u l a i r e d e s l è v r e s ( M , f i g . 1 )
L'élect r i s a t i o n p a r t i e
r h é o p h o r e s , c o m m e d a n s l e s f i g u r e s h a ,
se pratique e n p o s a n t l e s
s u r f a c e ( 2 c e n t i m e t r e s a u - - d e s s o u s
hh, 45, au n i v e a u d e l e u r
d e h o r s d e s c o m m i s s u r e s l a b i a l e s ) . L e
et 1 ce n t i m e t r e e n
é t r e a s s e z i n t e n s e p o u r t r a v e r s e r l ' é p a i s -
courant n e d o i t p a s
r i l a r r i v e r a i t j u s q u ' a u r a m e a u nerveux
seur du mu s c l e ; c a
m u s c l e s d e l a h o u p p e d u m e n t o n , l e
moteu r q u i a n i m e l e s
o r b i c u l a i r e d e s l è v r e s , e t c o n s é q u e m m e n t
carré d u m e n t o n , l '
n t r a c t e r t o u s c e s m u s c l e s à l a f o i s .
ferait co
l è v r e s t i r e n t l e s c o m m i s s u r e s o b l i q u e -
Les triangulaires des
d e h o r s . L e s f i g u r e s 4 4 e t д 5 m o n t r e n t , e n
men t e n b a s e t e n
m d e c o n t r a c t i o n , l e s i l l o n i n t e r l a b i a l
outre, q u ' a u . m a x i m u
o n c a v i t é i n f é r i e u r e ; q u e l a l é v r e i n f é -
décrit u n e c o u r b e à c
t i r é e e n a v a n t , e t q u e l a l i g n e n a s o - l a b i a l e
rieur e e s t u n p e u a t
r e c t i l i g n e e t s e r a p p r o c h e d a v a n -
est allongée, t e n d à d e v e n i r
l a m o i t i é d e l a l é v r e s u p é r i e u r e q u i
tage de la v e r t i c a l e ; q u e
e x c i t é , e s t a t t i r é e o b l i q u e m e n t e n
correspond a u t r i a n g u l a i r e
q u e l a n a r i n e e s t a b a i s s é e e l u n p e u
bas et en de h o r s ; e n f i n
f a i t e s t m i s p l u s e n é v i d e n c e p a r l a
moins ouve r t e , C e d e r n i e r
76 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
figure 43, où lon voit que, du côté
de la face qui est restée au
repos, la narine est un peu plus
élevée que celle du côté
excité. On remarque enfin, au-dessous
des commissures la-
biales de ces figures, des reliefs et des
plis occasionnés par
le refoulement de la peau, et qui sont d
'autant plus prononcés
et plus nombreux, quele sujet est plus a
vancé en âge.

B. — Expression.

On sait que les commissures labiales du


sujet sur lequel la
plupart de mes expériences électro-
physiologiques ont été
faites, sont naturellement abaissées, lo
rsque sa physionomie
est au repos; on peut le voir, du res
te, dans son portrait
(fig. 3). Cette chute des commissures la
biales se montre, en
général, dans la vieillesse, indépendamm
ent de toute cause
morale.
Mais, dans la jeunesse, le moindre abatte
ment des commis-
sures labiales a lieu sous l'influence de
la contraction des
triangulaires des lèvres, et alors cet abaiss
ement des coins de
la bouche donne à la physionomie, si el
le est au repos, une
expression de tristesse et d'abattement.
Оп en voit un exemple
sur la moitié gauche de la figure 35. Chez
Ja jeune femme que
cette dernière figure représente, les comm
issures de la bouche
étaient habituellement relevées et donnai
ent de la gaieté
à la physionomie ;mais son caractère était
très mobile, et le
jour où j'ai photographié l'expérience repr
oduite sur le côté
droit de sa face, elle était triste et abattu
e. Cette dernière

Pom
e
e
at

ot
"ичет:
À

MUSCLE DE LA TRISTESSE. 11 не
pe
ИУ
cen
ton
АС
`ucr

expression se voit sur la moit ié ga uc he de la fi gu re 35 , et l' on UP


T

constate qu'elle est due seulem en t à un lé ge r ab ai ss em en t de

sa commissure labial e ga uc he ; en d' au tr es te rm es , à un e

faible contraction du triang ul ai re de s lé vr es de ce có té .

On peut comparer entré eu x, su r ce tt e fi gu re 35 , le s m o u -

vements contraires, exécutés pa r le s c o m m i s s u r e s la bi al es , et

l' in fl ue nc e é n o r m e qu 'i ls ex er ce nt su r la ph ys io -
apprécier
nomie. En effet, au moment où la tr is te ss e de ce tt e f e m m e

n tr ia ng ul ai re , et , pa r le ur in te rm éd ia ir e ,
réagissait sur so
se s c o m m i s s u r e s la bi al es , j' ai re le vé , du cô té dr oi t,
abaissait
de sa bo uc he , en ex ci ta nt l' an ta go ni st e d u tr ia ng ul ai re
le coin
r a n d zy go ma ti qu e) , et al or s la jo ie a ét é ra pp el ée ar ti -
droit (le g
ficiellement sur cette mo it ié de sa fa ce .
r i e n c e o p p o s é e c h e z c e t t e m é m e f e m m e ,
J'ai fait l'expé
t d a n s s e s j o u r s d e b o n n e h u m e u r : a i n s i s a -
alors qu’elle étai
u r i a n t e , j ' a i fa it c o n t r a c t e r l é g è r e m e n t u n d e
bouche étant so
s , e t à l ' i n s t a n t l ' a b a i s s e m e n t d e l a c o m m i s s u r e
ses triangulaire
n t e , q u e l q u e f a i b l e q u ' i l f ü t , v e n a i t a l t é r e r l a
corresponda
p h y s i o n o m i e d e c e c ó t é .
l e s t d é m o n t r é p a r l ' e x p é r i e n c e r e p r é s e n t é e s u r
| Cependant i
i g u r e 3 6 , q u ' a u p l u s h a u t d e g r é d e c o n -
le côté droit de la f
p r e s s i v e d u t r i a n g u l a i r e d e s l é v r e s c h a n g e
tractio n , l ' a c t i o n e x
e x p r i m e a l o r s l e d é g o û t . M a i s l e s p a s m e
compl é t e m e n t ; q u ' e l l e
c o m b i n e a v e c c e t t e e x p r e s s i o n , l ' a m o -
des p a u p i é r e s q u i s e
di f i é e u n p e u ; j ' y r e v i e n d r a i b i e n t ó t .
a c o n t r a c t i o n a u m a x i m u m d u t r i a n -
La f i g u r e 4 4 , o u l
s t p a r f a i t e m e n t l i m i t é e , c o n v i e n t m i e u x
gulaire des lévres e
78 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
à la démonstration du fait en question. Cette physio
nomie
exprime, en effet, un profond dégoût qui soulève le cœur
ou qui indique une grande aversion,
D'autres figures exposées dans cet album démontrent
,
ainsi qu'on va le voir, que diverses associations de certai
ns
muscles avec le triangulaire des lèvres modifient ou changent
l'action expressive de ce dernier,
Le moindre abaissement des commissures labiales (par une
faible contraction des triangulaires), associé à un léger rapp
ro-
chement des paupiéres (par les palpébraux), comme lorsqu
'on
est gêné par la lumière, donne au regard une expression
de
mépris,
Cette expression est rendue sur la moitié gauche de
la
figure 36. La contraction extrême (peut-être un peu exag
érée
et grimacante) du triangulaire des lèvres peint cette expres-
sion à son plus haut degré et sous la forme la plus grossièr
e;
elle nous montre un mélange de mépris et de dégoût.
La chute des commissures labiales, qui, chez le sujet don
t
la figure 3 représente la physionomie au repos, n'est
qu'un
indice de vieillesse, augmente l'énergie ou étend lesens d
es
expressions dela plupart des mouvements de son sourcil,
avec
lesquels elle se combine. En voici des exemples.
L'abaissement léger de ses commissures labiales rend
plus
sérieuse la réflexion exprimée par l'orbiculaire palpébr
al
supérieur, sur la moitié droite de la figure 12, et s'il était à
son maximum, comme dans la figure 45, cet état de l'esprit
prendrait un caractère de tristesse et d’abattement.

—9

“4
MUSCLE DE LA TRISTESSE. 79
La contention d'esprit , ex pr im ée da ns la fi gu re 13 pa r la
contraction assez fo rt e de l' or bi cu la ir e pa lp éb ra l su pé ri eu r,
devient, dans la figure 1h , un e ex pr es si on de pe ns ée so mb re

par la méme contraction au ma xi mu m de l’ or bi cu la ir e pa lp é-


bral supérieur gauche, combin ée av ec un lé ge r ab ai ss em en t
des co mm is su re s la bi al es .
C'est su rt ou t d a n s la fi gu re 1 8 q u e la c h u t e c o n s i d é r a b l e de s
r e s aj ou te à la d u r e t é d u r e g a r d , p r o d u i t e p a r la
commissu
d u p y r a m i d a l d u ne z, m u s c l e d e l' ag re ss io n. Il
contraction
u e so us la se ul e in fl ue nc e d e la c o n t r a c t i o n pa rt ie ll e
est vrai q
l d u n e z , l e r e g a r d e s t d é j à m é c h a n t , c e d o n t o n
du pyramida
n m a s q u a n t l a b o u c h e d e c e t t e f i g u r e . Q u o i
peut s'assurer e
a s s o c i a t i o n d e c e t a b a i s s e m e n t d e s c o m m i s s u r e s
qu'il en soit, l'
c l e s p y r a m i d a u x d o n n e à c e t t e f i g u r e u n a i r p l u s
labiales ave
d u re t p l u s m e n a c a n t . e
m e n t d e s c o m m i s s u r e s l a b i a l e s q u e l ' o n
Le faible abaisse
f i g u r e 2 0 d o n n e a u s u j e t u n a i r d e t r i s t e s s e
observe dans la
l ' e x p r e s s i o n d e s o u f f r a n c e p r o d u i t e p a r l a
qui sied bien à
contract i o n d e s s o u r c i l i e r s .
b i n a i s o n m u s c u l a i r e , r e p r é s e n t é e d a n s l a
La méme com
à l a f o i s l a d o u l e u r e t l ' a b a t t e m e n t : c ' e s t
figure 45, exprime
_ l'image du désespoir.
IX
MUSCLES

DU PL E U R E R E T D U P L E U R N I C H E R
E E T É L É V A T E U E P R O P R E D E L A L E V R E
(PETIT ZY G O M A T I Q U
SUPÉRIEU R E , F, H , fi g. 1) .

Figures 46 , 47 , 8 , 49 , 50 , 54 , 52 , 53 .

LÉGENDE.
a t i v e m e n t c h a c u n de s cô té s de s fi gu re s 46 ,
(Regarder alternat iv em en t et c o m p a r
m a s q u e r le có té op po sé .)
47, 48, 49, 50 et 51, et en

à l ' é t u d e d e s l i g n e s q u i c a r a c t é r i s e n t l e
рус, 46. — Destinée
a t t e n d r i s s e m e n t , c h e z u n v i e i l l a r d ( r e p r é s e n t é
pleurer avec
e s 3 , 6 , 7 , 8 , 1 2 , 4 3 , 1 4 , 1 7 , 4 8 , 1 9 , 2 0 , 2 1 ,
dans les figur
22 , 3 0 , 3 1 , 3 2 , 3 3 , 3 4 , 3 7 , 3 8 , 3 9 , 4 3 , A A , 4 5 ) .
é l e c t r i q u e a s s e z f o r t e d u p e t i t z y g o m a t i q u e
Excitation
c h e:p l e u r e r , l a r m e s d ' a t t e n d r i s s e m e n t .
ga u

u d i e r l ' a c t i o n d i f f é r e n t i e l l e d u p e t i t
Fic. 4 7 . — D e s t i n é e à é t
é l é v a t e u r p r o p r e d e l a l é v r e s u p é r i e u r e ,
zygomatique et de l'
ТЕ
chez le méme sujet.
é l e c t r i q u e d u p e t i t z y g o m a t i q u e e t M
A g a u c h e , e x c i t a t i o n
s p h i n c t e r d e s p a u p i è r e s : p l e u r e r
cont r a c t i o n v o l o n t a i r e d u

franc, à ch a u d e s l a r m e s .
Ё
MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
A droite, excitation électrique de l'élévateur propre
de la
lévre supérieure et contraction volontaire des paupiére
s :
nuance du méme pleurer.

. 48.— Destinée à l'étude comparative des lignes


expressives
différentielles du petit zygomatique et du grand zygom
a-
tique, chez le méme sujet vu de face. -
À gauche, contraction électrique du реш zygomatique:
pleurer modéré, attendrissement.
À droite, contraction électrique modérée du grand
zygomatique: rire faux, incomplet.

. 49. — Destinée à l'étude de l'association du petit zygoma-


tique et du sourcilier, chez le màme sujet.
À gauche, excitation électrique du petit zygomatique et
du sourcilier : pleurer douloureux.
À droite, physionomie au repos, avec regard fixe en
avant.

. 50. — Destinée à l'étude expressive du petit zygomatique,


chez une femme jeune (représentée danle s s fig. 35 et 36).
À droite, excitation électrique du petit zygomatique et
du sphincter des paupières :pleurer grimacant.
À gauche, physionomie au repos.

91. — Destinée à l'étude de l'action partielle de l’élévateu


r
commun de Paile du nez et de la lévre supérieure.
À droite, contraction partielle de l'élévateur commun de
Vaile du nez et de la lévre supérieure : mécontentement,
mauvaise humeur.
À gauche, repos de la physionomie.
DU PLEURER ET DU PLEURNICHER. 83
MUSCLES

l' ac ti on ex pr es si ve de s él év at eu rs
рус. 52. — Destinée à montrer
communs de l'aile du nez et de la lé vr e su pé ri eu re , as so ci ée
fé ri eu re pa r le s mu sc le s ca rr és
à l'abaissement de la Jévre in
du m e n t o n . |
i o n é l e c t r i q u e d e s é l é v a t e u r s c o m m u n s d e l' ai le
Cont r a c t
et d e l a l é v r e s u p é r i e u r e , et a b a i s s e m e n t v o l o n t a i r e
du n e z
é r i e u r e ; m é m e e x p r e s s i o n q u e s u r l e c ô t é
dela lévre i n f
d e l a f i g u r e 5 1 , m a i s p l u s p r o n o n c é e .
gauche

à m o n t r e r , d ' u n c ó t é , l ' a c t i o n e x p r e s s i v e
Fic. 53. — Destinée
n d e V a i l e d u n e z e t d e l a l é v r e s u p é -
de l'élévateur commu
e c c e l l e d e s p a l p é b r a u x , c o m p a r a t i v e -
rieure, combinée a v
n d u g r a n d z y g o m a t i q u e , d u c ô t é o p p o s é ,
ment à l'exp r e s s i o
a c t i o n é l e c t r i q u e d e l ' é l é v a t e u r c o m m u n
A gauche, contr
d e l a l è v r e s u p é r i e u r e , e t d e s p a l p é -
de Vaile du nez e t
bra u x : p l e u r n i c h e r .
i o n d u g r a n d z y g o m a t i q u e : r i r e f a u x . |
A droite, contract 4

Mtr
тене
Ser
APT
түр
өч
oe
S——

SS
eres

EXPLICATION DE LA LÉGENDE.

A. — Mécanisme.

Je ferai d'abord remarquer que sur toutes les figures con-


sacrées à l'étude du petit zygomatique, le rhéophore est
appliqué au-dessus des fibres les plus externes de l'orbiculaire
inférieur, c'est-à-dire 2 centimètres et demi environ au-
dessous du bord libre de la paupière inférieure et au niveau
d'uneligne verticale abaissée de l'angle externe des pau-
pières. C'est justement là que se trouve la portion supérieure
du pelit zygomatique (voy. F, fig. 1) qui s'attache en haut, à
la face externe de l'os malaire; c’est également là que s'im-
merge le filet moteur de ce muscle (voy. K, fig. 2). |
Du cóté droit de la figure 47, le rhéophore est placé à la
méme hauteur, plus en dedans, au niveau d'une ligne verti-
cale fictive, qui passerait par la partie moyenne de la paupière
inférieure. Dans cette région, une partie de la portion supé-
rieure de l'élévateur propre de la lèvre supérieure (voy. G,
fig. 2), et le filet moteur (voy. L, fig. 9) de ce muscle, sont
sous-cutanés.
1 n'est pas toujours facile ni méme possible de localiser
exactement l'exeitation électrique dans le petit zygomatique :
l'expérience photographiée, figure 50, en est une preuve. Chez

f
aN
Eam
E S D U P L E U R E R E T D U P L E U R N I C H E R . 8 5 =

MUSCL
c e t t e f i g u r e r e p r é s e n t e , il m ' a é t é i m p o s s i b l e
la femme que
t i t z y g o m a t i q u e , s a n s p r o d u i r e l ' o e c l u s i o n
de contracter le pe
e x c i t a t i o n d a s p h i n c t e r d e s p a u p i e r e s , b i e n
d e l ' œ i l p a r l '
, c o m m e on le voit , p l a c é t r é s b a s ,
que le rhéoph o r e a i t é t é

loin de c e d e r n i e r m u s c l e .
t o m i q u e : « L e p e t i t z y g o m a t i q u e n a i t
En voici la raison ana
C r u v e i l h i e r , p a r p l u s i e u r s r a c i n e s d o n t
aussi, d i t l e p r o f e s s e u r
s t i t u é e p a r l e s f i b r e s e x t e r n e s d u m u s c l e
l ' u n e e s t s o u v e n t c o n
p i è r e s . D a n s q u e l q u e s c a s , l e p e t i t z y g o m a -
or b i c u l a i r e d e s p a u
f o r m é p a r d e s f i b r e s d é t a c h é e s d e c e
tique est e x c l u s i v e m e n t
c a s , c e m u s c l e e x t r é m e m e n t g r é l e n a i t
muscle. Dan s d ' a u t r e s
f a i s c e a u x , d o n t l ' u n v a f o r m e r l e
de l'os malair e p a r d e u x 11
a i r e d e s p a u p i è r e s . L e p l u s o r d i -
faisceau i n f é r i e u r d e l ' o r b i c u l |
( 1 ) . O n |
nairement ce p e t i t m u s c l e n a i t d e l ' o s m a l a i r e . . . . » |
e x i s t e u n e c o n n e x i o n i n t i m e e n t r e l e p e t i t |
concoit done q u ' i l
c l e d i t s p h i n c t e r d e s p a u p i è r e s , e t
zygomatique e t l e m u s
d ’ e x c i t e r l e p r e m i e r i n d é p e n d a m m e n t
qu'il s o i t i m p o s s i b l e
i l y a d e s v a r i é t é s d a n s l a d i s p o s i t i o n e t l e
du se c o n d . E t p u i s
v e u x q u i a n i m e n t c e s m u s c l e s , d e t e l l e
traj e t d e s f i l e t s n e r
d i r i g é s u r l a p a r t i e s u p é r i e u r e d u p e t i t
sorte q u e l e c o u r a n t
n c o n t r e r l e f i l e t n e r v e u x q u i s e r e n d a u
zygomat i q u e p e u t r e
r e s . 1 1 e s t i m p o s s i b l e d e d i r e l a q u e l l e d e
sphinc t e r d e s p a u p i e
a n a t o m i q u e s s ' o p p o s a i t à l ' é l e c t r i s a t i o n
toutes c e s c o n d i t i o n s
o m a t i q u e , c h e z l a f e m m e r e p r é s e n t é e
partiel l e d u p e t i t z y g
dans la figure 50.

p t i v e , 3 ° é d i t i o n , t. П , p . 2 2 5 .
(^) Traité d'anat o m i e d e s c r i

Ls

86 .MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.


La figure 46 montre, du côté gauche, l'action individuelle
тт
TT
du petit zygomatique : on voit que l'action de ce muscle a
lieu obliquement de bas en haut et de dedans en dehors, et
vers son attache à la face externe de lo
s malaire, › et едqu'elle
s'exerce sur la partie médiane de la lèvre supé
rieure et de
la li3gne naso-labiale. Il en est résulté qu
'à ce deeSré de con-
traction, la portion du bord libre des lèvres et le
sillon
naso-labiale, qui correspondent au muscle excité, ont
décrit
une légére courbe à concavité inférieure; que le ref
oulement
dans la méme direction, des tissus placés au-de
ssus de la
ligne naso-labiale, a produit un gonflement de la p
ommette
et l'élévation de la paupière inférieure qui s'est
un peu rap-
prochée de la paupiére supérieure.
Sur le cóté gauche des figures 47 et 18, où le pe
tit zygo-
matique est un peu moins fortement excité
, la courbe décrite
par le bord libre des lévres et par la ligne naso-lab
iale est un
peu moins prononcée que dans la figure 46. Chez
ce vieillard,
on voit sur la peau de la lèvre supérieure
de petites rides
obliques en haut et en dehors, et sur la pau
piére inférieure
de petits plis cutanés transversaux.
Ces rides secondaires n'existent pas dans la je
unesse; on
peut constater ce fait sur la figure 50. Chez cette jeu
ne femme,
en effet, le petit Zygomalique droit a non-seule
ment élevé la
partie moyenne de la moitié droite de la lévre
supérieure, en
lui faisant décrire une courbe à concavité inférieure
, mais
en méme temps il a, pour ainsi dire, retroussé
cette moitié
de Ја lèvre supérieure, de manière à mettre à décou
vert une

pe
ee
«€ =
ЕТ DU PLEURNICHER. 87
MUSCLES DU PLEURER

a c e d e l a m u q u e u s e l a b i a l e . — L e s d e n t s
pl u s g r a n d e s u r f
couvertes; ce que l'on ne peut
avaient été également
r a p h i e , p a r c e q u ’ e l l e s é t a i e n t d a n s
voir s u r c e t t e p h o t o g
n i s m e d e c e m o u v e m e n t e s t p a r -
lom b r e . — L e m é c a
le mode de terminaison labiale
faitement expliqué par
J e r a p p e l l e r a i i c i c e t t e d i s p o s i t i o n
du petit z y g o m a t i q u e .
anatomique.
n t l a l è v r e s u p é r i e u r e e t l e c ó t é
Dés que ce m u s c l e à a t t e i
p r e , s e s f i b r e s c h a r n u e s d e v i e n n e n t
externe de l'é l é v a t e u r p r o
e s p a r l ' e x c i t a t i o n é l e c t r i q u e .
L é t r e c o n t r a c t i l
pales et cessent
e V o r b i c u l a i r e d e s l è v r e s q u ' e l l e s
Puis croisant la d i r e c t i o n d
n u e n t a v e c c e l l e s d e l ' é l é v a t e u r p r o p r e
recouvrent, e l l e s s e c o n t i
d e s l è v r e s e t s e t e r m i n e n t d a n s l a
presque jusqu'a u b o r d l i b r e
u e V a t t a c h e i n f é r i e u r e m o b i l e d u
peau. On con ç o i t d o n c q
a u b o r d l i b r e d e l a p e a u d e l a
pe t i t z y g o m a t i q u e s e f a i s a n t
a i t u n e t e n d a n c e à r e t r o u s s e r
l è v r e s u p é r i e u r e , с е m u s c l e
r e t r o u s s e m e n t a i t l i e u , l e s
v a n t . P o u r q u e c e
celle-ci en l'éle
n c e s , c o m m e c h e z l e v i e i l l a r d
lèvres ne doiv e n t p a s ê t r e m i
h 7 , 4 8 , 4 9 . C h e z l u i , a u c o n -
l e s f i g u r e s A 6 ,
représenté dans
e à s e r e t r o u s s e r e n d e d a n s , p a r
traire, elles o n t u n e t e n d a n c
n t s .I l f a u t q u e l e s l é v r e s a i e n t
le fait de l'ab s e n c e d e s d e
q u ' o n l ' o b s e r v e c h e z l e s e n f a n t s
u n e c e r t a i n e é p a i s s e u r , a i n s i
e s a i t , s e r e n v e r s e n t e n a v a n t |
en g é n é r a l ; l e u r s l e v r e s , o n l
r e t r o u s s e n t p e n d a n t l e p l e u r e r .
et se
n e i d é e p a r f a i t e d e c e m o u v e - |
La f i g u r e 5 0 n e d o n n e p a s u
u e j a i t r é s s o u v e n t o b t e n u e n
meut p a r t i c u l i e r d e s l e v r e s , q
y g o m a t i q u e s u r d e j e u n e s s u j e t s
faisant contract e r l e p e t i t z

Ron
———
e

M
=~
I

=
bas
"—

e
Tila

Д ee атан 7
88 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
et méme sur des adultes, que je regrette de n'avoirp
u réussir
à photographier exactement.
Le côté droit de la figure 47, où l'élévateur pr
opre de la
lévre supérieure est excité, montre que l'action de c
e muscle
est à peu préslaméme que celle du petit zygomatiqu
e; seu-
lement on observe que l'action qu'il exerce sur la
lévre supé-
rieure et sur la ligne naso-labiale a une direction mo
ins obli-
que en dehors, et qu'il élève un peu la narine de
son côté,
mais sans en agrandir l'ouverture.
Chez les sujets jeunes et aux lévres épaisses, ce
muscle
retrousse aussi la lèvre supérieure. Le mécanism
e de cette
action de l'élévateur de la lèvre supérieure s'e
xplique par-
faitement par la disposition anatomique de ce
muscle que j'ai
rappelée ci-dessus, en exposant celle du petit zygo
matique.
Daus les expériences représentées sur les figures
51, 52
et 53, le rhéophore a été appliqué au niveau d
e Ja portion
supérieure de l'élévateur commun de l'aile d
u nez et de la
lévre supérieure (H, fig. 1), vers le point
d'immersion du
filet moteur (L, fig. 9) de ce muscle.
On voit que l'aile du nez s'est élevée et a entr
ainé avec elle
l'extrémité supérieure de la ligne naso-labiale
, qui s'est al-
longée en devenant moius oblique, et que la
portion externe
de la lévre supérieure a été attirée en haut, s
uivant la direc-
tion de l'élévateur commun de Vaile du nez
et de la lévre
supérieure.
Sur le cóté droit de la figure 51, lélectrisation
est parfaite-
ment localisée dans ce dernier muscle. Auss
i n y voil-on pas
үы
err

ore

ANN


MUSCLES DU PLEURER ET DU PLEURNICHER. - 89 "S

les plis cutanés qui se sont formés sur la partie gauche du „Ам

nez des figures 52 et 53, où le courant électrique, plus fort,


a excité à la fois le filet nerveux du transverse du nez et celui P

de l'élévateur commun de l'aile du nez et de la lévre supé-


rieure.
в. — Expression.

Les expériences él ec tr o- ph ys io lo gi qu es re pr és en té es pa r le s
figures photographies do nt on a lu pr éc éd em me nt la lé ge nd e | "E+`3

démontrent toutes qu e le pe ti t zy go ma ti qu e do nt on av ai t fa it re
om
sg
ggg
Si
—PIN
ата
D
d:
i
di
ӘС.
sm
LA
рт

zy go -
h

jusqu'à ce jour l'auxiliaire ou le co ng én ér e du gr an d Ss——

matique, pour l'expression de la jo ie et du ri re , es t au co n-

irai re un mu sc le du pl eu re r.
La contraction bien is ol ée de ce mu sc le , te ll e qu e je l' ai
obtenue du cóté gauche de la fi gu re 46 , tr ah it un e ém ot io n qu i
produit la sécrétion des larmes; du mo in s, je n' ai ja ma is vu !
de larmes couler par une cause mo ra le , sa ns qu e ce mu sc le |
entrât en action. Cette expres si on d’ at te nd ri ss em en t co nt ra st e
avec la fermeté des traits et d u re ga rd du cô té op po sé . —
J'avais provoqué cet air de ré so lu ti on ch ez le su je t, en Lu
=

fi xa nt so n re ga rd en fa ce de lu i et en lu i fa is an t éc ar te r la r-

gement se s pa up iè re s. O n se nt ce pe nd an t, à la vu e du có té
74 7.re
nrà р2ET

gauc h e de ce tt e fi gu re , qu e le s la rm es , qu i se mb le nt pr o-
duites pa r un e ém ot io n, ne do iv en t pa s en co re co ul er uec
trt i "
E
C

n d a m m e n t , qu 'e ll es ne fo nt q u ' h u m e c t e r le s p a u p i e r e s .
ab o
Telle es t l' ex pr es si on d ’ a t t e n d r i s s e m e n t q u e l' on o b s e r v e au

th é â t r e su r d e s s p e c t a t e u r s é m u s p a r u n e s c e n e p a t h é t i q u e .
90 ‚ MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
‘On remarque que sur la moitié gauche des figures 16 et 47
la méme expression. d'attendrissement augmente graduelle-
ment : les larmes, qui dans la figure 46 paraissent contenues,
coulent de plus en plus abondamment dans la figure 47.
Ici le sujet pleure franchement. Ce n'est pas que la con-
traction du petit zygomatique y soit plus forte, j'ai déjà dit
au contraire qu'elle était moindre que dans la figure 46; c'est
parce que la contraction du sphincter des paupiéres y est
associée à celle du petit zygomatique.
J'ai fréquemment suivi avec attention, chez un méme indi-
vidu et surtout chez l'enfant, cette gradation de l'expression
du pleurer; j'ai toujours vu les larmes s'annoncer par l’action
partielle du petit zygomatique, et-le pleurer franc se montrer
avecl'association de ce muscle et du sphincter des paupières.
Du côté droit de la figure 47, où l'élévateur propre de la
lèvre supérieure est contracté en même temps que le sphincter
des paupières, le sujet semble s'abandonner plus entièrement à
son émotion ; il pleure plus franchement que du côté gauche.
Quoi qu’il en soit, on voit que les lignes expressives (la courbe
de la ligne naso-labiale, le mouvement de la lèvre supérieure
et le relief de la pommette) produites par ces deux muscles
(l'élévateur de la lèvre supérieure et le petit zygomatique) ont
entre elles beaucoup de ressemblance. — J'ai dit précédem-
ment, en traitant du mécanisme de ces mouvements, en quoi
ces lignes différaient entre elles.
Enfin le côté gauche de la figure 53 nous montre le plus
disgracieux de tous les pleurers : le pleurer à chaudes larmes i
MUSCLES DU PLEURER ET DU PLEURNICHER. 91

le pleurnicher. Ce pleurer est ri di cu le ch ez l' ad ul te , au ss i

n'ose-t-il s'y abandonner enti ér em en t. C' es t le pl eu rn ic he r

des enfants, celui qu'ils em pl oi en t lo rs qu 'i ls ve ul en t qu e l' on

s'attendrisse o u q u ' o n l e u r c è d e .
e q u i p r o d u i t l e p l e u r e rà c h a u d e s l a r m e s , l e p l e u r -
Le muscl
es t l' él év at eu r d e la l è v r e s u p é r i e u r e et d e Va il e d u
nicher,
g. 1 ) ; m a i s on n ' o b t i e n t ce tt e e x p r e s s i o n q u ' e n
nez (voy. H, fi
t r a c t e r s y n e r g i q u e m e n t av ec le s p h i n c t e r d e s |
le faisant con
o m m e d a n s l e cô té g a u c h e d e l a f i g u r e 53 . =|
paupières, c
5 1 et 5 2 p r o u v e n t q u e p a r t i e l l e m e n t , o u s a n s l e |
Les figures
d e s p a u p i è r e s , l ' é l é v a t e u r c o m m u n d e
concours du sphincter
n e z et d e la lè vr e s u p é r i e u r e n e p o s s é d e p l u s l e p o u v o i r
Vaile du
e p l e u r e r à c h a u d e s l a r m e s . ЇЇ of fr e a l o r s le s tr ai ts
d'exprimer l
e n t . L e c ô t é d r o i t d e l a f i g u r e d t , o u ce m u s c l e
{ du mécontentem
t e n a c t i o n , p e i n t l ' e x p r e s s i o n d e l a m a u -
est mis partiellemen
r e p r é s e n t e u n f a c h e u x q u i t r o u v e t o u t m a u v a i s .
| vaisehumeur,
d e g r é d e ce t ét at d é s a g r é a b l e d ' u n e s p r i t h a r -
1 Le plus hau t
e i n t m i e u x e n c o r e d a n l
s a f i g u r e 52 , o ù l' ac ti on d e
gneux se p
m u n d e l' ai le d u ne z es t c o m b i n é e a v e c c e l l e
Vélévateur com
v r e s ( v o y . X , fi g. 1 ) , q u i ti re la l è v r e i n f é -
du carré des lè
rieure en bas et en deh o r s , en la r e n v e r s a n t .
|
g r é s o u n u a n c e s d u p l e u r e r , e x p r i m é s p a r
Les différents d e
t 4 8 , s o n t e n g é n é r a l l ' i n d i c e d u c h a g r i n
les figures 46, 47 e
t i o n ;m a i s c e s f i g u r e s p e i g n e n t é g a l e m e n t u n e
ou de l'afflic
d r i s s e m e n t p r o v o q u é , a i n s i q u e j e l' ai d i t ,
expression (айе
p a t h é t i q u e: l e s l a r m e s q u i c o u l e n t a l o r s n e
par une scène
p a s d e s l a r m e s de douleur. Elles sont méme
| sont certes
92 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
produites, dans certaines circonstances, par l'émotion du
plaisir. Ne sait-on pas, en effet, que la nouvelle d'un grand
bonheur peut faire couler les larmes, et ne dit-on pas que
l'on pleure de joie?
Ces larmes faciles annoncent une grande faiblesse de
caractére. On les observe aussi à la suite de certaines
affections du cerveau: dans ce cas, les larmes et tous les
degrés du pleurer sont excités indifféremment par la plus
légére impression de plaisir ou de peine, alors méme que Pin-
telligence est restée intacte.
Tout récemment encore, je donnais des soins à un homme
d'une grande intelligence, fondateur et directeur d'une usine
considérable: il avait été frappé d'une apoplexie trés légère;
ses facultés intellectuelles étaient restées intactes, mais son
caractère, jadis trés ferme, s'était tellement affaibli, qu'il
pleurait à tout propos, lorsqu'il éprouvait des sensations
agréables, comme sous l'influence. d'impressions contraires.
A la vue d'un ami ou d’une personne qui lui plaisait, sa
bouche et son oeil souriaient d'abord ;mais aussitót la cour-
bure de la ligne naso-labiale donnait à sa physionomie l'ex-
pression du pleurer, la contraction du petit zyzomatique avait
remplacé celle du grand zygomatique. et ensuite ses yeux se
remplissaient de larmes. Il en sentait le ridicule, et, malgré
tous ses efforts, il en venait à pleurer à chaudes larmes,
comme dans le cóté gauche de la figure 53, aprés avoir passé
par tous les degrés du pleurer, que j'ai représentés dans les
figures 46 et 47.
ET DU PLEURNICHER. 93
MUSCLES DU PLEURER

n s d u p l e u r e r p r o v o q u e n t s o u v e n t l e r i r e , t a n t
Ces expressio
el l e s d o n n e n t à l ' h o m m e u n a i r n i a i s e t r i d i c u l e .
o n n e s a u r a i t se d é f e n d r e d ' u n m o u v e m e n t d e
Cependant
à l a v u e d e l' af fl ic ti on e x p r i m é e su r l e c ô t é g a u c h e
comp a s s i o n
p a r c e q u ' i c i o n s e n t q u e l e s u j e t d o i t é t r e
de la figure 49,
e d o u l e u r a i g u é e t p r o f o n d e q u i lu i a r r a c h e
tourmenté par un
ns i q u e l ' h o m m e p l e u r e l' êt re a i m é q u ' i l
des larmes. C'est ai
e , u n e n f a n t ; — c' es t ai ns i q u e p l e u r e
a perdu : une mer
R o m e ) . — J' ai p r o d u i t c e t t e e x p r e s s i o n d u
le L a o c o o n ( d e
su r l a f i g u r e h 9 , p a r l a c o m b i n a i s o n d u
pleu r e r d o u l o u r e u x
e c l e s o u r c i l i e r , e x p r e s s i o n q u i c o n t r a s t e
petit z y g o m a t i q u e a v
avec l a f e r m e t é d e s t r a i t s d u c ô t é o p p o s é .
COMPL ÉM E N T A I R E S DE LA SU RP RI SE . 39
MUSCLES

e da ns ce s fi gu re s 56 el 57 , il fa ut qu 'i l y ai t un
justes qu
rappor t pa rf ai t en tr e le d e g r é d' ou ve rt ur e de la b o u c h e et
d'élévation de s so ur ci ls . |
su je t d ' a p r é s l e q u e l j' ai p h o t o g r a p h i é ce s e x p é r i e n c e s
Le
o - p h y s i o l o g i q u e s n' a p a s su l u i - m é m e i m i t e r ce s ex -
électr
p a r c e qu 'i l ne le s se nt ai t pa s. — On sait que son
press i o n s ,
b o r n é e . — J e l' av ai s e n g a g é à e x p r i m e r la
intelligence est
n t d e la m é m e m a n i é r e q u e d a n s le s
surprise et l'étonneme
h i é e s q u e j e v e n a i s d e p r o d u i r e ar ti fi ci el -
figures photograp
s i m p l e m e n t la b o u c h e , c o m m e si l al la it
lement. Il ouvrit
fi g. 55 ). J' eu s b e a u le s t i m u l e r , lu i fa is an t
bâ il le r ( v o y e z la
t l e s m â c h o i r e s e t l ' e n g a g e a n t à é l e v e r
écarter plus largemen
p o s s i b l e , j e n e p u s e n t i r e r q u e l ' e x -
_ ses sourcils autant q u e
r i d i c u l e r e p r o d u i t e p a r l a p h o t o g r a p h i e ,
pression niaise et
. L a b o u c h e é t a i t o u v e r t e d ' u n e m a n i è r e
dans la figure 56
a t i v e m e n t à l a m o l l e s s e d e s m o u v e m e n t s
e x a g é r é e , c o m p a r
e t d e s e s p a u p i è r e s . A u s s i a - t - i l p l u t ô t P a i r
d e s e s s o u r c i l s
e d ' é p r o u v e r u n e é m o t i o n o c c a s i o n n é e p a r
de chanter qu
l'étonnement.

10°
E

/— MUSCLES COMPLÉMENTAI R E S D E L A S U R P R I S E
S E U R S D U M A X I L L A I R E I N F É R I E U R ) .
(ABA I S

Figures 5 4 , 5 5 , 5 6 , 5 7 .

d | LÉGENDE.
à l ' é t u d e d e s l i g n e s , d e s r e l i e f s c u t a n é s e t
Fie. 5 4 . — D e s t i n é e
l e s a b a i s s e u r s d u m a x i l l a i r e i n f é -
du model é , p r o d u i t s p a r
( r e p r é s e n t é d a n s l e s f i g . 3 9 2 , 8 . 0 8
rieur , c h e z l e v i e i l l a r d
1 7 , 1 8 , 1 9 , 2 0 , 2 1 , 2 2 , 3 0 , 3 1 , 3 2 , 3 3 , 3 h , 3 7 ,
| 12, 1 3 , 1 4 ,
38, 39, A3, A l i , 4 5 , A 6 , 4 7 , 4 8 , А 9 , 5 1 , 5 2 , 5 3 ) .
| |
i r e d e l a m á c h o i r e i n f é r i e u r e , o u d e s
| Abaissement volont a
| e n t
i e i n f é r i e u r e d e l a f a c e ; m o u v e m
| téguments d e l a p a r t
inexpressif.

q u ' i l n e su ff it p a s d ' o u v r i r l a
Fic. 55. — Desti n é e à m o n t r e r
i l s p o u r p e i n d r e l ' é t o n n e m e n t ,
bouche et d' é l e v e r l e s s o u r c
f a i t d o i t e x i s t e r e n t r e c e s d i v e r s
mais qu'u n r a p p o r t p a r
e d e n e f a i r e q u ' u n e g r i m a c e .
mouvemen t s , s o u s p e i n
de l a m á c h o i r e
n t v o l o n t a i r e , au maximum,
Abaisseme 10
MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

inférieure, avec élévation volontaire et modérée des sour-


cils :étonnement mal rendu par le sujet; expression ridi-
cule et niaise.
Omelet,

Fic. 56. — Destinée à l'étude de la contraction combinée, à un


degré modéré, du frontal et des abaisseurs du maxillaire
he
- inférieur.
HERR
———
T
М
eeiiim
arc
Abaissement volontaire et modéré de la mâchoire infé-
rieure, et contraction électrique proportionnelle des fron-
taux : surprise.

97. — Destinée à l'étude de la contraction combinée, au


maximum, des frontaux et des abaisseurs du maxillaire
inférieur.
Abaissement volontaire, au maximum, de la mâchoire
inférieure, et contraction électrique énergique des fron-
taux : étonnement, stupéfaction, ébahissement.
EXPLICA T I O N D E L A L É G E N D E .
a

A. — M é c a n i s m e .

â c h o i r e i n f é r i e u r e e t l e u r s f i l e t s
Les abaiss e u r s d e l a m
t s p a r l e p e a u c i e r , n e p e u -
moteur s , é t a n t r e c o u v e r
nerveux
с е d e r n i e r m u s c l e s e c o n t r a c t e
vent être éle c t r i s é s s a n s q u e
t a t i o n p a r t i e l l e e s t p o s s i b l e s e -
u l e
en même t e m p s ; l e u r e x c i
t a t r o p h i é o u l o r s q u ’ i l a p e r d u
ment lorsque l e p e a u c i e r e s
d û e n g a g e r l e s s u j e t s s u r l e s q u e l s
so n i r r i t a b i l i t é . A u s s i a i - j e
o d u i t e s c i - d e s s u s p a r l a p h o t o -
j'a i f a i t l e s e x p é r i e n c e s r e p r
o u c h e p l u s o ù m o i n s l a r g e m e n t .
graphie, à o u v r i r l e u r b
u r e s 5 h e t 5 6 , q u ' à l ' i n s t a n t o u l a
On remarque, d a n s l e s f i g
a m o i t i é i n f é r i e u r e d e l a f a c e
bouche s'ouvr e , l e s t r a i t s d e l
b a s e t s ' a l l o n g e n t ;q u e l e s l è v r e s
sont attirés dire c t e m e n t e n
o u r b e s e n s e n s i n v e r s e , à p e u p r é s
d é c r i v e n t d e u x a r c s d e c
u n e p a s s e p a r l e s . c o m m i s s u r e s
égau x , e t d o n t l a c o r d e c o m m
labiales.
t c e t a l l o n g e m e n t d e s t r a i t s , e t
Ces f i g u r e s 5 4 e t 5 6 m o n t r e n
t e n t p r o p o r t i o n n e l l e m e n t a u
c o u r b e s l a b i a l e s q u i a u g m e n
ces i
h o i r e i n f é r i e u r e . O n v o i t a u s s
d ' a b a i s s e m e n t d e l a i n à c
degré -
n r e l i e f t r a n s v e r s a l s ' e s t . d é v e
dans t o u t e s c e s f i g u r e s q u ' u
e s s o u s d e l a m á c h o i r e i n f é -
u r l a p e a u s i t u é e a u - d
loppé s
98 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
rieure, et que ce relief est limité en avant par
un sillon à
concavité supérieure, qui, naissant 2 centimètre
s et demi
en arrière du menton, remonte sur les côtés des
joues, et
par un second sillon moins profond, moins étendu, et s
itué un
centimetre et demi en arriére du premier. Je ferai rem
arquer
enfin que le modelé du cou n'a pas éprouvé la moind
re mo-
dification, quel que füt le degré d'abaissement de la má
choire
inférieure.

B. — Expression.

La figure 55, où la mâchoire inférieure est s


eulement
abaissée, n'exprime assurément aucune émotion
de lame.
Mais on sent, à la vue de la figure 56, que le sujet q
u'elle re-
présente vient d'apprendre une nouvelle inattendue
ou qu'il
apercoit un objet qui le surprend. C'est l'expression de la
sur-
prise que j'ai obtenue en combinant l'abaissement v
olontaire
de la mâchoire inférieure avec la contraction él
ectrique du
frontal.
La méme combinaison musculaire au maximum de
con-
traction peint, dans la figure 57, une émotion
analogue,
mais à son plus haut degré de manifestation. L'impr
ession y
est plus forte et l'ébranlement plus grand. Cet homme
con-
temple une chose avec la plus grande surprise; il
a peine à
y Croire, comme s'il tombait des nues;il est f
ortement ёти;
il est étonné, il est ébahi, il demeure stupide (
Corneille).
Pour exprimer expérimentalement des expressions
aussi
XI Re
ER
UTIeO

MUSCLE E
ud :

DE LA FRAYEUR, DE L'EFFROI
(PEAUCIER, Y, fig. 1).

Figures 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65.

LÉGENDE.

Fic, 58 et 59. — Dest in ée s à l' ét ud e du mé ca ni sm e de l' ac ti on


partielle du pe au ci er , ch ez le vi ei ll ar d (r ep ré se nt é da ns le s
fig. 3, 7, 8, 9, 12 , 13 , 1л , 17 , 18 , 19 , 20 , 21 , 22 , 30 , 51 ,
39, 33, 34, 37, 38 , 39 , 43 , ДД , 45 , 46 , A7 , 48 , 49 , 51 , 52 ,
58, 5h, 55, 56, 57).
Dans la premiére, co nt ra ct io n él ec tr iq ue du pe au ci er
gauche; dans la seconde, cont ra ct io n de s de ux pe au ci er s :

cette contraction part ie ll e du pe au ct er es t in ex pr es si ve .

Fic. 60. — Destinée à l'étude de la co nt ra ct io n co mb in ée , ex pr es -

sive, des peauciers et de s fr on ta ux , ch ez le m é m e su je t.


Contraction électrique combin ée de s pe au ci er s et de s
frontaux : frayeur.
11
102 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Fig. 61 et 62. — Destinées à l'étude de la contraction électrique


combinée du peaucier et du frontal, associée à l'abaisse-
ment de la máchoire inférieure, chez le méme sujet.
Contraction électrique des peauciers, des frontaux, avec
abaissement volontaire de la mâchoire inférieure : effroi, vu
de face dans la figure 61, et de profil dans la figure 62.

. 63, — Destinée à montrer que l'expression de l'effroi peut


étre rendue avec vérité et énergie, alors méme que les pau-
piéres sont rapprochées, chez le méme sujet.
Méme combinaison musculaire que dans les figures 61
et 62, et de plus abaissement de la paupière supérieure et
regard en bas: expression d effroi.

Fra. 64 et 65. — Destinées à l'étude de la contraction électrique


combinée des peauciers et des sourciliers, associée à l'abais-
sement de la máchoire inférieure, chez le méme sujet.
Contraction combinée des peauciers et des sourciliers,
avec abaissement volontaire de la mâchoire inférieure :
effroi mélé de douleur, torture.
Dans la figure 64, la contraction du peaucier est plus
énergique à gauche qu'à droite; en regardant successive-
ment chacune des moitiés de cette figure,on voitl'augmen-
tation graduelle de la douleur et de l'effroi.
DOO
UT,

EXPLI C A T I O N D E L A L É G E N D E .

A, — Mécanisme.

l ' u n d e s p e a u c i e r s , p h o t o g r a -
L a c o n t r a c t i o n partielle de
m u s c l e t i r e o b l i q u e m e n t e n
phiée figure 98, établit que ce
l a p a r t i e i n f é r i e u r e d e l a f a c e .
dehors et en bas les tissus de
l e s e x p é r i e n c e s r e p r é s e n t é e s
Cependant il est démontré par
6 2 , 6 4 e t 6 5 , q u e c e r e n v e r s e -
dans les figures 9 9 , 6 0 , 6 1 ,
e n a v a n t n ' a p l u s l i e u l o r s q u e
ment de la lé v r e i n f é r i e u r e
c i e r s s o n t s i m u l t a n é m e n t e x c i t é s .
les deux p e a u
t r e n t é g a l e m e n t l ' a c t i o n o b l i q u e
Ces dernièr e s f i g u r e s m o n
e a u c i e r s s u r l o u s l e s t r a i t s d e
h o r s d e s d e u x p
en bas et en de
c o m m e n t c e s m u s c l e s s o u l e v e n t
la f a c e , e t f o n t c o m p r e n d r e
a n t é r i e u r e d u c o u , à l a m a -
n d e n t l a p e a u d e l a m o i t i é
et t e
l e q u e l d i s p a r a i s s e n t l e s r e l i e f s
nière d ' u n r i d e a u d e r r i è r e

des stern o - m a s t o i d i e n s .
h o t o g r a p h i é e , f i g u r e 6 0 , q u e l e s
Il ressort de l ' e x p é r i e n c e p
t i o n t r é s f a i b l e s u r l a m a c h o i r e
peauciers exe r c e n t u n e a c
t é t a i t e n e f f e t f e r m é e l o r s q u e
inf é r i e u r e . L a b o u c h e d u s u j e
e n t с е з m u s c l e s , e t b i e n q u e j e
j' a i f a i t c o n t r a c t e r é n e r g i q u e m
' o p p o s e r a u c u n e r é s i s t a n c e C'est
lui eusse r e c o m m a n d é d e n ?
104 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
à peine si la máchoire inférieure s'est abaissée de 9
à à milli-
mètres ;la lèvre inférieure seule s'est écartée de la lè
vre supé-
rieure de 2 centimètres environ.
Pour les expressions représentées par les figures 61,
62,
63, 65, l'ai dû faire ouvrir plus ou moins la bo
uche, et
ensuite électriser les peauciers; alors la forme et le model
UT
é
des lèvres, qui avaient été produits par le simple abais
EG
sement
de la mâchoire inférieure (voyez les figures 54, 55, 56, 57),
changèrent complétement, et offrirent les caractères spécia
ux
qui sont propres à l’action combinée des peauciers et aux
abaisseurs de la mâchoire inférieure.
Pour bien comprendre le mécanisme des mouvements des
lignes et des reliefs produits par le peaucier et l'importance
de son rôle dans le jeu de la physionomie, il importe de se
rappeler les dispositions anatomiques du peaucier (voy. Y,
Hg. 1a
Le peaucier, placé sous la peau, dont il est difficile de le
séparer par le scalpel, et dans laquelle il se termine, su
périeu-
rement, à la partie inférieure et latérale de la joue, et inf
é—
rieurement, au niveau de la partie supérieure du tho
rax, dont
il suit enfin les contours à la face et au cou; ce m
uscle,
dis-je, attire en bas et en dehors la lèvre inférieure, les
tissus de la région inférieure des joues et les ailes du nez. Et
puis, comme en se contractant ses fibres deviennent recti-
lignes, il souléve nécessairement la peau qui le recouvre
,
c'est-à-dire la moitié antérieure du cou. Enfin, au max
imum
de contraction, un grand nombre de fibres de ce
muscle
MUSCLE DE LA FRAYEUR, DE L'EFFROI. 105

forment, à la su rf ac e de la ré gi on an té ri eu re d u co u, de s
ap pa re nt es , et qu i in di qu en t le ur di re ct io n. C' es t
cordes trés
За
ý чт"
е

qu i es t pa rf ai te me nt di st in et su r la pl up ar t de s fi gu re s OR
PE
PTE
SERA
ce
e s , e t p r i n c i p a l e m e n t s u r l a f i g u r e 6 3 .
précédent

B, — Expression.

n p a r t i e l l e d u p e a u c i e r e s t i n e x p r e s s i v e ; l a
La contractio
q u e c ô t é c e m u s c l e e s t m i s i s o l é m e n t e n
figure 58, où de cha
l a d é m o n s t r a t i o n . J ' a i f a i t o u v r i r l a b o u c h e
acti o n , e n d o n n e
t o u s e s p e a u c i e r s o n t é t é é l e c t r i s é s ;
au sujet, au momen
l o r s l e d e g r é d ’ a b a i s s e m e n t d e s a m â c h o i r e
et quel que fût a
u p r o d u i r e , o n l e v o i t , q u ' u n e g r i m a c e o u
inférieure, je n’ai p
a n a l o g u e à c e l l e d e s c i c a t r i c e s d e b r ü l u r e
une déformation
situées à la régi o n c e r v i c a l e o u t h o r a c i q u e .
6 1 , 6 2 , 6 3 , 6 4 e t 6 5 p r o u v e n t c e p e n d a n t
Les figures 60,
e v i e n t é m i n e m m e n t e x p r e s s i f , d è s q u ‘i l s ' e s t
que le peaucier d
s m u s c l e s , e t q u e s a n s l u i , p l u s i e u r s é m o -
associé à certain
q u i p r o d u i s e n t u n g o n f l e m e n t s p a s m o d i q u e d u +п

tions de l'àme
t s d e l a f a c e , n e s a u r a i e n t s e p e i n d r e s u r
cou et tirent les trai
ee le visage de l'homme. e^

^v
z^

g u r e s 5 6 e t 5 7 e x p r i m e n t a v e c u n e g r a n d e
On a vu que les fi т
Р

VAE
Kla
Re

l ' é t o n n e m e n t , l ' é b a h i s s e m e n t , p a r l a c o n -
vérité la surprise,
a b a i s s e u r s d e l a m â c h o i r e i n f é r i e u r e e t
traction combinée des
i s c e t t e c o m b i n a i s o n m u s c u l a i r e q u i p r o d u i t
des frontaux; ma
d e s l i g n e s e t d e s r e l i e f s a n a l o g u e s , a u p r e -
des mouvements,
106 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
mier abord, à ceux qui peignent la frayeur, l'effroi, ne peut
cependant produire ces dernières expressions.
Il suffit, pour les faire apparaitre, d’associer le peaucier
à l'un des muscles moteurs du sourcil. En voici là preuve
expérimentale.
La figure 60 est l'image de la frayeur; c'est, on le voit, en
combinant l'action du frontal avec celle du peaucier, que cette
expression s'est dessinée sur la face de mon sujet. Sa physio-
nomie était au repos, son regard calme et indifférent, bien
quil füt dirigé latéralement. Son muscle frontal étant mis
d'abord énergiquement en contraction, son ceil est devenu
attentif, tel qu’ila été photographié dans la figure 9. C'est alors
que les peauciers ont été électrisés, et à l'instant, sans que sa
mâchoire inférieure s'abaissàt d'une manière appréciable,
mais seulement par le tiraillement oblique en bas et en
dehors et tout. particulier des traits de sa face, par le soulé-
vement cutané, enfin, de la moitié antérieure de son cou, les
traits de la frayeur se sont dessinés sur sa physionomie avec
une vérité admirable. La direction un peu oblique de son
regard donne à son œil une expression d'inquiétude, de
crainte, en méme temps qu'elle indique le point d’où vient
le péril ou le danger dont il se croit menacé.
A la vue de la figure 60, on sent que cet homme éprouve
le frisson de la peur: ses muscles cutanés, le peaucier (du
cou) et le frontal (peaucier du front) sont contractés spas-
modiquement par la frayeur. — Il en est de méme chez les
quadrupèdes; leur pannicule, qui est l'analogue des muscles
——————ÉÀ
с ——————=—===

MUSCLE DE LA FR AY EU R, DE L' EF FR OI . 107

éc éd en ts de l ' h o m m e , hé ri ss e le s po il s so us l' in -
cuta né s pr
fluence de la fr ay eu r.
o t i o n p é n i b l e d e l ' à n e p a r a i t p r o d u i t e p a r l' id ée
Cette ém
e r , p a r u n e a p p a r e n c e , p a r u n j e u d e l ' i m a g i n a t i o n
d'un dang
ab u s é e . O n n e vo it p a s d u m o i n s , su r sa p h y s i o n o m i e , q u e ce t
so it r é e l l e m e n t e n d a n g e r ; o n s e n t p l u t ó t qu 'i l le
individu
redoute.
d e s f i g u r e s 6 1 , 6 2 , 6 3 , l e d o u t e n ' e s t
Mais en présence
h o m m e e s t g l a c é p a r l ' e f f r o i , f r a p p é d e
plus possible : cet
e x p r i m e u n e e r a i n t e m é l é e d ' h o r r e u r , à l a
st u p e u r ; s a f a c e
e l l e d ' u n d a n g e r q u i m e t s a v i e e n p é r i l , o u
vue ou à la nouv
b l e . — A v a n t l ' e m p l o i d u c h l o r o f o r m e ,
d'un supplice inévita
d e s o p é r a t i o n s c h i r u r g i c a l e s f a i s a i t n a î t r e
le p r e m i e r t e m p s
t t e e x p r e s s i o n d ' e f f r o i e t d ' h o r r e u r .
ordinairement c e
t o u t e s c e s f i g u r e s q u i p e i g n e n t s i f i d è l e -
On voit que, dans
s s e m e n t d e l a m â c h o i r e i n f é r i e u r e e s t c o m -
ment l'effroi, l'abai
o u v e m e n t s q u i , d a n s l a f i g u r e 6 0 , o n t
b i n é a v e c l e s a u t r e s m
r a y e u r . C e t t e e x p r e s s i o n d ' e f f r o i n e v i e n t e n
r e p r é s e n t é l a f
u e p a r l ' a s s o c i a t i o n d e s p e a u c i e r s e t d e s
effet parfaitement q
a v e c l e s a b a i s s e u r s d u m a x i l l a i r e i n f é r i e u r .
frontaux
5 7 o n t d é j à d é m o n t r é q u e l a c o n t r a c t i o n
| Les figures 56 et
u x e t d e s a b a i s s e u r s d e l a m â c h o i r e i n f é -
combi n é e d e s f r o n t a
n t l ' é t o n n e m e n e
t t l ' é b a h i s s e m e n t , s a n s
rieure re n d p a r f a i t e m e
y e u r e t l ' e f f r o i ; i l e s t o p p o r t u n d e l e
pouvoi r e x p r i m e r l a f r a
q u e p a r l a c o m p a r a i s o n d e c e s f i g u r e s
rapp e l e r i c i , a f i n
6 1 , 6 2 e t 6 3 , o n é t u d i e m i e u x les
| avec les figures 60 ,
f s d e c e s d i f f é r e n t e s e x p r e s s i o n s , c a r a c -
caractères distincti
108 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
leres trop souvent méconnus ou confondus dans les arts
plastiques.
L'agrandissement de l'ouverture palpébrale et le regard
hagard que l'on observe sur la plupart de ces figures ajoutent
certainement à l'effet de leur expression. On sait d'ailleurs
que, dans l'effroi, la stupeur est telle, que le globe oculaire
parait chassé hors de l'orbite. — La figure 62 prouve cepen-
dant que l'écartement des paupières n'est pas nécessaire à
l'expression de l'effroi. On voit, en effet, malgré l'abaisse-
ment de la paupiére supérieure, la contraction combinée des
peauciers, des frontaux et des abaisseurs de la mâchoire infé-
rieure, dépeindre sur cette figure une expression de crainte
mélée d'horreur, l'effroi, avec autant de vérité que sur les
figures 61 et 62. Ce regard terrifié et cloué aw sol montre
seulement d'oü vient le danger qui menace cet homme.
П est prouvé par les figures 64 et 65 que la contraction
combinée des peauciers, des abaisseurs de la mâchoire infé-
rieure et des sourciliers, produit une expression d'effroi
mélé de douleur extréme. Les figures 61, 62, 63, nous le
monirent, par exemple, terrifié par l'idée, soit d'un danger
de mort prochaine, soit d'une torture à laquelle il a été
condamné ou qui va lui étre appliquée; mais ici, figures 64
et 65, à l'expression de cette terrible émotion de l'àme
s'ajoute celle de la douleur horrible de son supplice. — Cette
expression doit étre celle du damné.
XU

|. ÉTUD E CR IT IQ UE DE QU EL QU ES AN TI QU ES
AU POINT DE VUE

DES MOUVEMENTS EXPRES SI FS DU SO UR CI L ET DU FR ON T.

Figures 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73.

| LEGENDE.
чи
yT
Wee
ч:

et 67 . — Tô te de l' Ar ro ti no (l 'E sp io n, le R é m o u l e u r , et c. )
Fr. 66
vue d e f a c e e t d e c ô t é . СР.
^ч xчУ

Les lignes frontales tra n s v e r s a l e s q u i s ' é t e n d e n t s u r t o u t e


тч

Ја largeur du front ne peuve n t co ex is te r, ni av ec l' ob li qu it é,


Ax"Las
2.

la s i n u o s i t é d u so ur ci l, p a r c e qu 'i l y а a n t a g o -
ni avec
f r o n t a l et l e s o u r c i l i e r , m u s c l e s q u i p r o d u i -
nisme en t r e l e
e r , ce s l i g n e s t r a n s v e r s a l e s d u f r o n t , et l e
sent, le premi
m o u v e m e n t o b l i q u e e t s i n u e u x d u s o u r c i l .
second, c e к.
"Ct
ac
vd
TES
UTR
]

tti
agi
ы A:
ia
entem
LLL,

d o n t l a c o u r b e d u s o u r c i l e s t m i s e e n
Fic. 68. — Méme téte,
l i g n e s f r o n t a l e s , t e l l e q u ' o n l ' o b s e r v e
harmonie avec les
n c e d u m u s c l e f r o n t a l ( v o y . f i g . 7 e t 8 ) .
sous l'infl u e
12
110 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,
Fic. 69, — Même tête, dont les lignes frontales et le modelé des
parties latérales du front sont mis en harmonie avec l'obli-
quité et la sinuosité du sourcil, comme sous l'influence du
sourcilier (voy. fig. 19, 20, 24, 25).

. 70. — Téte du Laocoon de Rome.


Les lignes médianes du front sont en parfait accord avec
le mouvement oblique et sinueux imprimé au sourcil par
la contraction du sourcilier ;mais le modelé des parties
latérales du front est impossible.

. 71. — Méme téte, dont la partie latérale du front est


modelée comme dans la nature, et comme elle devrait
l'étre dans la figure 70.

Fic. 72. — Tête du Laocoon de Bruxelles (appartenant au prince


d'Aremberg), copie du Laocoon de Rome, mais dont l'ex-
pression modifiée peint la douleur physique et les convul-
sions de l'agonie, Même modelé défectueux que dans Pori-
einal, fig. 70.
. 73. — Téte de la Niobé, dont le front plat et le sourcil uni
n'offrent pas le modelé produit par le mouvement de la
douleur.
EXPLICATION DE LA LEGENDE,

Je p r é v o i s q u ' a u p r e m i e r a b o r d le s l é g e n d e s de s fi gu re s 6 6 ,
bl es se ro nt l' op in io n g é n é r a l e . L e s c o r r e c t i o n s q u e
67, 70, 73,
su r le s fi gu re s 6 8 , 6 9 , 7 1 , et q u e j' ai eu la ha rd ie ss e
l'on voit
c h e f s - d ' œ u v r e j u s t e m e n t a d m i r é s d e t o u t
de faire à des
n s i d é r é e s p e u t - ê t r e c o m m e u n e p r o f a n a t i o n .
temps, seront co
b i e n p é n é t r é d e s p r i n c i p e s m i s e n l u m i è r e
Quiconque est
n c e s r e p r é s e n t é e s s u r le s f i g u r e s c o n s a c r é e s
par les expérie
e s m o t e u r s d u s o u r c i l , n e t a r d e r a p a s à
i l'étude des muscl
observations critiq u e s s o n t f o n d é e s , e t
re c o n n a i t r e q u e m e s

il me sera facile, d u re st e, d e le s ju st if ie r.

A.— Mécanisme. T

o r d s i l e s l i g n e s , l e s r e l i e f s e t l e s m o -
Becherchons d'ab demas
-26‚ kT"
=co
тиA
x"ETRAS
D
рIm
MPO~—
i

l e f r o n t e t s u r l e s s o u r c i l s d e c e s a n t i -
d e l é s q u i e x i s t e n t s u r
p a r l e m é c a n i s m e d e s m u s c l e s m o -
ques , p e u v e n t s ' e x p l i q u e r

teurs du sourcil.
: io
iin
г.
-
PM
ci- cs
m

i n e 3
n e p a r t , l e s l i g n e s f r o n t a l e s d e Y A r r o t
“Évid e m m e n t , d ' u
c t i o n d e s o n E
t r e p a r t , l a f o r m e e t l a d i r e
(fig. 66 et 67), d'au |4
é p a r é m e n t , s o n t b i e n m o d e l é e s ; m a i s F o b -
sourcil , e x a m i n é e s s
p h y s i o - | Е
Е
l a n a t u r e e t l ' e x p é r i m e n t a t i o n é l e c t r o -
serva t i o n d e
| | Е
E
4
112 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
logique démontrent, de la manière la plus irrécusable
,
qu'elles s'excluent mutuellement, qu'elles ne peuvent existe
r
ensenible sur le méme front.
Que l'on regarde toutes les figures destinées à l'étude
électro-physiologique du frontal et du sourcilier (voy. П
et V), qu'on relise les considératious exposées dans les expli-
cations des légendes de ces figures, surtout ce qui a trait
à l'antagonisme de ces muscles, et l'on verra que mon asser-
tion est fondée sur une expérimentation rigoureuse.
En outre, l'observation de la nature se trouve en parfait
accord avec l'expérimentation électro-ph ysiologique;jamais,
en effet, je n'ai vu les sillons régner sur toute la largeur du
front, comme chez l'Arrolino (fig. 66 et 67), sans que le
sourcil déerivit une courbe concentrique à ces sillons; et
jamais je n'ai vu une contraction volontaire ou expressive
donner au sourcil une direction oblique, comme dans ces
mémes figures 66, 67, sans que les sillons cutanés fussent
limités à la partie médiane du front, sans que, sur les parties
latérales de ce dernier, il se format des méplats semblables
à ceux qui existent sur les figures 23, 24 et 95. — On sait
que ces dernières figures représentent un jeune homme con-
tractant volontairement ses sourciliers.
Comment done rétablir les rapports de concordance qui,
normalement, devraient exister entre les lignes frontales de
l'Arrotino et le mouvement de son sourcil, et vice versd ?
Si les lignes qui sillonnent transversalement son front,
dans toute sa largeur, sont conservées, il faut changer la
e

ÉTUDE CRITIQUE DE QUE L Q U E S A N T I Q U E S . 11 3

forme et la d i r e c t i o n d e so n s o u r c i l ; il f a u t q u e ce d e r m e r
c o n c e n t r i q u e à ce s l i g n e s f r o n t a l e s ,
décrive une .cou r b e
c e l a s ' o b s e r v e s o u s l ' i n f l u e n c e d e la c o n t r a c t i o n é n e r -
comme
c h e z u n a d u l t e ( v o y . I , le s f i g u r e s
gique d u m u s c l e fr on ta l,
à l ' é t u d e é l e c t r o - p h y s i o l o g i q u e d e ce m u s c l e ) .
consacrées
i r e , l a i s s e r s o n s o u r c i l i n t a c t , l e s
Veut-on, au contra
t e x i s t e r q u e s u r l a p a r t i e m o y e n n e d u f r o n t ,
rides ne doiven
a r t i e s l a t é r a l e s d e c e t t e r é g i o n , l a p e a u
tandis que, sur les p
t e n d u e e t f o r m e u n m é p l a t , a i n s i q u ' o n
est n é c e s s a i r e m e n t
l e s o u r c i l i e r s e c o n t r a c t e t r é s é n e r g i q u e -
l'observe, lorsque
d u l t e ( v o y . V , l e s f i g u r e s c o n s a c r é e s à l ' é t u d e
me n t , c h e z u n a
du sourcilier). |
e i c i , j e l ' a i e x é c u t é m o i - m é m e . A y a n t
Ce que je propos
i o n d u M u s é e d e f a i r e m o u l e r l a t é t e d e
obtenu d e l a D i r e c t
a v o n s u n e b e l l e c o p i e e n b r o n z e d a n s l e
PArrotino, dont nous
j ' a i e s s a y é d ' h a r m o n i s e r s u r d e s p l a t r e s
jardi n d e s T u i l e r i e s ,
s o u r c i l s e t l e m o d e l é d u f r o n t , e n i m i -
les mo u v e m e n t s d e s
e l i e f s e t l e s m é p l a t s q u i s e p r o d u i s e n t
tant les lignes, les r
n é n e r g i q u e , s o i t d u f r o n t a l , s o i t d u
pendant la contractio
r e s 6 8 e t 6 9 o n t é t é p h o t o g r a p h i é e s d ' a p r é s
cour c i l i e r . L e s f i g u
|
ces platres.
r o n t . d e l ' A r r o t i n o c o r r i g é , — q u e Г о п
Vu de p r o f i l , l e f
— p r é s e n t e u n m é p l a t a n a l o g u e à c e l u i
me pard o n n e c e m o t ,
de la figure 25.
l ' i n f l u e n c e m o d i f i c a t r i c e q u e c e s c o r -
J'examinerai b i e n t ô t
s u r l ' e x p r e s s i o n d e l a p h y s i o n o m i e .
rections exercent
114 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Ces observations critiques sont, pour la plupart, appli-
cables au Laocoon de Rome. Le modelé des parties la
térales
de son front est une fantaisie de l'artiste Agésandre ; il es
t
impossible, car aucune contraction musculaire, pa
rtielle ou
combinée, ne saurait le produire. Les sillons et les relief
s
qui régnent sur ce front devraient, pour étre naturels, se con
-
tinuer avec ceux de la partie médiane, comme dans la
figure 8, sous l'influence du muscle frontal, ei tant d'autr
es
figures où ce muscle a été mis en action. Mais alors, de
méme
que dans l'4rrotino (fig. 66 et 67), elles ne pourraient
coexister avec le mouvement sinueux du sourcil.
On voit sur la figure 71 que j'ai essayé de faire concorde
r
le modelé du front du Laocoon avec le mouvement de son
sourcil, conformément aux règles établies par mes expé-
riences électro-physiologiques.
Ces corrections auraient certainement laissé moins à
désirer, si elles avaient été exécutées par un artiste. Mais
j'ai pensé qu'une main profane, seule, pouvait se per
mettre
cette hardiesse. Quoi qu'il en soit, Je suis convaincu que
les lignes expressives modelées sur les figures 68, 69, 71,
sont telles qu'on les observe dans la nature; tandis que
le
front de I'4rrotino et celui du Laocoon, tels qu'ils sont dans
les originaux et qu'on les voit photographiés dans le
s
figures 66, 67 et 70, sont physiologiquement impossibles
avec le modelé et la forme du sourcil.
T I Q U E D E Q U E L Q U E S ANT IQUES. 145.
ETUDE C R I

в. — Expression.

x i s t e e n t r e l e s m o u v e m e n t s d u f r o n t
La discordance qui e
d o n n e d e l ' i n c e r t i t u d e à l ' e x p r e s -
et du sour c i l d e lA r r o t i n o
p a r c e q u e l e s l i g n e s e t l e s r e l i e f s
sion d e s à p h y s i o n o m i e ,
m e n t s a p p a r t i e n n e n t à p l u s i e u r s
pro d u i t s p a r c e s m o u v e

i o n s e t s e x c l u e n t m u t u e l l e m e n t .
express
l a c o n c o r d a n c e e n t r e l e f r o n t e t l e
On ne pe u t m e t t r e d e
s e n m o d i f i e r p r o f o n d é m e n t l ' e x - rec
ren
e

sourcil de cette f i g u r e , s a n ee
з.

pression.
a u s o u r c i l i e r u n e c o u r b e c o n c e n -
Ainsi fa i t - o n d é c r i r e
o m m e d a n s l a f i g u r e 6 8 , l a p h y -
n t a l e s , c
-eM=»ата
int

r o
^S

trique aux rid e s f —


жаа
2.7
—m

x p r i m e l ' a t t e n t i o n , l a c u r i o s i t é . — а

sionomie de l ' A r r o t i n o e
q u e , e t r é t a b l i t - o n a l o r s l e s r a p p o r t s
Son sourci l r e s t e - t - i l o b l i
e t l e f r o n t , e n m o d e l a n t c e l u i - c i d e
naturels en t r e c e s o u r c i l
d a n s l a f i g u r e 6 9 , s o n c e i l d e v i e n t
la méme m a n i è r e q u e
p a r u n e t r o p v i v e l u m i è r e , q u i
douloureux, o u p a r a î t g è n é
i t u n s p a s m e d u m u s c l e s o u r c i l i e r .
semble avoir produ
o n s d i v e r s e s c o n v i e n t - i l d e d o n n e r e TY

Laquelle d e c e s e x p r e s s i даь
d
BN
aaзана
а
c e t t e q u e s t i o n , i l f a u d r a i t ê t r e
à l'Arr o t ?
i P
n o
o u r r é s o u d r e
O r , à c e t é g a r d , r e g n e l a .
l ' h i s t o i r e d e c e t t e a n t i q u e .
fi x é s u r
a n d e o b s c u r i t é . |
plus gr
, l ' a p p e l l e n t P A r r o t i n o; m a i s
«Les Italiens, d i t M . V i a r d o t
r s n o m s , l e R é m o u l e u r , l e R o -
n o u s l u i a v o n s d o n n é p l u s i e u
a r c e q u e s a t é t e t o u r n é e e t s o n
tateur, et aussi l ' E s p i o n , p
e x p r i m e r q u e s o n a l t e n t i o n s e p o r t e
regard en l'a i r s e m b l e n t
116 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
sur tout autre chose que son action manuelle.
Les uns ont
vu dans cette figure un Cincinnatus, d'autres
un Manlius
Capitolinus, d'autres Milicus ou Accius Navius; ce
ux-là pré-
tendent que c'est l'esclave qui surprit la conjur
ation de
Catilina. Mais toutes ces suppositions sont tombées
devant
l'évidence. Parmi les pierres gravées de la collection
actuelle
du roi de Prusse, il en est une, décrite par W i
nckelmann,
qui représente le supplice de Marsyas. Devant le c
ondamné,
déjà lié à l'arbre, se trouve la figure, exacteme
nt semblable
al Arrotino, du Scythe qui fut chargé d'écorche
r le malheu-
reux rival d'Apollon. On retrouve le méme per
sonnage,
ayant la méme attitude, dans toutes les représ
entatious de
l'histoire de Marsyas, dans un bas-relief de la gal
erie Bor-
ghése, et sur le revers de plusieurs médailles antiq
ues. I]
est hors de doute, comme affirme l'antiquaire Zannoni,
dans ses Illustrazioni de la galerie de Florence, que
le Ré-
mouleur, le Rotateur, l'Espion, le Cincinnatus,
l'esclave sur—
prenant le secret des conjurations, tous ces pers
onnages enfin
ne sont autres que le Scythe qui écorcha Marsyas (4). »
Si l'Avrotino est réellement un esclave q
ui surprend le
secret d'une conjuration, l'expression d'attention, de
curio-
sité, chez cet homme qui regarde ou écoute a
utour de lui,
tout en ayant l'air d’aiguiser un couteau sur une p
ierre. de-
vant laquelle il se tient accroupi, cette expression d'
attention
qui est. photographiée d'après la correction qu
e J'ai essayé

(1) Musées d'Italie. Paris, 1852, p. 150,


ETUDE CRITIQUE DE QUELQUES ANTIQUES. 117
de faire sur un plâtre de l'o rig ina l dan s la fig ure 68, pei nt
parfaitem ent la sit uat ion du suj et.
Mais l'artiste, comm e l' af fi rm e Za nn on i, et ai ns i qu e ce la
parait être plus vraisembla bl e à M. Vi ar do t, a- t- il vo ul u
représenter le Scythe chargé pa r Ap ol lo n d' éc or ch er Ma rs ya s,
l'expression de douleur produi te pa r la co nt ra ct io n du so ur ci -

lier, telle qu'elle est photographié e da ns la fi gu re 69 , es t pe ut -


être plus juste. N'est-il pas po ss ib le , en ef fe t, qu e le st at ua ir e
u no us mo nt re r le Sc yt he sa is i de do ul eu r, de co m-
ait voul
pa ss io n, à la vu e du ma lh eu re ux do nt il es t ch ar gé d’ ex éc ut er
le su pp li ce d' un e ma ni èr e au ss i cr ue ll e et po ur un mo ti f au ss i

frivole. — O n sa it en ef fe t qu e c' es t po ur av oi r os é dé fi er
Apollon à qu i ch an te ra it le mi eu x, qu e ce ri va l ja lo ux le fa it

écorcher tout vif (1).


œ u r d e c e t h o m m e , a u v i s a g e c o m m u n e t g r o s s i e r ,
Mais le c
r i m é , p e u t - i l é t r e a c c e s s i b l e à d e te ls s e n t i m e n t s ?
au front dép
u a i r e a - t - i l v o u l u s i m p l e m e n t m o n t r e r c e t t e e s p è c e
Le stat
a g e i n t e r r o m p a n t le s p r é p a r a t i f s d u s u p p l i c e p o u r
de sauv
a v i c t i m e q u i v i e n t d ’ ê t r e li ée e t a t t a c h é e à u n
surveiller l
s, l e S c y t h e , e n é l e v a n t s o n r e g a r d , es t g è n é
arbre? Dans ce ca
e t c o n t r a c t e s p a s m o d i q u e m e n t s o n s o u r c i l ,
par la lumière
r e s 2 2 et 2 5 , o u l a c o n t r a c t i o n d e s s o u r -
comme dans les figu
ciliers est à son maximum.
h e s e s e n d i u n e s e u l e q u i s o i t p a r -
De toutes ces hypot
faitement vraie?
a n t , q u ' u n f l e u v e d e P h r y g i e f u t
m p h e s , d i t - o n , l e p l e u r é r e n t t
(1) Les ny
m e s e t a p p e l é d u n o m d e с е s a t y r e .
grossi de leur s l a r
118 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Le groupe du Laocoon est, à coup sür, un des plus beaux
que nous ait légués l'antiquité. Winckelmann en fait remonter
l'origine au siècle d'Alexandre; mais le savant Lessing a
démontré qu'il est un produit de l'art déjà bien affaibli et
dégénéré des statuaires.
Le grand prétre d'Apollon (4), surpris par deux énormes
serpents au moment du sacrifice, se réfugie avec ses deux en-
fants sur l'autel, où il croit sa personne sacrée. Mais poursuivi
par la vengeance de Minerve, il n'en est pas moins atteint et
enveloppé, ainsi que ses enfants, par les replis de ces monstres,
et son flanc est déjà affreusement déchiré par une profonde
morsure. Son corps et ses membres, agités par des efforts
convulsifs, trahissent seuls sa douleur physique.
On ne voit sur sa face aucun mouvement convulsif ou spas-
modique qui annonce l'horrible douleur que doit causer la
morsure du monstre.
La courbe décrite par les lignes naso-labiales et le renver-
sement des lévres en avant (mouvements produits par le petit
zygomatique et par les fibres excentriques de l'orbieulaire des
lévres) indiquent que Laocoon pleure. L'obliquité, la sinuosité

(1) Que l'on me permette de rappeler ici la légende du groupe de Lao-


coon. La veille de la ruine de Troyes, Laocoon, fils de Priam et d'Hécube,
s'opposa à ce que le cheval de bois construit par les Grecs fat introduit dans
les murs, et méme il le frappa d'un javelot. Le jour méme, pendant qu'il
faisait un sacrifice, il fut étouffé, avec ses deux enfants, par deux énormes
serpents. Cette fin tragique passa pour une vengeance de Minerve, à qui le
cheval de bois était consacré. — La mort affreuse de Laocoon a fourni à
Virgile le sujet d'un des plus béaux passages de l'Enéide (liv. H, 201-
227).
ETUDE CRITIQUE DE QUELQUES ANTIQUES. 119

de ses sourcils et le gonfle me nt de la tê te de ce s de rn ie rs

donnent à son pleure r un ca ra ct ér e de do ul eu r ex tr ém e. En fi n

sa bouche entr'ouverte et son regard tourné vers le ciel,

montrent que, da ns so n dé se sp oi r, il in vo qu e le se co ur s de s

dieux.
Cette expression, qu i es t l' id éa l de l' am ou r pa te rn el , ne
se retrouve pas sur un bu st e an ti qu e du La oc oo n qu e l' on vo it
à Bruxelles, chez le pr in ce d' Ar em be rg . —
Le modelé du front et du so ur ci l es t ab so lu me nt le m é m e
sur le La oc oo n de Br ux el le s (v oy . la fi g. 72 ) qu es ur le La oc oo n

de R o m e ; ma is le pr em ie r di ff èr e du se co nd pa r se s pr un el le s
qui so nt di ri gé es co nv ul si ve me nt en de da ns (s tr ab is me co n-
pa r l' ou ve rt ur e pl us gr an de de la bo uc he , et en fi n
vergent) ,
par la forme des lèvres, dont l' in fé ri eu re et le s co mm is su re s
sont tirées ob li qu em en t en ba s et en de ho rs .
c o n n a i t c e r t a i n e m e n t , su r l a f a c e d u L a o c o o n d e
On r e
l e s , le s s i g n e s d e la d o u l e u r ; m a i s le m o u v e m e n t
Bruxel
n v u l s i f d e sa b o u c h e et d e se s l è v r e s lu i d o n n e le c a r a c t è r e
c o
d ' u n e d o u l e u r p h y s i q u e , et la c o n v e r g e n c e d e se s y e u x n o u s
t r e s u e c o m b a n t à u n e m o r t v i o l e n t e et h o r r i b l e m e n t
le m o n
douloureuse.
r e s s i o n es t s a i s i s s a n t e d e fi dé li té e t i m p r e s s i o n n e
Cette exp
vivem e n t ; a u s s i q u e l q u e s p e r s o n n e s s o u t i e n n e n t - e l l e s q u e ce

bust e e s t
l ' o r i g i n a l d u £ a o c o o n .
t i o n , s u r l a q u e l l e le s d o c u m e n t s h i s t o r i q u e s f o n t
Cette ques
m e n t dé fa ut , m e p a r a î t di ff ic il em en t s o u t e n a b l e p o u r
entière
les raisons suivantes.
130 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,

La téte du Laocoon de Bruxelles ne saurait convenir au


groupe du Laocoon de Rome. En effet, sa physionomie repré-
sente l'agonie, et l'on ne comprend pas que, dans cet état
d'asphyxie et voisin de la mort, un homme puisse lutter encore
avec les serpents et se maintenir assis sur le bord de l'autel,
dans une attitude où l'équilibre est difficile à conserver. Le
statuaire nous l'aurait, dans ce cas, montré s'affaissaut sur
lui-méme ou terrassé par les serpents.
A coup stir, le buste du Laocoon de Bruxelles est une copie
du Laocoon de Rome, et l'artiste s’est permis de modifier
l'expression de l'original. Cette image de l'agonie, cette
bouche convulsivement ouverte pour faire entendre le rále
d'un mourant, peuvent-elles étre comparées à la noblesse de
l'expression du Laocoon de Rome, à cet idéal de l'amour
paternel qui a excité l'admiration générale et particuliére-
ment l'enthousiasme de Winckelmann.
« Laocoon, dit-il, nous offre l'intéressant spectacle de la
nature humaine livrée à la plus. grande douleur dont elle
soit susceplible, sous l'image d'un homme qui rassemble
contre elle toute Ја force de l'âme. Tandis que l'excès de la
souffrance enfle ses muscles et tire violemment tous ses
nerfs, on voit la sérénité de son esprit briller sur son front
gonflé, et sa poitrine, oppressée par la respiration et génée
par la contrainte cruelle, s'éléve avec effort pour ren-
fermer et concentrer le tourment qui l'agite. Les soupirs
qu'il n'ose exhaler, et son haleine qu'il retient, lui compri-
ment l'abdomen et lui creusent les flancs, ? de manière à
R U
“Ж
а ©
TEC

ANTIQUES. 121
ETUDE CRITIQUE DE QUELQUES
141
» no u s fa ir e j u g e r d u m o u v e m e n t d e se s vi sc èr es . C e p e n d a n t Ei
-
f f r a n c e s p a r a i s s e n t m o i n s l' af fe ct er q u e ce ll es
» ses propres s o u
, et q u i ‘ n e
, q u i o n t le s y e u x fi xé s su r le ur p è r e on LE :
» de ses enfants EЖRЕ

14
s. L a te nd re ss e pa te rn el le de L a o c o o n se
» implorent son se co ur

» manifeste d a n s
» semble nager dans
se s
se
r
s
e g
y
a
e
r
u
d
x
s
c
l
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m
g
m
u
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i s s a
un
n t
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s ,
v a
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p e u
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r
c
s
o
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m
m
p
b
a
r
s
e
s
.
i o
S
n
a d ү

et no n p a s le s cr is ; se s y e u x ү)
» p h y s i o n o m i e e a p r i m e le s pl ai nt es
i m p l o r e n t l' as si st an ce s u p r é m e (1 ). »
» dirigés vers le ciel
r t r o u b l e r c e c o n c e r t d ' a d m i r a t i o n g é -
Je r e g r e t t e d e v e n i
i o n q u e J e p a r t a g e , — p a r l a c r i t i q u e d u
nér a l e , — a d m i r a t
f r o n t , a i - j e d i t , e s t p h y s i o l o g i q u e m e n t i m p o s - D
на
M
a

La o c o o n , d o n t l e
— j e l ' a i d é m o n t r é ,— d é c o u l e d e l ' e x p é -
sible. Cette critique,
- p h y s i o l o g i q u e ; e l l e e s t c o n f i r m é e p a r
rimen t a t i o n é l e c t r o
l'observation r i g o u r e u s e d e l a n a t u r e .
t o u t e f o i s q u e c e t t e f a u t e n e m o d i f i e e n
Je me hate de dire
d e d o u l e u r m o r a l e c h e z l e L a o c o o n , p a r c e
rien l ' e x p r e s s i o n
s o u r e i l q u i s e u l p r o d u i t l a l i g n e f o n d a -
que l e m o u v e m e n t d u
e x p r e s s i o n e s t m e r v e i l l e u s e m e n t r e n d u e t
me n t a l e d e c e t t e
e z l o n g u e m e n t i n s i s t é , d a n s l e s c o n s i d é r a -
m o d e l é . — J ' a i a s s
t r a i t a n t s p é c i a l e m e n t d e l ' é t u d e e x p r e s -
tions gén é r a l e s e t e n
i e r , s u r l a v a l e u r d i f f é r e n t i e l l e d e s
sive du mu s c l e s o u r c i l
n d a m e n t a l e s e t d e s l i g n e s e x p r e s s i v e s
lignes e x p r e s s i v e s f o
J e m e b o r n e à r a p p e l e r i c i c e f a i t i m p o r t a n t ,
secondai r e s . —
l e f r o n t d u L a o c o o n а p u ê t r e m o d e l é
qu i e x p l i q u e c o m m e n t

r i s , 1802 , t. П , li vr e vi , c h a p . 3 ,
t c h e z le s a n c i e n s , P a
(1) Hist. de l'ar
p. 293.

vw
* i:pis

e
122 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
aussi incorrectement, sans que l'expression principale en ait
élé profondément altérée.
Mais cette faute fait tache, et contraste avec la per
fec-
tion et la justesse des autres lignes expressives et à la fo
is
si complexes de la physionomie du Laocoon.
On voit dans la figure 71, oü jai essayé de rétablir
les
rapports naturels des lignes médianes du front et du méplat
de ses parties latérales avec l'obliquité et la sinuosité d
u
sourcil, combien l'expression aurait gagné en beauté, et sur-
tout en vérité, si le front du Zaocoon avait été modelé par
le statuaire Agésandre conformément aux régles immuables
établies par la nature.

Jusqu'iei ma critique n'a porté que sur des chefs-d'œuvre


dont l'origine ne remonte pas à la plus haute antiquité. L'4r-
rotino et méme le Laocoon datent, en effet, d'une époqu
e ou,
depuis longtemps déjà, l'art grec avait été chassé de ses tem-
ples par la conquéte romaine; ceux qui le cultivaien
t alors
avaient, pour la plupart, été trainés en esclavage à Ro
me, ou
avaient dà y chercher un asile.
Mais la Niobé, la critique a-t-elle jamais osé l'effleurer?
Je veux aussi lui rendre hommage, comme à l'une des
plus nobles et des plus sublimes beautés de l'art antique.
Elle est des plus nobles par son origine, car sa naissance
date du moment où l'art de la statuaire était à son apogée :
elle est sortie des mains de Praxitéle; selon quelques auteurs
méme, Phidias y aurait travaillé.
ETUDE CRITIQUE D E Q U E L Q U E S . A N T I Q U E S . 123
e a u t é p l a s t i q u e ét ai t p r e s q u e
Chez les Grecs, on le sait, la b
D

h o n n e u r , et le cu lt e d e la f o r m e ét ai t p o u s s é si lo in ,
seule en
pr es si fs de s é m o t i o n s d e l' àm e l u i ét ai en t
que les signes ex
sa cr if ié s. D a n s la cr ai nt e d e nu ir e à là pe r-
presque toujours
et à la tr an qu il li té de s li gn es , le s ar ti st es fa is ai en t ta ir e pr
TUNE
ERU
fection
et r e p r é s e n t a i e n t , en gé né ra l, la p h y s i o n o m i e
les passio ns ,
c a l m e le pl us pa rf ai t. Au ss i ne p e u t - o n a d m i r e r , su r
dans son
d e le ur s st at ue s, q u e la b e a u t é ma té ri el le , ce ll e q u i
la plupart *"

se ns . N ' e n d e m a n d e z pas davanfage à


parle seulement aux ч ata
pee
E

l e s V é n u s ; el le s n o n t ni c œ u r , ni es pr it .
leurs innombrab
W i o b é . D a n s l ' e x é c u t i o n d e c e c h e f -
Telle n'est pas la
s u m a r i e r l a p e r f e c t i o n d e l a f o r m e à l a
d'oeuvre, Praxiléle a
s s i o n . — C ’ e s t l a r é u n i o n d e c e s c o n d i t i o n s
beauté de l'expre
e r l e b e a u i d é a l . V o i l à p o u r q u o i j ' a i d i t q u e
qui doit constitu
l a p l u s s u b l i m e d e s b e a u t é s a n t i q u e s .
la Niobé est
d m i r a t i o n e s t i c i e n c o r e m o d é r é e p a r
Mais, hélas! mon a
t a , o u i n c o r r e c t i o n s m i s e s e n l u m i é r e p a r
q u e l q u e s d e s i d e r a
e c t r o - p h y s i o l o g i q u e s , e t c o n f i r m é e s p a r u n e
mes recherches él
observation plus exa c t e d e l a n a t u r e .
e i n d r e l a v i v e a f f l i c t i o n , l e d é s e s p o i r d ' u n e
L' a r t i s t e a v a i t à p
c r e r s e s e n f a n t s . —
mère qui voit massa
r e c e t t e m é r e é p l o r é e s e r r a n t c o n v u l -
Praxi t é l e n o u s m o n t
i n l a d e r n i è r e d e s e s f i l l e s q u e l a v e n -
siveme n t c o n t r e s o n s e
f r a p p e r m o r t e l l e m e n t . E n p r é s e n c e
geance d e D i a n e v i e n t d e
n d e s p l u s g r a n d s m a i t r e s d e l ' a r t
de ce che f - d ' œ u v r e d e l ' u
f r a p p é d ' u n e d o u l o u r e u s e a d m i r a t i o n , t a n t
antiq u e , o n r e s t e
m a t i q u e . T e l l e e s t d u m o i n s l a p r e m i è r e
cet t e s c o n e e s t d r a ү

|
|

[|
12h MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,
impression que j'ai ressentie eu entrant dans la salle des Viobés
de la galerie de Florence.
Mais en regardant plus attentivement la physionomie de
Niobé, j'ai bientót été étonné de la tranquillité de ses traits,
tranquillité contrastant avec le mouvement extraordinaire
que Praxitéle a su donner à son geste et à son attitude, qui
trahissent l’agitation de son âme.
Pour exprimer sur la face de cette mère la douleur qui
produit cette agitation générale, l'artiste a donné à son
sourcil une direction oblique de bas en haut et de dehors en
dedans. — Il a ennobli cette expression douloureuse en tour-
nant son regard vers le ciel.
Assurément cette obliquité plus ou moins grande du sourcil
s'observe dans la douleur; mais elle ne saurait suffire à expri-
mer cette passion. Telle est, en effet, chez un assez grand
nombre de personnes, la forme naturelle du sourcil à l'état de
repos, c'est-à-dire alors méme qu'elles n'éprouvent aucune
émotion de l'àme.
Le mouvement douloureux du sourcil, — en d'autres ter—
mes, l'action du muscle qui produit ce mouvement (du sour-
cilier—), est caractérisé par un ensemble de lignes et de reliefs
inséparables, à savoir : l'obliquité du sourcil, le gonflement |
de sa téte et les sillons frontaux médians.
Un fait d'une telle importance, — qui est démontré par
expérimentation électro-physiologique (voyez les figures
consacrées à l'étude du muscle sourcilier), — aurait-il
échappé au génie d'observation de Praxitéle? ou bien a-t-il
Г. E

à `
14 |
à
І |

U E L Q U E S A N T I Q U E S . 125 b
|
ETUDE CRITIQUE DE Q
s a N i o b é p a r Я
i n t d e t r o u b l e r l ' h a r m o n i e d e s b e l l e s l i g n e s d e
cr a )
une i m i t a t i o n t r o p s e r v i l e d e l a n a t u r e ?
e r r i b l e |
e l l e d o n c é t é m o i n s b e l l e , s i l ' é m o t i o n t
Mais Niobé eüt-
d e s o n |
i t , c o m m e l e f a i t l an a t a r e , g o n f l é l a t é t e
d e s o n A m e a v a
l o n n é ү
i q u e l q u e s p l i s d o u l o u r e u x a v a i e n t s i l
sourc i l o b l i q u e , s
n t r a i r e p l u s i
e s o n f r o n t ? R i e n n ' e s t a u c o
1а partie médiane d 1
t h i q u e q u e l a d o u l e u r q u i s ' é c r i t a i n s i
émouvant e t p l u s s y m p a
s d e |
e t h a b i t u e l l e m e n t u n i p e n d a n t l e r e p o
sur un f r o n t j e u n e
l'àme.
TABLE DES MATIERES.
dicii nt d E PRE et eer
AVERTISSEMENT. .
et po r t r a i t s de su je ts so um is à
Préparations anatomiques
des expériences wc sur les muscles de la-

. 2 , 2 b i s ,3, 4, 5 , 6. .. перац Д.
bosses Qu ipe
e e s + « + + + + + + R U TE
ExPLICATION DE LA LÉGENDE.
o n (f ro nt al ). . + . + <- + + + + + + +.
П. Muscle d e l ' a t t e n t i
s fi gu re s 7, 8, 9, 10 , (9 5, 24 a s i a q u i s i jab,
LÉGE N D E de
LA L É G E N D E . . + + « + + + uiui aab ado
E X P L I C A T I O N DE
he
QW aoa on oe Soe
ы кк з-й ж» Эжэ wm o c DUBEMIBOSE. ie
- B. Expression. . C
i o n ( o r b i c u l a i r e p a l p é b r a l s u p é r i e u r ;
Ш. Muscle de І а r é f l e x
l e di t s p h i n e t e r de s — Q ^ an do at i
- portion d u m u s c
1 2 , 1 3 , 1 4 , i i . g e p A A e s
L£cEN D E d e s f i g u r e s
A L É G E N D E . , + . « + + +
EXPLICA T I O N D
: E L
. . 4 o o + + t n pa y Al 3 G . r p s
A. Méca n i s m e
l e e ee re ne e n e e mm e mtnn EN a
В. Ha p r e s e
r e s s i o n ( p y r a m i d a l d u u l l . . . cu i
IV. Muscle d e l ' a g
s 16 , 1 7 , [ a o b , q u i s j a s e p s j q m p s л і р d
LÉGENDE de s fi gu re
LA L É G E N D E , . . « e n t r + + * б ^. i
amlt
i

EXPLI C A T I O N D E
· SN CS , 8 0 s o w y l . c a b a p o d 28
A. M é c a n i s m.e « . + + « .
е о с ve rs te re ne е A T G P R E S FA SE I S
Be Rapré s s i é l k ,
Ses
ү, Muscle de la douleur (sourcilier). "hee RC RTE

figEu r e s 1 9 ,2 0 , 2 4 , 2 2 , 2 3 , 2 4 , 2 5 , 2 6 , 2 7 , 2 8 , 2 9 .
LacEdNesD
L É G E N D E . . + + « + + * t 7 p i t i s т ь м и
TION D
EXPLICA E L A еы
==
ee«
Мады,у e

Mauri а et Ыы pu.
ET
DE ^o dej
д

e m ittt e e s cif AAG 2.


"(BS EKxp r e s i
e l a b i e n v e i l l a n e e (grand zygoma-
VI. Museles de la joie et d
b r a l и н и » i i n e d u m u s c l e d i t
tique et orbiculai r e p a l p é
è rre s ) . « + + « ^ * P i t a NT AS
‘ s p h idne scp atu p e
i
, 3 9 , 3 3 , 3 4 , 3 5 , 3 6 . . . . . . .
LÉGENDE des figur e s 3 0 , 3 1
E . | . s e s e s + + + + s s
ExPLICATION DE ТА L É G E N D
EI DIRE he 0. e + + + +
A. Mécunicue, баар
ee
E DENEN ee
TABLE DES MATIERES.
. Muscle де la lasciveté (transverse du nez). . .
LÉGENDE des figures 37, 38, 39, 40, 41, 42...
EXPLICATION DE LA LÉGENDE. .
A. Mécanisme...
D. Expression.
Muscle de la tristesse (triangulaire des lévres).
LÉGENDE des figures 43, 44, 45. . . .
EXPLICATION DE LA LÉGENDE..
А. Mécanisme. . .:,.-.:,-,
B, Варвон 2.6, ..
P oui.f. e,
Muscles du pleurer et du pleurnicher (petit zygomatique,
élévateur propre de la lévre supérieure, et élévateur commun
de la lévre supérieure et de l'aile du nez).
LÉGENDE des figures 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53... .
EXPLICATION DE LA LÉGENDE
A, Mécanisme. . , . ,
В. Expression. . .
. Muscles complémentaires de la surprise (abaisseurs du
maxillaire inférieur)
LÉGENDE des figures 54, 55, 56, 57... .
EXPLICATION DE LA LÉGENDE
A. Mécanisme..
е ШАРЕН Da. 2 pu €.
Muscle complémentaire de la frayeur et de Veffroi
(peaucier]
LÉGENDE des figures 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65... . . .
EXPLICATION DE LA LÉGENDE
A. Mécanisme. . . .
By Expression: -se
. Étude critique de quelques antiques, au point de vue des
mouvements expressifs du sourcil et du front (l’Arrotino,
le Laocoon, la Niobé). .
LÉGENDE des figures 66, 67, 68, 69, 70, 74, 72, 73... . .
EXPLICATION DE LA LÉGENDE. .........
A. Mécanisme... .
D. Expression... . . .

FIN DE LA TABLE DES MATIERES,


PARTIE E S T H E T I Q U E

AVER T I S S E M E N T

j e m ' é t a i s i m p o s é e p o u v a i t é t r e
La tàche que
m m e t e r m i n é e a v e c l a p a r t i e s c i e n -
co n s i d é r é e c o
a l b u m . O n a v u , e n e f f e t , d a n s l e s
tifique de cet
e s e c o m p o s e , l a d é m o n s t r a t i o n
figures dont ell
e t l a p l u s c o m p l é t e d e s f a i t s p r i n -
expérimentale
e n t l a b a s e d e l a g r a m m a i r e e t
cipaux qui form
r a p h e d e l a p h y s i o n o m i e h u m a i n e .
de Torthog
é t é p h o t o g r a p h i ć e s d ' a p r è s s i x
Ces figures ont
d e s e x e d i f f é r e n t s . C h e z p l u s i e u r s
sujets d'àge et
y s i o n o m i e é t a i t b e l l e . N é a n m o i n s
d'entre eux, la ph
o n p e u a g r é a b l e q u e c e r t a i n e s d e c e s
l' i m p r e s s i
t p u o c c a s i o n n e r , e n g é n é r a l , a d ù a g i r
figu r e s o n
m e n t s u r q u e l q u e s e s p r i t s .
défavorable
13
130 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Le vieillard d'après lequel ont été photogra-
phiées la plupart de mes expériences électro-phy-
siologiques avait, en effet, des traits laids et vul-
gaires. Un pareil choix devait paraître étrange
à des hommes de goüt. Des artistes. et des ama-
teurs éminents, croyant que cette partie de mon
album avait été composée au point de vue esthé-
tique, m'ont dit, en la parcourant : Pourquoi
done cette vilaine figure, dans une question d'art?
J'aurais certes désiré ne montrer que des figures
jeunes et belles; mais il me fallait avant tout
exposer scientifiquement la raison des lignes
expressives de la face, et un Adonis aurait bien
moms eonvenu que mon vieux et laid modéle
à cette étude électro-physiologique.
Que l'on veuille bien se rappeler les motifs qui
ont déterminé mon choix.
« A cette figure triviale, ai-je écrit, je n'ai pas
préféré des traits nobles et beaux. Ce n'est pas
que l'on doive montrer la nature dans ses imper-
fections, pour la représenter exactement: jai
voulu seulement démontrer
qu’en l'absence de
beauté plastique, malgré les défauts de la forme,
toute figure humaine peut devenir moralement
PARTIE ESTHÉTIQUE. — AVERTISSEMENT. 131

belle par la peinture fi dè le de s ém ot io ns de la me . »


(Texte d e l ' a l b u m , p a g e 6 . )
J'avais en co re , on le sa it , d' au tr es ra is on s po ur
donner la préférence à ce su je t; le s vo ic i en qu el -

ques mots. Sa face étai t in se ns ib le , ce qu i me


permettait d'étudier l' ac ti on in di vi du el le de s mu s-
cles av ec au ta nt de sü re té qu e su r le c a d a v r;e —
sa vieillesse avait développé to ut es le s li gn es pr o-
duites par le s mu sc le s ex pr es si fs , li gn es qu e j' ai
divi sé es en li gn es fo nd am en ta le s, qu i co ns ti tu en t
lexpre ss io n, et en li gn es se co nd ai re s, qu i in di -
quen t l à g e d u s u j e t e t le s d i f f é r e n t s d e g r é s d u
t e x p r e s s i f ;— q u o i q u ' i l f û t p e u i n t e l l i -
mouvemen
ge n t , sa p h y s i o n o m i e s u b i s s a i t d e n o m b r e u s e s
trans f o r m a t i o n s : s o u s l ' i n f l u e n c e d e m e s r h é o -
phores, on l a v o y a i t e n n o b l i e p a r l e s s i g n e s d e l a
pensée ( l ' a t t e n t i o n , l a r é f l e x i o n ) , o u a n i m é e p a r
des passions diverses. |
o p t e r , i l e s t v r a i , e n t r e c e t h o m m e
Je pouvais
a d a v r e q u e j ' a v a i s s o u v e n t l ' o c c a -
et la face du c
o s h ó p i t a u x , d ' a n i m e r d e v a n t d e n o m -
sion, dans n
breux t é m o i n s , e n l o c a l i s a n t l ' e x c i t a t i o n é l e c t r i q u e -

dans chacun de s e s m u s c l e s , e t s u r l a q u e l l e j e p e i -
enais les pas s i o n s a v e c a u t a n t d e v é r i t é q u e s u r l e
132 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
vivant. Mais rien n'est hideux et repoussant
comme un tel spectacle! Malgré ma longue habi-
tude de me trouver en présence de la mort, je dé-
clare que j'en ai toujours été vivement impres-
sionné, et il m'aurait répugné de livrer de telles
expériences à la publicité.
Mon vieux modéle convenait done à la dé-
monstration des faits physiologiques quej'avais
eu à établir.
Toutefois je sens que ce type vulgaire ne ré-
pond pas à toutes les exigences de l'esthétique.
Bien qu'à l'aide de mes rhéophores j'aie pu tracer
les lignes des sentiments les plus élevés et des
pensées les plus profondes sur cette face com-
mune et triviale, sur ce front peu intelligent, je
ne veux cependant pas qu'un pareil type serve à
traduire les grandes et nobles actions. Ainsi, tout
en admirant la science du clair-obseur du Cara-
vage, Je ne puis aimer ce maitre célèbre allant
toujours chercher ses modéles dans les tripots et
les cabarets, alors méme qu'il veut représenter
les scènes les plus élevées de la religion.
Et puis n'avais-je pas écrit précédemment
Ma
ii
а
t—

a.
ne (page 8) : « J'aurai à reproduire quelques expres-

IFR

aa.
e
RR
PARTIE ESTHÉTIQ U E . — A V E R T I S S E M E N T . 133
i n d i v i d u s ; j e s a i s i r a i a l o r s c e t t e
sio n s s u r d ' a u t r e s
r r é u n i r , a u t a n t q u e p o s s i b l e , l ' e n -
o c c a s i o n p o u
t i o n s q u i c o n s t i t u e n t l e b e a u , a u
semble des condi
point d e v u e p l a s t i q u e . »
n c a u j o u r d ' h u i r e m p l i r c e t e n g a g e -
Je vi e n s d o
r é p o n d r e a u x d e s i d e r a t a d e V a r t .
m e n t e t
s a t i s f a i r e c e u x q u i p o s s è d e n t l e
M'effo r ç a n t d e
u , e t d é s i r a n t p l a i r e e n i n s t r u i -
sentiment d ub e a
e l q u e s n o u v e l l e s é t u d e s é l e c t r o -
sant, jai f a i t q u
l e s q u e l l e s o n . t r o u v e r a r e m -
physiologique s d a n s
s s i b l e , j ' e s p e r e , l e s p r i n c i p a l e s
plies auta n t q u e p o
p a r l ' e s t h é t i q u e : b e a u t é d e l a
conditions e x i g é e s
r i t é d e l ' e x p r e s s i o n p h y -
fo r m e , a s s o c i é e à l a v é
, d e l ' a t t i t u d e e t d u g e s t e .
sio n o m i q u e
é t i q u e s p o u r r a i e n t é t r e m u l t i -
Les études e s t h
i n d é f i n i m e n t ; m a i s l ' e x t e n s i o n
pliées et dive r s i f i é e s
j ' a i d à d o n n e r à l a p a r t i e s c i e n -
considérable q u e
m e f o r c e à l i m i t e r l e n o m b r e
ti f i q u e d e l ' a l b u m
à в а p a r t i e e s t h é t i q u e . D u
des f i g u r e s c o n s a c r é e s
t u d e s e s t h é t i q u e s , j ' a i v o u l u
rest e , e n p u b l i a n t c e s é D

u n s p é c i m e n d e c e q u e l ' o n ыр

seulem e n t m o n t r e r hadi
Vli
lin
cat
ni

p o i n t d e v u e d e l ' a r t e t d u
pourra i t o b t e n i r , a u
s e x p é r i e n c e s é l e c t r o - p h y s i o l o -
be a u , à l ' a i d e d e m e
e l a p h y s i o n o m i e h u m a i n e .
eiq u e s s u r L e x p r e s s i o n d
134 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Les figures de la partie esthétique ont é
té pho-
tographiées par moi-méme (1). Leur exé
cution
est bien autrement difficile que celle de
la partie
scientifique, oü j'ai sacrifié tout à la dé
monstra-
tion des lignes expressives et à la vérité de
l'expres-
Sion; , pourvu que les licag,nes expressives de ces
derniéres figures fussent parfaitement au p i
oint et
mises en relief, le reste était secondaire
.
П n'en peut être de méme des figures esthéti
-
ques, dans lesquelles le geste et l'attitude co
ncou-
rant puissamment à l'expression, le tronc et
les
membres doivent étre photographiés avee aut
ant
(1) Ces figures, ai-je dit, ne peuvent être bien p
hotographiées que
par l'espérimentateur ;j'en ai exposé la rai
son dans la partie scien-
tifique (page 20). Voiei comment on peut à la
fois faire une expé-
rience électro-physiologique et la phot
ographier. Aprés avoir fait
prendre au sujet l'attitude en harmonie
avec la scéne à représenter,
et aprés avoir fixé sa téte (à l'aide d
'un appui-téte), l'expérimen-
tateur l'éclaire de manière à mettre en reli
ef les lignes expressives
qu'il veut peindre par l'excitation électrique
; ensuite il procède à
la mise au point. Pendant ce temps de l'opér
ation, — qui exige un
grand sentiment artistique, — la plaque
est collodionnée et sensi-
bilisée par un aide. Avant de placer cette p
laque dans l'appareil,
l'expérimentateur se fait mettre au poin
t par son aide, dans la po-
sition qu'il doit occuper, sans déranger le s
ujet qu'il a déjà mis lui-
méme au point. Pour cela, il avance plus ou moi
ns la main qui tient
les rhéophores, et puis sa téte et son corps, s'il
ne peut éviter de se
trouver dans le champ de la plaque. Enfin,
par un signe convenu, il
indique à l'aide le moment où il doit ouvrir et
fermer l'objectif;
ensuite l'expérimentateur procéde lui-mém
e au développement.
PARTIE E S T H É T I Q U E . — A V E R T I S S E M E N T . 1 3 5

l a f a c e , a f i n d e f o r m e r u n e n s e m b l e
de soin que
harmonieux.
e n t l a t ê t e m a l p h o t o g r a p h i é e d e
Malhe u r e u s e m
t e u r v i e n t quelquefois nuire aux
r expérim e n t a
i g u r e s r e p r é s e n t e n t . A c e s u j e t ,
scenes q u e c e s f
i o n . П m ' e s t q u e l q u e f o i s a r r i v é
un mot d ' e x p l i c a t
t e n i r a s s e z é l o i g n é d e m o n s u j e t
dene pouv o i r m e
p r i s d a n s l e c h a m p d e l a p l a q u e ,
pour ne pas ê t r e
l m ' é t a i t i m p o s s i b l e d e m e p l a c e r
de telle facon q u ' i
i l p h o t o g r a p h i q u e . D a n s u n e
a u p o i n t d e Г a p p a r e
) , j e m e s u i s t r o u v é p a r f a i t e -
seule figur e ( f i g . 7 5
a u p o i n t . |
ment
i t , m a l g r é l e s d i f f i c u l t é s d ' e x é e u -
Quoi qu'il e n s o
e s c e s p h o t o g r a p h i e s e s t h é - ”a аайы.
адь.
SV

tio n q u e m ' o n t p r é s e n t é
, j e n ' e n d o u t e p a s , i n f i n i -
tiqu e s , o n l e s t r o u v e r a
à c e l l e s q u i c o m p o s e n t l a p a r t i e
m e n t s u p é r i e u r e s
d a t e n t p o u r l a p l u p a r t d e 1 8 5 6 .
s c i e n t i f i q u e , e t q u i
é p o q u e l e s i n s t r u m e n t s o n t
C'es t q u e d e p u i s c e t t e
q u e l ' a r t d e l a p h o t o g r a p h i e
été p e r f e c t i o n n é s , e t
a f a i t d e g r a n d s p r o g r e s .

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La
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LU
mem
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ETUDES

D'ESTHÉTIQUE ELE C T R O - P H Y S T O L O G I O U E
SUR

LE MÉ C A N I S M E
ам

PHYSIO N O M I E H U M A I N E

PREMIERE SERIE
Fi g u r e s 7 4 , 7 5 , 7 6 , 7 7 , 78 . 1^pw»

НҮҮ

s e r o n t e n c o r e , à l a p r e m i é r e v u e ,
g u r e s d e l a p a r t i e e s t h é t i q u e
Les fi e n c e s .
p o s s é d e r o n t p a s l a c l e f d e m e s e x p é r i
des grim a c e s , p o u r c e u x q u i n e
m u s -
eee
——

c o n t r a c t i o n é l e c t r i q u e p a r t i e l l e d e s
v o i r r é p é t e r q u e l a
Aussi je crois de d ' u n e f a c e , n e
e s s i o n s d i f f é r e n t e s , d e c h a q u e c ó t é
cles qui produis e n t d e s e x p r тpe
Wr
pr
еатменГ:„,

r e g a r d e s i m u l t a n é m e n t l e s d e u x e

e f f e t q u ' u n e g r i m a c e , s i l ' o n
peut montrer en da ns le s
a u r a d o n c s o i n , c o m m e je l' in di qu er ai
côtés d e c e t t e f a c e . O n
i e d e c h a c u n e d e c e s f i g u r e s , p e n -
c a c h e rtelle ou te l e p a r t
lég e n d e s , d e
s é ; al or s o n ve rr a l ' e x p r e s s i o n d e la
dant q u e l ' o n e n r e g a r d e r a l e c ót é o p p o
t et d e v e n i r s o u v e n t d ' u n e g r a n d e
s e d e s s i n e r c o m p l é t e m e n
physionomie
beauté.

min
A
he
Si
inici
mc
c
LÉGENDE.

Fie. 74. — Portrait, au repos, de la jeune fille d'aprés


laquelle ont été photographiées les expressions diverses
représentées dans les figures 75, 76, 77:78.

Ета. 75. — Vue dans son ensemble : Religieuse prononcant se


s
vœux, avec douleur résignée à gauche, et seulement avec
tristesse a droite (1).

Priére douloureuse, mais avec résignation, en cachant


l'eil, le sourcil et le front du côté droit; — prière
un
peu triste, en cachant les mêmes parties du côté gauche.

La tête vue isolément: — souvenir douloureux, en ca-


chant l'oeil, le sourcil et le front, du côté droit; — souv
enir
un peu triste, en cachant les mêmes parties du côté opp
osé.
Electrisation. du muscle de la douleur (du sourcilier,
voy. o, fig. 1), à gauche: regard tourné en haut et léger
abaisssement des commissures labiales.

Fra. 76. -— Vue dans son ensemble : Méme prise de voile, avec
douleur profonde à gauche, et avec bonheur divin, exta-
lique, à droite.

(1) Il est convenu que, dans toutes ces légendes, je veux indi
quer le cóté
des figures, et non celui du lecteur.
— PREMIÈRE SÉRIE. 139
PARTIE ESTHÉTIQUE.

Prière dans l'extréme douleur, en cachant l'œil, le

sour ci l et le fr on t, d u có té dr oi t; — pr ié re ex ta ti qu e, av ec

saints tr an sp or ts d ' u n e p u r e t é vi rg in al e, en c a c h a n t l' oe il ,

le sourcil et le fr on t, d u cô té g a u c h e .

v u e i s o l é m e n t : — d o u l e u r e x t r é m e , sa ns ca ra c-
La té te
r e l i g i e u x , en c a c h a n t c o m m e p r é c é d e m m e n t le có té
tére
droit; — a d m i r a t i o n j u s q u ' à l’ ex ta se , en c a c h a n t d e la m é m e
maniére le cóté opposé.

s a t i o n d u m u s c l e d e la d o u l e u r ( l e s o u r c i l i e r ) , à
Électr i
— r e g a r d t o u r n é e n h a u t et b o u c h e e n t r ' o u v e r t e .
gauche;

Amour terrestre à droite, et amour céleste à


Fig. 77. —
gauche 5

d e l ' a m o u r h u m a i n , en c a c h a n t la m o i t i é g a u c h e
Extase
d o u x r a v i s s e m e n t d e l ' a m o u r di vi n ( e x t a s e
de la face; —
n t e T h é r è s e ) , e n c a c h a n t l a m o i t i é o p p o s é e .
de sa i

m o d é r é e d u m u s c l e d e l a l a s c i v e t é ( t r a n s -
Électrisation
, v o y . Q , f i g . 1 ) , d u c ô t é d r o i t ; m o u v e m e n t d u
verse du nez
u l a i r e o b l i q u e e n h a u t e t u n p e u l a t é r a l e m e n t .
globe oc
1
hit
т

de coquetterie, avec expressions différentes,


| Fig. 78. — Scène
à droite et à gauche. eae
жы
л

П
а

n t l a p a r t i e d e l a f a c e s i t u é e a u -
Ai r o f f e n s é , e n c a c h a NE
еЗ
us

regard dédaigneux, en cachant le


dessous du nez; —
a m o i t i é i n f é r i e u r e d e l a f a c e ;— s o u r i r e TS.p

cô t é g a u c h e d e l
n t l e c ó t é d r o i t d e J a m o i t i é i n f é r i e u r e
moqueu r , e n c a c h a
de la face.

yu
"

me

a
cai
A
St
ns
=o
sa
Cf
dcos
MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,

А droite, électrisation du triangulaire des lèvres (voy. X,


fig. 1); à gauche, électrisation du grand zygomatique
(voy. L fig. 1); — paupiéres légérement rapprochées et
1

regard dirigé un peu latéralement; — attitude maniérée


et poitrine trop nue.
EXPLI C A T I O N D E L A L É G E N D E .

ү
1.
r e p r é s e n t é e d a n s l a f i g u r e 7 4 , e t q u e
La personne qui est
è l e d a n s c e t t e é t u d e é l e c t r o - p h y s i o l o -
j'ai ch o i s i e p o u r m o d
e l a p h y s i o n o m i e , n ' e s t n i j o l i e , n i
gique et e s t h é t i q u e d
r é g u l i e r s ; s a p h y s i o n o m i e n ' e s t p a s
laide, mais s e s t r a i t s s o n t
n t o n v e r r a d a n s l e s f i g u r e s s u i v a n t e s
trés expre s s i v e , c e p e n d a
e m e n t t r a n s f o r m é e s o u s l ' i n f l u e n c e d e s
qu'elle s ' e s t c o m p l é t
q u e j e l u i a i d o n n é e s , e t q u ’ e l l e à m é m e
express i o n s d i v e r s e s
g a g n é e n b e a u t é .
p r e s q u e a v e u g l e ( d e p u i s p l u s i e u r s
C’est une j e u n e f i l l e
e d ' u n e a t r o p h i e d o u b l e d e l a p a p i l l e
années, elle e s t a f f e c t é
j ' e s s a y e d ' a m é l i o r e r s o n é t a t p a r
du nerf op t i q u e ) . C o m m e
s ' e s t h a b i t u é e à l a s e n s a t i o n d é s -
l'électrisa t i o n , e t q u ' e l l e
t r a i t e m e n t , e l l e s ’ e s t p r é t é e m e r -
agréable prod u i t e p a r c e
e x p é r i e n c e s é l e c t r o - p h y s i o l o g i q u e s .
veilleuse m e n t à m e s
f a i t e , e l l e c o n v i e n t à l ' é t u d e
Elle est gran d e , a s s e z b i e n
l e n e p e u t v o i r n i l e s g e s t e s n i
plas t i q u e d u c o r p s ; m a i s e l
e , e t j e s u i s f o r c é d e l a p o s e r
les a t t i t u d e s q u e j e l u i i n d i q u
s i j ' a g i s s a i s s u r u n m a n n e q u i n .
et d e l a d r a p e r , d e m é m e q u e
e s - |
m i e u x l a v a l e u r d e s é t u d e s e x p r
Afin que l' o n j u g e
Г о п v e r r a p h o t o g r a p h i é e s d ' a p r è s
sives et e s t h é t i q u e s q u e
142 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

сейе jeune fille dans les figures suivantes, je donnerai l'ex-


plication des scénes diverses que j'ai composées pour cha-
cune d'elles. Il est bien entendu que les mémes expressions
conviendraientà d'autres scénes ou situations que pourrait
inspirer la vue de ces figures.
Dans la plupart de ces études, on remarquera sur la méme
figure deux expressions différentes destinées, chacune à l'une
de ses moitiés. En agissant ainsi, j'ai voulu rendre plus évi-
dente l'influence modificatrice générale d'un seul muscle
expressif sur tous les autres traits de la face. — Souvent aussi
J ai composé une expression volontaire sur l'un des cótés de
la face, comparativement à une expression artificielle pro-
duite, du cóté opposé, par l’excitation électrique.
Aux personnes qui voudraient les répéter ou les pour-
suivre, je vais dire comment je procède dans ces études
d'esthétique électro-physiologique. — Je donne à mon sujet
la pose et le geste en harmonie avec les expressions physio-
nomiques que j'ai à produire; je l'engage ensuite à exécuter
volontairement les mouvements faciaux qui sont propres à
ces expressio —nAysan
.t étudié et connaissant les combi-
naisons musculaires ou les mouvements qui conviennent à
chaque expression, je me garde bien, dans ces. circonstances,
de faire intervenir les sentiments de mon modèle; je fais
uniquement appel à mon jugement et à mon sentiment artis-
tique. Ainsi, je donne telle ou telle attitude à sa tête; je lui
fais tourner le regard dans telle ou telle direction, fermer
ou écarter les paupiéres, ouvrir plus ou nioins la bouche,
PARTIE ESTHÉTIQUE. — PREMIERE SÉRIE. 143

rire ou sourire, ete. J'obtiens ai ns i l' ex pr es si on te ll e qu e је

la veux, comme je la se ns -—
. To ut es le s ex pr es si on s ne pe u-
vent étre, on doit le comp re nd re , pr od ui te s de ce tt e ma ni èr e,
de s mu sc le s qu i n' ob éi ss en t pa s pa rt ie ll em en t
puisqu'il es t
et qu i se co nt ra ct en t se ul em en t pa r l’ ex ci ta ti on
àla volont é,
l' in fl ue nc e de l' él ec tr is at io n
réflexe des passions, ou sous
= = C' es t au mo me nt où l' ex pr es si on . pr od ui te pa r
localisée.
en ts vo lo nt ai re s es t bi en ve nu e ef se de ss in e
les. mo uv em
ti qu es su r fo ut e la fa ce , qu e je pr o-
av ec se s tr ai ts ca ra ct ér is
voque, d'un có té ou de s de ux c ô t é sx la fo is , la co nt ra ct io n
ou de pl us ie ur s mu sc le s do nt l' ac ti on ex pr es -
électrique d'un
и ш е н е , ou ch an ge r н l' ex -
sive spéciale, vient
pression volontaire . |
e pr év oi t qu el le s di ff ic ul té s do iv en t re n-
Tout le mond
ri en ce s, do nt l' ex éc ut io n pa rf ai te ex ig e-
contrer de telles expé
de pr éc is io n, un se nt im en t ar ti st iq ue as se z
rait, outre une gran
qu e la di re ct io n d e me s tr av au x ha bi -
développe, sentiment
pe rm is , je l' av ou e, d e dé ve lo pp er as se z po ur
tuels ne m'a pas
im po rt an te . — A r m é de me s rh éo ph or es ,
une tâche aussi
pa s d’ ex ci te r ex ac te me nt le s mu sc le s do nt
il ne me suffit
pr od ui t le s li gn es , le s re li ef s et le mo de lé
l'action individuelle
oie
pre

la pa ss io n o u de l' ét at in te ll ec tu el qu e j' ai
cara ct ér is ti qu es de
pl us , en fa ir e se nt ir le s di ff ér en ts de gr és
de
ds
Ti
CN
Д

à rend re ; je do is , abl
ecc
cam
eCos

in fi ni me nt va ri ée s, sa ns to mb er
et en ac ce nt ue r le s nu an ce s

dans l ' e x a g é r a t i o n o u l a g r i m a c e .
e r q u e l e s e x p r e s s i o n s p r o d u i t e s a l o r s
O n n e d o i t p a s e x i g
s o i e n t t o u t e s c o m p l é t e m e n t i r r é p r o c h a b l e s .
artificiellement
14^ MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Elles ne peuvent l'étre; car, en procédant de la sorte, je ue


^

saurais avoir la prétention de les traduire toujours aussi


exactement que les émotions de l'âme.
Lorsque j'expérimente, je ne fais découvrir l'objectit
qu'au moment ou le muscle électrisé est arrivé juste au degré
de contraction nécessaire à la vérité parfaite de l'expression
que je veux peindre. Mais cette contraction ne se maintient
pas toujours assez longtemps à ce degré, pendant tout le
temps de la pose, parce que le courant galvanique qui anime
l'appareil d'induction n'est pas, de sa nature, parfaitement
constant. — De plus, lorsque la pose est un peu trop longue,
l'irritabilité du muscle excité s'affaiblit par le fait du passage
continu du courant. — Enfin, comme je l'ai dit ci-dessus,
la photographie de ces études d'esthétique électro-physiolo-
gique présente d'assez grandes difficultés.

II.

Dans la figure 75, le mouvement expressif de la physio-


nomie est semblable à celui que l'on a vu photographié
chez le vieillard de la figure 40 (partie scientifique). Dans les
deux cas, j'avais fait porter le regard directement en haut
(mouvement produit par l'action synergique des muscles
droits supérieurs de l'œil et frontaux). De chaque côté, la
courbe du sourcil avait augmenté en s'élevant, et le front
s'était creusé, chez le vieillard, de sillons transversaux et
paralléles à la courbe des sourcils, comme on l'observe à un
age
E
av an cé (vopiyez le côté е
gau che de la fig ure 40), tan dis qu' il
© ?
pere
i

PARTIE ESTHETIQUE, — PREMIERE SERIE. 145 iac


usit
aiaim

CES

c h e z l a j e u n e fi ll e ( v o y e z l e c ô t é d r o i t d e l a
était resté uni
é m e i n s t a n t , j ' a i é l e c t r i s é l e m u s c l e s o u r c i l i e r
figure 75). Au m РА
cll
act
sai

l i g n e s e t l e m o d e l é d u s à l ’ a c t i o n d e c e m u s c l e se
gauche; les
d e c e c ô t é , a v e c l e s c a r a c t è r e s q u i d i s t i n g u e n t
sont dessinés,
d e s d e u x s u j e t s ( v o y e z , p o u r l a d e s c r i p t i o n
l a d i f f é r e n c e d ' â g e
v e s d u m u s c l e d e l a d o u l e u r , l e c h a p i t r e V ,
de s l i g n e s e x p r e s s i
parti e s c i e n t i f i q u e ) .

g u r e d e l a j e u n e f i l l e i s o l é m e n t , c ' e s t -
Si l'on r e g a r d e l a f i
c e q u i s e t r o u v e a u - d e s s o u s d u
i-dire en r e c o u v r a n t t o u t
s o n e x p r e s s i o n e s t à p e u p r é s l a m é m e
cou, on c o n s t a t e q u e
4 0 ) . C h e z l e s d e u x o n r e c o n n a i t ,
que celle d u v i e i l l a r d ( f i g .
7 5 , e t à g a u c h e , f i g . 4 0 ) , l ' e x p r e s -
d'un cóté ( à d r o i t e , f i g .
o p p o s é ( à g a u c h e , f i g . 7 h ; à
sion du souven i r q u i , d u c ó t é
d o u l o u r e u x . I l f a u t n o t e r t o u t e f o i s
droite, fig. 4 0 ) , d e v i e n t
e u l é g e r d e s c o m m i s s u r e s l a b i a l e s
qu e l'abaiss e m e n t u n p
le et l'inclinaison latérale de sa tête ajoutent
de la j e u n e f i l
e d é c o u r a g e m e n t à s a d o u l e u r .
un peu dab a t t e m e n t e t d
d e t e r m e t é d a n s l ' e x p r e s s i o n d e s a
Le vieillard m o n t r e p l u s
douleur.
n s s o n ensem b l e : l a s c è n e
Mais vo y e z l a f i g u r e 7 6 , d a
C e r e g a r d t o u r n é v e r s l e c i e l ,
grandit et chan ge co m p l é t e m e n t .
n e v o u s d i t - i l p a s q u e l ' à n e
l i e u d ' a n n o n c e r l e s o u v e n i r ,
au
a v e c u n e f o i a r d e n t e ? D e p l u s ,
de la j e u n e f i l l e s ' é l è v e à D i e u
d e b u r e n e s i g n i f i e n t - i l s p a slle
q u ' e
son v o i l e b l a n c e t s a r o b e
u ' e l l e v a r e n o n c e r a u m o n d e ? S i
accompli t u n g r a n cte; q
d a
u c ó t é g a u c h e , v o u s s e n t e z , à
vous c a c h e z l ' o e i l e t l e f r o n t d
1
146 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

la tristesse répandue sur ses traits (par le faible abaisse-


ment de ses commissures labiales), qu'elle ne laisse pas sans
quelques regrets ses affections les plus chères. — Mais si, au
contraire, vous couvrez l'oeil et le front du cóté opposé, vous
voyez que son sacrifice est douloureux ;vous seniez que le
cœur de la religieuse, qui peut-être se sépare d'une mère,
d'une famille qu'elle doit aimer, n’est pas encore desséché
par l'exaltation des sentiments religieux.

Ш.

La figure 76, vue dans son entier, représente Іа méme ѕсёпе


que la précédente: la prise du voile; mais l'émotion de la
jeune fille y est si grande, que sa physionomie en est devenue
plus touchante et plus belle.
f
Elle se tient assise, les mains jointes, le tronc penché en
avant, le dos un peu voüté, la téte renversée en arriére et

| tournée vers le ciel: cet ensemble trés mouvementé montre


ii
D
déjà qu'elle prie ardemment. Cache-t-on alors, à droite, son
,

1 ceil et son front, on voit que sa figure est illuminée par un


| saint transport, et que son âme absorbée s'unit à Dieu en
l'adorant :c’est l'extase religieuse.
Mais dés que l’on découvre le côté gauche, après avoir mas-
qué l'œil et le front du côté droit, tous les traits de cette fille,
qui tantót respiraient un bonheur divin, semblent s'étre con-
tractés douloureusement; sa bouche entr'ouverte ne laisse
plus échapper que des gémissements; son regard, tantót exta-
PARTIE ESTHETIQUE. — PREMIERE SERIE. 147

a n t l a p l u s v i v e d o u l e u r . — S e r a i t - e l l e v i c -
ti q u e , p e i n t m a i n t e n
e v i o l e n c e ? A u r a i t - e l l e é t é a r r a c h é e à c e l u i q u ' e l l e
time d’un
e d e d é s e s p o i r , i m p l o r e - t - e l l e l ' a i d e d e D i e u ? . . .
aime? Accablé
n s é e s q u i v i e n n e n t à l ' e s p r i t , e n r e g a r d a n t
Telles sont les pe
cette figure dan s s o n e n s e m b l e .
m é m e f i g u r e 7 6 , v u e i s o l é m e n t ( r e c o u v r i r
La téte de cette
s i t u é e s a u - d e s s o u s d u c o u ) , i n s p i r e d e s s e n t i m e n t s
les parties
e e x t a s e e x p r i m é e p a r l e c ó t é d r o i t d e l a
analogues. La saint
d e l a f a c e e s t p u r e , v i r g i n a l e e t d ' u n e g r a n d e
moitié droite
n e m a d o n —
e .L a m o i t i é o p p o s é e p o u r -
bea u t é ;c ' e s t c e l l e d ' u
rait représenter un e M a t e r d o l o r o s a .
s u r a b o n d a m m e n t e t e x p é r i m e n t a l e m e n t ,
J'avais prouvé
r a n d n o m b r e d e f i g u r e s , q u e c h a c u n d e s
dans un assez g
c i l , s u r t o u t c e u x d u m u s c l e s o u r c i l i e r
mouvements du sour
1 9 , 2 0 , M i g , D i g ! 2 8 . e t 2 9 ) , m o d i f i e n t
(voyez les figures
e s s i o n d e t o u s l e s t r a i t s d e l a f a c e ; l a
| profondément l'expr
o n s t r a t i o n n o u v e l l e e t e n c o r e p l u s é c l a -
figure 76 est une dém
i m p o r t a n t e p r o p o s i t i o n . I l s u f f i t e n e f f e t d e
t a n t e d e c e t t e
c t i o n e t l e m o d e l é d u s o u r c i l , a i n s i q u ' o n l e
c h a n g e r l a d i r e
a u c h e d e l a f i g u r e 7 6 , c ' e s t - à - d i r e d e l e
voit s u r l e s o u r c i l g
l i q u e d e d e d a n s e n d e h o r s e t d e h a u t e n
| rendr e s i n u e u x e t o b
t ê t e , p o u r r é p a n d r e l a d o u l e u r s u r t o u s
bas, et d ' e n g o n f l e r l a mr‚ а

e n s e m b l e , p e i g n a i e n t a u p a r a v a n t l e
les tr a i t s , q u i , p a r l e u r
J e p l u s p u r , l e p l u s s a i n t , u n e e x t a s e d i v i n e . NA
BK
man
хFin
in
tune
Nt
t
RA
Bà фаб

comble du bonheur |
А.
ES
Сà

e l l e s l e s f i g u r e s 7 5 e t 7 6 , i l e s t i n t é r e s -
Compar a n t e n t r e
o m m e n t j e s u i s p a r v e n u à l e u r f a i r e r e n d r e
sant d'examiner c
é s d e l a m é m e p a s s i o n , d e l a d o u l e u r .
deux nuances ou degr Mdi
Li
aamem
dio
aai
aai

6" MA
Ciao
ie
148 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

La premiére exprime une douleur résignée; la seconde, au


contraire, montre la plus vive affliction. Chez toutes deux,
cependant, le sourcil décrit la méme sinuosité, et la téte est
également gonflée, les lignes frontales médianes sont sem-
blables (1), et enfin le regard est tourné vers le ciel. C'est
la forme de la bouche et des lévres qui établit une diffé-
rence entre les expressions de ces deux figures. — Dans la
figure 75, en effet, la bouche, la ligne naso-labiale et les
commissures labiales sont au repos; ce qui donne a son
expression de douleur de la tranquillité, de la résignation et
un air de souffrance analogue a celui des figures 20 et 21.
L'abaissement léger des commissures labiales, qui est naturel
à mon modéle (voyez son portrait, fig. 74), ajoute seulement
un peu de tristesse à cette expression. — La bouche entr'ou-
verte, combinée avec la contraction du sourcilier, dans la
figure 76, donne un caractère de douleur aiguë à l'expression
|
| de la religieuse qui y est représentée. A la voir ainsi dans
| EE
n:

>——

cette attitude, il me semble l'entendre se lamenter.

La figure 76 prouve que rien ne saurait remplacer, pour



Eae l'expression de la douleur, la forme que prend le sourcil sous
l'influence du muscle sourcilier. On a cependant. essayé quel-
quefois de peindre cette expression, en conservant et méme
en augmentant la courbe du sourcil.

ir
me
АЙЫН
Санд:
на.Ари
уeучат:
rлөasан©а
(1) Les lignes médianes de la figure 76 sont moins visibles que dans la
figure 75, parce que l'attitude renversée de la téte en arriére les rend moins
apparentes.



^
Q U E . — P R E M I E R E SE RI E. 149
PARTIE ESTHÉTI

i, c o m m e e x e m p l e , la C l é c p â t r e d u G u i d e , a u
Je citera
C e t t e r e i n e d é c h u e es t r e p r é s e n t é e a u
musée de Florence.
e s p o i r , el le se d o n n e la m o r t p a r l a p i -
moment ou, de dés
la v u e d e ce b e a u t a b l e a u , q u e t o u t le
qüre d ' u n a s p i c . A
o n s e n t q u e C l é o p â t r e do it so uf fr ir d ' u n e
monde connait,
et physiqu e ; m a i s lo in d'en trouver
vive douleur morale
fa ce , о п у li t p l u t ó t u n b o n h e u r e x t a t i q u e ,
les signes sur sa
q u i es l e x p r i m é su r l a m o i t i é d r o i t e d e
analogue à celui
u r m i e u x r e c o n n a i t r e l a j u s t e s s e d e ce tt e
la figure 76. (Po
e n d e r e g a r d e r i s o l é m e n t l a té te d e l a
remarque, on fera bi
Cléopatre. )
s é e d u C a p i t o l e ( à R o m e ) u n e e s q u i s s e
J'ai observé au mu
s s o u r c i l s , d e s s i n é s o b l i q u e m e n t , d o n -
du même tableau, o ù l e
e u n e b e l l e e x p r e s s i o n d e d o u l e u r . P o u r -
nent à la Cléopátr
u i l ’ o n a t t r i b u e c e t t e e s q u i s s e , n ' a - t - i l
quoi don c l e G u i d e , à q
e t t e m é m e e x p r e s s i o n c h e z l a C l é o p a t r e d e
p a s r e p r o d u i t c
n s p o u v o i r l a r e t r o u v e r , e n f i n i s -
Florence? L ' a u r a i t - i l p e r d u e s a —

L

44

m e c e l a l u i e s t a r r i v é d a n s s o n Е с с е
sant son tableau, c o m
d a n s l a g a l e r i e C o l o n a , à R o m e ? E n
Homo que j'ai admiré
t c h a c u n e d e s m o i t i é s d e c e t t e b e l l e
examinant séparémen
n e f f e t , u n e e x p r e s s i o n d e p r o f o n d e
figure, on remarque, e
n r e g a r d e x t a t i q u e d u c ó t é o p p o s é .
douleur à droite, et u
cda
-ae
le4е -—
3—
-i

m a r q u e c r i t i q u e q u i m ' e s t s u g g é r é e p a r l a
Encore une re
q u e l ' e x p r e s s i o n d o u l o u r e u s e e s t i n c o m -
figure 76. Гаі dit
d a n s l a N i o b e , e t q u e l a t é t e d e s o n s o u r c i l d e v r a i t
pléte
f l é e . T e l l e e s t , à t o u s l e s â g e s , l ’ a c t i o n d u m u s c l e
{re gon
dm
aмата
dis
„абаасы
áBonn
mur
aie
weve
QE
Rah
©RNS
A
dità

Ашы:
oa
a
aбаай!
a
150 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

de la douleur, du sourcilier (voyez toutes les figures consa-


crées à l'étude de ce muscle), et ce fait est des plus évidents
dans le sourcil gauche des figures 75 et 76. « Niobé, ai-je
écrit précédemment (page 195, partie scientifique), eût-elle
donc été moins belle, si l'émotion terrible de son âme avait,
comme le fait la nature, gonflé la tête de son sourcil oblique,
si quelques plis douloureux avaient sillonné la partie médiane
de son front?» La réponse à cette question est écrite dans
les figures 75 et 76, où l’on voit que ce relief du sourcilier
et ces lignes frontales, dessinés par la contraction du muscle
de la douleur sur un front bien plus jeune que celui de la
Niobé, ne nuisent en rien à la beauté de la physionomie, tout
en rendant celle-ci plus vraie, plus naturelle et plus sym-
ба
er
тб
: Ave^

pathique (4).
IV.

\ Plusieurs figures de la partie scientifique de l'album ont


été déjà consacrées à l'étude du muscle de la lasciveté, le-
(1) Que l'on me permette de renouveler ici une déclaration de principes,
E
come
a
en réponse à des objections qui m'ont été adressées à l’occasion d'un essai
critique de quelques antiques, que j'ai exposé dans la partie scientifique de
l'album, essai critique qui n'est qu'une déduction pratique de mes recherches
électro-physiologiques.
Les journaux scientifiques ont porté sur mon travail un jugement très
favorable; ils y voient une nouvelle conquête de la physiologie et son heu-
reuse intervention dans le domaine de la psychologie et des arts plastiques.
Cependant un des organes les plus éminents et les plus autorisés de la presse
médicale, M. A. Latour, a, dans un article des plus bienveillants d’ailleurs et
fort bien écrit, fait quelques réserves sur l'utilité pratique de mes recherches,
pour ce qui a trait à l'esthétique. « On reprochera, dit-il, à M. Duchenne de
dépouiller l'art de tout idéal, pour le réduire à un réalisme anatomique tout
CU
ас
aa
GER
OO
PARTIE ESTHETIQUE. — PREMIERE SERIE. 154

quel entre en action sous l'infl ue nc e de l' ex ci ta ti on au x pl ai si rs


de l'amour. Ce sont des figu re s d' ho mm es (v oy ez le s fi g. 39 ,
h2, pa rt ie sc ie nt if iq ue ) do nt l' ex pr es si on es t gr os si ér e et m é m e

cyni qu e, ai ns i qu 'o n l' ob se rv e su r la fi gu re de s sa ty re s et de s

faunes.
e t r a n s v e r s e d u n e z d o n n e u n e e x p r e s s i o n la s-
Ce muscl
cive à la p h y s i o n o m i e d e l a f e m m e . Ainsi j'ai métamor-

p h o s é le s o u r i r e le p l u s p u r , le p l u s a n g é l i q u e , et l' ex ta se l a
a d m i r e d a n s l a f i g u r e 7 6 , en e x p r e s -
plus sainte, que lon
u b r i c i t é p r o v o c a n t e , p a r l' as so ci at io n d e la c o n -
sions d'une l
d e ce m u s c l e a u x a u t r e s tr ai ts ; j' ai ai ns i t r a n s -
traction forte
fo r m é d e f
s i g u r e s d e v i e r g e s en f i g u r e s d e b a c c h a n t e s .
Mais lorsque sa contraction est m o d é r é e , ce m u s e l e pe in t,

ci rc on st an ce s, Su r la p h y s i o n o m i e d e la f e m m e ,
dans certaine s
m a n t e d e pl ai si r. L ' e x p é r i e n c e p h o t o -
une expression char
s la fi gu re 7 7 en es t un be l e x e m p l e . E n ef fe t,
graphiée d a n
c i l u n p e u vo il é et o b l i q u e m e n t t o u r n é en h a u t et
avec son

s d' un e ce rt ai ne éc ol e mo de rn e. Et de fait, les essais


à fait dans les tendance
cé lè br es an ti qu es , l’ Ar ro ti no , le La oc oo n, et la Ni ob e,
qu'il a tentés sur tr oi s
s fa ut es d' or th og ra ph e, pa ra it ro nt un e ap pl ic at io n
dont ila, ditil, co rr ig é le
pe ut -ê tr e au x am ou re ux de Vi dé al .. .. . »
un peu br ut al e
e q u e j a i fa it e à ce s o b j e c t i o n s d e m o n a m i
Voici, en résumé, la r é p o n s
n m é d i c a l e de s 2 6 ao üt , 2 s e p t e m b r e et 2 o c t o b r e
M. A. L a t o u r ( v o y e z l ' U n i o
1862):
ré su lt at de me s re ch er ch es , le s h o m m e s de go ût ,
« Si tel devait ét re le
t, au ra ie nt dr oi t et ra is on de m e ch as se r du
qui suivent les trad it io ns de l' ar
se ra ss ur e: lo in de co nd ui re à ce ré al is me m o d e r n e
temple. Ma is , qu e l' on
mo nt re r Ja na tu re qu 'a ve c se s im pe rf ec ti on s, av ec se s dé -
qui ne sa it no us
pa ra it ai me r qu e le la id , le co m-
fauts et méme avec ses difformités, qui ne
co nt ra ir e, le s pr in ci pe s qu i dé co ul en t de me s
mun ou le triv ia l, bi en au
152 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

latéralement, avec son sourire et sa bouche entr'ouverte, avec


sa téte et son corps légèrement renversés en arrière, avec
ses mains croisées sur sa poitrine, et sa petite croix attachée
à son cou; grace à tout cet ensemble, j'avais pu photogra-

recherches expérimentales permettent à l’art d'atteindre l'idéal de l'expres-


sion faciale, en enseignant à peindre correctement et avec une parfaite vé-
rité, comme la nature elle-méme, le langage des passions et méme certains
actes de l'intelligence.
» De méme l'art antique a su nous faire connaitre la beauté plastique, la
beauté matérielle, en copiant exactement la nature. Mais , contrairement au
tmr
ali
i
réalisme moderne, il l'a imitée dans ce qu'elle a créé de plus beau, de plus
moi
a
noble et de plus parfait.
» J'ai ensuite prouvé, par l'histoire, que, dans l'antiquité, les statuaires
grecs excitaient l'admiration générale, principalement parce qu'ils étaient,
selon l'expression de Galien, les fidéles imitateurs de la nature.
» Il est ressorti, en résumé, de l'étude physiologique approfondie des chefs-
d'oeuvre qu'ils nous ont légués, que si les statuaires grecs ont pu s'élever,
pour la symétrie et la forme du corps, jusqu'au beau idéal, c'est principa-
lement par l'imitation de la belle nature; qu'ils ont, en d'autres termes, fait
du naturalisme idéal, — deux mots dont la réunion peut choquer au premier
abord, mais qui expriment parfaitement ma pensée. »
Je crois avoir également démontré qu'ils n'ont pas craint d'enchainer leur
liberté et leur spontanéité, en se sonmettant aux régles sévéres instituées
par les maitres de l'art, dans l'étude, soit de la proportionnalité du corps
humain, soit des reliefs musculaires produits par les mouvements et par les
attitudes.
Que l'on n'aile pas conclure de ce qui précéde, qu'il suffise de copier
exactement la nature, méme dans ses œuvres les plus parfaites, pour s'élever
jusqu'au beau dans l'art. Il n'est pas besoin de dire qu'il faut de plus à l'ar-
tiste le génie qui crée.
Je ne dirai donc pas avec Boileau :

« Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable. »

Modifiant la pensée du grand poéte , j'écrirai :

Rien n'est beau sans le vrai... .


PARTIE ES TH ÉT IQ UE . — PR EM IE RE SÉ RI E. - 153

phier le plaisir pur d'une ame dé vo ué e à Di eu . — On vo it ce tt e

expression en couvrant le có té dr oi t de ce tt e fi gu re 77 ju sq u' à

la partie moyenne de l'espace in te rs ou rc il ie r et de la bo uc he .

Le cóté gauche montre ainsi un e jo li e ex pr es si on de ra vi s-


ra pp el le le s ex ta se s de sa in te Th ér és e. — C' es t
sement qui
dans ce mo me nt qu e j' ai fa it co nt ra ct er lé gè re me nt , à dr oi te ,
la la sc iv et é (l e tr an sv er se du ne z) , et al or s l' ex -
le muscle de
à pr is , de ce cô té se ul em en t, un ca ra ct èr e ch ar ma nt de
tase
plaisir se ns ue l qu e l' on re co nn ai t en ma sq ua nt le có té ga uc he
. C e t ét at de ra vi ss em en t n' of fr e pl us ri en de
de la figure77
ce tt e je un e fi ll e; on se nt qu 'i l n' es t pa s se ul e-
mystique chez
le s dé li ce s de l' am ou r di vi n, ma is qu e l' im ag e
ment produit par
d e c e l u i q u ' e l l e a i m e , e x a l t e s o n i m a g i n a t i o n
ou le souven i r
C ' e s t l a p o é s i e i d é a l e d e l ' a m o u r h u m a i n .
et ses sens.
s i o n s d ' e x t a s e d e l ' a m o u r c é l e s t e e t d e
Entre les e x p r e s
t e r r e s t r e , il n ' e x i s t e qu'une nuance trés légere.
l'amour
i n s , j ' a i v o u l u m o n t r e r d a n s l e s f i g u r e s 7 6
C'est ce que, du mo
e m e n t d a n s l a d e r n i è r e ; c ' e s t c e q u e l e s
et 77, et principal
u j o u r s b i e n s e n t i . L e s s a i n t s e t m é m e l e s
artistes n'ont pas to
p e i n t s d a n s l e u r b é a t i t u d e , d a n s l e u r s d o u x
v i e r g e s q u ' i l s o n t
o n t l e s t r a i t s d e v r a i e n t t o u j o u r s r e s p i r e r
r a v i s s e m e n t s , e t d
o n t t r o p s o u v e n t e x p r e s s i o n du
l'innocence et la p u r e t é ,
L e g r o u p e d u B e r n i n , q u e l ' o n v o i t d a n s
plaisi r d e s s e n s . —
r r e , à R o m e , e n e s t u n e x e m p l e f r a p -
la basilique d e S a i n t - P i e
e p r é s e n t e u n r a v i s s e m e n t d e s a i n t e T h é r é s e .
pant . C e m a r b r e r
a n c e l u i a p p a r a i t , e t t o u t , d a n s l a p h y -
Un b e l a n g e a r m é d ' u n e l
r e s p i r e l a b é a t i t u d e l a p l u s v o l u p t u e u s e .
sion o m i e d e l a s a i n t e ,
87

154 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Autant le ravissement de l'amour humain, tel qu'il est


représenté dans le cóté gauche de la figure 77, embellit
la physionomie, autant l'extase lubrique l'enlaidit. Pour
Bore
ыit~е
Ra
ira
au
T
n
Op
IRI
ани
DI
e
ET
t
Jn
mRap
donner cette expression cynique à la figure 77, il m'a. suffi
de faire contracter plus énergiquement le muscle de la
lasciveté (le transverse du nez). On comprendra qu'une
expression semblable ne doive pas entrer dans la compo-
sition d'une cuvre esthétique. Il serait cependant utile que
Partiste la connüt. Il doit savoir, en outre, quentre le
—Sr
лш—
n=

maximum
>==ч

мч
‹vee
a
"Бай
-—
-MÀ de l'extase cynique et la charmante expression
Vig
Due
Des
rto
tr
co
erm
rame

d'amour humain, photographiée dans la figure 77, il existe


en 1
i

| i
B À

plusieurs degrés intermédiaires.


Ф
I <
"o

n
|
aL Y
mU

|
VA
| V.
t i

Fut
Ni}
J'ai voulu représenter dans la figure 78 une petite comédie,
BA À

une scene de coquetterie. — Un galant surprend à sa toilette


BEI
a
‘iF
Е!
|

une jeune femme dont l'attitude et le regard deviennent, à


dE

Г son apparition, peu encourageants (cacher la moitié infé-


1

rieure de la face). — Cependant sa nudité, qu'elle semble


n {

7 Y

Í A
|

montrer avec une certaine affectation, au lieu de la voiler, et


B
|}
|
V
13

la pose maniérée de sa main qui soutient une gorge un peu


(elx
10

Ure
"74
4
1r
ul trop découverte, tout trahit le jeu d'une coquette. Le galant
H
en devient plus audacieux ;mais le mot: «Sortez! » prononcé
pf

31.
tt
i

t
dédaigneusement par la belle, l'arréte dans son entreprise
>M

|
Meiазайа
Lab
(cacher seulement le cóté gauche de la moitié inférieure de
la face). — Au rire moqueur dont elle accompagne l'amou-
|.

reux éconduit (cacher le cóté droit de la moitié inférieure


j

^——

—g

PARTIE ESTHÉTIQUE. — PREMIERE SÉRIE. 155

de la fac e), on cro it l' en te nd re s'é cri er : «L e fa t! » Pe ut -ê tr e


aussi dit-elle bi en ba s : « Le sot ! s'i l ava it osé ... » C'e st ce qu e,
du mo in s, il est pe rm is de su pp os er à son air pe u irr ité .

J'avais déjà ex po sé (fi g. 86 , pa rt ie sci ent ifi que ) un e ét ud e н

physiologique analogue à cel le de la fi gu re 79. Vo ic i les dif - ү


ces de ux fig ure s. JM
férences qui dist in gu en t
1° La première (fi g. 36 ) ava it lé gè re me nt co nt ra ct é spa s- |
modiquement ses paupière s, pa rc e qu 'e ll e ét ai t gé né e pa r
la lumière de l'atelier; à ma de ma nd e, la se co nd e (f ig . 79 )
nt ai re me nt et av ai t pr is l' at - |
les avait un peu rapprochées volo
titude que je lui avais do nn ée . Ce ra pp ro ch em en t de s pa u- ep
É
I

piéres indiquait qu e ce ll e- ci éta it of fe ns ée ; — ta nd is qu e, —

ne
+

chez l'autre, qui était as si se et au re po s, ce mê me ra pp ro ch e- 11 |


EUER.

ment des paupières n' av ai t au cu ne si gn if ic at io n ex pr es si ve .


до La contraction du tr ia ng ul ai re de la fi gu re 36 es t tr es
forte et peut paraitre exagérée po ur l' ex pr es si on du mé pr is ;

cependant je l'ai vue ag ir ai ns i ch ez de s ge ns du pe up le qu i, ЧИА

un mé pr is pr of on d al la nt 14
en s'injuriant, voulaient exprimer
ex pr es si on est commune. — |
jusqu'au dé go üt . Ma is al or s l'
co nt ra ir e, ou la co nt ra ct io n du tr ia n- 114
Dans Ја fi gu re 76 , au
gulaire est modérée, on est fr ap pé pa r la di st in ct io n et la
vérité de expression de dédain. Pe ut -ê tr e au ss i tr ou ve ra -t -o n
co in de la bo uc he es t un pe u fo rt , et 11
ici que l'abaissement du At

que cette expression serait pl us na tu re ll e si l ét ai t un pe u e

t av ec in te nt io n qu e j' ai lé gé - I
Ibt
moindre. Je répondrai que c'es : f 3 i

du tr
.
ia ng ul ai re
.
de s
;
lé vr
E
es ,
X
|
rement exagéré la contraction
e co qu et te fe ig na it l' in di gn a- E |
voulant indiquer par la que cett

РА

= eet ee
" Ре TES 3 28

156 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

tion, et qu'au fond elle était, au contraire, flattée par l'entre-


prise de son audacieux amoureux. Il m'eüt été facile d'ailleurs
de diminuer le degré d'excitation électrique du triangulaire.
3° Chez ces deux femmes, l'expression de rire moqueur est
irés fine et nofi moins vraie ;cependant elles se distinguent
entre elles par une légére nuance : l'une (fig. 30) sourit, et
l'autre, sans rire aux éclats, a plus de gaieté moqueuse.
h° Tout le monde remarque que la figure 78 l'emporte
sur la figure 36 par la beauté et la distinction des traits.
5° Enfin ces deux figures montrent l'influence considérable
de l'attitude, du geste, de l'action, en un mot, sur l'expression.
Pourquoi, en effet, cet air dédaigneux d'un cóté, et ce rire
moqueur de l'autre? A cette question la figure 36 ne répond
us
= “thus. absolument rien; mais il n’en est pas ainsi de la belle co-
ia
Tbe
Dn
Bl )
quette représentée dans la figure 78. Elle semble dire elle-

£! J
même la petite scène que jai racontée ci-dessus. En effet,
son négligé, ses cheveux en désordre, montrent assez qu'elle
est à sa toilette ; sa tôle un peu tournée à gauche et son
regard blessé, dirigé du même côté, indiquent clairement la
présence inattendue d'un témoin indiscret; mais le peu de
soin qu'elle met à couvrir ses charmes, ce qui contraste
avec ce semblant de pudeur alarmée, et puis cette pose
maniérée, tout cet ensemble, enfin, trahit une coquette qui
joue l'indignée avec l'amoureux dont elle se rit.
i;
i
|
[4

rd Ё

DEUXIÈME SÉRIE
Figures 79, 80, 81, 82, 83 et 84.

Nora. — La mé me jeu ne fill e a ser vi aux exp éri enc es rep rés ent ées dan s
la première et la deuxième série.

LÉGENDE.
——

Fic. 79. — Bonheur maternel mêlé de douleur, ou étude psy-


chique et esthétique de l'expression combinée discordante
de la joie et du pleurer.
En cachant l’œil gauche, joie d'une mére qui voit son
enfant échapper à une maladie mortelle; — en cachant
l'œil droit, méme joie maternelle, unie à la douleur pro-
duite pa r la mo rt d' un au tr e en fa nt .
Contraction électrique moyenne du muscle sourcilier,
associée à l' ex pr es si on na tu re ll e de la jo ie .

Fic. 80. — Sourire co mp at is sa nt de la ch ar it é.

Sourire bi en ve il la nt , en ca ch an t la mo it ié dr oi te de la
NITORE
S
M

face ; — so ur ir e d' at te nd ri ss em en t, en ca ch an t la mo it ié

gauche de la face. | iif


ai
a
M

Contraction électrique légére du pe ti t zy go ma ti qu e, as so -

ciée a u s o u r i r e n a t u r e l .
14

n
a
ii
}
H
4;

ocu
——
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——
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ABK => j
158 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Fic. 81. — Lady Macbeth : « S'il n'avait ressemblé à mon père


endormi, j'aurais fait le coup (1). »

Expression modérée de cruauté.


Contraction électrique faible du pyramidal du nez (P,
he, Ту,

82. — Lady Macbeth : « Venez, venez, esprits infernauz, du


crâne au talon, remplissez-moi toute de la plus atroce
cruauté (2). »
Expression forte de cruauté.
Contraction électrique moyenne du pyramidal du nez.

. 88. — Lady Macbeth au moment d'assassiner le roi Duncan.

Expression de cruauté féroce.


Contraction électrique, au maximum, du pyramidal du
Nez.

. 84. — Lady Macbeth reçoit le rot Duncan avec un sourire


per fide.

Sourire faux à gauche, en cachant la moitié droite de


la bouche; — air froid et mécontent à droite, en cachant
la moitié gauche de la bouche.
Contraction électrique faible du grand zygomatique
gauche, au moment où la physionomie exprimait le
mécontentement.

(^) Macbeth, trad. de Е. Victor Hugo, acte Il, scène ii.


(2) Ibid., acte Ш, scène it.
ntn

ам
ж
— зо
рен
ту

EXPLICATION DE LA LEGENDE. |

L
Voici la scèn e qu e j' ai vo ul u pe in dr e da ns la fi gu re 79 .
Une mère vi en t de pe rd re lu n de se s en fa nt s.
Un autre enfant, — le seul qui lui reste, — est égale-

ment atteint d'une mala di e mo rt el le ; il es t su r le po in t d' y |


succo m b—e r
As .
si se au pi ed de so n be rc ea u, la ma lh eu re us e
mere s'abando nn e à la pl us gr an de af fl ic ti on . — Ce pe nd an t
un dernier espoir lu i а ét é la is sé : un e cr is e pe ut le sa uv er !
Suspendue à la vie de so n pa uv re en fa nt , el le su it av ec an xi ét é
la marche de la maladie, et découvrant sur ses traits les

premiers signes de ce tt e he ur eu se cr is e, el le s' éc ri e : « ll es t


sauvé !»
Telle est l'émot io n de do ul eu r et de jo ie ma te rn el le s qu e
j'ai essayé d'exprimer, du có té ga uc he , su r la fi gu re de la
jeune femm e ph ot og ra ph ié e da ns la fi gu re 79 .

Rien assurément ne serait plus fa ci le à pe in dr e qu e la


joie d' un e m è r e qu i se nt re ve ni r so n en fa nt à la vi e. — O n
constate que cette expr es si on es t as se z bi en re nd ue su r la
figure 79, si l'on en c a c h e l' oe il g a u c h e .
Mais, dans la scene qu i fa it le su je t p r i n c i p a l d e l a f i g u r e 7 9 ,

D 1 | | || р
NS
N
ceNX
160 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

l'expression est complexe. En effet, le bonheur de cette mere


dont le dernier enfant vient d'échapper à la mort ne peut
lui avoir fait oublier sitôt celui qui vient d'expirer. Son cœur
maternel est donc saisi à la fois par deux émotions contraires :
la joie et ladouleur. — C'est ce qui est exprimé sur la moitié
gauche de la figure 79, quand l'oeil droit en est masqué.

Pour obtenir cette expression, j'ai procédé de la maniere


suivante. Ce jour-là, mon modèle était d'une grande tris-
tesse et ne pouvait rire que des lévres. Afin d'appeler sur
sa face les signes vrais de la joie, j'ai dà exciter sa gaieté
en agissant sur son moral. — Aprés lui avoir fait ouvrir
légèrement la bouche, j'ai provoqué sa joie naturelle. —
Dés que l'expression de la vraie joie mêlée d'un peu de sur-
prise fut arrivée au degré qui convenait à l'émotion que
javais à peindre, je développai modérément, à gauche, les
lignes expressives de la douleur, en électrisant le sourcilier
de ce côté, et puis, par la combinaison de ces deux expres-
sions primordiales et contraires, je produisis, de ce cóté,
celte expression touchante de joie mélée de douleu—r. Pour
la compléter, il m’edt fallu rendre son ceil humide et faire
couler ses larmes, car une mére qui vient de perdre son
enfant pleure abondamment. Mais on comprend que cela
n'était pas au pouvoir de l'électricité. Il sera du reste facile
au lecteur de suppléer à ce desideratum.

J'ai déjà traité précédemment de ce genre d'expression


composé de contractions musculaires contraires. C'est ici
i
pq
T

PARTIE ESTHÉTIQUE. — DEUXIEME SÉRIE. 161


qu'il convient de rap pel er les ter mes dan s lesq uels j'en ai
parlé (1):
« П ne faudrait pas conclure des faits précédents qu'il
x y a toujours antagonisme abso lu en tr e le s ex pr es si on s pr i-
» mordiales co nt ra ir es . |
» J'ai vu en eff et les lig nes qu i tra his sen t la jo ie s'a sso cie r
» merveilleusement à celles de la do ul eu r, po ur vu qu e le mo u-

» vement en füt modéré; je re co nn ai ss ai s alo rs l' im ag e ‘d u

» sourire mélancolique. C'é tai t un écl air de co nt en te me nt , de


» joie, qui ne pouvait cependant dis sip er les tra ces d' un e do u-
» leur récente ou les signes d'un ch ag ri n hab itu el. Ai ns i је
» me représente une mère so ur ia nt à son en fa nt , au mo me nt
» où elle pleure la perte d'un êtr e ché ri, d' un ép ou x. .. .. .. ..

» Ces contractions composées, au fo nd , pa r de s ex pr es si on s

» contraires et qui peignent un se nt im en t po ur ai ns i di re


x forcé, j e le s a p p e l l e r a i co nt ra ct io ns c o m b i n é e s e x p r e s s i v e s
|

» discordantes. » 2...

a i s c e s l i g n e s , j a v a i s o u b l i é q u e l e p l u s
Lorsque j'écriv
l ' a n t i q u i t é , H o m è r e , a v a i t c r é é u n e s i t u a t i o n
grand poéte de
ca
ТНТ
——

u r p e i n d r e l ' i m a g e p r o d u i t e p a r c e t t e
analogue, e t q u e p o 2аа

a v a i t c o m p o s é u n e e x p r e s s i o n d e s p l u s ENEMY=

émoti o n d e l ' à m e , i l
TANE
NN
TRE

ү\0060, expression que je serais


harmonieuses : дожробву
d e s l a r m e s d o u l o w r e u s e s . V o i c i
tenté de t r a d u i r e :. r i a n t a v e c

s s a g e d e l ' I l i a d e o ù H o m è r e d é c r i t l e s
une traduction du pa
rom
ae

H e c t o r et d ' A n d r o m a q u e : « A y a n t ai ns i p a r l é , il
adieux d'

n o m i e h u m a i n e , 1* * f a s c i c u l e , p . 2 9 .
(4) Mécanisme d e la p h y s i o
162 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

(Hector) met son fils dans les mains d'Andromaque. Celle-ci


le reçoit sur son sein parfumé avec un sourire mélé de
larmes (Л). »
Je démontrerai, par la suite, que cette traduction ne rend
pas exactement la situation créée par Homére.
Que de fois et en combien de circonstances cette sorte de
conflit entre la douleur et la joie, d’où résulte la combi-
naison de contractions expressives que j'ai appelées discor—
dantes, doit se peindre sur le visage humain! Comment se
fait-il done que l'on en trouve si peu d'exemples dans les
chefs-d’ceuvre de l'art?
Je n’en puis citer qu’un trés petit nombre, dans les tableaux
suivants : la Résurrection d'une jeune fille japonaise, du
Poussin (galerie du Louvre, n° 434); les Israélites recueil-
lant la manne (galerie du Louvre, n° 420); la Naissance de
Louis XIII, de Rubens (galerie du Louvre, n°444); le Martyre
de sainte Agnès, du Dominicain (à Bologne). — П en existe
aussi de rares exemples parmi les œuvres contemporaines ;
mais je veux m'abstenir de les examiner au point de vue
critique,
Le Poussin, dans son tableau du Louvre, n° 434, nous fait
assister à la résurrection, par saint Francois Xavier, d’une
jeune fille étendue sur son lit de mort. — Au moment où les

(1) Chant VI de liade, traduction de madame Dacier, revue par M.Trianon.


Voici le texte grec de ce passage :
Ge einy &doyoto plins èy xepaly ZOynxev
maid’? у‘ у" &29 puy xnwdet дг ато x0À ro
Saxpudev ує)йтжт.
PARTIE ESTHÉTIQUE. — DEUXIEME SÉRIE. 163

d u sa in t c o m m e n c e n t à r a p p e l e r le so uf fl e d e la vi e
priéres
sur les lévres del a m o r t e , on vo it se d é t a c h e r d ' u n g r o u p e d e
J a p o n a i s sa m è r e , q u i se p r é c i p i t e su r el le en lu i t e n d a n t le s
bras, avec une exp r e s s i o n d e g r a n d e jo ie m é l é e d e do ul eu r.
Ici cette rencontre en tr e la jo ie et la do ul eu r, co mb in ai so n
qui constitue un e ex pr es si on di sc or da nt e, ne sa ur ai t ét re lo ng -
temps soutenue sans blesser le se nt im en t. Ce tt e ex pr es si on
discordante doit rapidement se ré so ud re pa r l' ac co rd pa rf ai t
de toutes les lignes expressives du bo nh eu r. — El le di ff ér e
de la fi gu re 79 , qu i, on se le ra pp el le , re pr é-
essentiellement
p
==

———

s
Rd aeu
tta
rtr
apr
RE.
ERO
m

sente une mére dont le bonh eu r de vo ir so n de rn ie r en fa nt

écha pp er à un da ng er de mo rt ne pe ut ef fa ce r la do ul eu r pr o- T

fonde produite par la pe rt e ré ce nt e de so n au tr e en fa nt . —


siat
rye

-

Ja po na is e, en ef fe t, le bo nh eu r es t si co mp le t, qu 'à vetie
mus
TRU
RCE
AP
сз

Chez la " —

la
àre
te nn

sa première apparition sur la ph ys io no mi e, le s li gn es de т


сенат.

douleur doivent avoir déjà di sp ar u, en gr an de pa rt ie , po ur

faire place au rayonnement de la jo ie ma te rn el le . De m é m e , nin


4"

aprés l'orage, apparait da ns to ut e sa sp le nd eu r le so le il


chassant les nuages qu i fu ie nt à l' ho ri zo n. ee
—um
ә

Le P o u s s i n m e p a r a î t ne p a s av oi r se nt i ce tt e n u a n c e ou
- dion

cette f o r m e d e l ' e x p r e s s i o n d e la j o i e m é l é e d e la d o u l e u r . oti


aen
qo
HEBR
s
en
I
ЕЕ
м—QR

là , il a p e i n t le so ur ci l à so n m a x i m u m d e c o n t r a c -
Loin de m

s e ; ce q u i c o n t r a s t e d ' u n e m a n i é r e c h o q u a n t e
tion douloureu
RN

à s o n s u j e t ( 1 ) .
i

n é e
.

i l a d o n
P

q u
+

e e x t r ê m e
2

o i
"

avec l'expression d e j
• + Е
+ .

—e

ob se rv er qu e da ns l' ex pr es si on do u-
(1) On me permettra encore de faire ж

ma it re il lu st re , il n' y a pa s de ra pp or t en tr e le mo de lé o
a
EE
Rt
mHo
oni
lour eu se pe in te pa r ce =: и
n1са
—-

la pe au du fr on t de vr ai t of fr ir qu el qu es ri de s
du sourcil et celu i du fr on t:

Se

1
4
eem pne rM UR RE D Res

Zz
y
A j
/
|
164 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE,

J'ai produit expérimentalement, dans la figure 30, partie


scientifique, une expression aussi grimacante que celle que
je viens de critiquer chez le Poussin, en électrisant simulta-
nément au maximum le muscle de la douleur (le sourcilier)
et le muscle de la joie (le grand zygomatique).
La joie mélée de douleur se montre, à des degrés divers, sur
la physionomie. — Dans les deux nuances que je viens d'ana-
lyser, à l'occasion de la figure 79 de l'album et du tableau
du Poussin, n° 436, la joie va presque jusqu'à l'extase.
Je vais, comme exemple, faire connaitre l'une des circon-
stances dans lesquelles on voit cette expression discordante se
peindre, d'une maniére touchante, à son plus faible degré,
sur la physionomie de la mére qui vient de donner le jour à
un enfant.
La douleur de l'enfantement cesse, en général, sitót aprés
la naissance de l'enfant. Ce passage subit de la douleur la
plus atroce au calme parfait est pour la mére un moment
de bien-être indicible. Brisée de fatigue, elle s'abandonnerait
à un sommeil réparateur, si alors elle n'était tourmentée par
le besoin le plus impérieux d'embrasser son enfant. Tl faut
sur sa partie moyenne, et étre modelée d'une maniére particuliére sur ses
parties latérales, ainsi que je l'ai montré dans toutes les expériences qui ont
été faites sur ce muscle (voyez toutes les figures du chapitre X, partie scienti-
fique). Or, chez la Japonaise du Poussin, qui est maigre et assez ágée, le front
est resté uni, malgré l'énergique contraction douloureuse du sourcil. Le
Poussin a commis la méme faute chez une autre femme que l'on voit au
milieu du groupe de Japonais, et qui pleure en méme temps qu'elle con-
tracte douloureusement son sourcil. Partout oü ila voulu peindre énergi-
quement la douleur, on remarque la méme absence de modelé du front.
i
+ BE
9
+

4
For

YUE

PARTIE ESTHÉTIQUE. — DEUXIEME SÉRIE. 165

e u r e l l e l u i s o u r i t , l o r s q u ' o n l e l u i p r é -
voir avec quel bo n h

=

e s t a l o r s t o u t à l a f o i s c a r e s s a n t e t l a n -
sente; son regard
e l t e d o u c e e x p r e s s i o n d e b o n h e u r m a t e r n e l
guissant. — C
d„ы
e
li
ili
AOS
HoPo
Hat
Pss
iHier,A

d a n s l a J e a n n e d ' A l b r e t d u t a b l e a u d e
est bien rendue
l a N a i s s a n c e d e H e n r i I У ( g a l e r i e d u L u x e m b o u r g ,
Devéri a :
n° ДӘ).
è s un a c c o u c h e m e n t l a b o r i e u x ,
Mais quelquefois, surtout apr
sp ar ai ss en t pa s e n t i è r e m e n t ; le s s i g n e s s’ en
les douleurs ne di
d e la m è r e p a r un e e x p r e s s i o n d' ab at -
traduisent sur la figure
r. — L e dé si r d e d o n n e r un p r e m i e r
tement et de douleu
en es t pa s m o i n s vi f, q u o i q u ' e l l e en
baiser à s o n . en fa nt n'
e. El le lu i so ur it al or s et s' at te nd ri t; m a i s
ait à peine la forc
g r a n d , qu 'e ll e c o n s e r v e à p e i n e su r sa
son bonheur est si
es d e sa d o u l e u r p h y s i q u e . — M a r i e
physionomie les trac
/V ai ss an ce de L o u i s X I I I , d e R u b e n s
de Mé di ci s, d a n s la WP.
iaaa
e Tm

n° 444), offre un admirable exemple


(galerie du Louvre,
s s i o n d i s c o r d a n t e d e d o u c e jo ie m a t e r n e l l e ,
de cette expre anae
Еann
ce

p h y s i q u e . — L a c o u r b e d e so n
unie à u n e fa ib le d o u l e u r
u e , ve rs so n e x t r é m i t é in te rn e, p a r un
sourcil est interromp
li ef d e la té te d e ce so ur ci l. — L e em
zT S

peu d'élévat io n et d e re WELL


zTNE
SERENA
"NE

et d e sa p a u p i é r e in fé ri eu re m o n t r e
modelé d e sa b o u c h e
d e sa jo ie m a t e r n e l l e , é m o t i o n q u i l a i -
l'émo t i o n p r o f o n d e
l a r m e s , c o m m e l' in di qu e un p e u
tendrit p r e s q u e j u s q u ' a u x AQ
AP
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QA
cds
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PP
s
a
A
BRA
AEP
c
c
PP
i ilico

i t é en ba s d e la li gn e na so -l ab ia le .
de concav
e c e t t e c o m b i n a i s o n d e l i g n e s t r é s l é g é r e m e n t
En s o m m e , d
d u i t e s à l a f o i s p a r l a j o i e , p a r l ' a t t e n d r i s s e -
ac c e n t u é e s e t p r o
et p a r la d o u l e u r p h y s i q u e , ré su lt e un e n s e m b l e h a r m o -
ment

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»i E
166 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

nieux, une expression discordante, à son degré le plus faible,


du sourire mélé de douleur physique, expression des plus
gracieuses et des plus touchantes (1)

II.

J'ai écrit précédemment : « Le mouvement du sourcil n'in-


» dique pas seulement un contentement intérieur; il annonce
» aussi la bienveillance, cette heureuse disposition de ате
» qui fait compatir aux peines d'autrui, quelquefois jusqu'à
»l'attendrissement. Unit-on, par exemple, le sourire au
» pleurer modéré, et encore mieux à la contraction légére du

(^) Cette expression excite l'admiration générale. J'ai cependant à signaler


une incorrection qui nuit à son ensemble.— Le modelé qui donne au regard
de Marie de Médicis une légére nuance de douleur physique n'existe pas
du côté gauche. En effet, le sourcil gauche décrit une ligne courbe; sa tête
n'offre pas le relief qui, du cóté opposé, donne à la portion interne de ce
sourcil une forme un peu sinueuse. П en résulte qu'en cachant l'oeil droit,
sa physionomie peint la joie maternelle pure, sans mélange d'aucune dou-
leur, douce expression qui rappelle celle de Jeanne d'Albret, dans la Nais-
sance de Henri IV par Devéria, dont il a été question ci-dessus, page 165.
La téte de Marie de Médicis a donc une expression double qui jette un peu
d'indécision sur celle de sa douleur physique. — Cette expression double est
analogue à celle que j'ai produite expérimentalement dans les figures 26
et 27, où le muscle sourcilier droit est électrisé isolément (voy. l'étude ex-
pressive de cette figure, à la page 35, partie scientifique). — L'incorrection
commise par Rubens échappe, de prime abord, à l'observation, parce que
la contraction douloureuse du sourcil droit, qui est trés faible, contraste peu
avec le sourcil opposé, qui n'est pas douloureux, et parce que la téte, vue de
trois quarts, étant tournée de droite à gauche, le cóté gauche de la face est
peu apparent. — Le Guide a commis la méme faute dans son Ecce Homo du
musée Colona, à Rome. J'en ai fait l'observation critique dans la partie
scientifique de l'album, page 300.
PARTIE ESTHÉTIQUE. — DEUXIEME SÉRIE. 161

| » muscle de la so uf fr an ce , on ob ti en t un e ad mi ra bl e ex pr es -
» sion de comp as si on , ex pr es si on de s pl us sy mp at hi qu es (1 ). »
La figure 80 est destinée à pe in dr e un e sc èn e an al og ue .—
La jeune femme photog ra ph ié e da ns ce tt e fi gu re es t re pr é-
sentée visi ta nt un e fa mi ll e pa uv re ; on re co nn aî t, à so n so u-
rire compatissant (cachez la mo it ié ga uc he de la fa ce ), ou à
son sourire bienveilla nt (c ac he z la mo it ié dr oi te de sa fa ce ),

qu'elle est touchée de la mi sè re et de s so uf fr an ce s de ce tt e


malheureuse famille, et qu e ce se nt im en t lu i a in sp ir é un
acte de charité.

L'expression de la compas si on es t l' ob je t de ce tt e é t u d e;

il importe d'en faire bi en co nn ai tr e ic i le mé ca ni sm e.


J'ai démontré déjà que, sous l' in fl ue nc e de la co nt ra ct io n
du grand zygomatique, on vo it la c o m m i s s u r e de s lé vr es
se mouvoir obliquement en de ho rs et en ha ut , la li gn e na so -

labiale former une courbe à co nv ex it é in fé ri eu re et la p o m -

mette se gonfler. — Toutes les fi gu re s de la pa rt ie sc ie nt i- -

fique de l'album, où le muscle de la jo ie es t m o n t r é d a n s un

état de contraction électrique, on t mi s ce s fa it s en év id en ce


(voyez le s fi gu re s 30 , 31 , 32 , 33 , 34 , 35 , 36 et 37 ). O n co n-
E |
stat e au ss i q u e , d u có té g a u c h e d e la fi gu re 84 , le ri re na -

tu re l a a g i d e la m é m e m a n i e r e su r la c o m m i s s u r e de s lé vr es
es so nt , à to us le s âg es , le s
et sur le sillon naso-labial. Tell
ligne s f o n d a m e n t a l e s e x p r e s s i v e s d e l a j o i e .

(1) Loc. cit., p. 29.


168 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Que l'on veuille maintenant rappeler une des lignes fon-


damentales développées par le muscle du pleurer (le petit
zygomatique), sous l'influence de l'électrisation localisée de
ce muscle : la ligne naso-labiale, ai-je dit, décrit une courbe
à concavité inférieure.
Eh bien! lorsque, par l'électrisation du grand zygoma-
tique, les lignes fondamentales du sourire s'étant développées,
jai mis en action le petit zygomatique (muscle du pleurer)
j'ai toujours vu le sillon naso-labial devenir concave en bas
el se creuser un peu. En méme temps, la forme de la lévre
supérieure de ce cóté est légérement relevée ou retroussée,
au niveau de l'attache inférieure du petit zygomatique.
Pour obtenir une expression juste et harmonieuse par la
combinaison des muscles du pleurer avec le muscle de la joie,
il faut, comme dans le sourire mélé de douleur, que la con-
traction de ces muscles ne dépasse pas certaines limites,
au-delà desquelles l'expression devient grimacante.
Cette expérience m'a quelquefois réussi complétement. Elle
est trés difficile, et je n'ai jamais pu maintenir assez long-
temps la contraction juste au degré convenable pour la repro-
duire par la photographie. Le procédé que j'ai employé dans
la figure 80 est plus simple. J'ai appelé le sourire bienveil-
lant sur la physionomie de mon modèle en agissant sur son
moral (voyez la moitié gauche de la figure 80), et puis j'ai
excité modérément, du côté opposé, le muscle du pleurer
(voyez la moitié droite de la figure 80), Alors le sillon naso-
labial et la forme de la lévre supérieure se sont modifiés à
PARTIE ESTHETIQUE. — DEUXIEME SERIE. 169

droite, ainsi que je l'ai déc rit plu s hau t en rap pel ant l'a cti on
propre de ce muscle, quo iqu e la lèv re inf éri eur e eût con -

servé Ja for me qu' ell e aff ect e dan s le sou rir e. On peu t s'e n
assurer en cachant les partie s de cet te fig ure sit uée s im mé -
diatement au-dessus de la lèv re inf éri eur e. Il en est rés ult é

un sourire bienveillant qui fai t ver ser des lar mes , ou, en

d'autres termes, un sou r i r e d ’ a t t e n d r i s s e m e n t .

Personne ne confondra ce tt e es pè ce de so ur ir e mê lé de

larmes av ec le so ur ir e mé lé de do ul eu r, représenté sur le

de la fi gu re 79 . — Ce n' es t pa s no n pl us ce
côté gauche
même sourire qu'Homère a si ad mi ra bl em en t dé cr it da ns le s
adieux d'Andromaque et d'Hector . Le s la rm es qu e le gr an d

po ët e fa it ve rs er à ce tt e pr in ce ss e qu i se sé pa re de so n ép ou x
de no ir s pr es se nt im en ts , so nt de s la rm es de do ul eu r. En
avec
do nc l' ex pr es si on co mp os ée du ve ud ev ye rd ca ca , pa r
traduisant
laquelle il a voulu peindre ce tt e ém ot io n de l a m e ; en tr a-

duisant, dis-je, trop littéralem en t ce tt e ex pr es si on pa r le s


ri re mé lé de la rm es (l ac ry ma bu nd um ri de ns ), le s
mots : un
auteurs n'ont pas exactement re nd u la pe ns ée d' Ho mè re ,
si on fa it ve rs er de s la rm es , et qu e, bi en
puisque la compas
plus, o n p l e u r e d e b o n h e u r .
аА

Ш.

——À
-——
`=

Les fi g u r e s 8 1 , 8 9 e t 8 3 s o n t d e s t i n é e s à r e p r o d u i r e d e s
s e c t r o - p h y s i o l o g i q u e s q u e j a i f a i t e s , a u p o i n t
expérienc e é l
т
ee
ee
ААА
АНАША
ee
eT

é t i q u e , à d i f f é r e n t s d e g r é s , s u r l e m u s c l e q u i
de vue est h
110 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
met en relief les signes caractéristiques des passions agres-
sives (sur le pyramidal du nez, P, fig. 1).
Ce muscle est tellement développé chez la jeune fille qui
s'est prêtée à ces expériences, que de sa tête, sur laquelle je
viens de peindre l'image des émotions les plus douces et les
plus touchantes, j'ai pu faire une téte de Méduse, de
furie, etc. J'ai aussi rappelé sur sa face les traits de femmes
célèbres dans l'histoire par leur cruauté.
C'est ainsi que, m'étant inspiré de la tragédie de Macbeth,
— l'une des plus belles de Shakspeare, — j'ai essayé de
représenter, dans la figure 81, l'expression que doit avoir lady
Macbeth, quand, apréss' étre assurée que Duncan et ses gardes,
auxquels elle avait fait verser un breuvage narcotique, sont
profondément endormis, et aprés avoir donné à Macbeth le
signal du meurtre, elle attend qu'ilait égorgé le roi, son hóte
et son bienfaiteur.
Je vais rappeler cette scéne, tirée du drame en vers de
J. Lacroix.
LADY MACBETH,

Ce qui les enivra m’exalte ! Ce breuvage


Qui les éteint, m’embrase!... il double mon courage !
Un cri...
(Ecoutant.)

C’est le hibou, lamentable veilleur,


Qui leur jette un bonsoir lugubrement railleur!
(Écartant le rideau.)
La porte ouverte!... Il est à l’œuvre, il y doit étre!...
Les gardiens pesamment dorment prés de leur maitre :
J'ai si bien mélangé leur breuvage du soir,
Que la vie et la mort contestent pour savoir
S'ils sont morts ou vivants... C'est un sommeil de tombe !
PARTIE ESTHÉTIQUE. — DEUXIEME SÉRIE. 171

MACBETH, du fond de la galerie.

Qui va 14%... qui done?... Ah!

LADY MACBETH.

Tout mon courage tombe!...


S’ils allai ent s'éve iller au mili eu du forfa it!
J'avais mis leurs poig nard s prés du lit!. .. Anat héme !
Il devait les trouv er... .. J'au rais frap pé moi- même ,
vieu x père endo rmi (1).
1 Si je n'avais cru voir mon

|
|
C'est au moment où la dy Ma cb et h ex pr im e ce tt e de rn iè re
| pensée que j'ai voulu, dans la fi gu re 81 , pe in dr e so n ex -
pression. — On ne re ma rq ue pa s su r sa ph ys io no mi e l' ai r
terrible qu e je lu i do nn er ai bi en tô t, lorsque je la mon-
sa fu re ur ja lo us e et ho mi ci de .
irerai se laissant emporter par
re ss em bl an ce de sa ro ya le vi ct im e av ec so n pé re en -
Ici la
dormi lui a causé une te ll e ém ot io n, qu e se s fo rc es l' on t ab an -
чыз
a
donnée. Aussi l'ai-j e re pr és en té e to mb an t as si se et co mp ri -
t le s ba tt em en ts de so n cœ ur . — Ma is ce cc eu r
mant fortemen
est de bronze; on le re co nn ai t au re ga rd du r et à l' at ti tu de

menacante qu'elle conserve enco re . — El le ve ut êt re re in e,


méme au p r i x d u s a n g d e so n ro i! — L e c o u r a g e lu i a y a n t
fait défaut, elle a laissé à son é p o u x , d o n t el le es t le m a u v a i s
et à q u i el le a c o m m u n i q u é le s in st in ct s cr ue ls d e sa
génie
a m b i t i e u s e , la c h a r g e d e ce m e u r t r e , et el le a t t e n d ,
rage
le br a s a r m é d ' u n p o i g n a r d , qu 'i l ai t a c h e v é so n œ u v r e ,
c o r e à l u i v e n i r e n a i d e , s' il v e n a i t à f a i b l i r .
préte e n

(1) Acte II, scène үш,

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172 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
La Macbeth de Shakspeare m'a impressionné tout autre-
ment que M. Guizot. — Suivant ce savant traducteur du tra-
eique anglais, le fond de sa nature n'était pas la cruauté;
lady Macbeth n'était qu'ambitieuse. Elle n'aurait vu dans la
mort de Duncan que le plaisir d'étre reine. — Mais doit-
elle étre cruelle la femme à qui Shakspeare a fait dire:
«J'ai allaité, et je sais combien j'aime tendrement le petit
» qui me tette. Eh bien! au moment ou il souriait à ma face,
» j'aurais arraché le bout de mon sein de ses gencives sans os,
» et je lui aurais fait jaillir la cervelle, si je l'avais juré (1). »
— L'amour maternel n'exclut pas la cruauté : lady Macbeth
aimait ses enfants comme la louve aime ses petits.

Dans une autre étude électro-physiologique sur la méme


scene (fig. 82), j'ai essayé de marquer plus fortement le
front de lady Macbeth du sceau de la cruauté. Son regard y
est terrible; — mais ce regard ne peut étre celui d'une
femme chez laquelle un sentiment de piété filiale vient se
mêler à des pensées de meurtre et en modérer l'empor-
tement.

Cette exp res sio n de cru aut é (fi g. 82) pei ndr ait bie n la
Macbeth qui vient de recevoir avec une joie sinistre la nou-
velle de l'arrivée du roi Duncan à Inverness, et qui, en
apprenant qu'il a dessein de passer la nuit dans son cháteau,
conçoit le projet de assassiner. Elle conviendrait mieux à la

(1) Loc. cit., scéne vir, F. Victor Hugo.


PARTIE ESTHETIQUE, — DEUXIEME SERIE. 173

scene ou elle fait appel à ses instincts féroces, dans cette


invocation sauvage : « Venez, venez, esprits qui escortez les
» pensées de mort! Désexez-moi, el du crâne au talon rem-
» plissez-moi toute de la plus atroce cruauté! épaississez mon
» sang... Fermez en moi tout accès, tout passage au remords...
» Que mon couteau aigu ne voie pas la blessure qu'il va
» faire (1) i»

Duncan! le corbeau nous signale


Par ses croassements ton approche fatale!
Démons, changez mon sexe! Accourez, noir essaim,
Et de férocité remplissez tout mon sein|
Épaississez mon sang, et que ce cœur ne laisse
Nul passage au remords!

Venez à moi, du meurtre invisibles ministres!


Venez tous, ennemis de la terre et du ciel!
Soufflez-moi vos poisons ! que mon lait tourne en fiel (2)!

Un muscle destiné à mettre en évidence les signes des plus


mauvaises passions (le pyramidal du nez) ne doit certes pas
— Les traits qui accusent son action
embellir la physionomie.
ne sauraient non plus étre sympathiques.
Cependant la terrible Macbeth que lon voit, dans la

(1) Œuvres complètes de SHAKSPEARE : Macbeth, scène v, traduction de


F. Victor Hugo.
(2) Macbeth, drame en vers de F. Lacroix, acte II, scène I.
Si la figure 82 avait été primitivement destinée à représenter cette scéne,
j'aurais fait prendre à mon modéle un costume en rapport avec la circon-
stance. — On sait que, dans cette scéne, lady Macbeth devait étre préte à
recevoir la visite du roi Duncan dont on lui avait annoncé l'arrivée pro-
chaine,

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SE
17h MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

figure 81, dominée par la volonté de tuer le roi, n'a rien


perdu de sa beauté ! — C'est qu'ici le pyramidal du nez avait
Ча
gS
idporta été trés légérement excité. (On se rappelle que j'avais à
montrer que la fureur homicide de lady Macbeth était mo-
dérée par le sentiment de piété filiale qui était venu tra-
verser son esprit, à l'instant ou elle avait trouvé une ressem-
blance entre Duncan et son pére endormi.)
Au delà de ce degré d’excitation, le pyramidal du nez a,
dans la figure 82, altéré la beauté de mon modèle, bien que
ce muscle n'ait été électrisé que modérément.
La physionomie de cette jeune fille a pu devenir plus
terrible et plus enlaidie encore que dans la figure 82,
par la contraction au maximum de ce petit muscle, que
l'on doit considérer comme l'agent principal et fidéle des
passions agressives et méchantes, de la haine, de la jalousie,
des instincts cruels.
La figure 83, où le pyramidal du nez a été mis à son
maximum de contraction, en est une preuve frappante. Qui
reconnaitra, dans cette figure, la jeune personne dont la
physionomie s'est transfigurée d'une maniére si ravissante,
sous l'influence des lignes expressives de l'amour divin ou
humain, , et d'une émotion qui excite toujour
J s la ymp
svmpathie ,
l'émotion de la douleur? — Je me suis figuré la Macbeth se
précipitant sur Duncan, le poignard à la main, avec cet air
féroce que j'ai photographié dans cette figure 83. On voit
que ses traits assombris sont singuliérement enlaidis. — J'ai
supposé aussi qu'alors lady Macbeth, en reconnaissant une
PARTIE ESTHÉTIQUE. — DEUXIEME SERIE. 115

ressemblance entre le roi Duncan et son pére endormi, n'ose


le frapper et tombe en s'affaissant sur un siége. (Cette scene
n'a pas été rendue par Shakspeare.)
En somme, un enseignement important, au point de vue
de l'influence défavorable exercée par la contraction plus ou
moins forte du pyramidal du nez sur la beauté des traits,
ressort du rapprochement com par ati f des fig. 81, 82 et 83,

Tous les sujets ne conviennent pas également à l'étude

électro-physiologique des lignes expressives produites par


les pass ions agre ssiv es; en d'au tres ter mes , le prin eipa l mus cle
expressif qui est mis en aclion par ces mauvalses passions
n'exerce pas toujours le méme degré de puissance sur le
sourcil.
Ce fait a été démontré expérimentalement dans la partie
scientifique de cet alb um. On se rap pel le, en eff et, qu' apr és
avoir pei nt sur la fac e d'u n vie ill ard déb onn air e (vo yez son
portrait, fig. 3) une expression de méchanceté et méme de
cruauté (voyez fig . 8), par la con tra cti on du py ra mi da du
l
nez, j'ai trouvé ce muscle si fai ble ou si peu dév elo ppé che z
un homme jeune (voyez son portra it, fig . 4), que j'a i pu à
peine, malgré une for te exc ita tio n de ce mus cle , aba iss er la gn
a
tm
Mnra

tète de son sourci l (vo yez la fig . 9). La phy sio nom ie de ce
dernier sujet prit alors, il est vra i, une exp res sio n de du re té;
mais il m'eüt été certaine me nt im po ss ib le de tr ac er su r sa

face les trai ts c r u e l s d ' u n a s s a s s i n .


Tel n'est pas l’état dynamiq u e d e s m u s c l e s m o t e u r s d u
RE
А
p-
с
rm.

ое

н
176 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

sourcil, chez la jeune fille que j’ai choisie pour modèle dans
les études de la partie esthétique de l’album. Les abaisseurs
de son sourcil (le pyramidal du nez et l'orbiculaire supérieur,
P et B, fig. 1) l'emportent sur les élévateurs, le frontal et le
sourcilier (A et O, fig. 1). Ce dernier muscle est méme si
faible, que pou r le met tre en acti on, dan s les figu res 75 et 76

(par tie scie ntif ique ), j'ai dû emp loy er un cou ran t inte nse,
tand is qu' une exci tati on com par ati vem ent bea uco up plu s
faible du pyramidal du nez a pu donner à cette jeune fille
les traits d'une furie.
Pour compléter l'expression des passions agressives, il faut
associer à l'abaissement de la téte du sourcil l'abaissement
des commis sur es labi ales . — Ces mou vem ent s s'o bti enn ent
électr o-p hys iol ogi que men t, par la con tra cti on com bin ée du
pyramidal du nez et du tr ia ng ul ai re de s lè vr es . — Or , co mm e
chez mon modéle, le s co in s de la bo uc he so nt ab ai ss és na tu -

rellement (voyez son port ra it , fi g. 74 ), 1 n’ a su ff i, po ur pr o-

duire les expériences phot og ra ph ié es da ns le s fi gu re s 81 , 82


et 83, de faire co nt ra ct er so n mu sc le py ra mi da l du ne z. (O n
appréciera bien sur ces fi gu re s l' in fl ue nc e ré ci pr oq ue de la
bouche et de l'œil, en ca ch an t al te rn at iv em en t l' un e ou
l'autre d e ce s pa rt ie s d e la fa ce .)

De tout temps le tr ai t ph ys io gn om on iq ue fo nd am en ta l
de la méchanceté et des instin ct s cr ue ls (l a di re ct io n ob li qu e
du sourcil de dehors en de da ns et de ha ut en ba s, pa r

le fait de l'abaissement de la tê te du so ur ci l) a ét é pa rf ai te -
PARTIE ESTHÉTIQUE. — DEUXIÈME SÉRIE. - 177

ment senti. C'est en eff et av ec ce tt e ‘o bl iq ui té du so ur ci l,

et en l'exagérant, qu e l' on a re pr és en té le gé ni e du ma l, le
!
démon.
se re co nn ai t au ss i su r la ph ys io -
Ce signe de la méchanceté
qu i in st in ct iv em en t fo nt le ma l po ur le
nomie des ho m m e s

mal, qu 'i ls s a r m e n t de la p l u m e ou d u po ig na rd ; le s ty ra ns
vi e n' a ét é qu 'u ne lo ng ue su it e de cr ua ut é en po rt en t
dont la
te in ef fa ca bl e. Vo ye z, pa r e x e m p l e , le
généralement le stigma
N é r o n : la p h y s i o n o m i e es t au re po s; le s tr ai ts
portra it de
é ou de Ја cr ua ut é qu i la di st in gu en t, y so nt
de la méchancet
du s à la p r é d o m i n a n c e de fo rc e to ni qu e du p y r a m i d a l d u
lo pp ée pa r l' ex er ci ce fr éq ue nt de ce s ma uv ai se s
nez, déve
passions.
e s p a s s i o n s a g r e s s i v e s e t c r u e l l e s e n m o u v e -
L’expression d
e s q u e t o u j o u r s é t é é g a l e m e n t b i e n s e n t i e . J ' e n
ment a pr
m i r é u n e x e m p l e r e m a r q u a b l e d a n s l a C o n j u r a t i o n
ai ad
r S a l v a t o r R o s a ( F l o r e n c e , p a l a i s P i t t i ) . L e s
de Catilina pa
e l e u r p h y s i o n o m i e s o i t a u r e p o s o u e n m o u -
conjurés, qu
e x p r e s s i o n d e m é c h a n c e t é e t d e f é r o c i t é
vement, ont une
t é r i s é e , à d e s d e g r é s d i v e r s , p a r l a b a i s -
parfaitement carac
e g o n f l e m e n t d e l a t é t e d u s o u r c i l , p a r l e p l i s s e -
sement et l
l e t c u t a n é d e l a r a c i n e d u n e z , enfin par
ment tr a n s v e r s a
o b l i q u e d u s o u r c i l d e d e h o r s e n d e d a n s e t d e
la direction
S a l v a t o r R o s a a v a i t , s a n s a u c u n doute, choisi
hauten b a s .
l e s b a n d i t s d o n t i l f a i s a i t s e s c o m p a g n o n s
s e s m o d e l e s p a r m i
d a n s s o n t a b l e a u , d e s t y p e s q u e l ' o n
habi t u e l s ;i l a m o n t r é ,
e e n g r a n d n o m b r e d a n s l e s b a g n e s .
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178 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Il est arrivé cependant que, s'écartant de la nature, les


artistes ont commis des erreurs de détail, nuisibles à l'effet
de l'expression, erreurs qu'ils auraient certainement évitées,
s'ils avaient connu le mécanisme de l'action propre du pyra-
midal du nez.
Bien que ce mécanisme ait été exposé déjà dans la partie
scientifique de l'album, il me parait utile de le rappeler
sommairement de nouveau. J'ai démontré que le point fixe
de ce muscle est toujours en bas, et conséquemment que sa
lerminaison supérieure étant mobile et se faisant à]a peau,
dans l'espace intersourcilier, au niveau de la téte des sourcils,
sa contraction doit nécessairement. tirer la peau de haut
en bas, de telle sorte qu'elle la plisse plus ou moins, surtout
à un certain âge, sur la racine du nez, tandis qu’elle la tend
sur la partie médiane du front. Ces faits ressortent des ex-
périences représentées sur les figures 81, 82 et 83, comme
ils avaient été démontrés dans la partie scientifique (voyez
les fig. 19, 20, 21, 22, 25, 211 et 25).
Une observation longue et attentive m'a convaincu que,
sur tous ces faits, la nature est en parfait accord avec l'expé-
rimentation ;trop souvent cependant ils ont été méconnus
dans la pratique de l'art. — Je regrette d'avoir à constater,
par exemple, que l'un des maitres les plus illustres de
l'art contemporain, Paul Delaroche, a commis une faute
grave dans son tableau de lAssassinat du président Duranti,
el qu'il s'est écarté des principes qui découlent nécessaire-
ment des observations que je viens d'exposer. — Avant
PARTIE ESTHÉTIQUE. — DEUXIEME SÉRIE. 179

de le démontrer, je rappellerai la légende de ce beau


tableau.
Duranti, pr és id en t du pa rl em en t de To ul ou se , fut op po sé

à la Ligue, et tenta inutilement de ca lm er le pe up le so ur de -

ment agité à l’occasio n de la mo rt du du c de Gu is e. Fo rc é de


se réfugier dans un couv en t av ec sa fe mm e et ses de ux en -

est dé co uv er t pa r la po pu la ce , qu i, ma lg ré l'o p-
fants, Duranti
de s mo in es , de s pr ét re s et de sa fam ill e, l' en tr ai ne
position
hors du co uv en t et l'a ssa ssi ne.
L'artiste a choisi le moment o ù la po pu la ce fa it ir ru pt io n
l' as il e où Du ra nt i s' es t ré fu gi é av ec sa f e m m e et se s
dans
tt e b a n d e m e n a c e r du po in g le
enfants. On voit le chef de ce
président Duranti, dont la no bl e p h y s i o n o m i e re st e ca lm e.

so nt ro ux ; se s tr ai ts gr os si er s et
Les cheveux de cet homme
n. De la ro ch e lu i a d o n n é un e
durs inspirent de la répulsio
expression de haine féroce en ab ai ss an t ob li qu em en t de de -
hors en de da ns so n so ur ci l ép ai s, et en lu i pl is sa nt tr an s-
versalement la peau de la raci ne du ne z. — Ce m o u v e m e n t
dé mo nt re au ph ys io lo gi st e qu e le py ra mi da l du ne z
expressif
co nt ra ct é, et qu e la pe au de la pa rt ie mé -
est puissamment
du fr on t do it êt re at ti ré e en ba s et né ce ss ai re me nt
diane
a r o c h e , a u c o n t r a i r e , a p l i s s é t r a n s v e r s a l e m e n t
tendue. Del
r é g i o n d u f r o n t , c o m m e o n l ' o b s e r v e s o u s
“la peau de cette
u r c i l i e r , m u s c l e d e l a d o u l e u r ( v o y e z t o u t e s
l'influence d u s o
r é e s à l ' é t u d e d e c e m u s c l e ) , q u i , a n t a g o -
les figures consac
élève la téte du so u r c i l . Il e s t d o n c
niste du pyramidal,
m é c a n i q u e m e n t l e m o d e l é d u f r o n t d e c e t
incontestable que
480 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

homme ne peut coexister avec le mouvement imprimé à


son sourcil. C'est plus qu'une faute d'orthographe ;car bien
que les lignes expressives fondamentales de la haine et de
la cruauté (l'obliquité du sourcil, le relief et les rides trans-
versales de la racine du nez) soient exactement rendues,
la présence des rides transversales médianes qui constituent
les lignes secondaires de la douleur, expression toujours
sympathique, diminue considérablement l'effet de l'expres-
sion de méchanceté que Delaroche a voulu donner à ce chef
de bande.

Le pyramidal du nez étant le seul muscle qui abaisse la


téte du sourcil pour peindre les instincts cruels, de méme
que le muscle sourcilier en éléve la téte pour exprimer la
douleur, on ne doit pas s'étonner qu'il puisse, comme ce der-
nier muscle, se contracter isolément sous l'influence de cer-
taines émotions. Ordinairement, toutefois, il se contracte avec
Vorbiculaire supérieur (О, fig. 1); alors le sourcil est abaissé
en masse, tout en conservant sa direction oblique de dehors
en dedans et de haut en bas, si l'individu se laisse em-
porter par des instincts méchants ou cruels.
En appelant le pyramidal du nez, muscle des passions
agressives, j'ai voulu donner à entendre qu'il n'était pas seu-
lement au service de certaines mauvaises passions, comme la
méchanceté et les instincts cruels.
П est en effet des sentiments légitimes et méme louables
qui nous portent à devenir agressifs envers nos ennemis.
rs
nc

PARTIE ESTHÉTIQUE. — DEUXIEME SÉRIE. 181

Ainsi l'honneur offensé excite la colère et demande ven-

geance 5 l'homme s'arme pour la liberté et contre ses | е

oppresseurs. Dans toutes ces conditions, l'homme peut


dev eni r agr ess if; l'e xpr ess ion s'e n tra dui t par le fr on ce - E
ment des sourcils et par leu r ab ai ss em en t en ma ss e (so us
l'influence de l'action co mb in ée du py ra mi da l du ne z et de
la ir e s u p é r i e u r ) . A l o r s , on le c o n c o i t , si d a n s l ' e m p o r - ust.

l'orbicu РРР
nm

tement de la passion, l'instinct de la cr ua ut é ne pr éd om in e at


cti

pas, l'abaissement de la tête du so ur ci l ne se ra pa s tr ès pr o-


noncé; cet abaissement ne sera pa s m é m e ap pr éc ia bl e, si le
muscle qui représente cette pass io n es t au ss i pe u dé ve lo pp é
que ch ez le su je t re pr és en té da ns le s fi gu re s 4 et 9 .

Ces nuances diverses de l’ ex pr es si on ag re ss iv e on t ét é

généralement bien rendues dans le s ar ts pl as ti qu es . Po ur le s

fa ir e mi eu x co mp re nd re , je pu is en mo nt re r un ex em pl e

le tableau de Prudhon, in ti tu lé : la Ju st ic e et la Ve n-
A dans
i n e p o u r s u i v a n t le C r i m e (g al er ie d u L o u v r e , n° 4 5 9 ) .
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Je d o i s r a p p e l e r l a l é g e n d e d e c e t t e b e l l e c o m p o
] j|I
d a n s u n l i e u d é s e r t , h é r i s s é d e r o c h e r s , é c l a i r é
| «A gauche,
n , v é t u d ' u n e (
par la lune, u n h o m m e , u n p o i g n a r d à l a m a i
e a u , s ' é l o i g n e r a p i d e m e n t . A d r o i t e , es t
tunique et d'un mant
a r te rr e le c o r p s d ' u n j e u n e h o m m e a s s a s s i n é . A u -
élendu p
de ss us de la vi ct im e, vo le nt da ns le s ai rs la V e n g e a n c e te na nt
|
une torche, préle à saisir le me ur tr ie r, et la Ju st ic e, pe rs on ni fi ée
1
» ( N o t i c e su r le s t a b l e a u x du
par les balances et le glaive.
Lo u v r e , F . V i l l o t )
agn
ae
182 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

La figure échevelée de la Vengeance, dont la main crispée


va saisir le meurtrier, a une expression d'indignation et de
colére; son regard est menacant et terrible, mais sans étre
cruel; ses sourcils froncés ont une direction horizontale. —
Cain, poursuivi par la Justice et la Vengeance divine, fuit
épouvanté; mais l'oeil du fratricide est cruel et féroce. Cette
ec pression est produite par l'abaissement de la téte du sourcil
(dont la direction est conséquemment oblique en bas et de
dehors en dedans), par le gonflement de l'espace intersour-
cilier. — Les traits grossiers de Cain et ses membres trapus
ne font qu'ajouter à l'énergie de cette expression farouche
et à la répulsion qu'il inspire.
La jeune fille dont le muscle des passions agréssives est
puissant au point de tracer, par sa contraction électrique
isolée, les signes de la méchanceté et des instincts les plus
cruels, ne peut cependant exprimer volontairement ces
mêmes passions. — J'ai constaté ce même phénomène sur
un grand nombre de sujets. — N'est-il pas permis d'en con-
clure que le muscle agressif, de la méchanceté, etc., est un
de ceux qui obéissent le moins à la volonté, et que le plus
ordinairement il est mis en jeu seulement par l'instinct ou
par la passion dont il est l'agent expressif essentiel?
On remarque que le muscle qui exprime un sentiment con-
iraire au muscle de l'agression, le muscle de la bienveillance
(l'orbiculaire inférieur, E, fig. 1), est également rebelle à la
volonté, et n'obéit qu'à ce doux mouvement de l'àme qui
rend le regard sympathique, comme sur la moitié gauche
PARTIE ESTHETIQUE. — DEUXIEME SERIE. 183

| de la figure 80. — J'y vois une prévoyance de la nature, qui


n’a pas pe rm is qu e l'o n pu t fa ci le me nt di ss im ul er ou fe in dr e
les lignes expressives à l' ai de de sq ue ll es l' ho mm e pe ut di s-
tinguer ses a m i s d e se s e n n e m i s . КЕЧ

IN rTIRIT

15
om
tiic

| «Tl me sera facile de démont r e r qu 'i l n' es t pa s d o n n é à


3
si mu le r su r sa fa ce ce rt ai ne s ém ot io ns , et qu e
» l'homme de
» l'observateur attentif peut to uj ou rs co nf on dr e un so ur ir e
t e pr op os it io n qu e ja i fo rm ul ée p r é c é d e m -
» menteur. » Cet
en pr ot es ta nt co nt re l' as se rt io n d' un g r a n d ph il o-
ment (4),
sophe, D e s c a r t e s , q u i p r é t e n d a i t q u ' o n p e u t au ss i bi en se
|
ac ti on s d u v i s a g e et d e s y e u x p o u r d i s s i m u l e r se s
| servir des
q u e p o u r le s d é c l a r e r ( 2 ) ; ce tt e p r o p o s i t i o n , di s- je ,
1 passions
re ss or t de s fa it s et de s c o n s i d é r a t i o n s e x p o s é s d a n s le c h a -
|
pitr e V I d e la pa rt ie sc ie nt if iq ue d e l' al bu m.
fe t, q u e l ' é m o t i o n d e l a j o i e f r a n c h e s ' e x p r i m e
J'ai dit, en ef
sur la f a c e p a r l a c o n t r a c t i o n . c o m b i n é e d u g r a n d z y g o m a - 14
g . 1 ) e t d e l ' o r b i c u l a i r e i n f é r i e u r ( E , f i g . 1 ) ; q u e l e
| 4 tique (I, fi d
a v o l o n t é , m a i s q u e l e s e c o n d ( m u s c l e d e l a
| | premier obé i t à l
de l'amitié et des impres s i o n s a g r é a b l e s ) e s t
№. bienveillance,
e n t m i s en j e u p a r le s d o u c e s é m o t i o n s d e l a m e ;
seulem
fa us se , le ri re m e n t e u r , ne s a u r a i e n t p r o -
enfin, que la joie
l a c o n t r a c t i o n d e c e d e r n i e r m u s c l e .
voquer

|
f a s c i c u l e , p . 9 2 .
(1) Loc. cit., 1"
o n s d e Г а т е , 2 ° p a r t i e , a r t . 1 4 5 .
(2) L e s p a s s i
А
gm

|
2

|
Ж
184 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

On a vu, dans les figures 30 et 32 (partie scientifique), les


signes différentiels de la joie vraie et de la joie fausse, signes
caractérisés, pour la premiére, par une dépression horizon-
(ale, située au-dessous de la paupière inférieure (voy. la
figure 30 qui représente le rire naturel), et pour la seconde,
par l'absence de cette dépression (voy. la figure 34, oü le
muscle grand zygomatique est électrisé isolément, du cóté
droit). — Personne n'a pu confondre ces deux sortes de rire,
parce qu'ils sont à leur maximum. Le rire faux de la moitié
droite de la figure 30 contraste en effet avec son regard im-
passible. Qui prendrait cette espéce de rire convulsif, désa-
agréable, pour celui de la gaieté?

Le sourire faux, produit par l'action isolée du grand zygo-


matique, à un faible degré de contraction, est, de prime
abord, plus trompeur que le rire précédent, bien qu'un
observateur attentif s'y laisserait prendre difficilement.
L'étude expérimentale de cette expression est représentée
sur la figure 48. — Lady Macbeth m'en a fourni le sujet.
Apprenant l'arrivée du roi Duncan, elle a concu et arrété le
projet de l'assassiner; elle a réveillé ses instincts cruels et
appelé à son aide les esprits infernaux ; — et cependant
elle l'accueille, le sourire sur les lévres, en protestant de son
affection!
LADY MACBETH.

Ah! pour tant de bienfaits et de faveurs si grandes,


Nos priéres encor sont de pauvres offrandes.
- жу”

wm
TU
ФФс
a"4 C
an

PARTIE ESTHÉTIQUE. — DEUXIEME SERIE. 185


iE.
guum
ant
m
a

LE ROI.

Oh! qu el si te en ch an te ur ! ma po it ri ne s' en iv re
D'un air doux et lé ge r, d' un ai r qu i fa it re vi vr e:
On oublie à la fo is ,et le sc ep tr e qu i pé se , sВЕ

———

Et la fourbe de ce ux q u ' o n a i m a i t ! O n s’ en do rt
in gr at s d' un pe rf id e C a w d o r .
Loin des complots tin
ooo

MACBETH, tressaillant.
RAS

Cawdor !

LE R O I , a v e c u n s o u p i r .

r e s u r s o n v i s a g e . . .
Si l'on pouvait li
|
LADY MACBETH.
|
| ү
Sire, quelle tr i s t e s s e ? E h q u o i l . . .
|
| :
| LE ROI.
E
| е
| C’est un nuage.
К.
|
LADY MACBETH.
|

r o u t e a d û v o u s é p u i s e r . . . . .
| Une si lon g u e
E. t a b l e e t p u i s v o u s r e p o s e r ,
Venez vous met t r e à
g n e u r ! ( 1 ) . . . . .
Cher sei
| |

r o n o n c é c e t t e p a r o l e a f f e c t u e u s e ,
C'est au momen t o t e l l e a p
r e p r é s e n t e r l a d y M a c b e t h d a n s
cher s e i g n e u r ! q u e j‘ a i v o u l u
la figure 81. j e
l ' e x p r e s s i o n d e c r u a u t é q u e
On a v u , d a n s l a f i g u r e 8 2 ,
d e s o n h o r r i b l e i n v o c a t i o n .
i d o n n é e , s o u s l ' i m p r e s s i o n
| lui a

; a c t e I l , s c è n e I V :
(4) Loc. c i l .
185 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
Mais trés habile dans l'art de la dissimulation, lady Macbeth,
en allant recevoir son roi, a déjà fait disparaître les dernières
traces de son emportement furieux, et sa bouche veut se
composer un sourire trompeur, comme elle a su faire entendre
des paroles affectueuses et menteuses.
Là heureusement s'arréte son pouvoir sur sa physionomie.
Il ne lui est pas donné d'imposer à son regard une expression
sympathique, en harmonie avec son sourire.
L'attitude et le geste que j'ai donnés à mon modèle sont
bien en rapport avec cette invitation faite au roi par lady
Macbeth :

Venez vous mettre à table et puis vous reposer.

Sa bouche est souriante en disant : cher seigneur. —


Mais quel sourire (cachez la moitié droite de la bouche et
de la joue)! voyez comme l'oeil est froid et glace ce sou-
rire ! — C'est un sourire qui tue, et Duncan, qui, au souvenir
de la trahison de Cawdor, s'écrie tristement : « Si l'on pou-
vait lire sur le visage », ne se laisserait certainement pas
tromper par cette expression menteuse, s'il n'était pas
aveuglé par la bonté de son cœur.

Il ne faut pas, toutefois, exagérer la signification de cette


espéce de sourire, qui souvent n'est qu'un simple sourire de
politesse, de méme qu'il peut cacher une trahison. — Chez
lady Macbeth, il devait exciter la défiance de Duncan, parce
qu'il était en désaccord avec ses protestations d'amour,
еар
зене
ai
Uh
AM
atin
tia
eat

PARTIE ESTHETIQUE. — DEUXIEME SERIE, 187

tandis que, da ns d' au tr es ci rc on st an ce s et da ns le s si mp le s


av ec la so ci ét é, on so ur it po li me nt de s lé vr es , al or s
rapports unes
Ie

mème qu e l' on es t mé co nt en t ou qu e l' âm e es t da ns la tr is -


— Lo rs qu e j' ai fai t l' ex pé ri en ce qu i es t le su je t de la
tesse.
figure 84, mon modéle était de tr és ma uv ai se hu me ur ;
son regard était froid et les co in s de sa bo uc he un pe u ab ai ss és

du cô té ga uc he , la mo it ié de la bo uc he et la pa rt ie
(cachez,
inférieure de la joue). Dès qu e j' eu s pr od ui t la co nt ra ct io n

légè re du gr an d zy go ma ti qu e ga uc he (c ac he z le s pa rt ie s se m-
et h,
MITT
DINI
NS
QM
d
CONNER
PP
rtt
PPP
Rh
Tp
PN
qe

blab le s du cô té op po sé ), le so ur ir e fa ux de la dy Ma cb
ci -d es su s dé cr it e, se pe ig ni t su r sa ph ys io -
dans la scène
nomie.

L'électrisation, dans cette expé ri en ce , a ét é pa rf ai te me nt

au g r a n d z y g o m a t i q u e dr oi t; au ss i le s pa up ié re s
limitée
de ce cóté sont-elles restées i m m o b i l e s , c o m m e du có té

opposé. J'ajouterai que l'exci ta ti on él ec tr iq ue au m a x i m u m

peut ét re ég al em en t bi en lo ca li sé e da ns le g r a n d z y g o m a -
e je un e fi ll e, et qu e se s pa up iè re s n' en ép ro uv en t
tique de cett
m e n t , et qu e Yo n ne vo it pa s, ch ez el le , de
aucun mouve
te s se fo rm er au ni ve au de l' an gl e ex te rn e de
rides rayonnan
ch ez le vi ei ll ar d de s fi gu re s 30 , 32 , pa rc e qu e
l'œil, comme
li gn es ex pr es si ve s se co nd ai re s qu i n' ap -
ce s ri de s so nt de s
para is se nt q u ' à un ce rt ai n á g e ou ch ez de s su je ts tr és
amaigris.
r i s a t i o n e x a c t e d u g r a n d z y g o m a t i q u e p e r m e t
Cette élect
ici d'exposer l'étude de l'infl ue nc e ex pr es si ve ré ci pr oq ue de
188 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

l'œil au repos et du mouvement modéré des commissures


labiales propre au sourire, étude qui a déjà été faite, dans
la partie scientifique, à l’occasion de la contraction au maxi-
mum du graud zygomatique (voy. les figures 30 et 32). —
Si la partie du visage située au-dessous du nez est couverte, le
regard de la figure 84 parait froid et sec; — mais dés que du
côté gauche la moitié droite de la lèvre est démasquée, l'œil
semble s'égayer et les traits s'épanouir un peu, bien que la
contraction du grand zygomatique soit très légère. Cette illu-
sion, quelque faible qu'elle soit , en impose au premier
abord, sans toutefois provoquer la sympathie.
Mais qu'au sourire des lévres vienne se joindre le doux
regard que l'on voit sur la moitié gauche de la figure 80, à
l'instant on se sent attiré irrésistiblement par la sympathie.
Ici la paupiére inférieure a été creusée transversalement, à
une certaine distance de son bord libre, par le muscle de la
bienveillance (orbiculaire inférieur), dont l'étude expressive
a été exposée déjà dans le chapitre VI.
Je lerminerai ce paragraphe en rappelant ce que j'ai dit
de ce muscle à la page 63 dela partie scientifique de l'album :
« Le muscle qui produit ce relief de la paupiére inférieure
» n'obéit pas à la volonté, il n'est mis en jeu que par une
» affection vraie, par une émotion agréable de l'âme; son
» abstention dans le sourire démasque uu rire faux. »

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| TABLEA U X S Y N O P T I Q U E S
|
| DES FIGURES DE L'ALBUM
P ct

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Ja i ré un i d a n s n e u f t a b l e a u x s y n o p t i q u e s , so us f o r m e
l l o n s , le s té te s de s 8 2 fi gu re s q u i c o m p o s e n t site
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de petits médai
sc ie nt if iq ue el la pa rt ie e s t h é t i q u e d e l ' a l b u m d u
la partie
Mécanisme de la physionomie h u m a i n e . — C e r t a i n e s d e ce s
têtes sont répétées de mani ér e à ne mo nt re r qu 'u ne mo it ié

des figures sur lesquelles j'ai prod ui t un e ex pr es si on di ff ér en te ,


té de la fa ce . Il en ré su lt e qu e ce s ta bl ea ux
de chaque có
synoptiques se c o m p o s e n t de 10 2 té te s.
En voici l'utilité : i
i n d i q u é , d a n s l e s l é g e n d e s d e s f i g u r e s , c o m m e n t
1° J'ai \
||

c o m p a -
к

on doit ca c h e r a l t e r n a t i v e m e n t , p o u r en fa ir e l' ét ud e Hi
ү
i v e r s d e s f i g u r e s q u i o n t u n e e x p r e s s i o n Н
rative, les traits d
u x s y n o p l i q u e s r e p r é s e n t e n t c e s e x p é -
double. Les tablea
e t r e n d e n t a i n s i p l u s f a c i l e e t p l u s é v i -
riences toutes faite s ,
l i g n e s e x p r e s s i v e s d e l a p h y s i o n o m i e
dente l'analyse des
, à l a r i g u e u r , p o u r f a i r e c o m p r e n d r e
hu m a i n e . I s s u f f i s e n t
p e m e n t s e x p o s é s d a n s l e t e x t e d e l ' o u v r a g e .
les déve l o p
o d i f i c a t r i c e d e c e r t a i n e s l i g n e s e x p r e s s i v e s
> L'influence m
sur le s au tr es tr ai ts d u vi sa ge es t a s s u r e m e n t , au po in t de vu e
| 16

RR OE > CRE d
= Я Ст RTS
7777 77 y^ DEEST © |
SS PT > |
190 MÉCANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.
de la pr at iq ue de s art s pl as ti qu es , un de s fai ts les pl us im -
portants qui aient été mis en lumière par les expériences
électro- ph ys io lo gi qu es ex po sé es da ns le co ur s de mo n ou vr ag e
sur le mécanisme de la physionomie humaine. Or les tableaux
synoptiques faci li te nt l' ét ud e de ce ph én om èn e; qu e j' ap pe l-
ler ai co nt ra st e si mu lt an é de s li gn es eæ pr es si ve s de la fa ce (1 ).
Lo rs qu e l’o n re ga rd e al te rn at iv em en t, en em pl oy an t le
procédé in di qu é da ns les lé ge nd es , ch aq ue cô té de s fi gu re s
dont l'expres si on est do ub le , on re co nn aî t bi en les di ff ér en ce s
qui existent entre les deux cótés de la face. Cependant le
temps que l'on a mis à cacher l'un de ces cótés, faisant
perdre en partie le souvenir des traits auxquels on veut com-
parer ceux que l'on regarde, on conçoit combien il est préfé-
rable d'avoir constamment sous les yeux chacune des moitiés
de la face; alors leurs caractères distinctifs deviennent plus
frappants et la démonstration du probléme à résoudre est
plus facile.
Prenons seulement pour exemple les quatre figures 78 du
tableau ҮШ. La première de ces figures (78) montre l'expé-
rience telle qu'elle a été faite des deux cótés à la fois; vue
dans son ensemble, ce n'est qu'une expression grimacante,
car, de chaque cóté de la face, un muscle différent est mis

(^) Ce phénoméne me semble pouvoir étre ainsi dénommé, en raison de


son analogie, comme је l'ai déjà fait observer (1° fascicule, p. 26), avec
l'illusion produite sur la vue par des couleurs ou des teintes différentes rap-
prochées les unes des autres; ce que M. Chevreul a appelé contraste simul-
tané des couleurs. (Voyez son livre : De la loi du contraste simultané des
+
ae
aa

couleurs, et de l'assortiment des objets colorés.)


Ai
ae

I
a

a
TABLEAUX SYNOPTIQUES. 191

isolement en action. — Deux autres figures ("78 et Mii

laissent voir seulement l' un e de s mo it ié s de la bo uc he , de

telle sorte que leur co mp ar ai so n de vi en t fa ci le et de s pl us


concluantes. Ainsi l'œil pa ra it f r o i e
d t dé da ig ne ux da ns la

" 7 8 , ta nd is qu 'i l es t ga i et mo qu eu r da ns la fi gu re 7 8 ,
figure
Cependant il n’existe, en réalit é, au cu ne di ff ér en ce en tr e ce s
ca r lo rb ie ul ai re de s pa up iè re s se co nt ra ct e ex ac te -
yeux;
m é m e ma ni er e, de ch aq ue cô té ; ce do nt on es t
ment de la
co nv ai nc u, lo rs qu e l' on ca ch e le s pa rt ie s si tu ée s
parfaiteme nt
du ne z, c o m m e da us la fi gu re u w
au-dessous
apparente du r e g a r d r é s u l t e d e l ' i n -
Cette modification
l ' œ i l p a r l a f o r m e d e l a b o u c h e . L ' e s -
fl u e n c e e x e r c é e s u r Hátt

q u e l ' o n é p r o u v e a l o r s , e s t b i e n p l u s g r a n d e ,
pèce d'illusion
килин

n a c o m p a r a t i v e m e n t s o u s l e s y e u x l e s e x p é r i e n c e s
lorsque l'o =
N—

l e s d e u x f i g u r e s " 1 8 e t " 7 8 , q u e l o r s q u e
représentées dans
it
i

e r n a t i v e m e n t l ' u n d e s c ô t é s d e l a f i g u r e ' 7 8 ,
l'on cache alt
e j e l ' a i i n d i q u é d a n s l e t e x t e d e l ' a l b u m . |
ainsi qu E.
IERI

a p p l i c a b l e s à t o u t e s l e s f i g u r e s à d o u b l e |,
Ces considérations,
e s c i e n t i f i q u e e t d e l a p a r t i e e s t h é t i q u e ,
expression de la part i
i t é d e s t a b l e a u x s y n o p t i q u e s p o u r l ' é t u d e d u
d é m o n t r e n t l ' u t i l
s l i g n e s e x p r e s s i v e s d e l a f a c e .
contraste de MR
LUS
tato
Eva
turpis
eoque
y

r d a n s c e s t a b l e a u x s y n o p t i q u e s
3° J'aié g a l e m e n t f a i t e n t r e
n ' e s t p a s d o u b l e , a f i n q u ' e n p r é -
les tètes do n t l ' e x p r e s s i o n
e t o u t e s l e s f i g u r e s q u i c o m p o s e n t
sentant ain s i l ' e n s e m b l e d
l e m e n t l e s é t u d i e r c o m p a r a t i v e m e n t .
l'alb u m , o n p u l s s e f a c i

e s c i e n t i f i q u e o n t d û l ê t r e r é d u i t e s d e s
Les tétes de la parti
492 MECANISME DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

deux tiers, po ur fai re pa rt ie de s ta bl ea ux sy no pt iq ue s, co m-


posés chacun de 16 fi gu re s. Co ns éq ue mm en t, les li gn es ex -
pressives sont mo in s ap pa re nt es et mo in s fac ile s à ét ud ie r
dans tous le ur s dét ail s. — D' un au tr e có té , ces ta bl ea ux
synoptiques ne présente nt pa s l' at ti tu de et le ge st e, qu i, su r
les figures entiéres de la pa rt ie es th ét iq ue , vi en ne nt en ai de
à l'expression de la ph ys io no mi e et lui do nn en t un e si gn i-
fication plus grande et quelquefois spéciale.
En somme, si le s ta bl ea ux sy no pt iq ue s ne sa ur ai en t su p-
pléer les figures isolées de l' al bu m, do nt il s so nt le co m-
plément, ils ont l' av an ta ge de mo nt re r ré un i ce qu 'o n a vu
séparé; ils perm et te nt d' em br as se r d' un co up d' œi l ce qu i
west apparu qu’iso lé ; il s fo rm en t en fi n le ré su mé de s dé ve -
loppements, la synthése de s pr in ci pe s qu i co ns ti tu en t la
grammaire et l' or th og ra ph e de la ph ys io no mi e hu ma in e.
TABLE DES MATIERES
DE LA

PARTIE ESTHETIOUE

„ v
Е e + Xe MET
ОВОМЕ.
su r le m é c a n i s m e de la ph ys io -
Études électro-physiologiques
Pet i E E |

PREMIERE SÉ RI E, fi g. 74 , 75 , 76 , 77 , 78 . .

AGEN. с К ьш co «Der ENSE. voe


. . s + «+« + + + + + + + + + te
EXPLICATION DE LA LÉGENDE.
re pr és en te le po rt ra it du mo -
I. Considérations sur la figure 74, qui
Hm NU ox a MEE e dr ps а rs 144

ns su r la fi gu re 75 , qu i re pr és en te la pr iè re do ul ou re us e,
II. Co ns id ér at io
ga uc he de la fa ce , et la pr iè re av ec
avec résignation, du côté
Fe e CO NC LU E. o La el v o ЛАА
un peu de tristesse,
su r la fi gu re 76 , qu i re pr és en te la pr iè re av ec do u-
III. Consid ér at io ns
fa ce , et la pr iè re ex ta li qu e,
leur extreme, du côté gauche de la
Eso e r c t E E е В
D c dE.
gu re 7 7 , q u i r e p r é s e n t e l ' a m o u r cé le st e, d u
IV. Considératio n s su r la fi
tr e, du có té dr oi t de la fa ce . . .
côté gauche, et l'amour terres
gu re 7 8 , q u i r e p r é s e n t e u n e sc én e de co qu et -
ү, Considération s su r la fi
ir e m o q u e u r , d u có té g a u c h e de la fa ce , et av ec
terie, av ec so ur
UmoL nr ES е у Fix
regard dédaigneux, "IE

DEUXIÈME SÉRIE, fig. 79, 80 , 81 , 82 , 83 , 84 . . . . .


Е it roro с. et s
DE Eo. Pu

EXPLICATION DE LA LÉGENDE, . , . eee > WP


194 TABL E DE S MA TI ÈR ES DE LA PA RT IE ES TH ÉT IQ UE .
I. Considératio ns sur la fig ure 79, qui rep rés ent e la joi e mat ern ell e
mélde de douleur (rire mélé de larmes douloureuses), du côté
gauche de la face, et la joie maternelle compléte, du cóté droit.

II. Con sid éra tio ns sur la fig ure 80, qui rep rés ent e la cha rit é ave c sou -
rire bienveillant, du côté gauche de la face, et avec attendris-
sement (sourire mélé de larmes), du cóté droit. .
Ill. Consid éra tio ns sur les fig ure s 81, 89, 83, qui rep rés ent ent lad y
Macbeth (tragédie de Shakspeare), avec une expression de
cruauté, à trois degrés différents .
IV. Considérations sur la fig ure 84, qu i re pr és en te lad y Ma cb et h rec e-
vant le roi Duncan avec un sourire faux. .

Tableaux synoptiques des figures de lalbum, au nombre


de neuf, composés de 102 tétes. — Leur utilité. . .

FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES, ^


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PHOTOGRAPHIQUE.

DUCHENNE (de Boulogne), phot.


ELECTRO-PHYSIOLOGIE
_—_———--—
ÉLECTRO-PHYSIOLOGIE PHOTOGRAPHIQUE.

Ducaënne (de Boulogne, phot.


DucHENNE (de Boulogne), phot.
ELECTRO-PHYSIOLOGTE PHOTOGRAPHIQUE.
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DUCHENNE (de Boulogne), phot.


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ÉLECTRO-PHYSIOLOGIE PHOTOGRAPHIQUE.

P1.5.

DucugNNE de Boulogne), phot


1 ÉLECTRO-PHYSIOLOGIE PHOTOGRAPHIQUE.
TI. 5.

DUCHENNE ,de Boulogne), phot.

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ELECTRO-PHYSIOLOGIE PHOTOGRAPHIQUE.

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ELECTRO-PHYSIOLOGIE PHOTOGRAPHIQUE.
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ANALYSE É L E C T R O - P H Y S I O L O G I Q U E

DE L'E X P R E S S I D
O E
N S P A S S I O N S
APPLICABLE A LA PRATIQU E D E S A R I S P L A S T I Q U E S

PAR LE DOCTEUR

G.B. DUCHENNE ( d e B o u l o g n e )
ci ne d e Pa ri s a e ItOarR E et e.
st it ut de Fr an ce , de I i de de méde
Lauréa t de 1’In
Médaille d honneur
Na po lé on Ш su x r l' il ei ri it « и йe.
r u ho nn eu r en 18 58 au eo nc ou rs
Et Chevalier de la Légion ne d e Pa ri s, E
і
Membre titulaire de la So ci ét é de mé de ci EU

ci ne de Dr es de , Fl or èn ce , Ga nd , Ge nè ve , Kieil,
Membre pue des Académies, Universités et Sociétés de méde rg , St oc kh ol m,
, Ro me ,Sa
5 in t- Pé st er sb ou
Leipzig, Madrid, Moscou, Naples
Vienne, Wurtzboure, ete.
de SEU M ag

H E S dii
AVEC 9 PL A N C
FIGURES PHOTOGRAPHIES р” APRÈS NATURE.
COMPRENANT 544

| PARIS
\ JULES RENOUARD, LIBRAIRE
6, REE DE TOURNON, Or

1862
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Librairie Ve JULES RE NO UA RD , 6, ru e de To ur no n

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Mécanisme de la UN ar Due
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s xplastiques ,"par M, je doc teur

e Bo ul og ne ), y r éd it exte et album composé


DUCH EN NE (d
9 ta bl ea ux u t m 144 ГА
es photographiées: :et OSE.
de 84 ph ot og ra ph ie s et

de te xt e et 9 ta bl ea ux co nt en an t 147 photo-
Petite édition, in-8, avec 264 pages
graphiées ... .

à 40 0 ex em pl ai re s se ul em en t, co mp os ée de 84 fi gu re s
Edition de luxe, fo rm at in -4 °,
im it if s d o n t 74 su r pl aq ue s no rm al es , et re pr és en ta nt l' en -
tirées d’après le s cl ic hé s pr
él ee tr o- ph y:si gl og iq ue s. . А Р i c t . CV O U R
semble des ex pé ri en ce s

le s fi gu re s on t ét é gr an di es co mm e nature. — Prix de la collection des


Les 50 principa
50 grandes figures ...........

nt no us ve nd on s séparéme nt ch ac un e d d pr in ci pa le s fi gu re s,
Pour fa ci li te r l' en se ig ne me
co li ée s su r Di st al . ice co me s UE CE NE 1 4 . of
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gran de s co mm e na ta re ,

OUVRAGES DU MEME AUTEUR.

li sé e et de so n ap pl ic at io n à la pa th ol og ieet й la th ér ap eu ti qu e.
De Vélectrisa ti on lo ca
em en t re fo nd ue . Pa ri s, 18 62 , in - $ de 10 46 pa ge s av ec 17 9 fi g.
Deuxième édit io n, en ti èr
.. .: .. :. :. i : o De r e Ча fr .
et 4 pl. lith . et co lo ri ée .

lo gi qu es , có mp llé me nt ai re d li ve in ti tu lé : De l' él ec -
Album de phot og ra ph ie s pa th io
18 62 , gr . in -8 , 40 p. av ec 17 ph ot og ra ph ie s d o s e s +
trisation lo ca li sé e. Pa ri s,

démontrée à l'ai de de l' ex pé ri me nt at io n él ec tr iq ue et de


Physiologie des mouvements,
-8 de 50 0 pa ge s av ec 50 fi g. (S ou s pr es se .)
l'observation clinique. Paris, 1865, in

du sy st èm e ne rv eu x, à l' ai le de la ph ot o- au to gr ap hi e,
Anatomie micros c o p i q u e
publié e pa r fa sc ic ul es , gr . in -8 . (S ou s pr es se . )

Paris, — Imprimerie de E. MARTINET, rue Mignon, 2.


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