Script Intégral Des Tontons Flingueurs
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Le nouveau cinéphile
Bienvenue sur ce site. Le Nouveau Cinéphile vous présente des tests Blu-ray et DVD, des bandes-annonces, les sorties Blu-ray et DVD, et l'actualité cinéma
et des séries.
Accueil Comédiens de doublage Répliques de films et séries Tests Blu-ray Le cinéma de Michel Audiard
1er OUVRIER : J’dis pas que c’est la première fois que vous montez à Paris Monsieur Fernand, j’dis que ça
tombe mal. Si le vent est frisquet, vous avez une couverture à l’arrière et Germaine a mis du thé dans le
thermos.
MONSIEUR FERNAND : Et pourquoi pas de la quinine et un passe montagne ? On croirait vraiment que je
pars au Tibet.
1er OUVRIER : Monsieur Fernand, la foire battra pas son plein avant dimanche, si vous pouviez quand
même être là.
Les 10 articles les plus consultés
MONSIEUR FERNAND : Je t’ai déjà dis que j’en avais pour 48 heures maximum, et puis enfin bon dieu Les meilleures répliques de
quoi, vous avez quand même pas besoin de moi pour aligner 10 tracteurs dans un stand non ? Hein ? … Kaamelott.
Tachez plutôt qu’elle tombe pas en panne comme la dernière fois. S'il y a une série
française aux dialogues
1er OUVRIER : Qu’est ce qui a été en panne ? élaborés, fins et drôles,
c'est bien Kaamelott . Inspiré par Sacré
MONSIEUR FERNAND : La dépanneuse. Graal! , des...
HENRI : Eh bien ma vieille, tu nous fais attendre, la route a pas été trop toc ?
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MONSIEUR FERNAND : Avoue que ça fait quand même une surprise, non ? Les répliques cultes de la
série Californication
HENRI : Les surprises, t’es peut être pas au bout, viens ! (déconseillé aux moins de
18 ans).
La série Californication
Dans la chambre du Mexicain
est surtout connue de ses adeptes pour
ses répliques cultes, spécialement celles
de Hank Moody . Voici un...
HENRI (à Pascal) : C’est Fernand !
Portrait : Danny Trejo,
PASCAL (à Louis) : Monsieur Fernand est là ! l'homme qui coupe du Old
El Paso à la Machete !
LOUIS : Oui, qu’il entre, qu’il entre ! Et ben c’est pas trop tôt, je croyais que t’arriverais jamais ou bien que Voila un acteur que
t’arriverais trop tard. beaucoup connaissent en
France pour son rôle... dans une pub
MONSIEUR FERNAND : Tu sais, 900 bornes, faut quand même les tailler. pour Old El Paso . Mais ce serait oublier
sa rich...
LOUIS : Ça fait quand même plaisir de te revoir, vieux voyou !
Insolite : Recette de la
MONSIEUR FERNAND : A moi aussi…
bièrraubeurre de Harry
Potter.
LOUIS : Et j’ai eu souvent peur de clamser là bas au milieu des macaques sans avoir jamais revu une Tous les fans d'Harry
Potter ont entendu parler
tronche amie, et c’est surtout à la tienne que je pensais.
de la bièrraubeurre ( ButterBeer en
version originale), ce breuvage que
MONSIEUR FERNAND : Tu sais moi aussi c’est pas l’envie qui me manquais d’aller te voir mais on fait pas Har...
toujours ce qu’on veut. Et toi ? J’ai pas entendu dire que le gouvernement t’avait rappelé, qu’est ce qui t’a
pris de revenir ? Les Valseuses : répliques
cultes.
LOUIS (au toubib) :Merci toubib, merci pour tout. Les Valseuses , film
culte de Bertrand Blier
LOUIS (à Henri) : Henri dis-leur de monter… longtemps interdit à la
télévision pour quelques scènes quasi-
MONSIEUR FERNAND : Pardon. Je crois qui vaut mieux quand même … érotiques, met en scè...
MONSIEUR FERNAND : T’es marrant dis donc c’est plutôt toi qui l’a connue.
LOUIS : Au point de vue oseille je te laisse de quoi faire ce qu’il faut pour la petite. J’ai des affaires qui
Archives du site
tournent toutes seules ; maître Folace, mon notaire t’expliquera. Bah, tu sais combien ça laisse une roulette, ► 2022 (2)
60% de velours.
► 2021 (1)
MONSIEUR FERNAND : Et sur le plan des emmerdements, 36 fois la mise. Ah, écoutes Louis, ta môme, ► 2020 (3)
tes affaires, tout ça c’est bien gentil mais… Moi aussi j’ai mes affaires, tu comprends ? Et les miennes en
plus, elles sont légales. ► 2017 (4)
► 2016 (16)
LOUIS : Ouais, j’ai compris : les potes, c’est quand tout va bien.
► 2015 (44)
MONSIEUR FERNAND : Ça va pas toi, dis ? Hein ? J’ai pas dis ça ! ► 2014 (28)
LOUIS : Non, non, t’as pas dis ça, t’as pas dis ça mais tu livrerais ma petite Patricia aux vautours ; oh, mon ▼ 2013 (68)
petit ange… ► décembre (4)
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► octobre (7)
Pascal, Henri, Raoul Volfoni, Théo, l’ami de Théo et Paul Volfoni entrent dans la chambre
► septembre (8)
LOUIS : Ben dis donc Théo, t’aurais pu monter tout seul ?
► août (11)
THEO : Si sa présence doit vous donner de la fièvre… ► juillet (5)
► juin (7)
LOUIS : Oui, chez moi quand les hommes parlent, les gonzesses se taillent.
► mai (2)
L’AMI DE THÉO (chuchotant) : Je t’attends en bas.
► avril (3)
THÉO (chuchotant) : A tout de suite… ► mars (6)
► février (4)
LOUIS : Voilà je serai bref. Je viens de céder mes parts à Fernand ici présent. C’est lui qui me succède.
► janvier (4)
RAOUL VOLFONI : Mais, tu m’avais promis de m’en parler en premier !
► 2012 (54)
LOUIS : Exact ! J’aurais pu aussi organiser un référendum, mais j’ai préféré faire comme ça. Pas
► 2011 (38)
d’objections ? Parce que moi j’ai rien d’autre à dire. Je crois que tout est en ordre, non ?
MONSIEUR FERNAND : Tu veux pas que j’ouvre la fenêtre un petit peu ? Hein ? Merde. Regarde, il fait
jour.
LOUIS : D’ici… On voit … Que le ciel ! Mais je m’en fous du ciel … J’y serai un petit homme. Moi ce qui
m’intéresse … C’est la rue. Et ils m’ont filé directement de l’avion dans l’ambulance … J’ai rien pu voir. Dis
donc, ça a du drôlement changer hein ?
MONSIEUR FERNAND : Et ben … C’est un petit matin comme tu les aimes … Comme on les aimait quoi …
Les filles sortent du lido, tiens ! Pareil qu’avant. Tu te souviens? C’est à c’t'heure là qu’on emballait.
Dans le bowling
MONSIEUR FERNAND : Si un jour on m’avait dis qu’il mourrait dans son lit celui-là ?
Théo: « Das Leben eines Man ist zwischen Himmel und Erde vergegen der Sprung eines jungen weißes
Fohlen über einen Graben… ein Blitz… pfft… es ist verbeit… » ( « La vie d’un homme entre ciel et terre
passe comme le saut d’un poulain blanc franchissant un fossé… un éclair… et c’est fait… »)… Chine… IV
siècle avant Jésus Christ.
RAOUL VOLFONI : Pas forcement ! Enfin, je veux dire : on meurt pas forcement dans son lit ! Ben voyons !
MONSIEUR FERNAND à HENRI : Dis donc, j’tiens plus en l’air moi, t’aurais pas une bricole à grignoter là.
C’est à toi ça? (cigarettes)
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RAOUL VOLFONI : Y’a vingt piges le Mexicain, tout le monde l’aurait donné à cent contre un : flingué à la
surprise, mais c’t'homme là, ce qui l’a sauvé : c’est sa psychologie.
RAOUL VOLFONI : Et le Mexicain, ça été une épée, un cador; moi je suis objectif, on parlera encore de lui
dans cent ans. Seulement, faut bien reconnaître qu’il avait décliné, surtout de la tête.
PAUL VOLFONI : C’est vrai que sur la fin, il disait un peu n’importe quoi. Il avait comme des vapes, des
caprices d’enfants.
RAOUL VOLFONI : Enfin, toi qu’y a causé en dernier, t’as sûrement remarqué ?
RAOUL VOLFONI : T’as quand même pas pris au sérieux cette histoire de succession ?
PAUL VOLFONI : Ah ! Et voilà ! Tu vois Raoul, c’était pas la peine de s’énerver, monsieur convient.
RAOUL VOLFONI : Y’en a qui abuseraient de la situation, mais mon frère et moi c’est pas notre genre.
Qu’est ce qu’on peut faire qui t’obligerait ?
MONSIEUR FERNAND : Décarrer d’ici. J’ai promis à mon pote de m’occuper de ses affaires. Puisque je
vous dis que j’ai eu tort, là. Seulement tort ou pas tort, maintenant, c’est moi le patron. Voilà.
PAUL VOLFONI : Écoute, on te connaît pas. Mais laisse nous te dire que tu te prépares des nuits blanches,
des migraines, des nervous breakdowns (prononcé "nervousses brékdones") comme on dit de nos jours.
MONSIEUR FERNAND : J’ai une santé de fer. Vlà quinze ans que je vis à la campagne : que je me couche
avec le soleil, et que je me lève avec les poules.
HENRI : Y’a du suif chez Tomate, trois voyous qui chahutent la partie ; les croupiers ont les foies pour la
caisse, ils demandent de l’aide.
THEO : Jamais !
HENRI : Si tu tiens à regagner ta province rapido, t’auras intérêt à aller voir, ce serait toujours ça de gagné,
c’est sur ton chemin.
HENRI : Tchiao !
PASCAL : C’est pas que vous me gênez Monsieur Fernand, mais je ne sais pas si ça va bien vous plaire ?
L’AMI DE THÉO (chuchotant) : A ton avis, c’est un faux caïd ou un vrai branque ?
THEO : Pour moi, c’est rien du tout. Un coup de téléphone, et dix minutes après … Il existe plus.
Pascal et Monsieur Fernand dans la voiture en chemin pour rejoindre le casino de Tomate
PASCAL : J’admets qu’ils ont l’air de deux branques, mais je n’irais pas jusqu’à m’y fier, non ? C’est quand
même des spécialistes. Le jeu, ils ont toujours été là dedans les Volfoni-brothers : à Naples, à Las Vegas,
partout où il y a des jetons à la clé, ils tenaient les râteaux hein ?
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PASCAL : L’ami fritz ? Il s’occupe de la distillerie clandestine.
MONSIEUR FERNAND : C’est quand même marrant les évolutions. Quand je l’ai connu le Mexicain, il
recrutait pas chez tonton.
PASCAL : Vous savez ce que c’est non ? L’âge, l’éloignement… A la fin de sa vie, il s’était penché sur le
reclassement des légionnaires.
MONSIEUR FERNAND : Ah ! Si c’était une œuvre, alors là !! Là, c’est autre chose.
MONSIEUR FERNAND : Je m’attendais à quelque chose de plus important ; mais c’est un clapier !
PASCAL : D’après Tomate, ce qui passionne le joueur c’est le tapis vert, ce qui il y a autour, il s’en fout, il
voit même pas. Planque toi !
Une voiture arrive. Un homme tire à la mitraillette sur Pascal et Monsieur Fernand. La voiture fait un
second passage. Pascal riposte et tue les deux occupants ; la voiture finie dans le fossé.
PASCAL : A l’affût sous les arbres, ils auraient eu leur chance, seulement de nos jours il y a de moins en
moins de techniciens pour le combat à pied, l’esprit fantassin n’existe plus ; c’est un tort.
PASCAL : Ce serait assez dans leurs sales manières ; Monsieur Fernand ? Je serais d’avis qu’on aborde
molo, des fois qu’on serait encore attendu… Mais, sans vous commander, si vous restiez un peu en retrait…
Hein ?
MONSIEUR FERNAND : Ouais, n’empêche qu’à la retraite de Russie, c’est les mecs qu’étaient à la traîne
qu’ont été repassés.
Chez Tomate
TOMATE : Enchanté, mais qu’est ce que c’était que cette fusillade ? On ne se serait pas permis de vous
flinguer sur le domaine.
PASCAL : Tomate ?
TOMATE : Oui ?
PASCAL : Tu devrais envoyer Freddy faire un tour ; y’a une charrette dans le parc avec deux gars dedans,
ça fait désordre … Où sont les autres ?
MONSIEUR FERNAND : comment mais c’est pas vous qui avez téléphoné ?
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Au bowling
MONSIEUR FERNAND pense : Maintenant, Henri, y peut plus expliquer les choses à personne… Trois
morts subites en moins d’une demi heure. Ah ça part sévère les droits de succession.
PASCAL : Le Mexicain l’avait achetée en viager à un procureur à la retraite. Après trois mois l’accident
bête… Une affaire !
MONSIEUR FERNAND : ?
PASCAL (à maître Folace) : Il est mort, il y a deux heures. On aurait pu être là plus tôt mais on a été
retardé. Des espèces de contestation ; et puis … Henri s’est fait descendre.
MAITRE FOLACE : Les Volfoni ! Quand le lion est mort, les chacals se disputent l’empire. Enfin, on ne peut
pas demander plus aux Volfoni qu’aux fils de Charlemagne. Ah ! Maître Folace, notaire.
MAITRE FOLACE : Heureux de vous accueillir, j’aurais préférer bien sûr que ce soit dans d’autres
circonstances. Votre chambre est prête, le Mexicain avait donné des ordres.
MONSIEUR FERNAND : Et bien, vous êtes gentil, je vous remercie, mais… ce qui m’arrangerais surtout,
c’est si on pouvait régler nos affaires dans la journée.
MAITRE FOLACE : Ah non… Stop… Sujet interdit, attention messieurs, pas de fausses notes, la volonté du
défunt est formelle : pour Patricia, le plus longtemps possible, son papa se porte comme un charme. Il joue
les centaures quelque part dans les sierras Mexicaines, mal desservies par la poste, ce qui explique son
silence.
PASCAL : Bon, je dois partir. Maître Folace sait toujours où me joindre, j’habite chez ma mère.
MAITRE FOLACE : Je suis bien content que vous soyez là vous savez ? Parce que moi avec la petite, j’y
arrive plus. C’est peut être parce que je la connais depuis trop longtemps. Pensez, c’est moi qui l’aie tenu
sur les fonts baptismaux, alors.
MAÎTRE FOLACE : Dites moi mon ami, si vous montiez les bagages de Monsieur Naudin ?
MONSIEUR FERNAND : Dites moi, si ça vous fait rien, j’aimerais bien qu’on aborde un p’tit peu les choses
sérieuses. Parce qu’après tout une gamine c’est bien beau ça mais faut quand même pas s’en faire pour ça
non, on est bien d’accord ?
MAITRE FOLACE : Ah mais moi je ne m’en fait pas, je ne m’en fait plus. Maintenant qu’vous êtes là, c’est
vous que ça regarde.
MAITRE FOLACE : Eh ben ? Vous avez accepté de vous occuper d’elle non ?
MAITRE FOLACE :A la bonne votre mon cher. Vous allez connaître tout ce que j’ai connu : les visites aux
directrices, les mots d’excuses, les billets de renvoi…
MONSIEUR FERNAND : Vous allez quand même pas dire que mademoiselle Patricia s’est fait éjecter non ?
MAITRE FOLACE : Ah, de partout mon cher. Mademoiselle n’a jamais tenu plus de six mois ; juste le temps
d’user les patiences. Oui, vraiment, je suis content que vous soyez là.
MONSIEUR FERNAND : Pas pour longtemps, ça va changer vite, c’est moi qui vous le dit ; la boite que je
vais lui trouver, va falloir qu’elle y reste, croyez moi ! Ou sinon, je vais la filer chez les vraies sœurs, les
vraies, pension au bagne avec le réveil au clairon et tout le toutim, non mais sans blague ?
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MAITRE FOLACE : Et bien, vous le lui direz à elle.
MAITRE FOLACE : Elle dort. Elle a organisé une petite sauterie qui nous a entraîné jusqu’à trois heures du
matin.
MONSIEUR FERNAND : Ah bon. Dites donc, il picole pas un peu votre british ?
MAITRE FOLACE : Oh la la ! Et puis il est pas plus british que vous et moi ; c’est une découverte du
Mexicain.
MAITRE FOLACE : Ici, il l’a même trouvé devant son coffre fort. Y’a dix sept ans de ça. Avant d’échouer
devant l’argenterie, l’ami jean avait fracturé la commode louis XV. Le Mexicain lui est tombé dessus juste au
moment où l’artiste allait attaquer les blindages au chalumeau.
MAITRE FOLACE : Vu ses principes le patron pouvait pas le donner à la police. ni accepter de régler lui-
même les dégâts. Résultat : Jean est resté ici trois mois au pair comme larbin pour régler la petite note. Et
puis, la vocation lui est venue, le style aussi, peut être également la sagesse. Dans le fond, nourri, logé,
blanchi, deux costumes par an, pour un type qui passait la moitié de sa vie en prison…
PATRICIA : Oh, c’est drôle, je vous voyais plus grand, plus bronzé, mais c’est pas grave ; vous êtes bien
l’oncle Fernand ?
MONSIEUR FERNAND : Ah bon ben alors… Si ça se fait, allons-y ! Dis donc, heureusement que je viens de
me raser.
PATRICIA : Y’avait trois pages, rien que sur vous : vos aventures, vos projets, sans compter tout ce que
vous avez fait pour lui.
MONSIEUR FERNAND : Dis moi, tu sais, j’aimerais bien avoir un petit peu de thé et du pain, du beurre et
peut être des œufs au bacon aussi. Tu ne pourrais pas t’occuper de ça en bas ?
MONSIEUR FERNAND : C’est à dire qu’en ce moment, j’suis un tantinet décalé dans mes horaires, oui.
PATRICIA : Ah bon ! Oh ! Au fait, ça a du être quelque chose la fois où vous l’avez sorti du fleuve ?
MONSIEUR FERNAND : Qui ça ?
PATRICIA : Ben papa. Il m’annonçait dans sa lettre : « Fernand m’a sorti d’un drôle de bain ». Ce qu’il a
oublié de me dire, c’est quel fleuve c’était ?
MONSIEUR FERNAND : Écoute, soit gentille, moi je meurs de fin, alors va t’occuper de mon petit en-cas, tu
veux ?
MONSIEUR FERNAND : Mais c’est pas que je veux pas mais comment tu veux que je m’en rappelle moi,
hein ? La bas des fleuves t’as que ça, à droite, à gauche, devant, derrière, partout, et bourrés de crocodiles
en plus, voilà t’es contente maintenant ? Bon alors maintenant va, et laisses moi finir ma toilette, et puis on
parlera après hein ? Parce que tu t’en doutes Patricia, faut quand même qu’on parle.
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MONSIEUR FERNAND : Qu’on parle de choses sérieuses.
PATRICIA : Oui tonton. Ça ne vous ennuie pas que je vous appelle tonton ? Vous en avez tué beaucoup ?
… Des crocodiles ; et là bas y’a que ça, devant, derrière, à gauche, à droite, partout ! Bon, eh bien, je vais
m’occuper de votre thé.
Dans la cuisine
MAITRE FOLACE : Puisque la fermeté a l’air de vous réussir je vais vous donner l’occasion de vous
distinguer.
MAITRE FOLACE : D’argent ! D’argent qui ne rentre pas. Depuis deux mois les Volfoni n’ont pas versé les
redevances de la péniche. Tomate a plus d’un mois de retard, et Théo etc…
MAITRE FOLACE : Non sire, une révolution ! Personne ne paie plus rien !
MONSIEUR FERNAND : Non mais, ces mecs n’auraient pas la prétention d’engourdir le pognon de ma
nièce, non ?
MAITRE FOLACE : Ah non non surtout pas ! C’était un homme à tirer au hasard sans discernement, alors
les ragots dans la presse, si c’était tombé sous les yeux de la petite, vous voyez ça d’ici !
MONSIEUR FERNAND : Ouais, c’que j’vois surtout, si on doit arriver à flinguer, vous préférez que ce soit
moi qui m’en charge, c’est ça ?
MAITRE FOLACE : Mais qui vous demande d’intervenir personnellement ? Nous avons Pascal. Je le
convoque ou pas ?
MONSIEUR FERNAND : Si je devais pas être à la foire d’Avignon dans 48 heures, j’dirais non, mais je suis
pris par le temps. Et puis je reconnais que c’est jamais bon de laisser dormir les créances, et surtout de
permettre au petit personnel de rêver.
Dans le salon
ANTOINE DE LA FOY : Vous parlez de rêver, rêvez vous en couleur ? Antoine de la Foy, le plus
respectueux, le plus ancien, le plus fidèle ami de Patricia. Je vous connais monsieur et je vous admire.
Patricia vous évoque, vous cite, vous vante en toute occasion, vous êtes le gaucho, le centaure des
pampas, l’oncle légendaire…
ANTOINE DE LA FOY : Elle n’a pas eu le temps, ça ne fait rien, je ferais donc mon panégyrique moi-même,
c’est parfois assez édifiant et souvent assez drôle, car il m’arrive de m’attribuer des mots qui sont en général
d’Alphonse Allais et des aventures puisées dans la vie des hommes illustres.
PATRICIA : Absolument pas ! C’est son côté agaçant, il faut qu’il parle ; en vérité c’est un timide. Je suis
sûre que vous serez séduit quand vous le connaîtrez mieux.
ANTOINE DE LA FOY : Je ne séduis pas : j’envoûte … Let me do it Jean (En parlant du Whisky)
ANTOINE DE LA FOY : Pour en revenir à vos rêves en couleur, savez vous que Borowski les attribuent au
phosphore qui est contenu dans le poisson ? Moi je préfère m’en tenir à Freud, c’est plus rigolo. Qu’est ce
que vous en pensez ?
MONSIEUR FERNAND : Rien. Je ne rêve pas en couleur je ne rêve pas en noir, je ne rêve pas du tout. Je
n’ai pas le temps.
ANTOINE DE LA FOY (parlant du whisky) : Je vous déconseille l’eau, ce serait un crime, il a dix ans d’âge.
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MONSIEUR FERNAND : Et où ça ?
ANTOINE DE LA FOY : Il demande où ça ? Mon dieu qu’il est drôle. Franck Emile jouera pour la première
fois Bliel. Chorelli, Beethoven, Chopin, tout ça c’est très dépassé, c’est très con, mais avec Bliel : ça peut
devenir féroce, tigresque. Bref, tout le monde y sera.
MONSIEUR FERNAND : D’accord, d’accord, je sais que c’est la coutume d’emmener l’oncle de province au
cirque. Je vous remercie d’ailleurs d’y avoir pensé, mais vous irez sans moi. Moi demain à sept heures je ne
serais pas loin de Montauban, quant à mademoiselle Patricia, elle sera à ses études, nous sommes bien
d’accord Patricia ?
Monsieur Fernand sort du salon pour aller dans le vestibule où attendent maître Folace et Pascal
PASCAL : Les Volfoni ont organisé à la péniche une petite réunion des cadres, façon meeting si vous voyez
ce que je veux dire, enfin quoi, on parle dans votre dos.
MAITRE FOLACE : Eh bien, y’a deux solutions : ou on se dérange ou on méprise. Oui, évidemment,
n’importe comment, une tournée d’inspection ne peut jamais nuire, bien sûr !
PASCAL : Monsieur Fernand ? Y’a peut être une place pour moi dans votre auto, des fois que la réunion
devienne houleuse ; j’ai une présence tranquillisante…
MONSIEUR FERNAND : C’est à dire que je préférerais demain : j’suis obligé de sortir. Un conseil
d’administration…
ANTOINE DE LA FOY : Quoi ? Vous n’allez pas dîner avec nous ? Moi qui venais de dire à Jean de monter
du champagne ?
ANTOINE DE LA FOY : Non, je parle du conseil d’administration de ton oncle. Si tu veux mon avis, l’oncle
des pampas va courir la gueuze.
PATRICIA : Tu crois ?
A l’intérieur de la péniche
RAOUL VOLFONI : Voilà quinze ans qu’on fait le trottoir pour le Mexicain, j’ai pas l’intention de continuer à
tapiner pour son fantôme.
MME MADO : Le trottoir, le tapin, c’est drôle ça ? On croirait que tu cherches le mot qui blesse ?
MME MADO : Les images, ça m’amusait quand j’étais petite, j’ai passé l’âge ! J’dis pas que Louis était
toujours très social, non, il avait l’esprit de droite.
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MME MADO : Quand tu parlais augmentation ou vacances, il sortait son flingue avant que t’aies fini. Mais il
nous a tout de même apporté à tous, la sécurité.
RAOUL VOLFONI : Ramasser les miettes, vous appelez ça la sécurité vous ? Vous savez combien il nous a
coûté le Mexicain en quinze ans ? Vous savez combien qu’il nous a coûté ?? Oh, dis leur Paul, moi j’peux
plus.
PAUL VOLFONI : A 500 sacs par mois, rien que de loyer, ça fait 6 briques par an : 90 briques en 15 ans.
RAOUL VOLFONI : Plus 30 briques de moyenne par an sur le flambe. Vous savez à combien on arrive ? Un
demi milliard ! Et toi pareil pour la petite ferme. Ben dis que c’est pas vrai !
RAOUL VOLFONI : Ben moi j’dis que j’lâcherais plus une tune ! Et j’vous invite à tous en faire autant.
THEO : Vous invitez, vous invitez… C’est très aimable, mais il y a des invitations…
THEO : Le climat : trois morts depuis hier, si ça doit tomber comme à Stalingrad… Une fois ça suffit. J’aime
autant garder mes distances.
RAOUL VOLFONI : Dis donc, t’essaierais pas de nous faire porter le chapeau des fois ? Faut le dire tout de
suite, hein : Il faut dire Monsieur Raoul vous avez buté Henri, vous avez même buté les deux autres mecs ;
vous avez peut être aussi buté le Mexicain, puis aussi l’archiduc d’Autriche…
MAITRE FOLACE : C’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases…
PASCAL : Allons !
Dans la péniche
RAOUL VOLFONI : Si vous marchez tous avec moi, qu’est ce qu’il fera votre Fernand, un procès ?
On frappe à la porte de la salle. Freddy se lève et va ouvrir la porte. Monsieur Fernand envoie d’un
coup de poing. Freddy au tapis
MONSIEUR FERNAND : Mais t’avais pas à le faire, j’suis chez moi. Qu’est ce que t’organises ? Un concile
? Tu permets ?
RAOUL VOLFONI : Je les avais réunis pour décider ce qu’on faisait pour le Mexicain, rapport aux
obsèques.
MONSIEUR FERNAND : Si c’est des obsèques du Mexicain dont tu veux parler, c’est moi que ça regarde ;
maintenant si c’est celle d’Henri… Tu pourrais peut être les prendre à ta charge.
RAOUL VOLFONI : Non, ça ne va pas recommencer, j’vais pas encore endosser le massacre.
MONSIEUR FERNAND : On parlera de ça un peu plus tard. Pour l’instant on a d’autres petits problèmes à
régler, priorités aux affaires. Je commence par le commencement. Honneur aux dames. Mme Mado je
présume ?
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MONSIEUR FERNAND : Chère madame, Maître Folace m’a fait part de quelques … Pffff …. Quelques
embarras dans votre gestion, momentanés j’espère. Souhaiteriez-vous nous fournir quelques explications ?
MME MADO : Les explications Monsieur Fernand, y’en a deux : récession et manque de main d’oeuvre. Ce
n’est pas que la clientèle boude, c’est qu’elle a l’esprit ailleurs. Le furtif, par exemple, a complètement
disparu.
MME MADO : Le client qui vient en voisin : bonjour mesdemoiselles, au revoir madame. Au lieu de
descendre maintenant après le dîner, il reste devant sa télé, pour voir si par hasard il ne serait pas un peu
l’homme du XXème siècle. Et l’affectueux du dimanche : disparu aussi. Pourquoi ? Pouvez vous me le dire ?
MONSIEUR FERNAND : Ah, mais dites moi, vous parliez de pénurie de main d’oeuvre tout à l’heure…
MME MADO : Alors là Monsieur Fernand, c’est un désastre ! Une bonne pensionnaire, ça devient plus rare
qu’une femme de ménage. Ces dames s’exportent, le mirage africain nous fait un tort terrible ; et si ça
continue, elles iront à Tombouctou à la nage.
MONSIEUR FERNAND : Bien je vous remercie madame Mado, on recausera de tout ça … Qui est ce le
mec du jus de pomme ?
MONSIEUR FERNAND : Dis moi dans ta branche, ça va pas très fort non plus ! Pourtant du pastis vrai ou
faux, on en boit encore ?
THEO : Moins qu’avant, la jeunesse française boit des eaux pétillantes, et les anciens combattants, des
eaux de régime. Puis surtout il y a le whisky.
PASCAL : Oui.
THEO : … Tout ça pour vous faire comprendre, Monsieur Fernand, que le pastis perd de l’adhérent chaque
jour. Le client devient dur à suivre.
MONSIEUR FERNAND : Oh tu sais, c’est un petit peu dans tous les domaines pareil, moi si je te parlais
motoculture… Ouais enfin !
MONSIEUR FERNAND : Bien, et maintenant à nous, dans votre secteur pas de problème, le jeu a jamais
aussi bien marché.
MONSIEUR FERNAND : C’qui vous chagrine, c’est la comptabilité, vous êtes des hommes d’action je vous
ai compris, et je vous ai arrangé votre coup.
MONSIEUR FERNAND : Tu va voir que c’est pas possible, j’ai adopté le système le plus simple, regarde !
On prend les chiffres de l’année dernière, et on les reporte.
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TOMATE : L’année dernière, on a battu des records !
MONSIEUR FERNAND : Et bien vous les égalerez cette année ! Vous avez l’air en pleine forme là ? Gais,
entreprenants, dynamiques…
MONSIEUR FERNAND : Bien, messieurs, il ne me reste plus qu’à vous remercier de votre attention.
RAOUL VOLFONI : Mais y connaît pas Raoul ce mec ? Y va avoir un réveil pénible, j’ai voulu être diplomate
à cause de vous tous, éviter que le sang coule, mais maintenant c’est fini, j’vais le travailler en férocité, l’faire
marcher à coup de lattes, à ma pogne je veux le voir ! Et je vous promets qu’il demandera pardon et au
garde à vous…
Toc toc toc. Monsieur Fernand envoie un coup de poing à Raoul Volfoni.
MAITRE FOLACE : Cette petite fête m’a rajeuni de vingt ans. Monsieur Naudin a quelque peu bousculé
Monsieur Volfoni senior.
Monsieur Fernand entre dans la salle de séjour où Patricia et Antoine sont couchés dans le divan et
écoutent de la musique
ANTOINE DE LA FOY : Oh non, au moment où la petite flûte allait répondre au cor, vous êtes odieux !
PATRICIA : Qu’est ce qui vous arrive, mon oncle ? Vous avez été contrarié dans vos affaires ?
MONSIEUR FERNAND : Oh à peine. Si ça ne vous fait rien Monsieur de la Foy, j’aimerais bien avoir une
petite explication. Remettez d’abord vos chaussures, vous êtes ridicule.
ANTOINE DE LA FOY : Qu’est ce que vous voulez que je vous explique, cher monsieur ?
MONSIEUR FERNAND : Tout ça, lumière tamisée, musique douce, et vos godasses sur les fauteuils, louis
XVI en plus !
ANTOINE DE LA FOY : La confusion doit d’abord s’expliquer, mais les termes sont inadéquats.
MONSIEUR FERNAND : Ah parce que c’est peut être pas du louis XVI ?
ANTOINE DE LA FOY : Euh, non ! C’est du louis XV. Remarquez, vous n’êtes pas tombé loin, mais les
sonates de Chorelli ne sont pas de la musique douce.
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ANTOINE DE LA FOY : Ah j’aime ça, la thèse est osée mais comme toutes les thèses parfaitement
défendable. Mais nous allons si vous le voulez bien discuter de la musique par rapport au local, de l’élixir et
du flacon, du contenu et du contenant.
MONSIEUR FERNAND : Patricia, mon petit… je ne voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins
grossier, l’homme de la pampa, parfois rude reste toujours courtois, mais la vérité m’oblige à te le dire : ton
Antoine commence à me les briser menu !
PATRICIA : Vous m’avez terriblement déçue, vous n’avez pas été gentil avec Antoine.
MONSIEUR FERNAND : C’est ce qu’aurait fait ton père, figure toi ; il a jamais pu supporter les voyous, là.
MONSIEUR FERNAND : Et bien, les génies se baladent pas pieds nus, figure toi ! Hein ?
PATRICIA : Et Sagan ?
Monsieur Fernand dîne dans la salle de séjour ( Pascal et Bastien entre par la fenêtre)
PASCAL : Bonsoir !
MONSIEUR FERNAND : Vous êtes louf non ? Qu’est ce que c’est que ces façons d’arriver en pleine nuit par
le jardin ?
PASCAL : Ben, on ne voulait pas sonner à cette heure là, réveiller toute la maison. Si la demoiselle se
posait des questions. A cet âge là, on imagine.
PASCAL : Alors là, on est vraiment confus ! Voilà, si on est venu à deux, y’a une raison ! Bastien, c’est le fils
de la sœur de mon père, comme qui dirait, un cousin direct, vous saisissez la complication Monsieur
Fernand.
BASTIEN : Ah, forcement, t’as pas donné à Monsieur Fernand mes références : 1ère gâchette chez Volfoni,
5 ans de labeur, de nuit comme de jour, et sans un accroc.
PASCAL : Vous la voyez ce coup là l’embrouille ? Dans le monde des caves, on appelle ça, un cas de
conscience, nous on dit : un point d’honneur. Entre vous et les Volfoni, il va faire vilain temps, en supposant
que ça tourne à l’orage, Bastien et moi, on est sûr de se retrouver face à face, flingue en pogne, avec
l’honnêteté qui commande de tirer. Ah non, un truc à décimer une famille.
PASCAL : Moi non plus, chez nous c’est la règle : santé, sobriété.
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BASTIEN : On en a trop vu qui se sont gâté la main aux alcools.
MONSIEUR FERNAND : J’peux rien vous reprocher, les histoires de famille, ça, c’est comme une croyance,
ça force le respect. Bon, alors, qu’est ce que vous proposez ?
MONSIEUR FERNAND : J’comprends. Ouais, quand la protection de l’enfance coïncide avec la crise du
personnel, faut plus comprendre, faut prier !
MONSIEUR FERNAND : « et si la vieille définition n’avait pas tant servie à propos de Racine et de Corneille,
nous dirions que Bossuet a peint tel qu’il devrait être et que Pascal l’a peint tel qu’il est »… Et ben dit donc.
Comment ? Ils t’ont donné que 16/20 ? Et ben, permet moi de te dire qu’ils y vont un peu fort, parce que moi,
là, je t’aurais donné un peu plus.
MONSIEUR FERNAND : Non, Patricia, mon enfant, mercredi dernier quand je suis arrivé, nous dérivions et
le navire faisait eau de toute part….
JEAN : …Un Monsieur, au téléphone, un appel de Montauban, l’interlocuteur me semble comment dirais-je
… Un peu rustique, le genre agricole.
MONSIEUR FERNAND : Allo oui ? Oui, c’est moi … Ça va, ça va … Alors, hein? … Oui… Oui… Ben si je
suis pas rentré vendredi c’est que j’ai pas pu… Et ben, je ne sais pas moi… 8 jours, peut être 15 …. Et ben,
y’a qu’à faire le nécessaire… Enfin, c’est quand même formidable, à chaque fois que j’m'absente, c’est
toujours pareil, faut toujours qu’y ait des histoires… et ben, démerdez vous …
JEAN : « Pascal l’a peint tel qu’il est »… Eh ben moi j’aurais donné à mademoiselle 20/20, et en cotant
vache.
MAITRE FOLACE : Vous savez combien il reste au compte courant ? 60 000, 6 briques…
MAITRE FOLACE : Du coulage, oh, c’est bien plus simple… Y’a que l’argent qui devait rentrer sous
huitaine, n’est toujours pas rentré. Y’a que l’éducation de la princesse, cheval, musique, peinture, etc …
Atteint un budget « Élyséen ». Et y’a que vos dépenses somptuaires ont presque des allures africaines.
Le téléphone sonne
MAITRE FOLACE : Allô oui ? … Oui …oui … Il est là. Une seconde.
RAOUL VOLFONI : Tu fais de l’obsession, t’es la proie des idées fixes. Je te téléphonais seulement pour
t’avertir qu’à la distillerie, y sont en plein baccara, tu devrais t’en occuper, c’est ton rôle grand chef.
RAOUL VOLFONI : Tu vois comme t’es injuste, on cherche à t’obliger, t’es encore pas satisfait.
A la distillerie
THEO : Il n’aura pas résisté à la joie d’annoncer une mauvaise nouvelle à l’autre imbécile.
THEO : Y’a des impulsifs qui téléphonent, y’en à d’autres qui se déplacent… (Monsieur Fernand klaxonne)..
et voilà !
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THEO : T’es rassuré ?
TOMATE : Ouais.
THEO : En voilà un qui est pratiquement sorti du bagne. Maintenant, ce n’est plus qu’une affaire de
patience. Dans un mois, les Volfoni, et les affaires du Mexicain, ça deviendra Théo, Tomate et Cie. (Théo
claque des doigts pour appeler son ami) Planques ça, des mégots à la pommade rose l’homme de cro-
magnon pourrait trouver ça amusant. (Monsieur Fernand klaxonne à nouveau) Voilà, voilà, on arrive. Dans 5
minutes vous filez. (Monsieur Fernand klaxonne encore et Théo descend)
THEO : Raoul Volfoni est ridicule ! Je lui avais demandé de m’envoyer un chauffeur, pas de vous déranger.
MONSIEUR FERNAND : Bon, maintenant j’suis là. Entre parenthèses c’est pas commode à trouver ton coin
là, ça fait une plombe que je tourne autour !
THEO : La police tourne autour depuis 10 ans, elle a jamais trouvé. C’est pour ça que je regretterais cet
endroit.
THEO : Par euh… Désenchantement, vous n’êtes jamais en proie au vague à l’âme Monsieur Fernand ?
THEO : Vous n’avez peut être pas les mêmes raisons. Vous avez gagné la guerre, vous.
MONSIEUR FERNAND : Bon, d’accord j’ai gagné la guerre, mais si je me suis dérangé exprès c’est pas
pour défiler, hein. Où est-ce que tu veux en venir ? Qu’est ce qui se passe ?
THEO : Et bien voilà ce qui s’est passé : un chargement tout prêt. Six millions de pastis. Un client qui attend
tout ça entre 11 heures et minuit à Fontainebleau ; et bien, nous ne livrons pas.
THEO : Notre dernier chauffeur est parti hier pour le Sahara, dans le pétrole, à cause des primes, des zones
et des assurances sociales : le goût de luxe, l’esprit nouveau.
THEO : Monsieur Fernand, le transport clandestin ne réclame pas seulement des compétences, mais de
l’honnêteté, contrairement aux affaires régulières, on paie comptant en liquide. Ça peut tenter les âmes
simples.
MONSIEUR FERNAND : Ben moi, je vois qu’une solution ! Tu prends le bout de bois et tu livres.
THEO : La nuit en plein milieu de la route, un homme armé, en uniforme qui agite une lanterne et qui crie
halte, qu’est ce que vous faites ?
THEO : Et bien, c’est pour ça que vous avez encore votre permis ! Moi pas !
MONSIEUR FERNAND : Bon, les papiers du bahut sont en règle au moins, oui ?
THEO : Tout est en ordre ! Mais Monsieur Fernand, vous ne prétendez pas…
MONSIEUR FERNAND : … Quand y’a six briques en jeu, j’prétends n’importe quoi. J’ai conduit des
tracteurs, des batteuses, et toi qui parlais de guerre, j’ai même conduit un char Patton.
MONSIEUR FERNAND : Oui, bon ben dis donc, moi j’aimerais bien savoir où je livre parce que
fontainebleau, ben c’est grand !
THEO : Vous connaissez la pyramide. Il y aura une Cadillac noire, arrêtée à l’embranchement de Melun.
Sur la route, Théo et Tomate attendent Monsieur Fernand les armes au poing
TOMATE : Il devrait être passé, tu vois pas qu’il soit tombé sur un barrage ce cave ! Ce serait beau !
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THEO : Il tient pas la moyenne c’est tout. Avec les prétentieux, c’est toujours pareil, moi je, moi je, sur le
terrain plus personne.
L’ami de Théo attend sur sa moto le passage du camion. Il le double et Freddy signale l’arrivée du
camion avec une lanterne
Freddy jette des clous sur la chausser et le camion fini dans le fossé. Théo tire dessus à la
mitrailleuse
TOMATE : Mais qu’est ce que t’attends, allume-le ! (Le camion prend feu) Ça va, filons. Ça va, ça va, ça va.
(Monsieur Fernand sort du camion en feu)
RAOUL VOLFONI : Ben si il faut virer Tomate, on le virera. Moi, j’connais qu’une loi, celle du plus fort.
On frappe à la porte. Raoul Volfoni reçoit un coup de poing de Monsieur Fernand en loques à
l’ouverture de la porte
Monsieur Fernand prend une sacoche qu’il vide, puis il se dirige vers le coffre ouvert où il prend de
l’argent
MONSIEUR FERNAND : Vous êtes sur la pente fatale, les gars ! Vous vous endettez, trois briques de
camion plus six briques de pastis.
Monsieur Fernand arrive à la maison du Mexicain, Patricia a organisé une petite fête...
UN INVITÉ : Convocation : 9 heures ! J’ai l’impression mon cher, que nous ne sommes pas en avance. Vous
êtes un ami de Pat ou un copain d’Antoine ? Je me demande si il la saute ?
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UNE INVITEE : Encore un peu Jean, s’il te plaît.
UNE INVITEE : Vas donc m’en chercher une autre bouteille, s’il te plaît.
MONSIEUR FERNAND : Ah te voilà toi ! et c’est ça que t’appelle une petite dînette au coin du feu, dis ? Tu
vas m’expliquer un petit peu maintenant ?
PATRICIA : D’anciens paras ? Vous avez évoqué le bon vieux temps, cooptation, close combat, vous avez
joué au lance flamme…
PATRICIA : Je t’ai demandé la permission d’inviter des amis, t’étais d’accord ; tu sais qu’ils sont tous
d’excellentes familles ? Celui qui vient de t’offrir du scotch, tu sais qui c’est ? Jacques Le Tellier, le fils du
contre amiral. Écoutes, tu tiens toujours à ce que je passe mon bacho, alors soit logique ! Oui, le bacho sans
relations, c’est la charrue sans les bœufs, le tenon sans la mortaise, bref, une nièce sans son petit oncle !
Avoue que tu n’avais jamais pensé à ça.
Dans la cuisine
MAITRE FOLACE : Charmante soirée, n’est ce pas ? Vous savez combien ça va nous coûter ? 2000 francs
nouveaux.
MONSIEUR FERNAND : Y’en a qui gaspillent, et y’en a d’autres qui collectent… Hein ? Qu’est ce que vous
dites de ça.
JEAN : Faudrait encore des sandwichs à la purée d’anchois, ils partent bien ceux-là.
MONSIEUR FERNAND : Voilà vos encaissements en retard… et avec une avance en plus. Les Volfoni ont
essayé de me flinguer, oui maître.
MONSIEUR FERNAND : Les cons ça ose tout ! C’est même à ça qu’on les reconnaît.
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RAOUL VOLFONI : Si c’est notre pognon qu’ils sont en train d’arroser les petits comiques, ça va saigner !…
Dites donc mon brave.
JEAN : Monsieur ?
RAOUL VOLFONI : … Fernand l’emmerdeur, Fernand le malhonnête, c’est comme ça que j’l'appelle moi.
Dans la cuisine
RAOUL VOLFONI : Bougez pas ! Les mains sur la table. J’vous préviens qu’on a la puissance de feu d’un
croiseur et des flingues de concours.
PATRICIA : Oh non, on est encore en panne de sandwiches. Tu sais mon oncle, si tes amis veulent
danser…
JEAN : Allons vite messieurs, quelqu’un pourrait venir, on pourrait se méprendre, et on jaserait. Nous
venons déjà de frôler l’incident.
MONSIEUR FERNAND : Tu sais ce que je devrais faire, rien que pour le principe…
PAUL VOLFONI : J’te disais que cette démarche ne s’imposait pas. Au fond maintenant, les diplomates
prendraient plutôt le pas sur les hommes d’action. L’époque serait aux tables rondes et à la détente. Hein ?
Qu’est-ce t’en penses ?
RAOUL VOLFONI : Bé dis donc, on est quand même pas venu pour beurrer des sandwiches ?
PAUL VOLFONI : Pourquoi pas ? Au contraire, les tâches ménagères ne sont pas sans noblesse.
lorsqu’elles constituent le premier pas vers des négociations fructueuses. Hein ? … merci.
MONSIEUR FERNAND : Maître Folace, vous avez oublié de planquer les motifs de fâcherie.
PAUL VOLFONI : Oh, Monsieur Fernand…
MONSIEUR FERNAND : Tu connais la vie Monsieur Paul…. Mais pour en revenir au travail manuel, ce que
vous disiez est finement observé. Et puis, ça reste une base.
RAOUL VOLFONI : Ça, c’est bien vrai. Si on bricolait plus souvent, on aurait moins souvent la tête aux
bêtises.
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MONSIEUR FERNAND : Maître Folace, donnez lui des jus de fruit, allez…
UNE INVITEE : Pas de jus de fruit, du scotch, vos jus de fruit vous pouvez vous les…
MAITRE FOLACE :… Allons mademoiselle ! L’oncle de Patricia vous dit qu’il n’y a plus de scotch, un point
c’est tout.
RAOUL VOLFONI : Béh nous par contre, on est des adultes, on pourrait peut être s’en faire un petit ?
MONSIEUR FERNAND : Ça le fait est. Maître Folace ?
MAITRE FOLACE : Seulement, le tout venant a été piraté par les mômes. Qu’est ce qu’on fait, on s’risque
sur le bizarre ? Ça va rajeunir personne.
MAITRE FOLACE : Eh !
MONSIEUR FERNAND : Sans être franchement malhonnête, au premier abord, comme ça, il … A l’air
assez curieux.
MAITRE FOLACE : Il date du Mexicain, du temps des grandes heures, seulement on a du arrêter la
fabrication, y’a des clients qui devenaient aveugles. Oh, ça faisait des histoires.
Ils boivent
MONSIEUR FERNAND : J’ai connu une polonaise qu’en prenait au petit déjeuner. Faut quand même
admettre c’est plutôt une boisson d’homme. (Il tousse)
Ils se resservent
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PAUL VOLFONI : J’lui trouve un goût de
pomme.
RAOUL VOLFONI : Et bien c’est devant chez elle que Lucien le cheval s’est fait dessoudé.
MONSIEUR FERNAND : Par Teddy de Montréal, un fondu qui travaillait qu’à la dynamite.
PATRICIA : Tu boudes ?
ANTOINE DE LA FOY : Bouder moi tu plaisantes. N’empêche que je commence à en avoir assez moi des
amours clandestines ; s’embrasser par téléphone deux fois par jour, c’est bien mignon, mais j’suis un
homme moi tu comprends ? Tout ça à cause de ton oncle. Écoutes c’est vraiment trop bête, on dirait
vraiment que vous avez tous peur de lui. Mais j’vais aller lui parler moi.
ANTOINE DE LA FOY : Je vais lui parler de notre mariage, de toi, de moi, de nous.
MAITRE FOLACE : D’accord, d’accord, je dis pas qu’à la fin de sa vie Jo le trembleur il avait pas un peu
baissé. Mais n’empêche que pendant les années terribles, sous l’occup’, il butait à tout va. Il a quand même
décimé toute une division de panzers.
PAUL VOLFONI : Vous avez beau dire, y’a pas seulement que de la pomme, y’a autre chose, ce serait pas
des fois de la betterave ? Hein ?
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RAOUL VOLFONI : On vous apprend quoi à l’école, mon petit chat ? Les jolies filles en savent toujours trop.
Vous savez comment je l’vois votre avenir ? Vous voulez le savoir ?
RAOUL VOLFONI : Ben j’vais vous dire quand même, j’vois une carrière internationale, des voyages, ouais,
l’Égypte par exemple, c’est pas commun ça l’Égypte ? C’qui a d’bien c’est qu’là-bas, l’artiste est toujours
gâtée.
RAOUL VOLFONI : Non, j’disais l’Égypte comme ça ! J’aurais aussi bien pu dire ……… Le Liban.
ANTOINE DE LA FOY : Je vois, Monsieur dirige sans doute une agence de voyage ?
PATRICIA : Mais non voyons chéri, Monsieur fait la traite des blanches, mais tu sais que c’est courant, allez,
viens !
MONSIEUR FERNAND (prenant Antoine par les épaules) : Dehors tout le monde, allez les petites filles au
dodo. Dehors et les familles françaises, ça se respecte monsieur, les foyers c’est pas des putes.
ANTOINE DE LA FOY : Milles excuses monsieur pour cet excès de familiarité, c’est l’excès de boisson.
MONSIEUR FERNAND : Du tact moi monsieur Antoine et à toute la bande… Allez hop.
MAITRE FOLACE : Allez, allez, allez, allez y. La sortie c’est par là. Allez oust. On retire sa main de là. Allez,
allez.
Une fois tout le monde dehors, Paul Volfoni rentre. Ils éclatent tous de rire. Jean indique à Monsieur
Fernand la présence de Patricia qui se met à pleurer
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MAITRE FOLACE : J’ai le regret de vous faire savoir que Mademoiselle Patricia ne s’est pas rendue à son
cours ce matin.
MAITRE FOLACE : Patricia, n’est pas allée aux cours ce matin ; l’institution vient de téléphoner.
MONSIEUR FERNAND : J’vous garanti qu’elle va y aller à son cours. Elle va même y aller tout de suite,
hein.
MAITRE FOLACE : L’hérédité. Cette manie qu’elle avait, la maman de toujours faire la valise.
MONSIEUR FERNAND : Suzanne « beau sourire » a été élevé à Bagneux dans la zone ; et à seize ans
elle était sujet vedette chez Mme Reine alors j’vous répète, j’vois pas le rapport.
MONSIEUR FERNAND : Vous voulez que le Mexicain se retourne dan sa tombe. Sa fille recherchée par les
perdreaux ; y’a vraiment des fois où vous déconnez ferme hein… Jean ?
JEAN : Monsieur ?
MONSIEUR FERNAND : Dites donc, euh … Vous avez vu partir la petite vous ce matin ?
JEAN : Oui, Monsieur, comme d’habitude à huit heures.
MONSIEUR FERNAND : Non mais ! Comment, c’est maintenant qu’y m’dit ça. Bon dieu, mais c’est pas vrai.
Comment une môme qui s’en va soit disant à l’école avec des valoches et vous, vous trouvez ça naturel ?
MONSIEUR FERNAND : On peut dire que je suis comblé. Merci Messieurs, merci ! Ah oui. Qu’est ce que
c’est que ça ?
LE TAXI : C’est toujours ce qu’on a tendance à croire chaque fois qu’elles nous font la malle.
LE TAXI : Ah, j’aimerais mieux que vous appeliez un collègue, si la petite dame me voit, j’aurais le vilain
rôle. Comprenez cafarder c’est pas beau. Six cinquante. Et puis nous dans le métier, les ruptures, les
retrouvailles, toutes les fluctuations de la fesse, on préfère pas s’en mêler. Moi j’ai un collègue comme ça,
transporteur de cocu, y s’est retrouvé criblé en plein jour, rue Godeau, par une maladroite.
LE TAXI : Merci bien Monsieur … Eh soyez quand même pas trop dur…
ANTOINE DE LA FOY : Ah non de Dieu, de nom de Dieu, mais où faut il s’expatrier mon Dieu pour avoir la
paix ? Au Groenland, à la terre de feu, j’allais toucher l’anti-accord absolu, vous entendez : ABSOLU. La
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musique des sphères… Mais qu’est ce que j’essaie de vous faire comprendre, homme singe !
MONSIEUR FERNAND : Monsieur de la Foy, quand vous aurez terminé avec vos instruments de ménage…
ANTOINE DE LA FOY : Oh, vous entendez ça, des instruments de ménage, l’ironie du primate, l’humour
Louis Phillipar, le sarcasme Prud’hommesque. Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière
de Bulldozer, de tracteur et Caterpillar, mais vos opinions sur la musique moderne et sur l’art en général, je
vous conseille de ne les utiliser qu’en suppositoires. Voilà ! Et encore, pour enfant. J’ajouterais qu’ayant
dormi à la porte de chez vous, je comprends mal…
PATRICIA : Tu vois, je civette, je bainmarise, je ragougnasse. Je donne à Antoine tout apaisement dans
l’avenir. Logique non ? Il doit passer sa vie avec moi.
PATRICIA : Tu devrais descendre chez l’Italien, je crois que nous allons manquer de vin.
ANTOINE DE LA FOY : Oncle Fernand préfère le Bordeaux ou le Bourgogne ? Hein ? … … Ben on prendra
les deux.
MONSIEUR FERNAND : Écoute Patricia … Qu’est ce qui t’a pris de partir comme ça? Hein. Tu nous a fais
faire un mauvais sang du diable !
MONSIEUR FERNAND : Non, mais c’est pas de ça qu’il s’agit, c’est de mon avis sur ton Antoine.
MONSIEUR FERNAND : Patricia, attention, ne nous emballons pas ; d’abord est ce que tu l’aimes, ben …
Est ce que tu l’aimes assez pour l’épouser ?
PATRICIA : Oh, presque trop, c’est du gâchis ; ça méritait une liaison malheureuse, tragique, quelque chose
d’Espagnol, même de Russe. Allez, viens donc boire un petit scotch va, ça te fera oublier ceux d’hier.
PATRICIA : Alors, pourquoi tu déambulais toute la nuit ? Tu as même fait couler deux bains.
MONSIEUR FERNAND : Les nerfs ! Dis moi, tu comptes rentrer pas trop tard. Oui, il faudrait pas que la
future belle famille aille s’imaginer que… Nous menons une vie de bohème quand même. Parce que ton
Antoine, il est bien gentil avec ses airs là, mais tu vas voir qu’il va nous faire surgir une famille comme tout le
monde.
Au repas
ANTOINE DE LA FOY : Bref seul rescapé d’une famille ébranlé par les guerres coloniales, les divorces et
les accidents de la route, Papa, Adolphe Amédée de la Foy dit « Le président », un personnage : il
collectionne les pendules et les contraventions, les déceptions sentimentales et les décorations ; il les a
toutes sauf la médaille de sauvetage, la plus belle selon lui, mais la plus difficile à décrocher quand on est
pas breton.
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ANTOINE DE LA FOY : Un père… Adolphe Amédée témoigne en matière d’art de perversion assez voisine
des vôtres, défenseur de Puvis de chavannes et Reynaldo Hahn…
ANTOINE DE LA FOY : … Lui, si ! A part ça, ce qu’il est convenu d’appeler un grand honnête homme. Porté
sur la morale et les soubrettes, la religion et les jetons de présence… Vous connaissez sa dernière ? Il vient
de se faire bombarder vice-président du fond monétaire international.
MONSIEUR FERNAND : Oh ?
Dans la chambre le lendemain matin, Jean, Maître Folace et Patricia souhaitent l’anniversaire de
Monsieur Fernand
JEAN, MAÎTRE FOLACE ET PATRICIA (en Coeur) : Happy birthday to you, happy birthday to you …happy
birthday Fernand … happy birthday to you.
MONSIEUR FERNAND : On a beau avoir fait la paix, ça fait quand même quelque chose. Et j’dois dire, que
le geste est délicat.
Monsieur Fernand prend le paquet et le jette par la fenêtre, une déflagration secoue la pièce. Plus
tard, Monsieur Fernand arrive sur la péniche des Volfoni, il frappe à la porte, Raoul Volfoni lui ouvre
MONSIEUR FERNAND : Happy birthday to you, Happy birthday to you, Happy birthday to you, Happy
birthday to you…
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Monsieur Fernand est à côté de Raoul Volfoni qui ajuste sa bombe et qui ne l’a pas vu
RAOUL VOLFONI : Alors, y dort le gros con ? Ben y dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la
gueule ! Il entendra chanter les anges, le gugus de Montauban ; j’vais l’renvoyer tout droit à la maison mère,
au terminus des prétentieux…
A l’hôpital
MONSIEUR FERNAND : « Énigme dans l’affaire du camion incendié parmi les bouteilles de pastis
clandestin transportées par les fraudeurs, certains contenaient de l’essence ». Evidemment ça brûle mieux.
PASCAL : Oui, mais Monsieur Fernand, ce que vous avez fait aux Volfoni, c’est pas bien !
MONSIEUR FERNAND : Elle est bien belle celle-là ! Comment, il me flinguent à vue, il me butent Henri…
PASCAL : Monsieur Fernand, si les Volfoni vous avaient seringué, vous et Henri, qui aurait été aux
commandes, hein ?
MONSIEUR FERNAND : Dîtes-donc, Théo, l’ami Fritz là, question mentalité, quelle cote vous lui donnez.
MONSIEUR FERNAND : Ça vous dirait de faire une petite commission pour moi ?
MONSIEUR FERNAND : Ben alors vous pourriez peut être passer voir Théo à la campagne. Il a sans doute
besoin de parler, de causer et à vous qu’il connaît bien, il se confierait peut être ?
PASCAL : Je ne vois pas de raisons pour qu’il nous fasse des cachotteries.
PASCAL : Alors voilà, Monsieur Fernand, on est passé à la distillerie. Théo était pas là, on est tombé sur
Tomate, curieux non ?
PASCAL : Détendez-vous, Monsieur Fernand, il nous l’a dit ce qu’il faisait là.
Tomate a été dessoudé dans la distillerie par Bastien et Pascal. Théo et son ami retournent dans la
distillerie et retrouvent Tomate raide
L’AMI DE THEO : Comme ça, on aura pas à le faire, puisque c’est par lui qu’on devait clôturer.
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THEO : C’est tout ce que t’as trouvé, tu comprends que si Tomate est descendu, c’est que l’autre branque a
compris et que ça sera bientôt notre tour. Seulement maintenant, on a le droit pour nous.
A la maison du Mexicain
MONSIEUR FERNAND : (un coup de feu retenti) Comme effet de surprise, c’est réussi ! V’là qu’on s’fait
flinguer.
MONSIEUR FERNAND (s’adressant à Jean qui ouvre un coffre fort) : J’te demande pas si tu sais les ouvrir !
JEAN (tendant un revolver à Monsieur Fernand) : Je ne demande pas à Monsieur, si Monsieur sait s’en
servir !
Amédée de la Foy arrive en pleine fusillade et se dirige vers la maison, où il sonne à la porte
AMÉDÉE DE LA FOY : Voulez-vous m’annoncer auprès de Monsieur Fernand Naudin, je vous prie ?
AMÉDÉE DE LA FOY : Je vois que vous êtes habitué à mener les choses rondement. Ce n’est pas pour me
déplaire d’ailleurs, j’aime l’action, l’initiative ; quand j’étais jeune, je jouais au hockey sur gazon…
Coups de feu
AMÉDÉE DE LA FOY (une horloge sonne) : Mon Dieu, fin XVIIIème, de Ferdinand Berthoud. A moins que
ma future belle-fille n’y tienne vraiment, je l’échangerais bien contre autre chose. Oui, pardonnez-moi,
j’anticipe. Et bien, Monsieur, j’ai l’honneur de vous demander la main de votre nièce Patricia pour mon fils
Antoine.
AMÉDÉE DE LA FOY : Ce oui est un cri du cœur, je n’en attendais pas moins. Cette maison est un
ravissement, cette verdure, ce calme; Voyez-vous Monsieur, rien ne vaut ces vieilles demeures de familles,
ces greniers où nous avons joué enfants. Il me semble avoir entendu…
MONSIEUR FERNAND : Jean ! Voulez-vous lui dire de faire un peu moins de bruit s’il vous plaît ?
AMÉDÉE DE LA FOY : Dîtes moi que c’est un héritage, un cadeau, un objet de famille, mais ne me dites
pas que vous l’avez trouvé à Paris, vous me tueriez !
AMÉDÉE DE LA FOY : Ça !
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AMÉDÉE DE LA FOY : Hein ?
MONSIEUR FERNAND : Des termites, ca bouffe tout les termites ! L’ennui de ces vieilles demeures où nous
avons joué enfants. Sales bêtes !
Pascal et Bastien arrivent et sont repérés par Théo et sa bande qui stationnent dans le Jardin
FREDDY : Séparément ils sont déjà pas drôles, j’suis pas pressé de connaître leur numéro de siamois.
THEO : Il faut bien admettre qu’exceptionnellement, Dieu n’est pas avec nous ! Mais il ne sera pas dit que
nous avons sorti le matériel pour rien…
Les Volfoni sortent de l’hôpital, Théo et sa bande passent en trombe devant eux et les mitraillent.
THEO : Je ne dis pas que c’est pas injuste, je t’ai dis que ça soulage !
Chez le Tailleur
LE TAILLEUR : Ah parfait, absolument parfait, et pourtant, une jaquette c’est difficile à porter ! Monsieur la
porte à ravir ; Monsieur a une morphologie de diplomate.
MONSIEUR FERNAND : Très bien, très bien, soyez assez gentil de m’envoyer votre facture le plus vite
possible, parce que moi, je repars en Province après demain, hein ?
Chez le photographe
PATRICIA : Mon oncle, c’est merveilleux, je n’aurais jamais pensé qu’on avait autant d’amis.
ANTOINE DE LA FOY : Vous avez l’air exceptionnellement détendu, Oncle Fernand, heureux de vivre !
MONSIEUR FERNAND : Ah oui, ça, vous pouvez le dire. Maintenant que ma mission de tuteur est terminée,
et croyez moi … Et puis quant aux diverses affaires constituant la dot de notre petite Patricia ; votre cher
papa a accepté de les prendre en charge. Elles sont sans doute un petit peu particulière mais enfin, avec un
vice président du fond monétaire à leurs têtes, ben moi je pense que tout ira bien !
ANTOINE DE LA FOY : Oui, surtout avec Papa, il ne comprend rien au passé, rien au présent, rien à
l’avenir, enfin, rien à la France, rien à l’Europe enfin rien à rien ; mais il comprendrait l’incompréhensible dés
qu’il s’agit d’argent.
MAITRE FOLACE : Y’a du nouveau : Théo est réapparu, il est à la distillerie avec tout son petit monde.
PASCAL : Mais Bastien monte la garde. On aurait pu les flinguer sans douleur, mais on a pensé que Théo
vous revenait de droit. On a déjà vu des patrons se vexer.
MONSIEUR FERNAND : Jean ! Dîtes à mademoiselle que j’ai une course urgente à faire et que je les
rejoins quand j’ai fini hein, voilà !
JEAN : Pour ce genre de courses, je conseille à Monsieur, si Monsieur me permet, de ne pas partir la
musette vide.
PASCAL : Oh dis donc, tu m’as déjà vu pas emporter ce qu’il faut, où il faut et quand il faut ?
JEAN : Oh excusez-moi, Monsieur Pascal, mais des jours comme aujourd’hui, on a plus sa tête.
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BASTIEN : Ils sont là, j’en ai déjà repéré trois ! Y’en a peut être d’autres ?
PASCAL : Qu’est ce qu’on fait ? on attend qu’ils sortent ? On fait un fermé ou un rabat ?
MONSIEUR FERNAND : J’ai pas le temps d’attendre moi, j’ai une cérémonie à dix heures ! Allez, allons y.
Allez.
PASCAL : Bon !
BASTIEN : J’l'avais en cas qu’il aurait fallu tirer en rafale, des fois qu’ils seraient tous sortis d’un coup,
TATATATATA ……Hop !
PASCAL : C’est marrant que t’aies gardé ce côté maquisard, t’es pas en âge d’arrêter tes momeries ?
MONSIEUR FERNAND : Bon, c’est fini oui ? Puisque je vous dis que je suis pressé !
La fusillade éclate. Pascal et Bastien tuent l’ami de Théo. Monsieur Fernand se bat avec Freddy et le
tue. Théo parvient à s’échapper. Monsieur Fernand, Pascal et Bastien se rejoignent à leur voiture.
PASCAL : (après avoir rafistolé la chemise, déchirée dans le dos, de Monsieur Fernand) Avec la jaquette,
ça ira.
MONSIEUR FERNAND : Ça va ?
Monsieur Fernand accompagne Patricia jusqu’à l’hôtel. Théo se gare devant l’église et charge sa
mitraillette. La cantatrice chante, une explosion vient secouer l’église, Bastien et Pascal rentrent
dans l’église et se signent. La voiture de Théo, avec lui dedans, a explosé...
Fin
Voir aussi :
- Le tournage des Tontons flingueurs et la scène de la cuisine.
- Le réalisateur Georges Lautner est mort.
- Un coffret collector à l'occasion des 50 ans des Tontons Flingueurs
- Test du Blu-ray des Tontons Flingueurs
- Anecdote : L'origine du film Ne nous fâchons pas
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