L Anthropologie de Communion Du Pere Dumitru Staniloae
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L Anthropologie de Communion Du Pere Dumitru Staniloae
p. 409 - 423
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2059
L’anthropologie de communion du
père Dumitru Staniloaë
14. Cf. B. SESBOUÉ, Pour une théologie œcuménique, Paris, Cerf, 1990, p. 51.
15. D. STANILOAË, Teologia Dogmatica Ortodoxa III… (cité supra n. 3), p. 10.
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monde et, par conséquent, c’est le monde qui est créé pour être
humanisé, et non pas l’homme pour être assimilé à la nature: «Un
terme plus précis pour exprimer le fait que l’homme est appelé à
devenir un monde plus grand est celui de macro-anthropos, qui, à
proprement parler, exprime le fait que le monde entier est appelé à
s’humaniser, c’est-à-dire à recevoir entièrement le sceau de l’hu-
main, à devenir pan-humain, actualisant ainsi l’exigence qui se
trouve impliquée dans son être même»21.
Par ailleurs, il faut souligner l’importance d’une autre image
propre à S. Maxime le Confesseur qui a profondément influencé
la pensée de Staniloaë. En effet, Maxime concevait l’homme
comme un laboratoire (ergasterion) qui tient tout l’ensemble
embrassé et qui a une vertu naturelle d’unir par médiation tous
les extrêmes en ramenant toute chose à Dieu22.
En tant que «laboratoire», l’homme a aussi la mission de trans-
former et de compléter la création et lui-même. Il peut multiplier,
perfectionner, découvrir et approfondir les virtualités de don et
de sens des personnes et des choses par ses propres pouvoirs spi-
rituels en communion avec les autres. Les choses et les personnes
sont, à partir même de la création, des ponts vers Dieu et les
autres. Ces ponts deviennent de plus en plus transparents au fur
et à mesure qu’on découvre en eux des virtualités et de nouvelles
significations, ou dans la mesure de leur transfiguration par les
énergies incréées de Dieu23.
Grâce à cette perspective anthropocentrique positive de la créa-
tion, notre auteur arrive à affirmer que la dignité humaine, élevée
à l’état de médiante entre Dieu et création, est appelée à devenir
ainsi prêtre de toute la création24, car l’homme est «l’image et
21. D. STANILOAË, Teologia Dogmatica Ortodoxa III… (cité supra n. 3), p. 33-34.
Dans une note à l’Ambigua de Maxime, notre auteur écrit: «L’homme est appelé «le
grand monde» (macrocosme) installé dans le monde proprement dit, appelé «le petit
monde» (microcosme), — et non inversement comme on le voit d’habitude: micro-
cosme dans le macrocosme — parce qu’il peut comprendre le monde sensible dans ses
idées et ses relations devenant ainsi «un grand royaume». Saint Jean Damascène dira
que l’homme est créé à l’image de Dieu également par le fait qu’il rassemble en lui-
même toute la création. «Car en Dieu et en l’homme s’unit toute la création» (Sur les
deux volontés en Christ, PG 95, 168). L’homme est plus grand que le monde parce qu’il
peut le comprendre et le maîtriser…». Cf. S. MAXIME LE CONFESSEUR, Ambigua, introd.
par J.-C. LARCHET, avant-propos, trad. et notes par E. PONSOYE, commentaires par le
P. D. STANILOAË, Paris, Ancre, 1994, p. 403, note 71.
22. Cf. MAXIME, Ambigua… (cité supra n. 21), p. 143.
23. D. STANILOAË, «Dinamica creatiei in Biserica» (La dynamique de la création
dans l’Église), dans Ortodoxia 29 (1977), n. 3-4, p. 285.
24. «Tout le cosmos est appelé à être déifié, mais par l’intermédiaire de l’être humain
constitué de l’âme et du corps», Cf. MAXIME, Ambigua… (cité supra n. 21), p. 293.
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29. Idée qu’on trouve dans la littérature patristique chez Maxime le Confesseur et
Nicolas Cabasilas.
30. Cf. M. BLONDEL, L’Action, II, Paris, PUF, 1963, p. 539. Peut-être qu’il serait
intéressant de rappeler que l’«école de Fourvière» dont faisait partie J. Daniélou, H. de
Lubac, G. Fessard, Teilhard de Chardin, H. Urs von Balthasar, Y. de Montcheuil a été
marquée par la philosophie de Blondel. Cf. B. SESBOUÉ, «Le surnaturel chez Henri de
Lubac», dans RSR 80 (1992), p. 386, note 18.
31. M. BLONDEL, L’Action… (cité supra n. 30), p. 545.
32. D. STANILOAË, Teologia Dogmatica Ortodoxa I… (cité supra n. 3), p. 270.
33. Cf. K. WARE, L’île au-delà du monde, coll. Sel de la Terre, Paris, Cerf, 2005,
p. 20.
34. D. STANILOAË, Le génie de l’Orthodoxie… (cité supra n. 1), p. 40.
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35. Cf. Patriarche DANIEL de Roumanie, La joie de la fidélité, Paris, Cerf, 2009,
p. 57.
36. D. STANILOAË, Teologia Dogmatica Ortodoxa III… (cité supra n. 3), p. 12.
37. ID., «Creatia ca dar si Tainele Bisericii» (La création comme don et les sacre-
ments de l’Église), dans Ortodoxia 28 (1976), n. 1, p. 12.
38. ID., Teologia Dogmatica Ortodoxa II… (cité supra n. 3), p. 23.
39. ID., «Omul si Dumnezeu» (L’homme et Dieu), dans Studii de teologie dogmatica
ortodoxa, Craiova, 1991, p. 286, 294.
40. ID., Dieu est amour, coll. Perspective orthodoxe 1, Genève, Labor et Fides, 1980,
p. 43.
41. O. CLÉMENT, «Un sens à la vie», dans Contacts 189 (2000), p. 63.
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42. La méthode de Staniloaë est justement inverse à celle empruntée par la grande
majorité des théologiens du XXe siècle. Dans la Dogmatique, par exemple, il commence
avec la Trinité comme modèle anthropologique pour arriver ensuite à l’homme «eikon»
du Verbe.
43. J. MOLTMANN, Dieu dans la création, coll. Cogitatio Fidei 146, Paris, Cerf,
p. 309.
44. D. STANILOAË, Teologia Dogmatica Ortodoxa I… (cité supra n. 3), p. 279.
45. Ibid., p. 195.
46. Ibid., p. 195.
47. K. WARE, L’île au-delà du monde… (cité supra n. 33), p. 43.
48. D. STANILOAË, Teologia Dogmatica Ortodoxa I… (cité supra n. 3), p. 198.
49. ID., «Omul si Dumnezeu»… (cité supra n. 39), p. 202.
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III. – Conclusion
60. ID, Prière de Jésus et expérience du Saint-Esprit, coll. Théophanie, Paris, Desclée,
1981, p. 103.
61. Ibid., p. 104.
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65. K. WARE, Foreword à Staniloaë, The Experience of God, Brookline, Holy Cross,
1994, p. xx.
66. D. STANILOAË, Le génie de l’Orthodoxie… (cité supra n. 1), p. 115.