Cours Amphi Reichert
Cours Amphi Reichert
Cours Amphi Reichert
Christian Reichert
2. Distributions 19
2.1. L’idée de base des distributions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2. L’espace D(R) des fonctions test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3. L’espace D 0 (R) des distributions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4. Les opérations sur les distributions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.5. La transformée de Fourier des distributions . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.5.1. L’espace S de fonctions test à décroissance rapide . . . . . . . . . 30
2.5.2. L’espace S 0 de distributions tempérées . . . . . . . . . . . . . . . 30
2
Première partie
Cours de MA1
3
1. Espaces de Hilbert et séries de Fourier
Les structures sont les armes du mathématicien.
(Nicolas Bourbaki 1 )
(ii) ∀u, v, w ∈ V : u + v = v + u, u + (v + w) = (u + v) + w,
Exemple 1.2.
4
2. L’espace C 0 (K, K) = {f : K → K : f continue} avec les opérations (f + g)(x) =
f (x) + g(x), (αf )(x) = αf (x) et l’élément 0 est la fonction f définie par f (x) =
0 ∀x ∈ K.
Définition 1.5 (norme). Un espace vectoriel V est normé s’il existe une application
k·k : V → R+
0 telle que
(i) ∀v ∈ V : kvk > 0 si v 6= 0 et k0k = 0,
(iii) ∀u, v ∈ V : (u, v) = (v, u), en particulier, (u, αv) = (αv, u) = α(v, u) = α (u, v),
Remarque 1.8. Un espace préhilbertien réel de dimension finie est aussi appelé espace
euclidien, dans le cas complexe on l’appele aussi espace hermitien 2
2. Charles Hermite, mathématicien français (1822-1901)
5
Définition 1.9. Un espace préhilbertien V est un espace de Hilbert 3 s’il est de plus
complet par rapport à la norme du produit scalaire, c’est-à-dire toute suite de Cauchy
(vn ), vn ∈ V , converge vers un élément v ∈ V . On rappelle qu’une suite de Cauchy
vérifie
∀ > 0 ∃N ∈ N : kvn − vk k < si n, k ≥ N .
Exemple 1.10.
6
(iii) ku + vk2 = kuk2 + kvk2 + 2Re (u, v) et ku − vk2 = kuk2 + kvk2 − 2Re (u, v) d’où le
résultat.
Définition 1.12 (famille libre, génératrice, base en dimension finie). Soit V un espace
vectoriel sur K. On dit qu’une famille B = {e1 , . . . , en } ⊂ V est libre si
α1 e1 + . . . + αn en = 0 (αk ∈ K) =⇒ α1 = . . . = αn = 0.
On dit que B est génératrice si pour tout v ∈ V , v = nk=1 αk ek avec des coefficients
P
αk ∈ K. Un espace vectoriel V est de dimension finie n s’il existe une famille libre
B = {e1 , . . . , en } ⊂ V de n éléments et toute famille de V de n + 1 éléments est liée. Une
base B de V est donc une famille de n éléments de V à la fois libre et génératrice.
Remarque 1.13.
(i) La décomposition v =P nk=1 αk ek est unique car si v = nk=1 λk ek est une décomposition
P P
n
différente on aurait k=1 (αk − λk )ek = 0 et donc αk = λk puisque la famille
B = {ek } est supposée libre.
(ii) Une famille B = {ek }k=1,...,n dans un espace pré-hilbertien V de dimension finie n
est orthonormée si (ei , ek ) = δik . Une telle famille constitue une base de V :
n n
!
X X
∀ k = 1, . . . , n : αi ei = 0 =⇒ αi ei , ek = 0 =⇒ αk = 0,
i=1 i=1
n
!
X
∀ l = 1, . . . , n : v − (v, ek ) ek , el = (v, el ) − (v, el ) = 0
k=1
Pn
Donc u = v − k=1 (v, ek ) ek est soit zéro soit non-nul mais orthogonal à chaque
el . Dans le deuxième cas u est linéairement indépendant des éléments de B. On
aurait donc une famille libre de n + 1 éléments
Pdans un espace de dimension n ce
qui est impossible et finalement u = 0 ⇔ v = nk=1 (v, ek ) ek
7
On peut essayer d’utiliser cette définition de base aussi pour les espaces de dimen-
sion infinie, mais il s’avère qu’elle n’est pas très utile si l’on exige que chaque élément
de l’espace (de dimension infinie) doit être une combinaison linéaire finie et unique
d’éléments de la base. Un exemple où cela fonctionne est l’espace de tous les polynômes
P = {p : p(x) = a0 + a1 x + . . . + an xn , n ∈ N}. Cet espace est clairement de dimension
infinie tant que le degré des polynômes n’est pas limité. Néanmoins chaque élément de
P est une combinaison linéaire finie et unique d’éléments de B = {1, x, x2 , . . .}. On dit
que l’ensemble B des monômes constitue une base algébrique de P . Malgré cet example
il est préférable en dimension infinie de travailler avec la définition suivante d’une base :
Définition 1.14 (base en dimension infinie). Soit V un espace vectoriel normé de di-
mension infinie. Une famille {ek }k∈N , ek ∈ V, est appelée base (de Schauder 6 ) de V si
pour tout v ∈ V , il existe une suite unique (αk ) ∈ KN telle que
∞
X n
X
v= αk ek = lim αk ek .
n→∞
k=0 k=0
Cela signifie
n
X
v− αk ek → 0 quand n → ∞
k=0
Définition 1.15. Soit V un espace de Hilbert de dimension infinie. Une famille or-
thonormale {ek }k∈N , ek ∈ V, est appelée base orthonormée ou base hilbertienne si elle
constitue une base de Schauder par rapport à la norme engendrée par le produit scalaire.
n o
Exemple 1.16. L’espace l2 = x ∈ CN : ∞ 2
P
i=0 |x i | < ∞ avec le produit scalaire (x, y) =
P∞ 2
i=0 xi yi est un espace de Hilbert. La famille {ek }, ek ∈ l où (ek )i = δk,i est une base
2
hilbertienne de l (voir TD).
Proposition 1.17. (Pythagore, inégalité de Bessel)
Soit {ek } une famille orthonormale dans un espace préhilbertien V . Alors
n
2
2
X
|(v, ek )|2 = kv −
Pn
∀v ∈ V : 0 ≤ kvk − k=0 (v, ek ) ek k
k=0
8
Démonstration.
0 ≤ (v − nk=0 (v, ek ) ek , v − nl=0 (v, el ) el )
P P
= kvk2 − (v, nl=0 (v, el ) el ) − ( nk=0 (v, ek ) ek , v) + ( nk=0 (v, ek ) ek , nl=0 (v, el ) el )
P P P P
Xn Xn Xn
= kvk2 − |(v, el )|2 − |(v, ek )|2 + ((v, ek ) ek , (v, el ) el )
l=0 k=0 k,l=0
Xn n
X
= kvk2 − 2 |(v, ek )|2 + (v, ek ) (v, el ) (ek , el )
k=0 k,l=0
Xn Xn
= kvk2 − 2 |(v, ek )|2 + (v, ek ) (v, el )δkl
k=0 k,l=0
Xn Xn
= kvk2 − 2 |(v, ek )|2 + |(v, ek )|2
k=0 k=0
n
X
= kvk2 − |(v, ek )|2
k=0
ce qui démontre l’inégalité de Bessel. Pour le théorème de Pythagore on utilise le fait
que v = nk=0 (v, ek ) ek quand {e0 , . . . , en } est une base orthonormée de V .
P
9
1.3. Séries de Fourier
1.3.1. Séries de Fourier abstraites
Soit {ek } une famille orthonormée dans un espace de Hilbert V . On appelle série de
Fourier abstraite de v ∈ V (par rapport à {ek }) la somme ∞
P
k=0 (v, ek ) ek = limN →∞ SN
PN
où SN = k=0 (v, ek ) ek .
Proposition 1.21. La série de Fourier abstraite converge toujours.
Démonstration. Soient M < N entiers positifs.
N 2
X P
2 N PN
kSN − SM k = (v, ek ) ek = k=M +1 (v, ek ) ek , l=M +1 (v, el ) el
k=M +1
N
X N
X
= ((v, ek ) ek , (v, el ) el ) = (v, ek ) (v, el ) (ek , el )
k,l=M +1 k,l=M +1
N
X
= |(v, ek )|2
k=M +1
10
d’où le résultat.
11
Théorème 1.25. Les suites (ek ) et (ẽk ) constituent des bases orthonormées de l’espace
L2per (0, 2π; R) respectivement L2per (0, 2π; C).
Démonstration. admise
Conséquence :
Si K = R, alors f = ∞ 2 2
P
k=0 (f, ek ) ek ∀f ∈ Lper (0, 2π; R) au sens de l’espace Lper (0, 2π; R).
Z 2π
1 1 1
(f, e0 ) e0 = f (t) √ dt √
π 0 2 2
Z 2π
1
k = 2p − 1 : (f, ek ) ek = f (t) cos(pt) dt cos(pt)
π 0
Z 2π
1
k = 2p : (f, ek ) ek = f (t) sin((pt) dt sin(pt)
π 0
1 2π
Z
an = f (t) cos(nt) dt, n ≥ 0 (1.2)
π 0
Z 2π
1
bn = f (t) sin(nt) dt, n ≥ 1 (1.3)
π 0
Finalement,
∞ ∞
X 1 X
f (t) = (f, ek ) ek (t) = Sf (t) = a0 + (an cos(nt) + bn sin(nt))
2
k=0 n=1
N
1 X
Sf,N (t) = a0 + (an cos(nt) + bn sin(nt))
2
n=1
12
Si K = C on trouve de manière similaire que
∞
X N
X
int
f (t) = cn e = lim cn eint
N →∞
n=−∞ n=−N
au sens de l’espace L2per (0, 2π; C). Ici les coefficients de Fourier classiques sont définis par
Z 2π
1
cn = f (t)e−int dt.
2π 0
1
c0 = a0 ⇔ a0 = 2c0
2
an cos(nt) + bn sin(nt) = cn eint + c−n e−int , n = 1, 2, . . .
⇔ an = cn + c−n , bn = i(cn − c−n )
1 1
⇔ cn = (an − ibn ), c−n = (an + ibn ).
2 2
Relation de Parseval :
Dans le cas K = R on trouve, avec les coefficients de Fourier classiques,
1
(f, e0 ) = √ a0
2
k = 2n − 1 : (f, ek ) = an , n = 1, 2, . . .
k = 2n : (f, ek ) = bn , n = 1, 2, . . .
Dans le cas K = C on a
Z 2π ∞
1 2
X
|f (t)| dt = |cn |2 .
2π 0 n=−∞
Période quelconque : RP
Soit maintenant f périodique de période P telle que 0 |f (t)|2 dt < ∞. Alors g(s) =
P
f 2π s est 2π-périodique et
Z 2π Z P
2 2π
|g(s)| ds = |f (t)|2 dt < ∞
0 0 P
13
P
avec le changement de variable t = 2π s. On peut développer g en série de Fourier et au
2 a0 P∞
sens de Lper (0, 2π; R) on a g(s) = 2 + n=1 (an cos(ns) + bn sin(ns)) avec les coefficients
1.2. Or
1 2π 1 2π
Z Z
P
an = g(s) cos(ns) ds = f s cos(ns) ds
π 0 π 0 2π
1 P 2 P
Z Z
2π 2π
= f (t) cos n t dt = f (t) cos(nωt) dt
π 0 P P P 0
2π
où ω = P . Pour bn on a
Z P
2
bn = f (t) sin(nωt) dt
P 0
Donc ∞
2π a0 X
f (t) = g t = g(ωt) = + (an cos(nωt) + bn sin(nωt))
P 2
n=1
Proposition 1.27. Si f est une fonction P -périodique, intégrable sur tout intervalle de
longeur P , alors Z P Z a+P
∀a ∈ R : f (t) dt = f (t) dt.
0 a
On peut, par ailleurs, calculer les coefficients de Fourier sur n’importe quel intervalle de
longeur P .
14
Démonstration.
Z a+P Z 0 Z P Z a+P
f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt + f (t) dt
a a 0 P
| {z } | {z } | {z }
I1 I2 I3
Z a+P Z a
I3 = f (t) dt = f (s + P ) ds avec le cdv s = t − P
P 0
Z a Z 0
= f (s) ds = − f (s) ds = −I1 .
0 a
2 P 2 P/2
Z Z
an = f (t) cos(nωt) dt = f (t) cos(nωt) dt
P 0 P −P/2
4 P/2
Z
= f (t) cos(nωt) dt
P 0
2 P/2
Z
bn = f (t) sin(nωt) dt = 0.
P −P/2
2 P/2
Z
an = f (t) cos(nωt) dt = 0
P −P/2
2 P/2 4 P/2
Z Z
bn = f (t) sin(nωt) dt = f (t) sin(nωt) dt.
P −P/2 P 0
Convergence ponctuelle :
Définition 1.28. On dit qu’une fonction f possède une limite à droite (à gauche) en t0 ,
notée f (t0 +) (f (t0 −)), si f (t0 +) = limh→0+ f (t0 + h) existe, respectivement f (t0 −) =
limh→0+ f (t0 − h) existe.
Définition 1.29. On dit qu’une fonction f : [A, B] → R est continûment dérivable par
morceaux s’il existe un nombre fini de points A = a0 < a1 < . . . < aN = B tels que
(i) f est continûment dérivable sur ]A, a0 [, ]a0 , a1 [, ..., ]aN , B[ et possède une limite à
droite en a0 , . . . , aN −1 ainsi qu’une limite à gauche en a1 , . . . , aN .
(ii) f 0 possède une limite à droite en a0 , . . . , aN −1 ainsi qu’une limite à gauche en
a1 , . . . , aN .
Exemple 1.30.
15
1. f (t) = Rect(t). En t0 = 1/2 : Rect(t0 +) = 0, Rect(t0 −) = 1.
2. f (t) = Trian(t). Continûment dérivable sur ] − 1, 0[ avec f 0 (t) = 1 et continûment
dérivable sur ]0, 1[ avec f 0 (t) = −1, f (0+) = f (0−) = 1, f 0 (0+) = −1 et f 0 (0−) =
1. La fonction Trian est donc continûment dérivable par morceaux sur [−1, 1].
Théorème 1.31 (Dirichlet 7 ). Soit f une fonction P -périodique, continûment dérivable
par morceaux sur une période (par exemple [0, P ]) Alors la série de Fourier Sf (t) associée
à f converge et on a
1
∀t0 ∈ R : Sf (t0 ) = [f (t0 +) + f (t0 −)]
2
En particulier, si f est continue en t0 , Sf (t0 ) = f (t0 ).
Démonstration. admise
P/2
2(−1)n+1
Z
4 2t
bn = sin(nωt) dt = .
P 0 P nπ
D’après le théorème de Dirichlet, pour t ∈] − P/2, P/2[ on a Sf (t) = f (t). En t = P/2 :
Sf (P/2) = 21 [f (P/2+) + f (P/2−)] = 12 (−1 + 1) = 0 = f (P/2). D’après la relation de
Parseval
1 P
Z
1
|f (t)|2 dt =
P 0 3
∞ ∞ ∞
1 X
2 2 X 1 X 1 π2
= bn = 2 ⇔ =
2 π n2 n2 6
n=1 n=1 n=1
ẽ0 = x0
n
X ẽk ẽk
ẽn+1 = xn+1 − xn+1 ,
kẽk k kẽk k
k=0
16
(Démonstration par récurrence). On obtient une famille orthonormée (en ) en posant
en = ẽn / kẽn k. R1
Soit maintenant V = L2 ([−1, 1]; R) avec le produit scalaire (f, g) = −1 f (t)g(t) dt et
{xk } = {1, t, t2 , . . .} :
√
ẽ0 (t) = 1, kẽ0 k2 = (ẽ0 , ẽ0 ) = 2, e0 (t) = 1/ 2
r
1 1
Z Z 1
1 1 2 2 3
ẽ1 (t) = t − t, √ √ =t− t dt = t, kẽ1 k = t dt = 2/3, e1 (t) = t
2 2 2 −1 −1 2
..
.
Les polynômes ẽn (t) ainsi construits sont, à un facteur de normalisation près, les po-
lynômes de Legendre pn (t). On obtient les polynômes de Legendre à partir des ẽn en les
multipliant par une constante telle que pn (1) = 1 :
p0 (t) = 1
p1 (t) = t
1
p2 (t) = (3t2 − 1)
2
1
p3 (t) = (5t3 − 3t)
2
..
.
au sens de L2 ([−1, 1]; R). Cette série est appelée série de Fourier-Legendre. Or
∞ ∞
X X 2 2
(f, pi ) = αk (pk , pi ) = αk δki = αi .
2k + 1 2i + 1
k=0 k=0
Donc Z 1
2i + 1 2i + 1
αi = (f, pi ) = f (t)pi (t) dt.
2 2 −1
17
1
0.5
-1 -0.5 0.5 1
-0.5
-1
Donc
3 π 2 − 15 1 3
f (t) = t+7 (5t − 3t) + . . .
π π3 2
au sens de L2 ([−1, 1]; R) (voir figure 1.1).
18
2. Distributions
2.1. L’idée de base des distributions
Motivation Un problème motivant l’introduction de fonctions généralisées , ap-
pelées distributions, est le suivant : on considère un circuit dérivateur, par exemple
Le signal de sortie y(t) = Vs (t) est lié au signal d’entrée x(t) = Ve (t) par Vs (t) =
−RCVe0 (t), c’est-à-dire y = S[x] ∼ x0 , au moins quand x est dérivable. Que faire quand
x = 1+ ? La solution des mathématiciens a été de généraliser la notion de fonction tout
comme, en passant aux nombres complexes pour la résolution de x2 +1 = 0, on généralise
la notion de nombre réel.
En 1927 le physicien Dirac introduit (dans un article sur la mécanique quantique) de
façon heuristique un objet aujourd’hui appelé impulsion de Dirac ou fonction δ de
Dirac :
One cannot go far in the development of the theory...without needing a
notation for that function of...x that is equal to zero except when x is very
small, and whose integral through a range that contains the point x = 0 is
equal to unity. We shall use the symbol δ(x)
R ∞ to denote this function, i.e. δ(x)
is defined by δ(x) = 0 when x 6= 0 and −∞ δ(x) dx = 1. Strictly, of course,
δ(x) is not a proper function of x, but can be regarded only as a limit of a
certain sequence of functions.
Par la suite S.L. Sobolev, L. Schwartz et d’autres ont élaboré une théorie mathématique
pour ce genre d’objets.
Supposons pour l’instant que δ(t) est une fonction au sens classique. Alors
Z t (
0 si t < 0
δ(τ ) dτ = = 1+ (t)
−∞ 1 si t > 0
19
dérivable, ϕ(∞) < ∞,
Z Z ∞ Z
∞
δ(t)ϕ(t) dt = +
δ(t)ϕ(t) dt = 1 (t)ϕ(t)|−∞ − 1+ (t)ϕ0 (t) dt
R −∞ R
Z ∞
= ϕ(∞) − ϕ0 (t) dt = ϕ(∞) − (ϕ(∞) − ϕ(0)) = ϕ(0).
0
Nous allons essayer de retrouver ces propriétés de δ aussi dans une théorie rigoureuse.
Afin de généraliser les fonctions, on les considère, comme dans le calcul ci-dessus, comme
des opérateurs agissant par intégration sur les fonctions elles-mêmes :
Z
T{f } (ϕ) = f (t)ϕ(t) dt.
R
Remarque 2.1. Nous utiliserons les notations T{f } (ϕ), Tf (ϕ) et hTf , ϕi en parallel pour
cette intégrale.
Un tel opérateur qui associe un scalaire à une fonction est appelé une fonctionnelle.
Quand f est dérivable on peut aussi regarder la fonctionnelle associée à f 0 :
Z Z
0 ∞
T{f 0 } (ϕ) = f (t)ϕ(t) dt = f (t)ϕ(t)|−∞ − f (t)ϕ0 (t) dt
Z R R
en supposant que ϕ est dérivable et à support borné (ϕ est nulle en dehors d’un intervalle
borné, en particulier ϕ(∞) = ϕ(−∞) = 0).
R P
L’intégrale de Riemann (en bleu) est calculé comme f (x)dx ≈ i f (xi )×longeur(Ii ) où
les intervalles Ii sont une décomposition de l’abscisse en sous-intervalles et xi ∈ Ii Dans
l’approche de Lebesgue (en rouge) on calcule f (x) dx ≈ i yi × mesure(f −1 (Ji )) où les
R P
intervalles Ji sont une décomposition de l’ordonnée, yi ∈ Ji et f −1 (Ji )) = {x : f (x) ∈ Ji }
est l’ensemble des x pour lesquels f (x) ∈ Ji . La difficulté de la théorie de Lebesgue réside
20
dans la construction de la mesure de Lebesgue qui permet de mesurer les ensembles
f −1 (Ji ). Néanmoins la théorie résultante présente quelques avantages par rapport à la
théorie de Riemann, notamment le théorème suivant de convergence dominée :
Théorème 2.2. Soit g ∈ L1 (R), > 0, une famille de fonctions continues par morceaux
telle que
(i) : g (x) → g(x) ( → 0) pour presque tout x.
(ii) : ∀x ∈ R, > 0 : |g (x)| ≤ h(x) avec h ∈ L1 (R)
Alors g est intégrable et Z Z
lim g (x) dx = g(x) dx.
→0 R R
Démonstration. admise.
On remarque qu’ici une convergence simple suffit pour passer la limite sous l’intégrale
alors que dans la théorie de Riemann on a besoin d’une convergence uniforme.
Définition 2.5. On dit que la suite (ϕn )n∈N d’éléments de D converge vers 0 dans D si
(i) Il existe un intervalle [a, b] ⊂ R tel que supp(ϕn ) ⊂ [a, b] ∀n ∈ N
(ii) (ϕn ) ainsi que toutes les suites dérivées (ϕ0n ), (ϕ00n ), . . . convergent vers 0 uni-
formément sur R
21
0.35
0.3
0.25
0.2
0.15
0.1
0.05
-1 -0.5 0.5 1
hT + S, ϕi = hT, ϕi + hS, ϕi ,
hαT, ϕi = α hT, ϕi ,
1. Soit f une fonction qui est intégrable sur tout intervalle borné fermé de R, c’est-
à-dire f ∈ L1loc (R). Alors Tf définie par
Z
hTf , ϕi = f (t)ϕ(t) dt
R
22
est une distribution. Tf est appelée la distribution régulière associée à f . La
linéarité de Tf est une conséquence immédiate de la linéarité de l’intégrale. Mon-
trons la continuité : Si ϕn → ϕ dans D, alors
Z
|hTf , ϕn i − hTf , ϕi| = f (t)(ϕn (t) − ϕ(t)) dt
R
Z b
≤ |f (t)| |ϕn (t) − ϕ(t)| dt où supp(ϕn − ϕ) ⊂ [a, b] ∀n
a
Z b
≤ kϕn − ϕk∞ |f (t)| dt → 0 (n → ∞).
a
| {z }
<∞ car f ∈L1loc (R)
Or
∞
X X
λn ϕ(na) = λn ϕ(na) avec supp(ϕ) ⊂ [A, B].
n=−∞ A≤na≤B
23
0.35
0.3
0.25
0.2
0.15
0.1
0.05
-1 -0.5 0.5 1
Définition 2.9. Soit (Tn )n∈N , Tn ∈ D 0 , une suite dans D 0 . On dit que
Démonstration. Soit ϕ ∈ D.
Z Z
1
hT , ϕi = φ (t)ϕ(t) dt = φ(t/)ϕ(t) dt
Z R R
24
15
10
-1 -0.5 0.5 1
Or, pour tout s, la valeur de g (s) = φ(s) |ϕ(s) − ϕ(0)| converge vers 0 quand → 0 et
|g (s)| ≤ h(s) = 2 kϕk∞ |φ(s)| avec h ∈ L1 (R). Donc
Z
φ(s) |ϕ(s) − ϕ(0)| ds → 0 ( → 0)
R
25
Problème : est-ce que gϕ est une fonction test de D ? Sinon le crochet hTf , gϕi n’a pas
de sens !
On aura gϕ ∈ D si g ∈ C ∞ (R; C) et dans ce cas la définition
hT · g, ϕi = hT, gϕi
a un sens pour tout T ∈ D 0.
Exemple 2.12. Soit g ∈ C ∞ (R; C) et δ l’impulsion de Dirac en 0.
hg · δ, ϕi = hδ, gϕi = g(0)ϕ(0) = g(0) hδ, ϕi
Donc g · δ = g(0)δ.
26
Ici f 0 est la fonction définie par f 0 (t) pour t 6= a, b et quelconque (par exemple = 0)
pour t = a, b). Donc Tf0 = (f (a+) − f (a−))δa + (f (b+) − f (b−))δb + T{f 0 } où il ne
faut pas confondre Tf0 et T{f 0 } . La dérivée de la distribution associée à l’échelon
unité, par exemple, est
0 + +
T{1 + } = (1 (0+) − 1 (0−))δ + T{0} = δ.
Translation :
Si f ∈ L1loc (R), a ∈ R, alors la translatée τa f de f est la fonction (τa f )(t) = f (t − a).
Sa distribution régulière associée vérifie
Z Z
T{τa f } , ϕ = f (t − a)ϕ(t) dt = f (s)ϕ(s + a) ds = hTf , τ−a ϕi
R R
Définition 2.15. La translatée τa T d’une distribution T ∈ D 0 est définie par
hτa T, ϕi = hT, τ−a ϕi , ϕ ∈ D.
Exemple 2.16. Pour t0 ∈ R,
hτt0 δ, ϕi = hδ, τ−t0 ϕi = ϕ(t0 ) = hδt0 , ϕi
car τ−t0 ϕ(t) = ϕ(t + t0 ).
Dilatation :
Si f ∈ L1loc (R), a ∈ R, alors la dilatée µa f de f est la fonction (µa f )(t) = f (at). Sa
distribution régulière associée vérifie
Z Z
ds 1
T{µa f } , ϕ = f (at)ϕ(t) dt = f (s)ϕ(s/a) = Tf , µ1/a ϕ .
R R |a| |a|
Définition 2.17. La dilatée µa T d’une distribution T ∈ D 0 est définie par
1
hµa T, ϕi = T, µ1/a ϕ , ϕ ∈ D.
|a|
Exemple 2.18.
1 1 1
hµa δ, ϕi = δ, µ1/a ϕ = ϕ(0) = hδ, ϕi ,
|a| |a| |a|
1
donc µa δ = |a| δ.
27
Produit tensoriel :
On rappelle que le produit tensoriel f ⊗ g de deux fonctions f (t) et g(s) est définie par
(f ⊗ g)(t, s) = f (t)g(s). Soit ϕ ∈ D(R2 ) (l’espace des fonctions indéfiniment dérivable
R2 → C à support borné), f, g ∈ L1loc (R). Alors
Z Z
T{f ⊗g} , ϕ = f (t)g(s)ϕ(t, s) dt ds
R R
Z Z
= f (t) g(s)ϕ(t, s) ds dt = hTf,t , hTg,s , ϕ(t, s)ii
R R
où la notation Tt signifie que la distribution T agit sur une fonction de la variable t.
Définition 2.19. Soit Tt , Ss ∈ D 0 (R). On définit le produit tensoriel Tt ⊗ Ss ∈ D 0 (R2 )
par
hTt ⊗ Ss , ϕ(t, s)i = hTt , hSs , ϕ(t, s)ii
si la dernière expression est valable : la fonction t 7→ hSs , ϕ(t, s)i doit être dans D(R) et
la fonctionnelle D 0 (R2 ) → C ainsi définie doit être linéaire et continue.
Convolution :
Soient f, g ∈ L1loc (R) telles que f ∗ g ∈ L1loc (R). Pour la distribution régulière T{f ∗g} on
a (formellement)
Z Z Z
T{f ∗g} , ϕ = (f ∗ g)(t)ϕ(t) dt = f (s)g(t − s) ds ϕ(t) dt
R R R
On pose u = t − s ⇔ t = u + s.
Z Z
... = f (s)g(u)ϕ(s + u) ds du
ZR R Z
= f (s) g(u)ϕ(s + u) du ds
ZR R
28
Exemple 2.21. hδ, ϕi = ϕ(0) = 0 ⇔ 0 6∈ supp(ϕ) ⇔ supp(ϕ) ⊂ R \ {0}. Donc δ est nulle
sur R \ {0} et son support est supp(δ) = {0}.
Théorème 2.22. Si S, T ∈ D 0 et on a S ∈ E 0 ou T ∈ E 0 , alors le produit de convolution
S ∗ T définie par
hS ∗ T, ϕi = hSs , hTt , ϕ(s + t)ii
existe et S ∗ T = T ∗ S.
Démonstration. admise
Exemple 2.23.
1.
où la dernière égalité est pour l’instant formelle car ϕ̂ n’est pas forcement dans D. Ce
calcul suggère la définition D E
T̂x , ϕ(x) = hTy , ϕ̂(y)i .
Le problème avec cette définition est que pour ϕ ∈ D ϕ̂ n’est pas dans D en général et
dans ce cas le crochet hTy , ϕ̂(y)i n’est pas défini. Il s’avère nécessaire de changer l’espace
de fonctions test afin d’obtenir un espace stable par transformée de Fourier.
29
2.5.1. L’espace S de fonctions test à décroissance rapide
On se rend compte en essayant de généraliser la transformée de Fourier aux distribu-
tions que la condition supp(ϕ) borné
D imposé
E aux fonctions test jusqu’à présent est trop
restrictif. On souhaiterait définir T̂ , ϕ = hT, ϕ̂i, mais ϕ̂ 6∈ D pour ϕ ∈ D donc cette
définition ne peut marcher. C’est L. Schwartz qui a trouvé le bon espace de fonctions
test, l’espace des fonctions de Schwartz, noté S , que nous allons définir maintenant.
Définition 2.25. On dit que la suite (ϕn )n∈N d’éléments de S tend vers 0 quand n → ∞
si
∀p, q ∈ N : tp ϕ(q)
n = sup tp ϕ(q)n (t) → 0 (n → ∞)
∞ t
ϕn → ϕ signifie ϕn − ϕ → 0.
On se rappelle la règle que plus ϕ est lisse plus ϕ̂ est décroissante et que plus ϕ est
décroissante plus ϕ̂ est lisse. Une fonction à la fois lisse et décroissante devrait donc
conserver ses propriétés sous transformation de Fourier (On peut penser, par exemple,
à la gaussienne). Les fonctions de S sont à la fois lisses et décroissantes par définition
et le théorème suivant confirme la spéculation :
ϕ ∈ S ⇒ ϕ̂ ∈ S et
Z
−1
∀t ∈ R : ϕ(t) = F [ϕ̂(f )](t) = ei2πf t ϕ̂(f ) df.
R
ˆ = ϕ(−t).
En particulier, ϕ̂(t)
Démonstration. admise.
30
Définition 2.27. On appelle S 0 l’espace des fonctionnelles linéaires et continues S →
C, où la continuité est définie comme avant par
ϕn → ϕ dans S ⇒ hT, ϕn i → hT, ϕi dans C.
Les éléments de S sont appelés distributions tempérées.
Exemple 2.28.
31
Définition 2.30. On dit que la fonction f : R → C est à croissance lente s’il existent
C > 0 et N ∈ N∗ tels que
∀t ∈ R : |f (t)| ≤ C(1 + t2 )N
De plus, on a
Proposition 2.31. Toute fonction f à croissance lente engendre une distribution tempérée
T{f } ∈ S 0 .
|f (t)|
Z Z
T{f } , ϕn = f (t)ϕn (t) dt ≤ 2 )N
(1 + t2 )N |ϕn (t)| dt
R R (1 + t
Z 2 2N
C(1 + t ) |ϕn (t)|
Z
1
2 2N
≤ 2 )N
dt ≤ C sup (1 + t ) ϕn (t) dt → 0 (n → ∞).
R (1 + t t∈R R (1 + t2 )N
| {z }| {z }
→0 (n→∞) <∞
où on a utilisé que supt |tq ϕn (t)| → 0 par définition (cf. la définition 2.25).
Proposition 2.32.
Soit T ∈ S 0 une distribution tempérée. On a
(i) Td (k) = (i2πx)k T̂ x
x
(ii) T̂ (k) = F[(−i2πy)k Ty ]x
x
Démonstration.
D E D E D E
Td (k) , ϕ = T (k) , ϕ̂ = (−1)k T , ϕ̂(k) (y)
y
D E D E
= (−1)k Ty , F[(−i2πx)k ϕ(x)](y) = (−1)k T̂x , (−i2πx)k ϕ(x)
D E
= (i2πx)k T̂x , ϕ(x) ∀ϕ ∈ S , d’où le premier résultat,
D E D E D E
T̂ (k) , ϕ = (−1)k T̂x , ϕ(k) (x) = (−1)k Ty , F[ϕ(k) (x)](y)
D E D E
= (−1)k Ty , (i2πy)k ϕ̂(y) = (−i2πy)k Ty , F[ϕ(x)](y)
D E
= F[(−i2πy)k Ty ], ϕ ∀ϕ ∈ S d’où le deuxième.
32
Exemple 2.33. (i) La fonction x 7→ xk étant à croissance lente, la distribution associée
T{xk } est tempérée. Or
(k)
h i h i
F[T{1} ] = δ ⇒ Td
{1} = F (−i2πx)k T{1} = (−i2π)k F T{xk } = δ (k)
h i δ (k)
⇒ F T{xk } =
(−i2π)k
(ii) La fonction f (t) = ei2πat , a ∈ R étant bornée, la distribution associée est tempérée
et
Z
ei2πay ϕ̂(y) dy
F T{f } , ϕ = T{f } , ϕ̂ =
R
= F −1 [ϕ̂](a) = ϕ(a) = hδa , ϕi
⇒ F T{f } = δa .
En particulier,
1
F T{cos(2πat)} = (δa + δ−a )
2
1
F T{sin(2πat)} = (δa − δ−a )
2i
F [S ∗ T ] = Ŝ.T̂ = ψ.T̂
33
1
0.8
0.6
0.4
0.2
−0.2
−0.4
−0.6
−0.8
−1
0 1 2 3 4 5 6 7
1 X
F [∆P ] = δn/P (voir TD).
P
n∈Z
34
Le théorème d’échantillonnage :
Dans ce paragraphe nous allons appliquer le résultat précédent à la reconstruction d’un
signal à partir d’un signal échantillonné. Soit f une fonction pour laquelle la transformée
de Fourier fˆ existe et est nulle en dehors d’un intervalle [−F0 , F0 ]. On considère la
fonction g qui coı̈ncide avec fˆ sur l’intervalle [−F, F ] où F ≥ F0 et qui est périodique
de période 2F . On a donc
X n X n
(T{g} )y = cn (g)ei2π 2F y = c−n e−i2π 2F y dans S 0 où
n∈Z n∈Z
Z F
1 n
cn (g) = g(y)e−i2π 2F y dy et
2F −F
Z F Z
1 n 1 n 1
c−n = g(y)ei2π 2F y dy = fˆ(y)ei2π 2F y dy = f( n )
2F −F 2F R 2F 2F
X 1 n
⇒ (T{g} )y = n
f ( 2F )e−i2π 2F y
2F
n∈Z
X 1
⇒ F −1 T{g} = n
)F −1 Tne−i2π 2F 1 n
P
f ( 2F n yo = n∈Z 2F f ( 2F )δ 2F
n
2F
n∈Z
1
Si on pose T = 2F on obtient la formule de Shannon (Whittaker, Nyquist,...)
X sin( Tπ (t − nT ))
f (t) = f (nT ) π au sens de S 0
n∈Z T (t − nT ))
Quand f est suffisamment régulière ce résultat a aussi un sens ponctuel. On peut donc
1
reconstruire le signal f (t) à partir de l’échantillonnage f (nT ) si F ≥ F0 ⇔ T = 2F ≤ 2F1 0
. la figure 2.5
Remarque 2.35. De façon heuristique on peut comprendre le résultatPci-dessus comme
suit. Le signal échantillonné est représenté par le peigne de Dirac fe = n∈Z f (nT )δnT =
35
1.5 1.5
1 1
0.5 0.5
0 0
−0.5 −0.5
−1 −1
−1.5 −1.5
−10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10 −10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10
1.5 1.5
1 1
0.5 0.5
0 0
−0.5 −0.5
−1 −1
−1.5 −1.5
−10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10 −10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10
1.5 1.5
1 1
0.5 0.5
0 0
−0.5 −0.5
−1 −1
−1.5 −1.5
−10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10 −10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10
1.5 1.5
1 1
0.5 0.5
0 0
−0.5 −0.5
−1 −1
−1.5 −1.5
−10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10 −10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10
P
f (t)∆T où ∆T = n∈Z δnT . Le produit f (t)∆T au domaine temporel se transforme sous
Fourier en produit de convolution
1
fˆe (y) = fˆ ∗ F [∆T ] (y) = fˆ ∗ ∆ 1
T T
1 Xˆ 1 X ˆ n
= f ∗ δ Tn = f y−
T T T
n∈Z n∈Z
Le spectre de fe est alors la somme des translatées par n/T du spectre de f . Si fˆ est
nulle en dehors de [−F0 , F0 ] on obtient une périodisation de fˆ en choissisant T1 ≥ 2F0 .
Si T est trop grande, T1 < 2F0 , il y a repliement . Si le signal f a été correctement
échantillonné, alors fˆe contient le spectre de f dans l’intervalle I = [− 2T
1 1
, 2T ] et on a
ˆ ˆ
f (y) = fe (y)1I (y). En revenant au domaine temporel on obtient
!
X
−1 −1
f (t) = fe ∗ F [1I ] (y) = f (nT )δnT ∗ F [1I ] (y)
n∈Z
X sin( π (t − nT ))
= f (nT ) π T
n∈Z T (t − nT ))
36
car la transformée inverse du créneau est un sinus cardinal et la convolution avec δnT
fait une translation par nT .
La reconstruction d’un signal à partir d’un signal échantillonné est illustré dans la
figure 2.5.
37