Electrocinétique Boro Chapitre 5
Electrocinétique Boro Chapitre 5
Electrocinétique Boro Chapitre 5
D’ElEctrocinétiquE
Volume Horaire : 36 h CT : 24 h TD : 12 h
Parcours : MPSI
Etablissement : CPGE/EPO
Dr Drissa BORO
Chargés de cours : Enseignant-Chercheur à l’Ecole
Polytechnique de Ouagadougou
Nbre d’évaluation : 2
• Prérequis
o Notation complexe
o Théorèmes généraux en régime sinusoïdal (diviseur de tension…)
o Trigonométrie
• Objectifs spécifiques
o Définir la résonance du circuit (R, L, C)
o Représenter les courbes de résonnance
Introduction
Les méthodes du chapitre précédent ont fait régulièrement apparaître des expressions dépendant de la pulsation
pour les grandeurs électriques. Il est alors naturel de se demander ce qui se passe quand cette pulsation varie.
Lorsqu’une grandeur électrique passe par un maximum pour une certaine pulsation, nous dirons qu’il y a
résonance.
Ce chapitre sera l’occasion de reprendre en partie les contenus des deux chapitres précédents. À l’aide de la
notation complexe, nous allons étudier le circuit RLC série en régime sinusoïdal forcé, c’est à dire soumis à une
tension du type :
e(t ) = E cos(t ) .
Lorsque l’on parle de circuit RLC série, nous n’indiquons pas dans quel ordre les composants vont être reliés.
On distinguera ici deux cas, ceux-ci seront présentés dans le premier paragraphe. Nous verrons que le montage
RLC série peut être étudié en tension ou en intensité et qu’il y a donc existence de deux types de résonances
aux caractéristiques différentes.
2. Etude de l’intensité dans le circuit via la tension aux bornes du conducteur ohmique
d 2uc duc
LC 2
+ RC + uc = e ( t )
dt dt
d 2uc R duc u e (t )
2
+ + c =
dt L dt LC LC
d 2 uC
E cos (t )
R duC 1 1
+ + uC = (5.1)
dt 2 L dt LC LC
La solution de cette équation différentielle est la somme de la solution de l’équation homogène (équation
différentielle avec second membre nul) et d’une solution particulière.
On rappelle que :
- la solution de l’équation homogène correspond au régime transitoire ou libre;
- la solution particulière correspond au régime permanent ou régime sinusoïdal forcé qui subsiste
quand le régime libre s’est annulé.
Nous connaissons la forme du régime transitoire puisqu’il a été étudié dans le chapitre 3, de plus celui-ci est
souvent bref.
L’objectif étant ici d’étudier le régime forcé (c’est dans celui-ci que l’on peut observer la résonance), on ne
s’intéressera qu’à la solution particulière.
uc ( t ) = U mc cos (t + )
Lorsque le second membre de l’équation différentielle est une fonction sinusoïdale, elle admet pour solution
particulière une fonction sinusoïdale de même pulsation.
1
jC e(t )
u C (t ) = e(t ) = e(t ) =
ZC
ZC + ZL + ZR 1
+ jL + R 1 − LC 2 + jRC (5.2)
jC
Ee jt
uC ( t ) = U C e jt
=
1 − LC 2 + jRC
E
U C = U cm e j =
1 − LC 2 + jRC (5.3)
Remarque : On peut partir de l’équation différentielle avec les notations complexes des grandeurs pour aboutir
à l’amplitude complexe U C .
Intéressons-nous à l’amplitude du signal réel et à son déphasage (déphasage de uC(t) par rapport à e(t)) :
2.2.1 Amplitude
L’amplitude de uC(t) est donnée par le module de l’amplitude complexe :
E
U C = U cm = (5.4)
(1 − LC ) + ( RC )
2 2 2
On peut introduire dans cette expression les variables réduites, vues en partie dans le chapitre 3 :
1
0 = : la pulsation propre du circuit,
LC
x= : Pulsation réduite (une grandeur sans dimension)
0
E
UC =
(1 − x )
2 (5.5)
2 2 x
+
Q
2.2.2 Déphasage
Pour obtenir le déphasage, on prend l’argument de U C .
E
U C = U cm e j =
1 − LC 2 + jRC
= arg (U C ) = arg
E
− 2
+
1 LC jRC
= arg(U C ) = arg(E ) − arg(1 − LC 2 + jRC )
(
= arg (U C ) = − arg 1 − LC 2 + jRC )
b
Outil mathématique : Un argument du nombre complexe z = a + ib vaut : arg ( z ) = Arctan si a 0
a
La partie réelle de 1 − LC 2 + jRC est 1 − LC 2 .Comme son signe varie avec les valeurs de la pulsation ω,
elle ne permet pas d’aboutir à une formule unique valable dans tous les cas. En revanche, la partie imaginaire
RC est toujours positive. On peut donc écrire :
( ) (
= − arg jRC − j 2 (1 − LC 2 ) = − arg j RC − j (1 − LC 2 )
)
( (
= − arg ( j ) − arg RC − j 1 − LC 2 ))
− (1 − LC 2 )
= − − arctan
2 RC
(1 − LC 2 )
= − + arctan
2 RC (5.6)
On peut alors introduire les variables réduites :
( )
2
x
f (x ) = 1 − x 2 2
+
Q
Comme U C =
E
f (x )
et que la fonction racine carrée ( ) est croissante alors U C varie de manière inverse
à f (x ) .
La dérivée f’(x) ne s’annule que pour x = 0, f(x) est croissante sur ]0, +∞ [. Donc la fonction d’amplitude
UC est décroissante sur ]0, +∞ [. Ces limites sont :
lim U c = E
x →0
lim U c = 0
x →
1
On constate que lorsque Q , il n’y a pas de résonance en tension aux bornes du condensateur.
2
1
• Cas d’un grand facteur de qualité : Q
2
1
Cette fois f’(x) possède deux racines, x= 0 et x = 1 − (racine du polynôme du second degré contenu dans
2Q 2
f ( x ) ). f ( x ) , est du signe du polynôme du second degré, donc du signe du "a" de ce polynôme partout sauf
entre les racines. On sait aussi que UC varie de façon inverse à f(x). On peut alors dresser le tableau de variation
suivant :
1
Il y a donc un maximum d’amplitude pour x = x r = 1 − , c’est ce phénomène que l’on appelle
2Q 2
résonance en tension. A la résonance, UC est maximum et est supérieure à E : c’est ce que l’on appelle la
surtension.
De plus, les limites de UC sont les mêmes que pour le cas précédent :
lim U c = E
x →0
La figure 5.4 donne l’allure de l’amplitude UC en fonction de x pour plusieurs valeurs du facteur de qualité :
Figure 5.4 Résonance de la tension aux bornes du condensateur en fonction de la pulsation et du facteur
de qualité.
- La surtension est d’autant plus grande que le facteur de qualité est grand.
- f (x ) est négative quel que soit Q, la fonction f(x) est donc décroissante.
Remarque : l’amplitude complexe du courant peut être obtenu par la loi d’ohm :
1
Z = R + j L − e = Z.i
C
E E
E =Z . I I = =
Z 1
R + j L −
C
3.2.1 Amplitude de l’intensité réelle
On prend alors le module de l’amplitude complexe :
EC
I= (5.11)
(1 − LC ) + (RC )
2 2 2
1 1
On passe alors en variable réduite : x = avec 0 = et Q =
0 LC RC0
E
I ( x) = R (5.12)
2
1
1 + Q2 x −
x
Etudions l’amplitude de l’intensité réelle en variable réduite.
2
1
On pose f (x ) = 1 + Q x − ;
2
x
1 1
On calcule sa dérivée f ( x ) = 2Q 2 x − 1 + 2
x x
- Cette dérivée s’annule pour x = 1, elle est négative dans l’intervalle ]0, 1[et positive dans l’intervalle ]1,
+∞ [;
- La fonction f(x) est donc décroissante dans l’intervalle ]0, 1[et croissante dans l’intervalle ]1, +∞ [;
f(x) et est croissante dans l’intervalle ]0, 1[et décroissante dans l’intervalle ]1, +∞ [;
- Ceci impose que I(x) admet un maximum en x = 1 et que ce maximum vaut E/R.
En résumé
Il y a donc toujours résonance en intensité quelque soit la valeur du facteur de qualité, cette résonance a toujours
lieu pour = 0 et le maximum atteint a toujours la valeur E/R.
I me j = jCUCme j
= Arg ( jC ) +
= + (5.13)
2
Nous pouvons donc déduire la phase de i(t) de la phase de u(t), les courbes obtenues sont de même forme mais
décalé vers le haut de π/2 :
Cette étude, plutôt qualitative va nous permettre de voir le comportement du circuit en fonction de la fréquence
et du déphasage de la tension du générateur par rapport à l’intensité. L’impédance complexe du circuit a pour
expression :
1
Z = R + j L − (5.14)
C
Donc le module de l’impédance est égal à :
2
1
Z = R + L −
2
(5.15)
C
Application
On considère le circuit ci-dessous alimenté par une source de tension sinusoïdale de f.é.m. e ( t ) = E 2 cos (t )