PROPOSITION DE LOI PPL N° 005 2021 PL Profession de Consultant

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PROPOSITION DE LOI n° 005-2021/PL

portant organisation de la profession de Consultant


et création de l’Ordre des Consultants de Madagascar
présentée par Madame RAZAIHARIMALALA Fiainantsoa,
Députée de Madagascar élue dans le District de Soavinandriana,
Président de la Commission de l’Intérieur et de la Décentralisation

EXPOSE DES MOTIFS

La profession de consultant prend une place incontournable dans le


processus du développement dans lequel s’engage Madagascar. Dans le cadre du
cycle complet d’une politique publique, qu’elle soit d’initiative nationale
qu’internationale, il est généralement fait appel au service d’un consultant, pour
exécuter, entre autres, des études préalables de faisabilité, ou élaborer les
documents initiaux, ou encore mettre en place les mécanismes de suivi-évaluation,
et en assurer l’évaluation. Du fait de la spécificité desdites prestations ainsi que de
l’exigence de discrétion, d’objectivité et de disponibilité, faire appel à des consultants
reste efficient pour l’administration et les Partenaires Techniques et Financiers,
ainsi que pour les acteurs privés (ONG, Société Commerciales et autres
groupements d’opérateurs privés,…).

La profession couvre plusieurs domaines d’activités de la vie publique et des


opérations privées et reste largement ouverte à toute opportunité, si bien qu’elle peut
devenir un pourvoyeur d’emploi aux jeunes diplômés.

Pourtant, il n’existe aucun cadre juridique réglementant cette activité, ce qui


ouvre la voie à toute velléité malveillante d’usurpation, frisant l’escroquerie, de la part
des pseudo-consultants, qui ne remplissent pas leurs engagements envers les
commanditaires. Cet état de chose dénigre la profession et oblige ces derniers à
faire appel à des expatriés, ce qui porte gravement préjudice aux vrais
professionnels, alors qu’ils ne sont pas uniquement des experts compétents, mais
sont également des acteurs économiques en tant que contribuables et
consommateurs.

La présente loi vise alors à organiser la profession de consultant et à mettre


en place l’ordre des consultants de Madagascar. Elle définit la consultance et fixe
les conditions d’exercice de la profession de consultant. Elle érige l’ordre des
consultants en organisant ses structures et en fixant ses missions.
A l’instar des ordres professionnels libéraux existants, l’ordre sera chargé
d’organiser l’exercice de la profession de consultant, de fournir des formations aux
jeunes voulant en faire leur métier, de recadrer et de sanctionner les consultants
défaillants, d’assurer un rôle d’interface entre la profession et l’Etat ainsi que les
clients ou commanditaires de prestations.

La présente loi est subdivisée en 20 articles organisés en quatre Chapitres.

Tel est l’objet de la présente loi.


PROPOSITION DE LOI n° 005-2021/PL

portant organisation de la profession de Consultant


et création de l’Ordre des Consultants de Madagascar
présentée par Madame RAZAIHARIMALALA Fiainantsoa,
Députée de Madagascar élue dans le District de Soavinandriana,
Président de la Commission de l’Intérieur et de la Décentralisation

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté en leur séance respective en


date du………………..2021 et du…………………2021, la loi dont la teneur suit :

CHAPITRE I
DISPOSITIONS GENERALES

Article premier : Il est créé un Ordre des Consultants à Madagascar,


groupant les personnes habilitées à exercer la profession de Consultant, dans les
conditions fixées par la présente loi, laquelle constitue le statut dudit Ordre.

Article 2 : Au sens de la présente loi, est Consultant le technicien expert,


prestataire de service en conseil, regroupé en société ou intervenant de façon
individuelle, disposant d’un savoir-faire avéré dans un ou plusieurs domaines, à qui
l’ont fait appel afin d’obtenir un avis au sujet d’une question ou de l’aide pour
résoudre un problème précis.

Article 3 : Peut exercer la profession de consultant, le technicien expert


inscrit régulièrement au tableau de l’ordre des consultants de Madagascar, tel que
prévu par les dispositions de la présente loi.

Les consultants sont classés dans des grades attribués suivant des critères
définis par l’ordre réuni en assemblée générale.

Article 4 : La consultance désigne le service fourni par le Consultant se


traduisant par l’action de s’acquitter d’une prestation donnée, convenue au
préalable avec le client ou commanditaire suivant un document contractuel appelé
de manière générale cahier des charges, et moyennant rémunération.
CHAPITRE II
DE L’EXERCIC DE LA PROFESSION DE CONSULTANT

Article 5 : Le métier de consultant constitue une profession libérale respectant


des conditions d’exercice et des règles déontologiques strictes. Il est dressé par les
soins du Bureau de l’ordre et proposé à l’approbation de l’Assemblée Générale, un
règlement intérieur de l’ordre des consultants de Madagascar, qui précisera les
conditions d’exercice de la profession et fixera les règles déontologiques de la
profession.
Dans tous les cas, nul ne peut exercer la profession de consultant s’il ne
remplit pas les conditions suivantes :

- être de nationalité malagasy ;


- être titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur reconnu par le
ministère chargé de l’enseignement supérieur de niveau de baccalauréat
plus de deux (02) années d’études supérieures au minimum ;
- jouir de ses droits civiques ;
- être inscrit au tableau de l’ordre des consultants

Article 6 : Tout travail de consultance doit être réalisé dans un cadre légal.
La violation des dispositions du précédent article constitue un délit puni par le
code pénal assimilé à l’exercice illégal d’une profession ou d’usurpation de
fonction et de titre, ou de l’une des deux peines.
Il revient au Bureau National de l’ordre de saisir le tribunal compétent pour les
délits visés au présent article, et de se constituer partie civile.

Article 7 : Le consultant peut exercer de manière indépendante ou en


association au sein d’un cabinet d’études, d’une coopérative ou d’une des
formes légales d’une société commerciale.

Un cabinet de consultance est placé sous responsabilité d’un


consultant inscrit au tableau de l’ordre au moins. Il assure personnellement le
respect du principe de l’individualité de l’intervention, en étant le garant de la
qualité et de l’exhaustivité de la prestation.

Un tel cabinet devient suspendu suite au décès, à la radiation, à la


démission ou encore à la suspension temporaire du Consultant titulaire,
jusqu’à son remplacement officiel.

Les membres régulièrement inscrits au tableau de l’ordre perçoivent,


pour toute prestation contractée avec un client, des honoraires dont la
ventilation et le taux minimal est fixé sur la base d’une fourchette de tarif
progressif suivant les grades reconnus dans la profession.

Article 8 : Nonobstant les dispositions de l’article 5 chapitre, toute


personne physique étrangère, résidant en permanence depuis plus de deux
(2) ans à Madagascar, justifiant des capacités, qualifications et compétences
requises, à sa demande, être inscrits au tableau de l’Ordre des consultants de
Madagascar, si elles peuvent se prévaloir de la réciprocité entre son pays
d’origine et le pays d’accueil en matière.
Un consultant étranger non inscrit au tableau de l’ordre, dans le cadre
d’une mission consultance au profit de Madagascar, doit s’associer à d’autres
consultantes Malgache membres de l’ordre, suivant les conditions de
traitement fixés d’un commun accord.
CHAPITRE III
DE L’ORGANISATION DE LA PROFESSION DE CONSULTANT

Article 9 : L’Ordre des consultants de Madagascar est dirigé par un


Bureau National, appelé Bureau de l’Ordre. Le Bureau est constitué par les
présidents des bureaux régionaux de l’ordre complétés par six (06) membres
élus par l’Assemblée Générale.
Le Bureau de l’Ordre est dirigé par un Président élu par ses pairs, dont
les modalités sont fixées par le règlement intérieur.
Le Président du Bureau National représente l’Ordre dans tous les actes
de la vie civile, auprès des pouvoirs publics et de toutes les juridictions. Il peut
déléguer toute ou partie de ses attributions à un ou plusieurs membres du
Bureau. Il assure le respect des lois et règlements qui régissent l’Ordre et
l’exercice de la profession de Consultant. Il veille au respect de la déontologie,
de la discipline et au bon fonctionnement de l’Ordre, ainsi qu’au bien-être
professionnel des membres.
Il convoque la réunion du Bureau qui doit se tenir périodiquement, au
moins une fois par an, suivant les fréquences déterminées par le règlement
intérieur.
Une réunion extraordinaire du Bureau peut se tenir à l’initiative du
Président ou à la demande d’un quart des membres du Bureau.
Le mandat du Bureau National est deux (02)ans renouvelable.
Le siège de l’Ordre des consultants de Madagascar se trouve à
Antananarivo.

Article 10 : Le Bureau National a pour fonctions :


- d’élaborer les propositions de modification du statut de l’Ordre et les
propositions de règlement intérieur ;
- de statuer en appel des décisions du Bureau Régional de l’Ordre sur les
demandes d’inscription au tableau de l’Ordre ;
- de cultiver le principe de probité, d’honnêteté et de confraternité des
membres de l’Ordre
- de gérer les biens de l’Ordre.
- de défendre les droits des membres et,
- de traiter toutes les questions qui concernent l’exercice de la profession ;

Article 12 : Les sanctions disciplinaires pouvant être prononcées à


l’encontre d’un membre fautif sont :
- l’avertissement ;
- le blâme
- la suspension temporaire qui ne peut excéder un (1) an;
- la radiation du stage ou du tableau de l’Ordre entraînant l’interdiction
d’exercer la profession de consultant.
Article 13 : L’Ordre des consultants a pour mission de protéger la
profession, de réglementer son exercice, et de veiller au respect des lois
règlements la concernant. A cet effet, d’une manière général et non
exhaustive, les activités de l’ordre se décline comme suit:
- délivrer les permis d’exercice et inscrire les consultants acceptés au
tableau de l’ordre
- détecter l’exercice illégal de la profession ainsi que l’usurpation du titre de
consultant et radier les consultants fautifs du dit tableau ;
- informer, former et conseiller sur le milieu et l’environnement du consulting,
en favorisant le développement de la profession ;
- guider le consultant dans l’exercice de sa profession par le renforcement
de ses capacités et le contrôle de sa compétence afin de garantir la bonne
pratique de la de la profession ;
- protéger le métier de consultant par la surveillance de l’exercice de la
profession ;
- protéger le métier de consultant par la surveillance de l’exercice de la
profession ;
- intervenir sur des questions reliées à la gestion des prestations
intellectuelles afin d’assurer la qualité des services ;
- recevoir et traiter les doléances et demandes émanant des clients ou de
consultant membre ;
- servir d’interlocuteur de la profession de consultant auprès des institutions
nationales et internationales pour toutes questions relatives aux services
de consultance.
Mais an Assemblée Générale, l’Ordre peut prendre toute autre mesure,
rentrant dans ses missions et objectifs, jugée nécessaire.

Article 14 : Les organes de l’Ordre des consultants sont :


- l’Assemblée Générale,
- le Bureau National,
- les Bureaux Régionaux ;

L’Assemblée Générale est composée par les consultants régulièrement inscrits dans
le tableau de l’ordre et en règle vis-à-vis des obligations financières. Elle se réunit de
plein droit tous les ans en assemblée ordinaire et peut être convoquée en réunion
extraordinaire à la demande de la majorité des membres. Tous les deux ans elle tient
une assemblée générale élective aux fins d’élire les six (06) membre du Bureau
National qui complèteront les présidents régionaux, tel que décrit par l’article 9 ci-
dessus.
Les Bureaux Régionaux sont élus par les membres en assemblée régionale,
dirigée par deux représentants du Bureau National. Il comporte cinq (05) membres.
Le règlement intérieur définit l’organisation et le fonctionnement de chaque
organe, les relations entre eux et les modalités électives et décisionnelles eu sein de
l’ordre. Il établit également les critères et conditions de classement des consultants
en grades, suivant les standards internationaux.

Article 15 : L’acte faisant état des membres de l’Ordre des Consultants de


Madagascar, qui consiste le premier tableau de l’ordre, où figurent les noms, grades
et adresses de tous les consultants de Madagascar, sera officiellement dans un délai
de deux (02) mois à partir de la promulgation la présente loi.
Le tableau de l’ordre est publié annuellement à la suite de la mise à jour, dans
un journal d’annonces légales et affiché dans les locaux de l’ordre, aussi bien au
siège que dans les bureaux régionaux.
Les demandes d’inscription au tableau de l’ordre sont déposées en double
exemplaire auprès du bureau régional de l’Ordre, du lieu du domicile élu du/ de la
candidat€ accompagnées des pièces justifiants l’accomplissement des conditions
exigées par l’article 5 ci-dessus.

CHAPITRE IV
DISPOSITIONS FINANCIERES TRANSITOIRES DIVERSES ET FINALES
Article 16 : Le fonctionnement de l’Ordre est financé par le droit d’adhésion et les
cotisations versées par les membres, des produits des activités lucratives de l’ordre,
ainsi que toute autre contribution autorisée par la loi.

Article 17 : Le règlement intérieur défini le taux et les modalités de cotisations et de


droits d’adhésion.
Les fonds détenus par l’Ordre sont gérés en bon père de famille et obéissent
aux règles de la comptabilité privé en respectant les mesures de diligence
normalement requise en la matière.

Le Président National de l’Ordre est l’ordonnateur des dépenses.

Article 18 : Pour la constitution initiale de l’Ordre des Consultants de


Madagascar, pourront être inscrits au tableau de l’Ordre et sur leur demande
expresse, à partir de la promulgation de la présente loi pendant une période de un
(01) :

1. les techniciens experts exerçant ou ayant déjà exercé au moins une mission
de consultance ;
2. les consultants en exercice confirmés, individuels ou rattachés à un cabinet
d’études
3. les jeunes diplômés souhaitant exercer le métier et justifiant d’au moins cinq
(05) années d’études supérieurs, dont le diplôme est reconnu par les autorités
académiques nationales et acceptant de suivre une formation sur le tas sous
l’égide d’un consultant confirmé.

Article 19 : Des textes règlementaires préciseront, entant que de besoin, les


modalités d’application de la présente Loi.
Article 20 : La présente loi sera publiée au Journal Officiel de la République
Elle ses exécutée comme loi de l’Etat

Antananarivo, le

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