RFG 1977 N 2
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RFG 1977 N 2
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POIROT (R.). Stabilité d'un ensemble de q
- matériaux sous -contraintes . . . 101
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DOUILLET (G.). des mouve-
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- ments - Contrôle
lents des gros ouvrages et de leur
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fondation 111 i
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o Avec la participation des Gornités français de:
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Mécanique des Sols.
Mécanique des Floches.
Géologie de l'lngénieur .
NO2-45FTTC
REVUE FRANçAISE DE GÉOTECHNIQUE
Octobre 1977 N'2
-
éditée par la Sarl LE BATIMENT, 6, rue Paul-Valéry, 75116 PARIS
Dlrecteur de la publication :
: M. Pierre HABIB
Directeur de la Publication P. HABIB
Secrétariat de rédaction :
Directeur du Gomité de Rédaction : P. LONDE
M* J. GRADEIER, I, rue La Pérouse, 75016 PARIS - Té1.720.10,20 (Poste 32-19)
Gomité de Rédaction : E. ABSI
Secrétariat technique :
G. CHAMPETIER de RIBES -
M. Elie ABSI, C.E.B.T.P., 12, rue Brancion, 75015 PARIS Té1. 539.22.33
J. GOGUEL
M. HAFFEN
J. KERISEL
G. L'HERITEAU
J. MANDEL Abonnement annuel (4 numéros) :
A. MAYER
M. PANET France:120FTTC Etranger : 140 F
E. TINCELIN
Prix de vente au numéro : 45 F TTC
J. VERDIER
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t EDITORIAL
G. L'HERITEAU,
Président du Comité Francais
de la Mécanique des Sols et des Fondations
Il.,
loi rhéologique i ncrémentale
pour les sols et a,ppl ication
par la méthode des el éments finis
par
Marc Boulon
Ingénieur E.C.P., Maître-Assistant à l'Lr.S.M.G.
René Chambon
Ingénieur E.I.H.' Assistant à I'LJ.S,M.G.
Félix Darve
Ingénieur E.C.P., Assistant à I'LI.S.M.G.
6
loi rhéologique incrémentale pour les sols
et application par la méthode
des éléments finis
par Marc BouLoN, René GHAMBON er Félix DARVE
INTRODI.JCTION
Pour les problèmes de mécanique des sols, il convient 3) Les lois issues de schémas élastiques-plastiques :
de s'intéresser aux déformations èomme aux contraintes
car la situation d'un ouvrage vis-à-vis de la rupture citons les travaux de zienkiewicz,Deere t5l (uni-
ne peut être décrite par un seul nombre (coefficient versité de l'Illinois), whitmann t6l (M.I.T.), Guel-
de sécurité), eu égard en particulier as grand nombre lec et Ricard l7J. InartaquableJ sur' le plâ théo-
de possibilités différentes ôr'u l'ouvrage ée se rompre. rique, -représentant mieux- la réalité physique que
La détermination de la relàtion contràinte-déformat^ion les précédentes, elles donnent une iaee dàs étàtt
(et même plus précisément de la relation histoire des limites qyi pourraient être néfastes aux ouvrages ;
contraintes - histoire des déformations), c'est-à-dire de la mais vu la simplification faite, le problème subliste
tqi rhéologique, est donc primordiale pour pouvoir quant à la valeur numérique dès paramètres à
-
effectuer un calcul en vue de la prévisioà du compor- injecter dans les calculs.
tement d'un ouvrage. Son influenCe sur les résultatJ est 4) Les descriptions incrémentales de comportements
considérable. physiqyes (théorie de Roscoe t8l à carnbridge
exemple) : iu,
Si nous exceptons la plasticité parfaite qui connaît
un renouveau très important avec la théorie des états- Dans ce type d'é,qiture, on s'affanchit de tout
limites (Salençon t 1l ), nous pouvons classer les lois schéma de comportement, et on cherche à << suivre la
rhéologiques intergranulaires utilisées pour les calculs nature pas. à pa: )> en formulant une loi tangente
de mécanique des sols en quatre grândes catégories respectant les principes de la thermodynamiquô. Le
selon la schématisation réalisée des- propriétés réeiles modèle que nous proposons s'apparênte â cefte
du matériau. famille : le
1) L'élasticité linéaire réseau de cleemins triaxiaux classiques (compression
:
et extension) ; tous les paramètres èntrés en àonnées
Ellt peut fournir des ordres de grandeur pour des dans les programmes dè calcul ont une significàtiott
problèmes de déformations sous charges de service. physique claire et ne nécessitent pas dËvaluation
zienkiewicz l2l a été un pionnier en la matière sur a priori. Bien entendu, ce modèle ne prétend pas
le plan européen. résoudre
.tous - les problèrnes de mécaniqfue des rô1r,
2) Les lois relevant de l'élasticité non linéaire : et son utilisation présente encore un ceftain nombre
de difficultés non résolues.
Les travaux de zienkiewicz en Grande-Bretagfle,
Duncan t3l à Berkeley, Franck l4l et GuelleC au cette loi dans la première partie de la
e.st présentée
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées se ratta- présen_te étude. La seconde partiè est consacrée à un
chent à cette classe de lois. S'il est facile d'introduire contrôle méthodique des rézultats d'intégration de la
ces lois dans lgr- pfogrammes de calcul, il est par loi sur essais hombgènes (comparaison ui." des essais
ccntre assez difficile de déterminer les caractéris- réels réalisés sur aplareil triaiial otuù. Bnlin , la- iôi:
tiques mécaniques à prendre en compte. par ailleurs, sième. partie consiste en des comparaisons calcul-
elles peuvent conduiie non seulemeirt à des erreurs expérience pour des cas réels : il s'agit-d,essais triaxiaux
importantes, mais surtout à des comportements aber- frettés, d'essais de plaque et de prôblèmes de poussée-
rants pour des chemins de sollicitation éloignés des butée traités sur modèle analogique bidimeisionnel
chemins de mesure réalisés en laboratoire. -En bref, (rouleaux de schneebeli). ce môaète est le seul sur
ces lois, comme l'élasticité linéaire, sont partieltes, leque] . des. observations -ponctuelles précises peuvent
en ce sens .qu'elles ne décrivent que certains types être faites à l'heure actuelle.
de sollicitations.
Nous nous bornerons ici à dégager les principales sophie > à la base de notre démarche. Nous utiliserons
hypothèsgs su{ lesquelles notre loî iepose. frlous ^n'en- ainsi fréquemment un schéma monodimensionnel pour
trerons donc dans aucun développement mathématique soutenir concrètement nos raisonnements ; la loi ^pré-
et tenterons, plutôt, de mettre en avant la sentée, tridimensionnelle, est évidemment beaucoup ptut
générale que ce schéma. pour avoir' le 'détail ^d.,
__(") conférence présentée devant le Comité Français de la raisonnements, le lecteur pourra se référer à Darve [9] ,
Mécanique des Sols et des Fondations, le 13 octôûre !g7 S. [10].
1.1 . Forme générale de la loi K au point (F, , - r") : l'une correspondant à la
< charge
Précisons tout d'abord que tous les milieux considérés
par la suite sont non-visqueux. Une loi incrémentale est dI
- t/K* dF,dF > o
dI-t/K-dF,dF<o
Îa relation liant alors une petite sollicitation (notée
^â Au niveau de la loi rhéologique, nous nous trouvons
homogène, 1a petite réponse (notée en présence de huit valeurs différentes pour la matrice
14-1 @ e : M-1 d o) suivant le signe de f incrément
_
F +dF
F (xici
d F={
Fig. 3. d'un chemin de sollicitation
I
I
(K.dL DécomPosition
I
F-dF I
élémentaire.
I
I
.4
0 L-Lo t-L o
Fig. 2. Schéma monodimensionnel en .< charge > et Nous avons alors montré (Darve tgl ) que la loi
décharge rhéologique prenait la forme suivante :
I
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Chemin 6z * 63 constonts
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É -0: fo,s
o zs
t0.7 86 o
-rc Fig. 6. Exemple de chemin triaxial classique ayant per-
0,5 5 mis le -calcul des paramètres de la loi. Points expérimen'
taux et courbes analytiques. Cas d'un sable à forte et
10 c1(%) faible densités.
Les coefficients des sables dense et lâche ayant été, 6 (Oq N /cm2)
calculés précédemment à partfu des chemins triaxiaux,
nous avons pu intégrer la loi (ainsi déterminée) sur
différents autres chemins de sollicitation et comparer 1rL
les résultats théoriques avec les 'mesures expérimentales ^ u-
çô 0,577 O
effectuées par Lade et Duncan ( t 1 1l et lt2l). 0,785 o
1r2
La figure 7 présente ainsi une comparaison points
expérimentaux-courbes théoriques sur un chemin sim-
ple : isotrope.
L'appareil le plus complet existant à l'heure actuelle 0rg
enmécaniquedesso1sestl,apparei1<(vraiment>>
triaxial, ou presse tridimensionnelle, sur laquelle l.t 0,6
trois déformâtions et les trois contraintes principales
peuvent être différentes. 11 est donc très intéressant de
vérifier la validité d'une loi rhéologique sur un tel 0,4
appareil, permettant de suivre une gamme très vaste
"
de chemins de sollicitation. 0r2
Sur leur
des chemins en contraintes planes définies par : Fig. 7. Chemins isotropes. Points expérimentaux et
courbes théoriques résultant de I'intégration de la loi
direction 1 : écrasement incrémentale.
direction 2 : contrainte constante : oz : 0.6 daN/cm2
direction 3 : accroissement de contrainte asservi par :
Notons tout d'abord, dans le cas du sable dense,
Ao, - BAo, avec B constant. f importance du
De l'ensemble des calculs faits, nous présentons trois le critère de Coulomb. Notre critère de plasticité rend
exemples : compte effectivement de cette influence de la contrainte
intermédiaire.
sable dense, B - 0.15 et 0.50
sable lâche, B -- 1. Par ailleurs, au fur et à mesure que B augmente, la
contrainte 03 croît et la déformation correspondante
Pour chacun de ces trois cas, nous présentons (fig. 8, e3 passe de valeurs négatives (B:0.15), à des valeurs
9, 10) une courbe effort-déformation : or 62 - f (er), faiblement positives (B - 0.50), puis nettement posi-
les variations de f indice des vides : e- et les deux tives (B I et e3 : sr).
courbes de variations des déformations latérales : -
92gt t3.
2.2. Ghemins en déformations planes
La grandeur de f incrément de sollicitation A t, choisi
pour f intégration numérique était égal à : 0.05 o/o. Les autres chemins suivis paî Lade et Duncan sur
Toutes les courbes présentées ont été directement tra- leur <( vrai )> triaxial sont constitués par les chemins en
cées par ordinateur. déformation plane, définis ci-après :
0Js
0,6 5
0,5 5
e,(o/o)
B = 0,1 5
eg= 0r5 6 0
-5
-5
B : 0,50
êo= 0r561
ez ,ea (o/o )
-6)(doN/cm2)
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| l- -,ln-D-Ç
ni\ \ ê0 = 0,570
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I \ B0= 0,.788
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e2(%) 2 3 l. 5 6 7 I I €,2(/.) c, (%)
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-7
I o,s s'
Fg
Fig. 11. Chemin en déformations planes dans la dlrection 3 et en contralntes planes dans la dlrectlon 2 dans
le cas du- sable à forte et faible densités.
3.1 . lntroduetion et hypothèses loi, ensuite nous exposerons celles qui portent sur les
problèmes traités.
Nous présentons ci-dessous des résultats obtenus en
-
utilisant la loi incrémentale que nous venons de a) Hypothèses simplificatrices faites sur la loi
décrire. Pour résoudre ces problèmes aux limites nous Nous avons supposé
-
que la matrice M, représe!-
utilisons la méthode des éléments finis. Nous n'en tatrice de la loi rhéologique incrémentale, était
ferons pas une présentation détaillée, et nqus renvoyolns symétrique.
le lecteïr aux ouvrages spécialisés (Zienkiewicz lzf). . Au niveau des données, les courbes effort-défor-
Cepend ant,la loi utilisée liant f incrément de contrainte mation sur chemins triaxiaux classiques, nécessaires
à fincrément de déformation, et cette loi dépendant du à Ia détermination des paramètres, sont simplifiées :
chemin de sollicitation suivi antétieurement pour cha- on le suppose être sans k pic )>. Cette approximation
quê point, il est nécessaire d'effectuer le calcul pas .à fait que les pics sont
est relatlvement justifiée du
pur, c'est-à-dire en imposant des incréments de relativement peu marqués pour le matériau de
conditions aux limites . Schneebeli.
Les calculs que nous présentons sont des simulations Enfin, nous avons fait l'hypothèse que les axes
numériques de modèles de laboratoire constitués de d'orthotropie de la loi incrémentale étaient confon-
petits rôuleaux (matêriau de Schneebeli t13l ). L".t pro- dus avec les 'directions principales de déformation
blèmes sont donc naturellement plans. Les expériences totale (c'est-à-dire prise par rapport à t'état de
correspondantes ont été Éalisées par Pioline U41 . réf.&ence).
Avant de présenter les résultats de nos calculs nous b) Hypothèses simplificatrices relatives aux problèmes
voudrions dégager les hypothèses simplificatrices que traités
nous avons utilisées et qui en limitent la validité. Ces
hypothèses sont de deux natures différentes. En prepigr Les problèmes que nous traitons seront supposés
[êil, nous examinerons les hypothèses relatives à la tels què, pour tout point du massif considété, d'une
12
_ Remarquons que F peut être interprété comme
l'inverse d'un coèfficient de sécurité lbcal et guo,
à cause de f initialisation , àlJ début de tous nos pro-
blèmes F
- 0estenatteint,
de plasticité
tout point. D'autre part si le pâlier
F : 1,; Ia croisiance de F-nous
donnera latendance à la plasticité.
Sur la figure 12 nous avons tracé, d'une part dans
le plan des contraintes principales, d'autre part dans
le plan de Mohr, les couibes engendrées par les points
ayant des valeurs données de F.
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Malheureusement, il n'y a pas eu d'expérience CqLcuLs éLostiques
correspondant à nos calculs (il y a de gros problèmes ovec moduLe initioL en
expérimentaux, tels que 7a mise en place, pour obtenir
une bonne homog énéité initiale et des mesures fines
de f indice des vides). Soulignons, néanmoins que l'on
retrouve qualitativement les résultats obtenus par'Wack
t15l et Terciez t16l sur des triaxiaux de sables, qui
illustrent comme le calcul la très grande hétérogénéité
des échantillons.
16
ûn doN /cm2
3.5. Translation d'un écran vertical
vers I'extérieur d'un massif
W=3mm
3.51 . Définition et positian d,u problème
La géométrie et le maillage sont représentés sur la
figure 20. Le massif mesure 92.5 cm de hauteur, et
Fie. 18. Enfoncement 135 cm de largeur; l'écran AB fait 70 cm de hauteur
de plaque de 20 cm : évo- et il est supposé parfaitement rugueux. Les conditions
lution de Ia contrainte aux limites sont les suivantes : les déplacements sur
normale sous la plaque. BDCE sont nuls ; La contrainte sur EA est nulle ; sur
AB, les déplacements verticaux sont nuls et les dépla-
cements horizontaux égaux (à Ax)
Le maillage qui comporte cent vingt éléments (cent
quarante-trois noeuds) a été réalisé par le même pro-
gramme que précédemment ; le but recherché était
d'avoir des mailles petites le long de L'écran.
0,5 5
L'initialisation est identique à celle des problèmes
précédents.
0,3 3 La translation de l'é$an'(2 mm) est divisée en dix
incréments variant en progression arithmétique pour
les mêmes raisons que dans le cas des essais de plaque.
Avant d'examiner les résultats, il faut noter que les
conditions de l'expérience correspondante ne sont pas
A
A A
o,2
0,3 o,7
0,6
o,2
0,5
o,4
0,3
W - 0,06 mm I
W - 0,33 mm
I
z1 zt
0,6
0,8
0,5
o,7
o,4
0,6
0,3 0,5
o,4l
o,2 I
0,3
0r1
z. z
0,1
v
17
E
o
Fig. 20. - Translation hori-
zontale d'un écran vertical
\o
.o
vers I'extérieur d'un massif : LO
N)
maillage et géométrie. rjl
3
3.52. Résultats
RésuLtots
Les figures 2l et 22 présentent les comparaisons coLcuLés
entre contraintes (respectivement normales et tangen-. ,.À.x=2mm Ax =1115mm
tielles, calculées et mesurées. Les états ne sont pas 0r5
.iilentiques,Ja miç,ë" en..place,donnant un Ko très différent o x
de la valeur 1 qulirrrplique I'initialisation isotrope du / ox
x o
Z
3.61 . Définition et position du problème
(m) La géométrie et le maillage sont représentés sur Ia
figure 24. Le massif mesure 60 cm de haut sur 135 cm
Fig. 2I.
- Translation horizontale d'un écran vertical vers de large, l'éqan AB a une hauteur de 36 cm et il est
I'extérieur d'un massif : cornparaison des contraintes nor- suppos é
' parfaitement rugueux. Les conditions aux
males sur l'écran, calculées et mesurées. limites sont les suivantes : les déplacements sur BCDE
sont nuls ; Ia contrainte sur EA èst nulle ; sur AB les
Pour les valeurs de translation considérées, la con-
déplacements verticaux sont nuls et les déplacements
horizontaux égaux (à Âx)
cordance est bonne, pour les contraintes normales
colrlme pour les contraintes tangentielles, sur les deux Le maillage comporte cent huit éléments (130 noeuds)
tiers supérieurs de l'écran Pour le bas, la divergence et est réalisé par le même programme de maillage, afin
s'explique par la remarque finale du paragraphe 3.51. que l'on ait de petites mailles le long de I'écran.
I"a figure 23 montre l'évolution de F dans le massif L'initialisation est identique à celle des problèmes
au eours de la tnanslation. On voit naître deux zones précédents. Comme pour la trsrÀslation vers l'urtérieur
1B
A" _ 0,306 mm
IF
ffi0,7) p
6r/cE-
Fig. 23. - Translation horizontale d'un écran vertical vers I'extérieur d'un massif : évolution de F -
w 1
E
LO
co
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\. A x=10 mm o
\ R ésuLtots
co Lc uLés
:. isotion Ax=4,9mm
-rflnitioL
\. r.Etat - f du
,
| coLcuL
\initioL .:.
"(*narimentor--..
x Àx =10mm
Z (m)
. \
Points ex pêrimento u -
[oAx=Smrn \ o Âx - 5mm
t; i _ =10'*m
Fig. 25.
- Translation horizontale d'un écran vertical vers Fig. 26. Translation horizontale d'un écran vertical vers
I'intérieur d'un massif : comparaison des contraintes nor- - d'un massif : comparaison des contraintes tan-
I'intérieur
males sur l'écran calculées et mesurées. gentielles sur l'écran, calculées et mesurées.
o,1
-B
o,3
FFFlo,r> F > 0,6 ffi 0,6 >F> o,b I--l o,b > F
Fig.27.
- Translatlon horlzontale d'un écran vertical vers I'intérieur d'rn masslf: évolution de F =
w 6r/ os-1
20
la comparaison sur des valeurs correspondant à des à celle qui prennent naissance sur le bord d'une fon-
translations relativement grandes. dation superficielle.
Comme dans le cas précédent, la concordance est L'état final du massif semble suggérer une rupture
bonne pour les deux tiers supérieurs de l'éqan et pour avec deux lignes de discontinuité dans le massif, l'une
les contraintes normales. Par contre, les contraintes paftant du bas de l'écran et I'autre du haut, ce qui
tangentielles calculées et mesurées, diffèrent sensi- diffère notablement du cas précédent. A ce propos,- il
blement, bien que l'ordre de grandeur soit respecté. convient de remarquer que nous retrouvons qualita-
La figure 27 montre l'évolution de F dans le massif tivement, tant en poussée qu'en butée, les résultats
au cours de la translation. On voit naître deux zones expérimentaux obtenus sur la station de poussée-butée
< plastiques >> de façon un peu analogue (bien que
en vraie grandeur de St-Rémy-1ès-Chevreuse (CEBTP).
dissymétriques sans doute à cause de la pesanteur)
4. GONGLUSION
Nous voudrions, pour terminer, résumer les catacté- différents : résultats d'autant plus satisfaisants que les
ristiques essentielles de notre étude ainsi que les résul- paramètres utilisés pour le calcul sont dans tous les
tats que l'on peut en attendre dans l'avenir. cas déterminés à partir de quelques essais triaxiaux.
La loi incrémentale que nous proposons est tridimen- Bien sûr, les calculs ne portent que sur des expériences
sionnelle ; elle permet de décrire de manière continue de laboratoire mais nous voudrions poursuivre cette
le comportement d'un sable, depuis les plus faibles confrontation sur des cas réels très bien instrumentés
déformations, quasi-élastiques, jusqu'aux plus grandes, at, pour lesquels, les hypothèses de calcul (calcul plan
atteintes en plasticité parfaite. Elle est valable en
par exemple) sont assez bien satisfaites, de façon à ne
<( charge pas induire d'erreur qui ne serait due ni à Ia loi ni
si les sollicitations ne sont pas monotones) et rend à la méthode de calcul.
compte du caractère irré.versible des déformations d'un Dans un avenir proche, nous serons en mesure
matériau pulvérulent. L'influence cle l'histoire anté- d'élargir le champ des problèmes traités, par la prise
rieure du matériau (chemin de sollicitation suivi anté- en compte dans les calculs de conditions aux limites
rieurement) est prise en compte. A I'heure actuelle, elle plus réalistes (frottement sol-structure par exemple avec
ne prend pas en compte l'effet du temps mais l'adjonc- loi de Coulomb).
tion d'un terme visqueux est en cours (il ne pose
d'ailleurs que peu de problèmes théoriques nouveaux). Dans un avenir plus lointain, nous pensons que cette
Par contre, nous ne pouvons pas décrire le compor- loi, intégrée dans des programmes basés sur la méthode
tement du sol sous sollicitation dynamiquq sans un des éléments finis et éqite sous sa forme générale
développement important. (matrice non symétrique, possi-bilités,,de,sollicitations
Sous sa forme simplif iée, intégrée dans des pro- non monotones), devrait permettre de joindre en un :
tll SALENÇON <( Théorie de la plasticité pour 1.111 LADE < The stress-strain and strength charac-
les applications à la mécanique des sols ), E)'rol- teristics of cohesionless soils )), Thesis of Doctor
les, Paris (197 4). of Philosophy BerkeleS' G972).
l2l zrENKrEWrcz. n2l LADE, DUNCAN.
finis , Ediscience, Paris (197 3)
)) . cohesionless soil), lournal of the soil Mechanics
t3:l DUCAN, CHANG. (< Non linear analysis of
and Foundations Division, ASCE, vol. 99,
no SM 10 (oct. 1,973).
stress and strain in soils >>. f our. of Soil mechanics
and foundations, division ASCE, vol. 96, no 5
t13l SCHNEEBELT.
( 1 e70). pour les terres sans cohésion
l4l FRANK. ( Etude théorique du comportement 243, p. 125 ( 1956).
des pieux sous charge verticale, introduction de
1141 PIOLINE.
la dilatance n. Rapport de rech'erche no 46, T abo. - en petites déformations ||, Thèse de
soutènements de
des Ponts et Chaussées (juillet 197 5). Docteur de Spécialité, Grenoble (1975).
[5] REYES and DEERE (< Elastic-plastic ana- [15] V/ACK
lysis of underground openings by the finite ele-
ment method >. "" Congrès international de
1.
nique des sols ), Thèse de doctorat ès Sciences,
mécanique deÉ roches, II, 7.42, Lisbonne (1966). Grenoble ( 1968).
(I e58).
Épaftition des contraintes sous une fondation
tgl DARVE. (< Contribution à la détermination plane rugueuse en milieu bidimensionnel pulvé-
de la loi rhéologique incrémentale des sols ), rulent >, Thèse de doctorat de spécialité, Grenoble
Thèse de Dccteur-Ingénieur, Grenoble (197 4). ( 1 e63).
i10l DARVE, LABANIEH (< Loi rhéologique in- l20l STUTZ ( Contribution à l'étude de la loi de
crémentale des milieux pulvérulents ),
Congrès déformation plastique des sols |r, Thèse de
Français de Mécanique, Toulouse (1975). doctorat de spécialité, Grenoble ( 1961).
22
comportement mécanique des sols
injectés aux produits chimiques
par
P. Luong
Ingénieur ENPC
Docteur ès Sciences
Laboratoire de Mécanique des Solides
de l'Ecole Polytechnique
M. Gandais
Ingénieur AM
MS Mécanique des Sols (Berkel.y)
Laboratoire d'Essais et Mesures
de la Société SIF-Bachy
et
P. Allemand
Ingénieur ICPI
Division Chimie fine
de la Société 'Rhône-Poulenc
25
Comité Français de Mécanique des Sols
lnstitut technique des Bâtiments et des Travaux Publics
26
comportement mécanique des sols iniectés
aux produits chimiques
par P. LUONG, M. GANDAIS et P. ALLEMAND
Tout d'abord, ie voudrais erccuser M. Lupmc, qui devait présider cette conférence. Effectivernent,
iI a été appelê sous d'autres cieux pour discuter avec d'éventuels clients, ce qui est assez o,riginal pour
un maître d'æuvre, et c'est la raison pour laquelle je suis ici.
Vous savez que M. Lurrlc est directeur des Truvaux Neuls de la RATP, et Ptésident de
I'Associqtion Française des Travaux en Souterrain. Il était donc désigné à double titre pour présider cette
séance.
La conlérence qui va vous être présentée porte sur le comportement mécanique des sols traités
au moyen d'iniections de produits chimiques. C'est en fait le résultat actuel de recherches originales
et d'essais qui ont été menés par les trois ieunes ingénieurs qui sont ici : M. Luonc qui va laire I'exposé,
M. Glxpers et M. AnBulND.
Comme vous allez le voir, la qualité de ces travaux ne pouvait être qu'excellente si I'on en juge
d'après les rélérences de ces trois ingénieurs.
M. LuoNc est ingénieur civil des Ponts et Chaussées. Il est entré en 1962 au Laboratoire de
mécanique des solides à I'Ecole Polytechnique, il est devenu Docteur ès Sciences en 1965 et il est
maître de conlérences à I'ENCREF.
M. Gnluers est ingénieur des Arts et Métiers. Il
est alté à I'Université de Berkeley pour laire
ttn
-<<-
mcrster ol sciences >> en mécanique
des sols. Depuis, il est entré à la Société Bachy où il dirige
le laboratoire < essais-mesures >> et où iI a mis au point des gels de silice avec réactil organique et des
résines.
'et Il
Enfin, M. Anerulun est un qncien élève de I'Institut de chimie physique industriel de Lyon.
est renfié à la Société Progil en 1968. Depuis, il y a eu le groupement avec Rhône-Poulenc il a
été rattaché à la division chimie fine où il travaille sur les produits chimiques destinés au génie civil
et aux travqux publics.
M. Luoxc va parler eu nom des trois et MM. AlreueNo et GANDATs répondront à vos questions
^.
àla fin de I'exposé.
27
1.2. Gonditions de traiternent tcrrains fins . La gamme des temps de prise la plus
couramment utilisée s'étale d'une quarantaine à une
L.zL. Critère d,e qualité centaine de minutes.
La qualité du traitement à réaliser entraîne, pour le c) la résistance mécanique escomptée
spécialiste en injection, la définition des moyens Ce point n'est évidemment qu'un rappel du critère
matqçiels et techniques à utiliser mais surtout le choix de qualité retenu dans la pratique courante.
du oir des produits à mettre en oeuvre. Cette qualité de
'traitement est caractérisée de façon courante par le d) le compromis économie çfficacité commodité
critère de la résistance à la compression simple. En d'emploi , .
effet, les praticiens de f injection ont eu besoin, très Les produits d'injection retenus doivent enfin
tôt, d'un critère pour établfu une classification des permettre de résoudre les différents problèmes
divers produits ufilisables et, par application de la d'injection de façon satisfaisante et dans les meil-
résistanCe des matériaux classique, le choix s'est porté leures conditions de sécurité, pour un coût acceptable
sur la valeur de Ia résistance à la compression simple compte tenu des résultats attendus.
d'échantillons de sable consolidé par le produit
d'injection considéré. Ce critère est entré suffisamment 1.222. Natttre des produits
dans la pratique courante pour gue, d'une part on le L'examen des quatre paramètres précêdents conduit
retrouve comme élément principal dans les spécifica- à une constatation : il n'existe qu'un nombre restreint
tions techniques fixées par certains maîtres d'ouvrages, de familles de produits susceptibles de les satisfaire et
et d'autre part pour que de nombreux projeteurs. d'être compatibles avec la plupart des terrains
I'utilisent pour tenter de justifier les calculs de stabilité rencontrés.
des ouvrages. f,a première famille , et Ia plus largement utilisée
Malheureusement, on constate que la résistance à la dans le monde, est celle des gels à base de silicates de
compression simple R" des sols traités avec des produits soude. Elle a été retenue pour cette étude.
d'injection d'utilisation courante, dépend du facteur La deuxième famille importante est celle des résines
temps d'une façon très significative. Quelques rares
'Warner et organiques en phase aqueuse. Parmi celles-ci, les résines
publications telles que celles de l. de acrylamides sont les plus couramment utilisées dans la
Ch. Kutzner ont commencé à porter ce phénomène à pratique des injections. Elles ont été incluses également
la connaissance générale. I1 fallait donc poursuivre et dans èette étudê.
essayer d'aller plus loin pour se rendre compte que le
critère R" utilisé habituellement est une fonction qui Les deux types de produits étudiés comportent
dépend de façon importante de la durée cle mise sous chacun plusieurs constituants dont les dosages sont
coàtrainte ; il en ressort que le critère R" ne peut plus variables et précisés par le spécialiste
-du en iniection en
être considéré comme le seul paramètre à prendre' en fonction du âegré de^ gualité traitement â réaliser.
compte dans le calcul des ouvrages. Le contenu de Ces dosages sont définis par des valeurs attribuées à
l'expérimentation présentée ci-après a donc été l'étude différents paramètres caractéristiques des compositions.
de f influence du facteur temps dans le comporternent a) Gels de silicate
mécanique d'un sol fin injecté, sous diverses conditions
de charges et de déformations, afin de perrnettre la Les paramètres retenus pour caractériser la
définition des meilleures conditions d'emploi des coulis composition d'un gel par unité de voluffie, sont :
28
des études était bloquée par l'absence de É,actif.s qui mise en æuvre ne constituent pas un paramètre
auraient permis d'atteindre des taux de neutralisation principal caractérisant la composition.
élevés tout en conservant des temps de prise suffi-
samment longs pour que de tels gels soient Deux facteurs principaux permettent de faire varier
utilisables.
la résistance mécanique apportée par ces résines.
Cette carence a été levée avec la venueo sur le Il s'agit de :
marché, des durcisseurs de la série 600, fabriqués 1) I'extrait sec pondéral de la solution au moment de
par la Société Rhône-Poulenc ; ces durcisseurs per- l'injection ; il est exprimé en ES o/o ;
mettent de préparer, de façon simple, des gels ayant 2) la teneur pondérale d'un rétiôulant supplémentaire
d'une part les temps de prise pràtiques voului, ot qui peut être additionné à la résine - âu moment
d'autre part au taux de neutralisation-souhaité, et ce de la fabrication ; elle est exprimée en TR o/o.
jusqu'à 100 o/o. De ce f.ait, il est devenu possible ces deux paramètres sont utilisés dans cette étude.
de mettre en æuvre des gels ayant une excellente
tenue dans l'eau. 11 semblait logique que cettâ stabi- un commentaire est nécessaire pour expliquer le
lité de nature chimique s'accompagne ï'une certaine choix de ce- type de_résine dans une étude^qui porte
sur les problèmes de consolidation ^elles
stabilité des propriétés mécaniquès. Pour cette raison, ; en efiet,
n'apportent, en ce qui concerne les critères utilisés
le taux de neutralisation N % fait partie des para-
mètres caractéristiques d'une compôsition quf ont jusqu'à présent (compression simple), que des résis-
été retenus dans cette étude. faibles. -
tances mécaniques assez
La raison de leur emploi est simple et trogique :
-d,àprès
remarquant que certains gels, très performants
b) Résines acrylamides
le test de compression simple, se dégradaient de fâçon
ces résines sont utilisées fréquemment, dans le considérable lorsque - les modalitéi de mise sôus
monde, pour résoudre des problèmes d'étanchement contraintes faisaient intervenir le facteur temps, on
par injections. Elles confèrent, une certaine résistance pouvait r. demander si
mécanique aux terrains traités. Elles se présentent . -ce typg de résine, bËn que
sous la forme de solutions aqueuses et lâ polymé- lejejé d'après le critère de qualité classique en raijon
de leur faible résistance à la compression, n'était fina-
risation se contrôle aisément par I'addition de lement pas plus intéressant et plus sû{ qus certains gels
catalyseurs au moment de l'utilisation. Les teneurs de silicate pour résoudre certains probldmes de conioli-
-
en cdtalyseurs, qui ne sont propres qu'à la phase de dations définitives.
2, METHODOLOGIE EXPER!MENTALE
Il
s'agit de mélanges d'esters méthyliques et éthy- I
29
58,3 lt1:l Ve/Vs
un petit agitateur magnétique qui figure les malaxeurs
+ de reprise installés sur les chantiers.
I
I
Lorsqu'une colonne est saturée d'eau, 1'aspiration
ls de la pompe est branchée sur le réservoir de coulis.
I+' Le coulis est ainsi injecté à partir du bas, en repoussant
EIc
vlo
l= l'eau qui se trouve dans les interstices du sable (fig.3).
lo:;:
|
l'u
]^ Lorsque le coulis atteint le somtnet de Ia colonne,
l-
lc:
f injectiôn est arrëtée et les orifices d'entrée et de
ldr
l** -
soriie sont obturés. La pompe utilisée est à débit
variable, réglable en cours de fonctionnement et les
I
l=
l(u
lc I
pressions d'injection sont de 0.1, 0,2 ou 0.5 MPa.
is
.
I
faitement secs n'existent pratiquement pas et tres coulis
entrent toujours en contact avec les grains des forma-
i
32
Fig. 7. Essais de poin-
çonnement sous charge
statique.
3.1. variation de volume au cours de la mise La série (fig: 8) a été réalisée aîec el
sous contrainte ^première
contrôlé allant de 2 .l0-Vs à l\-z/s. La dernière série
(tig. 9). s'est faite avec vitesse de charge o contrôlée
Les figures 8 et 9 montrent "r les résultats obtenus allant de 0.12 kPa/s à 180 kpa/s.
lors d'essais de compression simple réalisés sur des
éprouvettes injectées avec deux dosages de gels Il y est mis en évidence une diminution relative de
différents. volume au début du chargemglt. Il semble qu,il y
ait une limite de résistance- stable véritable relaiive â
Dosoge IIIg
B= 1
N=30%
= 0.085
o(
1
-?t-
.10 "/s
îo-9e
n'+'6
_ _.r_*.1/ z.n-5/s
a/ 10-
?. 1C
Fig. 8. Compression
10
simple avec vitesse de
t1 déformation Ër contrôlée.
Dosage f IIB.
33
9. -:- Compression simple avec vitesse ô
contrôlée. Dosage IV".
Dosoge IVe 6n5 pa
B= 1.3
N= 30%
a,
3
.g
E
.C,
o
gl
I
a
T, Fig. 10. Influence de la vitesse de
-ç.
u déformation contrôlée Ët sur f,l.". Gels
lrJ de composition N - 30 o/o (a - 0.085).
€s l0-3 € 1 l0'3
Rc
toS Po
0,65 Rc
Controinte qxiole
q
0,25 Rs
t=Vitesse de défor:-
mqtion qxiqte pen-
dqnt [q mise en t(mn)
chorge. ù4
Chorgement tent
Fig. 13. Exemple de courbes de relaxation
- pour le mélange VII".
Temps de retoxotion
Chorgement ropide
35
Fig. 15. Courbes de fluage du méIange XIVBE.
--
B=0,6
tl
r-- J N= 50o/o (o.=0,141)
=o
o
C
c,
E
o
0,5 C)
C
o
C
td
3.6. Résistanee statique sous I'effet possible de définir également une résistance au fluage
de poinçonnement en poinçonnement Rur, associée à une durée de fluage
érabli Trr.
Les essais montrent que les courbes de l'enfon-
cement relatif e /D en fonction du temps (fig. l7), La figure 1,7 montre l'exemple des courbes obtenues
ont la même allure que les courbes de fluage en sur le mélange X" avec les contraintes de poinçon-
compression simple (er, log t) (fig. 16). Il est donc nement de 25.6 MPa et 20.6 MPa.
36
ô{
(^)
o ES 11%
.9
x TR s%
o
0,55 MPq
ç.
o
o Fis. 18. Fluage en compression srm- a
E ple, -
sous charges statiques, du me-
o lange K.
o
Temps (mn)
o
ù
:F ES 11%
g T R lolo
o
Poinçon de section 0,5 cm2
c
q,
E
o
()
C
o
Fie. 19. Fluage en poinçonne- C
UJ
ment, sous charge statique, du
mélange B.
Temps(mn)
1 10 rcz 103 104
4,2.Fluage
des charges statiques correspondant à 0.45 Mpa ;
0.5 MPa et 0.55 MPa.
Les courbes de fluage ont étê déterminées uni-
quement pour les mélanges contenant 11 o/o d'extrait 4.3. Poinçonnement
sec cat il s'agit du dosage utilisé le plus couramment.
Les essais de fluage en poinçonnement ont étê
Le comportement au fluage montre que la résistance
- llde façon
réalisés également sur les mélanges ES o/o. La
Rr. est plus faible que R" mais elle varie très peu avec résistance R", sous charge constânte varie
la durée de fluage établi. analogue à la charge de fluage Ru..
La figure 18 montre, à titre d'exemple, les résultats La figure 19 montre I'allure des courbes obtenues
obtenus sur le mélange K (ES 1L o/o, R - 5 o/o) pour sur le mélange B pour des charges statiques Gorres-
- pondant à 2.6 MPa ; 3.6 MPa ët4.6 Mpa.-
5. INTERPRETATION DES RESULTATS OBTENUS SUR LES SABLES INJECTES AUX GELS DE SILICATE
37
l
N%
Notqtion i
l
\ viscosité de l'qmortisseur
5 seuil du potin
rqldeur du ressort
I
,]
80
le seuil du patin ; Rc=2J96.1185,12 tRc=12,66*430,6Q É Rc=lQBB.6Ug3 g
la raideur du ressort ; 70
Rc=50,13.,179 tog.t Rc=1715*1,05 tog.t Rc=21,62 *2,29 tog.t
o a
r - Ën,1r temps de retard.
Vllc lc
60
Le comportement réel du matériau étudié pourrait Rc=25,63.738,53 t. Rc=11,33*570,85 ë Rc=BJ4*556J6 â.
être représenté par la superposition de plusieurs mo- 50
Rc=39,60.3,00 togt Re21,29.2J1 tog t Rc=1J81*2,06 tog.t
a a a
dèles élémentaires de Bingham. Xc lXc Vlllc
Les figures 21, et 22 montrent les courbes de 40
régression linéaire obtenues pour les essais avec Rc=1095.163979 t
. Rc=4,1 3*1gA,23 ë .
Rc=6/rg*476,59 è .
ô cte et é cte pour le mélange V",
- - Rc=4Q28.6,28 togt Rc=13,21*e09 log.t Rc=1494*1,80 tog.t
30 o oo
Vc iltb tvb
20
:E R" : 12,74 + 4,68 . 10-3 ô (1). Fig. 23. Gels de silicate. Equations
R" : + 5,15 log <i (2). des courbes de régression linéaire
o
-5,79
(avec Ë
- cte).
o-
.E
?n
5
o
o
E
o-
L'ensemble des relations empiriques
E expérimentales, exprimées sous les for-
B més ( 1) et (2), obtenues pour les essais
réalisés avec e cte est reporté sur la
B=0.6 figure 23.
-
N= 30% (x = 0.095 )
Ces relations, définies uniquement
dans le cadre des valeurs expérimentales,
ne permettent pas I'extrapolation et ces
deu tentatives montrent bien la diffi-
culté d'approcher les résultats physiques
Vitesse de Chorge Axiote ti (Pa ls ) obtenus vers des vitesses de déforma-
tion ti ou des vitesses de mise en charge
( (f= cte ) ô très faibles sinon nulles.
Les coefficients numériques de ces
relations permettent cependant de cons'
tater gue, dans le domaine des vitesses
o de déformations axiales ; utilisées, la
o-
EFion r rD. Courbes de régression Ii- résistance à Ia rupture en compression
néâire cte). MéIange V". simple R" est affectée d'une façon géné-
'= (è
tale, comme suit :
58
'6ro R":lo,is
:
| 639,79 ê (1).
9!o R"
I 40128 6,28lo9 Ë (2). 1) La sensibilité aux variations de la
Ë=, vitesse de déformation ê diminue
E-
o avec une augmentation de la dilution
IJ
g / du silicate (P 1).
3B
Les valeurs extrêmes sont données pat les essais de
Fig. 24. àIa rupture en fluage,
Résistance fluage car une fois les mises sous contrainte réalisées,
sous charge statique. Gels de silicate 8:0,6. 6:Q.
Les courbes expérimentales ont montré que la résis-
tance au fluage sous charge statique Rr. était associée
à une durée Tu..
o( a.262
,_dsrNgO%
i \
rVlf
s N T}oh(o< 0.197 )
.- -Xo Nso%("<o.tat )
.\.-..-_--_____.*-
--___-___
Nt 30% ("( 0.08s )
th
Durée de f Luoge 10 t (mn)
étobLi
5.2. Fluage
Les valeurs de la résistance mécanique intéressantes sur la résistance à la compression du sable iniecté avec
pour la pratique sont celles que l'on peut utiliser, aYec des gels de silicate . La colonne R,/Ro correspond au
.forces rapport des résistances à la compression simple
sécurité, dans des calculs de portantes, de
butées, etc. Ces valeurs sont obtenues dans les condi- obtenues avec les vitesses de déformation axiale
tions où ê ou o tendent vers zéro. é - 4. t0-3/s et 4."10-6/s.
39
c Résistonce ô tq comp. simpl.e Réslstonce- sous chonge cons-
(lr r+r .9
(n E- (t ( tOS Pa ) ô différenteé vitesses -tqnte ( tOSFo )ir= O.(fiuqge )
o
gl .Po 6T de dciformotion è oprgs
5"9 rrF :
co!
L'2 Ëg Ez ËE
aO
123I
oo zo= E,E ,t* 4Krz -tr
4107s t.t66t
/s Vna th. 1j 1s. 1m.
Avec les dimensions des échantillons utilisés, ces Tuc et Tp identiques. Elle est exprimée sous forme du
vitesses correspondentà des déplacements de plateaux rapport :
de presse d'écrasement de 2 cm/mn et 0.02 cm/mn. résistance au fluage en poinçonnement Rrp
Ces vitesses sont les valeurs extrêmes rencontrées le
;îi'ii::: ï
plus fréquemment et les valeurs du rapport de la
colonne Rt/Ro illustrent bien la différence de signifi- En lÏffi Ë;:"",, e, *:ffJîïï
cation que peut avoir un résultat de résistance à la en négligeaprt le terme de':" surface (car la section du
compression simple lorsque la vitesse de déformation poinçon est petite : 0.5 cm2) et le terme de profondeur
axiale n'est pas,,préci.,Eée. ,, ,,, 1
(fondation superficielle) , la résistance au fluage en
poinçonnement peut s'écrire :
5.3. Poinçonnement TB *
R rp: 1.25 C N" + 0.7 2
N, * T D Nn 1.25 C N"
Les courbes expérimentales ont montré qu'il était
possible de définir une résistance au fluage par poin-
çonnement Ru, associée à une durée de fluage établi
Trr. Il était intéressant de comparer les résistances Ru,,
qui correspondent à une distribution de contraintes RF. = 2R
non homogène, aux résistance Ru. obtenues pendant
les essais de fluage en compression simple (état de
r sin9
contrainte uniforme). Cette comparaison s'est faite
*-=
au niveau des résistances Rrc et Rrr, estimées sur les R(l-sinY )= C cosL?
graphiques du type de la figure 17, pour des durées d'où Rr" =zcffi
Fig. 28. Diagramme de
Mohr.
30
Nc.ts(*,$l\ ./ .r'
//
/rl/ -{ \
-'ut'
tg(+
6
5
-/ -t"- 0.63. N
[t
1
3 -'--"-'
2
Ro"
Ts Fig. 29. valeur du rapport
1
Ç
en fonction de co.
40
N50% o(= 0.141
Vlf lC fJ
= 1,1 T= 1200mn Rro= 25.t05Pa R-;3J.105 Pa
ru IEp= 8,06
rxc 1 300mn
' ' 25.105 Fa zn5 pa
f{
sc
3,57
xc 06 3000 mn 2s6l05Pa 8.t05 P a 32
N 90% o( = 0.262
D'autre patt, le diagramme de Mohr montre que la Ce rapport devrait permettre d'évaluer la mobili-
résistance en compression simple (fig. 28) à : sation de l'angle de frottement interne ; des écarts
Rrc 2R restent possibles dans la mesure où Ia rupture sous
- un poinçon est progressive.
où R est le rayon du cercle de Mohr :
R
Les valeurs théoriques de ce rapport sont reportées
sur le graphique de la figure 29.
d'autrepart,H- Ccotgg
(t-sing)_Ccosg Les valeurs expérimentales obtenues sont consi-
d'où R gnées dans le tableau de la figure 30. On peut y
C cos cp remarquer que la valeur de ce rapport n'est pas
et R,-
rL: - 2R
- -2
I_slng constante et qu'elle diminue lorsque la dilution du
R"o 1.25 C N" (1 sin
Silicate augmente (P 1). LJne telle expérimentation
(+-+)
cp)
- :=Q.63N.tg demande à être développée car il semble que la
Rr.c 2 C cos g valeur du rapport soit une fonction plus complexe
de ç.
De même que pour l'étude conduite avec les gels TR% Rc=8,02 *291,01 t
de silicate, les valeurs expérimentales obtenues à Rc=12,33 *1,07 tog.t
partir des essais de compression simple , avec è - cte K
ou ô - cte, peuvent être représentées graphiquement
sous la forme de courbes de régression linéaire
correspondant aux équations ( 1) et (2) du para-
graphe 5.1 . Les valeurs numériques provenant des
essais avec é
- cte conduisent aux équations (1) et (2)
regroupées dans le tableau de la figure 31,.
Mis à part les valeurs concernant le mélange H,
l'ensemble des résultats est très cohérent et conduit
aux constatations suivantes :
1) Les pentes des droites sont moins accentuées que
celles correspondant aux gels de silicate. Les Rc=4J0 *zBT,12ë. Rc=5,49*198,07à Rc=J22.188,89 . ë .
résistances à la compression simple sont donc Rc=f,11*0,73 tog.t Rc=8,96*0,87 tog.t Rc=10,53*0,88
oao
tog.t
moins sensibles à I'influence de la valeur de la JFC
vitesse de déformation axiale ri .
2) La sensibilité à la vitesse è reste du même ordre Rc= 3,83*225,80.t Rc=5,27*219,22ë. Rc=6,61*10Q,_30 t
de grandeur pour des teneurs en extrait sec Rc=900.106 tog.t Rc=8,60.qæ tog.t Rc=$03.Q62 tog.t
,
variables. o o a
H E B
3) Pour une même teneur en extrait sec, la sensibilité
à la vitesse d augmente avec la teneur en réticulant ;
ce fait se vérifie bien pour chaque pourcentage Rc= 3,34 *1t*1,43 ë Rc =d62.6257 t Rc=I29.31,!.9 à
Rc=4p1*0J1 tog.È Rc=6,96*q60 tog.t Rc =Q94*q31 tog.t
d'extrait sec.
4) Pour une même vitesse de déformation axiale 6.6 8.8 ES%
è - l}-a f s, les valeurs réelles de Ia résistance R,
sont reportées sur les figures 32 et 33. On y Fig.31. Résines acrylamides. Equations des courbes
vérifie que : de régression linéaire (avec à : cte).
41
Fig. 32. R.ésines acrylamides. In-
o
,o-
fluence de Ia teneur en réticulant
!O sur R".
o K
ES =lflg o
U
É.
o C a) la résistance à la compression sim-
'o- ple R" croît proportionnellement à
B
o' ---'-"---='-O
E
U)
la teneur en extrait sec ES o/o ;
F Lsgql" b) la résistance R" augmente avec la
(n
(t)
?
-o
- teneur en réticulant TR o/o mais
q)
l-
-o tend rapidement vers une asymp-
tote à partir de R 4 à 5 o/o.-
bE
5h
g- _B
"-
J---Ee qs%
Cette influence est d'autant plus
significative que la teneur en extrait
G .o sec est élevée.
cr) A)
u De même que pour l'étude des sa-
C
o bles injectés aux gels de silicate, les
o
'(n valeurs expérimentales de R" obte-
r(! nues pour des valeurs différentes de
K
d sont regroupées plus loin, dans le
Teneur en réticutont (T" ) tableau de la figure 35, avec les
résultats de la résistance au fluage
sous charge statique.
o A E.S.11% T.R.0%
E bleau de la figure 35. On y remarque
o
gr bien
o
-c
(J
1) le niveau de résistance relative-
ment bas obtenu avec les divers
dosages. Ce fait ne doit pas être
Du rée de f Iuoge étobti éliminatoire car dans certains ty-
th 2i
1 2m pes de travaux, ce niveau peut
être suffisant.
103 to4 t (mn) 105
2) La bonne stabilité dans le temps
des résistances obtenues.
Résistqnce à lo compression Résistqnce sous chorge cons-
simpte sous différentes vites- -tonte en fonction de [o durée
Formute E.S. -ses de déformqtion (10 5 pq ) de ftuoge étobti (tO5 po)
T. R.
1 2 3 1. 114
-2 -R
/s /.KtI-/
l+10"/
/s Irrc6/
/s 110"/ rs th 1 j. 1s. 1m.
Fig. 35. Résines acrylamides.
Tableau récapitulatif : A. 11olo 0o/o 6,2 5,9 5,6 5,3 1,17 3,6 3,5 3,5 3,5
-7,0 4,0 3,9 3,8 3,8
- des résistances à Ia compres- B lolo 7,5 6,4 5,7 1,31
sion simple R" en fonction C 2olo 8,4 7,6 5,7 5,8 t htr t+,2 4,1 4,0 l+,0
de la vitesse è; K 5% 9,7 8,7 7,7 6,6 th6 5,5 5,5 5.5 5,5
des résistances à la rupture
au fluage en fonction du D a,î 0o/o 5,5 lr,9 /*13 3,7 th8
temps. E lolo 6,6 5,8 5,0 4,2 1,57
F 2olo 6,8 6,0 5,1 4,3 1,58
7. GONCLUSION
En multipliant les modes de sollicitation et en plus élevé (taux de neutralisation voisin de 100 o/o
mettant l'acôent sur f influence du facteur temps dans pour les gels de silicate, pourcentage d'extrait sec
la détermination de la résistance à la compression impoltant et teneur en reticulant de l'ordre de 5 o/o
simple d'un sable consolidé par injection de gels de pour les résines acrylamides).
silicàte ou de résines acrylamides, cette étude montre Dans le cas d'un traitement provisoire le facteur
Ia complexité du comportement mécanique de tels temps est tout aussi important. Le spécialiste en
matériaùx. Si certains essais tels que les tests de fluage injection pourra choisir le mélange le plus économique
au poinçonnement contribuent à améliorer les connais- compatible avec la durée de sollicitation du terrain
Sances Sur ce comportement, d'aUtres essais, tels que le consolidé. Cette durée est liée le plus .souvent à la
fluage en compression simple poursuivis par les essais méthode de travail de l'entreprise générale chargée
aveC vitesse de déformation axiale é contrôIêe, sont des travaux de terrassement et de génie civil. Ces
déterminants et apportent un éclaitage nouveau au facteurs devront donc également être pris en compte
problème de l,a consolidation des sols par injection dans la définition du type de gel à mettre en æuvre
de produits chimiques. pour la consolidation recherchée.
Pour le spécialiste en injection chargé de déter- Pour le projeteur, qu'il s'agisse aussi bien de la
miner un choix de produits, cette étude met en phase de détermination technique d'un traitement que
évidence f influence des différents paramètres de de son aspect contractuel, il semble désormais évident
composition sur le comportement mécanique du que le critère de qualité, défini comme le résultat
matériau traité. d'une résistance à la èompression simple, est insuf-
Pour améliorer et rendre son choix plus sûr, le fisant. Toute valeur annoncée doit être complétée par
praticien devra prendre en compte le facteur temps et la définition du mode et de la vitesse de sollicitation,
èonsid érer comme fondamental le caractère provisoire et il est clair qu'une seule valeur associée à une
ou définitif du traitement de consolidation qu'il auffa seule vitesse de sollicitation, est insuffisante.
à réaliser. Il ressort que pour certains types de travaux, où le
Dans le cas d'un traitement définitif, (dans la mode de sollicitâtion du terrain- traité est proche de
mesure ou ce terme peut s'appliquer dans le domaine celui de la compression simple (reprises en sous-æuvre
de la construction), c'est bien La résistance fondamen- notamment), les résultats de cette étude peuvent être
tale au fluage qu'il faut prendre en compte associée transposés directement. 11 ressort également que pour
au <( temps de fluage étabLi |r, notions définies dans d'autre types de consolidation, où le mode de travail
la présente étude. Cette résistance pratique à long du terrain traité n'est plus semblable à la compression
terme sera relativement modeste et pour l'obtenir il simple , la transformation est délicate, et peut être les
faudra faire appel à des mélanges d'un prix de revient calculs devraient-ils être faits à partir des méthodes
43
de la mécanique des sols plntôt qu'avec celles de la s'il introduit quelques complexités supplémentaires aussi
résistance des matêtiaux classique. bien pour les projeteurs et maîtres d'æuvres que pour
De nombreux travaux de consolidation des sols ont les spécialistes en injection, il va dans le sens d'une
été réalisés par injections de produits chimiques et amélioration de Ia fiabilité et de la sécurité qui
d'autres le seront. Le contenu cle cette étude devrait peuvent être apportés aux traitements de consoli-
contribuer à l'épanouissement de cette technique car, dation des sols par injection.
BIBLIOGRAPHIE
44
DISCUSSION
M. le PRESIDENT. Je tiens à féliciter M. Luong et Nous avons aussi examiné à quel endroit il fallait
toute l'équipe pour la qualité du travail qu'ils ont mené injecter pour optimiser le renforcement., Cette étude n'est
et aussi pour les résultats qu'ils ont trouvés, qui sont pas terminée.
très intéressants. M. HABIB. Je vou'drais poser une question à
Je suis sûr que tous les spécialistes qui sont dans la M. Allemand. Au cours de son exposé, M " Luong nous
salle ne manqueront pas d'avoir des réactions. Je leur a montré des, résistances qui évoluent,en fonction du
livre la parole. temps suivant des droites en coordonnées logarithmiques.
M. DUFFAUT. Vous avez vérifié que l'âge auquel vous C'est désagréable parce que, si on extrapole sur un
-
prenez l'échantillon ne change rien à ses propriétés. temps suffiéamment long, ôn arrive à un mbment où la
Autrement dit, vous partez de produits qui sont stabilisés résistance est nulle. Si on attend même un peu plus
en âge. C'est la vitésse de charge qui compte, ce n'est longtemps, elle devient même négative et cela devient
pas du tout l'âge comme dans du béton. C'est clair ? franchement curieux.
En associant une résistance à une durée de travaux,
M. LUONG. c'est bien cela.
- C'est clair, ma question est la suivante:est-ce que vous pensez,
M" D[JFFAUT. Vous avez opéré uniquement en en tant que chimiste, que la résistance puisse diminuer
compression simple, sans confinement, tandis que dans jusqu'à 0, ou bien qu'il doive rester quelque chose ?
fe terrain, et notamment autour de souterrains, ofl a des Quand on extrapole en coordonnée semi-logarithmique
chances pour que la plus grande partie des échantillons pendant toute la f in de l'ère quaternaire, cê n'est
soit confinée, c'est-à-dire, eu'on n'ait pas de possibilité pas bien grave ; mais quand c'est à deux ou trois
de changer le volume, d'augmenter le volume en tout ans, comme poÙr certaines des compositions étudiées
cas. Est-ce que ça changerait quelque chose ? ici, ça pe'ut être plus ennuyeLtx. Or, les essais ont été
faits jusqu'à deux ou trois mois ; jusqu'où pensez-vous
M. LUONG. Vu la complexité du problèrne, nous qu'on peut aller raisonnablement ?
- par des essais du type le plus simple
avons con'rmencé
possible. Donc on a étudié la résistance à la compression M. ALLEMAND. Je pourrais vous répondre tout
simple et on n'a étudié que le paramètre qui nous a d'abord qu'il suff it d'avancer d'une décade ou deux, ce
semblé le plus important. Dans une phase ultérieure, il n'est pas beaucoup, sur le papier logarithmique et ça
est possible qu'on étudie les sols en fonction d'autres re'porte chaque fois pas rnal en avant, comme vous l'avez
paramètres. sou Ii gné
M. DUBOIS. Je voudrais faire un commentaire sur Au niveau chimique, nous nous sornmes posés la
la question de M. Duffaut, qui répondra aussi à ce qu'a question sur I'aspect un peu plus théorique, en parti-
dit M. Luong, âu début de sa conférence, sur les faits culier sur la conf iguration possible des produits solides
qui se sont produits à Nûremberg où, après quelques qui 'donnent la résistance mé'canique qu'on a observée.
ennuis, une étude systématique a été faite sur plusieurs on avait un espoir, c'était qu'en fabriquant un réseau
types de matériaux à inje'cter. chimique le plus régulier possible et qui se rapproche
le plr-rs d'un solide parfait, on obtiendrait quelque chose
Dans cette étude, les laboratoires allemands ont regardé qui ai! un comportement dans le temps le plus stable
la résistance à la connpression simple et la résistance à possible
la compression conf inée en f onction du temps. Le o/o, 100 on voit, d'après les résultats qu'a mis en lurnière M.
conf inement peut augrnenter la résistance de 50 o/o
et plus, dans des cas types, sulvant les conditions. Luong,que les résines du type acrylique ont un compor-
ternent qui semble beaucoup plus confortable que les
D'autre part, si leurs études au laboratoire sont n'loins gels de silicate. C'est une conséquence des suppositions
systématiques que les vôtres, elles ont perrnis d'évaluer qu'on avait faites, c'est-à,dire que lorsqu'on crée un
|'inf Iuence du conf inement, pu is ont servi de base à réseau qui est régulier (et on peut représenter un gel
des calculs de déformation et de stabilité, utiles pour acrylique théoriquement par un assemblage à trôis
juger I'eff icacité de tel ou tel matériau à injecter. dimensions, donc ,c'est un solide parfait) on vôit qu'effec-
A cet effet, nous avons mis au point avec eux un tivement on a. .un comportement dans le tennps beaucoup
modèle rhéologique qui tient compte des propriétés du plus confortable.
rnatériau à très court terme (c'est-à-dire des essais à Un gel de silicate, âu contraire, peut être représenté
vitesse de déforrnation donnée) et des propriétés à par un assernblage extrêmement irrégulier de molécules,
long terme ta partir d'essais de fluage à long tenme). avec des liaisons qui ne sont pas du même or,dre, de
Nous avons dû le faire relativement con'lplet, par une n'rêrne nature que dans le gel acrylique; on voit que,
série de modèles rhéologiques élérnentaires cornme celui dans ce cas-là, le comportement dans le ternps est
que vous avez présenté, en tenant bien compte du fait beaucoup moins sûr.
qu'il fallait prendre un arnortissernent en logarithrnes et Je ne peux pas répondre avec certitude au problème
non 'pas un amortissement constant, comme voLts I'avez du comportement dans le temps, mais je pense que si on
sou Ii gné veut avoir, je ne dis pas une certitude, mais disons de
A partir de ce modèle rhéotogique, nous avons construit bonnes raisons de penser qu'on aura une bonne stabilité,
un modèle numérique pour sirnuler les essais dont je if faut, soit se to'urner vers les produits du type acry-
viens de panler. lique, soit s'orienter vers les gels de silicate en dilution
Nous avons ensuite utilisé ce rnodèle numérique dans assez forte et surtout à fort taux de neutralisation, c'est-
un calcul effectué avec la méthode des éléments finis à-dire que la neutralisation du silicate doit être réalisée
sur des géométries par une quantité de réactif im'portante.
représentatives de sections de
galeries de nnétro. Nous avons trouvé que, pour certains M. Armand MAVER. été impressionné et très
types de matériaux que I'on injectait, la déforrnation à - J'ai
intéressé. par la conférence de N/1. Luong et par le grand
long ,terme n'était pas diminuée. nombre des essais qu'il nous a décrits- ; I y a tout
i de
Pour Nûremberg, il n'y avait pas de problème de sta- rnême un point qui m'étonne.
bilité, mais des problèmes de déformation conduisant L'expérience- prouve qu'on a fait des injections, qu'elles
éventuellement à des fissures dans les bâtiments voislns. tiennent et gll'on n'a pas constaté de résultats du genre
Nous avons regardé ce problème et mis en évidence que, de ceLrx qu'il nous a présentés. Je me demande si le
poqr certains nnatériaux, I'injection ne réduisait pas les fait de s'être limité à un matériau ayant une granuto-
déforrnations à long terme. Ce résultat ne s'applique rnétrie uniforme, comme le sable de Fontainebleau,
pas à tous les matériaux. n'est pas pour beaucoup dans ces résultats.
45
ll me semble qu'il serait extrêmement intéressant oe puisque nous sommes, nous-mêmes, des spécialistes
reprendre l'opération et de faire un certain nombre injecteurs.
d'essais, les plus typiques. avec un sable ayant une Je tiens seulement à apporter une précision: il est
granulométrie continue, c'est-à-dire partant du millimètre évident que si on extrapole certaines courbes, ofl arrive
et descendant à des dimensions beaucoup moins fortes. parfois à une valeur de résistance nulle. N'oublions pas
ll est bien entendu 'qu'on n'utilise pas le sili'cate pour que les re'présentations graphiques que vous avez vues
étancher o'u pour consolider un matériau à gros vides. sont des représentations géométriques empiriques à
Là, on emploie le ciment et on est sûr du résultat. Si partir de résultats expérimentaux. De par nature, de
on a un matériau naturel dont la granulométrie est rela- telles courbes ne tolèrent pas I'extrapolation.
tivement continue, il y a des vides importants, mais il
y en a aussi de beaucoup plus petits et I'expérience ll est bon de noter également que l'évolution des
prouve que les résultats sont bons. phénomènes que nous avons rencontrés se représente
par des droites en coordonnées semi-logarithmiques. Cela
Est-ce que le fait d'injecter ces matériaux-là ne don- ie que I'on a affaire à des phénomènes amortis
signif
nerait pas des résultats plus satisf aisants que ceux dans le temps. ll nous semble réconfortant de savoir
que vous avez obtenus sur le sable de Fontainebleau ? gue la variation des résistances va en s'amenuisant avec
M. GANDAIS. Nous avons utilisé le sable de Fontai- le temps. Ce qui est encore plus réconfortant est tout
nebleau parce que de nombreuses études de laboratoire simplement de le savoir et de pouvoir mieux étayer
se font avec ce sable, si bien que nous disposions de nos choix.
points de repère et qu'il était possible de se réf érer à M. DUPEUBLE. Je voudrais rappeler nos préoccu-
des études antérieures. pations lorsque nous avons commencé cette étude. Elles
D'a'utre part, si on examine un sable injecté avec un étaient de deux ordres.
pro,duit du type gel de silicate ou résine, on se trouve Tout d'abord ce que nous trouvions dans les cahiers
devant un squelette composé de grains très durs et d'une des charges, lorsque nous devions répondre à un appel
matri,ce molle par compaiaison avec la dureté de ces d'offres qui nous imposait des résistances à la compres-
grains. Com'me dans la littérature on trouve des articles sion simple, nous gênait beaucoup car nous avions
qui précisent que I'angle g du squelette est peu affecté conscience que cela ne signifiait pas grand chose. On
par | 'injection de tels produits, nous avons pensé que sentait très nettement que I'on parlait implicitement
l'étude du comportement de la matrice, que nous voulions de notions de résistance appliquées à des matériaux
faire, flê serait pas affectée par la granulométrie du comme les bétons et que cela se traduisait par I < traitez
sable utilisé. ce sol pour obtenir une résistance de 2,2.5 ou 3 MPa >.
Nous sommes bien d'accord que si nous prenons des Nous voulions donc aller plus avant pour essayer de
sables différents, avec des grains plus gros ou de montrer que cette notion de résistance mécanique était
formes différentes, nous obtiendrons des valeurs de liée à la notion de temps.
résistance différentes. Cependant, nous pensons que les Notre deuxième préoccupation, complètement diffé-
caractères propres au comportement de la matrice ne rente mais cependant directement dérivée de la première,
seront pas modifiés. était que nqus craignions de passer peut-être à côté
d'un certain nombre de produits, de formulations rejetées
M. A. MAVER, Dans les essais que vous faités, jusqu'alors, parce que nous obtenions des résistances
-
vous comprimez , votre rnatériau. Autrement dit, vous à la compression simple, suivant les critères utilisés
réduisez les vides, vous avez un matériau uniforme, il jusqu'alors, trop faibles pour pouvoir être prises en consi-
n'y a pas compactage. Si vous avez un matériau continu, dération par un client. Pourtant, ces mêmes produits que
il y a compactage et augmentatlon de la résistance. Cela nous rejetions à priori pouvaient peut-être présenter à
me paraît évident et je serais très heureux qu'on f asse long terme une résistance pratique, utile, supérieure à
quelques essais dans ce sens, sinon on risque de tirer celle de produits paraissant beaucoup plus brillants par
de votre conférence des conclusions qui ne sont pas une approche un peu trop rapide des phénomènes.
du tout celles que vous atten'dez. l
46
En ce qui concerne les essais de fluage, il faut fication concernant le poi,ds à sec, humide, etc. Nous
essayer de mainten'ir l'échantillon dans un état identique avons constaté que I'indice des vides n'a pratiquement
à l'état initial. Une perte d'eau peut induire des phéno- pas varié. ll est resté voisin de 0.6 comme à l'état
mènes de forces capillaires qui risquent de modifier la initial.
résistance des éprouvettes. ll nous semble donc indis-
pensable de bien protéger les éprouvettes. M" POUPELLOZ. Js voudrais poser une question sur
la représentativité -des essais de laboratoire, notamment
M. GANDAIS. que la conservation à I'air, pour des problèmes d'injection de consolidation sous des
- J'ajouterai
qui peut entraîner une dessication, flê nous intéresse o uvrag es d 'a rt.
pas, puisqu'elle ne correspond pratiquement à rien dans
la réalité. Par contre, cette étude que nous avons pré- En laboratoire, ofl réalise une imprégnation parfaite de
I 'échantillon ; ne pensez-vous pas qu'une grande partie
sentée ce soir n'est pas terminée et nous avons des de la consolidation résiduelle à long terme du terrain est
échantillons qui ont été injectés, comme vous I'avez vu obtenue par claquages ou microclaquages ?
sur les photos, et qui sont actuellement conservés dans
I'eau. Nous pourrions voir dans plusieurs mois comment M. GANDAIS. Votre question se rapporte davantage
se comporteront ces échantillons au fluage. à la technique de I'injection et à la définition géométrique
M. TGHENG. crois que le cas d'une conservation de I'ouvrage à réaliser.
- Je
d'échantillon sans paraff ine correspond bien à une paroi Si on a affaire à des sables fins, ou très fins, on va
excavée et exposée à I'air du vendredi soir jusqu'au prévoir notre traitement de façon à se mettre dans les
lundi matin. meilleures conditions possibles pour pouvoir procéder à
cette imprégnation. Que cette imprégnation soit impar-
M. IUONG. C'est possible, mais en deux jours, je faite est presque évident à cause de I'hétérogénéité
- de la dessication
crois que I'effet est moins important inhérente aux terrains.
que pour un essai qui dure plus de trois mois.
ll se peut donc qu'il se produise des claquages; mais
M. le PRESIDENT. On utilise souvent des protec- je ne pense pas que de tels claquages, réalisés avec des
tions du terrain quand on laisse passer le week-end. gels de silicate ou des résines acrylamides, apportent
Cela n'a rien à voir avec les injections. grand chose au niveau de la consolidation de I'ensemble
de la masse traitée. Au pire, s'ils sont trop importants, ils
M. CAMBEFORT. Je voudrais savoir si on a bien peuvent être nuisibles parce qu'ils sont constitués de
vérifié que le volume de coulis injecté correspondait au produits peu résistants. La technique et la conduite de
volume des vides du sable, parce que s'il est supérieur I'injection doivent être menées pour éviter, ou du moins
les grains ont été séparés les uns des autres et en fin minimiser, leur formation.
de compte ce n'est pas du sable injecté qu'on a, mais
presque la matrice pure. M. Ie PRESIDENT. Je voudrals dire qu'en tant que
maître d'æuvre, j'apprécie beaucoup qu'on abandonne un
M. LUONG. Par manque de temps, je n'ai pas décrit peu le seul aspect de la résistance à la compression.
la technologie-des colonnes pour injection. Le sable est D'ailleurs, dans beaucoup de domaines, ce critère s'avère
mi.s en place dans un tube en matière plastique. Ce insuff isant pour caractériser une roche ou un.sol. J'appré-
sable est maintenu par deux disques obturateurs qui cie aussi que, pour la définition d'un ouvrage et pour sa
empêchent son expansion pendant I'injection. D'autre protection, on puisse dégager des facteurs dont I'in-
part, nous avons essavé de maintenir la pression d'injec- fluence est toujours très importa,rttê;.- ainsi que vous nous
tion à un niveau très faible pour ne pas créer de l'avez montré
désordre dans l'état initial du sable. ll nous reste donc à vous remercler de nous avoir
De toute façon, nous avons fait des mesures de véri- exposé les résultats de cette très intér'essante étude.
47
propriétés hyd rau I iq ues
et mécaniques
des sols non saturés
par
50
propriétés hyd rauliques et mecanlques
des sols non saturés
par Pr. Silvan ANDREI
1. INTRODUGTION
(%)
loo
90
8o
8o
70
7o
60
2
,0
!ë_Ç_e_lL_e.n_'
40 Sable de Patirlage
-/,,-
i-fff 1r de Vàleni
rr de CaLafat
-A-. rr de Bechet
20 -A-, ...-.Sable
argileux de Lircov
lo -, Loess de Barbo shi
lt II Medgidia
o <f_-t tl II Nàvodari
a,o01 silr argileux Delta Danube
Maliuc
((<<.<(.-. Lirnon de Bucarest
Fis. L. Kaolin
-a-a-
51
p* et pr, les masses volumiques de l'eau et Cu correspondant aux masses yolumiques des grains de
sable (p, 2.65 g/cm3), silt (p" glcm3) ou argile
squelette ;
(p, : 2.72- g/cm3) les valeurs de - 2.70
n et e déduites en
Vroo, le volume correspondant à une masse de 100 g
de la phase solide. utilisant les relations (4) et (5).
Puisque les forces d'interaction entre l'eau et le Dans le cas des sols à pores remplis d'eau (S, : 1),
squelette minéral sont compensées, La pression intersti- les teneurs en eau à saturation données par la rcla-
tièlle dans les sols saturés est gén&alement égale ou tion ( 1) correspondent à une droite inclinée à 45" par
supérieure à la pression atmosphérique. rapport aux axes et qui rencontre l'axe des ordonnées
Les sols sont considérés comme non-saturés si dans (w
- : #- ; h position de ce point
0) au point V,oo
leurs pores se trouve de l'air ; ils sont alors des est donc déterminée par la masse volumique des
systèmes triphasiques (fig. 2).
grains.
En tenant compte de la définition du degré de
V'tol l'axe des ordonnées Vtoo - 64.5 cm3 (point d), respec-
e- .n
r-n - 100 oY5--L (5)
tivement Qa _ 1.55 g/cmt. De même on peut constater
On en déduit que pour une certaine masse volu- que la teneur en eau volumique correspondant au point
mique des grains (pr) il existe des relations univoques P est 0 L2.2 o/o .
-
entre Vroo et les valeurs n et e. Sur cette base, on a Parmi les abaques proposés par différents auteurs,
ûacé à la partie gauche de l'abaque, sur des droites celle de F. Terracina présente. certains avantages dus
52
Fig. 4.
principalement à la linéarisation des courbes d'égales c'est-à-dire la pente de la courbe de retrait qui inter-
valeurs w,0, Pd, Q, Vroo, S". Par conséquent, l'abaque vient dans l'expression de la pression interstitielle u
nous permet de suivre facilement les modifications de des sols non-saturés :
I'état d'humidité ou de serrage du sol sous l'action des u--h+o(.p (8)
différents facteurs naturels ou artificiels. Sur la figure où h est la succion et p la pression extérieure.
4, on peut voir qu'à chaque sol naturel non-saturé de
Roumanie correspond un certain La valeur de d indique donc dans quelle mesure la
tence
pression appliquée p est transmise à l'eau interstitielle.
argile 3, silt 4, et sable 5, de lchalnita, ainsi que le Ainsi, tant que le sol reste saturé d
sable argileux 6, silt argileux 7, et argile 8, de la pression est transmise à I'eau des pores, conclusion
vallée du Danube) [5] . A partir des qui d'ailleurs est à la base de la théorie de ta conso-
tences lidation des sols cohérents saturés. Au fur et à mesure
études antérieures, on peut par exemple prévoir les que le sol devient non-saturé a I l, une partie
éventuelles pertubations de l'état dues à I'action de seulement de la pression p appliquée revient à l'eau
certains facteurs t6l . L'abaque donne aussi la possi- interstitielle, l'autre partie ( I æ) se transmettant au
bilité de contrôler rapidement la correspondance entre squelette du sol. Enfin, dans- le domaine des petites
les indices physiques établis par les essais de labo- teneurs en eau, le sol ne présentant pas de variations
ratoire et de détecter les éventuelles erreurs. de volume (d Vroo - 0) , Ia courbe de retrait est
horizontale A Vroo - 0,. c'est-à-dire que toute la pres-
En Roumanie, l'abaque de Terracina a été utilisée sion revient au squelette. Pour faciliter la détermination
il y a déjà de nombreuses années [5] , [6] , 1241 . du facteur de compression, dans la partie inférieure
A cette occasion, en dehors des propriétés remarquées de l'abaque, existe un faisceau de droites d'égale
par Terracina, on a mis en évidence d'autres possi-
bilités de cet abaque. Ainsi, on peut représenter sur valeur de a. L'abaque donne aussi la possibilité de
vtoo a
cet abaque la courbe de retrait (Vroo, w) d'un sol suivre les variations du volume /(.Ç/ \ 100.
1( Dans
cohérent (fig. 3.) : tant que le sol reste pratiquement
saturé, la courbe de retrait est une ligne droite paral- ce but, sous la' droite de saturation on trace les
lèle à la droite de saturation, inclinée à 45" par droites correspondant aux différents pourcentages de
rapport aux axes de coordonnées ; av moment où Ia variation du volume t 101 . Ainsi, on peut, par
l'afu pénètre dans les pores, la droite devient une exemple, suivre facilement les modifications de L'état
courbe à concavité tournée vers le haut qui s'éloigne de serrage pendant l'essai oedométrique. Par exemple,
de la droite de saturation et tend vers une droite entre I'état initial (M) et I'état final (M') correspond
parallèle à l'axe des abscisses pour les teneurs en une modification de volume de 1,4 o/o.
eau réduites. On doit remarquer gue, pour l'étude systématique
La détermination expérimentale de cette courbe par des sols non-saturés, I'abaque ouvre des possibilités
la méthode de la projection optique l4J, t13l donne la qui jusqu'à présent n'ont pas été entièrement
possibilité de calculer le facteur de la compression q', exploitées.
54
3. INTERACTION ENTRE tES PHASES CONSTITUANTES ET LES PROPRIETES DU soL
L'élément essentiel qui conditionne les propriétés
des sols non-saturés est 1'existence d'une pression
interstitielle négative (succion), due à f interaction
h =$t5
r
(e)
entre les trois phases constituant le sol, qui caracté-
rise la capacité de rétention des corps hydrophiles.
Pour comprendre, donc, Ia capacité de rétention de
l'eau dans les sols, on doit analyser un peu les phéno-
mènes d'interaction.
La capacité de rétention des sols sableux est déter-
minée par le déficit de pression (succion au-dessous)
des ménisques capillaires (fig. 5). D'après la loi de
Laplace, plus le rayon (r) du ménisque est petit
(échelle des dimensions, fig. 6), plus la succion est
\ lvcs
a)
grande (échelle des énergies, fig. 7) [5] .
,
ft:-
0.15
(e)
r
La capacité de rétention des sols argileux est déter-
minée par les propriétés d'adsorption de la paillette
d'argile. Les théories les plus môdernes conduisent à
représenter les paillettes d'argile avec des charges
négatives sur les grandes faces et des ch'arges positives
sur les petites (fig. 8). Certains ions sont attirés et
retenus à proximité immédiate de la paillette en consti-
tuant une couche de contre-ions ; par le jeu de mêmes
charges électriques, d'autres ions hydratês sont main-
tenus à certaines distances par rapport à la paillette
constituant ce que I'on nomme la couche diffuse. b)
l4l la présence à proxi-
C'est ainsi que I'on explique
Fig. 5.
mité de la paillette d'une couche d'eau adsorbée,
$arcsear és ft/m.t de æ/
/6Y ife?foee eât grààoA
,fur
m ù>érau r (6re le,râ à tba v ) Rt'
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à67,
îon 7d3 I 7
1rl t+ mm.
constituée par une auréole d'ions et de molécules adsorbée est plus ou moins restreinte pat comparaison
dipôlaires d'eau ; plus la distance des ions ou dipôles à celle de l'eau libre ; de ce point de vue, les dipôles
par rapport à la paillette est petite, plus les forces qui d'eau adsorbée ont une situation intermédiaire entre
conduisent à leur rétention sont grandes et empêchent ceux de l'eau liquide et ceux de la glace. On dit que
leurs mouvements cinétiques. Par conséquent, la liberté l'énergie libre de I'eau adsorbée est plus petite q,r.
de mouvement des constituants de la couche d'eau celle de I'eau libre. La diminution de l'énergfle libre- se
55
lerg = to-7itu/e. / 02 . /o'3gcn c 102. fo-elgn = 2. J9. p 'gca/.
lgem. p's ,(gm = z.?4. /o'5 ca/ = 9. ê/.lo' ery. = 9.8/. p's1bcr/e
/eo/ " 4. rc . /3 lerjz. " l. lc/àal" 4 Zz . loçgcm = o,4z7 kgm /fu=î6e'ru-tgs
Ootl/rûYf Oê.1 nê7/OOê8 mAR /4 o/rrpatnzar of / r,f{ec/a/y
o rrde
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(Oumæz*t4
i k"o/l,?T/ to-tàa'' àAf;rotlau-aoery'
,#
échange continu entre les ions
,/ couche diffuse et ceux de I'eau libre, c'est-à-dire un
/ équilibre dynamique.
L'épaisseur de la couche d'eau adsorbée dépend
dans une large mesure de Ia nature et de la charge
eCIu libne
Fonce de nelenfton
I
plus que celles des ions trivalents (AI3+, Fe3*).
L'intensité des forces avec lesquelles les ions et les
dipôles d'eau sont attirés s'accroît rapidement avec la
diminution de leurs distances par rapport à la surface
I
de la paillette. A proximité immédiate de cette surface,
l'eau est soumise à des pressions énormes (environ
!
I
l I
chant de celles d'un solide.
Comme montré ci-dessus, plus la molécule d'eau se
trouve à proximité de la paillette, plus les forces de
liaisons sont grandes, sa mobilité est réduite et son
énergie potentielle est diminuée par rapport à celle de
h = 13,s9Ï"[ l'eau libre (fig. 8). Par conséquent, si on met en
contact l'eau libre avec une couche d'eau adsorbée,
Fie. 8.
il y avra migration d'eau vers la paillette (fig. 9) qui
a tendance à compléter sa couche d'eau adsorbée.
56
b).
E--
\
--\
--
l
/ a/-
ffe=:l)
\\ i:)
f1r-y)
(G:)
Fig. 11.
Relnqrt GonFlemenl
,/
/l Le retrait et le gonflement, sont des conséquences
It de la modification de l'épaisseur des couches d'eau
\\ adsorbée (fig. 11) et du réarcangement des particules
d'argile.
\ D'une manière analogue, on peut expliquer les
arrtres propriétés des sols. Par exemple, les sols ayant
-
\-F-Ë-a€
t Poilletle
Fie. 12.
Fie. 10.
\
\./ \.----r D'une manière similaire, on peut expliquer les
-12 effets
- -du
gradient thermique ou électrique sur les
propriétés du sol.
De même, I'existence du complexe d'adsorption
enveloppant la paillette argileuse facilite l'étâbfis- Tout ce que l'on a montré plus haut témoigne que
sement des ponts de liaison constitués par les ions, seule la connaissance des phénomènes d'intéraction
et les dipôles d'eau qui imprime aux Jols fins une entre
-les phases constituant le sol donne la possibi
certaines cohésion (fig. 10). A cause de leur cohésion, lité d'expliquer ses propriétés et de prévoir son
les sols argileux onf la propriété de résister à dej comportement sous l'action des contraintes.
contraintes de compression, traction ou cisaillement ; Même si les images concernant la constitution des
la réalisation de cès ponts de liaison est en même sols sableux (fig. 5) ou argileux (fig. 8) restent
temps à la base de processus de floculation ou coagu- encore un peu trop schématisées, leur utilisation
lation tandis que leur destruction s'appelle défloculatlon s'avère nécessaire pour une meilleure compréhension
ou peptisation. des propriétés des sols.
57
4. RECHERGHES CONCERNANT LES PROPRIETES HYDRAULIQUES DES SOIS
58
Ainsi, si l'on tient compte que pour des conditions
isothermes, la succion représente un potentiel négatif
(fig. 17) on peut déduire que pour transformer une
Argile a ctive quantité élémentaire d'eau dw, retenue avec la succion
Argile h, en eau libre, le milieu extérieur doit dépenser, pour
chaque gramme de sol sec, un travail spécifique de
sitr drainage l2l :
dl:-h.dw (11)
- correspondant à la bande hachurée (fig. L7 a).
Lorsque la teneur en eau subit un changement de
w1à w2, le ttavail spécifique sera :
fwz
E_
: J*, h dw
|
(r2)
Sable Valeni) q:
4dt
df ( 1s;
a)
pF
t\' LEGENDE
100 M 100 %
\\
E
I
rnontrno rillonite
50 c 50 r"
I
I
\
ts k aolinite
1
w%
Ë
\
\ \
(fig. 16 a) U4l. D'après la \
figure 16 b où est repré-
sentée l'influence de l'état
de serrage et d'humidité sur \ \ \
la succion exprimée à l'aide
de f indice sorptionnel pour Fie. 16. aoa -W(%)
un sable, un silt et une
argile, on peut déduire que
I'effet des nrodifications
structurales (densité) se fait
sentir spécialement dans les
domaines des petites suc-
cions t5l . On doit remar-
quer en même temps que les
argiles actives restent satu-
rées même pour des succions
assez grandes (pF 4, c'est-à-
dire 10 bars).
La connaissance de Ia
courbe de rétention d'un sol
nous permet d'évaluer aussi
les transferts d'énergie liés
aux processus de drainage
ou humidification.
dépensée pour replacer les particules du sol d'une
manière plus compacte.
L'introduction des notions définies plus haut s'avère
utile pour une meilleure compréhension des phéno-
mènes de drainage-mouillage ainsi que pour établir des
'énergitique corcél,ations à la base énergétique
r é tentio_n; Niveau entre différents
de lreau libre. indices hydrauliques des sols [5] .
Ainsi, à partir des courbes de rétention (h, w)
étâblies expérimentalement, on a calculé l'ordre de
grandeur du travail de mouillage pour les différents
sols et roches :
- sable, craie .12r, - 103 g cm
- sable, argileux, silt, loess, kaolin Jiu: 10a g cm
- argiles grasses .... Eu- 10sgcm
valeurs qui ont êté marquées sur l'échelle des énergies
(fig. 7). Partant de l'équivalence qui existe entre le tra-
vail mécanique et l'énergie calorique (fig. 7), on arrive
Fig. 17 .
aux relations entre la valeur intégrale (q") et différen-
(n',:
\- * *\de
tielle mouillage et de travail spécifique
dw I
de mouillage :
60
\r{, -0h 'VG* (r6)
q).
w1 ("/"1,
Wg
wts
Fig. 19.
vt..
Une autre direction de recherche a concerné les mé- utilise la représentation logarithmique (fig. 20 b) et
thodes pour l'établissement de la courbe de rétention. dans lequel en tenant compte de la relation (16), on
En dehors des méthodes expérimentales, mises au point peut écrire
t:tn:*:l:i#i;
:
^
pour établir la courbe de rétention en imposant cer- PF:
taines succions au sol étudié l4l , l7l et pour déter-
miner la succion momentanée dei éChântillons [9], on
où ct, b et c sont des constantes.
- c-brogo, .,7)
a établi des corrélations linéaires entre la teneur en
eau d'hygroscopicité maximale (w'nr) et les teneurs en On arrive donc, à une expression analytique pour
eau correspondant à certaines succions (h : 1.8 et la courbe de rétention (fig. ,0 ù :
ls bars) (fig. 19 a) Uzl : h _ 10" w_b _ l0o woM_b ïn_u 10" 1n_b (L7,).
Wh: ÙnWuvt ( 16) -
En admettant que cette relation est vérifiée par les
ou 0h représente un coefficient de proportionnalité qui couples des valeurs pF a.2 et 0t : 2.00 et if S et
pratiquement est indépendant de la nature du sol. - I1
apparaît donc la -possibilité d'établir une courbe
0n
,: 3.82 mentionnés plus haut, on peut êtablfu les
valeurs :
unique-fondamentale de rétention (fig. f 9 b), valable
dans le domaine des succions supérieures à 1 bat, où
c - 5.511 et b - 4.92 ;
l'influence des modifications de,,structure (serrage) est et l'expression de la courbe fondamentale de rétention
devient
moins ressentie ; à partir de cette courbe fondamentale :
(pF, 0t), valable approximativement pour tous les pF : 5.511 4.92log 02 (17")
sols, et connaissant la teneur en eau d'hygroscopicité qui appliquée- pour la succion de 8 bars (pF S.g2 ;
maximale (wHnn) du sol considéré, on peut établif tout gh 2.30) donne pF 3.96, donc une précision satisfai-
de suite sa courbe de rétention (fig. 19 b). -
sante.
Le traçage approximatif de la courbe de rétention, En utilisant les expressions (17') et (17"), on peut
sans effectuer des essais de succion et en se basant donner une expression analytique pour le travail âsso-
seulement sur quelques points de Ia courbe, peut être cié à la modification de la teneur en eau :
réalisé en tenant cornpte de l'existence des coirélations d.E: la" w-b dw l0"an-b dw wurul0" \t-u d\t (1s)
suivantes : - -
h - 104 bars pF7 w:0 séchéàl'étuve;
h pF 4.5 w - wsur
- 3O bars
h - 15 bars pF 4.2
hygroscopicité maximale ;
w - 2 wsrwflétrissement des plantes ;
h- 8 bars pF 3.9 w - 2.3 wuur;
h- | bar pF 3.0 w - 3.82 wr*
ou w _ wp (en état remanié) ;
h - l/3bar pF2.5 w-4wurv*6;
h - 0.001 bar . pF 0.04
w - wL (en état remanié)
ou w -wsat.
Les valeur gh 2; 2.30 et 3.82 correspondant aux où:
succions de 15, 8-et I bars ont êté établies sur la base f
de la corrélation serrée (coefficient de' corrélation L7 - 10" I w-u d,w
.l - wnrvr ro" I or"-u d;n ( 18',)
r > 0.88) constatée pour plusieurs sols de Roumanie. donc une proportionnalité entre le travail de mouil-
La détermination de la courbe de réterrtion à partir lage ou drainage et l'avidité du sol pour I'eau, expri-
de quel_ques points eqt facilitée par la linéarisation qui mée par l'entremise de l'hygroscopicité maximale
se produit dans le domaine pF 2 à pF 4.2 quand bn (wsno).
61
On peut déduire par analogie que la courbe de
rétention de l'eau d'un sol peut servir pour estimer les
effets de différentes méthodes de drainage [3]. Ainsi
le drainage simple gravitant par abaissement du niveau
de l'eau souterraine de 3 à 4 m, va engendrer I'appa-
rition des succions de 3 à 4 m (pF 2.5), l'utilisation
d'aiguille-filtre à vide va conduire aux succions d'ordre
de 0.8 bar (pF 2.9), l'assainissement grâce à la végé-
tation correspond normalement à des succions de
(t'z
w (/)
pE o- ô /og'uv
...1'Se/
\
\
Fig. 20.
Du point de vue historigue, la première applica' 1,-2 bars (pF 3 - pF 3.3) mais peut s'intensifier pendant
tion de la succion en pédologie a été de caractériser les périodes de sécheresse allant jusqu'au 15 bars
I'accessibilité de l'eau pour les plantes. Ainsi, on a (pF 4.2). Les quantités d'eau éliminées par évapo-
remarqué que le développement des plantes n'est pas transpiration des plantes sont appréciables. Ainsi , pât
lié diréctement aux valeurs absolues de la teneur en exemple, pendant une journée chaude d'été, un chêne
eau du sol mais dépend surtout de f intensité des puissant peut éliminer jusqu'à 500 litres d'eau. D'ail-
forces qui retient l'eau dans le sol, c'est-à-dire de la leurs, c'est un fait bien connu que le défrichage cles
succion (fig. 21). Par exemple, pour une même teneur pentes favorise le ,déclenchement des glissements.
en eau de 10 o/o
, Ia succion d'un sol argileux lourd sera L'application d'un champ électrique intensifie l'effet
plus grande que 15 à 20 bars (le maximum qui pegt d'assèchement. D'après certains exemples de Ia litté-
être développé par les plantes) tandis que pour la rature, un gradient électrique de 0.5 Y /cm correspond
même teneui en ea1J, Ia succion d'un sol sableux sera pour un sol silteux à une succion de 3 bars (pF 5.5).
beaucoup plus réduite et Ia plante aura la possibilité
d'extraire I'eau nécessaire. Donc, l'accessibilité de l'eau L'utilisation des drains d'aération, prévus avec une
pour les plantes ne dépend pas directement de la teneur circulation d'air , peut théoriquement intensifier le pro-
en eau du sol mais de sa succion cessus d'asséchage jusqu'au dornaine hygroscopique
pour lequel correspondent des succions supérieures à
Les recherches ont montré également gue, à certaines 50 bars (pF 4.5). Ainsi, on peut expliquer pourquoi
teneurs en eau caractéristiques pour les relations eau- dans les sols argileux où l'effet des drains simples
plante correspondent pratiquement les mêmes succions. gravitationnels est presque négligeable (fig. 22), l'adap-
Ainsi, à Ia capacité du champ (u, c'est-à-dire à la
"t), suivi d'un drai- tation d'un système permettant la circulation d'air peut
teneur en eau obtenue après l'arrosage s'avérer efficace même si on ne peut observer un
nage du sol pendant quelques jours, correspond géné' courant d'eau.
ralement une succion de l'ordre de 1/3 bar (pF 2.5) ;
de même le flétrissement permanent d'une plante En interprétant les courbes de rétention de quelques
arrive d'habitude quand la succion du sol dépasse 15 dizaines de sols de la vallée du Danube, on a établi le
à 20 bars (pF 4.2) . diagramme synthétique représenté sur la figure 23 qui
permet de déterminer le degré de saturation (S,) obtenu
Le degré d'accessibilité de I'eau pour les plantes ne à I'aide de différentes méthodes de drainage pour les
reste pas constant dans f intervalle de l'eau accessible
mâis diminue d'une manière continue à partir de la sols ayant une plasticité grande (Ip
(35 o/o
capacité de champ vers le point de flétrissement. Le
but de f irrigation est exactemênt de maintenir les On peut constater guo, plus le sol est astif , plus le
succions réduites en vue d'assumer les conditions opti- degré de saturation du sol reste élevé pour une même
males pour le développement des plantes. méthode de drainage.
évapo "tnonspirotion
,3
I
equ
s ccdssrble
15bon5
F
--
-=-ntrr"-.i
lef hrJ
tt eou
non qccesstble "os-:g6 Arsite)
Fig. 23.
^.' 10+ (Sable)
h(c m Hro )
Fig. 21. 1os
Meihode
eou sæEË
tûqo2
10 2C
Fig. 22.
T
fra"
/gcm
,-g-/ I
Diarnètre de la particule
laef@RATNAGE:
gf&T-'J35t%tL
= VlAe paftfel
f*=.t
Ët par les plantes
On doit remarquer enfin que l'application des
moyens de drainage plus intenses est efficâce seulement
WÀ aérations qne fois que l'êvacuation de l'eau correspondant
r-J séchage à l'étude au
w('/') drainage simple gravitationnel est assurée. -
Le domaine où la succion trouve la plus importante
Argile (r ) application est celui du mouvement de l'eau dans les
Loess (z)' sols non-saturés.
Sable silreux
- une première question qui peut être résolue en
(3)
faisant appel à la succion est celle de l'évaluation de
la distribution de Ia teneur en eau d'équilibre sous
les revêtements imperméables des routes, âéroports ou
En utilisant la relation (11), on a évalué l'ordre de sous bâtiments.
grandeur du travail spécifique de drainage correspon-
dant aux différentes méthodes appliquées :
drainage gravitationnel simple (pF 2.5) Eo, - 10 à 20 gcm/g
drainage à l'aide de vide (pF 2.9) ))a, 35 à 65 g cm/g
-
drainage par aêration (pF 4.5) l)a, : 102 à 10, g cmlg
séchage complet (pF 7) : argiles actives llo, - 10s à 10u g cm/g
sables fins L7a, - 100 g cm/g
63
Contrairement à ce qui se passe dans le cas des
surfaces libres, lorsque des précipitations de l'évapo-
d"a)
\too courloe
ration ou de la transpiration des plantes entraîne une r etr art
migration continue de l'eau entre les différents poills
du- sol, quand il existe un revêtement imperméable
(asphalte, feuille de plastique, etc.), le sol va arriver, P:t+xt'z $q courbe de
r étention
après un certain temps (dans des conditions isothermes),
à une situation d'équilibre ; la distribution des teneurs (/")
en eau d'équilibre- dépend de la position de l'eau w
64
Cette constatation est tout à fait explicable si on Le caractère explosif du processus d'humidification
tient compte que le loess est un sol sous-consolidéo des sols secs peut être facilement expliqué si l'on tient
coest-à-dire à porosité plus grande que celle qui corres- compte des énergies qui entrent en jeu pendant le
pond sur la branche principale de la consolidation pour mouillage. Ainsi, si pour pF 3 (h : I bar) 01
la pression géologique Éelle p, (fig. 27 a). pour pF 4.2 (h : 15 bars) (02 : 2 en appliquant - 3.82 la
et
Sa porosité élevée ainsi que sa structure macro- relation ( 1 2)), on arrive à avoir un travail de'mouillage :
porique sont dues généralement aux conditions spéciales
qui ont régné pendant sa genèse en climat aride. La LE,-2 : wurur
#t# - *rl - 4560 w'ur
poussière de loess, transpoftée par le vent et constituée
principalement par la lraction silt, à laquelle s'ajoutent Comme les recherches ont montré que pour les loess
de Roumanie wurw 2.65 à 4.00 o/o (0.0265 à 0.0400)
aussi des grains de sable et des paillettes d'argile, est
on déduit que :
-
sédimentée dans des conditions différentes par rapport
LEr-z: l2l à 183 cm
g
à celles qui correspondent à la sédimentation dans
l'eau. Pour Ia sédimentation dans I'air, le frottement g
étant plus grand, Ia porosité obtenue sera plus élevée. c'est-à-dire une énergie assez élevée dégagée pendant
Ultérieurement entre les particules s'établissent des le temps court d'humidification du matériel ayant une
liaisons dues au liant argileux, à la recristallisation du perméabilité élevée.
sol dissout dans I'eau interstitielle et aux pellicules de
silice qui enveloppent les grains de sable (8). Tant que Si la teneur en eau initiale du loess correspond à
le loess reste pratiquement sec, sa résistance structurelle l'hygroscopicité maximale (w
reste grande en fonction aussi de la succion élevée de à des valeurs beaucoup plus élevées :
I'eau interstitielle qui mobilise des frottements appré- Lf - 2180 à 3200 gcm/g
ciables. En ce qui concerne la distribution des teneurs en
eau d'équilibre, on doit mentionner que parfois il est
nécessaire d'établir l'état d'équilibre pour deux ou
â\f plusieurs matériaux hydrophiles ayant des masses limi-
ëJ
tées qui sont mises en contact : par exemple le cas de
l Sou s - con solidé la brique et du mortier qui, ayant des courbes de
I
I
rétention pour I'eau différentes, arriveront à avoir la
I même succion finale mais une teneur en eau différente.
\;\LI N o rrnal
con s olidé
ernent Dans ce cas, entre. les matériaux hydrophiles mis en
contact et qui au commencement étaient aux différentes
sur con
solidé,
-. \ -.- succions, atiiont lieu des échanges de masses d'eau
I Fe jusqu'au moment où tout le système arcivera à la
même succion.
En consid érant deux corps poreux hydrophyles A et
B (fig. 28 a), isolés pat rapport à l'extérieur et qui
avaient au commencement des teneurs en eau woA et
woB, correspondant aux points Ao et Bo sur les courbes
l- Si 02
de rétention, se pose maintenant la question de trouver
les teneurs en eau finales d'équilibre w ra, et w r3, cor-
f, 3; 0z ] respondant aux points Ar et 81 sur les courbes de
rétention pour la situation d'équilibre, quand on arrive
à la même succion dans le système constitués par les
deux corps. Pour trouver cette succion, oil représente
sur une figure auxiliaire (fig. 28 b) les courbes A' et B'
I
qui donnent les masses d'eau I tvt- - M,"w/
100 \
\ + | retenues
pour différentes succions. Connaissant le point A'o,
correspondant à l'eau retenue par le corps A et le point
B'o, correspondant à l'eau retenue par le corps B, on
doit établir maintenant les points A', et B', correspon-
dant à la condition que la masse d'eau (AMn) gagnée
par le corps A sera égale à la masse d'eau (- AM")
perdue par le corps B. Pour cela, on représente les
courbes A et B symétriques de A' et B' par rapport à
I'axe mené perpendiculairement sur l'axe des masses
dans le point correspondant à la moyenne des deux
masses d'eau MA et Ms.
L'inondation du loess diminue ou mêrne anéantit On remarque facilement que les points A'1 et B'1 qui
l'effet des facteurs qui contribuent à la résistance de A' et B', respec-
se trouvent à f intersection des courbes
la matrice macroporique ; ainsi le liant argileux et le tivement B' et T , correspondant aux conditions
gel de silice vont être mouillés, les sels seront dissouts imposées.
et la succion va disp araître. La stabilité de la structure
ainsi affaiblie est affectée aussi par l'expulsion violente Si l'on a aff.aire à trois ou plusieurs corps en contact
de I'air interstitiel, f intensité de ce processus variant on doit répéter la procédure plusieurs fois (fig. 29).
d'un pore à l'autre (fig. 27 b). Ensuite, la structure du Un autre domaine de recherche a été, celui concer-
loess va s'écrouler, le matériel ayant tendance à arriver nant l'effet des forces de rétention sur les mouvements
à l'état de consolidation normale. de lteau.
66
pF
tl/vz
: =fr/tyg :-
'l "\..{l .-Ël
\
Waa lWz Wa Voe w(%) u#
'{ i i- -i l-ï"'
\
E nlb -- À aa
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Fie. 28.
E 'êl
I
v"6=Mwltr*=
ffi*"
-r' I
ël 6)
A.A c
,s (%) tAMwe
€>
Fig. 29.
+ -l>
tt fvl'be
Quand le sol devient non saturé, l'afu pénètre dans Pour les mouvements sur une verticale, Ia relation
le sol en diminuant les dimensions des sections occu- (20) devient :
pées par l'eau ; en même temps, Ia diminution de la , ahÊ + Lh,
teneur en eau correspond à un amincissement des pelli Y*:k*ft (21)
cules d'eau adsorbée et par conséquent un accrôisse-
ment des forces avec lesquelles l'eau est retenue par le Lh* différence de potentiel gravitationnel ;
squelette solide du sol. L h,, différence de potentiel due aux forces de réten-
Dans cette situation, la perméabilité est fortement tion ;
influencée par l'état d'humidité du sol et la vitesse de A I, la ligne de courant entre les points
la migration de l'eau est gouvernée par la loi de Darcy l"*:f*:de
généralisée : Le signe + intervient selon que le potentiel , dû
vnu: k*i (20) -diminué
aux forces de rétention s'ajoute ou le potentiel
où: gravitationnel.
k*, est le coefficient de perméabilité (conductivité Par exemple, dans le cas d'infiltration de l'eau dans
hydraulique) ; un massif non-saturé (fig. 30 a) au potentiel gravita-
i, gradient hydraulique dû au potentiel gravitation- tionnel s'ajoute la succion de la zone située au-dessous
nel et aux forces de rétention. du front d'infiltration. En consid érant la teneur en
67
b). n'h
on arrive à Ct" et l'expression (24) devient :
k
JlilllJt,tll", t- n' z \l
+z))
- ht" (t
l-
(25)
kl'
k
7
I
et si on fait la notation : T, - t
v
J Fnont de mouilloqe T,: /-hrn (t . +) (25')
NTTMNTTTTT- cette relation donne la possibilité d'étabtfu le temps
nécessaire pour la pénétration du front d'humidifiCa-
tion à une certaine profondeur z ou pour f infiltration
d'une certaine quantité d'eau. Pour établir la profon-
deur z de la zone humidifiée à un certain temps, on
peut utiliser un diagramme comme celui montié sur
la figure 50 c où sont représentées les courbes d'infil-
r==tf t*t tration pour certaines succions, h. L'allure générale de
celle-ci résulte de la dérivation de l'expression (25')
16 par rapport à la profondeur z :
dT 1
1 (26)
t-r
az
1* --n z+h
jJ----Borugon(E) D'après cette expression, -- on déduit que si la suc-
..i- - (h
-Dobnôgeo( E) cion est nulle la courbe d'infiltiation devient
'\ - ào),45"
une droite inclinée par rapport aux axes ; plus
tr , ln=otn
la succion est grande, plus la courbe d'infiltration
abaissée par rapport à
est
la bissectrice des axes.
En représentant sur ce diagramme les résultats des
essais d'infiltration dans les loess de Roumanie (Fe-
techtien-Baragan et Mircea Vodâ en Dobrodgea) [11],
on a réussi à déterminer des valeurs de succions équi-
valentes qui correspondent assez bien aux valeurs qui
résultent de courbes de rétention (fig. 26 c).
, Si on considère par contre le cas d'un massif de sol
non-satrfié (fig. 31 b) dont la partie inférieure vient en
contact avec un niveau d'eau souterraine qui est en
train de s'élever, la tendance d'ascension capillaire due
à la succion h sera atténuée par I'action ietardatrice
de la gravitation.
Fig. 30.
La vitesse d'ascension au moment t sera par
conséquent :
r- dz - vo
vvr:Vt: | ,,h-z
eau volumique (0) et la porosité libre n' (fig. 30 b) et
en admettant qu'il n'y a pas de variations de volume,
rr: - ti K z (27)
où
on obtient :
Vol:Ytn' (22) k est le coefficient de perméabilité considéré comme
où: constant.
VD représente la vitesse de Darcy ; En sép arant les variables :
d'où :
ou avec la notation i T r_ , *, oïr obtient
t-+1ffi+c,"- :
n'
T,:h-z*hln+-h
-F lz-hIn(z * hl * C,. (24)
ou si l'on se met les conditions initiales (t
- o, z - o), ['-+ -In ('- +)1 (29')
68
*jouns
'll..li
i\ii:ll-t.-\
05 10 15 20 25 50 55 40
Fie. 32.
69
dllr: *,t +e)kizdt (50)
\q
er:+:*(t +e)ki2 (5 1) 7g.0
5
où d
C) Lirnon argileux
Pw et P", sont les densités de l'eau et du squelette É
solide o20
Fl
e, f indice de vide ; Ë
c)
k, le coefficient de perméabilité ; É
o
i, le gradient hydraulique ; +)
d
25 % Lirnon argileux
t, le temps. ,
J -
Les notions de travail (Er) et de puissance spéci- .r?
L'introduction des notions énergétiques permet aussi où k, est la conductivité hydraulique du sol, A L, la
d'expliquer mieux les processus de migration de I'eau. distance entrela racine et le point considéré.
La caractéristique de l'accessibilité de l'eau seule- Si on considère h, comme constant, on remarque que
ment d'après la succion ou l'énergie libre ne donne le produit des facteurs contenus dans la relatiôn gz>
pas une image complète de la quantité d'eau qui est dépend de la valeur de la succion du sol. euand
disponible dans les sols. Ce fait est confirmé pur les la teneur en eau du sol est ê,levée, k* est grand et
essais de Peters l2Il, qui a observé les croissances des h,, est petit, donc la valeur du produit est asseZ élevée.
racines de maïs en vingt-quatre heures pour différents Quand la teneur en eau du sol- est réduite, k* diminue
mélanges des sols et pour différentes succions (fig. 34). 9t h, croît, et par conséquent, la valeur du produit
On observe que pour les mêmes succions corres- diminue. Ainsi, si malgré l'effet des racines , la-vitesse
pondent, en fonction de la texture, différents contenus d'alimentation en eau diminue sous une certaine limite,
d'eau et différentes croissances des racines. Donc pour les besoins en eau ne peuvent être assurés , Ia plante
caractériser complètement l'accessibilité de l'eau pour commence à souffrir et enfin se flétrit.
les plantes on doit tenir compte de la succion du sol Donc l'assurance de la vie de la plante dépend de la
ainsi que de la quantité d'eau disponible à différents capacité à assurer un certain écoulement' vers SES
niveaux énergétiques. racines, I,a puissance développée par la plante est
Pour dépasser cette difficulté, nous avons proposé utilisée à vaincre la résistance de drainage (go) et de
la conception dynamique suivante sur 1'accessibilité filtration (9r). On peut donc écrfue le 6ilan :
70
5. PROPRIETES MECANIQUES DES SOLS NON SATURES
L'élément essentiel qui conditionne les propriétés Dans le cas représenté dans la figure 36, on a affaire à
mécaniques des sols non saturés est la succion de l'eau des courbes d'égales résistances à la compression simple
interstitielle. Ce fait est par exemple bien illustré par (o" en bars) d'une argile.
les résultats expérimentaux concernant la variation de L'utilisation de cette abaque nous donne une image
la résistance au cisaillement établie à l'aide du scisso- plus claire du rôle de l'humidité ou du serrage sur les
mètre en fonction de la teneur en eau (fig. 35 a) et de propriétés des sols non saturés. En ce qui concerne les
la succion (fig. 35 b) U4l ; on peut constater pour les sols saturés, les modifications de f indice seront
inélanges de sable et de kaolinite (C) ou montmoril- comprises dans le plan perpendiculaire au plan de
lonite (M) dont les courbes de rétention sont données base; Ia trace de ce plan perpendiculaire est la droite
sur la figure L6 a que pour une même succion de saturation.
(fig. 35 b), independamment de la nature du minéral
Dans ce qui suit, on donne plusieurs exemples pour
argileux, on obtient presque la même résistance.
montrer la manière dont on peut utiliser l'abaque et les
conclusions qu'on peut en tirer ; pour l'élaboration de
çdoT1,-4 ces exemples on a utilisé les résultats de nos recherches
[5], t6l ainsi que des données trouvées dans la litté-
rature et qui représentent une source importante pour
mieux comprendre le comportement des sols non
saturés.
Ainsi, d'après la figure 36 b, où est représentée la
variation de la résistance à la compression simple d'une
71
r'i,8;,
;,:.$j
,.W
:f'.".
',';,$:i''
,,fl
,$
:.$.,.
|\*;,
:$':'.,
'r,,Î;i,,1,
;,ft'',,'
Fie. 36.
Fig. 37.
D'après la figure 40 où sont représentées les ccurbes de l'état de serrage. Le fait que les courbes E sont
d'égales modules de la déformation linéaire E d'un presques parallèles conduit à la conclusion, que dans
sable argileux comp acté 1231, or déduit que f influence la représentation spaciale mentionnée plus haut, la
de la teneur en eau est beaucoup plus grânde que celle surface E est presque plane.
72
l'....,.ffil....'
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Fig. 38.
Fie. 39.
Fig. 40.
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.:fu,,l:
ffi
.ffi
Fig.41.
En analysant les deux abaques de la figure 41, où sont Ainsi, la figure 42 montre que les modifications de
représentées les courbes d'égal indice portant californien l'état pour une argile active dans un climat aride sont
CBR, on arrive à la conclusion que I'allure de cette importantes et que le sol devient saturé seulement pen-
courbe dépend en bonne mesure du type du sol et des dant l'hiver ; I'abaque nous montre aussi que le ,. èhe-
autres facteurs qui interviennent pour conditionner un min )> parcouru au cours des saisons est assez éloigné
phénomène aussi complexe que la capacité portante de celui obtenu pendant les essais de retrait au labo-
d'un sol. ratoire. Dans ce cas, le sol s'éloigne assez vite de la
Aussi, en ce qui concerne les argiles actives, or doit saturation et les changements entre l'été et l'automne
signaler que l'abaque nous permet de suivre les varia- se développent dans la bande comprise entre les
tions saisonnières de l'état d'humidité et de serrage. droites S, : 0.7 et S, : 0.6. Ce comportement un peu
Fig.43.
inhabituel reste encore à étudier, mais parmi les causes Enfin, une dernière question sur laquelle il est inté-
possibles recherchées, on doit faire intervenir la fis- ressant de s'arrêter est celle de l'utilisation de l'abaque
suration et la structuration qu'on observe dans les pou{ suivre les changements d'état qui interviennènt
argiles actives pendant_ les essais mécaniques. Ainsi, si on représente
La figure 43 montre que pour des échantillons les résultats obtenus pendant un essai double ædomé-
d'argiles actives remaniées [ 15] les gonflements en trique et si sur
pourcentages (a) et les pressions de gonflements (b) sant marqués..les .points correspondant aux différentes
restent presque les mêmes indépendamment de la prépa- pressions appliquées, on peut tracer les courbes d'égale
ration des échantillons (par la modification de la den- résistance de la structure (fig. 44).
sité ou de la teneur en eau) et dépendent seulement ces courbes indiquent les teneurs en eau et les
de l'état d'humidité et de serrage au commencement à l'état d'équilibre quand le sol
densités atteintes est
de l'essai.
75
Fig. 44"
76
6. GONCLUSTONS
L'état de non-saturation clans lequel se trouvent la processus qui, à côté de la filtration, représente les
plupart du temps les sols dans de nombreuses régions deux aspects que l'on peut distinguer pendant la migra-
soulève des problèmes qui d'habitude ne sont pas tion de l'eau à travers les sols non-saturés, Ce fait
traités dans Ia Mécanique des Sols classique, qui est donne Ia possibilité d'approcher les processus qui ont
axée spécialement sur des sols saturés. lieu dans les sols à l'aide des lois de Ia conservation
La compréhension et Ia prévoyance du cornporte- de la masse et de l'énergie. Dans le cas des sols
ment des sols non-saturés supposent une connaissance saturés, oo fait d'habitude appel seulement à la loi
assez approfondie des phénomènes d'interactions des de Ia conservation de la masse comme pat exemple
phases constituant le sol et les autres corps poreux dans Ia théorie de la consolidation des couches
hydrophiles. argileuses.
La succion 'de I'eau, qui se trouve dans les pores Par contre, pour le cas plus gén&al des sols non
des sols représente l'effet résultant des forces d'inter- saturés, où il n'existe pas de relation univoque entre
actions, exprime la capacité de rétention de l'eau par I'état d'humidité et I'état de serrageo oo est obligé de
Ia phase solide, détermine les propriétés physiques et recourir aux deux équations de bilan, celle de la
mécaniques et influence tous les phénomènes qui ont masse et celle de l'énergie. Sur cette base, il sera
lieu dans ces corps hydrophiles, comme par exemple possible à notre avis de développer à l'avenir une
l'échange de masse (migration de l'eau) ou d'énergie mécanique des sols non-saturés.
(dégagement de la chaleur par mouill âge, énergie Comme l'état de serrage et de l'humidité des sols
nécessaire pour le drainage ou la filtration d'ear, etc.). non-saturés varient dans un certain domaine pour
L'établissement de la courbe de rétention (succion- l'étude systématique de leurs propriétés, il est recoman-
teneur en eau) qui, généralement, se fait d'une manière mandé d'utiliser l'abaque Terracina qui peut servir de
expérimentale, peut être sensiblement facilité à l'aide base en vue d'établir des diagrammes caraetêristiques
des corcéIations entre les teneurs en eau correspondant de la variation de l'indice géotechnique étudié en fonc-
à différentes succions et des indices hydrauliques, tion de l'état du sol. Ces sortes de diagrammes per-
mettent une meilleure systématisation des résultats pen-
comme Ia teneur en eau d'hygrosopicité maximale dant l'étude des différents types des sols, un contrôle
(wnr), dont la détermination est plus simple. Dans efficace des nouveaux résultats obtenus et une êva-
le même but, on peut utiliser l'expression analytique luation réaliste du comportement des sols non-saturés
que l'on a établie pour Ia courbe de rétention et qui sous l'action des sollicitations. Cette manière de repré-
conserve sa validitê dans le domaine le plus intérès- senter l'état et d'étudier les propriétés est particuliè-
sant (1 à 1,5 bars) rement utile pôur les sols sous-consolidés pouvant
La courbe de rétention trouve son affilieation pour s'affaiser par inondation (loess) et pour les sols argi-
comparer les différentes méthodes de drainage, pour leux surconsolidés, capables de développer de grands
estimer la distribution des teneurs en eau d'équilibre gonflements et pressions.
sous les revêtements imperméables et les bâtiments, Les problèmes présentés dans cet exposé consti-
pour étudier les phénomènes de migration de l'eau tuent des exemples de la manière dont nous avons
(infiltration, ascension capillaire, drainage, accessibilité abordé Ia recherche. Nous sommes parf aitement cons-
de l'eau pour les plantes) à travers les sols non- cients que le travail accompli constitue seulement un
saturés et pour l'approche scientifique des autres ques- commencement sur Ia longue route qui mènera à une
tions qui intéressent le génie civil et l'agriculture. meilleure prévoyance et une meilleure maîtrise des
De même, Ia capaeité de rétention de l'eau par le phénomènes engendrés dans les sols non-saturés par
sol présente un intérêt théorique dans l'étude de I'activité humaine.
transferts d'énergie liés au drainage et au mouillage ;
77
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78
étude du comportement el astique
et lragi le
des roches saturées par un liqu ide
par
F.-H, Cornet
Physicien-Adjoint
à l'Institut t:JFlXue du Globe
82
étude du cornportement él astique et fragile
des roches saturées par un liquide
par F.-H. CORNET
1. INTRODUCTION
La géométrie excessivement compliquée, tant de la
matrice solide que des pores qui constituent une roche, La théorie de l'élasti cité linéaire appliquée aux mi-
rend illusoire la détermination exacte des mouvements lieux poreux est ensuite présentée et - tej théories de
d'un point quelconque à f intérieur d'un volume ro- Biot (1941, 1955) et de Lubinski (1954) sont discutées.
cheux lorsque celui-ci subit une déformation. Aussi, la L'analyse de mesures expérimentales sur le grès de
roche est-elle généralement assimilée à un matériau Berea et le calcaire de l'Indiana permet alors de préciser
continu équivalent dont on essaie de déterminer les le domaine de validité de ces lois ainsi que la notion de
caractéristiques de façon que son comportement méca- limite élastique.
nique soit aussi proche que possible de celui de la Puis la description des résultats d'essais triaxiaux
roche. drainés, effectués au moyen d'une presse servo-asservie
sur les deux roches précédemment mentionnées, permet
_ L'objet de cet exposé est de discuter de l'applicabilité
-côntinus
des principes de la mécanique des milieux à d'aborder le problème de la dilatance ainsi que cèlui de
l'étude des mat&iaux intrinsèquement hétérogènes, la résistance des roches saturées et drainées.
discontinus et biphasiques que sont les roches saturées. Finalement, la notion de contrainte effective est
Tout d'abord, la notion de porosité est discutée et la discutée et le problème de la modélisation du compor-
loi d'équilibre dynamique pour le matériau continu tement << post-élastique >>, non quasi-statique, des roôhes
équivalent est dérivée dans le cas où la porosité est saturées brièvement abordé.
isotrope et où le liquide s'écoule selon la loi de Darcy.
2. EQUATIONS D'EQUILIBRE
I (l,u) r
83
Ainsi on'peut définir la porosité linéaire en un point x et:
2n
d'une roche
la relation :
dans la direction n (n vecteur unitaire) par
u(: JoIfrc d0l.lof aç
1- l(x,uo)
f 'u" , ,*, uù lul2 sin o ldul (10)
oir ao - k n est défini par la relation : JO
(en coordonnées sphériques uo dépend de 0 et g).
11 (x, uù L (x' , uùl (2)
On observera que si la porosité est isotrope alors :
e est choisi en relation avec la précision requise. I1 est
bien évident que _ pour des valeurs de e infiniment
(I) - f (y, aonl _ I (!, uo) (1 1)
'
petites, le vecteur us ne peut être défini; on choisira
Le fait que la porosité soit isotrope n'implique pas
généralement e de l'ordre de 0.005. Lorsque la porosité obligatoirement que luol soit indépendant de I'orien-
linéaire est indépendante de Ia direction de n elle est
tation de us (0 et g, dans le cas du système de référence
dite isotrope; c'est le cas lorsque les pores sont distri-
sphériquJado pté précédemment) mais seulement que
bués de façon quelconque.
le rapp ofi lu(lllyol reste constant dans toutes les direc-
On peut maintenant définir la porosité de surface de
la roche considérée paf la relation : tions. La notion d'isotropie pour la porosité fait donc
moins intervenir la notion d'orientation préférentielle
a6
f - f (x, ooD: des pores que celle de distribution préférentielle. Il
As semble, eo première approximation, que pour la plupart
oir n est la normale à la surface plane d'aire ao définie des roches, y compris des roches métamorphiques telles
en coordonnées polaires par la relation : que les schistes, on puisse considérer la porosité comme
P2rc r étant isotrope car on peut supposer que dans toutes les
as: | ;luol,do (4) directions la distribution des pores est quelconque.
Jo .L
avec
Ayant défini la porosité en un point quelconque
d'une masse rocheuse, il est possible de définir un
:
aç | Wl'sinoldul (e)
mis à la force de surface dt dont les composantes
Jo JO
B4
s'expriment de la façon suivante : Dans le modèle proposé, on suppose que lorsque le
ff volume du de la roche saturée tend vers zéro, il le fait
clt : n'î' do + ofr ni da (15) de telle sorte que pour dv 1 a o (u, volume défini pour
la porosité de volume) la porosité reste constante. Ce
E J o,.o# E ) n,,,
où l'on suppose que l'aire ds corrporte m pores d'aire modèle n'est donc équivalent à la roche réelle que pour
des volumes supérieurs à 'uo. On a, alors, l'équivalence
A. et m' parties solides A*,. entre l'une ou l'âutre des représentations suivantes pour
Appliquant le théorème de la moyenne, on peut la résultante des forces de surface :
écrire que pour le muè*' pore : (' (' ('
('
On définira de façon similaire une valeur moyenne
des contraintes supportées par la partie solide de f6 nda+ |
Js- .lV
Obdu:0 (23)
I'aire ao .'
Ainsi, après avoir transformé f intégrale de surface
- >, "N lr,,_,ni A^'lnA^'
rM \i--1 M |
/
(r7) en intégrale de volume et après avoir observé que
otj
l'équation (15) doit être r'érifiée pour tout volume V,
on en déduit la relation classique d'équilibre des maté-
Ainsi la traction supportée par l'aire ao peut s'expri- riaux continus :
mer par l'une ou l'autre des relations (15) ou (18) : divo + p!:0 (24)
dt, -f oif ni as + (1 - f) "lf hj ao (18) qui peut encore s'écrire, si l'on fait intervenir les
Si l'on définit, pour touf point de la roche saturée ,la composantes moyennes des contraintes supportées par
notion de contrainte moyenne par la relation : le liquide et pat le ,solide défini en tout point du
oû:f mat&iau continu équivalent
"lT
+(1 -f)"if (1e)
+
:
3, ELASTIGITE LINEAIRE
Théorie
assimilés à la matrice solide, on définit ainsi un mat &iau
On supposera ici que la matrice solide ainsi que le continu M équivalent à la matrice solide et aux pores
matériau global solide * liquide (matériau B) sont non connectés ; la notion de porosité doit alors être
linéairement élastiques. On peut alors déterminer aisé- comprise comme étant la << porosité interconnectée >>.
ment la loi de comportement du matériau B en appli-
quant la décomposition des contraintes indiquée sur la D'après Nur et Byerlee ( lg7 L), on peut montrer que la
figure 2. La première composante (composante I) cor- déformation causée par cette pression hydrostatique
s'exprime par la relation :
respond à une pression hydrostatique appliquée aussi
bien sur la surface extérieure de l'élément considéré elti- P/Kt 8i; Q6)
qu'à f intérieur de l'espace poreux interconnecté. Il oir llK* est la compressibilité du matériau équiva-
convient de souligner ici le fait que les pores qui n'ap- lent M.
partiennent pas au volume poreux interconnecté sont
J<r, v
lp J''- t
86
bien que plus petite, que le coefficient I /Ka de la roche
saturée. Au contraire, pour le grès de Bér éa,Ia définition
d'un comportement linéaire à faible pression de confi- Energie obsorbée P or
nement apparaît tout à f.ait subjective alors qu'elle de-
vient plus réaliste dans le domaine des hautes pressions unitei de volume globol
de confinement (supérieur à 200 bars). Pour ce compor-
tement non linéaire un nouveau modèle devrait être
( t unile' =atoa€T joule,/cÊ )
A mesuree
défini, ce point est discuté aux parcgraphes 4.2, 4.3 et
5.2. o co!culde
La mesure de la quantité de fluide s'écoulant hors de donné qu'aucun gradient de pression interstitielle ne
la cellule triaxiale ainsi que celle des déplacements du s'est développé (lorsque l'éprouvette était maintenue
piston permettent de déterminer Ia déformation axiale sous charge constante après une période de chargement,
moyenne et la déformation volumique moyenne de aucune variation de pression de pore n'était observée),
l'éprouvette saturée (c'est-à-dire du matérias B défini on peut en déduire que dans le premier cas un certain
dans le paragraphe précédent). Les déformations ont nombre de microfissures se sont développées, ou se sont
lieu de façon quasistatique (vitesse de déformation ouvertes, mais sont restées sèches alors que dans le
latérale moyenne de 10-6 s-1) ce qui permet d'assurer second cas, des pores qui étaient isolés du système inter-
manuellement la constance de la pression interstitielle connecté se sont trouvés reliés à lui par le dévelop-
tout au long de I'essai. Les quantités de liquide s'écou- pement de fissures. Ce dernier effet dépend d'ailleurs
lant hors, ou vers, l'éprouvette fournissent une mesure de la pression de confinement, étant donné qu'elle
directe de la vafiation de volume poreux interconnecté. influence le nombre de pores isolés du réseau
interconnecté.
4.1.2. Résultats D'autre part, les résultats obtenus pour le grès indi-
quent clairement qu'une même roche peut présenter un
Les figures 5 à 10 fournissent une synthèse des résul- mode de rupture stable ou instable selon l'amplitude de
tats obtenus. I1 est à noter que ces courbes ne corres- la pression de confinement et guo, contrairement à ce
pondent pas aux courbes effort-déformation de la qui est généralement admis, une augmentation de pres-
rhéologie mais à des courbes force moyenne par unité de sion n'est pas automatiquement accompagnée d'une
'effet, par unité de longueur,
surface-déformation moyenne plus grande stabilité.
suifu"e ou volume. En si dans le domainà élas- Rappelons la classification proposée par
'Wawersik
tique, on peut, en première approximation, supposer que (1968) pour caractériser le comportement post-élastique
la relation effort-déformation peut être' étudiée par des des roches à savoir la classe I lorsqu'il faut fournir
essais triaxiaux, au cours de la désintégration de continuellement de l'énergie à la roche pour la déformer
l'éprouvette la présence de nombreuses discontinuités et Ia classe II lorsque le développement quasistatique
rend illusoire la détermination ex acte des contraintes à de la rupture requiert qu'une certaine quantité d'énergie
f intérieur de l'éprouvette à paftfu de la seule connais-
sance des forces appliquées. Ainsi, pour chaque essai,
soit soustraite (par déchargement des plateaux de la
presse) à l'énergie de déformation élastique accumulée
a-t-on déterminé les trois courbes suivantes : dans le roche (cette classification introduit, en f.ait, la
- Courbe a : force axiale moyenne-déplacement axial notion de stabilité vis-à-vis du travail des forces exté-
moyen (Ll /D ; rieures plutôt que vis-à-vis des forces extérieures elles-
- Courbe b : force axiale moyenne-variation moyen- mêmes).
ne du volume global (AV"/V,) ; On observe ainsi gue, pour le grès, lorsque son
- Courbe c : force axiale moyenne-variation moyen- comportement est de classe II, l'augmentation de vo-
ne du volume poreux interconnecté lume produit par le développement de la rupture reste
par unité de volume global (AVp/Vr). plus petite que la diminution causée par le relâchement
Les figures 5, 8, 9 montrent clairement le phénomène des charges appliquées, effet qui donne naissance à une
de dilatance classiquement décr'it dans la litt&ature. certaine << contractance >>. Cette << contractance >> reflète
On observe cependant eue, pour ces deux roches, la en fait un comportement non linéaire élastique marqué ;
variation de volume poreux interconnecté et les varia- il est causé par Ia présence des nombreuses microfis-
tions de volume globales de l'échantillon sont similaires sures développées avant la formation de la surface de
mais non identiques. Ainsi, pour la première série macro-rupture.
d'essais sur le grès (fig. 5) les variations de volume Plus Ia densité de microfissures au moment du dé-
poreux interconnecté sont toujours restées plus faibles clenchement de la rupture instable sera importante et
que les variations de volume globale alors que le plus grande sera f instabilité car plus petite étant la rai-
contraire a étê observé pour les autres essais. Etant deur de la roche plus grande sera l'énergie élastique
88
P
( bors
P v )
p
rC constontg
Fo vorio ble
Fie. 5.
(o,t%)
t.5
Fo ( bors)
l
- courbe b, déformation vo- p
lumique globale moyenne 'c
avs/v, ; p
- courbe c, variation de volume
poreux interconnecté par P.= co nstont e
unité de volume global ; r- Pc =2O4
I O- vorioble
a vP/vB.
Pp =34 b
x (o, 17")
(bors) Fig. 6.
E
o
Fo c r5 00
Ê,
o
ltl
ô- o
Pc*l = 476b
V ll!
E Pc
II o Pp = 34 b
P" 4_)L .9
x
rooo
o
P. = consto nte
Fo= vorioble o
(,
t-
o
'l
x ( o,t 7")
t.o o.5
Fig. 7.
susceptible d'être libérée. C'est ce phénomène que reflète tance>>, observé pour le calcaite, et qui correspond à
indirectement l'effet de << contractance > précédemment un comportement de type ductile. Cette << contractance >>
B9
fA(bors)
fl
?frL
;UI
% = constonte
68 b
34b
Fo = vorioble
rooc
500 Fig. 8,
X ( O,1 "/")
Fo ( b o rs)
X(O, 1"/")
Fie. 9.
r" (bors)
x ( o,l "Â)
Fie. 10.
90
o
c
c Fig. 11. Déformation volumique moyenne en fonction de la défor-
o
o
avu
X ro-'
mation axiale moyenne pour un échantillon de calcaire de I'Indiana
E ivu soumis à des efforts de compression triaxiaux.
a)
=
g courbe o c ondilions de dro ino ge porfoit
tr ft= 374 b, Pp=34 b
5 o.5
o courbe b roche sèche
C Pc=34o b
o o
o
.T
o
dâformotion qxiole moy enne
2.O
(o,ol)
Le terme de dilatance est généralement utilisé pour Rappelons que le théorème de la représentation des
décrire l'augmentation de volume associée à l'application fonctions isotropes permet d'écrire la relation effort-
d'une contrainte de cisaillement pur. Aussi, plutôt que déformation sous la forme :
d'employer les termes dilatance et << contractance >>, il
paraît plus simple de parler de dilatance positive pour ::
Ao! + @'! + @r!' (37)
les augmentations de volume global et de dilatance né-
gative pour les diminutions en conservant le terme dila- où e -
!,
: (V u + Y ur) est le tenseur déformation;
1
désintégration.
eij: @\ * bI? + clr)àr, +
Dilatance réuersible + (d + e 11) cr, + g c.irc 6r,j (38)
I1 a été, proposé (Stuart and Dietrich (I97 4) ; Freu- avec :
denthal (1975)) d'associer Ia dilatance réversible à un
comportement élastique non linéaire isotrope en faisant 11 : 6if : tf o
91
ou encore :
12: ,1 oii oii (i + j) _ 1 lr, 2' Qr o)21
2
(4r')
13 : TÇ cn: det a
Pour un tel comporlement, six constantes doivent La rclation (39) apparuît donc comme plus générale
être déterminées, ce qui nécessite que des essais que l'équation (4L') puisqu'elle fait intervenir la notion
polyaxiaux (triaxiaux vrais) soient effectués. d'orientation de La surface ds considérée. Pour un
Les coefficients a et d sont, en f.ait, les constantes matériau homogène, I'influence de l'orientation de ds
classiques de l'élasti cité, linéaire plus souvent notées ne fait que refléter l'anisotropie éventuelle du matériau-
v .I+v \ v Pour un matériau hétérogène, tel qu'une roche, il
où est le coefficient de Poisson
- E- .t j- et
permet d'inclure I'effet possible du gradient des
E le module d'Young. contraintes en tôte de fissure. En effet, ainsi que l'ont
Dilatance irréversible montré Hoagland et al. (1972), lorsqu'une fissure de
traction se développe dans une roche, une zone
Comme cela a déjà été dit, la dilatance irréversible d'intense microfissuration se forme en tête de fissure et
est due au développement de microfissures. Toutefois, absorbe donc une quantité non négligeable d'énergie.
bien que I'on puisse essayer de corréler directement la
dilatance , à la croissance des microfissures, il semble L'étendue de cette zone dépend de la distribution des
qu'une approche globale, où la roche est assimilée à contraintes en fond de fissure ou plus précisément du
un matériau continu soit plus prometteuse. C'est ce gradient de contrainte. Aussi, pour les roches, I'in-
qu'ont proposé Rudniki et Rice (1975) et Rice (1975). fluence de I'orientation de ds fait-elle intervenir l'ani-
Toutefois, leur modèle, bien qu'il permette de préciser sotropie possible ainsi que cet effet du gradient de
et formaliser mathématiquement certaines caractéris- contrainte. En fait, dans les salculs actuels on suppose
tiques du comportement post-élastique des roches, im- encore que le critère énergétique de Griffith reste valide
plique que le facteur de dilatance P : dP e/dP y (où dP e
est la variation volumique irréversible et dP y est la dans sa forme initiale. Un modèle numérique à deux
déformation de cisaillemènt irréversible) soit déterminé dimensions (conditions de déformations planes), déve-
au laboratoire pour différentes conditions de contraintes loppé à partir du critère exprimé par l'équation (4I') et
et de déformation puisque B n'est pas constant. Ce utilisant la méthode des discontinuités de déplacement
modèle représente donc plus une analyse des consé- proposé par. Crouch (1975), permet en effet d'obtenir
quences qu'une étude du développement proprement une modélisation satisfaisante de f influence de la
dit de la dilatance. Le problème de la modélisation du contrainte,principale minimale sur l'orientation de la
développement de la dilatance furéversible reste donc propagation des fissures soumises à des contraintes de
à résoudre. compression (Cornet 1976).
4.2.3. Le déueloppement des tissures Pour des conditions données de vitesse de chargement,
et la notion de résistance de géométrie d'échantillon et de conditions aux fron-
tières, on devrait théoriquement pouvoir établir une
Le terme fissure doit être compris ici comme repré- relation entre énergie de surface et résistance à la
sentant des discontinuités macroscopiques dans le compression puisque la notion de résistance ne fait que
champ des déplacements définis dans le matériau refléter la notion de stabilité, ou plutôt d'instabilité, des
continu équivalent B. fissures vis-à-vis des forces apliquées. Cepend arrt, étant
Pour des conditions quasistatiques , la propagation de donné que I'on ne sait pas encore modéliser correcte-
ces fissures peut être analysée en considérant une géné- ment le développement de la microfissuration, cette
ralisation du critère de Griffith (Griffith (1920)) à sa- relation n'a encore pu être dérivée.
voir qu'une fissure se propage si la quantité d'énergie
élastique libéÉe par cette propagation est supérieure à 4.3. lnfluenee de la pression interstitielle
celle absorbée par le développement de nouvelles sur-
faces. Ce critère, qui est dérivé du théorème de l'énergie L'essai d'analyse du développement de Ia désintégra-
potentielle minimale, est représenté par la relation tion des roches a montré qu'essentiellement trois points
devaient être considérés :
 IVr (ds) (3e)
'WE
- formation des microfissures ou développement de la
où A @s) est la variation d'énergie élastique impli- dil atance irréversible ;
quée par le développement de ds; - comportement élastique de la roche microfissurée ;
A V/u @t) est la quantité d'énergie absorbée par la - initiation et propagation des fissures ; étude de leur
stabilité vis-à-vis des forces appliquées (notion de
formation de ds; ds: n da est la surface nouvellement résistance), vis-à-vis du travail des forces appliquées
créée. (notions de classe I classe II).
Griffith a supposé de plus que A V/u @s) étaitdirecte- Si l'espace des pores est quasiment complétement
ment proportionnel à l'aire des surfaces créées : interconnecté, efl sorte que les fissures et microfissures
sont presque toutes saturées par le liquide interstitiel,
AW"(ds)-\da (40) lacompressibilité du matériau M, équivalant à la
oir y est l'énergie de surface du matériau considéré; matrice solide et aux pores non interconnectés, peut
da est l'aire de la surface ds. être considérée constante et donc indépendante de l'état
de déformation du matériau B. Dans ces conditions, oû
Le critère de Griffith s'exprime donc par la relation : peut déduire le comportement de la roche microfissurée
 W, (dr) pat superposition des états de contrainte indiqués sur
la figure 2 (en fait d'ailleurs, dans ces conditions, la
92
déforrnation dûe à la pression P 1 est souvent négli- d'énergie de déformation élastique . dans La matrice
geable devant celle causée par i'etat de contrainte dépend des vafiations de la contrainte (o P
1) où g
o, P 1). Si le comportement de la matrice M n'est pas et P sont définis pour tout point du matériau continu
iineair{ le principe de superposition n'est plus appli- équivalent, si I lK* est négligeable devant 1 lKu. On en
cable et une autre approche doit être proposée. La déduit donc que pour de'tels matériaux les conditions
théorie des milieux continus inter-actifs (Green et requises pour le développement de ruptures fragiles ne
Steel L966) devrait fournir la solution. 11 n'est pas dépendent que de (o P
1).
certain cependant que I'ampleur du phénomène justifie Or ce résultat a également été observé pour le grès
la complexité d'une telle démarche et le principe de de Béréa, matériau qui a été décrit comme étant for-
superposition, même s'il est légèrement erroné, devrait 'tement non linéaire; la notion de linéarité ne devrait
fournir des résultats satisfaisants dans la plupart des
'physique intervenir. Considérons le raisonnement
donc pas
cas. suivant.
Reste donc à résouCre le problème de f influence de
la pression interstitielle sur les ruptures fragiles (fissures Les ruptures fragiles (fissures et microfissures) sont
et microfissures), c'est-à-dire sur les variations d'éner- dues à des instabilités énergétiques causées par des
gie de déforrnation élastique dans la matrice solide, si concentrations de contrainte locales. Si l'espace des
l'on adopte le critère de Griffith, car seul le solide peut pores est entièrement interconnecté et si la matrice
se rompre. solide est homogène, la composante hydrostatique de la
Considérons tout d'abord l'essai triaxial classique et décomposition de contrainte indiquée sur la figure 2
analysons ce qui se passe dans la matrice solide lorsque induit simplement une contrainte hydrostatique dans
la charge axiale est augmentée de Ao, tandis que la le solide et les ruptures ne peuvent donc être causées
pression de confinement Pc et Ia pression interstitielle que par la composante (o P 1). Toutefois, si les pores
Pp sont maintenues constantes . La différence entre le ne sont pas tous intercônnectéi, ou si la matrice solide
travail des forces extérieures et le travail effectué par est très hétérogène, la composante hydrostatique P 1
la pression de pore fournit le travail effectué sur le
matériat continu équivalent M. Si l'on suppose ce peut donner naissance à de fortes concentrations dè
matériau M ainsi que le matériau B être linéairement contraintes et le principe précédent ne sera plus valide.
élastiques, en appliquant les résultats du paragraphe 3.1,
on montre que la variation d'énergie élastique AV/t La figure 12 représente les variations de travail
dans le matériau M associé à la variation Ao, est : effectué sur le matériau M en fonction de la déformation
axiale moyenne pour des échantillons de calcaire de
 W, : *OtrAr, + Pc.+
l'Indiana soumis à des pressions de confinement P, et
des pressions interstitielles P" différentes mais telles que
leur différence Pc Pp soit 1a-, même pour tous les
nyp. Ao'. (42) essais. On observe que pour des valeurs de Pp supé-
3
rieures à 17 5 bars le principe selon lequel le travail
/^ \ effectué sur le matériau M ne dépend que de (o P 1)
1 : {î3 | .rt la déformation
oir Âe ^ axiale du maté-
\bn/ ne s'applique plus. Pour cette roche, le volurè pot.rix
riau B. non interconnecté est important et il est permis de
Ainsi, si 1/K* est négligeable devant L /K", le travail penser que la valeur 17 5 bars correspond à la valeur de
effectué sur M, et donc sur la matrice solide si l'on la pression interstitielle pour laquelle les concentrations
suppose vides les pores non connectés, est le même que de contraintes qu'elle induit ne sont plus négligeables.
si la pression de pore était nulle et Ia pression de On ajoutera d'ailleurs que si la pression de pore est
confinement égale à P, Po.
- trop élevée, le comportement rhéologique du matériau
En généralisant ce résultat, on montre que pour les M est modifié et qu'en conséquence, Ia théorie prêcê-
matériaux linéairement élastiques et fragiles la variation demment proposée ne s'appliquerait pas.
600 3.45 hb
3,il hb
l
500
P
'c
_/
400
p
,c -/
-
r^
./ ,/
çro _/
300
M
P" = ?,O7 hb
2CO Pp = 1,7" hb
5.1. La notion de contrainte effective aucun cas, être confondue avec l'état de contrainte réel
dans la matrice solide.
I1 est connu depuis longtemps que le comportement
des roches saturées est influencé par la pression inter-
stitielle (voir par exemple Terzaghi (1945), Robinson 5.I.2. Contrainte elfectiae et porosité taire
(1959), Baron et al. (1965), Handin et al. (1963), Brace Biot ( 1955) a proposé d'étudier le comportement
and Martin (1968)). 11 a êté proposé, en conséquence, d'une roche saturée en consid érant les déformations
d'analyser le comportement des roches saturées de la d'un matériau continu C obtenu en supposant que la
même façon que celui des roches sèches en remplaçant matrice solide remplit la totalité du volume occupé par
toutefois la notion de contrainte par celle de contrainte la roche saturée mais que la pression du liquide inter-
effective. Trois définitions ont été proposées pour ces stitiel n'est définit qu'à l'intérieur de I'espàce poreux
contraintes effectives et une certaine confusion en est interconnecté. Ainsi, selon son modèle, le comportement
résultée. Ces trois conceptes seront analysés maintenant de la roche , saturée serait simplement fonction de la
en utilisant les résultats prêcédemment décrits contrainte effective :
g oP ! (4s)
de la ruotion de contrainte effectiue ou:
Cette définition a été proposée en 1923 par Terzaghi 6
è est la contrainte définie pour le matériau équiva-
pour les sols saturés. Elle consiste à assimiler la roche lent B,
saturée à un matériau continu équivalent, à supposer la a est la porosité de surface (supposée constante),
pression de pore définie en tout point de ce matériau
P est la pression hydrostatique dans les pores;
équivalent et à négliger f influence de cette pression
uniforme. I1 en résulte que le comportement mécanique Il a été montré au paragraphe 3.1. que l'équation
du matériau équivalent est simplement une fonction de constitutive dérivée par Biot était équivalente à celle
la contrainte effective o' définie par La relation : dérivée pour le matériau B ; elle ne s'âpplique donc pas
au matériau C considéré par Biot en 1955 dans son
gi:g P1 (43) équation d]équilibre et seule sa première étude est donc
en accord avec le modèle proposé ici.
Si I'on se,réfère |,, lzanalyse du paragraphe 2.2., oo Les résultats expérimentaux indiquent tous que la
remarque que la contrainte effective n'est autre que la désintégration des roches ne dépend pas de la confrainte
valeur moyenne (1 - f) 6'M et la pression P 1 la valeur effective caractérisée par l'équation -(45). Nous conclu-
r_on! qu'apparemment ce modèle ne peut être appliqué
moyenne f 6'F. Avec cetie notation l'équatiôn d'équi- de façon simple à l'étude de la déformation des- ioches
libre du maiériuu B s'écrit donc : saturées ; il devrait donc être abandonné.
divo'+gradP+ gb:0 (44)
5.1.3. Contrainte effectiue et porosité limite
Il a été montré en outre que le comportement élas- Cette théorie, proposée par Terzaghi en 1945 pour
tique (linéaire et non linéaire) du matériau continu B, l'étude de larésistance à la compression des roches
équivalent à Ia roche saturée, pouvait également être saturées, est supposée prendre en cômpte le fait que l,a
exprimé en fonction de cette contrainte effective si porosité d'aire (définie de la façon classique pur le
I'effet de la compressibilité du matériau M, équivalent rapport des aires occupées par le liquide sur P air€ totale
à la matrice et aux pores non connectés, était négli- de la surface consid érée) d'une suiface donnée dépend
geable devant la déformation du matériau B. de la géométrie de cette surface et qu'il existe une
surface pour laquelle la porosité d'aire est maximum.
Finalement i\ a été proposé que le développement des ce maximum est appelé porosité d'aire limite.
ruptures fragiles (fissures et microfissures) ne dépendait
que de l'état de contrainte (o P 1) si la pression En effet, même dans le cas d'une porosité isotrope, il
- est possible de définir une surface pour laquelle la
interstitielle ne générait pas de côncentrations de porosité d'aire est supérieure à la porosité de surface
contraintes (espace des pores entièrement interconnecté, telle qu'elle a été, définie au paragraphe 2.1. de ce texte.
matériau relativement homogène) et ne modifiait pas le Considérons, pa{ exemple, un empilement de sphères
comportement rhéologique de la matrice solide (évo- rigides ; une surface qui ne passe que par les vides et
lution d'un comportement fragile vers un compôrte- les contacts sphères à sphères présenæ une porosité
ment ductile quand la pression hydrostatique augmente d'aire bien supérieure à Ia porosité de surfacè de ce
ainsi que celà est le cas pour la calcite ou le sel gemme système.
par exemple). Ainsi, pour des conditions de chargements données,
Nous concluerons donc que bien que la notion clas- les contraintes moyennes supportées pat la portion
sique de contrainte effective ne constitue pas une loi solide d'une telle surface sont bien supérieures à celles
physique rigoureuse, elle représente une approximation qui seraient supportées par la fraction solide des sur-
réaliste lorsque certaines conditions sont satisfaites. faces planes. si l'on suppose que Ia rupture doive se
développer dans les régions où les contraintes moyennes
Notons finalement que cette notion de contrainte sont les plus grandes, on en déduit que les surfaces de
effective n'est applicable que pour l'étude du comporte- ruptures doivent correspondre à des surfaces à porosité
ment global de la roche saturée et qu'elle ne peut, en d'aire limite. Pour caractériser la rupture des roches
94
saturées, on devrait donc consid érer les contraintes théorie classique des contraintes effectives sont satis-
effectives définies. par La relation : faites, le processus de déformation d'une roche saturée
:o peut être analysé grâce . aux trois équations du système
!"' a'P1, (46) (47) si I'on suppose que le liquide s'écoule selon la loi
où a' est la porosité d'aire limite. de Darcy :
Les résultats expérimentaux de Robinson ( 1959) + P,j + pbi:0
ol.j,,
semblaient confirmer cette hypothèse et ont conduit (v
Robinson et Holland (1969) a proposer des valeurs de eij: (-
{-u *
brl + crz) t,, +
la porosité d'afue limite variant de 0,6, pour les roches (47)
très faiblement perméables telles que les marnes cal-
caires, à 1 pour les roches très perméables telles que les +' (L:Ja + n r,)
^/ oii + g o'in 6Li
grès. De plus, Robinson et Holland ont observé que \ EB
cette porosité limite augmentait avec la pression de ù, ùi: K;j (p b i p,;)
confinement pour devenir quasiment égale à | pour
toutes les roches lorsque la pression de confinement avec :
effective était suffisamment élevée.
Cepend ant, les résultats expérirnentaux de Brace et 11 - o'ii, Iz : a';i (i + l)
*,o'r,
Martin ( 1968) ont indiqué que même pour des roches
à très faible perméabilité (donc à faible porosité limite) ori : orj P à-;r
la résistance à la compression dépendait des contraintes Ù, - vitesse du liquide;
effectives classiques telles que définies par Teruaghi
en 1923. Cependant, ce point ne peut être vérifié expé- ùî _ vitesse du solide;
rimentalement que si la vitesse de déformation utilisée K;j - perméabilité de la roche;
pour les essais triaxiaux drainés, effectués sur ces bj
roches, est suffisamment faible pour éviter le développe- - g àjs généralement (g est l'accélération de la
pesanteur);
rnent de gradient de pression dans le liquide interstitiel
(Ladanyi (1970)) du fait de la dilatance. dans le cas de l'élasticité linéaire b- c_ e - g- 0.
Or, les essais de Robinson sur le calcafue de l'India- La loi de Darcy, ainsi qu'elle est représentée par la
n&, dont les résultats ont été, utilisés par Robinson et troisième équation du système (47), suppose que la
Holland pour leur vérification expérimentale de la perméabilité est indépendante de I'état de contrainte , ea
théorie de porosité lirnite, ont été réalisés à des vitesses qui n'est généralement pas le cas (Mordecai et Morris
de déformations relativement ipportantes (de l'ordre de ( 1969) ; Jouanna ( 1 97 2)), elle n'est valide, en outre, que
10-4 s-1) incompatibles avec des conditions de drainage pour des conditions d'écoulement bien précises.
pafiait On peut donc conclure, si I'on considère les Ainsi donc, même dans les meilleures conditions
résultats expérimentaux exposés av paragrâphe 4.1.2., d'analyse, Ia représentation du comportement dynâ-
que la mesure de porosité limite proposée pat ces mique des roches saturées reste approximative.
auteurs ne faisait que refléter les variations de dilatance.
Dès que les conditions de chargernent sont telles que
Ces résultats expérimentaux indiquent que déve- le des ruptures fragiles se développent, on ne sait plus
loppement des ruptures fragiles ne dépend donc pas représenter mathématiquement le comportement d'une
de la valeur maximum des contraintes moyennes dans roche saturée , étant donné que d'unè pafi la loi de
la matrice solide mais d'instabilités énergétiques locales variation de la perméabilité est inconnue et que d'autre
dues aux concentrations de contraintes introduites pat part la dilatance irréversible ne peut être modélisée.
L'hétérogénéité de la roche. Cette observation met en Pour les roches sèches, on prend en compte le compor-
cause la validité du concept de critères de rupture éta- tement post-élastique de la roche en introduisant dans
blis à partir des contraintes moyennes calculées d'après les calculs (programme d'éléments finis par exemple)
les forces extérieures appliquées sur l'échantillon (no- une représentation numérique schématique des courbes
tion de courbe intrinsèque par exemple). Etant donné obtenues expérimentalement (Daemen ( 1975)).
que l'état de contrainte exact en tout point de la matrice
ne peut être calculé, seuls des critères de rupture, du Pour obtenir de telles courbes dans le cas des roches
type de celui proposé au paragraphe 4.2.3., dérivés de saturées, deux types d'essais doivent être effectués :
la notion de balance énergétique, devrait permettre - des essais drainés pour lesquels la pression de pore
d'analyser de façon satisfaisante le développement de la est maintenue constante (cas des essais précédem-
désintégration dans les roches. ment décrits) ;
Concluons simplement que de toutes les définitions - des essais non drainés pour lesquels la pression de
de contrainte effective proposées dans la littérature, pore évolue en fonction des variations de volume
seule Ia définition proposée par Teruaghi en 1,923 est poreux interconnecté et de Ia compressibilité du
vérifiée expérimentalement ; un raisonnement physique liquide de saturation.
simple a montré cependant que l'hypothèse de Terzaghi Ces deux conditions extrêmes de drainage permettent
n'est valide que si les eifets de Ia pression hydrosta- en effet de définir des comportements limites encadrant
tique appliquée dans l'espace poreux interconnecté est les lois de comportement réels observés pour des
négligeable. Cctte théorie ne constitue donc pas une loi conditions de drainage quelconque.
physique rigoureuse mais correspond simplement à une
simplification pratique. Lorsque la vitesse de variation de volume poreux
interconneaté, résultant de la vitesse de chargement
imposé, est sçpérieur à Ia vitesse d'écoulement du
5.2. lnf luence de la vitesse de déformation liquide, il detrient impossible d'effectuer des essais
et des conditions de drainage drainés. On peut alors utiliser l'une des deux méthodes
suivantes pour déduire des courbes de déformations
Lorsque l'hypothèse d'un comportement élastique est drainées fictives. Elles supposent toutes deux que le
acceptable et que les conditions d'application de Ia principe classique de contrainte effective est valide.
95
La première méthode consiste à effectuer des essais
non drainés au cours desquels Ia pression de confine-
ment varie de la même quantité que la pression inter-
stitielle, de sorte que la pression de confinement effective
reste constante. Cette technique, qui à notre connais-
n'a jamais été appliquée, devrait permettre d'étudier tt2
I'influence des vitesses de déformation sur le comporte- oz[n - P; j
ment de Ia roche saturée sans être gêné par I'effet de o{,
drainage partiel précédemment décrit ; il permetftait
ainsi de préciser les effets physicochimiques d'inter- ;, [e. _ r;l '
action solide-liquide. it
Ao/
La deuxième méthode consiste à effectuer des essais
non drainés classiques, c'est-à-dire à maintenir la pres-
sion de confinement constante mais à effectuer les essais
à partir d'un certain nombre de pressions de confi-
nement effectives initiales différentes.
Si l'on suppose que Ia déformation d'une roche
saturée est indépendante du chemin de chargement,
on peut alors déduire de ces essais des courbes fictives
correspondant à des essais drainés en joignant les points
de diverses courbes pour lesquels la pression de confi-
nement effective est la même (voir fig. 13). Toutefois,
cette approche n'est pas très satisfaisante car dans le
domaine post-élastique, pour une même pression de
confinement effective ponctuelle, le degré de micro-
fissuration dépendra du chemin de chargement parcouru Fig. 13. Obtention des courbes de réponses pour des
conditions de drainage parfait à partir d'essais triaxiaux
ainsi que cela est indiquê ci-après. non drainés :
Les figures 14, 15 et 1,6 représentent l'influence des - courbes a : variations de Ia grancleur Vl en fonction
conditions de drainage sur le comportement d'une roche de la grandeur V2 pour différentes condi-
saturée. Sur la figure 14, pat exemple, on notera gue, tions de pression de confinement effectlve
pour des conditions non drainées, la déformation axiale initiales (P. Pr) (indices L , 2, 3) ;
-
moyenne (Br) qui correspond à la charge axiale moyen- - courbes d : variations de la pression interstitielle en
ne pour laquelle la pression interstitielle reprend sa fonction de la grandeur V2.
valeur originale, est plus grande que celle obtenue pour Les points 4,, Ar, A, correspondent à une valeur identique
. la même pression de cenfinement effective en condiiions de la pression de confinernent effective (P. Pr).
drainées (point Bù. Etant donné gue, pour les condi- -
tions non drainées, avant que ce point de déformation
ne soit atteint , la pression de confinement effective est
plus faible que celle que l'on aurait en condition drai- évident que le comportement en conditions de drainage
née, la densité de microfissures est plus grande et, par quelconque s'écarteta d'autant plus du comportement en
conséquent, la déformation correspondante est plus conditions drainées que la dilatance sera importante et
importante. que la vitesse d'écoulement du fluide sera plus faible
En raisonnant de façon similaire, on peut montrer vis-à-vis de la vitesse de déformation de Ia roche
que la transition classe I - classe I I est lortement in- saturée.
fluencée par les conditions de drainage. Ainsi, par Le même type de raisonnement peut d'ailleurs s'ap-
exemple, dans le cas de la dilatance positive, on obseive pliquer aux déformations par cisaillement direct ainsi
I'effet classique de renforcement apparent (écrouissage) que cela est schématiquement représenté figure 1.7 . On
dû à la diminution de pression inteistitielle, tandis q*" observera que les conditions de vafiations de pressioir
dans le cas de la dilatance négative, on obserye I'effet, de pore dans les blocs influencent le comportement
moins connu, d'affaiblissement apparent (contre écrouis- apparcnt du joint du fait qu'elles influencent la
sage) dû à l'augmentation de pression de pore. Il est contrainte normale effective.
écrouissoge pgr
diiotonce positive
n on dro in oge
Fo droinoge porfoil
P.-l Êrll I
!,
vil
P"A)L
P. = conslonte
Fo = vorioble
Fie. 14.
c ontr e
po r dil
co\
cu
l, = non droinoge
d = droinoge porfoit
Fie. 15
u= non droinoge Fo
f-iT
--l--,
?
--lv llo tl
P, /.)L
Fie. 16.
P. = conslo.nte
Fo = vorio ble
97
o-
I Çn c-.
I
+
I
01 + t-{
G_-*__ T
(a) A
I
I
c-n
î1il
Ç
Ib, c)
Fig. 17. Effet de Ia dilatance sur I'essai de cisaillernent dinect non drainé :
(a) glissement le long d'une fente inclinée ;
(b, c) essai de cisaillement direct.
6. GONCLUSION
REMERCIEMENTS
98
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U4l HADLEY (K.) << Azimuthal variation of
dilatancy > ; lour. Geophys. Res., Vol. 80, No 35, l28l RUMMEL (F.) and FAIRHURST (C.) Deter-
p. 4845 (1975). mination of the post failure behavior of brittle
rock using a servo controlled testing machine >> ;
t15l HANDTN (I.), HAEGER (R.V.), FRIEDMAN Rock Mech., Vol. 2, p. 189-2A4 (1970).
(M.) and FEATHER (I.N.) << Experimental
deformation of sedimentary rocks under confin- 129) SCHEIDEGER (A.E.). < The physics of flow
ing pressure : pore pressuie tests >> ; BuIl. Am. through porous media >> ; revised edition, The
Ass. Petrol. GeoI., Vol. 47, \Jo 5, p. 717 (196i). Macmillan comp., N.Y. (1964).
99
l50l SCHOCK (R.N.), HEARD (H.C.) and STE- Sitz. Akid. Wissen, Wien Mat. Naturwiss. Kl.
PHENS (D.R.). << Stress-strain behavior of a Ab. 2A, 132, p. 105-124. (1923).
granodiorite and-two graywacks on compression
to 20 kilobars >> ; lour. Geophys. Res., Vol. 78, t55l TERZAGHI (K.). Stress conditions for the
<<
I32l TERZAGHI (K.) <( Die Berechnung der t55l V/AV/ERSIK (W.n.). << Detailed analysis of
100
stabilité d'un ensemble
de matéri aux sous contrai ntes
par
R. Poirot
Ingénieur au CERCHAR
L'étude des énergies mises en jeu au cours d'un Energy analysis during uniaxial compression test
essai de compression simple permet d'interpréter le explains the explosion which occurs with some types
comportement explosif de certains échantillons. Elle of rocks. lt is due to the instability of the combi-
résulte d'une instabilité mécanique de I'ensemble nation of the sample and the testing machine.
constitué par la presse et l'échantillon. A generalisation of this
analysis explains the
Ce résultat est ensuite généralisé pour expliquer behaviour of an heterogeneous rock sample
le comportement d'un échantillon hétérogène au compression test, or that of a stratified rock mass
laboratoire et d'un ensemble de terrains à proximité around an excavation.
d'une excavation profonde.
101
Gomité Français de Mécanique des Roches
102
stabilité d'un ensemble de matériaux
sous contrai ntes
par R. POIROT
Dans le rapport général du thème 4: Mécanique des Roches appliquêe aux excavations souter-
raines Denver 1974 pages 1106 et suivantes, le Pr. M.D.G. SamloN esquisse une méthode
- d'un échantillon au cours d'un essai de compression simple. En partant des
- du comportement
d'analyse
mêmes hypothèses, il est possible d'étudier le problème dans sa généralité et de proposer quelques
extensions pratiques à cette analyse.
la presse : wP- k (r
- s) ds
J: Fig. 1.
- Essai de compression simple.
103
'Wp
est représenté par I'aire du triangle OA'B' Cette énergie passe par un maximum si :
soit gy"-o
wp : [l !sl)]'z dtt
2k ou k+ l'(sr) -0
L'énergie totale reçue est : Cette circonstance se produit si la courbe représen-
tative de P - I (sr) admet une tangente de pente k.
'wR
- J; r(s)ds* !f# -
A ce moment, l'équilibre est rompu car la presse
libère spontanément plus d'énergie que l'échantillon
ne peut en absorber.
2. GENERALISATION
s2'0sîT
3. CONSEQUENCES PRATIQUES
3.1 . Nous n'avons pas fait appel à la notion de 3.2. En rfalité, l'échantillon n'est jamais homogène
contrainte et avons utilisé des diagrammes (force, et de plus les contacts entre les plateaux de la piesse
écrasement) et non (contrainte, déformation relative). et les faces de l'échantillon induisent une perturËation
Ceci nous a permis la représentation directe des dans le champ des contraintes de telle sbrte que Ia
énergies mises en jeu et d'établir la condition de loi de comportement P I (sr) est une loi statistique.
-
stabilité. I1 en résulte immédiatement un effet de la Chaque volume élémentaire V, a une loi P; : I (sr)
taille de l'échantillon sur le résultat de l'essai de eJ on pÇut imaginer que deux éléments contigus
compression au-delà de Ia rupture. donnent lieu à un petit groupbment instable au-délà
En supposant des échantillons homogènes et pour d'une cprtaine déformation Ceci expliquerait les dents
une presse de raid eur k, si on passe d'un échantillon à de scie effectivement observées sùr -l'enregistrement
son homothétique (fig. 3 a), de rapport d., pour un effort-déformation d'un essai et qui ont une pente
même état de tension : correspondant à la raideur de la presse.
- les efforts sont multipliés par a2,
- les déformations pat d..
3.3. La raideur de la piesse est une caractéristique
purement mécanique et il est abusif de dire qufun
Vis-à-vis de l'échantillon initial, tout se passe asservissement destiné à imposer une loi de défor-
comme si la
presse avait une raideur divisée pat q,. mation rend la presse
Par conséquent, une même presse sera d'autant |usqu'au seuil d'instabilité nous n'avons pas eu à
plus raide que les échantillons seront plus petits: faire intervenir le facteur temps. Pourt arrt, il intervient
104
EFFET RAIDEUR DE LA PRESSE EFFET D. ECHELLE
Fig. 3. Applications.
\- Q7 =!,1 - tt)
tr CV
déjà, cat on observe que le matêriau semble d'autant 3,4. Cette analyse de Ia stabilité permet, à partir
plus raide que l,a vitesse d'application de I'effort d'une étude au laboratoire, de prévoir des conditions
est grande. Ceci laisse supposer qu'il n'y a pas favorables à certains coups de térrains, qui pourraient
simultanéité entre la cause effort et l'effet fis- survenir dans le creusement d'un tunnel ou dans une
- , Ia- propagation
suration ; en d'autres termes - des exploitation minière.
ne serait pas très rapide. L'étude du bruit
fissures
En effet, un terrain peut être broyé sous triple
microséismicité pendant un essai de compres- étreinte ; si l'expansion est rendu possible par une
sion est de nature à confirmer ce point de vue. excavation (galerie ou taille) le régime des tensions est
Au-delà du seuil d'instabilité, pour éviter Ia rupture modifié et la condition d'instabilité peut être remplie
explosive, il faut que la presse restitue à l'extérieur (fig. 5 b).
l'énergie que l'échantillon n'est pas capable d'absor- Un autre
ber ; l'expérience montre que c'est. possible avec des exemple est fourni par une veine de
charbon contenant un banc rocheux. Si le charbon,
asservissements dont le temps de réponse est de I ll0
à l/rcA de seconde et d'autant plus facile à réaliser plus déformable que la roche, a localement une
que Ia presse est raide, puisque l'énergie qu'elle a résistance supérieure à cette dernière, on constate des
emmagasinée est inversement proportionnelle à sa
explosions de la veine : le banc rocheux vole en
éclats.
raideur. Le succès des essais avec les presses asservies
confirme lui aussi l'hypothèse de la relative lenteur On peut confirmer ce résultat pat un essai de
du développement des fissures. laboratoire qui consiste à comprimer un échantillon
rocheux entre deux plaques de caoutchouc. Si on
atteint la rupture, elle est toujours violente.
4. GONGLUSIONS
L'analyse du comportement d'un ou plusieurs échan- Le comportement explosif de certains matériaux est
tillons au cours d'un essai de compression permet lié à leur perte de résistance en fonction de
d'interpréter les phénomènes qui se passent au-delà 1'écrasement.
de la limite de rupture conventionnelle et met en La prévision du mécanisme de rupture in situ néces-
lumière f interaction entre la presse et l'échantillon. site la connaissance des courbes effort-déformation
105
au-delà de la rupture, pour chacun des terrains en augmentant le module de déformation naturel par
présence. Or, la détermination de ces courbes peut frettage ou boulonnage.
être fortement perturbée par la presse d'essai. L'interprétation des phénomènes observés pendant
Si l'essai à la presse a un caractère explosif, il faut l'écrasement du matériau met en évidence' la relative
ou choisir une presse plus raide éventuellement lenteur de la propagation des fissures qui semblent
asservie, ou diminuer la taille ,de l'échantillon dans la progresser pat sauts au cours du broyage de volumes
mesure où la struture du matériau permet une de petites dimensions.
réduction d'échelle. Nous pensons que le mode de propagation des fis-
Les coups de terrains dont l'origine est liée au sures est un des éléments déterminant de Ia pente
mécanisme proposé pourraient être d'une part prévus de la courbe effort-déformation au-delà de Ia limite
et évités ou minimisés dans leurs effets en agissant sur de rupture conventionnelle et envisageons de l'étudier
les caractéristiques des matériaux par exemple en au laboratoire et sur le terrain à proximité d'exca-
vations profondes.
106
A]VTVEXE
Comme cela a été, exposé au paragraphe 2, il suffit En dérivant l(s,)- g(f -sr)
de faire cette détermination pour deux matériaux
quelconque (P) et (O) ayant des courbes caractéris- l'(sr) : g'(r-s,) (+- -l
tiques \ ds, 1)
P(sr) dy I _ l' (sr)
- l(sr) 6 ?Tr-1)
Q(sz) - g(sz) dG (sz) g (Y_lù
avecT_sl +s2. :
t'1t-rr; 'r
(s1)
. f, (I
A l'équilibre, on a :
dE
l(sr) - g(s2)
ou #-l(sr)+Ëffi'l'(sr)
I (sr) - g (T - sr) (f est une fonction de sr) comme l(sr) - g(f
-sr)
L'énergie fournie au système, constitué par les deux dW*:7ffiçl(s\ | _\ . ,,., \
matériaux, au cours d'une déformation s, de- (P) est : (s'(r-sr) + f' (t')l/
f",
V/n: I f(s,)ds1 * |
fr' =- + l'(sr) -
Si g'(f 0
Jo Jo
s(sr)ds,
dw-sr)
s'annule en changeant de signe.
fsz Ë
g(sr)ds,
Posons G (sz)
-'Jo| -
Le système est instableo sauf si des deux courbes
représentatives P l(sr) et O - g(f
dG
-,dE-
(sz)
:TW
(s)
dG ds, - tenu des dispersions
latrices, mais compte
sont oscu-
-sr) des eatac*
des matériaux, oû peut pratiquement écafier
:ït:ilues
-s(r-sr) (#-')
107
' méthodes de détection
l mesures et alerte des mouvements
du sol et du sous-sol (.)
M. Douillet
Ingénieur à Electricité de France
Division Technique Générale
Service de la Production Hydraulique
Vt
C. Louis
et
M. Desurmont
Bureau de Recherches Géologiques
et Minières
. _
(*) Lgg trois prerniers comptes rendus de la réunion du 14 octobre 1976 ont été présentés dans la revue n. l. Nous
publions ici les deux derniers exposés.
109
GONTROLE DES MOUVEMENTS LENTS CHECKING THE SLOW MODIFIGATIONS
DES GRANDS BARRAGES OF LARGE DAMS
ET DE LEUR FONDATION AND OF THEIR FOUNDATIONS
La mesure des mouve,rnents lents de certains The measurement of stow movements of certain
points des fondations des grands ouvrages exploités points in foundations of large engineering structures
par Electricité de France, utilisée ppur leur surveil- exploited by the Fr,ench! Electricity Board, used for
lance, est effectuée par des moyens spécifiques monitoring, is carried out by specific means adapted
adaptés à la constitution de longues séries de to setting up long series of homogeneous results
résultats homogènes qui font systématiquement systematically and statistically processed before
I'objet d'un traitement statistique avant interpré- interpretation.
tation,
110
D. contrôle des mouvements lents
des grands barrages et de leur fondation
par M. DOUILLET
Le problème de la mesure des mouvements du sol (1967), Montré,al (1970), ainsi que quelques éléments
et sous-sol appliquée aux fondations des grands ou- de synthèse rassemblés dans le numéro spécial du
vrages a fait l'objet de multiples publications. En ce 15 décembre 1975 de la Revue de I'Industrie Minérale.
qui concerne les fondations des grands barrages qui Dans le cadre de cet exposé, nous nous bornerons
constituent la partie la plus importante des ouvrages à évoquer quelques points particuliers de Ia pratique
de Génie Civil auscultés par Electricitê, de France, on d'Electricité de France dans Ia surveillance et l'auscul-
peut citer, par exemple, de nombreux articles publiés tation qu'elle assure sur les grands ouvrages qu'elle
dans les comptes rendus des Congrès Internationaux exploite.
des Grands Barrages de Edimbourg (1964), Istanbul
111
faisant appel à la compensation des erreurs aléatoires 2.2. Les moyens de traitement
sur les angles par utilisation des << moindres carrés >>
bien connus des géodésiens. Toujours coûteuses, De même que la seule originalité digne d'attention
souvent d'interprétation délicate, ces mesures per-
mettent cependant de déceler des mouvements dans le des méthodes et appareils précédemment évoqués, par
plan hofizontal, de faible amplitude sur longue ailleurs d'utilisation très classique, est leur adaptation
: de l'ordre de 1 mm en quelques années.
période technologique à des mesures périodiques sur des
durées très longues atteignent très couramment plu-
Un examen complet des moyens topographiques sieurs dizaine d'années, de même les moyens de
utilisés incluerait celui des moyens plus modernes lels traitement adoptés utilisent des principes très simples,
que la photogrammétrie qui reste réservée à la sur- voire simplistes, mais très adaptés aux longues séries
veillance des mouvements importants de zones de de mesure de la même grandeur.
grandes surfaces et, bien sûr, les nivellements optiques
qui sont, au contraire, d'un emploi très courant parce Les données d'auscultation concernant les fonda-
qu'ils peuvent être très précis, tout en restant simples tions et sous-sol recueillies sur les ouvrages d'E.D.F.
d'exécution et d'interprétation. sont, comme toutes celles concernant les structures,
traitées en tant que séries statistiques.
Les mouvements relatifs dans le plan horizontal, de
points placés sur la même verticale d'une structure D'une manière très générale et à la suite de la longue
ou d'une fondation sont aisément contrôlables au expérience des mesures acquise, ofl a pu constater
moyen du dispositif à ., pendule >> : ce moyen est de que toute variation des grandeurs, habituellement
plus en plus utilisé pour le contrôle des mouvements mesurées en auscultation (dont les déplacements), était
des points en surface par rapport à un point situé en le plus souvent réductible à une somme de variations
profondeur à une distance suffisante pour qu'il puisse dépendantes chacune d'une seule des trois variables :
être considéré comme non influencé pat la structure : charge de l'ouvrage (caractérisée pat le niveau de l'eau
la réalisation la plus utilisée est constituée par un fil à I'amont dans le cas des barrages), état thermique
dont l'extrémité est scellée au fond d'un forage ver- (pour une structure épaisse ou une fondation massive
tical (l'obtention d'une bonne verticalité sur des le paramètre saison >> est suffisament représentatif),
<<
grandes longueurs et faibles diamètres est en elle- date et d'un résidu aléatoire. L'expérience a aussi
même un problème qui n'a reçu de solution satisfai- montré que les variations, fonction de Ia charge et de
sante que récemment) et qui est tendu à l'autre la saison, étaient modélisables par des lois d'expression
extrémité par un système cuve - flottevr ; une mesure analytique simple : polynôme de degré inférieur ou
de grande simplicité permet d'obtenir, pour les mou- égal à quatre, combinaisons simples de fonctions
vements relatifs horizontaux, une excellente précision sinusoïdales, en assurant au résidu, une amplitude
(meilleure que l/I0 mm). fortement réduite par rapport à l'amplitude totale de
La composante des rnouvements relatifs suivant une la variation mesurée. Dans le cas des fondations on
direction quelconque, de deux points d'une fondation observe, que, souvent, ce modèle se simplifie par
placés sur un axe ayant cette direction, est couram- absence d'effets significatifs de la variable saison.
ment mesurée par des dispositifs dits ( fils pro- Dans ces conditions, le traitement d'une série de
fonds résultats de mesures existantes concernant un mouve-
scellé à l'une des extrémités (fond d'un forage, par ment et réalisées dans des conditions diverses de
exemple) est tendu à l'autre par un dispositif eier- cote amont et saison consiste en :
çant une force constante pendant la mesure qui - l'ajustement de lois .. hydrostatique )> et
consiste simplement à contrôler la position d'un sonnière )> moyennes sur l'échantillon disponible
<< sai-
repère fixé à cette extrémité du fil par rapport à un
repère en vis-à-vis lié au sol. Ce type de mesure est, par une méthode de recherche de corrélations
en principe, d'une grande sensibilité, mais sa mise multiples ;
en æuvre exige de grandes précautions quant à la - la correction des résultats de toutes les mesures
qualité de l'ancrage et aux contrôles de f influence faites à partir des lois ainsi déterminées pour
sur les résultats, des phénomènes de fluage, corrosion, aboutir à des résultats correfpondant à des condi-
dilatation thermique qui peuvent affecter le fil et tions constantes : saison moyenne, même cote à
simuler, si I'on n'y prend pas garde, des mouvements I'amont ;
de fondation n'ayant aucune existence. - la représentation de ces résultats corrigés, sur des
La du mouvement relatif de
composante verticale graphiques en fonction du temps, mettent en évi-
deux points d'une fondation ou d'une structure est dence les seules évolutions non réversibles et le
mesurable par une multitude de types d'appareils résidu prenant en compte les erreurs de mesure et
utilisant des principes très divers : vases communi- l'imperfection du modèle, qui se prêtent à I'inter-
cants, détection magnétique de bagues métalliques prétation des mouvements beaucoup plus finement
etc. qu'il ne peut être question de décrire en détail que les évolutions brutes déduites directement des
ici. Il y a lieu d'observer cependant gue, souvent mis mesures.
en place dans des matériaux remblayés, ils peuvent Lorsque l'on posséde une analyse des phénomènes
mettre en évidence des mouvements peu représentatifs
des mouvements du milieu dans son ensernble du fait
mesurés, il est possible de la considérer comme valable
de la perturbation apportée dans ce milieu par leur pour les mesures réalisées après la période qui a été,
présence et les conditions particulières de mise en utilisée pour l'établir (l'expérience montre que cette
place pendant le chantier. extrapolation est le plus souvent justifiée tandis que
l'examen attentif des résultats à conditions constantes
on peut noter que c'est un motif voisin : défor- reconstituées, permet de déceler les cas où cette justi-
mation locale sans rapport avec les mouvements fication est mise en défaut). Dans ces conditions,
d'ensemble qui a fait abandonner par I'E.D.F. les chaque mesure peut, dès qu'elle a été réalisée, être
clinomètres à base courte du type niveau de haute << ramenée >> à conditions constantes et être utilisée
précision, utilisés pour la mesure des basculements par avec efTicacité dans une action de surveillance à court
rapport à un axe horizontal. terme.
112
3. EXEMPLE DE RESULTATS OBTENUS
Les graphiques ci-dessous donnent un exemple de produite dans cette couche au cours de l'année 1969
résultats obtenus sur Ia variation d'épaisseur d'une correspondant à la première mise en eau de l'ouvrage
couche profonde de fondation rocheuse située à l'amont (mise en traction de la masse rocheusç amont par dépla-
d'un barcage voûte à partir de la mesure sur deux < fils cement vers l'aval du pied de l'ouvrags sous l'effet de
profonds >> ancrés à deux profondeurs difÏérentes dans la poussée de I'eau) et que ce phénomène n'a que très
deux forages inclinés parallèles. Ils conduisent à peu évolué au cours des années suivantes.
émettre l'hvpothèse qu'une ouverture de fissure s'est
êt aa
a
a
,'
arto. oooo .l . .ba
aa r'..a a' l
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,41-'.1
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R,N t -
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hto
I+20
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I+ao
4to ^
â
hao I
Fig. 3. Effets moyens, définis par ajustement statistique
- du rnodèIe sur Ies mesures de 1969
I
390 à 1.976, de la saison et de la cote de retenue.
I
310
i- I
*
3+0 1"
360
350 t e 11
3l+0
Fig. 4. Variations d'épaisseur corrigées (rarnenées à
conditions constantes de saison et cote de retenue par
t
330
soustraction aux mesures brutes des effets hydrostatique
et saisonnier).
32o
Hl5
y0 â11
$l
-"414
3oo Fl'
.b"l
-1,
a,r I
.31
gl"
ol 4e63 | tz| 0
ât
113
L'AUSCULTATION DES MOI.JVEMENTS SOIL DISPLAGEMENTS MONITORING
DU SOL ET DU SOUS.SOL INTERPRETATION OF THE MEASUREMENTS
INTERPRETATION DES MESURES
The expression * geotechnical testiflg o covers
Le terme ( auscultation géotechnique " signifie inspection, measurement, processing results and
I'observation, la mesure, I'analyse et la prévision forecasting the behaviour of a natural site or oi
du ,comportement d'un site naturel ou d'un ouvrage an eng ineering structure and the earth mass on
et du massif sur lequel il est fondé. which it is built.
En simplif iant, on peut distinguer deux préoccu- A simplified analysis of this activity underlines
pations dans I'auscultation. two bas ic concerns.
La première consiste à suivre le comportement The first consists of continuous inspection of
normal de I'ouvrage et du site. Cela permet, the normal behaviour of the structure and the
entre autres, aux ingénieurs de vérifier la validité site. This enables the engineers to check the
de leurs hypothèses et de leurs' calculs. validity of their assumptions and of their design.
La seconde consiste à déceter aussi rapidement The se,cond consists of detecting as quickly as
que possible tout phénomène accidentel ou évo- possible any accidental or developing phenomena,
lutif dont la connaissance permet de juger de la the presence of which gives an indication of the
santé de I'ouvrage et du site et éventuellement soundness of the structure and the site and if
d'en adapter la gestion. nee'd be adapting working operations.
On se limitera dans cet article à I'auscultation This article deals only with monitoring of displa-
des déplacements. Après une description sommaire cements. After a s,hort summary of measurement
des moyens de rnesure disponibles, I'attention means available, the author discusses systematic
est portée sur I'interprétation des mesures, systé- and im'me,diate interpretation of measurements.
matique et immédiate, et les deux préo,ccu,pations The basic concerns of testing are illustrated by
de I'auscultation sont illustrées par des exemples. examples.
114
l
Inauscultation des mouvements du sol
ou du sous-sol
interprétation des rrresures
par C. LOUIS et M. DE$URMONT
1. POSITION DU PROBLEME
Les phénomènes géologiques naturels, tels que mou- L'auscultation est née suite à la réalisation de grands
vements tectoniques, érosion, dissolution, etc,, ainsi que ouvrages tels que les barrages. Le principe- d'un
de nombreuses entreprises humaines (excavations, contrôle systématique par mesures in situ s'est géné-
grands terrassements, etc.) se traduisent par des ralisé dans tous les dômaines de la géotechniqué en
perturbations notables de I'état d'équilibre mécanique s'inspirant de I'auscultation des barrages. Cela- a été
ou hydraulique des massifs. Ces perturbations se le cas, tout particulièrement, pour les travaùx en
concrétisent par le développement de déplacements, souterrain qui ont été le cadre, au cours de ces deux
de sollicitations localisées importantes et également dernières décennies, d'un développement intense des
par une modification de réseaux d'écoulement des mesures de contrôle in situ. Cette tendance, très mar-
eaux souterraines. quée notamment lors de l'application de la nouvelle
Pour assurer la sécurité des personnes et des biens, méthode autrichienne de construction de tunnels, s'est
le géotechnicien.est amené d'une part à comprendre et soldée par la mise au point de nouveaux dispositifs
à analyser les lois souvent complexes qui régissent les de mesure, nombreux et variés.
phénomènes mécaniques ou hydrauliques dans les sols Pour être efficace ,et. constituer ainsi un véritable
et les roches et, d'autre patt, à surveiller le compor- outil pour le géotechnicien ou le responsable du
tement intime des massifs susceptibles de qéer un chantier, le dispositif d'auscultation adopté doit satis-
danger. faire aux conditions suivantes :
Cette dernière approche, définie par le terme - l'appareillage doit être simple et robuste ;
doit prétendre à plusieurs objectifs,
auscultation,
- l'auscultation doit permettre un << contrôle int égral
notamment :
>>
le prus
i;i'il,01,$H,::ements b) Méthodes mécaniques utilisant des appareils posés
""hï*i:*"ffi,$:, dans le massif
a) Méthodes optiques par mesures topographiques
- nivellement ; - extensomètre de convergen ce ;
- triangulation au théodolite classique ou à l'aide - extensomètre par fils ou tiges en sondage ;
, d'instruments électro-optiques (du type telluro- - pendule en sondage ;
mètre par exemple). - clinomètre.
115
Quelle que soit la méthode utilisée, il convient Tête de
d'accorder la plus grande attention à la signification de meSure __-/ComParateur
la grandeur mesurée et notamment à son caractère
absolu ou relatif. Par esprit, une méthode par nivel-
lement ou triangulation prétend apprécier un dépta-
cement absolu, mais cela suppose un point de ré1é-
rence dont la fixité est vérifiée. D'une manière
générale, les points de référence doivent être d'autant Tige d'extensométre avec gaine
plus éloignés des points de mesures que les forces en
jeu sont plus grandes. Par contre, les mesures d'exten-
sométrie et de déviation sont par nature des mesures
relatives car les variations de distance ou d'angle
mesurées concernent des points implantés ar sein du Remptissage_
massif en déformation. Toutefois, on s'efforce d'im- de sable
planter l'un des points de référence dans une zoîe
dont le déplacement absolu est supposé le plus faible
possible. Les mesures de convergence sont toujours
de déplacement relatif.
Fie. 2. Schéma de principe d'un extensomètre triple à
2.1 , Méthodes topographiques tiges en sondage.
Les méthodes topographiques sont trop connues
pour qu'elles soient ici l'objet d'une description, même d'extensomètres multiples permet de cerner la zone
sommaire. L'accent est simplement porté sur le fait perturbée pat les travaux.
que les instruments électro-optiques, basés sur la
réflexion par des cibles d'un rayon lumineux modulé, 2.4. Pendules en sondage
sont actuellement en plein développement. Les pendules en sondage sont basés sur le principe
du fil à plomb et indiquent Ia verticale. On dlstingue
2.2. Extensomètres de surface les pendules directs et les pendules inverses (fig. 3t
-Tabte cie
116
- Les pendules directs sont constitués par un fil
en -poids supérieure d'un trouinfé-
fixé à Ia partie
aêîer, de
forage vertical. Un situé à l'extrémité
rieuie du fil assure une tension constante du fil.
A la partie inférieure, le fil tendu passe à travers
une tâble de mesure horizontale.
- Les pendules inverses sont constitués d'un fil, ancré
au fond d'un forage vertical, et dont la tension
est assurée par Ia poussée d'Archimède exercée
sur un flotteur placé à la tête du forage.
En observant les mouvements de I'extrémité libre
du fil, on mesure le déplacement relatif des deux
extrémités du forage
Malgré le prix de revient et les difficultés de pos9,
ces appareils sont remarquables par leur exactitude
(si le Torage est pafiaitement vertical), leur grande
précision, leur sensibilité (de l'ordre de 5 microns) et
leur fiabilité.
Nous considérons ici le cas d'ouvrages souterrains donne une idée de f importance de la zone d'in-
dont l'auscultation des déplacements répond aux ob- fluence du creusement de la cavité. I1 conditionne
jectifs définis danp le premier patagraphe^, mais aussi pour une grande paft Ia valeur des poussées du
âont la pérénnité dans le te_mps doit être assurée, terrain.
c'est-à-dirê qu'il faut rester en-deÇà de-l'équiLbre limite Lors de I'interprétation, l'examen de la ligne d'in-
ayec une ., inarge de sécurité acceptable tt. Cette caté- fluence du front est également importante.
gorie d'ouvrage englobe les travâux. de génie civil Deux types de critères sont à distinguer :
irais égalemeÀt certains travaux miniers comme, pàt - les critères concernant Ia sécurité du chantier et
exemplé, les voies principales de desserte de travaux
souterrains.
la bonne mise en æuvre de la méthode de
creusement ;
L'interprétation des mesures joue un rôle.capital - les critèresimposés par des travaux en site urbain.
car elle tonditionne notamment Ia conduite des tra- Ces derniers critères se surimposent aux ptécédents
vaux de réalisation de l'ouvrage. cat ils sont généralement plus stricts.
Elle peut être fondée sur l'observation des quatre
paramètres suivants :
- l'amplitude absolue des déplacements ;
3.1. Gritères intervenant pour la conduite
- Ia vitesse des déPlacements ; du chantier
- !'accélération des déPlacements ; Ces critères concernent essentiellement le compor-
- le taux de décroissance des déplacements ou des tement et la stabilité de la cavité et du massif encais-
déformations autour de la cavité. Ce paramètre, ou sant et non pas les incidences possibles des travaux
gradient des déplacements ou des déformations sur des ouvrages préexistants dans le voisinage. Ils
117
s'appuient ,essentiellement sur des mesures de dépla- ment décél&é, surtout si le revêtement définitif n'est
cement. Les valeurs admissibles sont évaluées en pas prévu ou s'il est différé à long terme.
cherchant à atteindre un compromis entre les perfor-
mances d'avancement et le prix de revient d'un côté d) Gradient de déplacement
et Ia sécurité de I'autre, ofl prenant des risques bien
dosés _ Le gradient des déplacements (ou des déformations)
dans l'espace environnant le tunnel donne f impor-
Pour ce qui concerne l'utilisation de l,a nouvelle tance de la zone d'influence du creusement. L,idé,al
méthode autrichienne ou méthodes similaires, il n,existe est d'obtenir une décroissance rapide des déplacements
pas encore de critères numériques admis et reconnus. (gradient négatifs élevés) autour de la cavitê.
Les valeurs admissibles dépendent, en effet, de nom- Si les déplacements s'annulent totalement à I'inté-
breux facteurs (nature géotechnique du terrain et de rieur de la zone boulonnée, une stabilité absolue est
gon comportement, nature et géométrie de l'ouvrage, assurée. Malheureusement, il n'en est pas toujours
hauteur de couverture, etc.) sâns consid érer les pIo- ainsi, notamment dans les mauvais tèrrains et a
blèmes de surface en site urbain. I1 est très délicat fortiori dans les terrains non boulonnables. Il convien-
d'avancer à ce sujet des critères quantitatifs. Nous nous dra d'être très vigilant dans de tels cas, notamment
limiterons à donner à titre purement indicatif et sous lorsqu'au moins 50 o/o des déplacements maxirna (obte-
toute réserve, quelques valeurs numériques liées à notre nus gén&alement à la paroi de la cavité) débordent la
propre expérience, en se plaçant dans le cas d'un zone boulonnée.
ouvrage de section moyenne, c'est-à-dire comprise entre
50 et 100 mz . ces critères correspondent au dépla- Dans le cas des ouvrages peu profonds, Ia situation
cement absolu de Ia clé de voûte (généralement- de devient préoccupante, notamment lorsque les tasse-
l'ordre de la moitié de la convergeilce). Seule une ments atteignentla surface sans atténuation.
fourchette peut être donnée pour tenir compte des I 'importance des poussées du tercain peut être esti-
caractéristiques rhéologiques des terrains (terrains mée à partir du volume de la zone d'influence du
raides ou plastiques). Les différents facteurs inter- creusement.
venant dans la détermination des seuils admissibles Les critères présentés ici concernent le chantier, ils
sont successivement passés en revue : se rapportent donc à l'analyse de la stabilité à court
a) Amplitude des déplaeemenrs terme. Le problème du comportement à long terme est
beaucoup 'plus délicat, il y sera fait allusioÀ en fin de
D'une manière générale, l'amplitude maximale ad- ce chapitre.
missible est essentiellement fonciion de la hauteur de
couverture. Elle est de l'ordre du millième de cette
dernière. Le tableau ci-après nuance cette donnée 3 .2. Gritères liés aux travaux souterrains
gén&ale selon la nature des terrains. en site urbain
Déplacement absolu
Les difficutrtés supplémentaires liées aux travaux
souterrains en site urbain , généralement à faible pro:
en clé de voûte fondeur, résultent de l'inciilence des travaux sur^ les
Hauteur maximum admissible
de couverture
ouvrages environnants, gén&alement situés en surface.
Terrains L'auscultation en site urbain devra donc être axée
Terrains raides plastiques davantage sur l'observation et le contrôle des mouve-
ments et désordres en surface (tassements, fissuration
10à 50m d'ouvrages, etc.). Elle conduit généralement à des tolé-
6à12cm 2à 5 cm rances beaucoup plus faibles que celles avancées
50à500m 1à 2cm 10 à 2û cm précédemment.
2à 6crn 20à40cm Des règles gé!érales n'ont, pour le moment, pas
encore été formulées.
La détermination de maxima admissibles doit SE Les limites généralement admises portent sur :
faire cas - par cas avec la plus grande prudence, en - I'amplitude maximale de l'affaissement de l'ordre
ayant soin de tenir compte du compdrtement des de 1 à 2 cm selon la nature et ra qualité des
terrains (fragile, élasto-plastique, plastique). constructions en surface ;
118
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Soil Mechanics and Foundation Engineering is scheduled for fanuary 197E. It will contain the
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achievements in the field of placing and control of ground anchors drilled in the soil and secured by
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3.3. Stabilité à long terme a) Tunnels autcroutiers de la Ruhira à Barcelone
L'étude à long terme de la stabilité constitue un Cet ouvrage import ant, composé de deux tubes de
problème très déIicat Très souvent, des modifications 100 m2 de section et de | 270 m de longueur, traverse
des caractéristiques géotechniques des terrains inter- en site urbain et à faible profondeur des terrains
fèrent dans l'échelle des temps, ce qui rend impossible difficiles.
toute interprétation. I)e plus, I'expérience dans ce La grande hétérog énéité des conditions géologiques
domaine réste malheureusement encore très limitée et géotechniques (massif très tectonisé avec des zones
(faute d'avoir fait des mesures par le passé). à comportement soit fragile, soit très plastique, notam-
11 est cependant admis généralement que :
ment dans les schistes et phyllites) imposa l'adoption
d'une technique d'exécution << souple >> s'accommodant
a) des mouvements ac,célérés ou ralentis non bornés des changements de terrains et donnant un minimum
mènent à une rupture irrémédiable ; de désordres en surface. Compte tenu de cette situation
b) un mouvement ralenti borné est une condition et des impératifs qu'elle imposait, un important p1o-
nécessaire, mais non suffisante, d'équilibre. gramme d'auscultation fut mis en æuvre (sept profils
Ceci revient à dire qu'une condition nécessaire primaires et de très nombreux profils secondaires, tous
d'équilibre à long terme est une lôi de vitesse en tn, les 25 m environ).
avec d. strictement inférieur à 1. Le suivi des travaux d'un tel ouvrage, associé à une
-
Cette condition n'est pas suffisante et il suffit, pour auscultation poussée, nous donna la possibilité de faire
s'en convaincre intuitivement, de se Éf.&et aux compor- des observations très variées, riches d'enseignements.
tements de pic, souvent observés, qui, au-delà d'un cer- L'exemple présenté (fig. 5), obtenu dans les phyllites
tain seuil de déplacement, entraînent une chute des de la tête nord, montre un comportement particuliè-
caractéristiques mécaniques. rement plastique dans une zorte très difficilé (courbe
Le but à atteindre dans l'analvse de la stabilité à B), comparé à un comportement normal (courbe A).
long terme (basée sur l'auscultatibn) est d'établfu des Dans la zone correspondant à la courbe B, des désor-
critères permettant, à partir de l'allure de la courbe au dres apparurent dans le béton projeté . La mise en
début des mesures, de conclure quant au comporte- æuvre d'un boulonnage secondaire (de 3 m puis 6 m,
ment ultérieur d'un milieu (plastique ou fragile) et à avec précontrainte) ne stabilisa pas les déformations.
la nature de la loi cinématique du phénomène Ce n'est que l'exécution d'une contre-voûte provisoire
Il peut arriver que de tels problèmes se posent pour en demi section qui permit de sauver la situation. La
les travaux souterrains, notamment lorsque le soutè- contre-voûte eut un effet immédiat, absolument remar-
nement immédiat (par exemple béton projeté et bou- quable. Non seulement elle bloqua des déplacernents,
lons) n'est pas complété par un revêtement définitif. mais elle inversa le phénomène en provoquant ainsi
Concernant la stabilité à long terme, il y a lieu d'in- une recompression des piédroits en derni-section. La fin
sister sur le fait que dans de nombreux cas, les défor- de Ia courbe B donne une idée des difficultés qui
mations sont très faibles , avec des déplacements infé- furent rencontrées lors de l'ab attage du stross dans cette
rieurs au mmf an De tels déplacements, pour être zone particulièrement difficile.
perçus, irhposent l'utilisation d'appareils beaucoup plus I1 apparaît actuellement de manière évidente que de
sensibles que ceux utilisés pour I'auscultation des tels travaux n'auraient pu être menés à bien sans une
travaux. auscultation très poussée du soutènement et des ter-
rains environnants.
Exemples pratiques b) Tunnel de Rosti
On se limitera ici à illustrer très brièvement l'utili Le tunnel de Rosti, situé sur l'autoroute A 8, est un
sation des mesures de déplacement lors de la réalisation ouvrage de 100 m2 de section et de 260 m de longueur.
de tunnels routiers. I1 traverse, sous une couverture maximale de 50 m, des
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Fig. 5. Tunnels de la Rubira - C
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Evolutions de la convergence
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entre M et N dans deux cas (tl
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différents.
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terrains marno-calcaires du Crétacé supérieur très tec-
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DEPLACEMENT
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Fig. 9. Glissement du
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Fig. 10. Fosse de Chuquicamata (Chili).
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5. GONGLUSIONS
123
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REVUE FRANçAISE DE GÉOTECHNIQUE
Octobre 1977 N'2
-
éditée par la Sarl LE BATIMENT, 6, rue Paul-Valéry, 75116 PARIS
Dlrecteur de la publication :
: M. Pierre HABIB
Directeur de la Publication P. HABIB
Secrétariat de rédaction :
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M* J. GRADEIER, I, rue La Pérouse, 75016 PARIS - Té1.720.10,20 (Poste 32-19)
Gomité de Rédaction : E. ABSI
Secrétariat technique :
G. CHAMPETIER de RIBES -
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J. GOGUEL
M. HAFFEN
J. KERISEL
G. L'HERITEAU
J. MANDEL Abonnement annuel (4 numéros) :
A. MAYER
M. PANET France:120FTTC Etranger : 140 F
E. TINCELIN
Prix de vente au numéro : 45 F TTC
J. VERDIER
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POIROT (R.). Stabilité d'un ensemble de q
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o Avec la participation des Gornités français de:
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