RFG 1977 N 2

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FIEVIJE FFrAr\rÇarsE

C\|
trIE
,,,2

Octobre 1977 No2


GiÉOTECHI\IIGIIJE
SOMMAIRE

BOULON (M.), CHAMBON (R.), DARVE


- (F.), Loi rhéologique incrémentale pour les
- application par la méthode des éléments
sols et l|J
finis .
L
LUONG (P.), GANDAIS (M.), ALLEMAND z
- (P.). Comportement mécanique des sols
-o
- aux produits chimiques
injectés 25
lrJ

o
\gJ

- ANDREI (S.). Propriétés hydrauliques et o


mécaniques des- sols non saturés II
ô
CORNET (F.H.). Etude du comportement t! ,

- élastique et fragile-des roches saturées par un L I

liquide 81 (}
z
POIROT (R.). Stabilité d'un ensemble de q
- matériaux sous -contraintes . . . 101
IL
ut
DOUILLET (G.). des mouve-
l

- ments - Contrôle
lents des gros ouvrages et de leur
UI
E I

fondation 111 i

LOUIS (C.), DESURMONT (M.). L'auscul-


- tation des mouvements du sol ou -du sous-sol.
Interprétation des mesures I ll I

(')

t!
!E
Êt
o
o Avec la participation des Gornités français de:
o
Mécanique des Sols.
Mécanique des Floches.
Géologie de l'lngénieur .

NO2-45FTTC
REVUE FRANçAISE DE GÉOTECHNIQUE
Octobre 1977 N'2
-
éditée par la Sarl LE BATIMENT, 6, rue Paul-Valéry, 75116 PARIS

Dlrecteur de la publication :

: M. Pierre HABIB
Directeur de la Publication P. HABIB
Secrétariat de rédaction :
Directeur du Gomité de Rédaction : P. LONDE
M* J. GRADEIER, I, rue La Pérouse, 75016 PARIS - Té1.720.10,20 (Poste 32-19)
Gomité de Rédaction : E. ABSI
Secrétariat technique :
G. CHAMPETIER de RIBES -
M. Elie ABSI, C.E.B.T.P., 12, rue Brancion, 75015 PARIS Té1. 539.22.33
J. GOGUEL
M. HAFFEN
J. KERISEL
G. L'HERITEAU
J. MANDEL Abonnement annuel (4 numéros) :
A. MAYER
M. PANET France:120FTTC Etranger : 140 F
E. TINCELIN
Prix de vente au numéro : 45 F TTC
J. VERDIER

NOUVELLES PRESSES DU CENTRE, 87 - LIMOGES


- Dépôt lésal : 4. trhestro 1977
I

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I

i
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tf,
t EDITORIAL

P. HABIB et P. LONDE, Directeur de la Publication et Directeur du Comité de


Rédaction, ont clairement indiqué, dans le premier numéro, le but de la * Revue
Française de Géotechniquê r i rassembler " I'approche du naturaliste et celle
des mécaniciens r, sâfls faire perdre la personnalité propre des différentes sciences
appliquées de la terre.

Le deuxième numéro s'lnspire du même esprit, il groupe des études devant


intéresser tous les spécialistes de la Mécanique des Sols, la Mécanique des Roches
et la Géologie de l'lngénieur, ou plus particulièrement les uns ou les autres d'entre
eux.

Au nom du Comité Français de la Mécanique des Sols et des Fondations, j'exprime


notre satisfaction de voir se réaliser notre souhait déjà ancien. Cette réalisation doit
être féconde pour tous, elle ne peut que faciliter la diffusion en langue française de
nos propres travaux et recherches et de ceux de nos collègues étrangers. La Revue est
encore trop jeune pour que ce numéro permette déjà la discussion et les échanges
de vues, qui trouveront leur place dans les prochains numéros. Pour sa part, le Comité
Français de la Mécanique des Sols et des Fondations y veillera, de même qu'il apportera
son concours, dans la mesure de ses possibilités, à ceux qui se dévouent pour la
Revue et qu'il remercie de leurs efforts.

G. L'HERITEAU,
Président du Comité Francais
de la Mécanique des Sols et des Fondations
Il.,
loi rhéologique i ncrémentale
pour les sols et a,ppl ication
par la méthode des el éments finis
par

Marc Boulon
Ingénieur E.C.P., Maître-Assistant à l'Lr.S.M.G.

René Chambon
Ingénieur E.I.H.' Assistant à I'LJ.S,M.G.

Félix Darve
Ingénieur E.C.P., Assistant à I'LI.S.M.G.

LOI RHEOLOGIQUE INCREMENTATE INCREMENTAL RHEOLOGIGAL


POUR LES SOLS LAW FOR SOIL$':'AND APPLICATIONS
ET APPLICATIONS PAR LA METHODE BY THE FINITE ETEMENTS METHOD
DES ELEMENTS FINIS
A complete rheological law, valid for granular
Une loi rhéologique complète, valable pour les media and applications to conventional problems
milieux granulaires et des applications à des pro- of soil mechanics, is presented.
blèmes classiques de mécanique des sols, est This law relates to non-viscous materials. lt
présentée. takes in all the known partial descriptions of soils
Cette loi a trait aux matériaux non visqueux. and accounts for both loads and lightenings. lt is
Elle regroupe toutes les descriptions partielles described in incremental form. Thus, the behaviour
connues des sols et rend compte des charges of the medium depends on its history. The experi-
comrne des décharges. Elle est écrite sous f orme mental determination of the representative para-
incrémentale. Ainsi, le comportement du milieu meters of the material is effected on the basis of
dépend de son histoire. La détermination expéri- a family of conventional triaxial tests (in compres-
mentale des paramètres représentatifs du matériau sion and in extension).
est réalisée à partir d'une famille d'essais triaxiaux In a first stage are compared the results of inte-
classiques (en compression et en extension). gration of this law, on a vast range of homogeneous
Dans un premier temps, on compare les résultats stress paths, with the corresponding me'asure-
d'intégration de cette loi, sur une vaste gamme de ments. For this, tests carried out on threedimen-
chemins de sollicitation homogènes, avec les me- sion,al presses ("true" triaxial apparatus) have been
sures correspondantes. Pour cela, on a utilisé des used. The coincidence proved to be satisfactory,
essais réalisés sur des presses tridimensionnelles even for paths very different f rom the conven-
[appareils triaxiaux ( vrais D). La coïncidence s'est tional axial paths having been used in the comput-
avérée satisfaisante, même pour des chemins très ing of the parameters.
différents des chemins triaxaux classiques ayant In a second stage this law is used in a simplified
servi au calcul des paramètres. form, in computin,g programmes based on the
Dans un second temps, cette loi est utilisée method of finite elements in displacements. In
sous forme simplifiée, d'ans des programmes de the case of a two-dimensional analogical material
calcul basés sur la méthode des éléments finis en composed of small rollers, the following problems
déplacements. Dans le cas d'un matériau analogique are dealt with:
bidimensionnel composé de petits rouleaux, les - simulation of a hooped triaxial;
problèmes suivants sont traités :
- sinking of a rigid and rough shallow foundation;
- simulation d'un triaxial fretté; - retaining wall (active and passive pressure).
- enfoncement d'une fondation superficielle rigide
et rugueuse i
- mur de soutènement [poussée et butée).
Gomité Francais de Mécanique des Sols

6
loi rhéologique incrémentale pour les sols
et application par la méthode
des éléments finis
par Marc BouLoN, René GHAMBON er Félix DARVE

INTRODI.JCTION

Pour les problèmes de mécanique des sols, il convient 3) Les lois issues de schémas élastiques-plastiques :
de s'intéresser aux déformations èomme aux contraintes
car la situation d'un ouvrage vis-à-vis de la rupture citons les travaux de zienkiewicz,Deere t5l (uni-
ne peut être décrite par un seul nombre (coefficient versité de l'Illinois), whitmann t6l (M.I.T.), Guel-
de sécurité), eu égard en particulier as grand nombre lec et Ricard l7J. InartaquableJ sur' le plâ théo-
de possibilités différentes ôr'u l'ouvrage ée se rompre. rique, -représentant mieux- la réalité physique que
La détermination de la relàtion contràinte-déformat^ion les précédentes, elles donnent une iaee dàs étàtt
(et même plus précisément de la relation histoire des limites qyi pourraient être néfastes aux ouvrages ;
contraintes - histoire des déformations), c'est-à-dire de la mais vu la simplification faite, le problème subliste
tqi rhéologique, est donc primordiale pour pouvoir quant à la valeur numérique dès paramètres à
-
effectuer un calcul en vue de la prévisioà du compor- injecter dans les calculs.
tement d'un ouvrage. Son influenCe sur les résultatJ est 4) Les descriptions incrémentales de comportements
considérable. physiqyes (théorie de Roscoe t8l à carnbridge
exemple) : iu,
Si nous exceptons la plasticité parfaite qui connaît
un renouveau très important avec la théorie des états- Dans ce type d'é,qiture, on s'affanchit de tout
limites (Salençon t 1l ), nous pouvons classer les lois schéma de comportement, et on cherche à << suivre la
rhéologiques intergranulaires utilisées pour les calculs nature pas. à pa: )> en formulant une loi tangente
de mécanique des sols en quatre grândes catégories respectant les principes de la thermodynamiquô. Le
selon la schématisation réalisée des- propriétés réeiles modèle que nous proposons s'apparênte â cefte
du matériau. famille : le
1) L'élasticité linéaire réseau de cleemins triaxiaux classiques (compression
:
et extension) ; tous les paramètres èntrés en àonnées
Ellt peut fournir des ordres de grandeur pour des dans les programmes dè calcul ont une significàtiott
problèmes de déformations sous charges de service. physique claire et ne nécessitent pas dËvaluation
zienkiewicz l2l a été un pionnier en la matière sur a priori. Bien entendu, ce modèle ne prétend pas
le plan européen. résoudre
.tous - les problèrnes de mécaniqfue des rô1r,
2) Les lois relevant de l'élasticité non linéaire : et son utilisation présente encore un ceftain nombre
de difficultés non résolues.
Les travaux de zienkiewicz en Grande-Bretagfle,
Duncan t3l à Berkeley, Franck l4l et GuelleC au cette loi dans la première partie de la
e.st présentée
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées se ratta- présen_te étude. La seconde partiè est consacrée à un
chent à cette classe de lois. S'il est facile d'introduire contrôle méthodique des rézultats d'intégration de la
ces lois dans lgr- pfogrammes de calcul, il est par loi sur essais hombgènes (comparaison ui." des essais
ccntre assez difficile de déterminer les caractéris- réels réalisés sur aplareil triaiial otuù. Bnlin , la- iôi:
tiques mécaniques à prendre en compte. par ailleurs, sième. partie consiste en des comparaisons calcul-
elles peuvent conduiie non seulemeirt à des erreurs expérience pour des cas réels : il s'agit-d,essais triaxiaux
importantes, mais surtout à des comportements aber- frettés, d'essais de plaque et de prôblèmes de poussée-
rants pour des chemins de sollicitation éloignés des butée traités sur modèle analogique bidimeisionnel
chemins de mesure réalisés en laboratoire. -En bref, (rouleaux de schneebeli). ce môaète est le seul sur
ces lois, comme l'élasticité linéaire, sont partieltes, leque] . des. observations -ponctuelles précises peuvent
en ce sens .qu'elles ne décrivent que certains types être faites à l'heure actuelle.
de sollicitations.

1. LOI RHEOLOGIOUE INCREMENTATE DES MITIEUX GRANUTAIRES :


LES PRINCIPATES HYPOTHESES

Nous nous bornerons ici à dégager les principales sophie > à la base de notre démarche. Nous utiliserons
hypothèsgs su{ lesquelles notre loî iepose. frlous ^n'en- ainsi fréquemment un schéma monodimensionnel pour
trerons donc dans aucun développement mathématique soutenir concrètement nos raisonnements ; la loi ^pré-
et tenterons, plutôt, de mettre en avant la sentée, tridimensionnelle, est évidemment beaucoup ptut
générale que ce schéma. pour avoir' le 'détail ^d.,
__(") conférence présentée devant le Comité Français de la raisonnements, le lecteur pourra se référer à Darve [9] ,
Mécanique des Sols et des Fondations, le 13 octôûre !g7 S. [10].
1.1 . Forme générale de la loi K au point (F, , - r") : l'une correspondant à la
< charge
Précisons tout d'abord que tous les milieux considérés
par la suite sont non-visqueux. Une loi incrémentale est dI
- t/K* dF,dF > o
dI-t/K-dF,dF<o
Îa relation liant alors une petite sollicitation (notée
^â Au niveau de la loi rhéologique, nous nous trouvons
homogène, 1a petite réponse (notée en présence de huit valeurs différentes pour la matrice
14-1 @ e : M-1 d o) suivant le signe de f incrément
_

En linéarisant la loi rhéologique globale du milieu


dans un certain voisinage du point actuel en contraintes principal de contrainte dans chaque direction d'ortho-
et en déformations, nous pouvons écrire : lropie. Ces huit valeurs sont affectées à huit huitièrnes
do- Mde où M est un matrice carcée 6 X 6. d'eipace (appelés zones tensorielles) dans l'espace dg.:
qu'il
cont-raintes incrémentales principales. Remarquons
Sur le schéma monodimensionnel (fig. 1), cette hypo- devient alors abusif de parler en gén&al de
thèse reviend rait à relier dans un certain voisinage du et de
point (F, I l") le petit accroissement de force dF à de huit zones (et nôn d une zone de charge et d'une
-
Ïu petite variation de longueur dl par.-une relation zone de décharge). On peut, par contre, utiliser les
hnàire du type : dF K dl en assimilant ainsi la
- termes d'
courbe à sa tangente. une orientation (un sens) sur un chemin de sollicitation
donné.
Notre loi permet ainsi de décrire correctement les
irréversibilités d'un milieu pulvérulent.

1.2. Explicitation de la loi


dF=K.dL
Il nous faut maintenant déterminer la matrice M-1,
c'est-à-dire les dosze termes non nuls qu'implique
l'hypothèse d'orthotropie.
0 L-[o t- Lo
Supposons que le matériau ait atteint un état de
Fig. 1. schérna monodimensionnel en .< charge n. contàinte repr:ésenté par le point M (orz 62,6-1). 4 la
suite d'une petite sollîcitation telle que les directions
Notons que cette hypothèse n'implique un caractère principales cie contrainte restent fixes, l'état du milieu
ni linéaire ni réversible pour la loi. iera représenté par le point P (or + d or, -o1- -! .d ?rt
Les expérimentateurs ont tous notg qu'qn échantillon 03 + d or) (figl 3). ;Braprès l'hypothèse de linéantê,
ayant suivi un certain chemin de sollicitation n'est plus (l,ccale) dé la lài incrémentale et ên raisonnant dans la
iiotrope. Nous avons tenu à nous affranchir de cette même zoîe tensorielle qui contient le chemin élémen-
hypothèse d'isotropie en faisant celle beaucoup moins taire réel MP, nous pouvons décomposer ce dernier en
réitrictive d'ortho[ropie, nous donnant ainsi \a possi- trois chemins élérnentaires particuliers : MA, AB. BP,
bilité de prendre en compt-e_ une anisotropie - généta' pour lesquels une seule conlrainte principale varie, les
lement consid &ée comme zuffisante pour un sol. La loi âeux aufres restant constantes mais distinctes (éven-
rhéologique incrémentale a donc été supposée ortho' tuellement).
trope (c'ôst-à-dire symétrique par rapport à trois plans
tri-orthogonaux).
Une autre caractéristique bien connue du compor-
tement d'un sable est sôn irréversibilité, même aux
faibles déformations. Cela se traduit par une courbe de
<( décharge ).\ distincte de la ( charge
Sur le schéma monodimensionnel (fig. 2), il nous
faudrait ainsi distinguer deux valeurs de la fonction

F +dF
F (xici
d F={
Fig. 3. d'un chemin de sollicitation
I

I
(K.dL DécomPosition
I

F-dF I
élémentaire.
I

I
.4
0 L-Lo t-L o

Fig. 2. Schéma monodimensionnel en .< charge > et Nous avons alors montré (Darve tgl ) que la loi
décharge rhéologique prenait la forme suivante :

I
< >.

t- 1lu'
den I Yr'/rJ, -Yrt lu2 - vrt/u, o o o d6n
d
"r, I- /u, -Yrr lu,
| o o o I
don
de* | - v,'/u, -Yf/u, r/u, o o o I
d ort
d lo oo 2Gr o o I d ozt
"rt
oo
I

d lo o 2G, o I d
"tt
"t,
den lo
t_
o o o o 2Gt
I

I
don
Chemin 6z * 63 constonts

g3 Fig. 4. Représentation sché-


matique des éléments de Ia ma-
trice de la loi incrémentale.

e1

Chemin 6z=6g constont

Fig. 5. Courbes expérimentales (sur


chemin triaxial classique) nécessaires
à la détermination des paramètres de
la loi.
EXTENSION coMpnÉssroN EXTENSION COM PRESSION

triaxiaux classiques, réalisés en compressTon et en exten-


Les trois coefficients
k et les six coefficients Y t,
U
sion. Un minimum de six essais pour trois valeurs
représentent les pentes de trois courbes effort-défor- différentes de la contrainte latérale suffit pour le calcul
mation et de six courbes de variations des déformations des coefficients entrant iians ces formulatiôns.
latérales, au point actuel en contraintes et en défor-
mations, pour des chemins le long desquels une seule !.r expériences doivent ainsi fournir pour trois
contrainte principale varie, les deux autres restant valeurs de o,3 les courbes schématisées sur 1â figure 5.
fixes. Ils sont fonction des états actuels de contrainte sur ce plan, notre objectif a été de décrire toutes
et de déformation et de la direction du vecteur solli- les caractéristiques classiquement admises du compor-
citation incrémentale actuel. Sur la figure 4o nous avons tement mécanique d'un sable sur chemin triaxial. Ainsi,
schématisé la définition des élémenis de la première module d'Young et coefficient de Poisson à I'origine
colonne de la matrice de la loi, les courbès étant dépendent de la pression moyenne om :
tracées pour des chemins pour lesquels 02 et o,3 sont
constants et différents. v- A
E-K(o*)"
.Les coefficients Gr, Gr, G3 sont déterminés en fonc- B-Fo*
tion des précédents en supposant une variation sensi- L'angle de frottement en < pic >) (quand il existe) est
blement elltptique de certaines <( propriétés mécaniques >>
fonction de o,3 (et plus généralemenl de Ia contrainte
du milieu. intermédiaire) :

D'où par exemple : , An os * tgo


tgOoi": As
*
,\
ul /ttrrx+(u# ur(Ys,
-
1) + Us (Vz3 - 1)
comme la déformation correspondante :
u2u3v 2 4 U2U3 (er)pi" (- A: os)
- A1
-
Azexp
et G2 et G3 par permutation sur les indices. Lediagramme critique du matériau est pris en
Notons que la matrice n'est pâs, a priori, symétrique. compte :
€" : Br * 82 exp (- BE 6*)
1.3. Détermination des paramètres de la loi ory ?tl\t la
plasticité.
pression moyenne en (( palier de
d'un matériau donné
Nous venons de voir que la connaissance d'une Le minimum de l'indice des vides (quand il existe)
famille de courbes effort-déformation et de deux familles est lui aussi catactérisé.
de courbes de variations des déformations latérales, ces La définition des coefficients K, n, A, 8,... suppose
courbes étant définies le long de chemins particuliers, qu'il ? été défini un état de référence, isotrope en
stdfirait pour décrire I'ensemble du comportement du contraintes, du matêriau, sa densité (initiale) - étant
matériau. donnée pour cet état.
En première approximation, nous avons formulé sur la figure 6, nous montrons un exernple de chemin
(Darve t9l ) une expression analytique pour ces trois triaxial classique (os 0.6 daN/cm2) sui sable dense
famiilles de eourbe,e à partir de la dônnée d'essais - lâche (points évidés), ayant
(points pleins) et sable
permis le calcul par Labanieh t10l des paramètres de
Q /62 e la loi du sable considéré à forte et faible densités. Les
points représentent des mesures expérimentales effec-
62= 63= 0,6 doN / cm 2
tuées par Lade t 1 1l et les courbes notre formulation
analytique approchée.
Notons qye le comportement d'un sable dense (fort
maximum de contrainte et dilatance importante lors
^â >x 0,7 5
d'un écrasement au triaxial) comme celui d'un sable
tî lâche (pas de ( pic n, faibles variations de volume)
'l ./ sont correctement décrits
Remarquons enfin que la formulation analytique uti-
./
o'
lo Y
l,{
.uO ô-O
7
o OO OO
0r65
lisée et les formules empiriques données pourraient être
avantageusement remplacées pat une entrée numérique
point par point sur ordinateur des valeurs expérimen-
a. tales.
v O
1

É -0: fo,s
o zs
t0.7 86 o
-rc Fig. 6. Exemple de chemin triaxial classique ayant per-
0,5 5 mis le -calcul des paramètres de la loi. Points expérimen'
taux et courbes analytiques. Cas d'un sable à forte et
10 c1(%) faible densités.

2. APPLIGATION DE LA LOI A DES CHEMINS DE SOLLICITATION HOMOGENES


ET COMPARAISONS AVEC L'EXPERIENGE

Les coefficients des sables dense et lâche ayant été, 6 (Oq N /cm2)
calculés précédemment à partfu des chemins triaxiaux,
nous avons pu intégrer la loi (ainsi déterminée) sur
différents autres chemins de sollicitation et comparer 1rL
les résultats théoriques avec les 'mesures expérimentales ^ u-
çô 0,577 O
effectuées par Lade et Duncan ( t 1 1l et lt2l). 0,785 o
1r2
La figure 7 présente ainsi une comparaison points
expérimentaux-courbes théoriques sur un chemin sim-
ple : isotrope.
L'appareil le plus complet existant à l'heure actuelle 0rg
enmécaniquedesso1sestl,apparei1<(vraiment>>
triaxial, ou presse tridimensionnelle, sur laquelle l.t 0,6
trois déformâtions et les trois contraintes principales
peuvent être différentes. 11 est donc très intéressant de
vérifier la validité d'une loi rhéologique sur un tel 0,4
appareil, permettant de suivre une gamme très vaste
"
de chemins de sollicitation. 0r2

Ghemins en contraintes planes 0,0 /-


0,005 0,0 2

Sur leur
des chemins en contraintes planes définies par : Fig. 7. Chemins isotropes. Points expérimentaux et
courbes théoriques résultant de I'intégration de la loi
direction 1 : écrasement incrémentale.
direction 2 : contrainte constante : oz : 0.6 daN/cm2
direction 3 : accroissement de contrainte asservi par :
Notons tout d'abord, dans le cas du sable dense,
Ao, - BAo, avec B constant. f importance du
De l'ensemble des calculs faits, nous présentons trois le critère de Coulomb. Notre critère de plasticité rend
exemples : compte effectivement de cette influence de la contrainte
intermédiaire.
sable dense, B - 0.15 et 0.50
sable lâche, B -- 1. Par ailleurs, au fur et à mesure que B augmente, la
contrainte 03 croît et la déformation correspondante
Pour chacun de ces trois cas, nous présentons (fig. 8, e3 passe de valeurs négatives (B:0.15), à des valeurs
9, 10) une courbe effort-déformation : or 62 - f (er), faiblement positives (B - 0.50), puis nettement posi-
les variations de f indice des vides : e- et les deux tives (B I et e3 : sr).
courbes de variations des déformations latérales : -
92gt t3.
2.2. Ghemins en déformations planes
La grandeur de f incrément de sollicitation A t, choisi
pour f intégration numérique était égal à : 0.05 o/o. Les autres chemins suivis paî Lade et Duncan sur
Toutes les courbes présentées ont été directement tra- leur <( vrai )> triaxial sont constitués par les chemins en
cées par ordinateur. déformation plane, définis ci-après :

Commentons rapidement les résultats. direction 1 : écrasement


q- 6z(doN /cm2)
61- Gz (doN tcmz)

0Js

0,6 5

0,5 5

e,(o/o)

B = 0,1 5
eg= 0r5 6 0
-5

-5
B : 0,50
êo= 0r561

ez ,ea (o/o )

Fig. 8. chemin en contraintes planes avec B 0,15 sur Fig. 9.


Ie sable dense. comparaison théorie-expérience. -
chemin en contraintes planes avec B - 0,50 sur
le sable- 'dense.

-6)(doN/cm2)
- t
| l- -,ln-D-Ç

direction 2 : contrainte constante i 6z: 0.6 daN/cm2


directionS: déformation plane i r: 0.
-
Nous présentons, sur la figure !1, les points expéii-
mentaux comparés aux courbes théoriques dans' les
deux cas du sable dense et lâche.- Nous avons étudié les
deux courbes effort-déformation (dans les àirections 1
et 5)' une courbe de variation des déformations latérales
dans la dire ction 2 de contrainte plane et È; variations
de I'indice des vides e.
disparition du <( pic
"}.*,ulquons.la relative à la direction 3 de défun
ettort-déformation
mation plane. I,'angle de frottement de pic que I'on
-2 définit de manièrJ classi-que en déformatioâ pfu"
(c'est-à-dire celui relatif à lâ direction I d'écrasement),
-3 déduit de la courbe théorique, est en bonne concor
dance avec l'expérience. Lei valeurs des déformatiorrs
sont aussi satisfaisantes.

Fie. 10. chemin en contraintes planes avec B _ l0 sur


le sable lâche.
G\-%,63-62(doN/cm2)
9.:!z lz:ezldo N {cm2)

ni\ \ ê0 = 0,570

À \
\
I \ B0= 0,.788

I -"6 l
(, f
/"
/o
p
e2(%) 2 3 l. 5 6 7 I I €,2(/.) c, (%)
l_ï'
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0 -l

1 \ tl _L

-2 \ -3
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br -t,
-l- \ ,/ -5
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-o.P
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\
\,2
\
./
-/

u *6

-7
_B
-7
I o,s s'
Fg

Fig. 11. Chemin en déformations planes dans la dlrection 3 et en contralntes planes dans la dlrectlon 2 dans
le cas du- sable à forte et faible densités.

3. OUELOUES CALCULS AUX LIMITES UTILISANT LA LOI INCREMENTALE


EFFECTUES PAR LA METHODE DES ELEMENTS FINIS

3.1 . lntroduetion et hypothèses loi, ensuite nous exposerons celles qui portent sur les
problèmes traités.
Nous présentons ci-dessous des résultats obtenus en
-
utilisant la loi incrémentale que nous venons de a) Hypothèses simplificatrices faites sur la loi
décrire. Pour résoudre ces problèmes aux limites nous Nous avons supposé
-
que la matrice M, représe!-
utilisons la méthode des éléments finis. Nous n'en tatrice de la loi rhéologique incrémentale, était
ferons pas une présentation détaillée, et nqus renvoyolns symétrique.
le lecteïr aux ouvrages spécialisés (Zienkiewicz lzf). . Au niveau des données, les courbes effort-défor-
Cepend ant,la loi utilisée liant f incrément de contrainte mation sur chemins triaxiaux classiques, nécessaires
à fincrément de déformation, et cette loi dépendant du à Ia détermination des paramètres, sont simplifiées :
chemin de sollicitation suivi antétieurement pour cha- on le suppose être sans k pic )>. Cette approximation
quê point, il est nécessaire d'effectuer le calcul pas .à fait que les pics sont
est relatlvement justifiée du
pur, c'est-à-dire en imposant des incréments de relativement peu marqués pour le matériau de
conditions aux limites . Schneebeli.
Les calculs que nous présentons sont des simulations Enfin, nous avons fait l'hypothèse que les axes
numériques de modèles de laboratoire constitués de d'orthotropie de la loi incrémentale étaient confon-
petits rôuleaux (matêriau de Schneebeli t13l ). L".t pro- dus avec les 'directions principales de déformation
blèmes sont donc naturellement plans. Les expériences totale (c'est-à-dire prise par rapport à t'état de
correspondantes ont été Éalisées par Pioline U41 . réf.&ence).
Avant de présenter les résultats de nos calculs nous b) Hypothèses simplificatrices relatives aux problèmes
voudrions dégager les hypothèses simplificatrices que traités
nous avons utilisées et qui en limitent la validité. Ces
hypothèses sont de deux natures différentes. En prepigr Les problèmes que nous traitons seront supposés
[êil, nous examinerons les hypothèses relatives à la tels què, pour tout point du massif considété, d'une

12
_ Remarquons que F peut être interprété comme
l'inverse d'un coèfficient de sécurité lbcal et guo,
à cause de f initialisation , àlJ début de tous nos pro-
blèmes F
- 0estenatteint,
de plasticité
tout point. D'autre part si le pâlier
F : 1,; Ia croisiance de F-nous
donnera latendance à la plasticité.
Sur la figure 12 nous avons tracé, d'une part dans
le plan des contraintes principales, d'autre part dans
le plan de Mohr, les couibes engendrées par les points
ayant des valeurs données de F.

3.3. La sirnulation d'un essai triaxial


parfaitement f retté en tête et en pied
Nous avons simulé un essai triaxial fretté de 20 cm
de haut sur 10 cm de large. on a négligé la pesanteur.
En
-conséquence, nous
,n'avons etudie q.r. le quart de
l'échantillon, divisé en cinquante éléments (ioixante
six noeuds) égaux. Tous les points sont supposés avoir
un même état initial isotrope à 0.1 bar. on a supposé
un frottement parfait entie la tête (et le piedi de
61 / 63-1 I'appareil et 1'échantillon.
tq2{n*0)-1 Le calcul a été fait en quinze incréments égaux
L2 correspondant chacun à une déformation moyenne
de 1 X 10-3.
\oP.
ç, La figure 13 représente la courbe contrainte
ri
0.,6
(moyenne)-déformation (totale, c'est-à-dire calculée
paftir du déplacement de la tête), et les variations
à
UrJ
d'indice des vides en tête (moyenne sur les cinq points)
o,,l.
et au centre de l'échantillon (moyenne).
0,3
U'É on retrouve sur la figure 1,4 l'évolution de la distri-
bution de l'indice des vides dans l'échantillon , âu cours
oJ du temps. signalons qu'il manque sur la figure 14 les
isovaleurs 0.230 et 0.231.
La figure 15 nous permet de voir l'apparition de la
Fig. 12. Interprétation du coefficient F. << zone plastique >>. On peut remarquer que les zones
proches de la tête de l'échantillon sont loin de la plasti-
cité.
part les déformations et les rotations totales sont
supposées petites , d'antre part il n'y a pas de chan-
gernent de sens de la sollicitation locale. (En d'autres
termes au cours de l'évolution du problèffie, aucun
point ne change de zone tensorielle.) A f issue d'un e

calcul donné on peut vérifier que ces deux hypo-


thèses sont vérifiées ou non. Elles restreignent bien
entendu le champ des problèmes que l'on peut ftaiter
actuellement. 0J25
$ Enfin, rappelons que la loi est nécessairement
intégrée à partir de l'état de référence du matériau.
Il convient donc de faire une hypothèse relative au 0] 20
chemin suivi par tout point du massif depuis l'état
de référence jusqu'à l'état initial du problème. Dans
tous les problèmes que nous présentons nous avons
supposé, pour chaque point du massif, eue ce
chemin d'initialisation était isotrope, ce qui a 01215 vARiarioN DE /ir'r orcr DES viors
comme conséquence que le Ko initial est égal à t. 'o
daN/cm:z
3.2. Présentation des résultats 012
I1 nous a paru significatif de tracer l'évolution dans
le temps de la variation dans l'espace du coefficient F.
or/os-
F- tg2 (n/4 + alD
1

ol est la contrainte principale majeure,-I o, la contrainte


principale mineure, O I'angle de frottement interne de
palier O : 22o 5. Pour cela nous avons ttacé, pour
des états successifs du massif de sol variant de I'état COURBE EFFORT- DEFORMATION
initial à l'état final du problème, les cartes d'isovaleurs
de F. Fig. 13. Essai triaxial fretté.

13
't
o,221
I

e - o,syo e- o,7yo

I
I

i
I

I o,zzo

|,o,221
>o,221

W
I o;,zzz
La
1O,222
'o,223
lo,zz+
1O,224.
bvr--
\ io,225
I 1o,226
I o.225
o.2 fo,zz-l
io,22B
..o,229
'-o,225 !a,227
; o,228 I

g- 1,1 yo
_rL

I e( o,21g No,z2o< e ( o,z2'tEl o,222<e< o,z2s

S o,224{e <o,rruFl 0,226( e ( o,rrrE, 0,228<. e

Fig. 14. Triaxial fretté, évolution de I'indice des vides.


-

'14
ft/a + v/") ,41 t ap uoltnlo^? 'sI '3I.{
I _ ,p /rs -
- 'glla,rJ IeIXEIJI
-

s'o < 1..'om8'o < lco'0ffi/lo< :<e'o m 6'0 <I f

Yo6'O - 3

Yo L'O -- ? Yog'O - ? Yo t'O

z'0 -'. 4:0


! tl !
. ...' I " t

ô'o I
9'0 ,

g'0 |
9'0
>) |

v'a v'o I

Ê'0 |
Malheureusement, il n'y a pas eu d'expérience CqLcuLs éLostiques
correspondant à nos calculs (il y a de gros problèmes ovec moduLe initioL en
expérimentaux, tels que 7a mise en place, pour obtenir
une bonne homog énéité initiale et des mesures fines
de f indice des vides). Soulignons, néanmoins que l'on
retrouve qualitativement les résultats obtenus par'Wack
t15l et Terciez t16l sur des triaxiaux de sables, qui
illustrent comme le calcul la très grande hétérogénéité
des échantillons.

3,4. Enfoncement dnun modèle de fondation


rigide et rugueux
3 ..'.:

3.41. Définition et position du problème f,',,,'.,,".ii:.'.ai.'.r. .t ::1


2 f.:'':.,r,. .',;':...: ,'t , ''-:. I1'.,::'.,,;'
j':.,;;::.',:..-.:. i. : :i.,':: i..i;r
I
Nous avons effectué un calcul simulant l'enfoncement I
tttt,':.t, :..,;.';i,'' ':'r';;'
d'une plaque, rigide et rugueuse, dans un massif de i.,;,,,t,,i:.;1i,.,.i :,,:..i;, :..r:.

petits rouleaux (matériau de Schneebeli). Grâce à la i..rl :.,i:;,,, ;lt::rr::i':;:.,:.1:.' Tossement


en rnm
symétrie du problèffie, le calcul ne porte que sur la
moitié du massif . La géométrie et le maillage sont
représentés sur ,la figure 16. Le massif a 80 cm de pro-
fondeur sur I m de demilargeur. L'essai est effectué Fig.
-17. Enfoncement de plaque de 20 cm : comparaison
des courbes .< force-enfoncement > calculée et mesurée.
avec une plaque de 10 cm de demi-largeur.

0r10 m 3.42. Résultats


La figure Ii présente les résultats qui nous semblent
les plus importants : la comparaison de nos calculs
avec les expériences de Pioline [6] . Nous avons placé
sur cette figure, d'une part la force portante maxim'ale
théorique (plasticité parfaite) pour un enfoncement
nul, correspondant à l'angtre de palier O - 22" 5
puisque notre'" calcul est fait sans pic, et d'autre part
E
les résultats de calculs élastiques faits en prenant
(:) comme module d'Young la pente initiale des courbes
æ
O triaxiales classiques pour trois pressions latérales. Ces
pressions latéralès étant égales aùx contraintes verticales
dues au poids des terres situées au-dessus des trois
points '/-., 2 et 3 notés sur la figure.
La coïncidence entre le calcul et l'expérience se
révèle être relativement bonne puisqu'au terme du
calcul, il corresporid environ aux deux tiers de la force
Br _l C portante théorique.
. Cepend ant, les résultats des calculs sont systéma-
Fig. 16. Enfoncement de plaque de 20 cm : maillage et
géométrie. tiquement inférieurs aux mesures. Nous pensons qu'il,
y a deux raisons à cela : en premier lieu, le calcul
néglige l'existence du u pic ,t; ensuite le calcul, consi-
dérant confondues toutes les géométries successives
En conséquence, les conditions aux limites sont les du massif, ro peut tenir compte du fait que l'enfon-
suivantes : sur AB, l'axe de symétrie, déplacement hori- cement de La plaque fait intervenir un terme de sur-
zontal, nul, contrainte tangentielle nulle ; sur BC et charge (voir calcul classique des forces portantes de
CD déplacements nuls ; sur DE pression nulle ; enfin fondations, Terzaghi [18]). Si, par exemple, on calcule
sur AB (la demi-plaque), le déplacement horizontal est ce terme de surcharge pour un enfoncement de 3 rrrn,
supposé nul et tous les déplacements verticaux égaux on voit qu'il est égal à environ la moitié de la différence
(à w). entre calcul et expérience. Ceci explique d'ailleurs que
tr,e maillage, qui comporte cent vingt éléments quadri- I'erreur grandisse- avec le tassement.
latéraux (cent quarante-quatre noeuds), est réalisé par La figure 18 représente l'évolution des contraintes
un programme de maillage automatique basé sur la normales sous la plaque. On peut remarquer que l'on
théorie des transformations conformes, décrit dans retrouve pour les grands enfoncements, I'allure des
Chambon U7l, qui permet une description plus fine courbes données par les mesures de Turpain t 191 et
au voisinage de la plaque. les calculs de Stutz t20l en plasticité parfaite. D'autre
Chaque point du massif est initialisé à I'état iso- patt, notons que la contrainte n'est pas rigoureusement
trope correspondant à sa contrainte < hydrostatique >>. nulle au bord, bien que l'on ait pris soin de prendre
' Le problème a êté résolu en dix incréments d'enfon- les premiers incréments petits. On retrouve au milieu
cement variant en progression arithmétique, de façon
de l'évolution, une courbe avec un léger ( creux )> de
qu'en aucun point, l'état de contrainte ne sorte de la
la contrainte au centre de la plaque .
surface limite. L'idêal serait de moduler I'incrément La figure 19 représente l'évolution de la rêpartition
en fonction de la variation des termes de la matrice de dans l'espace de F. On peut y voir l'entrée progressive
la loi incrémentale. L'enfoncement total a étê de 3 mm. du sol en plasticité au droit du bord de la fondation.

16
ûn doN /cm2
3.5. Translation d'un écran vertical
vers I'extérieur d'un massif
W=3mm
3.51 . Définition et positian d,u problème
La géométrie et le maillage sont représentés sur la
figure 20. Le massif mesure 92.5 cm de hauteur, et
Fie. 18. Enfoncement 135 cm de largeur; l'écran AB fait 70 cm de hauteur
de plaque de 20 cm : évo- et il est supposé parfaitement rugueux. Les conditions
lution de Ia contrainte aux limites sont les suivantes : les déplacements sur
normale sous la plaque. BDCE sont nuls ; La contrainte sur EA est nulle ; sur
AB, les déplacements verticaux sont nuls et les dépla-
cements horizontaux égaux (à Ax)
Le maillage qui comporte cent vingt éléments (cent
quarante-trois noeuds) a été réalisé par le même pro-
gramme que précédemment ; le but recherché était
d'avoir des mailles petites le long de L'écran.
0,5 5
L'initialisation est identique à celle des problèmes
précédents.
0,3 3 La translation de l'é$an'(2 mm) est divisée en dix
incréments variant en progression arithmétique pour
les mêmes raisons que dans le cas des essais de plaque.
Avant d'examiner les résultats, il faut noter que les
conditions de l'expérience correspondante ne sont pas

A
A A
o,2

0,1 o,4 0,8

0,3 o,7

0,6
o,2
0,5

o,4

0,3

W - 0,06 mm I
W - 0,33 mm
I

z1 zt

0,6
0,8
0,5
o,7
o,4
0,6
0,3 0,5

o,4l
o,2 I

0,3

0r1

z. z
0,1
v

I F :> o,e ffio,e>F > o,Bffi o,B> F > o,7


ffi0,7>F >o.u FIJ[0,6>F > o,bt] o,s>F

Fie. 19. - Enfoncernent de plaque de 20 cm : évolution de F -


w ct/ ot'
-
|

17
E
o
Fig. 20. - Translation hori-
zontale d'un écran vertical
\o
.o
vers I'extérieur d'un massif : LO
N)
maillage et géométrie. rjl
3

tout à fait les mêmes que celles du calcul. 'Le massif T


expérimental avait un prolongement au niveau de BC. 0,01 0,0 2 0,03
En conséquence, les déplacements le long de BC rda N/cm2
n'étaient pas nuls. La différence entre calcul. et sxp.e-
rience sera d'autant plus faible que l'on s'éloignera du
point B, base du mur.

3.52. Résultats
RésuLtots
Les figures 2l et 22 présentent les comparaisons coLcuLés
entre contraintes (respectivement normales et tangen-. ,.À.x=2mm Ax =1115mm
tielles, calculées et mesurées. Les états ne sont pas 0r5
.iilentiques,Ja miç,ë" en..place,donnant un Ko très différent o x
de la valeur 1 qulirrrplique I'initialisation isotrope du / ox
x o

calcul. Aussi avons nous fait porter La comparaison


=2 mm
sur des valeurs correspondant à des translations déjà .B Points,expêrimentoux f:+"
(+Ax ='ï mrn
importantes, l'état initial se trouvant alors en quelque Z m
sorte < effacé > par l'histoire subie par le matériau.
horizontale d'un écran vertical vers
Fie. 22.
- Translation
I'extérieur d'un massif : comparaison des contraintes tan-
0,0 5
gentielles sur l'écran, calculées et mesurées.
or.idaN/cm2

< plastiques >>, l'une au voisinage de la singulaûté


(le point B pied de l'écran) I'autre le long de cet écran
et partant du haut du massif . L'état du massif pour
L,x : 1.688 rnffi, semble conduire à une rupture avec
- ligne de discontinuité partant de la base de
une seule
l'éqan.
0r5
3.6. Translation d'un écran vertical
vers I'intérieur d'un massif
B

Z
3.61 . Définition et position du problème
(m) La géométrie et le maillage sont représentés sur Ia
figure 24. Le massif mesure 60 cm de haut sur 135 cm
Fig. 2I.
- Translation horizontale d'un écran vertical vers de large, l'éqan AB a une hauteur de 36 cm et il est
I'extérieur d'un massif : cornparaison des contraintes nor- suppos é
' parfaitement rugueux. Les conditions aux
males sur l'écran, calculées et mesurées. limites sont les suivantes : les déplacements sur BCDE
sont nuls ; Ia contrainte sur EA èst nulle ; sur AB les
Pour les valeurs de translation considérées, la con-
déplacements verticaux sont nuls et les déplacements
horizontaux égaux (à Âx)
cordance est bonne, pour les contraintes normales
colrlme pour les contraintes tangentielles, sur les deux Le maillage comporte cent huit éléments (130 noeuds)
tiers supérieurs de l'écran Pour le bas, la divergence et est réalisé par le même programme de maillage, afin
s'explique par la remarque finale du paragraphe 3.51. que l'on ait de petites mailles le long de I'écran.
I"a figure 23 montre l'évolution de F dans le massif L'initialisation est identique à celle des problèmes
au eours de la tnanslation. On voit naître deux zones précédents. Comme pour la trsrÀslation vers l'urtérieur

1B
A" _ 0,306 mm

IF
ffi0,7) p

6r/cE-
Fig. 23. - Translation horizontale d'un écran vertical vers I'extérieur d'un massif : évolution de F -
w 1

E
LO
co
c,

Fie. 24. Translation horizon-


tale d'un écran vertical vers I'in-
térieur d'un massif : maillage et
géométrie.
r daN/cm2
en daN/cm2
\)...--\
\ \_. -- RêsuLtots
\. coLcuLés

\. A x=10 mm o
\ R ésuLtots
co Lc uLés

:. isotion Ax=4,9mm
-rflnitioL
\. r.Etat - f du
,
| coLcuL
\initioL .:.
"(*narimentor--..
x Àx =10mm
Z (m)
. \
Points ex pêrimento u -
[oAx=Smrn \ o Âx - 5mm
t; i _ =10'*m
Fig. 25.
- Translation horizontale d'un écran vertical vers Fig. 26. Translation horizontale d'un écran vertical vers
I'intérieur d'un massif : comparaison des contraintes nor- - d'un massif : comparaison des contraintes tan-
I'intérieur
males sur l'écran calculées et mesurées. gentielles sur l'écran, calculées et mesurées.

du massif, les conditions aux limites sur BC sont 3.62. Résultats


sûrement différentes des véritables conditions de I'expé-
rience pour laquelle le massif se prolongeait de I'autre Les figures 25 et 26 présentent la comparaison entre
côté de l'éqan, âu niveau de BC. contraintes (respectivement normales et tangentielles)
La translation de l'écran ( 1 cm) est divisée en dix calculées et mesurées. Comme pour le calcul ptêcé,dent,
incréments variant en progression arithmétique. les états initiaux étant différents, nous avons fait porter

o,1

-B
o,3

f F>o,e mmo,e>F>0,8ffi0,8>F> o,7

FFFlo,r> F > 0,6 ffi 0,6 >F> o,b I--l o,b > F

Fig.27.
- Translatlon horlzontale d'un écran vertical vers I'intérieur d'rn masslf: évolution de F =
w 6r/ os-1

20
la comparaison sur des valeurs correspondant à des à celle qui prennent naissance sur le bord d'une fon-
translations relativement grandes. dation superficielle.
Comme dans le cas précédent, la concordance est L'état final du massif semble suggérer une rupture
bonne pour les deux tiers supérieurs de l'éqan et pour avec deux lignes de discontinuité dans le massif, l'une
les contraintes normales. Par contre, les contraintes paftant du bas de l'écran et I'autre du haut, ce qui
tangentielles calculées et mesurées, diffèrent sensi- diffère notablement du cas précédent. A ce propos,- il
blement, bien que l'ordre de grandeur soit respecté. convient de remarquer que nous retrouvons qualita-
La figure 27 montre l'évolution de F dans le massif tivement, tant en poussée qu'en butée, les résultats
au cours de la translation. On voit naître deux zones expérimentaux obtenus sur la station de poussée-butée
< plastiques >> de façon un peu analogue (bien que
en vraie grandeur de St-Rémy-1ès-Chevreuse (CEBTP).
dissymétriques sans doute à cause de la pesanteur)

4. GONGLUSION

Nous voudrions, pour terminer, résumer les catacté- différents : résultats d'autant plus satisfaisants que les
ristiques essentielles de notre étude ainsi que les résul- paramètres utilisés pour le calcul sont dans tous les
tats que l'on peut en attendre dans l'avenir. cas déterminés à partir de quelques essais triaxiaux.
La loi incrémentale que nous proposons est tridimen- Bien sûr, les calculs ne portent que sur des expériences
sionnelle ; elle permet de décrire de manière continue de laboratoire mais nous voudrions poursuivre cette
le comportement d'un sable, depuis les plus faibles confrontation sur des cas réels très bien instrumentés
déformations, quasi-élastiques, jusqu'aux plus grandes, at, pour lesquels, les hypothèses de calcul (calcul plan
atteintes en plasticité parfaite. Elle est valable en
par exemple) sont assez bien satisfaites, de façon à ne
<( charge pas induire d'erreur qui ne serait due ni à Ia loi ni
si les sollicitations ne sont pas monotones) et rend à la méthode de calcul.
compte du caractère irré.versible des déformations d'un Dans un avenir proche, nous serons en mesure
matériau pulvérulent. L'influence cle l'histoire anté- d'élargir le champ des problèmes traités, par la prise
rieure du matériau (chemin de sollicitation suivi anté- en compte dans les calculs de conditions aux limites
rieurement) est prise en compte. A I'heure actuelle, elle plus réalistes (frottement sol-structure par exemple avec
ne prend pas en compte l'effet du temps mais l'adjonc- loi de Coulomb).
tion d'un terme visqueux est en cours (il ne pose
d'ailleurs que peu de problèmes théoriques nouveaux). Dans un avenir plus lointain, nous pensons que cette
Par contre, nous ne pouvons pas décrire le compor- loi, intégrée dans des programmes basés sur la méthode
tement du sol sous sollicitation dynamiquq sans un des éléments finis et éqite sous sa forme générale
développement important. (matrice non symétrique, possi-bilités,,de,sollicitations
Sous sa forme simplif iée, intégrée dans des pro- non monotones), devrait permettre de joindre en un :

grammes de calcul numérique basé sur la méthode


-des même calcul les déterminations du tassement et de
. la force portante, même dans le cas de cycles de
éléments finis, elle permet de retrouver avec une bonne
précision les résultats expérimentaux de problèmes très <( charge ;
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crémentale des milieux pulvérulents ),
Congrès déformation plastique des sols |r, Thèse de
Français de Mécanique, Toulouse (1975). doctorat de spécialité, Grenoble ( 1961).

22
comportement mécanique des sols
injectés aux produits chimiques
par

P. Luong
Ingénieur ENPC
Docteur ès Sciences
Laboratoire de Mécanique des Solides
de l'Ecole Polytechnique

M. Gandais
Ingénieur AM
MS Mécanique des Sols (Berkel.y)
Laboratoire d'Essais et Mesures
de la Société SIF-Bachy
et

P. Allemand
Ingénieur ICPI
Division Chimie fine
de la Société 'Rhône-Poulenc

COMPORTEMENIT MEGANIQUE DES SOIS MEGHANIGAL BEHAVIOUR OF GROUTED SOILS


INJEGTES AUX PRODUITS GHIMIQUES WITH CHEMICAL PRODUCTS
Le com,portement mécan ique d'u n sab le f in The mechanical performance of a fine sand
consolidé par injection de gels de silicates ou de consolidated by silicate gels or acrylamide resins
résines acrylamides est étudié à partir d'essais grouting is studied through tests including: the
comprenant: la com,pression simple avec vitesses simple compression with cbntrolled rates of defor-
de déformation ou de charge contrôlées, la rela- mation or of load, relaxation, creep or creep as
xation, le fluage et le fluage sous effet de an effect of punching.
poinçonnement. e
The mechanical strength is linked to the time
La résistance mécanique est liée au facteur factor which intervenes in the manner of appli-
temps qui intervient dans le mode de mise sous cation of stress and in the duration of applicaiion
contraintes et dans la durée d'application des of stresses.
contraintes
The amplitude and the variation in time of the
et la variation dans Ie temps de la
L'am'plitude mechanical strength are closely linked to the
résistance mécanique sont étroitement liées au internal batching of the differeni constituents of
dosage interne des différents constituants des the products injected.
produ its injectés.
The concepts make it possible to improve and
Ces notions permettent d'améliorer et de rendre to.give reliability to the choice of the products
sûr le choix des produits à injecter suivant que le to be grouted, depending on whether the tieatmeirt
traitement envisagé a un caractère provisoire ou considered has a provisional or a final character.
déf in itif .

25
Comité Français de Mécanique des Sols
lnstitut technique des Bâtiments et des Travaux Publics

26
comportement mécanique des sols iniectés
aux produits chimiques
par P. LUONG, M. GANDAIS et P. ALLEMAND

Allncution du Présid.ent BOUGARD

Tout d'abord, ie voudrais erccuser M. Lupmc, qui devait présider cette conférence. Effectivernent,
iI a été appelê sous d'autres cieux pour discuter avec d'éventuels clients, ce qui est assez o,riginal pour
un maître d'æuvre, et c'est la raison pour laquelle je suis ici.
Vous savez que M. Lurrlc est directeur des Truvaux Neuls de la RATP, et Ptésident de
I'Associqtion Française des Travaux en Souterrain. Il était donc désigné à double titre pour présider cette
séance.

La conlérence qui va vous être présentée porte sur le comportement mécanique des sols traités
au moyen d'iniections de produits chimiques. C'est en fait le résultat actuel de recherches originales
et d'essais qui ont été menés par les trois ieunes ingénieurs qui sont ici : M. Luonc qui va laire I'exposé,
M. Glxpers et M. AnBulND.
Comme vous allez le voir, la qualité de ces travaux ne pouvait être qu'excellente si I'on en juge
d'après les rélérences de ces trois ingénieurs.
M. LuoNc est ingénieur civil des Ponts et Chaussées. Il est entré en 1962 au Laboratoire de
mécanique des solides à I'Ecole Polytechnique, il est devenu Docteur ès Sciences en 1965 et il est
maître de conlérences à I'ENCREF.
M. Gnluers est ingénieur des Arts et Métiers. Il
est alté à I'Université de Berkeley pour laire
ttn
-<<-
mcrster ol sciences >> en mécanique
des sols. Depuis, il est entré à la Société Bachy où il dirige
le laboratoire < essais-mesures >> et où iI a mis au point des gels de silice avec réactil organique et des
résines.

'et Il
Enfin, M. Anerulun est un qncien élève de I'Institut de chimie physique industriel de Lyon.
est renfié à la Société Progil en 1968. Depuis, il y a eu le groupement avec Rhône-Poulenc il a
été rattaché à la division chimie fine où il travaille sur les produits chimiques destinés au génie civil
et aux travqux publics.
M. Luoxc va parler eu nom des trois et MM. AlreueNo et GANDATs répondront à vos questions
^.
àla fin de I'exposé.

EXPOSE DE P. LUONG, M. GANDAIS, P. ALLEMAND

toire de Mécanique des Solides de l'Esole polytech-


Cette étude présente un résumé des résultats expéri- nique. Le sujet_ en est le comportement mécanique des
mentaux d'une recherche coordonnée entre les Sociétés terrains granulaires fins à- très fins, traitês par
SIF-Bachy et Rhône-Poulenc et effectuée au Labora- injections de produits chimiques.

1. TEGHNIQUE DE L'INJECTION DES SOLS GRANULAIRES FINS

1.1 . Principe général L'effet de consolidation par injection d'un sol


granulaire s'obtient en remplissant les vides du milieu
La consûruction, la modification ou l'entretien à l'aide d'un coulis qui, fluide au moment de sa mise
d'ouvrages de génie civil nécessite souvent une en place, va être le siège d'une réaction chimique
amélioration des caractéristiques des sols. conduisant à sa rigidificatiôn. Le coulis est mis en plâce
Cette amélioration, dans la plupart des cas, porte pression, à partir de forages, et après rigidificàtion,
sur les points suivants : illgus
se présente comme une matrice quf noie àt solidarise
1) réduôtion de Ia perméabilité (étanchement) ; les grains de la formation ftartée. Les squelettes
2) amélioration de la résistance mécanique (consoli- granulaires concernés sont constitués généralement par
dation). des alluvions sablo-graveleuses, des sables ou des sa6les
Ces buts différents n'impliquent pas forcément silteux qui présentent une perméabilité d'interstice de
des-traitements spécifiques séparés at, bien souvent, les 10-4 m/s à 10-6 m/s. I1 est donc demandé au coulis
sols feront l'objet d'un traitement simultané lors d'une de conférer, à l'ensemble matrice-squelette, des caracté-
même opération d'injection. Cependant, l'étude réalisée ristique géotechniques sur lesquelles le projeteur pourra
ici porte uniquement sur le problème plus délicat de la compter. Ceç caractéristiques vont conditionner le
consolidation. traitement.

27
1.2. Gonditions de traiternent tcrrains fins . La gamme des temps de prise la plus
couramment utilisée s'étale d'une quarantaine à une
L.zL. Critère d,e qualité centaine de minutes.
La qualité du traitement à réaliser entraîne, pour le c) la résistance mécanique escomptée
spécialiste en injection, la définition des moyens Ce point n'est évidemment qu'un rappel du critère
matqçiels et techniques à utiliser mais surtout le choix de qualité retenu dans la pratique courante.
du oir des produits à mettre en oeuvre. Cette qualité de
'traitement est caractérisée de façon courante par le d) le compromis économie çfficacité commodité
critère de la résistance à la compression simple. En d'emploi , .

effet, les praticiens de f injection ont eu besoin, très Les produits d'injection retenus doivent enfin
tôt, d'un critère pour établfu une classification des permettre de résoudre les différents problèmes
divers produits ufilisables et, par application de la d'injection de façon satisfaisante et dans les meil-
résistanCe des matériaux classique, le choix s'est porté leures conditions de sécurité, pour un coût acceptable
sur la valeur de Ia résistance à la compression simple compte tenu des résultats attendus.
d'échantillons de sable consolidé par le produit
d'injection considéré. Ce critère est entré suffisamment 1.222. Natttre des produits
dans la pratique courante pour gue, d'une part on le L'examen des quatre paramètres précêdents conduit
retrouve comme élément principal dans les spécifica- à une constatation : il n'existe qu'un nombre restreint
tions techniques fixées par certains maîtres d'ouvrages, de familles de produits susceptibles de les satisfaire et
et d'autre part pour que de nombreux projeteurs. d'être compatibles avec la plupart des terrains
I'utilisent pour tenter de justifier les calculs de stabilité rencontrés.
des ouvrages. f,a première famille , et Ia plus largement utilisée
Malheureusement, on constate que la résistance à la dans le monde, est celle des gels à base de silicates de
compression simple R" des sols traités avec des produits soude. Elle a été retenue pour cette étude.
d'injection d'utilisation courante, dépend du facteur La deuxième famille importante est celle des résines
temps d'une façon très significative. Quelques rares
'Warner et organiques en phase aqueuse. Parmi celles-ci, les résines
publications telles que celles de l. de acrylamides sont les plus couramment utilisées dans la
Ch. Kutzner ont commencé à porter ce phénomène à pratique des injections. Elles ont été incluses également
la connaissance générale. I1 fallait donc poursuivre et dans èette étudê.
essayer d'aller plus loin pour se rendre compte que le
critère R" utilisé habituellement est une fonction qui Les deux types de produits étudiés comportent
dépend de façon importante de la durée cle mise sous chacun plusieurs constituants dont les dosages sont
coàtrainte ; il en ressort que le critère R" ne peut plus variables et précisés par le spécialiste
-du en iniection en
être considéré comme le seul paramètre à prendre' en fonction du âegré de^ gualité traitement â réaliser.
compte dans le calcul des ouvrages. Le contenu de Ces dosages sont définis par des valeurs attribuées à
l'expérimentation présentée ci-après a donc été l'étude différents paramètres caractéristiques des compositions.
de f influence du facteur temps dans le comporternent a) Gels de silicate
mécanique d'un sol fin injecté, sous diverses conditions
de charges et de déformations, afin de perrnettre la Les paramètres retenus pour caractériser la
définition des meilleures conditions d'emploi des coulis composition d'un gel par unité de voluffie, sont :

utilisés. pgids d9 ré?cÉif


la teneur en réactif : 0( -
volume de srlrcate
L.22. Choix des produits
volume d'eau
1.22'!,. Conditions générales la dilution du silicate : 0
volume de silicate
S'agissant de traiter des matériaux fins à très fins, le le taux de neutralisation : N o/o
spécialiste de f injection va se trouver confronté à la
tâche délicate de choisir le ou les produits qui lui L'utilisation du taux de neutralisation N o/o, qui
permettront de réaliser le traitement de consolidation est lié de façon linéaire à la valeur de q. pour un
de façon satisfaisante. I1 va, pour cela, tenir compte de Éactif. donné, nécessite un commentaire.
quatre critères principaux, communs à tous les tratte- I1 y a encore peu de temps, on pouvait constater
nrents par injection. La tâche se cornplique parfois par en laboratoire mais également sur chantier, que les
f intervention de paramètres secondaires propres à des gels de silicate avaient un comportement médiocre,
conditions d'environnernent très particulières (ternpéra- ou parfois franchement mauvais, lorsqu'ils étaient
trJîe, eaux à teneurs inhabituelles en produits néfastes imnnergés dans I'eau (travaux sous la nappe).était
11
pour les coulis, eaux en mouvement av voisinage cle donc très délicat de s'engager dans la réalisation cle
rabattements de nappes, etc"). Ces conditions qui travaux de consolidations à long terrne avec de tels
donnent aux travaux à réaliser la nature de cas produits. La situation est beaucoup plus claire
particuliers, n'entrent pas dans le cadre de cette étude. aujourd'hui.
T,g choix du produit est donc guidé par : De façon très schématique, rappelons qu'un sili-
a) la viscosité et son évolution cate de soude en solution acqueuse se transforme
en un gel, plus ou moins résistant, par rupture de
Cette viscosité devra être la plus faible possible et l'équilibre interne silice-soude. Cette rupture sbb-
pendant un laps de temps le plus long possible pour tient, dans le cas de l'utilisation de réactifs orga-
que f irnprégnation de matériaux très fins puisse se niques du type esters, par élimination d'une certaine
faire de façon hornogène d'une part, et dans des quantité de soude par neutralisation avec les acides
délais acceptables d'autre part. apportés par le réactif.
b) le ternps de prise Des études en laboratoire ont montré de façon
Celui-ci doit pouvoir être réglé à une durée indiscutable que la pêrénité des gels irnmergés dans
suffisamment longue pour, justement, laisser le l'eau était directement liée au taux de neutralisation.
temps à l'opérateur de procéder à f innprégnation des I1 n'y a pas encore très longteffips, la progression

28
des études était bloquée par l'absence de É,actif.s qui mise en æuvre ne constituent pas un paramètre
auraient permis d'atteindre des taux de neutralisation principal caractérisant la composition.
élevés tout en conservant des temps de prise suffi-
samment longs pour que de tels gels soient Deux facteurs principaux permettent de faire varier
utilisables.
la résistance mécanique apportée par ces résines.
Cette carence a été levée avec la venueo sur le Il s'agit de :

marché, des durcisseurs de la série 600, fabriqués 1) I'extrait sec pondéral de la solution au moment de
par la Société Rhône-Poulenc ; ces durcisseurs per- l'injection ; il est exprimé en ES o/o ;
mettent de préparer, de façon simple, des gels ayant 2) la teneur pondérale d'un rétiôulant supplémentaire
d'une part les temps de prise pràtiques voului, ot qui peut être additionné à la résine - âu moment
d'autre part au taux de neutralisation-souhaité, et ce de la fabrication ; elle est exprimée en TR o/o.
jusqu'à 100 o/o. De ce f.ait, il est devenu possible ces deux paramètres sont utilisés dans cette étude.
de mettre en æuvre des gels ayant une excellente
tenue dans l'eau. 11 semblait logique que cettâ stabi- un commentaire est nécessaire pour expliquer le
lité de nature chimique s'accompagne ï'une certaine choix de ce- type de_résine dans une étude^qui porte
sur les problèmes de consolidation ^elles
stabilité des propriétés mécaniquès. Pour cette raison, ; en efiet,
n'apportent, en ce qui concerne les critères utilisés
le taux de neutralisation N % fait partie des para-
mètres caractéristiques d'une compôsition quf ont jusqu'à présent (compression simple), que des résis-
été retenus dans cette étude. faibles. -
tances mécaniques assez
La raison de leur emploi est simple et trogique :
-d,àprès
remarquant que certains gels, très performants
b) Résines acrylamides
le test de compression simple, se dégradaient de fâçon
ces résines sont utilisées fréquemment, dans le considérable lorsque - les modalitéi de mise sôus
monde, pour résoudre des problèmes d'étanchement contraintes faisaient intervenir le facteur temps, on
par injections. Elles confèrent, une certaine résistance pouvait r. demander si
mécanique aux terrains traités. Elles se présentent . -ce typg de résine, bËn que
sous la forme de solutions aqueuses et lâ polymé- lejejé d'après le critère de qualité classique en raijon
de leur faible résistance à la compression, n'était fina-
risation se contrôle aisément par I'addition de lement pas plus intéressant et plus sû{ qus certains gels
catalyseurs au moment de l'utilisation. Les teneurs de silicate pour résoudre certains probldmes de conioli-
-
en cdtalyseurs, qui ne sont propres qu'à la phase de dations définitives.
2, METHODOLOGIE EXPER!MENTALE

2.1 . Matériaux et produits neutralisation N o/o tout en conservant un temps


de prise déterminé: suivant les dosages internés,
z.LL. Squelette gratùulaire les réactifs sont désignés par B, c et E dans cette
étude.
_ slagissant d'étudier les caractéristiques géotechniques Dosages des gels de silicate utilisés : ils sont au
de l'ensemble squelette-matrice tout en modifianf la nombre de douze et englobent la totalité des dosages
nature et les dosages de la matrice, il fallait que utilisés dans la_ pratique courante. Ces dosages sdnt
Ia partie granulaire conserve des caractéristiqùes visualisés sur la figure 1 ; ils présentent tous un
constantes pour tous les essais.
temps de prise de 45 mn à 20 "C.
Le choix s'est porté sur le sable utilisé le plus cou-
ramment dans les quelques laboratoires qui procèdent N%
à des études et recherches et dont l'utilisatiôn ést recom- 1. GeIs de silicate. Dosages
mandée par l'Association Française des Travaux en utilisés.
Souterrains (AFTES). Il s'agit du sable de Fontai-
nebleau commercialisé sous I'appellation MN i0. C'est 100
un sable fin, blanc, siliceux à grains très résistants et
anguleux. 90
Les caractéristiques de Ia répaftition granulomé-
trique sont :
dr* 0.35 mm duo
- -dro0.23 mm
- 0.14 mm do - 0.08 mm
Le coefficient de Hazenvaut environ , % :1.6
deo

2.12. Produits injectés constitutifs de la matrice


a) Gels de silicates
Silicate : silicate de soude de rapport pond&al :
Si 02/Na20 : 3.3
Densité : 1.33 (35 à 37" Baumé).
Réactifs : Durcisseurs de la série 600 (Rhône-
Poulenc). I

Il
s'agit de mélanges d'esters méthyliques et éthy- I

liques de diacides. Les dosages internes peuvent


être modifiés à volonté pour atteindre un taux de oitJtion du siticote
0,6 1,0

29
58,3 lt1:l Ve/Vs
un petit agitateur magnétique qui figure les malaxeurs
+ de reprise installés sur les chantiers.
I

I
Lorsqu'une colonne est saturée d'eau, 1'aspiration
ls de la pompe est branchée sur le réservoir de coulis.
I+' Le coulis est ainsi injecté à partir du bas, en repoussant
EIc
vlo
l= l'eau qui se trouve dans les interstices du sable (fig.3).
lo:;:
|
l'u
]^ Lorsque le coulis atteint le somtnet de Ia colonne,
l-
lc:
f injectiôn est arrëtée et les orifices d'entrée et de
ldr
l** -
soriie sont obturés. La pompe utilisée est à débit
variable, réglable en cours de fonctionnement et les
I

l=
l(u
lc I
pressions d'injection sont de 0.1, 0,2 ou 0.5 MPa.
is
.

I La saturation préalable à l'eau semble indispensable


I cat elle représente le mieux ce qui se passe lors des
3-i- traitements de terrain par injection. Les terrains p?t'
I

I
faitement secs n'existent pratiquement pas et tres coulis
entrent toujours en contact avec les grains des forma-
i

I tions traitées par I'intermédiaire de surfaces soit


humides, soit franchement noyées lors des traitements
sous nappe phréatique.

2.23. Eprouaettes pour essais


Les colonnes, obturées à leurs deux extrémités, sont
conservées ainsi pendant sept jours pour que -l9t
phénomènes de prise soienf siabilisés. L'ensemble
squelette-matrice sè trouve ainsi à l'abri de I'air et de
toute dessication ou drainage pendant cette période.
|uste avant de procéder à des essais, les colonnes
sont tronçonnées ef chacune fournit dix échantillons de
85 mm de hauteur et de 42 mm de diamètre.
Fig. 2. Résine acrylamide. Dosages utilisés.

2.3. Mode opératoire des essais effectués


b) Résine acrylamide
Les essais réalisés sont de divers types et se résument
Résine :
Résine acrylamide
-
en solution ?tuegrt
ainsi
commercialisée sous l'appellation Rocagil L295
:

(Rhône-Poulenc). a) essais de compression simple de deux types :


: Méthylènebisacrylamide (M.B.A.) de c avec vitesse de déformation contrôlée é cte i
Reticulant -
la même société. ' avec vitesse de charge contrôlée à - cte ;
Dosages utilisés : ils sont au nbmbre de dix et b) essais de relaxation ;
visualisés sur la figure 2. c) essai de fluage de longue durée sous charge statique ;
Les teneurs en catalyseurs ont été réglées pour que d) essai de poinçonnement.
tous ces coulis aient un temps de prise de 45 mn
à 20 "c. z.SL Essais de cornpression sirnple
a) Vitesse de déformation contrôlée
2.2. Préparation des éprouvettes pour essais
Ces essais sont réalisés sur une presse Instron (fig.
Les éprouvettes sont préparées p-2t injection des 4). Le déplacement du plateau dynamomètre est
coulis à i'intérieur de colônnès de sable préalablement contrôlé et permet de réaliser la condition
saturées d'eau. Les opérations se déroulent de la façon
suivante. ;-# /t-cte.
2.2L. Préparation' d,es colonrues b) Vitesse de charge contrôlée
Le sable est mis en place dans des tubes verticaux Ces essais sont réalisés sur une presse hydraulique
en P.V.C. de 1 m de longueur et de diamètre intérieur Mohr et Federhaff. Le déplacement du plateau est
Ai 42 mm. Le sable eit arcèté aux deux extrémités également contrôIé et permet de réaliser la condition
du -tube par des obturateurs auto-bloquants .qui .1e
permettent aucune expansion ou foisonnement du sable à-+ /t-cte.
lors des opérations ultérieures.
Dans les deux cas, Ia déformation transversale
La densité sèche en place du sable est de t .7 0 .
€z: a été mesurée par f intermédiaire d'une cein-
e3
ture équipée de jauges de déformation (fig. 5). Cette
2.22. Injection d,es colonnes ceinturè èst située sur la circonférence centrale de
Les colonnes de sable sont saturées d'eau par injec- l'éprouvette et maintenue par deux petits anneaux
tion d'eau à partir du bas à I'aide d'une petite pompe de- caoutchouc qui n'exercent pas d'effort significatif
à piston. sur l'éprouvette.
Les coulis sont préparés. par malaxage et, dans le Les déformations longitudinales el et transversales
cas de gels de silicut", maintenus en agitation lente pat €2 : e3 ont été enregistrées en fonction de l,a charge.
30
5. Mesure de Ia déformation
transversale.

Fie. 4. Presse d'essais à vitesse


de déplacement contrôlée.
Elles ont donc permis de suivre l'évolution ,de la 2) du point de vue expérimental, l'essai de relaxation
interdit I'utilisation, pour d'autres tâches, d'un ma-
variation relative de volume des éprouvettes + tériel important (presse) pendant un temps qui peut
au cours de la charge , at jusqu'à la rupture être très long.
AV
v -el +2 2.33. Essais de tluage
Ces essais sous charge statique ont été menés pour
AH de longues durées, jusqu'à trois mois.
el
- Ë e'st défini par le reccourcissernent relatif
L'éprouvette est soumise à une charSe constante o,1
à la hauteur de l'éprouvette at, dans un bâti de fluage et la déformation axiale el
A(2æR) est donnée par la moyenne des lectures sur trois
e2: est égal à l'allongement relatif de la
2

ffif comparateurs précis à


1
mm (fie.6).
circonférence dans la zoîe centrale de l'éprouvette. 100
Cette valeur est légèrement en excès si I'on tient Les éprouvettes sont protégées de Ia dessication par
compte de f influence des extrémités. une couche mince de paraffine.
2.32. Essais de relaxatùtn Essais de poinçonnement
Quelques essais de relaxation ont été réalisés pour Les essais de poinçonnement ont été réalisés pour
des charges correspondant en principe à 0.5 R. ; étudier l'influence d'une distribution non uniforme des
0.75 R" i 0.9 R", puis à la rupture complète. contraintes vis-à-vis du fluage de ces matériaux (fig. 7).
Pour ces essais, l'éprouvette est mise en charge avec Les échantillons, protégés également de Ia dessica-
une vitesse de déformation axiale é, fixée et constante, tion par une pellicule de paraffine, sont montés dans
jusqu'à une valeur fixée de Ia contrainte axiale o,1. des bâtis spéciaux. Dans ce cas, les éprouvettes ont
Le plateau de la presse est arcèté et l'évolution de o,1 une hauteur de 50 mm. Des charges fixées et cons-
est enregistrée en fonction du temps. tantes sont appliquées sur des poinçons dont les sec-
Seuls quelques essais ont été réalisés, dans le but tions de base sont de 0.5 cm2 et 1, cmz. L'enfoncement
de connaître les divers aspects du phénomène. Leur des poinçons est suivi dans le temps à l'aide de
nombre a êté volontairement limité pour deux raisons :
comparateurs précis mm.
1) le phénomène de relaxation n'intervient pratique- "" #
ment jamais dans les traiternents de consolidation
de terrains par injection ;

Fig. 6. Bâtis de fluage.


-

32
Fig. 7. Essais de poin-
çonnement sous charge
statique.

3. CONSTATATIONS EXPERIMENTATES SUR tES SABLES INJECTES AUX GEIS DE SILICATE

3.1. variation de volume au cours de la mise La série (fig: 8) a été réalisée aîec el
sous contrainte ^première
contrôlé allant de 2 .l0-Vs à l\-z/s. La dernière série
(tig. 9). s'est faite avec vitesse de charge o contrôlée
Les figures 8 et 9 montrent "r les résultats obtenus allant de 0.12 kPa/s à 180 kpa/s.
lors d'essais de compression simple réalisés sur des
éprouvettes injectées avec deux dosages de gels Il y est mis en évidence une diminution relative de
différents. volume au début du chargemglt. Il semble qu,il y
ait une limite de résistance- stable véritable relaiive â

Dosoge IIIg
B= 1

N=30%
= 0.085
o(

1
-?t-
.10 "/s

îo-9e

n'+'6

_ _.r_*.1/ z.n-5/s
a/ 10-

?. 1C
Fig. 8. Compression
10
simple avec vitesse de
t1 déformation Ër contrôlée.
Dosage f IIB.

33
9. -:- Compression simple avec vitesse ô
contrôlée. Dosage IV".
Dosoge IVe 6n5 pa
B= 1.3
N= 30%

a,
3
.g
E
.C,

o
gl
I
a
T, Fig. 10. Influence de la vitesse de
-ç.
u déformation contrôlée Ët sur f,l.". Gels
lrJ de composition N - 30 o/o (a - 0.085).
€s l0-3 € 1 l0'3
Rc

toS Po

la variation de volume, au-delà de laquelle apparaît


brusquement la dilatance.
Pour des charges inférieures à cette limite, on cons-
AV
tate une diminution de volume - \V/ : sr * 2er4
- 1 2

jusqu'à une certaine valeut minimale. Cette valeur


+
-; ou dedeIalavitesse
minimale est à peu près indépendante vitesse de
déformation refative axiale cle
charge axiale ô pour_ uqg colhposition de mélange
injecié donnée, mâis elle. dépend de cette composition. Ditution du Siticate
E,nsuite, survient un phénomène de foisonnement- qYi
;"*piifi" rapidement- et .entraîne la rupture générale
de l'éprouvette. 5o/s0 Ye/Y:-
. AV L-2v
que pour ces essais : 01,
Remarquons E
cat
û/
; el:o,1 É
E èz: ? Fig. 11. Influence de la vitesse de
E C3: -v01 4t
3-
5
déforrnation contrôlée è,' sur R". Gels
de composition N - 70 a/o (a : 0.197).
-Vo,1 itf
9,
Evolutlon du module de déformabilité E
.9.
6
Les essais ont montré que le matériau est d'autant (,
plus raide que la vitesse de déformation relative irJ

àxiale (ou 1à vitesse de charge axiale ô) est grande.


" Re tos Pa
Pour des valeurs de è et o données, le module de
déformabilité dépend de Ia composition du mélange
injecté.

Evolution de la résistance maximale R"


La résistance maximale R" croît rggulièrement avec Vitesses
la vitesse de déformation e ou avec la vitesse de
charge ô .
\ \\/ Ë,
Ë1 =fi-zls
=t0-2ls
Elle est fortement influencée par la composition du
mélange injecté. Les trois tendances générales qui \\!- ..it=4'10-5/s
ont êté, soit simplement vérifiées, soit mises- en
évidence sont : .^-.,-)\\
1) Pottr une dilution constante (B - cte), R" décroît
si N o/o (ou a) décroît.
2) Four une teneur en réactif constante (N o/o ou
a - cte), R" décroît si la dilution augmente (9 1).
3) L'influence des vitesses é ou ô est d'autant plus DiLution du siLicste
forte que N o/o (ou a) est plus faible. Ce dernier
point èst évidemment d'importance capitale si on
34
se reporte à la définition actuelle du critère de 3) Ensuite se développe une phase de fluage êtabli,
qualité d'un traitement de consolidation de terrain mise en évidence par un segment quasi-rectiligne
pat injection de produits chimiques. dans le diagramme (er, log t).
Les deux figures 10 et Il illustrent bien ces faits. 4) Cette phase se poursuit par une phase de fluage
On peut y remarquer gue, pour une dilution identique, accél&é qui précède la rupture.
les écarts entre les valeurs de R" pour les trois Des constatations classiques ont pu être faites :
vitesses ô sont beaucoup plus importants pour le gel pour une charge relativement impoit ante, il n'y a
N _ 30 o/o que pour le gel N - 70 o/o. pas de fluage établi et le fluage accéIéré fait suite
à la déformation instantanée. Dans le cas d'une char.-{e
3.4. Relaxation relativement faible, on observe un fluage asymp-
totique pendant des mois sans qu'apparaisse la phase
Les essais de relaxation ont mis en évidence la accélérée.
complexité du comportement rhéologique de ces
matériaux.

Fie. 12. Sable injecté avec un gel oi(los po)


de silicate de soude. Phénomène de
relaxation.
NRc
Métonge Vlls N:70% ( q=0,197)
8:0,6 _
êr2.10-b/s (Mise en chorge)

0,65 Rc

Controinte qxiole
q
0,25 Rs

t=Vitesse de défor:-
mqtion qxiqte pen-
dqnt [q mise en t(mn)
chorge. ù4
Chorgement tent
Fig. 13. Exemple de courbes de relaxation
- pour le mélange VII".
Temps de retoxotion
Chorgement ropide

Rappelons préalablement que l'échantillon est mis


en charge jusqu'au niveau de .contrainte ol avec une
vitesse de déformation relative axiale è contrôlée.
Deux constations principales ont pu être faites (voir
fig. 12 et 13) :
1) La relaxation est d'autant plus importante que
la contrainte maximale 01 s'approche de la charge
de rupture R".
2) Si ;1 augmente, c'est-à-dire si l'éprouvette est
sir
chargée au niveau de contrainte o,1 plus rapidement,
la chute de contrainte par relaxation est plus
ou rolenti
importante. Rappelons que la contrainte de rupture
R" croît en même temps que L1. Fig. 14. AIIure des courbes de fluage sous charge
statique.
3.5. Fluage
Les essais de fluage sous charge constante ont Les courbes expérimentales permettent de définir
donné des courbes expérimentales d'allure classique une durée Trc de fluage établi, correspondant à la
(fig. 14), c'est-à-dire : charge pratique o _ Rrc : cte, appelée- résistance a1l
1) Au chargement, on constate une déformation ins- fluage en compression simple assoôiée à la durée TF..
tantanée e, caractéristique du comportement figure 15, rcproduite à titre d'exemple, leprésente
immédiat. - Lacourbes
les de fluage sous les chaiges statiques
2) |uste après, se manifeste une phase de fluage 6 : 2 MPa ; 1.6 MPa et 0.8 MPa telles qu'elles ont
primaire ou ralenti. été obtenues pour le mélange XIV BE.

35
Fig. 15. Courbes de fluage du méIange XIVBE.

Fig. 16. Allure des cour-


bes de fluage sous charge
{
o statique au poinçonnement.
(,
B=0.6
o
N = 90o/o (o< 0.262 )
.g =
x
c
.9
o
E
o
:(lr
o I
I
I
,
I
Pal
.------l
+t

--

B=0,6
tl
r-- J N= 50o/o (o.=0,141)

=o
o
C
c,
E
o
0,5 C)
C
o
C
td

Fig. 17. Fluage en poinçon-


nement du mélange X".
1 nz t (mn) n1

3.6. Résistanee statique sous I'effet possible de définir également une résistance au fluage
de poinçonnement en poinçonnement Rur, associée à une durée de fluage
érabli Trr.
Les essais montrent que les courbes de l'enfon-
cement relatif e /D en fonction du temps (fig. l7), La figure 1,7 montre l'exemple des courbes obtenues
ont la même allure que les courbes de fluage en sur le mélange X" avec les contraintes de poinçon-
compression simple (er, log t) (fig. 16). Il est donc nement de 25.6 MPa et 20.6 MPa.

4. CONSTATATIONS EXPERIMENTATES SI'R LES SABLES INJECTES AUX RESINES ACRYLAMIDES

4.1 . Evolution de la résistance maximale R"


Les essais ont été en nombre plus restreint sur De même que pour les sables injectés avec cles
ce matériau car, comme il est expliqué au paragraphe , Ia résistance maximale R" croît régu-
gels de silicate
1.22, il s'agissait d'êtablir une comparaison de compor- lièrement avec Ia vitesse de déformation axiale e.
tement avec celui des sables injectés avec des gels Elle est également influencée par la composition des
de silicate. mélanges :
Les essais ont été les suivants i 1) R" croît avec Ia teneur en extrait sec ES o/o .
a) essais de compression simple avec vitesse de défor- 2) Pour une même teneur en extrait sec, R" croît avec
mation relative axiale èr contrôlée ; la teneur en reticulant TR o/o mais tend vers une
b) essais de fluage en compression simple sous charge asymptote pour TR - 4 à 5 o/o.
statique : 3) L'influence de la vitesse de déformation axiatre e est
c) essais de fluage en poinçonnement sous charge du même ordre de grandeur pour des teneurs en
statiquè, avec un poinçon de 0.5 cm2 de section. extrait sec variables.
4) L'influence de è est d'autant plus sensible que la
teneur en reticulant TR est élevée.

36
ô{
(^)
o ES 11%
.9
x TR s%
o
0,55 MPq
ç.
o
o Fis. 18. Fluage en compression srm- a

E ple, -
sous charges statiques, du me-
o lange K.
o

Temps (mn)

o
ù
:F ES 11%
g T R lolo
o
Poinçon de section 0,5 cm2
c
q,
E
o
()
C
o
Fie. 19. Fluage en poinçonne- C
UJ
ment, sous charge statique, du
mélange B.

Temps(mn)
1 10 rcz 103 104

4,2.Fluage
des charges statiques correspondant à 0.45 Mpa ;
0.5 MPa et 0.55 MPa.
Les courbes de fluage ont étê déterminées uni-
quement pour les mélanges contenant 11 o/o d'extrait 4.3. Poinçonnement
sec cat il s'agit du dosage utilisé le plus couramment.
Les essais de fluage en poinçonnement ont étê
Le comportement au fluage montre que la résistance
- llde façon
réalisés également sur les mélanges ES o/o. La
Rr. est plus faible que R" mais elle varie très peu avec résistance R", sous charge constânte varie
la durée de fluage établi. analogue à la charge de fluage Ru..
La figure 18 montre, à titre d'exemple, les résultats La figure 19 montre I'allure des courbes obtenues
obtenus sur le mélange K (ES 1L o/o, R - 5 o/o) pour sur le mélange B pour des charges statiques Gorres-
- pondant à 2.6 MPa ; 3.6 MPa ët4.6 Mpa.-

5. INTERPRETATION DES RESULTATS OBTENUS SUR LES SABLES INJECTES AUX GELS DE SILICATE

5.1. Résistance à la compression simple La relatio n (2) ne présente pas de signification


Les valeurs quantitatives obtenues à partir des théorique et elle n'est qu'un ajustement expérimental
essais de compression simple, qu'il s'agisse des essais à une loi logarithmique.
avec ; cte ou ô - cte, présentent une certaine La relation ( 1) peut, par contre, être représentée par
-
dispersion qui est propre à ce genre d'expérimentation un modèle rhéologique de Bingham (fig. 20). En efTet,
où le nombre des opérations diverses est très élevé. lorsqu'on comprime un modèle de Bingham, avec une
Les résultats peuvent être représentés graphique-
ment de façon simple sous la forme de courbes de
vitesse de déformation é
- cte, la contrainte obtenue,
à partir de l'instan t to: oO le patin commence
régression linéaire par la méthode des moindres carrés, o}
calculées en coordonnées normales et semi-logarith- à glisser, est :
miques. Ces courbes représentent les lois empiriques
de la forme : t
o-s*viè {t^\T, (+\
l
R":Ro*Pé(ou;) (1) où
ou rl, est la viscosité de I'amortisseur
R" : R'o * p'log é (ou ô)
;
(2)

37
l

N%
Notqtion i
l

\ viscosité de l'qmortisseur
5 seuil du potin
rqldeur du ressort
I

Fig. 20. : ModèIe de Bingham. 90

,]
80
le seuil du patin ; Rc=2J96.1185,12 tRc=12,66*430,6Q É Rc=lQBB.6Ug3 g
la raideur du ressort ; 70
Rc=50,13.,179 tog.t Rc=1715*1,05 tog.t Rc=21,62 *2,29 tog.t
o a
r - Ën,1r temps de retard.
Vllc lc
60
Le comportement réel du matériau étudié pourrait Rc=25,63.738,53 t. Rc=11,33*570,85 ë Rc=BJ4*556J6 â.
être représenté par la superposition de plusieurs mo- 50
Rc=39,60.3,00 togt Re21,29.2J1 tog t Rc=1J81*2,06 tog.t
a a a
dèles élémentaires de Bingham. Xc lXc Vlllc
Les figures 21, et 22 montrent les courbes de 40
régression linéaire obtenues pour les essais avec Rc=1095.163979 t
. Rc=4,1 3*1gA,23 ë .
Rc=6/rg*476,59 è .
ô cte et é cte pour le mélange V",
- - Rc=4Q28.6,28 togt Rc=13,21*e09 log.t Rc=1494*1,80 tog.t
30 o oo
Vc iltb tvb
20

Fig. 21. Courbes de régression li- 10 Ditution du siticote


néaire (ô- cte). MéIange V". 50/50 V eou / V. siticcite

:E R" : 12,74 + 4,68 . 10-3 ô (1). Fig. 23. Gels de silicate. Equations
R" : + 5,15 log <i (2). des courbes de régression linéaire
o
-5,79
(avec Ë
- cte).
o-
.E
?n

5
o
o
E
o-
L'ensemble des relations empiriques
E expérimentales, exprimées sous les for-
B més ( 1) et (2), obtenues pour les essais
réalisés avec e cte est reporté sur la
B=0.6 figure 23.
-
N= 30% (x = 0.095 )
Ces relations, définies uniquement
dans le cadre des valeurs expérimentales,
ne permettent pas I'extrapolation et ces
deu tentatives montrent bien la diffi-
culté d'approcher les résultats physiques
Vitesse de Chorge Axiote ti (Pa ls ) obtenus vers des vitesses de déforma-
tion ti ou des vitesses de mise en charge
( (f= cte ) ô très faibles sinon nulles.
Les coefficients numériques de ces
relations permettent cependant de cons'
tater gue, dans le domaine des vitesses
o de déformations axiales ; utilisées, la
o-
EFion r rD. Courbes de régression Ii- résistance à Ia rupture en compression
néâire cte). MéIange V". simple R" est affectée d'une façon géné-
'= (è
tale, comme suit :
58
'6ro R":lo,is
:
| 639,79 ê (1).
9!o R"
I 40128 6,28lo9 Ë (2). 1) La sensibilité aux variations de la
Ë=, vitesse de déformation ê diminue
E-
o avec une augmentation de la dilution
IJ
g / du silicate (P 1).

.tt 2) La sensibilité aux variations de Ia


o / vitesse e est plus marquée pour des
(,
c taux de neutralisation bas (N o/o ou
g 4 j).
B =0.6 Les valeurs expérimentales réelles de
N= 30%Ë<=0.085
R" obtenues en fonction des diverses
valeurs de è sont consignées, plus loin,
-.tt' dans le tableau de la figure 27 où elles
-/ ont été groupées avec les résultats de
è(rs) la résistancej à la rupture sous charge
statique pour visualiser l'influence du
facteur temps de façon plus significative.

3B
Les valeurs extrêmes sont données pat les essais de
Fig. 24. àIa rupture en fluage,
Résistance fluage car une fois les mises sous contrainte réalisées,
sous charge statique. Gels de silicate 8:0,6. 6:Q.
Les courbes expérimentales ont montré que la résis-
tance au fluage sous charge statique Rr. était associée
à une durée Tu..
o( a.262
,_dsrNgO%
i \
rVlf
s N T}oh(o< 0.197 )
.- -Xo Nso%("<o.tat )
.\.-..-_--_____.*-

--___-___
Nt 30% ("( 0.08s )

th
Durée de f Luoge 10 t (mn)
étobLi

Par analogie avec les résultats concernant la résis-


Fig.25. àla rupture en fluage,
Résistance tance à Ia rupture en compression simple, les valeurs
lJ- sous charge statique. Gels de silicate B:1. de la résistance à la rupture au fluage sous charge
rn
I statique ont été reportées, en fonction du temps néces-
saire pour obtenir cette rupture, sur les graphiques
10 des figures 24, 25 et 26.

Durée de f Iuoge étobti


12 lM 2M
104 t(mn) 105

L'ensemble des résultats concernant l,a résistance à


Ia rupture en compression simple R" en fonction des
FiS. 26. Résistance à la rupture en fluage, vitesses de déformation axiale è et des résistances à
- statique. Gels desilicateB-1,3
sous charge la rupture au fluage en fonction du temps, est consigné
et t,4. dans le tableau de la figure 27 . Ces valeurs illustrent,
de façon spectaculaire, f influence du facteur temps
N 90T, o( 0.262

Vl. N 70o/o c( 0.197

IVB( 8=1.30 ) N 30%.( 0.085

Durée de f Iuogè étobti


1i 2i 1s 2M

103 m4 t(mn) toS

5.2. Fluage
Les valeurs de la résistance mécanique intéressantes sur la résistance à la compression du sable iniecté avec
pour la pratique sont celles que l'on peut utiliser, aYec des gels de silicate . La colonne R,/Ro correspond au
.forces rapport des résistances à la compression simple
sécurité, dans des calculs de portantes, de
butées, etc. Ces valeurs sont obtenues dans les condi- obtenues avec les vitesses de déformation axiale
tions où ê ou o tendent vers zéro. é - 4. t0-3/s et 4."10-6/s.
39
c Résistonce ô tq comp. simpl.e Réslstonce- sous chonge cons-
(lr r+r .9
(n E- (t ( tOS Pa ) ô différenteé vitesses -tqnte ( tOSFo )ir= O.(fiuqge )
o
gl .Po 6T de dciformotion è oprgs
5"9 rrF :
co!
L'2 Ëg Ez ËE
aO
123I
oo zo= E,E ,t* 4Krz -tr
4107s t.t66t
/s Vna th. 1j 1s. 1m.

Vg 0.6 30 0.085 25.2 19.0 1t


12.7 6.4 3.9 lr.1 2.0 1.4+ 1.2
Xç 0.6 50 0.1/.1 32.5 29.5 26.5 23.5 1 .38 13./' 8.8 6.5 5.1
Vllç 0.6 70 0.r97 39.0 31n,0 29.2 2l+.5 1.58 19.t, 11r.8 12.6 11.0
XlV96 06 90 0.262 18.1 16.3 15.6 r 5.2
iltB 1.0 30 0085 8,2 6.2 l+.1 2.0 1.1 3.9 3.0 2.6 2.2
lxc 1.0 50 0.14r '!6,0 1tr.0 12.0 10.0 1.6 7.2 6.8 6.7 6.5
lg 1.0 7A 0.2u 14.8 13.6 lt.0 11. S 1.27 7.2 6.2 6.0 6.0
Xlllgn 1.0 90 0262 7.7 6.3 5.9 5.8
lvg 1.3 30 0084 10.7 9.0 v.1 5.3 2.'l 2.8 2.5 2.!, 2.3
Vlllç 1.3 50 0.141 11. B 9.7 8.6 7.5 1.6 3.7 3.1 3.0 ?.8
vlc 1.lr 70 0.197 8.6 7.3 6.6 5.9 1.5 3.8 3.5 3.6 3.2
xlrSE 1.Ir 90 0.262 f+.2 /+.0 1.0 l+.0

Fig.27 . GeIs de silicate. Tableau récapitulatif des résistances à la compression


simple R.- en fonction de la vitesse Ë et des résistances à la rupture au fluage
en fonction du temps.

Avec les dimensions des échantillons utilisés, ces Tuc et Tp identiques. Elle est exprimée sous forme du
vitesses correspondentà des déplacements de plateaux rapport :
de presse d'écrasement de 2 cm/mn et 0.02 cm/mn. résistance au fluage en poinçonnement Rrp
Ces vitesses sont les valeurs extrêmes rencontrées le

;îi'ii::: ï
plus fréquemment et les valeurs du rapport de la
colonne Rt/Ro illustrent bien la différence de signifi- En lÏffi Ë;:"",, e, *:ffJîïï
cation que peut avoir un résultat de résistance à la en négligeaprt le terme de':" surface (car la section du
compression simple lorsque la vitesse de déformation poinçon est petite : 0.5 cm2) et le terme de profondeur
axiale n'est pas,,préci.,Eée. ,, ,,, 1
(fondation superficielle) , la résistance au fluage en
poinçonnement peut s'écrire :
5.3. Poinçonnement TB *
R rp: 1.25 C N" + 0.7 2
N, * T D Nn 1.25 C N"
Les courbes expérimentales ont montré qu'il était
possible de définir une résistance au fluage par poin-
çonnement Ru, associée à une durée de fluage établi
Trr. Il était intéressant de comparer les résistances Ru,,
qui correspondent à une distribution de contraintes RF. = 2R
non homogène, aux résistance Ru. obtenues pendant
les essais de fluage en compression simple (état de
r sin9
contrainte uniforme). Cette comparaison s'est faite
*-=
au niveau des résistances Rrc et Rrr, estimées sur les R(l-sinY )= C cosL?
graphiques du type de la figure 17, pour des durées d'où Rr" =zcffi
Fig. 28. Diagramme de
Mohr.

30

Nc.ts(*,$l\ ./ .r'

//
/rl/ -{ \
-'ut'

tg(+
6
5
-/ -t"- 0.63. N
[t
1
3 -'--"-'
2

Ro"
Ts Fig. 29. valeur du rapport
1
Ç
en fonction de co.

40
N50% o(= 0.141

Vlf lC fJ
= 1,1 T= 1200mn Rro= 25.t05Pa R-;3J.105 Pa
ru IEp= 8,06
rxc 1 300mn
' ' 25.105 Fa zn5 pa
f{
sc
3,57
xc 06 3000 mn 2s6l05Pa 8.t05 P a 32

xc 0,6 .104mn 206.t05 Pa 6,5.105 Pa 31.69


Fig. 30. Valeurs expérimen-
N 70% c{= 0.197
tales du rapport' -.-.
Roo
Erc
Vlc 1,r+ 105mn 25 .105 Pa 3 ,3. t05 pa 7.58

N 90% o( = 0.262

104mn 45.105Pa 4.105Pa i r1.25


xf f
BE 1.t+

xtvBE 0.6 104mn 3oo J 05 Pa ts.s.totPJ ts.3s

D'autre patt, le diagramme de Mohr montre que la Ce rapport devrait permettre d'évaluer la mobili-
résistance en compression simple (fig. 28) à : sation de l'angle de frottement interne ; des écarts
Rrc 2R restent possibles dans la mesure où Ia rupture sous
- un poinçon est progressive.
où R est le rayon du cercle de Mohr :

R
Les valeurs théoriques de ce rapport sont reportées
sur le graphique de la figure 29.
d'autrepart,H- Ccotgg
(t-sing)_Ccosg Les valeurs expérimentales obtenues sont consi-
d'où R gnées dans le tableau de la figure 30. On peut y
C cos cp remarquer que la valeur de ce rapport n'est pas
et R,-
rL: - 2R
- -2
I_slng constante et qu'elle diminue lorsque la dilution du
R"o 1.25 C N" (1 sin
Silicate augmente (P 1). LJne telle expérimentation
(+-+)
cp)
- :=Q.63N.tg demande à être développée car il semble que la
Rr.c 2 C cos g valeur du rapport soit une fonction plus complexe
de ç.

6. INTERPRETATION DES RESULTATS OBTENUS SUR LES SABLES INJECTES


AUX RESINES ACRYLAMIDES

6.1. Résistance à la compression simple


TI

De même que pour l'étude conduite avec les gels TR% Rc=8,02 *291,01 t
de silicate, les valeurs expérimentales obtenues à Rc=12,33 *1,07 tog.t
partir des essais de compression simple , avec è - cte K
ou ô - cte, peuvent être représentées graphiquement
sous la forme de courbes de régression linéaire
correspondant aux équations ( 1) et (2) du para-
graphe 5.1 . Les valeurs numériques provenant des
essais avec é
- cte conduisent aux équations (1) et (2)
regroupées dans le tableau de la figure 31,.
Mis à part les valeurs concernant le mélange H,
l'ensemble des résultats est très cohérent et conduit
aux constatations suivantes :
1) Les pentes des droites sont moins accentuées que
celles correspondant aux gels de silicate. Les Rc=4J0 *zBT,12ë. Rc=5,49*198,07à Rc=J22.188,89 . ë .
résistances à la compression simple sont donc Rc=f,11*0,73 tog.t Rc=8,96*0,87 tog.t Rc=10,53*0,88
oao
tog.t
moins sensibles à I'influence de la valeur de la JFC
vitesse de déformation axiale ri .
2) La sensibilité à la vitesse è reste du même ordre Rc= 3,83*225,80.t Rc=5,27*219,22ë. Rc=6,61*10Q,_30 t
de grandeur pour des teneurs en extrait sec Rc=900.106 tog.t Rc=8,60.qæ tog.t Rc=$03.Q62 tog.t
,

variables. o o a
H E B
3) Pour une même teneur en extrait sec, la sensibilité
à la vitesse d augmente avec la teneur en réticulant ;
ce fait se vérifie bien pour chaque pourcentage Rc= 3,34 *1t*1,43 ë Rc =d62.6257 t Rc=I29.31,!.9 à
Rc=4p1*0J1 tog.È Rc=6,96*q60 tog.t Rc =Q94*q31 tog.t
d'extrait sec.
4) Pour une même vitesse de déformation axiale 6.6 8.8 ES%
è - l}-a f s, les valeurs réelles de Ia résistance R,
sont reportées sur les figures 32 et 33. On y Fig.31. Résines acrylamides. Equations des courbes
vérifie que : de régression linéaire (avec à : cte).

41
Fig. 32. R.ésines acrylamides. In-
o
,o-
fluence de Ia teneur en réticulant
!O sur R".
o K
ES =lflg o
U
É.
o C a) la résistance à la compression sim-
'o- ple R" croît proportionnellement à
B
o' ---'-"---='-O
E
U)
la teneur en extrait sec ES o/o ;
F Lsgql" b) la résistance R" augmente avec la
(n
(t)
?
-o
- teneur en réticulant TR o/o mais
q)
l-
-o tend rapidement vers une asymp-
tote à partir de R 4 à 5 o/o.-
bE
5h
g- _B
"-
J---Ee qs%
Cette influence est d'autant plus
significative que la teneur en extrait
G .o sec est élevée.
cr) A)
u De même que pour l'étude des sa-
C
o bles injectés aux gels de silicate, les
o
'(n valeurs expérimentales de R" obte-
r(! nues pour des valeurs différentes de
K
d sont regroupées plus loin, dans le
Teneur en réticutont (T" ) tableau de la figure 35, avec les
résultats de la résistance au fluage
sous charge statique.

6.2. Fluage sous charge


'o K statique
.o- o
ro
I c"/ Les essais de fluage en compres-
(J
'É. sion à long terme, sous charge stati-
o guo, ont été conduits sur les mélanges
o-
E ccnten ant un pourcentage d'extrait
o sec ES 11 o/o.
c -
.9
.o(/) L'évaluation de la résistance à
(;a la rupture en fonction du temps
h.E pour atteindre cette rupture (fig. 34>
Ef
'(.}O conduit à des courbes pratiquement
(Jî
linéaires de pente très peu marquée.
-e'g La charge de fluage Rr,c varie donc
-ra
o
Ll
-oc
o
'6 Fig. 33. Résines acrylamides. In-
\c, fluence de Ia teneur en extrait sec
-E sur R".
Pourcentoge d'extroit sec
5

très peu avec Ia durée de fluage


établi Tr..
L'ensemble des résultats portant
sur la résistance R" en foncfion de
LO
O (J diverses valeurs de ê et sur la résis-
lL
tance Rr. est regroupé dans le ta-
(o
o
c'l
o
f,
E.S.11% T. R.5% Fig. 34. Résines acrylamides. R.ésis-
tance à la rupture en fluage, sotis
E.S.11% T. R.2% charge statique.

o A E.S.11% T.R.0%
E bleau de la figure 35. On y remarque
o
gr bien
o
-c
(J
1) le niveau de résistance relative-
ment bas obtenu avec les divers
dosages. Ce fait ne doit pas être
Du rée de f Iuoge étobti éliminatoire car dans certains ty-
th 2i
1 2m pes de travaux, ce niveau peut
être suffisant.
103 to4 t (mn) 105
2) La bonne stabilité dans le temps
des résistances obtenues.
Résistqnce à lo compression Résistqnce sous chorge cons-
simpte sous différentes vites- -tonte en fonction de [o durée
Formute E.S. -ses de déformqtion (10 5 pq ) de ftuoge étobti (tO5 po)
T. R.
1 2 3 1. 114
-2 -R
/s /.KtI-/
l+10"/
/s Irrc6/
/s 110"/ rs th 1 j. 1s. 1m.
Fig. 35. Résines acrylamides.
Tableau récapitulatif : A. 11olo 0o/o 6,2 5,9 5,6 5,3 1,17 3,6 3,5 3,5 3,5
-7,0 4,0 3,9 3,8 3,8
- des résistances à Ia compres- B lolo 7,5 6,4 5,7 1,31

sion simple R" en fonction C 2olo 8,4 7,6 5,7 5,8 t htr t+,2 4,1 4,0 l+,0
de la vitesse è; K 5% 9,7 8,7 7,7 6,6 th6 5,5 5,5 5.5 5,5
des résistances à la rupture
au fluage en fonction du D a,î 0o/o 5,5 lr,9 /*13 3,7 th8
temps. E lolo 6,6 5,8 5,0 4,2 1,57
F 2olo 6,8 6,0 5,1 4,3 1,58

G 6,60/o 0o/o 3,8 3,6 3,5 3,Ir 1,1 1

H lolo 5,5 I+!+ 3,3 2,2


J 2olo 5,4 t*,7 3,9 3,2 1,68

Poinçonnement Formule C (ES o/o


TR 0/o) Rtt '
- 1,1,
- 2 'Ë: 8.57
Les résultats obtenus par des essais de fluage SOUS
charge statique au poinçonnement peuvent
Rut
être Formule K (ES
- ll
o/o
TR-5 o/o):il*--
'Rr. B.so
(

résumés à l'aide des ,valeurs suivantes des rapports


Rrc Les valeurs de ces rapports sont relativement voisines
Formule B (ES _ IL o/o TR L o/o\
/v)': {!E- et elles montrent une assez bonne similitude de
- Rua -
12.1,1,
comportement entre le poinçonnement et le fluage
en compression simple sous charge statique.

7. GONCLUSION

En multipliant les modes de sollicitation et en plus élevé (taux de neutralisation voisin de 100 o/o
mettant l'acôent sur f influence du facteur temps dans pour les gels de silicate, pourcentage d'extrait sec
la détermination de la résistance à la compression impoltant et teneur en reticulant de l'ordre de 5 o/o
simple d'un sable consolidé par injection de gels de pour les résines acrylamides).
silicàte ou de résines acrylamides, cette étude montre Dans le cas d'un traitement provisoire le facteur
Ia complexité du comportement mécanique de tels temps est tout aussi important. Le spécialiste en
matériaùx. Si certains essais tels que les tests de fluage injection pourra choisir le mélange le plus économique
au poinçonnement contribuent à améliorer les connais- compatible avec la durée de sollicitation du terrain
Sances Sur ce comportement, d'aUtres essais, tels que le consolidé. Cette durée est liée le plus .souvent à la
fluage en compression simple poursuivis par les essais méthode de travail de l'entreprise générale chargée
aveC vitesse de déformation axiale é contrôIêe, sont des travaux de terrassement et de génie civil. Ces
déterminants et apportent un éclaitage nouveau au facteurs devront donc également être pris en compte
problème de l,a consolidation des sols par injection dans la définition du type de gel à mettre en æuvre
de produits chimiques. pour la consolidation recherchée.
Pour le spécialiste en injection chargé de déter- Pour le projeteur, qu'il s'agisse aussi bien de la
miner un choix de produits, cette étude met en phase de détermination technique d'un traitement que
évidence f influence des différents paramètres de de son aspect contractuel, il semble désormais évident
composition sur le comportement mécanique du que le critère de qualité, défini comme le résultat
matériau traité. d'une résistance à la èompression simple, est insuf-
Pour améliorer et rendre son choix plus sûr, le fisant. Toute valeur annoncée doit être complétée par
praticien devra prendre en compte le facteur temps et la définition du mode et de la vitesse de sollicitation,
èonsid érer comme fondamental le caractère provisoire et il est clair qu'une seule valeur associée à une
ou définitif du traitement de consolidation qu'il auffa seule vitesse de sollicitation, est insuffisante.
à réaliser. Il ressort que pour certains types de travaux, où le
Dans le cas d'un traitement définitif, (dans la mode de sollicitâtion du terrain- traité est proche de
mesure ou ce terme peut s'appliquer dans le domaine celui de la compression simple (reprises en sous-æuvre
de la construction), c'est bien La résistance fondamen- notamment), les résultats de cette étude peuvent être
tale au fluage qu'il faut prendre en compte associée transposés directement. 11 ressort également que pour
au <( temps de fluage étabLi |r, notions définies dans d'autre types de consolidation, où le mode de travail
la présente étude. Cette résistance pratique à long du terrain traité n'est plus semblable à la compression
terme sera relativement modeste et pour l'obtenir il simple , la transformation est délicate, et peut être les
faudra faire appel à des mélanges d'un prix de revient calculs devraient-ils être faits à partir des méthodes

43
de la mécanique des sols plntôt qu'avec celles de la s'il introduit quelques complexités supplémentaires aussi
résistance des matêtiaux classique. bien pour les projeteurs et maîtres d'æuvres que pour
De nombreux travaux de consolidation des sols ont les spécialistes en injection, il va dans le sens d'une
été réalisés par injections de produits chimiques et amélioration de Ia fiabilité et de la sécurité qui
d'autres le seront. Le contenu cle cette étude devrait peuvent être apportés aux traitements de consoli-
contribuer à l'épanouissement de cette technique car, dation des sols par injection.

BIBLIOGRAPHIE

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Mechanics and Foundations Division. ASCE.
Vol, 98, no SM. L1 (novembre 1972).

44
DISCUSSION

M. le PRESIDENT. Je tiens à féliciter M. Luong et Nous avons aussi examiné à quel endroit il fallait
toute l'équipe pour la qualité du travail qu'ils ont mené injecter pour optimiser le renforcement., Cette étude n'est
et aussi pour les résultats qu'ils ont trouvés, qui sont pas terminée.
très intéressants. M. HABIB. Je vou'drais poser une question à
Je suis sûr que tous les spécialistes qui sont dans la M. Allemand. Au cours de son exposé, M " Luong nous
salle ne manqueront pas d'avoir des réactions. Je leur a montré des, résistances qui évoluent,en fonction du
livre la parole. temps suivant des droites en coordonnées logarithmiques.
M. DUFFAUT. Vous avez vérifié que l'âge auquel vous C'est désagréable parce que, si on extrapole sur un
-
prenez l'échantillon ne change rien à ses propriétés. temps suffiéamment long, ôn arrive à un mbment où la
Autrement dit, vous partez de produits qui sont stabilisés résistance est nulle. Si on attend même un peu plus
en âge. C'est la vitésse de charge qui compte, ce n'est longtemps, elle devient même négative et cela devient
pas du tout l'âge comme dans du béton. C'est clair ? franchement curieux.
En associant une résistance à une durée de travaux,
M. LUONG. c'est bien cela.
- C'est clair, ma question est la suivante:est-ce que vous pensez,
M" D[JFFAUT. Vous avez opéré uniquement en en tant que chimiste, que la résistance puisse diminuer
compression simple, sans confinement, tandis que dans jusqu'à 0, ou bien qu'il doive rester quelque chose ?
fe terrain, et notamment autour de souterrains, ofl a des Quand on extrapole en coordonnée semi-logarithmique
chances pour que la plus grande partie des échantillons pendant toute la f in de l'ère quaternaire, cê n'est
soit confinée, c'est-à-dire, eu'on n'ait pas de possibilité pas bien grave ; mais quand c'est à deux ou trois
de changer le volume, d'augmenter le volume en tout ans, comme poÙr certaines des compositions étudiées
cas. Est-ce que ça changerait quelque chose ? ici, ça pe'ut être plus ennuyeLtx. Or, les essais ont été
faits jusqu'à deux ou trois mois ; jusqu'où pensez-vous
M. LUONG. Vu la complexité du problèrne, nous qu'on peut aller raisonnablement ?
- par des essais du type le plus simple
avons con'rmencé
possible. Donc on a étudié la résistance à la compression M. ALLEMAND. Je pourrais vous répondre tout
simple et on n'a étudié que le paramètre qui nous a d'abord qu'il suff it d'avancer d'une décade ou deux, ce
semblé le plus important. Dans une phase ultérieure, il n'est pas beaucoup, sur le papier logarithmique et ça
est possible qu'on étudie les sols en fonction d'autres re'porte chaque fois pas rnal en avant, comme vous l'avez
paramètres. sou Ii gné

M. DUBOIS. Je voudrais faire un commentaire sur Au niveau chimique, nous nous sornmes posés la
la question de M. Duffaut, qui répondra aussi à ce qu'a question sur I'aspect un peu plus théorique, en parti-
dit M. Luong, âu début de sa conférence, sur les faits culier sur la conf iguration possible des produits solides
qui se sont produits à Nûremberg où, après quelques qui 'donnent la résistance mé'canique qu'on a observée.
ennuis, une étude systématique a été faite sur plusieurs on avait un espoir, c'était qu'en fabriquant un réseau
types de matériaux à inje'cter. chimique le plus régulier possible et qui se rapproche
le plr-rs d'un solide parfait, on obtiendrait quelque chose
Dans cette étude, les laboratoires allemands ont regardé qui ai! un comportement dans le temps le plus stable
la résistance à la connpression simple et la résistance à possible
la compression conf inée en f onction du temps. Le o/o, 100 on voit, d'après les résultats qu'a mis en lurnière M.
conf inement peut augrnenter la résistance de 50 o/o

et plus, dans des cas types, sulvant les conditions. Luong,que les résines du type acrylique ont un compor-
ternent qui semble beaucoup plus confortable que les
D'autre part, si leurs études au laboratoire sont n'loins gels de silicate. C'est une conséquence des suppositions
systématiques que les vôtres, elles ont perrnis d'évaluer qu'on avait faites, c'est-à,dire que lorsqu'on crée un
|'inf Iuence du conf inement, pu is ont servi de base à réseau qui est régulier (et on peut représenter un gel
des calculs de déformation et de stabilité, utiles pour acrylique théoriquement par un assemblage à trôis
juger I'eff icacité de tel ou tel matériau à injecter. dimensions, donc ,c'est un solide parfait) on vôit qu'effec-
A cet effet, nous avons mis au point avec eux un tivement on a. .un comportement dans le tennps beaucoup
modèle rhéologique qui tient compte des propriétés du plus confortable.
rnatériau à très court terme (c'est-à-dire des essais à Un gel de silicate, âu contraire, peut être représenté
vitesse de déforrnation donnée) et des propriétés à par un assernblage extrêmement irrégulier de molécules,
long terme ta partir d'essais de fluage à long tenme). avec des liaisons qui ne sont pas du même or,dre, de
Nous avons dû le faire relativement con'lplet, par une n'rêrne nature que dans le gel acrylique; on voit que,
série de modèles rhéologiques élérnentaires cornme celui dans ce cas-là, le comportement dans le ternps est
que vous avez présenté, en tenant bien compte du fait beaucoup moins sûr.
qu'il fallait prendre un arnortissernent en logarithrnes et Je ne peux pas répondre avec certitude au problème
non 'pas un amortissement constant, comme voLts I'avez du comportement dans le temps, mais je pense que si on
sou Ii gné veut avoir, je ne dis pas une certitude, mais disons de
A partir de ce modèle rhéotogique, nous avons construit bonnes raisons de penser qu'on aura une bonne stabilité,
un modèle numérique pour sirnuler les essais dont je if faut, soit se to'urner vers les produits du type acry-
viens de panler. lique, soit s'orienter vers les gels de silicate en dilution
Nous avons ensuite utilisé ce rnodèle numérique dans assez forte et surtout à fort taux de neutralisation, c'est-
un calcul effectué avec la méthode des éléments finis à-dire que la neutralisation du silicate doit être réalisée
sur des géométries par une quantité de réactif im'portante.
représentatives de sections de
galeries de nnétro. Nous avons trouvé que, pour certains M. Armand MAVER. été impressionné et très
types de matériaux que I'on injectait, la déforrnation à - J'ai
intéressé. par la conférence de N/1. Luong et par le grand
long ,terme n'était pas diminuée. nombre des essais qu'il nous a décrits- ; I y a tout
i de
Pour Nûremberg, il n'y avait pas de problème de sta- rnême un point qui m'étonne.
bilité, mais des problèmes de déformation conduisant L'expérience- prouve qu'on a fait des injections, qu'elles
éventuellement à des fissures dans les bâtiments voislns. tiennent et gll'on n'a pas constaté de résultats du genre
Nous avons regardé ce problème et mis en évidence que, de ceLrx qu'il nous a présentés. Je me demande si le
poqr certains nnatériaux, I'injection ne réduisait pas les fait de s'être limité à un matériau ayant une granuto-
déforrnations à long terme. Ce résultat ne s'applique rnétrie uniforme, comme le sable de Fontainebleau,
pas à tous les matériaux. n'est pas pour beaucoup dans ces résultats.

45
ll me semble qu'il serait extrêmement intéressant oe puisque nous sommes, nous-mêmes, des spécialistes
reprendre l'opération et de faire un certain nombre injecteurs.
d'essais, les plus typiques. avec un sable ayant une Je tiens seulement à apporter une précision: il est
granulométrie continue, c'est-à-dire partant du millimètre évident que si on extrapole certaines courbes, ofl arrive
et descendant à des dimensions beaucoup moins fortes. parfois à une valeur de résistance nulle. N'oublions pas
ll est bien entendu 'qu'on n'utilise pas le sili'cate pour que les re'présentations graphiques que vous avez vues
étancher o'u pour consolider un matériau à gros vides. sont des représentations géométriques empiriques à
Là, on emploie le ciment et on est sûr du résultat. Si partir de résultats expérimentaux. De par nature, de
on a un matériau naturel dont la granulométrie est rela- telles courbes ne tolèrent pas I'extrapolation.
tivement continue, il y a des vides importants, mais il
y en a aussi de beaucoup plus petits et I'expérience ll est bon de noter également que l'évolution des
prouve que les résultats sont bons. phénomènes que nous avons rencontrés se représente
par des droites en coordonnées semi-logarithmiques. Cela
Est-ce que le fait d'injecter ces matériaux-là ne don- ie que I'on a affaire à des phénomènes amortis
signif
nerait pas des résultats plus satisf aisants que ceux dans le temps. ll nous semble réconfortant de savoir
que vous avez obtenus sur le sable de Fontainebleau ? gue la variation des résistances va en s'amenuisant avec
M. GANDAIS. Nous avons utilisé le sable de Fontai- le temps. Ce qui est encore plus réconfortant est tout
nebleau parce que de nombreuses études de laboratoire simplement de le savoir et de pouvoir mieux étayer
se font avec ce sable, si bien que nous disposions de nos choix.
points de repère et qu'il était possible de se réf érer à M. DUPEUBLE. Je voudrais rappeler nos préoccu-
des études antérieures. pations lorsque nous avons commencé cette étude. Elles
D'a'utre part, si on examine un sable injecté avec un étaient de deux ordres.
pro,duit du type gel de silicate ou résine, on se trouve Tout d'abord ce que nous trouvions dans les cahiers
devant un squelette composé de grains très durs et d'une des charges, lorsque nous devions répondre à un appel
matri,ce molle par compaiaison avec la dureté de ces d'offres qui nous imposait des résistances à la compres-
grains. Com'me dans la littérature on trouve des articles sion simple, nous gênait beaucoup car nous avions
qui précisent que I'angle g du squelette est peu affecté conscience que cela ne signifiait pas grand chose. On
par | 'injection de tels produits, nous avons pensé que sentait très nettement que I'on parlait implicitement
l'étude du comportement de la matrice, que nous voulions de notions de résistance appliquées à des matériaux
faire, flê serait pas affectée par la granulométrie du comme les bétons et que cela se traduisait par I < traitez
sable utilisé. ce sol pour obtenir une résistance de 2,2.5 ou 3 MPa >.
Nous sommes bien d'accord que si nous prenons des Nous voulions donc aller plus avant pour essayer de
sables différents, avec des grains plus gros ou de montrer que cette notion de résistance mécanique était
formes différentes, nous obtiendrons des valeurs de liée à la notion de temps.
résistance différentes. Cependant, nous pensons que les Notre deuxième préoccupation, complètement diffé-
caractères propres au comportement de la matrice ne rente mais cependant directement dérivée de la première,
seront pas modifiés. était que nqus craignions de passer peut-être à côté
d'un certain nombre de produits, de formulations rejetées
M. A. MAVER, Dans les essais que vous faités, jusqu'alors, parce que nous obtenions des résistances
-
vous comprimez , votre rnatériau. Autrement dit, vous à la compression simple, suivant les critères utilisés
réduisez les vides, vous avez un matériau uniforme, il jusqu'alors, trop faibles pour pouvoir être prises en consi-
n'y a pas compactage. Si vous avez un matériau continu, dération par un client. Pourtant, ces mêmes produits que
il y a compactage et augmentatlon de la résistance. Cela nous rejetions à priori pouvaient peut-être présenter à
me paraît évident et je serais très heureux qu'on f asse long terme une résistance pratique, utile, supérieure à
quelques essais dans ce sens, sinon on risque de tirer celle de produits paraissant beaucoup plus brillants par
de votre conférence des conclusions qui ne sont pas une approche un peu trop rapide des phénomènes.
du tout celles que vous atten'dez. l

Nous n'avons jamais voulu faire peur à personne en


M. GARON. Comme MM. Allemand et Mayer, je lançant cette étude, mais nous avons voulu justement
- confiance dans les injections.
continue à avoir approfondir la connaissance des phénomènes et intro-
duire, comme le disait tout à I'heure M. Luong, le facteur
Esope disait que la langue est la meilleure et la pire temps et la façon dont les travaux ultérieurs de réali-
des choses; on peut en dire autant des gels de silice, sation de | 'ouvrage sont menés ; car on s'aperçoit que
tout dépend de la composition que I'on a adopté. les deux éléments qui entrent en ligne de compte sont
Dans toutes les courbes que vous avez présentées, bien la 'durée de I'exécution de I'ouvrage, excavation par
certaines sont très alarmantes, surtout si on les extra- exemple d'un tunnel ou d'une fouille, et la façon dont
pole à quelques années. Mais si on regarde celles qui est sollicité le traitement de protection de la dite
ont un taux de neutralisation de 0.9, c'est alors beaucoup excavati on.
moins grave. Lorsque des gels de résistance instantanée Nous avons voulu apporter une dimension supplémen-
de 20 à 30 bars tombent à 1 bar au bout d'un mois, ta!re au projeteur'et élargir les possibilités de choix.
c'est parce qu'ils ont été mal calculés, c'est-à-dire qu'on
a utilisé un taux de neutralisation trop faible. L'injecteur M. TGHENG. Gomme on le disait tout à I'heure, pour
aura donc à choisir, dans toutes les formules envisa- -
faire l'étude en vue de travaux de tunnel ou d'exca-
geables, celle qui donne à long terme le meilleur vation, et peut-être à tort, nous avions besoin de g et
résultat. Pour diminuer cet effet fluant des gels, il faut de c. Lorsqu'il y a une décroissance de résistance à la
accroître le taux de neutralisation, c'est-à-dire augmenter compression simple, est-ce que c'est plutôt la cohésion
la quantité de durcisseur. Donc c'est avant tout une qui diminue ou bien plutôt I'angle de frottement, et dans
question de formulation. quefle proportion croyez-vous que les caractéristiques
On a parlé beaucoup tout à I'heure de cet incident tombent ?
en Allemagne. Je crois savoir qu'il s'est produit sur Je voudrais éga,lement savoir si cette chute de résis-
un chantier où il n'y avait pas d'injecteur à proprement tance dépend de l'état de conservation de l'échantillon,
parler : les produits avaient été achetés chez .. l'épicier avec paraffine ou sans paraffine; est-ce que cela donne-
du coin >. Au même titre gue I'orsqu'on va chez un rait des différences ?
pharmacien, il est pru,dent de passer d'abord par un
docteur, je pense que lorsqu'on a un terrain à traiter, M. LUONG. Notre étude concerne I'inf luence du
ou bien on passe par une entreprise spécialisé,e, ou - la
facteur tqmps sur résistance à la compression simple
bien on s'adresse à un ingénieur-conseil. ll en est de et nous I'avons réalisée sur un seul sol de réf érence.
très bons Nous n'avons pas fait d'essais dans I'bptique d'une étude
des variations éventuelles de g et de c. Cependant, on
M. GANDAIS. ll est bien évident qu'en faisant cet trouve, dans la littérature, I'information que lorsque g
exposé, nous. n'avions pas I'intention de faire peur, change I'allure des courbes reste la même.

46
En ce qui concerne les essais de fluage, il faut fication concernant le poi,ds à sec, humide, etc. Nous
essayer de mainten'ir l'échantillon dans un état identique avons constaté que I'indice des vides n'a pratiquement
à l'état initial. Une perte d'eau peut induire des phéno- pas varié. ll est resté voisin de 0.6 comme à l'état
mènes de forces capillaires qui risquent de modifier la initial.
résistance des éprouvettes. ll nous semble donc indis-
pensable de bien protéger les éprouvettes. M" POUPELLOZ. Js voudrais poser une question sur
la représentativité -des essais de laboratoire, notamment
M. GANDAIS. que la conservation à I'air, pour des problèmes d'injection de consolidation sous des
- J'ajouterai
qui peut entraîner une dessication, flê nous intéresse o uvrag es d 'a rt.
pas, puisqu'elle ne correspond pratiquement à rien dans
la réalité. Par contre, cette étude que nous avons pré- En laboratoire, ofl réalise une imprégnation parfaite de
I 'échantillon ; ne pensez-vous pas qu'une grande partie
sentée ce soir n'est pas terminée et nous avons des de la consolidation résiduelle à long terme du terrain est
échantillons qui ont été injectés, comme vous I'avez vu obtenue par claquages ou microclaquages ?
sur les photos, et qui sont actuellement conservés dans
I'eau. Nous pourrions voir dans plusieurs mois comment M. GANDAIS. Votre question se rapporte davantage
se comporteront ces échantillons au fluage. à la technique de I'injection et à la définition géométrique
M. TGHENG. crois que le cas d'une conservation de I'ouvrage à réaliser.
- Je
d'échantillon sans paraff ine correspond bien à une paroi Si on a affaire à des sables fins, ou très fins, on va
excavée et exposée à I'air du vendredi soir jusqu'au prévoir notre traitement de façon à se mettre dans les
lundi matin. meilleures conditions possibles pour pouvoir procéder à
cette imprégnation. Que cette imprégnation soit impar-
M. IUONG. C'est possible, mais en deux jours, je faite est presque évident à cause de I'hétérogénéité
- de la dessication
crois que I'effet est moins important inhérente aux terrains.
que pour un essai qui dure plus de trois mois.
ll se peut donc qu'il se produise des claquages; mais
M. le PRESIDENT. On utilise souvent des protec- je ne pense pas que de tels claquages, réalisés avec des
tions du terrain quand on laisse passer le week-end. gels de silicate ou des résines acrylamides, apportent
Cela n'a rien à voir avec les injections. grand chose au niveau de la consolidation de I'ensemble
de la masse traitée. Au pire, s'ils sont trop importants, ils
M. CAMBEFORT. Je voudrais savoir si on a bien peuvent être nuisibles parce qu'ils sont constitués de
vérifié que le volume de coulis injecté correspondait au produits peu résistants. La technique et la conduite de
volume des vides du sable, parce que s'il est supérieur I'injection doivent être menées pour éviter, ou du moins
les grains ont été séparés les uns des autres et en fin minimiser, leur formation.
de compte ce n'est pas du sable injecté qu'on a, mais
presque la matrice pure. M. Ie PRESIDENT. Je voudrals dire qu'en tant que
maître d'æuvre, j'apprécie beaucoup qu'on abandonne un
M. LUONG. Par manque de temps, je n'ai pas décrit peu le seul aspect de la résistance à la compression.
la technologie-des colonnes pour injection. Le sable est D'ailleurs, dans beaucoup de domaines, ce critère s'avère
mi.s en place dans un tube en matière plastique. Ce insuff isant pour caractériser une roche ou un.sol. J'appré-
sable est maintenu par deux disques obturateurs qui cie aussi que, pour la définition d'un ouvrage et pour sa
empêchent son expansion pendant I'injection. D'autre protection, on puisse dégager des facteurs dont I'in-
part, nous avons essavé de maintenir la pression d'injec- fluence est toujours très importa,rttê;.- ainsi que vous nous
tion à un niveau très faible pour ne pas créer de l'avez montré
désordre dans l'état initial du sable. ll nous reste donc à vous remercler de nous avoir
De toute façon, nous avons fait des mesures de véri- exposé les résultats de cette très intér'essante étude.

47
propriétés hyd rau I iq ues
et mécaniques
des sols non saturés
par

Pr. Silvan Andrei


Laboratoire de Mécanique des Sols
Université de Constantine
et Institut de Construction
Bucarest, Roumanie

PROPRIETES HYDRAULIQUES ET MEGANIOUES HYDRAULIC AND MECHANICAL PROPERTIES


DES SOLS NON SATURES OF NON SATURATED SOITS
L'élément essentiel qui conditionne les propriétés The essential element which influences the
des sols non saturés est I'existence d'une pression properties of non saturated soils is the existence of
interstitielle négative (succion), due à I'interaction negative pore pressure (suction) due to the inter-
entre les trois phases constituant le sol, qui carac- action between the three phases constituting the
térise la capacité de réten&ion' ;de ce corps hydro- soil, which characterizes the retention capacity of
ph ile. this hydrophilous body.
Dans la première partie de I'exposé sont pré- In the first part of the report the author presents
sentés les résu ltats des recherches concernant la research results concerning the water retention
capacité de rétention de I'eau par les sols et capacity of soils and especially methods used to
notamment les méthodes utilisées pour établir la define the retention curve, its analytical expression,
courbe de rétention, son expression analytique, les energy tranfers linked to wetting-drying, the use of
transferts d'énergie liés aux mouillages-séchages, the retention curve to forecast the effects of diffe-
I'utilisation de la , courbe de rétention pour prévoir rent d rying processes.
les eff ets des d iff érents procédés d'assèchement. The second part is devoted to the influence of
La deuxième partie est consacrée à I'influence de suction on the movements of water in non-saturated
la succion sur les mouvements de I'eau dans les soils: seepage, drainage, moisture rising by capil-
sols non-saturés: I'infiltration, le drainage, I'ascen- larity, migration of water towards the roots of
sion capillaire, la migration de I'eau vers les racines plants, methods to forecast the equilibrium distri-
des plantes, les méthodes pour prévoir la distribu- bution of water content under waterproofing coating.
tion d'équilibre de la teneur en eau sous les For non saturated soils for which there is no
revêtements imperméables. univocal correlation between the state of compac-
Pour les sols non saturés, pour lesquels il n'existe tion and the state of humidity, characteristic for
pas de correspondance univoque entre l'état de saturated soils, the properties are influenced at the
serrage et l'état d'humidité caractéristique, pour les same time by the porosity and the water content.
sols saturés, les propriétés sont conditionnées en For this reason the final section of the paper out-
même temps par la porosité ainsi que par la teneur lines the methodology for research on the influence
en eau. Pour cette raison, ofl présente dans la der- of these two parameters on hydraulic properties
nière partie de I'exposé la méthodologie pour l'étu- (suction, permeability) and mechanical properties
de de I'influence de ces deux paramètres sur les (compressive strength, shear strength and O and
propriétés hydrauliques Isuccion, perméabilité) et c parameters, deformation modulus, etc.) of non
mécaniques (résistance à la compression simple, saturated soils.
résistance au cisaillement et paramètres O et c,
module de déformation, etc.) des sols non saturés.
Gomité Français de Mécanique des Sols

50
propriétés hyd rauliques et mecanlques
des sols non saturés
par Pr. Silvan ANDREI

1. INTRODUGTION

Il existe beaucoup de régions où, en raison des


conditions climatiques (arides, semi-arides, continen- et mécaniques des sols non-saturés, à partir des résul-
tales extrêmes); les sols se trouvent la plupart du tats de recherches poursuivies pendant plusieurs
temps en état de non-saturation. années sur une gamme étendue de iols (fig. l).
En même temps, on doit remarquer que la méca- on doit mentionner que la plupart des résultats
nique classique des sols s'est occupée pfincipalement obtenus sont valables nôn seulèmênt pour les sols
des sols saturés et que le compbrtement -des sols mais aussi pour d'autres corps poreux hydrophiles :
non-saturés est moins bien connu. mat&iaux de construction (béton, briques, màtériaux
céramique-s) et mat&iaux soumis au séchage (papier,
C'est exactement pour cela qu'on a jugé utile de bois, tourbe, charbon, etc.) l4f .
présenter cette étude sur les propriétés hydrauliques

(%)
loo

90

8o
8o

70
7o

60
2

,0
!ë_Ç_e_lL_e.n_'
40 Sable de Patirlage
-/,,-
i-fff 1r de Vàleni
rr de CaLafat
-A-. rr de Bechet
20 -A-, ...-.Sable
argileux de Lircov
lo -, Loess de Barbo shi
lt II Medgidia
o <f_-t tl II Nàvodari
a,o01 silr argileux Delta Danube
Maliuc
((<<.<(.-. Lirnon de Bucarest
Fis. L. Kaolin
-a-a-

A rgile gras s e de T ei shani


-)(-dr rr rr de Podari

2. ETAT DE NON SATURATION. MODE DE REPRESENTATION

Généralement, on définit un sol comme saturé si



les pores de la matrice constituant le squelette solide
sont remplis par la phase liquide (l'eau). w sat est Ia teneur en eau pondérale ;
Dans ce cas, il existe une correspondance univoque n, la porosité ;
entre l'état de l'humidité et I'état de serrage, qni e, f indice des vides ;
s'exprime par ta relation :

wsat(/o):c!tr 1oo - e*1oo - p* (u,*-+) (1)

51
p* et pr, les masses volumiques de l'eau et Cu correspondant aux masses yolumiques des grains de
sable (p, 2.65 g/cm3), silt (p" glcm3) ou argile
squelette ;
(p, : 2.72- g/cm3) les valeurs de - 2.70
n et e déduites en
Vroo, le volume correspondant à une masse de 100 g
de la phase solide. utilisant les relations (4) et (5).
Puisque les forces d'interaction entre l'eau et le Dans le cas des sols à pores remplis d'eau (S, : 1),
squelette minéral sont compensées, La pression intersti- les teneurs en eau à saturation données par la rcla-
tièlle dans les sols saturés est gén&alement égale ou tion ( 1) correspondent à une droite inclinée à 45" par
supérieure à la pression atmosphérique. rapport aux axes et qui rencontre l'axe des ordonnées
Les sols sont considérés comme non-saturés si dans (w
- : #- ; h position de ce point
0) au point V,oo
leurs pores se trouve de l'air ; ils sont alors des est donc déterminée par la masse volumique des
systèmes triphasiques (fig. 2).
grains.
En tenant compte de la définition du degré de

saturation (r, - +) et de La relation (1) on


\ wsat /
obtient :
/ 100\
w - Srwrut: S"p- lVtoo- +l (6)
\V5/
ou:
\/-
Y100-
w + 1oo
(6')
S"p_ ' p,
Fie. 2. Faisant l'hypothèse que ps est constante, on obtient
pour les valeurs rondes de S, un faisceau de droites
concourantes passan t par le même point (t,* -
#)
Dans ce cas, la correspondance univoque (1), men- sur l'axe des ordonnées, qui se confond avec le point
tionnée plus haut ne subsiste pâs, c'est-à-dire qu'à une d'intersection de Ia droite de saturation avec cet axe.
même porosité peuvent correspondre une infinité de Sur l'abaque sont représentées en ligne interrompues
teneurs en eau en fonction du degré de remplissage les droites d'égales S, (0.1 ,0.2,0.3 jusqu'à 0.9) corres-
des pores par l'eau (degré de saturation, S") ou qu'à pondant à la valeur de Ia masse volumique des grains
une même teneur en eau le sol' peut avoir différentes P, : 2.68 g/cm3.
porosités.
Sur I'abaque, on peut représenter aussi la teneur en
Comme les propriétés des sols non-saturés sont eau volumiq.t. exprimée comme le rapport entre le
déterminées par relations réciproques entre les phases volume d'eau V- et le volume total Vroo :

constituantes, pour leur étude, on doit disposer d'un


système de représentation permettant de suivre en o - J-
Vtoo1oo - Y '=t=oo (7)
rnême temps f influense de l'état de serrage et de P- Vtoo
l'état d'humidité. ce qui pour l'axe des abscisses Vroo : 100 conduit au
Parmi les systèmes qui ont été proposés, à notre
g
- w ; d'après la relation (7), pour Vrog : 50 on
avis le plus convenable est celui de Fernando Terra- obtient 0 : 0.5 w et on peut tracer ainsi les droites
cina l25l qui a construit un abaque ayant w en d'égale valeur 0, et compléter de cette manière I'abaque
abscisse et Vroo en ordonnée (fig. 3). proposée par Terracina [10].
Dans ce cas, entre la masse volumique sèche Qa et La position de chaque point de l'abaque montre
Vroo on a la relation : l'état d'humidité et de serrage du sol et est déterminée
100 par deux des paramètres i w, S, n ou e, Qa et p; en
yd _
a\
(2) utilisant l'abaguo, les valeurs correspondantes des pata-
Vroo
mètres inconnus peuvent être facilement établies.
On peut marquer en ordonnée des valeurs Qa et Par exemple, à un sable (p, : 2.65 g/cm3) ayant
tracer des droites horizontales correspondant à des
w 8 o/o et p t.67 g/cmg correspond le point P
chiffres ronds.
de-l'abaque, qui- se trouve à f intersection de la
Sur l'abaque, on a représenté aussi les dioites in- verticale menée par b et de la droite inclinée d'égale
clinées d'égale masse volumique humide p correspon- valeur p _ 1.67 g/cm3 menée par a.
dant à la relation :
La pente de la droite f , qui lie le point P au point
p de l'axe des ordonnées correspondant à la densité des
grains (p,), indique le degré de saturation du sol
D'après cette relation, on peut déduire que sur l'axe Sr-0'3'
des oidonnées (w - 0) p et Qa ont la même valeur. Si on mène par le point P une droite parallèle à
D'après l'expression de la porosité : l'axe des abscisses, on trouve n- 4I.6 o/o et e - 0.71.,
sur les échelles de Ia porosité et de f indice des vides,
n- r--P-dP, ^ Vroo P,
et à f intersection avec la droite de Ia saturation,
on trouve o/o (c), qui correspond
et f indice des vides :
p
w sat
- 27 à

V'tol l'axe des ordonnées Vtoo - 64.5 cm3 (point d), respec-
e- .n
r-n - 100 oY5--L (5)
tivement Qa _ 1.55 g/cmt. De même on peut constater
On en déduit que pour une certaine masse volu- que la teneur en eau volumique correspondant au point
mique des grains (pr) il existe des relations univoques P est 0 L2.2 o/o .
-
entre Vroo et les valeurs n et e. Sur cette base, on a Parmi les abaques proposés par différents auteurs,
ûacé à la partie gauche de l'abaque, sur des droites celle de F. Terracina présente. certains avantages dus

52
Fig. 4.

principalement à la linéarisation des courbes d'égales c'est-à-dire la pente de la courbe de retrait qui inter-
valeurs w,0, Pd, Q, Vroo, S". Par conséquent, l'abaque vient dans l'expression de la pression interstitielle u
nous permet de suivre facilement les modifications de des sols non-saturés :
I'état d'humidité ou de serrage du sol sous l'action des u--h+o(.p (8)
différents facteurs naturels ou artificiels. Sur la figure où h est la succion et p la pression extérieure.
4, on peut voir qu'à chaque sol naturel non-saturé de
Roumanie correspond un certain La valeur de d indique donc dans quelle mesure la
tence
pression appliquée p est transmise à l'eau interstitielle.
argile 3, silt 4, et sable 5, de lchalnita, ainsi que le Ainsi, tant que le sol reste saturé d
sable argileux 6, silt argileux 7, et argile 8, de la pression est transmise à I'eau des pores, conclusion
vallée du Danube) [5] . A partir des qui d'ailleurs est à la base de la théorie de ta conso-
tences lidation des sols cohérents saturés. Au fur et à mesure
études antérieures, on peut par exemple prévoir les que le sol devient non-saturé a I l, une partie
éventuelles pertubations de l'état dues à I'action de seulement de la pression p appliquée revient à l'eau
certains facteurs t6l . L'abaque donne aussi la possi- interstitielle, l'autre partie ( I æ) se transmettant au
bilité de contrôler rapidement la correspondance entre squelette du sol. Enfin, dans- le domaine des petites
les indices physiques établis par les essais de labo- teneurs en eau, le sol ne présentant pas de variations
ratoire et de détecter les éventuelles erreurs. de volume (d Vroo - 0) , Ia courbe de retrait est
horizontale A Vroo - 0,. c'est-à-dire que toute la pres-
En Roumanie, l'abaque de Terracina a été utilisée sion revient au squelette. Pour faciliter la détermination
il y a déjà de nombreuses années [5] , [6] , 1241 . du facteur de compression, dans la partie inférieure
A cette occasion, en dehors des propriétés remarquées de l'abaque, existe un faisceau de droites d'égale
par Terracina, on a mis en évidence d'autres possi-
bilités de cet abaque. Ainsi, on peut représenter sur valeur de a. L'abaque donne aussi la possibilité de
vtoo a
cet abaque la courbe de retrait (Vroo, w) d'un sol suivre les variations du volume /(.Ç/ \ 100.
1( Dans
cohérent (fig. 3.) : tant que le sol reste pratiquement
saturé, la courbe de retrait est une ligne droite paral- ce but, sous la' droite de saturation on trace les
lèle à la droite de saturation, inclinée à 45" par droites correspondant aux différents pourcentages de
rapport aux axes de coordonnées ; av moment où Ia variation du volume t 101 . Ainsi, on peut, par
l'afu pénètre dans les pores, la droite devient une exemple, suivre facilement les modifications de L'état
courbe à concavité tournée vers le haut qui s'éloigne de serrage pendant l'essai oedométrique. Par exemple,
de la droite de saturation et tend vers une droite entre I'état initial (M) et I'état final (M') correspond
parallèle à l'axe des abscisses pour les teneurs en une modification de volume de 1,4 o/o.
eau réduites. On doit remarquer gue, pour l'étude systématique
La détermination expérimentale de cette courbe par des sols non-saturés, I'abaque ouvre des possibilités
la méthode de la projection optique l4J, t13l donne la qui jusqu'à présent n'ont pas été entièrement
possibilité de calculer le facteur de la compression q', exploitées.

54
3. INTERACTION ENTRE tES PHASES CONSTITUANTES ET LES PROPRIETES DU soL
L'élément essentiel qui conditionne les propriétés
des sols non-saturés est 1'existence d'une pression
interstitielle négative (succion), due à f interaction
h =$t5
r
(e)
entre les trois phases constituant le sol, qui caracté-
rise la capacité de rétention des corps hydrophiles.
Pour comprendre, donc, Ia capacité de rétention de
l'eau dans les sols, on doit analyser un peu les phéno-
mènes d'interaction.
La capacité de rétention des sols sableux est déter-
minée par le déficit de pression (succion au-dessous)
des ménisques capillaires (fig. 5). D'après la loi de
Laplace, plus le rayon (r) du ménisque est petit
(échelle des dimensions, fig. 6), plus la succion est
\ lvcs
a)
grande (échelle des énergies, fig. 7) [5] .

,
ft:-
0.15
(e)
r
La capacité de rétention des sols argileux est déter-
minée par les propriétés d'adsorption de la paillette
d'argile. Les théories les plus môdernes conduisent à
représenter les paillettes d'argile avec des charges
négatives sur les grandes faces et des ch'arges positives
sur les petites (fig. 8). Certains ions sont attirés et
retenus à proximité immédiate de la paillette en consti-
tuant une couche de contre-ions ; par le jeu de mêmes
charges électriques, d'autres ions hydratês sont main-
tenus à certaines distances par rapport à la paillette
constituant ce que I'on nomme la couche diffuse. b)
l4l la présence à proxi-
C'est ainsi que I'on explique
Fig. 5.
mité de la paillette d'une couche d'eau adsorbée,

$arcsear és ft/m.t de æ/
/6Y ife?foee eât grààoA
,fur
m ù>érau r (6re le,râ à tba v ) Rt'
Ë.s $.
20-342,4 rù
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l+oeu*aæ$sp6 mrbcotæs --l orgrle sv// -----1"- wéb


natFrgizn
a'o/enne
bnryue- etr æb'oh/e
moQeu/oile
# thmar,ae /a:^r /o
/epue/ Fig. o.
/bap/e le lrâom.tâa et/ ya/aé/e

constituée par une auréole d'ions et de molécules adsorbée est plus ou moins restreinte pat comparaison
dipôlaires d'eau ; plus la distance des ions ou dipôles à celle de l'eau libre ; de ce point de vue, les dipôles
par rapport à la paillette est petite, plus les forces qui d'eau adsorbée ont une situation intermédiaire entre
conduisent à leur rétention sont grandes et empêchent ceux de l'eau liquide et ceux de la glace. On dit que
leurs mouvements cinétiques. Par conséquent, la liberté l'énergie libre de I'eau adsorbée est plus petite q,r.
de mouvement des constituants de la couche d'eau celle de I'eau libre. La diminution de l'énergfle libre- se

55
lerg = to-7itu/e. / 02 . /o'3gcn c 102. fo-elgn = 2. J9. p 'gca/.
lgem. p's ,(gm = z.?4. /o'5 ca/ = 9. ê/.lo' ery. = 9.8/. p's1bcr/e
/eo/ " 4. rc . /3 lerjz. " l. lc/àal" 4 Zz . loçgcm = o,4z7 kgm /fu=î6e'ru-tgs
Ootl/rûYf Oê.1 nê7/OOê8 mAR /4 o/rrpatnzar of / r,f{ec/a/y

o rrde

N È

$ N
/erg ,?'
$
rpÈ
t it'Ss îofl
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I
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/o'' *gm 7ç 7 ,:à zazt p3 îo4 l0î
I lo

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s fu, ,,ot

)o'z ro't 1o'2 tol

$
Ë Udt
r /?--.^--
'/raa"æeainigræs-@mot

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sc.
C) rAz &r (û//P/i?ue.,

È b"ù
i o-,7 -
(Oumæz*t4
i k"o/l,?T/ to-tàa'' àAf;rotlau-aoery'

Fie. 7. fan /er l{ev/c ehaQae> .


î.î-.r'*d/g e?u QSs-5.,*o//9. eaa

ol traduit par la transformation d'une partie d'énergie


t cinétique des molécules d'eau en chaleur de mouillage.
A la périphérie de l'eau adsorbée, il existe un
I

./ | -:. et les dipôles de Ia

,#
échange continu entre les ions
,/ couche diffuse et ceux de I'eau libre, c'est-à-dire un
/ équilibre dynamique.
L'épaisseur de la couche d'eau adsorbée dépend
dans une large mesure de Ia nature et de la charge
eCIu libne

Fonce de nelenfton

électrique des ions. Plus ces charges sont grandes, plus


la charge électrique totale de la paillette est compensée
par un nombre moins important d'ions ; par consé-
quent, l'épaisseur de la couche d'eau adsorbée est plus
réduite.
Par exemple, les couches constituées avec des ions
monovalents (ti*, Na+, K*) sont plus épaisses que
celles des ions bivalents (Caz'., Mgr*) et beaucoup

I
plus que celles des ions trivalents (AI3+, Fe3*).
L'intensité des forces avec lesquelles les ions et les
dipôles d'eau sont attirés s'accroît rapidement avec la
diminution de leurs distances par rapport à la surface
I
de la paillette. A proximité immédiate de cette surface,
l'eau est soumise à des pressions énormes (environ
!
I

10 000 bars) qui modifient des propriétés en les appro-

l I
chant de celles d'un solide.
Comme montré ci-dessus, plus la molécule d'eau se
trouve à proximité de la paillette, plus les forces de
liaisons sont grandes, sa mobilité est réduite et son
énergie potentielle est diminuée par rapport à celle de
h = 13,s9Ï"[ l'eau libre (fig. 8). Par conséquent, si on met en
contact l'eau libre avec une couche d'eau adsorbée,
Fie. 8.
il y avra migration d'eau vers la paillette (fig. 9) qui
a tendance à compléter sa couche d'eau adsorbée.

56
b).
E--

\
--\
--

l
/ a/-

ffe=:l)
\\ i:)
f1r-y)
(G:)

Fig. 11.
Relnqrt GonFlemenl
,/
/l Le retrait et le gonflement, sont des conséquences
It de la modification de l'épaisseur des couches d'eau
\\ adsorbée (fig. 11) et du réarcangement des particules
d'argile.
\ D'une manière analogue, on peut expliquer les
arrtres propriétés des sols. Par exemple, les sols ayant
-
\-F-Ë-a€

de grosses couches d'eau adsorbêe présentent de


minces sections de pores occupées pâr l'eau libre
Fig. (fig. !? z) ct, par conséquent, présentent de faibles
perméabilités. Dans les -argiles actives, ayant des
9.

porosités très réduites, le mouvement de I'eau peut


La paillette ayant une couche incomplète va exercer
commencer seulement _ si le gradient hydraulique
pép.as-seune certaine valeur ,io gradient hydrauliciue
une succion sur l'eau libre (fig. 9 b) i par conséquent, initial -- les boucÉons
suffisante pour débloquei
dans les sols non-saturés ayant les - courbes âdsor- adsorbée- qui obturent' les pores (fig. 12) l4J . d'dau
bées incomplètes existe un déficit de pression par
rapport à la pression atmosphérique, c'eôt-à-dire ùt.
succion. Plus l'épaisseur de la couche est petite par
rapport à l'épaisseur maximale possible, c'est-à-dire
plus la teneur en eau est petite, plus la succion qui se
manifeste à la périphérie de la couche sera giande
(fie. e c).
/
F.
I
/ \ *.''F { n
I
Poillet te
\
I
\\\ i',
\ I ///
)< Dl r1c'
l I C Eou tibne

t Poilletle
Fie. 12.
Fie. 10.
\
\./ \.----r D'une manière similaire, on peut expliquer les
-12 effets
- -du
gradient thermique ou électrique sur les
propriétés du sol.
De même, I'existence du complexe d'adsorption
enveloppant la paillette argileuse facilite l'étâbfis- Tout ce que l'on a montré plus haut témoigne que
sement des ponts de liaison constitués par les ions, seule la connaissance des phénomènes d'intéraction
et les dipôles d'eau qui imprime aux Jols fins une entre
-les phases constituant le sol donne la possibi
certaines cohésion (fig. 10). A cause de leur cohésion, lité d'expliquer ses propriétés et de prévoir son
les sols argileux onf la propriété de résister à dej comportement sous l'action des contraintes.
contraintes de compression, traction ou cisaillement ; Même si les images concernant la constitution des
la réalisation de cès ponts de liaison est en même sols sableux (fig. 5) ou argileux (fig. 8) restent
temps à la base de processus de floculation ou coagu- encore un peu trop schématisées, leur utilisation
lation tandis que leur destruction s'appelle défloculatlon s'avère nécessaire pour une meilleure compréhension
ou peptisation. des propriétés des sols.

57
4. RECHERGHES CONCERNANT LES PROPRIETES HYDRAULIQUES DES SOIS

Les propriétés hydrauliques des sols non-saturés


sont déterminées par la capacitê de rétention de la
matrice du squelette minéral. Pour earactériser I'inten-
sité de rétention de I'eau pat le squelette solide des
matériaux poreux, oo emploie différentes méthodes
s'adressant à certains phénomènes physiques en rela-
tion avec f interaction de I'eau et de la matrice solide,
à avoir : le dégagement de chaleur due au mouillage
(méthode de la chaleur de mouillage) (fig. t3),
l'adsorption de I'eau d'une atmosphère ayant une
humidité relative bien déterminée jusqu'à Ta réalisation
de l'équilibre de la pression des vapeurs (méthodes
des isothermes de sorption-désorption), (fig. 14) , le
drainage de I'eau des matériaux poreux par I'appli-
cation d'une différence de pression (méthode de la
succion) [3].
Les résultats représentés sur les figures 13 et 14 tZy(*)
rnontrent que les courbes chaleur de mouillage-teneur
en eau et les isothermes de sorption permettent de
bien différencier l'activité du sol par rapport à l'eau. nll, a'J -
De mêmeo les deux premières méthodes permettent de c-
-tto
.?reltp
-

déduire la surface spécifique des particules du sol, 7a)


ainsi que de caractériser la capacité, de rétention dans BO .r{o{ ,//
le domaine hydroscopique, c'est-à:dire pour des teneurs
f{
Fq
,
/ /
en eau allant jusqu'à la teneur en eau d'hygroscopicité fu
maximale (wnnn). Dans le domaine hygroscopiquen les 60
lct
t*)

échanges d'humidité entre le corps poreux hydrophile Ë


lv
.LT I
l'-

et l'atmosphère ambiante se font seulement sous forme ,


de vapeur d'eau.
t40
/
/'
1'u
ê
(col/9)
20
/
/ /
I qchive de Podqni '"
lf(%)
e -- de Bucqnesh Fie. 14.
6 -Limon
-Loess
-Angile de Nqvodoni
---Soblefrn delo Detto de
Dq n ube
les pores d'un matériau poreux hydrophile à l,a suite
des forces de liaison entre l'eau et le squelette solide ;
dans un sable non-satuté, ces forces sont de nature
capillaire (fig. 5), alors que dans le cas des sols
argileux, 1'effet des forces d'adsorption prédomine
2 1 6 I 10 12 {4wf/ol (fig. 8). Etant donné que les succions varient dans une
gamme très large, de zéro pour le sol saturé, jusqu'à
1u b). 10 000 bars (h : 10i cm colonne d'eau), pour le sol séché
(col/g I
à l'étuve, Schofield (en 1935), cité par Croney
200 (1952) t13l a proposé qu'on se serve du symbole pF
o' -dqro (l'indice sorptionnel), qui représente le logarithme
100 Y.' -d*r décimal de la succion, exprimé en centimètre colonne
d'eau :
120
pF : logh ( 10)

La courbe succion-teneur en eau donne la possibi-


80 lité d'établir la quantité d'eau retenue pour différentes
succion (fig. 15).
40
Chaque changement qui concerne l'interaction entre
les phases constituant le sol se fait sentir sur sa
capacité de rétention [5] . Plus le sol est fin, c'est-à-
dire plus f intensité des forces d'interaction est grande
plus la succion de l'eau est grande (fig. 15 a). D'après
Fie. 13. ta figure 15 b, on peut remarquer qu'une petite aug-
mentation de la fraction fine (silt) dans un mélange
Si on a besoin de caractériser la ca,pacitê de réten- de sable fin (NV) et silt agrandit considérablement
tion dans tout le domaine des teneurs en eau possibles, Ia capacité de rétention du mélange. Les essais menés
on doit faire appel à ïa courbe succion-teneur en eau.
'succion
par Road Research Laboratory ont démontré que La
La h représente le déficit de pression
par capacité de rétention de Ia montmorillonite est
rapport à la pression atmosphérique qui apparcît dans presque deux fois plus grande que celle de la kaolinite

58
Ainsi, si l'on tient compte que pour des conditions
isothermes, la succion représente un potentiel négatif
(fig. 17) on peut déduire que pour transformer une
Argile a ctive quantité élémentaire d'eau dw, retenue avec la succion
Argile h, en eau libre, le milieu extérieur doit dépenser, pour
chaque gramme de sol sec, un travail spécifique de
sitr drainage l2l :
dl:-h.dw (11)
- correspondant à la bande hachurée (fig. L7 a).
Lorsque la teneur en eau subit un changement de
w1à w2, le ttavail spécifique sera :
fwz
E_
: J*, h dw
|
(r2)

40 u/(7") qui a comme correspondance graphique l'aire BC C'B


(fie. 17 b).
Fig. 15. Si l'on suit l'évaluation dans le temps du processus, on
doit introduire Ia notion de puissance spécifique de
drainage ou de mouillage :

Sable Valeni) q:
4dt
df ( 1s;

a)
pF
t\' LEGENDE
100 M 100 %
\\

E
I
rnontrno rillonite
50 c 50 r"
I

I
\
ts k aolinite
1

w%
Ë
\
\ \
(fig. 16 a) U4l. D'après la \
figure 16 b où est repré-
sentée l'influence de l'état
de serrage et d'humidité sur \ \ \
la succion exprimée à l'aide
de f indice sorptionnel pour Fie. 16. aoa -W(%)
un sable, un silt et une
argile, on peut déduire que
I'effet des nrodifications
structurales (densité) se fait
sentir spécialement dans les
domaines des petites suc-
cions t5l . On doit remar-
quer en même temps que les
argiles actives restent satu-
rées même pour des succions
assez grandes (pF 4, c'est-à-
dire 10 bars).
La connaissance de Ia
courbe de rétention d'un sol
nous permet d'évaluer aussi
les transferts d'énergie liés
aux processus de drainage
ou humidification.
dépensée pour replacer les particules du sol d'une
manière plus compacte.
L'introduction des notions définies plus haut s'avère
utile pour une meilleure compréhension des phéno-
mènes de drainage-mouillage ainsi que pour établir des
'énergitique corcél,ations à la base énergétique
r é tentio_n; Niveau entre différents
de lreau libre. indices hydrauliques des sols [5] .
Ainsi, à partir des courbes de rétention (h, w)
étâblies expérimentalement, on a calculé l'ordre de
grandeur du travail de mouillage pour les différents
sols et roches :
- sable, craie .12r, - 103 g cm
- sable, argileux, silt, loess, kaolin Jiu: 10a g cm
- argiles grasses .... Eu- 10sgcm
valeurs qui ont êté marquées sur l'échelle des énergies
(fig. 7). Partant de l'équivalence qui existe entre le tra-
vail mécanique et l'énergie calorique (fig. 7), on arrive
Fig. 17 .
aux relations entre la valeur intégrale (q") et différen-
(n',:
\- * *\de
tielle mouillage et de travail spécifique
dw I
de mouillage :

eu - 2.34 . tÙ-s ,Eo ( 15)


Si 1'on analyse un cycle de drainage-mouillage, Q'r: 2.34 . t}-s h ( 15',)
comme celui de Ia figure t7, dans le sens des notions et sur cette base, on est arcivé à établir une corrélation
introduites avpatavant, on trouve que Ia surface de Ia (fig. 13) entre les trois méthodes pour caraetériser la
boucle d'hystérésis (GFEF'G) se trouvant entre
'mouillage les capacité de rétention de I'eau pour les corps poreux
branches d" drainage et de représente la hydrophiles mentionnés plus haut.
quantité même d'énergie transformée irréversiblement
au cours du processus, c'est-à-dire : En tenant compte des résultats expérimentaux concer-
nant les valeurs de la chaleur différentielle de mouillage
LJ: : Ed, - ,Eu (14) (e'u:100 à 600 cal/g) et de la relation (15'), oo
où ,E a, est le travail spécifique de drainage et Jj u est arrive à la conclusion que la succion correspondante
le travail spécifique de mouillage. au matériau complèternent séché dans l'étuve ne peut
11 en résulte donc, que pour effectuer un processus
être consid&ée comme égale à 104 bars (pF 7), pour
de drainage avec une vitesse donnée, il faut dépenser tous les sols, mais à une variation entre pF 6.63 et
pF 7.40.
une énergie qui sera restituée seulement en partie au
cours du processus inverse de mouill âg?, ce qui cor-
respond d'ailleurs pleinement au deuxième principe
de La thermodynamique. D'après ce principe, plus la dro
vitesse du développement des processus est grande,
autrement dit, plus les processus réels s'éloignent de I
ceux quasi-statiques, plus la cote irréversible de lL
l'n/'?)
f- ff 4-f4ud
'r'ô
rtc4 fi
oI..t
l'énergie sera grande at, par conséquent, la surface de R /æ T vt)'t
l-ctvaro1+tfl 'v t-/
la boucle d'hystérésis augmentera. {- tfl_l | t\
Les résultats expérimentaux montrent Ç[uo, plus le
\sÈ ,ol",u i,ht
3 |[
| .9)
lo.* til"t -î
cycle des variations de la succion comprend une
gamme étendue, plus l'énergie dépensée irréversible-
ment au cours de processus et représentée pat la I ^"l,rrrttÏ
o,l1
''5 ISS
"0 rÈ+
l -i,
|
|g
surface de Ia boucle d'hystérésis sera grande. Ainsi,
par exemple, dans le cas d'une argile grasse, lorsque ù'
ll
ll .2 |t,'s
la succion varie dans le domaine pF | : pF 3
(h : 10 + 31,6 cm H2O) l'énergie dépensée n'est que de '
t
l.ô
^frrl )
go,/r;/* g,
-
3.75 g cm/g, tandis que pour le domaine de variation ElY
pF I à pF 3.9 (h - 10 à 794 cm HrO) , la dépense
d'énergie a augmenté jusqu'à t2.50 g cm/g, c'est-à-dire
de 3.3 fois, pour atteindre 6 700 g cm/g pour le
domaine de vaûation pF I à pF 7. PF
De I'interprétation graphique du travail spécifique
de drainage et de mouill àga, il résulte aussi que la
surface hachurée DEFG de la figure 17 c, comprise
entre les deux branches de drainage d'une argile
(branches qui partent de points différeËts sur l'axe î"t
teneurs en eau et qui se rencontrent en un même
point), peut être interprétée comme représentant la
valeur du travail dépensé pour L'arcangement des parti-
cules du sol de façon plus serrée. En effet, pour les
matériaux à structure rigide, dans le cas de répétition
des cycles drainage-mouillage, on obtient les mêmes
branches de courbe, c'est-à-dire qu'aucune énergie n'est Fig. 18.

60
\r{, -0h 'VG* (r6)
q).
w1 ("/"1,

Wg
wts

Fig. 19.

vt..

Une autre direction de recherche a concerné les mé- utilise la représentation logarithmique (fig. 20 b) et
thodes pour l'établissement de la courbe de rétention. dans lequel en tenant compte de la relation (16), on
En dehors des méthodes expérimentales, mises au point peut écrire
t:tn:*:l:i#i;
:
^
pour établir la courbe de rétention en imposant cer- PF:
taines succions au sol étudié l4l , l7l et pour déter-
miner la succion momentanée dei éChântillons [9], on
où ct, b et c sont des constantes.
- c-brogo, .,7)
a établi des corrélations linéaires entre la teneur en
eau d'hygroscopicité maximale (w'nr) et les teneurs en On arrive donc, à une expression analytique pour
eau correspondant à certaines succions (h : 1.8 et la courbe de rétention (fig. ,0 ù :
ls bars) (fig. 19 a) Uzl : h _ 10" w_b _ l0o woM_b ïn_u 10" 1n_b (L7,).
Wh: ÙnWuvt ( 16) -
En admettant que cette relation est vérifiée par les
ou 0h représente un coefficient de proportionnalité qui couples des valeurs pF a.2 et 0t : 2.00 et if S et
pratiquement est indépendant de la nature du sol. - I1
apparaît donc la -possibilité d'établir une courbe
0n
,: 3.82 mentionnés plus haut, on peut êtablfu les
valeurs :
unique-fondamentale de rétention (fig. f 9 b), valable
dans le domaine des succions supérieures à 1 bat, où
c - 5.511 et b - 4.92 ;
l'influence des modifications de,,structure (serrage) est et l'expression de la courbe fondamentale de rétention
devient
moins ressentie ; à partir de cette courbe fondamentale :

(pF, 0t), valable approximativement pour tous les pF : 5.511 4.92log 02 (17")
sols, et connaissant la teneur en eau d'hygroscopicité qui appliquée- pour la succion de 8 bars (pF S.g2 ;
maximale (wHnn) du sol considéré, on peut établif tout gh 2.30) donne pF 3.96, donc une précision satisfai-
de suite sa courbe de rétention (fig. 19 b). -
sante.
Le traçage approximatif de la courbe de rétention, En utilisant les expressions (17') et (17"), on peut
sans effectuer des essais de succion et en se basant donner une expression analytique pour le travail âsso-
seulement sur quelques points de Ia courbe, peut être cié à la modification de la teneur en eau :
réalisé en tenant cornpte de l'existence des coirélations d.E: la" w-b dw l0"an-b dw wurul0" \t-u d\t (1s)
suivantes : - -
h - 104 bars pF7 w:0 séchéàl'étuve;
h pF 4.5 w - wsur
- 3O bars
h - 15 bars pF 4.2
hygroscopicité maximale ;
w - 2 wsrwflétrissement des plantes ;
h- 8 bars pF 3.9 w - 2.3 wuur;
h- | bar pF 3.0 w - 3.82 wr*
ou w _ wp (en état remanié) ;
h - l/3bar pF2.5 w-4wurv*6;
h - 0.001 bar . pF 0.04
w - wL (en état remanié)
ou w -wsat.
Les valeur gh 2; 2.30 et 3.82 correspondant aux où:
succions de 15, 8-et I bars ont êté établies sur la base f
de la corrélation serrée (coefficient de' corrélation L7 - 10" I w-u d,w
.l - wnrvr ro" I or"-u d;n ( 18',)
r > 0.88) constatée pour plusieurs sols de Roumanie. donc une proportionnalité entre le travail de mouil-
La détermination de la courbe de réterrtion à partir lage ou drainage et l'avidité du sol pour I'eau, expri-
de quel_ques points eqt facilitée par la linéarisation qui mée par l'entremise de l'hygroscopicité maximale
se produit dans le domaine pF 2 à pF 4.2 quand bn (wsno).

61
On peut déduire par analogie que la courbe de
rétention de l'eau d'un sol peut servir pour estimer les
effets de différentes méthodes de drainage [3]. Ainsi
le drainage simple gravitant par abaissement du niveau
de l'eau souterraine de 3 à 4 m, va engendrer I'appa-
rition des succions de 3 à 4 m (pF 2.5), l'utilisation
d'aiguille-filtre à vide va conduire aux succions d'ordre
de 0.8 bar (pF 2.9), l'assainissement grâce à la végé-
tation correspond normalement à des succions de

(t'z

w (/)

pE o- ô /og'uv

...1'Se/
\
\

Fig. 20.

E9lo tt / 1"t (r,)

Du point de vue historigue, la première applica' 1,-2 bars (pF 3 - pF 3.3) mais peut s'intensifier pendant
tion de la succion en pédologie a été de caractériser les périodes de sécheresse allant jusqu'au 15 bars
I'accessibilité de l'eau pour les plantes. Ainsi, on a (pF 4.2). Les quantités d'eau éliminées par évapo-
remarqué que le développement des plantes n'est pas transpiration des plantes sont appréciables. Ainsi , pât
lié diréctement aux valeurs absolues de la teneur en exemple, pendant une journée chaude d'été, un chêne
eau du sol mais dépend surtout de f intensité des puissant peut éliminer jusqu'à 500 litres d'eau. D'ail-
forces qui retient l'eau dans le sol, c'est-à-dire de la leurs, c'est un fait bien connu que le défrichage cles
succion (fig. 21). Par exemple, pour une même teneur pentes favorise le ,déclenchement des glissements.
en eau de 10 o/o
, Ia succion d'un sol argileux lourd sera L'application d'un champ électrique intensifie l'effet
plus grande que 15 à 20 bars (le maximum qui pegt d'assèchement. D'après certains exemples de Ia litté-
être développé par les plantes) tandis que pour la rature, un gradient électrique de 0.5 Y /cm correspond
même teneui en ea1J, Ia succion d'un sol sableux sera pour un sol silteux à une succion de 3 bars (pF 5.5).
beaucoup plus réduite et Ia plante aura la possibilité
d'extraire I'eau nécessaire. Donc, l'accessibilité de l'eau L'utilisation des drains d'aération, prévus avec une
pour les plantes ne dépend pas directement de la teneur circulation d'air , peut théoriquement intensifier le pro-
en eau du sol mais de sa succion cessus d'asséchage jusqu'au dornaine hygroscopique
pour lequel correspondent des succions supérieures à
Les recherches ont montré également gue, à certaines 50 bars (pF 4.5). Ainsi, on peut expliquer pourquoi
teneurs en eau caractéristiques pour les relations eau- dans les sols argileux où l'effet des drains simples
plante correspondent pratiquement les mêmes succions. gravitationnels est presque négligeable (fig. 22), l'adap-
Ainsi, à Ia capacité du champ (u, c'est-à-dire à la
"t), suivi d'un drai- tation d'un système permettant la circulation d'air peut
teneur en eau obtenue après l'arrosage s'avérer efficace même si on ne peut observer un
nage du sol pendant quelques jours, correspond géné' courant d'eau.
ralement une succion de l'ordre de 1/3 bar (pF 2.5) ;
de même le flétrissement permanent d'une plante En interprétant les courbes de rétention de quelques
arrive d'habitude quand la succion du sol dépasse 15 dizaines de sols de la vallée du Danube, on a établi le
à 20 bars (pF 4.2) . diagramme synthétique représenté sur la figure 23 qui
permet de déterminer le degré de saturation (S,) obtenu
Le degré d'accessibilité de I'eau pour les plantes ne à I'aide de différentes méthodes de drainage pour les
reste pas constant dans f intervalle de l'eau accessible
mâis diminue d'une manière continue à partir de la sols ayant une plasticité grande (Ip
(35 o/o
capacité de champ vers le point de flétrissement. Le
but de f irrigation est exactemênt de maintenir les On peut constater guo, plus le sol est astif , plus le
succions réduites en vue d'assumer les conditions opti- degré de saturation du sol reste élevé pour une même
males pour le développement des plantes. méthode de drainage.
évapo "tnonspirotion

,3
I

equ
s ccdssrble

15bon5
F
--
-=-ntrr"-.i
lef hrJ
tt eou
non qccesstble "os-:g6 Arsite)
Fig. 23.
^.' 10+ (Sable)
h(c m Hro )
Fig. 21. 1os
Meihode

eou sæEË
tûqo2

.!+_fÈà ro3 J$-:65

10 2C

Fig. 22.
T

fra"
/gcm
,-g-/ I

qool qoos 902 qos q2 Qimm 1oo sr (% )

Diarnètre de la particule
laef@RATNAGE:
gf&T-'J35t%tL
= VlAe paftfel
f*=.t
Ët par les plantes
On doit remarquer enfin que l'application des
moyens de drainage plus intenses est efficâce seulement
WÀ aérations qne fois que l'êvacuation de l'eau correspondant
r-J séchage à l'étude au
w('/') drainage simple gravitationnel est assurée. -
Le domaine où la succion trouve la plus importante
Argile (r ) application est celui du mouvement de l'eau dans les
Loess (z)' sols non-saturés.
Sable silreux
- une première question qui peut être résolue en
(3)
faisant appel à la succion est celle de l'évaluation de
la distribution de Ia teneur en eau d'équilibre sous
les revêtements imperméables des routes, âéroports ou
En utilisant la relation (11), on a évalué l'ordre de sous bâtiments.
grandeur du travail spécifique de drainage correspon-
dant aux différentes méthodes appliquées :
drainage gravitationnel simple (pF 2.5) Eo, - 10 à 20 gcm/g
drainage à l'aide de vide (pF 2.9) ))a, 35 à 65 g cm/g
-
drainage par aêration (pF 4.5) l)a, : 102 à 10, g cmlg
séchage complet (pF 7) : argiles actives llo, - 10s à 10u g cm/g
sables fins L7a, - 100 g cm/g

63
Contrairement à ce qui se passe dans le cas des
surfaces libres, lorsque des précipitations de l'évapo-
d"a)
\too courloe
ration ou de la transpiration des plantes entraîne une r etr art
migration continue de l'eau entre les différents poills
du- sol, quand il existe un revêtement imperméable
(asphalte, feuille de plastique, etc.), le sol va arriver, P:t+xt'z $q courbe de
r étention
après un certain temps (dans des conditions isothermes),
à une situation d'équilibre ; la distribution des teneurs (/")
en eau d'équilibre- dépend de la position de l'eau w

souterraine, du régime climatique des propriétés hy-


drauliques du sol et de l'état d'humidité au moment
v'
de la réalisation du revêtement.
Généralement, or distingue les deux cas suivants :
a) quand I'eau souterraine se trouve à une faible pro-
fondeur, et quand I'état d'équilibre des teneurs en
eau est conditionné par le niveau de l'eau ; Zèrne étaPe
b) quand il n'existe pas d'eau souterraine et lorsque
Ihypothè se I èrc étape
trinftiffie
ltétat d'équilibre dépend principalement des condi-
tions climatiques.
Pour les situations intermédiaires, c'est-à-dire quand
l'eau souterraine existe mais qu'elle Se trouve à une '\x/(%)
grande profondeur, la zone d'aération doit être divisée
én deui parties : une partie inférieure où I'effet de
l'eau souterraine est prédominant et une partie supé-
rieure. dans laquelle les conditions climatiques sont cal culé e
essentielles
Quand l'eau souterraine se trouve à une faible pro- iq ** surée
fondeur (jusqu'à 6-9 m dans les argiles, 3 m dans les
Iimons et 1 m dans les sables), la méthode d'évaluation
des teneurs en eau d'équilibre mise au point au Road
Research Laboratory t13l est basée sur la relation (8).
Parmi les facteurs qui interviennent dans cette relation, wG;/ | v(%)
la pression p qui s'exerce sur l'élément du sol situé à lr D

la profondeur z (fig. 22) peut êtrb calculée avec une I


I
I

préèision suffisante en utilisant le poids volumique T lz, 2,


I
t29
du sol correspond à une teneur en eau initiale w o : I I
I I
P-q+I.Tz ( 1e) lzz \ao
où q est la charge supplémentaire. ll
I

En introduisant la valeur de p dans l'équation (8), t,5 lt sa


il reste trois inconnues q,, h et Lt, et si l'on arrive à D(nt
connaître deux d'entre elles, la troisième ,résultera.
Comme le coefficient d est égal à Ia pente de la Fie. 24.
courbe de retrait et la pression interstitielle u est égale
à la valeur avec changement de signe de la hauteur r aine
du point considéré par rapport au niveau de I'eau Nive au d' e at.r s outer w(%)
soutèrraine, on déduit tout de suite Ia valeur h de la
succion de l'élément du sol qui, introduite dans la
courbe de rétention, nous donne les valeurs wy Ayant
les teneurs en eau w 1 on peut calculer les nouvelles
valeurs T, p, et après, à I'aide de la courbe de retrait
et de rétention, on s'approche par une ou deux itérations
des valeurs de teneur en eau d'équilibre.
Pour les sols non-cohérents (sables), le problème de-
vient plus simple, parce que toute la pression est trans-
mise âu squelette (a _ 0), donc Ia succion sera égale
à la hauteut pat rapport au niveau de l'eau souterraine.
Par conséquent, la distribution d'équilibre de Ia teneur
en eau correspondra exactement à la courbe succion-
teneur en eau. Fie. 25.
La méthode mentionnée plus haut a été vérifiée dans
des zones aux climats très différents (précipitations Ilofondeur
annuelles entre 2400 mm et 10 mm) (22), y compris
certaines régions de Roumanie (fig. 24 b). Dans le cas où l'eau souterraine n'existe pas ou
En utilisant cette méthode nous avons mis en évi bien se trouve à une très grande profondeur, l'état
dence le rôle important de la variation du niveau de d'équilibre de la teneur en eau dépend des conditions
l'eau souterraine sur la teneur en eau du fond de la climatiques et spécialement du bilan entre les précipi-
fouille (fig. 25) et par conséquent sur Ia résistance tations (la quantité de l'eau perdue par aire unitaire
mécanique du sol. de la surfacé du sol à cause de l'évaporation et de la

64
Cette constatation est tout à fait explicable si on Le caractère explosif du processus d'humidification
tient compte que le loess est un sol sous-consolidéo des sols secs peut être facilement expliqué si l'on tient
coest-à-dire à porosité plus grande que celle qui corres- compte des énergies qui entrent en jeu pendant le
pond sur la branche principale de la consolidation pour mouillage. Ainsi, si pour pF 3 (h : I bar) 01
la pression géologique Éelle p, (fig. 27 a). pour pF 4.2 (h : 15 bars) (02 : 2 en appliquant - 3.82 la
et

Sa porosité élevée ainsi que sa structure macro- relation ( 1 2)), on arrive à avoir un travail de'mouillage :
porique sont dues généralement aux conditions spéciales
qui ont régné pendant sa genèse en climat aride. La LE,-2 : wurur
#t# - *rl - 4560 w'ur
poussière de loess, transpoftée par le vent et constituée
principalement par la lraction silt, à laquelle s'ajoutent Comme les recherches ont montré que pour les loess
de Roumanie wurw 2.65 à 4.00 o/o (0.0265 à 0.0400)
aussi des grains de sable et des paillettes d'argile, est
on déduit que :
-
sédimentée dans des conditions différentes par rapport
LEr-z: l2l à 183 cm
g
à celles qui correspondent à la sédimentation dans
l'eau. Pour Ia sédimentation dans I'air, le frottement g
étant plus grand, Ia porosité obtenue sera plus élevée. c'est-à-dire une énergie assez élevée dégagée pendant
Ultérieurement entre les particules s'établissent des le temps court d'humidification du matériel ayant une
liaisons dues au liant argileux, à la recristallisation du perméabilité élevée.
sol dissout dans I'eau interstitielle et aux pellicules de
silice qui enveloppent les grains de sable (8). Tant que Si la teneur en eau initiale du loess correspond à
le loess reste pratiquement sec, sa résistance structurelle l'hygroscopicité maximale (w
reste grande en fonction aussi de la succion élevée de à des valeurs beaucoup plus élevées :
I'eau interstitielle qui mobilise des frottements appré- Lf - 2180 à 3200 gcm/g
ciables. En ce qui concerne la distribution des teneurs en
eau d'équilibre, on doit mentionner que parfois il est
nécessaire d'établir l'état d'équilibre pour deux ou
â\f plusieurs matériaux hydrophiles ayant des masses limi-
ëJ
tées qui sont mises en contact : par exemple le cas de
l Sou s - con solidé la brique et du mortier qui, ayant des courbes de
I
I
rétention pour I'eau différentes, arriveront à avoir la
I même succion finale mais une teneur en eau différente.
\;\LI N o rrnal
con s olidé
ernent Dans ce cas, entre. les matériaux hydrophiles mis en
contact et qui au commencement étaient aux différentes
sur con
solidé,
-. \ -.- succions, atiiont lieu des échanges de masses d'eau
I Fe jusqu'au moment où tout le système arcivera à la
même succion.
En consid érant deux corps poreux hydrophyles A et
B (fig. 28 a), isolés pat rapport à l'extérieur et qui
avaient au commencement des teneurs en eau woA et
woB, correspondant aux points Ao et Bo sur les courbes
l- Si 02
de rétention, se pose maintenant la question de trouver
les teneurs en eau finales d'équilibre w ra, et w r3, cor-
f, 3; 0z ] respondant aux points Ar et 81 sur les courbes de
rétention pour la situation d'équilibre, quand on arrive
à la même succion dans le système constitués par les
deux corps. Pour trouver cette succion, oil représente
sur une figure auxiliaire (fig. 28 b) les courbes A' et B'
I
qui donnent les masses d'eau I tvt- - M,"w/
100 \
\ + | retenues
pour différentes succions. Connaissant le point A'o,
correspondant à l'eau retenue par le corps A et le point
B'o, correspondant à l'eau retenue par le corps B, on
doit établir maintenant les points A', et B', correspon-
dant à la condition que la masse d'eau (AMn) gagnée
par le corps A sera égale à la masse d'eau (- AM")
perdue par le corps B. Pour cela, on représente les
courbes A et B symétriques de A' et B' par rapport à
I'axe mené perpendiculairement sur l'axe des masses
dans le point correspondant à la moyenne des deux
masses d'eau MA et Ms.

L'inondation du loess diminue ou mêrne anéantit On remarque facilement que les points A'1 et B'1 qui
l'effet des facteurs qui contribuent à la résistance de A' et B', respec-
se trouvent à f intersection des courbes
la matrice macroporique ; ainsi le liant argileux et le tivement B' et T , correspondant aux conditions
gel de silice vont être mouillés, les sels seront dissouts imposées.
et la succion va disp araître. La stabilité de la structure
ainsi affaiblie est affectée aussi par l'expulsion violente Si l'on a aff.aire à trois ou plusieurs corps en contact
de I'air interstitiel, f intensité de ce processus variant on doit répéter la procédure plusieurs fois (fig. 29).
d'un pore à l'autre (fig. 27 b). Ensuite, la structure du Un autre domaine de recherche a été, celui concer-
loess va s'écrouler, le matériel ayant tendance à arriver nant l'effet des forces de rétention sur les mouvements
à l'état de consolidation normale. de lteau.

66
pF
tl/vz
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Z;zN(N .,+ \i}__n:1--lrlo

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Fie. 28.
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A.A c

,s (%) tAMwe
€>
Fig. 29.
+ -l>
tt fvl'be

Quand le sol devient non saturé, l'afu pénètre dans Pour les mouvements sur une verticale, Ia relation
le sol en diminuant les dimensions des sections occu- (20) devient :
pées par l'eau ; en même temps, Ia diminution de la , ahÊ + Lh,
teneur en eau correspond à un amincissement des pelli Y*:k*ft (21)
cules d'eau adsorbée et par conséquent un accrôisse-
ment des forces avec lesquelles l'eau est retenue par le Lh* différence de potentiel gravitationnel ;
squelette solide du sol. L h,, différence de potentiel due aux forces de réten-
Dans cette situation, la perméabilité est fortement tion ;
influencée par l'état d'humidité du sol et la vitesse de A I, la ligne de courant entre les points
la migration de l'eau est gouvernée par la loi de Darcy l"*:f*:de
généralisée : Le signe + intervient selon que le potentiel , dû
vnu: k*i (20) -diminué
aux forces de rétention s'ajoute ou le potentiel
où: gravitationnel.
k*, est le coefficient de perméabilité (conductivité Par exemple, dans le cas d'infiltration de l'eau dans
hydraulique) ; un massif non-saturé (fig. 30 a) au potentiel gravita-
i, gradient hydraulique dû au potentiel gravitation- tionnel s'ajoute la succion de la zone située au-dessous
nel et aux forces de rétention. du front d'infiltration. En consid érant la teneur en
67
b). n'h
on arrive à Ct" et l'expression (24) devient :
k
JlilllJt,tll", t- n' z \l
+z))
- ht" (t
l-
(25)
kl'
k
7
I
et si on fait la notation : T, - t
v
J Fnont de mouilloqe T,: /-hrn (t . +) (25')
NTTMNTTTTT- cette relation donne la possibilité d'étabtfu le temps
nécessaire pour la pénétration du front d'humidifiCa-
tion à une certaine profondeur z ou pour f infiltration
d'une certaine quantité d'eau. Pour établir la profon-
deur z de la zone humidifiée à un certain temps, on
peut utiliser un diagramme comme celui montié sur
la figure 50 c où sont représentées les courbes d'infil-
r==tf t*t tration pour certaines succions, h. L'allure générale de
celle-ci résulte de la dérivation de l'expression (25')
16 par rapport à la profondeur z :
dT 1
1 (26)
t-r
az
1* --n z+h
jJ----Borugon(E) D'après cette expression, -- on déduit que si la suc-
..i- - (h
-Dobnôgeo( E) cion est nulle la courbe d'infiltiation devient
'\ - ào),45"
une droite inclinée par rapport aux axes ; plus
tr , ln=otn
la succion est grande, plus la courbe d'infiltration
abaissée par rapport à
est
la bissectrice des axes.
En représentant sur ce diagramme les résultats des
essais d'infiltration dans les loess de Roumanie (Fe-
techtien-Baragan et Mircea Vodâ en Dobrodgea) [11],
on a réussi à déterminer des valeurs de succions équi-
valentes qui correspondent assez bien aux valeurs qui
résultent de courbes de rétention (fig. 26 c).
, Si on considère par contre le cas d'un massif de sol
non-satrfié (fig. 31 b) dont la partie inférieure vient en
contact avec un niveau d'eau souterraine qui est en
train de s'élever, la tendance d'ascension capillaire due
à la succion h sera atténuée par I'action ietardatrice
de la gravitation.
Fig. 30.
La vitesse d'ascension au moment t sera par
conséquent :

r- dz - vo
vvr:Vt: | ,,h-z
eau volumique (0) et la porosité libre n' (fig. 30 b) et
en admettant qu'il n'y a pas de variations de volume,
rr: - ti K z (27)

on obtient :
Vol:Ytn' (22) k est le coefficient de perméabilité considéré comme
où: constant.
VD représente la vitesse de Darcy ; En sép arant les variables :

V, la vitesse au moment t as niveau du front .n'


dt: zdz
TK h-z (27',)
d'infiltration.
Dans cette condition, la vitesse de propagation de et en intégrant on obtient :
l'humidification à la profondeur z sera : n' f zdz n' f-
t- 1Jæ:t I
'dzVDI
't- dt :-:-
n' n'
, z+h
z
(25) L-z-hrn(h-')) *c (28)

où Si I'on tient compte de la condition initiale :

k est le coefficient de filtration considéré comme


t : o, z : o, on obtient :
constant. ntl
c - T (h + h ln h) et l'expression (28) devient :
En séparant les variables t et z, on obtient :
n'zdz
dt,=k z+fr, (23') t - +lr-z
K L * hrn -L1
n_z) (2e)

d'où :
ou avec la notation i T r_ , *, oïr obtient
t-+1ffi+c,"- :

n'
T,:h-z*hln+-h
-F lz-hIn(z * hl * C,. (24)
ou si l'on se met les conditions initiales (t
- o, z - o), ['-+ -In ('- +)1 (29')

68
*jouns

'll..li
i\ii:ll-t.-\

05 10 15 20 25 50 55 40
Fie. 32.

un temps infini, courbe qui dans les cas des maté-


riaux à structure rigide ou pratiquement incompres-
sible (a - 0) est justement la courbe de rétention
(h, w).
On doit remarquer que la teneur en eau après la
première étape est approximativement uniforme et
correspond à Ia capacitê du champ (w .
"a)
Gênéralement dans les phénomènes de la migration
de I'eau dans les sols non-saturés (fig. 33 a), or peut
Fig. 31 séparer les deux aspects :
Fie.31. - filtration ou simple transfert de I'eau à travers
l'élément du sol considéré (fig. 33 b) ;
Cette relation donne la possibilité d'analyser la dyna- drainage ou mouillâBe, c'est-à-dire réduction ou
mique du processus d'ascension capillaire et de cons- augmentation de la teneur en eau (fig. 33 c), proces-
truire des courbes d'ascension capillaires pour diffé- sus liés à l'action des forces d'interaction entre les
rentes succions du massif (fig. 31 b). En représentant phases constituant le sol.
sur le diagramme quelques points obtenus pendant le
commencement du processus, on peut déduire la hau-
teur finale de I'ascension capillaire h".
Dans le cas du drainage d'un massif par suite d'un
abaissement brusque de I'eau souterraine, les forces de
rétention ont une tendance opposée à la gravitation et
on peut appliquer la loi de Darcy mentionnée plus
haut en considérant le signe au numérateur.
l2ll
En analysant le cas d'un massif de sable fin, homo-
gène, dans lequel I'eau souterraine qui se trouvait au
commencement à la surface, est descendue brusque-
ment de 5 m et en utilisant la loi de Darcy géné- dQ-th*e/ktedl
ralisée on a trouvé que pendant le processus de
_c >==-{--'
drainage qui suit on peut distinguer les deux étapes
suivantes (fig. 32) t5l :
- la première, qui a une durée relativement courte
-> 'Ps*rudkie
(cinq jours), pendant laquelle le front de drainage
avance assez uniformément et assez vite vers la
nouvelle position du niveau de l'eau souterraine,
étape pendant laquelle l'eau libre ou retenue par
des forces extrêmement faibles (10-15 cm d'eau) est dra'/tJ,u
évacuée ;
- la deuxième étape pendant laquelle le rythme de
{>
?an.ffd*l
drainage du massif se ralentit continuellement, les Fig. 33.

courbes de distribution de la teneur en eau à dif-


férents intervalles de temps étant en quelque sorte
parallèles, avec une légère tendance à augmenter On peut démontrer que les échanges d'énergie (cor-
leur pente en vue de la superposition à la courbe respondant au volume unitaire) liés au processus de
de distribution d'équilibre de la teneur en eau dans filtration seront :

69
dllr: *,t +e)kizdt (50)
\q
er:+:*(t +e)ki2 (5 1) 7g.0
5
où d
C) Lirnon argileux
Pw et P", sont les densités de l'eau et du squelette É
solide o20
Fl
e, f indice de vide ; Ë
c)
k, le coefficient de perméabilité ; É
o
i, le gradient hydraulique ; +)
d
25 % Lirnon argileux
t, le temps. ,
J -
Les notions de travail (Er) et de puissance spéci- .r?

fique _( 9ù de filtration, respectivement de drainagè ou


mouillage (les relations 1,1 et 15) sont utiles pour appro- U I
fondir les processus de migration de l'eau à traveis les o Succion, bars
sols non saturés, comme c'est, pat exemple, le cas c)
g
d'abaissement du niveau de l'eau souterraine dans les
.t-{
o
scls à granulation fine. d
h
qt
Contrairement au cas de I'abaissement du niveau de
I'eau souterraine dans les graviers, quand l'énergie Îd
()
!00 % Lirnon argilelrx
développée par les pompes est dépensée pour vainère o
la résistance à la filtration du sof et la fésistance du u
g LS_!,_Lirnon argileux
système de pompage, dans le sol à granulation fine il d + 75 % sable
ul
m
faut vaincre, eo plus, les forces de réiention qui s'oppo- .r{
-que o Succion initidlle, bars.
sent au drainage. 11 résulte de la relation- ( 11) ${
cette dépense supplémentaire d'énergie se produit aussi U

pendant toute la durée de variation de la teneur en cd

ealJ, c'est-à-dire jusqu'à f instauration


d'un régime per- ']
manent d'écoulement . Par exemple, pour l'abaissement Fig. 34.
de l'eau souterraine dans un sable fin, on a calculé que
l'énergie nécessaire au drainage correspond à enviion
cinq heures de fonctionnement des pompes pour main- h - h, h, entre la succion des racines et celles du
tenir le niveau abaissé par la filtration. Mais comme sol on -obtient d'après la loi de Darcy généralisée la
en ré,alité, puisque l'on.'dépense simultanément l'énergie vitesse de migration de l'eau vers les racines :
pour la filtration et pour le drainage, l'effet de ret-ar-
dement des forces de rétention se manifeste pendant
une durée beaucoup plus grande.
Y*:k#-k*æ (32)

L'introduction des notions énergétiques permet aussi où k, est la conductivité hydraulique du sol, A L, la
d'expliquer mieux les processus de migration de I'eau. distance entrela racine et le point considéré.
La caractéristique de l'accessibilité de l'eau seule- Si on considère h, comme constant, on remarque que
ment d'après la succion ou l'énergie libre ne donne le produit des facteurs contenus dans la relatiôn gz>
pas une image complète de la quantité d'eau qui est dépend de la valeur de la succion du sol. euand
disponible dans les sols. Ce fait est confirmé pur les la teneur en eau du sol est ê,levée, k* est grand et
essais de Peters l2Il, qui a observé les croissances des h,, est petit, donc la valeur du produit est asseZ élevée.
racines de maïs en vingt-quatre heures pour différents Quand la teneur en eau du sol- est réduite, k* diminue
mélanges des sols et pour différentes succions (fig. 34). 9t h, croît, et par conséquent, la valeur du produit
On observe que pour les mêmes succions corres- diminue. Ainsi, si malgré l'effet des racines , la-vitesse
pondent, en fonction de la texture, différents contenus d'alimentation en eau diminue sous une certaine limite,
d'eau et différentes croissances des racines. Donc pour les besoins en eau ne peuvent être assurés , Ia plante
caractériser complètement l'accessibilité de l'eau pour commence à souffrir et enfin se flétrit.
les plantes on doit tenir compte de la succion du sol Donc l'assurance de la vie de la plante dépend de la
ainsi que de la quantité d'eau disponible à différents capacité à assurer un certain écoulement' vers SES
niveaux énergétiques. racines, I,a puissance développée par la plante est
Pour dépasser cette difficulté, nous avons proposé utilisée à vaincre la résistance de drainage (go) et de
la conception dynamique suivante sur 1'accessibilité filtration (9r). On peut donc écrfue le 6ilan :

de l'eau pour les plantes. gr:9or*9t (5s1


Comme on le sait déjà, l'alimentation normale des
plantes suppose la consommation de quantités bien
déterminées d'eau dans certains intervalles de temps.
D'où le problème d'assumer un débit nécessaire d'eau
e,:ff*# (34)
ou en tenant compte de (13) et (51)
qui dépende de plusieurs facteurs, comme l'espèce et
d(hd*)
l'âge de la plante, tre stade de végétation, la ternpérature :,:-dt"
61
- ' P* '1 +e)ki2
+Ë(1 (34')
et la teneur en eau du sol et de I'ait .
Si on suppose que la force motrice du processus de on remarqge que cette conception dynamique concer-
migration est représentée par la différence de succion nant l'accessibilité de l'eau vers les racines des plantes
présente l'avantage de réunir l'aspect qualitatil (suc-
_
cion) et l'aspect quantitatif (teneur en eau).

70
5. PROPRIETES MECANIQUES DES SOLS NON SATURES

L'élément essentiel qui conditionne les propriétés Dans le cas représenté dans la figure 36, on a affaire à
mécaniques des sols non saturés est la succion de l'eau des courbes d'égales résistances à la compression simple
interstitielle. Ce fait est par exemple bien illustré par (o" en bars) d'une argile.
les résultats expérimentaux concernant la variation de L'utilisation de cette abaque nous donne une image
la résistance au cisaillement établie à l'aide du scisso- plus claire du rôle de l'humidité ou du serrage sur les
mètre en fonction de la teneur en eau (fig. 35 a) et de propriétés des sols non saturés. En ce qui concerne les
la succion (fig. 35 b) U4l ; on peut constater pour les sols saturés, les modifications de f indice seront
inélanges de sable et de kaolinite (C) ou montmoril- comprises dans le plan perpendiculaire au plan de
lonite (M) dont les courbes de rétention sont données base; Ia trace de ce plan perpendiculaire est la droite
sur la figure L6 a que pour une même succion de saturation.
(fig. 35 b), independamment de la nature du minéral
Dans ce qui suit, on donne plusieurs exemples pour
argileux, on obtient presque la même résistance.
montrer la manière dont on peut utiliser l'abaque et les
conclusions qu'on peut en tirer ; pour l'élaboration de
çdoT1,-4 ces exemples on a utilisé les résultats de nos recherches
[5], t6l ainsi que des données trouvées dans la litté-
rature et qui représentent une source importante pour
mieux comprendre le comportement des sols non
saturés.
Ainsi, d'après la figure 36 b, où est représentée la
variation de la résistance à la compression simple d'une

too 7" kao/rni/e-

,/2a /4o q?,t o,5o 476 hofton)


Fig. 35.

D'ailleurs, ce fait est parfaitement explicable si l'on


tient compte du principe de la contrainte effective argile, on peut déduire que des modifications de l'état
(p') qui appliquée aux sols non saturés devient en d'humidité et de I'état de serrage ont des influences
considérant la relation (8) : presque égales.
p'-p-u-p+h-d, p- (1-d)p+h (55) D'après la figure 37 où sont représentés les résul-
Donc la contrainte effective a 'deux composantes : tats des essais sur un sable fin de Pârtarlage (Rou-
l'une due à la pression extérieure (p) et l'autre à la manie), oh peut déduire que f influence de la teneur
succion. Au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'état en eau et de la densité sur les résistances à la traction
de saturation, h cr.oît rapidement et la contrainte effec- (o,), au cisaillement (t) et sur la eohésion apparente
tive qui mobilise Ia résistance au cisaillement est (c") a un caractère tout à fait analogue.
dominée pat la succion. En représentant dans l'abaque les données publiées
Comme la succion est influencée en même temps par par B.D. Kazarnovaski t16] concernant les paramètres
la teneur en eau et Ia densité (fig. 16 b) pour étudier de la résistance au cisaillement (O et c) d'un silt sableux
Ia variation des propriétés mécaniques des sols non' (fig. 38 a) et d'une argile silteuse (fig. 38 b), or arrive
saturés, oo a fait appel à l'abaque décrit plus haut à la conclusion que les valeurs de O sont presque
(fig. 3). On peut même imaginer un systèmç de réf.é- indépendantes de la densité et ressentent vivement
rence qui a comme plan de base I'abaque Terracina f influence de la teneur en eau. En même temps, on
et sur une normale à ce plan f indice de la propriété doit remarquer que sur la cohésion c l:influence de
mécanique qui nous intéresse. En admettant que pour I'êtat d'humidité et de I'état de serrage dépend du
chaque état correspond une valeur bien déterminée de domaine considéré. 11 est intéressant de mentionner
f indice, or arrive à ttacet une surface de variation de que I'allure des courbes d'égale valeur O et c, obtenues
cet indice. Les intersections de cette surface avec les en utilisant les données établies par D. Milanovic t19l
plans horizontaux d'égal indice vont donner en les pour les loess du bassin de Danube, conduit à des
projetant sur le plan de base des courbes d'égal indice. conclusions analogues.

71
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',';,$:i''

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|\*;,

:$':'.,

'r,,Î;i,,1,

;,ft'',,'

Fie. 36.

Fig. 37.

D'après la figure 40 où sont représentées les ccurbes de l'état de serrage. Le fait que les courbes E sont
d'égales modules de la déformation linéaire E d'un presques parallèles conduit à la conclusion, que dans
sable argileux comp acté 1231, or déduit que f influence la représentation spaciale mentionnée plus haut, la
de la teneur en eau est beaucoup plus grânde que celle surface E est presque plane.

72
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Fig. 38.

Fie. 39.
Fig. 40.

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Fig.41.

En analysant les deux abaques de la figure 41, où sont Ainsi, la figure 42 montre que les modifications de
représentées les courbes d'égal indice portant californien l'état pour une argile active dans un climat aride sont
CBR, on arrive à la conclusion que I'allure de cette importantes et que le sol devient saturé seulement pen-
courbe dépend en bonne mesure du type du sol et des dant l'hiver ; I'abaque nous montre aussi que le ,. èhe-
autres facteurs qui interviennent pour conditionner un min )> parcouru au cours des saisons est assez éloigné
phénomène aussi complexe que la capacité portante de celui obtenu pendant les essais de retrait au labo-
d'un sol. ratoire. Dans ce cas, le sol s'éloigne assez vite de la
Aussi, en ce qui concerne les argiles actives, or doit saturation et les changements entre l'été et l'automne
signaler que l'abaque nous permet de suivre les varia- se développent dans la bande comprise entre les
tions saisonnières de l'état d'humidité et de serrage. droites S, : 0.7 et S, : 0.6. Ce comportement un peu
Fig.43.

inhabituel reste encore à étudier, mais parmi les causes Enfin, une dernière question sur laquelle il est inté-
possibles recherchées, on doit faire intervenir la fis- ressant de s'arrêter est celle de l'utilisation de l'abaque
suration et la structuration qu'on observe dans les pou{ suivre les changements d'état qui interviennènt
argiles actives pendant_ les essais mécaniques. Ainsi, si on représente
La figure 43 montre que pour des échantillons les résultats obtenus pendant un essai double ædomé-
d'argiles actives remaniées [ 15] les gonflements en trique et si sur
pourcentages (a) et les pressions de gonflements (b) sant marqués..les .points correspondant aux différentes
restent presque les mêmes indépendamment de la prépa- pressions appliquées, on peut tracer les courbes d'égale
ration des échantillons (par la modification de la den- résistance de la structure (fig. 44).
sité ou de la teneur en eau) et dépendent seulement ces courbes indiquent les teneurs en eau et les
de l'état d'humidité et de serrage au commencement à l'état d'équilibre quand le sol
densités atteintes est
de l'essai.

75
Fig. 44"

soumis à différentes pressions p ; la connaissance de de la courbe de résistance structurelle, p, le sol est


ces courbes permet une prévision des modifications de insuffisamment consolidé et on doit attendre des tas-
volume engendrées par les changements de I'état. Ainsi, sements supplémentaires en cas d'humidification ; par
par exemple, si le point p, correspondant à l'état du contre, si ce point se trouve au-dessous, le sol est
sol qui est soumis à une pressioî p, se trouve au-dessus surconsolidé et on doit s'attendre à des gonflements.

76
6. GONCLUSTONS

L'état de non-saturation clans lequel se trouvent la processus qui, à côté de la filtration, représente les
plupart du temps les sols dans de nombreuses régions deux aspects que l'on peut distinguer pendant la migra-
soulève des problèmes qui d'habitude ne sont pas tion de l'eau à travers les sols non-saturés, Ce fait
traités dans Ia Mécanique des Sols classique, qui est donne Ia possibilité d'approcher les processus qui ont
axée spécialement sur des sols saturés. lieu dans les sols à l'aide des lois de Ia conservation
La compréhension et Ia prévoyance du cornporte- de la masse et de l'énergie. Dans le cas des sols
ment des sols non-saturés supposent une connaissance saturés, oo fait d'habitude appel seulement à la loi
assez approfondie des phénomènes d'interactions des de Ia conservation de la masse comme pat exemple
phases constituant le sol et les autres corps poreux dans Ia théorie de la consolidation des couches
hydrophiles. argileuses.
La succion 'de I'eau, qui se trouve dans les pores Par contre, pour le cas plus gén&al des sols non
des sols représente l'effet résultant des forces d'inter- saturés, où il n'existe pas de relation univoque entre
actions, exprime la capacité de rétention de l'eau par I'état d'humidité et I'état de serrageo oo est obligé de
Ia phase solide, détermine les propriétés physiques et recourir aux deux équations de bilan, celle de la
mécaniques et influence tous les phénomènes qui ont masse et celle de l'énergie. Sur cette base, il sera
lieu dans ces corps hydrophiles, comme par exemple possible à notre avis de développer à l'avenir une
l'échange de masse (migration de l'eau) ou d'énergie mécanique des sols non-saturés.
(dégagement de la chaleur par mouill âge, énergie Comme l'état de serrage et de l'humidité des sols
nécessaire pour le drainage ou la filtration d'ear, etc.). non-saturés varient dans un certain domaine pour
L'établissement de la courbe de rétention (succion- l'étude systématique de leurs propriétés, il est recoman-
teneur en eau) qui, généralement, se fait d'une manière mandé d'utiliser l'abaque Terracina qui peut servir de
expérimentale, peut être sensiblement facilité à l'aide base en vue d'établir des diagrammes caraetêristiques
des corcéIations entre les teneurs en eau correspondant de la variation de l'indice géotechnique étudié en fonc-
à différentes succions et des indices hydrauliques, tion de l'état du sol. Ces sortes de diagrammes per-
mettent une meilleure systématisation des résultats pen-
comme Ia teneur en eau d'hygrosopicité maximale dant l'étude des différents types des sols, un contrôle
(wnr), dont la détermination est plus simple. Dans efficace des nouveaux résultats obtenus et une êva-
le même but, on peut utiliser l'expression analytique luation réaliste du comportement des sols non-saturés
que l'on a établie pour Ia courbe de rétention et qui sous l'action des sollicitations. Cette manière de repré-
conserve sa validitê dans le domaine le plus intérès- senter l'état et d'étudier les propriétés est particuliè-
sant (1 à 1,5 bars) rement utile pôur les sols sous-consolidés pouvant
La courbe de rétention trouve son affilieation pour s'affaiser par inondation (loess) et pour les sols argi-
comparer les différentes méthodes de drainage, pour leux surconsolidés, capables de développer de grands
estimer la distribution des teneurs en eau d'équilibre gonflements et pressions.
sous les revêtements imperméables et les bâtiments, Les problèmes présentés dans cet exposé consti-
pour étudier les phénomènes de migration de l'eau tuent des exemples de la manière dont nous avons
(infiltration, ascension capillaire, drainage, accessibilité abordé Ia recherche. Nous sommes parf aitement cons-
de l'eau pour les plantes) à travers les sols non- cients que le travail accompli constitue seulement un
saturés et pour l'approche scientifique des autres ques- commencement sur Ia longue route qui mènera à une
tions qui intéressent le génie civil et l'agriculture. meilleure prévoyance et une meilleure maîtrise des
De même, Ia capaeité de rétention de l'eau par le phénomènes engendrés dans les sols non-saturés par
sol présente un intérêt théorique dans l'étude de I'activité humaine.
transferts d'énergie liés au drainage et au mouillage ;

77
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78
étude du comportement el astique
et lragi le
des roches saturées par un liqu ide
par

F.-H, Cornet
Physicien-Adjoint
à l'Institut t:JFlXue du Globe

ETUDE DU COMPORTEMENT ANALYSIS OF THE ELASTIG BRITTLE BEHAVIOR


ELASTIOUE ET FRAGILE DES ROCHES OF SATURATED POROUS ROGKS
SATUREES PAR UN LIQUIDE
The purpose of this article is to discuss the
L'objet de cet article est de discuter de I'ap,pli- applicability of continuum mechanics principles to
cabilité des principes de la mécanique des milieux the analysis of the mechanical behavior of saturat-
continus à l'étude des roches poreuses et saturées ed porous rocks
par un liquide A new definition of rock porosity is proposed
Une nouvelle définition de la porosité est pro,po- which provides a mean for charact erizing porosity
sée pour caractériser les variations de porosité variations in a given rock space. This definition is
dans I'espace rocheux considéré. Cette définition used first to derive equilibrium equations in satu-
est utilisée pour dériver l'équation d'équilibre des rated porous rocksi secondly to discuss the various
roches saturées et discuter les différents modèles theory which have been proposed previously for
de comportement élastique linéaire proposés pré- tl're analysis of the linearly elastic response of
cédemment pour ces matériaux. Ces résultats ont these rocks. The validity of the results have been
été vérifiés expérimentalement sur un grès et un investigated experimentally on Indiana limestone
calcaire ; ils se sont révélés satisfaisant pour le and Berea sandstone. lt has been found that
calcaire mais non applicable au grès, celui-ci pré- whilst Indiana limestone exhibits a linearly elastic
sentant un comportement élastique f ortement non behavior, Berea sandstone is strongly nôn-linear.
linéaire. Du fait de cette nog.linéarité, une nouvelle Because of this lack of linearity a new definition
définition de la limite de comportement élastique for the limits of the elastic domaine, derived from
a été proposée. en'ergy considerations, has been proposed.
Le comportement post-élastique de ces deux The post elastic behavior of these two rocks. i.e.
roches, c'est-à-dire de leur désintégration, a été the desintegration process, was investigated expe-
étudié expérimentalement par des eésais triaxiaux rimentally by servo-controlled drained triaxial tests
drainés effectués avec une presse doublement fconfining pr'essure ranging from g0 bars to
servo-asservie [de 30 bars à s00 bars de pression 500 bars). tt has been observed that for some
de confinement). ll a été observé que pour certaines domaine of effective confining pressures, both
valeurs de la pression de confinement effective la rocks exhibited a negative dilatancy, called contrac-
roche présentait une dilatance négative, ou contrac- tancy; this contractancy was associated with an
tance, phéqomène qui était associé à un comporte- unstable behavior with-respect to the work of
ment instable vis-à-vis du travail des f orces exté- external forces for Berea sandstone and a stable
rieures. ll est donc proposé de distinguer deux one in the case of Indiana limestone. These obser-
types de dilatance : vations support the hypothesis that two kinds of
- la dilatance irréversible associée au dévelop- dilatancy should be considered:
pement de microfissures ; - an irreversible dilatancy associated with the.
- la dilatance réversible associée à un comporte- development of microf issures;
ment élastique non linéaire. - a reversible dilatancy associated with a non-
Les différentes notions de contrainte effective linear elastic response.
ont été discutées; seule la théorie classique de . Finally the various effective stress concepts have
.Terzaghi
Terzaghi [ 1 923) s'est révélée satisfaisante et ce been discussed; only that proposed by
uniquement lorsque certaines hypothèses simplifi- in 1923 was found reasonable, and this only when
catrices sont vérifiées. some simplifying assumptions are valid. In this
Finalement I'inf luence de Ia vitesse de déforma- context, the strain rate influence has been dis-
tion est discutée et une nouvelle technique d'essais cussed ; a n'ew testing procedure for saturated
pour. l.g roches saturées est proposée qui permet- rocks has been proposed which removes part of the
tra de lever les limitations imposées actueltement testing constraints normally imposed by the drai-
par les conditions de drainage. nage conditions.
it

Gomité Français de Mécanique des Roches

82
étude du cornportement él astique et fragile
des roches saturées par un liquide
par F.-H. CORNET

1. INTRODUCTION
La géométrie excessivement compliquée, tant de la
matrice solide que des pores qui constituent une roche, La théorie de l'élasti cité linéaire appliquée aux mi-
rend illusoire la détermination exacte des mouvements lieux poreux est ensuite présentée et - tej théories de
d'un point quelconque à f intérieur d'un volume ro- Biot (1941, 1955) et de Lubinski (1954) sont discutées.
cheux lorsque celui-ci subit une déformation. Aussi, la L'analyse de mesures expérimentales sur le grès de
roche est-elle généralement assimilée à un matériau Berea et le calcaire de l'Indiana permet alors de préciser
continu équivalent dont on essaie de déterminer les le domaine de validité de ces lois ainsi que la notion de
caractéristiques de façon que son comportement méca- limite élastique.
nique soit aussi proche que possible de celui de la Puis la description des résultats d'essais triaxiaux
roche. drainés, effectués au moyen d'une presse servo-asservie
sur les deux roches précédemment mentionnées, permet
_ L'objet de cet exposé est de discuter de l'applicabilité
-côntinus
des principes de la mécanique des milieux à d'aborder le problème de la dilatance ainsi que cèlui de
l'étude des mat&iaux intrinsèquement hétérogènes, la résistance des roches saturées et drainées.
discontinus et biphasiques que sont les roches saturées. Finalement, la notion de contrainte effective est
Tout d'abord, la notion de porosité est discutée et la discutée et le problème de la modélisation du compor-
loi d'équilibre dynamique pour le matériau continu tement << post-élastique >>, non quasi-statique, des roôhes

équivalent est dérivée dans le cas où la porosité est saturées brièvement abordé.
isotrope et où le liquide s'écoule selon la loi de Darcy.

2. EQUATIONS D'EQUILIBRE

La dérivation des équations d'équilibre pour une


roche saturée requiert tout d'abord que le rapport géo-
métrique solide-liquide soit explicité.
oit lupl est la portion de u qui recoupe l'espace poreux.
2.1 . Etude de la porosité Siu-0:
t (x, 0) _ 0 si x appartient à la matrice solide;
La porosité est définie traditionnellement soit de
façon volumique, soit de façon surfaciguo, soit encore 1 (I, _
9) I ri I appartient à I'esp açeporeux.
de façon linéaire (voir, par exemple, Scheideger 1964). Si I'on représente les variations, quand lul augmente,
Cepend ant, ces définitions classiques ne sont pas
complètement satisfaisantes cat elles ne permettent pas de | (x, u) pour un point x situé à f inGrieur de la
de représenter les variations possibles de porosité dans matrice solide et pour un point x' situé dans l'espace
l'espace consid&é; elles devraient donc être modifiées. poreux au voisinage immédiat de x, on obtient des
Considérons deux points x et y à f intérieur d'un courbes du type de celles représentéGs sur la figure l.
volume rocheux; on peut défiîir la porosité linéaire du Pour une valeur de u suffisamment gtande les valeurs
vecteur x - y: upatlatelation: de| (x, u) et de I (/ , u) deviennent très proches l'une
lu'l de I'autre.
I (x,u)-
u-' (1)
-' =lul

I (l,u) r

Fig. 1. Variations de la poro-


-
sité linéaire en fonction du
module du vecteur tr.
lu I lu, l

83
Ainsi on'peut définir la porosité linéaire en un point x et:
2n
d'une roche
la relation :
dans la direction n (n vecteur unitaire) par
u(: JoIfrc d0l.lof aç
1- l(x,uo)
f 'u" , ,*, uù lul2 sin o ldul (10)
oir ao - k n est défini par la relation : JO
(en coordonnées sphériques uo dépend de 0 et g).
11 (x, uù L (x' , uùl (2)
On observera que si la porosité est isotrope alors :
e est choisi en relation avec la précision requise. I1 est
bien évident que _ pour des valeurs de e infiniment
(I) - f (y, aonl _ I (!, uo) (1 1)
'
petites, le vecteur us ne peut être défini; on choisira
Le fait que la porosité soit isotrope n'implique pas
généralement e de l'ordre de 0.005. Lorsque la porosité obligatoirement que luol soit indépendant de I'orien-
linéaire est indépendante de Ia direction de n elle est
tation de us (0 et g, dans le cas du système de référence
dite isotrope; c'est le cas lorsque les pores sont distri-
sphériquJado pté précédemment) mais seulement que
bués de façon quelconque.
le rapp ofi lu(lllyol reste constant dans toutes les direc-
On peut maintenant définir la porosité de surface de
la roche considérée paf la relation : tions. La notion d'isotropie pour la porosité fait donc
moins intervenir la notion d'orientation préférentielle
a6
f - f (x, ooD: des pores que celle de distribution préférentielle. Il
As semble, eo première approximation, que pour la plupart
oir n est la normale à la surface plane d'aire ao définie des roches, y compris des roches métamorphiques telles
en coordonnées polaires par la relation : que les schistes, on puisse considérer la porosité comme
P2rc r étant isotrope car on peut supposer que dans toutes les
as: | ;luol,do (4) directions la distribution des pores est quelconque.
Jo .L

avec
Ayant défini la porosité en un point quelconque
d'une masse rocheuse, il est possible de définir un
:

gradient de porosité dans l'espace considéré; celui-ci


a$_
1"" t l(!,uo)uo'uod0 (s)
est défini par la relation suivante :
Raisonnant en coordonnées; polaires, on suppo-
V lQ,rn) = l,iIi_ ^ ô I (x, un) n (r2)
que uo dépend dexetde0 lorsque n est donné.
sera -ffIt u^i
oir I, sont les vecteurs unitaires du repère considéré.
Pour les corps à porosité isotrope la relation (11)
implique que :
Tlti : fri: Irt (13)

2.2. Gonditions d'équilibre du matériau


.) ( 0 + d 9) continu équivalent
On considère que le liquide s'écoule selon la loi de
Darcy et que Ia porosité est isotrope.
Soit un volume V, à I'intérieur de Ia masse consi-
dérée, de surface S. On appellera Vr la partie de V
Dans le cas général uo et 1 (x, u) dépendent de 0 et occupée par le liquide et V M celle occupée par la ma-
la porosité de surface se OeOuiî de la porosité linéaire trice solide. On définira de même Sp la partie de S qui
par la relation : traverse le liquide et SM celle qui traverse le solide.
Pzrc Avec ces notations, l'équilibre dynamique du volume V
I t(x,uo) luol'd0 est représenté par l'équation :
ff
f (x, asn): (6)
| "tnda+ Jsnt-
| "*nda+
I
JO
luo12 do Jsr-
ff
Dans le cas d'une porosité isotrope I (x, us) est u,';:
",lx'"*u,:; :.,,, ::
indépendant de I'angle 0 et par conséquent : J :: l,
o ir o" ., :
f (* ooÙ : t (y y') (7)
contiaintes ïennis dans le liquide et dans le solide;
On définira de même une porosité de volume mais pr et pM sont respectivement les densités dans le liquide
pour cette définition seules interviendront les coor- et dans le solide;
données du point considéré :
b est la force gravitationnelle (généralem ent g 8,. Î,),
a est la normale à l'élément de surface da : da n.
-;^i\':tarion (8)

où le vorume oo .,,.rJi] : Considérons l'élément d'aire as deS, ains*" 'l a ete


frç f zrc f lgo défini pour la porosité de surface. Cet élément est sou-
us: JoI aal
I

aç | Wl'sinoldul (e)
mis à la force de surface dt dont les composantes
Jo JO

B4
s'expriment de la façon suivante : Dans le modèle proposé, on suppose que lorsque le
ff volume du de la roche saturée tend vers zéro, il le fait
clt : n'î' do + ofr ni da (15) de telle sorte que pour dv 1 a o (u, volume défini pour
la porosité de volume) la porosité reste constante. Ce
E J o,.o# E ) n,,,
où l'on suppose que l'aire ds corrporte m pores d'aire modèle n'est donc équivalent à la roche réelle que pour
des volumes supérieurs à 'uo. On a, alors, l'équivalence
A. et m' parties solides A*,. entre l'une ou l'âutre des représentations suivantes pour
Appliquant le théorème de la moyenne, on peut la résultante des forces de surface :
écrire que pour le muè*' pore : (' (' ('

rl t-l ar: | "tnda+ | o*nda (2la)


Js- Jsr- JSu-
| "fnida:"fi1
"
A*ni P
J A,n ly,n
| "nda (21,b)
I
- Js--
où of I est la valeur de ofi au point y* de 'A,n. On peut définir, de même, une densité moyenne en
I Yn'
tout point de la roche par la relation :
I1 est donc possible de définir la valeur moyenne ojf p:fer+(1 -.f)p* (22)
ot ori.F pour l'aire
Âo rr . 'r
ao de --r
. -,, r
S considérée : où Qp et Qnd sont respectivement les densités moyennes
du liquide et du solide pour le volume oo (défini pour
la porosité de volume).
otj
rF
:
Ldi,^,,o-l1o* (16)
L'équation (14) peut alors s'écrire :

('
On définira de façon similaire une valeur moyenne
des contraintes supportées par la partie solide de f6 nda+ |
Js- .lV
Obdu:0 (23)
I'aire ao .'
Ainsi, après avoir transformé f intégrale de surface
- >, "N lr,,_,ni A^'lnA^'
rM \i--1 M |
/
(r7) en intégrale de volume et après avoir observé que
otj
l'équation (15) doit être r'érifiée pour tout volume V,
on en déduit la relation classique d'équilibre des maté-
Ainsi la traction supportée par l'aire ao peut s'expri- riaux continus :
mer par l'une ou l'autre des relations (15) ou (18) : divo + p!:0 (24)
dt, -f oif ni as + (1 - f) "lf hj ao (18) qui peut encore s'écrire, si l'on fait intervenir les
Si l'on définit, pour touf point de la roche saturée ,la composantes moyennes des contraintes supportées par
notion de contrainte moyenne par la relation : le liquide et pat le ,solide défini en tout point du
oû:f mat&iau continu équivalent
"lT
+(1 -f)"if (1e)
+
:

+ (1 - f) (div ?'* + p'* D +


la relation (18) peut encore s'écrire : f (div o'F ?; b)
: I ,"o,, ni da (20) + (o't 6'*) grad f - 0 (25)

3, ELASTIGITE LINEAIRE

Théorie
assimilés à la matrice solide, on définit ainsi un mat &iau
On supposera ici que la matrice solide ainsi que le continu M équivalent à la matrice solide et aux pores
matériau global solide * liquide (matériau B) sont non connectés ; la notion de porosité doit alors être
linéairement élastiques. On peut alors déterminer aisé- comprise comme étant la << porosité interconnectée >>.
ment la loi de comportement du matériau B en appli-
quant la décomposition des contraintes indiquée sur la D'après Nur et Byerlee ( lg7 L), on peut montrer que la
figure 2. La première composante (composante I) cor- déformation causée par cette pression hydrostatique
s'exprime par la relation :
respond à une pression hydrostatique appliquée aussi
bien sur la surface extérieure de l'élément considéré elti- P/Kt 8i; Q6)
qu'à f intérieur de l'espace poreux interconnecté. Il oir llK* est la compressibilité du matériau équiva-
convient de souligner ici le fait que les pores qui n'ap- lent M.
partiennent pas au volume poreux interconnecté sont

J<r, v
lp J''- t

&- Lffi* +BP


l'-lô ,{t.
Fig. 2. Décomposition de l'état
-
de contrainte pour ïanalyse de lP tq_ P
Ia déforrnation des roches po- e ll
reuses et saturées. compos anf e I c ompos a nf
La composante II, que I'on notera (o P 1) est Cette équation s'écrit sous forme vectorielle :

appliquée sur le matériau rocheux saturé (matériàu B)


.u
libre de toute pression interstitielle. La déformation
correspondante est donc :
Guv' u *
f+rvv *
+(1 Ku/Kr)VP+p!:0 (3s')
,',', : +# (o,; p 8;)
*,t - P) 8,;
où v B et E" sont respectivement le coefficient de Pois-
(21) On retrouve ainsi le fait que la force de percolation
due au gradient de pression - V P dans le liquide, n'est
assimilable à une force de volurne que si la compressi-
son et le module d'Young du matériau B. bilité 1/Kor est négligeable devant I-lKr.
; - oul3 est Ia contrainte sphérique appliquée sur On remarquera que les équations (24) et (55) sont
1'élément considéré. La déformation totale est donc : similaires à celles dérivées par Biot (194I), avec l'équi-
valence suivante entre les constantes :
eij-
I + vBoij 3u,
6ùir (r 1\P ô" (28) Biot (re{I) Dérivation présentée
c
rJB E-l
tJB \Ku K*) i rlH tlKu rlK*
où l/Kn- 3 (I est la compressibilité du a"
-2(l+v)G/
matériau B. -2vù/Ea 3H(1 2r) I - KulK*
On retrouve ainsi aisément le résultat de Geertsma 1/Q rlK* (KB/KM - 1 + f)
(1957) On observe donc que la constante Q,
' ou"
considérée
1,
P)+Ç P
Qe)
par Biot, n'est pas vraiment une constante puisque
la porosité isotrope, n'est pas constante.
f,

oùeesr,";;,"JJ';"r,il Dans une dérivation postérieure, Biot (1955) a pro-


posé de différencier Ia partie de la contrainte, s'exerçant
En appliquant le théorèrne des travaux réciproques, sur un cube représentatif, supportée pat la matrice so-
on obtient le résultat classique (Geertsma 1,957) : lide de celle qui est supportée par tre liquide.

+:;(*-*) ,t P)+* (30)


Ainsi que cela a été montré dans le précédent pata-
graphe, la partie de la contrainte o supportée par Ia
où LY p/Y p est la
variation relative de volume poreux matrice solide peut être représentôe par 6'M et celle
interconnecté , n est la porosité volumique (elle est égale supportée par le liquide par a'F - P 1 (P-: pression
à la porosité de surface f dans le cas considéré ici).
interstitielle). Or Biot supporiO'une pàrt que la partie
On en dédu it Ia variation de porosité relative : de la contrainte supportée par la matrice M est égale
_ fr (l- f-\ 1r (o P) (31)
à (1 - f) 6'M et d'autre pafi que c'est cette contrainte
f
^_! t7 \K" K*) R;J qui est reiponsable de la déformation e décrite par
Si la compressibilité 1/Ku du rnatériau M est négli- l'équation (28). Il vient d'être montré què la déforma-
geable devant la compressibilité I /Kt du matériau B, tion e était obtenue si l'on considérait la contrainte
la relation (28) devient :
tohlô o. : f o'o + (1 - f) 6'M aussi l'équation (35')
3u, diffèrei-elle ôe celle dérivée-par Biot en 1955.
E"
P) ô,; (32)
On relèvera finalement que l'équation (28) pour :
Si 1/Km n'est pas négligeable, ce qui est le cas si le est également différente de celle proposée paî Lubinski
volume poreux non interconnecté est important, la va- (1954) puisque cet auteur propos ait la relation suivante :
riation de pression interstitielle observée pour des
conditions non drainées est donnée par : 1 + vB 3u,
eii:
Ëoà;r
AP : .6 (33) =:6 (!-J- 1\Po
où Co est la compressibilité du liquide. Dans ce cas, la \ KB ç) iu" (36)

déformation du matériau B est donnée par :


où I est la porosit é d'aire supposée constante dans toute
la roche.
1+vB 1r.. [3
EB
-Lr L E"'u -
3.2. Vérif ication expérimentale
rl3 (rlK" rlKr)' I
f (c, rlK*) + (uKu rlK*) l'o. (34) Afin de vérifier l'applic abilité de la rhéorie de 1'é1as-
ticité linéaite aux roches poreuses et saturées, des éprou-
Pour des conditions drainées oir l'écoulement obéit à vettes cylindriques de deux roches sédimentaires (grès
la loi de Darcy, les déplacements dans le matériau B de B&éa et calcaire de l'Indiana), saturées artificiélte-
sont calculés en intégrant l'équation (35), obtenue en ment par de l'huile légère de faible viscosité, ont êtê
substituant l'équation (28) dans l'équation d'équilibre soumises à des efforts de compressions triaxiaux. Au
(24); en remplaçant eij pat lf2 (ui,i + Lti,i) où rz est cours du processus de déformation, les déformations
axiales et volumiques ainsi que les variations de volume
le vecteur déplacement : poreux interconnecté ont été mesurées. La technique
expérimentale est décrite dans le paragraphe suivant.
Gpui,ri * fîrui,ii + Les courbes ainsi obtenues sont représentées sur les
figures 5, 6, 7,8, 9 et L0. On remarque que Ia théorie
+ (1 - K"lKr) P,, + p bi : 0 (35) de l'élasti cité linéaire fournit des résultats tout a fait
avec GB
- (12 + vù /En : module de Coulomb du satisfaisants pour le caLcafue de l'Indiana et que la
matériau B. compressibilité 1/K* est du même ordre de grandeur,

86
bien que plus petite, que le coefficient I /Ka de la roche
saturée. Au contraire, pour le grès de Bér éa,Ia définition
d'un comportement linéaire à faible pression de confi- Energie obsorbée P or
nement apparaît tout à f.ait subjective alors qu'elle de-
vient plus réaliste dans le domaine des hautes pressions unitei de volume globol
de confinement (supérieur à 200 bars). Pour ce compor-
tement non linéaire un nouveau modèle devrait être
( t unile' =atoa€T joule,/cÊ )
A mesuree
défini, ce point est discuté aux parcgraphes 4.2, 4.3 et
5.2. o co!culde

3.3. La notion de limite élastique


T,orsque le comportement d'une roche est élastique
et linéaire, La limite élastique est définie comme étant
I'effort maximal pour lequel la relation effort-déforma-
tion reste linéaire. Toutefois, ce point est parfois diffi-
cile à définir et il est connu, par exemple, que la limite
de linéarité pour la relation effort-déformation volu-
mique est généralement plus faible que celle définie à
partir de la relation effort-déformation axiale (Brace et O ,l ,2
al. (1966), Morlier (1969). De plus, cette limite de lO-rx n,f_t/.
linéarité n'est évidemment pas définie pour les maté- Fig. 3. Comparaison des valeurs calculées et rnesurées
riaux non linéaires bien qu'élastiques. Nous proposons pour l'énergie de déformation accumulée dans la matrice
donc de définir cette limite par comparaison entre le solide par unité de volume global d'un échantillon saturé
travail des forces extérieures appliquées à l'éprouvette de calcaire de I'fndiana.
et l'énergie élastique supposée être accumulée dans la
roche pour une déformation donnée. forces extérieures devient inférieur à l'énergie de défor-
Si le travail des forces extérieures est supérieur ou mation élastique, cela indique qu'un nouveau phéno-
égal à l'énergie de déformation élastique calculée, on mène est intervenu dans le mode de déformation, à
peut considêrer que la roche est encore dans le domaine savoir rupture fragile ou déformation plastique, et que,
élastique et que la différence entre le travail des forces par conséquent, les conditions de chargement n'appar-
extérieures et l'énergie de déformation élastique corres- tiennent plus au domaine de définition du comportement
pond à la quantité d'énergie absorbée par les phéno- élastique. Les figures 3 et 12 indiquent qu'une telle
mènes de frottement. Au contraire, lorsque le travail des définition devrait apporter des résultats satisfaisants.

4. ETUDE DE LA DESINTEGRATION QUASISTATIQUE SOUS GONTRAINTE TRIAXIALE


DE COMPRESSION EN GONDITIONS DRAINEES

Etude expérirnentale 4.1.1. Technique expérimentale


Afin d'analyser I'influence mécanique d'un liquide Les essais triaxiaux drainés, effectués sur des éprou-
sur le processus de désintégration d'une roche saturée, vettes saturées artificiellement mais indépendarnment
il est apparu nécessaire d'individualiser tout d'abord des essais proprement dits, ont été réalisds av moyen
les différents mécanismes mis en jeu. d'une presse asservie de façon à assurer continuellement
Une série d'essais triaxiaux drainés, effectués sur un mode de déformation quasistatique.
des éprouvettes cylindriques de grès de B&éa Le principe des presses servo-asservies a déjà étê
et de ealcafue de l'Indiana (diamètre 5 cffi, élan- exposé (Rummel and Fairhust (1970), Hudson et al.
cement 2) au moyen d'une presse servo-asservie, ont ( 1971)) et nous nous contenterons de décrire la tech-
permis d'obtenir des informations sur le comportement nique expérimentale ainsi qu'elle est schématisée sur la
de ces deux roches après que leur limite élastique ait figure 4. La première boucle d'asservissement impose
été dépassée et avant que la résistance résiduelle ne soit que la pression de confinement soit maintenue constante
atteinte (domaine appelé ici domaine post-élastique). tout au long de l'essai. Ainsi, si la pression a tendance à
Ces deux roches ont été choisies car elles présentent diminuer, la charge axiale est augmentée, ce qui fait
toutes deux une forte porosité ( 18 o/o pour le grès , t5 o/o pénétrer le piston de chargement à l'intérieur de la
pour le calcaire) mais des perméabilités très différentes cellule et donc augmente la pression de confinement.
(perméabilité à l'eau pour le grès de 0.58 !-tm/s, pour le Au contraire, si la pression de confinement a tendance
calcaire de 0.007 1'tm/s) ainsi que des comportements à augmenter, la charge axiale est diminuée, ce qui se
rhéologiques complémentaires (fragile pour le grès, ten- traduit par une sortie du piston et donc une diminution
dance ductile pour le calcaire quand la pression de de pression de confinement, Le deuxième circuit d'as-
confinement devient supérieure à 17 5 bars). servissement impose un écoulement du fluide de confi-
Ces essais ont permis de compléter certains résultats nement monotone avec le temps. Ce circuit impose
publiés précédemment sur ce sujet (par exemple Robin- donc une diminution de pression à f intérieur de la cel-
son (1959), Handin et al. (1965), Baron et al. (1963), lule et, par réaction de la première boucle, un
Brace et al. (1966), Brace and Martin (1968),
'Wa\Mer- chargement de l'éprouvette tel que sa déformation laté-
sik (1968), Edmund and Paterson (1971), Schok et al. rale moyenne (e22 * e:g) soit une fonction monotone du
( 1973)). Ils seront discutés après que la technique temps.
expérimentale ait été décrite
piston
joint
disque
goin e pompe
cellule eichontillon
trioxiote
h uile

Fig. 4. * Représentation schéma-


disque perforé
tique de I'appareillage triaxial délecteur
utilisé. de
joint bose

La mesure de la quantité de fluide s'écoulant hors de donné qu'aucun gradient de pression interstitielle ne
la cellule triaxiale ainsi que celle des déplacements du s'est développé (lorsque l'éprouvette était maintenue
piston permettent de déterminer Ia déformation axiale sous charge constante après une période de chargement,
moyenne et la déformation volumique moyenne de aucune variation de pression de pore n'était observée),
l'éprouvette saturée (c'est-à-dire du matérias B défini on peut en déduire que dans le premier cas un certain
dans le paragraphe précédent). Les déformations ont nombre de microfissures se sont développées, ou se sont
lieu de façon quasistatique (vitesse de déformation ouvertes, mais sont restées sèches alors que dans le
latérale moyenne de 10-6 s-1) ce qui permet d'assurer second cas, des pores qui étaient isolés du système inter-
manuellement la constance de la pression interstitielle connecté se sont trouvés reliés à lui par le dévelop-
tout au long de I'essai. Les quantités de liquide s'écou- pement de fissures. Ce dernier effet dépend d'ailleurs
lant hors, ou vers, l'éprouvette fournissent une mesure de la pression de confinement, étant donné qu'elle
directe de la vafiation de volume poreux interconnecté. influence le nombre de pores isolés du réseau
interconnecté.
4.1.2. Résultats D'autre part, les résultats obtenus pour le grès indi-
quent clairement qu'une même roche peut présenter un
Les figures 5 à 10 fournissent une synthèse des résul- mode de rupture stable ou instable selon l'amplitude de
tats obtenus. I1 est à noter que ces courbes ne corres- la pression de confinement et guo, contrairement à ce
pondent pas aux courbes effort-déformation de la qui est généralement admis, une augmentation de pres-
rhéologie mais à des courbes force moyenne par unité de sion n'est pas automatiquement accompagnée d'une
'effet, par unité de longueur,
surface-déformation moyenne plus grande stabilité.
suifu"e ou volume. En si dans le domainà élas- Rappelons la classification proposée par
'Wawersik
tique, on peut, en première approximation, supposer que (1968) pour caractériser le comportement post-élastique
la relation effort-déformation peut être' étudiée par des des roches à savoir la classe I lorsqu'il faut fournir
essais triaxiaux, au cours de la désintégration de continuellement de l'énergie à la roche pour la déformer
l'éprouvette la présence de nombreuses discontinuités et Ia classe II lorsque le développement quasistatique
rend illusoire la détermination ex acte des contraintes à de la rupture requiert qu'une certaine quantité d'énergie
f intérieur de l'éprouvette à paftfu de la seule connais-
sance des forces appliquées. Ainsi, pour chaque essai,
soit soustraite (par déchargement des plateaux de la
presse) à l'énergie de déformation élastique accumulée
a-t-on déterminé les trois courbes suivantes : dans le roche (cette classification introduit, en f.ait, la
- Courbe a : force axiale moyenne-déplacement axial notion de stabilité vis-à-vis du travail des forces exté-
moyen (Ll /D ; rieures plutôt que vis-à-vis des forces extérieures elles-
- Courbe b : force axiale moyenne-variation moyen- mêmes).
ne du volume global (AV"/V,) ; On observe ainsi gue, pour le grès, lorsque son
- Courbe c : force axiale moyenne-variation moyen- comportement est de classe II, l'augmentation de vo-
ne du volume poreux interconnecté lume produit par le développement de la rupture reste
par unité de volume global (AVp/Vr). plus petite que la diminution causée par le relâchement
Les figures 5, 8, 9 montrent clairement le phénomène des charges appliquées, effet qui donne naissance à une
de dilatance classiquement décr'it dans la litt&ature. certaine << contractance >>. Cette << contractance >> reflète
On observe cependant eue, pour ces deux roches, la en fait un comportement non linéaire élastique marqué ;
variation de volume poreux interconnecté et les varia- il est causé par Ia présence des nombreuses microfis-
tions de volume globales de l'échantillon sont similaires sures développées avant la formation de la surface de
mais non identiques. Ainsi, pour la première série macro-rupture.
d'essais sur le grès (fig. 5) les variations de volume Plus Ia densité de microfissures au moment du dé-
poreux interconnecté sont toujours restées plus faibles clenchement de la rupture instable sera importante et
que les variations de volume globale alors que le plus grande sera f instabilité car plus petite étant la rai-
contraire a étê observé pour les autres essais. Etant deur de la roche plus grande sera l'énergie élastique

88
P
( bors
P v )

p
rC constontg
Fo vorio ble

Fie. 5.

(o,t%)

t.5

Fo ( bors)

Fig. 5 à 7. Essais triaxiaux


drainés sur tre grès de Berea :
axe des x :
r5 00
- courbe a, déformation axiale
moyenne A l/L ;

l
- courbe b, déformation vo- p
lumique globale moyenne 'c
avs/v, ; p
- courbe c, variation de volume
poreux interconnecté par P.= co nstont e
unité de volume global ; r- Pc =2O4
I O- vorioble
a vP/vB.
Pp =34 b

x (o, 17")

(bors) Fig. 6.
E

o
Fo c r5 00
Ê,
o
ltl
ô- o
Pc*l = 476b
V ll!
E Pc

II o Pp = 34 b
P" 4_)L .9
x
rooo
o
P. = consto nte
Fo= vorioble o
(,
t-
o
'l

x ( o,t 7")

t.o o.5
Fig. 7.

susceptible d'être libérée. C'est ce phénomène que reflète tance>>, observé pour le calcaite, et qui correspond à
indirectement l'effet de << contractance > précédemment un comportement de type ductile. Cette << contractance >>

décrit. n'est pas un phénomène élastique ; il correspond à ce


Notons finalement le deuxième type de << contrac- que les géologues appellent l'écoulement cataclastique

B9
fA(bors)
fl

?frL
;UI
% = constonte
68 b
34b

Fo = vorioble
rooc

500 Fig. 8,

X ( O,1 "/")

Fo ( b o rs)

Fig. 8 à 10. Essais triaxiaux


drainés sur le calcaire de I'In- t5lD o
diana :
axe des x :
- courbe a, déformation axiale
moyenne L I/L ;
Y
- courbe b, déformation vo- 'c
Iumique globale
Âv"/v" ;
moyenne

- courbe c, variation de volume


p
v
p
poreux interconnecté par rc constonte
unité de volume global ; tr
lg vorioble
a vP/vB.

X(O, 1"/")

Fie. 9.

r" (bors)

c'est-à-dire le développement de microfissures, suivi de


microglissements le long de ces discontinuités, tendant
à diminuer irréversiblement le volume des pores. Ce
phénomène est observable sur les figures 10 et !!.
l" r500 P"=374 b ces résultats indiquent donc que le développement
de la rupture n'est pas toujours associé à une augmenta-
é_ Po =34 b
tion de volume mais qu'au contraire, il existê deux
P.-l ll ! types de << contractances >> possibles, le premier associé
,,x_)L looo
à un phénomène de rupture instable caractéristique de
certains comportements fragiles, le deuxième associé
au développement de microfissures et de microglisse-
P. = consTont e ments caractérisé pat un comportement de type ductile.
Fo= vorioble Rappelons que ce deuxième type avait étê précédem-
ment décrit et analysé par Edmund et Paterson (1971)
500 et Schock et al. (1973).

x ( o,l "Â)

Fie. 10.

90
o
c
c Fig. 11. Déformation volumique moyenne en fonction de la défor-
o
o
avu
X ro-'
mation axiale moyenne pour un échantillon de calcaire de I'Indiana
E ivu soumis à des efforts de compression triaxiaux.
a)
=
g courbe o c ondilions de dro ino ge porfoit
tr ft= 374 b, Pp=34 b
5 o.5
o courbe b roche sèche
C Pc=34o b
o o

o
.T
o
dâformotion qxiole moy enne
2.O
(o,ol)

4.2. Essais d'analyse appel au théorème de représentation des fonctions ten-


sorielles isotropes (Truesdell ( 1952)). Toutefois, cette
4.2.1. Fissures et microtissures proposition est très simplificatrice car elle néglige les
phénomènes de frottement. Des expériences simples de
I1 est maintenant admis que des discontinuités dues à charge et décharge d'échantillons microfissurés indi-
des ruptures locales se développent dans une roche quent que la quantité d'énergie dissipée par les frot-
lorsque celle-ci est soumise à des efforts supérieurs à tements est d'autant plus élevée que la densité de
sa limite élastique. I1 est toutefois nécessaire de diffé- microfissures est plus grande et que Ia variation de
rencier deux types de discontinuités : les microfissures contrainte au cours du cycle de chargement est plus
et les fissures. importante.
Les microfissures ont des dimensions du même ordre En outre, le théorème proposé par Truesdell ne s'ap-
de grandeur que celles des éléments constitutifs de la plique, par définition, qu'à des fonctions tensorielles
roche. Elles sônt à l'origine des variations de volume isotropes ; ot, la déformation des roches fissurées n'est
global observées dans le domaine post-élastique. On pas toujours une fonction isotrope de la contrainte. En
essaiera de représenter leur développernent et leur effet, les microfissures sont souvent orientées dans une
influence sur le comportement de la roche en imposant direction priviligée (celle 6[s. ^lai; contrainte principale
certaines propriétés particulières au matériau continu maximale existant lors du développement des micro-
équivalent B. fissures) ce qui entraîne un comportement anisotrope
Les fissures sont définies de façon macroscopiques ; du matériau continu équivalent B. Ce point a été récem-
elles sont la cause de la rupture tôtale des éprouvettes. ment confirmé par les travaux de Hadley (197 5) sur
Elles peuvent être issues soit de la coalescence de nom- l'anisotropie des vitesses de propagation des ultrasons
breuses microfissures soit de l'extention d'une seule. On dans les roches microfissurées.
étudiera leur développement et leur influence sur le Toutefois cette représentation, même simpliste, du
comportement de la roche en les assimilant à des dis- comportement non linéaire élastique mérite d'être rete-
continuités dans le champs des déplacements. nue car elle fournit le seul élément de calcul actuel-
lement disponible pour représenter la dilatance
4.2.2. Dilataruce et,( contractance > réversible.

Le terme de dilatance est généralement utilisé pour Rappelons que le théorème de la représentation des
décrire l'augmentation de volume associée à l'application fonctions isotropes permet d'écrire la relation effort-
d'une contrainte de cisaillement pur. Aussi, plutôt que déformation sous la forme :
d'employer les termes dilatance et << contractance >>, il
paraît plus simple de parler de dilatance positive pour ::
Ao! + @'! + @r!' (37)
les augmentations de volume global et de dilatance né-
gative pour les diminutions en conservant le terme dila- où e -
!,
: (V u + Y ur) est le tenseur déformation;
1

tance, sans préciser si elle est positive ou négative, pour


représenter les variations de volume non prévisibles par u est le vecteur déplacement,
la théorie de l'élasticitê linéaire. ; est le tenseur contrainte,
Etant donné cette définition, deux types de dilatance fu o tont des fonctions polynomiales des invariants du
doivent être distingués : premier ordre d. g.
- l'un, réversible, fait intervenir le comportement
élastique non linéaire d'une roche ; Si l'on ne retient que les termes d'ordre inférieur
- l'autre, irréversible , f.ait intervenir le développement ou égal à deux et que l'on prend comme état de réfé-
de microfissures et est associé au processus de rence I'état indéformé, l'équation devient :

désintégration.
eij: @\ * bI? + clr)àr, +
Dilatance réuersible + (d + e 11) cr, + g c.irc 6r,j (38)
I1 a été, proposé (Stuart and Dietrich (I97 4) ; Freu- avec :
denthal (1975)) d'associer Ia dilatance réversible à un
comportement élastique non linéaire isotrope en faisant 11 : 6if : tf o

91
ou encore :
12: ,1 oii oii (i + j) _ 1 lr, 2' Qr o)21
2
(4r')
13 : TÇ cn: det a
Pour un tel comporlement, six constantes doivent La rclation (39) apparuît donc comme plus générale
être déterminées, ce qui nécessite que des essais que l'équation (4L') puisqu'elle fait intervenir la notion
polyaxiaux (triaxiaux vrais) soient effectués. d'orientation de La surface ds considérée. Pour un
Les coefficients a et d sont, en f.ait, les constantes matériau homogène, I'influence de l'orientation de ds
classiques de l'élasti cité, linéaire plus souvent notées ne fait que refléter l'anisotropie éventuelle du matériau-
v .I+v \ v Pour un matériau hétérogène, tel qu'une roche, il
où est le coefficient de Poisson
- E- .t j- et
permet d'inclure I'effet possible du gradient des
E le module d'Young. contraintes en tôte de fissure. En effet, ainsi que l'ont
Dilatance irréversible montré Hoagland et al. (1972), lorsqu'une fissure de
traction se développe dans une roche, une zone
Comme cela a déjà été dit, la dilatance irréversible d'intense microfissuration se forme en tête de fissure et
est due au développement de microfissures. Toutefois, absorbe donc une quantité non négligeable d'énergie.
bien que I'on puisse essayer de corréler directement la
dilatance , à la croissance des microfissures, il semble L'étendue de cette zone dépend de la distribution des
qu'une approche globale, où la roche est assimilée à contraintes en fond de fissure ou plus précisément du
un matériau continu soit plus prometteuse. C'est ce gradient de contrainte. Aussi, pour les roches, I'in-
qu'ont proposé Rudniki et Rice (1975) et Rice (1975). fluence de I'orientation de ds fait-elle intervenir l'ani-
Toutefois, leur modèle, bien qu'il permette de préciser sotropie possible ainsi que cet effet du gradient de
et formaliser mathématiquement certaines caractéris- contrainte. En fait, dans les salculs actuels on suppose
tiques du comportement post-élastique des roches, im- encore que le critère énergétique de Griffith reste valide
plique que le facteur de dilatance P : dP e/dP y (où dP e
est la variation volumique irréversible et dP y est la dans sa forme initiale. Un modèle numérique à deux
déformation de cisaillemènt irréversible) soit déterminé dimensions (conditions de déformations planes), déve-
au laboratoire pour différentes conditions de contraintes loppé à partir du critère exprimé par l'équation (4I') et
et de déformation puisque B n'est pas constant. Ce utilisant la méthode des discontinuités de déplacement
modèle représente donc plus une analyse des consé- proposé par. Crouch (1975), permet en effet d'obtenir
quences qu'une étude du développement proprement une modélisation satisfaisante de f influence de la
dit de la dilatance. Le problème de la modélisation du contrainte,principale minimale sur l'orientation de la
développement de la dilatance furéversible reste donc propagation des fissures soumises à des contraintes de
à résoudre. compression (Cornet 1976).
4.2.3. Le déueloppement des tissures Pour des conditions données de vitesse de chargement,
et la notion de résistance de géométrie d'échantillon et de conditions aux fron-
tières, on devrait théoriquement pouvoir établir une
Le terme fissure doit être compris ici comme repré- relation entre énergie de surface et résistance à la
sentant des discontinuités macroscopiques dans le compression puisque la notion de résistance ne fait que
champ des déplacements définis dans le matériau refléter la notion de stabilité, ou plutôt d'instabilité, des
continu équivalent B. fissures vis-à-vis des forces apliquées. Cepend arrt, étant
Pour des conditions quasistatiques , la propagation de donné que I'on ne sait pas encore modéliser correcte-
ces fissures peut être analysée en considérant une géné- ment le développement de la microfissuration, cette
ralisation du critère de Griffith (Griffith (1920)) à sa- relation n'a encore pu être dérivée.
voir qu'une fissure se propage si la quantité d'énergie
élastique libéÉe par cette propagation est supérieure à 4.3. lnfluenee de la pression interstitielle
celle absorbée par le développement de nouvelles sur-
faces. Ce critère, qui est dérivé du théorème de l'énergie L'essai d'analyse du développement de Ia désintégra-
potentielle minimale, est représenté par la relation tion des roches a montré qu'essentiellement trois points
devaient être considérés :
 IVr (ds) (3e)
'WE
- formation des microfissures ou développement de la
où A @s) est la variation d'énergie élastique impli- dil atance irréversible ;
quée par le développement de ds; - comportement élastique de la roche microfissurée ;
A V/u @t) est la quantité d'énergie absorbée par la - initiation et propagation des fissures ; étude de leur
stabilité vis-à-vis des forces appliquées (notion de
formation de ds; ds: n da est la surface nouvellement résistance), vis-à-vis du travail des forces appliquées
créée. (notions de classe I classe II).
Griffith a supposé de plus que A V/u @s) étaitdirecte- Si l'espace des pores est quasiment complétement
ment proportionnel à l'aire des surfaces créées : interconnecté, efl sorte que les fissures et microfissures
sont presque toutes saturées par le liquide interstitiel,
AW"(ds)-\da (40) lacompressibilité du matériau M, équivalant à la
oir y est l'énergie de surface du matériau considéré; matrice solide et aux pores non interconnectés, peut
da est l'aire de la surface ds. être considérée constante et donc indépendante de l'état
de déformation du matériau B. Dans ces conditions, oû
Le critère de Griffith s'exprime donc par la relation : peut déduire le comportement de la roche microfissurée
 W, (dr) pat superposition des états de contrainte indiqués sur
la figure 2 (en fait d'ailleurs, dans ces conditions, la

92
déforrnation dûe à la pression P 1 est souvent négli- d'énergie de déformation élastique . dans La matrice
geable devant celle causée par i'etat de contrainte dépend des vafiations de la contrainte (o P
1) où g
o, P 1). Si le comportement de la matrice M n'est pas et P sont définis pour tout point du matériau continu
iineair{ le principe de superposition n'est plus appli- équivalent, si I lK* est négligeable devant 1 lKu. On en
cable et une autre approche doit être proposée. La déduit donc que pour de'tels matériaux les conditions
théorie des milieux continus inter-actifs (Green et requises pour le développement de ruptures fragiles ne
Steel L966) devrait fournir la solution. 11 n'est pas dépendent que de (o P
1).
certain cependant que I'ampleur du phénomène justifie Or ce résultat a également été observé pour le grès
la complexité d'une telle démarche et le principe de de Béréa, matériau qui a été décrit comme étant for-
superposition, même s'il est légèrement erroné, devrait 'tement non linéaire; la notion de linéarité ne devrait
fournir des résultats satisfaisants dans la plupart des
'physique intervenir. Considérons le raisonnement
donc pas
cas. suivant.
Reste donc à résouCre le problème de f influence de
la pression interstitielle sur les ruptures fragiles (fissures Les ruptures fragiles (fissures et microfissures) sont
et microfissures), c'est-à-dire sur les variations d'éner- dues à des instabilités énergétiques causées par des
gie de déforrnation élastique dans la matrice solide, si concentrations de contrainte locales. Si l'espace des
l'on adopte le critère de Griffith, car seul le solide peut pores est entièrement interconnecté et si la matrice
se rompre. solide est homogène, la composante hydrostatique de la
Considérons tout d'abord l'essai triaxial classique et décomposition de contrainte indiquée sur la figure 2
analysons ce qui se passe dans la matrice solide lorsque induit simplement une contrainte hydrostatique dans
la charge axiale est augmentée de Ao, tandis que la le solide et les ruptures ne peuvent donc être causées
pression de confinement Pc et Ia pression interstitielle que par la composante (o P 1). Toutefois, si les pores
Pp sont maintenues constantes . La différence entre le ne sont pas tous intercônnectéi, ou si la matrice solide
travail des forces extérieures et le travail effectué par est très hétérogène, la composante hydrostatique P 1
la pression de pore fournit le travail effectué sur le
matériat continu équivalent M. Si l'on suppose ce peut donner naissance à de fortes concentrations dè
matériau M ainsi que le matériau B être linéairement contraintes et le principe précédent ne sera plus valide.
élastiques, en appliquant les résultats du paragraphe 3.1,
on montre que la variation d'énergie élastique AV/t La figure 12 représente les variations de travail
dans le matériau M associé à la variation Ao, est : effectué sur le matériau M en fonction de la déformation
axiale moyenne pour des échantillons de calcaire de
 W, : *OtrAr, + Pc.+
l'Indiana soumis à des pressions de confinement P, et
des pressions interstitielles P" différentes mais telles que
leur différence Pc Pp soit 1a-, même pour tous les
nyp. Ao'. (42) essais. On observe que pour des valeurs de Pp supé-
3
rieures à 17 5 bars le principe selon lequel le travail
/^ \ effectué sur le matériau M ne dépend que de (o P 1)
1 : {î3 | .rt la déformation
oir Âe ^ axiale du maté-
\bn/ ne s'applique plus. Pour cette roche, le volurè pot.rix
riau B. non interconnecté est important et il est permis de
Ainsi, si 1/K* est négligeable devant L /K", le travail penser que la valeur 17 5 bars correspond à la valeur de
effectué sur M, et donc sur la matrice solide si l'on la pression interstitielle pour laquelle les concentrations
suppose vides les pores non connectés, est le même que de contraintes qu'elle induit ne sont plus négligeables.
si la pression de pore était nulle et Ia pression de On ajoutera d'ailleurs que si la pression de pore est
confinement égale à P, Po.
- trop élevée, le comportement rhéologique du matériau
En généralisant ce résultat, on montre que pour les M est modifié et qu'en conséquence, Ia théorie prêcê-
matériaux linéairement élastiques et fragiles la variation demment proposée ne s'appliquerait pas.

Travail total effectué sur la matrice solide d'échan-


Fie. 12.
calcaire de I'Indiana soumis à des efforts de
tillons de
compression triaxiaux tels que la pression effective de confi-
700
Trovoil effectue sur nernent soit la même.
lo motrice solide
I 13 jou le)
( 't u niTd = O,

600 3.45 hb
3,il hb

l
500
P
'c
_/
400
p
,c -/
-
r^
./ ,/
çro _/
300
M
P" = ?,O7 hb
2CO Pp = 1,7" hb

roo '/ P. = 0.69 hb


Pp = o.35 hb

t: ----->Z D éfo rrn otion sxioie m oyenne


-2
X IC
5. APPLIGATION AUX ROCHES NON DRAINEES ET A DRAINAGE PARTIEL

5.1. La notion de contrainte effective aucun cas, être confondue avec l'état de contrainte réel
dans la matrice solide.
I1 est connu depuis longtemps que le comportement
des roches saturées est influencé par la pression inter-
stitielle (voir par exemple Terzaghi (1945), Robinson 5.I.2. Contrainte elfectiae et porosité taire
(1959), Baron et al. (1965), Handin et al. (1963), Brace Biot ( 1955) a proposé d'étudier le comportement
and Martin (1968)). 11 a êté proposé, en conséquence, d'une roche saturée en consid érant les déformations
d'analyser le comportement des roches saturées de la d'un matériau continu C obtenu en supposant que la
même façon que celui des roches sèches en remplaçant matrice solide remplit la totalité du volume occupé par
toutefois la notion de contrainte par celle de contrainte la roche saturée mais que la pression du liquide inter-
effective. Trois définitions ont été proposées pour ces stitiel n'est définit qu'à l'intérieur de I'espàce poreux
contraintes effectives et une certaine confusion en est interconnecté. Ainsi, selon son modèle, le comportement
résultée. Ces trois conceptes seront analysés maintenant de la roche , saturée serait simplement fonction de la
en utilisant les résultats prêcédemment décrits contrainte effective :

5.1.1. Définition, classique (J


ll

g oP ! (4s)
de la ruotion de contrainte effectiue ou:
Cette définition a été proposée en 1923 par Terzaghi 6
è est la contrainte définie pour le matériau équiva-
pour les sols saturés. Elle consiste à assimiler la roche lent B,
saturée à un matériau continu équivalent, à supposer la a est la porosité de surface (supposée constante),
pression de pore définie en tout point de ce matériau
P est la pression hydrostatique dans les pores;
équivalent et à négliger f influence de cette pression
uniforme. I1 en résulte que le comportement mécanique Il a été montré au paragraphe 3.1. que l'équation
du matériau équivalent est simplement une fonction de constitutive dérivée par Biot était équivalente à celle
la contrainte effective o' définie par La relation : dérivée pour le matériau B ; elle ne s'âpplique donc pas
au matériau C considéré par Biot en 1955 dans son
gi:g P1 (43) équation d]équilibre et seule sa première étude est donc
en accord avec le modèle proposé ici.
Si I'on se,réfère |,, lzanalyse du paragraphe 2.2., oo Les résultats expérimentaux indiquent tous que la
remarque que la contrainte effective n'est autre que la désintégration des roches ne dépend pas de la confrainte
valeur moyenne (1 - f) 6'M et la pression P 1 la valeur effective caractérisée par l'équation -(45). Nous conclu-
r_on! qu'apparemment ce modèle ne peut être appliqué
moyenne f 6'F. Avec cetie notation l'équatiôn d'équi- de façon simple à l'étude de la déformation des- ioches
libre du maiériuu B s'écrit donc : saturées ; il devrait donc être abandonné.
divo'+gradP+ gb:0 (44)
5.1.3. Contrainte effectiue et porosité limite
Il a été montré en outre que le comportement élas- Cette théorie, proposée par Terzaghi en 1945 pour
tique (linéaire et non linéaire) du matériau continu B, l'étude de larésistance à la compression des roches
équivalent à Ia roche saturée, pouvait également être saturées, est supposée prendre en cômpte le fait que l,a
exprimé en fonction de cette contrainte effective si porosité d'aire (définie de la façon classique pur le
I'effet de la compressibilité du matériau M, équivalent rapport des aires occupées par le liquide sur P air€ totale
à la matrice et aux pores non connectés, était négli- de la surface consid érée) d'une suiface donnée dépend
geable devant la déformation du matériau B. de la géométrie de cette surface et qu'il existe une
surface pour laquelle la porosité d'aire est maximum.
Finalement i\ a été proposé que le développement des ce maximum est appelé porosité d'aire limite.
ruptures fragiles (fissures et microfissures) ne dépendait
que de l'état de contrainte (o P 1) si la pression En effet, même dans le cas d'une porosité isotrope, il
- est possible de définir une surface pour laquelle la
interstitielle ne générait pas de côncentrations de porosité d'aire est supérieure à la porosité de surface
contraintes (espace des pores entièrement interconnecté, telle qu'elle a été, définie au paragraphe 2.1. de ce texte.
matériau relativement homogène) et ne modifiait pas le Considérons, pa{ exemple, un empilement de sphères
comportement rhéologique de la matrice solide (évo- rigides ; une surface qui ne passe que par les vides et
lution d'un comportement fragile vers un compôrte- les contacts sphères à sphères présenæ une porosité
ment ductile quand la pression hydrostatique augmente d'aire bien supérieure à Ia porosité de surfacè de ce
ainsi que celà est le cas pour la calcite ou le sel gemme système.
par exemple). Ainsi, pour des conditions de chargements données,
Nous concluerons donc que bien que la notion clas- les contraintes moyennes supportées pat la portion
sique de contrainte effective ne constitue pas une loi solide d'une telle surface sont bien supérieures à celles
physique rigoureuse, elle représente une approximation qui seraient supportées par la fraction solide des sur-
réaliste lorsque certaines conditions sont satisfaites. faces planes. si l'on suppose que Ia rupture doive se
développer dans les régions où les contraintes moyennes
Notons finalement que cette notion de contrainte sont les plus grandes, on en déduit que les surfaces de
effective n'est applicable que pour l'étude du comporte- ruptures doivent correspondre à des surfaces à porosité
ment global de la roche saturée et qu'elle ne peut, en d'aire limite. Pour caractériser la rupture des roches

94
saturées, on devrait donc consid érer les contraintes théorie classique des contraintes effectives sont satis-
effectives définies. par La relation : faites, le processus de déformation d'une roche saturée
:o peut être analysé grâce . aux trois équations du système
!"' a'P1, (46) (47) si I'on suppose que le liquide s'écoule selon la loi
où a' est la porosité d'aire limite. de Darcy :
Les résultats expérimentaux de Robinson ( 1959) + P,j + pbi:0
ol.j,,
semblaient confirmer cette hypothèse et ont conduit (v
Robinson et Holland (1969) a proposer des valeurs de eij: (-
{-u *
brl + crz) t,, +
la porosité d'afue limite variant de 0,6, pour les roches (47)
très faiblement perméables telles que les marnes cal-
caires, à 1 pour les roches très perméables telles que les +' (L:Ja + n r,)
^/ oii + g o'in 6Li
grès. De plus, Robinson et Holland ont observé que \ EB
cette porosité limite augmentait avec la pression de ù, ùi: K;j (p b i p,;)
confinement pour devenir quasiment égale à | pour
toutes les roches lorsque la pression de confinement avec :
effective était suffisamment élevée.
Cepend ant, les résultats expérirnentaux de Brace et 11 - o'ii, Iz : a';i (i + l)
*,o'r,
Martin ( 1968) ont indiqué que même pour des roches
à très faible perméabilité (donc à faible porosité limite) ori : orj P à-;r
la résistance à la compression dépendait des contraintes Ù, - vitesse du liquide;
effectives classiques telles que définies par Teruaghi
en 1923. Cependant, ce point ne peut être vérifié expé- ùî _ vitesse du solide;
rimentalement que si la vitesse de déformation utilisée K;j - perméabilité de la roche;
pour les essais triaxiaux drainés, effectués sur ces bj
roches, est suffisamment faible pour éviter le développe- - g àjs généralement (g est l'accélération de la
pesanteur);
rnent de gradient de pression dans le liquide interstitiel
(Ladanyi (1970)) du fait de la dilatance. dans le cas de l'élasticité linéaire b- c_ e - g- 0.
Or, les essais de Robinson sur le calcafue de l'India- La loi de Darcy, ainsi qu'elle est représentée par la
n&, dont les résultats ont été, utilisés par Robinson et troisième équation du système (47), suppose que la
Holland pour leur vérification expérimentale de la perméabilité est indépendante de I'état de contrainte , ea
théorie de porosité lirnite, ont été réalisés à des vitesses qui n'est généralement pas le cas (Mordecai et Morris
de déformations relativement ipportantes (de l'ordre de ( 1969) ; Jouanna ( 1 97 2)), elle n'est valide, en outre, que
10-4 s-1) incompatibles avec des conditions de drainage pour des conditions d'écoulement bien précises.
pafiait On peut donc conclure, si I'on considère les Ainsi donc, même dans les meilleures conditions
résultats expérimentaux exposés av paragrâphe 4.1.2., d'analyse, Ia représentation du comportement dynâ-
que la mesure de porosité limite proposée pat ces mique des roches saturées reste approximative.
auteurs ne faisait que refléter les variations de dilatance.
Dès que les conditions de chargernent sont telles que
Ces résultats expérimentaux indiquent que déve- le des ruptures fragiles se développent, on ne sait plus
loppement des ruptures fragiles ne dépend donc pas représenter mathématiquement le comportement d'une
de la valeur maximum des contraintes moyennes dans roche saturée , étant donné que d'unè pafi la loi de
la matrice solide mais d'instabilités énergétiques locales variation de la perméabilité est inconnue et que d'autre
dues aux concentrations de contraintes introduites pat part la dilatance irréversible ne peut être modélisée.
L'hétérogénéité de la roche. Cette observation met en Pour les roches sèches, on prend en compte le compor-
cause la validité du concept de critères de rupture éta- tement post-élastique de la roche en introduisant dans
blis à partir des contraintes moyennes calculées d'après les calculs (programme d'éléments finis par exemple)
les forces extérieures appliquées sur l'échantillon (no- une représentation numérique schématique des courbes
tion de courbe intrinsèque par exemple). Etant donné obtenues expérimentalement (Daemen ( 1975)).
que l'état de contrainte exact en tout point de la matrice
ne peut être calculé, seuls des critères de rupture, du Pour obtenir de telles courbes dans le cas des roches
type de celui proposé au paragraphe 4.2.3., dérivés de saturées, deux types d'essais doivent être effectués :
la notion de balance énergétique, devrait permettre - des essais drainés pour lesquels la pression de pore
d'analyser de façon satisfaisante le développement de la est maintenue constante (cas des essais précédem-
désintégration dans les roches. ment décrits) ;
Concluons simplement que de toutes les définitions - des essais non drainés pour lesquels la pression de
de contrainte effective proposées dans la littérature, pore évolue en fonction des variations de volume
seule Ia définition proposée par Teruaghi en 1,923 est poreux interconnecté et de Ia compressibilité du
vérifiée expérimentalement ; un raisonnement physique liquide de saturation.
simple a montré cependant que l'hypothèse de Terzaghi Ces deux conditions extrêmes de drainage permettent
n'est valide que si les eifets de Ia pression hydrosta- en effet de définir des comportements limites encadrant
tique appliquée dans l'espace poreux interconnecté est les lois de comportement réels observés pour des
négligeable. Cctte théorie ne constitue donc pas une loi conditions de drainage quelconque.
physique rigoureuse mais correspond simplement à une
simplification pratique. Lorsque la vitesse de variation de volume poreux
interconneaté, résultant de la vitesse de chargement
imposé, est sçpérieur à Ia vitesse d'écoulement du
5.2. lnf luence de la vitesse de déformation liquide, il detrient impossible d'effectuer des essais
et des conditions de drainage drainés. On peut alors utiliser l'une des deux méthodes
suivantes pour déduire des courbes de déformations
Lorsque l'hypothèse d'un comportement élastique est drainées fictives. Elles supposent toutes deux que le
acceptable et que les conditions d'application de Ia principe classique de contrainte effective est valide.

95
La première méthode consiste à effectuer des essais
non drainés au cours desquels Ia pression de confine-
ment varie de la même quantité que la pression inter-
stitielle, de sorte que la pression de confinement effective
reste constante. Cette technique, qui à notre connais-
n'a jamais été appliquée, devrait permettre d'étudier tt2
I'influence des vitesses de déformation sur le comporte- oz[n - P; j
ment de Ia roche saturée sans être gêné par I'effet de o{,
drainage partiel précédemment décrit ; il permetftait
ainsi de préciser les effets physicochimiques d'inter- ;, [e. _ r;l '

action solide-liquide. it
Ao/
La deuxième méthode consiste à effectuer des essais
non drainés classiques, c'est-à-dire à maintenir la pres-
sion de confinement constante mais à effectuer les essais
à partir d'un certain nombre de pressions de confi-
nement effectives initiales différentes.
Si l'on suppose que Ia déformation d'une roche
saturée est indépendante du chemin de chargement,
on peut alors déduire de ces essais des courbes fictives
correspondant à des essais drainés en joignant les points
de diverses courbes pour lesquels la pression de confi-
nement effective est la même (voir fig. 13). Toutefois,
cette approche n'est pas très satisfaisante car dans le
domaine post-élastique, pour une même pression de
confinement effective ponctuelle, le degré de micro-
fissuration dépendra du chemin de chargement parcouru Fig. 13. Obtention des courbes de réponses pour des
conditions de drainage parfait à partir d'essais triaxiaux
ainsi que cela est indiquê ci-après. non drainés :
Les figures 14, 15 et 1,6 représentent l'influence des - courbes a : variations de Ia grancleur Vl en fonction
conditions de drainage sur le comportement d'une roche de la grandeur V2 pour différentes condi-
saturée. Sur la figure 14, pat exemple, on notera gue, tions de pression de confinement effectlve
pour des conditions non drainées, la déformation axiale initiales (P. Pr) (indices L , 2, 3) ;
-
moyenne (Br) qui correspond à la charge axiale moyen- - courbes d : variations de la pression interstitielle en
ne pour laquelle la pression interstitielle reprend sa fonction de la grandeur V2.
valeur originale, est plus grande que celle obtenue pour Les points 4,, Ar, A, correspondent à une valeur identique
. la même pression de cenfinement effective en condiiions de la pression de confinernent effective (P. Pr).
drainées (point Bù. Etant donné gue, pour les condi- -
tions non drainées, avant que ce point de déformation
ne soit atteint , la pression de confinement effective est
plus faible que celle que l'on aurait en condition drai- évident que le comportement en conditions de drainage
née, la densité de microfissures est plus grande et, par quelconque s'écarteta d'autant plus du comportement en
conséquent, la déformation correspondante est plus conditions drainées que la dilatance sera importante et
importante. que la vitesse d'écoulement du fluide sera plus faible
En raisonnant de façon similaire, on peut montrer vis-à-vis de la vitesse de déformation de Ia roche
que la transition classe I - classe I I est lortement in- saturée.
fluencée par les conditions de drainage. Ainsi, par Le même type de raisonnement peut d'ailleurs s'ap-
exemple, dans le cas de la dilatance positive, on obseive pliquer aux déformations par cisaillement direct ainsi
I'effet classique de renforcement apparent (écrouissage) que cela est schématiquement représenté figure 1.7 . On
dû à la diminution de pression inteistitielle, tandis q*" observera que les conditions de vafiations de pressioir
dans le cas de la dilatance négative, on obserye I'effet, de pore dans les blocs influencent le comportement
moins connu, d'affaiblissement apparent (contre écrouis- apparcnt du joint du fait qu'elles influencent la
sage) dû à l'augmentation de pression de pore. Il est contrainte normale effective.
écrouissoge pgr
diiotonce positive
n on dro in oge
Fo droinoge porfoil

P.-l Êrll I

!,
vil
P"A)L
P. = conslonte
Fo = vorioble

Fie. 14.

c ontr e
po r dil

co\

cu

l, = non droinoge
d = droinoge porfoit

Fie. 15

conlre ec routss oge


l-r p or dilolonc e négclive
(= droinoge porfoit
O6

u= non droinoge Fo

f-iT
--l--,
?
--lv llo tl
P, /.)L
Fie. 16.
P. = conslo.nte
Fo = vorio ble

Fig. 14 à 16. - Comparaison des essals triaxiaux drainés et non dralnés:


- courbes d" : axe des
aa, x : déformation axiale moyenne ;
axe des y : variations de la charge axiale moyenne;
- courbes ca, co i âxê des x : variations de volume poreux interconnecté par unité de volume global;
axe des y : variations de la charge axiale moyenne;
- courbe u .: axe des x : déformation axiale moyenne ;
axe des y : variation de pression interstitielle pour I'essai non drainé ;
LE: Iimite élastique ;
P : maximum de la pression interstitielle.

97
o-
I Çn c-.
I

+
I

01 + t-{

G_-*__ T
(a) A
I
I

c-n

î1il
Ç
Ib, c)

L'essoi de c.isoillemeni direct


I
I SI oi\ , AVo /
2 SI crr\, AVO\
AVo = variation de volume
aVo poreux dans le bloc A

Fig. 17. Effet de Ia dilatance sur I'essai de cisaillernent dinect non drainé :
(a) glissement le long d'une fente inclinée ;
(b, c) essai de cisaillement direct.

6. GONCLUSION

cette étude a montié qu'il était possible d'étudier le


comportement mécanique des roches saturées en suppo- fissures), seule une étude expérimentale permet de pré-
sant que tout point de l'espace occupé par la roche est ciser le comporlement mécanique des roôhes fragileË et
en partie solide et en partie liquide. saturées. I1 semble que la meilleure façon de piocéder
pour cette caractérisation consiste à effectuer dès essais
Lorsque le comportement de la matrice solide est
linéairement élastique, que celui du matériau continu triaxiaux de compression (éventuellement polyaxiaux)
équivalent à la roche saturée est élastique (linéaire ou
sur deux séries d'éprouvettes saturées placées sous
conditions drainées pour les unes et non-drainées pour
non-linéaire) et que le liquide interstitiel s'écoule selon
la loi de Darcy, les déformations d'une roche les autres. Si le principe des contraintes effectiveô est
saturée valide, il est alors possible de prendre en compte le
peuvent être analysées de façon rigoureuse si l'on sup-
phénomène de dilatance (positive et négative) en carac-
pose que les variations de perméabilité en fonction de
térisant le comportement de la roche saturée par une
l'état de contrainte sont négligeables ou connues. série de courbes schématiques correspondaht aux
_ Lorsque les conditions de chargement sont telles que conditions limites de drainage.
des ruptures fragiles se produisent (fissures au micro-

REMERCIEMENTS

résume une partie du travail que !'ai


^S.t exposé
effectué pour l'obtention d'un Ph. D. à l'univeisité "du
Minnesota. Que le Professeur C. Fairhurst, mon Direc-
teur de thèse, trouve ici l'expression de mes sincères
remerciements pour son soutien et ses encouragements
durant la Éalisation de ce travail.

98
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( 1 e68).

100
stabilité d'un ensemble
de matéri aux sous contrai ntes
par

R. Poirot
Ingénieur au CERCHAR

STABILITE D'UN ENSEMBLE BEHAVIOUR OF COMPOSITE MEDIUM


DE MATERIAUX SOUS GONTRAINTES UNDER GOMPRESSION

L'étude des énergies mises en jeu au cours d'un Energy analysis during uniaxial compression test
essai de compression simple permet d'interpréter le explains the explosion which occurs with some types
comportement explosif de certains échantillons. Elle of rocks. lt is due to the instability of the combi-
résulte d'une instabilité mécanique de I'ensemble nation of the sample and the testing machine.
constitué par la presse et l'échantillon. A generalisation of this
analysis explains the
Ce résultat est ensuite généralisé pour expliquer behaviour of an heterogeneous rock sample
le comportement d'un échantillon hétérogène au compression test, or that of a stratified rock mass
laboratoire et d'un ensemble de terrains à proximité around an excavation.
d'une excavation profonde.

101
Gomité Français de Mécanique des Roches

102
stabilité d'un ensemble de matériaux
sous contrai ntes
par R. POIROT

Dans le rapport général du thème 4: Mécanique des Roches appliquêe aux excavations souter-
raines Denver 1974 pages 1106 et suivantes, le Pr. M.D.G. SamloN esquisse une méthode
- d'un échantillon au cours d'un essai de compression simple. En partant des
- du comportement
d'analyse
mêmes hypothèses, il est possible d'étudier le problème dans sa généralité et de proposer quelques
extensions pratiques à cette analyse.

1. MEGANISME D'UN ESSAI DE COMPRESSION SIMPLE

L'échantillon est placé entre les plateaux de la presse


et on suit sa déformation sl mesurée par un compa-
rateur en fonction de I'effort exercé P. Sa loi de
comportement est donnée par la relation Echantill Wparatew
P - l(sr) (1)
La presse s'allonge élastiquement en fonction de
l'effort exercé suivant une loi linéaire :
O - ks, (2) Ponpe
k êtant la raideur de la presse.
La figure 1 b montre comment on passe du schéma Eg. 'l y-SCHEMA D'UNE P
de la presse à un schéma équivalent, plus commode
pour interpréter les phénomène*'mis en ieu.
En supposant l'avance des plateaux suffisamment
lente, on a équilibre entre la .force de serrage exercée
par la presse et la résistance de l'échantillon, <-
P-a (3)
ou I(s,) - ktr. (3')
et en désignant par T l'avance du plateau mobile,
y-s1 *s2 (4)
Avant d'atteindre la rupture, toute augmentation du e!g.t b-scHEMA EAWVAL
serrage provoque une augmentation de r qui se répartit
suivant s1 et s2 en conseryant l'égalité (4).
La figure 1 c donne une représentation géométrique
des équations ( 1) et (4) qui est condensée dans Ia
figure 1 d. Les aires des triangles OAB et OA'B'
représentent les énergies fournies à l'échantillon et à
la presse. Il est important de noter que le schéma
équivalent décrivant le système ne comporte pas la
source d'énergie de serrage pompe hydraulique par
exemple.
I-a représentation géométrique permet de calculer
facilement l'énergie fournie au système au cours d'un
essai de compression :
tis.îc-D|AàRAMME Fi, 1 d -DIAGRAM|4j C ONDT,,,. -
l'échantillon a reçu IVE - J; l(s) 4 DE FONCNONNEHENT

la presse : wP- k (r
- s) ds
J: Fig. 1.
- Essai de compression simple.

103
'Wp
est représenté par I'aire du triangle OA'B' Cette énergie passe par un maximum si :

soit gy"-o
wp : [l !sl)]'z dtt
2k ou k+ l'(sr) -0
L'énergie totale reçue est : Cette circonstance se produit si la courbe représen-
tative de P - I (sr) admet une tangente de pente k.
'wR
- J; r(s)ds* !f# -
A ce moment, l'équilibre est rompu car la presse
libère spontanément plus d'énergie que l'échantillon
ne peut en absorber.

2. GENERALISATION

2.1 . Gompression de deux matériaux Le par les deux échantillons (P)


systèrne constitué
de compressibilités différentes et (a) sera instable pour une déformation critique
,sc du moins résistant, si par translation parallèle à
Le schéma équivalent et sa représentation géomé- l'axe O tr, les deux courbes représentatives des lois
trique peuvent être adaptés en remplaçant la carac- de comportement P - l(sr) et O - g(s) admettent
téristique linéaire par la loi de comportement du une tangente commune.
deuxième matériau.
2.2. Gompression de plusieurs matériaux
o- g(sz)
On commencera par les classer en fonction de leur
Le calcul étant plus compliqué que dans le cas résistance à Ia rupture, puis on examinera Ie compor-
ptécédent, nous le donnerons en annexe et nous tement du moins résistant vis-à-vis de ceux qui sont
utilisons la représentation géométrique (fig. 2). à son contact.

Fig. 2. Compression de deux


échantillons de matériaux diffé-
rents.

s2'0sîT

3. CONSEQUENCES PRATIQUES

3.1 . Nous n'avons pas fait appel à la notion de 3.2. En rfalité, l'échantillon n'est jamais homogène
contrainte et avons utilisé des diagrammes (force, et de plus les contacts entre les plateaux de la piesse
écrasement) et non (contrainte, déformation relative). et les faces de l'échantillon induisent une perturËation
Ceci nous a permis la représentation directe des dans le champ des contraintes de telle sbrte que Ia
énergies mises en jeu et d'établir la condition de loi de comportement P I (sr) est une loi statistique.
-
stabilité. I1 en résulte immédiatement un effet de la Chaque volume élémentaire V, a une loi P; : I (sr)
taille de l'échantillon sur le résultat de l'essai de eJ on pÇut imaginer que deux éléments contigus
compression au-delà de Ia rupture. donnent lieu à un petit groupbment instable au-délà
En supposant des échantillons homogènes et pour d'une cprtaine déformation Ceci expliquerait les dents
une presse de raid eur k, si on passe d'un échantillon à de scie effectivement observées sùr -l'enregistrement
son homothétique (fig. 3 a), de rapport d., pour un effort-déformation d'un essai et qui ont une pente
même état de tension : correspondant à la raideur de la presse.
- les efforts sont multipliés par a2,
- les déformations pat d..
3.3. La raideur de la piesse est une caractéristique
purement mécanique et il est abusif de dire qufun
Vis-à-vis de l'échantillon initial, tout se passe asservissement destiné à imposer une loi de défor-
comme si la
presse avait une raideur divisée pat q,. mation rend la presse
Par conséquent, une même presse sera d'autant |usqu'au seuil d'instabilité nous n'avons pas eu à
plus raide que les échantillons seront plus petits: faire intervenir le facteur temps. Pourt arrt, il intervient

104
EFFET RAIDEUR DE LA PRESSE EFFET D. ECHELLE

Eis. 3 e- ESSAT DE C1MPR STMPLE

Fig. 3. Applications.
\- Q7 =!,1 - tt)
tr CV

\-. Qs =go (r -,0


Ps=fg (s7)
P7 = fy Q7)

Fig. 3 p - C2MPRESS|1N pE DEUX ECHANryLL1NS DTFFERENTS

_Etreinte dens l'état pg

Avec les courbes représentatives Pg Qg et 4 Qt


en C on a t g, (Vr- tt) * f.t (s7) = 0

déjà, cat on observe que le matêriau semble d'autant 3,4. Cette analyse de Ia stabilité permet, à partir
plus raide que l,a vitesse d'application de I'effort d'une étude au laboratoire, de prévoir des conditions
est grande. Ceci laisse supposer qu'il n'y a pas favorables à certains coups de térrains, qui pourraient
simultanéité entre la cause effort et l'effet fis- survenir dans le creusement d'un tunnel ou dans une
- , Ia- propagation
suration ; en d'autres termes - des exploitation minière.
ne serait pas très rapide. L'étude du bruit
fissures
En effet, un terrain peut être broyé sous triple
microséismicité pendant un essai de compres- étreinte ; si l'expansion est rendu possible par une
sion est de nature à confirmer ce point de vue. excavation (galerie ou taille) le régime des tensions est
Au-delà du seuil d'instabilité, pour éviter Ia rupture modifié et la condition d'instabilité peut être remplie
explosive, il faut que la presse restitue à l'extérieur (fig. 5 b).
l'énergie que l'échantillon n'est pas capable d'absor- Un autre
ber ; l'expérience montre que c'est. possible avec des exemple est fourni par une veine de
charbon contenant un banc rocheux. Si le charbon,
asservissements dont le temps de réponse est de I ll0
à l/rcA de seconde et d'autant plus facile à réaliser plus déformable que la roche, a localement une
que Ia presse est raide, puisque l'énergie qu'elle a résistance supérieure à cette dernière, on constate des
emmagasinée est inversement proportionnelle à sa
explosions de la veine : le banc rocheux vole en
éclats.
raideur. Le succès des essais avec les presses asservies
confirme lui aussi l'hypothèse de la relative lenteur On peut confirmer ce résultat pat un essai de
du développement des fissures. laboratoire qui consiste à comprimer un échantillon
rocheux entre deux plaques de caoutchouc. Si on
atteint la rupture, elle est toujours violente.

4. GONGLUSIONS

L'analyse du comportement d'un ou plusieurs échan- Le comportement explosif de certains matériaux est
tillons au cours d'un essai de compression permet lié à leur perte de résistance en fonction de
d'interpréter les phénomènes qui se passent au-delà 1'écrasement.
de la limite de rupture conventionnelle et met en La prévision du mécanisme de rupture in situ néces-
lumière f interaction entre la presse et l'échantillon. site la connaissance des courbes effort-déformation
105
au-delà de la rupture, pour chacun des terrains en augmentant le module de déformation naturel par
présence. Or, la détermination de ces courbes peut frettage ou boulonnage.
être fortement perturbée par la presse d'essai. L'interprétation des phénomènes observés pendant
Si l'essai à la presse a un caractère explosif, il faut l'écrasement du matériau met en évidence' la relative
ou choisir une presse plus raide éventuellement lenteur de la propagation des fissures qui semblent
asservie, ou diminuer la taille ,de l'échantillon dans la progresser pat sauts au cours du broyage de volumes
mesure où la struture du matériau permet une de petites dimensions.
réduction d'échelle. Nous pensons que le mode de propagation des fis-
Les coups de terrains dont l'origine est liée au sures est un des éléments déterminant de Ia pente
mécanisme proposé pourraient être d'une part prévus de la courbe effort-déformation au-delà de Ia limite
et évités ou minimisés dans leurs effets en agissant sur de rupture conventionnelle et envisageons de l'étudier
les caractéristiques des matériaux par exemple en au laboratoire et sur le terrain à proximité d'exca-
vations profondes.

106
A]VTVEXE

DETERMINATION ANALYTIQUE DE LA STABILITE DANS LE CAS DE PLUSIEURS MATERIAUX

Comme cela a été, exposé au paragraphe 2, il suffit En dérivant l(s,)- g(f -sr)
de faire cette détermination pour deux matériaux
quelconque (P) et (O) ayant des courbes caractéris- l'(sr) : g'(r-s,) (+- -l
tiques \ ds, 1)
P(sr) dy I _ l' (sr)
- l(sr) 6 ?Tr-1)
Q(sz) - g(sz) dG (sz) g (Y_lù
avecT_sl +s2. :
t'1t-rr; 'r
(s1)
. f, (I
A l'équilibre, on a :
dE
l(sr) - g(s2)
ou #-l(sr)+Ëffi'l'(sr)
I (sr) - g (T - sr) (f est une fonction de sr) comme l(sr) - g(f
-sr)
L'énergie fournie au système, constitué par les deux dW*:7ffiçl(s\ | _\ . ,,., \
matériaux, au cours d'une déformation s, de- (P) est : (s'(r-sr) + f' (t')l/
f",
V/n: I f(s,)ds1 * |
fr' =- + l'(sr) -
Si g'(f 0
Jo Jo
s(sr)ds,
dw-sr)
s'annule en changeant de signe.
fsz Ë
g(sr)ds,
Posons G (sz)
-'Jo| -
Le système est instableo sauf si des deux courbes
représentatives P l(sr) et O - g(f
dG
-,dE-
(sz)
:TW
(s)
dG ds, - tenu des dispersions
latrices, mais compte
sont oscu-
-sr) des eatac*
des matériaux, oû peut pratiquement écafier
:ït:ilues
-s(r-sr) (#-')

107
' méthodes de détection
l mesures et alerte des mouvements
du sol et du sous-sol (.)

D. contrôle des mouvements lents


des grands barrages et de leur fondation
par

M. Douillet
Ingénieur à Electricité de France
Division Technique Générale
Service de la Production Hydraulique

Vt

E. I'ausc,ultation des mouvements du sol


et du sous.sol_
lnterprétation des résultats
par

C. Louis
et
M. Desurmont
Bureau de Recherches Géologiques
et Minières

. _
(*) Lgg trois prerniers comptes rendus de la réunion du 14 octobre 1976 ont été présentés dans la revue n. l. Nous
publions ici les deux derniers exposés.
109
GONTROLE DES MOUVEMENTS LENTS CHECKING THE SLOW MODIFIGATIONS
DES GRANDS BARRAGES OF LARGE DAMS
ET DE LEUR FONDATION AND OF THEIR FOUNDATIONS
La mesure des mouve,rnents lents de certains The measurement of stow movements of certain
points des fondations des grands ouvrages exploités points in foundations of large engineering structures
par Electricité de France, utilisée ppur leur surveil- exploited by the Fr,ench! Electricity Board, used for
lance, est effectuée par des moyens spécifiques monitoring, is carried out by specific means adapted
adaptés à la constitution de longues séries de to setting up long series of homogeneous results
résultats homogènes qui font systématiquement systematically and statistically processed before
I'objet d'un traitement statistique avant interpré- interpretation.
tation,

Gomité Français de Géologie de l'lngénieur

110
D. contrôle des mouvements lents
des grands barrages et de leur fondation
par M. DOUILLET

Le problème de la mesure des mouvements du sol (1967), Montré,al (1970), ainsi que quelques éléments
et sous-sol appliquée aux fondations des grands ou- de synthèse rassemblés dans le numéro spécial du
vrages a fait l'objet de multiples publications. En ce 15 décembre 1975 de la Revue de I'Industrie Minérale.
qui concerne les fondations des grands barrages qui Dans le cadre de cet exposé, nous nous bornerons
constituent la partie la plus importante des ouvrages à évoquer quelques points particuliers de Ia pratique
de Génie Civil auscultés par Electricitê, de France, on d'Electricité de France dans Ia surveillance et l'auscul-
peut citer, par exemple, de nombreux articles publiés tation qu'elle assure sur les grands ouvrages qu'elle
dans les comptes rendus des Congrès Internationaux exploite.
des Grands Barrages de Edimbourg (1964), Istanbul

1. REMARQUES SUR L'OBJECTIF POURSUIVI PAR L'AUSCULTATION ET LES PRINCIPES


DE SA DEMABCHE

Dans ce cadre, le contrôle des mouvements du


Il est recherché de contribuer à la sécurité des terrain de fondation, ou des appuis rocheux présente
ouvrages importants dont les défaillances auraient des un grand intérêt. Il s'agit en effet, le plus souvent et
conséquences graves sur le plan de la sécurité, par malgré les multiples reconnaissances qui ont pu être
l'exercice d'une surveillance périodique de grandeurs faites par le constructeur, de la paftie la moins connue
mesurables et compréhension du comportement que de l'ouvrage, dans laquelle la probabilité d'apparition
l'on peut en déduire. I1 s'agit de détecter, le plus de phénomènes imprévus peut être plus élevée que
longtemps possible à l'avance, tous les phénomènes dans les parties construites en superstructure : plots
affectant l'ouvrage et ses fondations, susceptibles en béton, remblais de terre ou d'enrochement etc.
d'une évolution. Ceci permet d'induire la sécurité Par ailleurs, si certains ouvrages sont conçus pour
de proche en proche à partfu de l'état initial et de accepter sans dommage des mouvements de leur fon-
prendre, à temps, les décisions d'exploitation ou de dation, pour d'autres, la résistance aux sollicitations
travaux que le maintien de ceste. sécurité imposerait. est étroitement liée au comportement du terrain et des
appuis qui les supportent.

2. PARTICULARITE DES MOYENS MIS EN GUVRE

2.1 . Moyens de mesure qualités nécessaires à l'obtention de longues séries de


mesures étalées sur des périodes importantes et réa-
Les moyens de mesures mis en æuvre sont très lisées dans des conditions identiques : mêmes
divers : mesures hydrauliques, de piêzométrie et débit, appareils, même dépouillement ), adaptées aux
<<
mesures de déplacements d'ensemble, mesures de dé- méthodes spécifiques d'interprétation utilisées et au
formations ponctuelles, etc. Cette diversité est recher- caractère permanent des ouvrages surveillés.
chée car èlle permet d'aborder le problème du
< diagnostic >> sur la santé de l'ouvrage par plusieurs Une des méthodes citées dans le décret qui fait
approches différentes, en faisant appel à des tech- obligation à tous propriétaires de barrage important
niques totalement indépendantes qui concourent à d'y faire des mesures est la méthode topographique.
donner aux interprétations un caractère plus sûr : A I'ouvrage à surveiller est alors associé un réseau
aucun indice ne doit être négligé ; les recoupements de stations réparties dans son voisinage et formant une
sont très précieux lorsque l'ordre de grandeur des figure dont la perrnanence dans le temps est contrô-
évolutions que l'on cherche à mettre en évidence est lable, d'où sont intersectés optiquement des repères
peu éloigné de celui de f indécision qui affecte les sur les points dont on veut surveiller les mouvements.
résultats de mesures. C'est souvent le seul moyen disponible pour détecter
Pour s'en tenir aux déplacements et déformations des mouvements absolus de repères av rocher. .I1 faut
du sol et sous-sol, les différents dispositifs utilisables cependant remarquer que pour obtenir Ia précision
sont employés au mieux suivant les circonstances. nécessaire, il est nécessaire d'opérer des mesures de
D'une manière générale, ils ont cependant en commun triangulation très précises et d'employer des méthodes
avec tous les dispositifs d'auscultation de l'E.D.F. les de traitement élaborées et Épétitives telles que celles

111
faisant appel à la compensation des erreurs aléatoires 2.2. Les moyens de traitement
sur les angles par utilisation des << moindres carrés >>

bien connus des géodésiens. Toujours coûteuses, De même que la seule originalité digne d'attention
souvent d'interprétation délicate, ces mesures per-
mettent cependant de déceler des mouvements dans le des méthodes et appareils précédemment évoqués, par
plan hofizontal, de faible amplitude sur longue ailleurs d'utilisation très classique, est leur adaptation
: de l'ordre de 1 mm en quelques années.
période technologique à des mesures périodiques sur des
durées très longues atteignent très couramment plu-
Un examen complet des moyens topographiques sieurs dizaine d'années, de même les moyens de
utilisés incluerait celui des moyens plus modernes lels traitement adoptés utilisent des principes très simples,
que la photogrammétrie qui reste réservée à la sur- voire simplistes, mais très adaptés aux longues séries
veillance des mouvements importants de zones de de mesure de la même grandeur.
grandes surfaces et, bien sûr, les nivellements optiques
qui sont, au contraire, d'un emploi très courant parce Les données d'auscultation concernant les fonda-
qu'ils peuvent être très précis, tout en restant simples tions et sous-sol recueillies sur les ouvrages d'E.D.F.
d'exécution et d'interprétation. sont, comme toutes celles concernant les structures,
traitées en tant que séries statistiques.
Les mouvements relatifs dans le plan horizontal, de
points placés sur la même verticale d'une structure D'une manière très générale et à la suite de la longue
ou d'une fondation sont aisément contrôlables au expérience des mesures acquise, ofl a pu constater
moyen du dispositif à ., pendule >> : ce moyen est de que toute variation des grandeurs, habituellement
plus en plus utilisé pour le contrôle des mouvements mesurées en auscultation (dont les déplacements), était
des points en surface par rapport à un point situé en le plus souvent réductible à une somme de variations
profondeur à une distance suffisante pour qu'il puisse dépendantes chacune d'une seule des trois variables :
être considéré comme non influencé pat la structure : charge de l'ouvrage (caractérisée pat le niveau de l'eau
la réalisation la plus utilisée est constituée par un fil à I'amont dans le cas des barrages), état thermique
dont l'extrémité est scellée au fond d'un forage ver- (pour une structure épaisse ou une fondation massive
tical (l'obtention d'une bonne verticalité sur des le paramètre saison >> est suffisament représentatif),
<<

grandes longueurs et faibles diamètres est en elle- date et d'un résidu aléatoire. L'expérience a aussi
même un problème qui n'a reçu de solution satisfai- montré que les variations, fonction de Ia charge et de
sante que récemment) et qui est tendu à l'autre la saison, étaient modélisables par des lois d'expression
extrémité par un système cuve - flottevr ; une mesure analytique simple : polynôme de degré inférieur ou
de grande simplicité permet d'obtenir, pour les mou- égal à quatre, combinaisons simples de fonctions
vements relatifs horizontaux, une excellente précision sinusoïdales, en assurant au résidu, une amplitude
(meilleure que l/I0 mm). fortement réduite par rapport à l'amplitude totale de
La composante des rnouvements relatifs suivant une la variation mesurée. Dans le cas des fondations on
direction quelconque, de deux points d'une fondation observe, que, souvent, ce modèle se simplifie par
placés sur un axe ayant cette direction, est couram- absence d'effets significatifs de la variable saison.
ment mesurée par des dispositifs dits ( fils pro- Dans ces conditions, le traitement d'une série de
fonds résultats de mesures existantes concernant un mouve-
scellé à l'une des extrémités (fond d'un forage, par ment et réalisées dans des conditions diverses de
exemple) est tendu à l'autre par un dispositif eier- cote amont et saison consiste en :
çant une force constante pendant la mesure qui - l'ajustement de lois .. hydrostatique )> et
consiste simplement à contrôler la position d'un sonnière )> moyennes sur l'échantillon disponible
<< sai-
repère fixé à cette extrémité du fil par rapport à un
repère en vis-à-vis lié au sol. Ce type de mesure est, par une méthode de recherche de corrélations
en principe, d'une grande sensibilité, mais sa mise multiples ;
en æuvre exige de grandes précautions quant à la - la correction des résultats de toutes les mesures
qualité de l'ancrage et aux contrôles de f influence faites à partir des lois ainsi déterminées pour
sur les résultats, des phénomènes de fluage, corrosion, aboutir à des résultats correfpondant à des condi-
dilatation thermique qui peuvent affecter le fil et tions constantes : saison moyenne, même cote à
simuler, si I'on n'y prend pas garde, des mouvements I'amont ;
de fondation n'ayant aucune existence. - la représentation de ces résultats corrigés, sur des
La du mouvement relatif de
composante verticale graphiques en fonction du temps, mettent en évi-
deux points d'une fondation ou d'une structure est dence les seules évolutions non réversibles et le
mesurable par une multitude de types d'appareils résidu prenant en compte les erreurs de mesure et
utilisant des principes très divers : vases communi- l'imperfection du modèle, qui se prêtent à I'inter-
cants, détection magnétique de bagues métalliques prétation des mouvements beaucoup plus finement
etc. qu'il ne peut être question de décrire en détail que les évolutions brutes déduites directement des
ici. Il y a lieu d'observer cependant gue, souvent mis mesures.
en place dans des matériaux remblayés, ils peuvent Lorsque l'on posséde une analyse des phénomènes
mettre en évidence des mouvements peu représentatifs
des mouvements du milieu dans son ensernble du fait
mesurés, il est possible de la considérer comme valable
de la perturbation apportée dans ce milieu par leur pour les mesures réalisées après la période qui a été,
présence et les conditions particulières de mise en utilisée pour l'établir (l'expérience montre que cette
place pendant le chantier. extrapolation est le plus souvent justifiée tandis que
l'examen attentif des résultats à conditions constantes
on peut noter que c'est un motif voisin : défor- reconstituées, permet de déceler les cas où cette justi-
mation locale sans rapport avec les mouvements fication est mise en défaut). Dans ces conditions,
d'ensemble qui a fait abandonner par I'E.D.F. les chaque mesure peut, dès qu'elle a été réalisée, être
clinomètres à base courte du type niveau de haute << ramenée >> à conditions constantes et être utilisée
précision, utilisés pour la mesure des basculements par avec efTicacité dans une action de surveillance à court
rapport à un axe horizontal. terme.

112
3. EXEMPLE DE RESULTATS OBTENUS

Les graphiques ci-dessous donnent un exemple de produite dans cette couche au cours de l'année 1969
résultats obtenus sur Ia variation d'épaisseur d'une correspondant à la première mise en eau de l'ouvrage
couche profonde de fondation rocheuse située à l'amont (mise en traction de la masse rocheusç amont par dépla-
d'un barcage voûte à partir de la mesure sur deux < fils cement vers l'aval du pied de l'ouvrags sous l'effet de
profonds >> ancrés à deux profondeurs difÏérentes dans la poussée de I'eau) et que ce phénomène n'a que très
deux forages inclinés parallèles. Ils conduisent à peu évolué au cours des années suivantes.
émettre l'hvpothèse qu'une ouverture de fissure s'est

Fig. 2. Association cote de retenue-saison des


Fig. 1. Coupe verticale dans I'axe du mesures effectuées de 1969 à 1976.
-
barrage. RX.
I

êt aa
a
a

,'
arto. oooo .l . .ba
aa r'..a a' l
l'
,41-'.1

ta
'-à ^a h2o
R,N t -
-' t
hto
I+20
at

I+ao
4to ^
â
hao I
Fig. 3. Effets moyens, définis par ajustement statistique
- du rnodèIe sur Ies mesures de 1969
I
390 à 1.976, de la saison et de la cote de retenue.

I
310
i- I
*
3+0 1"
360

350 t e 11

3l+0
Fig. 4. Variations d'épaisseur corrigées (rarnenées à
conditions constantes de saison et cote de retenue par

t
330
soustraction aux mesures brutes des effets hydrostatique
et saisonnier).
32o

Hl5
y0 â11

$l
-"414

3oo Fl'
.b"l

-1,
a,r I

Couche dont la variation d'épaisseur :t,


est contrôlée par les deux fils Fl et 6l
EI
F,. g"l 4
uJ I

.31
gl"
ol 4e63 | tz| 0
ât

Remarques sur les graphiques


Le sens de l'effet hydrostatique trouvé correspond
(2) Les mesures sont plus nombreuses aux cotes bien à ce que I'on peut attendre soit une extension de
hautes : on peut estimer que l'effet hydrostatique sera la couche sous l'effet des pressions croissantes (traction
défini avec plus de précision pour la retenue presque par le barrage).
pleine que dans les autres cas.
(4) L'ondulation résiduelle de l'épaisseur en fonction
(5) L'effet << saisonnier >> trouvé est faible : il est du temps sensible à partir de L970 peut être attribuée
dû à l'action des variations de température sur l'épais- à une certaine inadéquation du modèle ajusté, mais elle
seur de la couche (incluant l'effet de Ia dilatation du laisse cependant bien visible .la faiblesss de l'évolution
barrage) mais aussi à leur influçnce éventuelle sur irréversible depuis le début de 1970 (ce qui est le
l'appareillage de mesures. résultat essentiel sur le plan de la surveillance).

113
L'AUSCULTATION DES MOI.JVEMENTS SOIL DISPLAGEMENTS MONITORING
DU SOL ET DU SOUS.SOL INTERPRETATION OF THE MEASUREMENTS
INTERPRETATION DES MESURES
The expression * geotechnical testiflg o covers
Le terme ( auscultation géotechnique " signifie inspection, measurement, processing results and
I'observation, la mesure, I'analyse et la prévision forecasting the behaviour of a natural site or oi
du ,comportement d'un site naturel ou d'un ouvrage an eng ineering structure and the earth mass on
et du massif sur lequel il est fondé. which it is built.
En simplif iant, on peut distinguer deux préoccu- A simplified analysis of this activity underlines
pations dans I'auscultation. two bas ic concerns.
La première consiste à suivre le comportement The first consists of continuous inspection of
normal de I'ouvrage et du site. Cela permet, the normal behaviour of the structure and the
entre autres, aux ingénieurs de vérifier la validité site. This enables the engineers to check the
de leurs hypothèses et de leurs' calculs. validity of their assumptions and of their design.
La seconde consiste à déceter aussi rapidement The se,cond consists of detecting as quickly as
que possible tout phénomène accidentel ou évo- possible any accidental or developing phenomena,
lutif dont la connaissance permet de juger de la the presence of which gives an indication of the
santé de I'ouvrage et du site et éventuellement soundness of the structure and the site and if
d'en adapter la gestion. nee'd be adapting working operations.
On se limitera dans cet article à I'auscultation This article deals only with monitoring of displa-
des déplacements. Après une description sommaire cements. After a s,hort summary of measurement
des moyens de rnesure disponibles, I'attention means available, the author discusses systematic
est portée sur I'interprétation des mesures, systé- and im'me,diate interpretation of measurements.
matique et immédiate, et les deux préo,ccu,pations The basic concerns of testing are illustrated by
de I'auscultation sont illustrées par des exemples. examples.

114

l
Inauscultation des mouvements du sol
ou du sous-sol
interprétation des rrresures
par C. LOUIS et M. DE$URMONT

1. POSITION DU PROBLEME

Les phénomènes géologiques naturels, tels que mou- L'auscultation est née suite à la réalisation de grands
vements tectoniques, érosion, dissolution, etc,, ainsi que ouvrages tels que les barrages. Le principe- d'un
de nombreuses entreprises humaines (excavations, contrôle systématique par mesures in situ s'est géné-
grands terrassements, etc.) se traduisent par des ralisé dans tous les dômaines de la géotechniqué en
perturbations notables de I'état d'équilibre mécanique s'inspirant de I'auscultation des barrages. Cela- a été
ou hydraulique des massifs. Ces perturbations se le cas, tout particulièrement, pour les travaùx en
concrétisent par le développement de déplacements, souterrain qui ont été le cadre, au cours de ces deux
de sollicitations localisées importantes et également dernières décennies, d'un développement intense des
par une modification de réseaux d'écoulement des mesures de contrôle in situ. Cette tendance, très mar-
eaux souterraines. quée notamment lors de l'application de la nouvelle
Pour assurer la sécurité des personnes et des biens, méthode autrichienne de construction de tunnels, s'est
le géotechnicien.est amené d'une part à comprendre et soldée par la mise au point de nouveaux dispositifs
à analyser les lois souvent complexes qui régissent les de mesure, nombreux et variés.
phénomènes mécaniques ou hydrauliques dans les sols Pour être efficace ,et. constituer ainsi un véritable
et les roches et, d'autre patt, à surveiller le compor- outil pour le géotechnicien ou le responsable du
tement intime des massifs susceptibles de qéer un chantier, le dispositif d'auscultation adopté doit satis-
danger. faire aux conditions suivantes :
Cette dernière approche, définie par le terme - l'appareillage doit être simple et robuste ;
doit prétendre à plusieurs objectifs,
auscultation,
- l'auscultation doit permettre un << contrôle int égral
notamment :
>>

dans l'espace et dans le ternps des massiTs et


- analyserle comportement Éel du massif et f in- ouvrages soumis à des perturbations ;
fluence de certains phénomènes naturels ou de
certaines interventions humaines (travaux) ;
la présence des dispositifs de mesure et les mesures
- vérifier les résultats d'une éventuelle étude théori- elles-mêmes doivent perturber au minimum le
que et notamment le bon dimensionnement et rythme de travail sur les chantiers tout en étant
permanente
l'effica cité des soutènements et confortements ;

préconisés ; - les mesures doivent enfin être rapides et à


- donner la possibilité de modifier le projet, si interprétation immédiate.
nécessaire, au vu du comportement réel du massif ; Dans cette optique, il est impératif d'insister sur le
- apporter garantie et sécurité dans les zones exposées but essentiel des mesures et de préciser les décisions
à des risques naturels et sur les chantiers. A cet à prendre en cas de résultats favorables ou défavo-
effet, toui dispositif d'auscultaticn doit pouvoir, rables. A cet effet, des critères sur les amplitudes,
si nécessaire, être utilisé comme un système les évolutions dans le temps, les gradients des para-
d'alarme moyennant certains aménagements. mètres mesurés sont à définir en relation avec les
- apprécier l'influence des phénomènes naturels ou conditions géologiques, la nature et la situation de
travaux sur les ouvrages environnants. l'ouvrage, etc.

2. MOVENS D'AUSGULTATION DES DEPLACEMENTS

le prus
i;i'il,01,$H,::ements b) Méthodes mécaniques utilisant des appareils posés
""hï*i:*"ffi,$:, dans le massif
a) Méthodes optiques par mesures topographiques
- nivellement ; - extensomètre de convergen ce ;
- triangulation au théodolite classique ou à l'aide - extensomètre par fils ou tiges en sondage ;
, d'instruments électro-optiques (du type telluro- - pendule en sondage ;
mètre par exemple). - clinomètre.
115
Quelle que soit la méthode utilisée, il convient Tête de
d'accorder la plus grande attention à la signification de meSure __-/ComParateur
la grandeur mesurée et notamment à son caractère
absolu ou relatif. Par esprit, une méthode par nivel-
lement ou triangulation prétend apprécier un dépta-
cement absolu, mais cela suppose un point de ré1é-
rence dont la fixité est vérifiée. D'une manière
générale, les points de référence doivent être d'autant Tige d'extensométre avec gaine
plus éloignés des points de mesures que les forces en
jeu sont plus grandes. Par contre, les mesures d'exten-
sométrie et de déviation sont par nature des mesures
relatives car les variations de distance ou d'angle
mesurées concernent des points implantés ar sein du Remptissage_
massif en déformation. Toutefois, on s'efforce d'im- de sable
planter l'un des points de référence dans une zoîe
dont le déplacement absolu est supposé le plus faible
possible. Les mesures de convergence sont toujours
de déplacement relatif.
Fie. 2. Schéma de principe d'un extensomètre triple à
2.1 , Méthodes topographiques tiges en sondage.
Les méthodes topographiques sont trop connues
pour qu'elles soient ici l'objet d'une description, même d'extensomètres multiples permet de cerner la zone
sommaire. L'accent est simplement porté sur le fait perturbée pat les travaux.
que les instruments électro-optiques, basés sur la
réflexion par des cibles d'un rayon lumineux modulé, 2.4. Pendules en sondage
sont actuellement en plein développement. Les pendules en sondage sont basés sur le principe
du fil à plomb et indiquent Ia verticale. On dlstingue
2.2. Extensomètres de surface les pendules directs et les pendules inverses (fig. 3t

Ces appareils sont destinés à mesurer la distance


séparant deux plots scellés dans un ouvrage. Leur
principe est très simple : un ruban en invar est
accroché entre les deux plots de mesure et soumis
à une tension constante. La lecture de la distance est
faite à I'aide d'un comparateur. Les règles de conver-
gence gén&alement utilisées autorisent une précision
de mesure de 0.1 mm. La figure I présente deux
schémas de principe des mesures de convergence en
tunnel et sur le gradin d'une fosse d'exploitation
minière à ciel ouvert.

Pendule dir ect

-Tabte cie

Fig la : Tunnel Figl b: Gradin

Fig. 1. Schémas de principe des mesures de conver-


gence.

2.3. Extensomètres en sondages Tabte de mesure


(vue perspective)
Ces appareils permettent de mesurer les déplacements
relatifs d'un ou plusieurs points d'un sohdage. Ils
comprennent une ou plusieurs tiges rigides scellées au
fond du trou et en différents points du sondage et
guidées jusqu'à l'extérieur (fig. 2). L'observateur mesure
à l'aide d'un comparateur les déplacements longitu-
dinaux de I'extrémité de chaque tige sur une tablà de
lecture scellée en tête du sondage. I1 est donc possible
d'évaluer avec une précision de 0.1 mm le déplâcement
relatif entre chaque point d'ancrage et la tête du
sondage. Un contrôle topographique de la tête du F.g. 3. Schéma de Ancræe
sondage permet de déterminer les déplacements absolus 7
principe des pendules
de chaque point en profondeur. La mise en place direct et inverse.

116
- Les pendules directs sont constitués par un fil
en -poids supérieure d'un trouinfé-
fixé à Ia partie
aêîer, de
forage vertical. Un situé à l'extrémité
rieuie du fil assure une tension constante du fil.
A la partie inférieure, le fil tendu passe à travers
une tâble de mesure horizontale.
- Les pendules inverses sont constitués d'un fil, ancré
au fond d'un forage vertical, et dont la tension
est assurée par Ia poussée d'Archimède exercée
sur un flotteur placé à la tête du forage.
En observant les mouvements de I'extrémité libre
du fil, on mesure le déplacement relatif des deux
extrémités du forage
Malgré le prix de revient et les difficultés de pos9,
ces appareils sont remarquables par leur exactitude
(si le Torage est pafiaitement vertical), leur grande
précision, leur sensibilité (de l'ordre de 5 microns) et
leur fiabilité.

2.5. Inclinornètres en sondage


Le déplacement d'un sondage, perpendiculairement à
son axe, peut être mesuré à l'aide d'une sondq incli-
nométrique (fig. 4). Cette dernière, introduite dans le
sondage, circule le long d'un tubage spécial comp.or-
tant des rainures. Un dispositif de mesure (pendule),
équipé de jauges électriques, permet de repérer en
permanence la position de l'axe du sondage.
Fig. 4. Coupe sché-
matique partlelle d'un
inclinomètre à jauge de
contrainte.

3. INTERPRETATION DES MESURES DE DEPLAGEMENTS

Nous considérons ici le cas d'ouvrages souterrains donne une idée de f importance de la zone d'in-
dont l'auscultation des déplacements répond aux ob- fluence du creusement de la cavité. I1 conditionne
jectifs définis danp le premier patagraphe^, mais aussi pour une grande paft Ia valeur des poussées du
âont la pérénnité dans le te_mps doit être assurée, terrain.
c'est-à-dirê qu'il faut rester en-deÇà de-l'équiLbre limite Lors de I'interprétation, l'examen de la ligne d'in-
ayec une ., inarge de sécurité acceptable tt. Cette caté- fluence du front est également importante.
gorie d'ouvrage englobe les travâux. de génie civil Deux types de critères sont à distinguer :
irais égalemeÀt certains travaux miniers comme, pàt - les critères concernant Ia sécurité du chantier et
exemplé, les voies principales de desserte de travaux
souterrains.
la bonne mise en æuvre de la méthode de
creusement ;
L'interprétation des mesures joue un rôle.capital - les critèresimposés par des travaux en site urbain.
car elle tonditionne notamment Ia conduite des tra- Ces derniers critères se surimposent aux ptécédents
vaux de réalisation de l'ouvrage. cat ils sont généralement plus stricts.
Elle peut être fondée sur l'observation des quatre
paramètres suivants :
- l'amplitude absolue des déplacements ;
3.1. Gritères intervenant pour la conduite
- Ia vitesse des déPlacements ; du chantier
- !'accélération des déPlacements ; Ces critères concernent essentiellement le compor-
- le taux de décroissance des déplacements ou des tement et la stabilité de la cavité et du massif encais-
déformations autour de la cavité. Ce paramètre, ou sant et non pas les incidences possibles des travaux
gradient des déplacements ou des déformations sur des ouvrages préexistants dans le voisinage. Ils

117
s'appuient ,essentiellement sur des mesures de dépla- ment décél&é, surtout si le revêtement définitif n'est
cement. Les valeurs admissibles sont évaluées en pas prévu ou s'il est différé à long terme.
cherchant à atteindre un compromis entre les perfor-
mances d'avancement et le prix de revient d'un côté d) Gradient de déplacement
et Ia sécurité de I'autre, ofl prenant des risques bien
dosés _ Le gradient des déplacements (ou des déformations)
dans l'espace environnant le tunnel donne f impor-
Pour ce qui concerne l'utilisation de l,a nouvelle tance de la zone d'influence du creusement. L,idé,al
méthode autrichienne ou méthodes similaires, il n,existe est d'obtenir une décroissance rapide des déplacements
pas encore de critères numériques admis et reconnus. (gradient négatifs élevés) autour de la cavitê.
Les valeurs admissibles dépendent, en effet, de nom- Si les déplacements s'annulent totalement à I'inté-
breux facteurs (nature géotechnique du terrain et de rieur de la zone boulonnée, une stabilité absolue est
gon comportement, nature et géométrie de l'ouvrage, assurée. Malheureusement, il n'en est pas toujours
hauteur de couverture, etc.) sâns consid érer les pIo- ainsi, notamment dans les mauvais tèrrains et a
blèmes de surface en site urbain. I1 est très délicat fortiori dans les terrains non boulonnables. Il convien-
d'avancer à ce sujet des critères quantitatifs. Nous nous dra d'être très vigilant dans de tels cas, notamment
limiterons à donner à titre purement indicatif et sous lorsqu'au moins 50 o/o des déplacements maxirna (obte-
toute réserve, quelques valeurs numériques liées à notre nus gén&alement à la paroi de la cavité) débordent la
propre expérience, en se plaçant dans le cas d'un zone boulonnée.
ouvrage de section moyenne, c'est-à-dire comprise entre
50 et 100 mz . ces critères correspondent au dépla- Dans le cas des ouvrages peu profonds, Ia situation
cement absolu de Ia clé de voûte (généralement- de devient préoccupante, notamment lorsque les tasse-
l'ordre de la moitié de la convergeilce). Seule une ments atteignentla surface sans atténuation.
fourchette peut être donnée pour tenir compte des I 'importance des poussées du tercain peut être esti-
caractéristiques rhéologiques des terrains (terrains mée à partir du volume de la zone d'influence du
raides ou plastiques). Les différents facteurs inter- creusement.
venant dans la détermination des seuils admissibles Les critères présentés ici concernent le chantier, ils
sont successivement passés en revue : se rapportent donc à l'analyse de la stabilité à court
a) Amplitude des déplaeemenrs terme. Le problème du comportement à long terme est
beaucoup 'plus délicat, il y sera fait allusioÀ en fin de
D'une manière générale, l'amplitude maximale ad- ce chapitre.
missible est essentiellement fonciion de la hauteur de
couverture. Elle est de l'ordre du millième de cette
dernière. Le tableau ci-après nuance cette donnée 3 .2. Gritères liés aux travaux souterrains
gén&ale selon la nature des terrains. en site urbain
Déplacement absolu
Les difficutrtés supplémentaires liées aux travaux
souterrains en site urbain , généralement à faible pro:
en clé de voûte fondeur, résultent de l'inciilence des travaux sur^ les
Hauteur maximum admissible
de couverture
ouvrages environnants, gén&alement situés en surface.
Terrains L'auscultation en site urbain devra donc être axée
Terrains raides plastiques davantage sur l'observation et le contrôle des mouve-
ments et désordres en surface (tassements, fissuration
10à 50m d'ouvrages, etc.). Elle conduit généralement à des tolé-
6à12cm 2à 5 cm rances beaucoup plus faibles que celles avancées
50à500m 1à 2cm 10 à 2û cm précédemment.
2à 6crn 20à40cm Des règles gé!érales n'ont, pour le moment, pas
encore été formulées.
La détermination de maxima admissibles doit SE Les limites généralement admises portent sur :
faire cas - par cas avec la plus grande prudence, en - I'amplitude maximale de l'affaissement de l'ordre
ayant soin de tenir compte du compdrtement des de 1 à 2 cm selon la nature et ra qualité des
terrains (fragile, élasto-plastique, plastique). constructions en surface ;

b) Vitesse de déplacement - la pente point d'inflexion qui


de. la- déprerôiorr. u,r
doit rester inférieure à I /500.
r'a vitesse de déplacement est généralement mesurée Dans certains cas spéciaux, par exemple lors du pas-
en mm par jour ou par poste. Elte est maximale au sage en tunnel sous des ouvrages particulièrement
passage
.du front dans le plan de mesure. Le dépta- vulnérables ou sensibles (voies dé cliemin de fer' à
ge,Teqt journalier admissible est de I'ordre du | /-5 à grande circulation, conduite d'eau en charge, immeu-
l/ 4 du déplacement_ total admissible au purrugé du
front bles vétustes, etc.), des conditions particulièies peuvent
et doit descendre en dessous du l/zb upër un être imposées. A titre d'exemple, nous citeronj le cas
délai de l'ordre d'une semaine. La vitessê doii enfin, du passage délicat [du métro-(s-Bahn)] de Bochum
s'annuler après une mise en æuvre complète du soutè- à
quelques mètres sous des voies de grandes lignes de
nement immédiat. la Bundesbahn (société des chemins de fer alleirands),
c) Accélération du déplacemenr qui avait prescrit un tassernent journalier maximal cle
4 mm et une amplitude totale maximale (tassements
Les accêlérations positives ne sont admissibles que cumulés) de 15 mm. A l'exécution, ces prescriptions
dans les un ou deui jours qui précèdent ou suivent furent respectées malgré la grande sectioà du funnel
le passage du front (ouvertuie dè la calotte ou abat- (s
tuge du stross) dans le plan de mesure. Au-delà de cet
- 7 0 m2) et la qualité médiocre des terrains traver
sés (marnes gréseuses). Ce succès fut obtenu essentiel-
intervalle de temps, I'âccélération doit toujours être lement grâce à une parfaite mise en æuvre de la
négative et correspondre à un mouvement suffisam- nouvelle méthode autrichienne.

118
Publication intégrale de :

ANCRAGES DANS LES SOLS

Session Spéciale no 4 du S Congrès International de la SIMSTF

La publication intégrale des communications présentées au 9" Congrès International de Mécanique


des Sols et des Travaux de Fondations est prévue pour janvier 1978. Elle contiendra les rérumés en
français et en anglais de chaque communication, le texte original de chaque communication, enfin le
rapport général. L'ensemble de ces exposés forme une documentation complète des acquisitions
techniques et technologiques les plus Écentes pour la réalisation et le contrôle des ancrages forés dans
le sol et scellés par injections.
Les commandes peuvent être passées dès maintenant en utilisant le bon de commande ci-joint.

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de " Ancrages dans les Sols " au prix de 73 F TTC franco de port
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Publication of the full text of

GROUND ANCHORS

Spectal Session no 4 of the Ninth International Congress of the ISSMFE

The publication of the full texts of the papers presented at the Ninth International Congress of
Soil Mechanics and Foundation Engineering is scheduled for fanuary 197E. It will contain the
abstracts in French and English of each paper, the original text of each paper and the general report.
This set of documentation forms a complete survey of the most up-todate technical and technological
achievements in the field of placing and control of ground anchors drilled in the soil and secured by
injection.

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3.3. Stabilité à long terme a) Tunnels autcroutiers de la Ruhira à Barcelone
L'étude à long terme de la stabilité constitue un Cet ouvrage import ant, composé de deux tubes de
problème très déIicat Très souvent, des modifications 100 m2 de section et de | 270 m de longueur, traverse
des caractéristiques géotechniques des terrains inter- en site urbain et à faible profondeur des terrains
fèrent dans l'échelle des temps, ce qui rend impossible difficiles.
toute interprétation. I)e plus, I'expérience dans ce La grande hétérog énéité des conditions géologiques
domaine réste malheureusement encore très limitée et géotechniques (massif très tectonisé avec des zones
(faute d'avoir fait des mesures par le passé). à comportement soit fragile, soit très plastique, notam-
11 est cependant admis généralement que :
ment dans les schistes et phyllites) imposa l'adoption
d'une technique d'exécution << souple >> s'accommodant
a) des mouvements ac,célérés ou ralentis non bornés des changements de terrains et donnant un minimum
mènent à une rupture irrémédiable ; de désordres en surface. Compte tenu de cette situation
b) un mouvement ralenti borné est une condition et des impératifs qu'elle imposait, un important p1o-
nécessaire, mais non suffisante, d'équilibre. gramme d'auscultation fut mis en æuvre (sept profils
Ceci revient à dire qu'une condition nécessaire primaires et de très nombreux profils secondaires, tous
d'équilibre à long terme est une lôi de vitesse en tn, les 25 m environ).
avec d. strictement inférieur à 1. Le suivi des travaux d'un tel ouvrage, associé à une
-
Cette condition n'est pas suffisante et il suffit, pour auscultation poussée, nous donna la possibilité de faire
s'en convaincre intuitivement, de se Éf.&et aux compor- des observations très variées, riches d'enseignements.
tements de pic, souvent observés, qui, au-delà d'un cer- L'exemple présenté (fig. 5), obtenu dans les phyllites
tain seuil de déplacement, entraînent une chute des de la tête nord, montre un comportement particuliè-
caractéristiques mécaniques. rement plastique dans une zorte très difficilé (courbe
Le but à atteindre dans l'analvse de la stabilité à B), comparé à un comportement normal (courbe A).
long terme (basée sur l'auscultatibn) est d'établfu des Dans la zone correspondant à la courbe B, des désor-
critères permettant, à partir de l'allure de la courbe au dres apparurent dans le béton projeté . La mise en
début des mesures, de conclure quant au comporte- æuvre d'un boulonnage secondaire (de 3 m puis 6 m,
ment ultérieur d'un milieu (plastique ou fragile) et à avec précontrainte) ne stabilisa pas les déformations.
la nature de la loi cinématique du phénomène Ce n'est que l'exécution d'une contre-voûte provisoire
Il peut arriver que de tels problèmes se posent pour en demi section qui permit de sauver la situation. La
les travaux souterrains, notamment lorsque le soutè- contre-voûte eut un effet immédiat, absolument remar-
nement immédiat (par exemple béton projeté et bou- quable. Non seulement elle bloqua des déplacernents,
lons) n'est pas complété par un revêtement définitif. mais elle inversa le phénomène en provoquant ainsi
Concernant la stabilité à long terme, il y a lieu d'in- une recompression des piédroits en derni-section. La fin
sister sur le fait que dans de nombreux cas, les défor- de Ia courbe B donne une idée des difficultés qui
mations sont très faibles , avec des déplacements infé- furent rencontrées lors de l'ab attage du stross dans cette
rieurs au mmf an De tels déplacements, pour être zone particulièrement difficile.
perçus, irhposent l'utilisation d'appareils beaucoup plus I1 apparaît actuellement de manière évidente que de
sensibles que ceux utilisés pour I'auscultation des tels travaux n'auraient pu être menés à bien sans une
travaux. auscultation très poussée du soutènement et des ter-
rains environnants.
Exemples pratiques b) Tunnel de Rosti
On se limitera ici à illustrer très brièvement l'utili Le tunnel de Rosti, situé sur l'autoroute A 8, est un
sation des mesures de déplacement lors de la réalisation ouvrage de 100 m2 de section et de 260 m de longueur.
de tunnels routiers. I1 traverse, sous une couverture maximale de 50 m, des

"o 0
N

.l I:'el.9g

E
630
Fig. 5. Tunnels de la Rubira - C
-
Evolutions de la convergence
o
E
o,
(,
entre M et N dans deux cas (tl
o
,c|
o
différents.

119
terrains marno-calcaires du Crétacé supérieur très tec-
\ \ l02ppp?607gpsp0raræ
OURS

tonisés . La figure 6 présente les résultats de mesures de 0


la convergence A-B consécutive à l'abattage du stross
pour une section en terrain marno-calcaire broyé. La
()
convergence mesurée entre les pieds de cintres pendant 1 I \
I
le terrassement de Ia demi-section supérieure, et liée à I

l'éloignement du front, s'était stabilisée à 82 mm au EI


-l
)2
bout six semaines. L'abattage du stross et la réalisation
du béton coffré définitif ont entraîner une reprise de ^O'
la convergence, qui s'est stabilisée après la réalisation 3
du radier.
c) Tunnel du Fréjus IU
2L K)
I1 convient également de faire référence, ici, au E
É.
TU
/
tunnel du Fréjus (o).
L'ouvrage est réalisé dans des schistes lustrés avec
z
o
?s r\
l-
un recouvrement très important ( 1 000 à 1 700 m) et I
les convergences mesurées suivent des lois de type / ,( )
6
/
arog (t . +) jusqu'au moment de f installation du
revêtement définitif qui provoque une stabilisation t
asymptotique des déplacements. Fig. 6. Tunnel de Rosti - Evolution de Ia convergence
entre A et B lors du creusement du stross.

4. MESURES DE DEPLACEMENTS ET SIGNAL D'ALARME

L'un des principaux objets de l'auscultation est de


prévenir de I'imminence d'une rupture ct, pour cela,
son bhamp dtaoplicatirsn, couvre non seulement les fta-
vaux de génie civil dont Ia vocation est de durer et
-
dont on s'efforce d'éviter la ruine mais aussi les
travaux miniers, qui s'accommodent souvent de l'effon-
drement, et les mouvements de terrain d'origine
naturelle.
Dans le paragraphe sur Ta stabilité à long terme, il
n'a pu être dégagé qu'une condition nécessaire de stabi-
lité. La possibilité d'une rupture existe donc dans tous
les cas. L'alarme ne peut, cependant, être donnée que
si une modification de l'évolution des déplacements se
produit avant la rupture.
Cinq évolutions de déplacements, relatifs à des situa-
tions très différentes sont présentées :
a) Effondrement dans une exploitation de minerai de
fer en Lorraine, par la méthode des chambres et
piliers, avec un taux de dépilage de 7 5 o/o (d'après
Tincelin et Sinou, R.I.M., 1962) (fig. 7) : mesure
de convergence dans une chambre, évolution de
la déformation (en mmfm), de sa vitesse et de son
accélération.
b) Effondrements à Mirey (Jura), consécutifs aux ex-
ploitations de sel par dissolution (fig. 8) : mesures
de l'affaissement d'un repère topographique, vitesse
et accélération.
c) Glissement du Vajont (Italie), qui mit en mouve-
ment 250 millions de m3 de terrain (fig. 9) : mesure
du déplacement horizontal d'un repère topogra-
phique implanté sur la masse en mouvement.
d) Glissement affectant la fosse de la mine de Chuqui-
camata (Chili) et qui déplaga 1,2 millions de tonnes

(.) Conférence de MM. E. Tincelin et G. Vouille au


Comité Français de Mécanique des Roches à Paris, le Fig. 7. Exploitation de minerai de fer par chambres et
t6 juin 1977. piliers -en Lorraine.

120
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Fig. 8. Exploitation 100


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de sel par dissolution
à Miéry. 2æ
\@
\l
300
\I
400 ACCELERATION \l\
'. 1

\irl
AOUT SEPTEMBRE OCTOBRE
n30 10 20 .10 T
I
I
I

DEPLACEMENT

upture te 9.10

T
,l
\l

Fig. 9. Glissement du
Vajont (Italie).
Fig. 10. Fosse de Chuquicamata (Chili).

(fig. 10) : mesure du déplacement d'un repère


topographique. mm(10jf
e) Glissement affectant la fosse de Kimberley Mine
(Afrique du Sud) (fig. 11) : rnesure du déplacement Fig. 11. Fosse de Kimberley Mine (Afrique du Sud).
d'un repère topographique. -
Compte tenu des exemples présentés ici, il semble
possible de conclure que l'auscultation des déplace-
ments d'une zone instable doit être conduite en tiagant convient d'abord de multiplier le rythme des mesures
non seulement les courbes de déplacements et de pour confirmer la tendance, et ensuite de prendre les
vitesses, mais aussi celles d'accélérations. dispositions nécessaires.
Dans les cinq cas présentés, le glissement ou I'effon- on remarQuera que le temps écoulé entre la date
drement s'est traduit, eo effet, par une longue phase à de changgment de régime et la date de rupture est
accélération quasi-nulle, puis par une phase à- ac,cêLé- très variable :
ration croissante en fonction d'une puissance du temps Lorraine : 150 jours environ
au moins égale à uil, qui précède l'accident. Au cours
de la première phase, le déplacement est quasilinéaire ; Miery : 200 et 500 jours
au cours de Ia seconde phase, il croît en fonction Vajont : 20 jours
d'une puissance du temps au moins égale à trois. Chuquicamata : 110 jours
une méthode possible de prévision de l'accident Kimberley : 30 jours
consiste donc à déterminer Ia date du changement de et que les vitesses des déplacements mesurés ont des
régime at, dès que les valeurs de I'accélératircn s'écar- ordres de grandeur très différents : de 0.5 mm/m
tent de zéro plus que d'une quantité imputable aux par an en Lorraine au mètre paî mois à chuqui-
incertitudes de mesures ou à leur dispersion, il camata. ,

122
a
5. GONGLUSIONS

Différents aspects de 1'auscultation des déplace-


ments ont été brièvement abordés. I1 semble inutile
d'insister sur le caractère indispensable de l'ausculta-
tion tant pour Ia conduite de travaux qui perturbent
-mouvements des terrains
l'équilibre-initial que pour la surveillance
de naturels à évolution catastrophique.
L'interprétation des mesures, immédiate et _systêma-
tique, automatisée si possible et sans laquelle toute
auscultation est bien évidemment inutile, doit pouvoir
servir de signal d'alarme mais, en général, dans L'état
actuel de nos connaissances , Ia date de la rupture ne
semble pas pouvoir être précisément prévue.
Il convient enfin de souligner le caractère simplifi-
cateur de la présentation adôptée : dans le réalité, il
convient de ne pas se limitea à l'auscultation des dé-
placements. Les mesures de contraintes et I'auscul-
iation hydraulique sont, en effet, des compléments
nécessairês aux mesures de déplacements. D'autre part,
des variables climatiques (température, précipitations)
ont souvent une influence considérable sur l'évolution
des mouvements naturels à issue catastrophique.

123
Ii
REVUE FRANçAISE DE GÉOTECHNIQUE
Octobre 1977 N'2
-
éditée par la Sarl LE BATIMENT, 6, rue Paul-Valéry, 75116 PARIS

Dlrecteur de la publication :

: M. Pierre HABIB
Directeur de la Publication P. HABIB
Secrétariat de rédaction :
Directeur du Gomité de Rédaction : P. LONDE
M* J. GRADEIER, I, rue La Pérouse, 75016 PARIS - Té1.720.10,20 (Poste 32-19)
Gomité de Rédaction : E. ABSI
Secrétariat technique :
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M. Elie ABSI, C.E.B.T.P., 12, rue Brancion, 75015 PARIS Té1. 539.22.33
J. GOGUEL
M. HAFFEN
J. KERISEL
G. L'HERITEAU
J. MANDEL Abonnement annuel (4 numéros) :
A. MAYER
M. PANET France:120FTTC Etranger : 140 F
E. TINCELIN
Prix de vente au numéro : 45 F TTC
J. VERDIER

NOUVELLES PRESSES DU CENTRE, 87 - LIMOGES


- Dépôt lésal : 4. trhestro 1977
FIEVIJE FFrAr\rÇarsE
C\|
trIE
,,,2

Octobre 1977 No2


GiÉOTECHI\IIGIIJE
SOMMAIRE

BOULON (M.), CHAMBON (R.), DARVE


- (F.), Loi rhéologique incrémentale pour les
- application par la méthode des éléments
sols et l|J
finis .
L
LUONG (P.), GANDAIS (M.), ALLEMAND z
- (P.). Comportement mécanique des sols
-o
- aux produits chimiques
injectés 25
lrJ

o
\gJ

- ANDREI (S.). Propriétés hydrauliques et o


mécaniques des- sols non saturés II
ô
CORNET (F.H.). Etude du comportement t! ,

- élastique et fragile-des roches saturées par un L I

liquide 81 (}
z
POIROT (R.). Stabilité d'un ensemble de q
- matériaux sous -contraintes . . . 101
IL
ut
DOUILLET (G.). des mouve-
l

- ments - Contrôle
lents des gros ouvrages et de leur
UI
E I

fondation 111 i

LOUIS (C.), DESURMONT (M.). L'auscul-


- tation des mouvements du sol ou -du sous-sol.
Interprétation des mesures I ll I

(')

t!
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Êt
o
o Avec la participation des Gornités français de:
o
Mécanique des Sols.
Mécanique des Floches.
Géologie de l'lngénieur .

NO2-45FTTC

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