Chapitre 3 Séries de Fourier Bis1
Chapitre 3 Séries de Fourier Bis1
Chapitre 3 Séries de Fourier Bis1
Plan
I- INTRODUCTION et historique
II- FONCTIONS PERIODRIQUES DE CLASSE c1 PAR MORCEAUX SUR ir
II- 1-fonction définie par morceau
II-2- Fonction de classe C1
III- ESPACE PREHILBERTIEN
III-1-Définition1
III-2-Proprietés
III-3-Définition2 (fonctions régularisées)
III-4-Définition3 (produits scalaire)
IV- COEFFICIENTS DE FOURIERS
IV- 1-Définition
V- CONVERGENCE D’ UNE SERIER DE FOURIER
V-1 Définition
V-2 Convergence simple : Condition de DIRICHLET
V-3 Convergence normale
V-4 Convergence quadratique : Formule de Parseval
V-5 Egalité de Parseval
1
I- INTRODUCTION et historique
Système
f(t) s(t)
Plusieurs chercheurs tels que D'Alembert vers 1746 et Daniel Bernoulli Vers 1750, développèrent un
ensemble d’hypothèses pour développer ces genres de fonctions en somme d’une fonction constante et
d’une fonction sinusoïdale.
En 1821, en utilisant sa théorie analytique de la chaleur, Fourier réussit, sous un certain nombres
de conditions, a établir un lien de réciprocité entre la solution f(x) de l’équation de la chaleur :
∂T ∂ 2T
=D
∂t ∂x 2
(où T(x,t) est la température à l’instant t au point d’abscisse x et D le coefficient de diffusivité thermique)
et les coefficients
+∞ +∞
∑ a n cos(nωt) + ∑ bn sin(nωt)
a
f (t) = 0 +
2
n =1 n =1
et
2π 2π
1 1
an =
π ∫ f ( t ) cos(nωt )dt ; b n =
π ∫ f (t) sin(nωt)dt
0 0
Dès lors, les séries trigonométriques vont se trouver au cœur du développement de l'analyse
au XIX ième. La série dont les coefficients sont ainsi définis s'appelle série de Fourier associée à f. Les
questions qui se développeront alors portent sur les points suivants :
• La fonction f peut-elle être arbitraire ? Ce qui nécessite une réflexion sur la notion de
fonction et de continuité.
• Pour quelles fonctions f les expressions an et bn sont-elles calculables ? Question
liée au développement de la théorie de l'intégration.
• Les séries convergent-elles, et si oui, est-ce vers f ? Ce qui nécessite une théorie de
la convergence.
• f étant donnée, y a-t-il unicité de la série trigonométrique qui converge vers f (si tant est
qu'il en existe une) ?
Les formules de Fourier entrent dans un cadre beaucoup plus général, celui de l'analyse ou
de la décomposition d'un objet, puis celui de la synthèse ou de la reconstruction de l'objet à partir de
ses éléments décomposés.
Les séries de Fourier, objet de ce chapitre. Il s'agit de décomposer un signal périodique f
de période 2 en la somme d'harmoniques de la forme cos(nx) ou sin(nx). Sous certaines hypothèses,
on a :
Procédé de décomposition :
2
2π 2π
+∞ +∞
∑ a n cos(nt) + ∑ b n sin(nt)
1 1 a0
f (t ) = +
an =
π ∫ f (t ) cos(nt )dt ; bn =
π ∫ f (t ) sin(nt )dt 2
0 0 et n =1 n =1
II- Définitions et vocabulaire
II- 1 - Fonction définie par morceau
Une fonction f de IR dans C est continue par morceaux sur IR si f est continue par morceaux sur tout
intervalle I = [a, b] de IR.
Toute fonction f de IR dans C continue par morceaux admet en tout point x0 de IR une limite à droite
notée f (x0 + 0) et une limite à gauche notée f (x0 – 0).
NB : Le point ti est une discontinuité de première espèce pour f si la limite f à gauche et à droite de ti
existe et sont finies et ne sont pas égales
Le point ti est une discontinuité de 2 eme espèce pour f si la limite f à gauche et à à droite de ti existe
et l’une au moins est infinie
c) en chacun des points ti la fonction dérivée f’ présente une discontinuité de première espèce ( ∈
, )
d) Si t i =a, f (a + 0) et f ‘ (a + 0) existent dans IR ;
II-4-Propriété
→ C, 2 - périodique, alors f est continue par morceaux si et seulement si f est continue
Si f : IR
par morceaux sur [0 ; 2 ].
Dans ce cas f n’a qu’un nombre fini de points de discontinuité sur [ 0 ; 2 ].
3
Il faut remarquer que !
-
< , >= . | ( )|
- /
On obtient : < , > = 0 "! 2!# ⟺ = 0
On appelle espace préhilbertien complexe tout couple (E, f) où E est un C-espace vectoriel et f
une forme bilinéaire sur E symétrique, positive et non dégénérée.
On appelle espace de Hilbert, tout espace préhilbertien dans lequel toute suite de Cauchy est
convergente.
D muni de ce produit scalaire est un espace préhilbertien complexe, la norme d’une fonction f de D
que l’on note par : ‖ ‖5 et définie par :
-
1
‖ ‖5 = 6 | ( )|
2
/
II-7-Théorème
Pour tout n ∈ Z, on définit une fonction en de D par en(x) = e inx . Alors (en)n ∈ Z est une famille
orthogonale de l’espace préhilbertien D.
En effet, chaque fonction en : IR → C, x → en (x) = e nix est continue, 2 - périodique,
et on a :
2π
1 0 si n ≠ m
ei( m − n ) x dx =
en / em =
2π ∫ 1 si n = m
0
∑ ek / f
2
≤ f D
2
III-1-2- Propriétés
Propriété 1 :
les propriétés suivantes sont équivalentes :
i) La série trigonométrique (1) converge dans R.
ii) La série trigonométrique (1) converge dans [0, 2π/ω]
iii La série trigonométrique (1) converge dans [α, α + 2π/ω], ∀α ∈ R
Proposition 2.
4
Si les séries numériques ∑ 8 et ∑ 8 , sont absolument convergentes alors la série
trigonométrique (1) est normalement convergente sur R; donc absolument et
uniformément sur R.
Preuve :
C’est évident puisque |an cos(nωx) + bn sin(nωx)| ≤ |an| + |bn|.
III-1-3- Forme complexe des séries trigonométriques
Soit la série trigonométrique :
?@
/
+7 cos(!< ) + 8 sin(!< ) (1)
2 8
8A
D’après les formules d’Euler :
+ I 8GH 8GH 8GH
− I 8GH
cos(!< ) = sin(!< ) =
2 22
J IL JK ? LK J
En remplaçant dans (1) et e, posant 8 = K K , I8 = / = M
La série (1) devient :
?@ ?@ I
/ + 7( 8
8GH
+ I8
I 8GH
)= / +7 8
8GH
+ 7 I8
I 8GH
= / +7 8
8GH
+7 8
8GH
= / + 7 8
8GH
8A/ 8A 8AI@
2 α+T 2 α+T
a n (f ) =
∫
T α
f ( x ) cos( nwx )dx b n (f ) =
∫
T α
f ( x ) sin(nwx )dx
1 α +T
T ∫α
a0 ( f ) = f ( x)dx
( )=7 8
8OP
I@
8 +2 8
= + ; = 2( − ) =
JM
8 8 I8 8 8 I8 8
2
Pour n = 0, on / = ce qui justifie ce terme.
5
Remarques
Pour une fonction de période T, les coefficients an et bn s’intègrent sur un intervalle de longueur T et
centré en 0.
Ainsi on peut écrire :
Q
2 T?Q 2
= 6 ( ) = 6 ( )
/
N T N IQ
Q
2 T?Q 2
= 6 ( )cos(!< ) = 6 ( ) cos(!< )
8
N T N IQ
Q
2 T?Q 2
= 6 ( )sin(!< ) = 6 ( ) sin(!< )
8
N T N IQ
• Si f est paire, la fonction f(t)cos(nwt) est paire et f(t)sin(nwt) est impaire, alors 8( ) = 0 et
Q Q
2 4
= 6 ( ) = 6 ( )
/
N IQ N /
Q Q
2 4
= 6 ( )cos(!< ) = 6 ( ) cos(!< )
8
N IQ N /
• Si f est impaire, la fonction f(t)cos(nwt) est impaire et f(t)sin(nwt) est paire, alors 8( )=0
et
Q Q
2 4
= 6 ( )s in(!< ) = 6 ( ) s 2!(!< )
8
N IQ N /
1 -
2 -
/ = 6 ( ) , 8 = 6 ( ) cos(!< ) 8 =0
/ /
• Si f est impaire et périodique de période 2 , alors
8 =0
Exercice d’application
Exercice N°1
On considère la fonction impaire de période T, définie par :
T
k si t ∈ 0 ;
2
f (t ) =
T
− k si t ∈ − 2 ; 0
avec k > 0
Développer f en série de Fourier.
Corrigé
Comme est f est impaire alors pour tout entier n, a n = 0
6
T T
bn =
4 2
∫
f ( t ) sin ωtdt =
4 2
∫
k sin(nωt )dt =
4k 1
⋅ [− cos(nωt ) ] T0 / 2
T 0 T 0 T nω
Or Tω = 2π
Donc
bn =
2k
[− cos(nπ) + 1 ]
nπ
Si n est pair b n = 0
4k
bn =
Si n est impair, nπ
IV.1. Définition
On dit qu’une fonction f définie de IR dans IR, 2π - périodique, continue par morceau est
développable en série de Fourier si f est somme de sa série de Fourier.
7
Soit f une fonction T périodique continue par morceaux sur [X, X N
sa série de Fourier associée :
?@
/
7 8 cos !< 8 sin !<
2
8A
?@
/ 2
"$ 7 8 8 6 Y Z
2 N Q
8A
?@
/ 1 1
"# ! "$ [ \ 7 8 8 6 Y Z
2 2 N Q
8A
?@ Q
/ 1 1
[ \ 7 8 8 6 Y Z
2 2 N IQ
8A
Application :
Exemple 1:
On considère la fonction périodique f(x) de période 2 définie par :
2 ) ]
1. Développer f en série de Fourier
2. En déduire
?@
1
^ 7
!
8A
Solution :
La fonction f est continue pour tout ∈ , , mais elle n’est pas continue en _
En effet :
f( ` 2 lim c
H→I-
Elle admet un nombre dérivé a gauche et à droite de .
1
Ainsi, la fonction f est C par morceau et donc développable en sérier de Fourier.
3 2 0 2 3
! 6 s 2! !< 6 s 2! ! 2
0 0 !
8
1 8?
8 2
!
?@
1 ! 1
2!1 2!2 sin !
^2! 2 27 sin ! 2e ⋯ 1 ! 1
⋯g
! 1 2 !
8A
D’après le théorème de Dirichlet, L’égalité a lieu partout sauf aux points de discontinuité.
En de tels points, la somme de la série est égale à la moyenne arithmétique des limites
de la fonction à gauche et à droite, c’est-à-dire `a zéro.
?@
1
3. é #2 "! ^ 7
!
8A
D’après ce qui précède :
1 8? 1 8
4
8 2
2 8
! ! !
La fonction est de classe C1, alors d’après Parseval.
?@ Q
/ 1 1
[ \ 7 8 8 6 Y Z
2 2 N IQ
8A
?@
1 1 - 1 -
7 8 6 Y Z 6
2 2 I- / 3
8A
?@ ?@
1 4 1
7 "$ 7
2 ! 3 ! 6
8A 8A
Exemple 2:
On considère la fonction périodique f(x) de période 2 définie sur , par :
2 ] ]0
| | i
20) ]
Développer f en série de Fourier en déduire les sommes
?@ ?@ ?@
1 1 1
^ 7 ;j 7 7
2! 1 ! !k
8A 8A 8A
3 2 0 2 3
9
On remarque que est paire alors bn = 0
2 -
2 -
/ 6 ( ) = 6 = ,
/ /
0 2 ! 2$
2 -
2 -
2
= 6 ( ) cos(!< ) = 6 cos(! ) = ( " ! − 1) = l −4
8
! 2! 2` 2$
/ /
!
?@
4 cos(2! + 1)
^2! 2 ∶ ( )= − 7
2 (2! + 1)2
8I/
4 " 1 " 3 cos(2! + 1)
= − e − +⋯+ + ⋯g
2 1 3 (2! + 1)2
La fonction f est de classe C1 par morceau et sa série converge normalement , Alors La série sa
somme est égale a la fonction considérée.
On a :
?@ ?@
4 1 1
(0) = 0 = − 7 "$ 7 =
2 (2! + 1)2 (2! + 1)2 8
8I/ 8I/
D’autre part :
?@ ?@ ?@ ?@ ?@
1 1 1 1 1 1
7 =7 +7 = 7 +7
! (2!) (2! + 1) 4 (!) (2! + 1)
8A 8A 8A 8A 8A
?@ ?@
3 1 1
7 =7 =
4 (!) (2! + 1) 8
8A 8A
?@
1
7 =
! 6
8A
D’après le théorème de Parceval :
?@ Q
/ 1 1
[ \ + 7( 8 + 8 ) = 6 QY ( )Z
2 2 N I
8A
?@
1 1 -
o p + 7( 8) = 6
2 2 2 I-
8A
?@
16 1 1 -
o p + 7 = 6 =
2 2 (2! + 1)k / 3
8A
?@
1 k
7 =
(2! + 1)k 96
8A
10
11