Du Soninke À Lazer - CTC - Hommage Diagana
Du Soninke À Lazer - CTC - Hommage Diagana
Du Soninke À Lazer - CTC - Hommage Diagana
Catherine Taine-Cheikh
Catherine TAINE-CHEIKH1
[email protected]
Introduction
Ousmane Moussa Diagana qui, durant son séjour en France, a préparé et brillamment soutenu
deux thèses de linguistique sur sa langue maternelle (1980 et 1984), a continué durant les
décennies suivantes à consacrer une grande partie de son temps à l'étude du soninké.
Après la parution en 1995 de sa volumineuse grammaire, tirée de sa thèse d'État, il travaillait
à l'élaboration d'un dictionnaire, mais avait aussi d'autres thèmes d'intérêt, y compris en
linguistique.
Il s'était notamment intéressé à l'ouvrage de Charles Monteil sur l'azer, une des rares sources
sur cette langue mauritanienne aujourd'hui disparue, mais qui comptait encore quelques
locuteurs dans la vieille cité de Tichitt au milieu du siècle dernier (el-Chennafi 1970).
En me donnant un jour une photocopie du texte de Monteil, il m'avait assuré que l'azer était,
pour l'essentiel, une variante du soninké et que l'apport du berbère était très limité. Confiante
en son diagnostic, j'en ai conclu qu'il était le mieux placé pour étudier l'azer et que je pouvais
continuer de me consacrer entièrement à l'étude de l'arabe ḥassāniyya et du berbère zénaga.
Je ne saurais remplacer tout ce que ses connaissances sur le soninké nous auraient permis de
découvrir, mais je voudrais m'appuyer sur ses travaux, spécialement son Dictionnaire
soninké-français (2013), pour revisiter les notes et documents dont nous disposons sur l'azer –
essentiellement Charles Monteil (1939) et Jacques-Meunié (1961).
Je souhaite apporter ainsi une modeste contribution sur le sujet, en m'appuyant notamment sur
mon Dictionnaire ḥassāniyya-français (1986-1996 et à paraître) et mon Dictionnaire zénaga-
français (2008).
Dans une première partie, je réunirai les informations dont on dispose sur les locuteurs de
l'azer. Dans la seconde partie, je montrerai que l'azer est fondamentalement une variété de
soninké. Enfin, dans la troisième partie, je présenterai les traits d'origine berbère de l'azer et
les replacerai dans un cadre sociohistorique2.
1
Directrice de recherche émérite au LACITO (CNRS - Université Paris III Sorbonne Nouvelle et INALCO).
2
J'essaie, quand c'est possible, d'utiliser les transcriptions usuelles des toponymes et anthroponymes.
Je laisse aux auteurs leurs transcriptions de l'azer, mais j'ai harmonisé en x et j la transcription des fricatives :
l'uvulaire sourde que Monteil note ḳ et la chuintante sonore que je note habituellement ž. Chez Monteil,
l'astérisque * signale un terme relevé à Ouadane.
Quelques abréviations sont usitées (cp. comparer, PL pluriel), notamment pour les noms des langues : surtout AZ
azer et SON soninké, mais aussi (en 3.) AR CL arabe classique, HASS (arabe) ḥassāniyya, PUL pulaar, TO touareg
(AH Ahaggar), WOL wolof, ZEN (berbère) zénaga.
1
1. À la recherche des azérophones
3
Il est connu pour son beau roman Sahara – Un homme sans l'occident, où il témoigne de son excellente
connaissance du milieu saharien.
4
Ce voyageur allemand du XIXe siècle a en effet noté la traduction en azer d'un passage de l'Evangile (la
parabole de l'Enfant prodigue).
5
Les thèmes retenus sont classiques et informatifs : 1. La famille ; 2. Le corps humain ; 3. L'habitation ;
4. L'habillement et la parure ; 5. L'alimentation ; 6. Les plantes ; 7. Les animaux ; 8. Les instruments, outils,
ustensiles... ; 9. Divisions du temps ; 10. Religion ; 11. La nature.
6
Sur la question de la langue des Nemadi, voir Taine-Cheikh 2013.
7
Pour Monteil, les Masna sont « une fraction de ces Berbères envahisseurs » qui « se répandirent dans le delta
2
originaires de Tichit » se seraient métissés avec les « nègres de Dia » jusqu'à adopter leur
langue et en devenir les « ultimes gardiens ».
Le rôle central des Masna de Tichit dans la survivance de l'azer est confirmé par l'origine des
informateurs de Barth, Brosset et Monod, mais on verra que la supposée berbérité première
des Masna est contestée par certains auteurs.
central du Niger [...], s'y imposèrent aux Noirs autochtones et fondèrent Nono et Dia sur la rive gauche, puis
Diénné sur la rive droite du Niger » (p. 217).
8
L'ouvrage de Corral (1985) est plus complet et plus approfondi mais il n'évoque pas l'azer.
9
Jacques-Meunié désigne le soninké sous l'appellation « sarakollé » (emprunté au wolof), comme il est alors
d'usage en français de l'époque.
10
Je ne reprends pas cette vision à mon compte. Voir Taine-Cheikh, à paraître, et l'article ici présent d'Abdel
Wedoud Ould Cheikh.
11
Sur la combinaison de la niche quadrangulaire et de l'alvéole triangulaire caractéristique de Tichit mais
présente aussi dans l'architecture de Koumbi Saleh, voir Corral 1985 : 156-7.
3
par la décoration qui orne l'enduit des murs et Jacques-Meunié voit dans ces décors ainsi que
dans la ferronnerie des portes un héritage lointain des entrelacs classiques tels qu'on les trouve
à Marrakech et en Espagne.
L'un des importants apports de Jacques-Meunié, du point de vue linguistique, réside dans les
quatre glossaires thématiques qui viennent en fin du texte, après la conclusion : (1) Habitation
et architecture ; (2) Décor architectural ; (3) Outils et techniques du forgeron-bijoutier ; (4)
Bijoux, éléments et matières premières.
Dans de nombreux cas, l'auteure précise en quel lieu et dans quelle tribu (ou famille) le
lexème mentionné est en usage. Plus rarement, elle précise que le terme est usité en azer (ou
en azer et en ḥassāniyya). Les mots de l'azer sont relevés presque uniquement à Tichit et le
plus souvent chez les Masna, tels zĕqāqe "allée", kenyen "couloir des latrines", qubillènne
"latrines", raqqe "porte", kā/kaa "maison", golle "mortier", gäre/gĕre "puits", qeronqoffe
"resserre" et sembálle "chevillière". D'autres sont attestés chez les Chorfa (comme killen
"allée", asendendi "escalier", satere "latrines", raqqe "porte" et bāfe "vantail") ou, parfois,
chez les uns et les autres (comme geri/geriye/geriyen "cour", mesrīye/mesrih/mesrihe
"terrasse" et taqe/ṭaqqe "natte").
4
dépit de leur implantation très ancienne chez les Maures dont ils pratiquent la langue et les
institutions, sont toujours classés comme des ‘Kwar’ (sg. kawrī), i.e. ‘Noirs’ libres » – à
l'instar des Soninkés, des Halpulaaren et des Wolofs.
D'après les traditions locales, souvent tardives, auxquelles l'auteur se réfère (p. 105), l'origine
des Tagdāwəst se rattache aux éléments de peuplement (possiblement les Massūfa-Kal-in-
Taṣar) qui sont considérés comme responsables, au moins en partie, de la fondation des ksars
de Oualata, Chinguetti et Tichit aux VI/XIIe siècles. Il pense qu'ils ont participé à l'essor des
cités caravanières et n'ont pas quitté la Mauritanie tant que l'itinéraire occidental est resté très
fréquenté (vers le XIV-XVe siècles). En revanche, ils pourraient avoir migré auparavant à
Oualata car une source écrite du XVIIe siècle (le T[arikh] al-S[ūdān]) mentionne
l'établissement dans cette ville d'un groupe « Tafarant » venu de l'ouest et cela à une époque
qu'El-Chennafi pense pouvoir être le IX/XVe siècles13.
L'article de Meillassoux porte sur deux groupes azers du Mali, autrefois azérophones, les
Giriganko et les Maxanbinnu. Je ne retiendrai que quelques points où il s'écarte clairement
des auteurs précédents.
D'après lui, l'autre nom des Tagdāwəst est Giriganko (les « Dyeriga » de Monteil), qui se
divise en deux fractions issues de jumeaux légendaires : les Giriganke binnu (noirs) et les
Giriganke xullu (blancs) 14 . « Tafaranko » ne désignerait que des Giriganke binnu et
spécialement les familles d'esclaves émancipées – des tisserands qui auraient accompagné les
Giriganko dans leur périple depuis Tichit. Quant aux Maxanbinnu, immigrés également dans
le Baxunu malien, ils seraient originaires de Tichit où ils auraient correspondu, chez les
Masna, au groupe des esclaves tardivement affranchis. Pour Meillassoux, cette catégorie et
celle, un peu au-dessus, des Suxulle, seraient toutes deux des « berbères éventuellement
métissés » alors que les « Dyeriga » de Monteil (donc les Noirs au sens de kwar) seraient
plutôt les Masna (p. 529). Cependant, comme il le rapportait précédemment (p. 526), l'origine
« twareg » ou soninké des Giriganko fait l'objet de discussion.
La plupart des auteurs mettent en avant la proximité de l'azer avec le soninké – à commencer
par Monteil qui affirme (p. 216) que « [l]a langue azer n'est qu'un idiome soninké ». Je vais
explorer cette perspective, en laissant pour la prochaine partie la recherche d'éventuels
éléments berbères.
13
El-Chennafi se base sur l'appellation soninké « Tafaranko » pour identifier « Tafarant » à Tagdāwəst.
14
Pour Meillassoux (p. 527 note 19) les notions de couleur (noir vs blanc) n'ont pas de connotation raciale et
n'indiquent pas une supériorité de l'un des groupes sur l'autre.
15
Creissels (2018 : 163-4) présente ainsi les langues mandé (d'après Vydrin 2009) :
MANDE SUD ET EST mandé sud : dan, guro, mano, etc.
mandé est : bisa, san, busa, etc.
MANDE OUEST soninké-bozo : soninké, langues bozo
bobo-samogo : bobo, dzuun, etc.
central : langues mandingues, jogo-jeri, kono-vai, etc.
soso-mandé-sud-ouest : soso-jalonke, langues mandé sud-ouest (mende, kpelle, loma, etc.)
5
La dialectalisation du soninké, limitée, se remarque à quelques traits dont le plus saillant reste
le trait phonique que O. M. Diagana décrit de la façon suivante (1995 : 16) :
1° aucune modification du [f] au contact d'une nasale – trait des régions du Guidimakha
2° réalisation [p] de [f] après une nasale – trait de la région du Gadiaga
3° réalisation [p] de [h] après une nasale – trait des régions du Djahounou, du Guidimé, du
Djombokho
4° utilisation de [f] et [h] comme des variantes libres (préférentiellement à l'initiale) mais se
réalisant [p] après nasale dans le parler de Kaédi, malgré une réalisation [h] dominante.
O. M. Diagana explique la particularité du parler de Kaédi (celui qu'il étudie dans ses
différents ouvrages) par différents facteurs. Il cite en premier lieu le facteur migratoire qui,
dans la première moitié du XVIIIe siècle, poussa les Soninké du Dyafounou, de Guidimmé, de
l'ancien Bâlou, de Diara et probablement du Gadiaga, à se retrouver dans le même creuset de
Kaédi, provoquant un brassage des parlers. Il évoque également le facteur de mobilité
intellectuelle qui les conduisit à Wâwoundé et Dembankâni au Sénégal pour étudier les livres
sacrés, d'où résulta un emploi régulier de [f] dans le commentaire des textes religieux et dans
la poésie religieuse. Il allègue enfin le facteur d'emprunt aux langues en contact possédant un
[f] – pulaar, arabe, français, etc.
Creissels retient surtout l'histoire des migrations (pour laquelle il cite la thèse de Wagué
2010), mais il ne doute pas que le soninké de Kaédi, « seule variété de soninké relativement
bien documentée jusqu’ici (principalement grâce aux travaux d’Ousmane Moussa Diagana
[1980, 1984, 1995] et Yakouba Diagana [1990, 1994]), bien que localisé à l’ouest de toutes
les autres variétés de soninké, appartient linguistiquement à l’ensemble des parlers de l’est »
(2018 : 164, note 1).
Les autres travaux sur le soninké, dont ceux de Creissels, portent surtout sur la question de la
flexion tonale. Diagana a exposé pour la première fois dans sa thèse, en 1980, le rôle combiné
des tons et des accents dans cette langue mandé – une famille de langues qui n'était pas
réputée avoir des tons – et l'importance des schèmes mélodico-accentuels dans la grammaire.
En étudiant le soninké du Kingi (parlé notamment dans la région malienne de Nioro),
Creissels (2018) a confirmé « [l]'omniprésence des alternances tonales conditionnées par la
syntaxe »16. Il précise toutefois que, si le parler du Kingi est représentatif des parlers soninké
de l'est, « la question de la nature exacte des systèmes prosodiques en soninké de l’ouest reste
une question ouverte ».
On ne peut se baser sur Monteil pour affirmer que la flexion tonale n'existe pas en azer17, pas
plus qu'on ne peut déduire de sa notation que l'azer a effectivement perdu l'opposition de
longueur vocalique du soninké18.
Je ne traiterai pas non plus en détail la question de la nasalisation, qui semble assez complexe
en soninké. Je remarque cependant que Monteil (p. 229) signale une fréquente nasalisation
des voyelles, surtout terminales – nasalisation (ex. debe/deben "village", sere/sren "bon",
sit/siten "attacher") à laquelle s'ajoute parfois un yod (ex. ka/kany "maison") ou une
16
« [E]n soninké du Kingi [...] la seule zone d’instabilité est le choix entre Hx et HxB à la forme non déterminée
des noms dont la forme déterminée a un contour HxB. Toutes les autres variations obéissent à des règles strictes
mettant en jeu l’utilisation systématique de morphotonèmes substitutifs (B, H ou BH) dans la flexion des noms,
verbes, adjectifs, pronoms et numéraux » (Creissels 2018 : 186).
17
Même s'il a noté : « Si l'on suppose que, dans un certain passé, seuls des monosyllabes étaient en usage, il faut
aussi supposer que certains tons permettaient de différencier, en cas de besoin les homophones. Quoiqu'il en soit,
la tonalisation paraît avoir été éclipsée par l'emploi des formes multiples aujourd'hui en usage » (1939 : 217).
18
Monteil évoque (p. 236) « la prolongation de la voyelle terminale, d'où résulte une voyelle semblable, puis
inclusion de y ou g : te, tee, teye = beurre », mais affirme par ailleurs (p. 228) que les voyelles « sont longues ou
brèves, sans qu'il en résulte, le plus souvent, un changement de sens ». À noter qu'il en compte sept (a, e, è, i, o,
ü, u) alors que les descriptions modernes du soninké en décomptent cinq (cinq brèves et cinq longues).
6
gutturalisation (ex. anke/anken/ankeny/ankeng "toi"). Ces éléments de description pourraient
correspondre au fait que, selon Creissels (2018 : 166) « À la seule exception des adverbes
idéophoniques, aucun mot soninké ne peut se terminer par une consonne autre que Cnas, nasale
non spécifiée pour son lieu d’articulation ».
19
En soninké de Kaédi, "communauté familiale dépendant d'un chef".
20
En soninké, le sens est un peu spécifique pour cet item et le suivant : "panse des ruminants" pour kùusé,
"feuillet des ruminants" pour tùngùmé.
21
Ce lexème du soninké et de l'azer est certainement à l'origine du mot ḥassāniyya tyuty "viande maigre", de
même ci-dessous pour le ḥassāniyya edebây "village".
7
"arbre" AZ ite/yite/*yitte/*itte SON yíttè "(morceau de) bois" AZ sole... SON sòllé
"henné" AZ zabè SON jàbá
Animaux :
"addax" AZ dagre (u)/digere... SON dagare "bœuf" AZ na SON ná
"chien" AZ wulle/ulle/welle SON wùllé "cheval" AZ si/ši/*-senu SON sí
"chèvre" AZ sugu/sgu/sgi SON súgò "âne" AZ fare/*faru/*ffaru SON fàré
"ovin" AZ zaxe (u)/zax/i-zzaġa SON jàxé "lièvre" AZ kandyėnė... SON kàñàŋàané
"lion" AZ i-zarantė...SON jàrìnté "éléphant" AZ turė (u)... SON tùuré
"chacal" AZ tunė (u)/tunyė... SON túunè "hyène" AZ a-trimme/turme/teremme SON túrúnŋè
"oiseau" AZ sellènyè/salinye... SON sélìnŋé "pintade" AZ kayenne SON kènné
"vautour" AZ dyemba SON jànbá "sourit/rat" AZ nyinè SON ñíiñè
"abeille" AZ nene/nėnė... SON néenè "mouche" AZ šennè/šene SON síyánŋè
"pou" AZ denye/*dinye SON dúuñè
Habillement, instruments, outils, ustensiles...
"tissu, toile" AZ bage/a-bbagi SON bági "coton" AZ kotole/kottolle SON kòtóllè
"chose" AZ fo SON fó "aiguille" AZ meselle... SON mìséllè
"marmite en poterie" AZ gene... SON gìné "marmite en fer" AZ barma... SON bárámà
"cuiller à pot" AZ girba SON gìrìbé "couteau" AZ serfe/*šafere SON sìrìfé
"outre" AZ girfa SON gìrìfé "sabre" AZ kafa... SON káafà
"chapelet" AZ kuruse SON kòróosù "bracelet" AZ geba/gumba SON (– d'argent) ginba
"mortier" AZ gulè SON gòllé "caisse" AZ tabtė SON berete
Divisions du temps
"jour, journée" AZ kute/kota SON kòotá "nuit" AZ uro SON wùró
"lune, mois" AZ xaso SON xásò "année" AZ sinè SON síinè
"hier" AZ raru/*darun SON dáàrú "saison froide, hiver" AZ mulle/mule SON mùllé
Nature
"argile" AZ datè/ddaté SON dàtté "brousse" AZ gune/gunne SON gùnné
"forêt" AZ sute SON súttè "fosse" AZ kima/kimma SON kùnmé
"pierre" AZ grè/gide... SON gídè "source, puits" AZ gere/gede... SON gèdé
"fleuve" AZ fanyè/fonyé SON fànŋé "ciel, pluie" kamme/*kamu... SON kànmú
"étoile" AZ sane/sine/*šanun SON sàané "soleil" AZ kiyè/kiyi... SON kìyé
"vent" AZ fanké SON fànké "feu" AZ imbe/yimbe SON yìnbé
"or" AZ kanyė/kanynyė... SON kanŋé "fer" AZ mexe... SON mèxé
Adjectifs :
"rouge" AZ dembe/dumbe... SON dunbe "blanc" AZ ġole/xule... SON xulle
"vert" AZ ġalle/xale SON xalle "noir" AZ bene/benne... SON binne
"chaud" AZ taw SON téyè "bon" AZ sere/seren/sire... SON sire
"mauvais" AZ bare/bure... SON bure "dur" AZ xote/xotte SON xote
"grand" AZ dire/*gawra... SON xoore "âgé, vieux" AZ xaše SON xase
Numéraux :
"un" AZ ban/*banė SON baane "deux" AZ fullo/fello... SON fillo/hillo
"trois" AZ suko/sukko SON sikko "quatre" AZ naġoto/naxta...SON naxato
"cinq" AZ kargo SON karago "six" AZ simu/*tšimu SON tunmu
"sept" AZ nyeru SON ñeru "huit" AZ šeggu/šegu SON segu
"neuf" AZ kabbu SON kabu "dix" AZ tamu/tan SON tanmu
"cent" AZ kamè SON kame "mille" AZ uznè SON wújúnè
Les similitudes entre l'azer et le soninké sont particulièrement évidentes pour les numéraux.
8
2.3. La morphosyntaxe soninké de l'azer
À défaut de traiter la morphosyntaxe en profondeur, je m'appuierai sur la présentation de
Monteil pour comparer l'azer avec le soninké (essentiellement d'après Diagana 1995 et 2013).
a) Le démonstratif est ke (ké en SON) pl. ku. Il est généralement antéposé. Il peut suivre le
nom avec une valeur « proche de l'article défini français » d'après Monteil (p. 249),
« anaphorique » selon Diagana (2013 : 105).
b) be "qui, que" est le relatif en AZ et en SON. Monteil (p. 249) donne aussi le pl. benu.
c) ko (kó en SON) "qui ?" et man (mani/man en SON) "quoi ?" sont les interrogatifs usuels.
d) Tout numéral cardinal suit le nom qu'il détermine : AZ yuko bane "un homme" SON kìyú
sìkkì "trois jours".
De 11 à 19, la dizaine précède le nom d'unité et les deux sont reliés par "avec" AZ re SON do :
"douze" AZ tanme re fello ; "treize" SON tanmu do sikko. Pour les dizaines suivantes, "dix" tan
vient en tête : "quarante" AZ tan naġte SON tan naxate. Les centaines se forment à l'identique :
"deux cents" AZ kame fello SON kàm-ó hìlli.
e) Les numéraux ordinaux se forment, en dehors de "premier" (AZ fana SON hánà), avec le
suffixe AZ -ende SON -ndi (nde) : "deuxième" AZ fellende SON hìllàndí.
f) Certains adjectifs présentent un suffixe dérivatif de type participial : AZ te/n-te SON -nte.
Exemples : "froid, refroidi" AZ morente SON múróntè ; "sourd" AZ dugunte/dunguntu/ddukkete
SON lùngùnté ; "aveugle" AZ fekente SON jìmìnté. À l'instar du numéral, tout adjectif suit le
nom qu'il détermine.
g) Le déterminant nominal suit le nom qu'il détermine, y compris dans les noms composés.
Exemples : AZ "œufs de poule" selin elu, SON "aile d'oiseau" yèlìn kánpè ; "foyer (formé de
trois pierres)" AZ kenyu-n-gru SON kìngídè (< kínŋú "cuisine" + gídé "pierre").
h) Les pronoms personnels qui précèdent régulièrement les verbes comme sujets servent aussi
à exprimer la possession. Dans ce cas le pronom précède le nom qu'il détermine. Exemples :
– avec n/in de 1SG : AZ n sero "je suis bon", n ġrè-yüko "mon frère" ; SON n bárá "je refuse", n
kàala "mon turban".
– avec an de 2SG : AZ al lemine "ton fils" ; SON an xrungu "tes genoux".
– avec a de 3SG : AZ a sefe... "il parle", e yda "son père" (dans a sefe e yda ra litt. "il parler
son père à" p. 261) ; SON a dàgá "il/elle est parti(e)", a sùgó "sa chèvre".
i) Exemples d'adpositions : "à, chez" AZ maxa... SON maxa ; "dans, à, pour" AZ da/de/re/n-
de/n-t/... SON di/da/ŋa/ya/yi... ; "entre" AZ naxa SON naxa ; "avant" AZ kane SON káanè.
Ce sont des postpositions (je les souligne dans les exemples suivants). AZ : kelle n-de "dans la
route" ; a wa m max "j'ai" (litt. "il est moi chez") ; ne saf' e re "je lui parlerai" (litt. "je parler
lui à"). SON : a táaxú dèbún hìllì naxa "il s'installa entre les deux villages" ; nà à sáxú yínmèn
ŋa "porter sur la tête".
j) Différentes particules servent à l'expression des valeurs temporelles, aspectuelles et
modales. Le choix de ces particules dépend du caractère transitif ou intransitif du verbe et
interfère avec celui de la particule de négation. Ainsi, en azer, ma est la négation du passé,
te/ta celle du présent et du futur, kana celle de l'impératif (prohibitif) et du subjonctif. En
soninké, ma est la négation de l'accompli, nta celle de l'inaccompli, máxà celle du prohibitif.
9
Je vais maintenant étudier les traits non soninkés de l'azer.
22
D'après les dictionnaires en ligne de pulaar (webonary.org/pular) et wolof (freelang.com/enligne/wolof). Voir
aussi Baldi (2008).
23
Le ZEN bärgānä a le sens particulier de "tente aux coins abaissés" et le HASS bərgen a celui, particulier aussi,
de "petite tente posée directement sur des arceaux (tente de pauvres)".
24
Curieusement Monteil donne aussi pour "père" a-n-yedda/a yiddè/ida alors que ces formes sont plutôt proches
de yəddäh "grand-père" en ZEN.
10
Souvent ils ont en azer et en zénaga des formes et/ou des sens particulièrement proches, tels
"cuisse" AZ tama ZEN tämäh (cp. TO täġma)25 et peut-être "chameau" AZ yungeme/yegmen ZEN
äyiˀm PL iˀymän (cp. TO aġlam), auxquels on ajoutera "mil" AZ ille/yille... ZEN [SG rare iˀlli] PL
iˀllän (cp. TO AH énélé) qui a la particularité d'être également passé en soninké (yìllé).
Une double correspondance est perceptible pour "tonnerre" : la forme du ZEN ärgägi est
similaire à AZ irgigu "éclair" alors que celle attestée ailleurs en berbère (TO aḡḡaḡ, Soûs
iggīgen) est plus proche de AZ gegene/gigru "tonnerre". Quant à la grande jatte pour traire les
chamelles, son nom AZ *zabazge ZEN aẓ̄abbaẓg (> HASS äsəllāy) est clairement d'origine
berbère (< yuẓẓag "traire", racine berbère Ẓ(Ẓ)G).
HASS A/ ZENAGA
TETSER TOUAREG HASS B/ AZER SONINKE
S.O. -RET Mali N et E
nord täll/gvä ägaˀf(f)äh agafay [AH foy] sāḥəl sahelke sáhèli
est šaṛg əmənəg əmeneg emăynăj täll/gvä gafaye kìnbákkà
sud gəblä oˀguS ɑjúss/àgăla šaṛg šargiyyake bànbúxù
ouest sāḥəl äđäräm ataram ataram gəblä kiye kene kìnxénna
Seule la dénomination pour "ouest" unit étroitement azer et soninké : AZ kiye kene et SON
kìnxénna sont formés de "soleil" + "tomber" comme SON kìnbákkà l'est de "soleil" +
"monter"27. Aussi la rose des vents de l'azer est-elle plutôt similaire à celle du ḥassāniyya de
l'est, malgré la similitude de gafaye "est" avec les dénominations berbères pour "nord" et
malgré la présence de -ke dans sahelke et šargiyyake.
On peut faire l'hypothèse, toutefois, que sáhèli pour la direction "nord" est ancienne en
soninké (et plus largement dans la région, cf. saheli en bambara et sahal en songhay de la
région de Tombouctou28). A-t-elle influé sur la rose des vents en azer, déclenchant par là
25
Cette forme particulière (présente aussi en tetserret – une langue berbère de l'ouest du Niger), a été relevée en
kwarandzyey, le parler songhay de Tabelbala, cf. Souag 2010 : 181.
26
Si gvä signifie surtout "dos" en HASS, le verbe dérivé gāvä signifie "aller vers le nord/est".
27
Selon Ritter (2009 : 968-9), le couple TO emăynəǧ "est" (litt. "montée") et atăram "ouest" (litt. "descente") fait
également référence aux mouvements du soleil (comme les dénominations dérivées des racines ŠRQ et ĠRB en
arabe). Les appellations pour "sud" et "nord" sont plus variées, en touareg comme en arabe.
28
Cf. Bandi (2008 : 240) qui se référe pour le songhay à Heath (1998 : I, 212), ce dernier faisant lui-même un
renvoi au hawsa. À noter que sahal "nord" n'est pas attesté dans les tomes du Dictionnaire songhay... portant sur
les régions autres que celle de Tombouctou.
11
même une rotation dans le système B/ du ḥassāniyya ? La direction sāḥəl fait-elle d'abord
référence à la région du sud-ouest du Maroc (Frérot 1989 : 113) ?
Si sāḥəl désigne clairement en ḥassāniyya un point cardinal (par référence à la direction du
littoral ?), il s'avère en tout cas qu'il n'y est jamais employé avec le sens classique de "littoral"
alors qu'en arabe marocain sāḥəl désigne une « [r]égion côtière, territoire situé en bordure de
la mer » et que s-Sāḥəl est le « [n]om de plusieurs régions de la zone sublittorale océanique ;
arrière-pays d'Arzīla et de Larache ; région côtière à l'Ouest de Tiznit » (Colin 1994 : 784)29.
29
En ḥassāniyya (au moins du sud-ouest), l'appellation ehl əs-sāḥəḷ (litt. "les gens du sahel") correspond aux
tribus du nord-ouest mauritanien (Awlād Dläym, ˤṚuṣiyyīn, Awlād Būsbaˤ...).
30
L'affirmation selon laquelle la gémination initiale serait d'origine berbère est discutable.
12
remarquer que le verbe "égorger" SON xùrùsi venait du berbère, mais que la forme ne
provenait sans doute pas de la forme zénaga (oˀrəš) à cause de la mutation ġ > ˀ. Je dirais
cependant que les formes AZ kors/xorse/korsen pour "égorger" témoignent peut-être d'une
période très ancienne, antérieure à l'amuisement du ġ en zénaga. En tout cas l'alternance en
azer entre k et x (voire avec g et surtout ġ) a sans doute à voir avec la situation de contact de
l'azer avec le berbère... ou à la difficulté, pour un zénagophone, de prononcer un x, comme
semblent le montrer les exemples suivants où le x du soninké est rendu en azer par k, x ou ġ :
"œil" SON yáaxè > AZ yaġe/yyake/yake... ; "ovin" SON jàxé > AZ zax/i-zzaġa... ; "vert" SON
xalle > AZ ġalle/xale.
d) La réalisation des sifflantes et des chuintantes présente un déséquilibre qui découle en
partie du déséquilibre du système soninké, avec une chuintante sonore j et une sifflante sourde
s (la palatale c existe en soninké, mais le dictionnaire de Diagana (2013) en donne peu
d'attestations).
D'une part, la chuintante sonore j du soninké correspond régulièrement à la sifflante z de
l'azer, comme dans "faire la guerre" SON gàjá mais AZ gaz/ggaz (voir aussi en 2.1. : "griot",
"eau", "henné, "ovin", "lion", "vautour", "blanc" et "vert").
D'autre part, la sifflante sourde s du soninké correspond fréquemment en azer à la sifflante s
(comme dans "trois" SON fúnsè AZ suko), mais il est fréquent qu'il y ait aussi plusieurs
variantes dont certaine(s) avec la chuintante š (comme dans "ongle" SON ségéñè AZ sėgėnyè/
šėgėnyè ; "barbe" SON sínqé AZ sinte/šinte ; "cheval" SON sí AZ si/ši/*-senu), voire même que š
soit la seule possibilité (comme dans "graine" SON fúnsè AZ *a-funša ; "âgé" SON xase AZ xaše
ou "huit" SON segu AZ šeggu/šegu).
Dans le cas des sonores, il y a là une particularité de l'azer par rapport au soninké de Kaédi
que je ne peux expliquer simplement car, en zénaga, la réalisation non géminée de z est rare :
quand elle n'a pas évolué diachroniquement en j, elle se réalise le plus souvent comme
l'interdentale sonore [θ] que je note z̄ (comme je note ẓ̄ sa correspondante emphatique [θ̣]).
Dans le cas des sourdes, par contre, l'explication se trouve certainement du côté du zénaga où
toute sifflante sourde non géminée (s) tend à devenir chuintante (š). On a donc là l'un des
effets le plus visible du contact de l'azer avec le berbère zénaga31.
C'est d'autant plus intéressant à noter que deux importants toponymes de la région réputés
d'origine soninkée présentent un š là où l'on attendrait un s.
– Le premier cas est celui de Chingueti, composé de sí "cheval" + gèdé "puits" en soninké32.
Cependant, comme ces deux lexèmes existent en azer, que l'ordre y est le même que dans les
autres variétés de soninké (un ordre inversé par rapport à celui de l' arabe et du berbère) et
qu'une chuintante a remplacé la sifflante, la forme apparaît comme caractéristique de l'azer.
– Le second cas est celui de Tichit, d'étymon inconnu, qui se dénommerait en azer, selon
Monteil (1939 : 216), šetu, šite, šete. Là encore, la présence de la chuintante š peut confirmer
l'hypothèse d'un parler soninké sous influence berbère (ce que semble conforter la présence de
t(i)-, préfixe berbère du féminin, même s'il peut s'agir d'une ‘régularisation’ tardive).
Ces détails, qui mettent en lumière une certaine berbérisation d'un parler soninké, orientent
plutôt vers une langue ayant évolué parce que la majorité de ses locuteurs, à un moment de
31
Dans le tetserret du Niger (autre langue, avec le zénaga, du groupe berbère du sud-ouest), la sifflante non
géminée présente aussi une tendance au chuintement (*z > ž, *s > š), mais avec un peu plus d'exceptions (Lux
2013 : 132-135). En revanche, le chuintement n'est pas de règle en touareg et s y paraît plus fréquent que š (voir
notamment Heath 2006 et Prasse & al. 2003).
32
Diagana nous avait confirmé, à Abdel Wedoud et moi-même, l'interprétation de Sīdi ˤAbdūllāh w. al-Ḥājj
Brāhīm (voir l'article ici présent d'Abdel Wedoud Ould Cheikh) "sources des chevaux" – ou plus exactement
"puits du cheval", en précisant qu'il s'agissait du soninké.
13
leur histoire, la parlaient comme une langue seconde, en conservant certaines des habitudes
linguistiques de leur langue maternelle.
Conclusion
Diagana a écrit à propos de l'azer (1995 : 19) que le soninké avait subi une « évolution en
profondeur » par « mélange avec le zénaga (langue berbère de Mauritanie) » et il avait
certainement de bonnes raisons d'affirmer, sur la base du document de Monteil, que « [c]ela a
engendré une langue soninkée berbérisée aux plans morphologique et phonique et
accessoirement lexical ». Comme il n'a, à ma connaissance, donné aucun détail plus précis sur
les parts respectives des deux langues, il m'a semblé important d'essayer de préciser ce qui
relevait de l'une ou l'autre origine dans cette langue métissée.
Les comparaisons avec le soninké m'ont permis d'établir que la majorité des structures
phoniques et grammaticales ainsi qu'une part importante du lexique étaient effectivement
d'origine soninkée, les emprunts au berbère (sans doute au zénaga, en tout cas au berbère
méridional), et plus encore à l'arabe, étant beaucoup moins nombreux. Il n'en reste pas moins
que l'origine d'une part non négligeable du lexique n'a pas encore été élucidée. Même si
l'enquête reste incomplète (notamment pour les verbes), il est clair qu'une partie du
vocabulaire témoigne, soit d'une évolution extrême, soit d'une origine autre que celles
(soninké, arabe, berbère) envisagées ici.
Le nombre d'azérophones, au début du siècle dernier, était déjà infime et les anthropologues
historiens semblent avoir eu moins de mal à trouver des groupes se réclamant d'origine azer
que de vrais locuteurs de l'azer. Sont-ils à classer comme Soninkés ou comme Berbères
(‘Sanhadja’) soninkophones ? On a vu que sur ce point les avis tendaient à diverger d'un
auteur à l'autre et cela peut être dû au fait que, dans l'ensemble, c'est la nécessité de
communiquer entre des groupes d'origines différentes qui a fait naître ce parler.
S'il y a un consensus, c'est sur le fait que l'azer était sans doute en usage à l'époque de l'empire
du Wagadu (ou de Ghana), quand Awdaġost était une ville importante, habitée à la fois par
des Berbères et des Soninkés. On peut penser qu'il en était de même dans les villes anciennes
(Tichitt, Oualata, Ouadane, Chingueti) ou dans les lieux-dits qui ont précédé leur
développement, car il serait étonnant que la totalité, voire seulement la majorité – du moins en
dehors de Tichitt, à l'architecture peut-être plus ‘tinbuktienne’ – des habitants de ces cités ait
été de langue maternelle soninkée. L'influence berbère détectable en azer, tant dans la
prononciation chuintante du s que dans l'existence de certains vocables de base (par exemple
ille/yille "mil", gafaye "est") et de quelques toponymes (à commencer par Awdaġost), incite
plutôt à penser que l'azer s'est formé dans un contexte où la région était peut-être sous la
domination des Soninkés, mais que les berbérophones y étaient encore très présents, jouant
certainement un rôle non négligeable dans le commerce transsaharien, entre Tombouctou et le
Sud-Ouest du Maroc.
La disparition de l'azer pourrait avoir accompagné celle du berbère zénaga dans la région.
D'abord affaibli à la suite des bouleversements occasionnés par le mouvement almoravide (fin
XIe siècle), le monde berbéro-soninké qui servait de foyer à l'azer semble s'être délité à partir
des XIV-XVe siècles sous les pressions combinées des Bānu Ḥassān par le Nord-Ouest d'une
part, des Songhay par le Sud-Est d'autre part.
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